20 février 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2100 du 20.02.2006

 archives : www.tunisnews.net


Raid Attac Tunisie: En solidarité avec l’Union Régionale du Travail de Tunis

Babelmed: L’affaire des «internautes de Zarzis» Noticias: Encore des soutiens pour les internautes de Zarzis AFP: Tentative d’immigration clandestine: neuf jeunes Tunisiens arrêtés AP: Tunisie: un ancien entraîneur de football italien tué par ses deux « amants » AFP: Séminaire sur la lutte anti-terrorisme au Maghreb et au Sahel AP: Algeria launches international conference on fighting terrorism in Africa AFP: Pas d’anti-islamisme dans les critiques au rachat par Dubaï de ports US (responsable US) AFP: Caricatures: une « fausse interprétation » de la part des islamistes (OSCE) Le Temps: Les musulmans dans l’incapacité de passer à l’action Meria : État & islamisme au Maghreb

Houcine Mhamdi: Je ne suis ni à gérer ni à digérer

Raid Attac Tunisie

En solidarité avec l’Union Régionale du Travail de Tunis

Suite à la parution d’un calendrier 2006 par l’URTT comportant des photos et des dates clefs qui évoquent des luttes ouvrières à l’échelle nationale et internationale, la police a essayé d’empêcher sa distribution en faisant pression sur la centrale syndicale sous prétexte que le choix des personnalités et des évènements sont sélectifs et non appréciés par les autorités. Celles -ci ont procédé à une campagne de diffamation contre le secrétaire général de l’URTT monsieur Tawfik Touati et madame Raoudha Hamrouni, adjointe chargée de l’information , de la femme et de la jeunesse. Le harcèlement policier a abouti à la convocation de ces deux militants syndicalistes pour « une affaire personnelle », mise dans les tiroirs de la police , et gardée comme une épée de Damoclès sur leurs têtes à toute fin utile bien qu’ils aient demandé à maintes reprises le transfert de la dite affaire devant les tribunaux. Par conséquent, Raid attac Tunisie : –    proteste contre ces pressions et incursions policières dans les activités de l’UGTT et ses publications. –     Exprime sa totale solidarité avec l’URTT et ses militant-es qui défendent l’autonomie de l’UGTT. ü-     Appelle tous les militant-es syndicaux et ceux des droits de l’Homme en Tunisie et dans le monde à soutenir l’URTT et mettre fin à ces agissements qui ont pour but d’isoler les militant-es de l’URTT.

Le secrétaire général ABBES HANNACHI


 

L’affaire des «internautes de Zarzis»

Hannane Bouzidi

 

L’affaire

Les internautes de Zarzis ont été jugés pour « constitution de bande ayant pour objet la préparation d’attentats, tentative de vol et détention de produits explosifs ». Les autorités tunisiennes ont accusé certains d’entre eux de s’être rendus à l’étranger et d’avoir « sollicité le soutien logistique du réseau terroriste Al-Qaïda ». Les internautes, cinq Tunisiens, âgés aujourd’hui de 23 ans, ainsi qu’un professeur de 39 ans ont nié ces charges et affirmé avoir fait des aveux sous la torture dans les locaux de la police. Ils ont été condamnés en 2004 à 13 ans de prison pour usage d’internet « à des fins d’attentats terroristes ». Avocats et défenseurs des droits de l’Homme avaient qualifié leur procès de « scandaleux ». La Tunisie, ayant signé avec d’autres pays un accord international pour la lutte contre le terrorisme, doit fournir chaque année un rapport de ses activités en ce sens. Les internautes de Zarzis seraient-ils les victimes injustement sacrifiées sur l’autel de la politique internationale?

 

Les internautes de Zarzis

 

Le cas de Abdelghaffar Guiza

L’un d’eux, Abdelghaffar Guiza, tuberculeux, est aujourd’hui en « danger de mort », a annoncé dimanche à Paris le Comité de soutien aux internautes de Zarzis: « L’état de santé de Abdelghaffar Guiza, s’est considérablement aggravé ces derniers temps au point que sa famille craint pour sa vie ». Le comité appelle les autorités tunisiennes à lui fournir « d’urgence les soins appropriés à son état de santé ». La tuberculose d’Abdelghaffar Guiza, âgé de 23 ans et dont le « seul crime » est, selon ses défenseurs, « d’avoir surfé sur internet », « a empiré suite aux mauvaises conditions de détention et à la privation de ses médicaments ». L’état de santé du jeune homme va « jusqu’au vomissement de sang », précise le Comité de soutien, présidé par une parlementaire européenne belge, Hélène Flautre. Admis « au service de pneumologie de l’hôpital de l’Ariana sans qu’aucun membre de sa famille n’ait été informé, puis renvoyé en prison », le jeune détenu a entamé « une nouvelle grève de la faim ». Abdelghaffar Guiza et ses camarades avaient été condamnés en avril 2004 à 19 ans et trois mois de prison, une peine ramenée en décembre 2004 en appel à 13 ans.

 

Concert de soutien

Afin que ces personnes ne croupissent pas en prison dans l’indifférence générale et afin d’informer la communauté internationale de leur situation, un concert de soutien intitulé «Sous le soleil, exactement! Mélodies contre l’oubli» a été organisé vendredi 17 février 2006 à Saint-Denis. Plusieurs artistes S’y sont exhibés tels que Mohamed Bhar (chant et luth oriental), Tarek Maatoug (saxophone et percussions), Michel Seban (pop-folk intimiste), Frède (auteur-interprète), le Quatuor vocal de l’amitié (chant a capella), Haileinse (roots, rock, reggae), et Fouzia et Mustapha (chanson engagée).

 

Hannane Bouzidi

(15/02/2006)

_________________________________________________________________________

 

Informations:

contact@zarzis.org

Adresse internet du Comité: http://www.zarzis.org

http://www.zarzis.org/IMG/pdf/internauteslight.pdf

http://www.zarzis.org/IMG/pdf/affiche.pdf

http://www.zarzis.org/rubrique.php3?id_rubrique=9

 

(Source : babelmed, le 15 février 2006)

URL : http://www.babelmed.net/index.php?menu=31&cont=1891&lingua=fr

 


Encore des soutiens pour les internautes de Zarzis

La Présidente de la Sous-commission aux droits de l’homme et députée au Parlement européen, Hélène Flautre, a envoyé hier à la Portugaise Térésa Quintas Chopin un message d’incitation à la mobilisation pour la libération de son fils, Omar Chlendi, et des autres internautes de Zarzis.  « Les condamnations des jeunes pour utilisation d’Internet à des fins d’activités terroristes obtenues sans preuves sont absolument insupportables. Elle symbolisent tristement le caractère liberticide et autoritaire du régime tunisien », peut-on lire dans le document envoyé par Hélène Flautre. L’affaire remonte à 2003, après la promulgation de la loi antiterroriste en Tunisie, quand Omar Chlendi, six de ses amis et un professeur, ont été accusés d’inciter à des actes de terrorisme par le biais d’Internet. Cinq ont été emprisonnés en Tunisie et deux qui vivaient en Suède et en France sont en liberté. Ayoub Sfaxi, réfugié politique, exerçant comme agent de sécurité dans une entreprise privée en France, et Tahar Guemir, étudiant en informatique en Suède, ont affirmé au JN, lors de concert de solidarité avec les « internautes de Zarzis » (www.zarzis.org) à Paris, qu’ils avaient seulement discuté de sujets ordinaires, entre amis, « relatifs à la vie de chacun ». Après avoir appris l’arrestation de ses amis en Tunisie, Sfaxi a effectué une recherche de son nom sur Internet. Il a alors découvert qu’il était condamné à une peine de 19 ans et 3 mois dans son pays d’origine. Tahar Guemir a fait de même, mais n’a pas trouvé son nom. Il sera surpris d’apprendre qu’il avait fait l’objet d’une accusation correspondant à une peine de 26 ans et 3 mois. Tous les deux disent avoir gardé quelques copies des échanges avec leurs amis et espèrent qu’elles pourront constituer des preuves de leur innocence.

(Source : Jornal de Noticias, 19 février 2006)

(traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version portugaise


 

Décès du premier imam de la Mosquée Okba Ibn Nefaâ à Kairouan

 

Condoléances du Chef de l’Etat

• Le Président Ben Ali rend hommage au rôle du défunt dans le renforcement des fondements de l’Islam

 

A la suite du décès de Cheikh Abderrahmane Khlif, premier imam de la Mosquée Okba Ibn Nefaâ à Kairouan, le Président Zine El Abidine Ben Ali a adressé un télégramme de condoléances à la famille du défunt.

 

Dans ce message, le Chef de l’Etat rappelle les qualités et éminents services rendus par le défunt en vue de renforcer les fondements de l’Islam, implorant Dieu de l’accueillir dans Son infinie miséricorde et d’accorder à sa famille patience et réconfort.

 

Avec la disparition, hier, de Cheikh Abderrahman Khlif à l’âge de 89 ans, la communauté religieuse et nationale perd une de ses figures de proue.

 

Le défunt a assumé, durant sa vie, plusieurs responsabilités. Il a été nommé en 1988 membre du Conseil supérieur islamique et a été élu député en 1989. Il a à son actif plusieurs contributions scientifiques et théologiques publiées dans les médias tunisiens et arabes.

 

Le défunt est également l’auteur de plusieurs œuvres et publications à vocation éducative et religieuse qui ont contribué à l’enrichissement de la pensée religieuse et au renforcement de la religion islamique et de ses nobles valeurs.

 

(Source : www.infotunisie.com (officiel), le 19 février 2006)


 

Sur instructions du Chef de l’Etat

Le ministre des Affaires religieuses assiste aux funérailles du Cheïkh Abderrahmane Khlif, Premier Imam de la mosquée Okba Ibn Nafaâ

 

Les funérailles du Cheïkh Abderrahmane Khlif, Premier Imam de la mosquée Okba Ibn Nafaâ de Kairouan, décédé à l’âge de 89 ans, se sont déroulées, lundi matin, au cimetière Koraïch, à Kairouan.

