Home – Accueil – الرئيسية
    
|      
   TUNISNEWS                7 ème année, N° 2255 du 25.07.2006     
  
Libération:           Mobilisation autour d’un islamiste franco-tunisien Le Quotidien: Marche de soutien aux             peuples libanais et palestinien à Tunis : Elan du cœur et solidarité             agissante 
Message de Louisa Hanoune :au comite de             rédaction de la revue Dialogue             Stern: “Je veux enterrer mon fils”             Technaute: Liban: Les blogues racontent la guerre  
Soumaya             Ghannoushi: The song remains the same             Le Temps: Les concerts de la Diva              Le Quotidien: Mariah Carey à El Menzah             – Spectaculaire !     | 
 
  
 
 
     Cliquez     ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP     sur la catastrophe humanitaire     des prisonniers politiques Tunisiens        
 
 
En ce 25 juillet (le 49éme…)
 
 
Mobilisation   autour d’un islamiste franco-tunisien
 
Condamné pour avoir aidé les tueurs du commandant   Massoud, Adel Tebourski est menacé d’expulsion. 
   
 Par Patricia TOURANCHEAU       Après avoir purgé cinq ans de prison pour «association de malfaiteurs liée à   une entreprise terroriste», Adel Tebourski, 42 ans, Franco-Tunisien, a été   libéré samedi à Nantes, déchu de la nationalité française et envoyé au centre   de rétention du Mesnil-Amelot. En vertu d’un arrêté d’expulsion en urgence   absolue du ministère de l’Intérieur.       La Cimade, la Ligue et la Fédération internationale des droits de l’homme,   l’Association chrétienne pour l’abolition de la torture, se mobilisent pour   empêcher son retour en Tunisie, où il risque d’être torturé: un rapport des   Nations unies n’a-t-il pas dénoncé les «mauvais traitements pratiqués dans ce   pays contre les suspects de terrorisme».        Mais le gouvernement français ne lésine pas avec des islamistes de cet acabit.   Adel Tebourski était  selon ses mots  «le meilleur ami» d’Abd el-Sattar   Dahmane et de Bouraoui el-Ouaer, les deux faux journalistes équipés d’une   caméra piégée qui, le 9 septembre 2001, ont tué le commandant Massoud en   Afghanistan. A son procès à Paris en avril 2005, Adel Tebourski a soutenu   qu’il ignorait tout de cet assassinat.       Il n’a d’ailleurs pas été jugé pour complicité d’attentat mais pour avoir   fourni faux passeports et visas, billets d’avion et devises aux tueurs de   Massoud ainsi qu’à d’autres jihadistes.       Adel Tebourski quitte son pays en 1987 pour la Belgique. C’est à l’université   de Louvain, où il étudie les sciences, qu’il rencontre Dahmane. En 1995, il   épouse une Française, enseignante. Ils ont un fils en mai 1996 et habitent une   ferme dans le nord de l’Hexagone. Il travaille «dans la brocante, les marchés».   Il divorce en 1999, rejoint à Bruxelles le groupe d’activistes monté par   Dahmane, qui, en 2000, émigre en Afghanistan. Il prend alors le relais.        «Quoi qu’il ait fait, nous ne pouvons laisser expulser cet homme qui a déjà   purgé sa peine ici dans un pays où l’on sait qu’il va être torturé», soutient   Fleur Pollono, de la Cimade. Adel Tebourski a déposé hier un recours contre   son arrêté d’expulsion et une demande d’asile. Il avait trouvé un hébergement   à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).       (Source : « Libération » (France) le 25 juillet 2006) Lien : http://www.liberation.fr/actualite/societe/195203.FR.php
 Marche de soutien   aux peuples libanais et palestinien à Tunis :    
Elan du cœur et solidarité agissante
 
  
     Tunis – Le Quotidien       Lundi 24 juillet. La grande horloge de l’avenue Habib Bourguiba indique 17h30.   Des grappes humaines se dirigent vers l’avenue Mohamed V sous le regard   vigilant des agents de l’ordre munis de talkies-walkies et de téléphones   cellulaires.   A l’avenue Mohamed V, non loin du siège du Rassemblement Constitutionnel   Démocratique (RCD) plusieurs centaines de Tunisiens venus de toutes les   régions du pays attendent sous un soleil de plomb le coup d’envoi d’une marche   de soutien aux peuples libanais et palestinien victimes depuis plusieurs jours   d’une offensive israélienne injuste.   C’est l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui a appelé à   l’organisation de cette marche à laquelle ont participé tous les partis   politiques légaux, l’organisation patronale tunisienne et bien d’autres   composantes de la société civile. Le nombre de participants à la marche va   crescendo au fur et à mesure que les minutes s’égrènent pour atteindre   quelques milliers.   A 18 heures tapantes, le coup d’envoi de la marche a été donné. Une marée   humaine avance lentement. Les secrétaires généraux des partis politiques et   les présidents des organisations nationales sont aux premières loges. Des   journalistes courent dans tous les sens stylos, dictaphones et caméras en   mains. Un peu plus loin, les drapeaux tunisiens, libanais et palestiniens   flottent au-dessus de cette fourmilière humaine à ciel ouvert. Les banderoles   sur lesquelles on peut lire «Soutien indéfectible du RCD aux peuples libanais   et palestinien», l’UGTT dénonce le silence assourdissant de la Communauté   internationale à l’égard de l’agression israélienne contre les peuples   libanais et palestiniens»et bien d’autres messages de soutien aux villes   martyres de Maroun Al-Ras, Beyrouth et Tyr ne sont pas rares.   La marche progresse et l’ardeur monte de plusieurs crans. Des hommes et des   femmes, des jeunes et moins jeunes, continuent à répéter des slogans refusant   la logique de guerre et prônant la paix tels que «Oui à la paix, non à la   guerre», «Oui au dialogue, non à la destruction», ou encore «Nous sommes prêts   à sacrifier nos âmes pour le Liban».   Vers 18h30, la marche a pris fin et les participants ont commencé   tranquillement à quitter les lieux avec une douloureuse pensée aux frères   libanais innocents qui tombent chaque minute sous les balles israéliennes.       Walid KHEFIFI        (Source : « Le Quotidien » du 25 juillet 2006)
   
