20 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2465 du 20.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie – Vendredi 23 février 2007 AISPP: Communiqué HCDH : Un nouvel organe de prévention de la torture tient sa session inaugurale du 19 au 23 février Larbi Chouikha: Sans censure ni autocensure Latifa Lakhdhar: Crise, signes apparents, signes latents Taoufik Ben Brik: Rentre chez toi Bogner ! Taoufik Ben Brik: Rendez-vous à Kinshassa, à 4h00, le matin, au huitième round The New York Times: North Africa Feared as Staging Ground for Terror Le Temps: Ces « prédateurs » qui volent nos rêves à l’île de Djerba Le Monde: Jean Duvignaud


La montée de l’islamisme en Tunisie

Sur la chaîne parlementaire  Public Sénat le  jeudi 22 février – 18h45 http://www.publicsenat.fr/accueil/accueil.asp

Sur le plateau Sihem BENSEDRINE et Mezri HADDAD « Depuis deux ou trois ans, le port du voile est en recrudescence au pays de Ben Ali. Les mosquées sont pleines. Les prêches des chaînes satellitaires très regardés. Phénomène de mode, ou montée de l’islamisme ? Pourquoi ce pays où les femmes bénéficient d’un statut libéral sans équivalent dans le monde arabe connaît-il un repli identitaire ?Et comment interpréter le démantèlement, début janvier, par les autorités tunisiennes, d’un groupe salafiste terroriste au sud de Tunis?» Rediffusions • Vendredi 23 Février – 04h30 • Vendredi 23 Février – 22h20 • Samedi 24 Février – 00h05 • Samedi 24 Février – 05h30 • Dimanche 25 Février – 12h08  

 

Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie

Sixième édition

Vendredi 23 février 2007

 

“Pour la libération des prisonniers politiques et pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au profit des victimes de la répression en Tunisie »

 

Une coordination d’associations tunisiennes, maghrébines et arabes à Paris s’apprête à organiser la sixième édition de la journée internationale pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion, pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au bénéfice de l’ensemble des victimes de la répression politique en Tunisie. Cela se fera en partenariat avec les associations de défense des droits humains en Tunisie ainsi qu’avec le soutien des organisations internationales de défense des droits humains et des organisations politiques et des personnalités amies aux niveaux arabe et international.

Il est d’autant plus urgent que cette sixième journée se tienne de la manière la plus large possible qu’elle se déroule dans un contexte d’une extrême gravité lié aux affrontements armés qu’a connu dernièrement le pays. Ce contexte occasionne d’ores et déjà un renforcement de la politique répressive et liberticide du régime, couvert par un black-out médiatique total. Il appelle une mobilisation et une vigilance de l’ensemble du mouvement démocratique et des amis de la Tunisie.

 

Dans l’attente de la communication du programme précis et du détail des activités qu’il est prévu de tenir à Paris, en Tunisie ainsi que dans diverses capitales arabes et internationales, la coordination parisienne vous communique une proposition de grandes lignes du programme d’activités et des objectifs de la journée en question.

 

Quant au contenu :

 

L’accent sera mis sur les points suivants :

 

1-       Les prisonniers :

       Les prisonniers du mouvement En-Nahdha

       Les prisonniers victimes de la loi « antiterroriste »

       Le prisonnier Mohammad Abbou

 

2-       Les ex-prisonniers : Situation des prisonniers politiques et d’opinion libérés

 

3-       Les familles : La punition collective et les familles de prisonniers

 

4-       La question de l’amnistie générale

 

Quant aux objectifs :

 

1-       Garantir à l’initiative un large écho médiatique et mettre à profit le contexte français de campagne électorale afin d’obtenir un positionnement public des différents candidats sur le dossier qui nous concerne

2-       Renforcer l’attention et l’intérêt internationaux pour le dossier

3-       Travailler avec nos partenaires en Tunisie à impulser une dynamique nationale permanente travaillant sur la revendication d’une « loi d’amnistie générale au bénéfice des victimes de la répression politique en Tunisie »

 

Les associations initiatrices de ce projet vous appellent à vous joindre au comité d’organisation ou à soutenir l’initiative. Il s’agit de faire de cette sixième édition un événement à même de susciter le plus large écho et d’avoir des conséquences significatives dans le sens de la levée de l’injustice que représente l’incarcération de citoyen(ne)s en raison de leurs opinions et de leurs choix politiques.

 

Organisée par : Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Solidarité Tunisienne, Voix Libre, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Commission Arabe des Droits Humains (ACHR), Rencontre Culturelle Euro-Arabe (RCEA), Vérité Action, Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou

 

En partenariat avec : La Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH), L’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP), Le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), L’Association Tunisienne Contre la Torture (ATCT)

 

Avec le soutien de : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Addameer pour la Défense des Droits de l’Homme (Gaza), Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, Al-Karama pour la Défense des Droits de l’Homme (Genève), Amman Center for Human Rights Studies (Amman), Association des Droits de la Personne au Maghreb (ADPM – Canada), Collectif 18 octobre pour les Droits  et les Libertés, Collectif des Avocats de Défense du procès d’été 1992 devant Tribunal militaire de Tunis, Collectif des Enfants et Proches des Prisonniers Politiques (CEPPP), Comité de Défense des Prisonniers en Iraq (Bagdad), Comité de Défense du Pr Moncef ben Salem, Centre Tunisien de l’indépendance de la Justice (CIJ), Comité Pour Les Libertés en Tunisie Aix Marseille, Comités du Réveil de la Société Civile en Syrie (Damas), Damascus Center for Theoretical Studies and Civil Rights (Sweden), Egyptian Association Against Torture, Fondation pour la Liberté d’expression, Human Rights First (Saudi Arabia), Human Rights Watch (HRW), International Compaign For Humain Rights in Tunisia (GB), Le Centre d’Information Inter-Peuples (CIIP) (Grenoble), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Nadim Center for Rehabilitation of Victims of Violence – Egypt, Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), Reporters Sans Frontières (RSF), Réseau Associatif Aix-Marseille, Réseau Euro Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), SADA pour les Droits et les Libertés (Madrid), Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France (SAF), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Forum Marocain pour la vérité et la justice – section française (FMVJ-France); Congrès Pour la République (CPR), Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Les Verts, Mouvement Ennahdha, Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), Parti Communiste Français (PCF), Parti Démocrate Progressiste (PDP), M. BRET Robert, Sénateur des Bouches-du-Rhône (Provence Alpes Cote d’Azur), Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme BOUMEDIENE-THIERY Alima, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme Monique CERISIER ben GUIGA, Sénatrice des Français établis hors de France, M. José Bové – candidat aux élections présidentielles ; Monseigneur Gaillot ; l’Observatoire lyonnais pour la défense des Libertés fondamentales en Tunisie (LDH, ATTAC Rhône, Tunisie Libertés….), l’Association marocaine des droits humains (AMDH ) ; le Centre marocain des droits de l’homme (CMDH ), l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH ), le Forum marocain pour la vérité et la justice ( FMVJ) ; La Ligue Libyenne des Droits Humains ; La voie démocratique – section France ; parti de l’avant-garde démocratique socialiste – fédération Europe ; Coordination maghrébine des organisations des Droits de l’Homme (CMODH).

