22 mars 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2130 du 22.03.2006

 archives : www.tunisnews.net


Pétition pour soutenir « TUNISIE VERTE »
La police s’en prend à Samia Abbou à son retour à Tunis ! Une association et un mensuel « Le Libre Tunisien » est né
Jeune Afrique:De l’art de préserver la paix sociale
Jeune Afrique: Genèse d’un « désastre américain »
Houcine Ghali: La mémé des arabes paumés Tages Anzeiger: Die zwei Gesichter Tunesiens Le Monde: L’accord Moscou-Alger met en cause l’équilibre au Maghreb AFP: Caricatures: Bahreïn accueille une conférence pour la défense de Mahomet AFP: Imams et rabbins buttent sur le conflit israélo-palestinien

 

 

Pétition pour soutenir « TUNISIE VERTE »

 

Selon la constitution Tunisienne qui garantit le droit d’organisation, le comité directeur du Parti Tunisie Verte a remis au ministère de l’intérieur le 19 Avril 2004 un dossier complet et une demande de légalisation du premier parti politique Vert. Cette initiative a trouvé auprès de toute la société civile tunisienne et l’opposition démocratique un accueil favorable. Ce qui a suscité un large écho médiatique à l’échelle arabe, européenne et mondiale.

 

Le Parti « Tunisie Verte », qui a refusé toute allégeance et inféodation au pouvoir depuis sa création, a mis en avant la défense de l’environnement, de la démocratie, du droit de l’homme et de la femme et a inscrit son action aux côtés des forces progressistes et de gauche tunisienne tout en effectuant un travail fécond en commun avec les Verts français et Européens.

 

Au cours de sa lutte pour la légalisation et durant deux ans, le Parti « TUNISIE VERTE » a subi toutes les pressions administratives et policières et a souffert d’un étau médiatique installé par le pouvoir autour de ses activités et cela pour éluder ces idées écologiques.

 

Soudainement le ministère de l’intérieur a communiqué le 3 Mars 2006 la légalisation d’un soi-disant « parti vert pour le progrès » suite à une demande de Visa fictive déposée soi-disant au mois de Novembre 2005 et a désigné Monsieur Mongi Khammassi à la tête de ce parti : il s’agit d’une imposture et d’un Hold-up politique              destiné à usurper le label vert. En effet Monsieur Khammassi  est jusqu’à nos jours député du « PSL » et n’a jamais démissionné de ce parti.

 

Devant cette nouvelle farce du pouvoir en Tunisie nous les signataires de cette pétition nous dénonçons cette imposture et nous exprimons notre soutien au Parti « TUNISIE VERTE » dans sa lutte pour la légalisation et nous appelons les forces démocratiques de part le monde à isoler et boycotter les usurpateurs.

 

Vous pouvez  exprimer votre soutien soit par e-mail:  tunisie.verte@gmail.com
ou au fax 00.216.71.750.907.

 

L

a police s’en prend à Samia Abbou à son retour à Tunis !

Mme Samia Abbou est rentrée lundi 20 mars en Tunisie après une semaine passée à Genève dans le cadre de diverses manifestations organisées en faveur de la libération de son mari, Me Mohammed Abbou. A son arrivée à l’aéroport de Carthage, elle était attendue par plusieurs policiers en civil. Mme Abbou a été soumise une fouille totale de toutes ces affaires; les policiers ont trouvé une affiche publiée à l’occasion du meeting de Genève organisé en faveur de la libération de Me Abbou: celle-ci reproduit le texte de l’appel lancé par la société civile tunisienne. Une photo de son mari lui a été également confisquée, sans justification de la saisie. Mme Abbou a été bloquée pendant cinq heures à l’aéroport de Carthage, malmenée par les policiers, et a été l’objet d’insultes et agressions verbales. Un agent l’a ensuite tenue par l’épaule pendant qu’un deuxième la menaçait d’agression physique (“je vais te casser la gueule” disait-il). Il lui a clairement dit qu’il n’hésiterait pas d’user de tout son pouvoir répressif si elle ne se plierait pas à leurs demandes. Appelés à son soutien, un groupe de plusieurs membres de la société civile s’est rendu à l’aéroport, accompagné par un médecin (Mme Abbou souffre de chutes de tension depuis l’arrestation de son mari), afin de manifester dans l’enceinte même de la salle d’arrivée. Finalement Samia Abbou a pu sortir, sans pouvoir pour autant récupérer les objets confisqués. A noter que pendant toutes ces heures les enfants de Mme Abbou sont restés dans l’attente de leur mère, terrifiés, ayant assisté à l’ensemble de ces faits. La coordination pour la libération de Maître Abbou :

– dénonce cette intervention et l’atteinte à Mme Samia Abbou. – appelle à la vigilance et souligne son total soutien à l’action de Mme Abbou ainsi qu’à son combat juste et équitable. – tient les autorités tunisiennes pour responsables de la sécurité de Mme Abbou et sa famille.

                 Genève, le 20 mars 2006 Pour la coordination Mounir Dabbour

Les signataires :

comunica-ch, Amnesty international groupe La Côte, CETIM Centre Europe Tiers Monde, solidaritéS, CUP Collectif Urgence Palestine, CADTM comite pour annulation de la dette du tiers monde, ATS Association des tunisien-ne-s en Suisse, UTS Union des tunisiens en Suisse.


 

A Ksibet El Médiouni Première agression deux jours après le cinquantenaire !

Notre ami rebelle et HANDICAPE, Mohammed Tékari  a été agressé ce jour 22 mars 2006 au café dit Saad par le milicien de triste nom, comme tous ses homologues et ceux qui les emploient, Mohammed Ben Frej Bou Chareb. A mon sens il est inutile de faire un quelconque commentaire ; c’est peut être le  quotidien qui attend  tous les désespéré(e)s  d’un rien de démocratie. Le compagnon.


«La République tunisienne a été prise en otage par un «clan», qui soumet les intérêts du pays à ses intérêts privés.»

 Sihem Bensedrine Porte-parole du conseil des Libertés en Tunisie, journaliste et rédactrice en chef du journal en ligne Kalima   écouter 08 min http://www.rfi.fr/francais/actu/articles/075/article_42579.asp La Tunisie célèbre aujourd’hui le cinquantième anniversaire de son indépendance. L’occasion pour les associations de défense des droits de l’Homme d’attirer l’attention sur la censure de la presse tunisienne et la détention de prisonniers politiques. par  Sophie Backer   (Source : le site de Radio France Internationale, le 20 mars 2006) URL: http://www.rfi.fr/francais/actu/articles/075/article_42579.asp


 

Une association et un mensuel

« Le Libre Tunisien » est né

 

 

EDITORIAL Le Libre Tunisien Edition 1, Numéro 0

 

Au lendemain de la commémoration du 50ème anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, et en dehors du rituel d’appels stériles, de manifestations avortées et des communiqués vains, peut on trouver plus beau symbole pour fêter le début du printemps libre tunisien, que celui du lancement d’un nouveau mensuel, Libre et Tunisien. Un mensuel libre de ces choix, libre de ces opinions, ne s’opposant qu’à la médiocrité et ne prenant parti que pour l’intérêt de notre pays. Cette première édition du Le Libre Tunisien, est, le début d’une nouvelle relation, que nous voulons développer avec nos lecteurs afin de remettre les Tunisiens au centre des préoccupations sociales, politiques, économiques, etc… Le Libre Tunisien se propose d’offrir un regard nouveau sur la réalité tunisienne, en ne s’arrêtant pas à l’événement mais à ses implications sur le quotidien de nos lecteurs. Partir de l’actualité pour explorer se qu’elle renferme, tel est notre credo ! Le Libre Tunisien, mensuel de réflexion et de proposition, donne la parole à tous ceux, qui par leur engagement citoyen, la prennent, la portent et la diffusent. Loin de la « martyrisation » et des larmoiements stériles, nous nous efforcerons à apporter l’éclairage nécessaire sur les questions politiques, économiques et sociales qui affectent notre quotidien. Le Libre Tunisien, fait de la réflexion et de l’élaboration de propositions objectives, sa ligne éditoriale. Le Libre Tunisien est aussi un mensuel indépendant, financé exclusivement par l’association Le Libre Tunisien, ainsi que par le produit de sa vente. Pour assurer son indépendance éditoriale et garantir à ces lecteurs une information de qualité, nous le proposant à la vente dans les prochains numéros sur le site Internet de l’association, Le Libre Tunisien. Le Libre Tunisien, cherche aussi à proposer une édition papier, mise à la disposition de nos lecteurs dans les Kiosques à journaux des principales villes francophones, dont les grandes villes tunisiennes. Les recettes générées par la vente du mensuel serviront à pérenniser sa parution et à couvrir les frais de sa production. Ceci s’inscrit dans une logique d’engagement, de valorisation du travail de nos rédacteurs tunisiens et de la mise en place d’une relation de partenariat entre le mensuel et ses lecteurs. Ils seront, nous l’espérons, ses meilleurs porte-parole. Aussi, Le libre Tunisien envisage de rémunérer ses collaborateurs tunisiens résidant en Tunisie. Enfin, ce numéro est le premier d’une série que nous espérons longue. Au fil des prochaines parutions, Le Libre Tunisien s’enrichira de nouvelles rubriques, toujours en réponse aux attentes de nos lecteurs. Pour cela, nous comptons sur vos contributions, vos suggestions et vos remarques, pour rendre ce magazine à l’image de ces lecteurs : à votre image. Le mensuel Le Libre Tunisien est publié le 20 de chaque mois. Aujourd’hui, le Libre Tunisien est né, à vous d’opter pour la liberté des Tunisiens. Le Libre Tunisien est un mensuel payant. Toutefois, nous le proposons, pour les prochains mois, gratuitement à tous nos lecteurs. Ceci ne vous empêche pas de soutenir le développement, la promotion et la production dudit mensuel en l’achetant en ligne. Nous vous remercions d’avance pour votre soutien financier et participation active à la promotion du mensuel, Le Libre Tunisien. Pour consulter le mensuel, « Le Libre Tunisien » : Le Libre Tunisien

 

(Source: « Le Libre Tunisien », le 20 mars 2006)

URL: http://libre-tunisien.org

 

** Objectifs de l’association

 

Les objectifs de l’association, Le Libre Tunisien, sont :

 

– Défendre et promouvoir la liberté comme principe constitutif de toute société démocratique.

