27 août 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2288 du 27.08.2006

 archives : www.tunisnews.net


Salaheddine Aloui: Je vends les membres de ma famille aux enchères publiques : qui se porte acquéreur ? Le Monde: Les blogueurs dessinateurs croquent avec amertume une trêve fragile Mizaanoun: Du Liban à l’Iran Mizaanoun: Charkia, gharbia, tounisia tounisia… Elkhadra: La reconversion des incendiaires en sapeurs-pompiers Elkhadra: Conférence Commission islamique des droits de l’homme Londres

 
 

Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens 


 

Après 34 jours de guerre … le Liban a besoin de vous !!!

 
Après 34 jours de bombardements sauvages, les dégâts matériels et humains au Liban sont innombrables .Votre aide est très précieuse pour sauver le Liban et l’aider à retrouver sa place singulière dans le monde arabe. Prière consulter le nouveau site www.liban.co.nr afin de participer par la manière qui vous conviendrait à cet effort de reconstruction .Le fruit de cette compagne de solidarité aboutirait un convoi humanitaire au Liban . MERCI SVP PASSEZ LE MESSAGE

 


 

 

Au nom de Dieu le Tout Puissant, le très Miséricordieux

 

Je vends les membres de ma famille aux enchères publiques : qui se porte acquéreur ?
 
Au terme de treize ans et demi d’emprisonnement, j’ai laissé derrière moi cette effroyable institution « guantanaméenne » et « abougraïbéenne ». Le 27 juin 2004, ô surprise épouvantable, je me suis trouvé accablé de seize années de contrôle administratif, en guise de peine complémentaire. Cette mesure odieuse m’a paralysé et m’a ôté toute perspective, en dépit de maintes tentatives de passer outre les difficulté-j’ai échoué. J’ai exposé ma situation sur les colonnes de la presse tunisienne pour trouver des oreilles attentives, mais il n’y a pas de salut pour celui qui crie sur les toits.
J’ai envoyé à monsieur le Président de la République, le 9 juin 2005, une lettre par laquelle je portai à sa connaissance que nous allions mourir de faim. A mon grand regret, ma demande n’a pas été prise en considération, faisant s’évaporer mes espoirs, et me contraignant à mener une grève de la faim cyclique de sensibilisation, trois jours par semaine, les vendredis, samedis et dimanches.
En juillet 2005, les autorités de Bou Salem nous ont envoyé un assistant social qui a constaté notre situation et s’est rendu compte de notre misère, du mobilier usé par les ans. L’affaire allait ce jour-là être prise au sérieux : quelle déconvenue, ce dernier a découvert notre gêne, alors à vif, mais n’a pas satisfait à ma revendication, à savoir une source de revenus assurant notre dignité.
Ici, je veux rendre hommage à la LTDH pour son attitude encourageante et solidaire à mon égard, en citant la section de Jendouba pour ses visites hebdomadaires et le soutien moral qu’elle m’a apporté, de même, les visites de Me Rabah Kharaïfi, secrétaire général de la section de Jendouba du PDP, et son attitude encourageante et sa sympathie envers nous.
Je ne manquerais pas d’évoquer aussi Me Mohammed Nouri, le président de l’AISPP pour la visite qu’il nous a rendue avec des membres de son association : Me Saïda Akrami et le frère Rachid Najjar, compagnon dans l’infortune et la répression vécue au niveau de l’UGTT. Je remercie aussi tous les militants, les médias et tous ceux qui oeuvrent pour les droits de l’homme à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour leur sympathie et leur aide. Je me félicite de ces prises de position généreuses qui ne peuvent émaner que de nobles esprits ayant compati à ma douleur.
En dépit d’appels récurrents face à la poursuite de ma tragédie, les autorités se sont obstinées à refuser de satisfaire ma revendication : une source de revenus. Avec le temps, la situation de ma famille a empiré, ma santé s’est détériorée suite à mes grèves de la faim hebdomadaires, ce qui m’a contraint à écrire une seconde lettre au Président de la République le 15 septembre 2005, mais ma situation est restée inchangée.
 
C’est pourquoi, face à la pérennisation de ce calvaire,
J’écris avec mon sang, oui, avec mon sang, du groupe O+ si vous voulez le vérifier, l’annonce suivante
Mise en vente
Moi, Salaheddine Aloui, prisonniers d’opinion, né le 01-09-1951, Tunisien, détenteur de la CNI n°02368952, résidant à Bou Salem, gouvernorat de Jendouba, République Tunisienne,
J’annonce aux êtres libres en ce monde, que si cela ne contrevient pas aux pactes et lois internationales,
 

-JE METS EN VENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES LES MEMBRES DE MA FAMILLE-

 

Toute personne intéressée peut me contacter à l’adresse suivante :
Salaheddine Abderrahmane Aloui
19 rue Hassen Belkhouja
Cité Hédi Khlil
8170 Bou Salem
Gouvernorat de Jendouba (Tunisie)
 
Vous pouvez vous procurer mon numéro de téléphone portable auprès de M. Noureddine Khemiri à cette adresse électronique : Jendouba92@yahoo.fr
 
La phrase écrite entre tirets a réellement été écrite avec mon sang. J’ai envoyé ce texte à M. Zakaria Ben Mustapha, président du Conseil Supérieur aux Droits de l’Homme et aux Libertés Fondamentales le 19.06.2006 et n’a reçu aucune réponse à ce jour.
 
Ma vie en bref :
Salaheddine Aloui : ingénieur adjoint dans une société agricole
Prisonnier d’opinion, arrêté le 23 septembre 1990 lors d’une descente nocturne
Ecroué le 5 janvier 1991
Condamné à 14 ans d’emprisonnement et seize ans de contrôle administratif. J’en ai effectué treize ans et demi, en vertu d’une remise de peine de six mois.
Secrétaire général de l’Union locale de Bou Salem de l’UGTT et ex-membre du bureau exécutif de l’Union régionale de l’UGTT de Jendouba
Licencié de mon emploi en raison de mon activité syndicale à la suite d’une crise entre l’UGTT et le gouvernement en 1985
Militant pour les droits de l’homme, soucieux des libertés
Fondateur et président du Comité de Bou Salem de défense du peuple Irakien frère contre l’occupation et l’invasion militaire
Membre de la commission d’amendement de la charte de l’UGTT lors du 16ème congrès tenu à l’hôtel Amilcar, et présidée par Salaheddine Jrad, secrétaire général actuel de l’UGTT
Père de cinq filles, dont deux sont mariées, et trois sont à ma charge : une étudiante et deux lycéennes.

Salaheddine Aloui,

Bou Salem, 25 août 2006
 

(Source, Tunisnews du 26 août 2006)

(traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)


 

La rédaction de Reveiltunisien tient à affirmer à toute l’équipe de TUNISNEWS son soutien plein et entier à l’occasion du piratage de sa liste de diffusion. Le travail réalisé quotidiennement par l’équipe de TUNISNEWS pour diffuser une information indépendante est un support important pour l’ensemble des sites et des médias libres, mais également pour chaque citoyen tunisien privé d’information et d’expression à cause de la censure exercée par le régime tunisien que cela soit sur Internet ou sur l’ensemble des médias.

 

TUNISNEWS, l’agence de presse tunisienne libre et indépendante, est un outil indispensable à la liberté d’expression et nous sommes persuadés que son équipe poursuivra ce travail de qualité.

 

Toute notre solidarité,

 

La rédaction de Reveiltunisien.


 

Les blogueurs dessinateurs croquent avec amertume une trêve fragile

Mathilde Gérard

 

Dans le conflit qui secoue le Proche-Orient, les mots sont parfois trop durs. Avec pour seules armes un crayon, une paire de ciseaux ou un logiciel de retouche photos, les blogueurs dessinateurs donnent vie à la politique, aux violences quotidiennes, à leurs doutes et angoisses.

