TUNISNEWS
10 ème année, N° 3655 du 26.05.2010
Liberté et Equité: Monsieur Adel Ghannouchi toujours privé de son passeport C.I.L.A.E: Le procès en appel du franco-tunisien Ahmed ELEUCH reporté au 17 juin 2010 suite au décès de son père AP: Tunisie: plaidoyers en faveur du processus euro-méditerranéen AFP: Le conflit israélo-palestinien marque l’espace méditerranéen en 2010 Luiza Toscane: La triple peine de Yassine Ferchichi Imad Daimi: Tunisie : Lettre aux initiateurs de la campagne anti-censure « Sayeb Sala7 » Biju: SUS AUX MAUV…iettes AFP: L’interdiction de la burqa en France diversement interprétée au Maghreb AP: Analysis: Turkey’s Iran standoff role irks allies AP: NYC community board OKs ground zero mosque plans Jeune Afrique: Israël a-t-il proposé des armes nucléaires au régime de l’apartheid ?
Liberté et Equité Organisation indépendante de droits humains 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 25 mai 2010
Nouvelles des libertés en Tunisie
[.. ;] 2) Monsieur Adel Ghannouchi toujours privé de son passeport Monsieur Adel Ghannouchi, résident actuellement en France, est toujours privé de son passeport. Il a pourtant présenté plusieurs demandes pour accéder à ce droit garanti par la Constitution. Son avocate, maître Najet Labidi, a présenté deux demandes en ce sens, l’une au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme pour exiger que son client ait son passeport et la seconde au ministre de l’Intérieur […] Il veut son passeport pour rendre visite à sa mère âgée et malade et dont l’état de santé s’est aggravé suite à une fracture de la jambe et qui ne reçoit pas les soins requis d’autant qu’elle vit avec ses enfants handicapés. 3) Confirmation du jugement en première instance dans l’affaire de la « collecte de fonds sans autorisation » La quatorzième chambre d’appel du Tribunal de Première Instance de Tunis a confirmé le samedi 22 mai 2010 le jugement prononcé en première instance contre Lotfi Dassi, Mohammed Khelifi et leurs co-accusés pour « collecte de fonds non autorisée » dans l’affaire n°711, en ajoutant un sursis à exécution en ce qui concerne Mohammed Khelifi et Lotfi Dassi uniquement. […] Pour le Bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Communiqué du Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH
Le procès en appel du franco-tunisien Ahmed ELEUCH reporté au 17 juin 2010 suite au décès de son père
Le C.I.L.A.E (Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH) informe l’opinion publique française, tunisienne et internationale, que le procès en appel du docteur Ahmed ELEUCH, qui devait se tenir le jeudi 20 mai 2010 devant la Cour d’Appel de Sfax, a été reporté au jeudi 17 juin 2010. Ce report a été demandé par l’avocat de monsieur ELEUCH afin de permettre à ce dernier d’assister, le jour même, aux funérailles de son père, également prénommé Ahmed, et décédé le 19 mai 2010 dans sa 85ème année dès suite d’une longue maladie. En cette occasion, les membres du C.I.L.A.E. tiennent à s’associer à la douleur de monsieur ELEUCH et de sa famille et leur présentent leurs plus sincères condoléances. Le C.I.L.A.E se sent directement concerné par ce décès. Comme nous l’avions mentionné dès nos premiers communiqués, le docteur ELEUCH était rentré en Tunisie le 31 juillet 2009, après 19 ans d’exil et muni de son seul passeport français – le passeport tunisien lui ayant été refusé depuis des années – aux seuls fins de revoir une dernière fois son père, après que celui-ci, déjà alors très affaibli par sa maladie, eut contracté deux accidents vasculaires cérébraux en juillet 2009. Arrêté dès son arrivée à l’aéroport de Tunis, Ahmed ELEUCH dut finalement purger sept semaines de détention, avant de pouvoir retrouver sa famille aux pays et après avoir été libéré à titre conditionnel, le 16 septembre 2009. La Direction du C.I.LA.E. remercie chaleureusement tous les collègues, confrères et sympathisants du psychiatre parisien au sein du C.I.L.A.E. pour avoir, par leur engagement en vue de la libération de ce dernier, permis à un fils et à un père de se dire adieux. Ahmed ELEUCH, qui avait repris sa vie professionnelle et familiale en région parisienne dès octobre 2009, était depuis revenu à plusieurs reprises sur sa terre natale, afin de se rendre à ses convocations judiciaires, pour les affaires de Tunis et de Sfax. Il ne manquait jamais, à ces occasions, de retrouver les siens à Sfax. Ce mercredi 19 mai 2010, Ahmed ELEUCH – fils, arrivé de France quelques jours auparavant, s’était exceptionnellement retrouvé seul, en compagnie d’Ahmed ELEUCH – père, dans la maison familiale. Le père rendit son dernier soupir après avoir reçu quelques soins du fils. On retiendra que le père a probablement, avant de partir, su attendre une dernière fois un fils trop longtemps parti et attendu. La liberté retrouvée de l’un a permis la libération de l’autre. LE C.I.L.A.E en sait gré à tous celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont rendu cela possible. Cet évènement renforce la détermination du C.I.L.A.E à se mobiliser en vue d’une réhabilitation complète de notre ami, collègue et confrère, afin que sa liberté en sursis puisse devenir définitive. Nous voulons croire que les autorités judiciaires tunisiennes auront à cœur, au nom du respect des droits fondamentaux des citoyens tunisiens et de l’Amitié franco-tunisienne, d’accorder à Ahmed ELEUCH, le 17 juin 2010, un nouveau procès équitable dans sa ville natale de Sfax, et de prendre une décision cohérente avec le non lieu qu’elles lui ont récemment accordé à Tunis dans l’autre affaire. Paris, le 26 mai 2010. Docteur Patrick CHALTIEL, Président du Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH (C.I.L.A.E.) Site internet : http://www.liberez-ahmed-eleuch.net Contact : liberez.ahmed.eleuch@gmail.com
