26 décembre 2008

Home – Accueil

TUNISNEWS

8 ème année,N° 3139 du 26.12.2008

 archives : www.tunisnews.net  

Bakchich: Justice, la dictature de Ben Ali à la fête Bakchich: Quand Benoît XVI fait l’éloge du régime tunisien Mohamed Ettaieb: Quand les blogueurs tunisiens se rebiffent AFP: Italie : un millier d’immigrés arrivés en quelques heures à Lampedusa Bladi: Italie : les clandestins déferlent sur Lampedusa Le Temps: Enquête: Les hommes en Tunisie engoncés dans une sexualité à deux vitesses


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

Justice, la dictature de Ben Ali à la fête

 par Catherine Graciet
Entre les lourdes peines de prison dans le procès des manifestants de Gafsa et le début du procès aux assises en France d’un tortionnaire tunisien, la dictature de Ben Ali est à la fête.

Les affrontements entre la flicaille du président Ben Ali et les habitants de la ville minière de Redeyef, dans le sud-ouest de la Tunisie, ont repris de plus belle. Et cette fois ce n’est pas unconcours de recrutement bidonné qui a mis le feu aux poudres dans ce bassin minier de Gafsa ravagé par le chômage et la misère comme en janvier 2008. Mais une scandaleuse décision de justice.

Le jeudi 11 décembre, à 23 heures, le tribunal de Première instance de Gafsa a rendu son verdict dans leprocès de 38 personnes qui ont participé aux manifestations et émeutes qui ont agité le bassin tout au long du premier semestre 2008 donnant des maux de tête persistants au régime policier du président Ben Ali. Les peines de prison vont de une à dix années.

Les deux leaders syndicaux Adnan Hajji et Bechir Labidi (devenus des stars à Gafsa et Redeyef) ont notamment pris dix ans et un mois. Le responsable à Paris de la FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), Mouhiedine Cherbib, a, lui, été condamné par contumace à deux années de prison. Le tout dans une indescriptible pagaille digne des pires justices bananières.

Ainsi, après sept jours d’interruption, le procès a recommencé le 11 décembre pour être très vite interrompu de nouveau. Puis l’audience a fini par reprendre quelques heures plus tard… pour aussitôt se terminer sur ces mots : « l’audience est ouverte. Le tribunal a décidé. L’audience est close » ! Le juge n’a même trouvé utile de prononcer les peines, laissant le soin au bâtonnier de s’enquérir du sort des condamnés auprès du secrétariat du tribunal, au nom de la centaine d’avocats venus de toute la Tunisie et qui s’étaient courageusement constitués partie civile.

La présidente de la FIDH monte au créneau

Cette parodie de procès et les lourdes peines assorties ont provoqué l’indignation de la présidente de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme), la Tunisienne Souhayr Belhassen, qui n’a pas de mots assez durs pour fustiger la justice et le régime de Ben Ali. « Ce procès est catastrophique. On pensait qu’il y aurait une attitude raisonnable, mais le régime est décidé à aller très loin. C’est révulsant. C’est l’injustice qui s’installe et qui perdure. Ce n’est pas de bon augure pour le cinquième mandat présidentiel de Ben Ali [1] que de mettre des jeunes et des syndicalistes qui demandent du travail en prison. Ce n’est pas politique, nous sommes dans la déraison » a-t-elle déclaré, choquée, à Bakchich.

La décision du tribunal de Gafsa a eu un effet immédiat : la reprise des affrontements entre jeunes et forces de police. Selon le parti communiste des ouvriers de Tunisie, les troubles ont commencé à éclater vendredi soir dans le quartier Houmet Essouk puis se sont étendus au quartier Annezla, avant de se propager au reste de la ville de Redeyef, entièrement quadrillée par la police. Selon la même source, dans la nuit, « en guise de représailles, les forces de l’ordre ont procédé à de nombreuses arrestations, n’hésitant pas à multiplier les intrusions dans les domiciles, à défoncer les portes et à agresser la population. »