 PREPARATION DE LA   CONFERENCE INTERNATIONALE   DE SOLIDARITE AVEC LES FEMMES PALESTINIENNES LETTRE N°1 – 17 juillet 2006
   
  Le comité de rédaction de Dialogue a reçu un message de Louisa Hanoune, député   à l’Assemblée populaire nationale d’Algérie et secrétaire générale du Parti   des travailleurs d’Algérie, proposant l’organisation à Alger d’une conférence   internationale de solidarité avec les femmes palestiniennes. Devant la gravité   de la situation, nous vous communiquons ce message, auquel nous avons adressé   une réponse positive.   Le comité de rédaction de Dialogue
 
MESSAGE DE LOUISA HANOUNE   AU COMITE DE REDACTION DE LA REVUE DIALOGUE
 
   
 Chers amis,   Je vous communique l’information suivante : en ma qualité de député à   l’Assemblée populaire nationale d’Algérie, et de secrétaire générale du Parti   des travailleurs, signataire de l’appel des femmes travailleuses   palestiniennes de la ville de Nazareth que la revue Dialogue a diffusé, j’ai   proposé aux autorités de mon pays l’organisation à Alger d’une conférence   internationale en solidarité avec les femmes palestiniennes.   Le président de la République et le président de l’Assemblée nationale ont   donné leur accord officiel. La conférence aura lieu à l’Assemblée nationale,   dans le courant du mois de novembre.   Chers amis, parce qu’elle intervient dans un contexte particulièrement   tragique pour le peuple palestinien, je voudrais vous signaler l’importance   que mon pays accorde à cette initiative, et dont témoigne le large et   favorable écho qu’elle rencontre. Mais je suis convaincue que pas un démocrate,   pas un militant ouvrier ne saurait rester indifférent, dans quelque pays que   ce soit, devant les pratiques discriminatoires dont sont victimes les femmes   travailleuses palestiniennes.
  Et qui peut se taire devant les atrocités en cours ?
  En tant que femme algérienne, je m’adresse à toutes les femmes dans le monde,   à toutes les consciences : ne faut-il pas tout faire pour arrêter l’effusion   de sang, pour sauver les vies humaines, sauver tous les peuples de la région   du chaos organisé qui les guette ?   L’appel des femmes travailleuses palestiniennes de Nazareth, de par la cruauté   du sort qui leur est fait, se suffit à lui-même. Et pourtant, le 3 juillet,   elles ont organisé une nouvelle manifestation à l’initiative de l’association   Sawt El Amel, devant le siège d’Agam Mehalev, la compagnie chargée par le   gouvernement israélien d’appliquer le plan Wisconsin dont elles sont victimes.   Les témoignages de chacune des manifestantes sont autant de tragédies   familiales, produit de la ségrégation et de l’exploitation sauvage.   En ce moment même, un véritable massacre collectif est perpétré de façon   ininterrompue par l’armée israélienne contre le peuple palestinien, déjà   affamé depuis des mois, à Gaza et en Cisjordanie, transformées en ghettos et   en champs de ruines. Et parmi les dizaines de victimes quotidiennes, nombreux   sont les enfants, les bébés.
  Un peuple qui a subi l’horreur de la Shoah peut-il accepter ce que fait le   gouvernement d’Israël ? Tous les peuples n’ont-ils pas le droit de vivre ?
  Ce qui est en cause, c’est l’humanité.   Alors, je  m’interroge : quelle solution est-il possible de mettre en œuvre   pour arrêter ce bain de sang ? Toute femme, tout homme qui réfléchit à partir   de la nécessité de préserver la vie des femmes, des hommes et des enfants en   danger de mort, doit nécessairement se poser cette question.
  Car peut-on laisser des populations entières se faire exterminer par la famine   et les bombes ?