 


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, Tunis Communiqué
 

L’AISPP fait part du décès de Slimane Sassi, père du prisonnier politique Naoufel Sassi, incarcéré à la prison de Borj Erroumi depuis le mois de mai 2006. L’inhumation du défunt aura lieu lundi 19 février au cimetière du Jellaz. L’AISPP présente ses condoléances au prisonnier politique Naoufel Sassi ainsi qu’à la famille du défunt et appelle les autorités concernées à autoriser le prisonnier politique Naoufel Sassi à assister aux funérailles et à recevoir les condoléances. Tunis, le 18 février 2007 Pour l’Association, le Président Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

UN NOUVEL ORGANE DE PRÉVENTION DE LA TORTURE TIENT SA SESSION INAUGURALE

DU 19 AU 23 FÉVRIER xxxxxxxxxx Comité contre la torture COMMUNIQUÉ DE BASE  

 
16 février 2007 Le Sous-Comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants tiendra sa première session au Palais Wilson du 19 au 23 février 2007. La session sera consacrée à l’organisation des travaux futurs du nouvel organe créé en vertu du Protocole facultatif à la Convention contre la torture, entré en vigueur en octobre 2006, qui habilite le Sous-Comité à effectuer des visites régulières sur les lieux où se trouvent des personnes privées de liberté dans les États parties au Protocole facultatif. Le Sous-Comité s’ajoute à d’autres mécanismes mis en place par les Nations Unies en vue de lutter contre la torture, notamment le Comité contre la torture, le Rapporteur spécial contre la torture et le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les victimes de la torture. En outre, le Protocole facultatif fait obligation aux États qui l’ont ratifié à créer des mécanismes nationaux indépendants de prévention de la torture dans un délai d’un an après la ratification. Ces mécanismes nationaux et le Sous-Comité ont la possibilité d’effectuer des visites régulières dans touts les lieux de détention et de s’entretenir en privé avec les personnes privées de liberté, sans témoins. Les 10 membres du Sous-Comité sont : Mme Silvia Casale (Royaume-Uni), M. Leopoldo Torres Boursault (Espagne), M. Miguel Sarre Iguiniz (Mexique), M. Mario Luis Coriolano (Argentine), M. Zdenek Hajek (République tchèque), M. Hans Draminsky Petersen (Danemark), M. Víctor Manuel Rodríguez Rescia (Costa Rica), M. Zbigniew Lasocik (Pologne), M. Wilder Tayler Souto (Uruguay), Mme Marija Definis Gorjanovic (Croatie). Trente-deux États ont ratifié le Protocole facultatif: Albanie, Argentine, Arménie, Bénin, Bolivie, Brésil, Costa Rica, Croatie, République tchèque, Danemark, Estonie, Honduras, Libéria, Liechtenstein, Maldives, Mali, Malte, Maurice, Mexique, Moldova, Paraguay, Pérou, Pologne, Sénégal, Serbie, Slovénie, Espagne, Suède, Royaume-Uni, Ukraine, et Uruguay.
 

Ce document est destiné à l’information; il ne constitue pas un document officiel

 

(Source : le site du Haut Commissariat des Droits de l’Homme, Février 2007)

Lien : http://www.unhchr.ch/huricane/huricane.nsf/view01/011E5E400995CF48C1257284005A525E?opendocument

 


 

Une délégation de principaux collaborateurs de congressmen américains en visite à Tunis

Hommage à la Tunisie pour son rôle agissant et constructif sur les plans régional et international

 

M. Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères, a mis l’accent, en recevant mardi, une délégation de principaux collaborateurs de congressmen américains, sur l’évolution que connaissent les relations solides et séculaires entre la Tunisie et les Etats-Unis d’Amérique, soulignant la nécessité de consolider la coopération bilatérale et d’en diversifier les domaines, et de promouvoir les liens d’amitié entre les parlementaires des deux pays.

 

Le ministre a fait un exposé sur les performances économiques et sociales réalisées par la Tunisie, depuis l’avènement du changement, sous la conduite du Président Ben Ali, en dépit de ses ressources naturelles limitées, ce qui lui a valu estime et considération au sein des instances internationales.

 

M. Abdelwaheb Abdallah a rappelé, dans ce contexte, les constantes de la politique étrangère de la Tunisie, ses positions sages et modérées et son attachement au dialogue comme moyen pour régler les conflits.

 

Les membres de la délégation américaine ont rendu hommage à la Tunisie pour son rôle agissant et constructif sur les plans régional et international, en particulier au Maghreb et au Moyen- Orient.

 

(Source : www.infotunisie.com (officiel), le 20 février 2007)

 


Sans censure ni autocensure.

    

    Larbi Chouikha Entre les événements de 1980 et ceux de 2007 : deux manières bien différentes de gérer des crises !    Une comparaison entre les événements qui ont secoué la ville de Gafsa en janvier 1980 et ceux qui se sont déroulés dans la banlieue sud de Tunis et dans la ville de Soliman en décembre 2006 et janvier 2007 peut paraître, de prime abord, inappropriée, tant le profil des auteurs, leur âge, les mobiles de leurs actions et les connexions internationales, mais aussi le contexte de leurs déploiements, sont différents. Mais vue sous un autre angle, une telle comparaison nous renseigne sur la manière dont les pouvoirs politiques et toutes les composantes civiles et politiques du pays réagissent face à de tels événements, gèrent ces situations de crises et, surtout, s’efforcent de faire preuve de la plus grande lucidité pour mieux appréhender l’avenir et renforcer la cohésion nationale.    Les évènements de Gafsa furent l’occasion pour les principales formations politiques – qui n’étaient pas encore autorisées en 1980 – de réagir d’une même voix, pour condamner ces actions « violentes et aventurières », mais aussi pour rappeler  les causes profondes qui les alimentaient : les disparités économiques et sociales entre les régions du pays, le pouvoir personnel, l’absence des libertés essentielles et de tout cadre de concertation publique…. Le pouvoir de l’époque n’avait pas hésité à réagir énergiquement contre les auteurs de ces actions. Mais dans le même temps, et stimulé par les positions affichées par les formations de l’opposition, il tirait les enseignements qui s’imposaient en reconnaissant, quelques mois après, la nécessité d’instaurer le pluralisme politique et en organisant les élections pluralistes anticipées de novembre 1981( dont l’issue fatale pèse encore jusqu’à nos jours… !) 
   La réflexion autour de ces évènements, les débats contradictoires – par voie de presse – impliquant aussi des personnages clés du pouvoir de l’époque – donnaient ainsi la possibilité à toutes ces potentialités, jusque là étouffées, d’exprimer raisonnablement des opinions pertinentes et proposer des idées perspicaces mais pas nécessairement alignées sur le tout sécuritaire. Les journaux indépendants tels que : Le Maghreb, Erraï, mais aussi, le Phare, qui paraissaient tant bien que mal, servaient de tribunes à toutes ces expressions et opinions contradictoires. Et le principal enseignement de l’époque – qui agira d’ailleurs sur la décision politique de s’ouvrir au pluralisme – c’était qu’en situation de crise grave secouant le pays et  menaçant sa stabilité et son intégrité, les forces vives du pays – toutes sensibilités confondues – se devaient de se rencontrer pour taire momentanément leurs contradictions majeures et agir de concert pour l’intérêt du pays. Ce fut une excellente leçon de patriotisme, mais aussi un défi à l’intelligence tunisienne pour affirmer que les maux et les crises qui affectent le pays ne pouvaient être solutionnés par le déploiement systématique de la répression tous azimuts. Et dans des cas tragiques, la concertation, la réflexion, le débat public, voire, l’auto- critique, s’avèrent plus que nécessaires !    27 ans après, les événements qui ont secoué la ville de Soliman – mais aussi le pays tout entier – auraient pu être l’occasion de renouer avec cette tradition de débats et de concertation avec toutes les forces sociales et politiques du pays. Or, cette fois-ci, la gestion fut chaotique – c’est le moins qu’on puisse dire ! –  Un block out total des informations au moment où le pays était quadrillé et les rumeurs bruissaient de toutes parts. Et si quelques bribes nous parvenaient parfois, c’était essentiellement par le truchement des médias étrangers – mieux à même de nous renseigner sur notre propre pays ! –  Mais le plus étrange et le plus révoltant dans cette gestion, c’est la manière dont, cette fois-ci, le pouvoir a traité les citoyens, pourtant tous, égaux en droit, proclame t-on ! Tout d’abord, les premières informations officielles sont fournies par le ministre de l’intérieur, non à l’adresse du peuple, par le biais des médias tunisiens , mais tout simplement… devant un parterre de cadres du parti au pouvoir ! D’autre part, s’il fallait convier des sensibilités autres que celles de ce parti , alors, on convoque ce qu’il convient d’entendre par la « bonne » opposition, et ce,  pour la distinguer de celle, perçue comme la « mauvaise » opposition- pourtant tout aussi légale et vraisemblablement aussi légitime que la première. Enfin, s’il s’agit d’ouvrir un large débat public portant sur ces événements, à l’image de ce qui fut fait après ceux de Gafsa en 1980, on nous réplique par cette phrase lapidaire : « Circulez, il n’y a rien à voir ». Pourtant, au regard des conséquences qu’ils auraient pu engendrer- des armes introduites et saisies , de l’âge des auteurs et du profil de leur famille, de leurs motivations et des nombreuses interconnexions transnationales qui s’y mêlent, des morts et des blessés de part et d’autre, de l’ampleur des mesures de sécurité prises… –  ces événements recèlent des risques bien plus graves que ceux qui avaient motivé le « coup de Gafsa ». En conséquence, et tout logiquement, ils auraient dû nous inciter à en débattre ensemble en associant toutes les énergies dont le pays regorge. En effet, quand des jeunes – bien de chez nous – en viennent à prendre des armes pour attenter à la vie et aux biens d’autrui, il serait réducteur de se limiter au seul prisme des motivations politico-religieuses qui les animent. Il y a nécessairement des causes profondes que nous nous devons – tous – de circonscrire et d’analyser ! Il revient d’abord aux pédagogues et aux éducateurs, aux parents, de se demander s’ils comprennent bien les attentes et les besoins qui animent leurs enfants, leurs élèves, leurs étudiants. Ensuite, c’est à ces responsables des organisations de jeunes qui ont, seuls, pignon sur rue pour encadrer cette jeunesse, de se questionner si leurs actions à l’adresse de cette frange sont aussi probantes et efficaces. Enfin, et surtout,c’est aux décideurs politiques de s’interroger sur toutes les conséquences néfastes qui découlent de l’opacité de leurs décisions, du verrouillage de l’espace public et du peu d’empressement à faire face aux évolutions sociales et mentales qui imprègnent le monde des jeunes et la société dans son ensemble ! Et, dans ce tableau de désolation, au lieu de favoriser la cohésion et le regroupement de tous, une discrimination affecte les Tunisiens entre eux : une catégorie de  citoyens  « choyés », qui disposent des informations de première main, bénéficient de traitements de faveur sur tous les plans, sont sollicités pour donner leurs avis, qui interviennent aisément dans les grands médias « publics »- et tous les autres, parce que considérés comme  « réfractaires », sont dépréciés, voire ignorés, et ne peuvent s’exprimer que par la voix de la presse militante ! Quand des événements aussi tragiques surviennent dans le pays – à l’instar aussi de ceux des émeutes du pain de janvier 1984 – les conséquences sont aussi ravageuses pour tout le monde. Or, il arrive parfois que les prémices de ces événements et les dangers qu’ils recèlent soient « flairés » et commentés par certains citoyens plus clairvoyants que d’autres, mais leur voix portent mal, dans un « environnement politique » qui leur est d’emblée hostile. La raison est toute simple : ils ont le tort d’appartenir à cette catégorie de mal aimés qui n’ont donc pas droit de cité, même si leurs idées sont clairvoyantes et leurs analyses prémonitoires. Ainsi va la Tunisie !   (Source : Attariq Aljadid N° 57 Février 2007)  

