Le Congrès pour la République: Une nouvelle étape dans la déchéance de la justice en Tunisie.
Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie
Nouvelobs: La famille de Taoufik Ben Brik inquiète pour sa santé
Reuters: Détenus de Guantanamo transférés en Albanie, en Espagne
AP: Tunis veut lutter contre le piratage et le pillage archéologique
Le Temps Suisse: Le très discret retour de Rachid Hamdani
Abdel Wahab Hani: M. Youssefi Directeur du Cabinet du Premier Ministre et M. Zidi à la tête de l’ATCE
Reuters: Le chef de la Sûreté algérienne tué par balle – ministère
Reuters: Algerian national police chief shot dead – ministry
Reuters: La Turquie résoudra ses problèmes dans le droit, dit Gül
AFP: Turquie: les dirigeants veulent régler la crise dans la Constitution
AP: Turkish PM dismisses call for early elections
Reuters: Turkey to resolve crisis within the law – Gul
Esther Benbassa: Réactions du CRIF à l’article critique paru dans Libération le 17 février 2010
Une nouvelle étape dans la déchéance de la justice en Tunisie.
Par le procès du 30 Janvier de l’affaire 2083 concernant le vol en France de trois yachts par Imed et Moez Trabelsi (neveux par alliance du Général Ben Ali), la justice tunisienne a connu une nouvelle étape de sa déchéance tant morale que professionnelle. Les irrégularités qui ont accompagné cette affaire sont sans précédent. Le juge Lassad Chammkhi a en effet prononcé la relaxe de Imed Trabelsi, condamné à un an de prison avec sursis son frère Moez et à deux ans avec sursis le comparse Nawfal Ben Abdelhafidh. La nouveauté est que le juge a donné l’ordre au greffier d’indiquer que les accusés étaient présents alors qu’ils ne sont pas donné la peine de comparaître, se rendant ainsi coupable d’un crime puni par la loi tunisienne par l’emprisonnement à perpétuité. Tout cela dans le cadre d’un procès tenu à huis clos, un samedi après midi, hors du temps de travail réglementaire alors que le palais de justice était vide. Tout cela prouve la volonté de maintenir le secret autour de l’affaire. Ainsi la privatisation de la justice ne s’arrête plus aux procès politiques au service d’un régime basé sur la corruption, la répression et la violence mais s’étend maintenant à la protection de criminels pourvu qu’ils aient une relation de parenté avec Leila Trabelsi, épouse du général Ben Ali. La nouvelle affaire est un épisode de plus dans la dégradation d’une justice que le pouvoir a toujours empêchée d’être une institution, la voulant un appareil complémentaire de celui de la police et n’ayant pour mission que de jeter un voile de légalité sur les injustices les plus criantes. Malheureusement la justice, la police, les douanes ou le fisc sont devenus aujourd’hui en Tunisie les otages des bandes maffieuses qui se sont emparées du pouvoir en Tunisie. Il n’empêche que la dégradation de la justice nous touche plus, puisque comme le dit Ibn Khaldoun, elle est le pilier de toute civilisation. Cette magistrature indigne qui juge à huis clos et falsifie est aujourd’hui l’une des causes de la destruction de notre pays. Le Congrès pour la République (CPR) en appelle aux juges silencieux. Leur silence ne les absout pas de leurs responsabilités morales, professionnelles voire légales, le jour où le peuple recouvrera sa souveraineté, L ‘Etat sa légitimité et le citoyen sa dignité. C’est le droit des Tunisiens d’exiger qu’ils condamnent tous les juges corrompus dont Lassad Chammakhi et tous les ministres de tutelle qui ont asservi la justice à la dictature dont lazhar Boouni ; qu’ils s’engagent dans la défense de la dignité, de l’indépendance et de la fonction de l’institution judicaire qui est de garantir l’autorité de la loi sans discrimination et la défense des droits et libertés. Le CPR s’adresse aussi à l’ordre des avocats pour lui demander d’enquêter sur le comportement des deux avocats qui ont participé à un tel procès en contradiction totale avec les règles de la profession. Mais le CPR s’adresse surtout à toutes les forces vives du pays pour leur rappeler l’urgence de retourner au combat politique afin de mettre fin au régime de la répression, de la falsification et de la corruption et de reconstruire les institutions détruites par la dictature dont une institution judicaire punissant et non protégeant le crime. Pour Le CPR Dr Moncef Marzouki
Nouvelles des libertés en Tunisie