 

Sur instructions du pPrésident Zine El Abidine Ben Ali, M. Boubaker el Akhzouri, ministre des Affaires religieuses a présenté les condoléances du Chef de l’Etat à la famille du défunt.

 

Les obséques se sont déroulées en présence de M. Jalloul Jribi, président du Conseil Islamique supérieur, des cadres régionaux et locaux, des cadres supérieurs de l’Etat et du Rassemblement constitutionnel démocratique ainsi que d’un grand nombre de citoyens.

 

 

(Source : www.infotunisie.com (officiel), le 20 février 2006)

 


 

Emission diffusée sur « France Culture », le dimanche 19 février 2006 de 19h à 19h45

 

La Tunisie : débat sur la participation des islamistes au processus politique 

 

Sophie Bessis, historienne et journaliste, Nadia Chaban, sociologue, militante politique, Kamel Jendoubi, président du Réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), militant politique et Samir Sobh, rédacteur en chef de la revue Arabie.

 

Pour écouter l’émission:

http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/EPOQUE/EPOQUE20060219.ram

 

Lien web : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/epoque/

 

 

LA REGULATION INSTITUTIONNELLE DE L’ISLAM EN TUNISIE :

ENTRE AUDACE MODERNISTE ET TUTELLEE ETATIQUE

Etude signée Franck Frégosi, de l’université Robert Schuman, publiée en mai 2004.

 

URL : http://www.ceri-sciencespo.com/archive/mai04/artff.pdf

 


 

Tentative d’immigration clandestine: neuf jeunes Tunisiens arrêtés

   

AFP 4 – 20.02.2006 14h35

                      TUNIS, 20 fév 2006 (AFP) – La police tunisienne a arrêté neuf  jeunes Tunisiens, dont une lycéenne, qui s’apprêtaient à émigrer  illégalement en Italie, annonce lundi le journal Assabeh.

                      Les membres du groupe ont été arrêtés à dans la région de Mahdia  (200 km au sud-est de Tunis) par la police qui a également saisi  deux moteurs d’embarcation pneumatique.

                      Alerté par un avis de recherche de la jeune fille, la police a  fini par la retrouver dans une cache, alors que la bande s’apprêtait  à prendre le large.

                      Le littoral méditerranéen de la Tunisie et de la Libye voisine  est souvent le point de départ ou de transit d’embarcations de  clandestins tentant de rallier les côtes italiennes toutes proches.

 

 


 

Tunisie: un ancien entraîneur de football italien tué par ses deux « amants »

AP | 20.02.06 | 21:02 TUNIS (AP) — Un ancien entraîneur de football italien a trouvé la mort à la suite d’une querelle avec ses deux compagnons tunisiens auxquels il a refusé de donner « la somme convenue » après des rapports sexuels, rapporte lundi l’hebdomadaire « Assabah ». Le drame s’est produit ces derniers jours lors d’une beuverie suivie d’ébats sexuels au domicile de la victime à Hammamet, à 70 km de Tunis. Après sa retraite du métier d’entraîneur, Adolfo Millit, natif de la localité italienne de Nocera Superiore, s’était établi dans cette station balnéaire. Depuis huit ans, il entretenait une liaison amoureuse avec un jeune originaire d’une ville voisine auquel il demandait de se faire accompagner par l’un de ses amis, selon le journal. La soirée a mal tourné quand un différend a surgi concernant le montant sur lequel les deux parties s’étaient entendues. L’effet de l’alcool aidant, une querelle a éclaté qui a vite dégénéré. Les deux compères ont asséné plusieurs coups de couteaux au niveau de la gorge au sexagénaire italien qui devait succomber à l’hémorragie. Bien qu’ayant fui dans deux régions différentes de l’intérieur du pays, les deux criminels ont vite été appréhendés par les agents de la police judiciaire. Alors que le corps de la victime a été rapatrié en milieu de semaine, les deux inculpés, qui ont reconnu leur forfait, devaient se prêter lundi à la reconstitution du crime, ajoute le journal. AP

 


 

Séminaire sur la lutte anti-terrorisme au Maghreb et au Sahel

 

AFP, le 20.02.2006 à 14h52

ALGER, 20 fév 2006 (AFP) – Des experts militaires et civils  africains et des représentants de plusieurs pays occidentaux ont  entamé lundi à Alger un séminaire consacré aux moyens de lutter, au  Maghreb et au Sahel, contre le terrorisme qui inquiète de plus en  plus les pays de la région.

Cette rencontre de quatre jours, qui se déroule à huis-clos, est  organisée par le Centre africain d’études et de recherches sur le  terrorisme (CAERT) et le Centre d’études stratégiques sur l’Afrique  (CESA) du ministère américain de la Défense.

« Il est notoire que les régions du Maghreb et transsaharienne  sont devenues, depuis des années, une aire de prédilection pour  certains groupes terroristes », a affirmé le ministre délégué  algérien des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel  dans un discours d’ouverture.

Algérie, Libye, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Tchad et Tunisie  participent à cette rencontre ainsi que des représentants des  Etats-Unis et de plusieurs pays européens.

Soulignant que « les activités de ces groupes terroristes  induisent nombre de conséquences dommageables pour les pays de la  région », M. Messahel a souligné qu’une « riposte à la mesure des  défis rencontrés s’impose ».

Selon lui, cette rencontre, qui favorisera « très certainement un  partenariat, au demeurant souhaité », entre l’Afrique et les  Etats-Unis, « débouchera sur des mesures concrètes et adaptées à  l’espace transsaharien, susceptibles d’enrayer les agissements  terroristes » dans cette région.

De son côté, l’ambassadeur américain à Alger, Richard W. Erdman,  a, au nom du gouvernement américain, « salué le travail de l’UA et du  CAERT », se disant « ravi » que le CESA et le CAERT collaborent dans la  lutte contre le terrorisme.

Le directeur du CESA, le général américain à la retraite Carlton  W. Fulford, a estimé que ce séminaire, qui intervient une semaine  après une tournée au Maghreb du secrétaire américain à la Défense  Donald Rumsfeld, « sera l’occasion de discuter de questions  fondamentales pour la stabilité, la prospérité et la croissance en  Afrique ».

M. Rumsfeld avait souligné la volonté des Etats-Unis de  renforcer les relations militaires avec les trois pays du Maghreb  central, salués comme des « partenaires constructifs » dans la guerre  contre le terrorisme.

« Nous cherchons à renforcer notre relation militaire et notre  coopération en matière de contre-terrorisme », avait déclaré M.  Rumsfeld à Alger après un entretien avec le président algérien  Abdelaziz Bouteflika.

En juin 2005, l‘armée américaine avait mené trois semaines  d’exercices de lutte anti-terroriste dans quatre pays sahéliens et  en Algérie dans le cadre de l’opération « Flintlock 2005 », destiné à  empêcher que les zones désertiques de cette région ne deviennent des  repaires terroristes.

Ces exercices, planifiés depuis plusieurs mois, avaient débuté  quelques jours après l’attaque le 3 juin d’une base militaire dans  le nord-est de la Mauritanie au cours de laquelle cinq assaillants  et quinze soldats ont été tués.

Cette attaque avait été revendiquée par le Groupe salafiste de  prédication et de combat (GSPC) algérien, lié au réseau terroriste  Al-Qaïda de Oussama Ben Laden et dont l’ancien numéro 2, Amari Saïfi  dit Abderrezak « le para », avait été arrêté en Libye, près de la  frontière du Tchad, et extradé en Algérie en octobre 2004.

Le congrès américain a approuvé un budget de 100 millions de  dollars sur cinq ans, à partir de 2007, pour un programme  d’exercices militaires avec l’Afrique, intitulé initiative  anti-terroriste Trans-Sahara.

 


 

Séminaire sur la lutte anti-terrorisme au Maghreb et au Sahel

 

AFP, le 20.02.2006 à 10h57

                      ALGER, 20 fév 2006 (AFP) –  Un séminaire international sur la  lutte contre le terrorisme au Maghreb et au Sahel s’est ouvert lundi  à Alger avec la participation de huit pays africains et de  représentants américains et européens.

                      Cette rencontre, qui se déroulera à huis-clos pendant quatre  jours, est organisée par le Centre africain d’études et de  recherches sur le terrorisme (CAERT) et le Centre d’études  stratégiques sur l’Afrique (CESA) du ministère américain de la  Défense.

                      La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre délégué  algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.  Abdelkader Messahel.

                      L’Algérie, la Libye, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal,  le Tchad et la Tunisie participent à cette rencontre ainsi que des  représentants des Etats-Unis et de plusieurs pays européens.

                      Le but de ce séminaire, qui regroupe des experts civils et  militaires, est d’élaborer une liste d’actions concrètes visant à  prévenir et à lutter contre la présence de groupes terroristes au  Maghreb et dans la région sahélo-saharienne.

                      « Ces actions vont s’inspirer nécessairement de la Convention  africaine de prévention et de lutte contre le terrorisme et du Plan  d’action de l’Union africaine (UA) sur le même thème », selon le  CAERT.

                      Le plan d’action de l’UA, adopté à Alger en 2002, comporte une  série de mesures concrètes concernant la police et le contrôle aux  frontières, ainsi que des volets judiciaires, financiers, sur les  échanges d’informations et sur la coordination aux niveaux régional,  continental et international.

                      La Convention sur la prévention et la lutte contre le  terrorisme, sur laquelle s’appuie la coopération interafricaine dans  ce domaine, avait été adoptée en juillet 1999 lors du 35ème sommet  de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, devenue UA en juillet  2002).

                      Le CAERT, inauguré en octobre 2004 à Alger, est conçu comme une  agence spécialisée de l’UA.

                      Il a pour mission principale « le renforcement des capacités des  pays africains dans le domaine de la prévention du terrorisme, pour  prendre part activement à la lutte internationale contre ce fléau ».

 


Algeria launches international conference on fighting terrorism in Africa

 

Associated Press, le 20.02.2006 à 12h13

ALGIERS, Algeria (AP) _ European, U.S., and African envoys studied ways to fight terrorism in Africa at an international conference that started in Algeria‘s capital Monday.