– Défendre et promouvoir les libertés individuelles, dont la liberté de croyance.

– Œuvrer pour que dans la société tunisienne aucun tunisien ne soit soumis à la volonté arbitraire d’autrui, que cette volonté arbitraire soit politique, religieuse, sociale ou économique.

– Œuvrer pour que chaque tunisien puisse agir selon sa propre volonté, sans avoir à subir d’autres contraintes que celles qui sont nécessaires à la liberté des autres.

 

(Source: « Le Libre Tunisien », le 20 mars 2006)

URL: http://libre-tunisien.org

 

** Le bureau d’administration de l’association

 

Président de l’association

Mourad Dridi

mourad.dridi@libre-tunisien.org

 

Sécrétaire Générale – Trésorier

Malek Khadhraoui

malek.khadhraoui@libre-tunisien.org

 

(Source: « Le Libre Tunisien », le 20 mars 2006)

URL: http://libre-tunisien.org

 

** Statuts de l’association  

SOMMAIRE

I : DENOMINATION, SIEGE ET DUREE

Article 1. Forme juridique

Article 2. Dénomination

Article 3. Siège social

Article 4. Durée

II : OBJECTIFS ET MOYENS D’ACTIONS

Article 5. Objectifs

Article 6. Indépendance

Article 7. Moyens d’actions

III : ADHESION ET DEMISSION

Article 8. Définition des membres

Article 9. Acquisition de la qualité de membre à titre personnel

Article 10. Perte de la qualité de membre

IV : ASSEMBLEE GENERALE

Article 11. Composition, réunion et périodicité de l’assemblée générale

Article 12. Pouvoirs de l’assemblée générale

Article 13. Assemblée générale extraordinaire

V : ADMINISTRATION ET FONCTIONNEMENT

Article 14. Désignation du bureau d’administration

Article 15. Fonctionnement et rôle du bureau d’administration

Article 16. Fonctions et pouvoirs du Président

Article 17. Fonctions et pouvoirs des autres membres du bureau d’administration

Article 18. Bénévolat des membres du bureau d’administration

Article 19. Intérim des membres du bureau d’administration

Article 20. Démission et révocation des membres du bureau d’administration

VII : COMITE DES FONDATEURS

Article 21. Composition du comité des fondateurs

Article 22. Rôle et pouvoirs du comité des fondateurs

Article 23. Démission des membres du comité des fondateurs

VIII : RESSOURCES

Article 24. Composition des ressources

Article 25. Comptabilité

VIII : RATIFICATION ET MODIFICATIONS DES STATUTS

Article 26. Ratification des statuts

Article 27. Modifications des statuts

IX : DISSOLUTION

Article 28. Dissolution


I : DENOMINATION, SIEGE ET DUREE

Article 1. Forme juridique

Une association à but non lucratif, régie par la loi du 1er juillet 1901 et par le décret du 16 août 1901, est fondée entre les adhérents aux présents statuts

Article 2. Dénomination

La dite association est intitulée : Le Libre Tunisien.

Article 3. Siège social

L’association est domiciliée à Paris. Le siège social pourra être transféré par simple décision du bureau d’administration.

Article 4. Durée La durée de l’association est illimitée.

II : OBJECTIFS ET MOYENS D’ACTIONS

Article 5. Objectifs

Les objectifs de l’association sont les suivants :

   Défendre et promouvoir la liberté comme principe constitutif de toute société démocratique.    Défendre et promouvoir les libertés individuelles, dont la liberté de croyance.    Œuvrer pour que dans la société tunisienne aucun tunisien ne soit soumis à la volonté arbitraire d’autrui, que cette volonté arbitraire soit politique, religieuse, sociale ou économique.    Œuvrer pour que chaque tunisien puisse agir selon sa propre volonté, sans avoir à subir d’autres contraintes que celles qui sont nécessaires à la liberté des autres.

Article 6. Indépendance

L’association est indépendante de toute confession, de tout parti politique, de tout syndicat, de tout Etat, de toute administration nationale et internationale, de toute institution nationale et internationale, de toute entreprise publique et privée nationale et internationale, et de toute personne extérieure à ses membres.

Article 7. Moyens d’actions

Les moyens d’action de l’association sont les suivants :

   Les publications, les cours, les conférences, les réunions de travail.    L’organisation de manifestations et de toutes initiatives pouvant aider à la réalisation de l’objet de l’association.    La vente permanente ou occasionnelle de tous produits ou services entrant dans le cadre de son objet ou susceptible de contribuer à sa réalisation.

III : ADHESION ET DEMISSION

Article 8. Définition des membres

L’adhésion à l’association se fait à titre personnel. Les membres qui composent l’association sont définis comme suit :

   Membre fondateur : Toute personne qui a participé à la création de l’association, qui s’est acquittée ou s’acquitte encore d’une cotisation. La démission n’altérera en rien la qualité de fondateur. On est membre fondateur à vie.    Membre actif : Toute personne acquittant la cotisation minimum prévue et à jour de ses cotisations    Membre bienfaiteur : Toute personne désirant se voir conférer ce titre de reconnaissance au regard de l’aide financière importante qu’elle apportera en supplément de la cotisation minimum prévue, à partir d’un barème défini par le bureau d’administration.    Membre d’honneur : La qualité de « Membre d’honneur » peut être conférée à toute personne à qui l’association veut témoigner sa reconnaissance, ainsi qu’à toute personne qui en raison de sa haute qualité professionnelle ou de sa notoriété, témoigne ou présente de l’intérêt pour les objectifs de l’association.

Article 9. Acquisition de la qualité de membre à titre personnel

L’adhésion à l’association est ouverte à toutes les personnes n’appartenant à aucun parti politique. Le bureau d’administration se réserve le droit de refuser toute adhésion qui lui apparaîtrait en contradiction avec les principes et les objectifs de l’association.

La qualité de membre actif s’acquiert par l’acquittement annuel de la cotisation dont le montant est fixé par le bureau d’administration.

La qualité de membre bienfaiteur s’acquiert par l’acquittement annuel de la cotisation et d’un supplément financier, dont le montant est librement défini par la personne désirant acquérir cette qualité mais témoigne d’une réelle volonté d’aider l’association.

L’honorariat est attribué sur vote du bureau d’administration, à l’unanimité, abstentions non comprises après la proposition du membre d’honneur au bureau d’administration. Les membres d’honneur sont dispensés de cotisations.

Les cotisations sont versées directement à l’association. Les différentes cotisations sont fixées et sont révisables annuellement par le bureau d’administration, après validation de l’assemblée générale.

Tout adhérent s’engage à respecter les présents statuts, et à ne pas porter atteinte à l’association, à ses valeurs et à ses objectifs.

L’adhésion est valable pour la durée de l’année civile.

Article 10. Perte de la qualité de membre

La qualité de membre de l’association se perd :

1) Par la démission par lettre adressée au Président. 2) Par la radiation prononcée, pour non-paiement de la cotisation ou pour motifs graves, par le bureau d’administration. Le membre intéressé est invité à fournir des explications, soit écrites, soit orales, au Président quinze jours avant la réunion du bureau d’administration qui examine la radiation. La décision est notifiée dans un délai d’un mois à l’intéressé. 3) Par le décès.

IV : ASSEMBLEE GENERALE

Article 11. Composition, réunion et périodicité de l’assemblée générale

L’assemblée générale de l’association se compose de tous les adhérents à jour de leur cotisation quelle que soit leur qualité.

Elle se réunit en Congrès une fois par an, et chaque fois qu’elle est convoquée par le bureau d’administration ou sur la demande des 3/4ème au moins des adhérents ou sur la demande du comité des fondateurs.

Les réunions de l’assemblée générale ont lieu à huis clos.

La convocation doit parvenir aux intéressés au moins quinze jours à l’avance.