Les arrestations ont repris à Redeyef

Si la situation demeure confuse, le dernier décompte en provenance de Redeyef fait état de « 23 arrestations, particulièrement parmi les jeunes récemment libérés et les proches des animateurs du mouvement condamnés jeudi dernier ». C’est notamment le cas dramatique de deux frères de Sami Ben Ahmed, condamnés à 6 ans de prison. Selon le parti communiste des ouvriers de Tunisie, « ils ont été arrêtés au domicile familial. La police s’est introduite chez eux terrorisant, insultant et agressant les membres de leur famille, y compris leur mère. Ahmed Ben Ahmed (l’un des frères) a été extirpé de son lit, alors qu’il était souffrant et avait des pansements sur différentes parties de son corps suite à un accident. »

La Cour d’assises de Strasbourg juge un ancien vice-consul pour actes de torture

Si les auteurs de ces arrestations musclées ne seront certainement jamais inquiétés pour leur agissements, on ne peut pas en dire autant du tortionnaire présumé Khaled Ben Saïd. Cet ancien vice-consul de Tunisie à Strasbourg comparaît en effet à partir de ce lundi 15 décembre devant la Cour d’assises de Strasbourg en vertu du principe de compétence universelle. Une grande première qui, espérons-le, fera réfléchir la flicaille tunisienne qui pratique la torture au quotidien dans les commissariats et autres centres d’interrogatoires du pays !

Selon la FIDH qui s’est battue pour que ce procès aboutisse, l’ex-diplomate est accusé d’avoir torturé une ressortissante tunisienne — Mme. Gharbi — en octobre 2007 au commissariat de police de Jendouba où il officiait alors comme commissaire. Mme Gharbi avait porté plainte contre Khaled Ben Saïd en mai 2001 en France, et une information judiciaire avait été ouverte contre lui en janvier 2002. Le bonhomme se trouvait alors sur le sol français et s’était empressé de déguerpir en Tunisie. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis février 2002, ce qui, selon la FIDH, ne l’aurait pas empêché de« continuer à travailler au sein du ministère de l’Intérieur tunisien, sans être le moins du monde inquiété ». Les autorités tunisiennes n’ont, bien entendu, jamais exécuté la commission rogatoire internationale délivrée par la justice française en juillet 2003. Mais, imperceptiblement, les lignes bougent. Et si l’édifice du dictateur Ben Ali commençait à se fissurer ?

(Source : « Bakchich » (Satirique – France), le 15 decembre 2008)

 


 

Quand Benoît XVI fait l’éloge du régime tunisien

par Mohamed Ettaieb En accueillant la nouvelle ambassadrice de la Tunisie au Vatican, le pape Benoît XVI s’est permis quelques commentaires fort élogieux sur le président Ben Ali, champion de l’humanisme. Le très réactionnaire Benoît XVI a adressé un « discours », ce jeudi, à Mme Rafiâa Limam Baouendi, la nouvelle ambassadrice de la Tunisie au Vatican.   Très en forme, le Saint Père y affirme en effet que « le progrès économique et social est une nécessité pour permettre à chaque personne comme à chaque famille de jouir du bien-être nécessaire à son plein développement. Je me réjouis donc de savoir qu’au cours des dernières années votre pays a connu une progression sensible dans ces domaines ». Merci votre Sainteté…. La Tunisie à l’avant-garde ! Plus loin, le même Benoît XVI soutient que « le progrès économique doit aller de pair avec le développement de la formation humaine et spirituelle des personnes. En effet, la vie de l’homme ne peut être réduite à une dimension matérielle. Je salue les efforts accomplis par la Tunisie pour l’éducation de la jeunesse ». N’en jetez plus. Le tout Tunis retient maintenant son souffle dans l’attente des articles de la presse officielle qui habituellement crie à… l’ingérence dans les affaires internes du pays, lorsqu’un étranger critique la grande démocratie tunisienne. Mais cette fois, le Pape devrait être traité avec certains égards.

 
(Source : « Bakchich » (Satirique – France), le 26 decembre 2008)
 

Quand les blogueurs tunisiens se rebiffent

Passablement écœurés de la censure qui frappe leurs sites, plusieurs blogueurs tunisiens participent ce jeudi 25 décembre à la journée« note blanche » visant à protester contre la censure galopante du Net.

Mine de rien, les blogueurs du pays du jasmin tiennent leur toute première petite victoire. Au cours des derniers jours, ils ont réussi — grâce à une mobilisation exemplaire — à faire annuler leTunisia Blogs Awards, événement que des entreprises de la place tentaient grossièrement de récupérer.

