Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie – Vendredi 23 février 2007 AISPP: Communiqué HCDH : Un nouvel organe de prévention de la torture tient sa session inaugurale du 19 au 23 février Larbi Chouikha: Sans censure ni autocensure Latifa Lakhdhar: Crise, signes apparents, signes latents Taoufik Ben Brik: Rentre chez toi Bogner ! Taoufik Ben Brik: Rendez-vous à Kinshassa, à 4h00, le matin, au huitième round The New York Times: North Africa Feared as Staging Ground for Terror Le Temps: Ces « prédateurs » qui volent nos rêves à l’île de Djerba Le Monde: Jean Duvignaud
La montée de l’islamisme en Tunisie
Sur la chaîne parlementaire Public Sénat le jeudi 22 février – 18h45 http://www.publicsenat.fr/accueil/accueil.aspJournée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie
Sixième édition
Vendredi 23 février 2007
“Pour la libération des prisonniers politiques et pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au profit des victimes de la répression en Tunisie »
Une coordination d’associations tunisiennes, maghrébines et arabes à Paris s’apprête à organiser la sixième édition de la journée internationale pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion, pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au bénéfice de l’ensemble des victimes de la répression politique en Tunisie. Cela se fera en partenariat avec les associations de défense des droits humains en Tunisie ainsi qu’avec le soutien des organisations internationales de défense des droits humains et des organisations politiques et des personnalités amies aux niveaux arabe et international.
Il est d’autant plus urgent que cette sixième journée se tienne de la manière la plus large possible qu’elle se déroule dans un contexte d’une extrême gravité lié aux affrontements armés qu’a connu dernièrement le pays. Ce contexte occasionne d’ores et déjà un renforcement de la politique répressive et liberticide du régime, couvert par un black-out médiatique total. Il appelle une mobilisation et une vigilance de l’ensemble du mouvement démocratique et des amis de la Tunisie.
Dans l’attente de la communication du programme précis et du détail des activités qu’il est prévu de tenir à Paris, en Tunisie ainsi que dans diverses capitales arabes et internationales, la coordination parisienne vous communique une proposition de grandes lignes du programme d’activités et des objectifs de la journée en question.
Quant au contenu :
L’accent sera mis sur les points suivants :
1- Les prisonniers :
– Les prisonniers du mouvement En-Nahdha
– Les prisonniers victimes de la loi « antiterroriste »
– Le prisonnier Mohammad Abbou
2- Les ex-prisonniers : Situation des prisonniers politiques et d’opinion libérés
3- Les familles : La punition collective et les familles de prisonniers
4- La question de l’amnistie générale
Quant aux objectifs :
1- Garantir à l’initiative un large écho médiatique et mettre à profit le contexte français de campagne électorale afin d’obtenir un positionnement public des différents candidats sur le dossier qui nous concerne
2- Renforcer l’attention et l’intérêt internationaux pour le dossier
3- Travailler avec nos partenaires en Tunisie à impulser une dynamique nationale permanente travaillant sur la revendication d’une « loi d’amnistie générale au bénéfice des victimes de la répression politique en Tunisie »
Les associations initiatrices de ce projet vous appellent à vous joindre au comité d’organisation ou à soutenir l’initiative. Il s’agit de faire de cette sixième édition un événement à même de susciter le plus large écho et d’avoir des conséquences significatives dans le sens de la levée de l’injustice que représente l’incarcération de citoyen(ne)s en raison de leurs opinions et de leurs choix politiques.
Organisée par : Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Solidarité Tunisienne, Voix Libre, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Commission Arabe des Droits Humains (ACHR), Rencontre Culturelle Euro-Arabe (RCEA), Vérité Action, Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou
En partenariat avec : La Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH), L’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP), Le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), L’Association Tunisienne Contre la Torture (ATCT)
Avec le soutien de : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Addameer pour la Défense des Droits de l’Homme (Gaza), Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, Al-Karama pour la Défense des Droits de l’Homme (Genève), Amman Center for Human Rights Studies (Amman), Association des Droits de la Personne au Maghreb (ADPM – Canada), Collectif 18 octobre pour les Droits et les Libertés, Collectif des Avocats de Défense du procès d’été 1992 devant Tribunal militaire de Tunis, Collectif des Enfants et Proches des Prisonniers Politiques (CEPPP), Comité de Défense des Prisonniers en Iraq (Bagdad), Comité de Défense du Pr Moncef ben Salem, Centre Tunisien de l’indépendance de la Justice (CIJ), Comité Pour Les Libertés en Tunisie Aix Marseille, Comités du Réveil de la Société Civile en Syrie (Damas), Damascus Center for Theoretical Studies and Civil Rights (Sweden), Egyptian Association Against Torture, Fondation pour la Liberté d’expression, Human Rights First (Saudi Arabia), Human Rights Watch (HRW), International Compaign For Humain Rights in Tunisia (GB), Le Centre d’Information Inter-Peuples (CIIP) (Grenoble), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Nadim Center for Rehabilitation of Victims of Violence – Egypt, Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), Reporters Sans Frontières (RSF), Réseau Associatif Aix-Marseille, Réseau Euro Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), SADA pour les Droits et les Libertés (Madrid), Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France (SAF), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Forum Marocain pour la vérité et la justice – section française (FMVJ-France); Congrès Pour la République (CPR), Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Les Verts, Mouvement Ennahdha, Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), Parti Communiste Français (PCF), Parti Démocrate Progressiste (PDP), M. BRET Robert, Sénateur des Bouches-du-Rhône (Provence Alpes Cote d’Azur), Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme BOUMEDIENE-THIERY Alima, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme Monique CERISIER ben GUIGA, Sénatrice des Français établis hors de France, M. José Bové – candidat aux élections présidentielles ; Monseigneur Gaillot ; l’Observatoire lyonnais pour la défense des Libertés fondamentales en Tunisie (LDH, ATTAC Rhône, Tunisie Libertés….), l’Association marocaine des droits humains (AMDH ) ; le Centre marocain des droits de l’homme (CMDH ), l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH ), le Forum marocain pour la vérité et la justice ( FMVJ) ; La Ligue Libyenne des Droits Humains ; La voie démocratique – section France ; parti de l’avant-garde démocratique socialiste – fédération Europe ; Coordination maghrébine des organisations des Droits de l’Homme (CMODH).
