20 octobre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2342 du 20.10.2006

 archives : www.tunisnews.net


Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés::Communique AISPP: Communiqué Vérité-Action: Les femmes voilées font l’objet de discrimination et d’exclusion AFP: L’opposant Moncef Marzouki convoqué devant la justice à Tunis Bakchich: Et pendant le Ramadan, la régente Leila complote Le Figaro: La Tunisie en guerre contre le voile islamique Kalima: La pièce Corps–otages (Khamsoun) de Jalila Baccar, et Fadhel Jaibi censurée en Tunisie Sami Ben Gharbia: Blogging Tunisia: ban, censorship and more censorship… Le Temps :Textile, habillement et cuirs:Baisse de 1,65% des exportations. Mais ce n’est pas méchant AFP: Des bagagistes musulmans de Roissy saisissent la justice AFP:Un centre préfigurant un Institut des cultures musulmanes inauguré à Paris

 

COLLECTIF DU 18 OCTOBRE POUR LES DROITS ET LES LIBERTÉS

COMMUNIQUÉ

 
A l’appel du Parti Démocratique Progressiste (PDP) et du Forum Démocratique pour le Travail et les libertés (FDTL), le «  Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés » a commémoré, le  mercredi 18  octobre 2006, le premier anniversaire de la grève de la faim engagée  le  18 octobre 2005 par huit (8) dirigeants et animateurs politiques et associatifs tunisiens.   Cette grève de la faim, qui avait duré un mois, avait eu en impact national considérable  amplifié par la tenue à la mi-novembre du Sommet Mondial de la Société de l’Information ( SMSI).   Le 4 décembre 2005, le « Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés » a vu le jour et il s’est fixé pour but de poursuivre l’action amorcée par les grévistes de la faim avec pour objectif -sous des formes d’ interventions rénovées et audacieuses  et dans un cadre unitaire intégrant sans exclusive toutes les sensibilités politiques intéressées y compris des militants du Parti islamiste En-Nahdha – la  lutte pour la liberté d’association, la liberté d’information, la libération des détenus politiques et l’amnistie générale au profit des victimes de la répression politique.   Parallèlement, un « Forum du 18 octobre » était mis en place pour organiser et accueillir et organiser un débat national autour de thèmes tels la liberté de conscience, l’égalité de « genre » ( entre femmes et hommes), les châtiments corporels, les rapports entre l’Etat et la religion et la question de l’identité.   L’objectif de ce débat est de jeter les bases, à partir d’un constat d’éventuelles convergences, d’un code de conduite citoyenne  prélude à l’élaboration, dans le cadre d’une Conférence Nationale, d’un pacte démocratique entre les composantes de l’opposition au régime de l’Etat –RCD-.   Présidée par Khémais CHAMMARI, ancien député et dirigeant de la LTDH et membre du Collectif, la réunion du 18 octobre 2006 a connu une affluence record dans les locaux, ceux du P.D.P, qui se sont avérés exigus et qui ont, comme à l’accoutumée, été cernés par un important déploiement de la police politique.   Maître Ahmed Néjib Chabbi, Secrétaire Général du PDP, a souhaité la bienvenue aux participants et a annoncé à l’assistance que Ali Larridh, membre du collectif et ancien dirigeant islamiste détenu durant plus de 14 ans, avait été empêché par deux voitures de police et plusieurs agents de se rendre à la réunion. Maitre Chebbi a replacé l’initiative du 18 octobre dans le contexte politique de l’étouffement des libertés individuelles et publiques en Tunisie, réaffirmant la vocation unitaire du collectif du 18 octobre.   Le président de séance a ensuite remercié pour leur présence un certain membre de personnalités parmi lesquelles Mme Khédija Chérif  et Sayda Garach respectivement présidente et Secretaire Générale de l’ATFD, Maitre Mokhtar Trifi, président de la LTDH, l’ex ambassadeur Ahmed Ounaies, le Dr Hamida Dridi au nom du Collectif des médecins des grévistes coordonné par le Dr Khelil Zaouïa  le S.G adjoint de la LTDH, Mme Souhayr  Belhassen vice Présidente de la LTDH, de la FIDH et la Plateforme Euromed des ONG et candidate à la présidence de la FIDH, Habib Marsit, président de la section Tunisienne de Amnesty International, Larbi Chouikha, universitaire et membre de l’ex comité national de soutien à la grève de la faim.   Un hommage de sympathie a été rendu au Président d’Honneur de la LTDH, universitaire et ancien ministre Mohamed Charfi en soins à Paris.   Ont ensuite pris successivement la parole :   – Maitre Ayachi Hammami sur le bilan d’activités du collectif du 18 octobre . – Hamma Hammami qui a donné lecture de la déclaration du collectif à l’occasion de ce premier anniversaire. – Khémais Chammari sur le programme du collectif pur les neuf prochains mois. – Maître Mohamed Nouri, membre du collectif et président de l’Association Internationale de soutien aux prisonniers politiques, sur les épreuves des détenus politiques et de leurs familles. – Maître Abderraouf Ayadi, sur les jeunes- au nombre de plus de 300- inculpés au cours des 15 derniers mois, dans le cadre de la loi scélérate dite de lutte contre le terrorisme. – Maitre Radhia Nasraoui, membre du collectif et présidente de l’Association Tunisienne de lutte contre la torture, sur  « la torture et l’impunité. »   La question de la campagne systématique et coercitive lancée depuis le début du mois de Ramadan contre les femmes portant le « hijab » a été évoquée dans  plusieurs de ces interventions et au cours de débats.   La parole a, en effet, ensuite été donnée à deux mères et au père de trois détenus politiques qui ont apporté leurs témoignages sur les épreuves de leurs  enfants et celles des familles des détenus dispersés de façon délibérée aux quatre coins de pays dans des prisons éloignées de leurs domiciles.   Plusieurs intervenants, dont 2 responsables étudiants, ont ensuite pris la parole suivis de l’intervention finale du Dr Mustapha Ben Jaafar, S.G du FDTL qui a mis l’accent sur la spécificité de la démarche du collectif du 18 octobre, unitaire sans exclusive mais jaloux de la diversité de ses composants engagées dans une action commune sur la base de la plateforme minimale qui est celle des grévistes du 18 octobre 2005, cette action unitaire, novatrice et déterminée «  devant nous préparer à affronter dans les meilleures conditions possibles, le moment de la mise à l’épreuve ».   C’est aux alentours de minuit que Khemais CHAMMARI a levé la séance après avoir réaffirmé le soutien du « collectif » et des participants à :   – Ali Laaridh convoqué par les services de police pour le jeudi 19 octobre à12h. Maître Mohamed Abbou et sa famille. M°Abbou ,condamné arbitrairement à trois ans de prison pour délit d’opinion ,  est  relégué à la prison du Kef depuis deux ans, plusieurs intervenants ayant mis l’accent sur les mauvaises conditions de sa détention qui  procède  de la vendetta politique et sur les tracasseries et les provocations auxquelles sa femme et sa famille sont confrontées.   Maître Mohamed Abbou et sa famille. M° Abbou ,condamné arbitrairement à trois ans de prison pour délit d’opinion ,  est  relégué à la prison du Kef depuis deux ans, plusieurs intervenants ayant mis l’accent sur les mauvaises conditions de sa détention qui  procède  de la vendetta politique et sur les tracasseries et les provocations auxquelles sa femme et sa famille sont confrontées.   – Abdelhamid Sghaïr, étudiant en 3ème cycle de mathématiques agressé violemment par des vigiles de la faculté des sciences  et condamné ,  « en flagrant délit » pour…… voies de fait contre des fonctionnaires à 100 dinars d’amende. Il est en grève de la faim depuis 4 jours pour protester contre cette agression  et pour réclamer son droit au passeport.   -Le Dr Moncef Marzouki, ancien président de la LTDH et président du parti du Congrès Pour la République qui a annoncé son retour en Tunisie, au terme d’une absence, de plus de trois ans, pour le samedi 21/10/2006 . Aussi est-ce avec une inquiétude et une indignation légitimes que le collectif a appris le déclenchement Mardi 17 octobre 2006 d’une procédure judiciaire contre le Dr Moncef Marzouki pour incitation à la violence à la suite de l’émission à la quelle il a participé… à Doha sur la chaîne Qatarie  « Al Jazira » le samedi 14 octobre 2006, consacrée à la Tunisie.     TUNIS, LE 19 OCTOBRE 2006   p. LE COLLECTIF DU 18 OCTOBRE LA COMMISSION INFORMATION ET COMMUNICATION