[…] Des dizaines de prisonniers d’opinion poursuivent leur grève de la faim à la prison de Mornaguia Des dizaines de prisonniers d’opinion poursuivent leur grève de la faim à la prison de Mornaguia pour le treizième jour d’affilée pour protester contre les mauvais traitements dont ils sont victimes et leurs déplorables conditions d’incarcération […] Le prisonnier d’opinion Mohammed Lafi entre le marteau de la violence et l’enclume de l’attente d’une audience Le prisonnier d’opinion Mohammed Lafi, incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia attend toujours que soit fixée son audience au tribunal alors qu’il est en prison depuis plus de quatre mois. Et la direction de la prison met à profit cette attente pour le soumettre aux coups et aux mauvais traitements, visites interrompues, agressions d’une violence extrême, mise au cachot individuel, menace de représailles au cas où il informerait sa famille des agressions dont il est victime. Sa famille a remarqué lors de la visite de lundi des bleus et des enflures sur son visage et sur son cou. La famille du prisonnier d’opinion Mohammed Lafi a pris contact mardi 23 février avec le siège de la Croix Rouge à Tunis pour en informer les responsables de la situation dégradée du prisonnier et pour leur demander de lui rendre visite. [ …] Pour le Bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Fédération de la Haute-Garonne | 1 Allée Marc Saint-Saëns – 31000 TOULOUSE – T. 05.61.31.61.31 – F. 05.61.76.11.60
Solidarité internationale ! Où va la Tunisie ? Les droits de l’homme en question au pays de Ben Ali La position du gouvernement français A l’initiative des responsables, militants et élus du Parti Communiste Français Jeudi 4 mars, 18h Réunion avec
Mouhieddine Cherbib Membre du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie CRLDHT au Forum de la Librairie de la Renaissance 1, allée Marc Saint-Saëns – Toulouse Basso-Cambo (Métro Basso-Cambo, Face à la caisse Régionale d’Assurance Maladie) Contact : 05 61 31 61 31 Courriel : fede.pcf31@orange.fr
La famille de Taoufik Ben Brik inquiète pour sa santé
Reuters, le 24 février 2010 à 00h11
WASHINGTON, 24 février (Reuters) – Quatre détenus de la prison militaire américaine de Guantanamo ont été transférés en Albanie et en Espagne, a annoncé mercredi le département de la Justice.
Trois détenus, Saleh Bin Hadi Asasi, originaire de Tunisie,Sharif Fati Ali al Mishad, un Egyptien, et Abdul Rauf Omar Mohammad Abu al Qusin, un Libyen, ont été envoyés en Albanie.
Le quatrième homme, transféré en Espagne, n’a pas été indentifié, si ce n’est qu’il est originaire des territoires palestiniens occupés.
L’Espagne s’est dit prête à accueillir jusqu’à cinq anciens détenus de Guantanamo.
Le département de la Justice a dit qu’il travaillait avec les gouvernements albanais et espagnol pour « faire en sorte que les transferts se fassent dans le cadre de mesures de sécurité et de consultations appropriées« .
Il reste 188 prisonniers au centre de détention de Guantanamo que le président Barack Obama a promis de fermer.
Par ailleurs, un juge de Washington a rejeté les demandes de remise en liberté de deux Yéménites, Suleiman Awadh Bin Agil al-Nahdi et Fahmi Salem Al-Assani, détenus à Guantanamo. Les attendus ont été maintenus secrets.
Trente-deux 32 détenus ont obtenu leur libération de la prison de Guantanamo en invoquant l’habeas corpus devant des tribunaux américains, mais 11 ont vu leur requête rejetée.
Le Palestinien accueilli en Espagne a obtenu un permis de séjour et sera autorisé à travailler, a déclaré le ministre de l’Intérieur Alfredo Rubalcaba.
Tunis veut lutter contre le piratage et le pillage archéologique
Le très discret retour de Rachid Hamdani
M. Youssefi Directeur du Cabinet du Premier Ministre et M. Zidi à la tête de l’ATCE
La saison des nominations se poursuit.. Nomination de Messieurs Taïeb Youssefi, Directeur du Cabinet de Monsieur le Premier Ministre, et de Monsieur Mongi Zidi, Directeur général de l’Agence tunisienne de Communication extérieure ATCE.
Réflexions sur le fonctionnement du Ministère de la Communication, de l’ATCE et de la Communication de l’équipe gouvernementale.
Publication de la Hani Diplomatic List sur un site tunisien à Tunis.
Par Abdel Wahab
M. Taïeb Youssefi nommé Directeur du Cabinet du Premier Ministre
par Décret n° 2010-310 du 22 février 2010, paru au Journal officiel de la République tunisienne JORT n° 16 de la 153e, du 23 février 2010, « Monsieur Taïeb Youssefi, chargé de mission, est nommé directeur du cabinet du Premier ministre »
بمقتضى أمر عدد 310 لسنة 2010 مؤرخ في 22 فيفري 2010. سمّي السيد الطيب اليوسفي، المكلف بمأمورية، مديرا لديوان الوزيرالأول
M. TaïebYoussefi remplace à ce poste hautement sensible M. Mustapha Bahia, nommé tout récemment Ambassadeur de Tunisie auprès de l’Etat du Qatar.
M. Youssefi est un ancien du Premier Ministère. Journaliste et Politologue, il a été Conseiller Presse du Premier Ministre depuis plus d’une quinzaine d’années. Espérons que sa nomination permettra d’améliorer les relations entre les Ministères et les Médias et de permettre ainsi aux journalistes d’avoir accès aux informations et aux sources d’information pour accomplir leur noble mission auprès du public.
Cette nomination prend de l’importance après le recadrage de l’action gouvernementale, rappelant la place de Monsieur le Premier Ministre dans la gestion des affaires de l’Etat et la coordination entre les différents départements ministériels.