Crise, signes apparents, signes latents

  Latifa Lakhdhar D’après des scénarios colportés par les dires des gens ou peut-être même par leur imagination, chacun de nous aurait pu périr, en cette fin de l’année 2006, entre les étalages d’une grande surface marchande,  dans les halls de l’aéroport, ou dans ceux de quelques uns de nos superbes hôtels,..  Que cela soit vrai ou faux, seuls Dieu et les «  hauts cadres du parti »  le savent.
Nous, citoyens de la république tunisienne, ne savons rien. Rien d’officiellement sûr, puisque, appartenant à une citoyenneté  factice, nous sommes, encore une fois, méprisés, infantilisés, exclus de cette affaire, car dans notre république, les affaires d’ordre public ne regardent pas les citoyens !
Sur les ondes de notre télé nationale- qui, quand elle ne chante pas,  « cuisine », et quand elle ne cuisine pas, nous inflige impitoyablement sa langue de bois et sa rhétorique bourrée de propos d’idolâtrie présidentielle – ni le ministre de l’intérieur, ni celui de la communication, ni le « premier » ne nous ont fait l’honneur d’une apparition sécurisante et rassurante. La décision a été apparemment prise pour que l’information sur cet événement grave soit du type   fardh qifâya  : quand    « les hauts cadres du parti » sont informés , c’est comme si tous les citoyens du pays l’ont été ! L’ère du fiqhisme régnant oblige, ou alors – disent encore les gens-  c’est une manière de ne pas divulguer des secrets  de nature à nuire à l’image d’un pays sûr qui, de tous les pays du monde, est le seul  immunisé contre les turbulences qui se manifestent dans tous les endroits de la planète !
Reste que le perdant, dans cette situation, est quand même le gouvernement tunisien qui, comme d’habitude, s’est laissé remplacer par les journaux étrangers, la télé satellitaire et les sites d’Internet dans ce qui aurait pu être pour lui une parole souveraine et respectueuse. Nos gouvernants ne doivent pas ignorer, par ailleurs, que la mondialisation communicationnelle ne laisse plus de place aux secrets. Plus grave que tout ce qui est survenu et que ce qui s’en est suivi, maintenant, est ce rapport anachronique qui perdure entre Etat et société dans notre pays, dans un moment historique qui ne permet ni ne pardonne aucune reconduction des schémas de gestion relevant d’un certain totalitarisme et d’une fermeture politique. Cette question nous interpelle, car même exclus ou marginalisés par rapport aux affaires publiques, le pays dont il est question est le nôtre, nous l’aimons et en lui nous voudrions tant nous reconnaître et nous retrouver !
Ce qui est survenu entre le 23 décembre 2006 et le 3 janvier 2007  est peut-être la partie apparente d’un iceberg qui contient les ingrédients d’une situation latente de conflit. Conflit  qui se nourrit de multiples contradictions au sein de la société.  Or, maîtriser l’événement ne signifie nullement maîtriser la situation. Notre conviction est que cette question est loin d’épargner au pouvoir ce qu’on appellerait un moment de distanciation critique par rapport à soi-même. En novembre prochain, l’ère du président Ben Ali aura vingt ans d’existence. Dans ses premiers moments, elle était partie sur un projet plein de maturité politique, de promesses de partage et de dépassement  d’un pouvoir qui, par ses tares multiples, exposait le pays aux secousses internes comme aux convoitises externes. L’histoire de l’ère bourguibienne fondatrice d’un despotisme moderne en était jalonnée : 62, 69,78, 80,84, 85….
 L’intelligence du 7 novembre, était alors de saisir que la solution majeure et salvatrice était d’éliminer les conditions d’une vie politique conflictuelle, inhérente à tout système anti-démocratique et dangereuse pour tous, par la mise en place de celles d’une vie politique consensuelle intéressante pour chacun. C’était une appréciation raisonnable, le « Pacte national » était, en ce sens, une décision juste et l’annonce de cette démarche de rupture avec l’autoritarisme bourguibien avait enchanté bien des esprits.
Dans les discussions euphoriques de l’époque, nous avions défendu ce à quoi nous avions cru. Pour nous, une vie politique démocratique ne va pas sans contrat, sans pacte, sans consensus, comme il est clair pour nous qu’un rapport de forces vivable  peut se construire  au gré d’une vie institutionnalisée de discussions, de débats, de consultations et de respect sacré des différences. C’est l’histoire même de la Démocratie qui le prouve. Le contraire étant  un état de totalitarisme appelant pour tous et de manière inévitable le malaise, les différends et le conflit, latent ou déclaré.
Très vite, un torrent d’eau, inexplicable en termes de rationalité politique d’ailleurs, a coulé sous les ponts, emportant  le pacte, décédé aussitôt que signé et avec lui notre très éphémère enchantement.
Par la reprise de vieux réflexes d’autoritarisme, le pouvoir fit rapidement perdre au  consensus  son sens et son âme. Les forces démocratiques de médiation politique, sociale et culturelle entre Etat et société sont marginalisées et  toute manifestation d’autonomie réelle expose ses acteurs à la mise à l’écart – quand elle n’est pas réprimée – parce qu’elle est considérée comme atteinte à l’âme totale de la machine politique. Une politique consensuelle, institutionnalisée avec  les consultations, la discussion, la transparence, la franchise, la reconnaissance et le respect de la différence constructive qu’elle suppose est, chez nous, bien inexistante. Le schéma réel sur lequel nous vivons est celui d’un pouvoir qui n’aime pas ses élites et qui n’en reconnaît que ceux qui sont prêts à se diluer dans sa logique, pour ne plus pouvoir jouer leur rôle critique.
 Schéma vertical,  où le  pouvoir  décide de se passer des forces de médiation et de tempérance, utilisant comme toujours cette courroie de transmission qu’est le RCD pour établir un pont direct avec les masses, à travers l’entretien d’un certain populisme. Schéma caduc et plein de fragilité. Schéma de reconduction et nullement de rupture.
Notre conviction, maintenant, est qu’un événement qui sort de l’ordinaire doit être pensé loin d’une logique  de gestion politique routinière, et qu’il est de la responsabilité du pouvoir en place, de ses conseillers et cadres, de la notre, enfants- aimants de ce pays, de réfléchir sur cette situation et de prendre la mesure de cette fragilité. L’une des caractéristiques de cette fragilité est qu’en l’absence d’une conscience auto- fondée, d’une éducation et d’une garantie démocratiques, les masses peuvent représenter une machine dangereuse et pleine de versatilité.
 Acquises en apparence  «  au cache-col rouge » et au  « Chef suprême », elles n’en cachent pas moins une autre affinité émanant de cette crise de confiance qui, partout dans le monde arabo-musulman, s’est installée entre Etat et religion.
La vérité des masses n’est jamais saisie en l’absence de forces de représentation et de forces intermédiaires. L’histoire nous en donne continuellement des exemples. Plus encore, la situation s’aggrave, quand on sait que les frontières nationales, dans cette ère de mondialisation, ne suffisent plus à imposer la souveraineté d’un pays et quand on sait qu’une politique sécuritaire ne s’appuyant que sur elle-même finit toujours par être un signe de précarité politique.  L’autosatisfaction affichée par le pouvoir,est une démarche de sublimation politique par rapport aux failles du réel, car nul n’ignore que rien n’est jamais acquis, dans la mesure où  tout devient plus difficile dans un monde et un monde national pleins de complexités.
 Il reste que notre pays a la chance d’avoir  une conscience réformiste bien enracinée, un Etat très anciennement constitué et  une élite acquise aux idées de la modernité, de la démocratie et de la justice sociale, ce qui présente des conditions majeures pour la construction sereine d’une ceinture de sécurité démocratique contre les secousses et contre les conflits destructeurs.
 Le pouvoir a le devoir urgent de reconsidérer sa politique pour capitaliser ces atouts et inventer des formes d’intégration réelle des acteurs politiques à la gestion de la vie publique. De l’autre côté, la gauche tunisienne doit tirer les leçons de son histoire, qui n’est pas loin d’être celle d’un gâchis. Celle d’un long emprisonnement dans l’idéologie qui, chez beaucoup ,devient une véritable théologie paralysante. Cette histoire est saturée d’un échec à passer de l’idéologique au politique, d’une soumission absolue du deuxième au premier, au moment où celui-ci n’a à jouer qu’un rôle  de repère et de cadrage – d’où, d’ailleurs, le règne d’un l’émiettement entêté, d’une méfiance et d’une suspicion systématiques, dignes de sectaires et nullement de politiques.
 Il ne revient pas moins aux autres acteurs de rectifier le tir, d’abord par rapport aux alliances qui banalisent la différence des projets, pour nos amis, et par rapport à l’opportunisme politique et  la complaisance, qui ne présentent que  des réponses faciles et médiocres à l’autoritarisme pour les autres. Un rassemblement des forces démocratiques qui réclamerait une vie politique contractuelle réelle, rejetant le conflit et contribuant à lutter, socialement, politiquement et intellectuellement, pour la neutralisation  des conditions de son existence. Oserions-nous espérer pour le présent de notre pays, une telle perspective ? (Source : Attariq Aljadid N° 57 Février 2007)  
 

