Nouvelles des libertés en Tunisie
1) Des dizaines de prisonniers d’opinion poursuivent leur grève de la faim à la prison de Mornaguia Des dizaines de prisonniers d’opinion poursuivent leur grève de la faim à la prison de Mornaguia pour le onzième jour d’affilée pour protester contre les mauvais traitements dont ils sont victimes et leurs déplorables conditions d’incarcération […] 2) Interruption de la visite de la famille du prisonnier d’opinion Mohammed Lafi L’administration de la prison de Mornaguia a interrompu lundi 22 février la visite du prisonnier Mohammed Lafi juste quand il commençait à relater la violente agression perpétrée par des agents pénitentiaires qui l’avaient menacé de représailles s’il en faisait état aux siens. Sa famille qui lui a rendu visite aujourd’hui a noté les traces de coups, à savoir bleus et enflures sur son visage et son cou. [ …] Pour le Bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
L’ex prisonnier Abdessatar Belghith est privé de carte d’identité depuis 12 ans
TUNISIE Report du procès de Fahem Boukadous au 23 mars 2010
Fahem Boukadous, correspondant de la chaîne El Hiwar Ettounsi, et Hassan Ben Abdallalh, coordinateur du comité local des diplômés au chômage à Redeyef, ont comparu ce matin devant le tribunal de Gafsa. Une trentaine d’avocats étaient présents et ont pu plaider. Le juge a décidé de suspendre le procès après 5 minutes d’audience suite à la demande de monsieur Boukadous parce qu’il manquait le document qui récapitule les précédents. Le procès est donc reporté au 23 mars 2010. Les deux affaires, celle de Boukadous et celle de Hassan Ben Abdallah, ont été liées. Plusieurs barrages policiers ont empêché trois journalistes Slim Boukhdir, Zakia Dhifaoui et Mohamed Dhawadi, d’accéder au tribunal ce matin
23 February 2010
(IFJ/IFEX) – February 18, 2010 – The International Federation of Journalists called on the Tunisian government to secure the freedom of journalists Tawfiq Ben Brik and Fahem Boukaddous and to end the « atmosphere of intimidation » which has descended over Tunisian journalism since last year’s Presidential elections. The IFJ has also repeated calls for a new inclusive congress for the Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), to end the divisions that have hampered the journalists’ community since the disputed congress last summer. « The authorities should stop prosecuting critical journalists and put an end to this atmosphere of intimidation, » said Aidan White, IFJ General Secretary. « The media crisis means that Tunisian journalists must also act to resolve their divisions that have weakened the union’s ability to defend its members. » The IFJ Executive Committee refused to endorse the August congress during their meeting in November and instead called for new inclusive elections to end the divisions. Since last summer numerous journalists have been imprisoned, censored and harassed. Tawfiq Ben Brik was condemned to six months for assault in November where he was framed for his outspoken criticism of the government. His colleague Zoheir Makhlouf was jailed for three months and fined 3000€ for posting a report on the Internet about environmental, economic and social problems in an industrial district. Fahem Boukaddous, correspondent for the satellite channel ‘Tunisian Dialogue’ received four years in prison for reporting on demonstrations in Gafsa in 2008. His appeal against the sentence is to be heard on the 23rd February 2010. Two leaders of the SNJT elected in 2008 have been subjected to harassment. Neji Bghouri, SNJT President, was harassed and blocked from entering his place of work in December, while Zied-el-Heni, SNJT International Affairs officer, was assaulted in October and has had his blog repeatedly blocked and censored by the government. The courts are set to rule on the legality of the SNJT Extraordinary Congress organized in controversial circumstances last summer on 1st March. « Regardless of the court decision, the divisions will only be properly healed through a new congress with the full participation of all Tunisian journalists, » added White. For more information: International Federation of Journalists International Press Centre, Residence Palace Bloc C, second floor, Rue de la Loi, 155 1040 Brussels Belgium Phone: +32 2 2352207 Fax: +32 2 2352219 International Federation of Journalists http://www.ifj.org
« Les perspectives économiques et sociales en Tunisie face à la crise économique mondiale »
Le 25 février 2010 à 19h00 Espace Farabi 3, rue Louis Blanc, 75010 Paris, M° Colonel Fabien, Ligne 2
