TUNISNEWS
7 ème année, N° 2257 du 27.07.2006
ALTT: Condition des prisonniers – Absence de soins et mauvais traitementsAP: Grèves de la faim en série dans les prisons tunisiennes, selon une association Le Monde: Le tribunal administratif rejette le référé-liberté d’un Tunisien menacé d’expulsion Jeune Afrique: Poussée de fièvre à l’Utica Jeune Afrique: Une Star Ac’ made in Maghreb Ashraf Zayd: Rien Ne Bouge Dans Le Royaume De L’ennui, Réponse à Asdrubal Tunis Hebdo : Mariah Carey: Tout y était, et pourtant…
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CONDITION DES PRISONNIERS : ABSENCE DE SOINS ET MAUVAIS TRAITEMENTS
Grèves de la faim en série dans les prisons tunisiennes, selon une association
Associated Press, le 27.07.06 à 19h54
TUNIS (AP) — Plusieurs détenus, dont un opposant et un islamiste, observent depuis des semaines une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention, selon un communiqué diffusé jeudi par l’Association tunisienne de lutte contre la torture (ATLT, non reconnue).
Se référant aux témoignages des familles des prisonniers, l’association cite le cas de l’opposant et ex-PDG de l’Office de l’aviation civile et des aéroports, Abderrahmane Tlili.
Diabétique, cet ancien candidat à l’élection présidentielle de 1999 est en grève depuis le 6 juillet « en protestation contre la privation de soins médicaux », selon le communiqué qui fait état de « l’aggravation » de son état de santé.
Les autorités tunisiennes assurent cependant que M. Tlili « bénéficie durant son séjour en prison des soins et des médicaments nécessaires prescrits par les médecins de l’unité pénitentiaire et ses médecins privés ».
Agé de 64 ans, M. Tlili a été condamné en juin 2004 à neuf ans de prison pour « abus de pouvoir, profit illicite et non déclaration de biens acquis à l’étranger ».
L’association qualifie par ailleurs de « très grave » l’état d’un autre détenu Mohamed Akrout (54 ans) qui purge depuis 1992 une condamnation d’emprisonnement à perpétuité, commuée à 18 ans d’incarcération, pour des délits liés à son appartenance au mouvement islamiste interdit « Ennahdha ».
Selon sa famille, il a cessé de se nourrir depuis le 6 juin dernier pour protester contre « le refus de l’administration pénitentiaire de lui assurer des soins sérieux ». Outre des douleurs à la poitrine, il souffre de cholestérol et de problèmes dentaires qui lui occasionnent des saignements continus, d’après ses proches.
L’ATLT, que préside l’avocate Radhia Nasraoui, énumère d’autres cas de détenus en grève de la faim suite notamment à des « agressions physiques » dont ils se disent avoir été victimes de la part d’agents pénitentiaires.
Elle cite deux jeunes condamnés pour des « délits à caractère terroriste », Ziad Fakraoui et Ali Ramzi Bettibi, ainsi que l’islamiste Abdellatif Bouhajila « privé de visite familiale depuis trois semaines ».
Associated Press
Le tribunal administratif rejette le référé-liberté d’un Tunisien menacé d’expulsion
Laetitia Van Eeckhout
Le tribunal administratif de Paris a rejeté, mercredi 26 juillet, la requête en référé-liberté déposée contre l’expulsion d’Adel Tebourski, qui vient de purger une peine de cinq ans de prison pour avoir apporté de l’aide aux assassins du commandant Massoud, tué le 9 septembre 2001 en Afghanistan.
Après quatre ans de détention provisoire, Adel Tebourski, Français d’origine tunisienne, a été condamné, en mai 2005, à six ans d’emprisonnement pour « association de malfaiteurs liée à une entreprise terroriste ».
Bénéficiant d’une remise de peine, il est sorti de prison, samedi 22 juillet, mais, a aussitôt été déchu de la nationalité française et envoyé, en vertu d’un arrêté ministériel d’expulsion en « urgence absolue », au centre de rétention du Mesnil-Amelot.
Mercredi, devant le juge des référés, ses avocats ont contesté ce caractère d' »urgence absolue », qui empêche Adel Tebourski de bénéficier « des délais de recours normaux ».
