23 mars 2008

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TUNISNEWS
 8 Úme année, N°  2860 du 23.03.2008

 archives : www.tunisnews.net

 


AFP: Otages autrichiens: Vienne pense que les nĂ©gociations vont continuer aprĂšs l’ultimatum Reuters: Otages autrichiens: les combats au Mali gĂȘnent la nĂ©gociation AP: Otages: l’Autriche suspendue Ă  l’ultimatum des ravisseurs Le Soir: Petit geste de Ben Ali avant les prĂ©sidentielles RĂ©union du comitĂ© des droits de l’homme de l’ ONU Ă  propos de la Tunisie

Le Temps: Précisions du Syndicat Tunisien des Médecins Libéraux « STML »

 


Otages autrichiens: Vienne pense que les nĂ©gociations vont continuer aprĂšs l’ultimatum

23 mars 22:05 – VIENNE (AFP) – Les nĂ©gociations en vue de la libĂ©ration des deux otages autrichiens en Afrique du Nord devraient se poursuivre aprĂšs l’expiration de l’ultimatum fixĂ© Ă  dimanche minuit par leurs ravisseurs, selon les autoritĂ©s autrichiennes. “La cellule de crise qui travaille sur la libĂ©ration d’Andrea Kloiber et de Wolfgang Ebner estime, en s’appuyant sur les informations dont elle dispose actuellement, qu’il y aura davantage de temps pour des efforts soutenus aprĂšs la fin de l’ultimatum de dimanche minuit”, a dĂ©clarĂ© le ministĂšre autrichien des Affaires Ă©trangĂšres dans un communiquĂ©. Le porte-parole du ministĂšre, Peter Launsky-Tieffenthal, a toutefois insistĂ© sur le fait qu’il n’y avait pas explicitement de report de l’ultimatum. “Je dirais seulement que les discussions peuvent continuer aprĂšs la fin de l’ultimatum”, a-t-il dit. “Pour la sĂ©curitĂ© des otages et celle des personnes sur le terrain, nous ne voulons pas donner de dĂ©tails sur l’opĂ©ration”, a simplement ajoutĂ© le porte-parole. La branche d’Al-QaĂŻda au Maghreb avait accordĂ© jusqu’Ă  dimanche soir pour la remise en libertĂ© d’islamistes dĂ©tenus en AlgĂ©rie et en Tunisie et relĂącher en contrepartie Wolfgang Ebner, 51 ans, et Andrea Kloiber, 44 ans, enlevĂ©s le 22 fĂ©vrier tandis qu’ils circulaient dans le sud de la Tunisie. Les ravisseurs, qui avaient Ă©galement menacĂ© de tuer les Autrichiens en cas de tentative de les libĂ©rer par la force, avaient une premiĂšre fois prolongĂ© d’une semaine leur ultimatum (qui courait Ă  l’origine jusqu’au 16 mars) afin de laisser plus de temps Ă  la nĂ©gociation. Selon le journal autrichien Kurier, les preneurs d’otages ont exigĂ© le versement d’une rançon de cinq millions d’euros en contrepartie de leur libĂ©ration. Par ailleurs, le leader autrichien d’extrĂȘme droite Jörg Haider a rĂ©pĂ©tĂ© dimanche que Seif al-Islam, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avait pris l'”initiative personnelle” d’entrer en contact avec les preneurs d’otages. M. Haider avait fait part samedi de son optimisme quant Ă  une prochaine libĂ©ration. La Fondation Kadhafi, que prĂ©side Seif al-Islam, a de son cĂŽtĂ© niĂ© dimanche dans un communiquĂ© publiĂ© Ă  Tripoli tout “contact direct ou indirect” avec les ravisseurs. Cette fondation avait jouĂ© un rĂŽle important dans le dĂ©nouement de plusieurs prises d’otages dans la rĂ©gion, notamment dans la libĂ©ration il y a cinq ans de 32 EuropĂ©ens, parmi lesquels dix Autrichiens. Le ministre algĂ©rien de l’IntĂ©rieur Yazid Zerhouni a, quant Ă  lui, rĂ©affirmĂ© que l’AlgĂ©rie n’Ă©tait “pas concernĂ©e” par l’enlĂšvement de Wolfgang Ebner et d’Andrea Kloiber. La dĂ©gradation de la situation dans le nord du Mali, oĂč seraient dĂ©tenus Wolfgang Ebner et Andrea Kloiber, pourrait cependant compliquer les efforts en vue de les faire libĂ©rer. Des violences ont en effet rompu une trĂȘve de six mois entre les autoritĂ©s de Bamako et les rebelles touareg, que des combats ont opposĂ©s samedi Ă  l’armĂ©e malienne, qui a, de son cĂŽtĂ©, envoyĂ© dimanche des renforts dans l’extrĂȘme nord du pays. Depuis jeudi, au moins huit personnes, dont cinq civils, ont Ă©tĂ© tuĂ©es par des mines et 33 militaires enlevĂ©s par la rĂ©bellion, mais aucun bilan des affrontements de samedi n’Ă©tait disponible. Des rebelles touareg emmenĂ©s par Ibrahim Ag Bahanga avaient attaquĂ© samedi matin Ă  la mitrailleuse une patrouille de l’armĂ©e Ă  30 km au nord de la localitĂ© d’AbeĂŻbara, situĂ©e entre TinzaouatĂšne, ville frontaliĂšre de l’AlgĂ©rie, et Kidal le chef-lieu de la rĂ©gion, selon des notables locaux. © 2008 AFP
 


Otages autrichiens: les combats au Mali gĂȘnent la nĂ©gociation

Reuters dimanche 23 mars 2008, mis Ă  jour Ă  16:16
Des combats entre l’armĂ©e et des rebelles touaregs dans le nord du Mali compliquent les efforts pour obtenir la libĂ©ration de deux touristes autrichiens, otages depuis un mois de l’organisation Al QaĂŻda au Maghreb islamique. Le groupe islamiste, qui rĂ©clame une rançon et la libĂ©ration de dix activistes dĂ©tenus en AlgĂ©rie et en Tunisie, a fixĂ© un ultimatum qui expire ce dimanche Ă  minuit. Un prĂ©cĂ©dent ultimatum, qui expirait le 16 mars, avait Ă©tĂ© prolongĂ© d’une semaine pour permettre la poursuite des discussions. Al QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI), l’ancien Groupe salafiste pour la prĂ©dication et le combat (GSPC) qui opĂ©rait surtout en AlgĂ©rie, a revendiquĂ© l’enlĂšvement le 22 fĂ©vrier en Tunisie d’Andrea Kloiber, 43 ans, et de Wolfgang Ebner, 51 ans. Les deux otages auraient Ă©tĂ© conduits Ă  travers le dĂ©sert jusqu’au Mali, dans la rĂ©gion de Kidal, non loin des frontiĂšres algĂ©rienne et nigĂ©rienne, et des diplomates autrichiens sont Ă  Bamako, la capitale malienne, pour tenter de nĂ©gocier leur libĂ©ration. Mais alors qu’approchait dimanche l’expiration de l’ultimatum, aucune nouvelle n’avait pu ĂȘtre obtenue. “Il n’y a rien de neuf”, a dit le consul d’Autriche Ă  Bamako, Peter Klein. Pour ajouter Ă  l’incertitude, la Fondation Kadhafi, organisme dirigĂ© par un fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a dĂ©menti nĂ©gocier la libĂ©ration des otages. LA FONDATION KADHAFI DÉMENT NÉGOCIER La Fondation Kadhafi rĂ©agissait aux dĂ©clarations du gouverneur de la province autrichienne de Carinthie, Jörg Haider, qui a affirmĂ© samedi que le fils du dirigeant libyen, SaĂŻf al Islam, Ă©tait en contact avec les ravisseurs. “La Fondation Kadhafi affirme n’avoir lancĂ© aucune initiative, tentative ou contact, direct ou indirect, avec les ravisseurs, malgrĂ© plusieurs demandes en ce sens adressĂ©es Ă  la Fondation et Ă  son prĂ©sident.” Haider, lui, a maintenu sa version des faits. “Il ne s’agit pas d’une initiative de la fondation mais de (SaĂŻf al Islam) lui-mĂȘme. C’est une entreprise secrĂšte”, a-t-il assurĂ© Ă  l’agence de presse autrichienne APA. De source gouvernementale malienne, on n’exclut pas que les otages aient repassĂ© la frontiĂšre Ă  la suite des combats dans la rĂ©gion jeudi dernier entre l’armĂ©e gouvernementale et les rebelles touaregs. L’embuscade tendue par les hommes d’Ibrahima Bahanga Ă  un convoi militaire ne semble avoir aucun lien avec la prise d’otages mais l’escalade de la violence pourrait avoir poussĂ© les ravisseurs des deux Autrichiens Ă  quitter le territoire malien. De source militaire malienne, on prĂ©cise que les rebelles ont fait prisonniers 29 soldats gouvernementaux, dont un officier, lors de cette attaque. L’embuscade a fait trois morts dans les rangs des forces gouvernementales, dont plusieurs vĂ©hicules ont Ă©tĂ© dĂ©truits ou saisis par les insurgĂ©s. Des affrontements ont encore Ă©clatĂ© dans la rĂ©gion samedi soir, sans qu’on sache dans l’immĂ©diat s’il y a eu des victimes.  


Otages: l’Autriche suspendue Ă  l’ultimatum des ravisseurs

 AP – Dimanche 23 mars, 15h34 VIENNE – Les cĂ©lĂ©brations pascales en Autriche ont Ă©tĂ© ternies dimanche par l’approche de l’expiration du nouvel ultimatum lancĂ© par les ravisseurs de deux touristes autrichiens, enlevĂ©s le 22 fĂ©vrier dernier en Tunisie par la branche d’Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI). Les autoritĂ©s autrichiennes avaient jusqu’Ă  minuit (23h GMT) pour obtenir la libĂ©ration des otages Wolfgang Ebner et Andrea Kloiber, qui auraient Ă©tĂ© conduits dans le nord du Mali. AQMI exige en Ă©change l’Ă©largissement de certains de ses membres emprisonnĂ©s en Tunisie et en AlgĂ©rie. Le groupe, qui rĂ©clamerait Ă©galement une rançon de cinq millions d’euros, a averti qu’il tuerait les otages en cas de tentative de les libĂ©rer par la force. Une intense activitĂ© diplomatique avait lieu pour tenter d’arracher la libĂ©ration du couple, dont on ignorait la localisation exacte. L’Ă©missaire autrichien Anton Prohaska agissait notamment au Mali, oĂč se trouveraient ses deux compatriotes. Samedi, le leader d’extrĂȘme droite autrichien Jörg Haider, gouverneur de la province de Carinthie (sud), a dĂ©clarĂ© Ă  l’agence APA que le fils du dirigeant libyen Moammar Kadhafi, SeĂŻf al-Islam, nĂ©gociait avec les preneurs d’otages et Ă©tait “trĂšs optimiste” quant Ă  la possible libĂ©ration des deux Autrichiens. M. Haider a prĂ©cisĂ© dimanche Ă  la mĂȘme agence qu’il s’agissait d’une initiative secrĂšte et personnelle de SeĂŻf al-Islam, qui n’avait pas Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e en concertation avec le ministĂšre autrichien des Affaires Ă©trangĂšres. Le porte-parole du ministĂšre autrichien, Peter Launsky-Tieffenthal, a pour sa part indiquĂ© que la cellule de crise chargĂ©e de gĂ©rer cette affaire, constituĂ©e de responsables de la chancellerie et de trois ministĂšres clĂ©s (Affaires Ă©trangĂšres, IntĂ©rieur, DĂ©fense), s’Ă©tait rĂ©unie dans la matinĂ©e. Une autre rĂ©union Ă©tait prĂ©vue dans la journĂ©e. M. Launsky-Tieffenthal n’a pas voulu dire si les nĂ©gociations avec les ravisseurs Ă©taient entrĂ©es dans une phase dĂ©cisive. Il a simplement affirmĂ© que les efforts Ă©taient intensifs dans toute la rĂ©gion du Maghreb pour faire libĂ©rer les deux touristes autrichiens. L’ultimatum initial, fixĂ© au 16 mars, avait Ă©tĂ© reportĂ© d’une semaine quelques heures seulement avant son expiration. AP
 


 

Voici le numĂ©ro 98 d’ELKHADRA. Bonne lecture.

elkhadra@hotmail.com

http://elkhadra.over-blog.com

 

– A NOTRE BOUFFON BEN ALI

– DE LA TRAHISON ET DU DEFAITISME

– CHAUD DEVANT…..

– Tentatives de contrĂŽle d’internet par les imposteurs des mĂ©dias dominants

– DĂ©claration de principes d’un intellectuel espagnol

– On Osama Bin Laden’s statement

– RADIO MARZOUKI

– La Tunisie, nouveau nid de l’islam radical ?

– Le Sommet islamique de Dakar et les droits humains

– LE MENSONGE ET L’IMPOSTURE

– Le mot du Tsar

– Le contournement du dernier rĂ©calcitrant arabe

– LILIRI YAMA

– CE QUE SION VEUT…

–  MON 20 MARS A MOI: BON APPÉTIT


 

TUNISIE

 

Petit geste de Ben Ali avant les présidentielles

 

A l’occasion de la fĂȘte nationale, le prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali a fait un tout petit geste : il a annoncĂ© la modification « Ă  titre exceptionnel » de la loi limitant les candidatures Ă  l’Ă©lection prĂ©sidentielle aux prĂ©sidents de parti pouvant se prĂ©valoir du parrainage d’Ă©lus (30 dĂ©putĂ©s par exemple). Le RCD, parti au pouvoir, trustant la plupart des siĂšges, cela limitait les candidatures.

 

En 2009, donc, pourra se prĂ©senter tout « premier responsable de chaque parti politique, qu’il soit prĂ©sident, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral ou premier secrĂ©taire, Ă  condition qu’il ait Ă©tĂ© Ă©lu Ă  ce poste depuis au moins deux annĂ©es consĂ©cutives ». Cela Ă©carte les candidats que le rĂ©gime craint, ceux des partis non reconnus et aussi le charismatique Nejib Chebbi (PDP, lĂ©gal), qui n’est plus Ă  la tĂȘte de son parti depuis 2006.

 

(B. L.)

 

(Source : « Le Soir » (Quotidien – Bruxelles), le 22 mars 2008)

 


 

Le ComitĂ© des droits de l’homme tient actuellement (du 17 mars au 4 avril) sa quatre-vingt-douziĂšme session, au SiĂšge de l’ONU Ă  New York, au cours de laquelle les experts qui le composent viennent d’examiner les rapports de quelques pays dont la Tunisie
 DĂ©tails !!