Une Organisation académique américaine monte au créneau
18 février 2010
Son Excellence Monsieur Zine El Abidine Ben Ali
Président de la République tunisienne
Palais Présidentiel
Tunis, Tunisie
par fax: +216 71 744 721
Monsieur le Président,
Je vous écris au nom de la Commission sur la liberté académique de l’Association nord-américaine des Etudes du Moyen-Orient (Middle East Studies Association of North America – MESA) en vue d’exprimer notre profonde préoccupation concernant la fermeture récente de l’Université Libre de Tunis (ULT) et le retrait de son autorisation pour les trois prochaines années universitaires. Il convient de souligner que cet établissement éducatif prééminent est la première université privée en Tunisie. Après un examen minutieux des renseignements dont nous disposons, nous sommes dans l’obligation de conclure que ladite décision, signée par le Ministre tunisien de l’Enseignement supérieur, n’est pas fondée sur des irrégularités administratives et pédagogiques. Elle est plutôt le point culminant d’un long processus consistant à infliger un mauvais traitement à cet établissement en particulier ainsi qu’à ses fondateurs. Nous sollicitons de votre bienveillance, Monsieur le Président, de restituer l’autorisation à l’ULT, établissement hautement respecté, pour lui permettre de poursuivre son importante mission de formation des jeunes tunisiens, hommes et femmes, dans les disciplines essentiels à la croissance et au développement de votre pays.
La MESA a été fondée en 1966 pour promouvoir l’apprentissage et l’enseignement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Organisation prééminente dans le domaine, la MESA publie la Revue internationale d’études sur le Moyen-Orient (International Journal of Middle East studies) et compte plus de 3000 membres à travers le monde. L’engagement de la MESA vise à garantir la liberté académique et la liberté d’expression, tant au sein de cette région que dans le cadre des études sur la région menées en Amérique du Nord et ailleurs.
La décision de fermeture de l’ULT a apparemment été précédée d’une inspection réalisée par le Ministère de l’Enseignement supérieur en décembre 2009. Cependant, il semblerait que les cinq irrégularités reprochées à l’ULT dans le rapport de la mission d’inspection sont sans fondement, comme l’a démontré la Fondation Bouebdelli dans sa réponse minutieuse et documentée. Il est regrettable de constater que la décision de fermeture de l’ULT constitue, en réalité, le prolongement de certaines procédures auxquelles le Gouvernement tunisien a eu recours par le passé pour fermer des établissements tels que l’Ecole Jeanne d’Arc et le Lycée Pasteur, qui font partie intégrante de la Fondation Bouebdelli. Par conséquent, ces faits nous donnent des raisons de croire que la décision de fermeture de l’ULT n’a pas été prononcée pour un constat d’irrégularités commises par ladite université mais pour des raisons plutôt personnelles qui ne devraient pas entrer en ligne de compte dans la prise décision. Par exemple, les opinions exprimées par Mohamed Bouebdelli, pionnier de l’enseignement supérieur privé en Tunisie et fondateur de l’Université Libre de Tunis (ULT-INTAC) en 1973, dans son récent livre, ne devaient pas entraîner la fermeture de l’ULT. Ce qui suscite notre préoccupation, c’est que la décision de fermeture de l’ULT constitue, en réalité, une mesure de représailles à l’encontre de Monsieur Bouebdelli pour avoir exprimé ses opinions et non pas pour cause d’irrégularités administratives; et c’est la raison pour laquelle nous vous adressons cette lettre. La décision de fermeture semble être une tentative flagrante de priver M. Bouebdelli de sa liberté d’expression.
Monsieur le Président, nous vous prions instamment de reconsidérer la décision du Ministère de l’enseignement supérieur et d’ordonner la réouverture de la très respectable Université libre de Tunis, qui compte 1500 étudiants tunisiens et étrangers, et qui comporte des écoles d’ingénieurs et d’architecture, ainsi que des facultés de droit et de gestion. Nous vous prions instamment de permettre à l’ULT de fonctionner avec autant de succès qu’avant la prise de cette décision, sans aucune ingérence susceptible de porter atteinte à l’intégrité académique de cet établissement. Nous vous prions instamment de faire ce pas en avant pour sauvegarder l’intégrité et la rigueur qui font la renommée de l’ULT, et confirmer ainsi l’attachement de la Tunisie au respect des pratiques démocratiques.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments respectueux.
