23 novembre 2010

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TUNISNEWS    10 Úme année, N° 3836 du 23.11.2010  archives : www.tunisnews.net 


AISPP: 20 ans d’emprisonnement pour Zyed Labidi AISPP: ProcĂšs des 20 et 22 novembre 2010 AISPP: Appel Urgent pour sauver la vie d’Abdellatif Bouhjila IFEX-TMG: Tunisian « siege » on free expression intensifies, say rights groups Afef Bennaceur: Carte de visite Vert info du parti « Tunisie Verte » harcĂšlements et menaces par les barbouzes de la dictature en Tunisie Reuters: Tunisia hands out jail terms for militant links Ennaharonline: Tunisia: seven Tunisians convicted of terrorist activities Maghreb Emergent: Tunisie – La fulgurante ascension de Mohamed Sakher El Materi Jeune Afrique: LTDH : six mois pour rĂ©ussir Kapitalis: Un SuĂ©dois originaire de Tunisie meurt dans un attentat suicide en Irak


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis Tunis, le 23 novembre 2010

PrononcĂ© des jugements dans l’affaire n°21156


Hier dans la soirĂ©e, la cinquiĂšme chambre criminelle du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Touhami Elhafi, a prononcĂ© ses jugements dans l’affaire N°21156 : Zyed Labidi : 20 ans d’emprisonnement Rafik Ali : 5 ans d’emprisonnement HĂ©ni Mechichi : 2 ans d’emprisonnement Ghaith Ghazouani : 8 mois d’emprisonnement Houda Ouertani : non lieu   Pour la commission de suivi des procĂšs politiques Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral MaĂźtre Samir Ben Amor  (traduction ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis Tunis, le 22 novembre 2010

·         ClĂŽture des plaidoiries dans l’affaire de l’étudiante Houda Ouertani et de son mari Aujourd’hui, lundi 22 novembre 2010, Zyed Labidi [
], Houda Ouertani [
], Rafik Ali [
], HĂ©ni Mechichi [
) et Ghaith Ghazouani [
] ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s en Ă©tat d’arrestation devant la cinquiĂšme chambre du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Touhami El Hafi dans l’affaire n°21156, [
] AprĂšs la lecture de l’acte de la chambre d’accusation, les jeunes dĂ©fĂ©rĂ©s ont Ă©tĂ© interrogĂ©s, puis vint le tour des plaidoiries de la commission de la dĂ©fense composĂ©e de MaĂźtres Abdelfattah Mourou, Ahmed Seddik, Samir Ben Amor, Najet Laabidi, Chaker Alaouane et Ines Harrath. La dĂ©fense a demandĂ© que soient considĂ©rĂ©e comme nulle la procĂ©dure, au vu des vices procĂ©duraux commis Ă  diffĂ©rents stades de l’affaire et un non-lieu Ă  titre conservatoire. La dĂ©fense a mis en exergue que l’enquĂȘteur avait grossi l’affaire et montĂ© des faits, ainsi que l’atteste le rapport de l’expert des computers saisis. La dĂ©fense a condamnĂ© le recours des agents de la SĂ»retĂ© aux coups de feu tirĂ©s contre le jeune et son Ă©pouse enceinte sans justification, des tirs qui les avaient atteints tous les deux et avait entraĂźnĂ© un avortement. Puis l’affaire a Ă©tĂ© mise en dĂ©libĂ©rĂ© et le jugement sera prononcĂ© Ă  l’issue de la sĂ©ance. [
] ·         Samedi 20 novembre, la quatriĂšme chambre criminelle du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Mehrez Hammami, a rendu son jugement dans l’affaire N°21108. Elle a dĂ©clarĂ© coupables tous les accusĂ©s et condamnĂ© Nasreddine Chahlaoui Ă  une peine de sept ans d’emprisonnement et le reste des accusĂ©s Ă  cinq ans. Tous seront soumis au contrĂŽle administratif pour une durĂ©e de cinq ans.   Pour la commission de suivi des procĂšs politiques Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral MaĂźtre Samir Ben Amor (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Aispp.free@gmail.com 43 rue Eldjazira, Tunis Tunis, le 22 novembre 2010

