TUNISNEWS
7 ème année, N° 2403 du 20.12.2006
FTCR : *Marche de solidarité en hommage à Taoufik El-Amri* AFP: Le corps de Taoufik el-Amri rapatrié en Tunisie Jean-François Poirier: La mort d’un homme de style Mokhtar Yahyaoui: Un état de siège pour un congrès Larbi Chouikha: Quand nos idéaux et nos valeurs d’antan foutent le camp ! Nabil Ben Azouz: Humeur(s) Yahyaoui Mokhtar : Journée noire pour le blogosphère Tunisien FELSFA: Pourquoi j’ai ” aimé ” Ben Ali… Samsoum: Le miracle Tunisien. Jeune Afrique: Mgr Maroun Lahham, Évêque de Tunis Bassam Bounenni: Vers une démocratisation non gouvernementale du monde arabe ? Reuters : PO – Le général US Abizaid à la retraite anticipée début 2007 The Economist : Chile – After Pinochet The Economist : Augusto Pinochet – The passing of a tyrant
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*Marche de solidarité en hommage à Taoufik El-Amri*
Une délégation de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives[1] s’est rendue à Nantes, le 17 décembre 2006 pour participer à une marche silencieuse en hommage à Tawfik El-Amri. Cette démarche s’inscrit dans l’élan de solidarité avec la famille du jeune tunisien père d’une fillette de trois mois, retrouvé mort dans le canal de Saint-Félix à Nantes.
La marche silencieuse a regroupé suite à l’appel lancé par la famille à peu près 300 personnes; dont des associations locales, la FTCR et l’ATMF. Les manifestants ont défilé silencieusement pour marquer leur solidarité avec la femme, la famille et les amis du défunt ainsi que leur indignation contre les agissements suspects des policiers qui ont interpellé Taoufik El Amri.
La famille de Taoufik a saisi cette occasion pour dénoncer le comportement suspect de la police en mettant en exergue plusieurs points litigieux et en exigeant toute la vérité sur les conditions de son
décès.
La FTCR, l’ATMF, la LDH Nantes, Le MRAP Nantes, l’ASTI Nantes et l’association Wichma Nantes ont tenu à être présents à ce défilé pour s’associer au deuil de la famille ici et en Tunisie et pour partager les préoccupations de la famille et des amis de la victime.
La FTCR
– exige la vérité sur les conditions de la disparition de Taoufik.
– dénonce le climat de suspicion engendré par la politique du gouvernement en matière d’immigration ainsi que la pratique dite du « contrôle au faciès ».
– demande l’abrogation des lois Sarkozy (notamment celle du 25 juillet) et la régularisation de tous les sans-papiers.
– s’engage à poursuivre le combat auprès de la famille dans sa quête de la vérité.
(1) http://webmail22e.orange.fr/webmail/fr_FR/write.html#_ftnref1
(2) Mohieddine CHERBIB, président de la FTCR et Hafedh AFFES, membre du bureau et secrétaire général de l’A.T.N.F (Association des Tunisiens du Nord de la France.)
(3) L’U.T.I.T aussi, a délégué Mohamed JABALLAH pour participer à la marche en hommage à la mémoire de Taoufik El-Amri.
Le corps de Taoufik el-Amri rapatrié en Tunisie
AFP, le 20 décembre 2006 à 17h28
NANTES (AFP)- Le corps de Taoufik el-Amri, l’ouvrier tunisien de 33 ans disparu le 23 novembre et retrouvé noyé trois semaines plus tard dans un canal à Nantes, a été transféré mercredi vers Paris avant de rejoindre jeudi la Tunisie.
30 à 40 Tunisiens ont récité des prières et procédé à la toilette de la dépouille mortelle de M. el-Amri vers 14h00, a indiqué le représentant à Nantes du consulat de Tunisie, Mohsen Hmaied, présent à la morgue.
En l’absence de l’épouse du défunt, une dizaine de proches ont ensuite porté le cercueil vers le véhicule funéraire.
La rapatriement du corps a été offert à la famille du défunt par le gouvernement tunisien, avec la participation d’une entreprise funéraire parisienne, Lutèce international.
Le véhicule funéraire est parti de Nantes à 15H45 pour rejoindre le dépositoire d’Orly d’où un avion doit partir jeudi à 10H45 pour Djerba.
Les autorités tunisiennes y accueilleront officiellement le corps avant qu’il ne soit transporté vers Zarath, lieu de résudebce des parents du défunt et où il doit être inhumé à leur demande.
Le corps de Taoufik el-Amri, disparu le 23 novembre après un contrôle de police alors qu’il était ivre, a été découvert trois semaines plus tard dans un canal à plus de 600 m de l’endroit où il aurait été déposé par trois policiers. Ces derniers ont été mis en examen pour “faux témoignage” et “délaissement en un lieu quelconque d’une personne incapable de se protéger en raison de son état physique”.
La mort d’un homme de style
par Jean-François Poirier
J’apprends par TunisNews la mort de Hammadi Farhat, grand chirurgien tunisien. Je l’ai rencontré en 1998 et j’ai habité chez lui dans le pavillon des gardiens de sa magnifique propriété d’Hergla, non loin du cimetière marin ou les tombes les plus proches de la mer plongent la tête la première, évoquant la célèbre tombe au plongeur de la Magna Grecia. Je venais de la part de quelqu’un qui prétendait bien le connaître, il m’avait bien précisé qu’il connaissait à peine la personne, mais, avait-il ajouté avec une condescendance certaine, il m’hébergerait bien volontiers. Il m’avait demandé de donner l’heure précise à laquelle je prendrai mes repas et de bien vouloir me présenter à l’heure indiquée. Il ne prenait pas ses repas avec moi, il préférait les prendre seul, m’avait-il précisé, mais parfois il se tenait debout à côté de moi dans la cuisine. Il avait épousé la fille du résistant français fusillé au Mont Valérien, Henri Honoré d’Estienne d’Orves. Il avait pris sa retraite tôt vers cinquante ans, il ne se voyait pas opérer avec des lunettes, et se pencher sur le patient pour mieux y voir : quel manque de style ! La chirurgie était aussi un question de style. Il avait écouté le détail de mes activités écrivaillonesques et traductives avec le même sourire condescendant que j’ai déjà évoqué, pour lui j’étais un espèce de routard qui faisait le pique-assiette avec des adresses qu’il s’était procurées. Au moment de nous quitter, j’avais quand même eu le temps de placer quelques réflexions qui m’avaient fait remonter un petit peu dans son estime et il avait dit d’un ton tout à fait sincère qu’il souhaitait que je revienne le voir si j’étais en Tunisie. Il avait eu une congestion cérébrale et, m’avait-il dit, jamais, au grand jamais, il ne faut appeler le médecin dans ces cas-là, ils ont des remèdes beaucoup trop violents qui tuent le patient ou le laissent en piteux état. Il n’avait prévenu personne, pas sa famille bien sûr pour ne pas les inquiéter, avait avalé trois ou quatre comprimés d’un sédatif et dormi quarante-huit heures. Ainsi s’était-il rétabli. Il m’avait parlé du très peu de considération qu’il avait pour les « opposants » tunisiens et, après avoir fait un petit bout de chemin avec eux, il avait préféré s’occuper de la ferme qu’il avait dans le nord de la Tunisie , il mettait beaucoup la main à la pâte, faisait lui-même les travaux de maçonnerie et certain travaux délicats d’agriculture, il pensait que si l’on voulait du travail perlé, il fallait le faire soi-même. Un homme de style.
Un état de siège pour un congrès
Mokhtar Yahyaoui
Le Congrès Que vient de clôturer la centrale syndicale UGTT (Union général des Travailleurs tunisiens), malgré tous les espoirs que certains peuvent lui attacher, pose en réalité plus d’inquiétantes interrogations qu’il ne donne de matière à espérer. L’UGTT continu de jouir de l’image de symbole qu’il représente auprès des tunisiens sans qu’aucun indices ne laisse entrevoir une résolution de sa part dans le soutient aux causes pour lesquelles il a toujours lutté et son retour à occuper sa place naturelle à l’avant-garde de tout ceux qui luttes aujourd’hui dans notre pays pour la justice et la liberté.