 

 

 Secrétaire général

DH/CT/692

 

14/03/2008

 

 

DĂ©partement de l’information ‱ Service des informations et des accrĂ©ditations ‱ New York

 

Communiqué de base

 

LE COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME SE RÉUNIT DU 17 MARS AU 4 AVRIL À NEW YORK

 

Les experts examineront les rapports de la Tunisie, du Botswana, du Panama et de l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine

 

Le ComitĂ© des droits de l’homme tiendra, du 17 mars au 4 avril sa quatre-vingt-douziĂšme session, au SiĂšge de l’ONU Ă  New York, au cours de laquelle les experts qui le composent vont examiner les rapports de la Tunisie, du Botswana, du Panama et de l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine.  Ils doivent ainsi passer en revue les mesures prises par ces États parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques quant Ă  la mise en Ɠuvre des dispositions de celui-ci.

 

Cette session sera ouverte par un reprĂ©sentant du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral.  Le ComitĂ© adoptera ensuite son ordre du jour et son programme de travail.  Il entendra aussi des reprĂ©sentants d’organisations non gouvernementales et intergouvernementales au sujet de la situation dans les pays considĂ©rĂ©s.

 

Le ComitĂ© examinera au cours de cette session les rapports pĂ©riodiques de la Tunisie, les 17 et 18 mars, du Botswana, les 19 et 20 mars, du Panama, les 24 et 25 mars, et de l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine, le 26 mars.  Il prĂ©sentera ses observations finales au terme de cette session de trois semaines, le 4 avril.

 

Le Pacte, adoptĂ© en 1966 par l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU et entrĂ© en vigueur 10 ans plus tard, compte 161 États parties.  Le ComitĂ©, en tant qu’organe de suivi, examine pĂ©riodiquement les rapports prĂ©sentĂ©s par les États parties au sujet de la protection et de la promotion des droits civils et politiques.  Des reprĂ©sentants de ces États prĂ©sentent leur rapport avant de rĂ©pondre aux questions orales et Ă©crites des experts du ComitĂ©. 

 

Au cours de cette session, les Ă©quipes spĂ©ciales de pays examineront et Ă©tabliront une liste de questions concernant les rapports soumis par le Japon, la France, le Nicaragua et l’Irlande.

 

En vertu du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, 111 États parties reconnaissent la compĂ©tence du ComitĂ© pour examiner les plaintes de particuliers relevant de la juridiction d’un État partie au Pacte.  Au 11 dĂ©cembre 2007, le ComitĂ© Ă©tait saisi de 397 communications.  ConformĂ©ment aux nouvelles dispositions du RĂšglement intĂ©rieur, qui autorisent l’examen simultanĂ© de la question de la recevabilitĂ© et du fond dans la plupart des cas, l’examen de ces communications peut aboutir Ă  l’adoption de constatations ou Ă  une dĂ©cision de recevabilitĂ© ou d’irrecevabilitĂ©.

 

Le ComitĂ© des droits de l’homme dans le systĂšme des Nations Unies

 

Le ComitĂ© des droits de l’homme est l’un des sept organes de traitĂ©s créés en vertu d’instruments internationaux des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme.  ComposĂ© de 18 experts indĂ©pendants ayant en majoritĂ© une riche expĂ©rience juridique, le ComitĂ© est chargĂ© de surveiller la mise en Ɠuvre des dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (le Pacte) et des deux Protocoles facultatifs qui s’y rapportent.  À cet effet, les États parties au Pacte doivent prĂ©senter au ComitĂ© des rapports pĂ©riodiques sur la situation des droits de l’homme dans leur pays, en application de l’article 40 de cet instrument juridique international.

 

Les sept organes conventionnels(ou organes de traitĂ©s) des Nations Unies sont chargĂ©s de surveiller la mise en Ɠuvre des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme.  Ces organes sont: le ComitĂ© des droits de l’homme (HRC); le ComitĂ© des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels (CESCR); le ComitĂ© pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD); le ComitĂ© pour l’élimination de toutes les formes de discrimination Ă  l’égard des femmes (CEDAW); le ComitĂ© contre la torture (CAT); le ComitĂ© des droits de l’enfant (CRC) et le ComitĂ© pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles (CMW).

 

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques

 

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques reconnaĂźt que tous les peuples ont le droit Ă  l’autodĂ©termination.  Il stipule que tout ĂȘtre humain a le droit Ă  la vie, Ă  la libertĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ© individuelle.  Il interdit la torture, les chĂątiments ou les traitements cruels ou dĂ©gradants, ainsi que la privation arbitraire de la vie.  Toute personne arrĂȘtĂ©e doit ĂȘtre informĂ©e des raisons de son interpellation et toute personne dĂ©tenue en raison d’un dĂ©lit prĂ©sumĂ© doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e rapidement Ă  un juge ou Ă  toute personne disposant d’une autoritĂ© lĂ©gale.

 

Le Pacte reconnaĂźt aussi, entre autres, la libertĂ© de se dĂ©placer et introduit des limitations Ă  l’expulsion des Ă©trangers prĂ©sents lĂ©galement sur le territoire d’un État partie.  En outre, les droits Ă  la libertĂ© de pensĂ©e, de conscience, de religion et d’expression sont reconnus par le Pacte, celui-ci interdisant aussi la propagande en faveur de la guerre ou l’incitation Ă  la haine nationale, raciale ou religieuse.

 

États parties au Pacte

 

Les 161 États ayant adhĂ©rĂ© ou ratifiĂ© le Pacte sont les suivants: Afghanistan, Afrique du Sud, Albanie, AlgĂ©rie, Allemagne, Andorre, Angola, Argentine, ArmĂ©nie, Australie, Autriche, AzerbaĂŻdjan, Bangladesh, Barbade, BahreĂŻn, BĂ©larus, Belgique, Belize, BĂ©nin, Bolivie, Bosnie-HerzĂ©govine, Botswana, BrĂ©sil, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, Canada, Cap-Vert, Chili, Chypre, Colombie, Costa Rica, CĂŽte d’Ivoire, Croatie, Danemark, Djibouti, Dominique, Équateur, Égypte, El Salvador, ÉrythrĂ©e, Espagne, Estonie, États-Unis, Éthiopie, ancienne RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine, FĂ©dĂ©ration de Russie, Finlande, France, Gabon, Gambie, GĂ©orgie, Ghana, GrĂšce, Grenade, Guatemala, GuinĂ©e, GuinĂ©e Ă©quatoriale, Guyana, HaĂŻti, Honduras, Hongrie, Islande, Inde, IndonĂ©sie, Iraq, Irlande, IsraĂ«l, Italie, Jamahiriya arabe libyenne, JamaĂŻque, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Kenya, Kirghizistan, KoweĂŻt, Lesotho, Lettonie, Liban, LibĂ©ria, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Madagascar, Malawi, Maldives, Mali, Malte, Maroc, Maurice, Mauritanie, Mexique, Monaco, Mongolie, MontĂ©nĂ©gro, Mozambique, Namibie, NĂ©pal, Nouvelle-ZĂ©lande, Nicaragua, Niger, NigĂ©ria, NorvĂšge, Ouganda, OuzbĂ©kistan, Panama, Paraguay, Pays-Bas, PĂ©rou, Philippines, Pologne, Portugal, RĂ©publique de CorĂ©e, RĂ©publique centrafricaine, RĂ©publique du Congo, RĂ©publique de Moldova, Roumanie, RĂ©publique arabe syrienne, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, RĂ©publique dominicaine, RĂ©publique islamique d’Iran, RĂ©publique populaire dĂ©mocratique de CorĂ©e, RĂ©publique tchĂšque, Royaume-Uni, Rwanda, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Saint-Marin, Samoa, SĂ©nĂ©gal, Serbie, Seychelles, Sierra Leone, Slovaquie, SlovĂ©nie, Somalie, Sri Lanka, Soudan, Suriname, SuĂšde, Suisse, Swaziland, Tadjikistan, RĂ©publique-Unie de Tanzanie, Tchad, ThaĂŻlande, Timor-Leste, Togo, TrinitĂ©-et-Tobago, Tunisie, TurkmĂ©nistan, Turquie, Ukraine, Uruguay, Venezuela, Viet Nam, YĂ©men, Zambie et Zimbabwe.

 

Protocoles facultatifs

 

Le premier Protocole facultatif habilite le ComitĂ© Ă  examiner les plaintes Ă©manant de particuliers qui relĂšvent de la juridiction d’un État partie au Pacte.  Les 111 États parties Ă  ce protocole facultatif sont les suivants: Afrique du Sud, Albanie, AlgĂ©rie, Allemagne, Andorre, Angola, Argentine, ArmĂ©nie, Australie, Autriche, AzerbaĂŻdjan, Barbade, Belgique, BĂ©nin, BĂ©larus, Bolivie, Bosnie-HerzĂ©govine, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Cap-Vert, Chili, Chypre, Colombie, Congo, Costa Rica, CĂŽte d’Ivoire, Croatie, Danemark, Djibouti, Équateur, Espagne, Estonie, ancienne RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine, FĂ©dĂ©ration de Russie, Finlande, France, Gambie, GĂ©orgie, Ghana, GrĂšce, Guatemala, GuinĂ©e, GuinĂ©e Ă©quatoriale, Guyane, Honduras, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Jamahiriya arabe libyenne, Kirghizistan, Lesotho, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Madagascar, Malawi, Maldives, Mali, Malte, Maurice, Mexique, Moldova, Mongolie, MontĂ©nĂ©gro, Namibie, NĂ©pal, Nicaragua, Niger, NorvĂšge, Nouvelle-ZĂ©lande, Ouganda, OuzbĂ©kistan, Panama, Paraguay, Pays-Bas, PĂ©rou, Philippines, Pologne, Portugal, RĂ©publique centrafricaine, RĂ©publique de CorĂ©e, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, RĂ©publique dominicaine, RĂ©publique tchĂšque, Roumanie, Saint-Marin, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Salvador, SĂ©nĂ©gal, Serbie, Seychelles, Sierra Leone, Slovaquie, SlovĂ©nie, Somalie, Sri Lanka, SuĂšde, Suriname, Tadjikistan, Tchad, Togo, TurkmĂ©nistan, Turquie, Ukraine, Uruguay, Venezuela et Zambie.

 

Le second Protocole facultatif au Pacte, adoptĂ© en 1989 et entrĂ© en vigueur en juillet 1991, vise Ă  abolir la peine de mort.  Les 65 États ayant ratifiĂ© ce second protocole facultatif sont les suivants: Albanie, Afrique du Sud, Allemagne, Andorre, Australie, Autriche, AzerbaĂŻdjan, Belgique, Bosnie-HerzĂ©govine, Bulgarie, Canada, Cap-Vert, Chypre, Colombie, Costa Rica, Croatie, Danemark, Djibouti, Équateur, Espagne, Estonie, ancienne RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine, Finlande, France, GĂ©orgie, GrĂšce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, LibĂ©ria, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Mexico, Moldova, Monaco, MontĂ©nĂ©gro, Mozambique, Namibie, NĂ©pal, NorvĂšge, Nouvelle-ZĂ©lande, Panama, Paraguay, Pays-Bas, Philippines, Portugal, RĂ©publique tchĂšque, Roumanie, Royaume-Uni, Saint-Marin, Serbie, Seychelles, Slovaquie, SlovĂ©nie, SuĂšde, Suisse, Timor-Leste, TurkmĂ©nistan, Turquie, Ukraine, Uruguay et Venezuela.

 

Composition du ComitĂ© des droits de l’homme

 

Le ComitĂ© est composĂ© de 18 experts siĂ©geant Ă  titre individuel.  Il s’agit de Rafael Rivas Posada (Colombie), Elisabeth Palm (SuĂšde), Ivan Shearer (Australia), Ahmed Tawfik Khalil (Égypte), Abdelfattah Amor (Tunisie), Christine Chanet (France), Prafullachandra Natwarlal Bhagwati (Inde), Maurice Ahanhanzo GlĂšlĂšAhanhanzo (BĂ©nin), Edwin Johnson Lopez (Équateur), Walter KĂ€lin (Suisse), Rajsoomer Lallah (Maurice), Michael O’Flaherty (Irlande), Nigel Rodley (Royaume-Uni), Ruth Wedgwood (États-Unis), Yuji Iwasawa (Japon), Zonke Zanele Majodina (Afrique du Sud), Iulia Antoanella Motoc (Roumanie) et JosĂ© Luis Sanchez-Cerro (PĂ©rou).

 

Pour de plus amples informations, priùre de consulter le site du Haut Commissariat aux droits de l’homme à l’adresse suivante: http://www.ohchr.org/french/bodies/hrcouncil/index.htm

 

(Source : site de l’ONU, le 14 mars 2008)

Lien : http://www.un.org/News/fr-press/docs/2008/DHCT692.doc.htm

 

 

 

17/03/2008

 

Assemblée générale

DH/CT/693

 

DĂ©partement de l’information ‱ Service des informations et des accrĂ©ditations ‱ New York

 

Pacte international relatif

aux droits civils et politiques

ComitĂ© des droits de l’homme

Quatre-vingt-douziÚme session                              

2511e et 2512e sĂ©ances – matin et aprĂšs-midi

 

LE COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME OUVRE LES TRAVAUX DE SA QUATRE-VINGT-DOUZIÈME SESSION

 

Le Ministre tunisien de la justice exprime la dĂ©termination de son pays Ă  donner un nouvel Ă©lan Ă  la dynamique de protection et de promotion des droits de l’homme

 

Le ComitĂ© des droits de l’homme a entamĂ© aujourd’hui les travaux de sa quatre-vingt-douziĂšme session par l’examen du cinquiĂšme rapport pĂ©riodique de la Tunisie*.  Le Ministre tunisien de la justice et des droits de l’homme, qui le prĂ©sentait, a exprimĂ© la dĂ©termination de son gouvernement Ă  « donner un nouvel Ă©lan Ă  la dynamique de protection et de promotion des droits de l’homme ».

 

M. BĂ©chir Tekkari a notamment indiquĂ© que la Tunisie Ă©tait un État « abolitionniste de fait » de la peine de mort.  Le Chef de l’État tunisien a annoncĂ© qu’il ne signerait jamais un acte d’exĂ©cution, a-t-il dĂ©clarĂ©.  L’experte de la France, Mme Christine Chanet, a cependant demandĂ© des Ă©claircissements sur cette position, la peine capitale figurant toujours dans la loi, a-t-elle soulignĂ©.

 

Lors de cette session, qui se tient jusqu’au 4 avril au SiĂšge de l’ONU, Ă  New York, le ComitĂ© doit examiner les rapports de la Tunisie, du Botswana, du Panama et de l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine.

