TUNISNEWS
7 ème année, N° 2373 du 20.11.2006
FDTL: Communique suite au refus des autorites d’enregistrer l’avis de publication de l’hebdomadaire du FDTL Luiza Toscane: Ce qu’il en coûte d’avoir pour nom E-L-A-K-R-O-U-T
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Un reportage sur
les droits de l’homme en Tunisie
sera diffusé le mercredi 22 novembre sur RTBF SAT à 20h10 et rediffusé le vendredi à 13h55 La RTBF SAT; est émise en clair et en numérique 24h/24 sur le satellite Astra 1KR 19,2°E (10832,25 MHz). 20:15 Mercredi 22/11/2006
FORUM DEMOCRATIQUE POUR LE TRAVAIL ET LES LIBERTES Communiqué
17 nov 2006 Dans l’après midi du jeudi 16 novembre 2006, le secrétaire général du FDTL, Dr Mustapha Benjâafar et Dr Khelil Ezzaouia, membre du bureau politique, se sont rendus au Ministère de l’intérieur pour enregistrer un avis concernant la publication du futur journal du parti. Cette démarche se conforme à l’article 13 du code de la presse stipulant que « Avant toute publication d’un périodique, un avis, rédigé sur papier timbré et signé par le directeur du périodique, doit être déposé au ministère de l’intérieur qui doit délivrer un récépissé ». L’accès du Ministère leur fut interdit par les policiers en faction. Après prés d’une heure de discussions portant sur le respect de la loi d’une part et la force des instructions « taâlimet » de l’autre, on leur a demandé de s’adresser au gouvernorat. Au gouvernorat de Tunis, même scénario. Après prés d’une heure, le premier délégué (sous préfet) a fixé un rendez-vous pour le lendemain matin à 10 heures. Le vendredi 17 novembre à l’heure indiquée, Dr Benjaafar s’est rendu au siège du gouvernorat, accompagné du professeur Abdelatif Abid, membre du bureau politique. Le premier délégué n’était pas là. Une heure d’attente et une demande d’audience avec le gouverneur n’ont abouti à rien. Au cours de la matinée, le secrétaire général du FDTL a pu joindre par téléphone la secrétaire du secrétaire d’état auprès du ministre de l’intérieur pour l’informer et lui demander d’intervenir. En vain. Face à ce blocage, le FDTL exprime son indignation. De tels comportements sont contraires à la Constitution et à la loi, contraires même aux règles les plus élémentaires du respect que n’importe quel citoyen est en droit d’attendre de l’administration dans « l’état du droit et des institutions ». Il considère qu’il s’agit là du déni d’un droit garanti par la constitution et la loi et d’une discrimination qui vise le FDTL par rapport à tous les autres partis légalisés. Privé du financement public réservé aux seuls partis « parlementaires », privé des espaces de réunion, écarté des médias audio visuels « nationaux », le FDTL réaffirme l’attachement de ses militants à leur droit de s’exprimer et de communiquer avec tous les citoyens avec les mêmes moyens dont les autres partis disposent. Il considère que les entraves qui l’empêchent de publier un journal ne s’expliquent que par la volonté de verrouiller davantage la vie politique au point de la vider de toute signification. Le secrétaire général Mustapha Benjaâfar
Le prisonnier politique Hédi Ghali commence sa troisième semaine de grève de la faim
Aujourd’hui, 19 novembre 2006, le prisonnier politique Hédi Ghali a commencé sa troisième semaine de grève de la faim pour exiger l’amélioration de ses conditions d’incarcération, notamment celle de la nourriture, et faire valoir sa revendication essentielle, à savoir sa libération. Lors de la visite qu’ils lui ont rendue samedi et qui s’est déroulée derrière des barrières et en présence d’agents, comme d’habitude, les membres de sa famille ont constaté qu’il avait atteint un stade d’affaiblissement et d’asthénie tel que son frère a dû écourter la visite. Hédi Ghali a affirmé, en dépit de son état de santé très dégradé, sa détermination à poursuivre sa grève de la faim jusqu’à la satisfaction de ses revendications et il a adressé un appel aux militants et aux structures de droits de l’homme ainsi qu’aux associations et aux partis à le soutenir jusqu’à sa libération. Le 19 novembre 2006 Pour la famille d’Hédi Ghali Son frère Kamel Ghali kamelghali@yahoo.fr Pour écrire au prisonnier Hédi Ghali N°14717 Prison civile de Mehdia Tunisie (traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)
Ce qu’il en coûte d’avoir pour nom E-L-A-K-R-O-U-T