 

Dans des dessins poétiques, le site de Mazen Kerbaj  pose des questions simples, parfois provocantes. Chez ce Libanais âgé de 31 ans, le moindre détail compte, comme la réapparition dans son blog de la couleur le 19 août, alors que durant tout le conflit, Mazen ne dessinait plus qu’en noir et blanc. Aujourd’hui,  » le ciel de Beyrouth est bleu, commente-t-il, et j’entends les voitures klaxonner. […] Ma voiture est désormais pleine d’essence. J’ai dessiné en couleur. »  Mais cet apparent retour au calme ne masque pas les doutes du dessinateur. Samedi 19 août, il interroge :  » Depuis les entrailles du sol libanais, 1 500 personnes se demandent : ‘pourquoi? ‘ »  Un internaute laisse un commentaire admiratif :  » Vous êtes pour moi un modèle : vous savez représenter l’indicible sans jamais écraser le lecteur par vos vues. Vous le provoquez à réfléchir, s’engager, agir, sans être dans le déni. »

 

Depuis quelques jours, les posts de Laure Ghorayeb sur son site Witnessing (again)  titrent en alternance « la trêve branlante », « la trêve fragile » , « la trêve branlante »…. Les ritournelles de la dessinatrice laissent entrevoir son inquiétude face à un cessez-le-feu précaire  : un de ses dessins est ainsi légendé :  » Guerre… Paix… Guerre… Paix… Guerre « . Mardi 22 août, elle écrit :  » Ce matin, les informations ne sont pas très réconfortantes […]. Le monde ne réalise pas ou ne veut pas réaliser que la situation est très précaire […] On dirait qu’on nous oublie déjà. »

 

GOTHAM CITY

 

Dans les dessins de Raed Yassin, Beyrouth ressemble à Gotham City, et ses habitants aux superhéros américains de Marvel, fameux éditeur de comics américains dans les années 1960.

 

Les planches de Raed Yassin mettent en scène Nabil Fawzi – Superman en arabe – venu couvrir l’offensive israélienne au Liban. Si le style des dessins évolue entre fantasy et comic strips, la réalité n’est jamais très loin. Le 13 août, à la veille de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, la couleur noire disparaît mystérieusement de la planche,  » pour cause de bombardements israéliens «  nous dit le commentaire. Les bulles sont vides d’inscription, le dessin se pare de taches blanches.

 

Côté israélien, Yaakov Kirshen, fameux dessinateur du Jerusalem Post, alterne tous les jours la publication de vieux et nouveaux dessins dans The dry bones blog. Ses planches dessinées il y a plus de vingt ans trouvent un écho retentissant dans l’actualité qui secoue le Proche-Orient. Mercredi 23 août, Yaakov met en ligne un dessin inédit. S’en prenant vivement aux Nations unies, la planche intitulée UN-fair [injuste] met en scène un couple attablé prenant un café.  » Kofi Annan est furieux parce que Tsahal veut mettre fin au trafic d’armes vers le Liban – Israël doit-il se contenter de regarder ce qui se passe de l’autre côté ?! Et ignorer le réarmement des terroristes? – Non! ça, c’est le job de l’ONU! « .

 

Le lendemain, Kirshen revient douze ans en arrière avec une planche publiée le 20 juillet 1984 intitulée « Coincés au Liban«   : « C’est étrange ce bourbier libanais. C’est très facile d’y entrer, mais tellement difficile d’en sortir. »  Mais Kirshen note toutefois dans le commentaire qui accompagne la planche, que la différence entre les deux guerres est de taille  : « Aujourd’hui nous sommes au Liban parce que la guerre nous a été imposée. Nous sommes au Liban car nous n’avons pas le choix. »

 

Un autre site de dessins très fréquenté en Israël se trouve du côté de la diaspora. Il s’agit du blog de Cox and Forkum, deux illustrateurs juifs américains, qui commentent l’actualité internationale dans leurs dessins. De tendance plutôt conservatrice, ils n’hésitent pas à moquer dans leur post du 20 août l’annonce faite par la France le 17 août de l’envoi d’un contingent de 200 soldats. On y voit un Chirac demandant du bout des lèvres un  » Disarm, s’il vous plaît «   aux chefs du Hezbollah, n’osant pas les regarder droit dans les yeux.

 

(Source : LEMONDE.FR | 25.08.06 | 18h47  •  Mis à jour le 26.08.06 | 12h04)

 


Du Liban à l’Iran.

