2 septembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2658 du 02.09.2007

 archives : www.tunisnews.net

C.R.L.D.H. Tunisie: Flash-Infos FTCR: Liberté pour les Sept d’Agrigente Washington Post: A Fate Worse Than Guantanamo infotunisie: Publication d’une enquête sur “Les mutations socio-démographiques de la famille tunisienne” La Presse :Ya Nadia, Ya Chahed, dis-leur que c’est tellement sot que ça devient contre-productif. Le Temps:  E-learning – Faculté des Sciences de Sfax – Sur la voie d’une université virtuelle francophone Le Temps: Libérons la ”Colombe” de l’écheveau


C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34

contact@crldht.org / www.crldht.org

Flash-Infos

 

·         Nouvelle atteinte à la liberté de circulation. 

  • Harcèlement et humiliation de Maître Ahmed Néjib CHEBBI.

·         La chaîne de télévision Al-Hiwar Attounsi dans le collimateur du pouvoir policier tunisien. 

·         Pour la libération immédiate des 7 pêcheurs tunisiens détenus et condamnés pour assistance à personnes en danger.

 

·         Nouvelle atteinte à la liberté de circulation :

 

           Les autorités administratives tunisiennes du Ministère de l’Intérieur refusent le renouvellement du passeport de M. Hamma HAMMAMI, opposant politique notoire et porte parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), parti interdit.

 

Le lundi 20 août 2007, M. Hamma HAMMAMI se rend au poste de police de la Rue de Yougoslavie, au centre ville de Tunis où il a déposé sa dernière demande. Le poste refuse de réceptionner la demande car, lui a-t-on dit, il n’habite pas le quartier. Il doit par conséquent s’adresser au poste de la Cité Ibn Khaldoun,  le poste territorialement compétent de traiter sa requête.

 

Au poste indiqué, on lui dit qu’il lui manque une attestation de chômage ; livrée en principe par « El Omda », le représentant de l’autorité politique communale. Ce dernier, qui a manifesté au début son accord quant à la livraison de cette attestation, a rapidement  changé d’avis en lui prétextant l’existence depuis peu d’une circulaire du Ministère de l’Intérieur qui conditionne la livraison de cette attestation à ceux et celles qui peuvent attester  par le biais du bureau du travail  leurs statuts de demandeurs d’emplois.

 

Or à 55 ans, M. Hamma HAMMAMI ne peut pas demander l’intégration de la fonction publique d’autant plus qu’il a été abusivement licencié de son poste d’enseignant au Ministère de la formation professionnelle, il y’a déjà 21 ans…. Le monsieur lui a proposé de demander l’avis du délégué. Celui-ci a fermé son bureau et quitté les lieux sans jamais revenir !

 

Le mardi 28 août, M. Hamma HAMMAMI est revenu au poste d’Ibn Khaldoun accompagné par son épouse Maître Radhia NASRAOUI et un groupe d’amis. Rien à faire, la décision du refus de renouvellement est prise.

 

Le CRLDHT estime que le droit de disposer d’un passeport est un droit inaliénable et que la liberté de circuler est une liberté fondamentale garantie par la constitution du pays et par les conventions internationales que la Tunisie a ratifiées.

 

Il dénonce avec fermeté cette politique de domestication des citoyens libres et cette volonté de les asservir en niant leurs droits les plus élémentaires à l’expression, à l’association et à la circulation.

            Exige des autorités tunisiennes l’arrêt de ces mesures bas et serviles  qui nuisent à la Tunisie et le rétablissement de notre ami dans son droit fondamental à la circulation.

  • Harcèlement et humiliation de Maître Ahmed Néjib CHEBBI :

L’avocat M. Ahmed Néjib CHEBBI, opposant politique de renommée, ancien secrétaire général du Parti démocratique progressiste (PDP) et dirigeant actif du Collectif 18 octobre pour les droits et les libertés, a été victime le mercredi 29 août 2007 d’une   lâche agression de la part d’agents de la sûreté qui lui ont empêché, en utilisant leurs méthodes musclées faites de menaces et d’insultes orduriers de rencontrer des militants de la région de Nabeul,  membres de son parti dans un café sur la côte de la ville.

 

Pour obliger tout d’abord le groupe d’opposants de quitter les lieux, les policiers sont allés proférer des menaces de fermeture du commerce à l’encontre du propriétaire du café , s’il n’exige pas le départ de M. Ahmed Néjib CHEBBI  et des militants du PDP de son établissement. Les militants ont pris alors la décision le quitter de plein gré les lieux afin d’épargner au propriétaire les foudres des autorités. Ils se sont installés sur la plage pour poursuivre leur rencontre.  Les policiers  les ont encerclés en s’asseyant autour d’eux d’une façon très rapprochée !!