  ADRESSE A HANS-GERT POPPERING, PRESIDENT DU PARLEMENT EUROPEEN

Rentre chez toi Bogner !

 

par Taoufik Ben Brik, écrivain et journaliste tunisien ENTRE deux cavales dans le vaste monde, Kamel Jendoubi a pris la mort de son père dans les dents. Un deux mille quatre à midi. C’est malheureux à dire, il faut des occasions comme ça pour se retrouver et chialer. C’est ce malheureux-à-dire qu’il a essayé de dire. Mais il est resté Coï. Comme un môme, quand il est puni, il s’est enfermé pour célébrer un Inaperçu. Son père inaperçu. Pour persuader tous les inaperçus de la terre que le monde est plus vaste une fois qu’ils y ont séjourné. Pour El Padre. Pour se consoler. Pour résister. Pour conjurer. Et, si on le presse de dire pourquoi il se sent aussi coupable qu’un homme qui a lâché un frère, qui a livré un ami, il répondra : « Parce qu’il est mon père. Il est là-bas, au cimetière, loin de son fils. Et moi, je suis ici, près de mes fils. » Depuis Octobre mille neuf cent quatre vingt quatorze, Kamel vit l’Exil et le royaume. Un Tunisien de France. Il s’est réfugié dans une autre langue, dans d’autres murs, dans d’autres lits… Comment un jeune homme sans histoire formé pour être un brillant économiste « casé » renonce-t-il d’un seul coup à un avenir assuré. C’est-à-dire au vide de la vie dont la majorité des Tunisiens s’accommode si bien ? Dans le cas de Kamel Jendoubi, le Trotsky personnel du Staline maghrébin, répondre à la question nous amène à suivre l’homme qui, lui, ne sait pas où il va. Comme ses petits copains et copines. C’est un papillon qui redevient chenille pour se transformer à nouveau en papillon avec d’autres couleurs. Kamel est toujours en chasse et il pique sans scrupule. Sa forêt est particulièrement giboyeuse. Il a la douda (il est rongé par la passion). D’autres diront -ce qui est plus exact- par « pure rapacité ». Il n’est pas de ceux qui se contentent de rapporter le pain à la maison. C’est un carnassier. Par « désir d’agir », mais aussi en « résistant pour ne pas sombrer dans l’attentisme et la soumission involontaire », il a bradé Tunis City pour les brumes de Paris. Depuis mille neuf cent quatre vingt seize, il est l’As de la Tunisie expatriée, qui fut longtemps la planche de salut d’une résistance squelettique, mais qui remue… un allié de taille. Son CRDHLT (drôle de sigle) fut aux côtés des islamistes, nationalistes, progressistes et autres syndicalistes. Qu’est-ce qui le pousse à foutre la gabegie dans la maison de Takeda ? « Pour moi, résister est comme respirer le parfum du pays des jasmins. C’est le truc que j’aime. C’est mon bled. » Ce fou de Tunis a préféré l’exode, que de vivre dans un Tunis Hiroshima. Comment le croire lorsqu’on dit ce qu’il dit : « Si je quitte Tunis, je me perds, je perdrais l’horloge de mon corps, le rythme de mes artères. Je passe mes jours à pleurer en écoutant des chants andalous, de malouf nostalgique. » Imaginez alors la frustration qui est la sienne lorsqu’en mille neuf cent quatre vingt quatorze il a été condamné à ne plus fouler la terre de Jugurtha. Treize ans d’exil. Une éternité pour Kamel. C’est comme si on empêchait Warda Al Jazaïria de chanter ou un Cassus Clay de monter sur le ring. Un Maradona sans ballon ! Loin des stadium. Il fallait le voir dans les bistrots de Saint Michel pour comprendre : un homme ordinaire somnolent, qui dès qu’on parle de Tunis, de Bab Bahr, de Halfaouine, Bab Souika, il se métamorphose en pur-sang. Il est comme ces acteurs racés qui, dans la rue, passent inaperçus, mais dès qu’ils montent sur scène, crachent du feu. Aujourd’hui, cet homme croupit en exil, parce que Ben Ali le veut. Et pour le faire sortir de ce bourbier que fait-on pour lui ? Rien.
TBB (Source: NOUVELOBS.COM  le mardi 20 février 2007)  

