Nouvelles des libertés en Tunisie
QUI PAIE LES FACTURES DE LA CAMPAGNE ELECTORALE DU « candidat du RCD » ??
Dans le magazine « Jeune Afrique » N° 2541 du 20 au 26 septembre 2009, l’ETAT a payé des poches du contribuable tunisien plumé à tout instant et sans aucune défense un spécial de 26 pages en couleur intitulé « LE PLUS TUNISIE » avec le titre suivant: « 1987-2009 : les années Ben Ali… Économie, réformes, infrastructures, diplomatie, droits des femmes… Quel bilan pour le chef de l’État à un mois de la présidentielle ? ».
Juste une question à l’ATCE et à l’observatoire de Me Abdelwahab El Bahi: ça coûte combien cette plaisanterie en milliers d’euros sonnants et trébuchants? et puis cette somme a été payé par qui ? Est ce par les caisses de « l’Etat de droit » ou par celles du R.C. « Démocratique » ? Vos factures SVP !!!
Présidentielle 2009 : BEN ALI aurait pu nous épargner cette farce!
par Taoufik Ben brik
« Des élections ! Mais pourquoi faire ? », titre Attariq Aljadid, l’organe du mouvement Attajdid ( ex Parti Communiste Tunisien ) daté du 5 septembre 2009. « Parler des élections présidentielles ? Vous me faites marcher j’espère! On n’a ni élections et encore moins des présidentielles. Où est-ce que vous avez rencontré un président sortant ? Un vrai. Des candidats ? Des vrais. Des électeurs ?… Des observateurs ? Des isoloirs ? Des urnes ? Une campagne? Tout est bâtard.
Je rêve d’avoir une carte d’électeur. Pour mon petit fils! Même pas pour mon fils. Alors revenez me voir dans une autre vie”, s’esclaffe Ayachi Hammami, avocat et éternel président des comités de soutien aux candidats malchanceux.
Ben Ali n’en a cure. Le voilà parti pour un énième mandat. Le 26 août il a déposé devant le conseil constitutionnel sa candidature pour les élections présidentielles d’octobre 2009. D’où le blues de Lumumba Mohsni, un opposant réfugié politique en France : « Ben Ali, a-t-il vraiment besoin des élections pour y rester ? Il aurait pu s’épargner et nous épargner cette farce de mauvais goût. »
En fait, Ben Ali a mis en place depuis 2002, tout un dispositif constitutionnel pour se maintenir président à perpète. Le texte fondamental initial prévoyait son départ en 2004. La nouvelle réforme constitutionnelle sur mesure qui a été approuvée le 26 mai 2002 lui permet de se présenter au moins encore deux fois. Il a fait des émules. Bouteflika d’Algérie, Chavez du Venezuela se sont inspirés du Benalisme. On lui concède tout de même ce mérite.
Désormais, tout est clos. Sans issue. « Dans ces conditions, il n’y a que le boycott. Participer c’est collaborer et c’est légitimer l’usurpateur » dit Hamma Hammami, chef du parti Communiste Ouvrier Tunisien, non reconnu. Même avec ce dispositif cimenté, Ben Ali trouve toujours le « détail » à fignoler.
Avant le vote déjà, les membres des commissions de mise à jour des listes électorales sont désignés par le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, RCD, le parti-Etat au pouvoir depuis l’indépendance en 1956. Les seules réclamations admises concernent la distribution des cartes d’électeurs. Le jour du vote, la fraude est facilitée. Le RCD tient les bureaux, l’isoloir n’est pas obligatoire et la carte d’électeur est facultative. Même les morts participent. Quant aux dépouillements, ils se déroulent à huis clos.
Autre artifice: un candidat à la présidentielle doit être parrainé par trente élus. Hormis le président sortant, personne n’est en mesure de remplir cette condition, sauf si le président lui donne trente élus. En fait, les dés sont pipés : le président sortant choisit lui-même ses adversaires. Sinon pour se porter candidat, il faut être depuis au moins deux ans et sans interruption le numéro un d’un parti. Le mécanisme imaginé par le palais de Carthage est ingénieux, mais manque de suspense! « Par ces entourloupettes, on essaie de m’éliminer, d’exclure Mustapha Ben Jaafar, le chef du Forum Démocratique pour les Libertés et le Travail et on dénie au mouvement Attajdid le droit de désigner librement son propre candidat. », explique Néjib Chebbi , fondateur du Parti Démocratique Progressiste qui vient de retirer sa candidature.