 

Et comme si cette humiliation ne leurs a pas suffit, ils se sont pris à la voiture de Maître Ahmed Néjib CHEBBI  qu’ils ont endommagé en forçant ses portières  pendant qu’il était en compagnie de ses amis.

 

Le CRLDHT affirme que ces procédés de dépravés criminels qui intimident, menacent, violentent, volent et brûlent ne peuvent pas faire l’éloge d’un Etat de Droit qui se respecte, ils  constituent en réalité une atteinte caractérisée à la liberté individuelle et à l’intégrité personnelle des citoyens tunisiens.

 

Il exprime son inquiétude face à ces actes criminels qui se multiplient et transgressent  en plus des lois les règles éthiques et morales des relations politiques.

 

Manifeste tout son soutien à M. Ahmed Néjib CHEBBI, un dirigeant politique de valeur qui s’est consacré au combat démocratique de son pays et  à l’instauration de l’Etat de Droit ; il s’est engagé au sein du Collectif 18 octobre dans une politique de réunification et de rassemblement des forces politiques d’opposition afin de briser le blocage politique et de donner la voix contre  le monopole du parti au pouvoir , en campagne depuis plusieurs mois pour un 5ème mandat présidentiel à M. Ben Ali lors des échéances de 2009.

 

·         La chaîne de télévision Al-Hiwar Attounsi dans le collimateur du pouvoir policier tunisien :

 

           Dans la Tunisie de Ben Ali, la chaîne de télévision satellitaire privée Al Hiwar Attounsi est le seul espace de liberté d’expression que les tunisiens peuvent suivre. L’animation de la télévision émet deux heures par semaine sur le satellite. Les émissions sont réalisées entre Paris et Tunis et la diffusion est assurée par une agence italienne spécialisée dans le soutien aux médias libres.

          Depuis sa naissance, la télévision fait  l’objet  de mesures d’intimidations et  de menaces notamment envers  ses collaborateurs installés à Tunis. La situation  s’est aggravée depuis mai 2006, date de l’installation de la chaîne et du début d’émission des programmes depuis La Tunisie. Depuis lors, son équipe de production journalistique et son directeur M.Tahar Ben Hassine sont victimes d’agressions répétées de tout genre ainsi que de confiscation et endommagement du matériel de travail, à plusieurs reprises.   

 

La 1ère  agression en date a eu lieu moins de deux mois après l’installation de la chaîne et a visé le journaliste M. Taoufik Ayachi, alors qu’il couvrait une manifestation de soutien au peuple libanais en juillet  2006. Le même journaliste a été agressé une seconde fois, le 16 août 2006, lorsqu’il a été pris à partie par une douzaine de policiers qui l’avaient battu alors qu’il tentait de gagner le domicile de Samia Abbou, l’épouse de l’avocat et cyberdissident  Mohammed Abbou. Sa caméra avait été confisquée. La même scène s’est reproduite pour la 3ème fois à la Rue de Rome, en plein centre ville pendant que M. Ayachi se dirigeait vers son RDV pour enregistrer avec une famille d’un prisonnier politique.

 

La 1ère agression de Aymen REZGUI, un autre journaliste de la chaîne a eu lieu en décembre 2006 après avoir interviewé M. Mustapha Ben Jaâfar, président du parti d’opposition le  Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL). Il a été violemment agressé, son matériel saccagé et ses papiers personnels confisqués. En juillet 2007, il a été de nouveau victime d’une agression de la part des barbouzes de l’UGTT au moment où il couvrait la grève nationale des enseignants….Le vendredi 24 août dernier, il a été de nouveau pris pour cible par la police politique en plein centre de Tunis alors qu’il venait de quitter le siège du Parti démocrate progressiste (PDP) après avoir assisté à une conférence de presse organisée par ce parti d’opposition.

 

         Le directeur de la chaîne, M.Tahar Ben Hassine, a, quant à lui, fait objet, le 07 février 2007 d’une grossière intimidation, en raison de ses convictions et de ses activités dissidentes, notamment l’animation de cette télévision. Il a été arrêté par  une patrouille des agents de l’ordre à la sortie du domicile du journaliste Taoufik Ben Brik, verbalisé pour “conduite en état d’ébriété”, avant d’être conduit au District de Police de Tunis à Bouchoucha. Il a dû être libéré le lendemain au milieu de la journée.  Le 20 avril 2007, il a été interpellé au port de la Goulette dans la banlieue nord de Tunis, des livres et des documents lui ont été retirés ainsi que les clés de sa voiture. Les 15 et 16 août 2007, des policiers s’étaient rendus à son domicile et avaient interrogé sa femme de ménage.