L’image qu’il offrait avec le déroulement de ses travaux sous état de siège à Monastir, transformer pour l’occasion en cité interdite ou même les candidats à sa direction ne son pas admis à entrer dispense de tout autre commentaire à ce sujet. Ce 21ème congrès dont la date à été fixée dans la précipitation, bousculant les échéances prévues par ses propres instances et transgressant les délais prévus par ses propres statuts sentait la manigance et la manipulation extérieure depuis le début. Il vient ainsi s’inscrire dans une série de congrès dictés d’en haut à des imposteurs manipulés à la tête d’organisations et de Partis tels des marionnettes que le pouvoir disposait chaque fois suivant les besoins de sa nouvelle stratégie [1].
En fait, si on observe attentivement la réalité de prés, l’UGTT n’est plus depuis longtemps ce qu’il présentait pour le pays, il est encore plus loin de pouvoir jouer le rôle dans lequel il a échoué il y a 20 ans. Il est aujourd’hui le parti de la classe moyenne, des fonctionnaires d’administration, de la santé, de l’enseignement et des employés des entreprises publiques. Hormis l’allergie au syndicalisme chez les patrons tunisiens, le syndicalisme n’existe pratiquement plus pour le secteur privé ou la loi du marché à fini par imposer son droit face à un emploi devenu aussi rare que précaire.
Aujourd’hui les travailleurs ne sont plus à la base de l’échelle sociale, il y a plus inférieurs qu’eux, des chômeurs, des diplômés sans emploi, des marginaux de l’économie parallèle qui est entrain de prendre de l’ampleur au point de ravager notre économie et le paysage de nos cités. Tout ces gens forment une couche à part autant et même plus nombreuse que les travailleurs régulier que compte notre société. En résumé, l’UGTT c’est le parti des damnés, privilégiés dans la misère. Sa base se recrute principalement dans tout ces secteurs en crises latentes, mal gérés et directement menacés par la privatisation et l’ouverture au libre marché d’une part et d’autre part enviés par tout une classe inférieure qui vit sans droits ni loi.
Avec tout cet appareil bureaucratique érigé tout au long de la moitié du siècle passé sur cette idée de fond qui confond l’appartenance au secteur public à la possession de fonction ; l’UGTT n’est que l’otage et l’allié obligé du système construit jusqu’à présent [2] dans notre pays. Dans l’esprit de ses dirigeants on peut lire le déchirant dilemme auquel ils sont confrontés. L’école publique, la santé pour tous, l’entreprise publique et tout ces acquis sociaux dont le principal objectif n’est pas le profit ont-ils choisi la meilleure stratégie pour les sauvegarder? Certes le syndicalisme n’est pas que salaires mais l’ère que nous vivons n’est de plus en plus que gains et profits.
En sacrifiant la part des travailleur dans le revenu du pays dans l’espoir de sauvegarder d’hypothétiques acquis on est en train d’aller droit à un échec sur les deux plans et de se trouver enchaîné par un compromis de dupes auquel on ne peut plus rien changer. En oubliant qu’un droit n’est jamais un privilège acquis mais procède d’un statut indépendant de celui qui l’a obtenu ces maigres privilèges sont en train de se dissoudre à vue d’œil quand l’autorité qui les a accordé n’a plus en face d’elle cette autorité qui les lui à imposé.
L’UGTT continue pourtant à constituer de loin la plus grande organisation de masse dans le pays, avec ses 375.083 adhérant et sa double structure sectorielle et territoriale qui embrasse tout le pays il a constitué depuis l’indépendance il y a cinquante ans le véritable contre pouvoir en Tunisie. La domination du parti du pouvoir n’a jamais pu s’assurer et exprimer sa véritable nature totalitaire que par sa mise au pas ou son affaiblissement et sa subordination comme il l’est actuellement! [3].
Hypothéqués par les crédits, usée par une course sans arrêt pour joindre les bouts de chaque mensualité. Privés de tout espoir d’avancement consistant, sans ambitions ni moyens pour une prometteuse conversion et Considérés privilégiés de détenir un emploi souvent menacé, c’est ainsi que peut se définir l’essentiel de la base des syndicats aujourd’hui. Que peut apporter un syndicat aussi puissant qu’il soit à ses adhérents dans de telles conditions de fragilité et de déstabilisation ? En réalité ces clichés comme celui de partenaires sociaux et de politique contractuelle ne serve plus qu’a dissimuler le véritable rapport qui s’est établi, un rapport de maître à subordonné, un rapport ou on nous demande chaque fois de sacrifier davantage et de considérer les moyens du pays, un rapport qui est en train de se transformer en une situation ou la satisfaction du maître est la seule récompense à laquelle on peut espérer.
On l’a vue au parti comment les rouage de l’hiérarchie se sont établies dans notre société. Les plus rusés ont étés les premier à comprendre que leur métier au service de l’état ne leur offrait que misères et privations sans fin. Pour réussir ils ont joué les hommes de main des détenteurs du pouvoir de décision. C’est ainsi que de modestes employés d’administration et de l’enseignement ont été propulsés aux fonctions de délégués puis gouverneurs puis députés pour finir leurs carrières dans les hautes sphères des cadres du parti. Ils se sont assuré au moins d’être servies les premiers et cultivé petit à petit cette allure de regarder leurs semblables d’en haut. Ils ont commencés par la délation secrète en rédigeant des rapports à leurs supérieurs et ont fini par faire dépendre la vie de beaucoup de leurs concitoyens de leurs avis et leur simple antipathie. En l’ignorant la réalité finit tôt ou tard par nous joindre et nous tomber dessus. C’est le système en soi qui est inique et biaisé, aujourd’hui tout le monde sait que ce système ne rapporte plus et n’a plus rien à donner, l’UGTT le sait depuis au moins 30 ans et continue à collaborer avec lui. En le soutenant elle ne fait qu’accompagner sa descente aux enfers et partager son destin.
Les responsable de cet étourdissement que vit les tunisiens et ce manque total de repères sont ceux là mêmes qui sont incapables de voir la réalité en face et d’assumer les véritables responsabilités de leurs devoir envers leur pays et leurs société. Bientôt si rien ne va changer dans notre comportement citoyen plus de voix ne s’élèvera et plus d’éclair sur cet univers sombre et froid qui se prépare…
Yahyaoui Mokhtar – 18/12/2006
[1] Voir notre article «…et le recours est refusé !! » relatif au congrès de l’association des magistrats tunisien (AMT) ainsi que notre article «الحزب الإجتماعي التحرري مثال لفشل التعددية المسيرة» Le PSL (Parti social Libéral) évoluait normalement vers un congrès annoncé pour mettre fin à la gestion de son ancien secrétaire général Mounir El Baji démissionnaire contesté et élire une nouvelle direction. Sentant la menace de le voir rejoindre le rang de l’opposition réelle le ministre conseiller fait organiser dans la précipitation un congrès sous garde policière qui n’a duré qu’un demi heure suffisante pour annoncer l’installation à sa tête d’un proche à lui originaire de son pays natal qui été exclu du parti depuis plus de dix ans alors que les dirigeants, cadre et député du parti sont tenu sous garde loin du lieu et empêchés d’assister.
[2] « Plus de 80% des congressistes sont issus du secteur public, entreprises nationales, administration et fonction publique confondues. Il en est de même des candidats à l’élection du prochain B.E… Un aussi périlleux processus ne peut que rendre dérisoire la bataille de l’élection au Bureau Exécutif, dans la mesure où la plus haute instance de l’Organisation syndicale ne gérerait qu’une coquille vide. » (Le journal)
3] Le RCD parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays est l’un des trois plus anciens partis au pouvoir dans le monde aujourd’hui avec le parti communiste chinois et nord coréen. Il réclame plus de deux millions d’adhérents sur une population de mois de dix millions. L’assassinat de Farhat Hached fondateur de l’UGTT à quelques mois de l’indépendance de la Tunisie a fait peut être basculer le destin de tout un pays. La France continue de garder comme secret d’Etat toute information sur cet assassinat malgré le passage de plus d’un demis siècle maintenant.
(Source : Le blog de Mokhtar Yahyaoui, le 19.12.2006 à 01h15)
Lien :
http://yahyaoui.rsfblog.org/archive/2006/12/19/un-etat-de-siege-pour-un-congres.html#more
Sans censure ni autocensure. Larbi Chouikha
Quand nos idéaux et nos valeurs d’antan foutent le camp !
En ces temps difficiles où mondialisation, autoritarisme, repli identitaire, lutte contre le terrorisme, pensée unique… tendent à nous confiner dans l’individualisme, la débrouillardise, les arrangements personnels, que restet-il encore de toutes nos aspirations pour un monde de justice, de liberté et d’égalité pour tous ?
