: La justice encore une fois instrumentalisée
pour réduire au silence les journalistes
La justice encore une fois instrumentalisée
pour réduire au silence les journalistes
Nizar Belhassine, correspondant de Radio Kalima et militant associatif et politique a comparu le 16 mars 2010 devant le tribunal cantonal de La Chebba (gouvernorat de Mahdia, 220 km de Tunis) pour « troubles Ă l’ordre public, insultes et atteinte aux bonnes moeurs ». Il risque un an de prison ferme pour ces accusations.
Selon son avocat, cette affaire a Ă©tĂ© montĂ©e de toutes piĂšces suite Ă un reportage qu’il a effectuĂ© en fĂ©vrier dernier pour Radio Kalima Ă la Goulette (banlieue Nord de Tunis) oĂč il avait menĂ© une enquĂȘte sur une expropriation illĂ©gale de citoyens qui ont Ă©tĂ© expulsĂ©s manu militari de l’immeuble dont ils sont propriĂ©taires en vue d’attribuer leur terrain Ă des proches de Ben Ali.
Les faits qui lui sont reprochĂ©s remontent au 27 juin 2009; il avait ce jour lĂ participĂ© Ă un sit-in devant la mairie Ă l’appel de l’association « Taleb Chebbi » dont il est membre pour protester contre le blocage des fonds publics dont est victime cette association depuis trois ans pour cause d’indĂ©pendance. MalgrĂ© son caractĂšre pacifique, ce sit-in avait Ă©tĂ© violemment rĂ©primĂ© par la police. Cinq heures plus tard Nizar a reçu une convocation et s’est rendu au poste de police d’oĂč il a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă Mahdia, interrogĂ© par la police politique et gardĂ© Ă vue Ă Mahdia jusqu’au lendemain. Puis il a Ă©tĂ© relĂąchĂ© et l’affaire classĂ©e,
Nizar Ben Hassine avait reçu sa convocation à comparaitre quatre jours aprÚs la diffusion de son sujet sur les expropriés de La Goulette qui a connu un grand succÚs et a été largement reproduit et commenté sur le réseau social Facebook.
Selon ses avocats, le dossier judiciaire est vide de tout Ă©lĂ©ment de preuve; il ne comporte aucune plainte Ă©manant d’une victime de ces prĂ©tendues atteintes Ă ‘honneur par des insultes.
Le caractĂšre fallacieux de cette affaire apparaĂźt encore davantage Ă travers l’insertion dans le dossier de deux faux tĂ©moignages Ă charge; Les deux tĂ©moins citĂ©s ont dĂ©niĂ© avoir jamais Ă©tĂ© entendus par la police judiciaire sur cette affaire ni avoir jamais Ă©tĂ© prĂ©sents sur les lieux lors du sit-in; Selon l’avocat, ces deux tĂ©moins ont subi des pressions et des menaces d’emprisonnement de la part du chef de poste de la Chebba pour revenir sur le tĂ©moignage innocentant Nizar.
L’un de ces tĂ©moins a fourni Ă l’avocat de Nizar, maĂźtre Hicham.Garfi une attestation Ă©crite oĂč il dĂ©nonce les dĂ©clarations qui lui sont attribuĂ©es par la police et rĂ©itĂšre sa disposition Ă tĂ©moigner devant la Cour. Le second a fait part de la mĂȘme disposition mais il a Ă©tĂ© entre temps arrĂȘtĂ© suite Ă une descente policiĂšre musclĂ©e Ă son domicile et plus personne ne sait oĂč il se trouve actuellement.
Le premier tĂ©moin a Ă©tĂ© empĂȘchĂ©, le jour de l’audience, d’accĂ©der au palais de justice par les agents de la police politique. Pire encore, le cordon policier qui bouclait le palais a interdit Ă l’accusĂ© lui mĂȘme de se rendre dans la salle d’audience; il a fallu que son avocat proteste Ă©nergiquement auprĂšs du procureur pour qu’on le laisse entrer.
Cette audience s’est dĂ©roulĂ©e dans un climat de tension policiĂšre extrĂȘme; la police a non seulement quadrillĂ© le palais de justice, mais Ă©galement bouclĂ© tous les accĂšs y menant; Une dizaine d’avocats venant de la capitale et d’autres villes ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă des barrages policiers abusifs (5 barrages Ă l’entrĂ©e de la ville sur une distance de 5 km) afin qu’ils ne parviennent pas Ă temps Ă l’audience; Et de fait, rĂ©sidant dans la ville, maĂźtre Garfi a Ă©tĂ© le seul avocat qui a pu arriver dans les dĂ©lais au tribunal; il a Ă©tĂ© contraint de demander le report de l’audience afin que les nouveaux avocats, qui se sont constituĂ©s volontairement par solidaritĂ© avec Nizar, puissent prendre connaissance du dossier. L’affaire sera examinĂ©e Ă nouveau le 30 mars prochain.