M. Mongi Zidi nommé Directeur général de l’ATCE :
Dans un communiqué daté d’avant hier, mardi 23 février 2010, et non encore confirmé au Journal officiel de la République tunisienne, le Ministère de la Communication annonce la nomination de M. Mongi Zidi au poste de Directeur général de l’Agence Tunisienne de Communication extérieure (ATCE).
Agé de 48 ans (et non de 58 comme le prétend le quotidien londonien Al-Sharq Al-Awsat), originaire de Gafsa, M. Zidi est sociologue de formation. Il est spécialiste de la ‘Sociologie de la Culture et Sociologie de la Jeunesse’ et a fait le gros de sa carrière au ‘Cabinet du Ministre de la Culture’, avant de diriger le journal‘Al-Hourria’, organe du parti RCD au pouvoir. Poste où il avait succédé, en 2007, au transfuge Moncef Gouja, aujourd’hui Chargé d’AffairesReprésentant e la Tunisie à Abuja, après avoir fait un court séjour de Consul général à Paris.
Issu des rangs de l’extrême gauche, Moncef Gouja, proche de Monsieur l’ancien ministre Abdallah, a souffert d’une très mauvaise réputation et d’une farouche résistance destourienne et cybernétique. Les premiers l’accusèrent, avec force détails, de parachutage, de corruption, de clientélisme et de népotisme, les seconds lui donnèrent le qualificatif machine à propagande et le sobriquet de ‘Goujat’.
A Paris, il avait brillé par sa totale absence de contact et son mépris total d’une communauté tunisienne forte de plus de 600.000 âmes officiellement et de près d’un million officieusement.
Son départ du journal ‘Al-Hurria’ puis du ‘Consulat général à Paris’ avait été salué en son temps.
Quant à M. Zidi, le nouveau patron de l’ATCE, il passe pour être un proche de l’actuel Secrétaire général du parti RCD au pouvoir, M.Mohamed Gharinai, comme le confirme d’ailleurs Al-Sharq Al-Awsat.
Cette nomination intervient après plus de six semaines du dernier remaniement ministériel ayant vu la confirmation de M. Oussama Romdhani à la tête du Département de la Communication, après lui avoir ôté les Relations avec les Chambres des Députés et des Conseillers, après en avoir été l’intérimaire pendant près de 3 mois.
Cette nomination tardive à la tête de l’ATCE marque la victoire de M. Gharinai et de la stratégie du parti RCD au pouvoir voulant contrôler les différents organes de l’Etat. Mais la très longue phase de 3 mois de cumul de M. Romdhabi, ancien patron de l’ATCE et ancien minsitre-intérimaire, et de 6 semaines de non-décision, depuis sa confirmation ministérielle, renseigne sur les luttes intenses que se livrent différents centres de pouvoir qui se défendent des intérêts divergents. Elle confirme enfin la perte de puissance de monsieur l’ancien ministre Abdallah qui régnait sur le secteur de l’Information et l’entrée en jeu de monsieur Ghariani qui défend les couleurs et les intérêts de son parti.
Les rumeurs évoquaient, d’ailleurs, de trois prétendants, avant l’arrivée de l’outsider M.Zidi , ainsi que la prévalence d’une intense lutte entre les journalistes (de carrière si l’on peut se permettre l’usage) et les chargés de propagande portes-paroles officieux et clandestins du pouvoir en place.
Puisse M. Zidi rompre avec la culture propagandiste et recentrer le travail de l’ATCE sur le cœur de son métier, en favorisant la démarche journalistique sur la démarche propagandiste.
Réflexions sur le Ministère de la Communication, l’ATCE et leur travail:
Cette nomination nous offre l’occasion de formuler quelques remarques critiques et observations constructives sur le fonctionnement de l’ATCE.
1-Le retour du Ministère de l’Information/Communication :
Le récent remaniement ministériel a confirmé le retour du ‘Ministère de l’Information’, sous l’appellation ‘Ministère de la Communication’, mais il s’agit exactement des mêmes prérogatives de l’ancien Ministère, tant décrié par ceux là même qui en ont la charge aujourd’hui. Ce qui nécessite soit d’engager une réflexion nationale afin de son abolition graduelle, soit de revoir le discours étatique et RCDiste qui présente la suppression du Ministère de l’Information comme une des mesures phares de ce que les médias appellent l’ère du ‘Changement’ marquant l’arrivée au pouvoir de M. Ben Ali, l’actuel Chef de l’Etat. Il y va de la crédibilité du discours politique.
2-La nécessaire limitation de l’ATCE au cœur de son métier
L’ATCE devrait se limiter à ses seules activités de Communication extérieure, en concentrant son travail sur le cœur de son métier, défini par les textes réglementaires, à savoir : Une meilleure connaissance de la Tunisie à l’Etranger ; Faire connaître les opportunités d’investissement en Tunisie ; Aider les Investisseurs tunisiens à prospecter les marchés extérieurs. Cela s’est passé tout récemment à l’occasion d’un séminaire sur les possibilités d’investissements en Afrique, co-organisé par l’ATCE, et c’est une bonne chose.