Tunisie: plaidoyers en faveur du processus euro-méditerranéen
Associated Press, le 25 mai 2010 à 23h21 par Bouazza ben Bouazza HAMMAMET, Tunisie (AP) — En dépit des entraves engendrées par la situation au Proche-Orient, des voix se sont élevées mardi pour plaider fortement en faveur du processus euro-méditerranéen, lors de la deuxième session des “entretiens de la Méditerranée” qui se sont ouvertes dans la journée à Hammamet, une station balnéaire à 70km de Tunis. “Le processus euro-méditerranéen a grandement besoin d’une nouvelle impulsion pour accélérer les pas sur la voie de l’aplanissement des obstacles existants”, a lancé le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi devant un parterre de personnalités politiques, d’experts et d’opérateurs économiques. Il a, à cet égard, plaidé pour “la consolidation des ponts de dialogue, de communication et de coopération entre les deux rives de la Méditerranée pour l’instauration d’un espace de sécurité, de paix, de stabilité et de développement solidaire”. Jean-Louis Guigou, délégué général de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPMED), a déploré le report du sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) prévu le 7 juin à Barcelone en raison de “la crise aiguë du conflit israélo-palestinien”. Pour la députée PS française et ex-ministre de la Justice Elisabeth Guigou, “ce beau projet” que représente l’UPM “ne doit pas être pris en otage par ce conflit, mais plutôt inciter les chefs d’entreprise et les acteurs de la société civile à aller de l’avant”. Elle considère que l’intégration euro-méditerranéenne constitue “une urgente nécessité, voire la plus grande oeuvre géopolitique du XXIe siècle”. “L’Europe et les pays de la rive sud et est de la Méditerranée n’ont pas d’autres choix que de se grouper, afin de se doter de la taille requise pour faire face à la recrudescence de la concurrence des grands pôles régionaux, notamment, américains et asiatiques, a-t- elle ajouté. Le ministre tunisien de l’Industrie Afif Chelbi a appelé à “une mutation profonde de la vision du sud et du Maghreb en particulier, de la part de l’Europe”. Dans son esprit, une telle vision ne devrait plus se limiter à la recherche de pétrole, de gaz et d’un rempart contre le terrorisme et les flux migratoires, mais plutôt considérer le Maghreb “comme un relais naturel de développement pour les économies européennes en quête de croissance”. AP
La triple peine de Yassine Ferchichi
Il a été condamné à l’emprisonnement et a effectué sa peine. Il a préparé depuis sa prison sa sortie et son nouveau départ dans la vie. Rattrapé par une interdiction du territoire français ou « double peine », il a été expulsé. Ne pouvant être renvoyé en Tunisie, où il est condamné par défaut à 32 ans d’emprisonnement, les autorités françaises l’ont envoyé au Sénégal. C’était en 2009. Comme si cela ne suffisait pas, les autorités sénégalaises qui lui avaient dument délivré un laissez passer pour afin d’en faire leur hôte, l’ont abandonné à son sort. Il y a maintenant une semaine que Yassine Ferchichi erre à Dakar à la recherche d’un coin d’ombre, d’un peu de nourriture, d’espoir… et d’une perspective un tant soit peu crédible. Il a frappé à la porte du commissariat de Dakar, qui assure sa surveillance, écrit au ministère des Affaires étrangères, Madické Niang, qu’on a connu plus prolixe récemment dans l’affaire de Clotilde Reiss, contacté la presse, renoué avec les militants des droits de l’homme qui l’avaient assuré de leur solidarité par le passé et la lui ont réitérée. Rien n’y a fait. Yassine Ferchichi campe toujours devant le ministère des Affaires Etrangères et sur ses positions. Fatigué mais nullement résigné. Luiza Toscane
Par Biju La censure est un cache sexe, un cache misère de la propagande totalitaire du régime de Zinétron, c’est lui l’assiégé et le pestiféré, le schizophrène, tout cocu de la vie, qui se mord la queue, qui se bouffe le foie, comme un rat pris au piège, désormais, et ce que viennent d’accomplir les jeunes tunisiens est immense, aujourd’hui, ce 22 mai de tous les aujourd’hui de l’an Zéro de notre déroute, contre la censure, cela veut dire tout simplement contre la dictature , l’une ne va pas sans l’autre, et demain contre tout pouvoir, même légitime qui prendra les tunisiens pour un troupeau d’oie à gaver.Une dictature morose, triste, dégueulasse prise au piège de sa propre folie, par les vagues d’une marée montante qui la refoule dans ses égouts, débordant de violence et d’interdits, qui lui servent de refuge et de bastion. La dernière manifestation, celle de ce mémorable 22 mai, des jeunes tunisiens contre sa censure, à la dictature mauve