MIZAANOUN
L’apocalypse sur le sud du Liban était aussi un essai. Dans les derniers articles du célèbre journaliste du New Yorker, Seymour Hersh[1] qui se recoupent d’ailleurs avec la plupart des analyses faites par d’autres journalistes de par le monde, l’apocalypse qui a duré – pour le moment 33 terrifiants jours, on n’aura assisté tout simplement qu’à un échantillon ou un essai. Le journaliste cite plusieurs sources proches de la Maison Blanche, du Pentagone et des services d’espionnage U.S pour conclure que l’objectif final de cet essai serait l’Iran. Évidemment cette conclusion n’est plus un secret depuis quelque temps. Mais les détails rapportés confirment les idées  apocalyptiques qui habitent les esprits des usaméricains et des judéonazis. L’argument de Cheyney, le vice président U.S, écrit S.Hersh selon les confidences d’un ancien haut fonctionnaire des services d’espionnage : « ¿Voir comment les israéliens vont-ils résoudre la question. Et s’ils arrivent à atteindre le but ? – Si c’est le cas ça sera magnifique. Et en observant comment les israéliens le font au Liban, ça nous servira pour savoir comment s’y prendre avec l’Iran.» D’autre part un autre conseiller du Pentagone lui aurait aussi dit : « En manipulant toutes ces informations sur Hezbollah et sur l’Iran, la Maison Blanche est en train de commettre les mêmes erreurs encourues en 2002 et au début de 2003 pour tenter de démontrer que l’Irak détenait des armes de destructions massives. Donc à la vue des résultats atteints par les judéonazis dans leur campagne actuelle, beaucoup de certitudes ne le sont plus et les plans du Pentagone seraient en train de subir de profondes modifications. Un membre des services secrets d’un pays européen écrit Hersh, m’a dit : « Les israéliens sont bel et bien tombés dans un piège psychologique. Les israéliens étaient toujours convaincus de résoudre leurs problèmes avec une main de fer. Mais à présent qu’ils se trouvent devant des combattants musulmans disposés pour le martyr, beaucoup de choses ont  changé et ça nécessite d’autres genre de ripostes à trouver ¿Comment voulez-vous effrayer des gens qui sont comme ça qui ne craignent nullement la mort? Toujours selon des confidences du cercle proche de Cheyney, S. Hersh écrit : « Elliott Abrams, vice conseiller de la Sécurité Nationale U.S a appuyé le plan israélien tout autant que Cheyney. Les deux avaient pensé qu’Israël devait agir rapidement dans ses bombardements aériens contre Hizbollah. Nous avions dit aux israéliens que si vous allez attaquer, nous vous soutenons jusqu’au bout. Mais il nous paraît que vous devriez le faire le plus vite possible, parce que plus vous tardez à le faire, moins de temps vous nous laissez du temps pour évaluer les résultats et adapter nos plans, surtout que Bush tient à liquider la question de l’Iran avant la fin de son mandat.»  Un autre stratège militaire du Pentagone opine, quant à lui, selon toujours la même source : « Nous sommes vulnérables dans la région sur plusieurs flancs. Nous avons discuté des conséquences d’une attaque iranienne o de Hizbollah contre le régime saoudien et les champs pétrolifères et leurs infrastructures. Ce qui préoccupe le Pentagone ajoute-t-il c’est la situation des pays producteurs du pétrole au nord du détroit d’Ormuz. Nous devons prévoir des conséquences imprévisibles. ¿Est-ce que nous serions en mesure d’absorber un baril de pétrole à 100$ ? – En tout cas selon plusieurs sources aussi proches du Pentagone, des services d’espionnage et de la Maison Blanche, il serait question d’inventer un nouveau 11- S, ce qui faciliterait énormément la tâche. Il n’y a pas de doute sur la nature des opérations planifiées et révisées, qui seraient d’une envergure dans l’horreur sans précédent. Dans un article de Michael Chossudovsky de Global Research du 10/08/2006, le plan consiste entre autres à des attaques aériennes à grande échelle, au cours desquelles les deux types d’armes seront utilisées. Les armes conventionnelles et les armes nucléaires tactiques. Plus de 450 objectifs stratégiques sont repérés. Plusieurs de ces objectifs, qui sont très difficiles à atteindre, seraient profondément  enfouis sous terre, ne pourraient être détruits avec les armes conventionnelles et la seule option qui reste c’est le nucléaire. Et comme dans le cas de l’Irak la riposte ne serait pas nécessairement conditionnée par une réelle implication de l’Iran dans un tel acte de terrorisme contre les États-unis. Plusieurs hauts gradés des forces aériennes compromis  dans la planification sont épouvantés par leurs implications, mais de peur de mettre en jeu leur carrière professionnelle aucun n’ose faire la moindre objection.  Enfin beaucoup d’autres détails sont publiés dans les mêmes articles de Seymour Hersh et dans d’autres organes de presse de par le monde. Avec le dossier nucléaire de l’Iran qui est repris avec plus de force que durant les mois qui ont précédé l’invasion de l’Irak et le faux dossier des armes de destructions massives. Une campagne où se mêlent tous les acteurs dans les rôles définis à chacun, le Conseil de Sécurité, l’Organisation (AIEA) de Mohammed El Baradai, ses cameras de surveillance, ses inspecteurs, les alliés inconditionnels européens habituels avec à leur tête Blair et les mêmes sinistres personnages du côté arabe : L’Égypte de Moubarak, la Jordanie de Abdallah, et, comment non, les Saoudiens. Hersh écrit que l’Administration de Bush a demandé que s’établisse la coalition arabe sous la couverture du sunnisme cette fois-ci. Tout le monde a remarqué déjà depuis même avant les bombardements massifs du Liban que le ministre des affaires étrangères de la famille saoud le morbide Fayçal, comment il avait commencé à agiter le danger chiite. Mais cette coalition, écrit Hersh, était contemplée dans la mesure où les israéliens allaient sortir vainqueurs et Hezbollah totalement défait. À présent et à la vue des résultats au Liban on ne sait pas si on ne va pas amender leur rôle. De toute manière ils en auront toujours un. Le poids perfide des saoudiens Nous ne sommes pas aux années cinquante ni soixante, ni soixante dix, mais ni les saoudiens ni leurs complices des régimes arabes actuels ne semblent être au courant du tremblement de terre au sens propre et figuré qui vient de bouleverser toutes les donnes. Les saoudiens après avoir remis à leur ami Chirac, le président français, 4 milliards de dollars, dit-on la valeur d’un contrat d’achat d’armements,  ils viennent de remettre un autre chèque de 11 milliards de dollars à leur ami Blair pour la même raison. Quant à  Bush, leur intime ami leur « générosité » à son égard est « Hatémide » pratiquement sans limite. Le cas des relations de Bandar Ibn Sultan Ibn Abdelaziz Ibn Saoud mérite, ne ce laisse un court arrêt. Ce monsieur se promène  dans le ranch de Bush II à Crawford, Texas  ou à la Maison Blanche comme s’il était chez lui. A la Maison Blanche il est reçu avec les égards dispensés à très peu de personnes au monde. Bandar est un des rares personnes qui ont le privilège de s’entretenir avec le président au balcon Truman. Un endroit tranquille à l’air libre derrière les colonnes du portique sud qui jouit d’une certaine atmosphère d’intimité. De tous les temps, tout fait ou évènement historique de grande importance a été le produit d’une conversation détendue dans ce balcon[2]. C’est dans ce balcon que Bandar aurait été mis au courant de la date exacte de l’invasion de l’Irak en janvier 2003. Bien avant Collin Powell, Secrétaire d’État de Bush à l’époque. Les donations  millionnaires de Bandar à tous les membres Bush le père, la mère et le fils pour leurs fondations dit-on sont légendaires. Les saoudiens ont non seulement construit des villes entières, comme Houston par exemple, avec les pétrodollars confisqués par les membres de cette famille et ses innombrables princes, mais selon des propos de la commissaire européenne Emma Bonino, déjà en 2003, plus de 600.000.000.000 de dollars (six cents milliards de dollars) dormaient le sommeil des braves dans les coffres du trésor U.S. et en contre partie ils ont des bons d’échange ! Ce chiffre serait au moins le double aujourd’hui. Et aux dernières informations diffusées dans la semaine du 14 au 20 août 2006 sur Al Jazeera, les États-Unis sont endettés envers plusieurs pays du monde d’un montant qu’on situe en ce moment à  plus 34 billions de dollars. Le cas de Bandar n’est qu’un parmi tant d’autres de ce clan dont  le fondateur, Abdelaziz Al Saoud qui a eu vingt épouses reconnues officiellement, qui lui donnèrent quarante cinq fils et un total de cent quatre-vingts descendants mâles. Son fils Saoud Ibn Abdelaziz Al Saoud qui va lui succéder de 1953 à 1964 a, quant à lui, épousé 12 femmes. Il a eu 110 enfants dont 53 mâles. L’extension du Harem va se maintenir jusqu’à nos jours, bien que dans une forme plus moderne, pour certains des fils ou petits fils. Un harem officiel plus réduit à côté d’un autre plus étendu mais occulte. Ce qui fait qu’au moins il y a une demi douzaine d’épouses officielles pour chaque descendance mâle. Reproduire ici tous leurs noms et les noms de leurs progénitures, ça prendrait 26 pages. En tout cas aujourd’hui le nombre de princes et princesses de ce clan se situe à environ 8.000 et avec leurs enfants respectifs on arrive à un total de 15.000 individus. Ils se distribuent plus des 60% que rapportent 10millions de barils/jour. Ce qui fait un revenu annuel minimum pour chacun de plus de 100.000.000 de dollars (Cent millions de dollars). [3] Tant que ces saoudiens ainsi d’ailleurs que les autres membres des régimes non moins sinistres du Golf, qui doivent aussi accumuler des bons d’échange du trésor U.S du même ordre que leurs grands frères saoudiens ou plus. Pour eux l’essentiel est qu’ils continuent à avoir des propriétés sur toute l’étendue de la planète et particulièrement dans les capitales occidentales, qu’ils continuent à maintenir leurs harems comme dans le passé et à se déplacer dans les avions transformés en salons volants de grand luxe et des yachts de rêve –  à coté desquels ceux de Onassis ne seraient que de minables barques de pêcheurs –  qui croisent dans les mers  et enfin  tant que la puissance militaire U.S est en mesure de détruire tout sur la terre, ils ne se font aucun souci sur les milliards ou les billions de dollars déposés dans le Trésor U.S. D’ailleurs avec le système financier mondial actuel, contrôlé par ces institutions sadiques telles que le FMI, la BM ou l’OMC, qui sont épaulées à leur tour par l’énorme  puissance militaire de l’Empire, ces personnages ont dépassé le stade des humains courants. Il leur suffit de vouloir pour pouvoir. Ils ne traitent plus avec de l’argent sonnant et trébuchant, ils disposent de beaucoup mieux ; leurs transactions ne se font plus en fonction de calculs de montants d’argent, mais en fonction de larges pans humains qui se comptent par dizaines ou centaines de millions d’êtres, qui existent ou qui vont exister dans le futur, aux quatre points cardinaux de la terre, en décidant de ce qu’il faut qu’ils consomment où comment ils doivent vivre. Ils décident sur qui doit vivre et sur qui doit mourir etc. Et depuis l’arrivée de la mondialisation, la nouvelle, mais encore plus dévastatrice, forme de colonisation globale, les membres de ce clan, tel que celui que la revue U.S Fortune qualifie comme l’une des plus grosses fortunes du monde, le prince Al Weeled Ibn Talal Ibn Abdelaziz Ibn saoud, l’un des plus « riches » hommes d’affaires dans le monde musulman, avec une fortune personnelle de plus de 20.000.000.000$ (Plus de vingt milliards de dollars) tout en gardant le gros de leurs investissement à l’intérieur des Etats-Unis ou en Occident en général, font un  ravage terrible dans les sociétés arabes et musulmanes avec des investissements dans des secteurs les plus parasitaires comme les chaînes de télévisions – ils disent des chaînes de divertissements, comme si à la société arabe ou musulmane, il ne lui manquerait que les divertissements et les loisirs –  ou ce qu’on appelle le secteur de la télécommunication. Du pain pour aujourd’hui et de la famine ou pire, pour demain. Le terme télécommunication est un terme pompeux, car il ne s’agit que d’un produit de consommation comme tous les autres, qu’impose l’hégémonie occidentale aux peuples arabes, musulmans et aux autres. Et souvent à travers ces princes saoudiens et leurs acolytes du Golf ou d’ailleurs. Faut-il ajouter que le roi  Abdallah Ibn Abdelaziz Ibn Saoud (Roi par la grâce de sa majesté la couronne anglaise), le demi frère du défunt roi Fahd, a pris sa place dans le ranking des fortunes du monde avec presque le triple des 30.000.000.000$ de son prédécesseur décédé en août 2005. Officiellement les membres de ce clan qui sont au nombre de plus de 15.000 princes et princesses ont un revenu annuel minimum de 100.000.000 de dollars (cent millions de dollars d’argent de poche) alors que 50% des jeunes arabes dans la Péninsule sont au chômage et 53% de la population sont toujours analphabètes. Ceci dit d’une manière assez brève sur cette famille ou sur ce clan. Les autres régimes arabes n’ont pas peut être les mêmes fortunes mythiques, mais ils ont le même esprit. Chez Moubarak quatre millions de citoyens résident sur les mêmes lieux de leur demeure éternelle, dans les cimetières ! En 1991 tous ces régimes ont collaboré dans la destruction de l’Irak. Ils feront la même chose lors de son invasion pure et simple en 2003. Les érudits de palais de Riyad, ceux qu’on appelle aussi les savants, avaient justifié avec leurs fatwas le combat aux côtés des talibans contre les soviétiques, par la suite ils ont trouvé des fatwas pour interdire aux sunnites d’Irak de combattre l’occupation. Et à présent ce sont les chiites du Liban qui tombent sous leurs fatwas. On ne peut qualifier les membres du clan saoud ainsi que leurs savants ni d’alliés des chiites, ni des sunnites, mais certainement du diable.  Le projet réel et les différents intérêts des clans.   Bon à présent que veut dire la ligue arabe, ou arabe tout court ? – Eh bien tant que les arabes sont représentés par ces clans composés d’individus qui ne sont arabe que dans la mesure où cette identité ne les engage à rien, de même que pour les musulmans, tant que cette foi ne les engage non plus à rien, Bush, Blair et l’état judéonazis continueront avec leur projet et ils ne sont qu’au début de leur nouveau génocide dans l’histoire, qui a déjà ravagé quatre pays, la Palestine, l’Afghanistan, l’Irak et le Liban. Et avant de partir Bush veut en terminer avec l’Iran et pourquoi pas en même temps la Syrie? – En tout cas aucun autre pays arabe ou musulman n’est à l’abri. Dans tous ces pays, il y a quelque chose qui ne plait pas à Bush. Son successeur  n’aura pas beaucoup de choix que de continuer sur ses traces. D’ici là, les dettes des États-Unis auraient atteint les 100 billions de dollars ou plus et les massacres continueront à être un impératif toujours immédiat. Et quand quelque chose ne plait pas à Bush ou à l’Administration U.S, elle ne plait pas non plus à tous les régimes arabes. Commençons par l’Afghanistan. Les talibans étaient fantastiques pour Bush ainsi que pour les saoudiens et les autres, non seulement ils ont repoussé les soviétiques hors de la région, mais avec cette défaite, l’Union Soviétique est morte. Et quand ils ont perdu l’amour de Bush, eh bien tous les ont relâchés. On connaît la suite. L’Irak était aussi chouchouté par tous, parce que à l’époque (1980-1991) Saddam Hussein était épaulé par l’Administration U.S. Et tous étaient de son camp. Mais quand il a rompu avec l’Administration U.S, tous se sont mis du côté de Bush. On connaît bien la suite. Leur prochaine proie à part l’Iran s’appelle la Syrie. D’ailleurs le père de l’actuel président syrien, en 1991, était bien du côté de Bush dans sa guerre de récupération du Koweït. Ce qui se passe dans cette partie du monde arabe se répète dans les autres régions arabes. Bref la devise serait, sauve qui peut. Et pour être sauf, il n’y a pas mieux que d’être l’ami de Bush et faute de cette amitié, l’amitié d’un moins  puissant. Des régimes d’une telle espèce ne peuvent avoir de projet quelconque. Ils n’ont rien à proposer à leurs peuples. Ou si, la misère. N’importe lequel des peuples arabes, objectivement, serait beaucoup plus proche de Hugo Chavez que de n’importe quel autre régime arabe. Ce n’est pas parce que le Venezuela  se trouve proche de lui, mais  parce que Chavez incarne les mêmes idées que lui dans la lutte contre les monstruosités que dictent au monde Bush et compagnies. L’existence de 22 régimes arabes qui obéissent séparément à Bush ou à Blair ou à Chirac condamne irrémédiablement les peuples à la misère. Le Venezuela d’avant Chavez, s’appelait le Venezuela saoudite pour les caractéristiques similaires de misères, de maladies, d’analphabétisme et de tous les maux sociaux qui règnent dans le royaume des Saouds, alors qu’un clan moins homogène que celui des Saouds, mais aussi efficace pour se répartir la richesse du pays qui est le troisième producteur de pétrole du monde. Dans ce contexte quelle est la fonction finale de la Ligue Arabe ? – Depuis sa fondation en 1945, elle n’a pas avancé d’un seul iota la cause, ni d’une région, ni de l’ensemble des régions arabes. Par contre si qu’elle a créé des postes de travail pour un grand nombre de  « hauts fonctionnaires » et a réduit par conséquent le taux de chômage au sein de cette élite particulière. A part le fait de préparer des dossiers et des études sur la lamentable situation générale du développement humain dans la société arabe, elle n’a jamais été en mesure d’arriver à la conclusion que le réel développement de la société passe par l’unification des efforts, des richesses, des moyens propres du monde arabe, le tout fondu dans un projet commun propre. Envers les uns, disons les régimes pétroliers, elle est d’une méprisable complaisance et envers les régimes « pauvres » elle se dérobe derrière une sournoise compassion. Allez comprendre les sentiments de soumission et de servilité de Amrou Moussa, le Sécrétaire Général, quand il est en compagnie de l’un de ces pervers ministres ou chefs pétroliers et ses sentiments de prépotence quand il est en présence  des autres, surtout s’ils sont de Somalie, du Soudan ou de la Mauritanie. Finalement cette institution arabe a pour vocation de vider cette identité de tout sens constructif. Et ainsi elle confirme toutes les aberrations et contradictions actuelles. Elle consolide chacun de ses membres dans les frontières physiques et morales, ou comme il plait à certains, elle les consolide chacun dans sa souveraineté, la souveraineté de chaque clan, car parler de souveraineté aujourd’hui à l’ombre de la hydre U.S ça relève d’un surréalisme insolite. Donc la Ligue Arabe n’a aucun projet réel qui justifierait son existence et par conséquent elle veille à la santé des intérêts des clans. Et faute de projet commun, forcément ces saoudiens, koweitiens, émiratis ou en tout cas tous les clans nantis qui peuvent aussi exister dans les autres régions arabes ou musulmanes, attachent énormément d’importance à leurs privilèges qu’ils camouflent bien derrière ce qu’ils appellent leur «souveraineté».  Ils ne se soucient guère que pour leurs intérêts. Ce qui implique des alliances et des protecteurs. Dans la mesure où l’État judéonazi implanté en Palestine, constitue un rempart pour leurs intérêts, il n’y aucune raison de lui afficher une animosité quelconque. Tout au contraire, ils en sont ravis. Enfin de compte ces clans ne peuvent que comploter en permanence contre les peuples. Et les clans pétroliers – par la force des considérables sommes d’argent entre leurs mains – constituent dans leur semble un ennemi potentiel et sont en guerre ouverte contre les peuples. Ils détruisent tout et empêchent toute construction autour d’eux. Car dans toute réalisation aussi modeste soit-elle, ils y voient un danger qui les menace et qu’il faut absolument détruire. Il est vrai que dans les conditions atroces dans lesquelles on se trouve avec d’un côté, l’hégémonie extérieure terrible et la terreur de ces clans à l’intérieur, le seul projet qui reste devant les peuples, c’est celui de la résistance active. Il n’est point étonnant que ces clans réagissent avec tant de férocité contre toute sorte de résistance.  [1] Voir le quotidien espagnol El Pais du 21-22 et 23 août2006 [2]  House of Bush, House of Saud de Graig Unger. [3] Cronica el Mundo du 25 août 2002