L’ordre du jour est arrêté par le Président sur proposition du bureau d’administration.

Article 12. Pouvoirs de l’assemblée générale

Hormis les cas où une majorité des 3/5ème est requise, les décisions de l’assemblée générale sont prises à la majorité des présents et des représentés. Chaque membre présent ne peut détenir plus de 2 pouvoirs. Les votes peuvent être effectués par vote électronique via Internet.

L’assemblée générale entend le rapport du Président sur l’état de l’association et sur les actions entreprises depuis la dernière assemblée générale.

Elle vote le rapport d’orientation du Président. Elle entend le rapport du Trésorier sur la gestion et la situation financières de l’association. Elle donne quitus au Trésorier en approuvant les comptes de l’exercice clos. Elle approuve son budget prévisionnel pour l’année à venir. Elle élit les membres du bureau d’administration. Elle délibère sur les questions mises à l’ordre du jour et, le cas échéant, sur l’action générale et les moyens d’actions de l’association.

Il est tenu procès-verbal des séances. Les procès-verbaux sont signés par le Président et le Secrétaire Général. Ils sont établis sans blancs, ni ratures, sur des feuillets numérotés et conservés au siège de l’association. Article 13. Assemblée générale extraordinaire L’assemblée générale peut-être convoquée en session extraordinaire par le bureau d’administration, sur la demande des 3/5ème au moins des adhérents ou sur la demande du comité des fondateurs.

Elle dispose des mêmes pouvoirs que l’assemblée générale ordinaire et fonctionne selon les mêmes règles.

V : ADMINISTRATION ET FONCTIONNEMENT

Article 14. Désignation du bureau d’administration

L’association est administrée par un bureau d’administration composé d’un Président, d’un Secrétaire Général et d’un Trésorier élus et éventuellement de un ou deux vice-président(e)s désigné(e)s par le Président.

Les membres du bureau d’administration sont élus lors de l’assemblée générale, au scrutin de liste, à la majorité absolue pour un mandat d’une durée d’un an. Ils ne peuvent effectuer que deux mandats consécutifs.

Les listes doivent être déposée au comité des fondateurs, au moins un mois avant la date de l’assemblée générale. Le comité des fondateurs valide les listes. La campagne électorale est organisée par le comité des fondateurs, selon des modalités décrites dans le règlement intérieur.

Les candidats doivent jouir du plein exercice de leurs droits civils. Ils doivent être membres de l’association depuis plus de six mois.

Article 15. Fonctionnement et rôle du bureau d’administration

Le bureau d’administration fonctionne, en sus des précisions ci-dessous, selon un règlement intérieur rédigé et adopté.

Le bureau d’administration se réunit au moins une fois par mois, et chaque fois qu’il est convoqué par son Président ou sur la demande des 3/4 des membres de l’association ou sur la demande du comité des fondateurs. Les réunions du bureau d’administration ont lieu à huis clos.

La présence des 3/5ème membres du bureau d’administration au moins est nécessaire pour la validité des délibérations. Il est tenu procès-verbal des séances.

Le bureau d’administration veille à l’application des orientations prises en assemblée générale. Il a la charge de l’administration et du développement de l’association. Ses décisions sont prises à la majorité. Le Président a voix prépondérante en cas de partage.

Article 16. Fonctions et pouvoirs du Président

Le Président convoque l’assemblée générale et le bureau d’administration.

Il est ordonnateur des dépenses. Il dispose de la signature des comptes postaux et bancaires de l’association mais n’agit qu’en cas d’urgence ou d’empêchement du Trésorier et en informe ce dernier impérativement.

Il représente l’association dans tous les actes de la vie civile et est investi des pouvoirs à cet effet. Il a notamment qualité pour agir en justice au nom de l’association. Il peut donner délégation dans des conditions qui sont fixées par le règlement intérieur. En cas de représentation en justice, le Président ne peut être remplacé que par un mandataire agissant en vertu d’une procuration spéciale.

Il anime l’association et coordonne les activités des différents membres. Il assure les relations publiques, internes et externes à l’association.

Il procède à la répartition des tâches au sein de l’association, hormis celles mentionnées par les statuts.

Il dirige l’administration de l’association : signature des contrats, embauche du personnel, représentation de l’association pour tous les actes engageant l’association à l’égard des tiers.

Il présente un rapport moral annuel à l’assemblée générale.

Article 17. Fonctions et pouvoirs des autres membres du bureau d’administration

Les autres membres du bureau d’administration sont un Trésorier, un Secrétaire Général et éventuellement un ou deux Vice-Président(e)s.

Le Trésorier a la responsabilité de gérer les finances de l’association. Il effectue les paiements, perçoit les sommes dues à l’association, encaisse les cotisations.

Il gère seul les comptes postaux et bancaires ouverts au nom de l’association et sur lesquels sont obligatoirement versées toutes les ressources de l’association. Le Trésorier et, pour les cas urgents, le Président, disposent de la signature de ces comptes.

L’accord du Président est indispensable pour toute dépense. Toutefois, pour engager toute dépense supérieure à 500 euros, le Trésorier doit au préalable recevoir l’accord de deux membres du bureau d’administration dont le Président. Toute dépense supérieure à 10% des ressources de l’année passée de l’association doit faire l’objet d’un vote du bureau d’administration à la majorité des 3/5ème.

Le Trésorier tient à jour une comptabilité « deniers » par recettes et par dépenses et, s’il y a lieu, une comptabilité « matières ».

Il présente chaque année à l’assemblée générale, un rapport sur la gestion financière de l’association, les comptes de l’année écoulée et un budget prévisionnel pour l’année à venir. Il adresse chaque année à tous les membres de l’association ces trois documents.

Il rend compte régulièrement au bureau d’administration.

Le Secrétaire Général et les Vice-Président(e)s sont chargés en étroite collaboration avec le Président, de coordonner, d’impulser et de suivre les activités du bureau d’administration.

Ils rédigent les procès-verbaux et tient les registres prévus par l’article 5 de la loi du 1er juillet 1901. Ils assurent la bonne exécution matérielle des tâches administratives. Ils rédigent la correspondance de l’association, et assure l’envoi des convocations. Ils établissent les procès-verbaux des réunions. Ils sont responsables de la tenue des archives. Ils supplient au Président en cas d’absence ou d’intérim de celui-ci.

Article 18. Bénévolat des membres du bureau d’administration

Les membres du bureau d’administration ne peuvent recevoir aucune rétribution pour les fonctions qui leur sont confiées.

Des remboursements de frais sont seuls possibles. Ils doivent faire l’objet d’une décision expresse du bureau d’administration. Des justifications doivent être produites qui font l’objet de vérifications.

Article 19. Intérim des membres du bureau d’administration

L’intérim d’un membre du bureau d’administration intervient en cas d’empêchement avéré de ce dernier, sur sa décision, par décision du comité des fondateurs, par sa démission ou par sa révocation.

Il prend fin lorsque cesse la cause de l’empêchement ou par la désignation d’un nouveau titulaire de sa fonction, qui doit intervenir dans les meilleurs délais en cas de vacance définitive.

L’intérim du Président est assuré par le Secrétaire Général ou en cas de désistement de celui-ci par les membres du bureau d’administration dans l’ordre protocolaire c’est-à-dire l’ordre de la liste électorale dans l’hypothèse d’une défaillance successive de ces différentes instances. Le Président intérimaire exerce la plénitude des fonctions du Président.

L’intérim des autres membres du bureau d’administration peut-être assuré par un membre du bureau d’administration ou par tout autre adhérent. Le responsable intérimaire est désigné par le bureau d’administration.

Article 20. Démission et révocation des membres du bureau d’administration

Tout membre du bureau d’administration est libre de démissionner de ses fonctions. Dans ce cas, il doit en avertir par écrit les autres membres du bureau d’administration. Le bureau d’administration peut être appelé à constater la démission d’un de ses membres lorsque celle-ci ne s’est pas clairement manifestée et qu’elle n’est qu’implicite. Toute vacance ou absence injustifiée aux réunions du bureau d’administration supérieure à six mois peut être assimilée à une démission implicite.

Le constat de démission, qu’elle soit explicite ou implicite, doit faire l’objet d’un vote à la majorité qualifiée des 3/5ème des votants du bureau d’administration.

Les membres du bureau d’administration démissionnaires sont remplacés par cooptation sur proposition du Président. Les membres cooptés terminent le mandat de ceux qu’ils remplacent. En cas de démission du Président c’est le Secrétaire Général qui le remplace. En cas de démission collective du bureau d’administration, une assemblée générale doit être convoquée pour élire un nouveau bureau d’administration.

Le bureau d’administration, convoqué sur cet ordre du jour par 3/5ème de ses membres, peut révoquer à la majorité qualifiée des 3/5ème des votants les mandats de n’importe quel membre. Les initiateurs de la convocation ainsi que le ou les intéressés mis en cause doivent, dans cet ordre, être conviés à s’expliquer, oralement ou par écrit, au cours de la dite réunion. Un vote pour ou contre la révocation doit obligatoirement suivre.