ADRESSE A ZINE EL ABIDINE BEN ALI

Rendez-vous à Kinshassa, à 4h00, le matin, au huitième round

TROIS ANS durant j’ai appris à encaisser. Cassus Clay.
J’ai encaissé la maladie, la solitude, l’impuissance, le dégoût. Frazier m’a fracassé la mâchoire et m’a ôté ma ceinture de champion toutes catégories. Aujourd’hui, la chance qui s’est éclipsée, revient dans mes pas. Je veux remonter sur le ring. Je saurai boxer comme Mohammed Ali. Je voltige comme un papillon et je pique comme une abeille. Je remercie ma bonne étoile qui m’a permis de vivre sans souillure et sans cupidité, je la remercie d’avoir préservé ma sensibilité grâce à laquelle je jouis encore du printemps et du zéphire, du murmure de la petite rivière derrière la maison, du chat, des oiseaux derrière les bois. Je me relève, quand je lis ce que d’autres hommes ont écrit sur la vie. Je vis, quand je chante les bonnes vieilles chansons andalouses, quand je danse aux flonflons d’une flûte. Je m’arrange pour que la chance ne me fausse pas compagnie. C’est ma clef Sésame. Maintenant que le jour se lève, j’appelle mes ancêtres et je baise la main du plus valeureux d’entre eux, Jugurtha. Je baise son épaule droite, je baise son épaule gauche, je baise son front. Je baise la terre de mes pères et mères, de mes frères et sœurs, je m’accroupis et je déclame : « Même faibles comme la flamme d’une bougie, il nous faut brûler jusqu’à la dernière goutte. Même ténus comme une allumette, il nous faut provoquer l’étincelle au juste moment ; réduits à l’état de cadavre, transformons-nous en feux follets pour hanter la plaine sauvage. » Je reprendrai mon titre contre Forman. A Kinshassa, 4heures, le matin, au huitième round.
TBB
 
(Source: NOUVELOBS.COM  le mardi 20 février 2007)

North Africa Feared as Staging Ground for Terror

TUNIS — The plan, hatched for months in the arid mountains of North Africa, was to attack the American and British Embassies here. It ended in a series of gun battles in January that killed a dozen militants and left two Tunisian security officers dead.

But the most disturbing aspect of the violence in this normally placid, tourist-friendly nation is that it came from across the border in Algeria, where an Islamic terrorist organization has vowed to unite radical Islamic groups across North Africa.

Counterterrorism officials on three continents say the trouble in Tunisia is the latest evidence that a brutal Algerian group with a long history of violence is acting on its promise: to organize extremists across North Africa and join the remnants of Al Qaeda into a new international force for jihad.

[Last week, the group claimed responsibility for seven nearly simultaneous bombings that destroyed police stations in towns east of Algiers, the Algerian capital, killing six people.]

This article was prepared from interviews with American government and military officials, French counterterrorism officials, Italian counterterrorism prosecutors, Algerian terrorism experts, Tunisian government officials and a Tunisian attorney working with Islamists charged with terrorist activities.

They say North Africa, with its vast, thinly governed stretches of mountain and desert, could become an Afghanistan-like terrorist hinterland within easy striking distance of Europe. That is all the more alarming because of the deep roots that North African communities have in Europe and the ease of travel between the regions. For the United States, the threat is also real because of visa-free travel to American cities for most European passport holders.

The violent Algerian group the Salafist Group for Preaching and Combat, known by its French initials G.S.P.C., has for several years been under American watch.

“The G.S.P.C. has become a regional terrorist organization, recruiting and operating in all of your countries — and beyond,” Henry A. Crumpton, then the United States ambassador at large for counterterrorism, said at a counterterrorism conference in Algiers last year. “It is forging links with terrorist groups in Morocco, Nigeria, Mauritania, Tunisia and elsewhere.”

Officials say the group is funneling North African fighters to Iraq, but is also turning militants back toward their home countries.

The ambitions of the group are particularly troubling to counterterrorism officials on the watch for the re-emergence of networks that were largely interrupted in the wake of the Sept. 11, 2001, attacks. While most estimates put the current membership of the group in the hundreds, it has survived more than a decade of Algerian government attempts to eradicate it. It is now the best-organized and -financed terrorist group in the region.

Last year, on the fifth anniversary of the Sept. 11 attacks, Al Qaeda chose the G.S.P.C. as its representative in North Africa. In January, the group reciprocated by switching its name to Al Qaeda of the Islamic Maghreb, claiming that the Qaeda leader, Osama bin Laden, had ordered the change.

“Al Qaeda’s aim is for the G.S.P.C. to become a regional force, not solely an Algerian one,” said the French counterterrorism magistrate, Jean-Louis Bruguière, in Paris. He calls the Algerian group the biggest terrorist threat facing France today.

“We know from cases that we’re working on that the G.S.P.C.’s mission is now to recruit people in Morocco and Tunisia, train them and send them back to their countries of origin or Europe to mount attacks,” he said.

The G.S.P.C. was created in 1998 as an offshoot of the Armed Islamic Group, which along with other Islamist guerrilla forces fought a brutal decade-long civil war after the Algerian military canceled elections in early 1992 because an Islamist party was poised to win.

In 2003, a G.S.P.C. leader in southern Algeria kidnapped 32 European tourists, some of whom were released for a ransom of 5 million euros (about $6.5 million at current exchange rates), paid by Germany.

Officials say the leader, Amari Saifi, bought weapons and recruited fighters before the United States military helped corner and catch him in 2004. He is now serving a life sentence in Algeria.

Change of Leadership

Since then, an even more radical leader, Abdelmalek Droukdel, has taken over the group. The Algerian military says he cut his teeth in the 1990s as a member of the Armed Islamic Group’s feared Ahoual or “horror” company, blamed for some of the most gruesome massacres of Algeria’s civil war.

He announced his arrival with a truck bomb at the country’s most important electrical production facility in June 2004, and focused on associating the group with Al Qaeda.

Links to the G.S.P.C. soon began appearing in terrorism cases elsewhere in North Africa and in Europe.

In 2005, Moroccan authorities arrested a man named Anour Majrar, and told Italy and France that he and two other militants had visited G.S.P.C. leaders in Algeria earlier that year.

His interrogation led to arrests in Algeria, Italy and France, where Mr. Majrar’s associates were quickly linked to an attempted robbery of 5 million euros at an armored car depot in Beauvais, north of Paris. A hole had been blown in a wall at the depot with military-grade C4 plastic explosives, but it was not big enough for the men to get through.

A later investigation turned up Kalashnikov assault rifles, French Famas military assault rifles, rocket-propelled grenades, TNT and two more pounds of C4. French counterterrorism officials say the group was planning attacks on the Paris Metro, the city’s Orly Airport, and the headquarters of the Direction de la Surveillance du Territoire, France’s domestic intelligence agency.

Italian prosecutors say a related cell in Milan was planning attacks on the city’s police headquarters and on the Basilica of San Petronio in Bologna, whose 15th-century fresco depicts the Prophet Muhammad in hell.

The G.S.P.C. or its members in Algeria appear to have become a touchstone for groups suspected of being terror cells across the region, in much the way that Qaeda representatives in London were a decade ago.

Wiretaps, interrogation of terrorism suspects and recovered documents suggest that the network has associates in France, Italy, Turkey and even Greece, which is favored as an entry point to Europe because of its relatively lax immigration controls, counterterrorism officials say.

There had been hints that the North African groups were planning more formal cooperation as far back as 2005, when Moroccan intelligence authorities found messages sent by Islamic militants to Osama bin Laden, according to European counterintelligence officials.

Evidence of an Alliance

Indications that a cross-border alliance was under way came in June 2005, when the G.S.P.C. attacked a military outpost in Mauritania, killing 15 soldiers. The attackers fled into Mali, according to the United States military.

Moroccan police officers raiding suspected Islamic militant cells last summer also found documents discussing a union between the G.S.P.C. and the Islamic Combatant Group in Morocco, the Islamic Fighting Group in Libya and several smaller Tunisian groups, intelligence officials say.

In September, Al Qaeda’s second in command, Ayman al-Zawahri, released a videotape in which he said that his global terrorist network had joined forces with the G.S.P.C.

The video was followed by an unsettling increase in terrorist attacks across the region, including one against Halliburton employees in Algeria in December that left one Algerian dead and nine people wounded.

But the strongest evidence yet of the G.S.P.C.’s North African cross-border cooperation came in January when Tunisia announced that it had killed 12 Islamic extremists and captured 15 of them. Officials said that six of the extremists had crossed into the country from Algeria.

Their 36-year-old leader, Lassad Sassi, was a former Tunisian policeman who ran a terrorist cell in Milan until May 2001 before fleeing to Algeria, according to an Italian prosecutor, Armando Spataro.

Mr. Sassi, now dead, is still listed as a defendant in a current terrorism trial in Milan, which began before he died. He was charged in absentia with providing military clothing and money to the G.S.P.C. while financing and planning suicide bomb attacks in Italy.

Tunisian officials say that Mr. Sassi and five other men — four Tunisians and one Mauritanian — crossed the rugged border from Algeria into Tunisia months ago.