Le ministère de l’intérieur a pour sa part justifié sa décision par la gravité des faits pour lesquels Adel Tebourski a été condamné.
Le tribunal administratif doit encore se prononcer sur un référé-suspension, dans « l’intérêt de (l’) enfant » de 10 ans d’Adel Tebourski, ainsi qu’en raison des « traitements inhumains et dégradants » qu’il encourt, selon ses avocats, s’il est renvoyé en Tunisie.
Mais, Adel Tebourski risque d’être expulsé avant que le tribunal ne se prononce, un recours contre un arrêté d’expulsion n’ayant pas de caractère suspensif.
Mobilisées pour empêcher l’expulsion, la Cimade et l’Association chrétienne pour l’abolition de la torture (ACAT) ont saisi, mardi, le Comité contre la torture du Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies, pour qu’il demande au gouvernement français de « suspendre l’arrêté d’expulsion jusqu’à décision sur le fond de l’affaire ».
« Cet arrêté d’expulsion dont M. Tebourski fait l’objet constitue un risque de préjudice irréparable », relèvent les deux associations. Car, insistent-elles, « M. Tebourski risque de se voir à nouveau condamné et emprisonné en raison des mêmes actes pour lesquels il a purgé une peine en France. (Or) la pratique de la torture par les services du ministère de l’intérieur (tunisien) est courante. »
(Source : « Le Monde » du 28 juillet 2006)
Poussée de fièvre à l’Utica
par RIDHA KÉFI
Le syndicat patronal prépare son prochain congrès, au mois de novembre. Dans une conjoncture difficile et sur fond de dissensions internes.
Interrogé en 1995 par Jeune Afrique sur son éventuelle candidature à un troisième mandat à la tête de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, syndicat patronal), Hédi Djilani, son président, affirmait : « [Ce bail] prendra fin en l’an 2000. Ce sera le dernier. »
Avant d’expliquer : « J’aurai consacré douze des plus belles années de ma vie à l’Utica. Je ne le regrette pas, mais j’estime lui avoir assez donné. Et puis il y aura des jeunes qui voudront, légitimement, prendre la relève. Mon souhait est qu’il y ait beaucoup de candidats désireux de prendre ma place. »
Onze ans plus tard – et dix-huit après son accession à la tête du patronat tunisien -, cet homme du sérail, qui a fait l’essentiel de son parcours politique aux côtés du président Ben Ali, est pourtant toujours là, fidèle au poste. Et s’il n’a pas encore officiellement annoncé qu’il briguerait un quatrième mandat lors du prochain congrès de l’organisation, les 21 et 22 novembre, il n’en exclut pas non plus la possibilité…
« Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis », dit l’adage. Djilani se l’est approprié sans complexe. Intelligent et excellent communicant, l’homme sait entretenir l’ambiguïté. À une question de l’hebdomadaire Réalités du 26 janvier 2006 à propos de son éventuelle succession, il répondait, sibyllin : « Je ne suis pas partisan d’une candidature automatique. Cela dépendra de plusieurs facteurs. Suis-je encore l’homme de la situation ? La base se retrouve-t-elle dans mon action ? » Si ce n’est pas là une offre de service, cela y ressemble beaucoup.
En tout cas, ses partisans n’ont pas attendu de connaître ses véritables intentions pour s’activer au sein de l’appareil afin de lui ouvrir la voie d’un nouveau bail, jusqu’en 2011. Il n’aurait alors que 63 ans. On n’en est pas encore là…
Mais pour se faire « élire » par acclamation – comme le veut la tradition – au prochain congrès national par les quelque deux mille participants représentant toutes les régions du pays, Djilani va devoir triompher, démocratiquement s’entend, des résistances qui s’expriment désormais ouvertement au sein de l’Utica à propos de sa ligne politique.
Certains lui reprochent, notamment, son autoritarisme. « Pour disqualifier ses adversaires, il n’hésite pas à leur coller l’étiquette d’opposant au régime », déclare Rafik Moalla, un homme d’affaires de Sfax. Dans une « Lettre ouverte à Hédi Djilani » diffusée sur Internet, ce dernier n’a pas hésité à appeler le patron des patrons à démissionner de ses fonctions ! « L’Histoire, l’Utica et les générations futures vous seront reconnaissantes pour ce geste courageux » (sic), écrit notamment Moalla.