 

          Deux autres agressions ont touché au mois de mai 2007 des  journalistes militants de cette chaîne pour leurs imposer l’arrêt de tout contact avec l’équipe. Il s’agit de Mlle Amina Jabloun, à qui on a confisqué la caméra à sa sortie du bureau de Maître Radhia Nasraoui et de M. Fahem Boukaddous,  malmené et violenté après un reportage sur la ville de Gafsa.

 

Il ne se fait aucun doute que le but  de cette politique d’acharnement et d’intimidations continues est de faire taire à jamais cet espace de liberté qui, malgré tous les obstacles et la modestie des moyens alloués, joue un rôle important dans la diffusion d’une information juste et crédible, et les seuls projecteurs qui mettent en lumière ceux et celles qui souffrent, victimes de l’arbitraire. 

        Le CRLDHT dénonce avec fermeté cette politique d’étouffement et de marginalisation de tout espace médiatique indépendant et exige l’arrêt de cet harcèlement, une vieille méthode propre à un régime indigne que la vérité lui fait peur.         Il exprime à la chaîne et à tous les journalistes libres de la Tunisie militante l’expression de toute sa solidarité dans le noble combat qu’ils mènent pour une presse libre, digne des tunisiens et de leurs sacrifices.

 

  • Pour la libération immédiate des 7 pêcheurs tunisiens détenus et condamnés pour assistance à personnes en danger :

 

Le CRLDHT suit avec préoccupation la malheureuse affaire des 7 pêcheurs tunisiens arrêtés le 08 août 2007 par les autorités italiennes et traduits en justice à partir du 22 du mois pour favorisation de l’immigration clandestine.

 

En réalité tout montre que ces pêcheurs ne sont coupables que d’avoir porté secours le 08 août dernier, à 44 personnes dont onze femmes parmi lesquelles deux enceintes et quatre enfants. Elles se trouvaient à bord d’une embarcation gonflable en pleine dérive à proximité des côtes de l’île italienne de Lampedusa.  

 

Les pêcheurs tunisiens, appareillant à bord d’une petite flotte de pêche (les bateaux Fakhreddine, Mortadha et Mohammed el-Hedi) ont avisé les autorités italiennes et tunisiennes et attendu l’arrivée du secours qui a mis du temps à venir. Ils portent alors secours aux naufragés et les embarquent à bord de leurs deux bateaux pour se diriger plus tard vers le port le plus proche, comme l’exigent la législation et les usages maritimes.  

 

Au port de Lampedusa, les 7 pêcheurs tunisiens ont été arrêtés et mis en détention. Ils ont comparu en procès à partir du mercredi 22 août au tribunal d’Agrigente pour  « Favorisation de l’immigration clandestine », et d’autres chefs d’inculpation passibles de peines allant jusqu’à quinze ans de prison. Leurs deux embarcations ont été mises sous séquestre par les autorités douanières italiennes.

 

Le samedi 1er septembre, le Tribunal d’Agrigente  en Sicile,  a rejeté la demande de libération provisoire ou d’assignation à résidence des hommes d’équipage des navires tunisiens introduite par leurs défenseurs Me Leonardo Marino et Me Giacomo La Russa.

 

Par ailleurs, et malgré l’élan de soutien et de solidarité créé en faveur des sept pêcheurs tunisiens et la mobilisation de députés européens et italiens et du mouvement associatif et des droits de l’homme aux côtés des victimes, le tribunal s’apprêtant à prendre des vacances judiciaires jusqu’à la mi-septembre, a reporté la poursuite des audiences au 20 septembre prochain et a refusé d’examiner avant ce congé la demande de requalification des délits de « favorisation préméditée et à fins lucratives de l’immigration clandestine », passible de 15 ans de prison, à « entrée irrégulière sur le territoire national ».

 

Les 7 pêcheurs tunisiens détenus sont originaires de la ville de Teboulba, au Sahel et sont :Ms. Kamel Ben Khalifa, père de cinq enfants ; Hamza Braham ; Abdel-Wahid Ghafouri ; Lassaad Gharrad ; Abdel-Basset Jenzari, Abdelkarim Bayyoudh et son fils Mohammed-Lamine Bayyoudh, un jeune étudiant de 20 ans, pêcheur saisonnier pendant les vacances afin d’aider son père à lui payer ses études.

 

À Teboulba, les  familles des pêcheurs vivent cette affaire comme une injustice douloureuse et suivent les nouvelles des leurs  avec consternation et indignation.