 


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 860 Fax : 71 354 984 Le 20 octobre 2006 Communiqué
Le Tribunal cantonal de Tunis a prononcé, lors de la séance du 19/10/2006, un jugement dans l’affaire n°42304, condamnant à 15 jours d’emprisonnement Hossine Ben Amor et Hafnaoui Ben Othman pour troubles sur la voie publique. Ils avaient eu l’idée d’attirer l’attention des passants en s’attachant à un poteau électrique pour faire connaître leur problème et protester contre leur échec à l’épreuve orale du CAPES suite à leur succès à l’épreuve écrite.
L’AISPP a appris que l’ex prisonnier politique et dirigeant du mouvement Nahdha, monsieur Ali Larayedh s’est vu interdire le 18/10/2006 de participer à la commémoration de la fondation du mouvement du 18 octobre pour les droits et les libertés et qu’il avait été convoqué le lendemain, le 19 octobre, et invité à se présenter à midi au poste de police judiciaire du Bardo où il a été retenu pendant cinq heures durant lesquelles il a été menacé d’être à nouveau arrêté s’il contactait personnalités et partis politiques ou s’il continuait son activité au sein du comité du 18 octobre pour les droits et les libertés.
Le Tribunal de Première Instance de Kairaouan a confirmé le 19/10/2006 le jugement prononcé contre monsieur Tahar Harrathi par le tribunal cantonal le condamnant à deux mois d’emprisonnement pour infraction au contrôle administratif. Monsieur Tahar Harrathi est un ex prisonnier politique qui a passé quinze ans dans différentes prisons tunisiennes et qui effectue actuellement une peine complémentaire de cinq ans de contrôle.
Monsieur Abdelhamid Sghaïer continue sa grève de la faim pour le huitième jour d’affilée. Il proteste contre sa privation de passeport et pour avoir été déféré au tribunal après avoir été très violemment agressé par la police universitaire et avoir été condamné à une amende de 100 dinars pour agression d’un agent de la Sûreté. Son état s’est dégradé et il n’a pas d’assistance sur le lieu qu’il loue avec des étudiants au 25 rue Sidi Sofiane à Tunis (3ème étage). Un comité s’est constitué, présidé par monsieur Khemaïs Chammari, pour l’assister dans sa grève, qui lui a lancé un appel à suspendre son mouvement et s’est engagé à le défendre.
Madame Jamila Ayed, mère de monsieur Maher Beziouch, déféré devant la quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, pour y être jugé en vertu de la loi antiterroriste, nous a informés que sa famille était actuellement en butte à des brimades de la police politique. Cette dernière a frappé violemment à la porte de leur domicile de la rue Tadhamoun à l’Ariana le 19/10/2006 vers 5 heures du matin, et causé la frayeur de tous les membres de la famille. Ils l’ont informée, à travers la porte, qu’ils voulaient des déclarations sur son fils détenu, puis ils sont revenus une heure plus tard pour discuter du même sujet.
Madame Jamila Ayed s’était rendue la veille au soir à Tunis avec des membres des familles de prisonniers politiques pour participer à la première commémoration de la fondation du mouvement du 18 octobre pour les droits et les libertés. Elle avait pris la parole pour évoquer les tortures subies par son fils dans l’affaire susmentionnée et avait exhorté partis, organisations et comités à intervenir pour lever l’injustice qui s’est abattue sur la jeunesse de Tunisie. Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)

Vérité-Action Suisse Tunisie :