  Ce n’est pas moi qui le dit. L’AFP, qui est une agence officielle, rapporte   dans ses éditions du 6 juillet les conditions atroces dans lesquelles se   débattent les femmes palestiniennes à Gaza pour faire survivre leurs familles,   parce qu’en plus des bombardements, l’aide alimentaire se fait de plus en plus   rare en conséquence du bouclage total.   « Khan Younès (bande de Gaza) AFP 6 juillet 2006.   Dans la foule compacte qui attend une distribution d’aide alimentaire à Khan   Younès, Solfa Hamed joue des coudes, pousse et tente de se frayer un chemin.   “Je n’ai peur de rien. Sauf de voir mes onze enfants avoir faim”, dit-elle   déterminée.   “Je ne m’en irai pas sans mon sac. Mes 11 enfants m’attendent à la maison et   mes réserves sont vides”, clame-t-elle, des gouttes de sueur perlant sur son   visage ridé. Depuis 7 heures, sous un soleil de plomb, elle patiente pour   obtenir un colis de denrées de base : cinq kilos de riz, d’huile et de   haricots.   Dans la ruelle où se masse la foule, des policiers et des membres d’une force   spéciale du ministère de l’Intérieur tentent de la repousser avec leur crosse   de fusil. De temps en temps, quand elle se fait trop pressante, des coups de   feu sont tirés en l’air.   (…) Après avoir réussi à tendre sa carte d’identité aux bénévoles, Solfa, 47   ans, part souffler à l’ombre d’un arbre. Elle assure n’avoir jamais connu une   telle pénurie dans la bande de Gaza, plongée dans une violence chronique et   réoccupée partiellement dans le nord par l’armée israélienne. “Même mes   enfants les plus petits se sont habitués à vivre avec le bruit des bombes et   des tirs. Moi non plus je n’ai pas peur. Que peut-il nous arriver de pire ?”demande-t-elle.   (…) “Dans ma famille, par exemple, personne ne travaille. Ceux qui ont des   contrats en Israël ne peuvent plus sortir de la bande de Gaza”, ajoute Soraya   Aid Soobah, 55 ans, venue chercher l’aide alimentaire en boitant après une   fracture à la jambe.   (…) “La situation est terrible. Tout le monde, même les fonctionnaires, ont   besoin d’aide”, assurent des responsables de la distribution. »
  N’est-ce pas un crime que de faire mourir un peuple de la sorte ?
  La solution peut-elle résider dans l’écrasement d’un peuple martyrisé depuis   60 ans ? Chacun a le droit d’avoir son opinion propre sur la solution à même   de rétablir la paix, de consacrer la démocratie et de garantir les droits   humains pour toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants qui vivent   sur cette terre, à égalité.   J’ai mon opinion personnelle, qui est le produit de l’histoire de mon pays.
  Mais peut-on s’accommoder de l’extermination d’un peuple sous quelque prétexte   que ce soit ?
  Je lance un appel à toutes les bonnes volontés dans le monde, à toutes les   femmes et à tous les hommes épris de paix, pour faire cesser ces massacres,   ces destructions massives, pour faire cesser l’immonde chantage par la faim…   Chers amis, ce sont là quelques premières réflexions. Je vous propose la   publication d’une lettre périodique pour préparer notre conférence   internationale.   Je vous tiendrais régulièrement informés des éléments de sa préparation en   Algérie, et vous demande d’en informer les signataires de l’appel, et de leur   proposer de s’associer à nous.   Je vous adresse mes cordiales salutations.
 Louisa Hanoune   Alger, le 15 juillet 2006
 Le comité de rédaction de Dialogue a répondu   positivement aux propositions de Louisa Hanoune, et décidé de préparer la   tenue de cette conférence internationale à Alger, en novembre prochain. Pour   cela, une lettre sera adressée régulièrement à tous les abonnés à Dialogue, à   tous les signataires de l’appel des femmes de Nazareth, à tous ceux qui   s’associeront à la préparation de cette conférence. Une lettre n°2   communiquera de nouvelles informations.   Nous demandons à tous de commencer à préparer les délégations à cette   conférence, dont les conditions pratiques seront définies ultérieurement.   Nous vous invitons à prendre contact avec le comité de rédaction de Dialogue :   DIALOGUE – 87 rue du Faubourg-Saint-Denis 75010 PARIS      
“Je veux enterrer mon fils”
     
