22 octobre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2344 du 22.10.2006

 archives : www.tunisnews.net


El Maoukef – Derrière les barreaux – Khaled Layouni AFP: Des médecins tentent de réguler le jeûne du ramadan pour les diabétiques La Presse: M. Ben Dhia préside un meeting populaire à Monastir: La Tunisie rejette l’indécence autant que l’habit sectaire La Presse: Nouvelles considérations sur le voile islamique La Presse : « Foulard islamique » Olfa Youssef s’en refere au coran La Presse : L’expérience tunisienne, ou quand s’opèrent «les mutations générationnelles Mouldi M’BAREK: Terre d’Islam authentique et éclairé Omar Khayyam: Imed Trabelsi sera-t-il extradé en France? Mohamed Harmel: Mémoire vivante … et changement d’adresse Nabil Ben Azzouz: Humeur(s)  Khémaïs Arfaoui:  «La réfutation des accusations contenues dans La Tunisie Martyre » – Essai sur l’idéologie colonialiste 1(2) Darfour – Appel des intellectuels du monde arabe

 

Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens

Voir également les documents vidéo:

 

Le Cri De Détresse De La Famille Du Prisonnier Politique Fathi Issaoui  

Nouveau témoignage vidéo de l’AISPP sur les multiples condamnations pour les mêmes faits en Tunisie.

 (Source : www.nawaat.org )

 

 


Derrière les barreaux Khaled Layouni
Mon mari, Khaled Layouni, a été arrêté en octobre 2005 aux Emirats Arabes Unis où nous vivions de façon légale et a été renvoyé en Tunisie, suspecté de liens avec le terrorisme sur la base de rumeurs et de charges infondées. Il a été écroué à la prison civile du 9 avril à Tunis. Depuis a commencé le cycle de la torture. Son procès ne s’est pas encore tenu et sa date n’est toujours pas fixée. Au cours du mois de juillet 2006, il a été transféré à la prison civile de Gafsa et sa situation a commencé à se dégrader, gravement et continuellement. Notre petite famille est de plus en plus éreintée et les enfants ne cessent de poser des questions sur l’absence de leur père. Mon mari a été en butte aux mauvais traitements et à la violence verbale et physique. Il se plaint de diverses maladies cutanées qui se traduisent par des boutons sur tout le corps et des taches noires sur le visage. Sa nourriture se limite à un repas par jour, soit un morceau de pain. Le couffin, quand les circonstances me permettent de le lui apporter, ne lui parvient pas. Il est d’une maigreur et d’une faiblesse extrêmes. Il ne peut se doucher ni changer de vêtements. Il est resté longtemps en isolement dans un cachot dépourvu d’aération et de lumière. Le directeur de la prison civile de Gafsa l’a menacé de le priver de visite s’il faisait part à quiconque de ses conditions d’incarcération. Il a eu une attaque cardiaque à cause de ce qui s’est passé à la prison de Gafsa et il a fallu l’intervention du médecin pour éviter le pire. La semaine dernière, mon mari a été frappé de façon concertée par une dizaine d’agents pénitentiaires au point qu’il a perdu connaissance. Il a alors commencé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements et les persécutions devenues insupportables. Il est sûr que les lésions psychiques et physiques dont il souffre sont si importantes qu’il lui sera difficile de retrouver une vie normale lorsque l’a justice l’innocentera, comme nous l’espérons, des charges qui pèsent contre lui. Nous crions le plus fort possible : « mobilisez-vous pour sauver l’âme de l’humanité innocente » Sarra Lazghab, épouse de Khaled Ben Mohammed Salah Layouni (Source : El Maoukef N° 378 du 20 octobre 2006) (Traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version originale, LT)

Des médecins tentent de réguler le jeûne du ramadan pour les diabétiques

 
AFP, dimanche 22 octobre 2006
TUNIS – Les traits tirés après une matinée passée à consulter quarante patients à l’Institut national de nutrition de Tunis, le professeur Radia Bouguerra s’enthousiasme sur son exploit du jour : avoir convaincu un imam de cesser le jeûne sacré du ramadan.
 
« Avec un diabète de type 1 (traité à l’insuline injectable), j’ai eu beau lui expliquer qu’il court un gros risque, il insiste pour jeûner. J’ai finalement dû faire appel au Coran, qui dispense les malades et interdit aux croyants de se porter préjudice », explique à l’AFP le médecin endocrinologue.
 
Le mois de ramadan durant lequel l’abstinence du lever au coucher du soleil est l’un des cinq piliers de la religion musulmane s’achève en début de semaine prochaine.
 
« Jeûner est un devoir pour tout musulman bien portant. Mais cela peut être une pratique à très haut risque pour des millions de diabétiques », souligne Mme Bouguerra.
 
Commentant de récents travaux sur le diabète et le jeûne, elle souligne que « la décision de jeûner demeure une affaire personnelle ». « Le médecin, ajoute-t-elle, ne peut rien imposer. Son rôle consiste à informer et à faire prendre conscience du danger. »
 
Longtemps dispersés sur la question, des experts musulmans ont finalement adopté une « attitude consensuelle » prévoyant que les diabétiques sont en général dispensés de jeûner. « Mais, si le malade insiste, le médecin doit respecter sa volonté en l’assistant au mieux », résume le Pr Bouguerra.
Des recommandations détaillées publiées par l’American Diabetes Association (ADA) constituent une première pour le monde musulman, souligne le médecin tunisien qui a représenté l’Afrique du Nord dans un groupe d’experts de treize pays musulmans, dont l’Arabie saoudite, l’Iran et l’Egypte, et des Etats-Unis.
Trouver un consensus médical avait été rendu urgent l’an dernier par une enquête intitulée « Epidiar » (Epiodemiology of Diabetes and Ramadan) qui avait révélé la gravité et l’ampleur du problème du jeûne chez les diabétiques.
 
Conduite en 2005 par des chercheurs dans des pays musulmans d’Afrique et d’Asie, cette étude a révélé que pour près de la moitié des diabétiques de type 1 et pour 79% des malades de type 2, le jeûne est risqué.
 
Pas moins de 40 à 50 millions de diabétiques dans le monde jeûnent. Ceux qui souffrent d’un diabète de type 1 encourent de graves complications, selon l’étude de l’ADA.
 
Le Pr Bouguerra cite notamment les accidents circulatoires, la déshydratation, les pics glycémiques, les chutes du taux de sucre dans le sang avec risque de coma.
 
En raison du calendrier lunaire, la durée du jeûne varie d’une année à l’autre selon les saisons et la géographie. Elle peut atteindre en été jusqu’à vingt heures d’abstinence durant lesquelles un diabétique s’interdit de manger, de boire et de prendre des médicaments.
 
Les malades sont explicitement dispensés par le Coran. Mais le besoin de se purifier et le défi de contenir leurs désirs expliquerait l’insistance des diabétiques à observer le ramadan, estime Mme Bouguerra.
« Aucun médecin, souligne-t-elle, ne peut obliger un fidèle à rompre le jeûne. Mais, chaque année, nous nous préparons à de nombreuses consultations et à des complications parmi nos patients pendant et après le ramadan. »
Le Pr Bouguerra, qui enseigne à l’université de Tunis, incrimine par ailleurs l’obésité croissante chez ses compatriotes (30% de la population) pour la haute prévalence du diabète (10%), qui nécessite de pousser la recherche sur les effets du jeûne chez les diabétiques.
 
Le diabète tue trois millions de personnes par an, selon les chiffres de la Fédération internationale du diabète (FID) qui milite pour une résolution de l’Onu sur la pandémie.