Vérité-Action: Les femmes voilées font l’objet de discrimination et d’exclusion

Vérité-Action observe avec beaucoup d’inquiétude la dégradation de la situation des droits de l’homme en Tunisie. Depuis quelques semaines, les autorités mènent une campagne acharnée contre des femmes et des jeunes filles qui n’ont fait qu’exercer leur libre droit au choix de leurs tenues. Depuis le 15 septembre, date de la rentrée scolaire en Tunisie, les lycéennes et les étudiantes font l’objet de persécutions et de harcèlements cruels. L’application de la circulaire 108, adopté en 1981 sous le régime de Bourguiba, et qui interdit le port du voile dans les établissements publics, prend actuellement l’allure d’une large campagne répressive, menée par les plus hauts responsables et plus particulièrement ceux du parti au pouvoir. La sphère privée de milliers de femmes et de jeunes filles est systématiquement et brutalement violée au nom de la « loi », alors que la circulaire 108  a été toujours dénoncé pour son inconstitutionnalité. En effet, la liberté des pratiques religieuses est garantie par la déclaration universelle des droits de l’homme, les innombrables conventions et autres résolutions internationales ratifiés par la Tunisie ainsi que par la constitution tunisienne. La campagne actuelle inquiète également par son ampleur vue que la violation du droit à l’habillement ne se limite pas à de simples mesures ou des interdictions d’entrées aux établissements scolaires et universitaires mais la dépasse pour devenir une atteinte à l’intégrité physique et morale de ces jeunes filles.  Plusieurs cas d’agressions, d’arrachement du foulard, de menaces et de convocations aux conseils de disciplines ont été enregistrés dans plusieurs universités et lycées. Les doyens procèdent, parfois, en personne à la poursuite des jeunes filles et à leur dévoilement. Cet acharnement qui rappelle les précédentes campagnes des années 90 condamne des centaines de femmes tunisiennes à l’ignorance et menace leur liberté vestimentaire ainsi que leur droit à l’éducation. Interpellée par les victimes de cette nouvelle campagne de terreur, Vérité-Action a pu recenser les diverses mesures et pratiques abusives en usage pour obliger les femmes à enlever leur voile, à savoir : 1-    L’usage de la violence pour interdire l’accès des étudiantes voilées aux campus universitaires et aux divers établissements scolaires. Les doyens sont souvent complices et appliquent le texte de la dite circulaire 108 abusivement en agressant les élèves et en les menaçant. Dans un collège au Kef (région ouest de la capitale), le doyen a déchiré la jupe d’une élève pour la rendre plus courte et qu’elle ne s’apparente pas à une jupe longue. 2-    Le refus total de toute négociation ou possibilité de dialogue pour trouver des solutions mesurées afin d’éviter les confrontations entre les élèves et les responsables éducatifs. Ainsi, le bandana est, également, interdit et les filles qui le portent font l’objet de mauvais traitements 3-    Dans la rue, les femmes et les filles sont poursuivies et conduites aux postes de police où elles sont interrogées, tabassées et forcées à signer des procès verbaux dans lesquels elles s’engagent à ne plus mettre le voile. 4-    Des femmes et des filles rapportent que des agents en civil les poursuivent jusqu’à leurs domiciles pour connaître leurs adresses. Le lendemain, elles reçoivent des convocations aux postes de police de leurs régions pour subir des interrogatoires et signer des engagements à ne plus porter le voile 5-    Des époux de femmes voilées ont reçu des menaces les appelant à obliger leurs épouses d’ôter leurs voiles 6-    Des citoyens rapportent que des pressions sont exercées sur certaines entreprises pour délivrer aux autorités policières la liste de leurs employées voilées qui refusent de l’enlever voire de les licencier 7-    Les étudiants qui prennent la défense de leurs collègues font l’objet d’arrestations et d’agressions. Le cas de M. Abdelhamid Ben Mohammed Ben Tahar SGHAÏER illustre ce fait. Le 11 octobre, cet étudiant en troisième cycle en mathématique a été agressé par la police « pour avoir pris la défense d’une trentaine d’étudiantes portant le voile auxquelles l’entrée de la fac de sciences de Tunis avait été refusée », rapporte un communiqué de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques. M. SGHAÏER a été traduit devant le juge d’instruction pour agression d’un agent de la sûreté sans l’assistance d’un avocat 8-    Les médias officiels, totalement sous l’emprise du parti au pouvoir depuis 1956, mènent une campagne sans précédent pour justifier ces violations visant un mode vestimentaire choisi par des milliers de femmes, les accusant de sectarisme et d’intégrisme 9-    Les déclarations officielles des représentants du pouvoir en place encouragent cette campagne et insistent à instrumentaliser ce dossier pour des fins politiques. Les autorités tunisiennes se vantent, en contre partie, d’appeler les femmes tunisiennes à s’habiller selon « les traditions du pays ». Or, le 12 octobre, Maître Abdewaheb Maatar a dû porter plainte auprès du tribunal administratif contre le ministre de l’éducation et de la formation en raison d’un abus de pouvoir pratiqué par un directeur de lycée à Sfax. Ce dernier a empêché une jeune élève d’accéder à l’établissement scolaire portant un foulard tunisien, qui est un habit traditionnel. Et malgré qu’un huissier ait pu constater les faits et témoigner que la jeune élève était en règle vis-à-vis de la loi, le directeur du lycée lui a refusé l’accès aux cours. Vérité-action, –       Dénonce cette ingérence injustifiée dans la sphère privée de milliers de femmes et de jeunes filles –       Condamne ces pratiques discriminatoires à l’encontre de citoyennes qui n’ont fait qu’exercer leur liberté d’habillement –       Alerte l’opinion publique internationale de la recrudescence des actes de violence et de menaces contre les femmes voilées. L’application de la circulaire 108 qui interdit le port du voile dans les établissements publics se fait d’une manière musclée –       Appelle les autorités tunisiennes à respecter leurs engagements et les conventions internationales auxquelles elles ont adhérés –       S’inquiète du silence des Organisations et des instances internationales de défense des droits de l’homme et sollicite leur intervention auprès des autorités tunisiennes pour que cessent les agressions et les atteintes aux libertés individuelles de ces femmes –       Confirme que les mesures mises en place dans les établissements scolaires, universitaires, publics et dans les lieux de travail, à l’encontre des personnes voilées constituent des violations claires de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination et du droit à l’éducation. Fribourg, le 19 octobre 2006 Pour Vérité-Action Safwa Aïssa, Présidente


L’opposant Moncef Marzouki convoqué devant la justice à Tunis

 
AFP, le 20 octobre 2006 à 17h15   TUNIS, 19 oct 2006 (AFP) – Le chef d’une formation politique tunisienne d’opposition, Moncef Marzouki, établi en France depuis cinq ans, a indiqué jeudi qu’il était convoqué par un juge d’instruction à Tunis pour “incitation à la violence”. Chef du Congrès pour la République, M. Marzouki, qui doit regagner Tunis samedi, a déclaré dans un communiqué diffusé sur son site internet, avoir reçu mardi à son domicile de Sousse (centre) une convocation à comparaître dès son retour annoncé il y une semaine sur la chaîne de télévision qatariote Al-Jazeera. “Il est clair que cette convocation vise à me punir pour mes prises de position et surtout à m’intimider afin de ne pas rentrer au pays”, a-t-il indiqué, précisant avoir “décidé de revenir le 21 octobre, comme décidé (et) d’assumer tous les risques”. M. Marzouki a déclaré que cette convocation a été émise après une interview à Al-Jazeera dans laquelle il avait indiqué avoir “soutenu que la seule riposte d’une population lassée de la répression et de la corruption est d’entrer dans une résistance civile en utilisant tous les moyens pacifiques pour imposer ses droits et libertés”. M. Marzouki, 61 ans, s’était exilé en France en 2001 pour y enseigner la médecine après avoir perdu son poste à la faculté de Sousse. Il n’avait pas pu auparavant quitter la Tunisie en raison de poursuites judicaires, notamment pour “appartenance à une association illégale” et “diffusion de fausses nouvelles”. Ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, jusqu’en 1994, et co-fondateur du Conseil des libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu), M. Marzouki avait créé le Congrès pour la République en 2001.    


Et pendant le Ramadan, la régente Leila complote

 

 
mercredi 18 octobre 2006 par Julien Naël
 
Les métastases et Leïla, sa femme, rongent doucement l’ami Ben Ali. À peine les dernières pâtisseries de la fête de l’Aïd avalées, le président Ben Ali, « Bac moins trois », réserve à ses sujets une grande surprise : la nomination d’un nouveau Premier ministre. Ce replâtrage gouvernemental ne changera rien à la situation : le pays s’enfonce dans la crise, les classes moyennes s’endettent, l’essence augmente, la valeur du dinar chute ( 7 (1,7  NDLR) dinars contre un euro alors que le taux était à un pour un il y a encore deux ans). Seul l’emploi dans la police se porte bien : sept cent flics sont utilisés à la caserne Salambo près de Tunis pour surveiller et interdire Internet (dont naturellement le site de Bakchich). Autrement dit, ce « modèle tunisien » vanté par Jacques Chirac est un des derniers pays du monde à entraver la libre circulation via le net.
Le candidat pour le « Premier Ministère » le plus crédible est l’actuel ministre du Commerce et de l’Artisanat, Mondher Znaidi. L’été, on le surprend le dimanche en train de gueuletonner, l’air réjoui, à l’hôtel « The Residence » à Gammarth. Là où le président de la Cour des Comptes française et grand ami du régime, Philippe Seguin, se voit offrir quelques séances de thalassothérapie par ses amis tunisiens. Le monde est petit. Dans une autre vie, Znaidi était le directeur de cabinet du ministre des Finances Mzali, qui ne passe pas pour un grand ami de Ben Ali. Mais le futur Premier ministre a l’échine souple. Tellement que lors d’un récent conseil des ministres, il a montré tout son art du louvoiement. Les industriels sont découragés actuellement par la contrefaçon qui arrive de Chine, avec la bénédiction du clan Trabelsi, celui de la présidente, Leïla Ben Ali. «  Alors, monsieur le ministre du Commerce, j’entends dire que des containers de contrebande arrivent de Chine », l’interroge un Ben Ali apparemment pas au courant des frasques de la famille de sa chère Leïla. « C’est à dire, monsieur le président, lui répond Znaidi, je ne suis pas au courant, les douanes dépendent du ministère des Finances ». Au pays d’UBU-Ben Ali, mieux vaut savoir botter en touche.
Un pouvoir métastasé menacé d’ un coup d’état médical La bande des Trabelsi est fort inquiète de l’avenir. Le cancer de la prostate du Président s’aggrave. Des métastases ont attaqué le système osseux Et Ben Ali ne se fait plus soigner en Allemagne mais à Malte, à l’hôpital flottant que possède là bas la VI ème flotte américaine. Or notre admirable « Bac moins trois » ne verrait pas d’un bon œil la famille de Leïla prendre toutes les commandes. Ceux là sont tellement fous qu’ils pourraient bien s’en prendre à lui. Il a donc projeté de nommer un vice-président en la personne de Kamel Morjan, actuel ministre de la Défense et ancien ambassadeur de la Tunisie auprès des Nations Unies. Du coup, Leïla et les siens ont fait courir le bruit que Morjan avait l’intention de prendre le pouvoir. Ben Ali a diligenté une enquête qui innocentait son ministre. Saine ambiance ! Reste que Leïla joue son Hillary et cherche à occuper le terrain. Lors de la journée de la femme, sa photo traînait dans toute la presse libre, forcément libre, de Tunisie. On l’a découverte à la une du magazine Arabies, avec Ben Ali en médaillon, affublé d’une cravate beige et noire, les couleurs de la marque Burberry. Avant le chef de l’Etat portait des cravates et des pochettes assorties du plus mauvais goût. Leïla veille au grain, elle pense que cette marque est du dernier chic. Le petit Zine, héritier du trône, ne porte plus que ces couleurs. On sent que la Tunisie est gouvernée. Leïla se prend pour Marie de Médicis, mais on ne voit toujours pas dans son entourage de semi délinquants et de petites frappes qui pourra jouer le rôle du Duc de Richelieu. Devra-t-on, un jour, proclamer : « Par pitié, rendez-nous Ben Ali » ?
 