 

Le CRLDHT manifeste sans réserves,  son soutien aux 7 pêcheurs et  exprime sa conviction quant à la nature arbitraire de cette détention. Il  considère  que cet acharnement de la part du tribunal d’Agrigente, malgré les témoignages unanimes des naufragés en faveur des 7 pêcheurs et les maints éléments de reconstitution des faits, traduit une politique  de criminalisation des Migrants et une  gestion sécuritaire de l’immigration à l’échelle italien et européen, par la mise en place d’une législation des plus liberticides qui frappe de plein fouet les droits fondamentaux des êtres et leur dignité humaine.

 

Le CRLDHT affirme par conséquent que des pêcheurs qui portent secours à des naufragés en mer ne font que leur devoir d’assistance et de solidarité. Il est inconcevable par conséquent de les punir pour leur générosité et leur bravoure !

 

Il dénonce fermement cette détention arbitraire, la tournure gravissime que prend le procès et exige la libération immédiate des 7 victimes et l’arrêt de toute poursuite à leur encontre. Il demande également la levée du séquestre frappant les deux bateaux en question. 

 

Appelle les autorités tunisiennes à accomplir leur devoir et à assumer leurs responsabilités dans la défense et la protection de leurs citoyens.                                                                                                    

                                                                                               Le : 02/09/2007

 

 

 

 


Fédération des Tunisien-nes Pour une Citoyenneté des deux Rives Association nationale loi 1901 3 rue de Nantes 75019 Paris Tél. : 00 33 (0)1 46 07 54 04 Fax : 00 33 (0)1 40 34 18 15 e-mail : ftcr2@wanadoo.fr —————————————————————-

Liberté pour les Sept d’Agrigente

1er septembre 2007 : Maintien en détention des “otages” de la Guerre aux Migrants  

 
Aujourd’hui, samedi 1er septembre, le Tribunal d’Agrigente (Sicile, Italie) a rejeté la demande de libération provisoire ou d’assignation à résidence des hommes d’équipage des navires tunisiens Mortadha et Mohammed-el-Hedi introduite par leurs défenseurs (Me Leonardo Marino et Me Giacomo La Russa). Les sept pêcheurs tunisiens  poursuivis pour avoir secouru et débarqué 44 migrants sur le point de chavirer en pleine mer dans le canal de Sicile, avaient été qualifiés de « héros » par le député européen Giusto Catania qui leur a rendu visite en prison. Depuis, un très grand nombre de témoignages ainsi que maints éléments de reconstitution des faits ont confirmé qu’ils n’ont fait que porter secours à des femmes et des hommes en danger de mort, et qu’ils les ont débarqué en liaison avec les autorités maritimes italiennes, prévenues par leurs soins dés le début du sauvetage. Malgré cela, et malgré les garanties de représentation fournies, y compris à travers un engagement officiel de l’ambassade  de Tunisie, le collège présidé par le juge Mme Antonia Sabbatino a estimé nécessaire de maintenir les « sept d’Agrigente » en détention. Par ailleurs, le tribunal s’apprêtant à prendre des vacances judiciaires jusqu’à la mi-septembre, a reporté la poursuite des audiences au 20 septembre prochain. Il n’a pas cru bon d’examiner avant ce congé la demande de requalification des délits (de « favorisation préméditée et à fins lucratives de l’immigration clandestine », passible de 15 ans de prison, à « entrée irrégulière sur le territoire national »). Les familles des pêcheurs, qui vivent cette affaire comme une injustice douloureuse, ont reçu ces nouvelles avec consternation et colère. Outre l’incompréhension quant à la détention des leurs pour des raisons retenues comme étant arbitraires et quant à leur privation de leur principale source de revenu, elles ont tenu à nous parler du cas du jeune Mohammed-Lamine Bayyoudh. Étudiant de 20 ans, pêcheur saisonnier pendant les vacances afin d’aider son père à lui payer ses études, il se retrouve en prison avec son père (Abdel-Krim Bayyoudh) au moment de la rentrée scolaire. Les autres pêcheurs détenus sont : Kamel Ben-Khalifa (père de cinq enfants) ; Hamza Braham ; Abdel-Wahid Ghafouri ; Lassaad Gharrad ; Abdel-Basset Jenzari. À Teboulba, on les appelle les sept otages d’Agrigente. La FTCR estime que la tournure que prend le procès est gravissime. Elle considère qu’outre ce qui ne peut être qualifié que d’acharnement de la part du tribunal présidé par Mme Sabbatino, ce sont les politiques européennes de gestion sécuritaire de l’immigration et la législation italienne en vigueur qui sont en cause. La loi dite Bossi-Fini (votée et promulguée lors du gouvernement de M. Berlusconi et toujours en vigueur aujourd’hui, c’est en l’occurrence sur son article 13 que se fondent les poursuites) constitue la base de ce procès injuste et aux conséquences graves. La FTCR appelle la classe politique italienne à remettre en cause une législation et une politique sécuritaire aux effets liberticides et discriminatoires aujourd’hui manifestes, et dont les conséquences sur la mise en danger de milliers de personnes et sur leur mort en mer dans des cas de plus en plus nombreux sont désormais établies. Elle rappelle que les ressortissants des pays du sud ne sont pas exceptés des lois et conventions garantissant les droits fondamentaux des personnes, et que l’accès de toutes et tous à ces droits prime toute doctrine et toute loi sécuritaires ou de « gestion des flux », qu’elles soient nationales ou communautaires. Elle appelle à la plus large mobilisation pour la libération et l’indemnisation des « sept d’Agrigente » et pour s’opposer à la véritable guerre européenne aux migrants dont le sud de l’Italie et le sud de l’Espagne sont aujourd’hui les fronts les plus meurtriers. Enfin elle rappelle qu’une délégation internationale composée d’élu-es et de représentants d’associations et d’organisations du nord et du sud de la Méditerranée se rendra la semaine prochaine en Sicile afin de participer à l’initiative sicilienne de soutien aux 7 pêcheurs (Vendredi 7 septembre) ,  afin de rencontrer des parlementaires et responsables en Italie et afin d’interpeller les autorités italiennes et européennes sur ce procès et sur la tragédie qui en constitue le contexte. Liberté pour les Sept d’Agrigente Non aux lois et politiques de criminalisation des Migrants Non à la militarisation des politiques des migrations et à l’externalisation des politiques sécuritaires Manifestations de solidarité à Agrigente (vendredi 7 septembre 2007) et ailleurs Pour la FTCR Le président, Mouhieddine Cherbib Le Samedi 1er Septembre 2007- Pour tout contact concernant ce dossier : Omeyya Seddik 00 33 (0)6 87 75 74 84 zonegrise@yahoo.fr ftcr.etudes@no-log.org