3-Cesser l’orientation vers des personnages officieux :
L’ATCE doit Faciliter le travail des Journalistes étrangers en les orientant vers les structures et les responsables publics et privés et non l’inverse. Elle doit cesser de fonctionner par des portes paroles officieux interposés : Une amie journaliste occidentale m’avait expliqué que la Tunisie était le seul pays du monde qu’elle a visité et où la structure OFFICIELLE chargée d’assister les journalistes étrangers (l’ATCE) lui conseille de contacter des personnes OFFICIEUSES, inscrites sur une liste OFFICIELLE, mais connaissent mieux que les ministres et les hauts responsables de l’Etat. Cela s’est produit en marge des douloureux affrontements de Soliman entre les forces armées et le jeunes armés du groupe de Lassaad Sassi. Au delà de l’aspect ‘plaisanterie de mauvais goût’ que cela produit alors que le pays est sus le choc et que les médias du pays et du monde entier cherchaient des informations précises auprès des autorités et pas auprès de tel poulain ou d’un tel neveu d’un tel ministre, ce type de comportement d’une institution républicaine jette le discrédit sur l’ensemble des institutions de la République.
4-Nécessaire synergie avec les services du Premier Ministre
Le nouveau patron de l’ATCE devrait travailler avec plus de synergie avec les services du Premier Ministre et ceux du Ministres des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Economie et de l’Agriculture notamment.
5-Devenir de l’ATCE auprès du Premier Ministre ou du Chef de la Diplomatie :
A notre sens et dans la perspective de la suppression du Ministère de l’Information/Communication, nous pensons que l’ATCE devrait être attachée soit au Premier Ministère, soit au Ministère des Affaires étrangères (comme en France où le ‘Centre d’Accueil de la Presse étrangère’ CAPE est placé sous la tutelle de la Diplomatie).
6-Ne plus s’occuper de la distribution du marché publicitaire national :
L’ATCE devrait se délester de la dimension la plus problématique de son rôle, à savoir la distribution de la publicité des entreprises nationales. Cette fonction devrait être des prérogatives de chaque entreprise. S’il fallait la centraliser, les services du Premier Ministre seraient les mieux placés pour y assurer une gestion équitable.
7-La TRANSPARENCE des Dépenses :
L’ATCE devrait rendre plus transparentes ses dépenses, notamment en matière de compagne de communication à l’étranger. Certains récits anonymes révèlent un usage peu conforme à l’éthique et aux normes de gestion comptable des deniers publics. Le nouveau DG devrait en faire sa priorité, la TRANSPARENCE.
8-L’indispensable politique de communication OFFICIELLE gouvernementale :
Le nécessaire développement d’une politique de Communication gouvernementale, la Tunisie étant un des rares pays au monde ne disposant pas de Porte parole officiel du Gouvernement. Les Ministres, notamment les départements régaliens ne disposent pas non plus d Porte-paroles mais de Conseillers ou Attaché de presse, qui ne remplacent point un Porte-Parole dûment investi par la Loi de communiquer au nom du Gouvernement ou du Département. Cette situation ouvre la porte au développement d’une classe de faux Portes-paroles officieux auto-proclamés qui ne rapportent devant personne et ne sont responsables devant personne. Cette situation n’honore en rien la Patrie et il faut y remédier le plus tôt que possible.
9-Espoir après la nomination du nouveau DirCab de M. le Premier Ministre :
Puisse la nomination d’un connaisseur de ces dossiers de Communication gouvernementale, en la personne de M. Taïeb Youssefi, aux fonctions de Directeur du Cabinet de Monsieur le Premier Ministre remédier à cette anomalie. Fort de son expérience, de sa légitimité, du soutien et de la confiance de Monsieur le Premier Ministre et du récent discours de recadrage de l’action gouvernementale, M. Youssefi aura certainement des atouts pour moderniser la Communication gouvernementale.
Est-il permis de rêver de voir un jour un Vrai Porte-parole officiel du Gouvernement prendre sa place légitime, à la place de la myriade de faux portes-paroles officieux, clientélistes et auto-proclamés ? Il y va de la crédibilité de l’action gouvernementale. Il y va du sérieux du discours officiel, qui ne peut être présenté et défendu pas des officieux, pour qu’il soit discuté et pris au sérieux en tant qu’Officiel et non en tant qu’Officuex. Il y va de l’intérêt national.
Il est permis d’espérer.. Wa Inna Ghadan Li-Nadhirhi La-Qarib..
PS :
Soulignant au passage, avant de clore ce papier, la publication-reprise par le portailhttp://www.Leaders.com.tn de la Liste diplomatique, quelques jours après notre démarche citoyenne de collecte d’informations et de publication de la Hani Diplomatic List. Nous déplorons toutefois que ledit site, qui fait par ailleurs un travail excellent, s’en attribue l’exclusivité. Mais formulons l’espoir que le portail officiel de la Diplomatie tunisienne se réveille des années de somnolence et publie enfin cette liste. La publication continue des nominations est une exigence de TRANSPARENCE, appelé par tous les vœux.