de la maffia en babouches, le nombre importe peu, c’est la volonté d’exister et de faire qui importe, celle des Hommes debout, cette volonté qui unie les tunisiens qu’ils soient à Tunis ou partout ailleurs dans le monde, ces tunisiens contre la dictature, pour la démocratie, hors de toute norme politicienne, et qui n’ont de compte de rendre qu’à leur conscience, pas aux pupitreurs et aux maîtres à penser à deux balles, les partis et les O.N.G tunisiens, la plus part défaillants, heureusement que quelques uns font honneur à la république humiliée et à l’histoire de la TUNISIE, ils se reconnaitront, on les connait, on les aime, parce qu’il aiment la liberté et la TUNISIE, donc ils nous aiment et aiment les tunisiens, et leurs sacrifices ne seront jamais vains, tous les emmurés, les exilés de l’intérieur et de l’extérieur, les anonymes, les beaux, les laids, les polis, les grossiers le beurre et la crémière. Cette censure du moindre souffle de liberté , envie de liberté des tunisiens sert, d’une façon vulgaire, obsolète et dérisoire, à essayer de cacher le soleil avec un tamis dans notre pauvre pays sous scellées, mais personne n’est dupe de ses menées et ses prétentions, ils sont révolus les temps de l’ignorance, faire l’autruche pour les tunisiens,ils le comprennent de plus en plus, ne sert qu’à creuser leurs tombes, autant crever en regardant le soleil en face, c’est possible! les palestiniens, les thaïlandais, les…les me l’ont dit, ils nous le disent tous les jours, le monde tourne et vit souvent dans le bon sens, et le bonheur collectif est usé par beaucoup de nos frères humains, qu’attendons nous les tunisiens pour être heureux? Ici et maintenant, rien à foutre du retour du Messie ou du Mahdi, d’un leader charismatique, au cigare cubain, à l’eau bénite ou de ZEMZEM, ou d’un autre combattant suprême, qui sera de toutes les façons filou et combinard, pour finir mégalomane et sénile; aujourd’hui les moyens de communications, les ondes, internet et le bouche à oreille, le téléphone arabe, le tam-tam… sont des moyens de contre propagande efficace, selon les capacités des individus à les utiliser à bon escient; en ce qui concerne la TUNISIE, c’est le stade des balbutiements qui tient de la tension sanguine, par certains aspects, cela tient encore du domaine des initiés, mais ce n’est pas grave, dans l’histoire du genre et pour les luttes citoyennes, c’est de nature, il y’ a toujours une avant-garde, et je vous fais remarquer que nos filles et femmes sont en première ligne, notre avant garde tunisienne dans son ensemble, elle était gironde et belle sous le ciel mauve de TUNIS, et dans certaines capitales, mais il va falloir bosser sérieusement pour transformer l’essai. Autrement ce qui me révolte, ce sont ces plusieurs cercles fermés à l’intérieur même de l’opposition qui se dit démocratique, qui commettent ce crime et cet affront, de l’attentisme et de manque total d’implication et de solidarité, envers ceux qui ne sont pas de leur clan, alors ne parlons pas de ceux qui ne sont d’aucun clan et qui sont restés dans la posture de la vache qui regarde passer un train, pour ce merveilleux 22 mai, quoi dire ? Il me semble qu’il faut ignorer ces gens et passer à autre chose, les opportunismes en TUNISIE ont la voix qui porte.Et je ne peux me taire sur la censure de l’interview coulée, par TUNISNEWS, par de fausses et d’ignobles leçons de moraline, de l’interview de TBBRICK publiée par deux sites, sous prétexte que cette interview est truffée de gros mots, comme si les tunisiens étaient immatures, à la maternelle mauve de chez les bigots ou les puritains de TORA-BORA, cheik OMAR a encore frappé? Si on veut exiger la liberté pour la TUNISIE, on doit comprendre que cette dernière ne peut souffrir de sélections, ce ne sont pas certaines libertés qui doivent enfanter la TUNISIE libre, mais la liberté toute entière, tout court, les jambes bien écartées et sans affreuse césarienne, elle est absolu et n’a pas d’adresse, la liberté les blaireaux, c’est poste restante dans l’âme humaine; elle n’a pas besoin d’inquisiteurs, d’agents de circulation et de moralistes à la mors moi le nœud .Un des objectifs des démocrates reste la nécessité de vulgariser sans aucune restriction, ni règles, ni tabous ces moyens médiatiques qui donnent justement à la liberté tout son sens; et je ne comprends pas, autant que je méprise infiniment, ces opposants tunisiens qui pleurent la censure de BEN ALI, mais qui par sectarisme sont souvent dans la tentation vulgaire de faire taire et marginaliser tout ce qui contredit leur façon de voir, leur façon de penser, leur façon de lutter, d’écrire et de s’exprimer, faut quand même arrêter d’être plus royaliste que le roi des cons, ou aller rejoindre sa cour de tarés et de brebis mauves.Pour ma part nommer ces opposants n’est d’aucune utilité, leur démarche est autodestructrice, je préfère encore espérer positivement que les esprits jeunes qui terrorisent la dictature, terrorisent aussi par leur entrain, leur rage de vivre et d’exister, leur spontanéité, leur bonheur radical, tous les archaïsmes, jusqu’aux caries dentaires et l’embonpoint des dinosaures. Ce n’est pas pour rien que le sentiment attentiste des tunisiens envers la chose