BITTER HOMECOMING

A Fate Worse Than Guantanamo

By Jennifer Daskal  

TUNIS In mid-June, a group of U.S. soldiers entered the cells of Abdullah al-Hajji and Lofti Lagha at Guantanamo Bay, Cuba, where they had been held without charge for five years. The Americans cuffed the detainees’ hands, shackled their ankles, muffed their ears and blindfolded them before loading them onto a military plane for the flight home.

 

For most of the 360 detainees still at the U.S. military prison, that would have been a joyous journey. But Hajji and Lagha are from Tunisia, a country that State Department reports say uses sleep deprivation, electric shocks, waterboarding, cigarette burns, beatings and prolonged suspension by the wrists to extract confessions and stifle opposition.

 

Eight weeks later, the two men are being held in a Tunisian prison, telling visitors that things are so bad they would rather be back at Guantanamo Bay.

 

For five days in July, I crisscrossed this steamy capital, trying to learn the fate of these men. I met with local activists, lawyers, government officials and families of Guantanamo detainees. Plainclothes cops followed me around, giving themselves away with their deep stares and white SUVs. While I was unable to meet with Hajji or Lagha, I talked to others who had.

 

The problem goes beyond these two men. Since 9/11, the United States has been using Guantanamo Bay as a dumping ground for suspected jihadists. As pressure mounts to shut it down — even Defense Secretary Robert M. Gates has said he would like to see it closed — efforts to winnow down its population are now in high gear. In July, the Bush administration said that 80 detainees were slated for release or transfer; that number has now jumped to 150.

 

For most of these detainees, this is good news. But about 50 men have told their lawyers that they fear torture and other abuse so acutely that they do not want to be returned home. These detainees — citizens of Algeria, China, Libya, Tunisia and Uzbekistan, all countries the United States has accused of mistreating prisoners — present yet another obstacle to closing Guantanamo Bay.

 

In some cases, Washington has recognized these fears as legitimate. Eight of the detainees (five Chinese Uighurs, an Algerian, an Egyptian and a Russian) were sent to Albania rather than to their countries of origin. This isn’t an ideal solution — the men are now living apart from their families in a refugee camp in an impoverished country where they don’t speak the language and can’t find jobs — but it is better than continued detention at Guantanamo Bay and a forcible return to a country that tortures. The United States is still trying to find a third-party country to accept the remaining 17 Uighurs held at the prison, some of whom have been accused of waging an on-again, off-again separatist struggle against China’s central government.

 

But in other cases, the Bush administration has claimed that it can negotiate away the risk of torture by getting promises of humane treatment from the receiving country. The Tunisian government gave such assurances before Hajji and Lagha were transferred. And State Department officials are reportedly in the final stage of negotiating such deals with Algeria. But what protection can “diplomatic assurances” provide from countries that have done little to clean up their acts after years of U.S. protests?