L’AISPP fait part du décès de Slimane Sassi, père du prisonnier politique Naoufel Sassi, incarcéré à la prison de Borj Erroumi depuis le mois de mai 2006. L’inhumation du défunt aura lieu lundi 19 février au cimetière du Jellaz. L’AISPP présente ses condoléances au prisonnier politique Naoufel Sassi ainsi qu’à la famille du défunt et appelle les autorités concernées à autoriser le prisonnier politique Naoufel Sassi à assister aux funérailles et à recevoir les condoléances. Tunis, le 18 février 2007 Pour l’Association, le Président Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
UN NOUVEL ORGANE DE PRÉVENTION DE LA TORTURE TIENT SA SESSION INAUGURALE
DU 19 AU 23 FÉVRIER xxxxxxxxxx Comité contre la torture COMMUNIQUÉ DE BASECe document est destiné à l’information; il ne constitue pas un document officiel
(Source : le site du Haut Commissariat des Droits de l’Homme, Février 2007)
Lien : http://www.unhchr.ch/huricane/huricane.nsf/view01/011E5E400995CF48C1257284005A525E?opendocument
Une délégation de principaux collaborateurs de congressmen américains en visite à Tunis
Hommage à la Tunisie pour son rôle agissant et constructif sur les plans régional et international
M. Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères, a mis l’accent, en recevant mardi, une délégation de principaux collaborateurs de congressmen américains, sur l’évolution que connaissent les relations solides et séculaires entre la Tunisie et les Etats-Unis d’Amérique, soulignant la nécessité de consolider la coopération bilatérale et d’en diversifier les domaines, et de promouvoir les liens d’amitié entre les parlementaires des deux pays.
Le ministre a fait un exposé sur les performances économiques et sociales réalisées par la Tunisie, depuis l’avènement du changement, sous la conduite du Président Ben Ali, en dépit de ses ressources naturelles limitées, ce qui lui a valu estime et considération au sein des instances internationales.
M. Abdelwaheb Abdallah a rappelé, dans ce contexte, les constantes de la politique étrangère de la Tunisie, ses positions sages et modérées et son attachement au dialogue comme moyen pour régler les conflits.
Les membres de la délégation américaine ont rendu hommage à la Tunisie pour son rôle agissant et constructif sur les plans régional et international, en particulier au Maghreb et au Moyen- Orient.
(Source : www.infotunisie.com (officiel), le 20 février 2007)
Sans censure ni autocensure.
Crise, signes apparents, signes latents
Rentre chez toi Bogner !
Rendez-vous à Kinshassa, à 4h00, le matin, au huitième round
North Africa Feared as Staging Ground for Terror
But the most disturbing aspect of the violence in this normally placid, tourist-friendly nation is that it came from across the border in Algeria, where an Islamic terrorist organization has vowed to unite radical Islamic groups across North Africa.
Counterterrorism officials on three continents say the trouble in Tunisia is the latest evidence that a brutal Algerian group with a long history of violence is acting on its promise: to organize extremists across North Africa and join the remnants of Al Qaeda into a new international force for jihad.
[Last week, the group claimed responsibility for seven nearly simultaneous bombings that destroyed police stations in towns east of Algiers, the Algerian capital, killing six people.]
This article was prepared from interviews with American government and military officials, French counterterrorism officials, Italian counterterrorism prosecutors, Algerian terrorism experts, Tunisian government officials and a Tunisian attorney working with Islamists charged with terrorist activities.
They say North Africa, with its vast, thinly governed stretches of mountain and desert, could become an Afghanistan-like terrorist hinterland within easy striking distance of Europe. That is all the more alarming because of the deep roots that North African communities have in Europe and the ease of travel between the regions. For the United States, the threat is also real because of visa-free travel to American cities for most European passport holders.