 

Le rapport soumis aujourd’hui aux 18 experts du ComitĂ© prĂ©sente les principales mesures lĂ©gislatives et pratiques adoptĂ©es par la Tunisie au cours de la pĂ©riode 1993-2005 afin de renforcer la mise en Ɠuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont cet État est partie depuis 1969.  Le rapport prend en outre en considĂ©ration les points que le ComitĂ© des droits de l’homme avait soulevĂ©s dans ses observations finales en octobre 1994, lors de l’examen du quatriĂšme rapport de la Tunisie.

 

Dans son rapport, la Tunisie dit avoir « tout mis en Ɠuvre pour le respect de l’humanisme, du pluralisme et du droit Ă  la diffĂ©rence ».  « La dĂ©marche tunisienne est certes progressive, mais elle est dĂ©terminĂ©e, irrĂ©versible et prometteuse », est-il en particulier Ă©crit.

 

En le prĂ©sentant, le Ministre tunisien de la Justice et des droits de l’homme a Ă©noncĂ© les principales mesures arrĂȘtĂ©es par le Gouvernement en matiĂšre de protection et de promotion des droits de l’homme.  La premiĂšre de ces mesures concerne la dĂ©cision de la Tunisie d’accueillir des rapporteurs spĂ©ciaux aussi bien du Conseil des droits de l’homme que de la Commission africaine des droits de l’homme.  La Tunisie a Ă©galement dĂ©cidĂ© de remettre, au cours de l’annĂ©e 2008, huit rapports relatifs aux droits de l’homme Ă  diffĂ©rents organes des Nations Unies, a-t-il dit, mentionnant Ă©galement le rapport pĂ©riodique universel qui sera prĂ©sentĂ© devant le Conseil des droits de l’homme.

 

En rĂ©ponse aux questions Ă©crites des experts portant sur des arrestations et dĂ©tentions arbitraires, la dĂ©lĂ©gation a soulignĂ© que la Tunisie avait Ă©tĂ© un des premiers États Ă  ratifier sans rĂ©serve la Convention pertinente.  Le droit et la procĂ©dure sont respectĂ©s, a-t-elle assurĂ©.  « Si le procureur constate un nombre suffisant de faits qui offrent un fondement Ă  une poursuite en justice, il dĂ©clenche la procĂ©dure. »

 

Le ReprĂ©sentant du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, M. Ngonlardje Mbaidjol, avait ouvert  la quatre-vingt-douziĂšme session du ComitĂ©, ce matin, en rappelant notamment que le Conseil des droits de l’homme avait repris sa sixiĂšme session entre le 10 et le 14 dĂ©cembre 2007.  Depuis, le Conseil a continuĂ© son processus d’examen, de rationalisation et d’amĂ©lioration des mandats.  Le ReprĂ©sentant du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral a Ă©galement indiquĂ© que l’« examen pĂ©riodique universel » du Conseil des droits de l’homme aurait lieu du 7 au 18 avril.  Les fruits des discussions lors de cet examen pĂ©riodique universel seront utiles pour le ComitĂ©, notamment en termes de rationalisation de ses relations avec le Conseil, a-t-il expliquĂ©.

 

De son cĂŽtĂ©, le PrĂ©sident du Groupe de travail sur les communications, M. Ivan Shearer de l’Australie, a prĂ©sentĂ© un bref exposĂ© des activitĂ©s du Groupe, qui s’est rĂ©uni la semaine derniĂšre.  Il a indiquĂ© que 32 textes avaient Ă©tĂ© examinĂ©s.  Trois affaires ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es recevables, tandis que neuf dossiers ont Ă©tĂ© rejetĂ©s, a-t-il prĂ©cisĂ©.  En outre, 19 affaires ont Ă©tĂ© examinĂ©es quant au fond, tandis qu’un dossier a Ă©tĂ© reportĂ©, un complĂ©ment d’information ayant Ă©tĂ© demandĂ© aux parties.

 

Le ComitĂ© des droits de l’homme, que prĂ©side M. Rafael Rivas Posada de la Colombie, est l’un des sept « organes de traitĂ©s » créés en vertu d’instruments internationaux des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme.  ComposĂ© de 18 experts indĂ©pendants ayant en majoritĂ© une riche expĂ©rience juridique, il est chargĂ© de surveiller la mise en Ɠuvre des dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (le Pacte) et des deux Protocoles facultatifs qui s’y rapportent.  À cet effet, les États parties au Pacte doivent prĂ©senter au ComitĂ© des rapports pĂ©riodiques sur la situation des droits de l’homme dans leur pays, en application de l’article 40 de cet instrument juridique international qui est entrĂ© en vigueur en 1976.

 

Le ComitĂ© des droits de l’homme poursuivra l’examen du cinquiĂšme rapport pĂ©riodique de la Tunisie demain, mardi 18 mars Ă  10 heures.

 

* Rapport publié sous la cote CCPR/C/TUN/5

 

ORGANISATION DES TRAVAUX ET QUESTIONS DIVERSES

 

Rapport du Groupe de travail sur les communications

 

Déclarations

 

M. NGONLARDJE MBAIDJOL, qui intervenait en qualitĂ© de ReprĂ©sentant du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, a prĂ©sentĂ© les Ă©lĂ©ments nouveaux concernant le Conseil des droits de l’homme.  Il a expliquĂ© que le Groupe d’experts sur le Darfour avait Ă©tĂ© dissout, le mandat de celui-ci Ă©tant maintenant assurĂ© par la Rapporteure spĂ©ciale sur la situation des droits de l’homme au Soudan, Mme Sima Samar.  Il a aussi mentionnĂ© qu’un nouveau rapporteur spĂ©cial sur les formes contemporaines d’esclavage sera nommĂ© au cours de la septiĂšme session du Conseil, en mars 2008, en remplacement de l’ancien Groupe de travail sur cette question.  En outre, un nouveau mĂ©canisme remplacera l’ancien Groupe de travail de la Sous-Commission sur les populations autochtones.  M. Mbaidjol a ajoutĂ© que le Conseil doit examiner les cas de 14 pays et ainsi que des mandats thĂ©matiques concernant cinq pays et des sujets comme les dĂ©fenseurs des droits de l’homme, le racisme, la discrimination raciale.

 

Le 25 mars, le Conseil des droits de l’homme devra procĂ©der Ă  14 nominations pour plusieurs organes, a prĂ©cisĂ© M. Mbaidjol.  Il s’agit tout d’abord des groupes de travail sur les personnes Ă  descendance africaine, sur la dĂ©tention arbitraire et sur les disparitions forcĂ©es.  Il y a aussi les nominations des rapporteurs spĂ©ciaux sur les peuples autochtones, la vente d’enfants, l’esclavage, le logement et l’alimentation.  Le Conseil nommera Ă©galement les experts indĂ©pendants sur la rĂ©forme Ă©conomique, la dette Ă©trangĂšre et l’extrĂȘme pauvretĂ©, ainsi que le rapporteur spĂ©cial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar et celui sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupĂ©s depuis 1967.  Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral devra aussi pourvoir les postes vacants en ce qui concerne les dĂ©fenseurs des droits de l’homme et la Somalie.

 

Le reprĂ©sentant du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral a ensuite indiquĂ© que l’« examen pĂ©riodique universel » du Conseil des droits de l’homme aura lieu du 7 au 18 avril.  ConformĂ©ment Ă  la rĂ©solution 5/1 du Conseil des droits de l’homme, un groupe de trois rapporteurs, appelĂ© « troĂŻka », sera formĂ© pour faciliter les examens prĂ©vus.  Le 25 fĂ©vrier 2008, a poursuivi M. Mbaidjol, les rapports nationaux de la plupart des 16 États qui devront ĂȘtre Ă©tudiĂ©s Ă  la prĂ©sente session ont Ă©tĂ© publiĂ©s sur le site Web du Conseil des droits de l’homme, ainsi qu’une compilation d’informations.  Les États pourront en outre prĂ©senter des observations orales, a-t-il prĂ©cisĂ©.  Il a Ă©galement mis l’accent sur l’importance des rapports prĂ©parĂ©s par le Haut Commissariat aux droits de l’homme, qui apportent des informations utiles pour les travaux des organes de traitĂ©s en gĂ©nĂ©ral en particulier pour le ComitĂ© des droits de l’homme.

 

Pour M. Mbaidjol, il est Ă©vident que les fruits des discussions lors de l’examen pĂ©riodique universel seront utiles pour le ComitĂ©, notamment en termes de rationalisation de ses relations avec le Conseil.  Il a encore prĂ©cisĂ© que le Conseil avait tenu en janvier sa sixiĂšme session spĂ©ciale sur « les violations des droits de l’homme Ă©manant des incursions militaires israĂ©liennes dans les territoires palestiniens occupĂ©s, y compris la bande de Gaza et la ville de Naplouse, en Cisjordanie ».  Cette session s’est terminĂ©e par l’adoption d’une rĂ©solution appelant Ă  la protection des civils palestiniens dans ces territoires, conformĂ©ment au systĂšme juridique des droits de l’homme et au droit international humanitaire.

 

Enfin, le reprĂ©sentant du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral a abordĂ© la rĂ©forme du systĂšme des organes des traitĂ©s, indiquant qu’est prĂ©vue une session d’organisation de la rĂ©union intercomitĂ©s afin de mettre en Ă©vidence les domaines nĂ©cessitant une harmonisation.  Il a aussi indiquĂ© que le ComitĂ© sur l’élimination de toutes les formes de discrimination Ă  l’égard des femmes avait Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  GenĂšve et avait adoptĂ© des directives rĂ©visĂ©es pour la rĂ©daction des rapports.  Le ComitĂ© des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels est, pour sa part, en train de revoir ses propres directives.  M. Mbaidjol a ensuite indiquĂ© que Samoa compte dĂ©sormais parmi les États parties Ă  la Convention, depuis sa rĂ©cente ratification du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.  La RĂ©publique de Moldova a, pour sa part, ratifiĂ© le premier Protocole facultatif et les Philippines le deuxiĂšme.  Vanuatu et Cuba ont signĂ© le Pacte.

 

Au cours de la prĂ©sente session, a rappelĂ© M. Mbaidjol, le ComitĂ© examinera les rapports de la Tunisie, du Botswana, du Panama et de l’ex-RĂ©publique yougoslave de MacĂ©doine.  En outre, les Équipes spĂ©ciales de pays doivent adopter des listes de questions concernant les rapports pĂ©riodiques de l’Irlande, du Nicaragua, de la France et du Japon.  Des discussions sur les mĂ©thodes de travail du ComitĂ© sont aussi Ă  son ordre du jour.  Enfin, il est prĂ©vu de commencer l’étude d’un projet gĂ©nĂ©ral de commentaires sur la question dĂ©licate des obligations des États parties en vertu du Protocole facultatif qui a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© par M. Shearer.

 

Le PrĂ©sident du Groupe de travail sur les communications, M. IVAN SHEARER, expert de l’Australie, a prĂ©sentĂ© un bref exposĂ© des activitĂ©s du Groupe, qui s’est rĂ©uni la semaine derniĂšre.  Dix membres du ComitĂ© des droits de l’homme ont assistĂ© aux rĂ©unions du Groupe de travail, a-t-il soulignĂ©.  Il a indiquĂ© que 32 textes avaient Ă©tĂ© examinĂ©s.  Trois affaires ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es recevables par consensus et neuf dossiers ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s non recevables par consensus, a-t-il prĂ©cisĂ©.  En outre, 19 affaires ont Ă©tĂ© examinĂ©es quant au fond, tandis qu’un dossier a Ă©tĂ© reportĂ©, un complĂ©ment d’information ayant Ă©tĂ© demandĂ© aux parties.  Plusieurs dĂ©cisions de non-recevabilitĂ© ont Ă©tĂ© adoptĂ©es par le biais du rapport du Rapporteur spĂ©cial sur les communications, a-t-il ajoutĂ©.

 

M. ABDELFATTAH AMOR, expert de la Tunisie, s’est dit prĂ©occupĂ© du retard pris dans les travaux.  Il est important de renforcer les pouvoirs du Rapporteur spĂ©cial sur les communications de maniĂšre Ă  Ă©viter les enregistrements des communications qui sont manifestement irrecevables et qui ne comportent pas des preuves suffisantes, a-t-il affirmĂ©.

 

Mme IULIA ANTOANELLA MOTOC, experte de la Roumanie, a souhaitĂ© de son cĂŽtĂ© que des discussions du ComitĂ© portent pendant cette session sur la question des mĂ©dias.  Il est nĂ©cessaire de s’interroger sur la façon dont le ComitĂ© fera ses communications, a-t-elle ainsi expliquĂ©.

 

EXAMEN DES RAPPORTS SOUMIS PAR LES ÉTATS PARTIES CONFORMÉMENT À L’ARTICLE 40 DU PACTE ET DE LA SITUATION DANS DES PAYS

 

Examen du cinquiÚme rapport périodique de la Tunisie (CCPR/TUN/5)

 

M. BÉCHIR TEKKARI, Ministre de la Justice et des droits de l’homme, qui prĂ©sentait le cinquiĂšme rapport pĂ©riodique de son pays, a exprimĂ© la dĂ©termination du Gouvernement tunisien Ă  soutenir tous les efforts du ComitĂ© des droits de l’homme.  Ce rapport, qui couvre une pĂ©riode de 10 ans, est publiĂ© Ă  un moment oĂč le pays passe Ă  la vitesse supĂ©rieure en vue de mettre en Ɠuvre son projet sociĂ©tal, a-t-il soulignĂ©.  Ce projet, a-t-il expliquĂ©, constitue un pari sur l’homme et ses capacitĂ©s crĂ©atrices et puise ses rĂ©fĂ©rences dans les idĂ©aux de la pensĂ©e politique moderne et universelle.  Les multiples rĂ©formes engagĂ©es en Tunisie permettent de mesurer les avancĂ©es rĂ©alisĂ©es, a-t-il dit, prĂ©cisant que la protection et la promotion des droits de l’homme reprĂ©sentaient une Ɠuvre sans cesse consolidĂ©e mais sans cesse inachevĂ©e.

 

Le Ministre a en outre fait Ă©tat des principales mesures arrĂȘtĂ©es rĂ©cemment par le Gouvernement tunisien afin, a-t-il assurĂ©, de donner un nouvel Ă©lan Ă  la dynamique de protection et de promotion des droits de l’homme.  La premiĂšre de ces mesures concerne la dĂ©cision de la Tunisie d’accueillir des rapporteurs spĂ©ciaux aussi bien du Conseil des droits de l’homme que de la Commission africaine des droits de l’homme.  La Tunisie a Ă©galement dĂ©cidĂ© de prĂ©senter, au cours de l’annĂ©e 2008, huit rapports relatifs aux droits de l’homme Ă  diffĂ©rents organes des Nations Unies.  À ces rapports, s’ajoutera le rapport pĂ©riodique universel qui sera prĂ©sentĂ© devant le Conseil des droits de l’homme, a-t-il prĂ©cisĂ©. 