 par Marc Goergen     Mahmoud Dakroue, un fermier du Sud-Liban, a réussi, grâce à son     labeur, à entretenir 800 têtes de bétail. Ensuite, les avions de guerre     israéliens ont lâché leurs bombes, propageant la mort et la désolation.     Reportage.          Il est trois heures du matin. C’était une des premieres nuits de la guerre     lorsque les bombardiers ont détruit sa vie. Mahmoud Dakroue a démeneagé avec     sa femme et ses enfants chez des amis. Sa ferme se trouve aux confins de la     ville de Srifa au Sud-Liban. Seul son fils aîné Abbas, 25 ans, est resté     dans l’étable pour garder les vaches. Elles constituaient le capital de la     famille. Les ancêtres de Dakroues avaient construit Srifa, planté les     premiers plants de tabac et acheté les bêtes. Lorsque son père lui a légué     ses prairies, 300 vaches y paissaient.          Dakroue travaille fort, la ferme prospère. Il réussit à avoir 800 têtes de     bétail. Aucune terreur ne pouvait chasser la famille de sa terre. Ni la     guerre civile ni même l’invasion israélienne en 1982. Jusqu’à cette     mémorable nuit.
 Où est Abbas?
         Les avions de combat ils lâchent leurs cargaisons et Srifa tremble sous les     bombes. “C’était le chaos total. Partout des explosions et des cris. “Nous     avons fui sans pouvoir emporter quoi que ce soit, à part les vêtements que     nous portions”, dit cet homme de 51 ans. Ils se sont sauvés dans le bois le     plus proche et se sont séparés dans l’obscurité de la nuit. Dakroue est     accompagné de quatre des ses enfants, Ali, Nidan, Fatima et Hussein, âgé de     seulement 4 ans, le benjamin de la famille. Mais où est sa femme? Où est     Habib, le deuxième enfant de la famille? Et que se passe-t-il avec Abbas,     l’aîné qui se trouvait dans l’étable?          Dakroue arrive au village voisin. Les bus des organisations de secours     libanaises arrivent à l’aube. Les sauveteurs emmènent Dakroue avec des     centaines d’autres refugiés à la ville de Sidon, située a 40 kilomètres de     la frontière. Depuis le début de la guerre cette ville côtière a accueilli     45.000 refugiés. En temps normal la population de cette ville se monte à 125     000 habitants. Maintenant les Israéliens bombardent même cette ville     surpeuplée.  
 “Aucune arme”
         Dakroue est assigné avec ses enfants à une salle de classe d’une école     fermée. Il y retrouve des voisins et des amis de Srifa. C’est seulement à     cet instant qu’il apprend ce qui est arrivé à sa famille: Sa femme vit dans     un village situé dans la zone de guerre, à peine 5 kilometres plus loin de     la ferme familiale. Elle n’arrive pas à se sauver. Aucune trace de Habib, le     deuxième enfant de la famille. Personne ne l’a vu après les bombardements.     Abbas, l’aîné, qui ne réchignait pas à dormir au milieu des vaches est mort.     Enterré sous les decombres de l’étable effondré.          Dakroue est assis dans la salle de classe d’une école, devenue sa demeure     depuis une semaine. Les enfants sont assis autour de lui. Des nattes en     mousse sont adossées au mur. Des casseroles posées sur les appuis de fenêtre.     Une odeur de nourriture et de vêtements sales. “Nous ne sommes que des     paysans. Aucun de nous n’avait des armes”, assure-t-il. “Je veux revenir à     ma terre”, dit-il encore, sa rage dépassant de loin son désespoir. “Je veux     finalement enterrer mon fils.”        
     (Source: le magazine allemand Stern, le 21 juillet 2006)
     Lien:      http://www.stern.de/politik/ausland/:Libanon-Ich-Sohn/566327.html?nv=pr&pr=1
  