 

Civilian and military officials are to take part in the four-day meetings, sponsored by the African Union’s anti-terrorism center and the Pentagon’s Africa Center for Strategic Studies, according to the U.S. Department of Defense.

 

The African countries participating are Algeria, Chad, Libya, Mali, Niger, Nigeria, Senegal and Tunisia. Envoys from the United States, France, Britain, Denmark and Portugal were to take part in the closed-door talks to discuss the equipment and military hardware needs of the African states, the Algerian state news agency APS reported.

 

On the eve of the conference, Algerian anti-terrorist forces killed four militants in an operation in the mountainous Bendoukhene region in eastern Algeria, the daily L’_Expression reported Monday.

 

The anti-terrorist force had been searching for suspects and bombing suspected mountain hideouts in a major operation in the region, the report said. One of those killed was an alleged local leader of the GSPC, an extremist group linked to al-Qaida and Algeria‘s Islamic insurgency, the report said.

 

There was no official confirmation of the deaths. Algerian authorities frequently decline to confirm reports on terrorists and militants.

 

U.S. Defense Secretary Donald Rumsfeld was in Algeria, Tunisia and Morocco last week to strengthen military ties in the region.

 


Pas d’anti-islamisme dans les critiques au rachat par Dubaï de ports US (responsable US)

 

AFP, le 20.02.2006 à 12h56

DUBAI, 20 fév 2006 (AFP) – Une responsable américaine a exclu  lundi que la levée de boucliers aux Etats-Unis contre un contrat  accordant à une firme de Dubaï le contrôle sur six ports américains  soit liée à l’anti-islamisme, soulignant qu’il s’agissait d’une  simple question de sécurité.

 

« Je ne crois pas que ce soit le cas », a déclaré à la presse à  Dubaï Karen Hughes, la conseillère en image de l’administration  américaine, qui répondait à la question de savoir si les critiques  du contrat relevaient de « l’islamaphobie ».

 

DP World a conclu un contrat portant acquisition de l’opérateur  britannique Peninsular and Oriental Steam Navigation Company (P&O)  pour 6,8 milliards USD.

 

Selon ce contrat, qui sera finalisé début mars, DP World –un  groupe contrôlé par le gouvernement local de Dubaï, l’un des sept  membres de la fédération des Emirats arabes unis– va notamment  gérer aux Etats-Unis les ports de New York, New Jersey, Baltimore,  New Orleans, Miami et Philadelphie.

 

Mme Hughes a précisé que les critiques du contrat par des  parlementaires américains exprimaient l’inquiétude en matière de  sécurité « du fait que deux des pirates de l’air du 11 septembre  (2001) étaient venus des Emirats arabes unis ».

 

Elle a ajouté que les critiques émanaient de membres du Congrès  « qui représentent des familles ayant perdu des proches » dans les  attentats du 11 septembre 2001.

 

« Depuis et pendant de longues années, les Emirats ont été un  vieil ami et allié. Leur gouvernement a été un partenaire solide  dans la guerre contre le terrorisme. Et l’Administration Bush a mené  un examen très approfondi (…) qui a conclu que la vente pourrait  se faire en toute sécurité ».

 

Me Hughes, qui parlait à la fin d’une tournée dans la région du  Golfe qu’elle avait commencé au Qatar, a indiqué que  l’Administration Bush allait « dans les prochains jours » expliquer au  Congrès « plus longuement » les résultats de son étude.

 

Le secrétaire à la sécurité intérieure Michael Chertoff a assuré  dimanche sur CNN que les procédures avaient été respectées lors de  la vente.

 


Caricatures: une « fausse interprétation » de la part des islamistes (OSCE)

 

AFP, le 17.02.2006 à 18h53

VIENNE, 17 fév 2006 (AFP) – Une « fausse interprétation » des  caricatures du prophète Mahomet publiées au Danemark, qui ne sont  pas une attaque contre l’islam, provoque un « climat d’intimidation »,  a estimé le représentant de l’OSCE pour la liberté des médias dans  un rapport publié vendredi.

 

Le représentant, Miklos Haraszti rapport  2006 jeudi au conseil permanent des 55 Etats membres de  l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

 

La décision des directeurs du quotidien danois Jyllands-Posten  de publier les caricatures a, selon lui, « été prise sans intention  d’exprimer de haine religieuse ou d’y inciter » mais dans le but de  « critiquer la mauvaise utilisation des enseignements de l’islam ».

 

Cependant, ils ont eux-mêmes « mal jugé la façon dont cette  critique serait perçue, en illustrant (…) la liberté d’_expression  par la représentation du prophète Mahomet, interdite en islam », a  relevé M. Haraszti.

 

En publiant les dessins, les directeurs du journal « ont +osé+ ne  pas faire preuve de respect vis-à-vis des musulmans », sans  apparemment se douter que l’ensemble des musulmans se sentiraient  concernés, ce qui s’est avéré après coup « un autre mauvais jugement,  en raison de la mondialisation », écrit-il.

 

En fait, « leur but a été mal compris par des musulmans de bonne  volonté de par le monde et a été délibérément travesti par des  propagandistes jihadistes mal intentionnés », a ajouté M. Haraszti.

 

Cet ancien dissident hongrois sous le communisme a aussi  regretté les violences, notamment contre les représentations de  l’Etat danois qui n’est pas responsable des caricatures.  « Actuellement, il est quasiment impossible de débattre librement de  ces questions. Nos délibérations ont lieu dans un climat  d’intimidation », a-t-il noté.

 

Personnalité indépendante, le représentant de l’OSCE pour la  liberté de la presses dispose d’une plus grande liberté de parole  que l’organisation en tant que telle, vaste ensemble Est-Ouest de  Vancouver à Vladivostock, où les décisions sont prises par  consensus.

 

Dans l’immédiat, a estimé M. Haraszti, il convient de condamner  « les violences, surtout téléguidées par des Etats », notamment dans  le monde musulman, sans accepter de limitation à la liberté  d’_expression.

 

« Une sensibilité accrue à la culture musulmane et une meilleure  réponse aux impératifs du travail éditorial devrait s’ajouter à la  liberté d’_expression, non la restreindre ».

Dans son rapport, M. Haraszti a par ailleurs critiqué des lois  ou actions restreignant le travail des journalistes dans plusieurs  pays notamment en Hongrie, Suisse, Pologne, Russie, Turquie.

 

Le rôle que peut jouer l’OSCE pour surmonter la controverse  persistante autour des caricatures par un dialogue plus large a  aussi été évoqué jeudi à huis-clos entre les 55 Etats membres et des  pays associés, notamment l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’Egypte,  la Jordanie.

 

« La nécessité d’un dialogue interculturel et interreligieux a  été répété clairement par les participants », selon le président en  exercice de l’OSCE, le ministre belge des Affaires étrangères Karel  De Gucht, cité vendredi.


 

Le Juif tunisien et le Musulman tunisien convergent dans un livre co-signé

Choc des civilisations ou guerre civile ?

 

Gérard Haddad : Tout d’événements tragiques se sont succédé depuis notre première rencontre, en 1994, à Carthage, des événements qui semblent s’acharner sur l’espoir qui nous a réunis en l’ancienne cathédrale : musulmans, juifs et chrétiens, tunisiens, algériens, israéliens, palestiniens, turcs.

  

Nous ne semblions pas éprouver, les uns et les autres, de difficultés particulières pour trouver les références communes qui permettent le dialogue.

Depuis, un vent glacial et sanglant s’est mis à souffler sur la scène politique. Ce vent glacial, nous dit-on, est celui qui accompagne le choc des civilisations. Le terrorisme, les guerres, avec cet événement inouï, impensable il y a quelques années.  L’occupation sine die d’un pays souverain. L’Irak, dans une totale illégalité internationale, par la superpuissance du moment, les USA, seraient les manifestations de ce phénomène que les médias nous rabâchent : le choc des civilisations, c’est-à-dire en définitive le choc des religions, avec d’un côté l’Occident, le monde judéo-chrétien, et de l’autre, le monde arabo-musulman, deux plaques tectoniques qui entrent  en collision.

Vous, vous rejetez cette lecture des événements. Pour vous, il s’agit d’une guerre civile qui oppose les membres d’une même famille culturelle.

 

Hechmi Daoui :

La tragédie irakienne, l’oppression de son peuple par une armée étrangère, dans l’indifférence de tous les pouvoirs arabes sans exception, doit nous conduire à méditer notre déchéance, à en analyser lucidement les causes. Le monde arabo-musulman vit depuis au moins dix siècles dans un marasme devenu insupportable. Le pilage du Musée de Bagdad, l’incendie de ses bibliothèques, ne sont pas un tort irréparable causé à un seul pays, l’Irak, à une seule civilisation, l’arabo-musulmane, mais à l’ensemble de l’humanité. Qui ignore aujourd’hui que la marche en avant de l’humanité, la naissance de son écriture ne soient nées là, sur les rives du Tigre et de l’Euphrate. C’est là que la Bible juive situe le Paradis terrestre où ont vécu Adam et Eve, les parents de toute l’humanité. Il s’agit, certes, d’un mythe, mais il est riche d’enseignements. L’Amérique d’aujourd’hui est la descendance lointaine de cette île fluviale mésopotamienne. En l’agressant, elle se place dans une position matricide. Cette agression aura pour principal effet, nous le constatons déjà, de renforcer l’intégrisme et le terrorisme qu’elle prétend combattre.

Oui, je soutiens qu’il s’agit d’une guerre civile entre des peuples qui appartiennent à la même civilisation qui naquit et s’est développée tout au long des siècles autour du bassin méditerranéen.

 

Il s’agit de la même civilisation, d’un même corps, qui traverse un grave malaise. Quand un organe est malade, l’ensemble du corps réagit pour assurer la guérison (parfois cette réaction se révèle néfaste, comme dans les maladies auto-immunes).