Par ailleurs, l’audience, sensĂ©e ĂȘtre publique, s’est dĂ©roulĂ©e de fait Ă huis clos; aucun journaliste, aucun ami ou proche de Nizar n’a Ă©tĂ© autorisĂ© Ă entrer dans la salle d’audience qui Ă©tait remplie de policiers en civil. Â
L’OLPEC
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considĂšre que Nizar Ben Hassine n’a fait qu’exercer son droit Ă l’expression par des voies pacifiques et qu’il est en rĂ©alitĂ© poursuivi pour avoir rĂ©vĂ©lĂ© dans le cadre de son travail journalistique un cas de corruption et d’abus de pouvoir.
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dĂ©nonce ce nouveau cas d’instrumentalisation de la justice pour rĂ©duire au silence les journalistes et les dĂ©fenseurs de droits humains.
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Exige la cessation des poursuites contre Nizar Benhassine et appelle l’Etat tunisien Ă respecter ses engagements en matiĂšre de respect de la libertĂ© de presse et d’expression.
Pour l’Observatoire
Le président
Mohamed Talbi
Tunisia must end harassment of independent journalists
New York, March 22, 2010âThe Committee to Protect Journalists calls on Tunisian authorities to end the persecution and imprisonment of a critical journalist and to overturn a four-year jail sentence of another. Taoufik Ben Brik, a well-known contributor to European media outlets who is currently serving a six-month prison sentence on trumped-up charges, has repeatedly rejected a government offer to end his captivity on the condition that he sign an agreement saying he would stop criticizing President Zine El Abidine Ben Ali and his family, local and international media outlets reported over the weekend. Government envoys visited Ben Brik in Siliana Prison three times earlier this month to urge him to sign a letter saying he would âabide by the constitution and refrain from harming his excellency the president and his family,â Ben Brikâs brother, Jalel Zoghlami Ben Brik, told the Italy-based satellite television broadcaster Al-Hiwar Al-Tunisi and the opposition weekly Al-Mawkif on Friday. âThey want to cut off my tongue and break my pen, which is the most precious thing I have, and destroy my journalism career,â Al-Mawkif reported Ben Brik as saying. This latest attempt to silence Ben Brik occurred about two weeks before an appeals hearingâ slated for Tuesday in the southern town of Gafsaâfor Fahem Boukadous, correspondent for satellite TV station Al-Hiwar Al-Tunisi. Boukadous was sentenced in January by a minor court to a four-year prison term for âbelonging to a criminal associationâ and spreading materials âlikely to harm public orderâ after covering violent labor demonstrations in the Gafsa mining region. The ruling came after he objected to a previous six-year jail term issued while he was in hiding for nearly 17 months. Boukadous told CPJ that he has been free since he emerged from hiding in November 2009 and that more than 40 lawyers have volunteered to represent him on Tuesday at in court. âThe government of President Ben Ali will stop at nothing to silence independent voices,â said Mohamed Abdel Dayem, CPJâs Middle âEast and North Africa program coordinator. âOur colleague Taoufik Ben Brik is to be applauded for his courage in defending his right to speak out as a journalist. We call on the authorities to order his release and to overturn Fahem Boukadousâ conviction on appeal.â Attacks on local and international critical journalists have sharply increased since the October 2009 reelection campaign of President Ben Ali for a fifth term. In addition to Ben Brikâs and Boukadousâ jail sentences, Zuhair Makhlouf, correspondent for news Web site Assabil Online spent more than three months in jail on trumped-up charges in retaliation for critical coverage of President Ben Ali and his government.Human rights lawyer and blogger Mohamed Abbou told CPJ that he has received âsimilar offersâ to end his imprisonment as Ben Brik. Abbou spent more than 28 months from 2005 to 2007 in jail for writing about torture and President Ben Aliâs autocratic rule.
Intensification du SiĂšge Policier Contre Abdelkarim Harouni
Hend Harouni TĂ©l. : 216-71.971.180 Au nom dâAllah Le ClĂ©ment et Le MisĂ©ricordieux et la PriĂšre & la paix Soient sur Notre ProphĂšte Loyal et SincĂšre Mohamed Tunis le 22 Mars 2010 – 6 Rabii Athani 1431 Dans le cadre de lâintensification de la filature policiĂšre Ă©troite Ă lâencontre de mon frĂšre Abdelkarim Harouni, une motocyclette avec deux agents civils a Ă©tĂ© rajoutĂ©e aux sept voitures qui Ă ce jour ont pris relĂšve devant son lieu de travail au « Berges du Lac », Ă son arrivĂ©e chez-nous Ă la maison et partout oĂč il puisse se rendre.
Police Siege Intensification Against Abdelkarim Harouni
HEND HAROUNI-TUNISIA Tel. : 216-71.971.180 In the Name of Allah, The Clement and The Merciful & Prayer and Peace be upon Our Loyal and Sincere Muhammad Prophet Tunis on the 22nd of March 2010-6th of Rabii Athani 1431 Within the intensification of the strict police pursuit of my brother Abdelkarim Harouni, one motorcycle with two civil police agents has been added to the seven cars that have so far been used in alternation, in front of his working place at « Les Berges du Lac », in his arrival
Le livre religieux en Tunisie : Qui le lit ? Est-il devenu plus demandé ?