 

Entre autres mesures, M. Tekkari a Ă©galement mentionnĂ© la consolidation du ComitĂ© supĂ©rieur des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales en application des Principes de Paris, le retrait des rĂ©serves au dĂ©cret portant ratification de la loi sur la protection des droits de l’enfant, un projet de loi en cours d’examen envisageant l’adhĂ©sion de la Tunisie au Protocole facultatif au Pacte international aux droits civils et politiques.  S’agissant de la peine capitale, le Ministre a rappelĂ© que la Tunisie Ă©tait un pays abolitionniste de fait et continuerait Ă  ne pas exĂ©cuter les mesures de condamnation Ă  mort.  Le chef de l’État tunisien a annoncĂ© qu’il ne signerait jamais un acte d’exĂ©cution, a-t-il dĂ©clarĂ©.  M. Tekkari a par ailleurs citĂ© l’invitation lancĂ©e Ă  l’organisation « Human Rights Watch » Ă  venir visiter des unitĂ©s pĂ©nitentiaires.  Cette invitation s’ajoute Ă  d’autres formes de coopĂ©ration avec des organisations internationales agissant dans le domaine des droits de l’homme, a-t-il dit.  Il a en outre soulignĂ© la dĂ©cision de crĂ©er auprĂšs du Coordonnateur gĂ©nĂ©ral des droits de l’homme, une instance chargĂ©e du suivi des recommandations des diffĂ©rents organes de traitĂ© afin de mesurer leur application effective.

 

L’approfondissement du processus dĂ©mocratique est substantiel, a observĂ© le Ministre tunisien de la justice et des droits de l’homme.  Le paysage politique tunisien a Ă©voluĂ©, a-t-il expliquĂ©, prĂ©cisant que neuf partis participaient Ă  l’animation de la vie politique et intellectuelle du pays.  L’État a adoptĂ© rĂ©cemment de maniĂšre volontariste un nouveau mode de scrutin afin d’assurer la participation des partis d’opposition aux niveaux national et local, quelle que soit la reprĂ©sentation des partis, a-t-il affirmĂ©.  Le Ministre a Ă©galement mis l’accent sur les efforts entrepris par son gouvernement pour la promotion des droits de la femme, de l’enfant et de la famille. 

 

M. Tekkari a en outre soulignĂ© la nĂ©cessitĂ©, pour la communautĂ© internationale de relever le dĂ©fi du terrorisme qui, en Tunisie, a-t-il dit, n’est pas une vue de l’esprit, citant en particulier l’attentat contre une synagogue en 2002.  Le Ministre a dĂ©noncĂ© l’extrĂ©misme qui offre, selon lui, une vision dĂ©formĂ©e de la religion.  Il s’est Ă©galement Ă©levĂ© contre ce qu’il a qualifiĂ© de « dĂ©rive mĂ©diatique », Ă  savoir la diffusion de programmes qui tentent d’endoctriner la jeunesse tunisienne par des discours simplistes et dĂ©magogiques.  Les tĂ©lĂ©spectateurs sont infantilisĂ©s comme s’il n’y avait ni intelligence de l’homme ni sagesse de Dieu, a-t-il estimĂ©.  M. Tekkari a enfin condamnĂ© les effets pervers de la mondialisation de l’économie, lesquels, Ă  ses yeux, sont de nature Ă  affecter les acquis des Tunisiens en matiĂšre de droits Ă©conomiques et sociaux. 


 

Réponses aux questions écrites posées par les experts

 

Cadre constitutionnel et juridique de l’application du Pacte (article 2)

 

Pour rĂ©pondre Ă  la premiĂšre sĂ©rie de questions posĂ©es, relative Ă  la valeur et Ă  l’application des traitĂ©s en droit interne, un membre de la dĂ©lĂ©gation tunisienne a observĂ© qu’il ne suffit pas d’adhĂ©rer aux traitĂ©s mais qu’il faut aussi les invoquer directement devant les tribunaux nationaux.  L’article 32 de la Constitution tunisienne prĂ©voit que les traitĂ©s ratifiĂ©s par le PrĂ©sident de la RĂ©publique et approuvĂ©s par la Chambre des dĂ©putĂ©s ont une valeur juridique supĂ©rieure Ă  celle des lois.  Le traitĂ©, une fois qu’il a pris place dans l’ordre juridique national, s’impose donc au juge comme aux autres pouvoirs constitutionnels de l’État, a expliquĂ© le reprĂ©sentant.  Il a indiquĂ© que l’introduction des instruments internationaux dans le droit interne a entraĂźnĂ© une discussion devant les tribunaux tunisiens, qui ont Ă  chaque fois jugĂ© que ces instruments, y compris ceux relatifs aux droits de l’homme, pouvaient ĂȘtre directement invoquĂ©s par les justiciables.  De l’avis du dĂ©lĂ©guĂ©, on peut donc parler d’application directe des traitĂ©s dans la vie des justiciables tunisiens.

 

Il a citĂ© l’exemple d’une dĂ©cision rendue en juin 2000 par le Tribunal de premiĂšre instance de Tunis, aux termes de laquelle la juridiction a rejetĂ© une demande de rĂ©pudiation au motif qu’elle repose sur une forme traditionnelle et religieuse du mariage fondĂ©e sur la volontĂ© unilatĂ©rale du mari, sans considĂ©ration aucune de l’intĂ©rĂȘt de la famille, ce qui contredit la Constitution tunisienne et la DĂ©claration universelle des droits de l’homme de 1948, ainsi que les articles 1, 2 et 16 de la Convention sur l’élimination de la discrimination Ă  l’égard des femmes.  Le reprĂ©sentant a aussi Ă©voquĂ© un arrĂȘt de la Cour de cassation, en 2001, sur pourvoi d’un pĂšre tunisien aprĂšs un jugement de divorce ayant accordĂ© la garde de l’enfant Ă  la mĂšre belge.  Le pourvoi Ă©tait fondĂ© sur le caractĂšre contraire Ă  la loi tunisienne du jugement.  La Cour de cassation a rejetĂ© le pourvoi, en se fondant sur le fait que la juridiction belge a statuĂ© en fonction de l’intĂ©rĂȘt de l’enfant, ce qui ne perturbe pas l’ordre public tunisien, s’agissant d’une question de droit privĂ© international.  En 2003 encore, dans un cas de recherche de paternitĂ© grĂące Ă  l’ADN, un tribunal de premiĂšre instance a dĂ©clarĂ© que la filiation est un droit de l’enfant qui ne saurait ĂȘtre limitĂ© par la forme de relation entre ses parents, c’est-Ă -dire mĂȘme si ceux-ci ne sont pas liĂ©s par le mariage.

 

Le juge administratif tunisien a aussi pris des dĂ©cisions avant-gardistes, a poursuivi le reprĂ©sentant, citant une dĂ©cision de 1994 oĂč le juge administratif, se fondant sur la DĂ©claration de 1948, a dĂ©cidĂ© que l’administration ne pouvait faire figurer dans le dossier administratif d’une personne ses convictions religieuses.  Le dĂ©lĂ©guĂ© a Ă©voquĂ© une autre affaire de 2001, relative Ă  la libertĂ© d’association, oĂč le tribunal s’est fondĂ© expressĂ©ment sur l’article 22 du Pacte international des droits civils et politiques.  Concernant la libertĂ© de mariage, le tribunal administratif s’est fondĂ© Ă©galement sur ce Pacte pour reconnaĂźtre le droit de se marier Ă  partir de l’ñge nubile, dans un cas de non-autorisation prĂ©alable au mariage.  Le Conseil constitutionnel a aussi Ă©tĂ© amenĂ© Ă  donner son avis sur une affaire, en relevant que la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant retient en premier lieu l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant.  Enfin, le reprĂ©sentant a assurĂ© que la Tunisie a commencĂ© activement Ă  Ă©tudier la question de son adhĂ©sion au premier Protocole facultatif au Pacte, par le biais d’une commission spĂ©ciale.

 

RĂ©pondant Ă  la deuxiĂšme question, qui porte sur le ComitĂ© supĂ©rieur des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales, un autre membre de la dĂ©lĂ©gation de l’État partie a expliquĂ© que c’est une entitĂ© publique devenue indĂ©pendante financiĂšrement.  Elle est conforme aux Principes de Paris, a-t-il assurĂ©.  Sa tĂąche est d’aider le PrĂ©sident de la rĂ©publique sur les questions des droits de l’homme, notamment d’attirer son attention sur des cas de violation de ces droits.  Nous Ă©laborons aussi des Ă©tudes et des recherches sur les droits de l’homme, ce qui consacre la coopĂ©ration de ce ComitĂ© avec les Nations Unies.  En outre, a-t-il indiquĂ©, le PrĂ©sident du ComitĂ© peut rendre visite Ă  des centres d’incarcĂ©ration sans prĂ©avis.  Les membres du ComitĂ© reprĂ©sentent toutes les catĂ©gories de la population civile, a-t-il ajoutĂ©, et cet organe fonctionne en suivant le principe du consensus.

 

Reprenant la parole pour rĂ©pondre Ă  la question relative aux difficultĂ©s d’exĂ©cution des jugements, le Ministre de la justice et des droits de l’homme a indiquĂ© que sur les retards d’exĂ©cution constatĂ©s, il y avait dĂ©jĂ  66% de cas dĂ©jĂ  rĂ©solus.  Lorsqu’il s’agit d’annuler un acte administratif contraire Ă  la loi, cette annulation est rĂ©troactive, a-t-il expliquĂ©.  Si un concours est entachĂ© de vice, par exemple, il faut le recommencer, et c’est ce qui entraĂźne des retards.  Le deuxiĂšme problĂšme concerne l’indemnisation, car chaque dĂ©pense doit ĂȘtre inscrite sur le budget de la Tunisie et on doit donc attendre le budget suivant pour inscrire toute dĂ©pense d’indemnisation.

 

Concernant les mesures prises pour renforcer l’indĂ©pendance de la justice, le Ministre a signalĂ© que la derniĂšre modification en 2005 de la composition du Conseil de la magistrature l’a fait passer de 35 Ă  18 membres.  Huit sont Ă©lus, contre six auparavant, et deux femmes sont dĂ©signĂ©es pour consacrer provisoirement une discrimination positive.  Au niveau de ses attributions, le Conseil a une compĂ©tence dĂ©cisionnelle et non consultative, qu’il s’agisse de la nomination, de la mutation ou de la promotion des magistrats.  La troisiĂšme Ă©volution importante de cet organe est son mode de fonctionnement.  En effet, toutes les dĂ©cisions sont maintenant prĂ©parĂ©es par un comitĂ© restreint, avant la rĂ©union solennelle, qui est prĂ©sidĂ©e par le chef de l’État tunisien, a-t-il expliquĂ©.  En outre, si l’inamovibilitĂ© des juges existe encore, elle ne constitue pas cependant un principe absolu et elle est limitĂ©e Ă  une durĂ©e de cinq ans.

 

Mesures de lutte contre le terrorisme et respect des droits garantis par le Pacte

 

Le Ministre de la justice et des droits de l’homme a soulignĂ© que son pays disposait, depuis le 10 dĂ©cembre 2003, d’une loi de lutte contre le terrorisme, la Tunisie ayant Ă©tĂ© et Ă©tant toujours victime d’actes de terrorisme.  Le principal reproche formulĂ© Ă  l’égard de cette loi est une dĂ©finition imprĂ©cise de l’acte terroriste, a-t-il observĂ©.  Cette dĂ©finition n’a pas Ă©tĂ© Ă©tablie pour rĂ©agir Ă  certaines mouvances politiques, a-t-il dit, mais a Ă©tĂ© faite Ă  partir d’instruments internationaux, notamment de la Convention internationale pour la rĂ©pression du financement du terrorisme, adoptĂ©e par l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies le 9 dĂ©cembre 1999.  Cette loi n’englobe en aucune maniĂšre les dĂ©lits d’opinion, a-t-il Ă©galement assurĂ©.


 

Non-discrimination et égalité des droits des hommes et des femmes (art. 3 et 26)

 

Une reprĂ©sentante de la dĂ©lĂ©gation tunisienne a indiquĂ© que la Constitution tunisienne, adoptĂ©e en 1959, avait contribuĂ© au renforcement et Ă  la consĂ©cration du principe de l’émancipation de la femme.  Ceux-ci ne pouvaient se faire sans s’attaquer directement au vĂ©cu quotidien des femmes et aux entraves posĂ©es par la tradition, aux usages et coutumes considĂ©rant la femme comme infĂ©rieure Ă  l’homme, a-t-elle affirmĂ©.

 

Le viol est incriminĂ© et tombe sous le coup des articles 227 et 227 bis du Code pĂ©nal, a-t-elle Ă©galement expliquĂ©, prĂ©cisant que la loi s’appliquait Ă  tous, y compris aux Ă©poux.  Le viol conjugal est puni en Tunisie, a-t-elle insistĂ©.  La reprĂ©sentante a en outre dĂ©clarĂ© que plusieurs associations de dĂ©fense des droits de la femme faisaient des campagnes de sensibilisation Ă  l’égard des femmes.  S’agissant de l’adultĂšre, celui de l’homme et celui de la femme sont traitĂ©s de maniĂšre parfaitement Ă©gale, a-t-elle affirmĂ©.  De mĂȘme, le lĂ©gislateur a abrogĂ© l’article 207 du Code pĂ©nal, qui faisait bĂ©nĂ©ficier des circonstances attĂ©nuantes le mari qui tuait son Ă©pouse surprise en flagrant dĂ©lit d’adultĂšre.  Ce crime est dĂ©sormais soumis Ă  la peine appliquĂ©e en matiĂšre d’homicide, Ă  savoir la prison Ă  vie, a-t-elle dit.

 

Un autre dĂ©lĂ©guĂ© a commentĂ© l’article 58 du Code du statut personnel relatif au droit des enfants au regard de sa compatibilitĂ© avec les articles 3 et 26 du Pacte, expliquant, en substance, qu’il ne souffrait d’aucune inĂ©galitĂ© entre les sexes et qu’il ne consacrait aucune discrimination.  Cet article, qui a pour objet la dĂ©termination des conditions que doit remplir le titulaire de la garde de l’enfant, est conforme au principe d’égalitĂ©, a-t-elle soulignĂ©.