Au bout du compte, de telles règles ne laissent émerger en tout et pour tout que trois adversaires. Et quels adversaires ! Les zéros et quelques poussières. Les mauvaises langues les nomment zéro virgule, 007 … James Bond pour Ben Ali. Deux d’entre eux (Bouchiha chef du Parti de l’Unité Populaire et Inoubli chef de l’Union Démocratique Unioniste) soutiennent Ben Ali depuis son arrivée au pouvoir en 1987. Ils n’ont aucune chance. Ils le savent pertinemment et le proclament publiquement.
Vrais Faux opposants, transfuges du parti au pouvoir, dirigeants de formations politiques aux allures de chapelles, les trois adversaires de Ben Ali affichent un profil bas. Critiquer le président sortant ? L’idée ne les a même pas effleurés ! Accéder au pouvoir ? Hum…Ils se battront, c’est promis. Pour Ben Ali. Un seul slogan à leur disposition :
BEN ALI POUR L’ ETERNITE.
La seule inconnue du scrutin est le score du président « sortant» – Partant pour les Tunisiens. Partant pour un nouveau mandat-. En 1989 Ben Ali avait obtenu 99,27% des suffrages. 99,91% en 1994, 99,44% en 1999 et 94,49% en 2004. D’où la première question, et seule difficulté, qui se pose à l’automne 2009, à la mesure de cette dérisoire parodie de démocratie qui se joue à ciel ouvert : quels maigres scores, compatibles avec sa susceptibilité, Ben Ali concèdera-t-il à ses opposants?
(Source : « Kalima » (censuré en Tunisie), le 22 septembre 2009)
Lien :http://www.kalima-tunisie.info/fr/News-file-article-sid-101.html
Lyès Ben Chedli, un imposteur ou un imposable dans le collimateur?
par Slim BAGGA
La liste Fillon des 3000, tout le monde en parle et plus nombreux en sont sûrement concernés. Il s’agit d’une liste de 3000 personnes suspectées d’avoir mis à l’abri des fortunes sous d’autres cieux moins regardants pour échapper au fisc et auxquelles le Premier ministre français s’intéresse de très près, à très juste raison du reste..
Il se trouve que mes sources, généralement très fiables, ce dont ne douterait ni le Général Ben Ali, ni le clan des Trabelsi, et encore moins l’un de leurs ventriloques en France, Lyes Ben Chedli pour le citer, m’ont fait part de la très probable existence de ce Franco-Tunisien sur cette liste.
Oh bien sûr, je vois déjà Lyes Ben Chedli hurler au complot et déverser sa “haine” rémunérée, ses menaces jamais suivies d’effet; je le vois s’agiter et manifester sa colère de vierge effarouchée…
Qu’importe! Cela peut parfois impressionner ceux qui partagent sa table au Plazza Athénée, mais jamais les hommes au service de la vérité… Et je crois très modestement en faire partie.
Des indices sur un mythomane déroutant
Lyes Ben Chedli ne fait pas dans la mesure. Il occupe un superbe appartement à l’avenue Montaigne et roule au volant d’une Porsche Cayenne immatriculée en Suisse. Il dispose d’une table de 4 places au carré VIP du Plazza Athénée et l’on voit défiler autour de lui une impressionnante clientèle et gens du Monde.
Comment un repris de justice en Tunisie, que Leïla Trabelsi avait fait jeter en prison dans l’affaire de Tahar Materi (une affaire d’adultère dans la famille sur laquelle nous reviendrons), comment donc ce Tunisien naturalisé Français arrive à concentrer autour de lui autant de personnalités allant de l’influent cousin du roi du Maroc Mohamed VI à l’homme d’affaires milliardaire originaire du Kazakhstan, Patok Chodiev qui fait notamment commerce dans le gaz?