La culture arabo-musulmane  fait partie de la civilisation dite occidentale, il lui est même arrivé, comme le note Bernard Lewis, de se trouver plusieurs  siècles durant  » à la pointe du progrès et de la culture « 1. Les Musulmans ont été partie prenante de cette civilisation, de plein droit.

 

Pour nous en apercevoir, prenons un peu de recul.

Lorsque l’on dit que l’Occident provient d’un double héritage, celui de la Bible et celui de la pensée grecque, je pose la question dont la réponse est connue de tous : qui a transmis à l’Occident la philosophie grecque sinon les arabo-musulmans ?

 

(Source : « Le Temps » (Tunisie), le 20 février 2006)


 

Les musulmans dans l’incapacité de passer à l’action

Par Docteur Hechmi DHAOUI

 

“Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mohamed”.

 

 Tel qu’il a été décrit par Lamartine (1), cet homme politique et de grande culture va un peu plus loin en affirmant “a toute les échelles ou l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ?”.

Quand on sait qu’il s’agit d’un aussi grand homme, nous n’avons plus le droit de réagir comme le font les musulmans qui se laissent manipuler par les extrémistes. Effectivement, une agression gratuite comme celle proférée contre notre prophète par un “journaliste » minable et inculte ne pouvait que permettre à nos extrémistes de recruter et de fanatiser de plus en plus de gens dans notre population. C’est pourquoi je me permettrais de me poser la question suivante : à qui profite le crime ? Il s’agirait peut-être d’une alliance stratégique entre une rancune occidentale et un fanatisme musulman ! Effectivement, les principales victimes du terrorisme intégriste ont toujours été les musulmans d’abord.

Je souligne par ailleurs, que le fossé qui existe entre l’Orient et l’Occident ne peut que se creuser dans ces conditions. l’origine de ce fossé il n’y aurait à mon sens que la culpabilité chrétienne. Elle a poussé l’Occident après des siècles de maltraitance des juifs (Royaume-Uni 1299, la France en 1306, Espagne en 1492, l’Allemagne nazi sans oublier l’affaire Dreyfus et la  chasse aux sorcières). L’Occident a été plus loin encore, il parle maintenant de civilisation judéo-chrétienne. Alors que les juifs ont été associés à la civilisation – monde actuelle par les musulmans que l’Occident dénie aujourd’hui. Ces mêmes musulmans qui ont permis le transfert du savoir des anciens grecs, qui étaient considérées par les chrétiens comme des païens et donc persécuté pour cause. C’est cette même culpabilité chrétienne qui reste le moteur de l’agression gratuite contre les musulmans, à qui l’Occident fait payer ses maltraitances des juifs le long de l’histoire, et ce en les faisant subir Israël qui constitue l’ombre de l’Occident et dont nous adhérons à son droit d’existence. Nous sommes en train d’analyser un mode de pensée et non un rejet de la civilisation gréco-romaine a laquelle les sémites ont beaucoup apporté. Les musulmans représentent en fait, simplement, le lieu de leur projection.

Le fossé dont je parlais concerne les difficultés de communication entre un Occident moderne tournant le dos à sa tradition et un Orient qui y est encore implanté. Ceci dit, le fait que l’Occident ait fait table rase de la sienne ne lui permet de manquer de respect qu’à ceux qui tiennent à leur tradition. Car il s’agit du plus petit dénominateur commun en communication, de ne jamais s’attaquer aux valeurs de qui que ce soit : ceux dont n’a pas tenu compte, celui qui a provoqué ce primum movens. S’il s’était réellement considéré comme un homme de communication, il aurait respecté sa propre science, qui ne lui permet de juger que les comportements et les attitudes, mais jamais les valeurs. Grand principe éthique de communication, qui passe avant le sacro-sainte liberté d’_expression, défendu par des pseudo-intellectuels tunisiens devant les chaînes de télévision italiennes et françaises. Surtout qu’ils savent tous les deux, qu’un bon musulman doit croire et respecter tous les prophètes. C’est pourquoi nous nous sommes tous insurgés contre les extrémistes qui ont saccagé la tombe de David en Palestine.

Et c’est à ce niveau que mes reproches s’adressent aux musulmans, qu’ils soient pratiquants, de culture ou même et surtout les fanatiques. Ils ne savent que réagir, alors que pour pouvoir se réaliser, il faudrait plutôt planifier et surtout agir sans perdre de vue l’objectif à atteindre. L’objectif étant pour les musulmans et qui est largement développé dans mon livre “Musulmans contre Islam” (2), consisterait à quitter le voie de la régression. Où j’ai relaté tout ce que les musulmans ont fait de négatifs depuis la mort du prophète et qui n’a rien à voir avec les préceptes de l’Islam. Surtout que le terrorisme et les passages à l’acte Kamikaze sont contre les dires du prophète qui l’a répété à plusieurs reprises : que celui qui se tue de n’importe quelle manière sera puni dans l’au-delà de la même manière. Tout en étant contre les fondements de l’Islam qui considère que le corps est une dette et un emprunt divin qu’il faut sauvegarder d’une part et qui enlève le droit au musulman de s’attaquer à son ennemi sans que ce dernier ne soit  prévenu. Là on peut comprendre que c’est les extrémistes fanatiques qui s’explosent à tort et à travers qui sont en grande partie la cause de l’amalgame fait en occident entre le prophète et la déviation islamiste intégriste.

C’est la régression que j’ai évoqué qui serait la cause de toutes les réactions sous forme d’agression, que ce soit contre des édifices diplomatiques voire contre nous même comme on le voit chez certains intellectuels qui manquent d’estime de soi. Cette régression se voulait valorisante par son mouvement nostalgique aux trois premiers siècles de l’Islam. Quand les terres d’Islam constituaient un havre de paix où se retranchaient aussi bien les juifs que les chrétiens persécutés chez eux, d’après Bernard Lewis (3). Mais voilà que les musulmans emportés dans leur mouvement régressif ont dépassé la période en question pour se retrouver avec des comportements réactionnels, agressifs et destructeurs qui rappellent la “Jahilya” préislamique.

Il y aurait peut-être une solution, si chaque partie était prête à mettre un peu d’eau dans son vin. Celle à laquelle je pense serait une véritable évolution des deux parties vers la post-modernité selon deux directions opposées. Dans les faits, les occidentaux tiendront compte un peu plus des émotions qu’ils génèrent et qui peuvent être néfastes pour l’humanité, parce que mal instrumentalisées par les extrémistes de tout bords. Quant à nous musulmans, nous devrions mieux planifier et nous préparer à ce genre d’agression en rationalisant nos émotions par un comportement éthique qui nous emmènera à être capable d’agir et non de réagir face aux malveillants, sans avoir à subir nos extrémistes. Ce qui nous permettra de reprendre la roue de l’histoire que nous avons quitté il y a 10 siècles. Sinon nous continuerons à produire des fanatiques kamikazes qui provoqueront d’autres caricaturistes débiles.

 

Docteur Hechmi DHAOUI

Psychiatre psychanalyste

 

1) Lamartine “Histoire de la Turquie” tome I, visages de l’Islam, Lausanne 1946.

2) Héchmi Dhaoui – “Pour une psychanalyse maghrébine” l’Harmattan 2000 – “L’Amour en Islam” l’Harmattan 2001 – “Musulmans contre Islam” Editions du Cerf 2006

 

3) Bernard Lewis “Que s’est-il passé ? L’Islam, l’Occident et la modernité” Gallimard, Paris 2002, P16

 

(Source : « Le Temps » (Tunisie), le 20 février 2006)


 

ÉTAT & ISLAMISME AU MAGHREB

Par M. Aziz Enhaili and Mme Oumelkheir Adda

 

Chacun des trois États du Maghreb—l’Algérie, la Tunisie et le Maroc—a géré différemment les mouvements islamistes. Dans cette étude, nous voulons montrer que ces différences sont liées à trois facteurs: le cadre politique particulier à chaque État, le contexte historique de leur formation; et le niveau de développement de leurs sociétés civiles respectives. Dans ce contexte, chacun de ces États a développé son propre modèle de gestion de l’islamisme et chaque mouvement y a réagi et s’est exprimé différemment.

 

 CONTEXTE HISTORIQUE DE FORMATION DES ÉTATS

 

     Durant plusieurs siècles, l’Algérie était gouverné par d’autres puissances et après une longue période de domination Ottomane, elle a été conquise par la France en 1830. Contrairement au Maroc et à la Tunisie où les autorités coloniales n’avaient pas entrepris de changements radicaux des structures socioculturelles et politiques, la situation était autre en Algérie déclarée «département français». Au cours des 125 ans qui ont suivi, et intensifié par une guerre féroce menée contre la résistance algérienne entre 1954 et 1962, la France avait déstructuré les structures sociologiques de la société. Mais dans les deux pays voisins, la métropole a préservé les structures traditionnelles, utilisant une structure administrative centralisée s’appuyant sur des notables traditionalistes pour pouvoir contrôler le pays à peu de frais.

 

     Comme la déculturation linguistique des élites en Algérie a été quasi avancée, la référence islamique a été instrumentalisée comme valeur refuge pour la résistance culturelle à la colonisation. Si l’émancipation de l’Algérie a été acquise à un coût humain très élevé (un million de morts, la généralisation de la torture…), l’indépendance des deux autres pays a été le fruit d’un compromis négocié entre la métropole et des mouvements nationalistes (en plus de la monarchie pour le Maroc) pour éviter l’éventuelle radicalisation des mouvements de libération.

 

     Dans ce contexte, la situation de l’Algérie et sa mémoire politique collective ont été marquées par une rupture avec le passé et ses nouveaux entrepreneurs politiques et culturels ont essayé de construire une conscience nationale principalement basée sur la brève histoire de la période révolutionnaire. Au lieu d’être construit sur les fondations de la tradition et de l’histoire pré-coloniale, l’État s’est basé sur des structures plus fragiles et sur l’utilisation d’un contrôle autoritaire de la violence pour maintenir sa souveraineté. Une action autonome d’autres forces à l’intérieur de la société est souvent vue par l’élite en place comme un défi qui doit être géré par la répression. L’armée est l’institution qui a reçu la souveraineté suprême et qui—grâce à la guerre d’indépendance—est considérée comme le dépositaire de la souveraineté. Elle est prête à éliminer tout autre candidat au pouvoir.