 

Charkia, gharbia, tounisia tounisia…

nour el hoda

 

L’opération qui consomme et absorbe le maximum d’énergie et d’investissement, de l’extrême gauche tunisienne et bizarrement aussi de la droite opportuniste, a pour unique but d’empêcher que soit traitée ou même posée la question de leur participation active, ou de leur adhésion passive, selon le cas, dans le passé, à la dictature.

 

Nous voyons bien à la lumière des derniers événements s’agiter le microcosme politicien tunisien, avec frénésie, essayant de mettre sous contrôle, ou même de décrypter, les dernières initiatives, stratégiques et hégémoniques de la Maison-Blanche. Tous les anciens caciques se mettent en position pour le sprint final, et comme il paraît que tous les chemins mènent à Rome, on a vu certains et non des moindres, prendre leurs bâtons de pèlerins et s’envoler direction la Maison-Blanche.

 

En fait il n’est pas interdit de penser que l’administration américaine, encore une fois, s’engage dans une évaluation stratégique calculée à l’aune de ses propres intérêts, quitte à sacrifier les potentats qui l’ont si bien servie et ce depuis si longtemps, sans pour cela abandonner la question essentielle, pour le grand nombre, la question de la démocratie et sa dynamique entre les mains des peuples ainsi « libérés » par procuration : il ne s’agit tout au plus que d’une sorte de liberté surveillée, les « Chalabis » de tout bord, feront office d’officiers aux affaires indigènes, chargés sous d’ insidieux maquillages, de gérer selon des normes mondialistes et un barème établi à Wall-Street, des situations contradictoires mais répugnantes dans leur ensemble, à l’hégémonisme US. Il n’est pas sûr que notre civilisation, notre culture et nos traditions n’auront pas, encore une fois de plus, à résister à un ethnocide hémogénique et même évangélisateur, qui a les moyens de sa violence.