 

The cases of Hajji and Lagha provide scant comfort. Hajji, a 51-year-old father of eight, says he left Tunisia with his family in 1990 because of religious persecution, traveled to Saudi Arabia, then settled in Pakistan in 1991. Lagha, a 38-year-old from a remote village in southern Tunisia, left in 1998, traveling first to Italy and settling in Pakistan in 2001. Both were arrested by Pakistani authorities and handed over to the Americans in 2002. Neither was ever charged with a crime, and on June 18, 2007, after five years in U.S. custody, they were passed off to Tunisian authorities — the first of 12 Tunisians at Guantanamo Bay to be sent home.

 

Hajji told his local lawyer that the Tunisian government’s first act of welcome was to replace the blindfolds used in transporting detainees with hoods. The account I gathered about what happened to Hajji during his first days back home tracks closely with widely known practices of the Tunisian police. He endured two long days of interrogations at the Ministry of Interior, where Hajji says he was slapped, threatened with the rape of his wife and daughters, and shaken awake every time he started to sleep. In the end, the threats to Hajji’s family were more than he could take: He told his lawyer that he signed the paper that officials thrust at him, even though his eyes had deteriorated so badly and his glasses were so old that he had no idea what it said.

 

Hajji’s next stop was a Tunisian military court. This court had tried him in absentia and sentenced him to 10 years in 1995 on suspicion of belonging to a terrorist organization operating abroad. The case against him relied primarily on a statement from one of his 19 co-defendants, who claimed that Hajji had been associated with the Tunisian Islamic Front in Pakistan — a statement that Hajji’s lawyer says was probably given after torture and abuse. Hajji says that neither the Tunisians nor the Americans ever told him about this conviction before sending him home; had he known about it, he adds, he never would have wanted to return. (Hajji’s U.S. lawyer, who also learned of the conviction only recently, went to Guantanamo Bay to try to warn his client about it, but Hajji was whisked away to Tunisia before the lawyer could do so.)

 

For the next six weeks, Hajji was held in solitary confinement in a windowless, unventilated cell that he called his “tomb.” He was allowed just 15 minutes of recreation per day, in another windowless room. Hajji told visitors that he never knew what time it was — not even when to pray. He had, I’m told, no contact with any other prisoners.

 

In fact, the Tunisian government had disavowed such solitary confinement in 2005 as cruel and outmoded. “It’s illegal!” exclaimed Hajji’s overworked defense lawyer, producing a tattered copy of the Tunisian Criminal Code and pointing excitedly to the provision that permits solitary confinement only for punitive purposes and not for more than 10 days.

 

Both his lawyer and the International Committee of the Red Cross have been able to visit Hajji. His family members, who are allowed one 15-minute visit per week, must report the content of their conversations to police as soon as they leave the prison.

 

Less is known about Lagha, who had no legal representation during his more than five years at Guantanamo Bay. He returned on the same flight as Hajji. Since June 21, I’m told, he has been facing charges of participating in a terrorist organization abroad, but he was not given access to a lawyer until Aug. 9. He told his new attorney that he had been moved out of solitary confinement only two days before the lawyer’s visit.

 

Two of Lagha’s brothers made the long trip from the family home in southern Tunisia to the capital to see him while I was there. They had thought that their brother was dead, they told me, and hadn’t even known he was being held at Guantanamo Bay until they learned of his release on al-Arabiya TV.

 

I asked Robert F. Godec, the U.S. ambassador to Tunisia, what the Bush administration is doing to track the two men’s cases. He said that he had “specific and credible” assurances from the Tunisian government that they would not be abused, adding that “we follow up on these assurances.” But he would not say whether the treatment of Hajji and Lagha had lived up to Tunisia’s pledges; nor would he say whether any U.S. official had met with the two since their return home. This is disturbing: All we have are promises from a notoriously abusive regime, yet U.S. officials will not even say whether they are following up on those assurances by talking to the detainees themselves.

 

My organization, Human Rights Watch, has long urged the Bush administration to close Guantanamo Bay. As we continue to hope for an end to this chapter, we must remember that the United States is expressly prohibited under international law — in the form of the 1984 Convention Against Torture — from forcibly sending anyone back to a country where there are substantial grounds for believing they would be tortured.

 

Haphazardly shipping detainees such as Hajji and Lagha to countries with widely known records of torture is hardly the way to go about closing Guantanamo Bay. The administration could shut down the camp responsibly by alerting the detainees and their lawyers about pending home-country returns and giving them an opportunity to challenge such transfers, including the reliability of any diplomatic assurances of humane treatment, before a federal court. Most Guantanamo detainees won’t want to do anything to slow their return home, but such a process would add an invaluable protection for those who can demonstrate a credible fear of torture or abuse back home.