M. Ben Dhia préside un meeting populaire à Monastir

La Tunisie rejette l’indécence autant que l’habit sectaire

• Attachement indéfectible de l’ensemble de la société tunisienne aux nobles valeurs de l’Islam • La LTDH tenue de respecter la loi, ainsi que son règlement intérieur  

 
M. Abdelaziz Ben Dhia, membre du Bureau politique du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), ministre d’Etat conseiller spécial du Président de la République et porte-parole officiel de la Présidence de la République, a présidé, vendredi soir, au palais des sciences à Monastir, un meeting populaire, axé sur les derniers développements à l’échelle nationale et internationale. A cette occasion, M. Abdelaziz Ben Dhia a mis l’accent sur l’attachement de la Tunisie aux nobles principes de l’Islam, qui se fonde sur le juste milieu et la modération. Il a fait remarquer, dans ce contexte, que la Tunisie au riche patrimoine historique en matière de lutte contre toutes les formes de déviation et d’extrémisme, et qui a enfanté des hommes illustres ayant participé activement à la diffusion des nobles valeurs islamiques, tels que les cheikhs Tahar et Fadhel Ben Achour et les imams Sahnoun et Ibn Arafa, n’accepte pas de leçons de qui que ce soit, en matière de religion et d’identité. Il a fait remarquer que les nobles valeurs de l’Islam auxquelles la société tunisienne est foncièrement attachée, rejettent l’indécence et l’impudeur, comme elles rejettent l’habit sectaire importé qui est le symbole d’une obédience politique et religieuse extrémiste, contraire aux traditions et coutumes du pays. M. Ben Dhia a expliqué que les libertés individuelles que certains utilisent comme paravent ne signifient nullement qu’il faille fermer les yeux sur les symboles de l’extrémisme, comme elles ne peuvent pas être interprétées comme une forme de permissivité face aux aspects contraires à la morale et à la pudeur. Il a souligné dans ce contexte, le rôle des citoyens, en général, et des militants du RCD, en particulier, dont notamment la femme, ainsi que sur le rôle des composantes de la société civile dans la conscientisation et la sensibilisation aux dangers de ces aspects négatifs. En réponse à une question sur la situation que traverse actuellement la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH), le ministre d’Etat a rappelé que le Président de la République a toujours insisté sur l’importance de cette organisation en tant qu’acquis national qu’il faut préserver. Il a mis l’accent sur la nécessité pour la LTDH de veiller au respect de la loi et de son règlement intérieur, comme c’est le cas pour toutes les autres organisations. Il a, par ailleurs, mis en relief l’importance accordée par le RCD à la formation politique, appelant les structures de base du parti à renforcer davantage la formation de leurs militants, et à sensibiliser à l’importance d’enraciner l’esprit d’abnégation pour gagner les paris de la compétitivité et de l’impulsion de l’investissement, à la lumière des mutations économiques accélérées qui s’opèrent à travers le monde. Sur un autre plan, M. Ben Dhia a souligné les aspects positifs du nouveau système «LMD», introduit progressivement dans l’enseignement supérieur, expliquant que ce système va permettre d’améliorer et d’approfondir la formation scientifique, afin de l’adapter aux exigences de l’environnement international et du marché de l’emploi. Eviter tout choc entre les civilisations Analysant la conjoncture mondiale difficile, M. Ben Dhia a insisté sur le fait d’œuvrer en vue de faire en sorte que les relations internationales ne tournent pas à la confrontation entre les religions et les civilisations. Il a mis l’accent sur la volonté de la Tunisie, sous l’impulsion du Président Zine El Abidine Ben Ali, de participer activement à l’instauration d’un dialogue constructif entre les religions et les civilisations. M. Abdelaziz Ben Dhia avait, auparavant, donné à Monastir le coup d’envoi à la distribution des aides présidentielles à des familles aux ressources limitées, à l’occasion de l’Aïd El Fitr. Il a, en outre, donné le coup d’envoi, dans la ville de Ksar Hellal, de la distribution d’aides collectées localement, avant de visiter, dans la ville de Téboulba, le nouveau lycée «Téboulba-Soukrine» qui a ouvert ses portes au début de l’actuelle année scolaire et dont le coût de réalisation a atteint deux millions de dinars. M. Ben Dhia a, d’autre part, pris connaissance, dans la ville de Moknine, du schéma technique relatif à l’aménagement et à l’élargissement de la route reliant cette ville à Soukrine-Téboulba, sur une distance de 7 kilomètres, projet dont le coût est estimé à 540.000 dinars. (Source : « La Presse » du 23 octobre 2006)  

