La famille de       Mohammed Abbou prise en otage
 
 par Luiza Toscane              Mohammed Abbou est toujours sujet aux tracasseries de ses geôliers à la       prison du Kef. Il ne reçoit pas les lettres de sa famille, ne peut parler       au juge d’exécution des peines sans une présence collante et démesurée de       gardiens chargés d’écouter, etc… Seules les visites ont repris un cours       plus “normal”: un quart d’heure chaque jeudi et Samia Abbou ne rencontre       plus de barrages sur le parcours Tunis-Le Kef.              Reste que l’existence de cette dernière est devenue un calvaire ces       derniers mois. Son domicile a été littéralement assiégé par la police,       dissuadant tout visiteur éventuel de s’approcher, semant la panique auprès       des voisins et des amis d’école de ses enfants.              En pleine nuit, un visiteur avait pris l’habitude de s’introduire sur le       balcon donnant sur la salle de séjour ou les chambres et de marquer sa       présence en faisant du bruit, pour réveiller et épouvanter les enfants.       Nour, âgée de onze ans, a été terrorisée et a dû consulter un médecin qui       l’a mise sous traitement et lui a fait quitter l’école quelque temps. Les       enfants n’osent plus s’aventurer hors de chez eux.              Cet “inconnu” parvenait même à s’introduire en présence de la dizaine de       policiers en faction devant le domicile… Samia Abbou a appelé la police       par téléphone pour signaler qu’un inconnu a pénétré chez elle et la       menaçait mais la police ne s’est jamais dérangée.              Chaque visiteur est suivi, sa plaque minéralogique notée, et Samia Abbou       est interrogée sur ses visiteurs. Depuis trois semaines, le nombre de       policiers a quelque peu diminué, la peur des enfants, elle, est toujours       là.              
(Source : « Tunisie, Réveille-toi », le 21       juin 2006)       URL: 
      http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2222 
 
       
 
Motion du conseil sectoriel commun       de l’enseignement  supérieur
 
             Les membres du conseil sectoriel conjoint du syndicat général de       l’enseignement  supérieur et de la recherche scientifique, des syndicats       de base et des délégations syndicales des enseignants technologues et des       professeurs agrégés réunis le jeudi 15 juin 2006 au siège de l’UGTT, sous       l’égide des camarades Mohamed SHIMI secrétaire général adjoint chargé des       études et de la documentation et Ali ROMDHANE secrétaire général adjoint       chargé de la législation et du contentieux et en présence du camarade       Ridha BOUZRIBA secrétaire général adjoint chargé de la couverture sociale,       de la santé et de la sécurité professionnelle,    
             –         Fidèles à l’aspiration de générations d’universitaires à l’unité       syndicale,
             –         Consacrant les résolutions des structures de l’UGTT, en       particulier celles du Congrès extraordinaire de Jerba (février 2002), de       la Commission administrative nationale (mars 2004) et du Conseil national       (Avril 2006),
             –         Se fondant sur la motion du Conseil sectoriel du SGESRS et sur       les deux communiqués émanant des réunions du camarade Hédi GHODHBANE,       Secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur, avec les       réprésentants des syndicats de base des professeurs agrégés le 25 février       2006 et des enseignants technologues le 29 avril 2006,
             –         Couronnant le processus de dialogue et de concertation entrepris       par le Bureau Exécutif de l’UGTT avec les différents syndicats du secteur,       y compris le Syndicat général des Maîtres de conférences et des       Professeurs d’enseignement supérieur,  pour garantir leur adhésion au       processus d’unification,
             –         Et tenant compte des mutations accélérées que vit l’université       publique, accompagnées notamment par l’éclatement du métier à travers la       multiplication des corps, la variation des filières, la modification des       missions assignées et des valeurs fondamentales qui fondent le métier des       enseignants, des enseignants-chercheurs et des chercheurs au sein de       l’université publique et des centres de recherche et de ce qu’elles       imposent comme défis, nécéssitant des réponses idoines à la hauteur des       enjeux de la prochaine étape,
             Présentent au Bureau Exécutif de l’UGTT les recommandations suivantes:
             1. La restructuration de la représentation syndicale au sein du secteur de       l’enseignement supérieur garantissant une représentation réelle et       équitable de tous les intervenants engagés dans le processus éducatif et       scientifique, à travers la tenue d’un congrès unificateur le 15 juillet       2006, en accord avec le Bureau Exécutif de l’UGTT, et duquel sera issue       une structure unique et unifiée, représentative, indépendante et       démocratique qui œuvre dans le cadre de l’UGTT et selon ses objectifs       généraux,  consacre l’unité de la pratique syndicale, respecte les       spécificités et  se fonde sur la solidarité agissante entre ses       composantes et sur des vues modernes et dynamiques de l’enseignement       supérieur.
             2. L’adoption de la série de mesures transitoires suivantes pour servir de       base à l’unification syndicale, après approbation du congrès :
             a-      La considération du prochain congrès comme étant un       congrès extrardinaire,
             b-      Le changement de l’appellation de la structure syndicale       sectorielle en Fédération des enseignants, des       enseignants-chercheurs et des chercheurs de l’enseignement supérieur,
 c-      La représentation de tous les corps au sein du       Bureau Exécutif de la Fédération sur une base proportionnelle, et       pratiquement sur le mode suivant : Un représentant pour les professeurs       agrégés, deux représentants  pour les enseignants technologues et six pour       les enseignants-chercheurs répartis équitablement, trois pour les       assistants et Maîtres-Assistants et trois pour les Maîtres de conférences       et les Professeurs d’enseignement supérieur,
             3.   La constitution d’un Comité Préparatoire renfermant       les différents corps et chargé de la prépration matérielle du congrès, en       coordination avec le Bureau exécutif de l’UGTT,
             4. L’autorisation de ceux qui retireront la plainte déposée à l’encontre       de l’UGTT, et remplissant les conditions, à se porter candidats au congrès       ou au Bureau Exécutif sectoriel,
             5. L’organisation par le Bureau exécutif de l’UGTT  d’une conférence       nationale pour approfondir les contenus du congrès d’unification avant la       fin du mois de juin 2006.
       