Appel Urgent pour sauver la vie d’Abdellatif Bouhjila


La grĂšve de la faim illimitĂ©e de l’ex prisonnier politique Abdellatif Bouhjila se poursuit depuis le 11 octobre 2010. Il exige son droit garanti par la Constitution Ă  pouvoir voyager pour traiter des pathologies contractĂ©es lors des annĂ©es d’emprisonnement, de sĂ©vices et d’oppression. Bouhjila a battu tous les records de grĂšves de la faim, en nombre et en longueur et il fait face Ă  chaque fois au silence puis Ă  des promesses non tenues. Au lieu de rĂ©pondre Ă  ses revendications lĂ©gitimes, qui relĂšvent de la citoyennetĂ© Ă©lĂ©mentaire, les autoritĂ©s l’acculent Ă  des solutions extrĂȘmes, et endossent la responsabilitĂ© des risques pour sa vie ; la dĂ©lĂ©gation qui lui a rendu visite aujourd’hui a notĂ© la grave dĂ©gradation de son Ă©tat de santĂ©. L’association appelle les autoritĂ©s Ă  rĂ©pondre immĂ©diatement aux revendications lĂ©gitimes de Bouhjila, Ă  lui accorder son passeport pour qu’il puisse se soigner [
] Pour l’Association Le Vice-prĂ©sident MaĂźtre Abdelwahab Maatar (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)


Tunisian « siege » on free expression intensifies, say rights groups


London: The International Freedom of Expression Exchange Tunisia Monitoring Group (IFEX-TMG), a coalition of 20 IFEX members, is deeply concerned that five years after hosting the World Summit on the Information Society (WSIS), Tunisia remains one of the most repressive countries for independent journalists, bloggers and human rights defenders.Access to the internet is heavily censored, independent websites are blocked or hacked, and emails and phone calls are intercepted.Tunisia hosted the UN-organized WSIS on 16-18 November 2005 on the premise that free expression would improve in the country. Instead, the siege on freedom of expression has continued to intensify.Three journalists have been jailed in less than ten months for doing their job. Zouhaier Makhlouf, a blogger and correspondent of a news website, and Taoufik Ben Brik, a contributor to French media outlets were released earlier this year after serving respectively four and six months in prison.But an ailing journalist with acute asthma is currently serving a four-year jail sentence imposed on him in July. On 15 November, Fahem Boukaddous, correspondent for the satellite channel Al-Hiwar Ettunisi (Tunisian Dialogue) ended a five-week hunger strike to protest this unfair sentence and his dire prison conditions. His wife, Afaf Bennacer, also complained of police harassment and intimidating police surveillance near the family home and business. Letter continues and is signed by: Arabic Network for Human Rights Information ARTICLE 19: Global Campaign for Free Expression Bahrain Center for Human Rights Cairo Institute for Human Rights Studies Canadian Journalists for Free Expression Cartoonists Rights Network International Egyptian Organization for Human Rights Index on Censorship International Federation of Journalists International Federation of Library Associations and Institutions International PEN Writers in Prison Committee International Press Institute International Publishers Association Journaliste en danger Maharat Foundation (Skills Foundation) Media Institute of Southern Africa Norwegian PEN World Association of Community Radio Broadcasters Source: Article 19 website, London


Carte de visite


 

22 novembre 2010 Lorsque j’ai rencontrĂ© Fahem Boukaddous aujourd’hui, j’ai vu qu’il ne s’était pas encore remis des suites de la grĂšve de la faim. Il souffrait encore de douleurs de l’appareil digestif et il m’a affirmĂ© que l’insuffisance respiratoire le gĂȘnait beaucoup. Il y a donc une crainte que sa santĂ© ne s’altĂšre avec le refroidissement de la tempĂ©rature et la recrudescence de l’humiditĂ© et des microbes qui s’en suit. Par ailleurs, il m’a fait part de sa consternation face Ă  la poursuite des procĂšs des Ă©tudiants, comme c’est le cas Ă  Gafsa oĂč seront jugĂ©s le 24 dĂ©cembre prochain des militants de l’UGET de la rĂ©gion, Ă  savoir Farouk Amroussia, Mohammed Slimani, Zyed Amroussia et Fares Alibi, pour des accusations montĂ©es de toutes piĂšces faisant suite aux mobilisations syndicales de l’annĂ©e derniĂšre. Fahem a affirmĂ© qu’il avait fait partie de ceux qui avaient suivi ces mouvements et avaient averti que leurs dirigeants verraient leurs comptes rĂ©glĂ©s et il voit qu’ils surviennent dans le cadre de la politique d’éradication sociale mise en place depuis juin 2008, visant Ă  vider la rĂ©gion de Gafsa de tous ceux qui revendiquent des droits, mineurs, journalistes et Ă©tudiants, en utilisant tous les moyens coercitifs, dont l’instrumentalisation de la justice. Boukaddous considĂšre que la dĂ©marche des autoritĂ©s consistant Ă  modifier l’image connue des populations de la rĂ©gion, celle du refus et de la rĂ©volte, sera un Ă©chec tant qu’elle tournera le dos Ă  la justice sociale et au dĂ©veloppement rĂ©gional Ă©quitable, au droit de protester pacifiquement et d’avoir un avis diffĂ©rent. Le jeĂ»ne de solidaritĂ© se poursuit avec Fahem tous les lundis jusqu’à sa libĂ©ration, menĂ© par un groupe de femmes dont le nombre augment chaque lundi. Il s’agit de : Luiza Toscane Marguerite Rollinde Radhia Nasraoui Samia Abbou Najet Hosni Zina Nooman Afef Bennaceur Que toute personne qui souhaiterait rejoindre ce groupe pour inscrire son nom dans la liste des soutiens me contacte Afef Bennaceur (traduction ni revue ni corrigĂ©e par l’auteure de la version en arabe, LT)