M. Roger A. Allen
Président de la MESA
Professeur d’arabe et de littérature comparée
Université de Pennsylvanie
AFP, le 23 février 2010 à 14h23
TUNIS, 23 fév 2010 (AFP) – Le militant tunisien pour les droits de l’Homme, Khémaïs Chammari, qui avait cessé de s’alimenter pour protester contre « un abus de pouvoir », selon lui, a annoncé mardi avoir suspendu la veille sa grève de la faim.
Après « trois journées d’une grève éprouvante en raison de mon état de santé et compte tenu de l’évolution de la situation qui s’est amorcée, je suspends cette grève de la faim », a annoncé M. Chammari dans un communiqué transmis à l’AFP.
M. Chammari, 67 ans – ancien dirigeant de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme – avait entamé samedi une grève de la faim pour protester, selon lui, contre « le blocus arbitraire et illégal » de son domicile « avec interdiction de toute visite » hormis par les membres de sa famille.
Il a indiqué avoir cessé son action après avoir remarqué « la levée du blocus » et de la « filature massive, ostensible et collante » dont, il faisait l’objet. Il a également fait état de la levée d’une interdiction d’accés « aux locaux des partis légaux non vassalisés et des associations non gouvernementales indépendantes ».
Cet ancien vice-président de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (Fidh) a ajouté qu’il avait pu se rendre dans des locaux des partis tunisiens d’opposition et qu’il a également pu recevoir des militants de droit de l’Homme.
Il a d’autre part précisé à l’AFP qu’il allait se rendre à Paris le 2 mars pour « se soigner ».
« Je me fixe toutefois comme délai le 2 mars pour considérer que cette levée des principales mesures arbitraires qui m’ont frappé mettra un terme à ce long épisode d’atteinte à mes droits fondamentaux », selon les termes de son communiqué.
Les autorités tunisiennes avaient démenti les « allégations » de M. Chammari, précisant que ce dernier n’avait jamais connu des entraves et qu’il était libre dans ses déplacements à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, comme tous les citoyens ».
Selon une source gouvernementale, les déclarations de M. Chammari « entraient dans le cadre de ses tentatives d’attirer l’attention et d’induire en erreur l’opinion publique ».
Tunisie: le militant des droits de l’Homme Khémaïs Chammari suspend sa grève de la faim
Touensa Lucides
Depuis Octobre 2009 et la mascarade électorale que le régime lui a joué pour la cinquième fois consécutive le peuple tunisien semble en état d’errance entre la hantise de voir perdurer le joug qui l’opprime et l’incertitude qui pèse sur son avenir. La majorité silencieuse consomme et se tait dans la souffrance. La masse des démunis ronge son frein en attendant l’étincelle. Pour preuve, les tristes évènements du bassin minier qui nous renvoient sans cesse à la dure réalité de notre pays tout en préfigurant un dénouement chargé de tous les périls.
En effet, après presque un quart de siècle de privations des libertés élémentaires, de répression brutale, de mensonges et de pillages, le constat est aussi implacable qu’amère : le « voyou de sous-préfecture » et son associée la Régente-coiffeuse se sont octroyés un nouveau mandat (ou peut-être un sursis) jusqu’en 2014. Le dernier, pensent les plus optimistes. Mais les tunisiens échaudés par les sordides manipulations du « bunker » n’en sont pas convaincus. 2014 c’est demain et si le lugubre « squatter de Carthage » est encore debout, il y a fort à parier que l’Association des Pêcheurs de Nefza, l’Amicale des malvoyants de Tataouine etc…supplieront le « sauveur de la nation de continuer de guider la marche glorieuse de la patrie vers plus d’invulnérabilité et plus de prospérité ».
