23 décembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2406 du 23.12.2006

 archives : www.tunisnews.net


Oum Ahmed et Luiza Toscane: SOUHAITS UNIVERSELS A TOUS LES NATIFS DU 17 DECEMBRE 
AP: Tunisie: un parti d’opposition réclame des réformes politiques radicales Le Jeune Indépendant: Bloqué pendant 42 heures dans l’héliport de Téleghma – L’Airbus tunisien libéré par les autorités militaires Le Temps: L’affaire de l’ « A320 » de Nouvelair, ayant atterri par erreur dans un aéroport militaire à Sétif (Algérie) Audinet Tunisie: Tunisie : Karthago Airlines et Nouvelair se rapprochent Le Journal: Vie des partis et des organisations Le Journal: 21ème congrès de l’UGTT – Un coup de vieux ! Le Journal: 21ème congrès de l’UGTT – Entre les pressions de la base et les dures realites… Réalités: Tout ce qu’il faut savoir sur la signature du traité du Bardo 1881 :Un témoignage inédit du Cheikh Béchir Belkhodja


 

SOUHAITS UNIVERSELS A TOUS LES NATIFS DU 17 DECEMBRE

  NOUS SOUHAITONS UN JOYEUX ANNIVERSAIRE A ABDELKARIM HAROUNI QUI SE TROUVE A LA PRISON DE MORNAGUIA EN TUNISIE SOUS LE MATRICULE 2795 ET EXIGEONS SA LIBERATION IMMEDIATE ASSOCIEZ-VOUS A NOS VOEUX EN LUI ECRIVANT

Le 20 décembre 2006 Né le 17 décembre 1960 à Marsa-plage, Abdelkarim Harouni est célibataire. Sa mère Saida est décédée le 16 août 2006. Son père, Amor, est âgé de 75 ans. il a deux frères et deux soeurs dont l’une est sa jumelle . Abdelkarim a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité par le tribunal militaire en 1992 lors du procès de nombreux dirigeants et membres du mouvement En Nahdha et son jugement a été commué à plusieurs reprises :  il lui reste à effectuer quatre ans et quelques mois. Lors de la dernière amnistie présidentielle de novembre 2006,  56 prisonniers politiques de ce même mouvement ont bénéficié d’une liberté conditionnelle. Pourtant Abdelkarim et plus d’une cinquantaine d’autres dirigeants et de membres ont été maintenus en prison… Le dimanche 17 décembre est le jour d’anniversaire de Abdelkarim Harouni, ingénieur principal en génie civil, diplômé auprès de l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis, ex-secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants et dirigeant du mouvement islamiste En Nahdha. Sa famille n’a pas manqué de témoigner sa fidélité et son affection envers son fils ou frère dans ces circonstances éprouvantes : sa résistance et sa lutte pour la liberté durent depuis plus d’une quinzaine d’année et remontent même à sa première arrestation en 1981. Son arrestation a été préparée et éxécutée dans des lieux et des moments choisis : devant la porte de la mosquée de Marsa Plage en plein mois de Ramadan et pendant les dix derniers jours avant l’Aïd al fitr; avant la prière du Fajr. Abdelkarim reste en prison en qualité d’otage pris par les autorité tunisiennes et il s’agit bien d’une question politique dont le sens n’échappe à personne : écarter et faire taire définitivement un dirigeant estudiantin reconnu dont le pouvoir redoute le retour dans le milieu universitaire et/ou politique et préfère jouer la carte du temps, du vieillissement et de l’usure. C’est ainsi que le dossier des prisonniers politiques en Tunisie n’a toujours pas été clos par la promulgation d’une loi d’amnistie générale et le recouvrement par les anciens prisonniers politiques de tous leurs droits. L’option sécuritaire du regime a prévalu sur l’option politique au moment même ou dans des pays du monde peu connus pour leur attachement aux droits de l’homme, il est procédé à des libérations ou des amnisties. C’est ce qui explique que les prisonniers politiques tunisiens, ayant appartenu à un mouvement qui pouvait rivaliser avec le parti au pouvoir le R. C. D., ont été qualifiés de “droit commun” par le régime du R. C. D. afin de les disqualifier aux yeux du monde.

Oum Ahmed et Luiza Toscane Adresse en prison : Abdelkarim Harouni Numéro d’écrou : 2795 Prison civile de Mornaguia Tunisie


 

Tunisie: un parti d’opposition réclame des réformes politiques radicales

 

Associated Press, le 22 décembre 2006 à 22h38

 

TUNIS (AP) – Le Parti démocratique progressiste (PDP), l’une des principales formations de l’opposition légale en Tunisie, a lancé vendredi soir, en ouverture de son congrès à Tunis, un appel à des réformes politiques radicales pour « un rétablissement de la confiance et de la sérénité » dans le pays.

Ces assises ont été marquées par l’annonce officielle du retrait du chef charismatique de ce parti, Néjib Chebbi, qui le dirigeait depuis sa fondation en 1983. Principale candidate à sa succession, Maya Jéribi, une militante du PDP âgée de 46 ans, devrait lui succéder. En cas d’élection, elle deviendrait la première femme à prendre la tête d’un parti politique en Tunisie.

A travers son départ « volontaire », Me Chebbi, un avocat de 63 ans, a dit vouloir transmettre deux messages: d’abord montrer que le PDP est « une institution démocratique ouverte à toutes les compétences », ensuite donner à l’opinion publique et au pouvoir « un exemple en matière d’alternance » sur les postes de responsabilité.