D’autres, comme Abdelwaheb Moalla, le père du précédent, l’accusent d’être trop consensuel et « plus soucieux de ménager l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la puissante centrale syndicale, afin de préserver la paix sociale, que de défendre les intérêts des chefs d’entreprise ». Membre de la Chambre syndicale des libraires depuis cinquante ans, Moalla père préside le groupe Le Progrès, spécialisé dans la papeterie. L’une des unités du groupe, la Manufacture tunisienne d’articles de classement (MTAC), dont le siège est à Sfax, est occupée par ses ouvriers depuis le 21 juin 2005.
Djilani devra aussi faire face à la fronde de certaines unions régionales, comme celle de Sfax. Ici, le report sine die du seizième congrès local par décision non motivée du bureau exécutif de Tunis, deux jours avant la date prévue pour sa tenue (le 8 juillet), est très mal passé. D’autant que la décision est intervenue peu de temps après le limogeage de Moncef Khemakhem, l’ex-président de l’Union régionale de l’Utica à Sfax, et le gel de toutes ses activités au sein de la centrale.
Élu en 1995 grâce au soutien de Djilani, ce dernier avait affiché de grandes ambitions pour sa région. D’où sa popularité auprès des chefs d’entreprise locaux. « Le seul reproche que l’on puisse faire à Khemakhem, outre sa popularité, c’est son franc-parler. En le neutralisant dans son fief, on a voulu l’empêcher d’accéder à une responsabilité nationale qui lui était promise », explique un Sfaxien qui tient à garder l’anonymat. Sauf nouveau coup de théâtre, le congrès de l’Union régionale de Sfax se tiendra finalement le 26 juillet. En l’absence de Khemakhem, les débats risquent d’être très animés…
La direction de l’Utica ne sera pas pour autant au bout de ses peines. Dans les deux mois à venir, elle devra poursuivre les préparatifs de la grand-messe de novembre (élaboration des documents, logistique, relations extérieures, etc.) et, auparavant, mener à bien les quelque 1 600 congrès des chambres syndicales (secteurs, métiers), unions régionales et unions locales.
Début juillet, 1 450 structures avaient déjà été en partie renouvelées. Mais les opérations ont souvent été houleuses. De nombreuses tensions sont apparues entre les partisans de l’actuel « patron des patrons » et les tenants du renouvellement.
Les participants se sont également inquiétés de la détérioration du climat des affaires et des obstacles qui handicapent le développement des entreprises. Ils ont évoqué, pêle-mêle, l’écart de développement entre les régions, le manque d’infrastructures dans les zones industrielles, l’opacité des procédures d’octroi des marchés publics, l’interventionnisme de l’État, le clientélisme, les pesanteurs bureaucratiques, le manque d’engagement des banques en faveur de l’investissement, la concurrence déloyale du commerce parallèle – presque officiellement toléré -, le renchérissement des coûts de production et, enfin, la réduction des marges bénéficiaires.
Des problèmes que l’on retrouvera évidemment lors du prochain congrès national. En plus, bien sûr, de la conjoncture difficile, liée à la hausse des prix de l’énergie et aux effets négatifs du démantèlement des accords multifibres, qui ont mis le textile local en concurrence directe avec les produits asiatiques sur le marché européen…
(Source : Jeune Afrique N° 2376 du 23 au 29 juillet 2006)
TUNISIE
Corbeille de mariage
Les avoirs en devises de la Banque centrale de Tunisie sont passés de 5,229 milliards de dinars le 16 juillet à 8,212 milliards (environ 4,9 milliards d’euros) le lendemain.
Cette montée en flèche s’explique par l’acquisition de 35 % du capital de la compagnie nationale Tunisie Telecom, pour un montant d’un peu plus de 3 milliards de dinars, par la compagnie émiratie Tecom/Dig. Le produit de cette privatisation partielle devrait être utilisé pour rembourser, avant terme, une partie de la dette extérieure du pays, et financer la réalisation de projets d’infrastructures (autoroutes, etc.).