Quelques analyses et prises de position lucides, sont publiés régulièrement avec courage, dignité et patriotisme par les Partis politiques de l’opposition authentique, les ONG indépendantes, quelques centaines de syndicalistes et d’intellectuels libres ainsi que des dissidents irréductibles parmi lesquels : Mme S. ben Sedrine, Mme. R. Nasraoui, Tawfik ben Brik, Khemaies Chammari, Maître Mohammed Abbou, le Juge Mokhtar Yahyaoui et bien d’autres, chacun dans son style particulier, ont tiré la sonnette d’alarme. Les « Touensa Maqhourin / Responsables » auxquels il faut ajouter les milliers d’internautes jeunes et moins jeunes toutes sensibilités politiques confondues, ont de leur côté contribué à dénoncer et à démasquer la supercherie grotesque et obscène que nous jouent le despote et sa sinistre cour.
Des institutions intergouvernementales tel le Parlement Européen, le FMI et la Banque Mondiale, les ONG internationales, les sociétés civiles, les médias tant dans les pays arabes que dans les pays occidentaux ont de leur côté dénoncé les dérives répressives et mafieuses du régime. En témoignent les très nombreuses prises de position diffusées à travers les médias ainsi que dans l’édition francophone et arabophone qui à travers une dizaine de titres éloquents mettent à nu la dure réalité que vivent les tunisiens.
Comme si tous ses forfaits ne lui suffisaient pas, le Flic Président et son épouse et alter ego inaugurent leur cinquième hold up par l’acquisition d’un Airbus A340, avec intérieur aménagé VIP dans le plus vulgaire « style prince levantin du pétrole » soit une facture totale de plus de 300 Millions de Dollars US piochés dans les deniers publics. Entre Bahamas, Dubaï et les Omras au frais du contribuable, il ne fait aucun doute qu’avec ses 16 heures d’autonomie de vol, le transport de fonds mal acquis et détournés sera également assuré périodiquement.
Ce dictateur inculte et paranoïaque n’a visiblement pas médité les exemples de ceux qui l’ont précédé un peu partout dans le monde. Maintenus au pouvoir par une trop longue guerre froide, Mobutu, Marcos, Bokassa, le Shah d’Iran, Somoza, Idi Amin Dada, Ceausescu etc…, on fini leur vie en cavale désespérée et parfois sommairement exécutés. Entourés de charlatans et de gourous politico-affairistes et de proches stupides et cupides ils avaient mis leurs pays à genoux. Aveuglés par le pouvoir absolu ils n’ont rien vu venir jusqu’à finir dans les poubelles de l’histoire. Comme eux, l’usurpateur de Carthage s’imagine qu’une fois son règne achevé, sa progéniture, ses proches, ses familles sans cesse élargies et les clans qui gravitent autour d’eux continueront le pillage et l’enrichissement illicite sur le dos du peuple tout en jouissant de l’impunité et des protections rapprochées qu’il leur a généreusement accordées de son vivant.
A court de guerre froide et soucieux d’assurer son règne par une soumission totale à l’alliance antiterroriste, le Flic Président s’est mis à croire à sa propre pérennité. Il n’a pas compris que la donne est en train de changer et que les puissances occidentales, hormis quelques cyniques comme Berlusconi et son acolyte des bords de Seine, ceux qui comptent et pèsent vraiment l’ont lâché. De dictateur, soi disant allié, garant de stabilité et de lutte antiterroriste il est aujourd’hui déclassé au rang de despote corrompu plus dangereux qu’utile.
Les Tunisiens n’ignorent rien des combines qui se trament dans les hideux « salons mauves » d’un pouvoir aux abois. Après avoir, deux décennies durant, procédé à la « familialisation » de l’économie voila que le dictateur nous concocte une « familialisation » de sa succession. Les citoyens n’accepteront jamais que leur pays soit laissé en héritage à qui que ce soit. Pour cette raison nous exhortons nos compatriotes à garder espoir et refuser toutes les fatalités. Il faut le dire, l’écrire et le répéter : un tyran tombe systématiquement dans son propre piège. Il finit toujours seul face à ses propres mensonges et manipulations. Il est obsédé par ce qui apparaît comme inéluctable : sa fin proche ainsi que l’effondrement de l’édifice qu’il a érigé pour se protéger du peuple. Il n’est guère loin le jour où les laissés pour compte, les sans emplois sans présent et sans avenir convergeront de tous les bassins de la misère et de l’oubli en direction de Carthage et Sidi Bousaid, pour réclamer leur droit au pain et à la liberté. Ce jour là ils ne se contenteront ni de « classement de Davos » bidon ni de publireportage dans Madame Figaro et autres publications mercenaires payés au prix fort sur le budget de l’Etat.