Paris, le 25 février 2010
Aïd / Retornado, Bi Idhini Allah, Ahabba Al Mouhibboun Wa Kariha Al Karihoun
Abdel Wahab Hani
Reuters, le 25 février 2010 à 17h41
par Christian Lowe
ALGER, 25 février (Reuters) – Le directeur général de la Sûreté algérienne, Ali Tounsi, a été abattu dans ses locaux jeudi par un autre responsable pris d’un accès de folie apparent, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
Rien n’indique un lien quelconque entre ce meurtre et les insurgés de la branche maghrébine d’Al Qaïda qui attaquent périodiquement des intérêts gouvernementaux en Algérie.
Selon un communiqué du ministère cité par la radio d’Etat, les faits ont eu lieu au siège de la Sûreté « lors d’une séance de travail au cours de laquelle un cadre de police, apparemment pris d’une crise de démence, a utilisé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi« .
Le responsable a ensuite « retourné l’arme contre lui, se blessant gravement, et a été transféré à l’hôpital« , précise le ministère.
« Une enquête judiciaire est ouverte pour déterminer les circonstances de ce douloureux événement« , ajoute le communiqué.
De source proche de la sécurité, on avait auparavant déclaré à Reuters que Tounsi, chef de la Sûreté depuis plus de dix ans et ancien combattant de la guerre d’indépendance, avait été tué dans son bureau par un haut fonctionnaire de police auquel l’opposait une querelle.
« Le type n’était pas content, il a sorti son pistolet et il a tiré« , ajoutait cette source. « Des policiers qui se trouvaient à côté ont riposté.«
Le ministère ne confirme pas que des policiers présents sur place aient répliqué.
Les unités placées sous le commandement d’Ali Tounsi jouent un rôle important dans les opérations menées par le gouvernement pour éliminer les insurgés islamistes.
Un responsable qui a requis l’anonymat a jugé improbable que la mort de Tounsi freine la lutte contre-insurrectionnelle, qui a permis de réduire la rébellion à un noyau de quelques centaines d’activistes.
« La mort de Tounsi est une grande perte, mais elle n’aura pas d’impact sur la lutte contre le terrorisme« , a dit ce responsable à Reuters. « La lutte contre le terrorisme n’est pas menée par une personne, mais par toutes les institutions algériennes.«
REUTERS
Reuters, le 25 février 2010 à 17h27
* Police chief’s attacker was a fellow officer – statement
* Shooter was « gripped by an attack of madness »
* No indication Islamist militants were involved
* Official says death won’t disrupt anti-Qaeda campaign
By Christian Lowe
ALGIERS, Feb 25 (Reuters) – The chief of Algeria’s national police was shot dead during a meeting at his headquarters on Thursday when a fellow officer fired his pistol in a fit of insanity, the Interior Ministry said.
There was no indication of any link between the killing of veteran police chief Ali Tounsi and al Qaeda insurgents who periodically attack government targets in Algeria, a major oil and gas exporter.
« The death of Ali Tounsi … took place during a working session, in the course of which a police official, apparently
gripped by an attack of madness, used his weapon and fatally wounded Colonel Tounsi, » state radio quoted a ministry statement as saying.
« A judicial enquiry has been opened to determine the circumstances of this distressing event, » the statement said.
The police force commanded by Tounsi has played an important role in the Algerian government’s effort to stamp out the long-running insurgency by Islamist militants.
Earlier, a security source told Reuters that Tounsi, national police chief for more than a decade and a veteran of Algeria’s war of independence from France in the 1950s and 1960s, was shot inside his office by a senior police official with whom he was having an argument.
« This guy was unhappy, he took out his pistol and he fired it, » the source said. « Police officers nearby fired back. »
Another security source said the attacker had earlier been dismissed from his job by Tounsi, and was remonstrating with the police chief about the decision when he fired his weapon.
The Interior Ministry statement said that after shooting the police chief, the attacker shot himself and was now in serious condition in hospital. It made no mention of police firing back.
COUNTER-INSURGENCY FIGHT
An official, who did not want to be identified, said it was unlikely Tounsi’s killing would be a set-back for the government’s counter-insurgency, which has been successful in reducing the rebellion to a hardcore of a few hundred fighters.
The police share responsibility for combating the insurgents with the gendarmerie, or paramilitary police, and the intelligence services and army.
« Tounsi’s death is a big loss but it won’t have any impact on the fight against terrorism, » the official, who is familiar with security issues, told Reuters.
« The fight against terror is not conducted by one person but by all of Algeria’s institutions. »
La Turquie résoudra ses problèmes dans le droit, dit Gül
Reuters, le 25 février 2010 à 16h19
par Zerin Elci
ISTANBUL, 25 février (Reuters) – Les problèmes de la Turquie doivent être résolus dans le cadre constitutionnel, a souligné jeudi le président Abdullah Gül dans un communiqué publié après une réunion entre dirigeants politiques et chefs militaires.
L’enquête de la justice turque sur un complot contre le gouvernement, où plusieurs officiers de haut rang sont impliqués, a accru les tensions entre le gouvernement du parti islamo-conservateur AKP et les militaires, qui par tradition défendent la laïcité de la Turquie moderne.