     [Traduit de l’allemand par Omar Khayyam]
 
 
Liban: les   blogues racontent la guerre
  
 Marie-Eve Morasse         Un Tunisien qui raconte son   évacuation de Beyrouth, une Libanaise qui entend le bruit des bombes de sa   maison: les blogues racontent au quotidien le conflit au Liban.       «Le Liban meurt à petit feu sous un déluge de bombes et de feu. J’ai pleuré ce   pays qu’on consomme et qu’on jette quand ça tourne mal. Ce pays que tout le   monde a lâché. Ce pays millénaire damné et destiné à souffrir (…)» écrit «Zizou»,   un Tunisien qui relate son évacuation du Liban.       C’est devenu un réflexe: lors d’événements ou de conflits, les internautes   prennent d’assaut les blogues et font leur propre récit des événements, en   parallèle avec les médias traditionnels.       Mana habite au centre de Beyrouth avec ses parents. Dans la mi-vingtaine, la   jeune femme blogue sur le conflit entre Israël et le Liban depuis le début des   hostilités.       «Les bombes continuent à arriver et quand je suis sur mon balcon et que je me   penche, je peux voir des colonnes de fumée (…). J’ai réussi à travailler sur   un dessin ce matin, ensuite je suis allée acheter de la viande pour faire des   provisions (juste au cas). J’ai mal à la tête à cause des raids (…)»       La jeune Libanaise, qui possède un passeport d’un pays de l’Union européenne,   est sur la liste d’une ambassade pour être évacuée de Beyrouth.        Elle écrit sur son blogue qu’elle prendra avec elle son ordinateur portable et   le nécessaire qu’il lui faut pour continuer à travailler. «Il ne me restera   plus qu’à prier pour qu’il n’arrive rien à la maison pendant que nous serons   partis, conclut-elle.       Dans son blogue «A window in Lebanon» consacré au Liban, Wil, qui écrit de   France, affirme que «l’attention des médias commence à se lasser du conflit».   Il appelle les internautes à ne pas oublier le Liban.       «La guerre du Liban, qui déserte donc les médias de masse, va s’amplifier sur   Internet, et les blogs seront autant de mini champs de bataille, écrit-il. Je   ne vais pas me lancer dans la surenchère, et je vais manier la censure pour ne   pas avoir à servir les intérêts de qui que ce soit, sauf de ceux qui souffrent   dans ce conflit.»       Avec Wired News       Aussi :       Zizou from Djerba:   http://zizoufromdjerba.blogspot.com        Manamania (en anglais): http://cedarseed.livejournal.com        Window in Lebanon: http://windowinlebanon2.blogspot.com        Thawarh’s den (en anglais): http://thawrahsden.blogspot.com       (Source : Technaute (Canada), le 21 juillet   2006)    Lien : http://technaute.lapresseaffaires.com/nouvelles/texte_complet.php?id=81,12399,0,072006,1284689.html      
     
La Condition De Victime   Propitiatoire Universelle,
Des dégats collatéraux ou extermination systématique.
  
 Mizaanoun       C’est l’argument dont se sont emparés les sionistes pour justifier   l’injustifiable dans toutes leurs actions criminelles tout au long de leur   histoire. Un argument qui a pris force de loi internationale au-dessus de   toutes les législations. Un argument brandi en face toute personne, tout pays   ou groupe ou pays qui entre en conflit, n’importe quel type de conflit du plus   courant qui pourrait opposer deux personnes pour un différent élémentaire, au   plus vaste et plus compliqué qui est susceptible d’embarquer le monde entier   vers le désastre total. D’autant plus qu’à cette condition de victime   propiatoire universelle s’ajoute un arsenal de guerre sans commune mesure dans   l’histoire mis à leur disposition.        Ainsi le monde entier est pris en otage par une gigantesque organisation dont   les tentacules ont fini par couvrir ll’ensemble de la planète et non un pays   ou une nation comme certains veulent avec insistance le faire croire.       Le Secrétaire de l’Organisation du Parti Socialiste espagnol, José Blanco a   assuré le 24/07 : « Les victimes civiles provoquées par les bombardements   israéliens au Liban ne sont pas des dégâts collatéraux, sinon l’objectif   réellement visé. » Évidemment les propos sont considérés par l’ambassadeur   israélien à Madrid « d’infâmes. ».        Donc si les israéliens ou les sionistes dans leur entreprise d’extermination   systématique des arabes et des musulmans, utilisant toutes ces armes et toutes   ces munitions les plus meurtrières surtout celles qui sont interdites par les   lois internationales tel que le « phosphore blanc » et sans limitation aucune,   que pourrait advenir le jour où les allemands oseraient tenter de se libérer   de leurs griffes ?       Enfin – comme on le voit sur le dessin de « Maximo » publié dans le quotidien   El Pais du dimanche 23/07 ci-bas le lien – les limites géographiques réelles   de la « Terre Promise ». Et Maximo n’est arabe ni musulman ni antisémite.        (Source : Forum « Taht Essour » de nawaat.org, le 25 juillet 2006 à   03h03 PM)   Lien : http://www.elpais.es/recorte.php?xref=2006…d=XLCO&type=Ges        
 