Pas gênées, ces dernières voulaient exclure les blogs politiquement incorrects de la liste des lauréats. Pas de bol, il s’agit souvent des sites les plus prisés des internautes du bledavides de liberté. Piteusement, les organisateurs ont rapidement battu en retraite en expliquant maladroitement que « l’événement Tunisia Blog Awards 2008 a été annulé, le concours a été rejeté par des opposants de la blogosphére tunisienne ». Ah, les emmerdeurs !

Entre temps, la censure frappe de plus en plus de blogs. Un exemple parmi tant d’autres : le site de cet excellent blogueur-caricaturiste qui s’est spécialisé dans les parodies de Ammar 404, personnage plus ou moins fictif qui incarne la censure. « J’ai pourtant cru à tort avoir trouvé le ton juste qui me permette d’échapper aux ciseaux d’Ammar… La réalité m’a très vite rattrapé », soufflait-t-il récemment.

Humour et dictature ne font décidément pas bon ménage…

Mohamed Ettaieb

(Source : le blog « CHAKCHOUKA TUNISIENNE, UN BLOG PARFUMÉ AU JASMIN » hébergé par  « Bakchich » (Hebdomadaire satirique – France), le 26 decembre 2008)


 

Italie : un millier d’immigrés arrivés en quelques heures à Lampedusa

ROME – Un millier de candidats à l’immigration partis des côtes africaines à bord de quatre embarcations sont arrivés en quelques heures jeudi soir et vendredi matin sur l’île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile, a rapporté l’agence Ansa. Deux de ces bateaux avaient été repérés jeudi en difficulté dans le canal de Sicile et secourus par la marine italienne. Le troisième est arrivé à l’aube par ses propres moyens à Lampedusa. Un quatrième a été intercepté vendredi en fin de matinée à quelques centaines de mètres des côtes de l’île italienne, destination de nombreux « boat-people » qui tentent la traversée de la Méditerranée vers l’Europe. Les immigrants ont été dirigés vers le centre de premier accueil de Lampedusa, qui hébergeait déjà 160 personnes dont une centaine de mineurs. Le centre qui a une capacité théorique de 850 personnes en accueillait donc un peu plus de mille vendredi mais ces arrivées en masse « ne posaient pas de problème particulier », a indiqué au téléphone à l’AFP la vice-directrice du centre Paola Silvana. « Les nouveaux arrivants sont majoritairement originaires d’Afrique du Nord, Tunisie et Maroc », a-t-elle précisé. Le centre de Lampedusa a battu le 31 juillet dernier un record de surpopulation avec 1.700 personnes. Les clandestins ne restent que très peu de jours dans l’île et sont ensuite dirigés vers des centres de rétention sur le continent italien où les autorités statuent sur leur sort. Onze clandestins africains qui venaient à peine de toucher terre, les vêtements encore mouillés, ont par ailleurs été appréhendés sur la côte sicilienne, près de Donna Lucata (sud-est). Leur embarcation n’a pas été retrouvée, selon Ansa. Les arrivées par la mer ont fortement augmenté en 2008 en Italie, passant de 14.200 sur la période de janvier à mi-septembre 2007, à 24.241 sur la même période en 2008, a annoncé le ministère italien de l’Intérieur. La majorité des clandestins rejoignent l’Italie à partir des côtes libyennes. (©AFP / 26 décembre 2008 16h46)

 
 

Italie : les clandestins déferlent sur Lampedusa

26 décembre 2008 – De jeudi à vendredi, plus de mille clandestins sont arrivés à Lampedusa en Italie, à bord d’embarcations de fortune. Les candidats à l’immigration clandestine, majoritairement originaires du Maroc et de la Tunisie, ont été transférés vers le centre de rétention de l’île italienne. Les gardes côtes avaient repérés deux de ces embarcations en difficulté jeudi dans la soirée alors que le troisième est arrivé sur les côtes de Lampedusa vendredi matin. La quatrième embarcation à été interceptée à quelques centaines de mètres des côtés vendredi dans la journée. Alors que de janvier à septembre 2007 quelques 14.200 clandestins sont arrivés en Italie, le nombre d’arrivées s’élève à 24.240 sur la même période en 2008.
(Source: le site marocain www.bladi.net le 26 decembre 2008)
 