 

Guantanamo Bay needs to be emptied, but it must be done justly and humanely. Otherwise, Washington could end up condemning the detainees to a fate worse than Guantanamo. This would only further fray the tattered global reputation that the United States so desperately needs to repair.

 

jennifer.daskal@hrw.org

Jennifer Daskal is senior counterterrorism counsel at Human Rights Watch.

 

(Source: Washington Post (Quotidien – USA), le 2 septembre 2007)

Lien :

http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/08/31/AR2007083101463.html?referrer=emailarticle

 


Voici le numéro 77 d’ELKHADRA.- Bonne lecture.

 

http://elkhadra.over-blog.com/

 

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7081321.html

  

MOUCH NORMAL

 

Par Biju.

 

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7073099.html

 

TUNISIE: le débat confisqué.

 

 

Par _Z_

 

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7080420.html

 

 

Candide.

 

Ou réponse au texte”Le débat confisqué” de _Z_

 

Par

Derbali.

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7078945.html

 Contes et légendes de l’argent du terrorisme.

Par Ibrahim Warde

 

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7076428.html

 

 

La Mort.

 

 

par M. Pierre DELONCLE,

 

Alger 1930

 

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7076388.html

 LIVRE DE HOUCINE M’HAMDI

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7070424.html

 

 

Misère et boules quiés

 

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7073071.html

 

SUITE DE L’ARTICLE”Misére et boules quiés”

 

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7069599.html

 

 

LA LIBERTE ET LES DROITS…..

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7068863.html

L’émergence d’un nouveau tiers-mondisme arabe ?

 

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http://elkhadra.over-blog.com/article-7068073.html

 

 

TARIQ RAMADAN

 

« D’abord, ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. » Gandhi

 

 

 


Publication d’une enquête sur “Les mutations socio-démographiques de la famille tunisienne” “Les mutations sociodémographiques de la famille tunisienne” est l’intitulé d’une enquête qui vient d’être publiée par l’Office national de la famille et de la population (ONFP).

 
 