Lyes Ben Chedli ne manque ni d’audace ni d’air: comme des centaines voire des milliers d’opportunistes, il vole une photo en compagnie du président Sarkozy, l’encore maire de Neuilly. Ce cliché ne quittera plus son veston. Il fréquente aussi le monde parisien de la nuit et investit dans l’image…sa propre image. Là au moins, on ne pourrait jamais le lui reprocher: elle avait vraiment besoin d’être relookée…Mais ne soyons médisants, notre ami dit avoir le bras long.
Donc, pour travailler cette image, tous les moyens sont bons. Ainsi emprunte-t-il sa Porsche au 33, avenue Montaigne pour la céder au voiturier du Plazza Athénée à moins de cent mètres. Le tout est dans la spectaculaire arrivée de ce proche de Saida Sassi, la nièce de Bourguiba et ex-vieille amante de Ben Ali qui lui avait ouvertes grandes les portes du Palais de Carthage grâce à la manipulation…
Oui, tout cela est bien beau: dépenses faramineuses, rythme de vie royal, entrées dans les pays du Golfe et dans les Balkans: mais le Français Lyès ne déclare rien sur sa feuille d’impôt. Et c’est là que ça devient intéressant.
Comment se fait-il en effet que ce Français qui avait publiquement affirmé qu’il fallait refouler les Maghrébins qui avaient sifflé la Marseillaise ne s’impose-t-il pas à lui-même, en respectant scrupuleusement la loi, le paiement d’impôts sur le revenu en France et dont le rythme de vie de M. Ben Chedli pourrait donner une approximation?
Nous ne pensons pas que M. Fillon soit tout à fait d’accord avec cette attitude d’un personnage qui se prévaut faussement et, disons-le, avec la mythomanie qui le caractérise, d’être un “grand copain de Sarko”. Faut tout de même pas pousser avec la solidarité publique…
La vérité, toujours selon nos sources, est que cet homme qui a construit une fortune sur ses trompeuses apparences, sait d’avance qu’un jour ou l’autre il sera dévisagé comme tous les Tartuffe. “On ne peut mentir tout le temps à tout le monde”, disait l’autre et l’on ne peut éternellement faire semblant de jouer dans la cour des grands lorsqu’on a commencé sa carrière en étant proxénète et que l’on n’aurait pas cessé de l’être…
Enfin, nous croyons savoir que de nombreuses relations politiques, dont d’influents élus des Hauts de Seine, chercheraient bien à s’en démarquer surtout car il abuse de leurs cartes qu’il montre à volonté pour faciliter “ses affaires” internationales dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne brillent pas par leur transparence ni par leur propreté.
D’ailleurs, côté tunisien, là où se concentre le pouvoir et l’influence de la mafia, il réussit pour le moment, juste pour le moment, à gagner les faveurs des Trabelsi. Il se fait le ventriloque de Imed le voleur de Yachts à Paris, de Belhassen le chef de gang et simule d’avoir tourné la page sur son incarcération par Leïla.
Comment peut-on être un farouche défenseur des Trabelsi tout en étant un ennemi-juré des Materi? Lyes Ben Chedli nous expliquera sans doute un jour cet extraordinaire exercice de funambuliste dont ne peuvent s’accommoder que de talentueux simulateurs ou d’ingénieux mythomanes.
Espérons qu’un Tunisien ne sera pas éclaboussé par cette liste des 3000 “fuyards” des impôts. Ce serait mauvais pour l’image du pays du jasmin….
Donc à suivre…
Tunisie : La Tunisie face au défi démographique
22-09-2009 par Sami B
Tout le monde est unanime pour dire que la population tunisienne connait une décélération constante de son taux de natalité, en un mot la population tunisienne est en passe de vieillir. Les démographes qui ont prévu d’atteindre les 11 millions d’habitants pour 2010 devront repousser l’échéance jusqu’en 2015 !