Abdullah Gül et le Premier ministre Tayyip Erdogan se sont entretenus trois heures durant avec le général Ilker Basbug, chef d’état-major des forces armées, dans le but d’apaiser ces tensions.
« Nous avons souligné que les citoyens peuvent être sûrs que les problèmes actuels seront résolus dans le cadre de la constitution et de la loi au cours de ce processus », affirme Gül dans son communiqué.
« Chacun doit agir de façon responsable afin d’éviter tout dommage à nos institutions », ajoute-t-il.
De son côté, Erdogan a estimé que les discussions s’étaient « très bien » déroulées, rapporte la télévision turque.
La réunion s’est tenue alors que la justice turque entamait l’interrogatoire d’anciens chefs de la marine et de l’armée de l’air, ainsi que d’un chef d’état-major adjoint, dans un
tribunal d’Istanbul.
ÉLÉCTIONS ANTICIPÉES ?
Leur inculpation risquerait de relancer les tensions et alimenterait les rumeurs d’élections anticipées, si la plus haute instance juridique turque décidait de tenter d’interdire le parti AKP, comme elle l’a déjà fait en 2008.
Erdogan a toutefois assuré jeudi après-midi qu’il n’était pas dans les intentions de son gouvernement d’organiser des élections anticipées.
Douze officiers, dont des amiraux, ont d’ores et déjà été inculpés et placés en détention pour avoir projeté, en 2003, de renverser le gouvernement. Au total, 50 officiers ont été incarcérés.
Les commandants de l’armée ont d’ores et déjà fait état d’une « situation grave » à l’issue d’une réunion extraordinaire qu’ils ont tenue pour discuter de l’enquête.
Le risque d’une crise majeure est lié au passé de la Turquie moderne, où l’armée a renversé ou provoqué la chute de quatre gouvernements en un demi-siècle. Les militaires assurent toutefois que ces putschs appartiennent à une époque révolue.
Selon des organes de presse turcs, le complot incriminé aurait été planifié en 2003 et avait pour nom de code « Masse ».
Il aurait notamment consisté à semer le chaos dans les rues d’Istanbul en posant des bombes dans des mosquées et des musées, le but étant de démontrer l’incapacité de l’AKP à protéger la population turque et de justifier un éventuel coup d’Etat.
L’armée a toujours assuré que les documents mis en cause faisaient partie d’une procédure d’entraînement et n’étaient en aucun cas destinés à destabiliser le gouvernement.
D’autres officiers en retraite ont été accusés d’appartenance au réseau d’extrême droite clandestin Ergenekon, dont le procès de quelque 200 membres présumés est en cours.
Turquie: les dirigeants veulent régler la crise dans la Constitution
Turkish PM dismisses call for early elections
Associated Press, le 25 février 2010 à 17h43
By SELCAN HACAOGLU, Associated Press Writer
ANKARA, Turkey – A Turkish court has released the former chiefs of the navy and air force without charging them with involvement in an alleged coup plot.
Twenty current and former senior officers have been formally charged of plotting to topple the Islamic-rooted government, and ordered held in jail.
On Thursday night, a court in Istanbul released former navy chief Adm. Ozden Ornek and formerair force chief Gen. Ibrahim Firtina. The two were released hours after the country’s military chief, the president and the prime minister met to defuse tensions over the probe into an alleged military coup plot in 2003.
THIS IS A BREAKING NEWS UPDATE. Check back soon for further information. AP’s earlier story is below.
ANKARA, Turkey (AP) — A confident Turkish prime minister dismissed opposition calls for early elections Thursday and met with the country’s military chief to defuse tensions over the government’s probe into an alleged military coup plot.
Prime Minister Recep Tayyip Erdogan‘s Islamic-leaning government has detained over 50 high-ranking military officers this week for allegedly plotted to overthrow his government in 2003, a year after his party came to power. So far, 20 have been charged in the government’s largest-ever crackdown on the military.
The tensions between Turkey’s two main political forces — the Islamic-based government and the fiercely secular military — have worried businesses and investors, shaking the markets. Opposition parties have urged early elections to end the turmoil.
Erdogan and President Abdullah Gul held a rare, three-hour meeting Thursday with Gen. Ilker Basbug, chief of the military, and afterward all three issued a joint statement.
« The public must be assured that matters will be handled in line with the law and everyone should act responsibly not to damage institutions, » the statement said.
Television channels quoted Erdogan as saying that « it was a pleasant meeting. » But in pictures and video distributed by the palace, the military chief looked anxious and uneasy. Both Basbug and Erdogan carried briefcases — something unusual — and sat around a small round table.
Later, Erdogan sounded even more confident.
« Keep watching us, » Erdogan said on CNN-Turk television. « Early elections is certainly not on our party’s agenda, everyone should know this. »
Opposition leaders claim the coup probe is tinged by politics, a charge the government rejects. It says it is trying to put the military, which has ousted four civilian governments since 1960, under civilian rule, just like it is done in western democracies.
An analyst said the seeming consensus Thursday might be cosmetic.