HanĂšne Zbiss
Le constat dâun certain regain de religiositĂ© chez les Tunisiens pourrait-t-il se traduire par un intĂ©rĂȘt plus accru au livre religieux, ce livre qui Ă toutes les Ă©poques a eu sa clientĂšle fidĂšle? Il est intĂ©ressant aujourdâhui de voir quel type de clients lâachĂštent et quelle lecture se donnent-ils exactement. Selon lâenquĂȘte nationale sur les pratiques du livre et de la lecture chez le Tunisien, rĂ©alisĂ©e cette annĂ©e dans le cadre de la Consultation Nationale sur le Livre et la Lecture, un peu plus du quart des Tunisiens (25,9%) lisent des livres religieux. LâenquĂȘte a Ă©tĂ© effectuĂ©e sur un Ă©chantillon de 1.029 personnes, reprĂ©sentatif de la population, ĂągĂ©es de 15 ans et plus. Ce pourcentage nâest pas le plus Ă©levĂ© certes, mais il reste quand mĂȘme important dans un pays oĂč 22,74% nâont jamais lu un livre, dâaprĂšs la mĂȘme enquĂȘte. Visiblement les lecteurs pour les Ă©crits religieux ont toujours existĂ©, du moins pour le Coran, les hadiths, lâexĂ©gĂšse et le âDouaĂąâ. Reste que leur nombre ainsi que leur profil diffĂšrent dâune Ă©poque Ă une autre. Un passĂ© intimement liĂ© Ă lâUniversitĂ© Zitouna Si lâon se refĂšre par exemple Ă la pĂ©riode des annĂ©es 40 et 50, avant lâIndĂ©pendance, et mĂȘme un peu aprĂšs, la clientĂšle Ă©tait essentiellement composĂ©e dâenseignants et dâĂ©tudiants de la Zitouna, si lâon en croit certains libraires qui se rappellent de cette Ă©poque, comme M. Tarek El Asli, qui gĂšre la librairie âAl MĂąarefâ fondĂ©e par son grand-pĂšre, et la seule qui subsiste dans la mythique rue des Libraires, toute proche de la MosquĂ©e Zitouna. âAvant, toute cette rue Ă©tait pleine de librairies qui appartenaient Ă des familles comme Mhamdi, Trabelsi, Themini, Ben Sassi, et qui rĂ©pondaient Ă la demande dâune clientĂšle Ă majoritĂ© estudiantine, vu la proximitĂ© avec lâUniversitĂ© zeitounienne. AprĂšs la fermeture de cette universitĂ© Ă lâaube de lâIndĂ©pendance, le nombre de nos visiteurs a chutĂ©. Ainsi, beaucoup de librairies ont fermĂ© pour se transformer en boutiques dâartisanat ou de bijouterie, dâautres se sont dĂ©placĂ©es vers divers endroits de la Capitale. Il a fallu attendre lâĂ©poque des annĂ©es 80 pour enregistrer de nouveau un regain dâintĂ©rĂȘt pour le livre religieux, avec un profil de clients assez diversifiĂ© et pas seulement des enseignants ou des Ă©tudiants », a-t-il indiquĂ©. Son constat a Ă©tĂ© confirmĂ© par dâautres libraires, tels M. Habib Mhamdi qui gĂšre la librairie âAl Manarâ depuis le dĂ©cĂšs de son fondateur Tijani Mhamdi. Cette mĂȘme librairie sâest dĂ©placĂ©e vers les annĂ©es 60 de la MĂ©dina Ă Bab Jedid pour ces mĂȘmes raisons. Mais quâen est-il de la clientĂšle dâaujourdâhui, surtout quâon enregistre Ă lâimage un peu des annĂ©es 80 un retour de la religion dans la vie publique, chaĂźnes satellitaires et radios religieuses aidant ? Nouveaux profils de lecteurs Les libraires interviewĂ©s, qui sont pour la plupart spĂ©cialisĂ©s dans la vente du livre religieux, reconnaissent quâil y a de nouveaux profils qui surgissent. Tout dâabord, ils remarquent lâafflux de plus en plus de femmes qui auparavant ne sâintĂ©ressaient pas Ă ce genre de lecture. Ces derniĂšres viennent gĂ©nĂ©ralement acheter le Coran, des livres dâexĂ©gĂšse, Ă©crits dans un langage accessible et comprĂ©hensible, car elles sont gĂ©nĂ©ralement dâun niveau dâinstruction modeste, les livres de hadiths, du âdouaĂąâ oĂč ceux qui enseignent les pratiques religieuses (le jeĂ»ne, la priĂšre, le hajjâŠ), outre les Ă©crits qui interprĂštent les rĂȘves. Mais elles ont un engouement particulier pour un nouveau type de livres, ceux du âtajwidâ, câest-Ă -dire ceux qui enseignent la maniĂšre juste de psalmodier le Coran. DâaprĂšs M. Tarek El Asli, les femmes qui commencent Ă frĂ©quenter les Ă©coles coraniques veulent perfectionner leur prononciation ainsi que les techniques de la psalmodie du texte sacrĂ©. Lâautre nouvelle clientĂšle qui Ă©tait improbable jusquâici, ce sont les Tunisiens vivant Ă lâĂ©tranger qui reprĂ©sentent une cible importante. Selon