The violent Algerian group the Salafist Group for Preaching and Combat, known by its French initials G.S.P.C., has for several years been under American watch.
“The G.S.P.C. has become a regional terrorist organization, recruiting and operating in all of your countries — and beyond,” Henry A. Crumpton, then the United States ambassador at large for counterterrorism, said at a counterterrorism conference in Algiers last year. “It is forging links with terrorist groups in Morocco, Nigeria, Mauritania, Tunisia and elsewhere.”
Officials say the group is funneling North African fighters to Iraq, but is also turning militants back toward their home countries.
The ambitions of the group are particularly troubling to counterterrorism officials on the watch for the re-emergence of networks that were largely interrupted in the wake of the Sept. 11, 2001, attacks. While most estimates put the current membership of the group in the hundreds, it has survived more than a decade of Algerian government attempts to eradicate it. It is now the best-organized and -financed terrorist group in the region.
Last year, on the fifth anniversary of the Sept. 11 attacks, Al Qaeda chose the G.S.P.C. as its representative in North Africa. In January, the group reciprocated by switching its name to Al Qaeda of the Islamic Maghreb, claiming that the Qaeda leader, Osama bin Laden, had ordered the change.
“Al Qaeda’s aim is for the G.S.P.C. to become a regional force, not solely an Algerian one,” said the French counterterrorism magistrate, Jean-Louis Bruguière, in Paris. He calls the Algerian group the biggest terrorist threat facing France today.
“We know from cases that we’re working on that the G.S.P.C.’s mission is now to recruit people in Morocco and Tunisia, train them and send them back to their countries of origin or Europe to mount attacks,” he said.
The G.S.P.C. was created in 1998 as an offshoot of the Armed Islamic Group, which along with other Islamist guerrilla forces fought a brutal decade-long civil war after the Algerian military canceled elections in early 1992 because an Islamist party was poised to win.
In 2003, a G.S.P.C. leader in southern Algeria kidnapped 32 European tourists, some of whom were released for a ransom of 5 million euros (about $6.5 million at current exchange rates), paid by Germany.
Officials say the leader, Amari Saifi, bought weapons and recruited fighters before the United States military helped corner and catch him in 2004. He is now serving a life sentence in Algeria.
Change of Leadership
Since then, an even more radical leader, Abdelmalek Droukdel, has taken over the group. The Algerian military says he cut his teeth in the 1990s as a member of the Armed Islamic Group’s feared Ahoual or “horror” company, blamed for some of the most gruesome massacres of Algeria’s civil war.
He announced his arrival with a truck bomb at the country’s most important electrical production facility in June 2004, and focused on associating the group with Al Qaeda.
Links to the G.S.P.C. soon began appearing in terrorism cases elsewhere in North Africa and in Europe.
In 2005, Moroccan authorities arrested a man named Anour Majrar, and told Italy and France that he and two other militants had visited G.S.P.C. leaders in Algeria earlier that year.
His interrogation led to arrests in Algeria, Italy and France, where Mr. Majrar’s associates were quickly linked to an attempted robbery of 5 million euros at an armored car depot in Beauvais, north of Paris. A hole had been blown in a wall at the depot with military-grade C4 plastic explosives, but it was not big enough for the men to get through.
A later investigation turned up Kalashnikov assault rifles, French Famas military assault rifles, rocket-propelled grenades, TNT and two more pounds of C4. French counterterrorism officials say the group was planning attacks on the Paris Metro, the city’s Orly Airport, and the headquarters of the Direction de la Surveillance du Territoire, France’s domestic intelligence agency.
Italian prosecutors say a related cell in Milan was planning attacks on the city’s police headquarters and on the Basilica of San Petronio in Bologna, whose 15th-century fresco depicts the Prophet Muhammad in hell.
The G.S.P.C. or its members in Algeria appear to have become a touchstone for groups suspected of being terror cells across the region, in much the way that Qaeda representatives in London were a decade ago.
Wiretaps, interrogation of terrorism suspects and recovered documents suggest that the network has associates in France, Italy, Turkey and even Greece, which is favored as an entry point to Europe because of its relatively lax immigration controls, counterterrorism officials say.
There had been hints that the North African groups were planning more formal cooperation as far back as 2005, when Moroccan intelligence authorities found messages sent by Islamic militants to Osama bin Laden, according to European counterintelligence officials.
Evidence of an Alliance
Indications that a cross-border alliance was under way came in June 2005, when the G.S.P.C. attacked a military outpost in Mauritania, killing 15 soldiers. The attackers fled into Mali, according to the United States military.
Moroccan police officers raiding suspected Islamic militant cells last summer also found documents discussing a union between the G.S.P.C. and the Islamic Combatant Group in Morocco, the Islamic Fighting Group in Libya and several smaller Tunisian groups, intelligence officials say.
In September, Al Qaeda’s second in command, Ayman al-Zawahri, released a videotape in which he said that his global terrorist network had joined forces with the G.S.P.C.
The video was followed by an unsettling increase in terrorist attacks across the region, including one against Halliburton employees in Algeria in December that left one Algerian dead and nine people wounded.