(Source : Bakchich  du 13 octobre 2006)

 


BREVES TUNISIENNES

  DEUX CAS DE VIOL – OU PLUS EXACTEMENT DE TENTATIVES DE VIOL – ONT ETES PERPETREES CONTRE DEUX FEMMES VOILEES.  

LE PREMIER S`EST PRODUIT AU COMMISSARIAT DE POLICE DE BENAROUS LE LUNDI 16, CONTRE Mme IMEN FLIS,NEE ALSAADI, EPOUSE DE Mr ZOUHAIR FLIS, AGENT DES DOUANES MARITIMES (SECTION DES TRANSPORTS), ET EN PRESENCE DE CELUI-CI VENU RECUPERER SA FEMME. Mr. FLIS A ETE LUI MEME TABASSE, ET MENACE D`ASSISTER AU VIOL DE SA FEMME.   LE DEUXIEME CAS PLUS GRAVE EST ARRIVE A UNE LYCEENE DE LA DELEGATION DE HANCHA PRES DE SFAX AU CENTRE DE LA GARDE NATIONALE,LE MARDI 19,LORSQUE CETTE JEUNE FILLE (Mlle KHAOULA ABDELMOULA ) AGEE DE 17 ANS A RESISTE A SES AGRESSEURS.   DANS LES 2 CAS, LES AGENTS ONT REPETE AUX VICTIMES QU`ILS ONT RECU DES (TAALIMET) POUR HUMILIER LES FEMMES VOILEES A TITRE D`EXEMPLE ET D`ATTENTER A LEUR PUDEUR.   CETTE ATTITUDE CRIMINELLE EST JUSTIFIEE PAR DES ARTICLES PARUS SUR LE JOURNAL « ALHADATH » LES 19 ET 20 OCTOBRE TRAITANT LES TUNISIENNES VOILEES DE PROSTITUEES ET APPELANT FRANCHEMENT A ABUSER D`ELLES.   MONTASSER MZOUGHI


La Tunisie en guerre contre le voile islamique

 
THIERRY OBERLÉ.   Les autorités tunisiennes réactivent un décret interdisant le port du voile alors que le phénomène s’amplifie à Tunis.    HABIB BOURGUIBA avait à la fin des années 1950 brisé un tabou en buvant en public un jus de fruit pendant le mois de ramadan. Le président réformiste tunisien incitait les policiers et les militaires à l’imiter. Une attitude aujourd’hui impensable pour un chef d’État du monde arabo-musulman. Son successeur Zine el-Abidine Ben Ali assiste aux cérémonies religieuses du carême mais reste ferme sur les principes. « La Tunisie de par son attachement à la sublime religion qui se fonde sur la modération, l’ouverture et la tolérance » doit à propos du voile « distinguer l’inspiration sectaire importée de l’extérieur ».   La déclaration a donné le coup d’envoi d’une campagne contre le port du hidjab. Plusieurs dirigeants de haut rang sont intervenus tour à tour pour relayer le message présidentiel lors des causeries du ramadan. Ils ont mis en garde la population contre le « danger » que représentent les habitudes vestimentaires « vecteurs d’obscurantisme ». Le ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem a qualifié le voile de « signe distinctif d’une frange dure et renfermée sur elle-même ». Il y voit « le symbole d’une appartenance politique qui se cache derrière la religion et qui cherche à faire revenir la réalité de la société aux ères très anciennes ». Quant au secrétaire du tout-puissant Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), il a appelé à la mobilisation générale. Autoriser le port du voile serait, selon lui, une « véritable régression ».    L’interdiction qui remonte à une quinzaine d’années a coïncidé avec la mise hors la loi du parti islamiste Ennahda, dont des milliers de militants furent embastillés. Proche des Frères musulmans, le mouvement n’a pas recouvré d’existence légale, certains de ses membres n’ont été libérés qu’au printemps dernier, et son chef Rachid Ghannouchi vit toujours en exil en Grande-Bretagne.    « Atteintes à la vie privée »    Les autorités réactivent la « circulaire 108 » pour faire face à un retour en force du port du voile et des vêtements dits islamiques, particulièrement perceptible à Tunis et dans le sud du pays. Si de nombreuses femmes continuent à déambuler tranquillement en robe légère et la tête nue dans les ruelles de la médina de la capitale, une forte minorité a opté pour une étoffe cachant les cheveux et le cou. Le phénomène touche beaucoup de jeunes femmes inscrites dans les facultés. « Cela commence à prendre une tournure inquiétante. Le religieux envahit la vie quotidienne » se plaint une féministe.    La prohibition concerne les administrations, les écoles et les universités mais aussi les espaces publics. Des témoins, cités par l’AFP, évoquent des interventions de policiers notamment à Sfax « enlevant des voiles à l’arraché en pleine rue ». Des opposants dénoncent cette « atteinte à la vie privée » contraire, d’après eux, à la Constitution. Ils se réfèrent à un article assurant la liberté de conscience. Des voyageurs algériens portant le kami, la horka blanche, l’habit islamique porté dans les pays du Golfe, et des barbes à l’afghane – une dégaine admise dans l’Algérie de la réconciliation nationale – auraient été refoulés à la frontière algéro-tunisienne.    Le tour de vis choque peu la majorité les Tunisiennes. Il a en revanche le don de mettre en émoi une partie du monde arabe. L’indignation est relayée par les grandes chaînes de télévision satellitaires et par les forums de discussion sur Internet.    Le débat porte également comme au Maroc sur l’impact grandissant des fatwas des prédicateurs cathodiques tel Qaradawi, alors que Tunis abrite une école de pensée religieuse moderne dans les murs de la Zitouna, la plus ancienne université islamique de la civilisation arabo-musulmane.   (Source : « Le Figaro » (France) du 20 octobre 2006)