 

Droit Ă  la vie (article 6)

 

En ce qui concerne le nombre de prisonniers condamnĂ©s Ă  la peine de mort, le Ministre de la justice et des droits de l’homme a expliquĂ© que la Tunisie est un pays abolitionniste de fait.  Le chef de l’État tunisien a confirmĂ© rĂ©cemment la position qu’il a prise en ce sens dans les annĂ©es 1990.  Le fait de se contenter de ne pas exĂ©cuter les peines entraĂźne cependant des souffrances tant pour le condamnĂ© que pour leurs familles, a-t-il reconnu, assurant que la situation n’est pas statique.  Il a en effet expliquĂ© que la loi avait rĂ©duit le nombre de cas dans lesquels la peine de mort est encourue.  En outre, toutes les personnes condamnĂ©es Ă  la peine capitale sont prĂ©sentĂ©es Ă  la grĂące prĂ©sidentielle.  La Commission de grĂące considĂšre maintenant la durĂ©e qui s’est Ă©coulĂ©e depuis le prononcĂ© de la peine, avant de dĂ©cider de commuer la peine de mort en peine d’emprisonnement.  Le Ministre a aussi assurĂ© que le dĂ©bat dans la sociĂ©tĂ© sur cette question est trĂšs actif.

 

Interdiction de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants, droit à la liberté et à la sécurité et traitement des prisonniers (articles 7, 9 et 10)

 

Concernant la question des arrestations et dĂ©tentions arbitraires, un membre de la dĂ©lĂ©gation tunisienne a rappelĂ© que son pays a Ă©tĂ© un des premiers États Ă  ratifier sans rĂ©serve la Convention pertinente.  Il existe des ONG qui accusent la Tunisie de dĂ©tenir de façon arbitraire quelques dĂ©fendeurs des droits de l’homme, a-t-il notĂ©.  Il a cependant assurĂ© que le droit et la procĂ©dure sont respectĂ©s.  Si le procureur constate un nombre suffisant de faits qui offrent un fondement Ă  une poursuite en justice, il dĂ©clenche la procĂ©dure.  Il a ensuite exprimĂ© son dĂ©saccord avec une dĂ©cision du ComitĂ© des dĂ©tentions arbitraires, qui a estimĂ© qu’un avocat avait Ă©tĂ© victime de ce genre de dĂ©tention, et en indiquant qu’en fait cet avocat avait agressĂ© une de ses collĂšgues femmes, la blessant sur 10% de son corps.  Le Ministre tunisien a ajoutĂ© que le procureur a le droit d’apprĂ©cier le bien-fondĂ© de la plainte, mais que ce droit n’est pas discrĂ©tionnaire et qu’une plainte classĂ©e sans suite peut quand mĂȘme faire l’objet de poursuites Ă  l’initiative de la partie lĂ©sĂ©e.  Il a aussi dĂ©noncĂ© le fait que de nombreux dĂ©pĂŽts de plaintes sont destinĂ©s Ă  faire gonfler le nombre des plaintes.

 

Les prisons tunisiennes sont visitĂ©es par le ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR), a poursuivi le Ministre de la justice et des droits de l’homme, qui rĂ©pondait Ă  la question sur les conditions de dĂ©tention.  Cet accord a permis de bĂ©nĂ©ficier de l’expĂ©rience du CICR dans ce domaine, s’est-il rĂ©joui.  L’ouverture des prisons Ă  ce genre de visites entraĂźne un changement de mentalitĂ©s au sein des structures pĂ©nitentiaires, a-t-il ajoutĂ©.  Cette expĂ©rience avec le CICR nous encourage Ă  Ă©largir ces visites et nous avons ainsi signifiĂ© Ă  Human Rights Watch notre accord pour cela.

 

RĂ©pondant Ă  la question des mauvais traitements de la part des agents et de l’État, un autre membre de la dĂ©lĂ©gation a indiquĂ© que les tribunaux de droit commun garantissent que chaque plaignant puisse prĂ©senter au procureur sa plainte Ă  l’encontre d’agents chargĂ©s de faire appliquer la loi.  En l’absence de statistiques dĂ©nombrant le nombre de ces violations, l’examen des annales juridictionnelles permet de recenser un certain nombre d’affaires dans lesquelles des agents de police, de la Garde nationale et de l’administration pĂ©nitentiaire ont Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ©s devant les tribunaux pour des faits liĂ©s Ă  l’exercice de leurs fonctions.  Le Ministre a repris la parole pour assurer que la lĂ©gislation tunisienne n’admet pas qu’un dĂ©fenseur des droits de l’homme soit inquiĂ©tĂ© du fait de ses fonctions.

 

Concernant le sujet du harcĂšlement des opposants politiques, un membre de la dĂ©lĂ©gation a indiquĂ© qu’il existe en Tunisie neuf partis, qui sont reprĂ©sentĂ©s Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s et qui bĂ©nĂ©ficient de subventions publiques.  Les groupes politiques non reconnus doivent agir selon les principes de la Constitution et respecter la forme rĂ©publicaine du rĂ©gime et ses fondements, a-t-il prĂ©cisĂ©.  Outre l’interdiction de discrimination et de violence dans les principes d’un parti, il ne peut s’appuyer fondamentalement dans ses principes et activitĂ©s sur une langue, un sexe, une race, une langue ou une rĂ©gion.  S’agissant du harcĂšlement, les autoritĂ©s tunisiennes ne veulent pas rester indiffĂ©rentes Ă  l’égard de toute agression de cette nature.  Le Ministre a ajoutĂ© que cinq ou six cas de dĂ©tention arbitraire ont dĂ©jĂ  abouti Ă  une indemnisation.

 

Droit à un procÚs équitable (art. 14)

 

La dĂ©lĂ©gation a affirmĂ© que la loi tunisienne interdisait d’invoquer comme Ă©lĂ©ments de preuve, dans toute procĂ©dure, des dĂ©clarations obtenues par la torture ou les mauvais traitements.  C’est un principe gĂ©nĂ©ral de droit que tout acte obtenu par la violence est nul et de nullitĂ© absolue.

 

Questions des experts

 

Mme CHRISTINE CHANET, experte de la France, a demandĂ© pour quelles raisons la Tunisie n’avait pas encore adhĂ©rĂ© au Protocole facultatif.  Elle a Ă©galement demandĂ© des prĂ©cisions sur le fait que la Tunisie se dĂ©clare pays abolitionniste de fait de la peine de mort, alors qu’elle figure toujours dans la loi.  Elle a par ailleurs estimĂ© qu’une garde Ă  vue de trois jours, renouvelĂ©e pour six jours Ă©tait lourde.  De quel recours dispose une personne arrĂȘtĂ©e et qui ne bĂ©nĂ©ficie pas d’un avocat? a-t-elle notamment demandĂ©.  Mme Chanet a estimĂ© que les rĂ©ponses apportĂ©es sur les cas de torture et de mauvais traitements Ă©taient trĂšs vagues alors que les plaintes Ă©taient, elles, trĂšs prĂ©cises, notamment sur des cas de torture par l’électricitĂ©.  Elle a en outre fait Ă©tat de cas de harcĂšlements contre des journalistes, des avocats ou des militants, des comportements excessifs, a-t-elle dit, qui portent atteinte Ă  la libertĂ© d’expression.

 

À son tour, M. PRAFULLACHANDRA NATWARLAL BHAGWATI, expert de l’Inde, a apprĂ©ciĂ© les informations dĂ©taillĂ©es fournies dans le rapport par la dĂ©lĂ©gation tunisienne, mĂȘme si certaines questions demeurent sans rĂ©ponse.  Il a aussi fĂ©licitĂ© la dĂ©lĂ©gation pour les mesures prises visant l’abolition de la peine de mort ainsi que celles qui ont pour objectif d’empĂȘcher la discrimination Ă  l’égard des femmes.  En ce qui concerne le ComitĂ© supĂ©rieur des droits de l’homme, il a voulu connaĂźtre la durĂ©e du mandat de ses membres et la façon dont est assurĂ©e leur indĂ©pendance.  Il a Ă©galement voulu savoir si les recommandations Ă©taient contraignantes pour le Gouvernement et si des recommandations avaient Ă©tĂ© faites, combien de ces recommandations ont Ă©tĂ© suivies et combien de recommandations ont Ă©tĂ© rejetĂ©es par l’État partie.

 

Concernant l’Ombudsman, il a demandĂ© dans combien d’instances ces recommandations ont Ă©tĂ© acceptĂ©es et rejetĂ©es.  Est-ce que le gouvernement doit motiver son rejet?  Comment les juges des tribunaux administratifs sont nommĂ©s et comment peut-on mesurer leur compĂ©tence? a-t-il aussi voulu savoir.

 

S’agissant de l’indĂ©pendance du pouvoir judiciaire, il a relevĂ© que le recrutement des juges est assurĂ© par le ministĂšre, donc par l’exĂ©cutif, et non pas par le judiciaire.  Il s’est aussi inquiĂ©tĂ© de ce que les procĂ©dures d’enquĂȘte disciplinaire et les motifs de fautes sont laissĂ©s Ă  l’apprĂ©ciation du Gouvernement et non pas des institutions judiciaires.

 

M. MAURICE AHANHANZO GLÈLÈ-AHANHANZO, expert du BĂ©nin, faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la loi tunisienne antiterroriste, s’est dit frappĂ© par le secret qui est imposĂ© dans certains aspects de la procĂ©dure, notamment sur l’identitĂ© des officiers de police.  Cela lui rappelle les pays oĂč les juges n’ont pas de visage ou de nom.  Il a par ailleurs regrettĂ© que les ONG qui rendent visite aux administrations pĂ©nitentiaires ne soient que des ONG internationales.

 

*   ***   *

 

À l’intention des organes d’information ‱ Document non officiel

 

 

 

 


 

18/03/2008

 

Assemblée générale

DH/CT/694

DĂ©partement de l’information ‱ Service des informations et des accrĂ©ditations ‱ New York

 

Pacte international relatif

aux droits civils et politiques

ComitĂ© des droits de l’homme

Quatre-vingt-douziÚme session                              

2513e et 2514e sĂ©ances – matin et aprĂšs-midi

 

COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME: LA TUNISIE PRÉCISE LES CONDITIONS D’EXERCICE DES DIFFÉRENTES LIBERTÉS

 

Plusieurs experts expriment leurs inquiétudes au sujet de cas de tortures ou de mauvais traitements

 

Le ComitĂ© des droits de l’homme a achevĂ© aujourd’hui l’examen du cinquiĂšme rapport pĂ©riodique de la Tunisie.  La dĂ©lĂ©gation de ce pays, conduite par le Ministre de la justice et des droits de l’homme, a tentĂ© de rĂ©pondre aux questions ou aux inquiĂ©tudes des experts concernant la libertĂ© d’opinion ou d’expression, le traitement des prisonniers, le droit de rĂ©union pacifique, l’interdiction de la torture ou l’abolition de la peine de mort.

 

Le Ministre, M. BĂ©chir Tekkari, a ainsi assurĂ© qu’il n’existait pas de prisonniers politiques en Tunisie.  Si certaines personnes dĂ©tenues ont appartenu Ă  une mouvance politique, elles sont incarcĂ©rĂ©es pour des raisons indĂ©pendantes de cette affiliation et pour des dĂ©lits de droit commun, a-t-il expliquĂ©.  Le chef de la dĂ©lĂ©gation tunisienne a Ă©galement affirmĂ© que la libertĂ© d’association en Tunisie Ă©tait respectĂ©e, une association pouvant mĂȘme assumer un service public car, a-t-il prĂ©cisĂ©, ce dernier n’a pas le monopole de l’administration.

 

Le Ministre tunisien de la justice et des droits de l’homme a rĂ©pondu aux nombreuses interrogations manifestĂ©es par les experts concernant des cas de torture ou de mauvais traitements dont ils ont Ă©tĂ© informĂ©s.  M. Tekkari, qui a fait Ă©tat d’une campagne de dĂ©sinformation Ă  ce sujet, a nĂ©anmoins indiquĂ© que son pays ne cherchait pas Ă  nier la possibilitĂ© de tels cas, soulignant qu’il s’agissait lĂ  d’une Ă©tape dans leur rĂ©pression et leur Ă©limination.  En tout cas, a-t-il ajoutĂ©, chaque fois que l’on constate un acte de torture, les juges n’hĂ©sitent pas Ă  le sanctionner.

 

Le Ministre a en outre rappelĂ© que son pays s’était engagĂ© dans un processus abolitionniste de la peine de mort et a dĂ©noncĂ© l’idĂ©e selon laquelle la prise en compte de la durĂ©e de dĂ©tention d’un condamnĂ© Ă©tait une nouvelle sanction infligĂ©e Ă  cette personne.  Lorsqu’une personne est condamnĂ©e Ă  mort, elle ne sera pas exĂ©cutĂ©e, a-t-il rĂ©affirmĂ©, citant l’engagement solennel pris par le Chef de l’État tunisien en 1991.

 

Plusieurs experts ont insistĂ© sur les cas d’atteinte Ă  la libertĂ© d’expression, ce qui, a estimĂ© celui de l’Égypte, constitue un grand Ă©cart entre la lĂ©gislation qui garantit la libertĂ© d’opinion et les aspects pratiques de l’exercice de ce droit dans l’État partie.

 

Pour la dĂ©lĂ©gation tunisienne, le Gouvernement s’emploie depuis 20 ans Ă  encourager la libertĂ© d’expression que la Constitution protĂšge.  Le Code de la presse a Ă©tĂ© amendĂ© plusieurs fois pour amĂ©liorer les conditions d’exercice de ces libertĂ©s, a-t-elle affirmĂ©, prĂ©cisant que le Gouvernement ne cherchait nullement Ă  influencer les choix Ă©ditoriaux et invitait mĂȘme les journalistes Ă  ne pas s’autocensurer.  PrĂšs de 90% des magasines et des journaux tunisiens sont des propriĂ©tĂ©s privĂ©es, a-t-elle assurĂ©.

 

Le Ministre lui-mĂȘme a abordĂ© les cas de journalistes qui se prĂ©tendent victimes de menaces et d’intimidations, dĂ©clarant qu’aucun journaliste n’était actuellement dĂ©tenu, Ă  l’exception d’un journaliste pour une affaire de droit commun aprĂšs avoir insultĂ© des agents de l’ordre.

 

Enfin, la dĂ©lĂ©gation tunisienne a affirmĂ© que la libertĂ© de rĂ©union Ă©tait pleinement garantie en Tunisie et procĂ©dait de l’article 8 de la Constitution.  Le droit de rĂ©union est soumis Ă  certaines exigences, comme la nĂ©cessitĂ© du maintien de l’ordre public, a-t-il Ă©tĂ© toutefois prĂ©cisĂ©.