 jeudi 22 juin 2006       
Le Libre Tunisien       Edition 1, numéro 3
 
 SOMMAIRE              EDITORIAL ………………………………………….page 2              
ACTUALITES              – L’alcool en Tunisie : phénomène de société ou problème de santé       publique       Selma Alouani & Chiheb       Lakhoua……………………………………….page 3       – « Abus », « dépendance », c’est quoi la différence ?       Leila Fourati…………………………………page 7       – L’islam et la consommation d’alcool       Walid Snoussi…………………………………….page 9              
AFFAIRES INTERNATIONALES              – Bouteflika nomme un conservateur à la tête de son gouvernement       Malek Khadhraoui…………………………………….page 10       – Les femmes et les enfants oubliés de « la charte » de Bouteflika       Leila Fourati……………………………………….page 11       – Algérie : Des associations contre « la loi du silence »       Selma Alouani………………………………..page 12              
REFLEXIONS ET OPINIONS              – Libéralisme : Le double avantage       Malek Khadhraoui…………………………….page 14              – Pour un retour aux sources libérales de l’Islam       Walid Snoussi……………………………….page 17              
HISTOIRE ET CIVILISATIONS              – Hannibal à Las Vegas       Hédi Dridi…………………………………page 18              
CULTURE              – Entretien avec le jeune réalisateur Najib Belkadhi       Hind Charbeji………………………………page 20              – Fadhel Jaïbi fait honneur au théâtre tunisien……….page 21              – Paris s’offre un nouveau musée       Chiheb Lakhoua…………………………………page 22              
SPORTS HORIZONS              – L’argent et la morale sportive       Emine Laribi…………………………………page 23              
PINCE-SANS-RIRE              – une solution ! Oui mais à quel problème ?       Zahwa…………………………………..page 24              
Pour lire la suite:       http://libre-tunisien.org        Bonne lecture. Pour lire l’intégralité du Numéro 3 de la revue « Le Libre       Tunisien »       http://libre-tunisien.org/IMG/Le_Libre_Tunisien_no3.pdf 
 Edito 
Privilège peu flatteur
 