CAIR Council on American-Islamic Relations
Action Alerts
Wednesday, October 18, 2006 Demand an End to Tunisian Ban on Hijab  

 
In the Name of God, the Compassionate, the Merciful CAIR ACTION ALERT DEMAND AN END TO TUNISIAN BAN ON HIJAB Contact the Tunisian Embassy and U.S. Department of State Today (WASHINGTON D.C., 10/18/06) – CAIR is urging all people of conscience to contact the government of Tunisia and the U.S. Department of State to demand that the religious rights of Tunisian women who choose to wear hijab be protected. Media reports indicate that Tunisian police are stopping women on the streets and asking them to take off their headscarves and to sign a pledge that they will not wear a scarf again. A 1981 Tunisian law prohibits Islamic attire in schools or government offices. SEE: Tunisia Moves Against Headscarves (BBC) In a statement, CAIR said: “Freedom of religion should be a valued aspect of any society. People of all faiths must be granted the right to freely practice their religion without government interference or intimidation. “The Tunisian law banning Islamic attire in certain areas, and the apparent expanded interpretation of that law, violates international human rights standards set forth by the United Nations and ratified by virtually every nation on earth. “We call on the government of Tunisia to respect the religious rights of its citizens by ending all measures that restrict the wearing of religiously-mandated headscarves. We also call on the U.S. Department of State to use whatever influence it has to convince Tunisian authorities to abide by international norms of religious freedom. “Tunisia cannot claim to be a free and open society while carrying out such repressive and authoritarian actions.” CAIR’s statement noted that Article 18 of the Universal Declaration of Human Rights (UDHR), a transnational treaty having the weight of international law states: “Everyone has the right to freedom of thought, conscience and religion. . .(and) to manifest his religion or belief in teaching, practice, worship and observance.” In the past, CAIR has defended the right to wear Islamic attire in France and Turkey. The council has also defended hijab and other religious rights in American schools and workplaces. IMMEDIATE ACTION REQUESTED: (As always, be firm, but POLITE.) 1. CONTACT the Embassy of Tunisia to express your concerns about this denial of religious freedom. CONTACT: His Excellency Ambassador Mohamed N. Hachana Embassy of Tunisia 1515 Massachusetts Avenue, NW Washington, DC 20005, Tel: (202) 862-1850 Fax: (202) 862-1858 E-Mail: at.washington@verizon.net Sample Letter: Your Excellency – I am writing to register my objection to the Tunisian government’s decision to impose undemocratic restrictions on religious freedom by prohibiting Muslim women from wearing religiously-mandated attire. Please pass these concerns to the proper authorities, along with a request that concrete steps be taken to uphold international norms of human and religious rights. 2. CONTACT the U.S. Department of State to request that American officials use whatever influence they have to protect religious freedom in Tunisia. CONTACT: Tunisia Desk U.S. Department of State 2201 C Street NW Washington, DC 20520 Main Switchboard: 202-647-4000 Direct: 202-647-4676 E-Mail: http://contact-us.state.gov/ 3. SEND COPIES of all correspondence to CAIR at: info@cair.com – PLEASE ANNOUNCE, POST AND DISTRIBUTE – —– CAIR Council on American-Islamic Relations 453 New Jersey Avenue, S.E. Washington, D.C. 20003 Tel: 202-488-8787, 202-744-7726 Fax: 202-488-0833 E-mail: info@cair.com URL: http://www.cair.com

 


La pièce Corps–otages (Khamsoun) de Jalila Baccar, et Fadhel Jaibi censurée en Tunisie