But the strongest evidence yet of the G.S.P.C.’s North African cross-border cooperation came in January when Tunisia announced that it had killed 12 Islamic extremists and captured 15 of them. Officials said that six of the extremists had crossed into the country from Algeria.
Their 36-year-old leader, Lassad Sassi, was a former Tunisian policeman who ran a terrorist cell in Milan until May 2001 before fleeing to Algeria, according to an Italian prosecutor, Armando Spataro.
Mr. Sassi, now dead, is still listed as a defendant in a current terrorism trial in Milan, which began before he died. He was charged in absentia with providing military clothing and money to the G.S.P.C. while financing and planning suicide bomb attacks in Italy.
Tunisian officials say that Mr. Sassi and five other men — four Tunisians and one Mauritanian — crossed the rugged border from Algeria into Tunisia months ago.
They set up a base in the mountains of Djebel Terif, where Mr. Sassi trained 20 other Tunisian men in the use of automatic weapons and explosives.
A Trail of Violence
The decision to move against the group began when the police in the Tunis suburb of Hammam Lif detained a young woman in December who led them to a house where a gun battle left two suspected terrorists dead, two officers wounded and two other men in custody, a police officer involved said. His account of the events could not be independently verified.
Another arrest led the police into the hills toward the training camp.
Three of the militants and a Tunisian Army captain were killed during a chase through the mountains. Tunisian security forces mounted a search in which 13 more men were arrested and Mr. Sassi was killed.
The remnants of the group fled and members were later tracked down and killed in another gun battle.
Tunisian officials have sought to play down the G.S.P.C. link, and have said the recently dismantled group’s target was the West.
In fact, according to Samir Ben Amor, a Tunisian attorney who defends many young Tunisian Islamists, more than 600 young Tunisian Islamists have been arrested in the past two years — more than 100 in the past two months — trying to make their way to Iraq to fight the United States.
“It’s the same thing that we saw in Bosnia, Kosovo and above all Afghanistan,” said Mr. Bruguière, the French magistrate. “Al Qaeda’s objective is to create an operational link between the groups in Iraq and the G.S.P.C.”
Tunisia is among the most vulnerable of the North African countries, because its rigid repression of Islam has created a well of resentment among religious youth, and its popularity as a tourist destination for Europeans makes it a target.
Tunisian security forces found Google Earth satellite images of the American and British Embassies as well as the names of diplomats who worked in both buildings. But according to the police officer involved in the case and journalists in Tunisia, the targets also included hotels and nightclubs.
An attack on those sites would have dealt a heavy blow to Tunisia’s tourist industry, one of the country’s most important sources of foreign exchange. An April 2002 bombing of a synagogue on the Tunisian tourist island of Djerba, for which the G.S.P.C. claimed responsibility, helped sink the country’s economic growth that year to its slowest rate in a decade.
(Source: The New York Times February 20, 2007)
Lien: http://www.nytimes.com/2007/02
ENVIRONNEMENT
Ces « prédateurs » qui volent nos rêves à l’île de Djerba
Toutes les régions géographiques de notre République méritent de voir leur environnement paysager, leurs vieux centres historiques (souks et médina) , leurs lieux de culte (mosquées et mausolées), leurs arbres et leurs sites naturels et archéologiques même modestes, protégés des transformations ou des destructions si souvent irréversibles.
*Les amoureux de l’île ainsi que ses habitants n’ont qu’un souhait : préserver les sites naturels magiques pour épargner le dernier poumon…Djerba ne pourra pas « survivre » à un littoral à l’espagnole ni à des bâtisses à la sicilo-napolitaine…
Toutes les régions géographiques de notre République méritent de voir leur environnement paysager, leurs vieux centres historiques (souks et médina) , leurs lieux de culte (mosquées et mausolées), leurs arbres et leurs sites naturels et archéologiques même modestes, protégés des transformations ou des destructions si souvent irréversibles.
Force est de constater qu’à Jerba le respect de la nature et la préservation du patrimoine historique et culturel ne dépassant pas le stade des discours. Il en résulte que les sites naturels et le patrimoine commun de la nation restent la proie de tout un chacun !
A quoi sert de cacher la triste réalité lorsqu’on est en présence de dommages de l’île et à l’environnement ? L’île, qui vit une véritable tragédie, en porte déjà les stigmates (matérialisés par des actes illicites) qui ont d’ores et déjà gangrené moult sites.
Jusqu’à aujourd’hui des élus locaux, insouciants des périls écologiques et de la protection du patrimoine commun, ont abandonné plusieurs sites naturels et historiques. Aube après aube, ils sont dévalorisés et gaspillés obstinément comme un vil produit.
Malgré toutes les démarches de nos associations en vue de faire coexister harmonieusement, dans un juste équilibre, tourisme et écologie, Djerba est tout autant dénaturée au plus profond d’elle-même, que métamorphosée en une espèce de porte-avions de ciment. En dépit de tous les efforts déployés pour préserver le patrimoine naturel et historique, le littoral et la plupart de sites naturels merveilleux ont été transformés par des spéculateurs, en terrains d’activités désinhibés davantage pour le pire que pour le meilleur.