Une situation qui pourrait être alarmante pour l’économie du pays et il serait temps d’anticiper et de se projeter sur l’avenir. La Tunisie qui fait figure d’exception parmi les pays en voie de développement, connait une évolution démographique semblable à celles des pays développés. La décroissance de la population surprend tout le monde, autorités, démographes et experts. Finalement, les prévisions pour une population de l’ordre de 13 millions en 2025 pourrait à ce rythme n’être réalisées qu’en 2040, un déclin rapide qui fausse tous les pronostics des démographes.
Il faut savoir que les familles tunisiennes ont à l’heure actuelle en moyenne deux enfants, soit tout juste le taux de renouvellement de la population, un taux bien en deçà des 6 enfants par famille enregistré dans les années 60. Ce taux de renouvellement qui était de 3,4 en 1990 pourrait encore baisser pour atteindre les 1,5 dès 2014, plaçant la Tunisie dans une perspective de déclin démographique avec une incapacité de renouveler sa population. Pire encore, selon l’Institut National de la Statistique (INS), ce taux de renouvellement pourrait varier d’ici 2030 dans le meilleur des scénarios à 0,5 et dans le pire à 0,05 soit un « bouleversement démographique » dans les deux cas de figure.
Concrètement, à l’heure actuelle, nous ressentons l’effet des bouleversements démographiques, avec une population des moins de 15 ans en baisse qui atteignait 50% en 1960, pour atteindre les 30% en 2000 et chuter à 20% à l’horizon 2020. Conséquence directe au niveau de l’éducation, une forte baisse de la demande qui entraîne dès maintenant la fermeture de nombreux établissements au niveau scolaire à défaut d’élèves en nombre suffisant.
Parallèlement, on remarque un vieillissement de la population et le grossissement de la tranche d’âge des plus de 25 ans, soit la population en âge d’activité, exigeante, en quête de plus d’études supérieures, de travail, d’une meilleure rémunération et d’un meilleur cadre de vie sur le plan matériel, culturel ou social. Une situation qui devrait encore durer quelques années et qui met la pression sur le gouvernement qui doit répondre à une demande d’emploi en hausse de 2,5% laquelle ne pourra être totalement satisfaite que si la Tunisie réalise un taux de croissance de 7%. Nous en sommes bien loin actuellement avec un niveau de croissance pour 2009 qui tourne autour des 4%.
En fait, les questions démographiques ont leurs incidences politiques.Que fera-t-on pour gérer les demandes additionnelles d’emplois, comment répondre aux aspirations de ces jeunes ? Des questions d’actualité qui ont obligé le gouvernement a placer l’emploi en tête de ses priorités et d’accorder aussi à cette jeunesse de plus en plus exigeante, une place grandissante dans l’espace public (2009, année de la jeunesse…)
Sur un autre plan, le vieillissement de la population pourrait faire exploser les dépenses de santé, avec 9,7% de la population, les plus de 60 ans pourraient atteindre les 18% de la population dans les 20 prochaines années. A cela s’ajoute une espérance de vie à la hausse, de 75 ans actuellement, elle devrait atteindre les 80 ans d’ici 2020.
Une situation sur le plan de la santé qui aurait pour corollaire d’augmenter le taux de maladies cardio-vasculaires qui touchent à l’heure actuelle 40,2% des personnes âgées de plus de 60 ans tandis que le nombre des diabétiques représentent 32% des personnes âgées dont les 2/3 sont des femmes. Les effets de l’accroissement de l’espérance de vie sont connus et peuvent se traduire par une augmentation du coût des soins et la baisse du nombre d’enfants dans la famille, et sa conséquence immédiate, l’abandon des parents condamnés à une vieillesse solitaire. Et c’est là une tendance tout à fait inédite. Pour le moment, les statistiques officielles révèlent que 9,6% des personnes âgées sont dépendantes et ont besoin d’accompagnement, soit 46.000 personnes, ce qui rend urgent le développement en médecine de la spécialité de la gériatrie et de l’amélioration de la formation dans ce domaine. Bref, un ensemble de problématiques des pays développés auxquels la Tunisie sera confrontée et qu’il serait temps d’anticiper. L’encouragement de la natalité, l’immigration, les flux migratoires pourraient être dans le futur des sujets non plus européens mais bel et bien tunisiens. Si pour le moment, on en parle, les impératifs économiques et sociaux les imposeront, dans un avenir plus proche qu’on ne le croit.