 
Sihem Bensedrine   Applaudis à Beyrouth, Damas, le Caire et Paris, Fadhel Jaibi et Jalila Baccar viennent d’être confrontés à la censure dans leur propre pays. La dernière œuvre qu’ils viennent de produire a été censurée par le ministère de la Culture qui lui a refusé le visa de distribution dans les salles tunisiennes après avoir fourni une liste de 100 sujets à élaguer qui sont de nature à porter atteinte aux « bonnes mœurs », à la « politique officielle », à la « religion » et au « bon goût » ! Pourtant cette pièce vient d’être présentée à Paris au théâtre de l’Odéon en juin dernier et a connu un franc succès, relevé par tous les critiques. Ironie de l’histoire, cette nouvelle création a été la première œuvre théâtrale à être présentée en arabe dans l’histoire de cet espace à vocation européenne et internationale. « C’est sans doute la première fois que l’on entend de l’arabe à l’Odéon et des youyous à l’heure des bravos » relève-t-on. “Théâtre de l’Europe” depuis 1990, l’Odéon vient de rouvrir ses portes en avril 2006 après les travaux de restauration entamés en 2003 ; l’accueil fait à Corps-otages (Khamsoun) est une sorte de consécration pour la troupe de Familia. La pièce s’attaque à un sujet délicat articulé autour du cinquantenaire de l’indépendance que vient de fêter la Tunisie, elle tente de réveiller les mémoires, remonter le cours du temps, ce qui ne se fait pas sans douleurs. C’est ce regard indépendant et politiquement incorrect qui semble avoir provoqué le courroux du ministère de la Culture. Un regard qui scrute les multiples contradictions traversant cette société qui a fait un choix moderniste volontariste et qui se trouve confrontée à la brusque montée de l’islamisme.   Ecoutons Jalila Baccar, auteure du scénario et principale comédienne de la pièce.   Jalila Baccar à Kalima : « on ne compte pas se taire! Khamsoun est un spectacle qui a été fait pour les Tunisiens, et il doit être vu par les Tunisiens »     Jalila Bakkar, le 5 octobre vous avez fait une grande rencontre avec la presse et le monde du théatre à l’espace El Teatro à Tunis, vous avez annoncé que la pièce Khamsoun a été sujette à la censure. Que s’est-il passé exactement ?   Jalila Bakkar : Khamsoun est notre nouveau spectacle ; On a commencé à le travailler depuis octobre 2005, donc cela fait déjà une année. Nous avons présenté un dossier au ministère de la culture depuis le mois de février, comme font toutes les troupes en Tunisie ; on nous a demandé de soumettre le texte, nous avons donné le texte… et depuis nous n’avons eu aucune réponse. Nous avons été obligés de terminer ce spectacle dans des conditions extrêmement difficiles, sans subvention, sans salle, sans rien. Heureusement nous avions déjà un contrat avec un théâtre parisien pour la présentation de notre nouvelle pièce. Donc nous sommes partis pour Paris, nous avons terminé le spectacle là bas. Nous avons demandé une aide au voyage, ce qui est un usage courant pour les productions tunisiennes ; On nous a refusé même le certificat qui ouvre droit à une réduction sur la compagnie Tunisair. Nous avons présenté notre spectacle à Paris, puis nous sommes rentrés en Tunisie ; On souhaitait produire le spectacle dans des festivals d’été. Nous sommes passé le 3 juillet devant la commission qui est une normalement une « commission d’orientation » ; Nous avons attendu la réponse pendant un mois et demi pratiquement, alors que la loi stipule qu’elle doit donner sa réponse dans un délai d’une semaine. Donc nous avons attendu, envoyé une lettre au ministre de la Culture en début août, et une semaine après, nous avons reçu la réponse de la commission, qui nous demandait pratiquement d’enlever une scène et des dizaines de lignes, des dizaines de pages, de mots, de noms, etc …   C’est une forme de massacre de votre texte qu’ils vous proposent en fait ?   JB : Exactement, c’est une mutilation du spectacle qu’on nous demande. Nous avons écrit une lettre au ministre de la Culture, pour lui dire que ce n’était pas possible, que ce qu’on nous demande dénature complètement le spectacle, le tue carrément, et nous avons attendu. La lettre a été envoyée fin août, et nous n’avons eu aucune réponse du ministre, jusqu’à aujourd’hui. Nous avons fait intervenir plusieurs personnalités, en vain. Nous n’avons toujours pas de réponse.   Qu’est-ce qu’ils vous reprochent exactement ?   JB : Ils nous demandent d’enlever des citations, des mots, des pages entières, et interdisent toute référence au Coran. Elaguer les noms de familles, des prénoms (le prénom de Wassila devient interdit dans ce pays, c’est ridicule!) toutes les dates, même la date d’anniversaire d’un des personnages, il ne faut jamais situer la fiction dans un espace temps, il faut que ça reste flou. Alors que le spectacle parle de l’histoire de la Tunisie, il y a des personnages, c’est une chronique, et la chronique est liée à des dates bien précises. Il faut dire que c’est un choc pour nous, d’autant que nous n’avons jamais été censurés ; le théâtre restant un des rares poumons dans ce pays ! Pour nous, la censure c’est la censure, même si on dépasse tout cela et c’est inacceptable.   Quelle est la trame de la pièce ?   JB :Je vais vous racontez l’histoire en bref: le point de départ, c’est une enseignante de physiques-chimie qui se suicide dans la cour de son lycée. Elle porte le voile, ce n’est donc pas forcément une islamiste, il y a un grand remue-ménage et une enquête qui s’enclenchent. Et l’une de ses amies (elles sont trois filles qui habitent ensemble) est une ancienne trotskyste, elle est la fille de deux militants de gauche qui ont connu les prisons de Bourguiba. Et cette fille, pendant la deuxième Intifada est arrêtée dans une manifestation, elle est renvoyée des universités de Tunisie, elle part donc en France pour poursuivre ses études, et elle y fait la connaissance d’un groupe de jeunes issus de l’immigration. Elle redécouvre l’islam en France, elle quitte donc Tunis trotskyste, et elle y revient voilée et c’est la rupture avec sa famille. C’est une Tunisie multiple, il y a plusieurs personnages, les personnages sont contradictoires, ce n’est pas du tout un spectacle manichéen. Il y a sûrement eu des échos de la représentation de Paris.   C’est donc bien un problème de liberté d’expression ?   JB : C’est notre point de vue sur notre société ; et puis, c’est tout à fait légitime de la part d’artistes tunisiens de donner leur avis sur le cinquantième anniversaire de l’indépendance, sur l’histoire de leur pays. C’est notre point de vue, c’est le point de vue d’un bon groupe d’artistes, tout simplement!   En fait, pour vous, c’est un acte de censure qui a pris une forme plus ou moins détournée et qui, finalement, s’est déclaré de manière très claire par toutes ces amputations qu’on cherche à imposer à votre texte ; Vous avez dit tout à l’heure que vous n’aviez jamais été censurés auparavant, mais cette commission a toujours existé et a déjà exercé sa censure à d’autres œuvres artistiques. JB : Au début des années 80, nous avons eu un bras de fer vraiment très fort avec le ministère de la Culture pour abolir la commission de censure ; C’est pour cette raison qu’elle est devenue la « commission d’orientation » ; normalement c’est une commission qui donne un point de vue sur la qualité du spectacle et donne son aval pour l’achat des représentation et la diffusion du spectacle. Il y avait un dialogue et chaque troupe trouvait en fin de compte un terrain d’entente, qui dépendait du spectacle, de la troupe ; on trouvait toujours un terrain d’entente sur ce que la troupe voulait dire, sur le message à faire passer. Sur ce plan, nous avons déjà eu des remarques auparavant, mais on n’a jamais été censurés au sens propre du terme! Actuellement, dans cette pièce, il y a même une phrase qui est une « autocitation » de la pièce Ghassalet Ennwader, et cette phrase est interdite, c’est ridicule! Il y a des mots, des phrases qui ont été présents dans d’autres spectacles, et ils n’avaient jamais été remis en question!   Est-ce que, pour vous, c’est une sorte de règlement de comptes, une façon de sanctionner négativement vos succès à l’odéon qui a précédé la représentation en Tunisie?   JB : Aucune idée. Je n’ai aucune idée sur la motivation … En plus, ce qu est très bizarre, c’est que, quand on est passé devant la commission, on nous a dit que c’était un très beau spectacle, à part quelques remarques sur un comédien qui a fait un bras d’honneur, mais à part ça, tout allait bien, le rapport était tout à fait positif, d’après certain membres de la commission.   Vous avez envoyé une lettre assez dure au ministre où vous y faites valoir votre droit, est-ce qu’il y a eu une réponse à cette lettre?   JB : Non, le ministre n’a jamais répondu à cette lettre. Nous essayons de faire pression pour ouvrir un dialogue, sinon, nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition, c’est-à-dire le tribunal administratif, parce qu’il y a trop d’anomalies, et on ne compte pas se taire!   En clair Jalila Baccar, ça veut dire que les tunisiens ne vont pas voir Khamsoun, du moins, dans les salles tunisiennes ?   JB : On va tout faire pour cela. Ce spectacle a été conçu pour les Tunisiens, il n’a pas été fait pour l’étranger. l’Odéon, on n’a pas été fou de le refuser ; mais c’est un spectacle qui a été fait pour les Tunisiens, et il doit être vu par les Tunisiens. C’est pour cela que l’on sollicite le soutien de tous les Tunisiens et de nos amis étrangers pour être à nos côtés. D’abord parce qu’il n’est pas normal qu’aujourd’hui en 2006 la censure existe encore, et puis on ne peut pas nous mettre au chômage ainsi! Je n’ai pas travaillé pendant trente ans pour me retrouver coincée chez moi, à ne rien faire et à me tourner les pouces.   (Source : Kalima, N° 46- Octobre 2006)


Blogging Tunisia: ban, censorship and more censorship…

Tunisia, Middle East & North Africa, Weblog, Freedom of Speech, Arts & Culture, Education, Governance, Human Rights, Law, Media, Protest, Religion, Politics