Rencontre d’Afkaronline autour de Tunisie, terre de paradoxes, d’Antoine Sfeir

L’expérience tunisienne, ou quand s’opèrent «les mutations générationnelles

La Presse — La revue électronique Afkaronline.org, qui en est à sa 4e année d’existence, a organisé avant-hier, vendredi 20 octobre, une rencontre ramadanesque au cours de laquelle a été présenté le livre du journaliste et islamologue Antoine Sfeir : Tunisie, terre de paradoxes. «Cet ouvrage et un cri du cœur», a lancé Antoine Sfeir, au début de cette rencontre, avant d’ajouter : «J’étais animé par la passion de le réaliser en m’imprégnant des faits et des réalités de ce petit pays qui a réussi à accomplir des progrès remarquables dans tous les domaines.» Il a souligné que ce livre est le fruit d’un travail qui a duré 3 ans durant lesquels, il a sillonné la Tunisie du Nord au Sud, rencontré des intellectuels et des hommes de lettres tunisiens et côtoyé les gens du peuple. Dans ce livre de 236 pages, Antoine Sfeir, faits et chiffres à l’appui, dresse le portrait de la Tunisie actuelle : Etat de droit moderne et ouvert qui a choisi la voie courageuse de la démocratie en rejetant les ruptures culturelles brutales et considérée comme une nation pilote dans le monde arabe. Un certain nombre d’universitaires tunisiens ont pris tour à tour la parole pour apporter leur éclairage sur le contenu et la portée de ce livre qui, d’emblée, prend à partie le discours réducteur véhiculé à propos de l’expérience tunisienne dans certains milieux intellectuels outre-Méditerranée. Etaient également invités à parler le professeur libanais Abou Dhiab Khattar, ainsi que deux journalistes français, Hubert Coudurier et Evelyne Lefebvre. La rencontre était présidée par Mme Khira Chibani, la rédactrice en chef d’Afkaronline. Le livre d’Antoine Sfeir, dit-elle dans son introduction, « pose des questions sur l’expérience tunisienne ». Là où d’autres ferment le débat, il rouvre des lectures possibles. Et c’est sans doute l’essentiel : que, libéré des jugements préconçus, les uns et les autres se donnent les moyens de porter un regard renouvelé sur l’originalité de la démarche qui est celle de la Tunisie moderne. Le professeur Mansour M’henni relève l’attention de l’auteur d’abord à l’héritage, revendiqué, de notre politique de réforme : celui de Kheïreddine Ettounsi, celui du parti dans sa lutte pour l’indépendance et dans sa double forme de Destour et de Néo-Destour et, enfin, celui du leader Habib Bourguiba. Puis à la signification des indicateurs de développement humain qui « dénotent une bonne marche » du pays. Mais il note aussi son attention à l’adéquation entre les plans de développement et les engagements pris dans le cadre de l’Accord d’association avec l’Union européenne et le Dialogue euro méditerranéen 5+5. M. M’henni souligne également le souci de l’auteur de « contextualiser » les expériences au moment d’en apprécier le degré de pertinence et rappelle la « triple guerre » qu’Antoine Sfeir évoque à propos de la Tunisie : celle qui est menée contre l’intégrisme, celle qui est menée contre le sous-développement et celle qui est menée contre le repli identitaire. Terre de paradoxes, dit le titre de l’ouvrage. Mais de quels paradoxes s’agit-il ? Le professeur Mohamed Mahjoub identifie deux lieux où se joue le paradoxe. Il y a celui en vertu duquel la rareté des ressources naturelles donne lieu à un succès économique, la petite taille du pays à une présence marquée sur la scène mondiale en tant que modèle de développement, ou celui qui se traduit encore à travers le caractère particulièrement stable de la Tunisie, alors qu’elle était au bord du précipice il y a 20 ans. Mais, souligne le professeur, il y a un autre paradoxe, qui concerne la lecture de l’expérience tunisienne. Alors qu’Antoine Sfeir est sensible à la « globalité du processus » qui est en jeu dans la construction de la démocratie tunisienne, ce qui est assurément sa force, elle fait l’objet d’appréciations qui tendent surtout à relever en elle son inadéquation avec certaines normes relatives à la liberté. Pourtant, l’expérience tunisienne est bien celle qui, à la différence d’autres expériences menées dans notre voisinage plus ou moins lointain, allie modernisation et promotion de la liberté et évite de jouer telle exigence contre l’autre. Le paradoxe est donc celui d’une approche de démocratisation prudente mais déterminée et réussie qui, pourtant, vaut à la Tunisie une appréciation qui persiste à lui dénier le mérite qui lui revient. Ce même thème est repris par la suite par le professeur Kameleddine Gaha, qui évoque les « composantes du processus démocratique ». L’occultation d’une ou de plusieurs composantes propres à ce processus, même par simple omission, donne lieu à des « lectures partielles », qui sont parfois « d’authentiques contre-sens » et qui expliquent les lectures hostiles. Pour lui, il convient de « s’entendre sur les concepts » afin de lever le malentendu qui caractérise actuellement le dialogue avec l’Europe, or ce dialogue constitue « un des leviers de l’avenir de la région ». De son côté, le professeur Fethi Triki rappelle, en écho à l’ouvrage du directeur des Cahiers de l’Orient, et de façon plus précise encore, que les mises en cause liées au thème des droits de l’homme font l’impasse sur le caractère graduel du processus démocratique, qui « refuse toute rupture culturelle » et dont le souci est de « sécuriser le mode de vie des citoyens » et de bannir la violence de la vie publique. Là où règne la violence, la démocratie devient un agent susceptible de l’attiser, fait-il remarquer. L’enjeu, insiste M. Triki, est de rendre possible l’individualité dans un espace où domine la loi de la communauté : celle de la « Oumma ». Etant entendu qu’individualité rime avec liberté de critiquer et de résister à la pensée dominante. Or, contre l’idée qu’une telle possibilité n’existerait pas en terre d’Islam, la Tunisie développe cette individulisation, notamment à travers le thème de la solidarité citoyenne. Contre une logique «procédurale» de la démocratie, il fait valoir la «dynamique de l’espace public». Les deux interventions suivantes vont mettre l’accent sur la dimension prospective de la politique tunisienne. La première concerne la diplomatie. Le Libanais Khattar, qui enseigne à Paris, rappelle que la Tunisie est un cas exceptionnel de pays qui assume ses «multiples identités». Une «nation pilote», dit-il, qui mène prudemment et intelligemment sa politique d’alliances dans la fierté de son indépendance et qui s’est imposée comme terre d’accueil de grands rendez-vous internationaux à caractère sportif ou économique. M. Khaled Kaddour évoquera, quant à lui, la dimension prospective du point de vue de la stratégie de développement, à travers les plans quinquennaux, les programmes présidentiels et les consultations. Un aspect, insiste-t-il, qui a caractérisé la démarche tunisienne dès les premières heures de l’indépendance mais qui n’a guère été suffisamment prise en compte dans le livre d’Antoine Sfeir. M. Kaddour en profite pour rappeler les études stratégiques, dont celles qui portent sur des thèmes comme l’eau et l’énergie, et dont l’horizon va jusqu’à 2050. Les deux dernières interventions, celles des deux journalistes français, M. Hubert Coudurier et Mme Roselyne Lefebvre, étaient moins des réactions sur le livre de Sfeir que l’écho de certaines interrogations. Leur répondant, M. Antoine Sfeir, l’auteur du livre, rappelle le statut de la femme en Tunisie, où cette dernière devient un véritable «moteur du pays». Il évoque également le «processus initiatique» que représente l’expérience de démocratisation et, à partir de là, la nécessité de toujours poser la question suivante: «Sommes-nous en train de faire avancer le processus initiatique?». Il fait encore remarquer que les «mutations sont générationnelles» et que, en Tunisie, elles s’opèrent. A l’argument de la menace terroriste comme alibi, il répond qu’il ne s’agit pas de la seule contrainte, mais qu’il s’agit de prévenir toute rupture entre gouvernants et gouvernés. Autant d’éléments de réponse que M. Sfeir a élaborés en commençant par séjourner loin de la capitale, en fréquentant les cafés de Nabeul, Sousse ou Monastir avant, et seulement alors, de se rapprocher de la capitale et du contact avec les positions officielles. Raouf SEDDIK M. Antoine Sfeir : « Cet ouvrage est un cri du cœur. J’étais animé par la passion de le réaliser en m’imprégnant des faits et des réalités de ce petit pays qui a réussi à accomplir des progrès remarquables dans tous les domaines. C’est le fruit d’un travail qui a duré 3 ans durant lesquels j’ai sillonné la Tunisie du Nord au Sud, rencontré des intellectuels et des hommes de lettres tunisiens et côtoyé les gens du peuple ». (Source : « La Presse » du 23 octobre 2006)  

Terre d’Islam authentique et éclairé

Par Mouldi M’BAREK «L’indépendance de notre pays, l’intégrité de notre territoire, l’invulnérabilité de notre patrie et le progrès de notre peuple sont l’affaire de tous les Tunisiens. L’amour de la patrie, sa protection et l’action pour son essor constituent un devoir sacré pour tous les citoyens», affirme le Président Ben Ali dans la Déclaration du 7 novembre 1987. Aujourd’hui, à l’orée de la célébration du 19e anniversaire du Changement qui coïncide avec les cinquantenaires de l’Indépendance, de la proclamation de la République et de la promulgation du Code du statut personnel, les Tunisiens sont plus que jamais profondément attachés à ces valeurs sacrées, symbole du projet de l’ère nouvelle et illustration de leur identité. C’est que la Tunisie, riche d’une histoire trois fois millénaire et d’un patrimoine culturel et civilisationnel, qui a tant donné à l’humanité et a enfanté des réformateurs illustres, n’éprouve le besoin ni de modèles prêts-à-porter, ni de leçons à recevoir de quiconque et encore moins de porter des tenues confessionnelles d’inspiration sectaire, pour affirmer son identité nationale. De Carthage punique à Carthage d’aujourd’hui, les mœurs et les traditions tunisiennes ne se sont jamais accommodées ni de sectarisme, ni de radicalisme, ni de suivisme, ni de symboles ou de signes distinctifs destinés à diviser la société, à semer la haine et la discorde et à défigurer notre sublime religion pour l’opposer à la patrie, à la démocratie et à l’épanouissement des libertés, notamment celles de la femme, que l’Islam a pourtant libérée. Terre d’Islam authentique et éclairé, la Tunisie, pays des lumières, de bâtisseurs de grandes civilisations et de combats héroïques pour la liberté et la souveraineté, peut se prévaloir d’avoir contribué à la fondation des plus prestigieuses universités islamiques, comme celles d’El Azhar et de la Zitouna. Aujourd’hui, chercheurs, universitaires et historiens, aussi bien en Orient qu’en Occident, s’accordent à affirmer que la Tunisie est à l’origine de la propagation de l’Islam dans ses plus belles et sublimes expressions. Pays où l’Islam est le mieux et le plus assimilé, pratiqué, interprété et compris, la Tunisie symbolise l’Islam dans son meilleur éclat, c’est-à-dire un Islam éclairé, libérateur, pondéré et de juste milieu. C’est que le Président Ben Ali a réhabilité l’Islam en Tunisie, désormais terre de rencontre et de dialogue des civilisations et des religions, pont entre l’Occident et l’Orient, et un espace riche et fécond d’initiatives généreuses visant à humaniser notre planète. Car, faut-il le rappeler, une civilisation ne peut s’épanouir, grandir et rayonner que si son identité se nourrit de dialogue, d’ouverture d’humanisme et que son authenticité ne se transforme pas en repli sur soi, peur de l’autre, intolérance et fanatisme. Et si aujourd’hui, l’Islam trouve en Tunisie ses meilleures expressions, c’est parce que le projet de société du Changement se ressource dans le droit fil de notre identité nationale et dans le référentiel politique et historique de notre pays qui a toujours été fier de son identité nationale, attaché à son authenticité mais aussi tolérant, ouvert et moderne. Cette modernité de la Tunisie, qui fait son exception et son originalité dans son environnement tant régional qu’international, s’illustre, outre son pari sur l’éducation, la science et le savoir, à travers le statut qu’accorde notre pays, de «Carthage à Carthage», comme dirait le professeur Mohamed Fantar, à ses femmes, leurs libertés, leur promotion et leur épanouissement. Ces petits groupuscules qui tentent aujourd’hui de porter atteinte à notre identité nationale, en essayant de semer le doute sur notre authenticité et notre religion, oublient tous ces combats acharnés livrés par les Tunisiens et les sacrifices des générations successives de militants, de penseurs et de réformateurs ayant combattu pour la liberté, la souveraineté et l’identité nationale. En conflit avec la modernité, désormais une composante essentielle de l’authenticité tunisienne, ces forces rétrogrades, agissant dans l’obscurité, le mensonge, la manipulation et les basses manœuvres, croient pouvoir nuire à la Tunisie, à ses acquis précieux, à ses réalisations immenses et à son projet de société, cité aujourd’hui comme référence, à tous les niveaux, en tant que pays résolument tourné vers l’avenir. Ils se trompent et ils connaissent mal l’attachement infaillible de notre peuple à son identité nationale et son mépris total à l’égard d’une minorité aux abois qui a vendu son âme au diable. Les Tunisiens, toutes sensibilités et toutes générations confondues, sont mobilisés actuellement pour défendre jalousement leur identité nationale et dénoncer ces tenues étranges et étrangères à nos mœurs et traditions, ainsi qu’à notre religion et à notre patrimoine civilisationnel. Terre d’Islam, d’ijtihad, de lecture intelligente et rationnelle de notre religion, de sa pensée et de ses symboles, pays de l’Etat de droit, des droits de l’homme dans leur sens le plus noble, des libertés et des droits de la femme, et de l’enfance, la Tunisie où l’Islam figure dans le premier article du texte de la Constitution, est plus que jamais attachée au projet civilisationnel du Président Ben Ali qui a fait de notre pays un havre de paix, de solidarité, de stabilité, de prospérité et de dialogue entre les peuples, les civilisations et les religions. (Source : « La Presse » (Gouvernemental) du 23 octobre 2006)
 