En outre, le contrat prévoit que Tecom/Dig pourrait devenir majoritaire dans le capital de Tunisie Telecom d’ici à quatre ans. Mais elle participe d’ores et déjà à la gestion de la compagnie puisqu’elle a désigné le directeur central pour les affaires commerciales et le marketing, Mickael Foley, ainsi que le directeur central financier, Olivier Cantagrel.
(Source : Jeune Afrique N° 2376 du 23 au 29 juillet 2006)
Culture sans frontières
par DOMINIQUE MATAILLET
Né en 1932 à Sfax, en Tunisie, Hédi Bouraoui est établi de longue date au Canada, où il a enseigné pendant plus de trente ans à l’université de York à Toronto.
Entre essais, romans et recueils de poésie, il est l’auteur d’une œuvre abondante et de tout premier plan.
Son dernier livre est constitué d’une série de réflexions sur les questions d’identité, de race, de culture telles qu’elles ont été posées au cours des cinq décennies écoulées.
L’ouvrage, qui offre également de nombreux éclairages sur la littérature française du Canada ainsi que de l’ensemble du monde francophone, s’est vu décerner le Prix du meilleur ouvrage d’érudition par l’Association des professeurs de français des universités et collèges canadiens.
Transpoétique. Eloge du nomadisme, de Hédi Bouraoui, éditions Mémoire d’encrier (Montréal, Canada), 170 pages, 16 euros. Dominique mataillet
(Source : Jeune Afrique N° 2376 du 23 au 29 juillet 2006)
Une Star Ac’ made in Maghreb
par OLIVIA MARSAUD
Une version nord-africaine de la célèbre émission débarquera sur les écrans en octobre. Avec un contenu « plus familial et exclusivement maghrébin ».
Vous êtes âgé de 18 à 30 ans, vous avez une belle voix et l’envie de devenir la nouvelle star de la chanson nord-africaine ? Alors, vous allez pouvoir tenter votre chance avec la Star Academy 100 % maghrébine qui sera lancée à la fin du mois d’octobre en Tunisie. Cette émission de télé-réalité reprend le concept de la Star Ac’ française et de sa déclinaison libanaise, qui a fait un carton dans le monde arabe. Elle servira de tremplin à des jeunes talents marocains, algériens, tunisiens, libyens ou français originaires de ces quatre pays. Les castings, annoncés dans la presse, à la radio, sur Internet et par la distribution de flyers sur les plages ont déjà commencé à Tunis, Sousse et Sfax. Ils se poursuivront jusqu’à la fin de l’été au Maroc, à Casablanca, Fès et Tanger, puis en Algérie à Alger, Oran et Constantine. Rendez-vous est pris à la rentrée à Paris et peut-être en Libye, si les pourparlers engagés par les organisateurs se concrétisent.
C’est le groupe Karoui & Karoui World, actif depuis plus de quinze ans dans diverses branches du secteur de la communication dans les trois pays du Maghreb central, qui a racheté à Endemol les droits de production de l’émission. Si le principe de cette dernière reste le même – 14 « académiciens » habitant sous le même toit, filmés 24 heures sur 24, avec trois mois et demi devant eux pour convaincre le public de leur talent -, la société tunisienne, à qui l’on doit la récente publicité pour l’opérateur téléphonique algérien Nedjma mettant en scène Zinédine Zidane, annonce toutefois que sa version se différenciera de ses grandes sœurs française et libanaise par un contenu « plus familial et exclusivement maghrébin ».
Les stars en herbe seront installées à Tunis dans un bâtiment de 2 700 m2 appelé dar (« la maison »), où ils prendront des cours de chant, de danse et de présence scénique sous la direction de professeurs tous nord-africains. « Nous avons reçu un formidable soutien des autorités tunisiennes, explique un membre de l’équipe. Par ailleurs, nos unités de production au Maroc, en Algérie et en Libye sont sollicitées pour filmer nos castings et réaliser chaque semaine des reportages sur les familles de nos étudiants, leurs villes d’origine, etc. Là encore, nous avons reçu un accueil très favorable de la part des autorités des pays concernés. »
La société a d’ores et déjà annoncé avoir recruté 350 collaborateurs directs pour l’occasion. Chaque vendredi, un prime time de 120 minutes sera retransmis en direct : les apprentis chanteurs devront y montrer leurs progrès en chantant avec des artistes internationaux. C’est lors de cette émission phare du programme que les élèves seront départagés… et éliminés. Chaque semaine, trois d’entre eux seront « nominés » pour quitter le concours, avant que le vote du public décide de leur sort. Une émission quotidienne de cinquante-deux minutes reprendra aussi, en différé, les moments forts de la journée. Outre la notoriété, le gagnant empochera un contrat pour enregistrer un premier album.