(Source:”African Manager” le 22 sept. 09)
Lien:
http://www.africanmanager.com/articles/124585.html
La fécondité baisse chez les riches comme chez les pauvres
LE MONDE | 22.09.09
Chute de la fécondité, urbanisation croissante : comme dans d’autres pays du monde, ces tendances, au cours des trente dernières années, ont été très actives dans les pays du Maghreb. Plus étonnant : comme le souligne une étude publiée, mardi 22 septembre, par l’Institut national d’études démographiques (INED), elles ont donné lieu à une évolution à peu près similaire en Algérie (35 millions d’habitants en 2008), au Maroc (31 millions) et en Tunisie (10 millions). Un constat à première vue paradoxal, puisque ces trois pays n’en sont pas au même stade de développement économique.
Entre les années 1980 et les années 2000, le taux annuel d’accroissement démographique a reculé de 1,7 % en Algérie, 1,5 % au Maroc et 1,4 % en Tunisie. Dans le même temps, la proportion de la population vivant en ville a crû de 15 % en Algérie, 10 % au Maroc et 11 % en Tunisie. Une homogénéité des comportements démographiques qui cohabite avec de fortes disparités socio-économiques.
En 2007, le revenu national par habitant était ainsi de 5 200 euros en Algérie, 4 859 euros en Tunisie et seulement 2 756 euros au Maroc. De même, l’amélioration de la scolarisation a moins bénéficié aux Marocaines qu’aux Algériennes et, surtout, qu’aux Tunisiennes : pour dix femmes nées autour de 1980, 9 savent actuellement lire et écrire en Tunisie, 8 en Algérie, mais seulement 5,5 au Maroc.
Convergences démographiques, contrastes socio-économiques : “Cette situation est à souligner, car le niveau de vie et le niveau d’instruction sont des déterminants classiques de l’évolution démographique”, notent les chercheurs de l’INED. En collaboration avec l’université
Cadi Ayyad de Marrakech, ils ont effectué, au Maroc, des analyses plus fines.Deux enfants par femme
D’une part entre villes et campagnes, où les disparités socio-économiques sont plus accentuées encore qu’entre les différents pays du Maghreb. D’autre part, entre deux quartiers de Marrakech présentant d’importants contrastes dans leur composition sociale comme dans leurs équipements : la médina et le quartier moderne et plus aisé du Guéliz, où il y a 2,5 fois plus de bacheliers et 3,5 fois plus de logements avec bain ou douche.
Qu’elles soient menées au niveau national, régional ou local, toutes ces comparaisons ont abouti au même constat : “Alors que le taux de fécondité était considéré, dans les années 1950-1960, comme le meilleur indicateur pour faire le partage entre les pays riches et les pays pauvres, on observe désormais une déconnexion croissante entre comportements démographiques et conditions de vie des sociétés”, résume
Patrick Festy, chercheur à l’INED et cosignataire de ces travaux.Une évolution d’autant plus significative qu’elle ne concerne pas le seul Maghreb. Que ce soit au Vietnam ou en Azerbaïdjan (deux pays où le revenu annuel par habitant est de l’ordre de 3 000 dollars), aux Etats-Unis ou en Norvège (où il est en moyenne de 40 000 dollars), la fécondité avoisine aujourd’hui le seuil symbolique de deux enfants par femme.
Catherine Vincent
Article paru dans l’édition du 23.09.09.