En cette rentrée universitaire, une place est restée vide à l’université de Toulouse, celle de Mossab, jeune étudiant tunisien qui avait reçu un accord de la faculté de pour venir retirer son dossier d’inscription début septembre 2006. Pourtant Mossab n’étudiera pas cette année à Toulouse, retenu contre sa volonté en Tunisie, ainsi en ont décidé pour lui les autorités tunisiennes, à moins que… Mossab, né le 17 février 1981 à Gabès, a obtenu son baccalauréat section économie gestion en 2000 et a étudié la gestion des technologies et communications. Il a déposé cette année une candidature à l’université de Toulouse 1 et a été admis à s’inscrire pour effectuer sa troisième année de licence. Il a passé avec succès le 5 juin dernier le test de mathématiques, économie et logique au lycée français de La Marsa et s’apprêtait à demander un visa pour la France quand la police du poste de Sidi Boulbaba à Gabès a refusé de lui délivrer son passeport (demandé le 31 juillet 2006) au motif qu’il était le fils du prisonnier politique Mohammed Elakrout, alors détenu à la prison du 9 avril à Tunis. Ce dernier a depuis fait l’objet d’une libération conditionnelle à l’occasion du 7 novembre 2006 mais Mossab n’a pas recouvré son passeport. Il s’est plaint auprès du tribunal administratif et a saisi le Comité supérieur des droits de l’Homme présidé par Zakaria Ben Mustapha *, sans succès. Pour que les portes qui se sont ouvertes pour son père ne se referment pas définitivement pour Mossab, pour qu’il rejoigne l’université de Toulouse immédiatement, il y va de la mobilisation de tous, étudiants, enseignants, ONG internationales de défense des droits de l’homme. Vite ! Luiza Toscane *00 216 71 79 23 22
Jeune fille tondue: le père remis en liberté, le frère reste en détention
LYON, 20 nov 2006 (AFP) – Le tribunal correctionnel de Lyon a décidé lundi de remettre en liberté un père accusé d’avoir battu et partiellement tondu sa fille, tout en maintenant en détention son fils, poursuivi pour avoir participé à l’agression. Le père, un électricien né en Tunisie et âgé de 62 ans, et son fils, un maçon de nationalité française et âgé de 21 ans, sont poursuivis pour « violences volontaires en réunion et avec arme ». Jugés en comparution immédiate, ils ont demandé un délai pour préparer leur défense et le procès a été reporté au 19 décembre. La victime, âgée de 18 ans, s’était rendue jeudi soir au commissariat d’Oullins (Rhône) pour accuser son frère aîné de lui avoir rasé une partie des cheveux, pendant que son père la maintenait au sol. Elle présentait des traces de violences et avait obtenu trois jours d’incapacité totale de travail. La jeune femme avait déclaré aux policiers que son père et son frère s’en étaient pris à elle parce qu’ils n’acceptaient pas qu’elle fréquente un non musulman. Lundi, elle n’était pas présente à l’audience pour réitérer ses accusations, que son père et son frère ont contestées. Selon eux, seul le frère a battu sa soeur et pas pour des motifs religieux. Le jeune homme a assuré qu’il s’était « emporté » parce que sa benjamine avait volé de l’argent et des bijoux à la famille. « Mais, lors de votre audition, vous avez dit aux policiers +je n’accepte pas ce garçon. Cette fille ne m’appartient plus, je la donne à l’Etat français+ », a demandé au père l’une des trois juges. « Quand je dis que je n’aime pas ce garçon, ce n’est pas parce qu’il est non musulman. J’accepte un bouddhiste, un juif… mais pas un voleur, pas un taulard », a répondu le sexagénaire. Sa fille aînée est venue à sa rescousse. « On nous fait passer pour une famille d’intégristes, mais pas du tout », a lancé la jeune femme, qui avait été témoin de la scène. « Vous n’avez que la version de ma soeur… », a-t-elle ajouté. « Mais, même si elle avait volé, ils n’avaient pas le droit de lui taper dessus », a réagi Michèle Vianès, présidente de l’association lyonnaise Regards de Femmes, qui s’est constituée partie civile à l’audience. « Ce n’est ni au père ni au frère de faire justice », a-t-elle ajouté. A la sortie du tribunal, des voisines accusaient la jeune fille d’être une « menteuse ». « Cette fille a fichu la honte à sa communauté, du coup on la condamne. Elle a été courageuse de porter plainte contre sa famille », a alors remarqué Malika Haddad, présidente de la branche lyonnaise de l’association Ni Putes Ni Soumises. La jeune fille aura l’occasion de s’expliquer devant les juges qui l’ont convoquée pour l’audience du 19 décembre.