 

RĂ©sumant les commentaires exprimĂ©s par ses collĂšgues, le PrĂ©sident du ComitĂ© et expert de la Colombie, M. Rafael Rivas Posada, a soulignĂ© l’importance de disposer de davantage d’informations sur la question de la torture.  Les accusations prĂ©cises reçues sur la persistance de ce phĂ©nomĂšne proviennent de diffĂ©rentes sources, a-t-il ajoutĂ©.  De mĂȘme, a-t-il dit, le ComitĂ© a de bonnes raisons de continuer Ă  suivre de prĂšs les questions liĂ©es Ă  la libertĂ© d’expression.  Il a, enfin, souhaitĂ© que soient fournies Ă  l’avenir des informations complĂ©mentaires sur les critĂšres retenus pour interdire des rĂ©unions publiques ou restreindre la libertĂ© d’association.

 

Le ComitĂ© des droits de l’homme se rĂ©unira demain, mercredi 19 mars Ă  11 heures, pour examiner le rapport initial du Botswana.

 

EXAMEN DES RAPPORTS SOUMIS PAR LES ÉTATS PARTIES CONFORMÉMENT À L’ARTICLE 40 DU PACTE ET DE LA SITUATION DANS DES PAYS

 

Suite de l’examen du cinquiĂšme rapport pĂ©riodique de la Tunisie (CCPR/TUN/5)

 

Question des experts

 

Abordant la question de la libertĂ© d’expression, M. JOSÉ LUIS SANCHEZ-CERRO, expert du PĂ©rou, a notĂ© qu’il n’existe qu’une agence de presse en Tunisie, entreprise publique qui a le monopole de l’actualitĂ© nationale et sert de filtre pour les autres moyens d’information.  Cela ne reflĂšte peut-ĂȘtre pas ce que l’article 19 du Pacte dispose sur la libertĂ© d’expression, a-t-il fait observer.  Il a donc voulu savoir s’il existait d’autres organes de presse qui peuvent mieux assurer le respect de ce principe.  Le rapport indique qu’il n’y ait pas de censure en Tunisie, a-t-il relevĂ©, tout en faisant remarquer qu’une certaine pression est exercĂ©e pour obliger les journalistes Ă  Ă©crire dans la ligne du Gouvernement.  La dĂ©finition d’un acte terroriste, telle qu’établie dans la lĂ©gislation nationale, lui semble trop gĂ©nĂ©rale.  Il s’est aussi Ă©tonnĂ© qu’on garantisse l’anonymat des juges et a averti contre les risques de cette pratique de « juges sans visage », autrefois en vigueur dans son pays.

 

M. NIGEL RODLEY, expert du Royaume-Uni, a soulevĂ© quant Ă  lui la question de la peine de mort, relevant que la Commission de grĂące examine le temps passĂ© en dĂ©tention depuis la condamnation Ă  la peine capitale pour dĂ©cider de la commutation en peine d’emprisonnement.  Il s’est Ă©tonnĂ© qu’on prenne en compte cette durĂ©e, se demandant si l’intention Ă©tait de laisser la personne dans la terreur avant de commuer sa peine.  Quelle est la durĂ©e moyenne de dĂ©tention avant la dĂ©cision de commuer la peine? a-t-il demandĂ©.  De l’avis de l’expert, il serait bon que la peine de mort ne soit pas prononcĂ©e dans de tels cas.

 

En ce qui concerne la torture, l’expert britannique a notĂ© que cela fait neuf ans qu’a Ă©tĂ© formulĂ©e la premiĂšre demande du Rapporteur spĂ©cial sur la torture -fonctions qu’il assumait lui-mĂȘme Ă  l’époque- de se rendre dans le pays.  Il semble que l’État serait prĂȘt maintenant Ă  accueillir une visite du Rapporteur spĂ©cial du Conseil des droits de l’homme.  Le Rapporteur spĂ©cial pourra-t-il recevoir une invitation? a-t-il demandĂ©.  Il a aussi notĂ© que des preuves solides Ă©taient exigĂ©es pour que les juges se penchent sur des allĂ©gations de torture et de traitements inhumains et dĂ©gradants.  Mais selon lui, le juge ne doit refuser l’examen d’aucune plainte au motif que les preuves n’apparaissent pas suffisamment solides.  Sur la question des agents de l’État ayant commis des actes de mauvais traitement dans l’exercice de leurs fonctions, il a demandĂ© s’il y avait eu des cas de poursuites en vertu de la loi 1999 sur la torture et quels types de condamnation avaient Ă©tĂ© prononcĂ©s.

 

Mme RUTH WEDGWOOD, experte des États-Unis, a abordĂ© quant Ă  elle la question de l’accĂšs aux prisons.  S’il est normal que les visites du ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR) soient couvertes par la confidentialitĂ©, il devrait y avoir un accĂšs possible pour un organe de contrĂŽle, a-t-elle estimĂ©.

 

Réponses aux questions orales posées par les experts

 

La dĂ©lĂ©gation, dirigĂ©e par M. BÉCHIR TEKKARI, Ministre de la justice et des droits de l’homme, rĂ©pondant aux questions orales des experts, a dit espĂ©rer une Ă©volution de la jurisprudence vers une application directe des normes internationales, laquelle constituerait une garantie de l’exercice des libertĂ©s et du droit en gĂ©nĂ©ral. 

 

Le Ministre a, de son cĂŽtĂ©, apportĂ© des prĂ©cisions sur l’intention de la Tunisie d’adhĂ©rer au Protocole facultatif du Pacte.  Une phase « études » est nĂ©cessaire, a-t-il soulignĂ©, prĂ©cisant que cette pĂ©riode n’impliquait pas une volontĂ© de reporter cette adhĂ©sion ou ne signifiait pas une attitude craintive de la part de la Tunisie.  Cette intention ne manquera pas, le moment venu, de se transformer en engagement effectif, a-t-il affirmĂ©.   

 

M. Tekkari est Ă©galement revenu sur la position abolitionniste de son pays face Ă  la peine capitale.  La Tunisie est un État abolitionniste de fait, a-t-il redit, prĂ©cisant que la peine de mort n’était pas exĂ©cutĂ©e.  Ce n’est pas une attitude statique, mais une Ă©tape, a dĂ©clarĂ© le Ministre.  Celle-ci s’inscrit, a-t-il estimĂ©, dans une dynamique d’ensemble.  Toute personne condamnĂ©e Ă  mort est prĂ©sentĂ©e Ă  la grĂące prĂ©sidentielle, a-t-il expliquĂ©.  Il a soulignĂ© que des initiatives Ă©taient menĂ©es en Tunisie en faveur de l’abolition, certaines, parfois, avec le soutien de l’État.  Mais, malgrĂ© cela, l’opinion publique n’est encore pas prĂ©parĂ©e Ă  l’abolition de la peine de mort, a-t-il assurĂ©. 

 

S’agissant des cas de torture Ă©voquĂ©s, un membre de la dĂ©lĂ©gation a notamment estimĂ© que la Cour europĂ©enne des droits de l’homme Ă©tait influencĂ©e par une campagne de dĂ©sinformation menĂ©e en Tunisie.  Les cas soulevĂ©s par l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) sont l’objet de suivis par les autoritĂ©s judiciaires tunisiennes, a-t-il Ă©galement affirmĂ©, prĂ©cisant que la Tunisie n’était pas insensible Ă  ces accusations.

 

Reprenant la question sur l’incrimination de la tentative d’acte de terrorisme, le Ministre de la justice et des droits de l’homme a expliquĂ© que cette tentative n’est punissable que lorsqu’il y a un commencement d’exĂ©cution et seulement si la concertation se fait dans le cadre d’une organisation terroriste.  Il est en effet admis en droit que, pour la criminalitĂ© organisĂ©e, la perception de la tentative soit diffĂ©rente de ce qu’elle est pour des crimes ordinaires.  Concernant la question du secret professionnel des avocats, qui risque d’ĂȘtre violĂ© si on applique la loi qui oblige quiconque Ă  diffuser des informations sur une activitĂ© terroriste, le Ministre a assurĂ© que l’avocat est protĂ©gĂ© dans son secret professionnel.  Mais si un avocat ou un mĂ©decin a connaissance d’informations sur le terrorisme en dehors de ses activitĂ©s professionnelles, il doit bien entendu communiquer ces informations.

 

L’anonymat des magistrats et des officiers de police a Ă©tĂ© soulevĂ©, a poursuivi le Ministre, mais il faut savoir que cette possibilitĂ© se situe dans le cadre de la lutte contre la criminalitĂ© transnationale, comme la Convention pertinente des Nations Unies le prĂ©voit pour les tĂ©moins.  Dans la loi tunisienne, un tel recours n’est possible qu’en cas de « pĂ©ril en la demeure », a prĂ©cisĂ© M. Tekkari, qui a aussi rappelĂ© qu’il y avait dĂ©jĂ  eu des cas d’assassinat de magistrats ou de tĂ©moins, notamment en Italie.  En outre, l’avocat et le prĂ©venu peuvent demander que l’anonymat soit levĂ©.  Cette loi n’a cependant pas Ă©tĂ© invoquĂ©e dans les audiences en Tunisie, a-t-il aussi dĂ©clarĂ©.  Mais n’oublions pas que la Tunisie reste un pays visĂ© par le terrorisme.

 

La Tunisie a beaucoup fait pour les droits de la femme, a poursuivi M. Tekkari.  Elle a aboli la polygamie et la rĂ©pudiation et a consacrĂ© une Ă©galitĂ©, mĂȘme si elle est encore Ă  parfaire.  Mais cela ne plait pas Ă  certains milieux, a-t-il assurĂ©, et beaucoup veulent dĂ©truire ces acquis.  En ce qui concerne les critĂšres de nomination des personnalitĂ©s indĂ©pendantes au sein du ComitĂ© supĂ©rieur des droits de l’homme, il a indiquĂ© qu’elles sont choisies en raison de leur expĂ©rience dans le domaine des droits de l’homme et de leur intĂ©gritĂ©.  Titulaires d’un mandat de trois ans, ces personnes doivent reprĂ©senter la diversitĂ© de points de vue.  Les reprĂ©sentants du MinistĂšre ne participent pas Ă  cette sĂ©lection, a-t-il prĂ©cisĂ©.  Les recommandations de ce ComitĂ© sont prises en considĂ©ration et souvent appliquĂ©es Ă  la lettre.  Les recommandations formulĂ©es par l’Ombudsman administratif sont aussi largement suivies.  Le Ministre a ainsi citĂ© une recommandation de prĂ©voir l’appel et la cassation pour les jugements rendus par le tribunal de l’immobilier.

 

Les visites des prisons ne sont pas uniquement assurĂ©es par le CICR, a ensuite indiquĂ© le Ministre.  Le ComitĂ© supĂ©rieur des droits de l’homme est lui aussi amenĂ© Ă  effectuer ce genre de visites.  La confidentialitĂ© Ă  laquelle est soumise le CICR n’empĂȘche pas des rĂ©sultats tangibles et donc une vĂ©ritable amĂ©lioration des conditions de dĂ©tention.  C’est ce qui nous a encouragĂ©s Ă  demander aussi Ă  Human Rights Watch d’intervenir, a expliquĂ© M. Tekkari.

 

Questions des experts

 

Mme CHRISTINE CHANET, experte de la France, s’est interrogĂ©e sur le critĂšre de la durĂ©e avancĂ© par la dĂ©lĂ©gation tunisienne pour remplacer la peine capitale qui n’est pas appliquĂ©e.  Elle a notamment qualifiĂ© ce systĂšme organisĂ© de la durĂ©e de dĂ©gradant, cruel et inhumain.  De mĂȘme, elle a estimĂ© que les rĂ©ponses apportĂ©es aux questions relatives Ă  la torture ne sont pas satisfaisantes.  La Tunisie nie le phĂ©nomĂšne de la torture, a-t-elle dit.  Lorsque l’on nie le phĂ©nomĂšne, on n’apporte pas les Ă©lĂ©ments de prĂ©vention qui permettraient de s’en Ă©loigner, a-t-elle dĂ©clarĂ©. 

 

L’expert du Royaume-Uni s’est interrogĂ© sur les rĂ©ponses apportĂ©es par la dĂ©lĂ©gation concernant les dĂ©tentions arbitraires et les mauvais traitements, en particulier l’argument invoquant une campagne de diffamation.  Apparemment, les limites ne sont pas respectĂ©es, a-t-il dit, ajoutant que les assertions de mauvais traitement avaient peut-ĂȘtre un certain fondement.

 

M. PRAFULLACHANDRA NATWARLAL BHAGWATI, expert de l’Inde, a demandĂ© si la Police tunisienne bĂ©nĂ©ficiait d’une formation particuliĂšre en matiĂšre de respect des droits de l’homme.

 

Réponses aux questions orales posées par les experts

 

Le Ministre de la justice et des droits de l’homme a affirmĂ©, s’agissant des cas de mauvais traitements, qu’en matiĂšre pĂ©nale, la preuve devait ĂȘtre apportĂ©e par le juge et non par le plaignant.  Chaque fois qu’il existe des Ă©lĂ©ments sĂ©rieux pour une requĂȘte, c’est au juge d’apporter la preuve, a-t-il affirmĂ©.  M. Tekkari a prĂ©cisĂ© que des individus occupant des postes Ă  responsabilitĂ© n’étaient pas Ă  l’abri d’une condamnation lorsque les preuves de leur implication Ă©taient Ă©tablies.

 

Le Ministre a rappelĂ© que son pays Ă©tait engagĂ© dans un processus abolitionniste de la peine de mort et a dĂ©noncĂ© l’idĂ©e selon laquelle la prise en compte de la durĂ©e de dĂ©tention d’un condamnĂ© Ă©tait une nouvelle sanction infligĂ©e Ă  cette personne.  Lorsqu’une personne est condamnĂ©e Ă  mort, elle ne sera pas exĂ©cutĂ©e, a-t-il rĂ©affirmĂ©, citant l’engagement solennel pris par le chef de l’État tunisien en 1991.  La Commission de grĂące a retenu derniĂšrement un critĂšre de durĂ©e depuis le prononcĂ© de la peine jusqu’à une nouvelle grĂące, a-t-il expliquĂ©.  Ce temps donne droit Ă  bĂ©nĂ©ficier de la commutation en peine de prison, a-t-il soulignĂ©, qualifiant ce critĂšre d’assouplissement, de nouvelle dynamique visant Ă  favoriser davantage la commutation de la peine capitale.    