Longuement applaudi par les quelque 300 congressistes et autres invités tunisiens et étrangers, Me Chebbi, qui a exprimé son intention de continuer à militer dans les rangs de son parti, a réitéré les revendications pour la liberté d’organisation, la liberté d’expression et la promulgation d’une amnistie générale.

Il a préconisé une réforme « libérale » de la Constitution dans le cadre d’une « IIe République » qui « garantit des élections libres et loyales et rétablit la souveraineté du peuple ».

Décriant l’amendement constitutionnel introduit par le pouvoir en 2002 par voie référendaire qui a instauré un nombre illimité de mandats présidentiels, auparavant fixé à trois fois cinq ans, il s’est prononcé pour la limitation de ces mandats à deux.

Il a, en outre, appelé à la séparation des pouvoirs, seule réforme à même de « mettre fin au pouvoir absolu », ainsi qu’à l’indépendance de la justice, à la neutralité de l’administration. « Une IIe République où les Tunisiens seront des citoyens et non des sujets », a-t-il martelé.


 

(en soutien aux blogueurs récemment censurés)

Democracy In Tunisia , That’s Entertainment For Monkeys !

 

Vidéo dédiée à Sami III, Samsoum et Falsfa

Par : Astrubal

 

Encore un pas vers l’infamie de la censure. Cette fois-ci ce ne sont plus des blogs de militants connus pour leur activisme politique qui sont visés, mais des Tunisiens ordinaires. En somme, la bêtise atteint un seuil, tel qu’il ne reste plus au régime tunisien que de couper intégralement l’Internet tunisien.

 

Dans notre pays, jamais peut-être des mots ne sont devenus aussi risibles que ceux de « démocratie » « liberté d’expression » et « droits de l’homme ».

 

En s’attaquant aux blogueurs d’une façons aussi frontale, le régime montre jusqu’où il est prêt à aller pour garder une Tunisie aussi verrouillée.

 

Aujourd’hui nous sommes tous des « Sami III », « Samsoum » et « Falsfa » dont les blogs viennent d’être subitement décapités en Tunisie. Et j’espère que tous les blogueurs Tunisiens prendront conscience que s’ils ne défendaient pas leurs espaces de liberté, personne ne le fera à leur place.

 

————-

 

Voici le code pour la vidéo :

 

CODE

<center><embed style= »width:400px; height:326px; » id= »VideoPlayback » type= »application/x-shockwave-flash » src= »http://video.google.com/googleplayer.swf?docId=467136560320340086&hl=en » flashvars= »&subtitle=on »> </embed><br /><strong><em>Vidéo dédiée à Sami III, Samsoum et Falsfa</em> </strong></center>

 

(Source: www.nawaat.org , le 23 décembre 2006 à 04h49 PM)

 


 SOMMAIRE DU NUMERO 67 D’ELKHADRA

—————————————————————————————————————— La belle et les ennuques. Par Biju http://elkhadra.org/belle.htm —————————————————————————————————————— La toile et le couteau Par Sonia.D http://elkhadra.org/toilecouteau.htm —————————————————————————————————————— Ibn Khaldûn au secours d’un orient sclérosé et d’un monde marchandisé Par LEILA http://elkhadra.org/ibnkha.htm ————————————————————————————————————–

 

 

إستراتيجية إستعمال السلطة لمنحرفي الحق العام في التصدي للأحرار مقاربة للفهم  (الجزء الأول) عبد الرحمان الحامدي http://elkhadra.org/isl.htm

  —————————————————————————————————————–L’unité ou la mort Par Faouzia http://elkhadra.org/uniteoumort.htm —————————————————————————————————————— La paix des braves Par Bilel http://elkhadra.org/paixbrave.htm —————————————————————————————————————— PASTICHES Par ABDOU http://elkhadra.org/pastiches.htm —————————————————————————————————————— La frénésie des charognards Par Maha http://elkhadra.org/fenesiecharognard.htm —————————————————————————————————————— La femme est la solution . Par SAMI111 http://elkhadra.org/femmesolution.htm —————————————————————————————————————— Ma mère ,ma bataille. Par FADILA http://elkhadra.org/mameremabataille.htm —————————————————————————————————————— L’islam et le cœur Par Tariq Ramadan http://elkhadra.org/islamcoeur.htm —————————————————————————————————————— Chroniques arabes 1 http://elkhadra.org/chroniquearabearb.htm ——————————————————————————————————————  

 

CHRONIQUE ARABE 2

http://elkhadra.org/chronikarabedeu.htm

 

 


Bloqué pendant 42 heures dans l’héliport de Téleghma

L’Airbus tunisien libéré par les autorités militaires

par S.B

 

Ce n’est que dans l’après-midi d’avant-hier que les autorités militaires ont fini par libérer l’Airbus 320 de la compagnie tunisienne privée New Airlines, bloqué depuis 42 heures sur le tarmac de l’aéroport militaire de Téleghma, dans la wilaya de Mila.

 

L’enquête ayant abouti vraisemblablement à une «erreur» de l’équipage de l’airbus tunisien, la hiérarchie militaire a, de ce fait, consenti à permettre aux responsables de la compagnie New Airlines de rapatrier leur avion. Pour ce faire, il a fallu faire appel aux services d’une équipe de professionnels dépêchée de Tunis pour permettre le «rapatriement» de ce gros appareil.

 

Et pour cause, l’aéroport militaire de Téleghma est conçu uniquement pour accueillir des hélicoptères et donc disposant d’une petite piste de décollage, assez petite en tout cas pour «supporter» un avion de l’ampleur de l’Airbus 320.