 

Tout ceci en feignant de répudier la dictature de Ben Ali, ce qu’elle ne fait que parce qu’elle est blessée par la trahison du dictateur qui n’a jamais tenu parole envers elle, ni remplit son contrat en accomplissant la moindre de ses promesses. Cette gauche caviar refuse d’examiner sur le fond la débâcle de la nebka du 7 novembre. En tant que tel, c’est-à-dire une affaire crapuleuse qui a mal tourné, de peur d’avoir à découvrir, ou plutôt, de reconnaître explicitement que l’essence même de ses dérives est totalitaire.

 

Le grand projet américain de démocratisation de l’espace arabo-musulman, lui donne une sorte de bouffée d’air, une nouvelle jeunesse et une virginité à ses discours circonstanciels. Cette gauche qui a pour projet prioritaire, bien avant celui de chasser la dictature, d’éradiquer complètement l’islam tunisien dans toute sa diversité, car ce dernier, au vu de son organisation, sa maturité, et l’originalité de sa version, s’attache plus à son ancrage dans la société civile, qu’au projet de l’exercice du pouvoir de l’état selon la complexité des intérêts en jeu, il est et restera à tout jamais dans le pays le seul pôle social, culturel et bien sûr politique à jouir d’une légitimité de fait, historiquement par sa sécularité millénaire, politiquement par le sacrifice de ses militants qui sont tombés en grand nombre à toutes les étapes des résistances patriotiques qu’a connu notre pays depuis la décadence de notre monde.

 

Ces pratiques de certains politiciens formatés à l’entrisme le plus opportuniste, ne sont ni honorables ni valorisantes pour notre pays, elles sont calamiteuses et contreproductives sur le moyen et le long terme ; on nivelle et on se cherche des portes de sortie pour que le pèlerinage US ne choque pas, cela n’a rien à voir avec une quelconque affirmation des idées, c’est tout. Juste du prêt-à-porter démocratiquement correct, qui portera toujours en lui une part d’illégitimité sournoise et sujette à la frustration et à la révolte. Encore une fois la seule instauration démocratique valable et authentique doit absolument venir des Tunisiens. c’est pour cela qu’il faut se rendre à l’évidence et reconnaître que l’appui des Américains et des Européens à Ben Ali est sa meilleure arme de protection, sans cela, le montage, l’édifice, le château de sable s’effondrera comme un vulgaire château de cartes pipées, d’où la contradiction et l’opacité du nouveau « complot » yankee.

 

Les moyens déployés pour noyer le poisson, barrer la route et imposer le black-out, le silence radio total à toute tentative d’évaluer toutes les responsabilités passées dans l’instauration de la dictature en Tunisie, de ne pas retomber dans les mêmes erreurs tragiques et de couper court aux prolongements subreptices, mensongers et hypocrites de ces crimes, plutôt que de commettre les mêmes erreurs dans de nouvelles démarches, sont des feintes et déguisements ; car le pèlerinage dans l’antre du monstre évangéliste, d’extrême droite, BUSH, obéit à cette logique. Nous aurons, au cas où les Américains réussiraient à nous imposer leur casting hollywoodien, à subir un très grand fléau, « le totalitarisme libéral », la loi des marchés spéculatifs imposée au monde entier, la terrible mondialisation au seul profit de l’axe américano – sioniste.

 

L’épanouissement des volontés opportunistes ces derniers temps, inséparables de la corruption de certaines idées et démarches thuriféraires, mérite bien un ajustement médiatique et autres effets d’annonce, qui dans le fond ne répondent qu’à des visions politiques archi minoritaires et des causes perdues d’avances, chaque jour qui passe la question irakien conforte notre jugement. Les Américains ne peuvent nous réduire à leur démocratie, selon leurs valeurs, la seule démocratie possible dans nos contrées doit être le fruit de notre engagement, notre travail, selon nos consensus et d’après notre culture et nos spécifiés qu’elles soient nationales ou s’inspirant de notre espace naturel.

 

Marmontel écrivait « on n’éclaire pas les esprits avec la flamme des bûchers » ; c’est exactement la démarche impérialiste des Américains dans son ensemble, à voir les destructions et les morts en Irak, en Palestine, et partout où ils sont passés dans le monde.

 

On peut légitimement se poser la question, si les dictatures et les guerres ne sont-ils pas un élément vital à la mentalité yankee, à leur vision de l’économie et de la gestion des déficits de leur calamiteuse politique intérieure dans le domaine social et politique.

 

Cette géostratégie appliquée est strictement militaire, économique et praxéologique, les Etats-Unis, grands alchimistes de la démesure et de l’exploitation des peuples, ordonnent à leurs vassaux l’adhésion à leur projet, leur diktat du moment, le « Grand Moyen-Orient ».

 

Ce projet provient tout droit des officines de réflexions théoriques des néocons, qui pour la plus part sont des militants du Likoud. Ces derniers nous tendent, pour mieux nous endormir, un énorme miroir aux alouettes, pour nous faire avaler, par la force s’il le faut, le boa israélien et l’ultra-libéralisme prédateur à leur seul profit.

 

Ils nous affirment que seule une gouvernance nationale purgée, mise sous contrôle « international » en tant que régulateur, administrateur, autant dire sous la botte américaine, est à même d’assurer le bien-être et la paix de la région, et de par la même du monde. Ce projet est en vérité une simple démarche de colonisation mercantile, où l’esclave servira son maître de son propre chef et le sourire aux lèvres.

 

L’opération consiste à imposer une version tronquée de la démocratie, un ersatz démocratique, pour séduire par le leurre cette région anesthésiée par tant d’années de violence et de dictature, d’instaurer dans la foulée un vaste marché, où l’ultra-libéralisme fera loi et sera la fonction dominante dont dépendront des millions de personnes et leurs énormes richesses.

 

Cette stratégie rappelle celle employée en Amérique latine, nous avons vu le résultat avec la Colombie, le Chili, le Brésil et l’Argentine surtout, des pays autrefois autosuffisants, émergeants, réduits à la misère. En cela notre espace ainsi défini doit se sentir solidaire des combats alter-mondialistes, comme celui des zapatistes, par exemple, car il ne faut pas se faire d’illusions,toutes ces manipulations et ces mises en plac re » e se feront aux dépens de nos peuples.

 

Les grandes compagnies multinationales américaines seraient les principales bénéficiaires de cette stratégie et par voie de conséquence le sionisme international et ses hommes de main, qui, ne l’oublions pas, par lobbies interposés, dominent la politique étrangère et dans certains cas intérieure des USA, celles de nos marionnettes de dictateurs locaux, et même de certains cercles de notre opposition « alimentaire »

 

(Source : elkhadra, le 27 Août 2006)

Lien : elkhadra.over-blog.com


 

Changer le monde à l’américaine

La reconversion des incendiaires en sapeurs-pompiers

houssine

 

 L’extraordinaire courage de la résistance libanaise a eu comme premier résultat, ne serait – ce que cela, de reporter à une date ultérieure le projet, tant clamé par l’administration américaine, du « nouveau Moyen Orient » et de l’insertion du Liban dans ce vaste espace géopolitique que l’administration américaine appelle de tous ses vœux tout en s’enlisant de plus en plus dans les bourbiers du Moyen Orient et dans lequel elle veut laisser une place de choix à l’état sioniste qui pourra se comporter comme bon lui semble en Palestine et au Liban transformés en ses véritables chasses gardées.

 

Ce projet a momentanément échoué. Seuls Bush et Olmert, aveuglés qu’ils sont par leur mégalomanie maladive, s’acharnent à crier victoire alors que tous les humains savent pertinemment que l’offensive sioniste sur le Liban s’est soldée par un échec cuisant sur le plan militaire pour le duo américano – sioniste malgré le soutien inconditionnel apporté par le gang Bush aux sionistes d’Olmert et compagnie.

 

Rien ne plaide en faveur des thèses du duo Bush – Olmert si ce n’est l’attachement à ne pas se déclarer vaincu et à considérer le projet du « nouveau Moyen Orient » comme probablement avorté compte tenu du fait que le maillon libanais a décroché sa victoire contre la « sainte alliance » formée par les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie, … et du fait que les étapes ultérieures doivent attendre que les « alliés » fassent le bilan de la colonisation ratée du Liban et des éventuels préjudices ayant entamé ces « armées imbattables » et ces « armes intelligentes » qui ne produisent que la destruction des infrastructures et des habitations et la mort des enfants, des vieillards et des femmes. En même temps qu’ils auront à solutionner, d’une façon ou d’une autre, leurs querelles intestines résultant de la mauvaise gestion de leurs aventures guerrières au Liban sur le plan politique à cause des nombreuses critiques dont les cibles, au niveau de l’état sioniste, sont Olmert et ses ministres ainsi que les chefs des armées sionistes.