 

 

Enquête: Les hommes en Tunisie engoncés dans une sexualité à deux vitesses En conflit avec eux-mêmes

 La sexualité occupe une place très importante dans la vie de l’être humain. En Tunisie, le comportement sexuel masculin est un domaine non encore exploré. Pr Fakreddine Haffani Chef de service de psychiatrie adulte à l’hôpital Razi à la Manouba a essayé de rapporter dans son étude  les connaissances et les attitudes des hommes en matière de sexualité,  de tracer un profil des comportements sexuels des hommes en Tunisie et d’analyser les facteurs qui le déterminent. L’enquête sur la sexualité des hommes tunisiens s’est déroulée durant la période s’étendant du 1er février 2002 au 31 janvier 2003. L’échantillon représentatif, constitué selon la méthode des quotas, est composé de 300 hommes, âgés de 20 à 69 ans, vivant dans le Grand Tunis (gouvernorats de Tunis, Ariana, Ben Arous, Manouba). L’âge moyen de notre population est de 38,26 ans. L’âge moyen de la puberté est de 14,43 ans. 72,3 % de notre population est d’origine urbaine et 27,7 % est d’origine rurale. Le nombre moyen d’enfants est de 3,5 enfants. 19,3 % de notre population est analphabète, 42 % est de niveau primaire, 30,4 % est de niveau secondaire et 8,3 % est de niveau supérieur. L’enquête a révélé que « 85,3 % des hommes ont reçu une éducation sexuelle. Les sujets de niveau d’instruction secondaire ou supérieure ont eu plus d’accès à des informations sexuelles que ceux de niveau primaire ou ceux non instruits. On serait donc tenté de dire que l’instruction joue un rôle dans l’éducation sexuelle. Mais la vérité est que l’école ne représente que 1,1 % des sources d’informations sexuelles, contre 2 % pour les parents, 14,1 % pour les mass-médias et 82,8 % pour les amis. Ceci reflète bien la réalité des choses puisque seulement la reproduction (qui est une partie infime de la sexualité) est enseignée en secondaire alors que le lycéen a déjà vécu ou est en train de vivre sa puberté. Le lieu de résidence paraît avoir un poids énorme sur l’éducation et la curiosité sexuelle. En effet, 6,9 % seulement de la population urbaine n’ont pas reçu d’éducation sexuelle, alors que ce taux passe à 34,9 % dans la population rurale. Par ailleurs, les mass médias représentent la source d’éducation sexuelle la moins utilisée en milieu rural (1,9 % contre 17,3 % dans le milieu urbain) Dans notre population, 32,7 % des hommes pensent que le but de l’activité sexuelle est de satisfaire un besoin physiologique, 31,3 % pensent avoir du plaisir, 20 % pensent avoir un enfant et 16 % pensent accomplir une obligation. Ce sont les plus jeunes qui pensent que le but de l’activité sexuelle est de satisfaire un besoin physiologique ou d’avoir du plaisir contrairement aux sujets plus âgés qui pensent que le but est d’accomplir une obligation ou d’avoir un enfant. Dans le milieu rural, le versant reproductif paraît dominer la sexualité puisque 32,5 % pensent que le but de l’activité sexuelle est d’avoir un enfant et seulement 16,9 % pensent que c’est d’avoir du plaisir. Ces valeurs passent respectivement à 15,2 % et à 36,9 % dans le milieu urbain ».   Mariage et virginité L’enquête du Pr Haffani a étudié un  autre indicateur du poids énorme qu’ont les traditions sur la sexualité est le mythe de la préservation de la virginité chez la femme jusqu’au mariage. En effet, elle a montré que  «  83,7 % des hommes pensent que la préservation de la virginité chez la femme jusqu’au mariage est une règle sociale à sauvegarder, 10,3 % pensent que c’est un mal social nécessaire et seulement 6 % pensent que c’est un tabou à dépasser. Paradoxalement, la même majorité écrasante (82 %) pense que, pour l’homme, le mariage n’est pas nécessaire pour avoir des rapports sexuels. Ceci apporte la preuve vivante que l’islam n’y est pour rien. En effet, ce dernier interdit formellement les rapports sexuels avant le mariage aussi bien pour l’homme que pour la femme. Les traditions pèsent encore plus lourdement sur le milieu rural. En effet, la majorité des hommes dans le milieu rural (97,6 %) pense que la préservation de la virginité chez la femme jusqu’au mariage est une règle sociale à sauvegarder, alors que ce pourcentage passe à 78,3 % dans le milieu urbain. Aucun homme résidant dans le milieu rural ne pense que c’est un tabou social à dépasser alors que 8,3 % des hommes de milieu urbain le pensent. 