 
  Sami Ben Gharbia   The major issue that has attracted the attention of the Tunisian bloggers in the last two weeks was the campaign against the Islamic veil launched by the Tunisian regime to wipe out what senior officials describe as “sectarian dress”. This last depiction finds its roots in the decree “108″, pioneering legal bans on the veil, issued in the early 80’s at the height of the confrontation between the authorities and Islamists. This time, before persecuting women of flesh and blood, and before forbidding them to wear veils in schools and government offices, the Tunisian regime has inaugurated the new academic year by cracking down toy shops across the country in search for, Fulla, the dark-eyed doll. The doll with “Muslim values” which has been introduced in November 2003 has quickly swept Middle East markets, replacing American Barbie and becoming a best-seller all over the region, The New York Times said. The hunt against the hijab-clad doll was actually an introduction to the harassment and persecution of real women with headscarf at schools, universities, work and even on streets. This development has enflamed the debate over the veils, not only among bloggers, but elsewhere on the Internet, television and newspapers. Even Aljazeera TV channel has broadcasted a hot debate between pro- and anti-veils (watch the video [AR]).   Inside the Tunisian blogsphere, the headscarf affair raised questions about individual rights. About the logic that pushed the state to intervene to impose a uniform way of life and a “vestimentary code” on its citizens. Pointing out the nonsense and schizophrenia of the rules of forbiddeness, Stupeur [Fr] has put that in an artistic way by showing all prohibited things in Tunisia, from headscarves and beard to alcohol and marijuana. In the mean time, Tunisian Docteur [Fr], in allusion to the statement made by President Zine Al Abidine Ben Ali that the veil “does not fit with Tunisia’s heritage“, calls the girls of the country to be ready for an eventual prohibition that may touch some sort of non-Tunisian clothes and accessories like strings and piercing.   Tarek [Fr] considers the issue as a part of a deep crisis of identity and the quest of new one, once Europe has proved to be disappointing by turning its back on the Tunisian people. Following almost the same reasoning and pointing out the responsibility of the West that is loosing the heart and mind of the young generation among Tunisians, especially after 9/11, Zizou [Fr] has also mentioned the harmful religious propaganda broadcasted from the Middle-East. He underlined the urgent need of a public debate that it should take place in Tunisia around such increasingly sensitive topic. Thémis [Fr] finds that the government, in order to win empathy, should be consistent in fighting both extreme, not only veils, but also nudity. And that is why she believes that the logic behind the actual campaign against headscarves is pure politic. It is a matter of power. Islamists, due to their increasing number and social position, may represent the threat to political status quo in Tunisia.   Apart from this passionate and controversial subject, bloggers have also debated plenty of other hot-topics, like unemployment among university graduates. Like A Girl From Mars [Fr] who is upset to see how easy graduates, after completion of their studies, are willing to accept a low remuneration and a short term employment to the detriment of their studies. Even if she recognizes the hard circumstances surrounding the issue of unemployment, she advises the new graduates to stand up for their rights to earn an adequate and higher income according to their diplomas and skills. But for Lowe [Fr], having diplomas is no longer enough. Graduates need to improve their writing and linguistic capabilities especially for foreign language and English in order to find an adequate job. Deploring the lack of linguistic skill among a large cohort of graduates who simply cannot write a sentence, Low advises them to make use of Internet services particularly the online translation sites. Are the online translation sites a proper solution? On this matter Xander [Fr] draws our attention to the fact that online translation sites are being blocked in Tunisia by the Tunisian Internet Agency (ATI): Il parait que l’ATI censure les traducteurs en ligne pour empêcher les tunisiens de consulter des informations néfastes pour leurs santé mentale. It appears that ATI has blocked language translation sites preventing by this way Tunisian citizens from getting access to information that could be harmful to their mental health. This information, which has surprised and shocked [Fr] many who thought it was a sick joke, has already been reported, in 2005, by the Open Net Initiative who identified the motives for this censorship: “The state also blocked one-quarter of language translation sites tested (4 of 17, 24%). Like anonymizers, translation sites can permit users to reach blocked content. A user who requests that such a site translate a filtered page can often read the prohibited content since it is the translation site, not the user, that accesses the blocked content.” Talking about The “other censorship” [Fr] cases, the blogger and former judge Mokhtar Yahyaoui – who was among the final three candidates for The BOBs Special Award 2005 from Reporters Without Borders (RSF)- reminds us that at the moment censorship is being extended to target TV programs. He points out the popular “Bidoun Istithan” (without invitation) in which, the journalist Farah Ben Amara, enlightens the hidden side of Tunisian society by meeting the poorest people in the country and putting their misery in display. “Bidoun Istithan” broadcasted on « Hannibal TV » – country’s only private TV- has been interrupted after a campaign was launched against it by some journalists on government-controlled media accusing it of voyeurism. Though cautious in her wording, A Girl In The Moon wrote about “Tunisian double way of life” [Fr] and the individualism that is spreading through the country and asked with sarcasm where “Bidoun Istithan” has gone? As for karim2k, he notices that : “Bidoun Istithan” (without invitation) have show how some of our citizen have really bad times, where poverty dwells in bitterness and hope, the hope that Hannibal TV offers to all the watchers of a better tomorrow. Unfortunately, we are not done yet with the censorship’s long arm. Last week, as khanouff [Fr] wrote, the Tunisian public will not be able to watch the playwright Jalila Baccar’s [Fr] new work, “Corps-otages” [Fr] (Captive Bodies) or “Khamsoun” (fifthly, because of the play’s treatment of problems confronting Tunisia 50 years after the independence), directed by the living legend of Tunisian theater Fadhel Jaibi [Fr]. “The play which has only recently returned from a highly successful run at Paris’s Odéon theatre, in June 2006 [Fr]”, the Observatory for the Freedom of Press, Publishing and Creation in Tunisia (OLPEC) said in his last press release on October 13.   The Ministry of Culture’s Review Board has announced the censorship of the play and demanded that all dates, names of persons and cities, as well as Qoranic verses and references to Tunisian modern history be removed. “The board is demanding that Jaibi bring the play in line with a list of 100 themes subject to censorship before it grants the opening permit.” In his note, Ancien Combattant [Fr], who attended the meeting in Solidarity with “Corps-otages” held in El Teatro, gives us an unexhaustive list of themes subject to censorship and a link [Ar] to the letter of protest that Fadhel Jaibi has sent to the Minister of Culture.   Although as Fadhel Jaibi is “doing this play so [his] daughter won’t be forced to wear hijab“, the Tunisian government has censured Jaibi’s artistic work and chosen its own methods to deal with such issues: ban, censorship and more censorship.   (Source : global voices online, le 19 octobre 2006) Lien : http://www.globalvoicesonline.org/2006/10/19/blogging-tunisia-ban-censorship


Textile, habillement et cuirs Baisse de 1,65% des exportations. Mais ce n’est pas méchant

 
 Le secteur du textile, habillement est l’un des secteurs moteurs de l’économie tunisienne, il occupe une place stratégique dans le tissu industriel tunisien en raison de sa contribution majeure dans l’emploi, dans la production industrielle et dans les exportations du pays.   En raison de certaines difficultés conjoncturelles, découlant d’une concurrence à l’échelle internationale qui est devenue aiguë après le démantèlement des Accords Multifibres (AMF), on peut dire que le secteur du textile et habillement tunisien a continué à connaître un fléchissement de son rythme d’activité. Ce secteur a enregistré durant les neufs premiers mois de l’année en cours une baisse de 1,65 % du taux des exportations, soit une valeur de 3,381 MD comparativement à la même période de l’année précédente.   Alors qu’au mois de septembre 2006, les exportations du secteur a connu une quasi-amélioration de 6,64 % ce qui représente en valeur 354 MD contre 323 MD pour la même période de l’année écoulée.   Concernant les importations, le taux de couverture des importations par les exportations des neufs premiers mois de l’année 2006 a gagné 5,32 points par rapport à 2005 passant de 156,1 % à 161,4 %.   Comme il convient aussi de signaler, qu’au cours du mois de septembre, le secteur a légèrement augmenté de 6,27 % soit une valeur estimée à 200 MD et de 17,5 % pour le 3ème trimestre (669 MD),   Le secteur textile constitue le premier employeur industriel dans la quasi-totalité des pays. La Tunisie compte déjà 2094 entreprises industrielles dont 1656 produisent totalement pour l’export. Ce secteur a enregistré durant les neufs premiers mois de l’année 2006, 97.765 opérations d’embauches contre 92.623 à la même période de l’année précédente, ce qui correspond à une augmentation de 5,6 %.   Malgré ces difficultés conjoncturelles, la Tunisie continue à figurer parmi les 10 meilleurs fournisseurs de l’Union Européenne, se situant à la 6ème position des fournisseurs des 25 . Cependant, on peut citer la France, Italie , Allemagne, Belgique, Royaume Unie comme les principaux clients de la Tunisie.   Ainsi, pour assurer la pérennité du secteur, certaines mesures sont nécessaires comme la mise en place des actions de renforcement pour mieux encadrer le secteur et à le faire promouvoir davantage, le recours à la création de maximum d’entreprises permettant de joindre le segment haut de gamme,l’introduction de nouveaux concepts et outils de fabrication (PAO : Production Assisté par Ordinateur et CAO : Conception assistée par Ordinateur),notamment design, marketing…,par l’évolution vers la conception et la fabrication des produits à haute technologie et à forte valeur ajoutée…   Ainsi par l’adoption de la formation aux besoins du secteur, et ce, particulièrement en intensifiant les opérations de formation dans le cadre d’un partenariat avec les entreprises européennes spécialisées. La Tunisie dispose d’une trentaine de centres de formation d’ouvriers spécialisés couvrant la filière textile, 8 centres sectoriels de formation d’agents de maîtrise et de techniciens, 1 institut supérieur de textile pour les techniciens supérieurs, une filière d’ingénieurs en textile, un institut supérieur des métiers de la mode, une section de design textile dans les écoles de beaux arts, à côté de la formation des ingénieurs en Europe et au sein des structures privées de formation spécialisées.   Feriel KAHIA   (Source : Le Temps (Tunisie) du 20 octobre 2006)