Où Sont Les   Humanistes ?, les Finkielkraut, BHL, Glucksmann et les autres
 
 Barmaki       Les avez-vous entendu ? Sont-ils en vacances, coupés du monde ?       Sauf erreur de ma part, nous n’avons toujours pas entendu les humanistes que   Tariq Ramadan a accusés d’impartialité sous couvert d’humanisme.       Pendant que l’armée israélienne envoie le Liban chaque jour un peu plus à   l’age de pierre, pendant qu’elle tue des centaines de civils et déplace   quelques centaines de milliers d’autres, le moins qu’on puisse attendre d’un   humaniste est d’afficher sa solidarité avec les victimes civiles. Je   comprendrais qu’on discute du rôle du Hezbollah, de ses liens avec des pays   étrangers qu’on cite ou qu’on ne cite pas, mais je ne comprendrais pas qu’on   puisse se taire.       J’ai entendu BHL dire un jour que l’honneur d’un intellectuel est de pouvoir   s’élever contre son propre camp. Parlait-il de lui même ?       (Source : Forum « Taht Essour » de nawaat.org,   le 22 juillet 2006 à 02h02 PM)   Lien :  http://www.nawaat.org/forums/index.php?showtopic=11831     
  Dear all,       To those of you who are , like me,  angered at  how powerless we are    regarding what’s going in Liban , and who would like to do something, here are   a few good links:       http://www.saveleb.org / (comprehensive site, with information about   donations, and also other actions you can do to help – contact politicians,   UN, etc…)       http://www.relieflebanon.org/        https://give.aub.edu/   (AUB Hospital, one of the   main in Beirut, has set up a fund to help support medical care, etc during the   conflict)       http://beirutspring.blogspot.com/2006/07/how-you-can-help.html         http://mowatinun.blogspot.com/            Nadia Marzouki
   
The song remains the same
   
 Soumaya Ghannoushi      
 The Victorians called it progress; Bush talks     about reform. Either way, it means Muslims marching to the beat of the old     colonial drum.
   Calls to reform Islam have been reverberating in every corner of the political   and academic establishment in Europe and across the Atlantic.          The terrorism that struck New York and London, the chaos reigning in Iraq and   the general climate of hostility to the US in the Muslim region are, we are   told, traceable to a sick ideology and an aggressive culture founded on   violence and religious hatred. These must be reformed if the Muslim world is   to have any hope of emerging from its darkness.          Religion and culture have turned into a greatcoat beneath which hide many   forces and multiple strategies.    What is common to these is the attempt to shift the centre of discourse from   the world of politics, with its complex games and interests, to the abstract   realm of culture and religion, as though these two were fixed entities   floating outside space and time, or faraway islands detached from the   socio-political contexts within which they are made to operate.          The Euro-US strategy of reform largely rests on the bid to reconstruct the   Islamic cultural map through a dual game combining the stick of military   intervention with the carrot of promises of reform and modernisation. This   echoes the way the armies of Napoleon and Victoria used the sweet illusion of   enlightenment and progress as veils for the abyss of conquest, mortar and   gunpowder.          Though the names and some of the terms have changed, the rules of the game are   very much the same.         Far from being driven by the love of humanity, American and to a large extent   European strategies of  reform in the region are informed by an instrumental   rationality that is designed to subdue the region entirely to the great powers,   competing over its wealth and resources.          The promotion of an apolitical brand of Islam is an essential part of this   strategy of transferring the battle to the enemy’s front. The 2003 Rand report   recommended that the “United States consider carefully which elements, trends   and forces within Islam they intend to strengthen … and what the broader   consequences of advancing their respective agendas are likely to be”, advising   a policy of supporting “the modernists” on the one hand and “the   traditionalists against the fundamentalists” on the other.          That “modernist” and “traditionalist” should have turned into bedfellows is   truly ironic. The one is frozen in the iron cage of the present; the other is   in the distant utopian past. In the eyes of Euro-American strategists, however,   the two share the essential virtue of being  apolitical and willing to turn a   blind eye to reality, along with the mechanisms of dominance, injustice and   exploitation that dictate its shape and structure. The golden rule, of course,   is: “Speak of everything except politics.”          Rather than engaging with this world with a view to change and improve it, the   champions of popular, folk Islam urge flight to the exotic realm of esoteric   agnosticism, the dwelling place of dreams and fantasies. In their strange   interpretations, Islam appears as a clawless, toothless creed tailored for   dervishes, stripped of the fundamental social and political dimensions that   have always formed part of its worldview and historical experience.          As for the neoliberals, these have mastered the art of self-flagellation,   never venturing outside the parameters delineated for them in London, Paris   and New York, only speaking to parrot the cliches manufactured in their   political and academic laboratories. What Muslim nations  need, they insist,   is not a far-reaching project of socio-political reform and a semblance of   sovereignty and self-determination but a “change of hearts and minds”. In this   way, in their different ways, they echo the oft-repeated words of George Bush   and his allies across the Atlantic.          Anyone sufficiently acquainted with the history of the region and its   intellectual traditions will find the claim that “reform” is a recent   invention of the neoliberals laughable. As Ibn Khaldun, the 14th-century   historian, tells us in his Prolegomena, Reform, or Islah, is a longstanding   and continuing dimension of Muslim historical experience. Islamic history is a   succession of cycles of reform, of attempts to bring society into conformity   with the guiding Islamic ideals of justice and equality.          The recent history of the region has been haunted with the notions of reform   and renaissance. The question of how to reconstruct Muslim condition and   revitalise Islam’s  internal dynamism to confront the project of western   expansionism in the region forms the axis of the great 19th-century Islamic   reform movement, led by Jamal al-Din al-Afghani, Muhammad Abduh and Rashid   Ridha, which succeeded in attracting scores of scholars, journalists and   political activists to its cause and was to reshape the political landscape in   the Arab world.          The reform endlessly invoked today bears no resemblance to that envisaged by   the great pioneers of modern Islamic reformism. Where one is intended to   dismantle the Islamic map and reassemble it in light of foreign interests, the   other seeks to reconstruct the Muslim condition in accordance with its   internal needs and for the purpose of meeting the challenges of the outside;   where one glosses over geopolitics and the great games of mastery in the   region, the other places these at the core of its diagnosis of the causes of   decline.         To say that the region was a corpse brought back to  life by colonialism is   nonsense. Study the successive waves of western interventions in the region   and you will note the pattern of foreign obstruction of internal reform, from   the 19th century Tanzimat movement in Istanbul to the projects of Muhammad Ali   the Great in Egypt and Khair al-Din al-Tunisi in Tunisia.          No doubt the Muslim region is in need of a thoroughgoing process of reform.   But this true premise must not lead us to false conclusions.         Any effort of reform worthy of the name must meet two fundamental conditions.   It must be deeply rooted in the concerns, needs and priorities of the internal   Muslim body, and acutely aware of its geopolitical context and the mechanisms   of hegemony at work therein.          That is crucial in a region destined since the 18th century to be the   cornerstone of western projects of expansionism and the scene of much blood,   lies and illusions, from Bonaparte’s “enlightenment” and “progress” to Bush’s     “modernisation” and “reform”.         
  (Source:   article publié sur la page “Comment is free” du journal britannique “The   Guardian” le 6 juin 2006)
   Lien :      http://commentisfree.guardian.co.uk/soumaya_ghannoushi_/2006/06/this_islamic_reform_rhetoric_n.html
 