Tout membre du bureau d’administration démissionnaire ou révoqué perd immédiatement l’ensemble de ses prérogatives liées à ses fonctions dans le bureau d’administration. En cas d’absence à la réunion, l’intéressé est averti dans les meilleurs délais de sa révocation ou du constat de sa démission.

VII : COMITE DES FONDATEURS

Article 21. Composition du comité des fondateurs

Le comité des fondateurs est composé des membres fondateurs de l’association.

Les membres du Comité des fondateurs agissent en qualité de « garants ». Ils peuvent être simultanément membres du bureau d’administration. Toutefois, s’ils exercent des fonctions au sein du bureau d’administration, leur qualité de garants est suspendue pour la durée de leur mandat. Sauf, si l’ensemble des membres fondateurs exerce en même temps dans le bureau d’administration. Dans ce cas seulement, leur qualité de « garants » ne leur est pas suspendue.

Article 22. Rôle et pouvoirs du comité des fondateurs

Le comité des fondateurs est garant de l’indépendance de l’association. Il est garant de la pérennité de l’association. Il est garant de la conformité de l’action de l’association avec ses objectifs. Il est garant de la bonne gestion de l’association. Il valide la convocation de la réunion de l’assemblée générale et de l’assemblée générale extraordinaire. Il en valide la date, l’horaire, le lieu et l’ordre du jour. Il s’occupe de l’organisation de l’élection du bureau d’administration.

Ses réunions ont lieu à huis clos. Les décisions sont prises au 3/5ème de ses membres et ne sont pas nécessairement motivées. Chaque garant dispose d’une voix.

Il est tenu informé de l’ensemble des activités et projets de l’association dans les meilleurs délais. Il est informé de l’ordre du jour des réunions du bureau d’administration, de l’assemblée générale, d’une assemblée générale extraordinaire. Il peut ajouter et/ou supprimer un ou plusieurs points à l’ordre du jour de ces réunions. Il reçoit le compte-rendu de la réunion du bureau d’administration, de l’assemblée générale, d’une assemblée générale extraordinaire. Il peut opposer un veto à toute décision prise dans ces réunions. Il peut convoquer la réunion du bureau d’administration, de l’assemblée générale et d’une assemblée générale extraordinaire. Il peut suspendre par un vote au 3/5ème le mandat d’un ou plusieurs membres du bureau d’administration pour faute grave ou manquement aggravé aux objectifs de l’association. Il peut dissoudre par un vote au 3/5ème le bureau d’administration.

Article 23. Démission des membres du comité des fondateurs

Tout membre du comité des fondateurs est libre de démissionner de ses fonctions. Dans ce cas, il doit en avertir par écrit les autres membres du comité des fondateurs ainsi que le bureau d’administration. Le comité des fondateurs peut être appelé à constater la démission d’un de ses membres lorsque celle-ci ne s’est pas clairement manifestée et qu’elle n’est qu’implicite. Toute vacance ou absence injustifiée aux prises de décisions du comité des fondateur supérieure à six mois peut être assimilée à une démission implicite.

Le constat de démission, qu’elle soit explicite ou implicite, doit faire l’objet d’un vote à la majorité qualifiée des 3/5ème des votants du comité des fondateurs.

Tout membre du comité des fondateurs démissionnaire perd immédiatement l’ensemble de ses prérogatives au sein du comité des fondateurs. En cas d’absence aux réunions, l’intéressé est averti dans les meilleurs délais de sa révocation ou du constat de sa démission. Le Président en exercice du bureau d’administration nomme un nouveau garant en remplacement du garant démissionnaire.

VIII : RESSOURCES

Article 24. Composition des ressources

Les ressources de l’association se composent :    des cotisations et souscriptions versées annuellement par ses membres ;    des bénéfices des prestations fournies par l’association ;    des capitaux provenant des économies faite sur le budget annuel ;    des ressources créées à titre exceptionnel et, s’il y a lieu, avec l’agrément de l’autorité compétente ;    du produit des rétributions perçues pour service rendu ;    de toutes ressources inconditionnées qui ne contreviennent à aucune disposition légale.

Article 25. Comptabilité

Il est tenu une comptabilité faisant apparaître annuellement un compte de résultat ou d’exploitation, le résultat de l’exercice et un bilan. Les comptes de l’association sont clos au 31 décembre de chaque année.

La comptabilité est présentée annuellement lors de l’Assemblée Générale par le Trésorier.

VIII : RATIFICATION ET MODIFICATIONS DES STATUTS

Article 26. Ratification des statuts

Les présents statuts devront être ratifiés par l’Assemblée Générale constitutive dûment convoquée à cet effet par le Président, sur cet ordre du jour précis. La convocation de l’Assemblée Générale constitutive le même jour peut être autorisée.

La ratification est adoptée à la majorité des 3/5ème des votants.

Article 27. Modifications des statuts

Les statuts ne peuvent être modifiés que par l’Assemblée Générale sur la proposition du bureau d’administration ou du comité des fondateurs.

Les propositions de modifications sont inscrites à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale, lequel doit être envoyé aux membres au moins un mois à l’avance.

IX : DISSOLUTION

Article 28. Dissolution

La dissolution de l’association le Libre Tunisien est prononcée par le président en exercice du bureau d’administration à la majorité qualifiée de 3/5ème après que le 4/5ème au moins des membres présents à l’assemblé générale, ait voté.

 

(Source: « Le Libre Tunisien », le 20 mars 2006)

URL: http://libre-tunisien.org


 

En Tunisie, l’administration prend son temps…

par BÉCHIR BEN YAHMED

 

Nous nous sommes « amusés » à calculer le nombre de jours qui s’écoulent entre l’arrivée de notre journal en Tunisie et l’autorisation de diffusion délivrée par l’administration. Le résultat est édifiant : d’une moyenne de 2,7 jours en 2005, le délai de lecture-censure atteint 3 jours en janvier 2006 et presque autant en février. Pour les premiers numéros de mars, il est de 5 jours (n° 2356) et de 4 jours (n° 2357).

 

Cette pratique ne pénalise pas seulement les lecteurs tunisiens, mais également les lecteurs étrangers, lesquels nous font part de leur surprise de ne pas recevoir Jeune Afrique dès le lundi, comme partout ailleurs.

 

Tunis est devenue, au fil du temps, une capitale internationale. Elle abrite le siège principal ou régional de plusieurs organisations onusiennes, arabes et africaines. En tête desquelles on trouve la Banque africaine de développement, avec ses 1 000 fonctionnaires…

 

En tout cas, nous vous tiendrons au courant et serons heureux le cas échéant de vous signaler d’éventuels progrès vers le « moins lentement ».

 

Ou, pourquoi pas, la suppression d’une barrière vexatoire, mais bien inutile au siècle d’Internet.

 

(Source : Jeune Afrique N° 2358 du 19 au 25 mars 2006)

 

Mohamed Ghannouchi à Paris

 

Les relations entre la Tunisie et la France sont un « modèle de ce que peuvent réaliser ensemble deux pays situés de part et d’autre de la Méditerranée », a écrit le président Jacques Chirac dans un message adressé le 15 mars à son homologue tunisien Zine el-Abidine Ben Ali à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance de son pays.

 

Premier partenaire commercial, financier et touristique de la Tunisie, la France devrait, dans les semaines à venir, annoncer de nouvelles initiatives de financement. Trois événements sont prévus : un séminaire sur les « enjeux et perspectives » de la coopération bilatérale (le 22 mars à Paris), la réunion de la Grande Commission mixte politique, économique, scientifique et culturelle (en avril à Tunis) et, enfin, la visite officielle du Premier ministre Mohamed Ghannouchi à Paris, en mai. En réponse à celle de Jean-Pierre Raffarin à Tunis, les 30 et 31 janvier 2005.

 

(Source : Jeune Afrique N° 2358 du 19 au 25 mars 2006)

 

France Télécom au premier tour

par ABDELAZIZ BARROUHI

 

France Télécom a présenté la meilleure offre (2,5 milliards de dollars) en vue de l’acquisition de 35 % du capital de Tunisie Télécom. Mais l’opérateur français n’a pas encore remporté la partie et devra surenchérir avec deux concurrents qui ont fait des offres du même ordre : 2,4 milliards de dollars pour Vivendi (France) et 2,3 milliards pour Tecom Dig (Dubaï). Les chiffres avancés par le sud-africain MTN, l’émirati Etisalat, et le consortium Telecom Italia/Saudi Oger ont été jugés insuffisants.

 

Le suspense reste entier dans la perspective du second tour, qui devrait avoir lieu avant la fin de ce mois. Les privatisations dans les télécommunications donnent en effet lieu à de fréquentes surprises : le secteur disposant d’un fort potentiel de croissance, les soumissionnaires sont parfois conduits à prendre des risques. D’autant qu’en l’occurrence le vainqueur aura par la suite la possibilité d’acquérir jusqu’à 51 % du capital de Tunisie Télécom et d’en prendre le contrôle direct.