 

Il est à signaler que l’équipe professionnelle dépêchée de Tunis n’a pas pu réaliser cette prouesse que grâce à l’assistance technique des techniciens de l’aéroport de Constantine qui se sont déplacés sur les lieux. Il est à rappeler que l’Airbus 320 a atterri, mardi dernier, par erreur sur la piste de l’héliport militaire de Téléghma alors qu’il devait gagner l’aéroport de Sétif pour récupérer la délégation saoudienne de football qui venait de livrer un match contre l’équipe des Bibans dans le cadre de la Champions League arabe.

 

(Source : « Le Jeune Indépendant » (Algérie), le 23 décembre 2006)

Lien : http://www.jeune-independant.com/display.php?articleId=28130

 

 


L’affaire de l’ « A320 » de Nouvelair, ayant atterri par erreur dans un aéroport militaire à Sétif (Algérie)

Dénouement heureux : l’avion rentre au bercail et grande compréhension de la part des autorités algériennes

•Enquête en cours: faute  professionnelle du pilote ?

 Le 19 décembre dernier, un « A320 » de la compagnie Nouvelair quittait l’aéroport de Monastir vers la ville algérienne de Sétif. Il n’y avait pas de passagers à son bord.

Pour pouvoir utiliser l’Editeur DHTML Web, Internet Explorer 5.5 ou ultérieur est nécessaire. L’avion devait embarquer quarante membres de l’équipe Ahly Jeddah – qu’elle avait  elle même  conduits à Sétif – pour les ramener en Arabie Saoudite. Il faisait sombre.

Le pilote   prit contact avec la tour de contrôle au moment de l’atterrissage, mais au lieu d’atterrir à l’aéroport commercial de Sétif, il  atterrit à l’aéroport militaire de Teleghma, situé à proximité de l’autre. « Le pilote se rendait pour la première fois dans cette ville et ce genre de fautes est possible », déclare Karim Dahmani, directeur  commercial de la compagnie.

Et comme c’est logique, l’avion demeura sur place – et « non saisi », précise une source informée – le temps  que les autorités algériennes mènent l’enquête adéquate.

Le lendemain, Aziz Miled, président-directeur général de Nouvelair, se rendit sur place et appréciera, comme il nous l’a déclaré, « la très grande disponibilité des autorités algériennes à discuter  et à trouver une sortie honorable à l’affaire ». Il ajoute que ses interlocuteurs algériens eurent vite fait d’établir  qu’il s’agissait d’une erreur.

Et, d’ailleurs, le lendemain du « vol raté », Nouvelair dépêchait un autre avion vers Sétif pour ramener les Saoudiens chez eux.

 

Dénouement heureux de l’affaire car le « A320 » rentra mercredi dernier au bercail.

Au niveau  de la compagnie, l’enquête  se poursuit car, une source informée, affirme que la faute professionnelle du pilote constitue une hypothèse.

 

R.K

 

(Source : « Le Temps » (Tunisie), le 23 décembre 2006)


 

Rapprochement entre Karthago Airlines et Nouvelair

 

Faisant suite à leur décision de rapprochement entre elles, Karthago Airlines et Nouvelair ont mandaté, à cet effet, la banque d’affaires Rothschild & Cie.

Le contrat a été signé et la mission entamée.

 

(Source : « La Presse » (Tunisie) du 23 décembre 2006)

 


 

Tunisie : Karthago Airlines et Nouvelair se rapprochent

 

Faisant suite à leur décision de rapprochement entre elles, Karthago Airlines et Nouvelair ont mandaté à cet effet la banque d’affaires Rothschild & Cie . Le contrat a été signé et la mission entamée.

 

KARTHAGO AIRLINES

 

C’est en Mars 2002 que Karthago Airlines a effectué son premier vol commercial à bord d’un Boeing 737-300. Notre démarrage a été un succès: aujourd’hui, notre flotte est composée de 6 appareils de même type et notre compagnie aérienne s’est imposée comme un acteur majeur du transport aérien entre l’Europe et la Tunisie.

 

Nos credo: sécurité, ponctualité et réactivité. Trois éléments qui ont permis à notre jeune compagnie de tisser des partenariats forts avec de grands noms du tour operating.

                       

      *

      Nom: Karthago Airlines, KAJ

    *

      Date et lieu de naissance: 22 Août 2001, à Tunis

    *

      Baptême de l’air: 22 Mars 2002

    *

      Siége social: 8 bis, rue Mustapha Sfar, 1002 Tunis Le Belvédère

    *

      Profil:

      Compagnie charter privée dotée de 6 Boeing 737-300 à la disposition de tous les tours opérateurs, spécialistes événementiels, compagnies aériennes ou toute personne ou société souhaitant affréter l’un de nos avions.

    *

      Statut:

      Société anonyme au capital de 10.000.000 de dinars tunisiens.

    *

      Formation:

      Une équipe dirigeante formée d’universitaires et d’ingénieurs

      Des hommes et des femmes d’expérience ayant occupés des postes de grande responsabilité dans l’aviation

      De jeunes recrues nouvellement diplômées qui viennent renforcer notre équipe expérimentée.

    *

      Expériences professionnelles:

      Partenariat avec les plus grands voyagistes européens mais aussi avec de nombreux tours opérateurs dynamiques

      Une quarantaine d’aéroports européens déjà desservis depuis notre création

      Organisation de plusieurs vols spéciaux .

 

    * Notre point fort:

      Notre réactivité: nous adapter à toutes vos demandes en termes de dessertes, d’aménagement cabine, de choix de menus (du simple sandwich au repas VIP), d’animation à bord (journaux, cadeaux personnalisés,….), d’accueil VIP des passagers ….