             Dans la longue liste des domaines où la Tunisie tient les premières places       mondiales, on peut aisément rajouter le privilège d’avoir « l’opposition       la plus bête du monde ».               Bien évidemment loin de moi l’idée de mettre en cause leurs capacités       intellectuelles ou leurs équilibres psychologiques en doute, quoi que des       fois on a légitimement le droit de le faire, mais       il est question dans cette affirmation d’une bêtise politique et       idéologique qui dépassent des fois les limites de la tolérance humaine.              Bien des choses ont changé en Tunisie depuis 50 ans : le régime, les       mœurs, les sciences économiques, Internet, la mondialisation et surtout       les besoins des tunisiens. Notre opposition ? Elle n’a pas tellement       changé dans les faits ! S’il existait en Tunisie un musée de la       préhistoire, l’opposition tunisienne y tiendrait une place de faveur. On       pourrait alors y observer des faucilles de Marxistes, Trotskistes,       Léninistes, Maoïstes, des national-socialistes et que sais-je encore comme       vestiges d’un passé pas très glorieux.              De ces vestiges, l’opposition « révolutionnaire », a gardé quelques       reliques linguistiques de « la grande époque glorieuse ». Cette opposition       ne défend ont pas des idées, elle ne se mobilise guère pour des opinions.       Trop banal ! Elle mène des « combats » ! Comme s’ils venaient de battre       avec le Che les sentiers de la campagne sud-américaine.               En regardant de plus prés ils sont aussi inoffensifs qu’un manche à balai       contre un porte-avion !  A la première bousculade ils crient aux «       tabassages en règle » et aux «agissements barbares ».              La palme revient à l’une de ces reliques qui crie à l’harcèlement et       appelle à l’aide internationale dès qu’un passant s’attarde trop devant       chez lui. Un autre, baathiste récemment reconverti dans le libéralisme       alimentaire, un peu plus téméraire, appelle aux manifestations  publiques       sur les chaines de télévisions. Manifestations dans lesquelles il est le       premier absent !               Quel culot diront les uns. Moi je dis que c’est une bonne manière de se       répartir le boulot ! A lui les appels pompeux à la télé, Aux tunisiens la       matraque et les coups de pompes. Logique surtout pour un ancien       collectiviste convaincu. Le rêve révolutionnaire de ces apparatchiks de       salon refuse de mourir. Au sein de ces pseudo-formations politiques existe       surement les derniers avatars vivants de la folie communiste.              L’existence de cette gauche révolutionnaire est encore présente dans les       esprits des ces doux rêveurs. Le pire c’est qu’ils ont pour exemple une       autre anomalie historique : la gauche française.               Alors que tous les autres partis de la gauche européenne ont       définitivement fait la paix avec       l’économie de marché et montrent partout en Europe un pragmatisme       insolent, la gauche tunisienne, à l’instar de sa grande sœur française,       pense faire face aux défis actuels en renforçant le rôle de l’état. On       sentirait pratiquement une pointe de nostalgie pour la folie collectiviste       de Ben Salah !              Un certain « astre », pas très visible, appelait à l’indulgence et au       soutien pour ces anomalies. Et de quelle manière ? En admettant tout ce       qu’on vient de porter à leurs griefs. Par un raisonnement par        l’absurde, il explique que bien qu’archaïques, bien qu’ils n’aient rien de       démocratique dans leurs fonctionnements et encore bien qu’ils ne       représentent absolument rien dans l’opinion populaire, c’est pourtant        dans leur sein que les jeunes militants pleins de bonnes volontés pourront       aider leurs pays à trouver la voie du changement !               Alors maintenant, avant de changer le pays, il faut auparavant changer       l’opposition ! Voila un chantier qui s’annonce encore plus difficile.              En suivant ce raisonnement, et si ni l’archaïsme ni l’esprit totalitaire       ne doivent dissuader les bonnes volontés d’intégrer un parti politique, il       serait alors plus judicieux d’intégrer directement les rangs du RCD, le       parti au pouvoir.               Si pour changer le pays il faudrait auparavant changer ces partis       politiques, l’acharnement thérapeutique serait plus judicieux sur un corps       malade, mais encore en vie, que sur un cadavre.              (Source : Editorial du « Le Libre Tunisien »       – Edition 1, numéro 3 – juin 2006)
 