Des bagagistes musulmans de Roissy saisissent la justice

AFP, le 19 octobre 2006 à 20h13 
 PARIS (Reuters) – Quatre bagagistes de confession musulmane ont saisi le tribunal administratif de Pontoise contre une décision de la préfecture de Saint-Denis de leur retirer leur badge permettant d’accéder à une zone sensible de l’aéroport de Roissy .   “Un référé en suspension de la décision du préfet de retirer leur habilitation pour cause de confession musulmane a été déposé cet après-midi”, a dit à Reuters l’un de leurs avocats, Me Daniel Saadat.   Une autre plainte pénale contre X a été déposée dans l’après-midi pour “discrimination” auprès du procureur de la République de Bobigny au nom de la CFDT, a ajouté un autre avocat des bagagistes, Me Eric Moutet.   Selon les avocats, plusieurs dizaines de musulmans se sont récemment vus retirer leur badge de travail, délivré par la préfecture et permettant l’accès à la zone sous-douane, réputée sensible en terme de sécurité, car proche des pistes.   Le sous-préfet chargé de la zone aéroportuaire de Roissy, Jacques Lebrot, a confirmé que la préfecture avait soit retiré leurs badges ou son habilitation à plusieurs dizaines de personnes qui “menaçaient la sûreté d’une zone réservée qui s’étend sur 2.500 hectares”.   Cette décision a été prise, selon lui, à l’issue d’une enquête de l’Unité centrale de lutte antiterroriste (Uclat) qui a duré plusieurs mois et a conclu que plusieurs personnes présentaient un risque “de vulnérabilité ou de dangerosité” pour la zone.   Jacques Lebrot a assuré que le retrait des badges était indépendant de leur confession musulmane et a insisté sur “la recherche terroriste” motivée par les attentats de Madrid et de Londres.   LE SOUS-PREFET INVOQUE UN “RISQUE TERRORISTE”   “Le risque terroriste est très important en France. (…). Pour nous quelqu’un qui va passer des vacances plusieurs fois au Pakistan, cela nous pose des questions”, a-t-il dit, assurant que plusieurs bagagistes y avaient séjourné dans “des camps d’entraînement”.   “Nous sommes en niveau de vigipirate rouge, donc il y a une recherche de gens qui pourraient porter préjudice à la sûreté de la zone”, a-t-il dit, assurant que la préfecture de Seine-Saint-Denis s’était alignée sur le rapport de l’enquête antiterroriste.   “Des procédures de licenciements sont en cours, car sans badge (les bagagistes) ne peuvent pas travailler”, a souligné Me Moutet.   Aucun motif n’a été, selon lui, invoqué, à l’exception que les bagagistes, maghrébins, n’ont “pas démontré qu’ils avaient un comportement ‘insusceptible’ de porter atteinte à la sûreté aéroportuaire”.   La CFTC Air France a déposé un préavis de grève pour le 23 octobre pour dénoncer la gestion de ces badges et leur attribution au niveau de l’ensemble du personnel.   “Il suffit que vous n’ayez pas payé une contravention ou votre pension alimentaire pour que votre badge soit retiré!”, a dit à Reuters Alex Pesic, secrétaire général de la CFTC selon lequel la grève n’a rien à voir avec cette affaire.   En août dernier, les quatre employés musulmans avaient été convoqués par la préfecture de Seine-Saint-Denis. Deux à trois jours plus tard, ils se sont vus signifier par courrier le retrait de leur badge, ont expliqué les avocats. Leur entretien avait notamment porté sur leur religion ou encore leurs prêches, ont-ils dit.   Dans un communiqué, le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) dénonce une “chasse aux employés musulmans”.   AFP

Un centre préfigurant un Institut des cultures musulmanes inauguré à Paris

 
AFP 19.10.06 | 22h32   Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a déclaré jeudi que “l’islam était une part de l’identité de Paris”, en inaugurant dans le XVIIIe arrondissement un centre qui préfigure l’Institut des cultures musulmanes prévu à la Goutte d’Or.   “Paris doit dire merci à toutes les composantes de son âme, dans l’âme de Paris il y a l’identité musulmane”, a dit M. Delanoë, soulignant que le projet respectait strictement la loi de 1905 sur la laïcité. “Nous sommes une société multiculturelle, Paris est une ville du monde”.   “J’ai voulu cet institut de manière à ce que l’identité musulmane soit connue et partagée”, a-t-il poursuivi, “quand vivra ce que nous lançons ce soir, nous serons plus civilisés (…). Paris a besoin de tous ses enfants, toutes ses intelligences”.   Le projet inauguré jeudi vise “à lancer une maquette vivante de l’Institut, afin de faire discuter les habitants, les élus et tous ceux qui voudront s’y impliquer”, a expliqué à l’AFP M. Hammou Bouakaz, conseiller de M. Delanoë. “Notre idée, c’est de tester les choses, dans le cadre d’une politique globale de banalisation tranquille de la présence de l’islam à Paris”.   La cérémonie de jeudi s’est déroulée en présence du rappeur Abd Al Malik. Les activités du “centre de préfiguration”, installé rue Léon, ont démarré durant la Nuit blanche et il a accueilli depuis une exposition de calligraphie produite par l’Institut du monde arabe et des veillées du Ramadan.   L’Institut des cultures musulmanes, prévu pour 2011 et qui représente un investissement d’une dizaine de millions d’euros, sera construit sur deux parcelles totalisant 4.000 m2 rue Polonceau et rue Stephenson et prendra la forme juridique d’une Fondation.   L’Institut abritera un centre universitaire de formation, de recherche et de documentation, ainsi que des activités et animations sociales et culturelles et une activité cultuelle, notamment avec des espaces mixtes qui pourront tenir lieu de salles de prière les jours de forte affluence par exemple les principales fêtes islamiques.   Son conseil scientifique, mis en place en mai par M. Delanoë, est présidé par Olivier Rousselle, ancien directeur général du Fasild (Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations).   Le conseil comprend notamment des chercheurs comme Jean Baubérot, Frank Fregosi, Vincent Geisser, Nacera Guenif-Souleimas, Danièle Hervieu-Léger, Farhad Khosrokhavar, Martine Cohen, Anne-Sophie Lamine, Pierre Lory ou Olivier Roy.   AFP

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