 

 

Si France Télécom l’emporte néanmoins, on assistera à un curieux retour de l’Histoire. Outre que les deux sociétés sont d’anciens monopoles publics partiellement privatisés, ils ont l’un de l’autre une longue expérience : les télécommunications en Tunisie ont fait partie du réseau public français jusqu’à l’indépendance du pays, en 1956, et, depuis, France Télécom est l’un des principaux points de passage du trafic international de sa consœur tunisienne.

 

(Source : Jeune Afrique N° 2358 du 19 au 25 mars 2006)


 

De l’art de préserver la paix sociale

par RIDHA KÉFI

 

Des négociations salariales sont en cours entre représentants des salariés, des patrons et du gouvernement.

 

Il fut un temps où, en Tunisie comme ailleurs, les négociations salariales donnaient lieu à des grèves, à des manifestations de rue ou à des occupations d’usines. La situation avait même parfois tendance, ici plus qu’ailleurs, à se compliquer en raison de l’absence de véritables partis d’opposition capables de canaliser le mécontentement. Du coup, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la centrale syndicale unique, était le centre de ralliement de toutes les contestations.

 

Ce temps semble révolu. Même s’il arrive que, de temps à autre, les ouvriers s’agitent, surtout dans les secteurs en difficulté, les négociations sociales se déroulent désormais dans une atmosphère moins tendue. Certains y voient la preuve de l’inféodation au pouvoir de la centrale syndicale. D’autres le fruit de la politique contractuelle du gouvernement.

 

Quoi qu’il en soit, cette politique s’est traduite par la mise en place de conventions collectives sectorielles (dans le privé) et de statuts (dans la fonction publique), par la révision tous les trois ans de ces textes réglementaires et par la négociation triennale d’augmentations salariales pour les employés du privé et du public. Depuis l’adoption définitive, en 1990, de ce régime triennal, cinq rounds de négociations ont eu lieu entre la centrale syndicale, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), l’organisation patronale, et le gouvernement. Le sixième, qui s’est ouvert en mars 2005, devrait s’achever dans quelques mois.

 

« Dans le public, nous avons proposé pour la période 2005-2007 une augmentation de 5 % par an destinée à compenser le taux d’inflation (3,6 %) et à rémunérer la part du travail dans la croissance du PIB », explique Mohamed Trabelsi, le secrétaire général adjoint de l’UGTT. L’État souhaitait pour sa part limiter l’augmentation à 1,25 % par an, en raison de la flambée des cours du pétrole, de la crise du textile et des difficultés du tourisme.

 

Cette contre-proposition ayant été jugée insuffisante, plusieurs grèves ont éclaté dans des secteurs sensibles comme l’éducation, l’enseignement supérieur, la santé et l’agriculture. Mais le dialogue n’a jamais été rompu. Pour écarter la menace d’un affrontement, le gouvernement a avancé une nouvelle proposition : + 2,25 %. « Une ultime réunion entre les représentants du gouvernement et ceux du syndicat n’a pas permis de rapprocher les positions, raconte Trabelsi. Nous étions sur le point de déclencher une grève générale lorsque, le 21 octobre, le président Ben Ali a reçu Abdessalem Jérad, le secrétaire général de l’UGTT. Ensuite, tout s’est accéléré. »

 

Le gouvernement a fait un nouvel effort en proposant une hausse générale des salaires de la fonction publique de 3,6 % par an, plus 0,2 % pour les employés municipaux, les fonctionnaires de la justice et ceux des travaux publics. Il s’est également engagé à intensifier les recrutements. Dans l’éducation, quelque onze mille nouveaux emplois devraient ainsi être créés en 2006. L’accord signé le 28 octobre 2005 – avec effet rétroactif au 1er juillet précédent – concerne près de quatre cent mille salariés. Or 1 point d’augmentation salariale représente 40 millions de dinars (25 millions d’euros). Pour le budget de l’État, la charge est donc très loin d’être négligeable.

 

Dans le privé, les négociations ont concerné cinquante-deux conventions collectives et 1,4 million de travailleurs. Les résultats diffèrent sensiblement selon l’importance des secteurs et leur capacité de mobilisation. La direction de l’UGTT, qui n’a pas pris part directement aux pourparlers, a néanmoins fourni aux représentants des fédérations nationales et des syndicats de base divers indicateurs économiques et sociaux, ainsi qu’un argumentaire pour chaque secteur concerné. Elle a aussi négocié avec l’Utica un accord-cadre pour la protection des droits syndicaux et de l’action syndicale au sein des entreprises. L’accord a été signé le 29 décembre au Palais du gouvernement, en présence du Premier ministre Mohamed Ghannouchi et des responsables syndicaux et patronaux.

 

Au final, les augmentations dans le privé oscillent entre 4 % et 7 % par an. Les plus importantes ont été consenties dans la presse (+ 6,8 %) et la pétrochimie (+ 6 %). Dans le textile-habillement, en revanche, la hausse a été beaucoup plus modérée (3,8 %). Les employés de ce secteur ont observé une grève générale en novembre et organisé, à la fin du même mois, un grand rassemblement devant le siège de l’UGTT. « Dans ce secteur, les experts les plus optimistes prévoient une perte de la moitié des emplois en quatre ans (soit 100 000 postes). Les négociateurs ont donc donné la priorité à la protection ?des entreprises », explique Trabelsi.

 

Dans les grandes entreprises publiques (transports, pétrochimie, distribution d’eau, d’électricité et de gaz, chimie, métallurgique, mines), qui regroupent plus de 220 000 salariés syndiqués à près de 70 %, la moyenne des salaires est plus élevée qu’ailleurs : 900 dinars (environ 650 euros). Les négociations n’y ont démarré sérieusement qu’en décembre et se poursuivent laborieusement. À ce jour, une seule grève importante a eu lieu, chez Tunisie Télécom, dont 35 % du capital vont être cédés au privé. Les cheminots aussi commencent à s’agiter, mais aucune grève n’est annoncée. « Nous essayons de ne pas intervenir. Tant que les négociations ne sont pas menacées de rupture, nous laissons les choses avancer à leur rythme », explique encore Trabelsi. Selon lui, les derniers accords devraient être signés avant l’été.

 

(Source : Jeune Afrique N° 2358 du 19 au 25 mars 2006)

 


 

Jeune Afrique: Genèse d’un « désastre américain »

par BÉCHIR BEN YAHMED

 

La guerre d’Irak a commencé le 20 mars 2003 à 5 h 35 du matin, heure locale, il y a trois ans.

Depuis plusieurs semaines, elle fait entre cinquante et cent morts par jour, presque tous irakiens, et empêche le pays de fonctionner normalement ; elle domine l’actualité et, par conséquent, occupe la « une » des médias ; elle menace l’équilibre régional et met en très grande difficulté le pouvoir de la plus grande puissance du monde.

 

Cette hyper puissance, les États-Unis, a déjà perdu, sans contrepartie durable, près de 2 500 soldats, dix fois plus de blessés et plusieurs centaines de milliards de dollars, au rythme hallucinant de 6 milliards de dollars par mois.

 

L’opinion américaine ne croit plus en la victoire et retire progressivement sa confiance au président (voir graphique). À ce dernier, il reste mille jours avant la fin de son second et dernier mandat : ils risquent de lui paraître bien longs…

 

La situation créée est si complexe qu’à ce stade personne n’est en mesure de prévoir comment va évoluer, dans les prochains mois, cet étrange conflit. Mais on peut tenter d’expliquer comment on en est arrivé à ce « désastre américain ».

 

Il me paraît tout d’abord utile de rappeler deux points importants :

 

1. Cette guerre n’était nullement nécessaire : rien, absolument rien, ne l’imposait. Le président des États-Unis qui l’a déclenchée, en dehors de toute légalité internationale, pouvait choisir de ne pas s’y aventurer et doit se dire aujourd’hui que ses conseillers américains et israéliens, qui l’y ont poussé, lui ont rendu le plus mauvais des services.

 

On connaît de façon certaine le moment où George W. Bush en est arrivé (ou a été amené) à prendre la décision d’envahir l’Irak : au début de 2002, soit quinze mois avant de passer à l’acte. Beaucoup pensent qu’il a commencé à y penser bien plus tôt : dès le 12 septembre 2001, parce qu’il y a vu le moyen commode de venger, sur quelqu’un de visible et de diabolisé, l’affront fait à l’Amérique… par al-Qaïda.

 

D’autres soutiennent la thèse selon laquelle le président et certains de ses plus proches collaborateurs – qui étaient en 1990 ceux de son père – ont eu à cœur de réussir ce qui avait été raté en 1991 lors de la première guerre du Golfe : l’élimination de Saddam Hussein, jugé hostile et dangereux.

 

 

2. Quoi qu’il en soit, George W. Bush et son secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, ont voulu (et cru pouvoir faire) une guerre courte et peu coûteuse, dont la gloire rejaillirait sur eux et leur armée.

 

Ils n’ont engagé que 150 000 hommes, mais supérieurement armés, et leur ont enjoint de montrer au monde que l’armée américaine du XXIe siècle n’a pas besoin d’effectifs pléthoriques pour gagner haut la main.