They set up a base in the mountains of Djebel Terif, where Mr. Sassi trained 20 other Tunisian men in the use of automatic weapons and explosives.

A Trail of Violence

The decision to move against the group began when the police in the Tunis suburb of Hammam Lif detained a young woman in December who led them to a house where a gun battle left two suspected terrorists dead, two officers wounded and two other men in custody, a police officer involved said. His account of the events could not be independently verified.

Another arrest led the police into the hills toward the training camp.

Three of the militants and a Tunisian Army captain were killed during a chase through the mountains. Tunisian security forces mounted a search in which 13 more men were arrested and Mr. Sassi was killed.

The remnants of the group fled and members were later tracked down and killed in another gun battle.

Tunisian officials have sought to play down the G.S.P.C. link, and have said the recently dismantled group’s target was the West.

In fact, according to Samir Ben Amor, a Tunisian attorney who defends many young Tunisian Islamists, more than 600 young Tunisian Islamists have been arrested in the past two years — more than 100 in the past two months — trying to make their way to Iraq to fight the United States.

“It’s the same thing that we saw in Bosnia, Kosovo and above all Afghanistan,” said Mr. Bruguière, the French magistrate. “Al Qaeda’s objective is to create an operational link between the groups in Iraq and the G.S.P.C.”

Tunisia is among the most vulnerable of the North African countries, because its rigid repression of Islam has created a well of resentment among religious youth, and its popularity as a tourist destination for Europeans makes it a target.

Tunisian security forces found Google Earth satellite images of the American and British Embassies as well as the names of diplomats who worked in both buildings. But according to the police officer involved in the case and journalists in Tunisia, the targets also included hotels and nightclubs.

An attack on those sites would have dealt a heavy blow to Tunisia’s tourist industry, one of the country’s most important sources of foreign exchange. An April 2002 bombing of a synagogue on the Tunisian tourist island of Djerba, for which the G.S.P.C. claimed responsibility, helped sink the country’s economic growth that year to its slowest rate in a decade.

(Source: The New York Times February 20, 2007)

Lien: http://www.nytimes.com/2007/02/20/world/africa/20tunisia.html?th&emc=th


 

ENVIRONNEMENT

Ces « prédateurs » qui volent nos rêves à l’île de Djerba

 

Toutes les régions géographiques de notre République méritent de voir leur environnement paysager, leurs vieux centres historiques (souks et médina) , leurs lieux de culte (mosquées et mausolées), leurs arbres et leurs sites naturels et archéologiques même modestes, protégés des transformations ou des destructions si souvent irréversibles.

 

*Les amoureux de l’île ainsi que ses habitants n’ont qu’un souhait : préserver les sites naturels magiques pour épargner le dernier poumon…Djerba ne pourra pas « survivre » à un littoral à l’espagnole ni à des bâtisses à la sicilo-napolitaine…

 

  Toutes les régions géographiques de notre République méritent de voir leur environnement paysager, leurs vieux centres historiques (souks et médina) , leurs lieux de culte (mosquées et mausolées), leurs arbres et leurs sites naturels et archéologiques même modestes, protégés des transformations ou des destructions si souvent irréversibles.

 

Force  est de constater qu’à Jerba le respect de la nature et la préservation du patrimoine historique et culturel ne dépassant pas le stade des discours. Il en résulte que les sites naturels et le patrimoine commun de la nation restent la proie de tout un chacun !

 

A quoi sert de cacher la triste réalité lorsqu’on est en présence de dommages de l’île  et à l’environnement ? L’île, qui vit une véritable tragédie, en porte déjà les stigmates (matérialisés par des actes illicites) qui ont d’ores et déjà gangrené moult sites.

 

Jusqu’à aujourd’hui des élus locaux, insouciants des périls écologiques et de la protection du patrimoine commun, ont abandonné plusieurs sites naturels et historiques. Aube après aube, ils sont dévalorisés et gaspillés obstinément comme un vil produit.

 

Malgré toutes les démarches de nos associations en vue de faire coexister harmonieusement, dans un juste équilibre, tourisme et écologie, Djerba est tout autant dénaturée au plus profond d’elle-même, que métamorphosée en une espèce de porte-avions de ciment. En dépit de tous les efforts déployés pour préserver  le patrimoine  naturel  et historique, le littoral et la plupart de sites naturels merveilleux ont été transformés par des spéculateurs, en terrains d’activités désinhibés davantage pour le pire que pour le meilleur.

 

Vu l’ampleur des phénomènes néfastes et pervers qui sont devenus la lèpre de la nature et du littoral de l’île de Djerba, l’association de la sauvegarde de Djerba et le syndicat d’initiative de Midoun ont organisé  en commun, dans le cadre du développement durable , une journée d’étude et d’information sur la problématique de l’écologie à Djerba.

 

La réunion du mois de décembre 2006, a rassemblé des responsables des autorités locales, des élus municipaux et un bon nombre de représentants des collectivités et des associations régionales.

 

Après les discours d’ouverture et d’accueil, le président de la séance a donné la parole aux intervenants. Soucieux de la dégradation de l’île et de sa végétation , tel l’arbre béni, l’olivier ou l’arbre roi, le palmier , les participants ont évoqué, d’une part , les graves incidences  de toutes les activités fébriles et préjudiciables sur la faune et la flore de l’île, aboutissant à l’érosion des ressources et du matériel génétique disponible pour les générations actuelles et futures, et d’autre part l’évolution des phénomènes qui perturbent le transit sédimentaire côtier provoquant, depuis l’allongement  de la jetée du port d’Aghir, une dénaturation des zones touristiques.

 

Lors du débat, les discussions ont porté notamment sur deux thèmes :

 

-Le concept d’espace partagé vise à concilier l’aménagement  avec la protection de l’île, sa nature et sa végétation. Cependant, la thématique de la préservation de l’arbre roi et du palmier l’emblème de l’île, a suscité tout autant un intérêt tout particulier que des vives protestations. En effet, des témoins  oculaires ont relaté des faits mettant en exergue  la triste réalité de la campagne. D’autant qu’encore aujourd’hui, des milliers de palmiers sont victimes de gestes gratuits, d’un vandalisme et d’une barbarie intolérables. C’est dire combien il est déplorable de voir que la destruction du symbole mythique de l’île le palmier, est devenue le sport quotidien  de pyromanes, de personnes névrosées et de bergers bédouins. Trop nombreux, ces derniers ont lâché sur l’île aussi bien leurs troupeaux  de chèvres, ces sauterelles à quatre pattes, que leurs chevaux qui, attachés aux géants palmiers, grignotent, en leur milieu ces arbres jusqu’à leur effondrement !

 

Autant dire que le malheur de Djerba où les découvertes macabres ne cessent de s’accumuler, est le corollaire de l’insensibilité à la beauté naturelle. Animés souvent par des sentiments cruels et impitoyables à l’égard  de la nature, ces individus, sans tendresse, sans émotion devant les beautés naturelles, ressentent difficilement le sens de cette pensée, qui consiste  à dire que « les beautés de la nature se produisent , elles ne se reproduisent pas » !

 

Ainsi va la vie à Djerba, la vache à traire, l’île où le bonheur n’est plus, il était !

 

Des réflexions ont été menées sur l’état actuel des zones touristiques, enlaidies par les actions anthropiques et par une urbanisation sauvage caractérisée par des constructions anarchiques et laides. Deux phénomènes qui ont contribué à l’anéantissement de plusieurs plages…

 

 Comment protéger le cordon littoral

 

 Parmi les solutions apportées pour y remédier, le président du syndicat d’initiative nous a éclairé sur l’intérêt de l’expérience tentée à Aghir.

 

L’opération consistait à placer des épis  perpendiculairement dans la mer, pour permettre au cordon  littoral sableux de continuer son évolution, de sorte que le sable soit drainé et fixé sur la plage. Néanmoins, cette technique bien réussie ailleurs, sur une île bretonne entre autres, a plus au moins avorté à Djerba, à cause de l’éclatement  de l’un des épis et en raison de l’absence d’un véritable suivi ! Cet échec semble résulter tout autant du manque d’entretien dû à la  négligence des techniciens de l’entreprise responsable des travaux, qu’au laxisme des organismes officiels chargés du contrôle de la réalisation de cette opération, pourtant assez onéreuse.