2,4 % des sujets de milieu rural pensent que c’est un mal social nécessaire, ce pourcentage passe à 13,4 % dans le milieu urbain. Le milieu rural reste partagé pour la question des rapports sexuels de l’homme avant le mariage. En effet, 59 % pensent que, pour l’homme, le mariage n’est pas nécessaire pour avoir des rapports sexuels et 41 % pensent le contraire. Ces pourcentages passent respectivement dans le milieu urbain à 90,8 % et à 9,2 %. « La virginité reste donc, dans notre société, un indicateur de chasteté et un certificat de bonne conduite prénuptiale », selon le Pr Haffani
Amour et rapports sexuels L’amour n’est pas nécessaire pour avoir des rapports sexuels, mais les rapports sexuels sont nécessaires dans une relation amoureuse. C’est ce que pense la majorité des hommes quant aux relations qui peuvent exister entre l’amour et la sexualité. En effet, l’enquête a fait remarquer que «  73,3% pensent qu’ils ne doivent pas nécessairement être amoureux pour avoir des rapports sexuels et 56 % pensent qu’une relation amoureuse ne pourrait pas exister sans rapports sexuels. 62,7 % des hommes de milieu rural pensent qu’une relation amoureuse peut exister sans rapports sexuels et 51,8 % pensent qu’ils doivent être amoureux pour avoir des rapports sexuels. Ces pourcentages passent dans le milieu urbain respectivement à 36,9 % et à 17,1 %. L’homosexualité paraît être la pratique sexuelle la moins tolérée par la société (77,3 %), suivie de l’adultère (12 %), des relations sexuelles sans mariage (7,7 %) et en dernière position la masturbation (3 %).L’âge moyen de la première activité sexuelle est de 15 ans. Il passe à 16,5 ans dans le milieu rural contre 14,5 ans dans le milieu urbain.  22,7 % des hommes n’ont jamais eu de rapport sexuel et ce sont généralement les plus jeunes contre 77,3 % qui ont eu déjà des rapports sexuels et ce sont les plus âgés. L’âge moyen du premier rapport sexuel est de 28,1 ans.55,7 % des sujets célibataires n’ont jamais eu de rapport sexuel. Ce pourcentage est de 67 % dans la tranche d’âge des 20-29 ans et 12 % dans la tranche d’âge des 30-39 ans. C’est surtout dans le milieu rural qu’on trouve la plus grande proportion de célibataires n’ayant jamais eu de rapport sexuel avec 78,1 % et moins dans le milieu urbain avec 47,8 % ».   Influence de l’abstinence sexuelle Au cours de la période d’abstinence sexuelle et selon l’enquête du Pr Haffani  » 67,7 % disent se sentir frustrés physiquement, 14,3 % frustrés affectivement et 18 % indifférents. Ce sont les plus jeunes qui se sentent frustrés affectivement ou physiquement au cours de la période d’abstinence sexuelle (moyenne d’âge de 36,8 ans), alors que ceux qui se sentent indifférents, sont généralement les plus âgés (moyenne d’âge de 46,2 ans). Il y a plus de sujets qui se sentent indifférents au cours de la période d’abstinence sexuelle parmi les mariés (23 %) que parmi les célibataires (9,8 %) et dans le milieu rural (28,9 %) que dans le milieu urbain (13,8 %). Les enfants peuvent influer sur la sexualité. En effet, 57,6 % des hommes disent que leur sexualité a changé après la naissance d’un enfant. La majorité des hommes résidant en milieu urbain (63,6 %) dit que sa sexualité a changé après la naissance d’un enfant, alors que plus de la moitié des hommes de résidence rurale (57,1%) dit le contraire. Parmi les hommes qui pensent que leur sexualité a changé après la naissance d’un enfant, 52 % disent qu’il s’agit d’une diminution de la fréquence des rapports, 27,6 % d’une amélioration de la qualité des rapports et 20,4 % d’une détérioration de la qualité des rapports sexuels.   