Karoui & Karoui évalue son public potentiel à 100 millions de téléspectateurs. Ces derniers pourront voter pour leurs candidats favoris par SMS (messages surtaxés envoyés depuis les mobiles). Une manne pour les organisateurs : la société affirme avoir géré, à travers sa plate-forme interactive mise en place pour la dernière Star Ac’ libanaise, un trafic de « plus de 7 millions de votes via SMS et IVR (serveur vocal interactif) ».
Lors de la saison 2005-2006, les Algériens ont ainsi sauvé par deux fois de l’élimination leur compatriote Rym Ghazali, en multipliant les votes en sa faveur. « Rym a comptabilisé 500 000 SMS uniquement en provenance d’Algérie », expliquait en février dernier à Jeune Afrique le responsable de Jeutel, une société privée spécialisée dans la promotion des émissions de télévision.
Rebaptisée Al Academia au Liban, la version arabe de la Star Ac’, lancée par la chaîne libanaise LBC (Lebanese Broadcasting Corporation), faisait participer des jeunes de Tunisie, d’Algérie, d’Arabie saoudite, de Jordanie, du Koweït, d’Égypte et du Liban. Elle a battu des records d’audience et déchaîné les passions dans le monde arabe. Les parts de marché de l’émission sur les 15-25 ans ont, en effet, flirté avec les 80 %
Pour autant, le programme ne compte pas que des fans. Dans différents pays, des voix – religieuses surtout – se sont élevées pour dénoncer les tenues vestimentaires légères des filles, les discussions frivoles entre les élèves, leurs comportements jugés indécents ou tout simplement la mixité à l’intérieur du « château ». En février dernier, sous la pression des islamistes qui trouvaient que le programme incitait à la débauche, l’émission a été retirée de la télévision nationale algérienne ENTV, deux mois après son lancement. Sans grand effet pourtant : les téléspectateurs passionnés par « la vie au château » se sont aussitôt reportés sur les chaînes satellitaires…
Soucieux de ne pas faire renaître la polémique, Karoui & Karoui indique ne pas envisager « une diffusion sur les chaînes hertziennes nationales ». Avant d’enfoncer le clou : « Dans la mesure où notre émission sera suivie par des millions de téléspectateurs, il est très clair qu’il s’agira d’un programme familial, où nos valeurs et notre culture seront toujours présentes. Nos étudiants seront par ailleurs suivis par une directrice logeant sur place. Enfin, au Maghreb, nos enfants apprennent à vivre dans la mixité dès leur plus jeune âge, sans aucun problème. C’est une habitude pour nous, avec des codes et des barrières invisibles que personne ne franchit. »
Le groupe tunisien a d’ores et déjà prévu de diffuser l’émission sur une « nouvelle chaîne privée généraliste et de divertissement », captée sur les satellites Hot Bird et Nilesat. L’un de ses collaborateurs explique : « Les jeunes Maghrébins aiment la chanson moyen-orientale mais ont aussi envie d’entendre les mélodies de leurs pays. Le Maghreb est riche en genres musicaux et la Star Academy Maghreb 1 sera l’occasion de les offrir au public. Quant aux autres téléspectateurs arabes, ils seront sûrement heureux de découvrir des mélodies qu’ils n’ont pas l’habitude d’entendre. La télé-réalité au Maghreb, même si elle n’en est qu’à ses débuts, a le même avenir qu’en Europe et au Moyen-Orient : des lendemains qui chantent ! »
(Source : Jeune Afrique N° 2376 du 23 au 29 juillet 2006)
Tout y était, et pourtant…