« The summit meeting was aimed at easing tensions, » said Tufan Turenc, a political analyst for the daily Hurriyet newspaper. « But unfortunately, the institutions are in a position not to trust each other anymore. »
A Turkish court on Thursday formally charged eight more military officers of plotting to topple the government, increasing the number of officers who have been charged and jailed to 20 — including five admirals and three generals.
Police also escorted several other officers — including former chiefs of the navy and air force and the ex-deputy chief of the military — to the courthouse for questioning on Thursday.
Wiretap evidence and the discovery of alleged plans for a military coup drafted in 2003 — a year after the current Islamic-based government was elected — led to the detention of about 50 military commanders by police on Monday.
The court must decide whether to formally charge, arrest and jail them. Some are accused of plotting to blow up mosques and kill some non-Muslim figures to foment chaos and trigger a military takeover.
Turkey’s top court has warned that no one was immune from prosecution if they violate the law.
It is widely believed that Gen. Hilmi Ozkok, then head of the military, did not back his subordinates. He has not been implicated in the alleged plot.
Sedat Laciner, head of the Ankara-based think tank USAK, said the military was particularly uneasy over the fact that it failed to punish its own, and that left those officers to the mercy of civilians.
« Today soldiers are on trial in civilian courts, which did not happen before, » he noted.
Associated Press
Turkey to resolve crisis within the law – Gul
Reuters, le 25 février 2010 à 15h18
* President, prime minister, army chief met for 3 hours
* Erdogan says meeting went « very well »
* Former air force, navy commanders in court to testify
* Shares dip, lira, bonds flat after statement
By Zerin Elci
ANKARA, Feb 25 (Reuters) – Turkey’s problems will be solved within the constitution, the president said on Thursday after holding crisis talks with the prime minister and army chief to defuse tensions between the military and the government.
Strains between the secular armed forces and the Islamist-rooted AK Party government over a coup plot investigation have fuelled speculation of an early election and rattled investor faith in the EU-candidate country.
« It was stressed that citizens can be sure that the problems on the agenda will be solved within the framework of the constitution and our laws and during this process, » President Abdullah Gul said in a statement at the end of three-hour talks
with Prime Minister Tayyip Erdogan and General Ilker Basbug.
« Everyone must act responsibly to prevent harm to our institutions, » the statement said.
Erdogan later said the meeting had gone « very well », broadcasters reported.
The meeting took place as prosecutors began questioning former chiefs of the air force and navy, along with a deputy head of the armed forces at an Istanbul courthourse. If they are charged, it would aggravate the showdown between the ruling AK Party and military.
MARKET JITTERS
The tensions have taken a toll on Turkey’s financial markets and fed speculation Turkey’s chief prosecutor could launch another attempt to ban the AK Party, as he did in 2008, which could prompt the government to call an early election.
After the presidential statement was issued, shares dipped more than one percent. The lira and bonds were trading flat.
Some 50 senior officers were detained on Monday. The scale of the arrests, and the rank of those held, were unprecedented.
Twenty of them, including several admirals, have already been charged with plotting in 2003 to overthrow the government, which hardline secularists believe harbours a hidden Islamist agenda. The AK Party denies such charges.
Commanders of the military, whose role as guardian of Turkey’s secular system has been eroded by European Union-backed reforms, have warned of a « serious situation ».
The military has ousted four governments since 1960, but has said the days of coups are now over. Nevertheless, General Basbug is believed to be under intense pressure from within the armed forces to uphold the prestige of the services.
The sight of top military brass being escorted to court — unthinkable only a few years ago — has riveted Turkey.
« We were shocked to see that the generals are not as untouchable as they thought they were, » said Mehmet Sirdik, 20, on the way out from a recruitment office in Istanbul where he was registering for mandatory military service.
« These are pashas, the leaders of our country, » he said using an Ottoman term for the military officers. « But it’s a process I believe in and I’m sure the right thing will be done. »
REUTERS
Chers amis, collègues et lecteurs,
La tribune sur le CRIF (Le CRIF, vrai lobby et faux pouvoir) que j’ai publiée le 17 février dernier dans Libération a suscité quelques remous.
Le CRIF a publié sur son site une lettre que mon ami Théo Klein m’avait adressée en réaction à cette tribune.
Vous trouverez ci-après: 1) le texte de cette lettre de Théo Klein; 2) ma réponse à Théo Klein.
J’ai demandé au CRIF la publication de ma réponse sur son site web ainsi que sa diffusion auprès des abonnés de sa newsletter. Le CRIF vient de me signifier son refus. Cette attitude ne fait hélas que confirmer mon diagnostic.
Vous souhaitant une bonne lecture, bien cordialement,
Esther Benbassa
La lettre de Théo Klein (19 février), telle que publiée sur le site du CRIF
Chère Esther Benbassa,
J’ai pris connaissance avec étonnement et regret des termes sulfureux de votre article sur le CRIF publié dans Libération, plus exactement sur son dîner annuel, dont d’ailleurs j’ai été l’initiateur en 1985.
Le déferlement de qualificatifs dérisoires et méprisants dont vous souhaitez balayer le dîner, l’institution et ses dirigeants n’apporte cependant – en dehors de la manifestation de votre colère et de votre mépris – aucune contribution, pas la moindre suggestion : votre balayage, vous le souhaitez total et définitif.