Vu l’ampleur des phénomènes néfastes et pervers qui sont devenus la lèpre de la nature et du littoral de l’île de Djerba, l’association de la sauvegarde de Djerba et le syndicat d’initiative de Midoun ont organisé en commun, dans le cadre du développement durable , une journée d’étude et d’information sur la problématique de l’écologie à Djerba.
La réunion du mois de décembre 2006, a rassemblé des responsables des autorités locales, des élus municipaux et un bon nombre de représentants des collectivités et des associations régionales.
Après les discours d’ouverture et d’accueil, le président de la séance a donné la parole aux intervenants. Soucieux de la dégradation de l’île et de sa végétation , tel l’arbre béni, l’olivier ou l’arbre roi, le palmier , les participants ont évoqué, d’une part , les graves incidences de toutes les activités fébriles et préjudiciables sur la faune et la flore de l’île, aboutissant à l’érosion des ressources et du matériel génétique disponible pour les générations actuelles et futures, et d’autre part l’évolution des phénomènes qui perturbent le transit sédimentaire côtier provoquant, depuis l’allongement de la jetée du port d’Aghir, une dénaturation des zones touristiques.
Lors du débat, les discussions ont porté notamment sur deux thèmes :
-Le concept d’espace partagé vise à concilier l’aménagement avec la protection de l’île, sa nature et sa végétation. Cependant, la thématique de la préservation de l’arbre roi et du palmier l’emblème de l’île, a suscité tout autant un intérêt tout particulier que des vives protestations. En effet, des témoins oculaires ont relaté des faits mettant en exergue la triste réalité de la campagne. D’autant qu’encore aujourd’hui, des milliers de palmiers sont victimes de gestes gratuits, d’un vandalisme et d’une barbarie intolérables. C’est dire combien il est déplorable de voir que la destruction du symbole mythique de l’île le palmier, est devenue le sport quotidien de pyromanes, de personnes névrosées et de bergers bédouins. Trop nombreux, ces derniers ont lâché sur l’île aussi bien leurs troupeaux de chèvres, ces sauterelles à quatre pattes, que leurs chevaux qui, attachés aux géants palmiers, grignotent, en leur milieu ces arbres jusqu’à leur effondrement !
Autant dire que le malheur de Djerba où les découvertes macabres ne cessent de s’accumuler, est le corollaire de l’insensibilité à la beauté naturelle. Animés souvent par des sentiments cruels et impitoyables à l’égard de la nature, ces individus, sans tendresse, sans émotion devant les beautés naturelles, ressentent difficilement le sens de cette pensée, qui consiste à dire que « les beautés de la nature se produisent , elles ne se reproduisent pas » !
Ainsi va la vie à Djerba, la vache à traire, l’île où le bonheur n’est plus, il était !
Des réflexions ont été menées sur l’état actuel des zones touristiques, enlaidies par les actions anthropiques et par une urbanisation sauvage caractérisée par des constructions anarchiques et laides. Deux phénomènes qui ont contribué à l’anéantissement de plusieurs plages…
Comment protéger le cordon littoral
Parmi les solutions apportées pour y remédier, le président du syndicat d’initiative nous a éclairé sur l’intérêt de l’expérience tentée à Aghir.
L’opération consistait à placer des épis perpendiculairement dans la mer, pour permettre au cordon littoral sableux de continuer son évolution, de sorte que le sable soit drainé et fixé sur la plage. Néanmoins, cette technique bien réussie ailleurs, sur une île bretonne entre autres, a plus au moins avorté à Djerba, à cause de l’éclatement de l’un des épis et en raison de l’absence d’un véritable suivi ! Cet échec semble résulter tout autant du manque d’entretien dû à la négligence des techniciens de l’entreprise responsable des travaux, qu’au laxisme des organismes officiels chargés du contrôle de la réalisation de cette opération, pourtant assez onéreuse.
Avortement ou échec, tous ces facteurs sont liés et tiennent à l’absence dans ce projet de références aux études scientifiques approfondies accomplies par des spécialistes en la matière, comme le professeur Paskoff ou le géographe Massaoud Yamoun…
A Djerba, il n’est pas rare d’observer que dès qu’un des graves problèmes environnementaux ou autres, est soulevé, les vrais responsables disparaissent dans un écran de fumée !
L’après-midi fut consacré, en partie à la visite des deux sites suivants : la fameuse et ancienne palmeraie d’Ajim et la zone touristique d’Aghir.
A Aghir, tout le monde a pu, comme nous l’avons souligné plus haut, constater le maigre résultat de cette technique des épis, qui a fait ses preuves ailleurs et qui n’a pas réussi, à stabiliser sur notre île, de manière significative la migration de sable en direction de la terre.
A Ajim, la surprise fut d’autant plus inattendue que tous les invités visiteurs à leur arrivée furent stupéfaits par l’horrible massacre de la palmeraie perpétré par des téméraires qui ont fait sans entrave , ce que la raison ne veut pas !