Quand le sens donné aux affaires publiques, à la citoyenneté, aux droits élémentaires de l’homme, est détourné selon le bon vouloir de ceux qui nous régentent ! Quand les textes juridiques tirent leur force non plus des principes immuables et équitables pour tous, mais de la valse des interprétations qui oscillent au gré des contingences du moment ! Quand la promotion dans les carrières administratives, la nomination dans les postes de responsabilité, la reconnaissance de certains droits, obéissent davantage au degré d’allégeance et de clientélisme plus qu’aux mérites et aux qualités intrinsèques de ces sournois postulants ! Quant le souci principal de cette masse d’individus formant la classe moyenne est de prospérer en se frottant à l’édifice de l’Etat – providence ! Quant cet édifice étatique lui-même se privatise au point de générer une économie politique de la répression, de la peur, donc de la débrouillardise ! Quand des responsables, des chantres de tous bords, s’agrippent à leur autel comme s’il s’agissait de leur bien strictement personnel ! Alors, que faut-il encore espérer des valeurs humaines, des idéaux de justice et de progrès qui avaient nourri des générations dans les années 60 et 70 ? Qu’est-il advenu de nos réquisitoires contre le pouvoir solitaire, le culte de la personnalité, l’arbitraire, l’opacité qui entourait les affaires publiques ?
Mais où sont donc passés ces valeureux intellectuels critiques, téméraires et tenaces qui se dressaient jadis pour dénoncer les injustices, les inégalités, les pratiques arbitraires ? Où sont passés ces militants – aguerris – qui se targuaient de s’ériger en remparts infranchissables contre l’absolutisme, le favoritisme et l’autoritarisme sous toutes ses coutures ?
Faut-il en déduire que la disparition de la puissance rivale des USA et la dislocation du bloc socialiste ont imprimé à la gouvernance de ce monde des accommodements à l’autoritarisme et à la débrouillardise tous azimuts, figeant ainsi toute pensée critique et toute opposition foncièrement hostile ?
Naguère, on scandait en chœur : « Les arrivistes sont arrivés », on dénonçait pèle – mêle, exploiteurs, tyrans, valets de l’impérialisme, renégats, compradores, parvenus. Aujourd’hui, on savoure les délices de la dolce vita, le confort petit – bourgeois bâti à partir de nos positions d’influences et de nos réseaux personnels. Autrefois, on vénérait toutes les autorités de négation qui défiaient les pouvoirs en place, et surtout, qui ne se laissaient point souiller par les sirènes des pouvoirs et par la séduction de l’argent facile. Aujourd’hui, on glorifie ceux qui sont « arrivés » à gravir rapidement les échelons de leurs ambitions, qui font étalage public de leur opulence ; mais, dans le même temps, on feint d’ignorer leurs ruses et leurs subterfuges pour accumuler gains et prestige. Jadis, on encensait ces esprits libres, indépendants, parce qu’ils nous incitaient à secouer nos conformismes ambiants et nos certitudes toutes faites, à vilipender les régimes inamovibles, à dénoncer l’indigence de l’esprit en vue de consacrer les vertus de l’altruisme, du sens public, de la défense des opprimés et des démunis. De nos jours, ces principes et ces valeurs s’effacent peu à peu au profit de la vanité, de la présomption, de la fatuité. On préfère envier les gens non plus pour leurs idées, leur bravoure, leur engagement, leur désintéressement, leur dévouement, mais pour leur opulence, leur orgueil, leur prétention, leur arrivisme. Autrefois, on s’enorgueillissait à vouloir défier les autorités, à braver les interdits, à répliquer par la négation, à garder toujours en alerte l’esprit critique, alors qu’aujourd’hui, la tartufferie, la couardise, l’imposture, le double langage, les volte- faces, les roublardises sous tous leurs aspects l’emportent et s’installent. Alors, à quoi bon rappeler encore ces principes, ces idéaux, ces luttes qui furent les nôtres… !
Le plus déconcertant, c’est que ceux- là mêmes qui professaient naguère ces idéaux et ces valeurs avec autant de fougue, et pour certains d’entre-deux en payant le lourd tribut de la prison, en viennent aujourd’hui à participer, à des degrés divers, à la reproduction de ces pratiques viscéralement égoïstes et sans scrupules. Certains osent à peine l’avouer en déployant tout leur savoir-faire et leur entregent de faiseurs pour arriver aujourd’hui à leurs fins (faim) – si entre-temps ils n’ont pas été éjectés ou broyés par le système de la mondialisation -. D’autres, plus sournoisement, feignent de dissimuler leurs ambitions derrière une rhétorique aux accents emphatiques mêlant à la fois : « la lutte contre le terrorisme » à la « préservation des acquis modernistes », à « la défense de l’Etat et du service public »…, sans oublier ceux qui mettent en avant leur « expertise », leur « compétence », leurs « expériences », leurs « connaissances » pour servir, mais surtout…, pour se servir !
Mais il y a aussi tous les autres : les récalcitrants de la mondialisation, les réfractaires aux totalitarismes de tout poil, les rétifs aux tactiques, aux ruses et aux solutions individualistes, qui osent encore dénoncer vertement les impostures, les hypocrisies, les perfidies de notre temps. Mais, à l’opposé de leurs aînés, ils sont plus vulnérables et fragiles, et leurs voix portent à peine dans ce monde marqué par une certaine indifférence, où les gens sont peu enclins à se mobiliser pour la défense d’autrui. Mais ils dérangent quelque part, parce qu’ils incarnent encore ce que beaucoup d’entre-nous ne veulent plus voir, percevoir ou même entrevoir : la probité, l’honnêteté, le courage, la générosité et, surtout, le sens de l’équité et du respect des autres !
(Source: Attariq Al Jadid N° 55- Décembre 2006)
Humeur(s)
Nabil Ben Azouz
1. Démocratique…celle là ! : En France une réelle campagne présidentielle bat son plein. Pour contrecarrer l’hydre raciste et antisémite (accréditée quand même de 17% d’intentions de vote au premier tour) et le spectre d’un Jean Marie Le Pen au deuxième tour, le « Sargolène » nouveau nous a promis de supprimer du calendrier la date du 21 avril et de nous faire passer directement du 20 au 22 avril. Comme ça on ne vivra plus la douche froide de 2002 et l’honneur de la France sera sauf.
2. La danse du ventre : Magiques, nos derniers staliniens. Eux, ils peuvent, sur le plan tactique s’allier avec les islamistes, mais les combattre sur le plan stratégique, car ce sont de farouches ennemis de la classe laborieuse. J’avoue que je ne pige que dalle à cette élucubration politicienne…Gramsci, au secours, nos marxistes-léninistes sont devenus complètement mabouls !
3. Je pleure : L’ONUSIDA vient de publier son toujours triste et annuel rapport et ses chiffres qui me donnent des frissons…En 2006, on compte presque 40 millions de personnes infectées par le virus du sida…J’entends nos conservateurs et nos moralistes en herbe dire déjà que c’est bien fait pour eux et que c’est la main de Dieu…Laissez donc le bon dieu tranquille…Une personne est contaminée toutes les six secondes. Chaque minute, un enfant meurt du sida et chaque minute un autre enfant est contaminé par le virus. 8000 personnes meurent chaque jour dans le monde à cause du sida…Et vous l’avez dans le mille, c’est effectivement l’Afrique qui détient la palme du plus grand taux de personnes infectées par le virus : presque 25 millions de personnes. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (pourquoi les deux ensembles ?) ne comptent que 460.000 personnes vivant avec le V.I.H. Si cette pandémie nous épargne relativement, nous devons quand même préparer l’avenir, et ce n’est pas en organisant quelques concerts de musique ou quelques timides campagnes de sensibilisation que nous allons éviter à notre pays de voir ses chiffres battre des records. Il faut d’urgence établir dans tous nos gouvernorats des Centres de Dépistage anonyme gratuits, je redis : Anonyme et Gratuits ; et ne plus obliger les médecins à livrer à l’administration le nom des personnes contaminées pour qu’elles soient « isolées ». Ce n’est guère par cette méthode contraignante que nous allons encourager les gens à êtres plus responsables… Il y a urgence.