Vert info du parti « Tunisie Verte » harcÚlements et menaces par les barbouzes de la dictature en Tunisie


 

Depuis trois ans et aprĂšs le holdup de notre parti par le ministĂšre de l’intĂ©rieur, nous avons lancĂ© notre VERT INFO par sms le 4 Mars 2006. Ainsi nous avons rĂ©ussi par des SMS simples et rapides Ă  dĂ©noncer ce hold-up et informer nos militants et sympathisants sur les atteintes rĂ©pĂ©tĂ©es Ă  l’encontre de l’environnement et de notre pays (arrachage de milliers d’arbres centenaires, atteintes Ă  l’Ă©cosystĂšme marin………) Nous avons envoyĂ© aujourd’hui plus de 200 sms environ qui sont diffusĂ©s par nos militants et les amis de l’environnement. Le dernier « vert info » (injazates7[1] ; main basse sur la ville …et la presse, fuite capitaux 1,7 milliards de dollars par an, dette extĂ©rieure multipliĂ©e par 4, holdup de notre parti Tunisie verte, prĂ©sidence Ă  vie). Ce vert info a dĂ©rangĂ© la dictature. La rĂ©ponse est venue ce matin (23 Novembre 2010 Ă  11h08) par la voix d’un barbouze qui a utilisĂ© le tĂ©lĂ©phone public (79.925.251) menaçante et vulgaire. Nous appelons nos amis verts africains, europĂ©ens et mondiaux, la sociĂ©tĂ© civile en Tunisie, les partis d’opposition non infĂ©odĂ©s Ă  la dictature et l’opinion nationale et internationale Ă  dĂ©noncer ces atteintes Ă  la libertĂ© d’expression. [1] Injazates  rĂ©alisations — Abdelkader ZITOUNI Coordinateur National Parti « Tunisie Verte », membre du Parti Vert EuropĂ©en, membre de la fĂ©dĂ©ration des verts africains, membre de « Global Greens ».


Chers amis, chers camarades,  Le Bureau d’Ettajdid France a le plaisir de vous inviter Ă  une rencontre dĂ©bat sur le thĂšme :

« L’Appel  nous sommes des Tunisiens inquiets » pourquoi ?

Avec Monsieur Salah ZEGHUIDI, militant dĂ©mocrate progressiste, membre du comitĂ© directeur de la Ligue Tunisienne pour la dĂ©febse des droits de l’homme et l’un des initiateurs de cet appel.  Le vendredi 26 novembre 2010 Ă  19h00 A l’Espace Farabi 3, rue Louis Blanc 75010 Paris MĂ©tro Colobnel Fabien L2    Le Bureau d’Attejdid France


 

Tunisia hands out jail terms for militant links


 

Reuters Tue Nov 23, 2010 10:40am GMT Tunisia has sentenced 12 men to prison terms of up to 20 years after they were found guilty in two separate trials of having links to Islamist militant groups, their lawyer told Reuters. Tunisia, a Muslim north African country which attracts millions of European tourists each year, has been mounting a crackdown on Islamist militancy since a synagogue bombing in 2002 killed 21 people. In one of the two trials, seven Tunisian men were sentenced to prison terms ranging from 5 to 7 years, their lawyer, Samir Ben Amor, said late on Monday. « They were accused of belonging to a terrorist group in Tunisia and trying to join the ranks of a terrorist network in Algeria, » he said. The north African branch of al Qaeda is active in Algeria, Tunisia’s neighbour. Ben Amor said that another court ruled late on Monday that five young men would be jailed for periods ranging between two and 20 years on charges of providing explosives and weapons to a terrorist organisation. Tunisian government officials were not immediately available to comment on either of the trials. Lawyers say about 2,000 people have been arrested in Tunisia on suspicion of links to violent groups since legislation cracking down on Islamist militants was introduced in 2003. The Justice Ministry says no more than 400 have been arrested. Critics of the government say the legislation allows the authorities to carry out political repression and abuse human rights, but officials deny this and say they are focused on keeping Tunisia safe from militant violence.