M. Habib Mhamdi, « Ces derniers profitent de leur sĂ©jour en Tunisie pour sâapprovisionner en livres religieux traduits en français ou en anglais. Il sâagit essentiellement des livres de Coran et de livres dâexĂ©gĂšses. Ils prĂ©fĂšrent les acheter ici car ils coĂ»tent moins cher quâen Europe. Du coup, nous avons une demande importante pendant lâĂ©tĂ©, surtout. » Un autre phĂ©nomĂšne qui a fait son apparition ces derniĂšres annĂ©es, comme lâexplique M. Mohamed Bennour qui travaille Ă la librairie âAl Kitabâ, est lâaffluence de Tunisiens qui veulent se marier avec des Ă©trangĂšres, essentiellement des EuropĂ©ennes. En fait, ils leur achĂštent le Coran traduit ou des Ă©crits qui renseignent sur lâIslam en vue de les pousser Ă se convertir. Outre les Tunisiens, le livre religieux attire aussi les AlgĂ©riens et les Libyens qui sont de passage dans notre pays. Les premiers ont un engouement particulier pour le Coran. «Chaque semaine, pratiquement, ils viennent en demander », affirme M. Mhamdi. Quant aux seconds, « ils sâintĂ©ressent aux livres spĂ©cialisĂ©s car ils estiment quâil y a plus de choix en Tunisie ». M. FarĂšs Turki, de la Librairie âNous-MĂȘmesâ nous informe dâune autre clientĂšle Ă©trangĂšre qui lui rend visite rĂ©guliĂšrement, Ă savoir les employĂ©s de la BAD (Banque Africaine de DĂ©veloppement). Ces derniers cherchent gĂ©nĂ©ralement les traductions francophones ou anglophones, chose qui lâa poussĂ© Ă diversifier son offre et Ă multiplier les titres traduits. Hormis ces nouveaux profils identifiĂ©s, les consommateurs du livre religieux sont restĂ©s pratiquement les mĂȘmes. Les libraires travaillant sur ce crĂ©neau depuis des annĂ©es distinguent deux grandes catĂ©gories : le citoyen moyen et le spĂ©cialiste. Mais ces deux catĂ©gories lisent-elles la mĂȘme chose ? Les livres les plus demandĂ©s Absolument pas, rĂ©pondent les libraires qui, selon le niveau intellectuel du client, lui conseillent le type de bouquins quâils devraient acheter. Le citoyen moyen est intĂ©ressĂ© par des lectures simplifiĂ©es, faciles Ă comprendre du point de vue de la langue et du continu. Alors, il se procure gĂ©nĂ©ralement des livres de hadiths (Muslim et Bukhari), dâexĂ©gĂšse dans des versions rĂ©duites et simples Ă lire, de douĂąa, des Ă©crits qui renseignent sur les pratiques religieuses (priĂšre, jeĂ»ne, hajj, zakat, ablutionsâŠ) ou sur le rite malikite (âAl MouwattaĂąâ de lâImam Malek ), des bouquins sur lâhistoire des prophĂštes et des Califes biens guidĂ©s, sur la mĂ©decine prophĂ©tique, sur lâinterprĂ©tation des rĂȘves et sur les femmes du prophĂšte Mohamed. Parmi les titres les plus demandĂ©s, il y a âRiadh Assalihineâ (Les jardins vertueux), âMuhammad Rasoulou Allahâ (Muhammad, le ProphĂšte de Dieu), âAttib Annabaouiâ (La mĂ©decine prophĂ©tique), âAddouaĂą Al Mostajebâ (La priĂšre acceptĂ©e), âArroukya AchariyĂąaâ (La thĂ©rapie charaĂŻque) que certains charlatans utilisent pour soi-disant guĂ©rir les malades, âDalayel Al Khayratâ (Les guides des bien-faits), âAl Moshaf Al Morchid Al MouĂźnâ (pour la perfection de la psalmodie du Coran)⊠Quant Ă la deuxiĂšme catĂ©gorie, celles des spĂ©cialistes, elle rĂ©unit les universitaires, les professeurs dâĂ©ducation religieuse, les imams, les Ă©tudiants et les personnes dâun certain niveau intellectuel. Ces gens ne rechignent pas sur les prix, contrairement aux premiers, et ils sont prĂȘts Ă payer des sommes importantes afin dâacquĂ©rir un livre dont ils ont besoin pour leurs Ă©tudes, leurs recherches ou mĂȘme pour approfondir leurs connaissances dans un domaine particulier. Les prix varient gĂ©nĂ©ralement entre 100 et 300 dinars, voire plus. Cette catĂ©gorie sâintĂ©resse aux diffĂ©rentes sections des sciences religieuses : la thĂ©ologie, le droit musulman, les fondements du Droit musulman, le hadith, la Sira, lâexĂ©gĂšse et le mysticisme. Dans chaque section, il y a les classiques qui sont les plus lus par les spĂ©cialistes comme la Sira dâIbn Hichem, âSahih Muslimâ et âSahih Al Bukhariâ, âTafsir Aljalalynâ, âTafsir Ibn Khathirâ, âAl