 

Il faut dire qu’à l’époque tout le monde a cru qu’ils auraient aisément pari gagné.

 

Souvenez-vous : avance éclair, sans grandes batailles ni pertes significatives, et franchissement de l’Euphrate plus facile que prévu.

 

La capitale du pays, Bagdad, a été prise dès le 9 avril, ce qui a entraîné la chute du régime comme un fruit mûr et la fuite de Saddam.

 

Le reste du pays sera occupé en moins de quinze jours, et la guerre, qui paraissait alors terminée, n’avait duré qu’un peu plus d’un mois.

 

En tout cas, le 1er mai 2003, sur le porte-avions Abraham-Lincoln, face aux caméras de télévision, en battle-dress, un George W. Bush épanoui s’estimait en mesure d’annoncer « la fin des opérations majeures » et de délivrer à ses concitoyens et au monde ce message : « Mission accomplie »…

 

 

Ce qui s’est passé depuis montre que, rarement dans l’Histoire, le chef d’un grand pays se sera autant trompé que George W. Bush ce jour-là : il croyait avoir gagné alors qu’en réalité il s’était mis, et avec lui son pays, dans une nasse dont il n’allait pas pouvoir s’extirper…

 

 

Les journalistes et historiens américains qui ont cherché à comprendre comment leur pays a pu s’enferrer dans cette situation nous livrent des informations et une analyse que je trouve convaincantes. Ils disent ceci, en substance.

 

Sous la direction de George W. Bush (que les Américains ont élu et réélu) et des hommes dont il s’est entouré, la très riche et très puissante Amérique a, dans cette affaire, fait preuve d’une étonnante incompétence : nominations farfelues et improvisées aux postes les plus élevés, conduisant à des décisions désastreuses sans aucun souci des conséquences ni aucune intention de corriger les erreurs commises.

 

Dans un article intitulé The Mess (Le gâchis) publié par la New York Review of Books du 9 mars, Peter Galbraith (*) décrit avec une grande précision l’entrée de son pays dans la nasse. Cela a commencé avec l’étrange et irresponsable choix de Paul Bremer comme proconsul chargé d’administrer l’Irak, au nom et pour le compte de l’Amérique.

 

« Fin avril 2003, Donald Rumsfeld a pris contact avec L. Paul Bremer III, surnommé Jerry, pour lui demander s’il avait envie d’être l’administrateur de l’Irak d’après-guerre. […]

 

Bremer ignorait tout de l’Irak. Il n’y était jamais allé, il ne parlait pas l’arabe, il n’avait aucune expérience des relations avec un pays sortant d’une guerre, et n’avait jamais participé à un “nation-building” – à une “reconstruction nationale”. Au cours des deux semaines qu’on lui a accordées pour se préparer, il a recruté des conseillers chevronnés, parmi lesquels plusieurs ambassadeurs à la retraite, un ancien secrétaire d’État adjoint pour l’administration, et un très influent lobbyiste républicain de Washington. Une seule de ses recrues avait mis les pieds en Irak.

 

Bremer a atterri à Bagdad le 12 mai. Le mois précédent avait été catastrophique… Les forces américaines avaient pris Bagdad le 9 avril… Policiers et fonctionnaires irakiens n’avaient pas attendu les Américains et s’étaient évanouis dans la nature.

 

Ils laissaient la place aux pillards, qui avaient mis à sac tous les bâtiments publics de Bagdad – à l’exception du ministère du Pétrole gardé par les Américains -, emportant tout ce qui était transportable, et en avaient incendié un grand nombre. Le pillage a probablement voué à l’échec l’occupation avant même qu’elle ait commencé. Sans le personnel des ministères, le gouvernement ne pouvait pas fonctionner. […]

 

Devant le spectacle de la destruction de leur capitale, beaucoup d’Irakiens ont considéré soit que les États-Unis étaient trop faibles pour empêcher le pillage, soit qu’ils avaient décidé sans vergogne de détruire leur pays, soit les deux… »

 

 

C’était mal parti, du côté américain, et la situation deviendra de plus en plus kafkaïenne : des généraux ne connaissant rien au pays, sans contact avec aucune autorité, ni nationale ni régionale ; et, à Bagdad, enfermés dans ce qu’ils ont appelé la « Zone verte », des centaines de hauts fonctionnaires s’escrimant à plaquer des lois et des règlements américains sur une « réalité » irakienne dont ils ignoraient tout.

 

Du côté irakien, ce sera pire : des émigrés, dont certains avaient quitté leur pays trente ans plus tôt ; les plus connus, Ahmed Chalabi et Iyad Allaoui, se disputant les faveurs des Américains et les prébendes qui en découlaient, se cherchant désespérément une base politique qui se dérobait…

 

« En occupant l’Irak, l’Amérique a ouvert la boîte de Pandore » : l’auteur de cette vérité n’est autre que l’ambassadeur des États-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad.

 

Hélas pour lui et pour son pays, ni lui ni son président ne savent ce qui va en sortir.

 

(*) Ancien ambassadeur, actuellement professeur au Collège de guerre.

 

(Source : Jeune Afrique N° 2358 du 19 au 25 mars 2006)

 


La mémé des arabes paumés

Houcine Ghali, Genève

   

Bouclant ses 84 ans dans deux mois, mais encore alerte, ayant depuis longtemps échappé aux normes helvétiques dominantes et à une morale figée, mamy Suzy mène à Genève depuis de nombreuses années une vie qui sort du commun et qui bouleverse l’éthique des gens âgés.

Sa passion, son bonheur et son harmonie, elle les trouve auprès des Arabes en difficulté. Il fallait la voir dans les rues ou dans les bus de Genève. Elle ne peut résister à l’abord spontané des Maghrébins en proposant son aide, en écoutant avec intérêt le récit de leur misérable parcours, en offrant ses petits paquets de chocolat “After Eight” dont son sac à main ne désemplit jamais et en prodiguant des tapes amicales en signe d’encouragement.

 

Une genevoise à part

 

En 1939 déjà, l’actuelle mémé des Arabes a sillonné toute l’Algérie et traversé le Maroc avec sa cousine. Elle a ensuite visité l’ensemble de l’Afrique noire. Ses voyages lui ont permis de s’ouvrir à d’autres civilisations, d’apprécier d’autres cultures, de connaître et de respecter d’autres modes de vie. De là est né son respect pour la différence et son amour pour la tolérance.

 

Après plusieurs années au service des automobiles (l’équivalent du service des mines en Tunisie) et au secrétariat de l’instruction publique, elle passa cinq ans au CICR où on lui a fortement inculqué “l’amour des autres”, dans tous les sens du terme, comme elle se plait à le répéter!

 

Son passage à cette respectable institution internationale l’a profondément marquée : “Mes cinq ans au CICR ont cultivé en moi des rapports nouveaux avec le genre humain. J’y ai appris à aider d’une manière directe. A partir de ce moment-là, j’ai trouvé que les Suisses sont dédaigneux et vexants avec les étrangers en général et les gens de couleur en particulier. Ce comportement raciste et hautin me révolte, car je ne vois pas en quoi nous sommes supérieurs ou meilleurs que les Arabes ou les Noirs”.

 

En dehors de son extraordinaire ouverture sur le monde et sa générosité débordante, mémé Suzy a fréquenté des gens célèbres et s’est imbibée de leur savoir. C’est ainsi qu’elle a connu Ramuz, grand écrivain suisse et longtemps côtoyé les célèbres peintres genevois Henri Dufaux et Armand Leleu.

 

Ezzeddine et les autres

 

Mémé Suzy a le contact facile. Dès qu’elle voit un Arabe ou un Noir en difficulté, elle l’accoste et propose son aide. C’est ainsi qu’elle a connu Ezzeddine, Tunisien âgé de 26 ans, travaillant clandestinement  sur les bateaux du lac Léman. Sans hésiter un seul instant, elle l’accueille chez elle pour dormir. Ezzeddine passa ainsi six mois chez sa mamie Suzy, choyé et fort bien entretenu. Puis il se fixa à Lausanne, sans pour autant couper avec sa bienfaitrice de Genève. Il passa de temps en temps et notamment le week-end et la mémé des Arabes l’accueille avec joie, lui prépare son lit et lui remet de petits cadeaux et de l’argent lorsqu’il se trouve fauché.

 

Complexé et adhérant par opportunisme aux valeurs occidentales, Ezzeddine ne supporte plus son prénom et se fait appeler Didier. Mamie Suzy a vécu cet épisode avec étonnement, mais elle a fini par s’y habituer, car Ezzeddine tenait, d’une manière indélébile, à apparaître européen!

 

Cette affection maternelle humaniste et désintéressée de mémé envers Azzeddine alias Didier n’a duré que six mois. En effet, après cette période, elle a commencé à coucher avec le jeune Tunisien qui a à peine l’âge de son petit-fils!! De cette relation sexuelle, elle parle avec émotion et sans la moindre gêne : “C’est lui qui m’a proposé de faire l’amour. Comme il n’y avait pas de risque d’enfanter, j’étais pour. C’est dommage que ça n’a pas duré longtemps, car c’était merveilleux et cette relation m’a bougrement ragaillardie”!!