publique et politique fait notre majorité silencieuse, et le plus grand parti tunisien, le plus vivant et le plus remuant aussi, historiquement, spontané dans ses expressions, comme la dernière révolte du bassin minier qui avait fait trembler les bastions d’une dictature habituée aux atermoiements d’une pseudo élite, aussi lâche qu’opportuniste, pour certains de ses milieux constitués, l’avenir appartient à partir de là et, je pense, à ceux des tunisiens qui marginaliseront le conforme, les mots d’ordre, et les marchandages et autres compromissions que certains arrivistes qui se disent “élite” font en leur nom, il n’existe aucune règle à respecter avec cette dictature de merde, ni avec ceux des cols blancs, jaunis aux entournures, qui font tampon et qui croient dur comme fer qu’ils représentent quoique ce soit, on voit le résultat après tant d’année de servage, des règles à calculer, rien que ça. Quand je constate la transparence et la rigueur des idées et des prises de position de certains démocrates tunisiens, quand je vois la détermination surhumaine d’un ABBOU un TBB, un ZOUARI ou d’un ZIED HENI,et de centaines d’autres, qu’ils se reconnaissent ou pas dans les configurations idéologiques des partis de l’opposition démocratique, cette opposition démocratique qui refuse tout compromis avec la dictature mauve et certainement pas à participer et à légitimer ses mise en scène d’embrouilles et de bassesses, je me dis qu’il est plus que jamais temps , une seule fois, mais une bonne fois pour toute, que l’opposition démocratique fasse son examen de conscience, et sans prendre de gants, séparer la mauvaise graine de l’ivraie, et les torchons des serviettes, désigner les lamentos et les parasites qui sous couvert d’opposition fictive, par exemple en participant aux cirques de la dictature, défigurent toute forme de révolte; et dire ce qui doit être dit, affirmer le fond de nos pensées, ne jamais s’ouvrir aux menées de la dictature, ni dialoguer avec elle, ni même lui reconnaitre une once de légitimité, ne serais que par la formulation des titres de ses tyrans, du genre, “monsieur le président machin..”, “madame le first lady”..”monsieur le ministre truc…”, ces gens là sont nos ennemis mortels, ils ne sont que des truands et des maffieux et en aucun cas, président, first lady ministre ou quoique ce soit, cela semble évident, mais, il nous faut toujours l’affirmer à la face du monde, et du simple interlocuteur, pour vendre ces traitres et ces criminels à leur juste prix.Oui il nous faut nous réveiller à nos vérités et les assumer, même s’il faut pour cela saborder cette opposition telle qu’elle est actuellement, et repartir de plus belle sur de nouvelles bases, claires et pragmatiques, nous avons les Hommes, les idées, nous avons la jeunesse et l’intelligence, nous avons la volonté et le courage, et sur l’essentiel qui fait un peuple fier, digne et vivant, nous n’avons besoin de personne.
Le conflit israélo-palestinien marque l’espace méditerranéen en 2010
AFP, le 25 mai 2010 à 20h02 HAMMAMET, 25 mai 2010 (AFP) – La crise économique et financière en Europe et le conflit israélo-palestinien marque l’espace méditerranéen en 2010, a estimé mardi à Hammamet (nord) Jean-Louis Guigou, délégué général de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPMED). “Deux crises marquent l’espace méditerranéen en 2010, la crise économique et financière en Europe (…) et la crise aiguë du conflit israélo-palestinien qui a conduit au report du sommet du 7 juin prochain”, a-t-il indiqué lors de la deuxième édition “des entretiens de la Méditerranée”. Selon le ministère espagnol des Affaires étrangères, le sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) prévu le 7 juin à Barcelone a été reporté à novembre. Cette décision a été prise en concertation entre le président égyptien, Hosni Moubarak, son homologue français Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero. “Le bruit court dans certaines chancelleries, le président américain va prendre en novembre-décembre une initiative de paix imposée aux belligérants”, a déclaré M. Guigou à l’AFP. Pour Elisabeth Guigou, ancienne ministre française de la Justice, le conflit israélo-palestinien “pèse beaucoup sur l’UPM mais ça doit inciter les chefs d’entreprises et les acteurs de la société civile à avancer”, a-t-elle affirmé à l’AFP. “On ne peut pas arrêter ce beau projet (..) et il ne faut pas laisser l’UPM prise en otage par ces conflits”, a-t-elle ajouté. “Le processus euro-méditerranéen a grandement besoin d’une nouvelle impulsion pour accélérer les pas sur la voie de l’applanissement des obstacles existants”, a estimé le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi. En avril, une conférence de l’UPM sur l’eau s’était soldée par un échec en raison d’un différend israélo-arabe sur une référence aux “territoires occupés”. Groupant 43 pays (les 27 de l’UE, la Turquie, Israël, les pays arabes riverains de la méditerranée), l’UPM ambitionne de surmonter les crises politique à travers des projets de coopération. Selon M. Ghannouchi, toute augmentation de 1% du taux de croissance du PIB des pays du sud et de l’est de la Méditerranée entraîne une croissance de 0,2% à 0,3% des pays de la rive nord.