Les coupables de ce forfait semblent avoir été informés, bien avant notre passage, des intentions de l’Association qui, pour assurer à l’île sa protection, a toujours placé le développement durable au cœur de son action.
Du fait que les services techniques de la municipalité d’Ajim, ont accepté d’accorder un permis de construire, et de mettre par là-même, la réglementation administrative au service de l’appétit de privilégiés, ceux-ci se sont attaqués sauvagement à un patrimoine naturel et à une richesse biologique exceptionnels. Ainsi, se voyant renforcés dans leur sentiment d’impunité, ces financiers spéculateurs ont, en une mesure de temps très courte, de surcroît au vu et au su de tout le monde, mutilé et phagocyté un site unique, jadis respecté et jalousement préservé par nos aïeux.
Aucunement soucieux du respect de la nature et de la protection du patrimoine, termes qui sont pour ces individus, d’une extrême volatilité, ces aventuriers téméraires ont, en toute quiétude réalisé leurs extravagantes frasques ; cette horripilante action, faite avec éclat , de façon erratique et insidieuse, a profondément choqué plus d’un sentiment. C’est en effet, cet effroyable massacre des arbres géants, des palmiers sauvagement arrachés puis juchés et alignés comme des cadavres attendant leur incinération, qui a provoqué les vices réactions des visiteurs, comme le témoigne leur déclaration.
Parmi les personnalités présentes, se trouvait entre autres M. Abd-El-Kader El Bouandi qui, horrifié par le terrible spectacle, a exprimé son dégoût en ces termes : « ces inepties sont une aggravation à une situation qui constitue l’horreur et la limite ! »
Ce constat est le corollaire des méthodes sournoises de certains usurpateurs qui ont réussi à spéculer et à faire de cette île, un véritable supermarché où spoliateurs et maraudeurs peuvent à leur aise, tout prendre, tout consommer… Puisque aucune volonté d’homme n’est venue l’épargner du gaspillage, Djerba s’effrite et souffre d’autant plus de cette tragédie que l’île nous donne pour l’heure l’image d’une boutique de porcelaine traversée par un éléphant !
Plus pernicieux et tout aussi grave que la destruction par le bulldozer des beaux lieux et la dégradation des sites naturels, qui auraient dû évoluer vers des réserves, est l’embarrassant nihilisme de certains responsables des municipalités et de leurs égéries. Et il n’est pas superfétatoire de souligner que pour le moment, la plu part de ceux-ci, sont animés par le vil goût de lucre et par voie de conséquence par la même passion que les groupes d’intérêt, rejetant simultanément beauté et raison…
Il s’agit d’un défi immense. D’autant que si tout le monde agissait comme ces groupes « un lobby très difficile à conjurer », il faudrait cinq îles pour assouvir les besoins de tous les nouveaux venus à Djerba ; cette terre d’accueil, qui, actuellement, constitue pour quelques privilégiés et des touristocrates favorisés, une arche de Noé, alors que tout autour c’est le déluge.
Tourisme de masse
Personne ne souhaite que le tourisme de masse dévoreur de l’espace, se développe à Djerba à l’instar des îles Baléares. Tout le monde se rebiffe d’autant plus contre ce lobby sans précédent à Djerba, que l’île aurait eu l’opportunité d’être inscrite par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine Mondial si des responsables politiques locaux n’avaient pas mis sciemment des obstacles afin d’entraver les démarches ( ?).
A la suite de ce malheureux échec, l’île est devenue une manne réservée à quelques groupes d’intérêts. C’est ainsi qu’elle est tombée dans l’escarcelle des groupes de pression menaçant, qui font des dégâts et bloquent les choses par intérêts corporatistes et financiers.
Aussi doit-on cesser d’être indulgents avec les usurpateurs et tous ceux qui passent outre les règles établies. Certes, l’argent est important, mais l’argent ne doit pas être le moteur du développement du tourisme, d’autant que dans le cadre du développement durable, les motivations doivent être conjuguées et en même temps écologiques et artistiques que financières.
Toutefois, le souhait de tous les habitants est de réussir à préserver tous les sites naturels magiques pour épargner le dernier poumon de l’île et amorcer réellement le processus de sauvegarde de toutes les valeurs de l’île-jardin, afin que Djerba ne connaisse ni un littoral à l’espagnole ni des permis de bâtir à la sicilo-napolitaine.
Et pour cela, il faut arrêter d’être benêt et agir contre le péril et ses signes précurseurs : le pouvoir d’une « oligarchie prédatrice », gaspilleuse et âpre au gain, qui n’agite le slogan « du développement durable », que pour mieux perpétuer son hégémonie.
Aussi dit-on, réagir contre toutes les infractions, qui sont devenues le sport quotidien à Djerba où les attaques contre la culture et les agressions contre la nature, où les actions illicites ont franchi depuis longtemps et sans pudeur, le seuil au-delà duquel est né un désastre , qui a d’ores et déjà tué le mythe de l’île de rêves ?