    * Disponibilité: immédiate

    * Le plus de Karthago Airlines:

      L’appartenance à un groupe touristique intégré: aérien, agence de voyages (KTS) et chaîne hôtelière (Karthago Hotels)

    * Loisirs / hobbies: Voyager vers de nouvelles destinations…..

 

 

 

Nouvelair Tunisie ( code AITA  : BJ , code OACI  : LBT ) est une compagnie aérienne privée de Tunisie fondée sous le nom d’ Air Liberté Tunisie le 6 octobre 1989 . Elle est alors une filiale de la compagnie aérienne française Air Liberté .

 

Restructurée en 1995 et rebaptisée en 1996, sa flotte est jeune et composée uniquement d’ Airbus A320 et d’ Airbus A321. Pour parfaire la maintenance technique de cette flotte, la compagnie crée en 2001 une filiale franco-tunisienne (EADS Sogerma Tunisie) en partenariat avec EADS Sogerma qui s’établit sur l’aéroport international de Monastir Habib-Bourguiba et respecte les normes européennes PART 145 délivrées par l’ Agence européenne de la sécurité aérienne.

 

Elle partage le marché tunisien (32% des parts) avec le privé Karthago Airlines (20%) et la compagnie nationale Tunisair (48%).

 

En août 2006, le PDG Aziz Miled et son homologue de Karthago Airlines charge une banque d’affaires internationale d’étudier «la faisabilité d’un rapprochement» entre leurs deux compagnies. À terme, un mariage ne paraît pas exclu (fût-ce sous la forme d’une fusion-absorption). Cette décision est l’aboutissement de plus de 2 mois de pourparlers secrets et pourrait permettre aux 2 compagnies de supplanter Tunisair.

 

(Source : Audinet Tunisie, le 22 décembre 2006 à 18:42:43)

Lien : http://www.investir-en-tunisie.net/news/article.php?id=1014

 

 


VIE DES PARTIS ET DES ORGANISATIONS

Par Néjib SASSI

 

PDP : Le 4ème congrès de l’alternance

Ouverts vendredi 22 décembre 2006, à la Bource du Travail de Tunis, les travaux du 4ème congrès du Parti Démocratique Progressiste (PDP), se poursuivront, le samedi 23 et le dimanche 24 décembre, à l’hôtel Keops, à Nabeul, par l’élection du secrétaire général du parti devant succéder à M. Néjib Chebbi qui ne s’est pas présenté, et par l’élection des membres du Bureau Politique et du Conseil National du parti. 304 délégués participent aux travaux de ce congrès, dont 259 représentent les fédérations et le reste les membres de la direction sortante.

A l’heure où nous mettions sous presse, seule Mme Maya Jribi a présenté sa candidature pour le poste de secrétaire général.

 

Candidature pour l’élection du Bâtonnier

Dans le milieu des avocats la campagne électorale pour l’élection du Bâtonnier en juin 2007 a déjà commencé, surtout après la décision de l’actuel Bâtonnier M. Abdessatar Ben Moussa de ne pas briguer un second mandat.

Outre l’ancien Bâtonnier M. Béchir Essid, qui a déjà annoncé sa candidature depuis des mois, d’autres noms de candidats commencent à circuler, dont notamment ceux de M. Brahim Bouderbala, M. Mohamed Mkacher, M. Badi Jrad, M. Mohamed Nouri…

On croit savoir même que l’ex-Bâtonnier M. Abdejlil Bouraoui aurait l’intention de se présenter.

 

La Rencontre Démocratique et la réunion du BP du PUP

Le Bureau Politique du Parti de l’Unité Populaire (PUP) s’est réuni jeudi 21 décembre 2006 au nouveau siège du parti, 37, rue de Palestine, à Tunis. Présidée par le secrétaire général du parti, M. Mohamed Bouchiha, la réunion a été essentiellement axée sur l’accord signé le 12 décembre 2006 par les quatre secrétaires généraux, du PUP, de l’Union Démocratique Unioniste (UDU), du Parti Social Libéral (PSL) et du Parti des Verts pour le Progrès (PVP), annonçant la création de la «Rencontre Démocratique», une sorte de forum de travail en commun entre les quatre partis.

 

Le MDS se penche sur la crise de la LTDH

Après une période d’absence, que certains ont assimilée à un boycott, M. Ezzeddine Chamari a assisté à la réunion du Bureau Politique du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) qui s’est tenue samedi 16 décembre, au siège du parti, et à laquelle ont assisté 17 membres du BP.

Au cours de cette réunion, l’idée de créer un comité de réconciliation qui se pencherait sur la crise de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) a été examinée par les membres du bureau politique. Et, selon une source proche du mouvement, le parti se prépare dans les jours prochains à prendre l’initiative de créer ce comité.

 

UGET : Préparation d’un congrès unificateur

Les parties en conflit à l’Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET) viennent de se mettre d’accord pour mettre en sourdine leurs divergences. Ils ont constitué en commun un comité pour préparer un congrès extraordinaire unificateur de l’organisation. Ce comité se compose du secrétaire général, Ezzeddine Zâatour et de Mounir Kheireddine, qui ont finalement accepté de figurer au sein du comité, et des membres du comité directeur qui étaient en désaccord avec Zâatour, notamment Chaker Aouadhi et Ayoub Ghedamsi.

M. Zâatour a été désigné porte-parole de ce comité.

 

(Source : « Le Journal » (Tunisie), N° 54 du 23 décembre 2006)

Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=1006

 


 

21ème congrès de l’UGTT

un coup de vieux !