 

Imed Trabelsi sera-t-il extradé en France?

Pas de complaisance pour le voleur du bateau de plaisance

 

TUNIS (TNA) – Imed Trabelsi, le neveu de Leïla Trabelsi, l’épouse du président tunisien Zine Ben Ali, a été encore une fois interrogé par le doyen des juges d’instruction au Palais de Justice de Tunis aujourd’hui à 10 heures du matin. L’interrogatoire a duré plus de trois heures.

 

A sa sortie du Palais de Justice, le présumé coupable Imed Trabelsi, menottes aux poignets, escorté par une dizaine de policiers, s’est contenté de crier devant les micros et les caméras de Radio-Tunis et de TV7 avant que les flics ne le poussent dans le panier à salade: « J’ai confiance en la justice de mon pays! ». Rappelons aux lecteurs que le neveu de la « Présidente » est impliqué dans le vol du yacht du banquier français Bruno Roger, PDG de la banque Lazard Frères. Béru-Ma, c’est le nom de ce yacht qui vaut plus d’un million d’euros, a disparu début mai 2006 du port de Bonifacio en Corse pour refaire surface au port de plaisance de Sidi Bou Saïd en Tunisie.

 

L’embarcation est saisie le 26 mai. Le jour même, tard la nuit, des officiers et des policiers de la Brigade Financière de Bouchoucha, munis d’un mandat d’arrêt et de perquisition, frappent à la porte d’Imed, l’arrêtent et le défèrent devant le parquet de Tunis. Ses avocats, qui avaient demandé au juge d’instruction d’accorder la liberté provisoire à leur client, ont été deboutés vu la gravité de l’affaire.

Dès que l’affaire a commencé  à être hyper-médiatisée, surtout par la presse « people » de Tunis, le porte-parole de la Présidence a rappelé  aux médias que la stricte séparation des pouvoirs en Tunisie et la pleine indépendance de la Justice l’empêchent de commenter ce « fait divers presque banal ».

 

Interrogé par un journaliste sur la possibilité d’extradition d’Imed en France, le porte-parole du Palais de Carthage a déclaré que « les autorités francaises n’ont formulé jusqu’à date aucune demande d’extradition ». Mais il a précisé que « le Président ne badine pas avec la justice ». Il a rappelé aux journalistes qui ont la mémoire courte que « Lorsqu’en 1992 la justice française a lancé un mandat d’arrêt international contre Moncef Ben Ali, le propre frère du Président,  ce dernier n’a pas hésité une seule seconde avant de livrer le coupable aux autorites françaises. »

 

Selon des juristes interrogés à Tunis, les juges français sont encore dans l’attente des résultats de l’enquête  judiciaire tunisienne. Dès que l’affaire est bouclée au Palais de Justice de Tunis, les magistrats de Paris  se prononceront sur la demande d’extradition du présumé coupable. « Le fait qu’Imed ait été en possession d’un bien volé est indiscutable », a confié l’un des ces juristes,  » mais était-il oui non impliqué dans la préparation et l’exécution de l’opération de vol, perpétré sur le sol français? ». Si oui, Imed risque de connaître le triste sort de Moncef Ben Ali: un billet aller sans retour pour l’enfer carcéral de l’Hexagone.

 

(Reportage exclusif de la TNA)

 

(Source : le blog de Omar Khayyam, le 19 octobre 2006 à 8h20 pm)

Lien : http://omarkhayyam.blogsome.com/

 


 