Tel est le sort lugubre de Djerba, la poule aux œufs d’or, dont le destin est lié incontestablement à la volonté et aux agissements des hommes responsables d’aujourd’hui. Il va sans dire que l’espoir de sauver l’île de Djerba, qui baigne dans la légende des Lotophages, est aussi lié à la volonté de tous les hommes épris de démocratie et de liberté.
Ainsi, pragmatisme et sagesse, sont les facteurs décisifs pour que l’île orpheline livrée à l’usure, redevienne une terre de tourisme à dimension humaine réconciliée avec son environnement, un environnement propre et préservé au milieu d’une nature saine. Pour cela, et afin que notre île-jardin retrouve sa beauté magique, tranquille et unique, il nous faut apprendre à traiter la Nature, comme le font les abeilles qui, pour se nourrir du nectar , butinent les fleurs sans les abîmer !
Kamel TMARZIZET
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 20 février 2007)
Calendrier de l’hégire
Le mufti de la République Tunisienne a annoncé, hier, dans un communiqué, que le lundi 19 février 2007 correspond au premier jour du mois de Safar de l’an 1428 de l’hégire.
Site de l’ATCT
L’Agence Tunisienne de Coopération Technique vient de mettre en place un site web http://www.tunisie-competences.nat.tn à l’intention des experts et hauts cadres désirant travailler à l’étranger et des coopérants déjà exerçant à l’étranger. Le site vise à faire connaître le potentiel de compétences tunisiennes disponibles pour la coopération technique, informer nos cadres et nos institutions des opportunités qu’offre la coopération technique, fournir des services et des facilités pour le recrutement de cadres tunisiens et la formation de cadres des pays frères et amis. Le site a aussi pour finalité de nouer des contacts entre les institutions publiques et privées tunisiennes et étrangères et de réaliser des programmes et projets de coopération technique.
Jeunes et société civile
70 % de nos jeunes inadhérants aux rouages de la société civile (ONG, parti politique, associations, etc) c’est ce qu’a révélé le sondage d’opinion réalisé par l’Observatoire National de Jeunesse sur la question. Les résultats du sondage sont affichés sur le site de l’observatoire.
Infrastructure
Les travaux d’aménagement de 100 km de la Route Nationale Kef-Tunis démarreront prochainement. Une enveloppe de 50 MD sera réservée à la réalisation des travaux.
Pont de Radès
Le taux d’avancement des travaux de construction du pont de Radès est à 45 %. Cet édifice sera fin prêt à la fin de l’année prochaine.
Transport ferroviaire
Une étude est en cours de réalisation pour l’installation du RER et ce dans le cadre de la modernisation du secteur de transport ferroviaire à l’horizon de 2015. Le RER sera composé de 10 rames et d’une longueur de 250 mètres. Il assurera le transport de 2500 voyageurs, soit l’équivalent de 1700 voitures. Les principales stations du train seront la place Barcelone, TGM et la station de transport de marchandises.
Accords Tunisie/ Libye
Trois accords de coopération ont été signés entre la Tunisie et la Jamahyria Arabe Libyenne suite la 20ème session de la haute commission mixte tuniso-libyenne. Le première accord qui a été conclu entre les banques centrales des deux pays, a trait à l’adoption des monnaies tunisienne et libyenne pour régler les transactions dans les deux pays. Le deuxième, porte sur la coopération industrielle et le troisième sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire des deux pays.
Violence contre la femme
Un atelier régional sur l’égalité entre les deux sexes et la prévention de la violence contre la femme a eu lieu à Médenine, à l’Office de développement du sud.
Cet atelier marque le démarrage d’un projet de partenariat entre l’Office national de la famille et de la population (ONFP) et l’Agence Espagnole de Coopération Internationale. La réalisation de ce projet s’étendra jusqu’en 2009.
Religion et civilisation
Religion et culture du comportement civilisatrice dans la société humaine est le thème du colloque scientifique international qui aura lieu à partir de demain à l’hôtel Africa. Organisé conjointement par l’institut Supérieur de théologie de Tunis et Konrad-Adenauer-Stiftung, le colloque se poursuivra jusqu’au 22 févier. A l’ordre du jour plusieurs interventions, notamment la religion et la citoyenneté, le comportement civilisationnel, la chariââ et la loi, la culture du comportement civilisationnel et les religions monothéistes.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 20 février 2007)
Il était né le 22 février 1921 à La Rochelle. Sa vie bascule, comme tant d’autres de sa génération, pendant la guerre. En 1943, pour échapper au service du travail obligatoire (STO), il abandonne la khâgne du lycée parisien Henri-IV. Bercé par les vers de Paul Valéry « le vent se lève, il faut tenter de vivre« , il rejoint le sud de la France, connaît l’épreuve de la clandestinité puis de la Résistance.
Au lendemain de la guerre, il cherche, par l’écriture de fictions Le Sommeil de juillet (1947), Quand le soleil se tait (1949), Le piège (1951), à comprendre ce monde nouveau qui s’ouvre, « béant aux choses futures » comme l’écrit Montaigne qu’il aime citer. Il participe alors à Contemporains, la revue de Clara Malraux. Critique de théâtre à la Nouvelle Revue française, il fonde en 1953, avec Roland Barthes, la revue Théâtre populaire.