 

Tunisia: seven Tunisians convicted of terrorist activities


Seven Tunisians were sentenced to prison terms ranging from 5 to 7 years in prison for « membership in a terrorist group and attempted to join a network in Algeria, said Monday their lawyer who told AFP. Aged between 22 and 32 and from the region of Sousse, 120 km from Tunis, the defendants were tried Saturday by the Court of First Instance in Tunis under the Terrorism Act, said Me Samir Ben Amor. Me Ben Amor, also general secretary of the Association for Political Prisoners (AISPP) said that the defendants had denied in court the charges against them. They were accused of belonging to a « terrorist group » and trying to join the ranks of a terrorist network in Algeria, said the lawyer. The youngest, Naserddine Chahlaoui, was sentenced to seven years in prison also for incitement to commit terrorist crimes and to prepare a room for illegal meetings. Hundreds of young people are prosecuted or tried in Tunisia under the Terrorism Act, widely criticized by human rights law since its entry into force seven years ago. During a mission in Tunis in January, the UN special rapporteur for the protection of human rights while countering terrorism Martin Scheinin noted inconsistencies in the anti-terrorism law that makes « in most cases, mere intentions are punished. » Source: “Ennaharonline” Le 22-11-2010 Lien: http://www.ennaharonline.com/en/international/5242.html

 


 

Tunisie – La fulgurante ascension de Mohamed Sakher El Materi


 