Par Néjib SASSI

 

L’examen des résultats de l’élection des membres du bureau exécutif de l’Union Général Tunisienne du Travail (UGTT) lors de son 21ème congrès qui s’est tenu les 14, 15 et 16 décembre 2006 à Monastir, montre d’une part que les consignes de vote n’ont pas été suivies à la lettre par les délégués, qui, en général, n’ont pas voté pour les listes mais pour les personnes. D’autre part, que les alliances, surtout régionales, ont joué un rôle primordial dans ces élections.

L’entente tacite entre Abdesslem Jrad et Ali Romdhane a joué un mauvais tour à certains candidats. M. Jrad, qui maintenait, jusqu’au dernier jour des travaux du congrès, sa liste dite du «consensus», composée de onze membres du bureau exécutif sortant, s’est, selon des sources proches de la direction sortante, mis d’accord, avec M. Ali Romdhane d’écarter de leurs listes respectives MM. Hédi Godhbani, Slimane Mejdi et Abdennour Meddahi, qui n’ont donc pas été élus. Ces derniers étaient, en quelque sorte, «victimes» du «consensus» sur le «consensus». «L’alliance Kerkenienne aura prévalu» souligne la même source.

Mais les perdants d’aujourd’hui peuvent se consoler de la décision prise par les congressistes, après un débat houleux, de limiter à deux, le mandat des membres du bureau exécutif.

Ainsi, les 9 membres du bureau exécutif élus, y compris le secrétaire général, ne pourront plus se présenter au prochain congrès prévu en 2011. Par contre, Godhbani, Mejdi et Meddahi auront le droit de se présenter. De même, Néji Messaoud qui s’est volontairement mis hors course au congrès de Monastir, pourra se présenter au prochain congrès «Il s’est mis en réserve de la centrale syndicale», selon l’un de ses proches.

Autre enseignement qu’on peut tirer des résultats de ces élections : les délégués ont délaissé l’esprit de suivisme et ont exprimé à travers les urnes un certain mécontentement de la manière de gérer les affaires de l’UGTT.

Ainsi Abdesslem Jrad, qui est arrivé en tête au congrès de Djerba de février 2002, n’a été classé aux élections de ce congrès que deuxième, n’obtenant que 269 voix, loin derrière Mohamed Saâd, qui a récolté 303 voix.

De même, Ali Romdhane, arrivé en deuxième position au congrès de Djerba, avec un écart minime en nombre de voix, n’a obtenu à Monastir que 218 voix, soit 85 voix de moins que Saâd.

Le charisme de ces deux responsables syndicaux a pris un coup de vieux.

Mais mis à part Moncef Zahi qui a été soutenu en quelque sorte par le secrétaire général et surtout par le poids et le nombre des délégués du syndicat général de l’enseignement de base, les trois autres nouveaux qui ont fait leur entrée au bureau exécutif de la centrale syndicale n’ont pas figuré sur la liste dite officielle de M. Jrad, mais ont bénéficié du soutien des alliances des fédérations régionales du Nord et de l’Est, entre autres celles de Tunis, de Bizerte, de Ben Arous, de Jendouba, de Kairouan et de Kasserine. Cela montre à quel point les alliances régionales ont joué un rôle primordial dans ces élections. A la lecture des noms des nouveaux membres du bureau exécutif, on voit bien que deux larges alliances ont canalisé l’opération de vote : d’un côté, celle du Nord et de l’Est, et de l’autre, celle de Sfax-Kerkena et de Gafsa.

Le grand perdant dans ces élections est le Sahel dont aucun des candidats n’a été élu. A titre d’exemples, Habib Besbès et Abdelmajid Sahraoui n’ont obtenu chacun qu’une quarantaine de voix.

 

(Source : « Le Journal » (Tunisie), N° 54 du 23 décembre 2006)

Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=986

 

 


21ème congrès de l’UGTT

ENTRE LES PRESSIONS DE LA BASE ET LES DURES REALITES…

Par Elyès BEN SAAD

 

En dépit des débats démocratiques et des procédures de vote transparentes qui ont marqué ses travaux, le 21ème congrès de la centrale syndicale a laissé un arrière-goût d’amertume auprès de la base. Encore une fois, les alliances basées sur de vieilles luttes idéologiques et sur un régionalisme qui ne dit pas son nom, l’ont emporté sur l’esprit d’une compétition sur la base de programmes et d’objectifs.

 

L’UGTT va-t-elle enfin reconquérir son rôle de contre-pouvoir nécessaire à la préservation de la paix sociale et à la canalisation de la contestation ? Depuis septembre 2000, cette question est sur toutes les lèvres. Le processus de «rectification» entamé au lendemain de la «démission-éviction»de l’ancien secrétaire général, M. Ismaïl Sahbani, sur fond de scandale financier et dont le point culminant a été la tenue, en février 2002, du congrès extraordinaire de Djerba, a certes, permis à l’organisation de rompre avec les malversations et les tripatouillages électoraux, mais l’unique centrale syndicale s’efforce encore de retrouver son passé prestigieux et sa crédibilité d’antan.

 

Jusqu’ici M.Abdessalem Jrad et ses compagnons ont réussi, grâce à une bonne vieille recette héritée du leader historique du mouvement syndical tunisien, Feu Habib Achour, basée sur un dosage subtil de dialogue social et d’activités revendicatives, à sauver l’essentiel des acquis sociaux. La révision annoncée de la législation relative au travail vers plus de «souplesse», une des principales revendications qui ont marqué le dernier congrès de l’organisation patronale (UTICA) donne cependant des sueurs froides à certains travailleurs. C’est dans ce climat d’incertitude et de suspicion que le 21ème congrès de la première centrale syndicale maghrébine et arabe s’est tenu, du 14 au 16 décembre (les lampions du congrès ne se sont réellement éteints que le 17 courant vers 17 heures), à Monastir.