Tunisie : Lettre aux initiateurs de la campagne anti-censure « Sayeb Sala7 »
Imad Daimi
Bravo les amis … vous êtes en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la lutte pour la liberté d’expression dans notre pays. Il faut continuer la mobilisation et il ne faut surtout pas relâcher la pression. Ammar n’aura qu’une seule et unique option : céder devant l’élan et le courage de la jeunesse tunisienne.
Le gouvernement n’a plus le courage ni la couverture intérieure et internationale pour procéder à une vague de répression et surtout pas à des procès politiques en cette phase critique de négociation avec l’UE à propos du statut de partenaire privilégié.
Les organes sécuritaires pourraient probablement essayer de faire certains actes ciblés d’intimidation contre quelques activistes pour tester la réaction de « la foule virtuelle ». Elles déclareront forfait, sans doute, devant votre/notre solidarité inébranlable.
On se dirigera très probablement ensuite vers une tentative de récupération politicienne venant du sommet de l’état pour transformer la cuisante défaite en un soi-disant acte d’ouverture présidentielle avec peut être en bonus une déconnexion de certains fusibles! (L’actuel « Ammar en chef » Oussama Romdhani ne devait plus se sentir en sécurité).
Tout dépendra de notre mobilisation !
(Source : nawaat.org (censuré en Tunisie), le 26 mai 2010)
L’interdiction de la burqa en France diversement interprétée au Maghreb
AFP, le 25 mai 2010 à 15h56 ALGER, 25 mai 2010 (AFP) – Alger – Le projet d’interdire le port du voile islamique intégral en France est souvent compris favorablement au Maghreb, malgré de fortes réticences, particulièrement en Algérie où ce projet est parfois interprété comme un “acte contre l’islam”. Phénomène marginal en Algérie où il ne fait pas partie des traditions, le port de la burqa est aussi peu répandu en Tunisie où les rares femmes vêtues du voile intégral sont souvent des touristes. Au Maroc, il est limité à certains quartiers populaires des grandes villes et concerne “surtout les gens impressionnés par ce que diffusent des chaînes de télévisions satellitaires arabo-musulmanes”, déclare à l’AFP un théologien officiel sous couvert de l’anonymat. Pour Yasmina Chouaki, militante féministe algérienne de l’association Tharawa Fadhma Nsoumer, la burqa représente “la négation totale” de la femme. “Mais pourquoi le gouvernement français veut-il l’interdire maintenant ? Pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant?, dit-elle. Latifa Jbabdi, députée du parti marocain Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale) affiche aussi son soutien à cette interdiction du port du voile intégral “aussi bien en France qu’au Maroc”, “car c’est humiliant pour la femme”. “A mon avis, le port de la burqa n’est pas une obligation religieuse”, estime de son cô té la ministre marocaine du développement social, de la famille et de la solidarité, Nouzha Skalli. Elle se félicite du débat qui “permettra sans doute de clarifier et comprendre les mécanismes d’application face à des choix individuels”, dit-elle. Mohamed Benhazama, président du conseil régional des Oulémas (théologiens) d’Oujda (Est du Maroc), affirme que “la France a le droit de gérer souverainement la diversité culturelle qui caractérise de plus en plus toute l’Europe”. “Mais, s’interroge t-il, est-ce qu’on demande aux Français qui visitent les pays musulmans de s’habiller de telle ou telle manière?”. Le politologue Mohammed Darif rappelle que le port de la burqua, “comportement minoritaire” au Maroc, “provoque une divergence au sein même des courants islamistes” dont il est un spécialiste. “Seuls les salafistes y sont favorables”, dit-il. “Si les autorités françaises le considèrent comme un signe politique, et c’est le cas, elles ont le droit de gérer souverainement leur espace politique”, estime-t-il. En Tunisie, Iqbàl Al Gharbi, professeur de théologie à l’université islamique “Ezzeintouna”, est également en faveur de l’interdiction au nom “de la sécurité publique et du vivre ensemble”. “Dans le débat sur la burqa, il faut accompagner les Musulmans vers un Islam apaisé et un Islam des lumières”, dit-elle. De son coté, Maya Jribi, dirigeante du parti démocratique progressiste (opposition), estime que le débat a pris une “dimension démesurée alors que le phénomène de la burqa reste marginal”. Le thérapeute Raoudha Talbi affirme d’ailleurs que “le voile intégral n’a rien à voir avec l’Islam, celles qui le portent n’en sont pas plus musulmanes”, dit-elle. Mais pour le journaliste Bouaza Benbouaza, des “desseins inavoués pourraient se cacher derrière l’argument des valeurs républicaines invoquées” pour cette interdiction. Les plus fortes condamnations viennent d’Algérie, où le secrétaire général du Mouvement Islah (Réforme, islamiste) Djamel Benabdeslam estime que “l’adoption de ce projet de loi fait partie de la campagne contre l’Islam en Europe”. Si la burqa “n’est pas obligatoire” en Islam, ce projet vise à “restreindre les libertés des Algériens vivant en France” et c’est “inacceptable”, dit-il à l’AFP. Le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (indépendante), Mustapha Bouchachi affirme lui aussi que ce projet est “une atteinte à la vie privée”. “Il y a une régression en matière des droits de l’Homme en France”, déplore-t-il en avertissant: “l’interdiction du port de la burqa sera interprétée par les musulmans comme un acte contre l’Islam”.