 Écrit par Yassin Temlali    Mardi, 23 Novembre 2010 01:58     Le jeune Mohamed Sakher El Materi est devenu un acteur Ă©conomique et
 politique important en Tunisie. Qui est-il ? Comment expliquer sa fulgurante ascension ?  Profil d’un jeune homme promis Ă  un grand avenir
 Un Ă©tablissement bancaire, El Zitouna Bank; une compagnie d’assurances, El Zitouna Takaful ; une sociĂ©tĂ© de distribution de vĂ©hicules, Ennakl,  possĂ©dant des participations dans Attijari Bank (2,27%) et Arab Tunisian leasing (10,67%) ; deux sociĂ©tĂ©s immobiliĂšres, les Hirondelles et le Marchand immobilier ; deux compagnies de services touristiques, Cruise Tours et Goulette Shipping Cruise ; une compagnie de consignation de navires, Goulette Shipping Services ; trois journaux, les quotidiens « Assabah » et « Le Temps » et l’hebdomadaire « Al Ousbouii » ; une radio, El Zitouna FM
 Cette Ă©numĂ©ration des affaires florissantes dirigĂ©es par le Golden Boy tunisien Mohamed Fahd Sakher El Materi, n’est pas exhaustive : elle ne comprend pas ses rĂ©cents investissements dans l’agroalimentaire et le dessalement de l’eau de mer. L’ascension de ce jeune homme d’à peine trente ans ne s’est pas faite dans la discrĂ©tion la plus totale. Elle s’est accompagnĂ©e d’une ascension aussi rapide au sein du monde politique officiel. Il est ainsi dĂ©putĂ© du Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique (RCD), au pouvoir, et membre de son comitĂ© central. Sans parler de dignitĂ©s subsidiaires comme, par exemple, la prĂ©sidence du « Groupe d’amitiĂ© parlementaire tuniso-Ă©tats-unien ». De solides appuis politico-familiaux Sakher El Materi a « accompli en quelques annĂ©es l’une des plus spectaculaires percĂ©es jamais effectuĂ©es dans le monde des affaires tunisien », Ă©crit le journal Ă©conomique « Espace Manager » (28 octobre 2010). Tout emphatiques qu’ils soient, ces propos paraissent euphĂ©miques au regard de tant d’exploits. On retrouve leur ton admiratif dans d’autres journaux tunisiens lorsqu’ils Ă©voquent le « parcours fulgurant » de cet homme. Comme il y a quelques annĂ©es la presse algĂ©rienne Ă  propos d’Abdel Moumen Khalifa, la presse en Tunisie, soumise au contrĂŽle du gouvernement, ne s’interroge pas : comment, avec pour toute qualification un master en sciences de gestion, il a pu constituer un tel empire en moins de six ans? Un « vif esprit entrepreneurial » suffit-il pour qu’en une seule annĂ©e, l’annĂ©e 2009, on puisse crĂ©er une banque, El Zitouna (51% des actions), acquĂ©rir, grĂące Ă  une « OPA amicale » (pour citer les termes utilisĂ©s sur www.sakher-el-materi.com), 70% des actions du groupe de presse Al Sabah, devenir le distributeur de KIA pour toute la Tunisie et mettre un pied ferme dans le secteur agricole par la plantation de 1.300 hectares d’oliviers ? Une telle succes story est-elle concevable sans les faveurs complaisantes du plus haut sommet de l’Etat, dans un pays oĂč la bourgeoisie fait preuve d’une dĂ©pendance totale vis-Ă -vis du rĂ©gime ? Le plus probable est que comme Abdel Moumen Khalifa, son devancier sur le chemin de l’enrichissement rapide, Sakher El Materi n’ait fait cette « percĂ©e spectaculaire » sans de solides appuis politico-familiaux. Il est le gendre du prĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali, et c’est aussi, vraisemblablement, grĂące Ă  cette alliance qu’il siĂšge au comitĂ© central du RCD sans avoir jamais eu la moindre expĂ©rience politique. Patrimoine familial ou dĂ©lit d’initiĂ© ? NĂ© en 1980, Sakher El Materi est le fils de Moncef El Materi, un ex-officier de l’armĂ©e souvent prĂ©sentĂ© (Florence BeaugĂ©, « Le Monde », 25 octobre 2009, par exemple) comme un camarade de promotion du prĂ©sident Ben Ali. Il n’est pas issu d’une famille anonyme du fin fond du Nord-ouest mais d’une famille citadine aisĂ©e, qui a fourni au mouvement national tunisien un de ses leaders, Mahmoud El Materi, premier prĂ©sident du NĂ©o-Destour et ministre du Bey de Tunis. Rien, cependant, dans cette extraction bourgeoise ne laissait prĂ©dire son Ă©toile montante. Pas mĂȘme les affaires prospĂšres de son pĂšre et de son oncle, notamment un laboratoire pharmaceutique (Adwiya). La presse Ă©conomique maghrĂ©bine met souvent l’accent sur le rĂŽle du patrimoine familial dans l’essor du holding de Sakher El Materi. Elle ne prĂ©cise pas de quoi celui-ci Ă©tait constituĂ©e, pas plus qu’elle n’explique le passage miraculeux d’Adwiya Ă  Princesse El Materi, qui s’est vite avĂ©rĂ© tentaculaire. Elle omet, surtout, la coĂŻncidence temporelle presque parfaite entre son mariage, en 2004, avec une des filles du prĂ©sident et la crĂ©ation de son groupe. Une annĂ©e aprĂšs cette union, le futur milliardaire frappait un premier grand coup. En l’étĂ© 2005, grĂące Ă  un emprunt fait Ă  la Banque du Sud, il a rachetĂ© Ă  un Ă©tablissement bancaire italien (la Banca Monte Dei Paschi Di Siena) ses participations (16,9%) dans cette mĂȘme banque pour les revendre, plus tard, au consortium AndaluMaghreb (les groupes bancaires marocain Attijariwafa Bank et espagnol Banco Santander Central Hispano) qui avait acquis les parts de l’Etat dans son capital. Au commencement fut