 

Mohamed le Marocain, Ibrahim l’Algérien, Abdou l’autre Tunisien et tant d’autres Arabes en difficulté ont été accueillis, hébergés, aidés par grand-maman Suzy et n’ont pas hésité à lui faire l’amour. Le plus souvent, l’affaire se règle par téléphone : “Allo mamie, je viens de la part de…, je ne sais pas où dormir”. Combien de fois la mémé Suzy a accueilli à des heures tardives de pauvres diables d’Arabes en rade qu’elle ne connaissait même pas.

La bonté et le besoin 

“J’aime bien rendre service et aider les autres”, ne cesse de répéter la mémé des Arabes. Mais elle oublie de préciser aussi qu’elle aime bien se faire sauter par de jeunes Arabes virils et assoiffés de sexe puisque la répression dans ce domaine les a marqués durant de nombreuses années dans leurs propres pays.

 

Un autre besoin fondamental a aussi guidé la débordante générosité de mami Suzy : échapper au poids de la solitude. En effet, cette vieille dame ne jouissait que de la présence de son chat. Sa petite fille Denise, bien que travaillant à Genève, ne la voit presque jamais. La grand-mère évoque cette ingratitude et cette attitude égoïste et inhumaine avec des larmes aux yeux : “Elle m’a même demandé de ne pas l’appeler au travail”. Alors mémé Suzy cherche le contact et la chaleur humaine, dans tous les sens de ce concept, en dehors des siens.

 

Un jour, étant à l’hôpital, sa petite fille Denise est allée chez elle. Elle a trouvé une lettre adressée par un Arabe à sa mémé Suzy. Furieuse, Denise a lancé : ” Tu donnes maintenant ton adresse aux bicots!”

 

Et c’est ainsi que les vieilles suissesses meublent leur désert sentimental qui enveloppe l’Helvétie et que les Arabes paumés et livrés à eux-mêmes se trouvent obligés de vivoter à la sueur de leur sexe!

Ce sont là d’autres aspects inhumains des médiocres politiques des pouvoirs arabes que les intellectuels de ces pays n’abordent guère.

 

20 mars 2006


 

Die zwei Gesichter Tunesiens

 

Die Tunesier feiern heute 50 Jahre Unabhängigkeit, sozialen Fortschritt und wirtschaftlichen Erfolg. Nur die Demokratie hinkt nach.

Von Oliver Meiler, Rom

 

Es treffen haufenweise Glückwunschtelegramme ein in Tunis– alle zum heutigen 20. März, zum 50. Geburtstag der Unabhängigkeit Tunesiens, zum Gedenktag an das Ende des französischen Protektorats (1881-1956).

 

Die wichtigsten Telegramme kommen aus Paris, Washington, Brüssel. Und sie haben alle den gleichen, sanft vorwurfsvollen Unterton, wie ihn auch die Briefeschreiber von George W. Bush in die Adresse der US-Regierung gemischt haben. Da heisst es nämlich an zentraler Stelle: «Wir, die Vereinigten Staaten, sind stolz, ein Partner Tunesiens sein zu dürfen bei dessen Bemühungen zur Konsolidierung der demokratischen Institutionen und zur Erweiterung der Freiheiten.»

 

Der Westen sieht Tunesien sozusagen doppelt. Einerseits gilt das Land als wirtschaftlich gesunder, sozial fortschrittlicher und politisch stabiler Pol in einer bewegten Region, dem Maghreb. Andererseits zahlen die zehn Millionen Tunesier für diese relative Ruhe einen hohen politischen Preis. Und der rechnet sich in demokratischen Freiheiten. Die Tunesier nennen es denn auch ein «Leben im goldenen Käfig».

 

«50 Jahre Unterdrückung»

 

Für die klein gehaltene und gegängelte Opposition ist es mehr als das. Im Zentrum von Tunis versuchten in den letzten Tagen einige Dutzend dissidente Menschenrechtler, Anwälte, Islamisten und Intellektuelle, einen Gedenkmarsch zu «50 Jahren Unterdrückung und Diktatur» zu veranstalten. Doch sie wurden auseinander getrieben, verprügelt, verjagt. Zine al-Abidine Ben Ali, seit 1987 Präsident und Alleinherrscher Tunesiens, duldet keine Kritik. Und er kontrolliert über seine kapillar operierende Partei alle Kanäle, auf denen sich Kritik äussern könnte.

 

Einen Eindruck von Ben Alis Manie erhielt die Welt im letzten November, als in Tunis der Uno-Informationsgipfel stattfand. Das Regime sah darin die einmalige Chance, das doppelte Image auf der Weltbühne loszuwerden. Ben Ali, der frühere Polizist, scheiterte jedoch an seinem eigenen Vorsatz. Er glaubte, er könne auch den angereisten Medienleuten sagen, worüber und wie sie zu berichten hätten. So wurde die Charmeoffensive zum Flop.

 

Dabei hätten die Tunesier auch etliche Gründe, stolz zu sein. Sie waren in den letzten 50 Jahren oft soziale Avantgarde in der arabischen Welt. Habib Bourguiba, der «Vater der Unabhängigkeit» und bis zu seiner «Absetzung wegen Senilität» 1987 Präsident auf Lebenszeit, gab dem Land nur drei Jahre nach der unblutigen Unabhängigkeit eine republikanische Verfassung – damals eine Premiere in der Region. Regelrecht revolutionär war die Einführung eines Persönlichkeitskodexes, der das Leben der Tunesierinnen grundlegend verändern sollte: Es verbot Polygamie und Verstossung, führte ein Mindestalter für heiratswillige Frauen ein, verlieh ihnen das Wahlrecht, öffnete ihnen Bildungswege und Karrieremöglichkeiten.

 

Hoher Frauenanteil im Parlament

 

Heute zählt die tunesische Regierung sieben Ministerinnen, im Parlament liegt der Anteil der Frauen bei 25 Prozent, im Richterstand beträgt er gar ein Drittel, und 44 Prozent der Uni-Professoren sind weiblich. Das sind Quoten, wie sie selbst in gewissen europäischen Ländern unerreicht sind.

 

Auch die Wirtschaft verzeichnete in den letzten zehn Jahren ansehnliche Wachstumsraten: Im letzten Jahr waren es 5 Prozent. Dies obschon Tunesien im Gegensatz zu seinen reich gesegneten Nachbarn Algerien und Libyen weder über Öl noch über Erdgas verfügt. Die Textilbranche mit ihren 250 000 Arbeitern, die für 50 Prozent des gesamten Exportvolumens besorgt ist, leidet zwar unter der chinesischen Konkurrenz. Dafür wächst aber der Tourismus, mittlerweile der weitaus grösste Wirtschaftsfaktor Tunesiens: 2005 kamen über sechs Millionen Gäste ins Land. Sie sind beliebt, die Strände von Monastir, Djerba und Hammamet. Sie gehören zur schönen Gesichtshälfte Tunesiens.

 

(Source : le journal « Tages Anzeiger » (Suisse), le 20 mars 2006)


 

RUSSIE-ALGÉRIE ARMEMENT

L’accord Moscou-Alger met en cause l’équilibre au Maghreb

 

La signature d’un important accord d’équipement militaire entre la Russie et l’Algérie remet en question l’équilibre stratégique au Maghreb, estiment plusieurs spécialistes de la région. Annoncé vendredi 10 mars, lors de la visite de Vladimir Poutine à Alger, cet accord a surpris, tant par son montant financier – 7,5 milliards de dollars – que par la liste des matériels militaires visés, qui représentent le meilleur de la technologie russe.

 

Moscou doit fournir quarante avions de combat Mig-29 et vingt-huit chasseurs Soukhoï-30, ainsi que seize avions d’entraînement Yak-130, une quarantaine de blindés, huit systèmes de missiles sol-air S-300 PMU, et un nombre non précisé de matériels relevant de la “technologie navale et terrestre”. Dans la région du Maghreb, aucun autre pays ne possède une aviation susceptible de rivaliser avec des Mig-29 et des Soukhoï-30. Quant au système antimissile S-300 – que Moscou refuse toujours de vendre à l’Iran -, il est considéré comme le nec plus ultra en matière de défense aérienne.

 

Encore ne s’agit-il que de la partie officielle de l’accord algéro-russe. Selon des sources diplomatiques, la Russie envisage de vendre trente Mig-29 supplémentaires à l’Algérie dans les années à venir. Alger pourrait donc, à terme, posséder une centaine d’avions de combat de dernière génération. Selon un spécialiste des questions stratégiques, la Russie estimerait ne plus pouvoir compter sur d’importants contrats d’armement avec la Chine et l’Inde, et elle souhaite faire de l’Algérie une chasse gardée en lui consacrant à l’avenir 20 % de ses exportations militaires (5 milliards de dollars en 2004).