 “Ave Mariah !”       Impossible de passer à côté de l’événement, du phénomène, dirions-nous ! Ces   jours-ci, on n’en a eu que pour le sourire de Mariah, la voix de Mariah, les   jambes de Mariah, assurées à la bagatelle de un milliard de dollars –   qu’est-ce que cela fait d’avoir des jambes qui coûtent aussi cher ? Partout où   on va, c’est Mariah Carey par-ci, Mariah Carey par-là, en voiture, à la radio,   devant la télé, dans un journal – c’est un petit peu notre travail       alors on est forcément entraîné dans cette folle aventure de Mimi. En effet, «   Les Aventures de Mimi », la tournée de Mariah Carey, ont rassemblé pour la   première fois, samedi 22 juillet dernier, les fans, les moins fans et les   curieux au Stade Olympique d’El Menzah VI, pour assister au grand retour de   Mimi sur scène.       Les portes étaient ouvertes dès l’après-midi, et les spectateurs préféraient   venir près de cinq heures avant le début du show afin d’avoir les meilleures   places, surtout pour le public de la pelouse qui, il faut le dire, avait droit   à la meilleure vision, et l’opportunité de voir la chanteuse grandeur nature,   ou presque ; un peu (non, beaucoup !) fatigant, mais le plaisir est meilleur.   On voyait les gradins et les chaises se remplir petit à petit, pendant que la   musique occupait le public avant l’arrivée de Mimi, et les spectateurs   criaient et se trémoussaient déjà avec les danseuses qui réchauffaient   l’ambiance – une première partie aurait été programmée pour faire patienter le   public, mais on se rappelle qu’avant Sting, en 2001, c’était Roshdi Alouen qui   avait assuré la première partie, et cela n’avait pas réjoui beaucoup de monde.   Jusqu’à la dernière minute, les spectateurs affluaient, attendant « le »   moment fatidique, celui que certains attendaient depuis deux longues années.       Et la belle s’est faite désirer en se faisant attendre, comme on n’a éteint   les lumières que vers 22 h 40. La foule hurlait sans interruption, les   bracelets phosphorescents s’agitaient partout, les vagues se déchaînaient d’un   côté à l’autre… Tout le monde a été emporté d’emblée dans cette aventure en   montagnes russes, aspiré par les six écrans géants. Les initiales M.C.   apparurent dessus, marquant le début, faisant vibrer tout le stade. « I came   to have a party… » chanta-t-elle en faisant son apparition.       Elle apparaît !       Petit arrêt, sous le feu des projecteurs, pour que les spectateurs la voient   bien, là, devant eux, debout, commençant à chanter, dans sa pause très glamour   que nous lui connaissons depuis qu’elle est devenue Mimi. Les cheveux blonds,   longs et ébouriffés, un top et un short micro en jean – il fallait bien   qu’elle montre à tout le stade les plus belles jambes au monde ! « Waou ! Mon   Dieu, Mimi ! Je suis là, je t’aime ! Je te fais signe, je saute dans tous les   sens, je veux que tu me voies ! J’ai appris toutes tes chansons, tu es   sublime, je t’adore, tu es tellement sexy ! » Elle venait à peine d’entrer, le   stade s’enflammait, les cris s’élevaient, les bras vers le haut, les flashs   des photographes l’assaillaient… Et elle reprend sa chanson, « It’s like   that », premier single extrait de son dernier album, « The Emancipation of   Mimi ». Les fans la connaissent par cœur, ils chantent avec elle, et ils   l’écoutent, une voix extraordinaire, tellement rare qu’à elle seule elle   émoustillait toute l’assistance. Le jeu de lumières accompagnait le spectacle,   pour en faire un vrai, y baignant aussi bien la scène que le public. Un petit   « Bonsoir, Tunisia ! » se faufile entre les couplets, et là… on l’aime   vraiment !       Elle enchaîne vite fait, avec les autres chansons, extraites de son nouvel   album, et elle devait s’étonner que les Tunisiens fussent aussi à la page.   Elle lâchait sa voix à cinq octaves, parcourant tout le stade, claire, limpide,   venant du fond de la gorge (pour cela, elle a dû se priver de parler pendant   vingt-quatre heures), cette voix sublime pour laquelle on aime Mariah. La   jeune femme de trente-quatre ans marchait, à l’aise, d’un bout à l’autre de la   scène, ses danseurs l’accompagnaient, et elle se joignait à eux, à sa chorale,   une vraie complicité entre la diva derrière son micro et toute son équipe,   même les chanteurs qui faisaient avec elle le featuring dans les écrans   derrière…       Chaleureuse Mimi       Petite pause, « Bonsoir, Tunisia ! » encore une fois, elle dit qu’elle aime   this town, qu’elle est très contente d’être là parmi nous, afin de commencer   les aventures de Mimi, elle remercie tout le monde, également les étrangers   qui ont fait le déplacement… et le tout en anglais (américain), un vrai   calvaire pour nous autres tunisiens qui essayions de saisir quelques bribes   pour faire semblant de la comprendre. Mais non, on l’a comprise, tout le monde   a crié quand elle a demandé « I want you make some noise, here ! », et a réagi   quand elle a conseillé d’arrêter de fumer. « Celui qui arrête de fumer sera   mon ami, et l’autre qui lui dit d’arrêter de fumer sera mon MEILLEUR ami ! »   Oui, on le sait, le tabac nuit à la voix, et pour avoir une voix en or comme   la sienne, il faut préserver sa gorge et ses poumons.       Et puis le show recommençait, les chansons de son nouvel album, qu’elle   enchaînait, différents répertoires, R’n’B, pop, hip hop, notamment « I Know   What You Want » en featuring avec un autre chanteur (dans l’écran) dont elle a   profité pour se reposer, comme pendant la dancebreak que les danseurs   exécutaient en interaction avec la lumière (fortement impressionnant) et la   chanson d’un certain Trey, un jeune espoir, dont l’album sort en septembre (il   aurait fallu lui dire qu’il n’arrivera jamais jusqu’à chez nous) ; et Mimi   avait raison de lui donner sa chance ; sa prestation était vraiment   prometteuse.       “Without you” avec 40.000 spectateurs       Elle a chanté debout, assise, allongée, en bas, tout en haut, dans les   coulisses, sur le bord de la scène, accompagnée, seule… Elle a chanté les   papillons qu’elle adore et dont elle a fait son emblème (« Fly Away »), la   liberté (« Fly Like a Bird »), l’amitié (« I’ll Be There »), l’amour mutuel («   Don’t Forget About Us »)… Et comme prévu, elle a interprété quelques-unes de   ses vieilles chansons, et là elle a retrouvé les vrais fans, ceux de   l’ancienne Mariah Carey, qui ont tous chanté avec elle, dans une atmosphère   douce et nostalgique, « My All » et « Hero ».       Il fallait qu’elle parte, elle a remercié tout le monde, les spectateurs, ses   chanteurs, ses musiciens… a terminé sa chanson, et s’est retirée. Dans le   noir, on commençait à s’en aller, tandis que la foule continuait à crier, à la   héler, et c’était cela le décorum, on l’appelait pour qu’elle revienne…   quelques minutes plus tard, elle était là avec « We Belong Together », son   deuxième single du dernier album, et enfin… l’incontournable « Without You   », qu’elle a partagé avec ses quarante mille spectateurs, un au revoir après   les belles premières quatre-vingt dix minutes qui ont vu tout le monde se   mobiliser.       Khalil KHALSI       (Source : « Le Temps » du 25 juillet 2006)      
 