 la spĂ©culation L’opĂ©ration, banalement spĂ©culative, est dĂ©noncĂ©e par la presse d’opposition (le journal Ă©lectronique Nawaat, etc.) comme le fruit d’un authentique dĂ©lit d’initiĂ©. Son montant a Ă©tĂ© estimĂ© par le journal d’investigation français « Bakchich » (10 octobre 2006) Ă  17 millions d’euros. Ce chiffre n’est pas invraisemblable. Selon des articles de presse parus Ă  l’époque, AndaluMaghreb a acquis les parts de l’Etat tunisien dans la Banque du Sud, 33,5% (le double de celles de Sakher El Materi), pour un peu plus que le double de cette somme, soit 37 millions d’euros au cours approximatif de la monnaie tunisienne en 2005 (60 millions dinars). La plus-value dĂ©gagĂ©e par cette transaction a permis Ă  Sakher El Materi l’acquisition, en 2006, d’autres actifs publics, sur lesquels il assoira son holding. Il s’agit de la sociĂ©tĂ© Ennakl, distributeur automobile Ă©tatique privatisĂ© Ă  son bĂ©nĂ©fice exclusif. CotĂ©e Ă  la Bourse de Tunis et Ă  celle de Casablanca, Ennakl rĂ©alise une partie substantielle de son chiffre d’affaires grĂące aux commandes de l’administration tunisienne. Elle paraĂźt avoir Ă©tĂ© la rampe de lancement d’autres grands projets. Deux des projets les plus rĂ©cents de Sakher El Materi sont d’ordre industriel. Le premier est la construction d’une unitĂ© de conditionnement et de mise en bouteille de l’huile d’olive produite par les oliveraies du groupe. Le second est l’exploitation et la maintenance, en partenariat avec Befesa Agua, d’une station de dessalement d’eau de mer (dans l’üle de Djerba) dont la construction a Ă©chu, en juillet 2010, Ă  cette firme espagnole (un investissement de 70 millions d’euros). On peut s’étonner que la gestion de cette station soit du ressort d’un consortium comprenant un holding, Princesse El Materi, n’ayant aucune expĂ©rience dans le domaine industriel. Mais faut-il s’en Ă©tonner lorsqu’on sait que ce sont la SociĂ©tĂ© nationale des eaux (SONEDE), un Ă©tablissement Ă©tatique non autonome, et le ministĂšre tunisien de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques qui ont procĂ©dĂ© Ă  l’attribution de ce marchĂ© ? Il n’est d’ailleurs pas exclu que les tarifs de l’eau soient relevĂ©s afin de rendre rentable l’exploitation de cette station. En effet, Befesa Agua a estimĂ© les revenus de la concession, en 20 ans, Ă  417 millions de dinars (220 millions d’euros), soit 20,9 millions de dinars (11 millions d’euros) par an. Pour atteindre ce niveau de revenus, et Ă  moins que l’Etat ne la subventionne, l’eau produite devra ĂȘtre cĂ©dĂ©e durant deux dizaines d’annĂ©es Ă  1,14 dinar (0,6 euros) le m3 en moyenne, un tarif bien plus Ă©levĂ© que ceux actuellement appliquĂ©s (entre 0,145 dinar/m3 et 0,89 dinar/m3) ! PhrasĂ©ologie islamisante Sakher El Materi n’hĂ©site pas Ă  draper ses investissements dans le manteau de la religion. Beaucoup de ses entreprises s’appellent « El Zitouna » (l’olivier), nom d’une des plus anciennes mosquĂ©es du Maghreb (situĂ©e dans la casbah de Tunis) mais, surtout, d’un arbre que le Coran qualifie de « bĂ©ni », comme se charge de nous le rappeler un verset occupant le bandeau de la page d’accueil d’El Zitouna FM. Le virage islamisant de Sakher El Materi peut ĂȘtre datĂ© de la fondation de cette radio Ă  l’utilitĂ© sociale plutĂŽt contestable, en ce sens que dĂ©diĂ©e « Ă  la rĂ©citation du Coran et Ă  l’explication de ses nobles finalitĂ©s » (www.sakher-el-materi.com), ses contenus non religieux se rĂ©sument Ă  un programme de santĂ© publique et Ă  un autre, destinĂ© aux enfants. Ce virage s’est affirmĂ© avec la fondation de la banque El Zitouna « spĂ©cialisĂ©e dans la finance islamique », dont le slogan publicitaire est aussi un extrait de verset coranique, « Li yatm’inna qalbi » (afin que mon cƓur se rassure). Il s’est rĂ©cemment prolongĂ© par la crĂ©ation d’El Zitouna Takafoul, une « compagnie d’assurances islamique » agrĂ©Ă©e depuis janvier 2010. Il n’est pas sans signification que le lancement de la banque El Zitouna ait Ă©tĂ© saluĂ© par la presse tunisienne officielle et semi-officielle, d’ordinaire si prompte Ă  dĂ©noncer « l’instrumentalisation de la religion Ă  des fins inavouĂ©es ». Dans une dĂ©pĂȘche datĂ©e du 27 mai 2010, l’agence gouvernementale Tunisie Afrique Presse (TAP) a mĂȘme empruntĂ© aux islamistes leur enthousiasme pour la finance islamique en affirmant que « les Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© la soliditĂ© des banques islamiques et leur rĂ©sistance aux impacts de chocs comme la rĂ©cente crise financiĂšre et Ă©conomique internationale ». L’islam au service des affaires
 et du rĂ©gime La phrasĂ©ologie islamisante de Sakher El Materi a de quoi surprendre dans une Tunisie oĂč la tradition laĂŻcisante bourguibienne demeure prĂ©gnante et qui, en septembre 2006, n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  interdire la commercialisation d’une poupĂ©e dite « islamique » ! Elle semble ĂȘtre une tentative d’épouser la vague de religiositĂ© qui dĂ©ferle sur l’ensemble du Maghreb. On ne peut, cependant, oublier qu’elle est survenue dans un contexte d’islamisation rampante du rĂ©gime tunisien, qui espĂšre lutter contre les courants religieux radicaux en occupant leur terrain. Pour le politologue Larbi Chouika (« Journal du dimanche », 24 octobre 2009) l’islamisation du rĂ©gime tunisien ne fait que le mettre au diapason d’une « tendance lourde des autoritĂ©s de la rĂ©gion Ă  se rĂ©approprier le message de l’islam ». Jeune dirigeant du RCD, Sakhr El Materi est plus Ă  mĂȘme que le dĂ©clinant chef de l’Etat – qui a un lourd passif de rĂ©pression anti-islamiste – d’incarner une nouvelle idĂ©ologie Ă©tatique conservatrice, en rupture avec le bourguibisme. Serait-ce lĂ  le signe qu’il est le successeur dĂ©signĂ© de son beau-pĂšre ? Probablement, mais pas dans l’immĂ©diat. Ne l’a-t-il pas lui-mĂȘme exhortĂ©, le 18 septembre dernier, Ă  se porter candidat Ă  un Ă©niĂšme mandat Ă  la tĂȘte de la Tunisie ?
 