 

Dès la première journée du congrès, l’hôtel où se sont déroulés les travaux a été transformé en une véritable «forteresse». Les quelque 200 syndicalistes, dont une quarantaine de candidats au Bureau exécutif, interdits, conformément au règlement intérieur, d’accès à l’hôtel, ont effectué un «forcing» en bravant le froid et la pluie torrentielle. La base a donné le ton dès la séance d’ouverture, non seulement en exprimant sa solidarité avec les «camarades indésirables» mais aussi en huant le président de la centrale patronale, M. Hédi Djilani, et le président de l’union de l’agriculture et de la pêche, M. Mabrouk Bahri.

 

Débats passionnés

 

L’ambiance électrique qui a marqué l’ouverture des travaux des assises nationales de l’unique centrale syndicale en Tunisie, s’est répercutée sur les débats. Entre anti- américanisme primaire et nationalisme arabe bon teint, de nombreux congressistes ont évoqué passionnément Hugo Chavez, Hassen Nasrallah, Ismaïl Haniya et Saddam Husseïn. Il n’empêche que les questions nationales n’ont pas été en reste.

 

Les limites de la politique contractuelle, la réforme de l’assurance maladie, la sous-traitance de la main d’œuvre et la précarité de l’emploi ont été les dossiers les plus «rabâchés». Sur le plan interne, le débat a essentiellement porté sur les rapports entre l’organisation et le pouvoir et ceux avec certaines composantes de la société civile, telles la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme, l’Association des Magistrats Tunisiens et l’Ordre des avocats.

 

Par des prises de parole incendiaires, certains congressistes ont mis en valeur les «signes du réveil syndical de la présence à Tunis» et les «velléités d’indépendance de la centrale syndicale» depuis le congrès de Djerba : La publication d’un communiqué critique en signe de contestation de la présence à Tunis d’une délégation israélienne, à l’occasion du Sommet Mondial sur la Société de l’Information, Le refus de participation aux élections de la Chambre des conseillers…

 

D’autres ont en revanche tiré à boulets rouges sur la majorité des membres du Bureau Exécutif sortant. L’éternel échec de la restructuration, les «overdoses» en matière de dépenses, la centralisation des pouvoirs au sein du Bureau exécutif ont été les principaux griefs des mécontents. Bref, les délégués se sont scindés en deux blocs. Les uns défendaient bec et ongles la direction syndicale, les autres réclamaient un regain de militantisme pur et dur.       

 

Inoxydable Jrad

 

Côté élections, les programmes des candidats n’étaient pas le principal critère que les délégués ont pris en considération. Les quatre listes qui sont entrées en compétition ont été plutôt le fruit d’alliances basées sur le régionalisme et l’appartenance idéologique. A preuve, les candidats originaires de Kerkena, Sfax et Gafsa, berceaux traditionnels du syndicalisme tunisien, ont fini par trouver un compris qui leur a permis de sauvegarder les «acquis historiques». Ainsi, les deux représentants de la tendance «achourienne» (Jrad et Romdhane) ont fini par trouver un compromis et constituer une liste consensuelle.

 

Les candidats originaires du nord se sont regroupés dans une même liste, et cette alliance leur a permis de remporter deux sièges au sein du nouveau Bureau Exécutif. Celui-ci se compose désormais de neuf anciens membres, en l’occurrence, MM. Abdessalem Jrad, Mohamed Sâad, Mohamed Trabelsi, Mohamed Chendoul, Ali Romdhane, Mohamed Séhimi, Abid Briki, Ridha Bouzriba et Moncef Yaâkoubi, et de quatre nouveaux élus : MM. Mouldi Jendoubi, Moncef Zahi, Belgacem Ayadi et Houcine Abassi.

 

Les grands perdants du congrès ont été Hédi Ghodbani, Slimane Majdi et Abdennour Meddahi, membres du Bureau issu du congrès extraordinaire de Djerba qui auraient été les «victimes de leurs ambitions démesurées». Avec sa présence sans interruption au sein des instances dirigeantes depuis le 16ème congrès, Jrad a montré qu’il demeure l’homme fort de l’UGTT en dépit des ses 72 ans.

 

De même, Ali Romdhane qui été souvent présenté comme une alternative à l’actuel secrétaire général s’est imposé comme le numéro deux de l’organisation. Le très sensible poste de secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur est, en effet, revenu à ce syndicaliste ayant effectué un retour en force lors du congrès de Djerba après une longue traversée du désert.

 

(Source : « Le Journal » (Tunisie), N° 54 du 23 décembre 2006)

Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=998

 

 

 


 

Hichem Rostom en conflit avec Raouf Ben Yaghlan et Mohamed Kouka !

 

Raouf Ben Yaghlane , Mohamed Kouka et Hichem Rostom trois de nos comédiens ont été amis pendant plus de 15 ans. Hichem Rostom, a récemment décidé d’investir dans l’art. Sa plus récente acquisition se trouve au centre de leur conflit, une toile d’un peintre en hausse de popularité, qui s’avère être un tableau complètement blanc acheté au coût de centaines de milliers de dinars!

 

Chacun y allant de ses impressions au sujet de l’oeuvre, selon son tempérament, celle-ci deviendra alors un prétexte permettant de faire éclater au grand jour des conflits et des jugements qui ont une source beaucoup plus profonde que la simple divergence d’opinion artistique du départ.