Mariah Carey à El Menzah :   Spectaculaire !
 
 Les Tunisiens et Tunisiennes n’oublieront   pas de sitôt la coqueluche de l’été 2006, Mimi à la voix estimée entre 5 et   sept octaves, au look de minois et de tous les caprices des dieux. Et surtout   cette mobilisation de tout le monde. Il était une fois en Tunisie …       Tunis – Le Quotidien        Pour éviter les embouteillages et les bouchons attendus, les chemins   ordinaires et autres raccourcis ne sont pas à conseiller. Dans l’espoir d’une   circulation fluide, nous avons donc opté, comme les milliers de fans de la   diva du soir, d’aller du côté de La Charguia. Dès le premier rond point, des   barrages et des agents de police. L’accès n’est toléré que pour ceux qui ont   un billet (ou un badge, joliment paraphé par le joli sceau argenté de Mariah   Carey). Pour les autres, notamment les habitants de la zone, du genre casanier   et imperturbable, désirant rentrer chez eux, nous ne savons pas grand-chose   sur le type de leur visa du jour.   Une fois, deux fois, trois, quatre et cinq et six… puis le nombre de fois   qu’on a été contrôlé de nous échapper. Les agents de sécurité (estimés à plus   de 3000) jalonnent tous les dix ou vingt mètres tout au plus la petite   distance qui nous sépare du Stade d’El Menzah. Les uns sont dans leur uniforme   bleu ciel d’été, beige, bleu foncé … Les autres sont en tenue de civil ou   tirés à quatre épingles. D’autres sont à cheval, à moto, en quatre roues ou en   bus.   Des bus partout. Ils ont ramené des régions des mordus de Mariah Carey et ils   n’ont payé qu’à moitié-prix leur billet de voyage.   Nous sommes devant la grande porte d’entrée du stade olympique. L’ambiance   nous a fait remonter le temps. C’était comme hier, quand Michael Jackson, le   roi de la pop-music est venu chez nous. C’était en 1996 dans les années de   gloire. C’était aussi avec l’ex-leader du groupe Police, Sting et tout son   poids. Des portes indiquant des numéros. Chaque numéro a son public. De 35   dinars à un million de millimes.   Devant chaque porte une longue file d’attente.   Des têtes noires. Sauf quelques une balayant le foncé avec des mèches. Une   minorité au naturel.       Euphorie    Nous sommes devant la porte une. Le soleil qui a grillé la foule toute   l’après-midi a commencé à s’évanouir au bonheur de ce beau monde dont la tête   est déjà branchée au concert du soir. Ici, il y a de tout. Des boissons   rafraîchissantes, des sandwiches, des fruits secs en sachets en miniature et   des “mechmoum” de jasmin. Des tentes sont piquées à cet égard. Mais aussi, de   l’autre côté, une pour les secours. On ne sait jamais !    Il est 19h40. Au fil des secondes, le stade qui a abrité en 1967 les Jeux   Olympiques s’est métamorphosé pour ce méga-concert en une aire fourmillante.   Des vagues humaines noircissent les gradins. Puis la pelouse. Les plus jeunes   se tiennent encore debout. Les moins jeunes, dans des tenues moins légères-   nous avons vu même des dames d’un certain âge et voilées – ont investi la   pelouse, que des techniciens italiens ont couvert avec un tapis blanc de   matière spéciale pour que le gazon ne soit pas piétiné et continue à respirer.   Ces mêmes Italiens, spécialistes dans ce genre de méga-concert, ont travesti   la scène de madame à un prix dépassant le milliard. La scène est géante avec   ses 70 mètres de long, 40 autres de haut et 28 pour la profondeur. Puis on a   fixé des écrans géants. On parle aussi de 200 projecteurs et sans précision   pour le nombre d’amplificateurs.   Il est 20 heures. Puis l’horloge du stade indique 20 heures trente. Puis 21   heures … Sur scène on voit à peine trois silhouettes de femmes qui dansaient   sous le rythme des tubes de Mariah. Ça résonnait de partout. Dans les airs, il   y a comme un air frais. Pas encore l’euphorie. Il est dix heures du soir   passées.   Du côté de la scène, on ne voit rien venir. Même la musique s’est arrêtée et   le vide a réellement régné. Du côté du public, on se demande la raison de ce   retard et de ce black out total. 22h20. Les gens s’agitent sur les gradins et   la pelouse.    D’autres en masse, investissaient par centaines et milliers les quelques   gradins encore vides. Le public commence à s’impatienter et à afficher son   “n’en peut plus” en tapant des pieds.   Pour apaiser l’ambiance, une voix a calmé les bruits. Une speakerine louait le   tout le monde avec des noms et des chiffres baignés dans la bassine   hyperbolique à la tunisienne.    Les minutes s’étirent tout doucement et le public n’en peut vraiment plus se   tenir sagement. On crie. On siffle. On tape des mains et des pieds.   Soudain, on était les lumières et on exhibe la scène. Il est 22 heures   quarante. Mariah Carey, en chair et en os. On décrasse les yeux. C’est bien   elle et en personne.        Comme dans un rêve    Avec son staff, on donne le ton. Plus de temps à perdre. Chez elle, tout est   calculé.   C’est avec “It’s like that” qu’elle a démarré son premier concert tunisien.   Puis d’égrener les perles nouvelles et anciennes. Avec les “My all “Hero”, “We   belong together”, “I know what you want” et surtout “With you” dont le public   a répété en chœur quelques refrains … Un public envoûté jusqu’à son âme qui   voyait à peine Mariah Carey. Elle était en minuscule. Heureusement, les écrans   nous transmettent Mariah en grand. C’est comme à la télé. Sur M.T.V. (qui a   envoyé une caravane de ses journalistes sur place pour couvrir l’événement) ou   même sur M6. Tous les regards étaient donc braqués sur les écrans.    On parle de 30 ou 40 mille spectateurs, qui ont choisi de veiller avec la diva   aux 160 millions de disques vendus de par le monde. Ils avaient leur portables   allumés ou autres bracelets fluorescents en jaune, rouge ou vert. Ça   scintillait de partout. Comme si on était dans un rêve. Au point de ne plus   dissocier le flash back de son contraire.   Madame doit être comblée. Après son désespoir des années 2000, c’est la   véritable résurrection, et elle peut dire adieu à la dépression.   “Je suis heureuse de me trouver en Tunisie et je suis reconnaissante au   Président Ben Ali et à son épouse Mme Leila Ben Ali et je vous faits un bisou.   Toute ma gratitude à ce peuple tunisien, chaleureux et hospitalier”, a dit   Mariah Carey (with her american accent).   A peine qu’on annonce la fin du concert, les spectateurs ont commencé à sortir,   comme délivrés. Pourtant, de loin, on attendait encore Mariah chanter et   danser avec ses compagnons de route. Avec des mélodies douces et veloutées,   des chants célèbres (et d’autres moins) coupés avec du soul, club music et du   rythmes and blues, Mariah Carey s’est fringuée d’un petit haut foncé et un   short pour le début, puis une robe moulante blanchâtre a fait entorse à son   habitude et évité le trop sexy.   Après Tunis et les deux concerts du 22 et 24 juillet, la diva basanée de 36   ans va se “trimbaler” avec son “Aventure de Mimi” de par l’Europe et   l’Amérique du Nord, et de continuer son parcours en beauté.       Zohra ABID       (Source : « Le Quotidien » du 25 juillet 2006) 
Home – Accueil – الرئيسية