Analysis: Turkey’s Iran standoff role irks allies
Associated Press, le 26 mai 2010 à 02h11 By SELCAN HACAOGLU (AP) – 22 hours ago ANKARA, Turkey — Turkey’s attempts to mediate Iran’s nuclear standoff with the West have evolved into an aggressive effort to forestall new U.N. sanctions. The assertive campaign is placing Turkey in opposition to longtime allies Israel and the United States. It also raises the question of whether NATO’s only Muslim member is becoming less of a bridge between East and West than a powerful international advocate for its neighbors in the Middle East. Turkey and Brazil reached a deal in Tehran a week ago under which Iran would ship much of its low-enriched uranium to Turkey, but it failed to ease concerns in the West that Tehran will continue to enrich uranium to higher levels with the aim of building a nuclear weapon. The U.S. introduced a resolution last week calling for a series of economic and trade restrictions after winning support from China and Russia. That prompted Turkey, a temporary member of the Security Council, to send letters to 26 countries, speaking against sanctions and seeking support for the envisaged swap deal. “Turkey wants to prevent the escalation of tensions with Iran to avoid suffering from it economically,” said Nihat Ali Ozcan of the Economic Policy Research Institute in Ankara. “It is also seeking to raise its profile in the Muslim world but its loyalty is at risk in the eyes of the West.” The Obama administration says it appreciates Ankara’s efforts and its ability to be an effective interlocutor with Tehran. But officials say they were unhappy with the timing of the deal and Ankara’s claim that it met U.S. and U.N. Security Council demands. The administration’s swift response a day later announcing that Security Council powers had reached a deal on new sanctions was intended as a message to Turkey and Brazil as much as to Iran. While Turkey has been eager to portray its mediation as a sign of its growing power on the world stage, its diplomacy could not persuade Security Council members including, China and Russia, to hold off on sanctions against Iran. For Israel, the nuclear swap deal comes at a time when diplomatic relations with Turkey are at a historic low. While Israeli foreign ministry officials declined comment on just how the swap deal would affect the Israeli-Turkish diplomatic relations beyond admitting that “it is a factor,” government ministers have been direct in their assessment that the deal is a bad one. Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, speaking Tuesday before Israel’s parliament, described the nuclear swap deal between Brazil, Turkey, and Iran as “a transparent Iranian trick meant to distract world public opinion from sanctions by the Security Council against Iran. We know this is an empty proposal because Iran keeps in its hands enough uranium to make nuclear weapons, it continues to enrich uranium in its possession to a high percentage, and it reserves the right, according to its proposal, to take back the kilograms of uranium it transferred to Turkey at any time.” The Turkish government’s involvement comes as another bitter twist in a relationship that has soured in the last 18 months over such events as Israel’s offensive in Gaza and deputy foreign minister Danny Ayalon’s diplomatic snubbing of Turkey’s ambassador during a meeting in January of this year. According to Alon Liel, a former Israeli ambassador to Turkey, the relationship between Israel and Turkey has reached such a low point that Turkey’s involvement in the Iranian swap deal is unlikely to affect the diplomatic relationship between the two countries — because it can’t get any worse. “The crisis is so severe that I don’t think this agreement will change anything,” he said. Prime Minister Recep Tayyip Erdogan’s Islamic-rooted Justice and Development Party came to power in 2002 in a landslide victory and, despite the country’s traditional alliance with the West, has expanded relations with Muslim countries, lifting entry visas with Syria and Libya, while criticizing its ally and friend Israel for what it says is excessive use of power against Palestinians — and earning respect in the broader Muslim world. Israel had long supplied and upgraded Turkey’s military equipment while Turkey allowed its pilots to train over the larger Turkish air space. Erdogan walked off the stage last year after berating Israel’s President Shimon Peres at an international gathering in Davos, Switzerland, over the war in Gaza. He quickly became a hero in the Muslim world with protesters chanting his name in street demonstrations. That applause was meaningful for a nation whose ancestors held the seat of the Caliphate, the spiritual leader of world’s Muslims, for four centuries during the Ottoman Empire. The government also hosted shunned Hamas political leaders and mediated between Israel and Syria, which demands the full withdrawal of Israeli troops from the Golan Heights as a condition for peace. It has sent soldiers to Afghanistan and Lebanon but placed them under strict orders not to fight with fellow Muslims. Despite all the rhetoric, Turkey is far from a break with the West. It has vast interests intricately woven into NATO and the European Union. Turkey has a customs union agreement with its top trading partner, Europe, and wants to become part of the EU. But there is no doubt that the tone in Turkey’s foreign policy is changing. Although the United States has been its chief ally since the Cold War, Turkey opposed the U.S. invasion of Iraq through Turkish soil, triggering tensions with Washington. Until the late 1990s, Turkish relations with Iran were tense, with its secular, westernized government accusing Tehran of trying to export its radical Islamic regime to this predominantly Muslim but secular country. Today, Turkey wants to build deeper trade ties with Iran. “Iran’s supreme leader, Ayatollah Khamenei, is hoping that Erdogan would confront the West on his behalf,” said Meir Javedanfar, an Israel-based Middle East analyst and co-author of “The Nuclear Sphinx of Tehran — Mahmoud Ahmadinejad and The State of Iran. Turkey’s enthusiasm for European Union membership has eroded in the face of European skepticism about admitting a large Muslim country. And it resents pressure from the West to reckon with the uglier aspects of its past, by making peace with Armenians and acknowledge that mass killings of Armenians at the turn of the century were genocide — a claim strongly denied by Turkey. Some other thorny EU demands are granting more rights to minority Kurds and withdrawing Turkish troops from Cyprus, which was divided into Turkish and Greek sectors after Turkish troops invaded it in the wake of coup seeking to unite the island with Greece in 1974. ____ Associated Press Writers Desmond Butler in Washington and Karoun Demirjian in Jerusalem contributed to this report.