Mondial – La Tunisie vise l’exploit       contre l’Ukraine
 
             REUTERS, le 22 juin 2006 à 11h42       BERLIN, 22 juin (Reuters) – Marquer et tenir 90 minutes, voilà l’équation       magique qui propulserait la Tunisie de Roger Lemerre en huitième de finale       de la Coupe du monde de football aux dépens de l’Ukraine vendredi à       Berlin.       Les Tunisiens ont besoin d’une victoire, alors que les joueurs d’Oleg       Blokhin peuvent se contenter d’un nul à moins que l’Arabie saoudite ne       batte l’Espagne par quatre buts d’écart dans l’autre match du groupe H, ce       qui paraît inconcevable.       L’équipe du Maghreb, cueillie à froid par un match nul 2-2 contre les       Saoudiens en ouverture de ce Mondial, a mené pendant une heure face aux       Espagnols avant de craquer à vingt minutes de la fin du match, laissant       Raul égaliser puis Fernando Torres sceller la qualification espagnole d’un       doublé.       “Bien sûr que je crois en mon équipe”, déclare Lemerre. “On a mené des       matches 1-0 mais on n’a jamais réussi à tenir le résultat jusqu’au bout.       Cela doit servir d’exemple. J’espère qu’on sera astucieux tactiquement et       qu’on ne s’arrêtera pas si on mène 1-0.”       “On ne semble pas capable de tenir 90 minutes”, a ajouté lecoach. “Mais on       s’est préparés pour être plus forts dans le dernier match que dans le       deuxième.”       “Pendant 70 minutes contre l’Espagne, on a tout fait comme il fallait.       Mais les vingt dernières minutes ont été fatales à notre concentration.”       Pour l’entraîneur de la glorieuse équipe de France sacrée à l’Euro 2000,       qui aura 65 ans dimanche, le problème n’est pas à chercher dans la fatigue       physique. Lemerre relève simplement que les Espagnols ont réagi plus       vivement au moment opportun.       Ce n’est pourtant pas l’avis du milieu de terrain Mehdi Nafti. “Contre les       Saoudiens, nous nous sommes exposés en perdant notre concentration.       L’Espagne, elle, nous a épuisés.       C’était plus physique.”       Les Tunisiens n’ont personne à l’infirmerie, hormis l’attaquant d’origine       brésilienne Santos, qui n’a toujours pas joué dans ce Mondial.       Et les 70 premières minutes contre l’Espagne donnent à Roger Lemerre des       raisons d’être optimiste. “Il y a de l’espoir et c’est ce qui est       important.”       En face, l’Ukraine rassurée par ses quatre buts marqués à l’Arabie       saoudite après une défaite sur le même score contre l’Espagne, entend elle       aussi chercher la victoire.       “Je ne crois pas qu’un seul joueur qui entrera sur la pelouse jouera le       match nul”, souligne le buteur et capitaine de l’équipe Andriy Shevchenko.       Le Ballon d’Or 2004, récemment remis d’une blessure au genou qui l’a       écarté des terrains pendant un mois, a marqué le troisième but contre les       Saoudiens et joué le passeur décisif pour le quatrième but de Maxim       Kalinichenko.       Un duo à surveiller de près pour la défense tunisienne… pendant 90       minutes.              REUTERS
 
Audience TV (mai 2006) : Hannibal       TV en tête à Sousse
 
             Hannibal TV qui en Mai 2005 avait seulement 5.4% de part d’audience est       passé en mai 2006 à 18.9% de part d’audience (grand Tunis) tout en       réduisant l’écart avec Tunis 7 (24.6% de part d’audience) à seulement 6.7%       pour le mois de mai 2006.              D’après les chiffres communiqués par Médiascan pour le mois de mai 2006       (Grand Tunis), Al Jazeera TV reste pour le deuxième mois la chaîne       étrangère la plus regardée avec 7.6% de part d’audience, suivie de Rotana       Cinema 6%.              Pour les chaînes françaises TF1 reste toujours en tête avec 3.8% suivie de       M6 (2.4%) et France 2 (1.4%).              Pour Sousse, Hannibal TV est en tête avec 18.7% de part d’audience suivie       de Tunis 7 (18.3%).       A Sousse, Belmakchouf était le programme le plus regardé sur Hannibal TV,       et dimanche sport pour Tunis 7.              Pour la radio, Mosaique FM continue son échappée belle avec 75.66% de       parts d’audience au grand Tunis, imitée par Jawhara FM à Sousse et ses       72.2% suivie par Radio Monastir 14.9%.              A Sfax c’est la chaîne publique régionale, Radio Sfax, qui écrase la       concurrence avec 57.1% suivie par Radio jeune 19.4%…               MKM              
(Source : le portail « Babnet », le 22 juin       2006)       URL: 
      http://www.babnet.net/rttdetail-8337.asp       
       Des organisations défendant la liberté d’expression et de journalistes       interdites de tenir un Forum sur la Liberté d’Expression en Gambie
   