 

     Parmi les anciennes structures qui ont été affaiblies et contrôlées se trouvent les institutions religieuses. Les oulémas, représentants de l’Islam, sont devenus des fonctionnaires qui ont contribué à renforcer l’État et à suivre ses politiques. N’ayant pas joué un rôle majeur dans le mouvement indépendant, le leadership religieux a été quelque peu discrédité. L’Algérie était dominée par l’armée sous le couvert du Front National de Libération (FLN), parti unique jusqu’à la fin des années 1980. Pendant cette période, trois régimes se sont succédés: celui de Ahmed Ben Bella, celui de Houari Boumedienne et celui de Chadli Benjedid.

 

     Par contraste, il y a eu en Tunisie une plus grande continuité. Les origines de l’État remontent aussi loin que la période carthaginoise. Ce qui est aujourd’hui la Tunisie a été dominée par des conquérants étrangers, mais a également souvent joui de son autonomie. La dynastie Husseinite y voit le jour au XVIIe siècle. Après la longue parenthèse ottomane, elle a été occupée par la France. Mais contrairement à l’Algérie, la domination Française n’a commencé qu’au début des années 1880. Les autorités coloniales y ont préservé les structures traditionnelles. L’indépendance du pays a donc été acquise dans des conditions moins « traumatiques » qu’en Algérie. Même si la Tunisie indépendante était, comme en Algérie, dirigée par un pouvoir autoritaire, le régime en place était plus modéré et moins dépendant de l’armée que dans le cas de l’Algérie.

 

     Cependant, tout comme en Algérie, le nouveau régime voulait briser les structures anciennes et exproprier politiquement et idéologiquement la société. Là aussi les oulémas n’ont pas été jugés suffisamment nationalistes et ont été marginalisés. Habib Bourguiba, le « Combattant suprême » de la guerre d’indépendance et chef du parti Néo-Destour, va en juillet 1957 instaurer la république et mettre ainsi un terme au règne de la dynastie Husseinite.

 

     Comparé aux deux autres États, le Maroc a bénéficié de la plus grande continuité. Il a hérité d’une longue tradition étatique « centralisée » et a été le seul pays du Maghreb qui a échappé à l’emprise ottomane. Il a fallu attendre l’année 1912, plus tard que les deux autres États, pour voir ce pays devenir une colonie franco-espagnole. Les autorités coloniales n’y ont pas entrepris de changements radicaux des structures socioculturelles et politiques. Alors que les structures traditionnelles y ont été préservées, une structure administrative centralisée a été établie, appuyée sur des notables traditionalistes pour pouvoir contrôler le pays à peu de frais.

 

     La dynastie Alaouite regagna sa légitimité, aux côtés du puissant Parti d’Istiqlal (PI), par son alignement sur la revendication nationaliste du mouvement d’indépendance. Cependant, une fois l’indépendance acquise en 1956, la monarchie a mis en échec le PI pour garder le pouvoir. Le roi a mis alors en place un système où s’interpénètrent les champs politique et religieux dans le cadre d’un ordre constitutionnel mis sous le contrôle total de la monarchie. Le parlement, le gouvernement et la justice sont des fonctions déléguées par la monarchie. La source de la légitimité du pouvoir est de l’ordre du divin et du religieux. (1)

 

     Cet agencement n’a pas empêché l’émergence d’une opposition vitale héritée largement de la période de lutte pour l’indépendance. Des forces de la gauche et de la droite conservatrice ont émergé, à côté de formations d’opposition légale et clandestine, y compris des groupes islamistes. Bien que le jeu politique soit ouvert aux seules élites cooptées par le pouvoir, la scène politique y est certainement plus ouverte qu’en Algérie ou en Tunisie.

 

POLITIQUES RELIGIEUSES DES ÉTATS

 

     Avec Ahmed Ben Bella (1962-1965), l’influence de l’Islam, officiellement considérée comme la «religion du peuple» au nom de laquelle la lutte pour l’indépendance avait été menée, devait être limitée à la sphère privée. Selon la Constitution de 1963, l‘islam a été formellement défini comme la religion de l’État (article 4). Cependant, pendant cette période, le principal thème politique était celui de la sécularisation de la société. Cette orientation allait être accentuée par l’adoption en 1964 de la Charte d’Alger, considérée par Cubertafond comme un «net dégagement de l’État algérien par rapport à l’islam». (2) Mais le rétablissement de l’enseignement de la religion islamique dans les écoles n’a pas apporté au régime l’appui de son aile conservatrice à son orientation socialiste.

 

     Sous Houari Boumedienne (1965-1978), l’appui du coup d’État par des milieux conservateurs au sein de l’État et de la société ne s’est pas traduit par la réponse positive du nouveau gouvernement à leurs revendications socioculturelles. Ces secteurs voulaient orienter la révolution vers un cadre conforme à leur conception de l’islam et pouvoir ainsi contrôler des secteurs idéologiques (culture et éducation). Cherchant un appui politique de sa réforme agraire, le pouvoir a effectué un bref rapprochement en 1972 avec la gauche marxisante.

 

     Mais pour affaiblir ses adversaires, le gouvernement a finalement utilisé le courant conservateur contre celui de gauche. L’entrée au cabinet de quelques-uns des chefs de file conservateurs, tels Ahmed Taleb Ibrahimi à l’Éducation nationale et ensuite à la Culture et à l’Information, et de Mouloud Kassim à l’Enseignement originel et aux Affaires religieuses, avait coïncidé avec l’accentuation de la présence institutionnelle de l’Islam au niveau de l’État. Un symbole de ce changement a été la réforme de l’enseignement public généralisé en 1977, comprenant un nombre croissant d’éléments religieux, avec la création du ministère de l’Enseignement originel et des Affaires religieuses.

 

     Parallèlement, un Conseil islamique supérieur a été créé par le décret du 13 février 1966. En septembre 1973, une ordonnance relative au Code civil réintroduit le recours au droit musulman qui allait être progressivement reconnu comme une source de droit subsidiaire auquelle les magistrats peuvent faire appel. Le Code de la famille adopté par le parlement avait prôné des règles très conservatrices lui aussi. (3)

 

     L’article 195 de la Constitution de 1976 stipule qu’aucun projet de révision constitutionnelle ne pourra porter atteinte au principe de l’islam comme religion d’État. L’article 120 dispose que désormais le chef de l’État, lors de la prestation de son serment, s’engage à glorifier l’Islam. La Charte nationale de 1976 assimile les Algériens au seul peuple musulman (Ouma). Entre 1981 et 1986, une politique de promotion de l’enseignement religieux allait être mise en place. (4) Ce système d’éducation parallèle à celui général, a fourni un lieu de débats entre les tenants d’un fondamentalisme officiel et ceux défendant une ligne plus « fondamentaliste ». Durant la période 1980-1986, le ministère des Affaires religieuses s’est engagé dans une campagne de moralisation et d’islamisation. Cette étroite collaboration allait continuer jusqu’en 1986, lorsque le régime commença à percevoir l’islam politique comme une menace à son pouvoir. (5)

 

     Contrastant avec le soutien à Islam officiel en Algérie, la Tunisie a poursuivi une voie plus sécularisée. Dans la Constitution de 1956, la Tunisie a privilégié la formule de l’Islam comme «religion du pays», bien que cette affirmation ait été purement symbolique et n’a pas constitué un obstacle aux efforts de modernisation et de sécularisation entrepris par Habib Bourguiba (1962-1987) pour réformer de façon autoritaire la société. Le chef de l’État a pris des mesures pour limiter l’Islam que même l’ex-puissance coloniale n’avait pas osé entreprendre. (6) Dans ce cadre, il a fait adopter un système juridique moderne, comportant un Code du statut personnel (7), intégré au système d’éducation publique la prestigieuse université religieuse Al-Zaytouna, le cœur de tout l’univers culturel tunisien depuis 12 siècles (8), dissout les tribunaux religieux, levé l’obligation d’accomplir les obligations religieuses… Ces décisions rompaient avec les codes culturels de la majorité de la population. Par conséquent, elles étaient assimilées par plusieurs milieux conservateurs à une agression contre la culture arabe et la religion islamique.

 

     Pour le régime, il était aisé d’entreprendre de telles mesures car son chef est devenu président à vie et son parti était la seule formation politique autorisée. Bourguiba avait mis en place un système paternaliste et tous les instruments de «violence légitime» étaient contrôlés par ses partisans. Tous les espaces sociaux susceptibles d’une certaine autonomie ont été verrouillés par le gouvernement. Jusqu’en 1981, les partis politiques ont été interdits et le parlement contrôlé.

 

     Mais à partir de 1977, le pouvoir réduit sa virulence contre les symboles de la vie religieuse. Les Tunisiens seront ainsi encouragés à accomplir leurs obligations religieuses par le biais d’aménagement d’espaces et de pages d’horaire facilitant l’accomplissement de ces obligations, l’enseignement religieux et la culture arabo-musulmane allaient être revalorisés. Dans ce contexte, des associations religieuses seront créées (9), et le Code de la famille sera « révisé ». Ces modifications qui avaient inquiété les milieux laïcs pouvaient s’expliquer, entre autres, par les changements au sein des élites dirigeantes. À défaut du soutien d’une gauche marxisante de plus en plus implantée dans le secteur universitaire, le régime s’est tourné vers les milieux conservateurs pour obtenir un appui à sa politique économique de libéralisation.

 

     Au Maroc, le gouvernement a cherché à subordonner les institutions religieuses mais en utilisant une autre méthode. L’intégration des oulémas était plus facile parce qu’ils partageaient la même culture idéologique avec le pouvoir. Après les avoir cantonné dans un espace strictement cultuel et culturel et dépossédé de leur fonction normative durant plusieurs décennies, la monarchie a permis aux oulémas de s’organiser hiérachiquement pour pouvoir répondre plus efficacement aux arguments des intellectuels islamistes radicaux.