 

Il va sans dire que l’état sioniste sort affaibli par sa mésaventure au Liban. Ce qui pourrait l’amener à bien réfléchir avant de se lancer dans de telles opérations suicidaires dont il ne récoltera que d’autres échecs même avec l’appui des gouvernants fascistes de l’administration américaine. Ceci pourrait servir, aussi, de leçon aux faucons sionistes pour s’orienter vers des solutions pacifiques aux problèmes du Moyen Orient en délaissant leur projet du « Grand Israél » jusqu’au fleuve Litani, le Golan et une partie de la Jordanie et leurs mensonges sur le « peuple élu », … et pour s’intégrer dans cette région du monde dans le respect des autres nations et des autres peuples. Ce type de « retour à la raison » aura comme conséquences d’ « humaniser » les gouvernants sionistes qui, par leurs interminables agressions criminelles et leurs propos inhumains, ont semé les grains des rancoeurs et de la haine dans la région.

 

Un bref retour aux déclarations des sionistes et de leurs alliés, pendant l’offensive sioniste au Liban, montre, s’il en est besoin, que ces barbares outrepassent les limites de la bestialité tant leurs dires ne sont que des incitations aux massacres odieux et aux tueries massives du peuple libanais.

 

Dés les premiers jours de l’agression de l’état sioniste contre le Liban, les « alliés » ne faisaient que battre les tambours de guerre pendant que les « feux verts » affluaient des gouvernants américains, anglais, français, allemands, saoudiens, égyptiens, jordaniens, …, pour la poursuite des destructions et des crimes contre la population civile en scandant tous ensemble qu’ « Israél a le droit de se défendre » sitôt que leur « chef d’orchestre » Bush en a décidé ainsi. De rares exceptions à ce parti – pris exclusif en faveur de l’état sioniste ont été entendues émanant de pays européens. On peut dire que « la palme du courage diplomatique revient très certainement aujourd’hui à l’Espagne, où le Premier Ministre Zapatero, ayant estimé que « ce que faisait Israël au Liban était inadmissible », a été immédiatement qualifié par le Premier Ministre israélien d’un adjectif depuis longtemps décrédibilisé à force d’être utilisé à tort et à travers, à savoir « d’antisémite ! »(1). Etiqueter ceux qui critiquent l’état sioniste d’antisémites est une chose habituelle dans le jargon sioniste. L’autre initiative, allant dans ce sens, provient de la Norvège dont « le ministère norvégien des Affaires étrangères annonce que le gouvernement norvégien a convoqué vendredi l’ambassadrice d’Israël à Oslo pour protester contre l’offensive militaire « totalement inacceptable » lancée par l’Etat hébreu au Liban »(2).

 

A côté de ces quelques réprobations de l’agression sioniste au Liban, Bush, ses laquais et ses serfs se sont empressés d’avaler les thèses sionistes et de donner « carte banche » à l’état sioniste pour détruire le Liban et massacrer les libanais. Les sionistes, plutôt confiants dans leur « armée imbattable » se sont adonnés à la surenchère. Chacun y allait à sa manière. L’objectif premier assigné à leur guerre globale et ouverte contre le Liban était l’anéantissement du Hizbollah. Ce qui a fait dire à Shimon Perès que : « ce sera nous ou le Hezbollah, a lancé devant le Parlement le vice-Premier ministre et prix Nobel de la Paix Shimon Peres. Et s’adressant au peuple libanais, il a ajouté : Vous non plus n’avez pas le choix. Ce sera vous ou le Hezbollah. En ce qui nous concerne, c’est une question de vie ou de mort »(3). Hormis la tentative de faire endosser au Hizbollah la responsabilité de déclencher les hostilités, il n’en reste pas moins que poser le problème de cette façon équivaut à soutenir que la raison d’être de la guerre est l’existence même de l’état sioniste. Compte tenu de la gravité du défi, tous les moyens sont bons pour mettre à néant la résistance libanaise. Pour cela, « le ministre israélien Zeev Boïm, chargé de l’immigration et proche du Premier ministre Ehud Olmert affirme qu’Israël « liquidera » Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais à la « première occasion » et qu’il a tout intérêt « à prier Allah » »(4). Voilà pour les objectifs de la guerre comme les sionistes les étalent au grand jour devant l’opinion publique internationale.

 

Il ne reste plus que les « alliés » se manifestent. Ainsi, « le président américain Georges W. Bush déclare : « La meilleure façon de stopper la violence est que le Hezbollah dépose les armes, cesse d’attaquer Israël » »(5). C’est-à-dire que Bush exprime son plein accord avec les objectifs sionistes. Pour leur permettre de concrétiser ce qu’ils se fixent comme buts, « le président américain George W. Bush se refuse à faire pression sur Israel pour qu’il stoppe ses opérations au Liban mais a souhaité que l’Etat hébreu épargne les populations civiles »(6). En vrai hypocrite, Bush parle de « son souhait » d’épargner les civils alors qu’il a donné son feu vert pour la poursuite des bombardements des zones habitées du Liban tout en sachant que les victimes de ces pilonnages sont des populations civiles. La « caisse de résonance » de Bush ne s’est pas faite attendre puisque « le Premier ministre britannique Tony Blair refuse un cessez-le-feu au Liban sans libération préalable des soldats israéliens »(7). Les serfs se mêlent, également, de la partie en se comportant de la sorte : « le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien Hosni Moubarak condamne les opérations israéliennes au Liban et dénonce l’ »aventurisme ne servant pas les intérêts arabes », tout comme l’a fait la veille l’Arabie saoudite »(8). La contribution de ces serfs, bien estimée par Bush et acolytes, réside dans le fait de rendre le Hizbollah responsable du déclenchement des hostilités. Il faut signaler au passage que certains membres du gouvernement libanais ont épousé la thèse sioniste selon laquelle la faute incombe au Hizbollah parce que « le Conseil des ministres libanais réuni en urgence ce matin s’est clos par des insultes et des claquements de portes. Les ministres Hezbollah sont partis en colère, face aux commentaires du chef du gouvernement. Les Israéliens ayant en effet fait porter la responsabilité de l’enlèvement des deux soldats israéliens au gouvernement libanais, celui-ci a répondu : 1- qu’il n’a pas été mis au courant par le Hezbollah de ce projet d’enlèvement ; 2- qu’il n’approuve pas cette initiative. Le Hezbollah n’a pas du tout apprécié ce qu’il a estimé être un ‘mouvement de désolidarisation’ »(9). De la sorte, l’état sioniste, fort de ces feux verts, accentue ses attaques contre les civils, les ponts, les ports, les aéroports, les centrales électriques, les ponts, les routes, les immeubles, les maisons, …

 

Devant les lourdes pertes, en personnes et en infrastructures, occasionnées par les bombardements sionistes, l’opinion publique mondiale entre en scène pour condamner l’état sioniste. Seuls des fous de la trempe de Bolton et de Rice ne voient aucun inconvénient aux atrocités commises par l’armée sioniste. En faisant montre d’une inhumanité sans précédent, « John Bolton, délégué américain à l’ONU, disait il y a une semaine environ : « On ne peut pas établir une équivalence morale entre les civils tués en Israël et ceux tués au Liban : les civils israéliens meurent en situation de légitime défense, quand les civils libanais meurent parce qu’ils soutiennent le terrorisme »(10). D’après ce sioniste, on voit bien qu’on ne peut pas établir d’ « équivalence morale » entre les civils libanais morts et les civils israéliens morts pour la simple raison que les libanais soutiennent la résistance. Bolton sait que les israéliens soutiennent leurs gouvernants dans cette guerre et que « près de neuf Israéliens sur dix (86%) estiment justifiée l’offensive contre le Hezbollah et près de six Israéliens sur dix (58%) pensent que l’Etat hébreu doit poursuivre cette offensive jusqu’à la destruction de l’organisation, selon un sondage publié par le quotidien Yediot Ahronot »(11). Ce large soutien à l’agression sioniste au Liban ne se justifie que par « la légitime défense » aux yeux de ce Dracula sioniste. Quant à Rice, tous les désastres et toutes les atrocités des attaques sionistes ne sont que le prélude au « Nouveau Moyen Orient » : « au cours de son point de presse au département d’État, le 21 juillet 2006, Condoleezza Rice a été interrogée sur les initiatives qu’elle comptait prendre pour ramener la paix au Liban. Elle a alors répondu : « Je ne vois pas l’intérêt de la diplomatie si c’est pour revenir au statu quo ante entre Israël et le Liban. Je pense que ce serait une erreur. Ce que nous voyons ici, d’une certaine manière, c’est le commencement, les contractions de la naissance d’un nouveau Moyen-Orient et quoique nous fassions, nous devons être certains que nous poussons vers le nouveau Moyen-Orient et que nous ne retournons pas à l’ancien » (12). On dirait que Rice n’est guère sensible aux pertes humaines causées par les bombardements de l’armée sioniste. Ce qui l’intéresse le plus est que son nouveau Moyen Orient émerge des décombres du Liban. Pour elle, tous ces morts et ces dévastations ne constituent que « le prix à payer » pour que surgisse la nouvelle carte géopolitique que l’administration américaine a conçu pour le Moyen Orient. Ce manque de sentiments humains rappelle étrangement « la mort du cœur » dont a fait preuve Madeleine Albright à propos des enfants de l’Irak. Selon Robert Fisk, « ce 12 mai, Mme Albright intervint sur la chaîne de télévision [américaine] CBS, Leslie Stahl, la journaliste qui l’interviewait, lui demanda : « On a entendu dire qu’un demi million d’enfants sont morts [en Irak]. C’est plus de morts qu’à Hiroshima. Est-ce que qu’un tel prix en valait la peine ? » A l’étonnement du monde entier, Mme Albright répondit : « Je pense que c’est un choix très difficile, mais nous pensons que ce prix en vaut la peine. » (13). Toutes ces personnes tuées, qu’elles soient enfants ou femmes ou vieillards, ne valent donc rien comparativement aux objectifs de l’administration américaine dans la région.