Point d’interrogation  

Mémoire vivante … et changement d’adresse

Mohamed Harmel
 
La prison civile de Tunis, lieu « mythique » et symbole de toutes les répressions, des libertés confisquées et des dignités malmenées … a changé d’adresse, pour être remplacée par « un bâtiment « flambant  neuf »… à la Mornaguia ..
Cette information est passée presque inaperçue … sauf pour moi, et peut être pour tous ceux qui ont connu, de l’intérieur le lieu sinistre !
L’information a réveillé en moi des souvenirs gravés à jamais dans ma mémoire … J’ai pourtant pris l’habitude de refouler mon passé, fut-il marqué par un parcours particulier … Mais, à mon corps défendant, je ne pouvais échapper au choc d’un passé, qui ressurgit aujourd’hui et qui m’avait entraîné, avec d’autres, dans ses tumultes et ses épreuves, dans un engagement total pour la patrie, puis pour la démocratie et la justice sociale.
J’ai eu le triste privilège de connaître la prison civile de Tunis , à plusieurs reprises.
Engagé très tôt dans la lutte nationale (à 16 ans, encore élève au collège sadiki), je participais à toutes les manifestation anticolonialistes, dans l’enthousiasme et l’insouciance de la jeunesse, jusqu’au jour, où je fus arrêté, en pleine manifestation, sur l’avenue Jules ferry (avenu Bourguiba) et conduit sous les coups des policiers, jusqu’au commissariat central (Foundak El Foul, aujourd’hui siège de l’UGTT). Mon cauchemar a commencé dans une cellule immonde, pour se poursuivre, à la prison civile de Tunis …
Je découvrais, abasourdi, le monde carcéral, dans toute sa hideur … et son inhumanité « ordinaire » et banalisée … ! Et je devais commencer à apprendre à défendre ma dignité et mon honneur constamment bafoué par des gardes-chiourmes !
Récidiviste et « incorrigible ».. Je fus arrêté une autre fois et jeté à la prison civile de Tunis … poursuivi par le tribunal militaire français … pour incitation à la révolte … L’autonomie interne est arrivée à temps pour me libérer des griffes du commandant  Niaut, juge d’instructions militaire, qui s’acharnait contre tous les patriotes … J’ai connu, entre temps, le camp d’internement de Téboursouk …
Une fois, l’indépendance acquise, puis la république proclamée et un pouvoir national installé, tout le monde croyait, dans la ferveur et l’optimisme de la victoire, que la démocratie allait suivre … et que la prison serait réservée aux seuls détenus de droit commun ! Ma mère, ma pauvre mère, disparue depuis, était soulagée de croire que son fils n’irait plus en prison …
Mais d’autres épreuves m’attendaient … Mon parti et ses journaux interdits … je me trouvais devant un juge d’instruction tunisien … qui m’a envoyé en prison, pour délit d’opinion … et d’opposition … ! … dans l’isolement total d’une cellule de la même prison civile de Tunis … ! Pourquoi j’égrène quelques souvenirs des années de braise ? « Péché d’orgueil » ou fierté de militant ? Ni l’un, ni l’autre …
Ma modeste contribution, aux luttes nationales et démocratiques, d’hier et d’aujourd’hui, n’est qu’une goutte d’eau, dans l’océan des épreuves subies et des sacrifices consentis par les milliers de patriotes et de démocrates … Je sais qu’il y a malheureusement encore des prisonniers politiques, dont je ne partage pas toujours les opinions … c’est pourquoi, je continue à témoigner, mieux à lutter de toutes mes forces, avec le mouvement démocratique et progressiste, avec Ettajdid …
Tant qu’il y a, même un seul détenu politique, quelle que soit son opinion, notre devoir est d’être toujours là, pour les libertés démocratiques et les droits de l’homme, pour que les prisons ne changent pas seulement d’adresse.
(Source: Attariq aljadid – N°53-   Octobre 2006)
 

 
Humeur(s) 
                       Nabil Ben Azzouz
 
1. Nosmet : Les gestations douloureuses qui traversent aujourd’hui toute l’aire arabo-musulmane sont, en occident, l’objet d’un débat conceptuel nouveau, même s’il relève d’une certaine dramatisation et de beaucoup d’exagération. Mais là n’est pas le débat. Un florilège d’épithètes nous donne le tournis, qu’on en juge : « fascislamisme, nouveau fascisme, fascisme islamique, menace globale de type totalitaire, islamisme comme troisième fascisme, islamofascisme, nazislamisme… ». A lire le nom de certains auteurs de cette nauséabonde propagande (Bernard Henry Lévy, André Glucksman, Alexandre Adler, Frank Gaffeny, Luc Ferry, William Kristol…) on comprend aisément que cela relève plus du règlement de compte que d’une analyse sérieuse et sage… Et si ces boutefeux avaient un peu raison ? N’est-il pas grand temps de balayer devant nos portes, d’arrêter de geindre et de toujours dire que « l’enfer, c’est les autres ». Qui aujourd’hui veut diviser le monde entre musulmans et infidèles ? Qui veut régenter l’intégralité de la vie des individus ? Qui appelle à la stricte application des dogmes religieux en sacrifiant la liberté intime des gens ? Qui a détruit les statues de Bouddha au nom de la religion ? Qui brûle les églises et les synagogues en tuant et en détruisant les ambassades ? Qui envoie des enfants kamikazes se faire sauter dans des cafés, des gares, des trains et des tours ? Dans quelles contrées se permet-on de lancer des fatwas et appeler ouvertement à l’assassinat d’écrivains, d’intellectuels et d’artistes ? Dans quel pays toujours au nom de l’islam comptons-nous une moyenne annuelle de cent morts chiites et sunnites par jour ?…etc…etc. S’il est juste de parler d’impérialisme, d’humiliation des arabes, de pétrole, de grand Satan, de choc des civilisations, d’islamophobie… que sais-je encore, et d’accuser parfois légitimement les autres, cherchons d’abord en nous mêmes.
 
2. Egalité chéri(e) : Que de louanges et d’autosatisfactions sur l’avancée réelle des droits de la femme tunisienne n’avons-nous pas lu dans nos divers quotidiens… mais de là à parler d’égalité entre les deux sexes, c’est se mentir à soi-même. En plus de l’inégal droit à l’héritage entre les gentes masculine et féminine, il faut savoir également que cette dernière ne peut aujourd’hui voler en justes noces en mairie avec un David, un Jean ou un Christophe si ce dernier ne s’est pas officiellement reconverti à l’islam et n’a pas pris un nom sonnant bien musulman. Pourtant nous connaissons des Pierre et des Patrick qui sont de véritables musulmans. Cette discrimination basée sur le nom et la religion peut renfermer des pièges car des chrétiens, par exemple des libanais, qui s’appelleraient Karim, Fouad ou Néjib peuvent eux se jouer de la vigilance des mairies et se marier avec leurs douces et belles tunisiennes. Par contre un beau mâle tunisien peut lui, se marier avec une étrangère sans l’obliger et sans prouver qu’elle s’est reconvertie à l’islam ou qu’elle ait changé de nom…Que longue sera la route pour l’Egalité ! !.
 
3. Aux fourneaux : C’est beau de se pavaner dans les rues de nos villes et campagnes quelques heures avant la rupture du Jeûne en ce mois sacré… C’est également d’une douceur que de voir des pères de famille promener leur progéniture, des jeunes faire du sport ou d’autres s’adonner à la pêche en attendant l’appel du Muezzin. Mais dans ce beau tableau de notre vie quotidienne , quelque chose me chiffonne. N’avez-vous pas remarqué que justement, c’est durant ces doux moments que nos rues et nos villes n’appartiennent plus qu’aux hommes ? Où sont passées nos douces ? A la soupe , bonhomme !
 
4. Croissant débile : Un simple regard sur une mappemonde de géopolitique vous donnerait aujourd’hui le vertige. Que constate-t-on : toute une région en feu qui irait de la Somalie, en passant par le l’Erythrée, le Soudan puis le Yémen et même les terres sacrées d’Arabie, ensuite tout le Proche et le Moyen Orient, pour revenir enfin par l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan, pour plonger enfin dans le nord de l’Inde et du Cachemire…est-il encore utile d’appeler la grande partie de ces régions, le croissant fertile ?
 
5. Vade retro satanas : La laïcité peut-elle nous sauver d’un siècle devenu fou de religion ?… J’entends déjà ma copine Monia crier au blasphème…normal, car elle croit toujours que la laïcité est synonyme d’anti-religion…Que nenni, mais rien n’y fait. Je n’arrive pas encore à la convaincre que la laïcité véritable, dans une société véritable, c’est celle où toutes les croyances sont respectées, mais où aucune ne dispose de privilèges pour établir son hégémonie. Une société où toutes les pensées concourent, mais où aucune ne gagne. Une société fondée sur la liberté intime de l’esprit et de l’égalité des droits. Une société où la religion est aussi un sujet d’étude, de doute, de questionnements et qui nous concerne  tous au-delà de la communauté des croyants… Ma copine n’aime pas lorsque je lui récite ce poème d’Omar El Khayyâm que je vous offre : « Tout ce que tu me dis émane de ta haine, ô mollah ! Tu ne cesses de me traiter d’athée, d’homme sans religion (…) Mais sois juste, est-ce à toi de me traiter ainsi ? ». C’était au douzième siècle.
 