 

     La monarchie a renforcé ou recréé le réseau associatif musulman et les différentes manifestations de l’islam populaire et syncrétique ont été encouragées et maîtrisées pour lutter contre l’islamisme. Par rapport à l’Algérie et à la Tunisie, la monarchie n’a donc pas tenté l’éradication du facteur religieux du tissu politique. Également, le régime a établi son attrait sur la culture populaire et la société traditionnelle, au lieu de se lancer dans un programme de modernisation globale susceptible de menacer les structures sociales traditionnelles. A partir de 1984, le gouvernement a réorganisé le champ religieux tout en le renforçant par le contrôle de la construction et de l’usage des mosquées, l’uniformisation des prêches du vendredi, la mise à l’écart des imams islamistes radicaux, la fermeture des mosquées entre les heures de prière, l’institutionnalisation d’un « clergé » et le contrôle des filières de formation et d’affectation du personnel de culte (10).

 

ÉTATS ET ISLAMISTES

 

     En Algérie, les différentes mesures prises par le pouvoir pour courtiser les secteurs conservateurs n’ont pas amené plusieurs de ces milieux a accepté ses orientations socialistes rentières. Ces forces d’opposition n’étaient pas prêtes à passer à l’étape de la contestation politique ouverte mais elles se sont servies du réseau des mosquées et de l’association Al-Qiyam al-Islamiyya (Les valeurs islamiques) (11) comme tribune pour propager leur idéologie.

 

     À cause du type de régime de parti unique et de l’étroit contrôle exercé sur les organisations sociales, la mosquée était le seul espace social « autorisé » doté d’une certaine autonomie. À l’exception de quelques partis clandestins, tous les autres lieux étaient affiliés et supervisés par le FLN et l’État. Une telle situation structurelle favorisait l’apparition de la contestation au sein des mosquées, qui passa d’une forme contestataire peu structurée animée par des prédicateurs isolés et zélés, à une forme plus structurée. (12) Ce processus d’islamisation a eu un effet considérable sur une partie de l’intelligentsia algérienne.

 

     A mesure que l’indépendance des mosquées se développait, les vieux prédicateurs officiels rémunérés par l’État ont été de plus en plus discrédités. Les prédicateurs alternatifs plus jeunes n’hésitaient pas, dans leurs prônes du vendredi, à critiquer le régime. Leur popularité était fonction de leur zèle.

 

     La Révolution iranienne avait également influencé le paysage politique islamiste. Dès 1982, un mouvement armé allait être créer par le prédicateur Mustapha Bouyali et s’engager dans le terrorisme urbain. Les affrontements de novembre 1982 à l’université entre arabisants et gauchisants avaient fourni l’occasion aux islamistes d’élargir leur base, en récupérant les demandes des secteurs universitaires arabophones pour plus d’équité professionnelle avec les francophones.

 

     Dans un contexte politique marqué par une poussée sans précédent du courant islamiste, le troisième président, le colonel Chadli Benjedid (1978-1991) a récupéré une partie des thèmes islamistes. Le pouvoir a ainsi généralisé l’enseignement religieux à tous les niveaux d’éducation, créé des sections islamiques au lycée ayant pour vocation de déboucher sur l’Institut supérieur des sciences sociales et islamiques de Constantine, établi un plan quinquennal (1980-1984) de construction de 160 mosquées et écoles coraniques, créé 5000 postes d’enseignants du Coran et 26 nouveaux Centres islamiques, intensifié la confessionnalité des programmes audiovisuels… Il a également encouragé des formes de mobilisation religieuse confrériques et maraboutiques, considérées comme non oppositionnelles. Les conseils d’oulémas créés étaient chargés de donner une caution religieuse aux orientations politiques du pouvoir.

 

     Au terme d’épreuves de force avec le pouvoir durant les années 1980, la mouvance islamiste s’est imposée comme principale force politique d’opposition. (13) La répression de l’émeute urbaine de 1988 a marqué la rupture dans l’ordre symbolique politique hérité des premières années de la période post-indépendance. Cet ordre était basé sur le mythe fondateur du consensus national qui désignait l’armée comme garant de la stabilité du pays et serviteur de la population. Mais l’exacerbation des luttes à l’intérieur du régime a affaibli son autorité. Des facteurs tels que le rétrécissement de la manne pétrolière y ont également contribué.

 

     En 1988, Chadli Benjedid a reçu une délégation islamiste officielle composée notamment de Mahfoud Nahnah, Abbasi Madani, Ali Belhaj et Ahmed Sahnoun. Ces derniers se voulaient porte-parole et intermédiaires des émeutiers. En les recevant, le pouvoir les a reconnu comme acteurs politiques légitimes et incontournables. Cette ouverture aux islamistes a été une tentative d’une part de renforcer sa position par rapport au courant boumedienniste et d’autre part de trouver des alliés contre les autres forces d’opposition. (14)

 

     L’opportunité offerte aux islamistes d’agir politiquement de façon ouverte, a contribué à leur division. Profitant de la révision constitutionnelle de 1989 instaurant le multipartisme, Madani et Belhaj ont créé le Front islamique du salut (FIS). Le FIS était une alliance entre plusieurs associations religieuses contrôlant des mosquées et des structures de bienfaisance et d’enseignement religieux disséminées à travers le territoire national. Sahnoun a créé une Ligue Islamique. À cause de conflits de personnalité, Nahnah qui refusait de joindre un de ces deux groupes, a dirigé le Mouvement Conseil et réforme, devenu en 1990 le Hamas.

 

     Mais le FIS a émergé comme le groupe islamiste le plus important et son audience a augmenté en partie à cause du déclin du FLN. Le parti qui avait mené l’Algérie à l’indépendance, s’est discrédité parce que considéré corrompu et responsable de la situation économique et sociale précaires. De son côté, le FIS était en mesure de s’insérer dans le nouveau cadre institutionnel créé par la nouvelle Constitution. Il a mis en avant sa volonté de s’intégrer au système et de contenir les secteurs jihadistes radicaux prônant l’usage de la violence politique pour établir un régime islamique. L’armée espérait instrumentaliser le FIS pour modérer les militants, comme ceux ayant combattu en Afghanistan, et le récupérer pour préserver le pouvoir et non pas le renverser. (15)

 

     Malgré les nouvelles lois électorales, la stratégie du pouvoir fut un échec parce que le FIS s’est imposé comme la première force politique du pays au sortir des élections locales de 1990 et législatives de 1991. Le FIS a mobilisé sa propre infrastructure nationale de mosquées libres et d’associations caritatives, tout en tirant profit des divisions au sein du FLN et du rejet généralisé des symboles politiques de l’ancien régime par la population. Même la reconnaissance du parti Hamas, le rival du FIS, n’a pas diminué sa popularité. Et même la nouvelle loi électorale adoptée le 2 avril 1991 pour contenir la poussée islamiste, n’a pas réussi à enrayer son avancée lors du premier tour des législatives de la même année.

 

     Contestant la nouvelle loi électorale, la direction du FIS avait appelé à une grève générale qui a tourné à une insurrection, prétexte de l’intervention de l’armée. La déclaration de l’état de siège était censée empêcher le FIS de gagner les élections. L’armée a arrêté les leaders du courant de mobilisation du FIS tout en épargnant ceux directement impliqués dans les élections pour permettre la crédibilisation du jeu électoral et provoquer une scission au sein de la formation islamiste. L’armée espérait ainsi effrayer les partis libéraux et de gauche opposés aux islamistes pour les amener à soutenir une intervention militaire, sinon à éviter de la condamner, et à faire front contre le danger d’une prise de pouvoir par les islamistes.

 

     Abdelkader Hachani, du courant de participation, avait pris la tête du FIS dans la  période pré-électorale. Malgré la nouvelle loi électorale élaborée pour aider le FLN et l’atmosphère psycho-politique lourde, sa stratégie a été une réussite et le FIS a obtenu 188 sièges avec 47,2% des voix. En dehors de la Kabylie, où un parti Berbère (FFS) a remporté les élections et dans le grand Sud où le FLN est sorti vainqueur, le FIS a remporté les élections dans l’ensemble du pays.

 

     Devant ces résultats, l’armée annula le second tour des élections pour empêcher une victoire du FIS. L’armée proposa un compromis que le FIS rejeta, dans lequel les secteurs idéologiques (éducation, culture et Affaires religieuses) seraient transférés aux islamistes, en échange de garder les ministères importants (Intérieur, Justice, Affaires Étrangères, Économie et Finances). Un tel partage aurait permis à l’armée de garder sa position privilégiée et le contrôle sur la rente pétrolière de l’État. L’armée décida de dissoudre le FIS et d’organiser une répression contre le mouvement. Cette mesure et ces évènements ont conduit à un renversement des rapports de forces en faveur du courant jihadiste prônant la lutte armée. La guerre civile en Algérie venait de commencer.

 

     Avec la guerre, l’armée a obtenu la mainmise sur le pouvoir et pouvait repousser toute éventuelle transition démocratique. Pour gouverner, la junte militaire créa le collégial Haut Comité de l’État (HCE) pour diriger le pays et le Conseil national consultatif (CNC) pour remplir le rôle d’assemblée nationale. Un état d’urgence a été déclaré le 9 février 1992. Pour mettre fin aux combats selon les conditions du régime, le comité de salut de l’Algérie et la Conférence nationale pour le dialogue (CND) ont été créés en janvier 1994.

 

     L’armée et ses sympathisants ont rejeté en janvier 1995 la proposition de paix Sant’ Egidio du FIS et d’autres forces politiques—dont le FLN et la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme—visant à mettre fin totalement à l’insurrection. En 2003, l‘armée pouvait être considérée comme ayant militairement gagné la guerre en réprimant les forces islamistes, mais le coût élevé que le pays a dû payer et la probabilité que ces divisions continuent d’empoisonner l’Algérie continuent d’être également des facteurs importants.