(Source: « Maghreb Emergent » le 23 novembre 2010)

 

LTDH : six mois pour réussir


Le prĂ©sident Ben Ali appelle les deux parties en conflit au sein de la Ligue de dĂ©fense des droits de l’homme Ă  trouver un accord permettant de sortir de l’impasse. Cela fait dix ans que les activitĂ©s de la Ligue tunisienne de dĂ©fense des droits de l’homme (LTDH) sont gelĂ©es Ă  la suite d’une crise opposant sa direction Ă  des militants « rebelles ». Une lueur d’espoir est apparue le 7 novembre dernier lors d’une intervention du prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali, qui a appelĂ© les parties en prĂ©sence « Ă  Ɠuvrer avec sĂ©rieux en vue d’un accord qui rĂ©tablirait la Ligue dans son activitĂ© ». Il a rĂ©affirmĂ© que la LTDH « est un acquis national » et s’est placĂ© au-dessus de la mĂȘlĂ©e, exprimant son « estime et [sa] considĂ©ration pour tous ceux qui Ɠuvrent dans le domaine des droits de l’homme, qu’il s’agisse d’individus, d’organisations, d’associations ou de structures ». Des propos inhabituels destinĂ©s de toute Ă©vidence Ă  rassurer le bureau directeur de la Ligue, qui accusait le pouvoir d’avoir pris le parti des « rebelles ». En dix ans, ces derniers ont obtenu une trentaine de dĂ©cisions de justice favorables qui ont eu pour consĂ©quence d’obliger la LTDH Ă  cesser toute activitĂ© jusqu’à la tenue d’un congrĂšs, lui-mĂȘme finalement ajournĂ©. Les tentatives de mĂ©diation de l’ex-bĂątonnier Abdelwahab BĂ©hi et de Moncer Rouissi, ancien ministre et actuel prĂ©sident du Haut ComitĂ© des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales, avaient abouti Ă  une impasse Ă  la fin de mai 2010. Depuis, les contacts sont rompus entre les parties en litige. Les irrĂ©ductibles de chaque camp ne veulent pas entendre parler d’un congrĂšs consensuel, qui aurait pour consĂ©quence de rĂ©duire leur influence. Cette fois, Ben Ali a donnĂ© six mois aux protagonistes pour « surmonter la crise » et s’est pratiquement portĂ© garant de l’application de tout accord en promettant son « aide ». Autonomie L’heure est donc au dialogue. À la suite de l’appel lancĂ© par le prĂ©sident, Moncer Rouissi s’est dit prĂȘt Ă  reprendre sa mĂ©diation. « Je suis disponible et mobilisable Ă  tout moment pour aider Ă  trouver une solution dĂšs que les parties le souhaiteront, a-t-il dĂ©clarĂ©. La situation qui dure depuis dix ans n’est pas normale. On peut mĂȘme aller jusqu’à imaginer un conclave d’oĂč l’on ne sortira qu’avec une solution. » Mokhtar Trifi, le prĂ©sident de la LTDH, qui se trouvait Ă  Rome, a dĂ©clarĂ© sur la chaĂźne qatarie Al-Jazira qu’il ferait tout, lors des prochaines discussions, pour que l’autonomie de l’organisation soit sauvegardĂ©e. Partenaire le plus en vue parmi les « rebelles », l’avocat ­Chedly Ben YounĂšs (modĂ©rĂ©) nous a indiquĂ© qu’il Ă©tait prĂȘt Ă  un « compromis historique ». « Nous voulons une Ligue autonome, ajoute-t-il, avec un consensus sur la reprĂ©sentation de toutes les tendances au sein de la direction, comme cela a Ă©tĂ© historiquement le cas, sans qu’aucune n’ait la majoritĂ©. » Si un accord n’est pas conclu dans les six mois, ce serait le saut dans l’inconnu. Ben Ali a prĂ©cisĂ© qu’il espĂ©rait que les parties parviendraient Ă  un accord dans ce dĂ©lai, « afin d’éviter les solutions judiciaires ». Certains parmi les « rebelles », avec Ă  leur tĂȘte Ridha Mellouli, ont toujours dĂ©fendu l’idĂ©e qu’il fallait recourir Ă  la justice pour Ă©carter l’actuelle direction de la LTDH et dĂ©signer Ă  sa place un « administrateur judiciaire ». Nombreux sont ceux, y compris parmi les proches du pouvoir, qui jugent une telle mesure inefficace et inapplicable, tout en estimant qu’elle ne ferait qu’aggraver et prolonger la crise. Mais on n’en est pas encore lĂ . Source : « Jeune Afrique » Le 23-11-2010 Lien : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2601p049.xml0/ltdh-six-mois-pour-reussir.html