Fath Al bariâ, âAl Foutouhat Al Maqqiyaâ (Les Illuminations Mecquoises dâIbn Arabi), âIhyaĂą Ouloum Addineâ (La revivification des sciences religieuses dâAl Ghazali), âAsbab Annouzoulâ (Les causes de la RĂ©vĂ©lation)⊠Mais il y aussi ce quâon appelle âIslamiyetâ, câest-Ă -dire des Ă©tudes et des essais sur la religion musulmane, tels les livres de Mohamed Tahar Ben Achour ou dâAhmed Amine ou Ali Abderrrazek. On trouve encore des livres sur la rĂ©forme de lâIslam, dâauteurs comme Mohamed Charfi, Hichem DjaĂŻt, Iyadh Ben Achour, Mohamed Arkoun, Hamadi Redissi, Youssef Seddik, Olfa Youssef, dont la clientĂšle est diffĂ©rente gĂ©nĂ©ralement de celle des deux premiers, dâaprĂšs les affirmations de M. Bennour, qui a fait le choix de sĂ©parer le rayon qui leur est rĂ©servĂ© de celui des livres religieux au sein de la librairie âAl Kitabâ. Un monopole de lâĂ©dition moyen-orientale Cette diversitĂ© de choix et de profils ne profite pas, pourtant, Ă lâĂ©dition tunisienne puisque le livre religieux est Ă©ditĂ© exclusivement au Moyen-Orient, notamment au Liban et en Egypte. Car sâil Ă©tait produit en Tunisie, il serait vendu plus cher, vu les lourds coĂ»ts du papier et de la main-dâoeuvre outre la petitesse du marchĂ©. Tous les libraires, affirme M. Salah El Asli de la librairie âAl Maktaba Al Atiquaâ, prĂ©fĂšrent acheter chez les maisons dâĂ©ditions libanaises et Ă©gyptiennes, dâautant plus quâils ne payent pas de taxes pour lâimportation. Du coup, un bouquin peut se vendre Ă 1 ou 2 dinars, et puis il y a une large gamme de choix pour toutes les bourses et pour tous les niveaux. Reste que le livre religieux reprĂ©sente un crĂ©neau pour les librairies en langue arabe. Il occupe 80% du chiffre dâaffaires de la librairie âNous-MĂȘmesâ et 50 Ă 60% de celui dââAl Maktaba Al Atiquaâ. MĂȘme âAl Kitabâ, qui est une librairie gĂ©nĂ©raliste avec une prĂ©dominance du livre francophone, sâinvestit dans ce marchĂ© bien quâil ne reprĂ©sente quâĂ peu prĂšs 3% de son chiffre dâaffaires. Câest que ce crĂ©neau profite aussi de la publicitĂ© que lui font les chaĂźnes religieuses sur le satellite et surtout la Radio Zitouna, comme le prĂ©cise M. FarĂšs Turki, estimant quâelle a donnĂ© un vrai coup de pouce Ă la demande. « Les gens viennent chercher les livres dont ils ont entendu parler Ă la radio », affirme pour sa part M. Salah El Asli. Concurrence et piratage : le livre religieux en souffre aussi ! NĂ©anmoins, les libraires sont loin de parler dâun engouement excessif pour le livre religieux malgrĂ© lâexistence dâune offre importante. Pour cause, deux facteurs. Dâune part lâinterdiction de certains livres qui nâentrent pas en Tunisie, essentiellement ceux des activitĂ©s extrĂ©mistes, et qui sont les plus demandĂ©s. M. Turki indique que grĂące Ă Internet et aux chaines satellitaires, les gens sont de plus en plus informĂ©s des nouveautĂ©s dans le domaine et des livres les plus recommandĂ©s par la communautĂ© des internautes. Dâautre part, beaucoup de personnes prĂ©fĂšrent puiser leurs informations sur la religion en regardant la tĂ©lĂ© ou en Ă©coutant la radio car câest la maniĂšre la plus simple et qui leur parle directement, comme le prĂ©cise M. Habib Ben Tahar, Ă©crivain spĂ©cialisĂ© en livres religieux et fonctionnaire au ministĂšre des Affaires religieuses, qui prĂ©cise que « les gens aiment la facilitĂ©. Or lire un bouquin nĂ©cessite un effort particulier». Mais il y aurait peut-ĂȘtre un troisiĂšme facteur sur lequel attire lâattention M. Tarek El Asli, câest le tĂ©lĂ©chargement sur Internet de livres religieux et leur vente sur CD au prix dâun dinar. ‘Alors, Ă quoi bon dĂ©penser plus en achetant la version papier ?’ Le livre religieux semble donc suivre le mĂȘme sort que les autres types de bouquins : concurrence de la radio, de la tĂ©lĂ© et dâInternet, piratage, dĂ©tournement des gens de la lecture etc. Reste quâil rĂ©siste mieux Ă toutes les tendances et Ă toutes les Ă©poques car il demeure liĂ© Ă un sentiment de religiositĂ© et Ă un besoin de rencontrer la parole divine et de la comprendre.