4. Fable, et si… : On lit à longueur de nos quotidiens favoris que le pouvoir, toutes autorités confondues, tient à la L.T.D.H comme à la prunelle de ses yeux. Soit. Mais en parallèle on vient d’élargir les prérogatives du Comité supérieur des droits de l’homme qui peut jouer le rôle d’une Ligue bis, puisque désormais, il peut recevoir et examiner les plaintes émises par les citoyens, effectuer des visites dans les prisons, émettre des avis et présenter, si nécessaire, un rapport au chef de l’Etat… Qui dit non ?! Alors rêvons et imaginons : Khemaïs Chammari, Radhia Nasraoui, Sihem Ben Sedrine, Mohamed Jmour, Kamel Jendoubi, Mohamed Kilani… aller main dans la main se plaindre auprès du président de ce Comité, nommé par le pouvoir, des agissements d’un membre du gouvernement nommé également par le pouvoir… A votre avis, seront-ils reçus, écoutés et leurs torts réparés ?! Vous ne croyez pas aux miracles ?
5. Une histoire qui trahit l’Histoire : Indigènes est un film émouvant, captivant et réussi techniquement…Les scènes de guerre sont extraordinairement réussies…à l’américaine ; et moi qui suis bon public, j’ai littéralement adoré…mais j’en suis sorti amer. Simples questions : est-ce que tous les Algériens, comme le laisse croire le réalisateur, se sont enrôlés dans l’armée française avec joie et sans résistance ? Alors pourquoi le décret de l’administration coloniale du 17 juillet 1908 rend-t-il la conscription des Algériens obligatoire ? Pourquoi ce film gomme-t-il les luttes anticoloniales et donc la Mémoire des Algériens d’avant 1945 ? Le Code de l’indigénat, la révolte des Aurès de 1916, Messali Hadj &Co. à la trappe ? Ce film nous rend claire l’ingratitude de la France à l’égard de ses indigènes (ce qui plaît aux Beurs de la rive nord), mais guère celle de ses massacres coloniaux (ce qui désole les citoyens de la rive sud)…Ah ! Ce passé qui ne passe pas… il faut plus que cette subjectivisation de la petite histoire par le néanmoins talentueux Rachid Bouchareb.
(Source: Attariq AlJadid N° 55- Décembre 2006)
Action de la blogosphère tunisienne contre
la censure de certains blogs
** Je poste blanc lundi prochain
L’excellent blog de Samsoum, un tunisien etabli a la silicon valley, un tunisien qui nous fait honneur, vient d’être également censuré. Je ne comprends pas les raison de cette censure ! Je ne comprends pas pourquoi on censure le blog d’un tunisien patriote qui a des idées et qui sert de modèle a des centaines de jeunes qui rêvent de réussir le centième de ce qu’il a réussi. Je partage sa désillusion et son amertume… en solidarité avec Samsoum et les autres je posterai un post blanc Lundi prochain…
posted by zizou from Djerba @ Wednesday, December 20, 2006
http://zizoufromdjerba.blogspot.com/2006/12/je-poste-blanc-lundi-prochain.html
** Lundi 25 décembre je poste blanc
Je me joins à l’initiative de Zizou et de Slaim et tous ceux qui vont les suivre. Lundi 25 décembre, nous postons tous blanc pour protester contre la censure des blogs de Felsfa, SamiIII, Samsoum-usa et les autres.
posted by MetallicNaddou le 20 décembre 2006 à 9h51 AM
Lien : http://metallicnaddou.blogspot.com/2006/12/lundi-25-dcembre-je-poste-blanc.html
19.12.2006
Journée noire pour le blogosphère Tunisien
La censure vient de frapper une nouvelle fois ces derniers jours en Tunisie. Cette fois ce sont les bloggers qui sont visés. Trois Bloggers tunisiens viennent de voire subitement leurs blogs censurés
Les trois sont de la nouvelle génération de ces jeunes tunisiens qui ont quitté le rang du silence et voulu exprimer en toute spontanéité leur avis sur la situation de leur pays, s’impliquer dans le débat sur la grave crise qu’elle est en train d’endurer. Aborder la situation sur le plan de la rationalité et le bon sens et non en se positionnant directement en cyberdissidence déclarée.
Felsfa est le blog d’un juriste tunisien tenu à partir de la tunis. Son auteur n’a eu pour réaction que ces mots : « felsfa…Censuré!!! Cayé…c’est l’arrêt de Bus de felsfa…apparemment… Felsfa vous souhaite quand même un Aïd Mabrouk et une bonne et heureuse année 2007 » mais aussi et malheureusement une grave réaction, il a pratiquement supprimé tous ses textes, fort intéressants d’ailleurs dont plusieurs ont attiré l’attention et étés repris TUNISNEWS.
Dans une réaction envoyé a ses amis “Asdrubaall” dit «Felsfa été ma « parole », la censure été leur « action » et entre les 2 : vous voyez qui y est ? je pense que c’est clair. Enfin, j’aurais aimer avoir encore plus du temps avant de partir. J’aurais souhaité que cette « blogosphère » tunisienne soit la vitrine de la voix et la parole sans tabou ni arrières pensées de la Tunisie . dommage. »
Samsoun quant a lui, il fait justement ce que notre dictature ne veut pas nous voir exprimer. La dernière note publiée hier sur son blog ne se pose pas de question mais va droit au but.
Laisse passer! Police!Pourquoi les agents de police ont toujours la priorité pour tout? Ils entrent, ils choisissent, ils se servent et ils partent! Gratos! Ils ne payent rien! Dés qu’un commerçant les voit arriver il pâlit (rabbi yoster) Le weekend, tout le monde attend son tour au kioske pour le lavage, et voila que la police débarque et ils ont la priorité pour le lavage de leur voiture, et la priorité dans le service (les autres peuvent attendre), quoi c’est fini? ya3tik essa77a! Ils partent sans rien payer! N’importe quoi! PS: C’est pas moi qui attenndais, j’été là pour le gonflage des pneux. |
Ce qui est devenu banal doit devenir notre réalité semble dire la censure.
Pour sami III qui publie à partir de Hammamet ce n’est pas de la politique à proprement parler mais quel sujet peut-il s’en détacher. Sa dernière note semble avoir atteint directement ceux qui font par leur censure la pluie et le beau temps.
L’ATI manigance…Depuis des semaine, tout le monde en Tunisie remarque par ci et par là des sites censurés, dont le nombre augmente (Yahoo, Google, Wikipedia, Blog Mouwaten Tounsi,…) et des fois diminue (Yahoo, Google, Wikipedia) après un temps plus ou moins limité. Je ne travaille pas chez un FSI ou chez l’ATI (Agence Tunisienne d’Internet, responsable officiel de la censure du web en Tunisie) donc mes suppositions ne concernent que moi et sans aucune preuve irréfutable… …Mais, ce que fait l’ATI ces dernières semaines, est suspect, trop suspect même: des fois ils coupent un service pour une raison connue (pas forcément en détail, mais quand même nous Tunisiens nous pouvons prédire ça selon les sujets traités, qui s’approchent même de loin des “lignes rouges”, comme Wikipedia et Mouwaten Tounsi) mais aussi, d’autres fois sans raison (comme Google et Yahoo)… C’est justement ces cas, dont les raisons trop suspectes, qui me laissent penser que l’ATI manigance un truc, un gros coup, plus précisément ils installent de nouveaux systèmes de filtrage, peut être plus gros pour supporter le “nombre croissant de la demande”, mais peut être aussi pour mieux localiser, identifier les sources et les destinations, coller le réel (Tél, IP/Horaire, Noms …) à des cibles suspectes… Note 1: Ces coupures se répétent pour le troisième weekend consécutif (à partir du vendredi après midi), ça peut pas être un hasard quand même! Note 2: Toute la journée du samedi 2006-12-02, s’est caractérisé par une coupure généralisée de la majorité des sites web (totale ou partielle) et des logiciels de messagerie (MSN et Yahoo) mais Skype fonctionne! Rabbi yoster… |
C’est Nadia From Tunis qui a donner la première alérte : « Alors là je n’y comprends plus rien. C’est un comble quand même, j’aimerai bien entrer dans le cerveau de CissorMan pour comprendre sa logique, mais il faudrait déjà qu’il ait un cerveau… Abdou aurait-il dépassé les limites de l’acceptable? Ou certains ont-ils tout simplement dépassé les limites de la connerie ? »
A voir les réactions le blogosphère Tunisien est en pleine ébullition. Cette censure collective semble marquer une autre étape de son histoire et de celle de la liberté d’expression en meme temps.
le célèbre Journal Londonien Time à choisie ces bloggers personnalité de l’année 2006. Je veux leur dir en ses moments d’abattements que j’ai moi même subi plus d’une fois en voyant le fruit de travail d’années entière et de centaine d’heures d’effort supprimés et complètement hakés. Celà n’a fait que me déterminer encore plus et d’avantage et je vois le fruit de ce combat dant chaque nouvelle fenétre qui s’ouvrait dans le mur de ce sembre pays que la dictature tient à ne laisser aucune lumière pénétrer comme elle tient à sa survie car les deux sont liées.