(Source:”Le Monde” (Quotidien – France) le 23 septembre 2009)
Italie: près de 200 immigrés clandestins interceptés
Union européenne : la France souhaite intensifier la lutte contre l’immigration clandestine
Le 22 sept. 09 La France veut doter Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne (UE), de nouveaux moyens qui permettraient de mieux lutter contre l’immigration clandestine en Méditerranée. C’est ce qu’Eric Besson, le ministre de l’immigration français, a expliqué à ses collègues européens lors d’un sommet tenu à Bruxelles, lundi 21 septembre. Les opérations d’interception, de reconduite, ainsi que l’affrètement d’avions en vue d’opérations conjointes de rapatriement devraient être renforcés, suggère le gouvernement français. Un état-major de l’agence basée à Varsovie devait être installé en Méditerranée et chargé notamment de développer la coopération avec les pays de départ des migrants, estime M. Besson. Actuellement dotée de 71 millions d’euros, Frontex est censée appuyer et coordonner les efforts des Etats membres pour surveiller les frontières extérieures de l’UE, soit 42 000 kilomètres de frontières maritimes. Jean-Pierre Stroobants
(Source:”Le Monde” (Quotidien – France) le 23 septembre 2009)
Bataille à l’Unesco pour barrer la route à l’Egyptien Hosni
Le 22 sept. 09
Une bataille d’influence dont l’issue risque d’avoir d’importantes répercussions diplomatiques était en cours ce mardi pour empêcher l’Egyptien Farouk Hosni d’accéder à la direction générale de l’Unesco.
Le ministre égyptien de la Culture, dont les détracteurs stigmatisent les positions anti-israéliennes, et son ultime concurrente, la Bulgare Irina Gueorguieva Bokova, s’affrontent ce mardi soir lors d’un cinquième et dernier tour de scrutin.
Parti favori, Farouk Hosni, 71 ans, s’est tour après tour fait rattraper par la diplomate bulgare de 57 ans. Les deux candidats sont à égalité parfaite après avoir chacun obtenu 29 voix sur les 58 que compte le conseil exécutif de l’Unesco.
Selon les règles de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture, si le dernier scrutin ne change pas le rapport de forces, on procédera à un tirage au sort et seule la conférence générale, qui regroupe les 193 pays membres de l’organisation, pourrait invalider le résultat.
Mais plusieurs responsables de l’Unesco estiment que le suspense prendra fin dès ce mardi par la victoire de la candidate bulgare, qui sera acquise si un seul délégué change de camp ou s’abstient lors du dernier vote.
“La bataille est devenue féroce”, a expliqué l’un deux en requérant l’anonymat. “Il y a une pression d’enfer qui est exercée sur quelques pays, notamment européens, pour qu’au moins un d’entre eux change de camp et vote pour Mme Bokova.”
Selon un autre responsable de l’organisation, les jeux sont pratiquement faits : “Je pense que Mme Bokova devrait l’emporter. Farouk Hosni a fait le plein des voix”.
SAUVER L’UNION POUR LA MÉDITERRANÉE
Le vote est secret mais des sources internes à l’organisation soulignent que, parmi les pays de l’Union européenne représentés au conseil exécutif, la France, l’Espagne, la Grèce et l’Italie ont voté pour Farouk Hosni, en plus de pays de nombreux pays du Tiers Monde.
Ces quatre Etats membres sont des pays méditerranéens qui ne souhaitent pas froisser le président égyptien Hosni Moubarak, co-président avec Nicolas Sarkozy de l’Union pour la Méditerranée (UPM), un projet cher au chef de l’Etat français malgré des débuts laborieux depuis son lancement en 2008.
Pour la France, il convient de ménager l’Egypte, le seul pays arabe avec la Jordanie à avoir signé un accord de paix avec Israël, au moment où les grandes puissances tentent de relancer le processus de négociations israélo-palestiniennes.
“L’Egypte est un grand facteur de paix dans cette région du monde et on est bien content de l’avoir”, avait déclaré le président français début septembre à quelques journalistes.
Mais Nicolas Sarkozy, qui avait estimé qu’Israël et les Etats-Unis ne s’opposeraient pas à Farouk Hosni malgré ses déclarations, semble avoir sous-estimé l’opposition.
L’Allemagne, la Hongrie, le Luxembourg et le Portugal, membres de l’UE, ont voté pour la candidate bulgare, donnant ainsi une image de division de l’Union européenne.