(Source: « RĂ©alitĂ©  » (Hebdomadaire – Tunisie) le 22 mars 2010) Â
Le Maroc refuse le dialogue avec les islamistes emprisonnés
Par Naoufel Cherkaoui pour Magharebia Ă Rabat â 18/03/10
Le gouvernement marocain n’organisera aucune discussion avec les islamistes emprisonnĂ©s, a dĂ©clarĂ© le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Khalid Naciri Ă Magharebia dans un entretien exclusif accordĂ© lundi 15 mars.
Naciri a dĂ©clarĂ© Ă Magharebia que la demande des islamistes pour un dialogue de rĂ©conciliation ‘n’est pas Ă l’ordre du jour du gouvernement ».
En publiant rĂ©cemment des lettres et des dĂ©clarations pour dĂ©savouer leur idĂ©ologie terroriste et leur affiliation, de nombreux dĂ©tenus islamistes emprisonnĂ©s en vertu de la loi sur le terrorisme espĂ©raient convaincre les autoritĂ©s marocaines d’accepter leur appel au dialogue.
Depuis les attentats de Casablanca en 2003, les autoritĂ©s marocaines ont pourchassĂ© les terroristes islamistes et en ont arrĂȘtĂ© plus de mille. La derniĂšre rĂ©action en date du gouvernement pourrait ĂȘtre le signe d’une flexibilitĂ© moindre qu’elle ne le paraissait en mai dernier, lorsque le ministre de l’IntĂ©rieur de l’Ă©poque, Chakib Benmoussa, avait expliquĂ© qu’il y avait certainsmoyens par lesquels les prisonniers du mouvementSalafia Jihadia pourraient sortir de prison â y compris par suite d’une grĂące royale â s’ils exprimaient leur remords et modifiaient leur maniĂšre de penser.
La plus rĂ©cente ouverture en direction des islamistes emprisonnĂ©s est venue sous la forme d’une « Initiative d’Ă©quité » proposĂ©e par le religieux marocain emprisonnĂ© Mohamed Abdelouahab Rafiki, aliasAbou Hafs. Sa lettre contenant cette proposition a Ă©tĂ© distribuĂ©e par le Forum pour la dignitĂ© des droits de l’Homme lors d’une confĂ©rence de presse organisĂ©e la semaine derniĂšre.
Le prĂ©sident de ce forum, Mustafa Ramid, a dĂ©clarĂ© lors d’un entretien accordĂ© le 15 mars Ă Magharebia que « cette initiative reflĂšte l’importance de l’intĂ©rĂȘt national, qui implique la nĂ©cessitĂ© d’ouvrir les dossiers de centaines de prisonniers ».
« [P]our nous, mĂȘme s’il y a des terroristes parmi eux, il y a Ă©galement des personnes innocentes qui doivent ĂȘtre identifiĂ©es et relĂąchĂ©es », avait-il dĂ©clarĂ©. « De plus, le gouvernement devrait revoir les cas des personnes repenties. »
« Le terrorisme n’est pas seulement un comportement criminel ; c’est avant tout une idĂ©ologie, une croyance et une conviction qui doivent ĂȘtre abolies et battues en brĂšche par le dialogue », a ajoutĂ© ce militant des droits de l’Homme. « La partie la plus importance qualifiĂ©e pour dĂ©manteler la pensĂ©e terroriste⊠est le cercle des prisonniers islamistes. »
Dans un entretien avec le quotidien Ettajdid publiĂ© le 5 mars, Abou Hafs explique : « Nous sommes un groupe de personnes innocentes qui rĂ©futons toutes les accusations et demandons Ă ĂȘtre libĂ©rĂ©s. Nous avons fait des erreurs, et nous les reconnaissons. »
« [H]onnĂȘtement, je ne comprends pas l’intĂ©rĂȘt de certaines parties Ă maintenir nombre de nos jeunes derriĂšre les barreaux, notamment lorsqu’ils ont dĂ©noncĂ© tous les actes de terrorisme et l’extrĂ©misme, ou ont reconnu leur culpabilité », ajoute Abou Hafs. « Ils ont fait part de leur volontĂ© de rĂ©intĂ©grer la sociĂ©tĂ©. Quel est alors le but de cette angoisse permanente pour ces personnes et leurs familles ? »
D’autres parties de la sociĂ©tĂ© marocaine ont des rĂ©actions mitigĂ©es Ă cette initiative de dialogue.
« Nous applaudissons une telle initiative. C’est le seul moyen d’Ă©clairer la position des islamistes, pour que chacun puisse la connaĂźtre », a expliquĂ© Mohammad Muhtad, prĂ©sident d’un comitĂ© de soutien aux dĂ©tenus de la loi sur le terrorisme, Ă Magharebia le 15 mars.