23 février 2010
Turquie: Rafle majeure contre d’ex-chefs militaires pour complot présumé
Turquie/complot: Les militaires arrêtés interrogés après une rafle inédite
AFP, le 23 février 2010 à 11h56 ISTANBUL, 23 fév 2010 (AFP) -Plus de 40 officiers turcs de haut rang étaient interrogés mardi par la justice sur leur implication présumée dans un complot visant à renverser le gouvernement islamo-conservateur, au lendemain d’un coup de filet sans précédent dirigé contre l’establishment militaire laïc. 17 généraux à la retraite et quatre amiraux actuellement en service, l’élite de l’armée, figurent parmi 49 militaires interpellés à travers la Turquie et conduits à Istanbul. Cette offensive judiciaire d’une ampleur inédite contre l’armée, qui se considère le garant du régime laïque, a attisé les tensions entre partisans du gouvernement du Parti de la Justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) et l’opposition. L’ex-chef de l’armée de l’air, le général Ibrahim Firtina, et l’amiral Özden Örnek, ex-commandant de la marine, figurent parmi les personnalités arrêtées. Les gradés arrêtés, dont au moins une dizaine étaient entendus par des procureurs mardi, sont accusés d’avoir cherché à fomenter le chaos en faisant sauter des mosquées pour déclencher une prise de contrôle militaire dans le cadre d’une opération baptisée Balyoz (masse de forgeron), dont le projet remonte à 2003, selon la presse. Ce plan avait été révélé en janvier par un journal. Ils sont également soupçonnés d’avoir voulu abattre un avion de chasse turc pour provoquer un conflit armé avec la Grèce et déstabiliser le gouvernement. L’instigateur supposé du plan, l’ex-général Cetin Dogan, a été arrêté. Il a nié toute implication, indiquant qu’il s’agissait d’un « jeu de stratégie » militaire conçu à l’époque où il portait l’uniforme. L’état-major, qui a rejeté les accusations et dénoncé une campagne de dénigrement, a néanmoins reconnu une existence à ce plan, évoquant lui aussi un « scénario » de wargame préparé en 2003. L’armée turque, qui a démis quatre gouvernements depuis 1960 et exerçait une influence sur la vie politique, a vu ses prérogatives diminuer après des réformes du gouvernement AKP (au pouvoir depuis 2002), dans le cadre du respect des normes européennes. L’institution militaire a vu son image ternie à cause d’enquêtes sur des conspirations présumées visant à compromettre le gouvernement. Des officiers mais aussi des universitaires et des journalistes figurent parmi les 200 prévenus d’une procédure judiciaire controversée sur un réseau, dénommé Ergenekon, qui aurait cherché à renverser le gouvernement. Aucune condamnation n’a encore été prononcée. La procédure, dans un premier temps saluée comme une avancée démocratique, a perdu de sa crédibilité quand les arrestations se sont étendues à des personnalités connues pour leur seule opposition à la politique du gouvernement, accusé de vouloir islamiser la Turquie. Les deux grands partis d’opposition, victimes de putschs militaires dans le passé, ont pointé du doigt le gouvernement. Le chef de l’opposition laïque, Deniz Baykal, s’est interrogé sur le timing de la rafle menée contre d’ex-généraux « regardant la télévision en pyjama et pantoufles », au sujet d’allégations remontant à sept ans et qui ne se sont jamais concrétisées. « C’est visiblement un processus de revanche politique », a-t-il estimé. La plupart des cadres de l’AKP étaient membres d’un parti pro-islamiste interdit par la justice en 2008 après avoir été chassé du pouvoir par l’armée l’année précédente. Le chef de l’opposition nationaliste Devlet Bahçeli a accusé le gouvernement d’agir avec « haine » et avec « des sentiments de revanche ». Le chef d’état-major, le général Ilker Basbug, a récemment affirmé que le temps des coups d’Etat était révolu. AFP
Turquie: la « loi sur le chapeau » a violé la liberté de religion (CEDH)
Turkey detains top military brass in conspiracy probe
Prosecutors interrogate 51 Turkish officers