 

Reprenant les questions sur la torture et les mauvais traitements, M.  Tekkari a rappelĂ© qu’il y a non seulement de fausses allĂ©gations mais aussi une certaine organisation pour faire de fausses allĂ©gations, afin de les prĂ©senter devant des organes des Nations Unies par exemple.  Toutefois, chaque fois que l’on constate un acte de torture, les juges n’hĂ©sitent pas Ă  les sanctionner, a-t-il assurĂ© avec force.  On ne nie pas la possibilitĂ© de cas de torture et reconnaĂźtre cela est dĂ©jĂ  une Ă©tape dans la rĂ©pression de tels actes et dans l’élimination de ces pratiques, de l’avis du Ministre. 

 

Pour prĂ©ciser sa rĂ©ponse Ă  la question de l’expert du Royaume-Uni, M. Tekkari a assurĂ© que le Rapporteur spĂ©cial du Conseil des droits de l’homme sur la torture va recevoir une invitation Ă  se rendre sur place.  En ce qui concerne les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires, le Ministre a indiquĂ© que le CICR a visitĂ© tous les lieux de dĂ©tention, ayant contactĂ© au moins 5 000 prisonniers Ă  plusieurs reprises.  Nous assurons une formation pour tous les agents chargĂ©s de l’exĂ©cution des lois et leur distribuons des guides sur les droits des prisonniers.

 

Réponses aux questions écrites sur les articles 15 à 27 du Pacte

 

LibertĂ© d’opinion et d’expression (article 19)

 

Depuis 20 ans, la Tunisie s’emploie Ă  encourager la libertĂ© d’expression, a indiquĂ© un membre de la dĂ©lĂ©gation.  Notre Constitution protĂšge la libertĂ© d’opinion et d’expression.  Le Code de la presse a Ă©tĂ© amendĂ© plusieurs fois pour amĂ©liorer les conditions d’exercice de ces libertĂ©s, a-t-il prĂ©cisĂ©.  On a ainsi aboli les dĂ©lits de diffamation publique, car c’était un terme trop vague.  On a aussi ramenĂ© de 6 Ă  3 mois le dĂ©lai maximum de suspension d’une publication par un tribunal.  Dans leurs associations de mĂ©dias, les journalistes Ă©lisent librement leurs membres.  Le dĂ©lĂ©guĂ© a assurĂ© que le Gouvernement ne cherche nullement Ă  influencer les choix Ă©ditoriaux et au contraire encourage l’indĂ©pendance des mĂ©dias, en les invitant Ă  ne pas s’autocensurer.  PrĂšs de 90% des magasines et des journaux tunisiens sont des propriĂ©tĂ©s privĂ©es.  Les partis d’opposition publient rĂ©guliĂšrement leurs journaux et magasines, sans censure.  En 2003, on a vu apparaĂźtre les stations de radios privĂ©s et l’État n’a plus le monopole de la radio et de la tĂ©lĂ©vision, a aussi informĂ© le reprĂ©sentant tunisien.  En outre, les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision peuvent Ă©mettre en sous-traitance par le secteur privĂ©.

 

Une dĂ©cision rĂ©cente a aboli le contrĂŽle administratif sur les livres, a poursuivi le dĂ©lĂ©guĂ©.  Les maisons d’édition reçoivent un soutien de l’État mais celui-ci n’a pas de contrĂŽle sur le contenu des publications.  En outre, l’accĂšs aux satellites est illimitĂ©.  Le reprĂ©sentant a aussi fait valoir que la Tunisie est le pays d’Afrique le mieux connectĂ© Ă  Internet.  Des mesures d’incitation sont destinĂ©es Ă  encourager le dĂ©veloppement de sites Internet et on constate qu’il existe des milliers de sites tunisiens, y compris des journaux en ligne.

 

Abordant la question de la compatibilitĂ© avec l’article 19 du Pacte de la loi organique tunisienne, qui interdit Ă  tout Tunisien de s’exprimer sur un mĂ©dia audiovisuel Ă©tranger en faveur ou contre un candidat aux Ă©lections prĂ©sidentielles durant la campagne Ă©lectorale, le Ministre a prĂ©cisĂ© que cette interdiction est limitĂ©e Ă  la pĂ©riode Ă©lectorale et que la sanction encourue n’est que pĂ©cuniaire et non privative de libertĂ©.  Il a indiquĂ© que l’affichage et le passage tĂ©lĂ©visĂ© des candidats en pĂ©riode Ă©lectorale sont organisĂ©s par la loi et financĂ©s par l’État de façon transparente et Ă©gale.  L’ordre des passages Ă  la tĂ©lĂ©vision se dĂ©cide par tirage au sort.  Si des candidats ou leurs partisans sont autorisĂ©s Ă  s’exprimer en dehors de ce cadre, ils pourront recevoir une subvention en nature, ce qui met en cause la transparence de l’opĂ©ration Ă©lectorale quant Ă  son financement, a fait valoir le reprĂ©sentant.

 

Droit de réunion pacifique (art. 21)

 

La libertĂ© de rĂ©union est pleinement garantie en Tunisie et procĂšde de l’article 8 de la Constitution, a soulignĂ© la dĂ©lĂ©gation.  Une loi de 1969 stipule dĂšs son article 1er le droit de rĂ©union, lequel est soumis Ă  certaines exigences, comme la nĂ©cessitĂ© du maintien de l’ordre public.  Des dizaines de rĂ©unions publiques se tiennent chaque jour, sur l’ensemble du territoire national, en toute quiĂ©tude, conformĂ©ment Ă  la loi, a soulignĂ© un dĂ©lĂ©guĂ©.  S’il existe une possibilitĂ© d’interdire par un arrĂȘtĂ© une rĂ©union susceptible de troubler l’ordre public, celui-ci peut faire l’objet d’un recours devant un tribunal administratif.  Aucune entrave n’est opposĂ©e Ă  l’exercice du droit de rĂ©union que la Tunisie tient Ă  prĂ©server, a-t-il assurĂ©. 

 

LibertĂ© d’association (art. 22)

 

Le Ministre tunisien de la justice et des droits de l’homme a ajoutĂ© Ă  la rĂ©ponse Ă©crite apportĂ©e par sa dĂ©lĂ©gation, que toute crĂ©ation d’association Ă©tait, depuis une loi de 1988, soumise Ă  la simple formalitĂ© de dĂ©claration.

 

Droit des personnes appartenant à une minorité (article 27)

 

La dĂ©lĂ©gation a ensuite abordĂ© la question des BerbĂšres qui revendiquent la protection et la promotion de leur culture et de leur langue.  Il a parlĂ© de « projet sociĂ©tal » qui puise dans l’hĂ©ritage trois fois millĂ©naire de la Tunisie, et se fonde sur le mĂ©tissage, le brassage, la citoyennetĂ© et l’ancrage dans l’universel.  L’enseignement de l’histoire dispensĂ© dans les Ă©coles et universitĂ©s cherche Ă  prĂ©senter la sociĂ©tĂ© dans une dimension qui permet d’apprĂ©hender toute sa diversitĂ©.  Les Tunisiens sont Ă  la fois des « BerbĂšres arabisĂ©s et des Arabes berbĂ©risĂ©s », aprĂšs les nombreux mĂ©langes.  L’article 6 de la Constitution consacre l’égalitĂ© de tous les citoyens sans discrimination en raison de l’identitĂ© ethnique ni de la langue.  Le dĂ©lĂ©guĂ© a fait valoir que le taux de scolarisation a atteint 99% et que le taux de pauvretĂ© a Ă©tĂ© rĂ©duit Ă  3,8%.  Dans l’enseignement supĂ©rieur, 57% des Ă©tudiants sont des filles, a-t-il ajoutĂ©, et on constate que 81% de la population tunisienne constitue la classe moyenne.  Enfin, la sociĂ©tĂ© a un projet d’ouverture sur l’universel.  C’est le contexte qui est marquĂ© aujourd’hui par la mondialisation oĂč la frontiĂšre entre le local, le national et l’international se trouble.  La mondialisation rime souvent avec la standardisation des esprits, ce qui dĂ©bouche parfois sur une quĂȘte d’identitĂ© aveugle.  La Tunisie entend combattre le paradigme du choc des civilisations.

 

Un autre membre de la dĂ©lĂ©gation a apportĂ© des prĂ©cisions sur le problĂšme berbĂšre.  Il a d’abord prĂ©sentĂ© un pays homogĂšne oĂč la grande majoritĂ© de la population est arabophone et musulmane de rite malĂ©chite.  C’est le fruit de l’histoire et d’un brassage de populations ethniques trĂšs diverses et c’est notre richesse, s’est-il prĂ©valu.  Dans l’üle de Djerba, il y a une population qui est Ă  la fois berbĂ©rophone et arabophone.  Elle pratique en outre un culte particulier, a-t-il expliquĂ©, sans rencontrer de problĂšme.

 

Une reprĂ©sentante de la Tunisie a apportĂ© des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse complĂ©mentaires sur la libertĂ© de religion.  Le chapitre V de la Constitution et l’Accord conclu entre l’État et le Saint-SiĂšge rĂšglent les activitĂ©s des Ă©glises qui sont au nombre de 14 en Tunisie.  La Constitution reconnaĂźt Ă©galement la libertĂ© pour tous les juifs de pratiquer leur religion.  La majoritĂ© de la population tunisienne est musulmane, mais cela ne veut pas dire que la majoritĂ© domine les minoritĂ©s.  Selon la loi islamique, nous devons respecter toutes les religions, a-t-elle prĂ©cisĂ©.  En ce qui concerne les lieux de culte, elle a indiquĂ© que des subventions sont accordĂ©es Ă  diverses Ă©glises.  La reprĂ©sentante a insistĂ© sur le fait qu’il n’y a aucune distinction entre les citoyens tunisiens car les minoritĂ©s ont les mĂȘmes droits et devoirs que les autres.  La carte d’identitĂ©, a-t-elle ajoutĂ©, ne mentionne pas la religion de son titulaire.  Elle a aussi Ă©voquĂ© la prĂ©sence de sectes, qui sont Ă©galement respectĂ©es.  Celle qui Ă©pouse un musulman, a-t-elle poursuivi, peut exercer librement sa religion.  Elle a aussi abordĂ© la question du fondamentalisme et les efforts faits pour ne pas laisser s’installer cette idĂ©ologie.

 

Un sĂ©nateur tunisien, qui a prĂ©cisĂ© qu’il faisait partie de la communautĂ© juive tunisienne, a indiquĂ© qu’il participait Ă  la vie publique de son pays depuis 40 ans.  Il a affirmĂ© avoir toujours Ă©tĂ© capable d’exercer ses droits, de façon active.  L’adhĂ©sion de la Tunisie aux instruments juridiques internationaux pertinents a seulement permis de consacrer des droits qui existaient dĂ©jĂ , a-t-il estimĂ©.  Il a assurĂ© que les membres de la communautĂ© juive peuvent librement pratiquer leur religion et notamment organiser des pĂšlerinages.  Dans l’üle de Djerba, il y a la plus grande synagogue d’Afrique, a prĂ©cisĂ© le sĂ©nateur.  Les juifs, les chrĂ©tiens et les musulmans pratiquent leur religion respective en toute libertĂ©, a-t-il insistĂ©, et leur mode de vie reflĂšte bien leurs caractĂ©ristiques.

 

Diffusion d’informations concernant le Pacte

 

Un membre de la dĂ©lĂ©gation tunisienne a ensuite donnĂ© des prĂ©cisions sur la formation dispensĂ©e aux agents de l’État quant aux dispositions du Pacte.  Il a expliquĂ© que la discipline des droits de l’homme est enseignĂ©e Ă  tous les niveaux de l’éducation, en mettant l’accent sur les dispositions du Pacte et les mĂ©canismes nationaux et internationaux.  RĂ©pandre la culture des droits de l’homme passe par l’intensification des moyens Ă  cette fin, a-t-il ajoutĂ©.

 

Concernant la diffusion d’informations sur le Pacte et les prĂ©cĂ©dentes observations finales du ComitĂ©, il a indiquĂ© qu’un nouvel organe, qui dĂ©pend du coordonnateur des droits de l’homme est spĂ©cialement chargĂ©e de ce suivi.  Un grand nombre d’organisations non gouvernementales et la sociĂ©tĂ© civile participent aux travaux de cet organe.  En outre, la Tunisie se prĂ©pare actuellement Ă  l’examen de son rapport devant le Conseil des droits de l’homme.

 

Questions des experts

 

M. AHMED TAWFIK KHALIL, expert de l’Égypte, s’est notamment dit frappĂ© par le nombre relativement Ă©levĂ© de cas d’atteinte Ă  la libertĂ© d’expression, ce qui, a-t-il soulignĂ©, constitue un grand Ă©cart entre la lĂ©gislation qui garantit la libertĂ© d’opinion et les aspects pratiques de l’exercice de ce droit dans l’État partie.  En outre, il a fait Ă©tat d’accusations portĂ©es par des organisations non gouvernementales selon lesquelles le Gouvernement tunisien utiliserait la menace que feraient porter certains sites Internet sur les droits de l’homme pour les supprimer.  Il s’est dĂ©clarĂ© prĂ©occupĂ© par le nombre d’informations relativement important selon lesquelles des dĂ©fenseurs des droits de l’homme et d’autres personnes auraient Ă©tĂ© menacĂ©s pour leur participation Ă  des groupes non reconnus par les autoritĂ©s ou pour l’exercice de leur droit d’expression.

 

M. RAJSOOMER LALLAH, expert de Maurice, est en particulier revenu Ă  la question Ă©crite portant sur la libertĂ© d’association pour regretter le manque d’informations apportĂ©es par la dĂ©lĂ©gation.  De l’avis de l’expert, le problĂšme des dĂ©fenseurs des droits de l’homme est l’un des sujets de prĂ©occupation les plus importants.  De mĂȘme, la Tunisie est confrontĂ©e selon lui au problĂšme du terrorisme.  Les lois et les gouvernements ne sont pas forcĂ©ment les mieux Ă  mĂȘme de traiter de cette situation et ont besoin de la collaboration de la sociĂ©tĂ© pensante reprĂ©sentĂ©e dans les associations, a-t-il estimĂ©.

 

L’experte des États-Unis a estimĂ© que le Code de la presse tunisien donnait une dĂ©finition trop large de la diffamation.  D’autres articles, a-t-elle dit, obligent la presse Ă  ĂȘtre prudente pour critiquer le Gouvernement.  De mĂȘme, s’agissant des Ă©lections, elle s’est Ă©tonnĂ©e du fait qu’un Ă©lecteur tunisien Ă©tait interdit d’exprimer une opinion Ă  une station de radio ou Ă  une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Ă©trangĂšre.