 

Toutes les vociférations de ces grandes gueules, ayant vite pris position du côté de l’état sioniste, partaient, très probablement, d’idées préconçues sur la capacité du Hizbollah à tenir tête à « l’armée imbattable » sioniste au vu des multiples échecs des armées arabes face à cette machine militaire. Tous ces « alliés » devaient succomber sous le « charme » de cette armée capable de vaincre pas mal d’armées arabes en quelques jours. L’administration américaine ne voyait pas autre chose qu’une écrasante victoire face à la résistance libanaise. C’est ce qui ressort de ces phrases : « Le bureau du vice-président croyait qu’on pouvait infliger une sérieuse défaite au Hezbollah », croit comprendre Steven Simon, ancien directeur au Conseil de sécurité nationale »(14). Nul n’envisageait d’autre issue à cette guerre qu’à l’avantage de l’état sioniste et, peut être même, que les jours de la résistance libanaise sont comptés surtout que l’administration Bush s’est mise à approvisionner l’armée sioniste en armes sophistiquées tels des bombes téléguidées au laser, … Les « alliés » ne se doutaient pas un instant que le déroulement des opérations militaires pouvait prendre une autre tournure que celle qu’ils avaient en tête. Ce qui explique les atermoiements de la diplomatie américaine, anglaise, française, … en ce qui concerne l’adoption d’une résolution sur le cessez le feu par le conseil de sécurité et la manière dont le gang Bush accorde des semaines de prolongation des agressions sionistes au Liban. Toutes les certitudes, à propos de l’issue de la guerre, se sont mises à s’évaporer à mesure que la guerre se prolonge, que les pertes de l’armée sioniste se multiplient et que ses forces armées de terre se montrent incapables d’avancer jusqu’au fleuve Litani. C’est en prenant note des débâcles de l’armée sioniste que ces incendiaires, définis comme des « agressifs, qui enflamment les esprits »(15), qui attisaient le feu, pendant presque un mois, se reconvertissent en sapeurs – pompiers en se mettant d’accord pour l’arrêt des hostilités.

 

Pour le moment, Rice a avalé ce qu’elle racontait au sujet du « nouveau Moyen Orient ». L’état sioniste se débat dans une crise politique qui se soldera, certainement, par l’éviction de plusieurs têtes politiques et militaires. Ceci, alors que le peuple libanais panse ses blessures, ensevelit ses morts, s’applique à reconstruire le Liban et reste sur ses gardes pour infliger d’autres coups durs à l’armée sioniste.

 

1 – Guerre israélienne contre le Liban, Juillet-Août 2006, guerreliban2006.blogspot.com

2 – Les événements heure par heure, NOUVELOBS.COM, 14 juillet 2006.

3 – Israél décidé à neutraliser Hezbollah, www.lesoir.be,25 juillet 2006.

4 – Les événements heure par heure, NOUVELOBS.COM, 13 juillet 2006.

5 – Idem.

6 – Les événements heure par heure, NOUVELOBS.COM, 14 juillet 2006.

7 – Les événements heure par heure, NOUVELOBS.COM, 19 juillet 2006.

8 – Les événements heure par heure, NOUVELOBS.COM, 14 juillet 2006.

9 – Guerre israélienne contre le Liban, Juillet-Août 2006, guerreliban2006.blogspot.com

10 – Idem.

11 – Les événements heure par heure, NOUVELOBS.COM, 18 juillet 2006.

12 – Thierry Meyssan, Le Liban comme nouvelle cible. Les néo-conservateurs et la politique du « chaos constructeur », 28 juillet 2006, www.dabordsolidaires.ca

13 – Robert Fisk, La malhonnêteté du soit-disant dossier de Blair sur l’Irak, Alencontre, 25 septembre 2002.

14 – Guillemette Faure, George W. Bush délègue le Proche-Orient à Condoleezza Rice, le 18 août 2006, www.lefigaro.fr

15 – MediaDico.

 

(Source : elkhadra, le 27 Août 2006)

Lien : elkhadra.over-blog.com


 

Conférence Commission islamique des droits de l’homme Londres,

Par Michel Warschawski

 

L’Etat d’Israël est le produit d’un mouvement politique, le sionisme, qui visait à offrir une solution à la « question juive » – c’est-à-dire à l’émergence de l’antisémitisme moderne en Europe à la fin du 19è siècle.

 

« La question palestinienne » est le résultat direct du choix unilatéral de résoudre la question juive par la création d’un Etat juif en Palestine, sans prendre en compte l’existence et les droits de la population autochtone.

Un mouvement colonial pour un Etat ethnique

 

Le sionisme est une idéologie et un mouvement politique qui est doublement le produit de son temps, la fin du 19ème siècle et le début du 20ème :

– Quant à son objectif : une conception ethnique de la normalité politique et l’aspiration à créer un Etat ethnique ;

– Quant aux moyens pour atteindre cet objectif : la colonisation.

 

De ce point de vue, il serait totalement erroné de chercher les racines du sionisme dans la religion juive ou dans l’expérience juive : le sionisme est enraciné dans l’histoire politique et la philosophie moderne européenne. La religion n’a fait que procurer quelques justifications et récits à une idéologie nationaliste moderne et à un mouvement colonial.

 

Comme tout autre mouvement colonial, le sionisme est, dans sa nature même, unilatéral : le sort et les droits des autochtones n’ont aucune importance dans la réalisation du projet colonial. En tant que projet visant à la création d’un Etat juif – dans le sens démographique du concept, c’est-à-dire composé, autant que possible seulement de juifs – le sionisme combine des dimensions de nettoyage ethnique et d’apartheid.

Un courant marginal

 

Quand le sionisme a émergé dans les communautés juives d’Europe centrale et orientale, il était un phénomène marginal et le resta jusqu’en 1933. La grande majorité des juifs européens étaient soit religieux soit socialistes. Dans les deux cas, ils étaient ouvertement opposés au sionisme.

 

Pour les juifs religieux, l’idée de créer un mouvement politique pour mettre fin à l’exil était une sorte de blasphème : Dieu nous a expulsés de notre Terre et nous a envoyés en exil comme punition pour nos mauvais comportements ; et Dieu seul nous ramènera sur la Terre sainte. De plus, en tant que mouvement anti-religieux – pour l’essentiel -, le sionisme était perçu par les rabbins comme une menace potentielle pour leur hégémonie, en particulier les composantes socialistes.

 

Quant aux divers mouvements socialistes au tournant du siècle, ils étaient (à l’exception du Poalei-Zion-de-Gauche, groupusculaire) opposés au sionisme considéré soit comme un courant bourgeois, ou comme une “idéologie dérivative“ et ils soutenaient que la solution à la question juive ne se trouverait que par la démocratisation résultant d’une révolution socialiste victorieuse. Alors que quelques-uns voyaient la solution à la question juive par l’assimilation dans la majorité, d’autres, comme le Bund, la prévoyaient dans l’autonomie culturelle nationale.

 

En Palestine même, au début de la colonisation sioniste, les pionniers n’étaient pas plus qu’un groupe d’idéalistes lunatiques, une petite minorité parmi les juifs de Palestine très largement opposés à ces intrus qu’ils percevaient comme des sortes de communautés hippies, complètement coupées de la réalité.

La contribution du nazisme

 

La montée du nazisme en Allemagne, puis la terreur de masse nazie dans toute l’Europe, a fourni la base matérielle de la transformation du sionisme en une option politique pensable, ayant des chances de réussir, réaliste. Cette transformation s’est établie en deux étapes, initialement dans les années 1930 puis après la guerre.