 

Avortement ou échec, tous ces facteurs sont liés et tiennent à l’absence dans ce projet de références aux études scientifiques approfondies accomplies par des spécialistes en la matière, comme le professeur Paskoff ou le géographe  Massaoud Yamoun…

 

A Djerba, il n’est pas rare d’observer  que dès qu’un des graves problèmes environnementaux ou autres, est soulevé, les vrais responsables disparaissent dans un écran de fumée !

 

L’après-midi fut consacré, en partie à la visite des deux sites suivants : la fameuse et ancienne palmeraie d’Ajim et la zone touristique d’Aghir.

 

A Aghir, tout le monde a pu, comme nous l’avons souligné plus haut, constater le maigre  résultat de cette technique des épis, qui a fait ses preuves ailleurs et qui n’a pas réussi, à stabiliser sur notre île, de manière significative la migration de sable en direction de la terre.

 

A Ajim, la surprise fut d’autant plus inattendue que tous les invités visiteurs à leur arrivée furent stupéfaits par l’horrible massacre de la palmeraie perpétré par des téméraires qui ont fait sans entrave , ce que la raison ne veut pas !

 

Les coupables de ce forfait semblent avoir été informés, bien avant notre passage, des intentions de l’Association qui, pour assurer à l’île sa protection, a toujours placé le développement  durable au cœur de son action.

 

Du fait que les services techniques de la municipalité d’Ajim, ont accepté d’accorder un permis de construire, et de mettre  par là-même, la réglementation administrative au service de l’appétit de privilégiés, ceux-ci se sont attaqués sauvagement à un patrimoine naturel et à une richesse biologique exceptionnels. Ainsi, se voyant  renforcés dans leur sentiment d’impunité, ces financiers spéculateurs ont, en une mesure de temps très courte, de surcroît au vu et au su de tout le monde, mutilé et phagocyté un site unique, jadis respecté et jalousement préservé par nos aïeux.

 

Aucunement soucieux du respect de la nature et de la protection du patrimoine, termes qui sont pour ces individus, d’une extrême volatilité, ces aventuriers téméraires ont, en toute  quiétude réalisé leurs extravagantes frasques ; cette horripilante  action, faite avec éclat , de façon erratique et insidieuse, a profondément choqué plus d’un sentiment. C’est en effet, cet effroyable massacre des arbres géants, des palmiers sauvagement arrachés puis juchés et alignés comme des cadavres attendant leur incinération, qui a provoqué les vices réactions des visiteurs, comme le témoigne leur déclaration.

 

Parmi les personnalités présentes, se trouvait entre autres  M. Abd-El-Kader El Bouandi qui, horrifié par le terrible spectacle, a exprimé  son dégoût en ces termes : « ces inepties sont une aggravation à une situation qui constitue l’horreur et la limite ! »

 

Ce constat est le corollaire des méthodes sournoises de certains usurpateurs qui ont réussi à spéculer et à faire de cette île, un véritable supermarché où spoliateurs et maraudeurs peuvent  à leur aise, tout prendre, tout consommer… Puisque aucune volonté d’homme n’est venue l’épargner du gaspillage, Djerba s’effrite et souffre d’autant plus de cette tragédie que l’île nous donne pour l’heure l’image d’une boutique de porcelaine traversée par un éléphant !

 

Plus pernicieux et tout aussi  grave que la destruction  par le bulldozer des beaux lieux et la dégradation des sites naturels, qui auraient  dû évoluer vers des réserves, est l’embarrassant nihilisme de certains responsables des municipalités et de leurs égéries. Et il n’est pas superfétatoire de souligner  que pour le moment, la plu part de ceux-ci, sont animés par le vil goût de lucre et par voie de conséquence par la même passion que les groupes d’intérêt, rejetant simultanément beauté et raison…

 

Il s’agit  d’un défi immense. D’autant que si tout le monde agissait comme ces groupes « un lobby très difficile à conjurer », il faudrait cinq îles  pour assouvir les besoins  de tous les nouveaux venus à Djerba ; cette terre d’accueil, qui, actuellement, constitue pour quelques privilégiés et des touristocrates favorisés, une arche de Noé, alors  que tout autour c’est le déluge.

 

Tourisme de masse

 

Personne ne souhaite que le tourisme de masse dévoreur de l’espace, se développe à Djerba à l’instar des îles Baléares. Tout le monde se rebiffe d’autant plus contre ce lobby  sans précédent à Djerba, que l’île  aurait eu l’opportunité d’être inscrite par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine Mondial si des responsables politiques locaux n’avaient pas mis sciemment des obstacles afin d’entraver les démarches ( ?).

 

A la suite de ce malheureux échec, l’île est devenue une manne réservée à quelques groupes d’intérêts. C’est ainsi qu’elle est tombée dans l’escarcelle des groupes de pression menaçant, qui font des dégâts et bloquent les choses par intérêts corporatistes et financiers.

 

Aussi doit-on cesser d’être indulgents avec les usurpateurs et tous ceux qui passent outre les règles établies. Certes, l’argent  est important, mais l’argent ne doit pas être le moteur du développement du tourisme, d’autant que dans le cadre du développement durable, les motivations doivent être conjuguées et en même temps écologiques et artistiques que financières.

 

Toutefois, le souhait de tous les habitants est de réussir  à préserver tous les sites naturels magiques pour épargner  le dernier poumon  de l’île et amorcer réellement le processus de sauvegarde de toutes les valeurs de l’île-jardin, afin que Djerba ne connaisse ni un littoral à l’espagnole ni des permis de bâtir à la sicilo-napolitaine.

 

Et pour cela, il faut arrêter d’être benêt et agir contre le péril et ses signes précurseurs : le pouvoir d’une « oligarchie prédatrice », gaspilleuse et âpre au gain, qui n’agite le slogan « du développement durable », que pour mieux perpétuer son hégémonie.

 

Aussi dit-on, réagir contre toutes les infractions, qui sont devenues le sport quotidien à Djerba où les attaques contre la culture et les agressions contre la nature, où les actions illicites ont franchi depuis longtemps et sans pudeur, le seuil au-delà duquel est né un désastre , qui a d’ores et déjà  tué le mythe de l’île de rêves ?

 

Tel est le sort lugubre de Djerba, la poule aux œufs d’or, dont le destin est lié incontestablement à la volonté et aux agissements des hommes responsables d’aujourd’hui. Il va sans dire que l’espoir de sauver l’île de Djerba, qui baigne dans la légende des Lotophages, est aussi lié à la volonté de tous les hommes épris de démocratie et de liberté.

 

Ainsi, pragmatisme et sagesse, sont les facteurs décisifs pour que l’île orpheline livrée à l’usure, redevienne une terre  de tourisme à dimension humaine réconciliée avec son environnement, un environnement propre et préservé au milieu d’une nature saine. Pour cela, et afin que notre île-jardin retrouve sa beauté magique, tranquille et unique, il nous faut apprendre à traiter la Nature, comme le font les abeilles qui, pour se nourrir du nectar , butinent les fleurs sans les abîmer !

 

 Kamel TMARZIZET

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 20 février 2007)

 

Calendrier de l’hégire

Le mufti de la République Tunisienne a annoncé, hier, dans un communiqué, que le lundi 19 février 2007 correspond au premier jour du mois de Safar de l’an 1428 de l’hégire.

 

Site de l’ATCT

L’Agence Tunisienne de Coopération Technique vient de mettre en place un site web http://www.tunisie-competences.nat.tn à l’intention des experts et hauts cadres désirant travailler à l’étranger et des coopérants déjà exerçant à l’étranger. Le site vise à faire connaître le potentiel de compétences tunisiennes disponibles pour la coopération technique, informer nos cadres et nos institutions des opportunités qu’offre la coopération technique, fournir des services et des facilités pour le recrutement de cadres tunisiens et la formation de cadres des pays frères et amis. Le site a aussi pour finalité de nouer des contacts entre les institutions publiques et privées tunisiennes et étrangères et de réaliser des programmes et projets de coopération technique.

 

Jeunes et société civile

70 % de nos jeunes inadhérants aux rouages de la société civile (ONG, parti politique, associations, etc) c’est ce qu’a révélé le sondage d’opinion réalisé par l’Observatoire National de Jeunesse sur la question. Les résultats du sondage sont affichés sur le site de l’observatoire.