6. Schizophrénie ? : Le 18 septembre dernier, des marxistes arabes se sont réunis à Paris, nouvelle capitale du monde arabe, et ont publié une déclaration dont notre ami Hamma Hammami, porte parole du P.O.C.T est signataire. Cette déclaration contient une grande partie réservée à la lutte contre tous les intégrismes et leurs projets fondamentalement liberticides car ils sont tous, toujours selon nos amis marxistes, des alliés objectifs de la mondialisation et de l’impérialisme. Simple question à mon ami Hamma et aux militants du P.O.C.T : si tous les islamistes sont les ennemis des peuples et de la lutte des classes, alors que faites vous avec eux dans le mouvement du 18 octobre ? Sont-ils infréquentables sur les rives de la Seine, mais agréables sur celles de la Medjerda ? 
 (nabilazouz@yahoo.fr) (Source: Attariq aljadid – N°53-   Octobre 2006)


«La réfutation des accusations contenues dans La Tunisie Martyre »

Essai sur l’idéologie colonialiste

 

Khémaïs Arfaoui 

(Première partie)

 

Sous ce titre «Rapport d’ensemble présentant la réfutation des accusations contenues dans La Tunisie Martyre», les autorités du Protectorat ont préparé en avril 1921 un rapport contenant un préambule, neuf notes en réponse, et une conclusion; le tout étayé par six annexes, au total 212 folios[1]. Répondant à une instruction de la Résidence Générale[2], ce rapport est constitué des enquêtes menées par les différents services du Protectorat, chacun selon son domaine. La centralisation est confiée au Secrétariat Général du Gouvernement tunisien. 

Chacun sait qu’après la publication de La Tunisie Martyre vers la fin de 1919 une violente polémique s’est engagée entre les différentes parties en présence. Cet ouvrage anonyme[3] provoque une double réaction chez les Français, il trouve un bon accueil parmi la gauche[4] mais une hostilité déclarée de la droite française en Tunisie et des autorités du Protectorat qui déclarent la guerre à ce «chant de haine et chef d’œuvre de mauvaise foi» selon les expressions de l’organe des prépondérants[5]. La réaction de l’administration a été ferme: interdiction du livre, saisie des exemplaires envoyés en Tunisie, poursuites judiciaires[6].     

Cette répression est accompagnée de la mise au point d’une réplique, qui se veut convaincante,pour réfuter les critiques contenues dans La Tunisie Martyre. Cette réaction suscite des interrogations. Est-ce que le temps que l’administration a mis pour se décider à réagir peut signifier qu’elle n’envisageait pas, au départ recourir à la force des arguments? S’est-elle finalement ralliée à l’idée de rompre le silence et de rétablir la vérité comme le réclament les prépondérants[7]? D’après les premiers résultats auxquels je suis arrivé, il semble qu’elle ne cherche plutôt qu’à barrer la route aux efforts des publicistes et dirigeants du Parti Libéral Constitutionnel Tunisien qui tendent à gagner la sympathie de l’opinion publique et des milieux politiques en France et à isoler les autorités du Protectorat.

En réfutant les critiques contenues dans La Tunisie Martyre, les auteurs du rapport font un exposé circonstancié de l’œuvre du Protectorat dans les différents domaines tout en menant une offensive idéologique et politique pour justifier la présence coloniale française en Tunisie et dénoncer le complot qui se trame contre la France. Dans cette contribution nous nous intéresserons  uniquement aux arguments sous-tendant cette offensive, thèmes récurrents dans l’idéologie colonialiste, en vue de sonder leur teneur et nous ne tenons pas compte des allégations sur l’œuvre française en Tunisie pour rester dans les limites que nous avons fixées à ce travail.

 

«Le droit du fort à aider le plus faible» 

Ecrit dans un style pamphlétaire digne, selon nous, des grandes oeuvres polémiques La Tunisie Martyre semble être destinée au public français pour dénoncer les abus commis au nom de la France en Tunisie et l’amener à consentir à des réformes urgentes. En stigmatisant le régime du Protectorat, cet ouvrage s’applique à le différencier de la France et à l’en séparer. Très sensible sur ce point, les autorités françaises en Tunisie cherchent dans leur réplique à défendre l’union organique entre les deux entités et à montrer qu’en flétrissant le Protectorat on s’attaque à la France et que c’est une vaine entreprise que de vouloir charger la France contre elle-même. Recourant à l’apologie, les auteurs du rapport estiment que la France est inattaquable à cause de son exclusivisme: elle est, attestent-ils, «le pays de la déclaration des droits de l’homme»[8]. Ce parti pris vise à anéantir d’emblée les griefs reprochés par l’ouvrage nationaliste  à la France/ le Protectorat en l’accusant de violer ces droits en Tunisie. Les auteurs du rapport font usage de lieux communs tel «le fardeau de l’homme blanc». Ils réfutent les allégations sur les destructions et les ruines perpétrées en Tunisie par une «nation qui depuis des siècles, disent-ils, a tenu le plus haut le flambeau de la civilisation et du progrès»[9]. Une vibrante plaidoirie est prononcée en faveur des Français qui sont exempts de tout reproche. Ils sont, disent les auteurs du rapport, «le peuple le plus épris de justice, le plus passionné pour toutes les libertés, le plus prompt à toutes les interventions généreuses en faveur des opprimés et des faibles»[10].

Délibérément, les auteurs de ces passages ne font aucun cas des  différences qui existent entre les Français et occultent l’impérialisme français en amalgamant le colonialisme et les principes de justice, de liberté et d’assistance.  Persistant dans la mystification et la partialité, ils affirment que «La France n’est pas venue en Tunisie poussée par l’esprit de conquête et par la convoitise de nouveaux territoires»[11]. Selon eux, la France recourt aux armes et occupe la Tunisie pour obtenir des compensations aux attentats répétés et aux violations constantes de «sa» frontière algérienne et aussi pour garantir sa sécurité et mettre fin à l’anarchie des tribus en face de laquelle le pouvoir central était impuissant[12].

Pour les auteurs du rapport, la déchéance de ce pouvoir, la dégradation de la situation dans la régence de Tunis avant 1881 constituent l’argument par excellence de la supériorité du Protectorat et détruisent toutes les allégations de La Tunisie Martyre. Thaâlbi qui, selon ces mêmes auteurs, en revendique la paternité[13] «se tourne vers le passé, disent-ils, et s’il ne nous montre pas dans la Tunisie antérieure au Protectorat le règne absolu de l’âge d’or, il y voit du moins tous les germes fécondes d’une évolution dont nous avons arrêté l’essor plein de promesses. S’il envisage l’avenir son pronostic est sombre. Il ne peut voir dans les temps futurs que l’aggravation des maux dont souffre son pays et que nous lui avons délibérément apportés»[14]. L’Etat établi en Tunisie est désigné comme un «gouvernement débile»[15] qui, n’ayant pas d’autorité sur les tribus très belliqueuses, a laissé le pays tomber dans la désolation et l’a exposé à tous les maux. Non seulement il a été livré aux tribus mais ce pays  est, selon les auteurs du rapport, peuplé par l’«assemblage le plus complexe des populations diverses»[16]. Ce qui laisse entendre que la Tunisie ne renferme pas un peuple et ne jouit pas d’une homogénéité ethnique et que sa population n’est qu’une quantité négligeable.

La Tunisie d’avant 1881 évoluait-t-elle vers le progrès comme le prétend La Tunisie Martyre? Le Pacte fondamental de 1857 constitue-t-il un jalon dans ce progrès? Pour les contradicteurs de l’ouvrage nationaliste, cette déclaration des droits est proclamée à  contre cœur par Mohammed bey. La raison qui a déterminé, selon eux, cette proclamation est l’insécurité qui règne dans la régence et qui contraint les consuls à intervenir, appuyés par les fréquentes apparitions d’escadres françaises ou anglaises dans les eaux du golfe de Tunis, afin de garantir, quoique relativement, la sécurité pour les étrangers et parfois pour les sujets du bey. L’affaire de Batto Sfez juif tunisien[17], manifestation éclatante de cette insécurité, a décidé le consul de France à Tunis, Léon Roche, appuyé par l’arrivée d’une escadre française, à intervenir auprès du bey et à lui faire promettre de donner aux habitants de la Tunisie des garanties et des institutions plus libérales.