 

Mme IULIA ANTOANELLA MOTOC, experte de la Roumanie, a rejoint l’opinion de ses collĂšgues concernant le rĂŽle de la sociĂ©tĂ© civile en Tunisie.  Elle a par ailleurs demandĂ© Ă  la dĂ©lĂ©gation de prĂ©ciser les moyens Ă  la disposition du pays pour traiter de la situation des personnes handicapĂ©es.

 

Réponses aux questions orales des experts

 

Le Ministre de la justice et des droits de l’homme a rectifiĂ© les reproches des experts selon lesquels des procĂšs n’avaient pas Ă©tĂ© Ă©quitables.  Il a prĂ©cisĂ© qu’il s’agissait de cas oĂč un grand nombre d’avocats demandaient de changer de salle d’audience afin de permettre l’accĂšs Ă  un plus grand nombre de personnes ou pour accommoder la participation de tous les avocats concernĂ©s.  Dans le dernier cas, le juge avait demandĂ© aux avocats de se prĂ©senter par petits groupes, car ils Ă©taient une centaine, et ceux-ci, n’acceptant pas cette demande, avaient invoquĂ© le non-respect du droit Ă  un procĂšs Ă©quitable.  Dans l’autre procĂšs, le tribunal avait entendu les plaidoiries pendant 22 heures continues, donnant le temps qu’il fallait Ă  chaque avocat.

 

Concernant la torture, le Ministre a indiquĂ© prĂ©cĂ©demment que la victime pouvait saisir le juge si le parquet avait rejetĂ© la plainte, ce qui oblige le juge Ă  se saisir de l’affaire.  S’agissant de la libertĂ© d’expression, des subventions directes sont accordĂ©es Ă  certains journaux naissants, a-t-il ensuite expliquĂ©.  Il a aussi fait valoir que si certains se plaignent d’atteintes Ă  la libertĂ© d’expression, aucun journal n’a pourtant Ă©tĂ© suspendu.  Les sites Internet dont nous demandons la fermeture sont les sites pornographiques ou ceux qui incitent Ă  la violence, a-t-il prĂ©cisĂ©.  Il y a trois ans, 10 Tunisiens ont Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ©s devant la justice pour avoir Ă©tĂ© impliquĂ©s dans des actes terroristes, car ils avaient appris sur Internet comment fabriquer des explosifs, avaient fait des essais devant un lycĂ©e et repĂ©rĂ© les lieux de l’attentat prĂ©vu.  Deux d’entre eux, aprĂšs leur relaxe ou leur libĂ©ration, ont Ă©tĂ© impliquĂ©s peu aprĂšs dans des actions terroristes en Somalie et en France.  Abordant les cas des personnes qui se prĂ©tendent victimes de menaces et d’intimidations, il a indiquĂ© qu’aucun journaliste n’est actuellement dĂ©tenu, sauf un qui l’est pour une affaire de droit commun aprĂšs avoir insultĂ© des agents de l’ordre.

 

Pour ce qui est des rĂ©unions qui auraient Ă©tĂ© empĂȘchĂ©es, le Ministre a prĂ©cisĂ© que si un juge avait ordonnĂ© l’annulation du congrĂšs de la Ligue des droits de l’homme tunisienne, c’est parce que ses prĂ©paratifs violaient un jugement prĂ©cĂ©dent.  Cette annulation a donc Ă©tĂ© ordonnĂ©e pour faire exĂ©cuter une dĂ©cision de justice qui n’était pas respectĂ©e.  Avant de tenir une rĂ©union publique, il faut la dĂ©clarer Ă  l’administration, a-t-il ajoutĂ©.  En deuxiĂšme lieu, l’administration peut l’interdire si elle considĂšre qu’elle est illĂ©gale.

 

Pour ce qui est des prisonniers politiques, il n’y a pas en Tunisie de personnes dĂ©tenues parce qu’elles ont exprimĂ© une opinion politique.  Il y a certes parmi les personnes dĂ©tenues certaines qui ont appartenu Ă  une mouvance politique, mais elles sont incarcĂ©rĂ©es pour des raisons indĂ©pendantes de cette affiliation et pour des dĂ©lits de droit commun.  Le Ministre a aussi affirmĂ© que la libertĂ© d’association en Tunisie est respectĂ©e, une association pouvant mĂȘme assumer un service public, car celui-ci n’est pas le monopole de l’administration.

 

RĂ©pondant aux questions sur la diffamation, M. Tekkari a prĂ©cisĂ© qu’il faudrait se rappeler la dĂ©finition de ce dĂ©lit, qui comprend une atteinte Ă  l’honneur et Ă  la rĂ©putation et non une simple allĂ©gation.  Le Code Ă©lectoral prĂ©voit que l’incitation Ă  voter pour tel ou tel candidat, donc l’acte de faire campagne pour un candidat, ne peut se faire de façon parallĂšle au systĂšme Ă©tabli.  Ce systĂšme s’applique d’ailleurs aussi bien aux Ă©lections prĂ©sidentielles que lĂ©gislatives.  À la question relative aux sites Internet, un autre membre de la dĂ©lĂ©gation a assurĂ© que les activistes et chefs de l’opposition disposent d’une libertĂ© trĂšs large pour s’exprimer.  Cependant, certains d’entre eux font un usage abusif de l’Internet, a-t-il constatĂ©.

 

Enfin, M. Tekkari a partagĂ© l’avis de l’experte roumaine quant Ă  l’importance de la sociĂ©tĂ© civile.  Il a aussi tenu Ă  rappeler que la Tunisie a adhĂ©rĂ© Ă  la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapĂ©es et Ă  son Protocole facultatif.  La Tunisie pratique une sorte de discrimination positive pour ces personnes, en organisant notamment des cours adaptĂ©s, en crĂ©ant des Ă©coles spĂ©cialisĂ©es ou en leur rĂ©servant certains emplois.

 

M. RAFAEL RIVAS POSADA, expert de la Colombie, qui prĂ©side le ComitĂ©, a soulignĂ© les dangers que l’application de nombre de dispositions pourrait crĂ©er en matiĂšre de droits de l’homme si l’anonymat des personnes jugeant les terroristes Ă©tait maintenu.  Cela limite indĂ»ment beaucoup de garanties de procĂ©dure figurant dans le Pacte, a-t-il dit.  Il s’est en outre fĂ©licitĂ© du fait que la Tunisie se soit engagĂ©e dans la voie de l’abolition de la peine de mort.

 

Le PrĂ©sident du ComitĂ© a jugĂ© important que le ComitĂ© dispose de davantage d’informations sur la question de la torture.  Les accusations prĂ©cises reçues sur la persistance de ce phĂ©nomĂšne, a-t-il ajoutĂ©, proviennent de diffĂ©rentes sources, a-t-il ajoutĂ©.  De mĂȘme, a-t-il dit, le ComitĂ© a de bonnes raisons de continuer Ă  suivre de prĂšs les questions liĂ©es Ă  la libertĂ© d’expression.  L’expert de la Colombie a, enfin, souhaitĂ© que soient fournies Ă  l’avenir des informations complĂ©mentaires sur les critĂšres retenus pour interdire des rĂ©unions publiques ou porter atteinte Ă  la libertĂ© d’association.

 

Le Ministre tunisien de la justice et des droits de l’homme a rappelĂ© les diffĂ©rentes mesures arrĂȘtĂ©es par le Gouvernement en matiĂšre de protection et de promotion des droits de l’homme, comme la dĂ©cision de la Tunisie d’accueillir des Rapporteurs spĂ©ciaux aussi bien du Conseil des droits de l’homme que de la Commission africaine des droits de l’homme, ou la dĂ©cision de prĂ©senter, au cours de l’annĂ©e 2008, huit rapports relatifs aux droits de l’homme Ă  diffĂ©rents organes des Nations Unies.

 

Composition de la délégation

 

Outre M. BĂ©chir Tekkari, Ministre de la justice et des droits de l’homme de la Tunisie, la dĂ©lĂ©gation Ă©tait composĂ©e de MM.

Habib Mansour, ReprĂ©sentant permanent de la Tunisie auprĂšs de l’ONU;

Samir Labidi, ReprĂ©sentant permanent de la Tunisie auprĂšs de l’Office des Nations Unies Ă  GenĂšve et des organisations internationales en Suisse;

Ridha Khemakhem, Coordinateur gĂ©nĂ©ral des droits de l’homme, MinistĂšre de la justice et des droits de l’homme;

Taher Fellous, Directeur gĂ©nĂ©ral de la coopĂ©ration internationale, MinistĂšre de l’intĂ©rieur et du dĂ©veloppement local;

Oussama Romdhani, Directeur gĂ©nĂ©ral de l’Agence tunisienne de la communication extĂ©rieure (ATCE);

Mohamed Chagraoui, chargĂ© de l’unitĂ© des droits de l’homme, MinistĂšre des affaires Ă©trangĂšres; Mme NĂ©biha Gueddana, Directrice gĂ©nĂ©rale de l’Office national de la famille et de la population (ONFP);

M. NĂ©jib Ayed, Directeur gĂ©nĂ©ral du Centre national d’innovation pĂ©dagogique et de recherche en Ă©ducation (CNIPRE), MinistĂšre de l’éducation et de la formation;

M. Joseph Roger Bismuth, Sénateur;

Mme Mongia Souayhi, SĂ©nateur, professeur d’études islamiques, UniversitĂ© Zeitouna, Tunis; M. Abdallah al-Ahmadi, avocat, professeur universitaire, FacultĂ© de droit de Tunis

et Mme Monia Ammar, ChargĂ©e de mission, MinistĂšre de la justice et des droits de l’homme.

 

*   ***   *


À l’intention des organes d’information ‱ Document non officiel

 

 

(Source : site officiel de l’ONU, le 17 mars 2008)

Lien : http://www.un.org/News/fr-press/docs/2008/DHCT694.doc.htm

 

 

 


 

Précisions du Syndicat Tunisien des Médecins Libéraux « STML »

 

Dans le cadre du droit de réponse, le Syndicat Tunisien des Médecins Libéraux (STML) tient à faire certaines précisions en réponse aux allégations du secrétaire général du STMSL

 

1- Le Dr Ali Jbira a Ă©tiquetĂ© le STML comme ” communĂ©ment appelĂ© syndicat de gĂ©nĂ©ralistes “.

 

Le STML tient Ă  prĂ©ciser qu’il reste le syndicat de TOUS LES MEDECINS LIBERAUX AUSSI BIEN SPECIALISTES (1100 mĂ©decins spĂ©cialistes adhĂ©rents au STML sur un ensemble de 2400 mĂ©decins spĂ©cialistes en exercice en Tunisie) QUE GENERALISTES (1300 gĂ©nĂ©ralistes sur 2300 en exercice en Tunisie).

 

Il est Ă  remarquer que sur l’ensemble des mĂ©decins spĂ©cialistes en exercice en Tunisie plus de 500 mĂ©decins spĂ©cialistes et environ 1000 mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes n’adhĂšrent Ă  aucun syndicat. Tout en sachant qu’il y a un grand nombre de mĂ©decins spĂ©cialistes qui adhĂšrent en mĂȘme temps aux deux syndicats.

 

Par ailleurs, dans son discours, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du STMSL (syndicat d’une frange de spĂ©cialistes de fait) a usĂ© du terme ” communĂ©ment appelĂ© syndicat de gĂ©nĂ©ralistes “. Cette Ă©tiquette reste un jugement de valeur strictement personnel et qui n’est pas partagĂ© par l’ensemble de la profession. Ce jugement de valeur tĂ©moigne d’une volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de nuire au STML en usant d’Ă©tiquettes et de stigmates.

 

2- Dans le cadre du suivi des accords de la convention sectorielle et de la mise en place du rĂ©gime de l’assurance maladie, le STML a mis l’accent dans son communiquĂ© de presse du 29 fĂ©vrier 2008 (qui malheureusement n’a pas Ă©tĂ© publiĂ© par le journal ” Le Temps “), sur la nĂ©cessitĂ© de l’Ă©valuation de l’activitĂ© des mĂ©decins libĂ©raux fin 2008, soit dix-huit mois aprĂšs le dĂ©marrage de la 1Ăšre Ă©tape et six mois aprĂšs le dĂ©marrage de la 2Ăšme Ă©tape. Il a Ă©tĂ© convenu avec les autoritĂ©s de tutelle que la rĂ©vision de tous les honoraires des mĂ©decins libĂ©raux est inĂ©luctable.

 

3- Dans le cadre d’une plus grande ouverture au secteur libĂ©ral et sur insistance du STML, les listes d’hospitalisation mĂ©dicales et chirurgicales en rapport avec les 24 APCI, la gynĂ©co-obstĂ©trique et la nĂ©onatologie sont fin prĂȘtes. Ces listes seront soumises Ă  l’approbation des Ministres de la SantĂ© publique et des Affaires Sociales, de la SolidaritĂ© et des Tunisiens Ă  l’Etranger. Elles seront prises en charge par la CNAM Ă  compter du 1er juillet 2008.

 

Le STML tient Ă  rappeler qu’il continue Ă  dĂ©fendre avec rĂ©alisme et dans le cadre lĂ©gal et consensuel les intĂ©rĂȘts de la profession mĂ©dicale libĂ©rale afin d’amĂ©liorer les acquis dĂ©jĂ  obtenus. Il invite tous le confrĂšres libĂ©raux Ă  rester sereins et ne pas tomber dans le piĂšge des spĂ©culations et d’Ă©viter les dĂ©rapages nuisibles Ă  l’image de marque du mĂ©decin pour ne pas dilapider le pool de confiance des citoyens et de la considĂ©ration des autoritĂ©s.

 

Le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral Dr Mohamed Rabeh ChaÏbi

 

NDLR : Le fait que nous publiions ces prĂ©cisions qui se prĂ©tendent ĂȘtre un droit de rĂ©ponse, prouve notre souci de transparence.  Dans cet Ă©pineux dossier de la rĂ©forme de l’assurance-maladie, notre journal a fait Ă©tat, au jour le jour, de toutes les Ă©tapes, de toutes les nĂ©gociations, de tous les enjeux, donnant la parole Ă  l’administration, aux corporations et aux corps de mĂ©tiers concernĂ©s par cette rĂ©forme. Notre journal n’est le porte-parole d’aucune corporation, d’aucun syndicat et d’aucune administration que ce soient. Nous nous Ă©tonnons que M. Mohamed Rabah ChaĂŻbi juge que nous n’ayons pas « malheureusement » pas publiĂ© leur communiquĂ© du 29 fĂ©vrier alors qu’il est le premier Ă  savoir que l’organisme qu’il reprĂ©sente ne nous permet pas d’assister Ă  leurs assises (Commission Administrative, Conseil National, etc…) et ne diffuse pas Ă©quitablement l’information.

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 23 mars 2008)

 

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