Vous parlez de communautarisme à ce groupe humain auquel vous avez longtemps appartenu et appartenez peut-être encore, dans la méconnaissance de l’esprit de la kehilah qui marque ce groupe sans doute depuis la Babylonie et certainement depuis la fin du deuxième Temple et de toute autorité juive sur la terre ancestrale.
Il y a bien longtemps que je déplore certains propos dans des discours de présidents du CRIF et que, d’ailleurs, je leur fais part de mes critiques.
Je n’assiste que rarement au dîner lui-même en manifestant cependant par ma présence au moment des discours de la permanence au sein de l’institution de femmes et d’hommes ouverts à d’autres idées que celles qui sont exprimées publiquement.
Nos juifs sont tels qu’ils sont et le problème est de savoir si nous restons avec eux pour les aider à sortir du ghetto dans lequel ils s’enferment au moindre vent mauvais ou si nous les abandonnons mais alors pour aller où ?
J’ai été inquiet et triste en vous lisant, car dans la voie où vous vous êtes lancée avec votre ardeur habituelle, vous risquez de vous retrouver bien seule et de ne plus être celle que vous étiez.
Bien cordialement vôtre.
Théo Klein
Ma réponse à Théo Klein (21 février)
Cher Théo Klein,
Dès réception de votre lettre, le 19 février, je vous ai appelé au téléphone pour, au nom de l’amitié et de l’estime que je vous porte, débattre directement avec vous. Ce que nous avons fait en toute cordialité. Vous m’avez annoncé que votre lettre serait publiée sur le site du CRIF. Maintenant qu’elle l’est, je me permets à mon tour de vous répondre publiquement.
Il me semble que vous avez focalisé votre attention sur le dîner dont vous avez été l’initiateur. Dois-je pourtant vous rappeler que lorsque vous étiez vous-même président du CRIF, ce dîner, porte ouverte aux échanges, avait une autre tonalité ?
De fait, le CRIF d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec le CRIF d’alors.
C’est un CRIF de repli, un CRIF dont les actes et les discours portent préjudice aux Juifs plutôt qu’ils ne les protègent, en entretenant le mythe d’une puissance juive omniprésente.
La droitisation de cet organisme est un fait patent. L’entrée de M. Gilles-William Goldnadel au sein de son comité directeur n’est pas due hasard. Je vous renvoie aux déclarations faites à ce sujet à la presse par M. Henri Hajdenberg, lui aussi ancien président du CRIF.
Dans ma tribune, c’est tout cela que je déplorais. Et si je l’ai écrit, c’est parce que je constate chaque jour un peu plus l’hostilité antijuive – certes blâmable – que le CRIF contribue à sa façon à nourrir, et ce plus encore depuis l’offensive israélienne contre Gaza et les déclarations faites alors par M. Richard Prasquier.
Dans votre missive, vous m’écrivez qu’il faut vivre avec les Juifs tels qu’ils sont. Je vous rappelle que, depuis 1790-1791, les Juifs français sont émancipés légalement et que rester membre de la « communauté » est désormais affaire de choix individuel. J’assume pour ma part pleinement ma judéité. C’est précisément pour cette raison que je critique le CRIF tel qu’il est.
Je m’octroie en outre le luxe de décider de vivre avec des Juifs qui sont pour l’existence d’Israël, mais sont aussi capables de le critiquer quand il le faut et ne rechignent pas à défendre la cause des Palestiniens. Bref, avec des Juifs dignes de l’humanisme et de l’universalisme auxquels, autrefois, on les identifiait. Le nombre ne fait pas la qualité, et si « isolée » je devais être, je préfère l’être avec ceux que j’ai choisis.
Je crois aux vertus du débat public, y compris s’agissant des questions « communautaires ». C’est précisément là ce que le CRIF rejette, ainsi qu’il l’a encore démontré en refusant à France Info, le 17 février, d’envoyer un de ses membres dialoguer publiquement avec moi sur les ondes, et en optant pour ce que j’appellerai la « guerre entre Juifs », comme dans le ghetto d’antan.
Vous me demandez quelle suggestion je puis faire.
Profitons de l’exemple nord-américain et de la naissance du mouvement J-Street qui, se distinguant des institutions juives existantes, cherche à promouvoir, concernant Israël, un autre discours juif, aussi bien auprès du Congrès que dans le pays.
Exigeons du CRIF qu’il devienne effectivement représentatif des Juifs de France, dans toute leur diversité, qu’il donne droit de cité en son sein à toutes les nuances de l’opinion juive (telles Une autre voix juive, l’Union juive française pour la paix, etc.), qu’il cesse de frapper d’illégitimité de principe telle ou telle d’entre elles, et de taxer de haine de soi ou de trahison les Juifs critiques de la politique israélienne.
C’est en rompant avec sa politique endogamique actuelle que le CRIF aura quelque chance de faire entendre une voix juive équilibrée et donc crédible.
Avec toute mon amitié.
Esther Benbassa
(Source: Esther.Benbassa.net le 25 fevrier 2010)
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