Un Suédois originaire de Tunisie meurt dans un attentat suicide en Irak


Un SuĂ©dois originaire de Tunisie, mariĂ© Ă  une SuĂ©doise et pĂšre de quatre enfants, s’est fait exploser, en aoĂ»t dernier, dans un attentat suicide Ă  Mossoul, au nord de l’Irak, tuant et blessant plusieurs personnes. Les mĂ©dias suĂ©dois parlent beaucoup ces derniers jours de l’un de leurs concitoyens, nĂ© en 1974 en Tunisie et naturalisĂ© suĂ©dois en 2003, qui s’est fait exploser dans un attentat-suicide, dĂ©but aoĂ»t 2010, Ă  Mossoul, tuant et blessant plusieurs policiers irakiens.  L’homme, arrivĂ© en SuĂšde en 2000, un an aprĂšs son mariage en Tunisie avec une SuĂ©doise, a crĂ©Ă© et dirigĂ© une entreprise de nettoyage jusqu’en 2005. En 2006, il est parti vivre avec sa famille en Egypte. En 2008, il a laissĂ© sa femme et ses quatre enfants en Egypte pour partir combattre en Irak au sein d’un groupuscule terroriste appelĂ© l’Etat islamique d’Irak, soutenu par le rĂ©seau Al-QaĂŻda.   ‘‘Votre mari est mort. Il est devenu un martyr.’’ Sa femme, Anna, qui vit aujourd’hui dans une banlieue de Stockholm, savait que son mari Ă©tait en Irak pour combattre. AprĂšs avoir attendu longtemps son retour, elle s’est rĂ©signĂ©e Ă  quitter l’Egypte avec ses enfants pour rentrer en SuĂšde. C’est ainsi qu’elle a reçu, la semaine derniĂšre, un appel tĂ©lĂ©phonique anonyme. «Un homme m’a appelĂ©e. Il a dit trĂšs briĂšvement: ‘‘Votre mari est mort. Il est devenu un martyr.’’ Et il a raccroché», a-t-elle dĂ©clarĂ© au journal ‘‘Expressen’’. Et d’ajouter: «Ce qu’il a fait est juste. Je suis fiĂšre de lui.» «Ce que nous savons, c’est qu’un citoyen suĂ©dois a commis un attentat-suicide, et qu’il a Ă©galement trouvĂ© la mort», a dĂ©clarĂ© le porte-parole du ministĂšre suĂ©dois des Affaires Ă©trangĂšres, Camilla Åkesson Lindblom, citĂ©e par l’agence TT. Elle a ajoutĂ© que son dĂ©partement n’est pas encore sĂ»r de l’ñge de l’homme, de la date de l’attentat, de son lieu exact et de ses consĂ©quences. «C’est ce que nous essayons de vĂ©rifier Ă  travers notre ambassade [en Irak].» Un porte-parole des services de sĂ©curitĂ© suĂ©dois SĂ€po, Åsa Hedin, a dĂ©clarĂ©, de son cĂŽtĂ©, que la SĂ€po n’a aucun commentaire Ă  faire sur cette affaire. A suivre
 (Source: ”Kapitalis” Le 23-11-2010) Lien: http://www.kapitalis.com/proximite/53-societe/1800-un-suedois-originaire-de-tunisie-meurt-dans-un-attentat-suicide-en-irak.html    

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