Je vous dis:
The person of the year is YOU
Yes, you.
You control the Information Age
Welcome to your world.
Yahyaoui Mokhtar – 19/12/2006
(Source : le blog de M. Yahyaoui Mokhtar, le 19 décembre 2006)
Lien : http://yahyaoui.rsfblog.org/archive/2006/12/19/journee-noire-pour-le-blogosphere-tunisien.html
Pourquoi j’ai ” aimé ” Ben Ali…
…et pourtant je ne suis ni un des « hommes du président » …ni un membre de la famille…ni un membre du gouvernement…
Collez moi l’étiquette que vous voulez…sans même vous obliger à lire la suite…contentez vous du titre … si vous voulez…et y aura des gens qui vont se suffire au titre pour me juger…et je m’en tape…
Oui…j’ai « aimé » ce Monsieur, car il a eu le courage un jour de raccrocher le téléphone au nez de ce con Hosni Moubarek pour Dire NON à la présence de la Tunisie dans un sommet Arabe honteux au Caire pour légitimer l’agression d’un Pays arabo-musulman .
Peut être que les gens oublient vite et ont la mémoire courte, mais ne faut jamais oublier que durant ce sommet, on a commis le pire des pêchés, le pire des crimes que puisse commettre un musulman…(lire en dessous les versets) …et Ben Ali a évité à la Tunisie et aux tunisiens d’y participer.
Pour moi, en tout cas, de cette décision je suis Fière … d’être Tunisien.
Et chaque fois qu’un connard d’Egyptien, Syrien, Saoudite, Qatari ou autre me vient donner des leçons de nationalisme ou d’Islam, avec ce Rappel je le met à sa place…et qu’il la ferme.
Comment se fait il que les gens oublient que les orientaux doutaient depuis des décennies de notre islam et notre arabisme !!
Comment se fait il que les gens oublient que la Tunisie, sur ces plans, les a donné des leçons ?
Oui, de Ben Ali je suis Fier…et je n’aurais en aucun cas souhaite d’avoir un président comme Moubarek…El Assed ou Un Émir de émirats…
Oui…de Ben Ali je suis fier quand il a su mettre les italiens, Français ou suisses à leur place quand il a fallu le faire…
La Tunisie, petite, a pu la faire boucler à quelques cons qui continuent toujours à nous traiter comme un peuple indigène colonisé et incapable de réfléchir…
Avec Lui, la Tunisie a hautement affirmé qu’elle ne se laisserait pas faire…
Et de ça…j’en suis fier.
Je remercie Dieu que ce soit lui qui a pris le commande ce 7/11 et non un Mzali, Skhiri ou un minable consul à double nationalité…
Je remercie Dieu que ce soit lui qui a pris l’initiative et non un Karkar, Ghannouchi et Cie qui nous ont fait voir de toutes les couleurs durant des années…
Avez-vous oublié la terreur dans laquelle nous avons vécu, aux universités, cités, lycées et même dans nos quartiers ?
Save vous que des listes des condamnés à mort étaient établies contre ceux et celles qui ne sont pas ittijeh ?
La mémoire est courte et je ne fais…qu’en rappeler…
De Ben Ali je suis fier…en le voyant prendre la rupture du jeûne avec des démunis et vieillards…qu’aucun autre con…l’a fait !!!
Et je ne vais pas réciter tous les gestes et faits…mais quand on se réfère aux autres…quand les yeux de certains de nos citoyens virent vers l’est…l’orient, le rappel de l’histoire nous rend fier…la honte c’est pour eux.
Certes l’être humain n’est pas parfait…Le seul parfait est Dieu…
Pourquoi voulez vous que quand un con pète à l’avenue Habib Bourguiba, je dois accuser Ben Ali ?
Quand un con de responsable empoche quelques milliers de dinars contre un service rendu, je dois accuser Ben Ali ?
Ou quand quelqu’un exploite un café sur une colline…je le qualifie de crime commis par Ben Ali ?
Allons nous juger un Président parce que un X s’est fait gratté le cul à gabes ? ou un autre s’est cassé les couilles à Kasserine ?
Certes, des gens autour de lui en ont abusé ou abusent encore…mais ce n’est jamais un motif pour demander à un Président de la Ré&publique de s’occuper des futilités de la vie quotidienne des citoyens à un détail près…
Et quand on regarde vers l’Est…on se demande si les gens ne se sont pas demandés qu’ont fait les États-Unis de leur Bush (er) qui a envoyé ses troupes coloniser un pays et refaire son économie par des contrats alloués aux sociétés lui appartenant et appartenant à ses amis ?
Quand vous parlez de corruption, qu’avez-vous pensé de ce qu’ont fait les Nations Unies de l’ argent du « pétrole contre nourriture » ? ou des vents des frégates à Taiwan ?
Quelle démocratie !!!
Peut être que ca doit passer dans tout le monde sauf la « Tunisie » !!!
Drôle de réflexions !!!
Ce n’été pas un Discours contre Ben Ali…
Allez vous me ranger dans les « Ben Ali » ?
Faites ce que vous voulez, mais le rappel des réalités fait que de lui je suis Fier…
Au dessus du « lot »…il a hissé la Tunisie
J’aime Mon pays…J’aime La Tunisie…et ceux et celles qui la font hisser…et ceux que j’aime…ne seront pas…de ce fait…par mes idées…épargnés.
(Source : le blog tunisien FELSFA (censuré récemment), le 1er novembre 2006)
Lien : http://felsfa.hautetfort.com/archive/2006/11/01/pourquoi-j-ai-aime-ben-ali….html
L’annonce de la censure :
felsfa…Censuré!!!
Cayé…c’est l’arrêt de Bus de felsfa…apparemment…
Felsfa vous souhaite quand même un Aïd Mabrouk et une bonne et heureuse année 2007
Publié par FELSFA le mardi 19 décembre 2006 à 18h05
LES COMMENTAIRES INDIGNES DES VISITEURS DU BLOG….
NON !!! c’est une blague ? la ça y est ma3adech feha !
Ecrit par : MetallicNaddou | mardi, 19 décembre 2006
De la je te reçois mais de l’Albanie pardon de la Tunisie, je ne sais mais en rentrant je verrais
Ecrit par : khanouff | mardi, 19 décembre 2006
j’ai un moyen assez interessant pour contourner la censure drop me an email pour ceux que ça intéresse !
Ecrit par : Anis | mardi, 19 décembre 2006
Que Dieu soit avec la Tunisie et tout les tunisiens…
Ecrit par : chanfara | mardi, 19 décembre 2006
Bonjour Falsafa, Tu dis : “Cayé…c’est l’arrêt de Bus de felsfa…apparemment…” C’est peut-être un arrêt de bus en effet. Mais certainement pas le terminus. D’autre part, et comme toujours, les dictateurs étant plus cons que leurs chaussures, ils viennent de t’offrir un arrêt devant une station service pour un plein de carburant. Et avec un tel plein on ne t’arrêtera pas de sitôt. Comme beaucoup d’autres, je viens d’apprendre cette ignoble censure qui s’est abattue sur ton blog suite à un post de Mokhtar Yahyaoui sur les forums de Nawaat. Je ne sais franchement pas, comme beaucoup d’autres, ce qu’ont peut faire pour t’aider. En revanche, je suggère qu’un maximum de bloggeurs, du moins les anonymes qui ne craignent pas pour leur sécurité, répercutent sur leurs blogs tes billets qui t’ont valus cette censure. Car à chaque blog qu’ils censurent, c’est nous tous qu’ils censurent. Cordialement et avec toute ma sympathie. Astrubal www.nawaat.org www.yezzi.org
Ecrit par : astrubal | mardi, 19 décembre 2006
Tiens la 404 bâché t’as embarqué toi aussi ? T’inquiètes une bâche ça se déchire.