 

     En Tunisie, la naissance du mouvement islamiste remonte à 1972, date de l’apparition de ‘Al-jamaa Al-islamiya’, devenu Mouvement de la Tendance islamique (MTI), qui était actif dans les mosquées. Il cherchait la ré-islamisation de la société. Les années 1980 inaugurent une deuxième étape caractérisée par la sortie du MTI de son isolement. À travers sa réclamation de l’application de la charia dans tous les domaines, il cherchait à marginaliser la gauche présente dans le monde universitaire et syndical. (16) Mais les islamistes, alliés objectif du pouvoir, étaient relativement en bons termes avec le pouvoir et voulaient être reconnus comme parti. En contre-partie, ils ont reconnu la Constitution et le principe du pluralisme.

 

     La montée de l’islamisme s’est effectuée durant une conjoncture de crise économique et politique grave et de montée des demandes de mouvements sociaux divers atteignant un point paroxystique lors de l’émeute de 1984. (17) L’émergence du facteur islamiste dans les champs de l’éducation et du socioculturel a été encouragée par le pouvoir dont la principale inquiétude était le défi lancé par la gauche. Dans ce contexte l’islamisme s’est étendu à partir du champ social aux institutions de sécurité de l’État (armée, police, douane). Les syndicats eux-mêmes, bastion traditionnel de l’opposition, ont vu une montée de l’islamisme dans leurs rangs. Pendant la période 1975-1986, le mouvement islamiste a connu une amélioration croissante de son organisation et de son leadership grâce à l’adoptation d’une nouvelle stratégie de pression graduelle pour atteindre le pouvoir. Devant l’ascension croissante des islamistes et le déclin de l’état de santé de Bourguiba, le pays se dirigeait vers une crise.

 

     Face à cette situation, le 7 novembre 1987 le général Zine El-Abidine Ben Ali, à l’époque ministre de l’Intérieur et homme fort du régime, a déposé Bourguiba. Ben Ali a légalisé plusieurs partis politiques et annoncé la réconciliation nationale et la démocratisation. Ce programme lui a rallié l’ensemble des forces politiques, dont les islamistes qui ont bénéficié d’une amnistie générale pour leurs prisonniers.

 

     Le régime de Ben Ali a permis aux islamistes de siéger au sein du Haut Conseil Islamique, responsable des affaires religieuses, de prendre part à la rédaction du ‘Pacte National’ pour fixer les principes généraux de base pour toute activité politique, de participer aux législatives du 2 avril 1989 (18), de voir leur Union générale tunisienne des étudiants (UGTE) et leur journal Al-Fajr légalisés. Le régime a également mis en place une nouvelle politique religieuse pour promouvoir l’Islam en tant que religion nationale, envoyé des signes d’ouverture en direction des milieux conservateurs, pris des mesures renforçant la confessionnalité, rétabli l’autonomie traditionnelle de l’Université al-Zaytouna, réintroduit l’appel à la prière dans les médias audiovisuels et créé en 1989 le Centre des études islamiques. (19)

 

     À l’aide de ces mesures, le régime cherchait à façonner un Islam officiel qui dé-crédibiliserait les islamistes. Si l’État acceptait l’islamisation, l’idée était qu’il n’y avait donc plus besoin de l’imposer par une révolution. Si les modérés se contentaient de ces changements, ils seraient moins enclins à soutenir les radicaux. Et si l’Etat gérait un Islam populaire plus puissant, les mouvements d’opposition ne seraient pas en mesure de le contrôler. (20)

 

     Tout en cherchant la légitimation populaire par voie électorale, le nouveau régime voulait à tout prix exclure l’_expression des islamistes de la scène politique légale. Les lois du 3 mai 1988 et de février 1989 relatives aux partis et au multipartisme avaient exclu la légalisation de toute organisation politique sur les bases raciale, régionale, linguistique et religieuse. Ces lois visaient également à priver les islamistes de toute reconnaissance juridique. De leur côté, les islamistes se sont engagés à cesser toute tentative d’infiltration des appareils de sécurité et à accepter le Code du statut personnel. Ils adoptèrent le nom de Hizb Al-Nahda (Parti de la Renaissance), pour participer aux législatives de mars 1989. Même non autorisés à former un parti légal, ces islamistes pouvaient participer aux élections à travers les listes indépendantes.

 

     Mais au terme d’une campagne qui a connu plusieurs fraudes, le parti présidentiel, baptisé Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), a remporté les 141 sièges de l’Assemblée législative. Les islamistes ont occupé la deuxième place. Mécontents des résultats, ces derniers ont choisi entre 1990 et 1991 la confrontation. En réponse, le gouvernement a écrasé le mouvement. Le nouveau ministre de l’Education Nationale Muhammad Charfi présenta un nouveau programme scolaire dénué de toute référence islamiste. Les habits considérés comme islamistes ont été interdits des institutions publiques.

 

     Pour gagner le soutien à sa gestion répressive, le pouvoir s’est rallié les milieux modernistes qui lui ont donné la caution morale et internationale qui lui manquait. Mais une fois que le régime a réussi à éradiquer le mouvement islamiste, il s’est retourné contre ses alliés avocats de la libéralisation politique. Les mesures sécuritaires sévères et la modification de la Constitution pour permettre à Ben Ali de se présenter de nouveau aux présidentielles en 2002 sont deux indicateurs de l’hostilité du pouvoir à la libéralisation politique.

 

     Au Maroc, le premier mouvement islamiste, ‘Harakat al-chabiba al-islamiyya’ (Mouvement de la Jeunesse islamique) a été créé en 1969. Son fondateur, l’inspecteur d’Éducation Nationale Abdelkrim Moutii, était influencé par les Frères musulmans. Ce mouvement a été légalisé en 1972 comme association sociale et culturelle. La mosquée était sa base de recrutement et d’endoctrinement. Mais l’expansion du mouvement a également entraîné une répression gouvernementale et cette pression provoqua en 1977 une scission et l’émergence des concurrents ‘Al-Jamaâ al-Islamiyya’ (la Communauté islamique) et ‘Ousrat al-Jamaâ’ (la Famille de la Communauté).

 

     Pour éviter la répression, ‘Al-Jamaâ al-Islamiyya’ dirigé par Abdelilah Benkirane, un enseignant, avait adopté une stratégie modérée vis-à-vis du pouvoir tout en continuant à exercer sa pression sur la gauche. Pour dissiper les suspicions des courants conservateur et laïc de l’establishment, la direction de ce mouvement avait adopté l’appellation d »Al-Islah wa Tajdid’ (Réforme et renouveau), reconnu la légitimité du régime, accepté la démocratie et les principes des droits de l’Homme dissociés de la laïcité. Ce mouvement avait été autorisé en 1997 à investir le pro-gouvernemental Mouvement populaire démocratique et constitutionnel (MPDC) rebaptisé en 1999 Parti de Justice et de Développement (PJD).

 

     Cette stratégie a permis au gouvernement de diviser et ultimement affaiblir le camp islamiste, en particulier le plus radical ‘Ousrat al-Jamaâ’, qui adopta le nom de al-Adl wal-Ihssane ‘Justice et Bienfaisance’ en 1987.

 

     L’évolution chaotique de la transition algérienne avait inquiété le gouvernement, la gauche marocaine et la société en général. Profitant du contexte des atrocités commises depuis le début de la guerre et imputées aux islamistes, le pouvoir a su effrayer plusieurs secteurs de la société et neutraliser la demande de démocratisation. Une telle transition était présentée comme de nature à favoriser l’accession au pouvoir des islamistes et donc il fallait l’éviter. De leur côté, les islamistes étaient obligés de faire profil bas.

 

     L’arrivée en 1999 du nouveau jeune roi Mohamed VI a été marquée par une résurgence de l’activisme officiel dans le domaine social pour concurrencer les islamistes sur leur propre terrain. Cela comprenait, entre autres, un effort pour revitaliser les forces modérées et pro-gouvernementales dans les mosquées. Le point culminant de cette campagne a été la levée en 2000 de l’assignation à résidence qui frappait Yassine, ancien inspecteur de l’Éducation Nationale, interdit de prêcher dans les mosquées. Le pari du pouvoir est que la disparition de ce vieux leader charismatique entraîne des luttes de position de pouvoir entre les différentes factions de son mouvement, prélude à son affaiblissement et à sa domestication.

 

CONCLUSIONS

 

     Quatre décennies après leur indépendance, chacun des trois pays du Maghreb avait fondé et consolidé son régime autoritaire et son système étatique en se basant sur son propre héritage historique: les trois régimes ont pour un temps encouragé les islamistes contre leurs propres rivaux, réprimé les islamistes et créé ou encouragé le rassemblement de leurs propres éléments islamiques. Cependant il existe également entre les trois pays des différences significatives.

 

     La Tunisie a fait le choix d’une modernisation autoritaire d’une société peu marquée par une transition coloniale traumatique et pilotée par un leader charismatique et d’un parti unique. Elle s’est distinguée par une gestion ferme et répressive de l’islamisme, considéré comme un adversaire redoutable.

 

     L’Algérie, marquée par une sanglante guerre de libération, suivie par un régime autoritaire qui sévit contre la société, avait adopté une stratégie contradictoire fluctuant entre la légalisation puis la répression des islamistes.

 

     Le Maroc est doté d’une tradition étatique ancestrale qui a permis dans une certaine mesure l’_expression d’un pluralisme politique et religieux. L’islamisme était permis mais limité bien que largement toléré par le régime sans pour autant être reconnu légalement.

 

     Cependant, dans chaque cas l’islamisme a posé une trop grande menace pour le système pour que celui-ci accepte l’existence d’un parti islamiste légal.

 

NOTES DE RÉFÉRENCE:

 

1. L‘article 23 de la Constitution marocaine affirme le caractère sacré de la monarchie.

 

2. Bernard Cubertafond, L’Algérie contemporaine (Paris: PUF, Coll. « Que sais-je? » no. 1977, 2e édition, 1988) p. 107.

 

3. Nouredine Saadi, La femme et la loi en Algérie (Alger, Bouchene/UNU-WIDER, 1991).

 

4. Le décret du 23 mars 1981 cherchait à multiplier les instituts de formation des imams, les décrets du 6 août 1983 ont transformé les instituts des sciences islamiques en Institut national d’enseignement supérieur de théologie et de la charia, le décret du 4 août 1984 a créé l’Université des sciences islamiques Émir Abdel-Kader de Constantine. Le pouvoir a fait nommer, en 1984, Mohamed Ghazali, un théologien égyptien de l’Université Al-Azhar, demeuré très proche des Frères musulmans, recteur de cette nouvelle institution. Un tel geste marque la carence locale de l’islam officiel. Le décret du 4 novembre 1986 a créé un diplôme de licence en sciences islamiques.