  
 Dakar, 22       Juin 2006  
  
  
 Le Comité de       Coordination mis sur pied par le gouvernement de la Gambie pour superviser       le Sommet de l’Union Africaine s’est opposé à l’organisation d’un forum       sur la liberté d’expression. 
  
 Dans un       courrier adressé le 19 juin 2006 à l’Association des Organisations Non       Gouvernementales (TANGO) dont copie a été envoyée à l’hôtel Kombo Beach       Hotel où le forum devait se tenir, le Coordinateur Général du sommet,       M.Bolong Sonko, ancien Ministre des Affaires Etrangères de la Gambie, a       demandé aux responsables de l’hôtel de surseoir au forum sur la liberté       d’expression jusqu’à ce qu’il soit approuvé par le gouvernement.  
  
 Les raisons       évoquées par le gouvernement telles que stipulées dans ladite lettre,       prétendent que les thèmes du forum  ne font pas partie des thèmes proposés       qui doivent être traités par les rencontres des ONG durant le Sommet de       l’Union Africaine. Ceci montre clairement le manque d’engagement des       autorités gambiennes en faveur de la liberté d’expression, des droits de       l’homme et de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine. 
  
 Le forum sur       la liberté d’expression a été traité avec indifférence par les autorités       alors que d’autres rencontres de la société civile ont reçu leur       autorisation. Cette décision indique clairement que le « thème » du forum       qui est « La liberté d’expression en Afrique » embarrasse sérieusement les       autorités de la Gambie qui veulent redorer leur blason à l’occasion du       Sommet de l’Union Africaine. 
  
 Il est       scandaleux de conditionner un forum d’ONG à l’autorisation d’un       gouvernement. Cette décision est un témoignage évident que les autorités       gambiennes n’entendent travailler avec aucune organisation critique de la       société civile qui risque d’exposer les violations des droits de l’homme       qui ont cours actuellement en Gambie.  
  
 L’Union       Africaine offre un nouveau cadre pour la bonne gouvernance, le respect des       droits de l’homme et l’application de la loi. Il est choquant de constater       que bien qu’en abritant le Sommet de l’Union Africaine, les autorités       gambiennes persistent dans la répression de la liberté d’expression et des       droits élémentaires. 
 
  
 
 Rappel
  
 
  
 Le Forum sur       la liberté d’expression sera organisé en prélude au Sommet de l’Union       Africaine par ARTICLE 19 en partenariat avec Syndicat de la Presse       Gambienne (GPU), la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest       (MFWA), l’Institut pour les Médias en Afrique Australe (MISA), le Forum       des Editeurs, Institut Panos Afrique de l’Ouest, Inter African Network for       Women, le Réseau Inter-Africain des Femmes, Médias Genre et Développement       (FAMEDEV), la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), l’Union       des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest (UJAO), High Way Africa       Conference, SABMiller Chair of Media and Democracy and Media Rights Agenda       et d’autres membres du Réseau des Organisations pour la Liberté       d’Expression Africaine (NAFEO). 
  