 

C’est ainsi que l’on assiste à une complète remise en question de cette amitié qui unissait ces trois hommes depuis plus de quinze ans.

 

C’est l’histoire de la plus récente pièce de théâtre qui sera présentée en fevrier 2007 au Théatre de la ville de Tunis . Cette pièce intitulée « Fann » (Art), de la française Yasmine Riza est interprétée par Raouf Ben Yaghlane, Mohamed Kouka et Hichem Rostom.

 

D’autre part Hichem Rostom qui a dirigé les deux précédentes sessions du festival « Les Journées théâtrales de Carthage », prépare un projet sur les Arts de la Rue qu’il a contribué à faire connaître en Tunisie. « Ruée Vers l’Art » sera une manifestation pluri artistique et pluri culturelle qui animera les places et les rues à l’éclosion du printemps 2007 à La Marsa.

 

Meriem M – Babnet

 

(Source : le portail Babnet, le 22 décembre 2006)

Lien : http://www.babnet.net/rttdetail-9602.asp

 

 

 


 

Tout ce qu’il faut savoir sur la signature du traité du Bardo 1881 :

Un témoignage inédit du Cheikh Béchir Belkhodja.

Par Slim Gadhoumi   Arguant comme prétexte l’intrusion de quelques sujets du Bey de Tunis dans sa colonie algérienne, le gouvernement français, qui s’est décidé au mois d’avril 1881 à rendre effectif le protectorat de fait qu’il exerce en Tunisie depuis près d’un demi-siècle, ordonne à quelques milliers de ses soldats d’occuper le pays. Et, le jeudi 12 mai, il presse le Pacha Bey Mohamed Es-Sadok de ratifier un traité qu’il a concocté pour assurer un semblant de légitimité politique à sa mainmise sur le Royaume de Tunis. Voici un précieux témoignage sur cette journée du 12 mai 1881, un témoignage inédit que nous devons au Cheikh Béchir Belkhodja.(1). « (Mohamed Es-Sadok Bey) occupait depuis plusieurs jours, avec son Conseil, la salle dite « Maqarr —Es-Saâda » (résidence de la félicité) située à l’étage supérieur du Palais de Kassar-Saïd. Les membres du Conseil présent ce jour-là (12 mai 1881) auprès du Bey, étaient : Mustapha Ben Ismaïl, Premier ministre ; Mohammed Khaznadar (mamelouk d’origine grecque), Ministre d’Etat ; Mohammed El Aziz Bouattour, Ministre de la Plume (de l’Intérieur) ; le Général Ahmed Zarrouk (mamelouk d’origine grecque), Ministre de la Marine ; le Général Mohammed Bachouche, Directeur des Affaires Etrangères ; le Général Elias Mussali, Interprète du Bey ; le Général Hamida Ben Ayed, ancien fermier général ; le Général Mohammed El Arbi Zarrouk, Président de la Municipalité (de la ville de Tunis) ; Mahmoud Boukhriss, Kahia du Ministre de la Plume ; Mustapha Radhouane, Chef de Service à la commission financière, Taïeb Boussen, Chef de section aux Affaires Etrangères ; Youssef Djaït, Chef de section à la Justice ; Béchir Belkhodja, Chef de la Section d’Etat. Mes deux derniers collègues (Taïeb et Youssef) et moi assurâmes, à tour de rôle, le service des écritures de l’audience beylicale. Ce fut mon tour lorsque le Général Elias Mussali vint informer le Bey que M. Théodore Roustan demandait à voir Son Altesse. Il était alors 10 heures du matin. Je ne pus prendre aucune note de ce que le Consul Général de France vint dire au Bey, l’entretien ayant eu lieu à voix basse et en tête-à-tête. Seul Mustapha Ben Ismaïl, debout près du trône, put en entendre quelque chose. A la sortie de M. Roustan, un silence glacial s’établit dans la salle. Ce silence fut rompu par un sanglot jeté par Mustapha qui, d’une voix entrecoupée, annonça au Conseil que le Général Jules-Aimé Bréart allait arriver dans un instant à Kassar-Saïd ; au même moment, le train de la compagnie Bône-Guelma vint s’arrêter en face du Palais. Je vis alors, pour la première fois de ma vie, des cavaliers avec leurs chevaux sortir d’un train. Ils étaient sûrement au nombre de plusieurs centaines. C’était la garde qui devait escorter le Général Bréart pendant sa visite au Bey. On fit venir également 27 bouches à feu que des artilleurs français placèrent près du Bardo ; ils étaient tous braqués sur Tunis. Le Bey monta et nous fit monter avec lui sur les terrasses du Palais ; Son Altesse tenait à la main une longue vue pour mieux préciser le mouvement des troupes débarquées. De temps en temps, on le voyait essuyer des larmes. Le Bach-kateb (ministre de la Plume), Sidi Mohammed El Aziz Bouattour, mon chef, qui n’était pas loin de moi, me dit que ces larmes, bien que sincères, ne pouvaient être prises en considération, le Bey étant la propre victime de lui-même. Tout ceci se passa très rapidement, car le Général Bréart ne tarda pas d’arriver au Palais que des cavaliers français vinrent cerner. Et Tahar Belhassen, le général de garde, d’accourir pour calmer l’émotion des dames du Harem dont nous entendîmes les pleurs. Mustapha Ben Ismaïl pleurait aussi comme une femme. Le Bey et toute l’assistance étaient aussi très émus, sauf le nonagénaire Cheïkh Mahmoud Boukhriss, le Kahia du Bach-Kateb, qui resta impassible. Il fut dans la suite le premier à approuver le traité du Protectorat. Son âge très avancé fut certainement pour beaucoup dans son attitude. En arrivant au Palais, le plénipotentiaire français, le Général Bréart, était muni d’un appareil téléphonique pour correspondre