NYC community board OKs ground zero mosque plans
Associated Press, le 25 mai 2010 à 08h35 By MEGAN K. SCOTT, Associated Press Writer NEW YORK (AP) _ – After hours of contentious public comment, a New York City community board voted late Tuesday to support a plan to build a mosque and cultural center near ground zero. “It’s a seed of peace,” board member Rob Townley said. “We believe that this is significant step in the Muslim community to counteract the hate and fanaticism in the minority of the community.” The vote was 29-to-1 in favor of the plan, with 10 abstentions. The move by the Manhattan Community Board 1, while not necessary for the building’s owners to move forward with the project, is seen as key to obtaining residents’ support. Some board members wanted to postpone a vote until the next meeting to gather more information about the project and the organizations sponsoring it. But the motion failed. The meeting was unruly, with project opponents jeering at speakers and yelling comments such as “You’re building over a Christian cemetery!” while holding signs that read, “Show respect for 3000,” among other things. Many said they were not opposed to a mosque — just not one that’s two blocks from ground zero. The families of Sept. 11 victims “would be wounded by erecting a mega mosque so close to the place where their loved ones were massacred,” said Viviana Hernandez, a chaplain. “Even though they may have altruistic reasons, the real terrorists will see it as a win on their side.” Tea party activist Mark Williams has called the proposed center a monument to the terror attacks. The organizations sponsoring the project said they are trying to establish a vibrant and inclusive-world class facility. Plans for the Cordoba House include a performing arts center, swimming pool, culinary school, child care facilities and worship space. It would provide 150 full-time jobs, 500 part-time jobs and an investment in more than $100 million in infrastructure in the city’s financial district, according to Daisy Khan, spokeswoman for the Cordoba House. Khan’s husband, Imam Feisal Abdul Rauf, executive director of the Cordoba Initiative, one of the project’s sponsors, said he understood the pain that people have about 9/11. But he said his community and congregation were among those that died in the attacks. “We have condemned the terror of 9/11,” he said. “We have worked to ensure that our mosques are not recruiting grounds for terrorists.” Manhattan Borough President Scott Stringer said in a statement that by supporting the multi-faith community and cultural center, the board “sent a clear message that our city is one that promotes diversity and tolerance.” Stringer has been the target of disparaging remarks by Williams for supporting the plans and has defended his position and denounced offensive speech directed at him or at Muslims. He said before the vote that he understood the sensitivities of the families of 9/11 victims. “I don’t think anybody wants to do anything to disrespect those families. They made the ultimate sacrifice,” he said. “At the same time, we have to balance diversity and look for opportunities to bring different groups together.” Police Commissioner Raymond Kelly said there were no security concerns about building a mosque in the area. The American Society for Muslim Advancement and the Cordoba Initiative have said that they bought the building in 2009 and planned to break ground later this year. It could take up to three years to build the Cordoba House. A Friday prayer service has been held at the building since September 2009. Besides the political and social opposition to the project, city officials say the plan also could be hindered by a decades-old proposal to give landmark status to a building that would be replaced by the mosque and center. City officials say the current building, constructed between 1857 and 1858 in the Italian Renaissance palazzo style, is historically and architecturally significant. Bruce Wallace, who lost a nephew on 9/11, said the center can change the misperceptions about Islam. “The moderate Muslim voice has been squashed in America,” he said. “Here is a chance to allow moderate Muslims to teach people that not all Muslims are terrorists.”
Israël a-t-il proposé des armes nucléaires au régime de l’apartheid ?