  
 L’objectif du       Forum est de fournir des connaissances approfondies sur la Déclaration de       Principes sur la Liberté d’Expression en Afrique et les mécanismes de       l’Union Africaine, notamment le Mécanisme Africain d’Evaluation par les       Pairs (MAEP). Le Forum va se focaliser sur la façon dont ces mécanismes       pourraient être utilisés au niveau national et régional pour consolider la       liberté d’expression. Il va également s’intéresser aux défis majeurs de la       liberté d’expression et faire la lumière sur les menaces dans différentes       parties du continent. Le Forum va également chercher à renforcer le       travail des réseaux luttant pour la liberté d’expression et les réseaux       des journalistes en Afrique et les encourager à utiliser les mécanismes du       Système Régional pour les Droits de l’Homme. 
 
  
 Fin
  
 
 Contact:      
  
 Fatou       Jagne- Senghore
 Africa       Programme Officer
 ARTIClE 19      
 Tel : 221       5692315
 Email :       fatou@article19.org
 
       
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Author Suskind alleges Afghan       bombing of Al-Jazeera was deliberate
 
       
             New York, June 21, 2006—The Committee to Protect Journalists is deeply       troubled by allegations contained in author Ron Suskind’s new book, The       One Percent Doctrine, that U.S. forces deliberately targeted Al-Jazeera’s       Kabul bureau in November 2001.               “On November 13, a hectic day when Kabul fell to the Northern Alliance and       there were celebrations in the streets of the city, a U.S. missile       obliterated Al-Jazeera’s office,” Suskind wrote in the book, which was       released yesterday. “Inside the CIA and White House there was satisfaction       that a message had been sent to Al-Jazeera.”              Questioned yesterday by CNN anchor Wolf Blitzer, Suskind said: “My sources       are clear that that was done on purpose, precisely to send a message to       Al-Jazeera, and essentially a message was sent. …There was great anger       at Al-Jazeera at this point.” Suskind said U.S. officials considered       Al-Jazeera a mouthpiece for al-Qaeda leader Osama bin Laden.              Asked who made the decision to target the station, Suskind told Blitzer       that because of “sourcing issues” he couldn’t say. “You don’t put       everything you know in a book like this. But I’ll tell you emphatically it       was a deliberate act by the U.S.” CNN reported last night that Pentagon       officials speaking on background denied that the attack was intentional       and said it was the first that they had heard about it.              “If true, such targeting would seriously threaten the ability of all       journalists to cover conflict,” said CPJ Executive Director Ann Cooper.              The November 2001 air strike, carried out with two 500-pound bombs,       destroyed the Al-Jazeera bureau, which had been evacuated hours earlier.       The Pentagon asserted then, without providing additional detail, that the       office was a “known al-Qaeda facility” and that the U.S. military did not       know that the space was being used by Al-Jazeera.               U.S. officials have said little about the Kabul attack since their initial       statement. Gen. Richard B. Myers, then chairman of the Joint Chiefs of       Staff, reiterated in a February 2002 letter to CPJ that the military       believed the building to be an al-Qaeda facility, but he offered no       evidence or other detail.              The Kabul strike was the first of two significant cases in which       Al-Jazeera offices in the Middle East were struck by U.S. fire. On April       8, 2003 a U.S. air-to-surface missile exploded outside the two-story villa       that housed Al-Jazeera’s Baghdad bureau, killing reporter Tareq Ayyoub,       who had been on the roof adjusting a pre-positioned camera during fierce       fighting in the area. The U.S. military claimed Ayyoub was killed in       crossfire when U.S. forces were responding to hostile fire coming from the       building, an assertion denied by Al-Jazeera. Al-Jazeera has said it       provided the Pentagon with the bureau’s coordinates in advance of the war.       U.S. officials have not responded to calls from CPJ to investigate and       explain the strike.               “The Pentagon’s repeated failure to publicly account for its actions in       these bombings has understandably fueled suspicion that they may have been       intentional, in violation of international humanitarian law,” Cooper said.       “This should be of concern to journalists everywhere. It’s time for the       United States to credibly explain the circumstances behind both       incidents.”              Accusations that Al-Jazeera was deliberately targeted by the United States       gained currency last year when the London-based Daily Mirror reported that       U.S. President George W. Bush raised the idea of bombing Al-Jazeera’s       offices in an April 2004 meeting with British Prime Minister Tony Blair.       Blair reportedly advised against it, saying such action would provoke a       global backlash.               The paper’s unnamed sources disagreed on the nature of Bush’s alleged       suggestion. One source dismissed the remark as “humorous, not serious,”       while another claimed the president was “deadly serious.” The Washington       Post quoted a senior U.S. diplomat as saying the report “sounds like one       of the president’s one-liners that is meant as a joke.” The White House       said only that it was “not interested in dignifying something so       outlandish and inconceivable with a response.”       
      http://www.cpj.org/news/2006/asia/usa_afghan21june06na.html  
 