 

Les lois et pratiques nazies contre les juifs dans les années 1930 ont induit non seulement une immigration juive de masse en Palestine, mais une immigration dotée à la fois d’un haut niveau technologique, scientifique et intellectuel et d’un montant assez élevé de capital à investir dans l’économie et la société juives. Sur le plan à la fois quantitatif et qualitatif, la colonie juive (Yishuv) se transforma d’une communauté utopique en une réalité sociale moderne.

 

Après la guerre, la masse des réfugiés juifs survivants du génocide nazi a fourni non seulement un réservoir humain pour l’Etat juif en construction, mais aussi un solide argument pour la communauté internationale dans son soutien au projet sioniste d’un Etat juif qui accueillerait les centaines de milliers de survivants que l’Europe n’était pas intéressée à intégrer.

 

Le sort des Arabes de Palestine et de leurs droits légitimes ne pesa pas lourd dans les calculs cyniques et la mauvaise conscience de la communauté internationale, et ils devinrent les victimes des victimes de l’antisémitisme européen, tout en n’ayant participé d’aucune manière au génocide des juifs d’Europe.

 

Un mur de séparation

 

La séparation est au coeur de l’idéologie sioniste. Comme beaucoup de philosophies nationalistes de la fin du 19è siècle, le sionisme identifie normalité avec homogénéité. Une société normale est une société qui a le moins possible de minorités ; un Etat normal est un Etat ethniquement homogène.

 

C’est pourquoi selon le sionisme, les juifs doivent quitter l’Europe et établir leur Etat, un Etat démographiquement aussi juif que possible. C’est pourquoi un tel Etat – l’Etat d’Israël – ne pouvait être construit que par une guerre de nettoyage ethnique, expulsant la grande majorité des populations arabes autochtones. De ce point de vue, bien avant que l’actuel Mur ne soit construit, Israël s’est entouré d’un mur de séparation et d’une série de lois, règles et pratiques dont le but était de conserver la nature juive de l’Etat et de rendre aussi difficile que possible toute forme d’intégration dans l’espace environnant. La définition horriblement raciste d’Ehud Barak – « nous sommes une villa au cœur de la jungle » (sic) – résume cette approche d’Israël comme une île de civilisation devant être protégée contre son environnement barbare.

 

Cette perception s’intègre dans une conception plus large de la place d’Israël dans le monde et de ses fonctions contre ceux qui sont définis comme barbares.

Un Mur contre les barbares

 

Depuis sa mise en place, et afin de recevoir le soutien nécessaire des grandes puissances, le sionisme a essayé de vendre à ces dernières le bénéfice de ce qu’un Etat juif pourrait leur apporter. « Un mur pour protéger la civilisation (chrétienne) contre les barbares (musulmans) » promettait Theodore Herzl aux puissances européennes ; Haim Weizman promettait quant à lui à Lord Balfour un client qui défendrait les intérêts britanniques contre les Arabes… et les Français ; « un mur d’acier que les populations natives ne pourraient briser » expliquait Zeev Jobotinsky, l’un des principaux idéologues sionistes des années 1920 ; et Gershom Shoken réadapta cette conception d’un mur dans le contexte de la guerre froide : Israël, comme protection du « monde libre » contre le communisme.

 

Dans la perception qu’il a de lui-même, l’Etat d’Israël est une extension du camp de la civilisation dans un environnement hostile. Dans presque toute son histoire, ce « camp de la civilisation » fut le « monde libre » conduit par les Etats-Unis d’Amérique contre le « camp communiste » et, dans une moindre mesure, contre le « Tiers-monde » et les mouvements de libération nationale dans le monde entier.

La stratégie des néo-conservateurs

 

Au milieu des années 1980, avec la chute de l’Union soviétique, une nouvelle stratégie globale fut élaborée pour les Etats-Unis en tant qu’unique super-puissance dans le monde. Cette stratégie était à la recherche d’un nouvel ennemi global et elle identifia cet ennemi comme « le terrorisme international », bientôt devenu synonyme de « terrorisme islamiste ». Les comités d’experts et les centres de recherche qui étaient derrière la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie – le courant néo-conservateur – étaient composés de l’aile droite des Républicains étasuniens et des théoriciens et politiciens du Likoud israélien. L’influence des partenaires israéliens était si grande que leurs collègues américains étaient souvent étiquetés comme « les Likoudniks du Parti républicain ».

 

Parmi les néo-conservateurs, un courant transforma la (très discutable) analyse descriptive de Huntington sur le « clash des civilisations » en une stratégie basée sur une croisade sans fin de la civilisation judéo-chrétienne contre l’islam. Progressivement, les différences s’estompèrent quasi totalement entre la guerre globale préventive et sans fin contre le terrorisme (islamiste) et le clash des civilisations.

 

Les néo-conservateurs israéliens ont conquis le pouvoir six ans avant leur contrepartie étasunienne avec l’assassinat de Yitshak Rabin qu’ils ont largement provoquée – et ils furent capables de tester la politique et la rhétorique néo-conservatrices avant les conseillers politiques de Georges W. Bush. Les Palestiniens (et les Arabes en général) étaient désignés comme « la terreur », et le conflit israélo-arabe était défini comme une guerre permanente préventive contre la menace islamiste. Israël se percevait lui-même comme la ligne de front dans la défense de la civilisation (judéo-chrétienne) contre le terrorisme (islamiste), la guerre de destruction totale contre le peuple palestinien étant alors une nécessité pour la sauvegarde de la civilisation – et il essayait d’en convaincre le monde.

 

L’arrivée au pouvoir de l’administration de Bush Jr en 2001 donna pleinement légitimité et soutien à cette stratégie brutale et sanguinaire, spécialement après le 11 septembre. Et ce, jusqu’à ces jours-ci.

 

Dans cette perspective, de la même façon que la destruction de la Palestine fait partie d’une guerre globale et permanente, le mur qui est construit au cœur de la Cisjordanie n’est pas seulement une séparation entre Israéliens et Palestiniens mais un Mur global entre le « monde civilisé » – c’est-à-dire Israël, l’Europe, l’Amérique du nord – et d’autre part les barbares – les Palestiniens, les Arabes, les musulmans, voire tous les pays du « Tiers monde ».

Néo-antisémitisme, manipulations et réalités

 

Au début de ce siècle, une puissante campagne médiatique fut propagée en Europe autour de la prétendue montée d’un « néo-antisémitisme » de masse dans toute l’Europe, et en France en particulier par les dirigeants (minoritaires) de l’aile droite pro-israélienne de quelques communautés juives européennes.

 

Le fait que toutes les recherches menées par des institutions fort connues et respectées ont prouvé que la tendance générale était au contraire la diminution de l’antisémitisme en Europe et en vérité le déclin substantiel des sentiments et comportements anti-juifs n’a pas stoppé cette campagne qui n’était pas intéressée à combattre l’antisémitisme mais poursuivait trois objectifs :

 

– faire taire quiconque osait critiquer les crimes d’Israël commis pendant cette période dans les territoires occupés, en taxant toute critique d’antisémitisme ;

 

– délégitimer n’importe quel type d’activisme musulman ou arabe comme antisémite (l’usage du terme « néo-antisémitisme » visant à affirmer que le danger nouveau et réel n’était plus l’antisémitisme de la droite (pourtant réellement existant) mais une nouvelle judéophobie (cachée) des musulmans et des gauchistes, déguisée en anti-sionisme voire en critique de la politique d’Israël ;

 

– tenter de forcer les juifs de rejoindre leur tribu, puisque dans la perception néo-conservatrice du monde, chacun appartient à une tribu qui devrait rester hermétique.

 

De surcroît, dans toute l’Europe, les dirigeants israéliens lies à la droite israélienne sont prêts à se présenter eux-mêmes ainsi que les communautés qu’ils prétendent – faussement – représenter, comme l’avant-garde de la croisade anti-musulmans dans leurs pays respectifs, utilisant souvent l’antisémitisme comme l’arme centrale de telles attaques (l’affaire Tariq Ramadan en France en est un exemple classique). L’effet en est que certains musulmans – notamment parmi les jeunes – commencent à percevoir les juifs comme leurs principaux ennemis et ceux qui sont responsables de la discrimination, de l’exclusion et du racisme dont ils souffrent.

 

Est-ce par hasard si la plupart des idéologues de la soi-disant “civilisation judéo-chrétienne” qui poussent les juifs à l’avant-garde de leur croisade sont bien connus pour leur antisémitisme, comme c’est le cas par exemple des fondamentalistes protestants étasunien

 

(Source : elkhadra, le 27 Août 2006)

Lien : elkhadra.over-blog.com

 


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