Ecrit par : jehech | mardi, 19 décembre 2006
Bonjour tout le monde, Je suis désolé d’entendre cette nouvelle vague de répression qui commence mais je ne comprends vraiment pas l’idée derrière cette censure. Est-ce que on est rendu au point ou même les blogs de simples tunisiens soient devenus une menace pour la sécurité publique ??? Mais que veulent-ils faire de la Tunisie et des Tunisiens bon sang !!!
Ecrit par : Aziz | mercredi, 20 décembre 2006
News des jours à venir-1
News 1: Apparemment, j’ai trop parlé des “volailles” hier, ce qui fait que mon blog est censuré depuis ce matin (ainsi que celui de falsfa apparemment). Je suis trop occupé dans le travail dans cette période, donc je vais rien faire afin de remédier à ça, pour l’instant, je considère ça comme des vacances de fin d’année :). Entre temps, je continue à commenter sur les autres blogs.
Bon blogging.
(Source : Texte publié le 19 décembre 2006 sur le blog (censuré actuellement en Tunisie) Sami III à 09h48)
News des jours à venir-2
News 2: Puisque ena “sraft sraft”, je signale à tous les utilisateurs d’automobiles en Tunisie, qu’ils devrais faire trés attention aux signalisations et feux ces jours-ci, car il y a une compagne de vente de “calendriers” partout depuis ce matin, vigilance! (mon ami s’est fais prendre dans un STOP qui n’est jamais gardé d’habitude)
(Source : Texte publié le 19 décembre 2006 sur le blog Sami III (censuré actuellement en Tunisie) à 10h30 )
Qui est SAMI III
Âge : 29
Sexe : Male
Signe astrologique : Sagittarius
Année zodiacale : Snake
Zone géographique : Hammamet : Tunisie
Qui êtes-vous ? Ingénieur, célibataire, vie simplement, joyeux, esprit complexe, musulman.
Films préférés
Pulp fiction Meet Joe Black Opération Espadon Mission Impossible 1/2/3 Seven James Bond 007 (ceux avec Pears Brosnan) Matrix 1/2 La plus part des films de Quentin Tarantino The betterfly Effect sinon je regarde presque tout.
Goûts musicaux
Tous sauf: Mezoued cha3bi tounsi 9dim masri (Omm kalthoum et compagnie)
Livres préférés
En premier lieu Le Coran. J’ai lu une seule œuvre littéraire : La planète des singes sinon tout ce qui est scientifique
(Source : le blog Sami III censuré récemment en Tunisie)
Lien : http://sami-iii.blogspot.com/index.html
Le miracle Tunisien.
J’étais assis dans l’avion sur le siège à côté de la fenêtre. Je n’arrêtais pas de penser à ce que je venais de voir à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, ou je venais de changer d’avions pour ma destination finale, Tunis. Presque la moitié du Terminal 2F est alloué à Tunis Air, 24 vols par jour Tunis-Paris et plusieurs pour Monastir, Tozeur, Tabarka et Djerba. Pas moins de 12 avions passagers Tunis-Air sur le Tarmac et autant de 747 cargo portant l’enseigne de cette société qui parait-il est privée maintenant. Le personnel jeune et dynamique orchestrant ce flot de voyageurs et marchandises comme une montre suisse. Les deux jolies hôtesses au comptoir de mon vol étaient un exemple de professionnalisme et de politesse. L’une d’elles portait un voile rouge qui lui allait à merveille et qui parait-il fait partie d’un de l’uniforme officiel de la compagnie tout en étant optionnel. Je n’en revenais pas !!
Dans l’avion, tout les passagers disposaient d’une TV LCD, encastrée dans le siège de devant comme dans les avions a long et moyens courriers. Je mets la télé, je zappe, il y a tellement de chaines Tunisiennes que je commence à me demander si je ne rêve pas. L’une d’elle s’appelait TNN et diffusait de l’info en continu. Je tombe au milieu d’un segment parlant de l’arrestation d’un haut fonctionnaire pour corruption. Il avait un lien de parenté avec un des ministres du gouvernement ce qui a déclenché automatiquement la création d’une commission d’enquête sur la possibilité de complicité par ce ministre !!!. Le plus beau c’est que le présentateur parlait en Tunisien de chez nous et non en arabe litteraire. Il expliquait qu’il ya quelques fonctionnaires qui n’ont pas encore réussi de se débarrasser de l’ancienne mentalité et qu’il faut être diligent et reporter ce genre d’affaires et juger les coupables sévèrement, pour se débarrasser une fois pour toute de ces pratiques qui dieu merci sont exceptionnels de nos jours.
Mon voisin, remarquant la tète que je faisais et ma bouche grande ouverte, me demande si je connaissais ce mec. Je lui réponds par la négative et que ma surprise était dans ce que je voyais et lui demande si c’est vrai ou de la comédie qu’ils font a la télé. Il sourit et me dit que ca se voit qu’il ya longtemps que je n’ai pas visité le bled ni suivi ce qui y se passe. Et il commence à m’expliquer que le pays n’est plus ce qu’il était, que la Tunisie est le nouveau dragon économique qui monte de jour en jour. Le système et les mentalités ont changés, tout est optimisé pour le succès. Les cafés ferment et se convertissent en librairies, salle de spectacles, théâtres et bibliothèques. Ils n’ont plus de clients depuis qu’on a éradiqué le chômage. Tout le monde a un travail en Tunisie et on importe la main d’œuvre de nos pays voisins et même de l’Europe pour soutenir notre croissance. Le gouvernement est moins présent dans l’économie, il s’occupe du social et de l’infrastructure publique et de créer le Framework juridique dans lequel les entreprises privées et publiques évoluent et surtout oeuvre pour assurer le succés de nos entreprises qui lui assurent un revenu fiscal necessaire pour maintenir et améliorer l’infrastructure existante. Je devais avoir une face qui lui a fait comprendre que je ne croyais pas un mot. Il me dit d’attendre pour voir, au moment de la descente de l’avion pour m’apercevoir moi-même qu’est ce qui est devenu des endroits comme Douar Hicher ou la cite Ettadhamen. Il m’étonne encore plus quand il me dit qu’il ya maintenant plus de 100 journaux et revues de différentes tendances représentants les différents partis politique et la société civile et qu’il ya autant de titre arabe, français qu’anglais. Que l’anglais est devenu la deuxième langue de l’enseignement et que le français est toujours obligatoire dans les dernières classes secondaires. Que, Que….etc..
Au moment de la descente, je regarde par la fenêtre et ne crois pas ce que je vois, des villes nouvelles et modernes avec des grattes ciels et une symétrie parfaite a l’américaine ont poussées sur la côte et a l’intérieur on peut apercevoir les complexes industriels et les usines. Et puis tout autour, que ce soit les collines ou les vallées, tout était vert.
La vue du port de Tunis me rappelait le port de Los Angeles, les porte containers les plus grands du monde étaient a port en attente de charger la marchandise tunisienne vers les quatre coins du monde. Pendant la dernière boucle avant l’atterrissage, je m’aperçois en effet que ces quartiers populaires comptant chacun plus de 200000 habitants sont transformés en quartiers résidentiels, on dirait la banlieue de San Francisco, avec un traçage et lotissement parfait, quelques maisons avaient même des piscines. Je n’ai plus aucun doute maintenant, le miracle économique est bel est bien la devant mes yeux.
Apres l’atterrissage et pendant le taxi, je vois une file d’avions devant nous qui viennent d’atterrir sur une des quatre pistes de l’aéroport, d’autres formant une queue pour décoller, des avions et des buildings a perte de vue !! On y est, la porte de l’avion s’ouvre directement sur un tapis roulant qui va jusqu’aux guichets de la police des frontières. Je ne reconnais rien de l’aéroport, on dirait l’aéroport de Frankfurt. Une structure moderniste, des vitrines partout ou sont exposés des tableaux en mosaïque de 3000 ans à cote des derniers gadgets électroniques et mécaniques produits par nos usines. Pas de photo de quiconque qui nous sourit, a part celle d’un modèle qui vante les produits d’une de nos banques d’investissement, pas de banderole du parti vantant le progrès et le changement. C’est vrai qu’on n’a pas besoin d’une banderole pour nous vanter le progrès et l’infrastructure, on peut se rendre compte nous même de cela !