Associated Press, le 23 février 2010 à 09h52 By SELCAN HACAOGLU, Associated Press Writer ANKARA, Turkey (AP) _ The details and veracity of the latest Turkey coup plot allegations are unknown, but the narrative is clear: The army at the highest levels stands accused of plotting several years ago to overthrow the Islamic-leaning government of Turkey. Turkey was abuzz Tuesday with speculation over whether recordings of the plotters, posted on leading Web sites, could possibly be genuine. In one, a top officer accuses the political leadership of trying to « tear down the country and carry it into another (Islamic) regime. » He vows: « I will unleash (my forces) over Istanbul. … It is our duty to act without mercy. » At the heart of the matter is a fundamental Turkish paradox. The army sees itself as the protector of modernity at a time when democracy and modernity may be on a collision course in Turkey, whose government has strong electoral backing and the European Union’s support. Yet it is telling that the man who headed the military at the time of the supposed plot remains untouched, a stoic emblem of the old system. The wiretap evidence and discovery of alleged military plans to overthrow Prime Minister Recep Tayyip Erdogan’s government led to the detention of 51 ranking officers, including former chiefs of the Air Force, Navy and Special Forces. Prosecutors questioned them Tuesday over the plot, which they supposedly prepared in 2003 when they were on active duty. The military has strongly denied the allegations. The military said in a statement that all top generals and admirals met at the military headquarters on Tuesday to evaluate « the serious situation » regarding the investigation. It made no further statement. It is the highest profile crackdown ever on the Turkish military, which has ousted four governments since 1960 and has viewed Erdogan’s government as a threat to the nation-state they built from the ashes of the Ottoman Empire in 1923. Islam, however, remained a potent force at the grassroots level. Erdogan mobilized those masses with a business-friendly, pragmatist and mildly Islamic approach to become a formidable enemy of Turkey’s senior officers, who were once deemed untouchable. The roots of the conflict in Turkey, a NATO member with more than 70 million people, lie in the era of Mustafa Kemal Ataturk, the founder of the modern state and early 20th century war hero who viewed Islam as an impediment to development. Ataturk imposed a secular system with an authoritarian streak, restricting religious dress, education and practices. Today, his ideological heirs spar with a government that they fear is undermining the secular establishment Erdogan, however, insists his efforts to improve human rights and bring Turkey into line with EU standards is evidence that his government is seeking to enhance democracy, while putting the military under civilian rule as in the West. The alleged secret military plans — dubbed « the sledgehammer » — included blowing up some mosques during Friday prayers and turning stadiums into open-air prisons capable of holding tens of thousands of people if they challenged the troops. Liberal daily Taraf newspaper, the first to publish the alleged coup plans, called the crackdown « the heaviest sledgehammer to military custody. » Deniz Baykal, head of the main opposition Republican People’s Party, accused the government Tuesday of engaging in a « political showdown. » Erdogan denies the crackdown is politically driven. The crackdown has signaled that a major political shift is under way in Turkey, NATO’s sole Muslim member and a U.S. ally. The country’s stability is crucial for Washington and the EU, which want Turkey to develop into a mature democracy. « What is striking about this struggle is that nobody had ever held the military accountable for what it had done. No one ever said what you are doing is wrong, » Henri Barkey, a Turkey expert with the Carnegie Endowment for International Peace, said by telephone from Washington. « A societal change is taking place in Turkey at the moment. » It is widely believed that Gen. Hilmi Ozkok, then head of the military, did not back his subordinates. He was not implicated in the alleged plot. It was the latest in a series of alleged coup plots in recent years. More than 400 people, including academics, journalists and politicians in addition to soldiers, have already been charged in a previous case. No one has been convicted. Associated Press
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