Même si Washington et Jérusalem n’ont pas fait publiquement campagne contre Farouk Hosni, les Etats-Unis, qui soutenaient d’abord la candidature équatorienne, se sont ralliés lundi à celle de l’ambassadrice bulgare auprès de la France et de l’Unesco et manoeuvrent en coulisses pour la faire gagner.
Israël, qui n’est pas membre du conseil exécutif de l’Unesco et ne vote donc pas, se montre discret afin de ménager l’Egypte, mais cela n’empêche pas des personnalités de la communauté juive de mener une campagne très efficace.
Le prix Nobel de la paix Elie Wiesel, les intellectuels Claude Lanzmann et Bernard-Henri Lévy ainsi que l’ancienne présidente du Parlement européen Simone Veil ont multiplié les interventions dans la presse contre Farouk Hosni.
Candidat d’un pays dont Amnesty International épingle chaque année la répression en matière de liberté d’expression, il avait déclaré en 2008 qu’il brûlerait lui-même les livres en hébreu s’il en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes.
Il a ensuite à plusieurs reprises regretté ses propos, prononcés dans l’enceinte du Parlement égyptien lors d’une altercation avec un député des Frères musulmans.
“Même s’il est élu, ce n’est pas un bon départ”, souligne un responsable de l’Unesco, qui parle de “situation historique”.
Edité par Gilles Trequesser
Arabie: une université pour franchir les barrières scientifiques et sociales
La Libye disqualifiée comme pays d’accueil des demandeurs d’asile
21 sept.-09
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a disqualifié la Libye des pays d’accueil pour les demandeurs d’asile. L’organisme onusien estime que ces populations ne sont pas suffisamment protégées dans le pays.
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a disqualifié lundi la Libye comme pays d’accueil pour les personnes demandeuses d’une protection internationale, car ce pays “n’offre pas les conditions de protection” nécessaires.
“La Libye n’est pas en mesure d’établir un espace de protection pour les demandeurs d’asile de bonne foi”, a affirmé le directeur du HCR, Antonio Guterres, au cours d’une conférence de presse à Bruxelles, à l’issue d’une réunion avec les ministres de l’interieur de l’UE.
“La situation dans ce pays est effrayante”, a-t-il accusé. “Il y a un risque pour les personnes nécessitant une protection internationale d’être renvoyées dans leur pays d’origine et c’est pour cette raison que nous exprimons nos réserves”, a-t-il expliqué.
L’Europe embarrassée
“Le HCR travaille en Libye sans reconnaissance officielle et nous disons que nous ne sommes pas en mesure d’offrir en Libye une protection adéquate aux réfugiés demandeurs d’asile”, a-t-il ajouté.
La prise de position du HCR embarrasse l’Union européenne, car des milliers de demandeurs d’asile originaires des pays de la Corne de l’Afrique sont arrivés en Libye entraînés par les trafiquants d’être humains, qui leur ont fait miroiter l’espoir de gagner l’UE via l’Italie.
Quelque 35. 000 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes en 2008. 75% d’entre-eux ont demandé une protection internationale et elle a été accordée à 50% des demandeurs, a souligné le HCR.
“La situation actuelle n’est pas acceptable”
“Nous avons intérêt à ce que les conditions soient réunies en Libye pour créer un espace de protection”, a souligné M. Guterres.
Le commissaire européen chargé des questions d’immigration, Jacques Barrot, a abondé en ce sens. “Nous devons avoir un mécanisme de protection sur les rives du sud de la Méditerranée, car sinon les demandeurs sont obligés de se livrer à des passeurs”, a-t-il expliqué.
“J’espère me rendre en Libye pour préparer le terrain, mais nous devons montrer aux Libyens que la situation actuelle n’est pas acceptable et ne peut pas durer”, a-t-il indiqué.