« Les autoritĂ©s marocaines ont clairement indiquĂ© qu’elles ne sont pas disposĂ©es Ă ouvrir un quelconque dialogue avec les islamistes emprisonnĂ©s [et] leur seul espoir est de demander le pardon du Roi », a dĂ©clarĂ© lundi Ă Magharebia Mohammed Darif, un spĂ©cialiste des groupes islamistes. « Je ne pense pas qu’une quelconque initiative comme celle d’Abou Hafs incitera les autoritĂ©s Ă rouvrir le dossier, parce que sa dĂ©claration prouve que ces gens ne comprennent pas la sociĂ©tĂ© marocaine, son Ă©volution et ses liens avec l’Occident ; en consĂ©quence, ils restent encore fidĂšles Ă leur idĂ©ologie extrĂ©miste. »
(Source:www.magharebia.com le 18 maes 2010)
Lien:http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2010/03/18/feature-01
MalgrĂ© ses apparitions Ă la tĂ©lĂ©vision LâaprĂšs-Moubarak est en dĂ©bat en Ăgypte
Au palmarÚs des libertés féminines
Chaque annĂ©e, depuis 1975, câest la mĂȘme antienne. Tous les 8 mars, on cĂ©lĂšbre avec assiduitĂ© et ferveur la JournĂ©e internationale de la femme. Un peu partout dans le monde, les hommes se donnent bonne conscience. Les mĂ©dias multiplient les sujets plus ou moins racoleurs sur ces femmes qui bougent, brisent les plafonds de verre, sâĂ©mancipent ou, au contraire, sur celles qui continuent desubir les pires avanies. Les bourreaux mĂąles sont montrĂ©s du doigt, les Ă©gĂ©ries de cette « lutte des sexes » mises sur un piĂ©destal. On offre des fleurs, des roses de prĂ©fĂ©rence, presque aussitĂŽt fanĂ©es. Car dĂšs le 9 mars, tout recommence comme avant la catharsis planĂ©taireâ: la femme redevient un ĂȘtre intrinsĂšquementinfĂ©rieur Ă lâhomme, quelles que soient la rĂ©gion, la religion ou le niveau de dĂ©veloppement. Seul lâĂ©cart entre les droits, les libertĂ©s et le statut des deux sexes diffĂšre dâun pays Ă lâautre, mais il est toujours lĂ , presque partout. Et sâil est un monde oĂč cet Ă©cart devient abĂźme, câest bien le monde arabe (et perse). Ă ne pas confondre avec le monde musulman, car les terres dâislam asiatiques, en la matiĂšre, nâont pas que des leçons Ă recevoirâŠ
Les femmes dâAfrique du Nord et du Moyen-Orient sont-elles vouĂ©es Ă cette soumission sĂ©culaireâ? La longue marche vers la libertĂ© et lâĂ©mancipation de leurs sĆurs dâEurope, des AmĂ©riques et dâAsie y trouve-t-elle un quelconque Ă©choâ? Les inĂ©galitĂ©s se rĂ©duisent-ellesâ? La trĂšs sĂ©rieuse organisation non gouvernementale amĂ©ricaine Freedom House, vĂ©ritable vigie de la libertĂ© dans le monde, a menĂ©, depuis 2004, un impressionnant travail de fourmi dans dix-huit pays de la rĂ©gion (voir classement gĂ©nĂ©ral ci-dessous), Ă lâexception dâIsraĂ«l, pour rĂ©pondre Ă ces questions. Conclusion de lâenquĂȘte, rendue publique le 3 mars et parue Ă©galement en arabeâ: les droits des femmes progressent indĂ©niablement, mais Ă pas comptĂ©s. Seuls lâIrak, la Palestine et le YĂ©men, thĂ©Ăątres de conflits internes ou de la montĂ©e dâun certain extrĂ©misme religieux, Ă©chappent Ă ce relatif cercle vertueux. OĂč les progrĂšs les plus significatifs ont-ils Ă©tĂ© enregistrĂ©sâ? En AlgĂ©rie, au KoweĂŻt (les femmes y ont obtenu en 2005 droit de vote et Ă©ligibilitĂ©) et en Jordanie.
Les meilleurs Ă©lĂšves de ce palmarĂšs des libertĂ©s se recrutent au Maghreb. Premier levier de lâĂ©mancipation relative, lâĂ©ducation. Allez expliquer Ă une diplĂŽmĂ©e de biologie, de mĂ©decine ou de droit que sa place est aux fourneaux⊠En tĂȘte, sans surprise, la Tunisie. Les femmes y jouissent dâun statut juridique sans Ă©quivalent dans le monde arabe, mis en place dans lâeuphorie de lâaprĂšs-indĂ©pendance et consolidĂ© depuis. Viennent ensuite le Maroc et lâAlgĂ©rie, Ă Ă©galitĂ© parfaite â quel hasardâ! â sur lâensemble des indicateurs Ă©laborĂ©s par Freedom House (voir p. 45). Pas de grandes surprises non plus en fin de classement puisque y figurent, outre lâIran dâAhmadinejad, le YĂ©men et lâArabie saoudite, oĂč voter, ĂȘtre Ă©lue ou conduire est impossible, voyager et ĂȘtre soignĂ©e soumis Ă lâapprobation dâun homme et oĂč lâinĂ©galitĂ© entre les sexes est consacrĂ©e dans les textes de lois.