Cette intervention de la France est sollicitée, selon le rapport, par les juifs de Tunis qui adressent à  Napoléon III alors empereur de France un mémoire où il est dit: «La France ne voudra pas qu’à deux pas de l’Algérie où la domination douce et tolérante cherche à faire triompher les idées les plus généreuses, le fanatisme, sous la forme la plus hideuse, puisse lever la tête »[18]. Ainsi, contre son gré, Mohammed bey proclame le Pacte Fondamental dans la grande salle du palais de Bardo en présence de l’amiral Tréhouart et de soixante officiers de l’escadre  et de l’ensemble du corps consulaire[19].

Pour les auteurs du rapport, si l’insécurité et les abus de pouvoir dont s’indigne l’auteur deLa Tunisie Martyre, persistent encore après 1881, les institutions tunisiennes traditionnelles en sont responsables, tel le chara’, ce tribunal religieux qui a condamné  Thaâlbi lui-même en 1904 à la même peine que Sfez et pour le même motif: le blasphème[20]. Le régime politique lui-même est la preuve formelle que la Tunisie d’avant 1881 ne progresse pas, puisqu’il autorise des ministères comme celui de Mustapha Khaznadar (1837-1873). Le ministériat de cet homme n’est pas un accident fortuit, «c’était, dit les auteurs du rapport, le fruit naturel et l’aboutissement logique du régime. Des princes élevés dans l’ignorance des hommes et des choses, esclaves de leurs fantaisies et de leurs passions ne peuvent être servis que par un Mustapha Khaznadar. Les Khereddine doivent toujours avoir le dessous. Dépenses folles, gaspillage et dilapidation des deniers publics, emprunts ruineux, exactions de toutes sortes, telle fut durant trente-six ans l’œuvre de Mustapha Khaznadar»[21].

La population de Tunisie, meurtrie par les malheurs dus à toutes sortes de calamités, est accablée par toutes sortes d’iniquités dues au régime des beys. Ose-t-elle réagir? Ses révoltes sont noyées dans le sang et ses dirigeants périssent pendant leur détention[22]. Les auteurs du rapport reprochent à Thaâlbi, l’auteur présumé de La Tunisie martyre de vouloir embellir, par mauvaise foi, cette situation. Du reste la France confrontée en 1881 à cet état de choses va entreprendre de le changer pour sa sécurité d’abord, aussi pour «le bien de la Tunisie»[23], ajoutent-ils.

La ratification du traité de Bardo (1881) et de la convention de la Marsa (1883) attribue à la puissance de tutelle des obligations et lui fait acquérir également des droits et des privilèges de souveraineté.

Comment le Protectorat français a-t-il usé de ces droits et privilèges?  Tout d’abord il n’a pas respecté la séparation des pouvoirs que La Tunisie Martyre affirme être le fondement du régime politique des beys avant 1881. Il s’est contenté, d’après les auteurs du rapport, d’exercer une co-souveraineté avec le bey. Les «deux souverainetés sont plutôt superposées que juxtaposées»[24], indiquent-ils.

Contrairement aux assertions de  La Tunisie Martyre qui affirme qu’«à l’avènement du Protectorat, la constitution de 1861 était encore en pleine vigueur»[25], le rapport soutient que les Français ont trouvé la Tunisie plongée dans l’anarchie et le désordre et que le peuple tunisien n’a pas encore dépassé l’âge de l’enfance et souffre d’une infirmité qui provient de la compression trop longtemps exercée sur son développement. N’étant pas en mesure de se diriger lui-même, cela aurait été une «plaisanterie pure» que de lui accorder le suffrage universel pour élire une assemblée législative. En fait, au-delà de ces arguments spécieux, les colonialistes  français s’opposent au programme immédiat des Jeunes tunisiens, parce qu’ils y voient une préparation à l’indépendance. Les auteurs du rapport rappellent cette vérité dans la conclusion en disant: «Les libertés politiques et la constitution qu’ils réclament, ils savent aussi qu’elles ne peuvent leur être concédées, car elles tendent à ruiner le Protectorat, à nous éliminer, à rendre à la Tunisie le soin de ses destinées. Le cadeau serait funeste.»[26] 

Dans le domaine des droits publics, La Tunisie Martyre fait un exposé exhaustif d’un régime analogue au «régime terroriste des tsars»[27]. Persistant dans la justification de la colonisation de la Tunisie par la France, les auteurs du rapport rappellent les rudes manières avec lesquelles les Arabes conquérants traitaient les peuples conquis et celles avec lesquelles les Turcs avaient traité les Algériens et les Tunisiens eux-même. Mettant en parallèle ces conquêtes avec les menées colonialistes  de la France, ils soutiennent que celles-ci «ont été marquées entre toutes par un large esprit de fraternité humaine et les populations mineures dont elle assumait la garde ont trouvé en elle moins un maître qu’une éducatrice attentive»[28]. La répression exercée ne dépasse pas la limite la plus strictement indispensable pour assurer la sécurité des particuliers et de l’Etat. La tolérance est plutôt la règle : en témoigne la campagne des journaux arabes qui ne leur a valu que de simples avertissements de la part du gouvernement du Protectorat[29]. Les auteurs du rapport invoquent les défaillances individuelles et rejette sur les indigènes agents de l’administration tunisienne la responsabilité des séquelles de l’arbitraire qui subsistent après 1881.

Enfin, les auteurs du rapport mènent l’offensive sur d’autres fronts. Par européocentrisme, ces auteurs dénigrent l’apport de la civilisation arabe à la civilisation mondiale et assurent qu’elle n’était pas à proprement parler arabe et que «l’éclat dont elle a brillé jadis lui avait été donné bien moins par le peuple conquérant que par les peuples soumis»[30]. Achevant de sombrer dans la plus irrémédiable décadence, il n’y a point d’espoir de la voir se renouveler, ses populations étant condamnées à se soumettre à la civilisation des nouveaux conquérants.

La population indigène est prise à partie. Elle est traitée de xénophobe et de fanatique et a des penchants séditieux. Les indigènes sont également figés dans la tradition, «ils n’ont devant les yeux d’autres horizons et d’autres idéaux que la survivance indéfinie d’un état de choses immuables»[31]. Ils sont également amnésiques, ignorants et dépourvus de tout esprit critique[32]. La concussion des indigènes qui remplissent les fonctions publiques, n’a d’équivalent que l’aptitude de la collectivité à se montrer disposée à être taillable et corvéable[33].

Laudatifs, les auteurs du rapport s’attachent à justifier le colonialisme par des motivations idéologiques axées sur la «mission civilisatrice de la France» et à négliger les autres facteurs surtout économiques[34]. En outre, ils  s’évertuent à discréditer l’adversaire et à expliquer les événements selon ce qu’on peut appeler la théorie du complot.
 


[1]– Fonds de la Résidence (Rés.), Bobine (B.) R.28, Carton (C.)1552B, Dossier  (D.)1, Folio 1, Rapport d’ensemble présentant la réfutation des  accusations contenues dans La Tunisie Martyre, avril 1921. Le même dossier est conservé aux Archives Nationales de Tunisie (A. N.) dans la série mouvement national, C. 23, D. 2.

[2] Rés., Idem, B.28, C.1552B, D.1, F.218, Note, 29 septembre 1920.                                                                                                    

[3]Anonyme, La Tunisie Martyre Ses revendications, Editions Jouve et Cie, Paris, 1920.

[4][4]– Voir par exemple: Berthon (A), «La Tunisie Martyre», dans l’Humanité, du 2 septembre 1920.

De Chambon (H), La question tunisienne, Edition de la Revue parlementaire, Paris, 1924.

Angliviel (A. D.), Ce que la Tunisie demande à la France, Jouve et Cie Editeurs, Paris, 1921.

[5]– T. F., «La Tunisie Martyre chant de haine et chef d’œuvre de mauvaise foi», La Tunisie française, 14, 25 février, 13, 15 mars, 11 avril 1920.