Une pièce en kurde jouée pour la première fois en Turquie
Algerian Bloggers Feel Threatened by Proposed Law
“A ton service Oussama”: les Shebab en Somalie prêtent allégeance à al-Qaïda
De Hervé BAR (AFP) – le 22 sept. 09 NAIROBI — Dans une nouvelle vidéo de propagande, les insurgés islamistes shebab en Somalie ont proclamé leur allégeance à Oussama ben Laden et se disent à “son service” sur “la voie du jihad”, illustrant l’influence idéologique croissante d’al-Qaïda sur les islamistes somaliens. Intitulée “Labaik ya Oussama” (“A ton service Oussama”, en arabe), cette vidéo de 48 minutes est diffusée depuis dimanche, à l’occasion de la fin du mois de jeûne du ramadan, à la fois sur les forums jihadistes sur internet, et dans les rues de Mogadiscio sous forme de CD. “Recevez nos meilleurs voeux et réjouissez-vous”, y clame une voix présentée comme celle du leader des shebab, “l’Emir” cheikh Mukhtar Abu Zubaïr, à l’attention de ben Laden. “Nous attendons que vous nous guidiez sur la voie du jihad (…), au moment où le combat contre l’occupant rejoint la lutte pour établir un Etat islamique” en Somalie, lance Abu Zubaïr. Au rythme de versets du Coran et de “nasheed” (chants) guerriers, les miliciens islamistes en uniforme kaki, le visage masqué par le traditionnel keffieh, s’entrainent sur un parcours du combattant faits de sacs de sable et de barbelés, tirent à la kalachnikov ou maneuvrent au milieu de bâtiments en ruine. Dans le plus pur style jihadiste, une parade de camions et pick-up, surmontés de mitrailleuses 12.7 mm ou de batteries anti-aériennes auquels s’accrochent des grappes de combattants, fonçe à tombeau ouvert sur une piste de latérite rouge. D’autres images montrent des shebab montant à l’assaut aux cris “d’Allahu akbar” dans les rues poussiéreuses de Mogadiscio, ainsi que de supposées “victimes des atrocités” des “croisés” de la force de paix de l’Union africaine (Amisom). Sous-titrée en arabe et en anglais, dans un design impeccable, la vidéo est entrecoupée d’extraits d’un discours audio de “cheikh Oussama ben Laden” qui appelait en mars dernier au jihad en Somalie et au renversement du “président apostat” Sheikh Sharif Ahmed. D’évidence, le document –qui n’y fait aucune référence– est antérieur à l’attentat-suicide meurtrier perpétré jeudi par les shebab contre l’Amisom, et à la mort d’un chef local d’al-Qaïda, tué le 14 septembre par l’armée américaine. Il marque une nette montée en puissance de la propagande des shebab soucieux, sur le modèle d’al-Qaïda en Irak ou en Afghanistan, d’utiliser au maximum la caisse de résonnance d’internet et de prendre une part de plus en plus active au jihad global virtuel “Labaik Ya Oussama” illustre également “l’influence grandissante” de l’organisation islamiste radicale sur les insurgés somaliens, estime Dominique Thomas, chercheur à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales de Paris. “Proclamer +Nous voici Oussama+ est une forme d’allégeance” à al-Qaïda, analyse M. Thomas. Les shebab arborent à l’écran le drapeau noir frappé du sceau du prophète, devenu l’étendard d’al-Qaïda en Irak, dans la péninsule arabique ou au Maghreb, signe que “les shebab se réclament désormais très clairement du salafisme jihadiste”, selon ce chercheur. Cet influence idéologique croissante ne traduit cependant pas nécessairement une plus grande capacité opérationnelle sur le terrain pour Al-Qaïda, alors que quelques centaines d’étrangers –issus pour la plupart de la diaspora somalienne– combatteraient actuellement en Somalie. Un jihadiste américain, Abu Mansoor al-Amriki, fait par ailleurs plusieurs apparitions à l’image, épaisse barbe noire et cheveux longs, en train de faire de l’instruction tactique à un petit groupes de combattants masqués. De son vrai nom Omar Hammami, cet homme originaire de l’Alabama, qui était apparu pour la première fois en mars dans une vidéo shebab –où il décrivait au rythme du rap les préparatifs d’une embuscade contre les troupes éthiopiennes–, confirme ainsi sa vocation à devenir le “visage” d’al-Qaïda en Somalie.