APPROCHE SOCRATIQUE
Elle accompagne l’éclosion de ce nouveau théâtre que symbolisent les pièces d’Adamov, Ionesco ou Beckett, et les mises en scène de Roger Blin, de Jean Vilar. Il dirige la collection « Les grands dramaturges » (éditions de l’Arche), qu’il inaugure par un volume consacré à Georg Büchner en 1954.
Jeune agrégé de philosophie, il est nommé professeur à Abbeville, puis à Etampes (1947-1956). Privilégiant une approche socratique de l’enseignement, il fait jouer à ces jeunes lycéens, sur les conseils de Jean Paulhan, le Woyzeck de Büchner : pour la première fois au théâtre apparaît un homme qui n’est rien, et qui pourtant questionne le sens de la vie sociale et ce que la société pense d’elle-même. Sa rencontre avec Georges Gurvitch, professeur de sociologie à la Sorbonne, sera décisive : ce dernier l’invite à réfléchir à une sociologie du théâtre. Et c’est ainsi, comme écrivain, qu’il entre en sociologie, pour chercher dans la vie collective ce que la fiction lui avait montré : l’appel des possibles. Chercheur au CNRS, il traque en Grèce, en Italie, la naissance du théâtre et de la tragédie.
Il n’en oublie pas pour autant ce théâtre nouveau dont il rend compte dans ses chroniques aux Lettres nouvelles, àL’Express puis à L’Observateur. Des lectures assidues qu’il entreprend alors, il retire de l’oeuvre de Durkheim la notion d' »anomie » et pousse à son terme cette intuition que, à chaque changement que connaît une société, se font jour des désirs et des besoins nouveaux qui anticipent vers le non encore vécu.
En 1956, après avoir quitté le Parti communiste, il participe à la fondation de la revue Arguments, avec Edgar Morin et Kostas Axelos : loin des idéologies figées, des dogmes et des concepts, ils éprouvent ensemble une métaphysique du possible. Il rendra compte de cette faillite des idéologies dans Pour entrer dans le XXe siècle (1958).
En 1960, il est nommé maître de conférences de sociologie à l’université de Tunis. C’est là, dans le bouillonnement de ce laboratoire pour les jeunes nations décolonisées, qu’il prépare sa thèse d’Etat, mettant en lumière la figure d’Antigone, cette jeune fille qui a osé violer un interdit. Découvrant avec ses étudiants le petit village de Chebika, au sud de la Tunisie, il semble alors retrouver, en la personne de Rima, une lointaine héritière de l’héroïne de Sophocle.
Initié à la complexité du Maghreb par le grand arabisant Jacques Berque, et sensible à la microsociologie de son maître Gurvitch, il publiera quelques années plus tard les résultats de cette enquête anthropologique (Chebika, 1968), dont Jean-Louis Bertucelli tirera un film (Les Remparts d’argile, 1971).
Assistant à la Sorbonne (1961-1965), il prépare alors un Durkheim (1965) et une Introduction à la sociologie (1966), qu’il conçoit comme une réponse inquiète aux mutations engendrées par les révolutions industrielles.
Après la soutenance de sa thèse (Sociologie du théâtre, 1965), il est nommé professeur à l’université de Tours. Il y conduit avec ses étudiants de nombreuses enquêtes collectives, dans la veine de l’école de Chicago (Les Tabous des Français, La Banque des rêves,La Planète des jeunes).
CAUSE COMMUNE
En 1972, avec l’écrivain Georges Perec, qui fut son élève à Etampes, et le philosophe Paul Virilio, il fonde la revue Cause commune, pour « lire le texte du monde » et envisager « l’insurrection du possible ».
Il reprend alors ses voyages : « En quittant l’Europe, j’ai appris au Maghreb d’abord, puis en Afrique, et surtout au Brésil, que le discours écrit ne réduit jamais la diversité de l’expérience collective ».Fêtes et civilisations (1973) est justement consacré à ces moments de rupture imprévisible, d‘ »insurrection du possible contre le réel ».
C’est cette même philosophie qui est à l’origine de la Maison des cultures du monde (1982), que préside Jean Duvignaud et dirige Chérif Khaznadar. Pour accompagner cette aventure, une nouvelle revue voit le jour, L’Internationale de l’imaginaire. En 1980, il est nommé professeur de sociologie à l’université Paris-VII, où il poursuit ses travaux sur la sociologie de l’art (1984).
Les titres de quelques-uns de ses ouvrages (Le Langage perdu, Le Sous-texte, L’Anomie, Le Don du rien,L’Oubli, Le Pandémonium du présent…) dessinent les contours de ses thèmes de réflexion : la genèse, l’entre-deux, ces régions instables où les certitudes sécurisantes sont battues en brèche.
Laurent Vidal est maître de conférences en histoire à l’université de La Rochelle.