[6]– Deux procès ont été intentés à Mahmoud ben Hadj Hassine Erroukbi et à Taalbi. Le premier a été condamné à cinq ans de travaux forcés pour avoir tenté de diffuserLa Tunisie Martyre, alors que le chef nationaliste, accusé de complot contre la sûreté de l’Etat, a bénéficié d’un non-lieu.   

[7]La Tunisie française, 14 février 1920.

[8]A. N. idem, document (d.) 3, Note sur La Tunisie Martyre. Cette note est rédigée par le Secrétariat du Gouvernement tunisien pour figurer dans le préambule du rapport en question.

[9]– Idem.

[10]– Idem.

[11]– Idem, d. 24, Droits et libertés publiques- L’administration.

[12]– Idem.

[13]– Thaâlbi revendique cette paternité, probablement par bravoure. Du reste La Tunisie Martyre est le fruit de la collaboration de plusieurs Jeunes Tunisiens. Voir à ce sujet: Mahjoubi, Ali, Les origines du mouvement national en Tunisie 1904-1934, Publications de l’Université de Tunis, 1982.

[14]– A. N. idem, d.3.

[15]– Idem.

[16]– Idem.

[17]– Il convient de rappeler que ce sujet tunisien a été condamné par le Charâa à la peine de mort pour blasphème, peine qui a été exécutée d’une manière expéditive selon les pratiques de l’époque. Voir à ce sujet :

                                                         بن أبي ضياف، أحمد،إتحاف أهل الزمان بأخبار ملوك تونس وعهد الأمان، الدار التونسية للنشر، ج 4 ،  تونس، 1989

Ibn Abi Dhiaf, Ithaf ahl al zamân bi  akhbâr moulouk Tounis wa ahd al amân, Maison Tunisienne d’Edition, t. 4, Tunis, 1989.

[18]–  A. N. idem, d.3.

[19]– Idem

[20]– Voir à propos de ce procès: Kraïem (A), «Le premier procès de Abdelaziz Thaâlbi (juillet 1904)», Revue d’Histoire Maghrébine n° 41-42, juin 1986,  pp 102-115.

[21]– Idem.

[22]– A propos de l’arbitraire du bey, voir:       بن أبي ضياف، أحمد، إتحاف، نفسه

Ibn Abi Dhiaf, Ithaf , idem.

[23]– A. N, Idem, d. 24.

[24]– Idem.

[25]– Anonyme, La Tunisie Martyre, idem, p. 20.

[26]Rés., Idem, B.28, C.1552B, D.1, F.110.

[27]– Idem, p.29.

[28]– A. N, Idem, d. 24.

[29]– La campagne en question a eu lieu en 1920 autour des revendications nationalistes. Voir : Khemaïs (A), Colonialisme et presse en Tunisie (1881-1939), Rawafid, n° 6, 2001.

[30]– A. N, Idem, d. 3.

[31]– Idem

[32]– Idem

[33]– A. N, Idem, d. 24.

[34]– En ce qui concerne les causes du colonialisme, voir par exemple : Ganiage, Jean,Les origines du Protectorat français en Tunisie (1861-1881), PUF, Paris, 1959.

Pervillé (G), De l’Empire français à la décolonisation, Paris, Hachette, 1993.

 

(Source:REVUE D’HISTOIRE MAGHREBINE, n° 124, juin 2006, pp 59-70.)


 

Darfour

Appel des intellectuels du monde arabe

    Depuis 2003, la guerre fait rage au Darfour. Elle a causé jusqu’ici la mort de près de 300 000 personnes, et chassé de leurs terres plus de deux millions d’autres après la destruction d’environ  80 % de leurs villages – soit un tiers de la population de la région .     Malgré les multiples appels de la communauté internationale, les populations civiles continuent d’être les cibles quotidiennes des forces armées soudanaises et des Janjawid, milices armées par le régime militaire de Khartoum. Certaines factions des mouvements rebelles sont également responsables d’exactions et de violations des droits humains de la population du Darfour.     En dépit de la signature d’un accord de paix en mai 2006 entre une partie de la rébellion et le gouvernement soudanais, les viols massifs, les attaques contre les civils et le personnel humanitaire international se multiplient dans l’ouest du Soudan. Des crimes de guerre et des violations graves du droit international humanitaire continuent d’être commis en toute impunité.     Les déplacements massifs de la population rurale vers les camps de réfugiés ont réduit à néant l’agriculture locale. La population dépend désormais de l’aide alimentaire internationale. Aux destructions liées à la guerre vient s’ajouter un risque de famine généralisée. Malgré la résolution 1706 du Conseil de sécurité des Nations unies, le pouvoir soudanais refuse catégoriquement le déploiement d’une mission internationale de maintien de la paix au Darfour. Les crimes commis dans cette région continuent de se perpétrer à huis clos.     Les signataires de cette pétition constatent le silence du monde arabe sur ce drame et appellent les acteurs de la société civile, les responsables politiques, à agir auprès de leurs gouvernements et des organisations régionales pour qu’ils prennent clairement position en faveur d’un  arrêt des combats et obligent le gouvernement soudanais à trouver une issue pacifique au conflit dans le respect des droits des habitants du Darfour. Premiers signataires                         Abo-Dehmam Ahmed, écrivain (Arabie saoudite)

Abdulla Mohammed, écrivain (Bahreïn) Adonis, poète (Liban) Arkoun Mohammed, philosophe (France) Ben Achour Sana, professeur de droit (Tunisie) Ben Slama Raja, essayiste (Tunisie) Benslama Fethi, psychanalyste (Tunisie-France) Bessis Sophie, historienne (France) El-Bizri Dalal, essayiste (Liban) El-Bizri Nader, philosophe (Liban-Royaume Uni) Ghalioun Bourhan, politologue, chercheur (Syrie) Ghitani Gamal, romancier (Egypte) Halevi Ilan, écrivain (Palestine) Harbi Mohammed, historien (Algérie) Hassan Kadhim-Jihad, écrivain, maître de conférences (Irak-France) Hilal Bachir, éditeur (Liban) Houni Mohammed Abdelmottaleb, juriste (Lybie) Janabi Abdelkader, poète (Irak) Malas Fayez, professeur (Syrie) Saadi Nourrédine, juriste, écrivain (Algérie-France) Sanbar Elias, écrivain (Palestine) Saghié Hazem, journaliste (Liban) Sebbar Leïla, écrivain (Algérie) Stétié Salah, écrivain, poète (Liban) Tazi Nadia, philosophe (Maroc-France)

                      AllalTewfik, président du Manifeste des libertés

Darfur Appeal from Intellectuals of the Arab world

    Since 2003, war has been raging in Darfur. So far, the death toll has risen to 300 000, while over two milion people – one third of the region’s population – were chased out of their land (80% of their villages having been destroyed).     In spite of countless appeals from the international community, civilians are still the targets of the Sudanese armed forces as well as of the Janjawid, a local militia armed by Khartoum’s military regime. Moreover, the population of Darfur suffers acts of violence and human rights abuses from warring factions of the rebellion.     Although in May 2006 a peace agreement was signed by some of the rebel groups and the Sudanese government, mass rapes and attacks against civilians and international humanitarian personnel have been on the increase in western Sudan. Meanwhile, war crimes and serious attacks against humanitarian international laws are still going unpunished. Local agriculture has been ruined by the massive transfer of rural populations to refugee camps so that people now heavily depend on international food aid. Even worse, in addition to the destruction caused by warfare, generalized famine is looming on the horizon.     Although the UN Security Council adopted Resolution 1706, the Sudanese régime still refuses the deployment of an international peace-keeping task force in Darfur, where crimes are still perpetrated secretly and privately.     Those signing this appeal note the silence of the Arab world on this Issue. They appeal to the acting members of civil society and of the political sphere to put pressure on their governments and regional organizations to persuade them to take a clear stand on a ceasefire in Darfur and to force the Sudanese government to find a peaceful outcome to the conflict, respectful of the rights of the population of Darfur.


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