 

L’accord du 10 mars prévoit, d’autre part, l’annulation de la dette militaire algérienne contractée dans les années 1960 et 1970, pour un montant de 4,5 milliards de dollars. Cette décision (dont les achats d’armement sont la contrepartie) revient à annuler près du tiers du total de la dette algérienne (environ 16 milliards de dollars), ce qui améliore sensiblement la position de l’Algérie au Club de Paris. Ces livraisons d’armement, qui pourraient être achevées d’ici à 2009, ont de quoi inquiéter le Maroc et la Libye.

 

L’Algérie a manifestement pour objectif de revendiquer un leadership au Maghreb. Et elle a les moyens de ses ambitions avec des réserves financières provenant de ses exportations de pétrole et de gaz, estimées à 60 milliards de dollars. Celles-ci lui assurent une suprématie naturelle sur le Maroc et la Tunisie, dont les réserves financières sont très inférieures. En outre, l’aviation marocaine dispose d’une quarantaine d’avions Mirage d’ancienne génération, et l’aviation de combat tunisienne est négligeable.

 

LES EUROPÉENS INQUIETS

 

Ce renforcement militaire de l’Algérie va être particulièrement ressenti en Libye, qui a longtemps fait figure de puissance dominante de la région. Bien qu’ayant opéré un aggiornamento diplomatique en renonçant à tout programme d’armes de destruction massive, le colonel Mouammar Kadhafi n’en revendique pas moins un rôle stratégique de premier plan. Après avoir cédé la plus grande partie de ses vieux Mirage F-5 au Pakistan, la Libye cherche à acquérir, entre autres équipements, des avions de combat modernes, et des discussions préliminaires se poursuivent à propos de l’achat de vingt-quatre avions Rafale.

 

La visite de Vladimir Poutine à Alger avait aussi un important volet civil sur la coopération énergétique. Les pays européens les plus vulnérables en matière d’approvisionnement en gaz, comme l’Italie, s’inquiètent de ces projets et redoutent la naissance d’un cartel de fait algéro-russe.

 

Laurent Zecchini

 

(Source : « Le Monde » du 22 mars 2006)


 

Imams et rabbins buttent sur le conflit israélo-palestinien

Par Laurence CHABERT

 

AFP, le  22.03.2006 à 10h24

SEVILLE (Espagne), 22 mars 2006 (AFP) –  Le deuxième Congrès  mondial des imams et rabbins pour la paix à Séville (Espagne) a été  pris en otage par le conflit israélo-palestinien, mais la franchise  des débats a permis des rencontres inattendues.

“A Gaza, on a faim. Je demande aux rabbins de parler pour la  paix comme je le fais tous les vendredi dans ma mosquée”, dit un  imam palestinien dans un groupe de travail très couru sur “Deux  peuples, une terre en commun”.

“Je n’ai jamais entendu un cheikh important condamner les  attentats suicides”, rétorque un rabbin israélien. “Est-ce que cet  imam n’est pas un cheikh important?”, risque le modérateur. “Notre  terre commune, c’est la paix”, assure, impavide, un musulman  new-yorkais.

Au restaurant, un rabbin américain, Joseph Ehrenkranz, vient  près du porte-parole du conseil des oulémas palestiniens, Abdel  Rahman Abbad. “Je comprends votre souffrance”, lui dit-il. “Vous  n’en avez pas idée”, répond le Palestinien tendu, avant de lui  donner l’accolade.

“Parler du conflit israélo-palestinien est inévitable”, explique  à l’AFP le rabbin David Rosen, président de l’International Jewish  Committee for Interreligious Consultations (IJCIC) et le premier  Israélien fait chevalier dans l’ordre de Saint Grégoire le Grand par  le pape.

“Du côté des rabbins, il y a une grande majorité d’Israéliens,  ce qui est normal, et côté musulman une forte délégation  palestinienne et d’Arabes israéliens”, ajoute-t-il. “Et le conflit  israélo-palestinien sert de vecteur commode pour toutes les  questions qui agitent le monde arabo-musulman”.

Il se dit “déçu du niveau de la représentation musulmane hormis  les Palestiniens”. Il attendait la Syrie, le Liban, le Golfe. Mais  il préfère invoquer un démarchage insuffisant faute “d’adresse  unique dans le monde musulman”.

“Nous ne pouvons pas régler les problèmes du monde en deux  Congrès”, souligne le directeur général de l’Isesco — sorte  d’Unesco musulmane dépendant de l’Organisation de la Conférence  islamique –, le Saoudien Abdulaziz Othman Altwaijiri, qui souhaite  être associé aux organisateurs pour assurer une meilleure  représentation musulmane.

Pour David Rosen, “le plus important est de découvrir les  valeurs que nous partageons. Je crois dans la puissance de la  rencontre des êtres humains. C’est un processus qui s’inscrit dans  la durée”.

Cent cinquante imans et rabbins participent à ce deuxième  Congrès, “moins sensationnel mais plus profond” que le premier en en  2005. “Il aura plus de poids quand nous reviendrons vers nos  communautés”, a encore dit M. Rosen.

M. Rosen confie que le pape Benoît XVI, qu’il vient de  rencontrer, s’est montré ouvert à l’idée d’un “trilogue” incluant  l’islam au côté du judaïsme.

“Benoît XVI a mis l’accent sur le caractère unique de la  relation entre le judaïsme et l’Eglise catholique, ainsi que sur  l’importance de s’adresser ensemble à l’islam et le rôle des  dirigeants religieux comme acteurs de la paix”, dit-il.

Il souhaite que le Congrès des imams et rabbins  s’institutionnalise à Séville, via une alliance de la fondation  Hommes de Parole qui l’organise avec la Fondation des Trois  Cultures, lancée en 1998 à l’initiative du Maroc et de  l’Andalousie.

Restent des problèmes financiers, liés selon Alain Michel,  président d’Hommes de Parole, à l’accueil de “150 personnes de plus  que prévu, soit au total 400 participants” de dimanche soir à  mercredi. Mais “le dialogue judéo-musulman est devenu une réalité  alors que jusqu’à présent c’était un fantasme”, ajoute-t-il.

 

AFP

 


Caricatures: Bahreïn accueille une conférence pour la défense de Mahomet

Par Lamia RADI

 

AFP, le 22.03.2006 à 11h10

MANAMA, 22 mars 2006 (AFP) –  Une “Conférence internationale  pour la Défense du Prophète” s’ouvre mercredi à Bahreïn pour  débattre d’une stratégie prévenant une répétition de la crise  provoquée par la publication de caricatures de Mahomet.

La conférence réunit près de 300 oulémas, prédicateurs et  présidents d’associations islamiques ainsi que des chefs de  communautés arabes et islamiques d’Europe, selon les organisateurs.

“Notre but est de nous accorder sur des moyens pour défendre le  prophète à travers les réactions réfléchies des musulmans”, a  déclaré à la presse le coordinateur médiatique de la conférence,  cheikh Nasser al-Fadala.

Douze dessins satiriques du prophète Mahomet avaient été publiés  en septembre dernier par le plus grand quotidien danois,  Jyllands-Posten, avant d’être reproduits par d’autres journaux dans  le monde, essentiellement en Europe, provoquant des manifestations  de colère et un boycottage des produits danois dans les pays  musulmans.

Les travaux s’ouvrent dans la soirée par une allocution du  président de la conférence, l’influent prédicateur islamiste qatari  d’origine égyptienne Youssef al-Qaradaoui, président de l’Union  internationale des oulémas musulmans, l’une des cinq organisations  qui ont convoqué la conférence, dont notamment Al-Islam al-Yom  (l’islam aujourd’hui), présidée par cheikh Salmane Al-Ouda.

Un débat suivra sur “l’origine des idées occidentales sur  l’islam” et la “grandeur et le statut saint du prophète”.

La conférence s’achèvera jeudi soir par des “recommandations”  pour une campagne à mener au plan international pour défendre  l’islam et le prophète.

Elle se tient sous le patronage du ministre bahreini des  Affaires islamiques, cheikh Abdallah ben Khaled Al-Khalifa, en sa  qualité personnelle et non officielle, a indiqué le porte-parole de  la conférence, cheikh Adel al-Mouawda.

Le prédicateur égyptien Amr Khaled, dont les discours  connaissent un succès phénoménal auprès des musulmans, est attendu à  la conférence.

Amr Khaled s’est attiré les critiques d’une majorité d’oulémas  pour avoir dialogué dernièrement avec des responsables danois à  Copenhague, position jugée “laxiste” alors que le Danemark refuse de  présenter des excuses officielles.

La conférence de Manama est destinée à rappeler au monde que  l’affaire des caricatures est toujours d’actualité, selon cheikh  Mouawda.

“Nous voulons montrer à ceux qui nous ont blessés que les  musulmans n’ont pas oublié et n’oublieront jamais l’offense qui leur  a été faite” par la publication de ces caricatures, a-t-il déclaré à  l’AFP.

A Manama, des pancartes sur la conférence sont suspendus aux  poteaux électriques des rues principales.

“O fidèles, ne trahissez pas le prophète”, est-il inscrit en  lettres dorées sur fond blanc sur les pancartes posées au côté de  l’affiche de la conférence imprimée en vert, couleur de l’islam.

 

AFP


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