avec le commandant de ses troupes, campées à la Manouba. Il tenait à la main le texte du traité qui était en double expédition. M. Roustan présenta le Général au Bey qui était debout devant son trône. Il dit à Son Altesse que seul maintenant le Général Breart était chargé de parler avec lui au nom de la France… Et ce dernier de faire donner au Bey lecture, article par article, du traité du Protectorat. Le Général Elias Mussali assurait le service de la traduction. Après l’achèvement de cette lecture, il était onze heures du matin, le Général Bréart donna cinq heures au Bey pour réfléchir et prendre l’avis de son Conseil. Mais Son Altesse demanda d’ajourner sa réponse au lendemain. Le Général Bréart ne put accéder à ce désir et accorda définitivement au Bey sept heures pour faire connaître sa réponse. Il eut soin d’insister sur le caractère pacifique et amical du traité dont le rejet pourrait entraîner, a-t-il ajouté, de graves conséquences. On sut, en effet, plus tard, que l’un des frères du Bey, le prince Taïeb, avait promis de signer le traité si la France lui assurait son élévation au trône beylical. Le Général se retira ensuite avec son Etat-Major dans la grande salle du rez-de-chaussée où il avait déjà fait placer son téléphone. La discussion du traité par les conseillers du Bey fut orageuse. Mohammed El Arbi Zarrouk s’y montra opposé au plus haut degré. Il soutint que la Régence était une possession turque et alla jusqu’à accuser le Bey de trahison. Celui-ci voulut lui expliquer les conséquences funestes d’une résistance désormais vaine. Pour ce faire, il dit à Mohammed El Arbi que s’il refusait d’accepter le traité, le Général Breart s’emparerait de sa personne et qu’il l’enverrait comme prisonnier en Algérie. Puis, portant la main à sa barbe, le Bey a ajouté textuellement : « Je crois qu’aucun des membres de ce Conseil ne désirerait voir cette vieille barbe blanche traînée dans la poussière des chemins de l’exil ». Ce propos du Bey fut énergiquement contredit par le Général Mohammed El Arbi Zarrouk qui répliqua en ces termes : « Ton envoi comme prisonnier à Alger ne sera point un déshonneur pour toi. Mais, en tout état de cause, il vaut mieux sacrifier une seule tête, fût-elle couronnée, que de sacrifier un peuple tout entier ». Le Bey poussa un soupir, puis il dit à Mohammed El Arbi : « Tu as donc oublié tous les bienfaits dont je t’ai comblé, tu n’es qu’un ingrat ». Il tint ensuite à connaître l’avis des autres membres du Conseil. On tomba alors d’accord sur le point suivant : le Bey enverrait son secrétaire , le Cheikh Béchir Belkhodja, auprès de son frère Ahmed, Cheikh El Islam, pour lui expliquer la gravité du moment et lui demander son avis basé sur les principes coraniques. On eut recours à ce stratagème pour permettre au Général Hamida Ben Ayed de quitter le Palais et d’aller prendre immédiatement contact avec son ami et protecteur, le Consul Général d’Angleterre, pour lui demander s’il ne pourrait accorder l’hospitalité au Bey ou tout au moins lui donner quelques conseils utiles. Cette dernière combinaison ne réussit pas et Ben Ayed resta au Palais. (Quant au secrétaire du Bey, accompagné jusqu’à Tunis par deux cavaliers du Général Bréart, il revint une heure après pour faire connaître que son frère, le Cheikh El Islam, ainsi que le Bach-Mufti et les deux Cadis de Tunis le chargeaient de dire à Son Altesse « qu’entre deux maux, on doit choisir le moindre, c’est-à-dire : si les conséquences du refus de signer le traité sont plus graves que celles de son acceptation, Son Altesse ne devrait pas hésiter à accepter la nouvelle situation ». Cette réponse sauvegarda les susceptibilités du Bey, qui déclara au Conseil que son refus de signer pouvant entraîner « des conséquences néfastes pour le troupeau dont il avait la garde », il était décidé à accepter le Protectorat de la France. Le Cheikh Mahmoud Boukhriss, Kahia du Bach-Kateb, s’empressa de soutenir le point de vue du Bey que la majorité du Conseil partagea également. Les quelques membres hostiles au traité se turent, sauf le Général Mohammed El Arbi Zarrouk qui continua à protester jusqu’au moment où le Bey rappela le Général Bréart pour l’informer de son intention de signer le traité. Le Général sourit alors, adressa de vifs compliments au Bey et lui dit que « c’était la seule solution avantageuse pour son Altesse, car dans le cas contraire il avait des ordres dont l’exécution, absolument certaine, ne pourraient que nuire à sa dignité souveraine ». Il était cinq heures du soir lorsque Mohammed Es-Sadok apposa, avec le Général Breart, sa signature au bas du traité du Protectorat … »(2)

 

 Notes

 

1- Béchir Belkhodja (1826-1911) : mouderess à la Zitouna puis secrétaire à la chancellerie beylicale, il est nommé quelques temps après secrétaire de Mohammed Es-Sadok Bey et chef de la Section d’Etat, et il est promu plus tard à la charge de conseiller de Ali Bey (1882-1902).

2- Archives de la Résidence Générale (document dactylographié conservé à l’I.R.M.C.).

 

(Source : « Réalités » (Tunis), N° 1094 du 14 décembre 2006)

 

 


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