RĂ©flexe pavlovien
Lâimmense intĂ©rĂȘt du travail de Freedom House rĂ©side aussi dans le fait que lâONG ne sâest pas cantonnĂ©e aux lĂ©gislations. Car une chose est la loi, une autre son application. Les avancĂ©es sur le papier sont bien rĂ©elles et relativement partagĂ©es par toute la rĂ©gion. Mais les lois nâont pas toujours vocation Ă ĂȘtre homogĂšnes. De nombreuses mesures de discrimination lĂ©gale cohabitent avec des dispositions qui amĂ©liorent la condition des femmes. Ainsi la Syrie bloque-t-elle tout progrĂšs sur les questions familiales en mĂȘme temps quâelle permet un meilleur accĂšs des femmes Ă la vie publique. Au KoweĂŻt, on autorise le droit de vote, mais on instaure la sĂ©grĂ©gation sexuelle dans les universitĂ©s. Surtout, certaines professions censĂ©es faire appliquer les lois restant aux mains des hommes (police, justice), leur mise en Ćuvre demeure trop souvent Ă lâĂ©tat de vĆu pieuxâŠ
Las â! Si les progrĂšs accomplis sont tangibles, et parfois importants dans certains domaines (Ă©ducation, participation Ă la vie Ă©conomique et politique), ils ne suffisent pas Ă comprendre et Ă mesurer lâĂ©volution rĂ©elle de lâaccĂšs effectif des femmes Ă leurs droits. Car un sinistre mĂ©canisme sâenclenche quasi inexorablement Ă chaque fois que les femmes obtiennent de haute lutte tel droit ou telle libertĂ©. Câest presque une loi physique, un rĂ©flexe pavlovienâ: chaque avancĂ©e se voit opposer une rĂ©sistance accrue de la part des hommes. En clair, plus les femmes sâaffranchissent, plus certains redoublent dâefforts pour leur faire regagner leurs pĂ©nates et les y confiner.
Le principal espoir pour les femmes arabesâ? Que les hommes sâaperçoivent enfin, comme lâexplique Karima Bounemra Ben Soltane, directrice du bureau Afrique du Nord de la Commission Ă©conomique pour lâAfrique des Nations unies (CEA), quâelles « demeurent une ressource largement inexploitĂ©e ». Ainsi, en pĂ©riode de crise Ă©conomique par exemple, il nâest pas rare de voir un pĂšre animĂ© dâune conception plutĂŽt rĂ©trograde de la femme laisser ses filles quitter le domicile familial pour travailler et rapporter de lâargent. LâutilitĂ© de leur Ă©mancipation est alors dĂ©montrĂ©e par leur apport Ă©conomique, et les principes qui rĂ©gissaient jusque-lĂ le foyer sâĂ©vanouissent peu Ă peuâŠ
Quand les hommes auront compris que les femmes sont leurs Ă©gales, quâil est dans leur intĂ©rĂȘt â et celui de leur nation â de les associer pleinement Ă la vie Ă©conomique, sociale et politique, le monde arabe aura accompli un pas de gĂ©ant vers le dĂ©veloppement, la dĂ©mocratie et la justice. Il cesserait ainsi de se tirer une balle dans le pied pour enfin marcher sur ses deux jambes.
Turquie: Le parti au pouvoir en consultations sur un projet constitutionnel
Turquie : le gouvernement veut démilitariser la Constitution
Euronews 22/03 19:15 CET Le gouvernement turc veut dĂ©militariser la Constitution. Un projet qui engendre de nouvelles tensions avec le camp laĂŻc. Les dirigeants du parti au pouvoir, lâAKP, se sont donnĂ©s une semaine pour convaincre les partis dâopposition de la nĂ©cessitĂ© de cette rĂ©vision. Lâactuelle Constitution turque date du dĂ©but des annĂ©es 80 au lendemain du coup dâĂ©tat militaire. Le vice-Premier ministre assure que ces changements sont nĂ©cessaires pour pouvoir continuer dâavancer dans les nĂ©gociations avec lâUnion europĂ©enne. Il rĂ©fute aussi vouloir renforcer le pouvoir de lâAKP⊠Cemil Ciçek : âLâobjectif de ce changement constitutionnel est dâinstaller la souverainetĂ© du peuple dans tous les domaines et de renforcer le pouvoir du peuple. Aujourdâhui nous sommes ici, mais demain un autre parti pourrait ĂȘtre au pouvoir. Ce qui ne change pas câest la volontĂ© du peuple, la souverainetĂ© du peuple. Il ne semble pas possible dâassocier ce pays Ă une constitution sous tutelle militaireâ. La rĂ©vision prĂ©voit de changer le mode de nomination des magistrats. La Haute-Magistrature, bastion de la laĂŻcitĂ© est gĂ©nĂ©ralement hostile Ă lâAKP. Le gouvernement veut aussi rendre plus difficile la dissolution des partis politiques. LâAKP avait Ă©chappĂ© de peu Ă la procĂ©dure il y a deux ans. Bien que majoritaire Ă lâAssemblĂ©e, lâAKP a besoin de lâopposition pour faire passer cette rĂ©vision Constitutionnelle. En cas dâĂ©chec le gouvernement soumettra sa rĂ©forme Ă rĂ©fĂ©rendum. Â
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