Satisfaction de la vie sexuelle Les Tunisiens sont -ils satisfaits de leur vie sexuelle ? Selon l’enquête Du Pr Haffani « 65,7 % des hommes selon l’enquête  disent qu’ils sont satisfaits de leur vie sexuelle et ce sont les plus âgés (moyenne d’âge de 40,6 ans), alors que 34,3 % disent le contraire et ce sont les plus jeunes (moyenne d’âge de 33,8 ans).Si la partenaire sexuelle est l’épouse, alors 79,4 % sont satisfaits, mais si la partenaire est une prostituée, alors 100 % ne le sont pas. 53,8 % des hommes disent que c’est la partenaire sexuelle qui leur manque, 18,3 % disent que c’est l’entente sexuelle, 14,1 % disent que c’est la santé physique, 11,5 % disent que c’est l’affection et 2 % disent que c’est le temps. 57,7 % pensent qu’ils seraient plus satisfaits si la partenaire était plus tendre (moyenne d’âge de 44,4 ans), 36,1 % pensent le devenir si leur partenaire était plus participante (moyenne d’âge de 37,5 ans) et 6,2 % si elle était moins exigeante (moyenne d’âge de 49,1 ans). Dans le milieu rural, la majorité écrasante des hommes (86 %) préfère que la partenaire soit plus tendre contre seulement 12,3 % qui la préfère plus participante. Le milieu urbain est partagé avec respectivement 48,2 % et 44,1 %. Si la partenaire est l’épouse, alors 64 % des hommes la préfèrent plus tendre, mais si la partenaire est une femme célibataire, alors 75% la préfèrent plus participante. »   Le changement de partenaire Les Tunisiens veulent-ils changer de partenaire? Selon l’enquête, « la  majorité des hommes (80,6 %) n’a pas envie de changer la partenaire actuelle et ce sont généralement les plus âgés (moyenne d’âge de 44,7 ans) alors que seulement 19,4% pensent le contraire et ce sont les moins âgés (moyenne d’âge de 31,7 ans).50 % des hommes insatisfaits de leur vie sexuelle n’ont pas envie de changer de partenaire.57,8 % des hommes disent avoir été toujours fidèles à leur partenaire actuelle et ce sont généralement les plus âgés, alors que 42,2 % disent le contraire et ce sont les plus jeunes. Parmi les hommes résidant dans le milieu rural, 76,3 % ont été toujours fidèles à leur partenaire actuelle, alors qu’ils ne l’ont été que 51,4 % dans le milieu urbain. Tous les hommes qui n’expriment pas leur désir sexuel avant les rapports, ne parlent jamais, après les rapports, de leur qualité avec leur partenaire. Alors que seulement 36,1 % de ceux qui expriment leur désir, en parlent après les rapports. Seulement 6,3 % des hommes disent présenter un trouble sexuel (tout en restant subjectifs) et ce sont les plus âgés (moyenne d’âge de 46,3 ans) alors que ceux qui disent que leur sexualité est normale (93,7 %) sont généralement les plus jeunes (moyenne d’âge de 37,7 ans).Le tabou de la sexualité atteint ici son apogée puisque moins de la moitié (47,3 %) des hommes qui disent présenter un trouble sexuel ont consulté un médecin. En définitive, il existe en Tunisie une sexualité à deux vitesses : La première, accablée par les tabous et les traditions, se retrouve surtout chez les hommes mariés, âgés, d’origine rurale, alors que la deuxième, un peu plus libérée, se retrouve surtout chez les jeunes, célibataires, résidant dans le milieu urbain.
Kamel BOUAOUINA
(Source: « Le Temps » (Quotidien – Tunisie) le 26 decembre 2008)

 

Home – Accueil الرئيسية

Lire aussi ces articles

20 novembre 2010

Home – Accueil     TUNISNEWS   10 ème année, N° 3833 du 20.11.2010 archives : www.tunisnews.net  Assabilonline: Ali Afif Isbaï, l’histoire

En savoir plus +

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.