 

 Infrastructure

Les travaux d’aménagement de 100 km de la Route Nationale Kef-Tunis démarreront prochainement. Une enveloppe de 50 MD sera réservée à la réalisation des travaux.

 

Pont de Radès

Le taux d’avancement des travaux de construction du pont de Radès est à 45 %. Cet édifice sera fin prêt à la fin de l’année prochaine.

 

 Transport ferroviaire

Une étude est en cours de réalisation pour l’installation du RER et ce dans le cadre de la modernisation du secteur de transport ferroviaire à l’horizon de 2015. Le RER sera composé de 10 rames et d’une longueur de 250 mètres. Il assurera le transport de 2500 voyageurs, soit l’équivalent de 1700 voitures. Les principales stations du train seront la place Barcelone, TGM et la station de transport de marchandises.

 

Accords Tunisie/ Libye

Trois accords de coopération ont été signés entre la Tunisie et la Jamahyria Arabe Libyenne suite la 20ème session de la haute commission mixte tuniso-libyenne. Le première accord qui a été conclu entre les banques centrales des deux pays, a trait à l’adoption des monnaies tunisienne et libyenne pour régler les transactions dans les deux pays. Le deuxième, porte sur la coopération industrielle et le troisième sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire des deux pays.

 

 Violence contre la femme

Un atelier régional sur l’égalité entre les deux sexes et la prévention de la violence contre la femme a eu lieu à Médenine, à l’Office de développement du sud.

Cet atelier marque le démarrage d’un projet de partenariat entre l’Office national de la famille et de la population (ONFP) et l’Agence Espagnole de Coopération Internationale. La réalisation de ce projet s’étendra jusqu’en 2009.

 

 Religion et civilisation

Religion et culture du comportement civilisatrice dans la société humaine est le thème du colloque scientifique international qui aura lieu à partir de demain à l’hôtel Africa. Organisé conjointement par l’institut Supérieur de théologie de Tunis et Konrad-Adenauer-Stiftung, le colloque se poursuivra jusqu’au 22 févier. A l’ordre du jour plusieurs interventions, notamment la religion et la citoyenneté, le comportement civilisationnel, la chariââ et la loi, la culture du comportement civilisationnel et les religions monothéistes.

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 20 février 2007)


Jean Duvignaud  
Jean Duvignaud est mort samedi 17 février à La Rochelle. Il allait atteindre l’âge de 86 ans. Ecrivain, critique de théâtre, sociologue, dramaturge, essayiste, scénariste, anthropologue, homme de revues, Jean Duvignaud était aussi et avant tout un généreux compagnon des plus belles aventures de la pensée et de l’art que la France et l’Europe ont connues après la seconde guerre mondiale.

Il était né le 22 février 1921 à La Rochelle. Sa vie bascule, comme tant d’autres de sa génération, pendant la guerre. En 1943, pour échapper au service du travail obligatoire (STO), il abandonne la khâgne du lycée parisien Henri-IV. Bercé par les vers de Paul Valéry « le vent se lève, il faut tenter de vivre« , il rejoint le sud de la France, connaît l’épreuve de la clandestinité puis de la Résistance.

Au lendemain de la guerre, il cherche, par l’écriture de fictions Le Sommeil de juillet (1947), Quand le soleil se tait (1949), Le piège (1951), à comprendre ce monde nouveau qui s’ouvre, « béant aux choses futures » comme l’écrit Montaigne qu’il aime citer. Il participe alors à Contemporains, la revue de Clara Malraux. Critique de théâtre à la Nouvelle Revue française, il fonde en 1953, avec Roland Barthes, la revue Théâtre populaire.

APPROCHE SOCRATIQUE

Elle accompagne l’éclosion de ce nouveau théâtre que symbolisent les pièces d’Adamov, Ionesco ou Beckett, et les mises en scène de Roger Blin, de Jean Vilar. Il dirige la collection « Les grands dramaturges » (éditions de l’Arche), qu’il inaugure par un volume consacré à Georg Büchner en 1954.

Jeune agrégé de philosophie, il est nommé professeur à Abbeville, puis à Etampes (1947-1956). Privilégiant une approche socratique de l’enseignement, il fait jouer à ces jeunes lycéens, sur les conseils de Jean Paulhan, le Woyzeck de Büchner : pour la première fois au théâtre apparaît un homme qui n’est rien, et qui pourtant questionne le sens de la vie sociale et ce que la société pense d’elle-même. Sa rencontre avec Georges Gurvitch, professeur de sociologie à la Sorbonne, sera décisive : ce dernier l’invite à réfléchir à une sociologie du théâtre. Et c’est ainsi, comme écrivain, qu’il entre en sociologie, pour chercher dans la vie collective ce que la fiction lui avait montré : l’appel des possibles. Chercheur au CNRS, il traque en Grèce, en Italie, la naissance du théâtre et de la tragédie.

Il n’en oublie pas pour autant ce théâtre nouveau dont il rend compte dans ses chroniques aux Lettres nouvelles, àL’Express puis à L’Observateur. Des lectures assidues qu’il entreprend alors, il retire de l’oeuvre de Durkheim la notion d' »anomie » et pousse à son terme cette intuition que, à chaque changement que connaît une société, se font jour des désirs et des besoins nouveaux qui anticipent vers le non encore vécu.

En 1956, après avoir quitté le Parti communiste, il participe à la fondation de la revue Arguments, avec Edgar Morin et Kostas Axelos : loin des idéologies figées, des dogmes et des concepts, ils éprouvent ensemble une métaphysique du possible. Il rendra compte de cette faillite des idéologies dans Pour entrer dans le XXe siècle (1958).

En 1960, il est nommé maître de conférences de sociologie à l’université de Tunis. C’est là, dans le bouillonnement de ce laboratoire pour les jeunes nations décolonisées, qu’il prépare sa thèse d’Etat, mettant en lumière la figure d’Antigone, cette jeune fille qui a osé violer un interdit. Découvrant avec ses étudiants le petit village de Chebika, au sud de la Tunisie, il semble alors retrouver, en la personne de Rima, une lointaine héritière de l’héroïne de Sophocle.

Initié à la complexité du Maghreb par le grand arabisant Jacques Berque, et sensible à la microsociologie de son maître Gurvitch, il publiera quelques années plus tard les résultats de cette enquête anthropologique (Chebika, 1968), dont Jean-Louis Bertucelli tirera un film (Les Remparts d’argile, 1971).

Assistant à la Sorbonne (1961-1965), il prépare alors un Durkheim (1965) et une Introduction à la sociologie (1966), qu’il conçoit comme une réponse inquiète aux mutations engendrées par les révolutions industrielles.

Après la soutenance de sa thèse (Sociologie du théâtre, 1965), il est nommé professeur à l’université de Tours. Il y conduit avec ses étudiants de nombreuses enquêtes collectives, dans la veine de l’école de Chicago (Les Tabous des Français, La Banque des rêves,La Planète des jeunes).

CAUSE COMMUNE

En 1972, avec l’écrivain Georges Perec, qui fut son élève à Etampes, et le philosophe Paul Virilio, il fonde la revue Cause commune, pour « lire le texte du monde » et envisager « l’insurrection du possible ».

Il reprend alors ses voyages : « En quittant l’Europe, j’ai appris au Maghreb d’abord, puis en Afrique, et surtout au Brésil, que le discours écrit ne réduit jamais la diversité de l’expérience collective ».Fêtes et civilisations (1973) est justement consacré à ces moments de rupture imprévisible, d‘ »insurrection du possible contre le réel ».

C’est cette même philosophie qui est à l’origine de la Maison des cultures du monde (1982), que préside Jean Duvignaud et dirige Chérif Khaznadar. Pour accompagner cette aventure, une nouvelle revue voit le jour, L’Internationale de l’imaginaire. En 1980, il est nommé professeur de sociologie à l’université Paris-VII, où il poursuit ses travaux sur la sociologie de l’art (1984).

Les titres de quelques-uns de ses ouvrages (Le Langage perdu, Le Sous-texte, L’Anomie, Le Don du rien,L’Oubli, Le Pandémonium du présent…) dessinent les contours de ses thèmes de réflexion : la genèse, l’entre-deux, ces régions instables où les certitudes sécurisantes sont battues en brèche.  

Laurent Vidal est maître de conférences en histoire à l’université de La Rochelle.

Laurent Vidal
(Source: Lemonde.fr le 20 fevrier 2007)


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