Les soldats musulmans de l’Empire       français dans la Grande Guerre
 
       
             Par Pierre-Marie GIRAUD       AFP, le 22 juin 2006 à 9h19       PARIS, 22 juin 2006 (AFP) – Le mémorial aux combattants musulmans de la       Première guerre mondiale, qui sera inauguré dimanche près de Verdun (est)       par le président français Jacques Chirac, rend hommage aux milliers de       soldats venus du Maghreb, d’Afrique noire et de Madagascar, tombés pendant       la Grande Guerre.       Au total, ils furent près de 600.000 tirailleurs, goumiers et spahis à       venir de loin défendre la “mère patrie”. Tous n’allèrent pas sur les       fronts de Champagne, de la Marne ou de la Somme mais leur présence au sein       des 8,5 millions de soldats mobilisés sous l’uniforme français marqua le       soutien décisif de l’Empire colonial français (12 millions de km2 et 60       millions d’habitants) à l’effort de guerre.
             De plus, près de 120.000 hommes vinrent du Maghreb pour travailler sur les       routes et dans les usines d’armement, formant la première vague       d’immigration du Maghreb vers la France.
             Selon l’historien et universitaire Marc Michel, chercheur au Centre       d’études des mondes africains de l’université de Provence à       Aix-en-Provence, 293.000 soldats “indigènes” du Maghreb (Algérie, Maroc,       Tunisie) furent incorporés durant la Grande Guerre. Près de 50.000 ne       furent pas engagés au front.       Contrairement aux accusations lancées à partir des années 1950 par les       milieux anticolonialistes ou par le FLN, selon lesquelles les troupes       “indigènes” auraient servi de “chair à canon” pour ménager les troupes       “blanches”, leurs pertes (38.000 soldats du Maghreb morts et disparus,       dont 23.000 Algériens) furent sensiblement inférieures en pourcentage,       selon plusieurs études citées par ce spécialiste du conflit de 14-18 et de       l’Afrique.       Sur l’ensemble de la guerre, les pourcentages des pertes dans l’infanterie       s’élevèrent à 21,5 % dans les unités “blanches”, 18,5 % chez les       tirailleurs sénégalais, 14 % dans les unités maghrébines.
             M. Michel explique ces chiffres par le fait que les troupes “indigènes” ne       furent pas toutes envoyées au front et, quand elles l’étaient, relevées       plus fréquemment que les régiments “blancs”.       Ces régiments de tirailleurs algériens ou sénégalais souffrirent en effet       énormément du froid et de la maladie, comme la tuberculose, la pleurésie       ou le typhus.       Après une période d’adaptation et malgré quelques cas individuels de refus       du feu, les troupes coloniales firent l’admiration de leurs officiers pour       leur courage et leur allant dans un environnement qui leur était       totalement étranger.
             Ainsi la reprise du fort de Douaumont en octobre 1916 fut obtenue en       grande partie grâce au 5ème régiment d’infanterie coloniale (tirailleurs       marocains). Lors de la première guerre mondiale, le 5ème RIC perdit 10.952       hommes.       Les soldats “indigènes” ne prirent aucune part aux mutineries de 1917 et       furent même chargés de surveiller certains régiments “blancs” considérés       comme “suspects” par le haut commandement français.
             De même, les tirailleurs algériens, engagés dans les Dardanelles, dans       l’empire Ottoman, ne suivirent pas les appels à la désertion et à la       guerre sainte contre les chrétiens lancées par les autorités d’Istanbul.       Mais les promesses faites aux colonisés durant la guerre (naturalisations,       pensions qui se révélèrent bien inférieures à celles de leurs “frères       d’armes” de métropole, développement économique) ne furent pas tenues par       la République. Le code de l’indigénat, suspendu en 1914, fut même       reconduit par les députés dès 1920.
             AFP