Par la rédaction web de Jeune Afrique
L’universitaire américain Sasha Polakow-Suransky accuse Israël d’avoir proposé des armes nucléaires au gouvernement sud-africain de l’apartheid en 1975, dans un livre paru mardi aux États-Unis. Les documents publiés pourraient officialiser la détention d’armes atomiques par l’État hébreu et risquent d’affaiblir sa prétention à conserver son monopole nucléaire dans la région. Le président israélien Shimon Peres, alors ministre de la Défense et meneur des négociations pour la partie israélienne d’après l’ouvrage, dément ces accusations et affirme n’avoir “jamais négocié un échange d’armes nucléaires avec l’Afrique du Sud”.
C’est une bombe que le quotidien britannique The Guardian a lâché lundi 24 mai. Alors que les discussions internationales sur le dossier nucléaire iranien ont rarement été aussi intenses, le journal accuse Israël d’avoir tenté de vendre des missiles nucléaires au régime sud-africain de l’apartheid en 1975.
Ces « révélations » sont issues du livre « The Unspoken alliance : Israel Secret Relationship with Apartheid South Africa » (L’alliance non-dite : la relation secrète entre Israël et l’Afrique du Sud de l’apartheid) de l’universitaire américain Sasha Polakow-Suransky.
Quand les Sud-Africains cherchaient à se doter de l’arme atomique
D’après lui, plusieurs rencontres ont eu lieu en 1975 entre le ministre sud-africain de la Défense, Pieter William Botha et son homologue israélien d’alors, Shimon Peres, aujourd’hui Président de l’État hébreu. Les deux hommes auraient discuté de la possibilité pour Israël de vendre des missiles Jericho dotés de charges nucléaires au régime sud-africain.
Polakow-Suransky s’appuie sur plusieurs mémorandums “top secret” déclassifiés qu’il dit avoir obtenus des autorités sud-africaines. Le chercheur affirme que Pieter William Botha et Shimon Peres se sont rencontrés secrètement le 31 mars 1975. Les Israéliens auraient alors proposé au gouvernement sud-africain de lui vendre des missiles Jericho capables de transporter des ogives nucléaires.
Le même jour, le chef d’État-major de l’armée sud-africaine, le lieutenant général Armstrong, écrit un mémorandum détaillant les avantages pour son pays de détenir de tels missiles seulement s’ils étaient équipés d’arme atomique. Ce dernier document avait déjà été publié par la Nonproliferation Review en 2004, mais la rencontre Botha/Peres en marge de laquelle il aurait été écrit, n’était pas connue. Le lieutenant général Armstrong précise dans le document que « les missiles seront armés avec des têtes nucléaires fabriquées en Afrique du Sud ou obtenues ailleurs ».
Le « Chalet » abritait-il des ogives nucléaires ?
D’après l’auteur, une nouvelle rencontre a lieu entre Pieter William Botha et Shimon Peres le 4 juin 1975 à Zurich (Suisse). Les minutes de la rencontre, dévoilées par Polakow-Suransky, rapportent des discussions autour d’un projet nommé « Chalet ».
D’après l’auteur, il s’agirait des fameux missiles Jericho en discussion. Selon le document, Botha exprime son intérêt pour un « nombre limité d’unités de Chalet » disposant de la « charge adéquate ». Peres aurait répondu que « la charge adéquate était disponible en trois tailles ».
Polakow-Suransky affirme que les « trois tailles » en question font référence aux trois types de charge avec lesquelles ces missiles pouvaient être livrés : conventionnelle, chimique ou nucléaire.
D’après lui, l’accord sur la livraison du matériel n’aurait pas pu aboutir en raison du prix trop élevé réclamé par les Israéliens. L’Afrique du Sud finira par fabriquer elle-même des ogives nucléaires sur son sol, plusieurs années plus tard. Le programme a depuis été démantelé sous supervision de l’ONU.
Ferme démenti de Peres
Shimon Peres a démenti ces informations dans un communiqué lundi. « Il n’y a aucun fondement réel aux allégations publiées ce matin par le Guardian selon lesquelles Israël avait négocié en 1975 un échange d’armes nucléaires avec l’Afrique du Sud, écrit-il. Israël n’a jamais négocié un échange d’armes nucléaires avec l’Afrique du Sud. Il n’existe aucun document ou signature israélienne prouvant que de telles négociations ont eu lieu » ajoute-t-il.
Les accusations du Guardianet de Polakow-Suransky ne s’appuient selon lui que sur une « interprétation sélective de documents sud-africains et non pas sur la base de faits réels ». Si l’authenticité et l’exactitude de l’interprétation de ces documents étaient établis, il s’agirait de la première preuve de l’existence d’un arsenal atomique israélien. Les experts s’accordent à penser qu’un tel arsenal existe, mais Israël refuse de le confirmer ou le démentir.
Ces accusations pourraient affaiblir la position d’Israël, qui fait pression pour que la communauté internationale empêche l’Iran de poursuivre son programme nucléaire. En montrant que l’État hébreu a favorisé la prolifération illégale de l’arme atomique, elles pourraient faire tomber l’un des arguments utilisés par les partisans d’un monopole nucléaire d’Israël au Moyen-Orient, selon lequel Israël est une puissance nucléaire « responsable ».
Les documents cités peuvent être consultés et téléchargés sur le site du Guardian.
(Source : le site web de « Jeune Afrique », le 25 mai 2010)