On s’arrête devant les guichets de la police de la frontière et la je commence à voir l’organisation automatique des gens en file !! Impossible !! Un vieux touriste européen a voulu resquiller et tout le monde gentiment lui a fait comprendre qu’il fallait faire la queue comme tout le monde. Ca allait très vite, le policier prend le passeport, le scanne et vous le rend avec un sourire et un bienvenue en Tunisie qui m’a fait chaud au cœur au point de ne pas retenir mes larmes de bonheur. Les gens démontraient un dynamisme inhabituel pour moi, que ce soient les employés ou les passagers tunisiens qui ressemblent a tout cadre européen qui a hâte de rentrer chez lui après avoir accompli une mission pour son employeur. Personne ne te dévisageait et même si par hasard son regard tombe sur toi, il sourit !! Pas de bousculade, pas de chaos, on se croirait en Suisse. Les gens parlaient entre eux a vois basse. Ils étaient tous polis et civilisés. Il n’y avait que moi qui regardait de l’un a l’autre, voulant leur demander si je faisais partie de la camera cachée du siècle. Non, je suis bel et bien en Tunisie, l’amour de ma vie, comme j’en ai toujours rêvé. J’attends impatiemment d’être avec ma famille pour en savoir plus et aller visiter ce pays que je ne reconnais plus.
Soudain une sirène d’alarme vient de se déclencher, tout le monde fait semblant de ne pas l’entendre, j’étais le seul à avoir paniqué, ma vue commence à devenir flou, je perdais conscience. J’entends une voix avec un ton exaspéré, je ne vois plus rien, je sens mon corps qui tremble, on dirait un tremblement de terre, je me sens secoué.
J’ouvre les yeux….
Mon fils est devant moi qui commence à s’inquiéter « Papa qu’est ce qui t’arrives, il ne reste plus que 10mn avant qu’ils ferment la porte de l’école, réveille toi ! »
(Source : le blog de Samsoum, le 11 décembre 2006)
Lien : http://samsoum-usa.blogspot.com/
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a husband, son and father, a citizen of the world and entrepreneur trying my best in everything I do, love being challenged.
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Mgr Maroun Lahham, Évêque de Tunis
par ABDELAZIZ BARROUHI
Le premier contact de Mgr Maroun Lahham avec la Tunisie avait été chaud. Sans jeu de mots. Il était à l’époque recteur du séminaire patriarcal latin de Beit Jala, dans les faubourgs de Bethléem. Mgr Fouad Twal, l’archevêque de Tunis, l’ayant invité pour les vacances, il avait passé une semaine à l’archevêché, en plein centre-ville. « La chaleur était étouffante », se souvient-il. Bien sûr, il ignorait qu’il y reviendrait cinq ans plus tard, en septembre 2005. Pour succéder à Mgr Twal, élevé au rang de coadjuteur (adjoint et futur successeur) du patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah.
Depuis sa création au XIXe siècle, le diocèse de Tunis avait toujours été dirigé par des évêques européens. En 1992, pour la première fois, Jean-Paul II a nommé à sa tête un Arabe, comme pour apporter un démenti aux faux prophètes du « choc des civilisations ». Et il a récidivé treize ans plus tard. Mgr Twal est jordanien, Mgr Lahham palestinien.
La cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis a été édifiée en 1882, un an après le début de la colonisation. C’est elle que Jean-Paul II a choisie pour célébrer, le 14 avril 1996, sa première messe dans un pays arabo-musulman. Et c’est dans les locaux de l’évêché attenant à la cathédrale que s’est tenue, du 26 au 29 octobre, la Conférence des évêques de la région nord de l’Afrique (Cerna), présidée par Mgr Vincent Landel, l’archevêque de Rabat. Un mois auparavant, Benoît XVI, dans son trop célèbre discours de Ratisbonne, avait manifesté une fâcheuse incompréhension de l’islam et suscité de véhémentes protestations dans tout le monde musulman. L’exact opposé de l’image d’ouverture laissée par son prédécesseur.
Docteur en théologie pastorale et en catéchèse de l’université pontificale du Latran, à Rome (1992), Mgr Lahham (58 ans) tire les leçons de ce que la hiérarchie catholique d’Afrique du Nord appelle des « incompréhensions douloureuses ». Selon lui, « personne n’a le monopole de la vérité ». Mais l’offense faite à l’islam par le pape, ce « saint homme qui ne ferait pas de mal à une fourmi », n’était pas délibérée. Sans doute, mais sa référence à un texte ancien évoquant une supposée violence de l’islam ne risque-t-elle pas de devenir une vérité pour les chrétiens d’Occident ? « L’Occident, répond l’évêque de Tunis, ne peut pas fonder sa réflexion sur un texte vieux de sept siècles que personne n’a lu. » Au cours de leur histoire, « chacune des trois religions monothéistes a connu des périodes de violence et de guerre, en son sein et avec les autres religions », mais cela « ne justifie pas qu’on qualifie l’une d’elles de violente et pas les autres ». À l’avenir, les chrétiens occidentaux devront donc se monter « plus prudents », et les musulmans « plus magnanimes ». Pour Mgr Lahham, l’essentiel est que « les religions ont un rôle à jouer dans la promotion de la paix entre les peuples ». Le mot « paix » revient d’ailleurs constamment dans ses sermons à la cathédrale de Tunis, qu’il prononce indifféremment dans cinq des six langues qu’il maîtrise : arabe, français, italien, espagnol, anglais, allemand.
La communauté catholique de Tunisie compte environ 20 000 fidèles, sur une population totale de 10 millions d’habitants. La majorité sont des expatriés et des diplomates, pour la plupart européens. Mais elle compte aussi plusieurs centaines de Subsahariens, parmi lesquels beaucoup d’étudiants (trois prêtres africains leur sont affectés) et de fonctionnaires de la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que quelques Tunisiens convertis – sans compter les touristes de passage.
L’évêque anime six lieux de culte disséminés à travers toute la Tunisie et une vingtaine de congrégations regroupant 131 religieuses et 46 prêtres, pour la plupart hispanophones ou originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Bien entendu, il est contraint à de fréquents déplacements. « C’est un plaisir pour moi de pouvoir circuler librement, explique-t-il. En Palestine, je devais avoir mes papiers d’identité sur moi en permanence. Pour pouvoir franchir les innombrables barrages des troupes israéliennes d’occupation. »
(Source : Jeune Afrique, N° 2397 du 17 au 23 décembre 2006)
Vers une démocratisation non gouvernementale du monde arabe ?
Bassam Bounenni, Chercheur tunisien en géopolitique
La société civile s’apparente, selon François Rangeon, à un mythe politique. « Avant d’être un concept ou une idée, la société civile évoque d’abord un ensemble de valeurs positives : l’autonomie, la responsabilité, la prise en charge par les individus eux-mêmes de leurs propres problèmes ».
L’évolution, en Occident, de la scène politique et la complémentarité entre partis politiques et Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont permis aux défenseurs d’un Etat assujetti au simple exercice exécutif de gagner du terrain. On parle, aujourd’hui, et à titre d’exemple de diplomatie non gouvernementale.
Dans le monde arabe, le bilan n’est pas aussi brillant, l’absence de vraies et solides pratiques démocratiques faisant défaut.
Paradoxalement, certaines composantes de la société civile arabe sont devenues des outils servant nos régimes autoritaires, bien que l’essence même de la société civile s’oppose à la singularisation de la prise de décision.
Cela n’empêche que dans plusieurs pays, des ONG ont déchaîné la chronique pour des positions audacieuses prises à l’égard de la manière avec laquelle sont gérées les affaires de l’Etat. A ce titre, on peut citer l’exemple de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, l’une des rares tribunes libres et indépendantes en Tunisie et dont les activités ont provoqué l’ire du régime en place. On peut, également, relever le rôle fort louable qu’a joué le groupe égyptien Kéfaya dans la galvanisation de la scène politique égyptienne, rôle qui nous a permis de prendre conscience que l’avenir est aussi à des regroupements parfois irrationnels, car regroupant sous une seule casquette des personnalités de différents horizons religieux, politiques et ethniques.
D’autant plus que cette prise de conscience coïncide avec l’affaiblissement de la présence du parti unique ainsi que des partis dits « historiques », tels que le Wafd, en Egypte.
Cependant, les ONG libres et indépendantes évoluant dans le monde arabe ont une marge de manœuvre assez étroite, due notamment à leur incapacité de mobiliser les masses populaires.
Aussi souffrent-elles de leur statut de « non reconnues » aux yeux des autorités locales, statut qui met en danger la vie de leurs leaders et les prive de tout droit, notamment le droit au regroupement ou le droit au financement.