 

5. Ahmed Rouadjia, Les Frères et la mosquée (Paris: Karthala, 1990), p. 189; François Fergosi, « Les rapports entre l’islam et l’État en Algérie et en Tunisie: de leur revalorisation à leur contestation, » Annuaire de l’Afrique du Nord (A.A.N.), no. 34, (1996), pp. 104-109.

 

6. Mohsen Toumi, La Tunisie de Bourguiba à Ben Ali (Paris: PUF, 1989); Michel Camau, Pouvoir et institutions au Maghreb (Tunis: Cérès productions, 1978).

 

7. Cette loi, adoptée le 13 août 1956, a interdit la polygamie (art. 18) et la répudiation (art. 30) et permis l’adoption.

 

8. Comme l’université a été francisée, les diplômés d’al-Zaytouna devaient être rattachés à la faculté de théologie de Tunis ou quitter le pays pour continuer leurs études.

 

9. François Burgat, L’Islamisme au Maghreb (Paris: Karthala, 1986), p. 205.

 

10. Mohamed Tozy, « Le prince, le clerc et l’État: la restructuration du champ religieux au Maroc, » in Gilles Kepel & Yann Richard (sous la direction), Intellectuels et militants de l’islam contemporain (Paris: Seuil, 1990), pp. 72-87.

 

11. Fondée en 1963, cette association comptait parmi ses membres Sahnoun, Soltani et Madani, des prédicateurs qui allaient occuper la scène islamiste deux décennies plus tard. Parmi ses revendications: la moralisation de la vie publique, l’application de la loi islamique, l’arabisation et la révision du Code de statut personnel.

 

12. La mosquée de Baït al-Arqam était, durant les années 1970, celle où prêchaient Sahnoun, Soltani et Madani, et celle de Bab el-Oued était, durant la décennie suivante, le lieu de prédication de Belhaj.

 

13. Pendant les années 1980, de nouveaux espaces ont soit vu le jour ou ont été relancés, dont les mouvements culturel berbère (1980), des droits de l’homme (1983) et celui des femmes contre la discrimination entre les sexes (1981).La revendication berbère fut écrasée en 1980, le mouvement des droits de l’homme récupéré à travers la création de la Ligue algérienne des droits de l’homme, et celui des femmes inopérant face à l’adoption du Code de statut personnel.

 

14. La volonté de réforme émanait du secteur présidentiel, d’une partie de l’armée et d’un segment de la bureaucratie, alors que les appareils du parti unique, une partie de l’état-major de l’armée et de quelques sphères du secteur économique de l’État étaient attachés à la préservation de l’économie de la rente et du dirigisme économique. En raison de l’hostilité du courant religieux à l’idéologie socialiste, le courant réformateur du pouvoir pensait s’y appuyer pour limiter la marge de manœuvre du courant adverse et trouver une caution à l’ouverture économique.

 

15. Rémy Leveau, Le sabre et le turban: l’avenir du Maghreb (Paris: Éditions François Bourin, 1993).

 

16. Pour son chef Ghannouchi, la souveraineté dans un État islamique appartient à Dieu. Cf. Salwa Ibn-Youssef Al-Charfi, Pouvoir, État et Droits de l’Homme dans le discours du Mouvement de Tendance Islamique (en arabe), (Thèse de doctorat en sciences politiques, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales, Tunis II, 1994), p. 188.

 

17. Le phénomène de l’émeute n’a pas épargné le Maroc. Pour Moutadayene, l’éclatement de la crise économique, qui est derrière ce fait, est un facteur important de la démocratisation. Cf. Abdellatif Moutadayene, « Economic crises and Democratisation in Morocco, » The Journal of North African Studies, Vol. 6, No. 3 (Autumn 2001), pp. 70-82.

 

18. Mais la participation à la vie politique n’est pas basée sur la reconnaissance de la légitimité de l’État qui est, aux yeux du leader islamiste, dépourvu de légitimité religieuse, faute d’application de la charia. Cf. S. Aldeeb Abu-Sahlieh, « Le Mouvement tunisien de la Tendance islamique, la loi islamique et les droits de l’homme, » A.A.N., no. 35, (1998), p. 384.

 

19. Yad Ben Achour, Politique, religion et droit dans le monde arabe (Tunis: Ceres Productions-Cerp, 1992), p. 172.

 

20. Elbaki Hermassi, « Montée et déclin du mouvement islamiste en Tunisie, » Confluences Méditerranée, no. 12, (Automne 1994), pp. 37-38.

 

 

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M. Aziz Enhaili est un candidat en doctorat de Science Politique à l’Université Laval au Canada. Il est l’auteur du récent article « Pluralisme et islamisme. Le cas du Maroc, » dans Marie-Hélène Parizeau & Souheil Kash (Eds.), Pluralism, Modernity & the Arab World (Québec-Bruxelles-Beyrouth: PUL-Bruylant-Delta, 2001), pp. 159-178, ainsi que de l’article à paraître « Les enjeux de la transition politique au Maroc », Les Cahiers de l’Orient.  Il est l’auteur de nombreux articles portant sur l’Afrique du Nord.

 

Mme Oumelkheir Adda est une analyste politique, ancienne présidente du Cercle de Réflection sur le monde Arabe à l’Université Laval, Canada, et membre du comité organisateur du colloque sur les “Changements politiques au Maroc,” organisé à l’Univeristé Laval en hiver 2000.

 

 

 

Cet article est paru pour la première fois dans le journal MERIA (Middle East Review of International Affairs), Volume 7, No. 1- March 2003

URL: http://meria.idc.ac.il/meria_translation/enhaili_adda.html


 

Je ne suis ni à gérer ni à digérer

 

Docteur sahbi amri est libre de son choix

 

suite a l’article de docteur sahbi, publie,  sur les colonnes de tunis news le 20 fevrier 2006 en reponbse a mon article publie le 16/2/2006.en fait c’est une reponse a mes deyux articles publiés les 18et19/2/2006 danslequels j’ai mis des astrologues qui se preparent a avoir des postes cles…le docteur sahbi n’a rien a foutre la dedans et pourtant il a reagi.

 

a cet effet veuillez recevoir ce qui prouve le genre et la nature de notre relation  et a quel degre nous echangeons les donnesnles idées et les ecritures avant qu »elles soient envoyées a tunisnews.au contraire j’ai du des fois ne pas laisser sabi envoyer des ecritures terribles qui peuvent compliquer sa situation …

 

1- docteur sahbi a recu une copie de mon article avant sa publication et en meme temps que tunisnews(email)

 

2-depuis qu’on a fait connaisance  le13/11/2005,on a redige pas mal d’articles ensemble.

 

3-toutes les idées formulées par le docteur sahbi dans l’article indiqué se trouvent dans mon livre sur les colonnes de tunisnews et chacun peut se referer

 

a l’adresse resevée en date du27/12/2005 sur les colonnes de tunisnews.le docteur sahbi a redige d’autres articles en utulisant des chiffres ,indicateurs sans mentionner la referance et je me suis contente de luidire ceci au telephonne.pour moi l’essentiel c’est que les idees passent et circulent.

 

4-des dizaines de lettres sont redigées sur les colonnes de tunisnews,reprennent integralement mots a mots mes idées et ecritures..et j’ai fait une toute

 

petite remarque.

 

5-le docteur m’a envoye le samedi dernier deux anciens articles sans me dire la moindre remarque bien que j’ai su qu’il va agir de la sorte.(veuillez recevoir les deux émails)

 

6-l’article qui a fait courir les gens derriere sahbi (et que entre autres mannai ahmed a repondu d’une maniere utulisee  par le regime en place.email qui temoigne) a ete l’oeuvre de nous deux mais signé par docteur sahbi et j’etais tres heureux,et veuillez voir tous les articles rediges par docteur sahbi depuis qu’il a eu la peine d’ecrire via tunisnews et comparer les contenu de cet article-(email)..

 

7-en ce qui concerne le choix du docteur a travers lequel il s’est range du coté de ben ali,je peux dire ouvertement qu’il est totalement  libre de  voir la facon qui lui convient et dont il espere gerer sa vie toute entiere.seulement du moment qu’on a vecu un petit moment ensemble je peux lui dire en gardant les pieds sur terre…je souhaite que ton geste ne soit deplacé.

 

8-je n’ai pas a le mettre en equation,.c’est une lecon a tirer ni plus ni moins.au contraire j’ai redige un article via tunisnews dans lequel  j’ai lancé un appel pour soutenir l’homme sur tous les plans et je vais le faire la ou  c’est necessaire.il faut de tous pour faire un monde.

 

9-je dis a sahbi que dieu soit de ton coté.Mais celui qui me fera peur sa mere ne l’a pas encore mis au monde.je sais a la lettre ce qui se fabrique mais je n’ai pas peur.le temps de la dictature est revolu a jamais.les corrompus ne font jamais peur.que dieu t’entoure de toute sa baraka wa himaya.

 

pour moi le regime de ton ben ali est une page totalement tournée.je ne veux pas de polimique.je ne vais pas repondre ,j’ai d’autres choses a faire.la liberte pour la tunisie.je connais les hommes du regime.ils ne veulent que les problemes.ces hommes travaillent de pleins pieds a rendre l’existence de tunisnews voisine de ezro ainsi l’audace.je remercie dieu chacun a ete bien averti avant la redaction de cet article de plus d’un mois.dieu est avec nous.

 

j’ai dit depuis x temps que nous sommes bien prepapres pour la guerre de la liberte et que la tunisie est wallada.

 

merci

 

houcine mhamdi


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