Autant de problèmes organiques qui font que le bilan des ONG arabes soit mitigé. Le scénario est d’ailleurs le même dans toute expérience ayant apporté quelque bien à la scène politique arabe : des débuts spectaculaires à une fin de mort-né, la durée d’action de telle ou telle ONG n’allant pas au-delà des échéances politiques ou sociales ayant favorisé leur création.
Le passé étant les racines de l’avenir, on peut, tout de même, prédire une société civile arabe plus solide, plus diversifiée et surtout plus responsable. On peut espérer un tissu d’ONG en mesure de constituer le fer de lance du printemps arabe tant espéré. « Trop optimiste », me diriez-vous. Il y a suffisamment de motifs pour l’être. L’opinion publique arabe n’est plus dépassée par les événements.
La révolution que connaît le paysage médiatique arabe, à travers les chaînes satellitaires ou l’essor de la culture des blogs, a vulgarisé des dysfonctionnements et autres formes d’abus de pouvoir autrefois inaccessibles aux masses, tels que la corruption et les fraudes dans les élections …
La démocratisation du monde arabe passe sans doute par ces mêmes masses, jadis indifférentes à l’exercice politique. Avec l’élan que lui propose la société civile, le simple citoyen arabe peut être plus que partie prenante du changement. Il peut être acteur principal. Tout dépendra, cependant, de sa foi et de celle qui régit l’Etat.
(Source : Al Ahram Hebdo (Egypte), Semaine du 20 au 29 décembre 2006, numéro 641)
lien : http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2006/12/20/opin4.htm
Reuters : PO – Le général US Abizaid à la retraite anticipée début 2007
Reuters, le 20 décembre 2006 à 15h49
WASHINGTON, 20 décembre (Reuters) – Le général de l’armée de terre américaine John Abizaid, c ommandant des forces américaines au Proche-Orient et architecte des interventions militaires en Irak et en Afghanistan, prendra une retraite anticipée début 2007, a annoncé mercredi le Commandement
central.
Au printemps, Donald Rumsfeld, qui a été remplacé cette semaine au poste de secrétaire à la Défense par Robert Gates, avait demandé à Abizaid de rester à son poste jusqu’au début de
l’année 2007, explique le commandement central dans un communiqué.
“Il ne compte pas rester au-delà de cette date”, a déclaré le capitaine d’aviation Gary Arasin, porte-parole du Commandement.
Le président américain George Bush a déclaré dans une interview diffusée mercredi sur le site internet du Washington Post qu’il penchait en faveur d’une augmentation du nombre de
soldats américains en Irak.
A la mi-novembre, peu après la défaite des républicains aux élections de mi-mandat en grande partie due au fiasco américain en Irak, Abizaid avait jugé qu’un accroissement de la présence militaire des Etats-Unis ne constituait pas la solution aux problèmes de ce pays.
Selon le Los Angeles Times, premier média à avoir annoncé le départ à la retraite d’Abizaid, il quitterait ses fonctions en mars, ce que le porte-parole du commandement central n’a pas été
en mesure de confirmer
Augusto Pinochet
The passing of a tyrant
Dec 13th 2006 From The Economist print edition
No ifs or buts. Whatever the general did for the economy, he was a bad man.
HIS was not the bloodiest of the military dictatorships that afflicted South America in the 1970s. That accolade belonged to the Argentine junta. Nor was it the longest-lasting: Alfredo Stroessner misgoverned Paraguay for 35 years and Brazil’s collegial military regime lasted for 21. But General Augusto Pinochet, who ruled Chile from 1973 to 1990 and who died last weekend, was the most brutally successful of the dictators. He presided over a viciously effective police state and came to personify a whole era of bloody despotism during the latter stages of the cold war (see article).
The left abhorred him not only because of his brutality but because he overthrew the elected Marxist government of Salvador Allende. The coup in 1973, which had the backing of the United States, ended a democratic tradition in Chile that stretched back to the 1930s. For his defenders both at home and abroad—who not long ago were numerous—he was the saviour of his country. They argue that he rescued Chile from communism and went on to turn it into the fastest-growing economy in Latin America by applying free-market policies that would be imitated in eastern Europe and Asia. General Pinochet hoped that a record of economic success, not just intimidation, would enable him to win a referendum in 1988 and remain in power. Chileans voted instead to restore democracy, by 56% to 43%. The general stayed on as army commander, casting an overbearing shadow. He was finally brought to book, if not quite to trial, thanks to a Spanish judge, Britain’s House of Lords and the courts in Chile.
The Pinochet story raises two uncomfortable questions for liberals. If the coup did indeed rescue Chile from an elected government that was Marxist-dominated—and thus anti-democratic—was it justified? The answer is no. The Allende government generated economic chaos and extreme political tension and would probably have imploded. But the intention of the junta was to crush democracy, not just communism.
The second uncomfortable question is whether Chile’s subsequent economic success was possible only because of dictatorship. Like most Latin American dictators, General Pinochet was instinctively an economic nationalist. But he saw the “Chicago Boys”, a group of free-market economists, as a means to consolidate his personal dictatorship. The radical shrinking of Allende’s bloated state was a way to avoid sharing patronage, and thus power, with the armed forces.
With Chileans cowed, the Chicago Boys could work as if in a laboratory, with no regard for social costs. They made mistakes: a fixed exchange rate and unregulated bank privatisations triggered a massive recession and financial collapse in 1982-83. More pragmatic policies and a renewal of growth followed. But it took the return of democracy in 1990, with its ability to bestow legitimacy, to create an investment-led boom and a large fall in poverty. Elsewhere in Latin America, free-market reforms were enacted by democracies.
When economic and political liberty are divorced
Most dictators are economic bunglers. A few get the economy right, as Spain’s Franco did after 1958. But in the long run (as China is likely to discover) economic liberty seldom thrives in the absence of political liberty. And General Pinochet’s claim to have stood selflessly for the former was tarnished when it emerged that he had amassed a fortune incommensurate with his salary. Even if history bothers to remember that he privatised the pension system, that should not wipe away the memory of the torture, the “disappeared” and the bodies dumped at sea. His defenders—who include Britain’s Lady Thatcher—really should know better
http://www.economist.com/opinion/displaystory.cfm?story_id=8413038
Chile
After Pinochet
Dec 13th 2006 | SANTIAGO From The Economist print edition
The dictator’s funeral may presage political change. His trials have already changed international law (see article)
HAD it occurred a decade ago when he was still army commander, Augusto Pinochet’s death might have divided Chileans much as he did when he was their dictator. Yet in the event his funeral showed how much Chile has changed. And it may cause it to change even faster.
To be sure, news of his death from a heart attack on December 10th prompted familiar, polarised images. Several thousand of his opponents gathered in Santiago’s Plaza Italia. They popped bottles of sparkling wine and a few went on to trash bank branches and clash with police. The next day some 60,000 supporters of the man they called “My General” queued for up to seven hours to file past his coffin as it lay in Santiago’s military academy.
The centre-left Concertación coalition, which has governed since the return of democracy in 1990, had ceased to be intimidated by General Pinochet or the army. The president, Michelle Bachelet, ruled out a state funeral and any official mourning. Her father, an air-force general opposed to the dictatorship, died after being arrested after the coup; she was briefly detained and roughed up. She argued that a man indicted for murder and tax evasion deserved no special honours
The government was represented at the military funeral by Vivianne Blanlot, the defence minister. She was heckled. But in a symbolic gesture, the four commanders of the armed services sat with Ms Blanlot rather than with the dead man’s family. The body was then flown by helicopter to a cemetery near the port of Valparaíso, his birthplace, for cremation. There will be no tomb to be desecrated.
Until his arrest in London in 1998, and subsequent legal cases against him in Chile, some 40% of his fellow-countrymen supported the former dictator. Most conservative politicians have since taken their distance, especially after hard evidence emerged of his secret bank accounts abroad, opened using false passports. Neither of the two defeated conservative candidates in last year’s presidential election attended the funeral.
Will General Pinochet’s death change Chile’s political landscape? It could help the right finally to win the majority that has eluded it since the 1950s by freeing it from association with the dictator. But that may require a new crop of politicians with no ties to the past. Oddly, the impact on the ruling Concertación might be as great. Created to defeat the dictatorship in a 1988 referendum, it has suffered recent allegations of corruption. It may now be forced to redefine itself, says Eugenio Tironi, a sociologist. But many Chileans will merely breathe a sigh of relief
http://www.economist.com/world/la/displaystory.cfm?story_id=8418189