Le document tente de dégager un diagnostic de la structure de la famille tunisienne en ce début de siècle. Cet ouvrage est le premier d’une série d’enquêtes nationales que couvre le Projet Arabe sur la santé de la famille (PAPFAM). Il comporte quatre chapitres: le premier est consacré au thème ”Femmes, famille et modernité”. Dans le deuxième, l’ouvrage évoque la transition démographique et les changements du comportement de fécondité. Ce chapitre présente une analyse quantitative de la relation entre fécondité et participation des femmes au marché du travail, à travers l’application d’un modèle économétrique. Il y est question aussi de la transition matrimoniale et de l’évolution de la nuptialité et de la divortialité. La troisième partie de cet ouvrage est dédiée à la santé des femmes et plus particulièrement aux nouvelles pathologies qui caractérisent la transition épidémiologique, ainsi qu’aux enjeux sanitaires et économiques qui l’accompagnent. Le quatrième et dernier volet traite de l’univers sexuel des jeunes tunisiens d’aujourd’hui, dans une conjoncture marquée par le risque de propagation des maladies sexuellement transmissibles (MST) dont le Sida. Ce chapitre fait une lecture des pratiques sexuelles des jeunes et des risques encourus par chacun des deux sexes, de manière à fournir des données de cadrage et d’interprétation, utiles à la mise en place de politiques de santé ciblant les jeunes. Des chercheurs appartenant à diverses disciplines sociales, notamment des démographes, des statisticiens, des économistes, des sociologues et des spécialistes en santé publique ont tenté d’analyser les impacts de la transition démographique sur le rôle et le devenir de la famille tunisienne, ”dans un effort de donner une intelligibilité et une cohérence aux changements observés à divers niveaux et chez les différents acteurs”. A la question si le modèle tunisien traditionnel de la famille a encore cours, l’ouvrage rappelle que la filiation patrilinéaire appartient bien au passé et que désormais, le modèle nucléaire de la famille, n’est plus l’exception mais bien la norme, en milieu urbain, comme en milieu rural. Cependant, souligne l’ouvrage, les deux types de famille continuent de coexister, donnant lieu à une large mosaïque de modèles, qui s’opposent, se juxtaposent, se chevauchent, sans jamais s’exclure, de manière à refléter les diverses stratégies d’adaptation des acteurs sociaux à un environnement en pleine mutation. Le document constate aussi que cette mutation s’accompagne de l’émergence d’une nouvelle figure sociale (l’individu moderne) qui a pris le relais historique du membre anonyme de la tribu ou de la famille élargie. La tendance vers l’indépendance et l’individuation est une constante, affirme l’ouvrage, qui n’infirme pas toutefois la présence de solidarité familiale quand surgissent des problèmes de santé ou des difficultés financières. L’enquête fait ressortir, en outre, la notion de pluri- activité familiale, autre facette de la dynamique de changement des familles et des acteurs sociaux, qui montre que la famille nucléaire moderne n’est plus organisée autour d’un seul pourvoyeur de ressources, en l’occurrence le père, communément repéré comme chef de famille, par les enquêtes statistiques. La pluri-activité, se traduit par la contribution accrue des femmes et des enfants au revenu familial, notamment en milieu urbain puisqu’il concerne plus du quart des ménages. S’agissant des répercussions de ces changements normatifs au double plan de la santé et de la fécondité des femmes, l’ouvrage introduit une nouvelle variable explicative de la baisse de la fécondité en Tunisie, à savoir ”le coût économique du temps” consacré par les mères à la procréation et à l’éducation des enfants. Les résultats révèlent qu’une valorisation du coût du temps des femmes, évalué en termes de revenus et de salaires, comme conséquence d’une participation accrue des femmes au marché du travail, conduisent à une reconsidération du rôle productif des femmes au détriment de leur rôle traditionnel de procréatrices, entraînant ainsi une tendance très claire à la baisse générale de la fécondité. Des précisions sont aussi apportées à ce niveau sur l’évolution des proportions des célibataires et des personnes mariées, selon le sexe, le niveau d’instruction, l’activité professionnelle et la région. Il s’avère que le District de Tunis et le Centre-Ouest sont les régions qui connaissent le taux de célibat le plus élevé de Tunisie, soit respectivement 40,3 pc et 41,6 pc, alors que ce taux ne dépasse pas les 37 pc pour le reste du territoire. La prolongation des études, la recherche d’un emploi, les difficultés à trouver un logement ainsi que l’augmentation des frais des noces, sont autant de raisons évoquées pour justifier le recul du mariage. De même, la divortialité fait l’objet d’un examen approfondi dans l’ouvrage qui dégage les principales tendances du divorce pour la période 1975-1998, suivies par un exposé sur ses principales causes (violence et mauvais traitements, conflits liés au budget familial, intervention de la belle-famille dans la vie du couple…). Sur un autre plan, l’ouvrage fait le point sur les signes de l’amélioration des conditions socio-économiques de la population féminine, en particulier au niveau de l’avancement de l’âge de la puberté et le vécu de la ménopause qui, compte tenu du vieillissement de la population, concerne une frange de plus en plus importante de femmes. L’ouvrage n’a pas manqué d’inclure un acteur fondamental de la famille, à savoir les jeunes et les représentations qu’ils ont de la sexualité. Une attention particulière est accordée dans ce chapitre aux informations et aux connaissances différentielles des filles et des garçons, quant aux risques encourus par la pratique sexuelle et les démarches et précautions à prendre notamment par rapport aux MST et au Sida. (Source : www.infotunisie.com (Officiel), le 1er septembre 2007)


E-learning – Faculté des Sciences de Sfax

Sur la voie d’une université virtuelle francophone

 

Le 7ème numéro des   Echos de la Faculté des Sciences de Sfax, appelé pudiquement « bulletin des scientifiques » est en réalité une revue à part entière dont la table des matières annonce une variété de sujets et d’écrits dont la qualité va se révéler au fur et à mesure de la lecture.

 

Trilingue, la publication d’un design qui est d’une élégance admirable, se veut, comme l’indique son titre, l’écho des activités multiformes de la Faculté.

 

La revue des scientifiques vecteur de communication et support de synergie avec les entreprises.

 

Si le caractère informatif est le trait dominant du contenu, du reste de bonne facture, il n’en demeure pas moins vrai que bon nombre d’articles se distinguent par une appréciable rigueur dans l’analyse et beaucoup de   profondeur dans la réflexion.

 

En effet, dès l’éditorial, le professeur Abdelhamid Ben SALAH, doyen de la FSS, annonce la couleur en soumettant à la réflexion une proposition pertinente, celle « d’orienter les programmes universitaires 2007-2008 vers plus d’entente avec les entreprises économiques à travers le concept de productivité ».

 

Suivant un raisonnement déductif, l’éditorialiste met en exergue l’identification progressive de l’institution universitaire à une entreprise économique à la lumière des différentes activités caractère entrepreneurial, au sein de la Faculté des Sciences de Sfax. Le chapelet de ces activités comprend notamment la mise en place de filières courtes professionnalisantes en coopération avec les entreprises économiques, l’insertion professionnelle des nouveaux diplômés, l’ouverture des laboratoires de recherche scientifique sur les besoins des entreprises économiques en technologie etc

Le parallélisme évident, entre l’institution universitaire et l’entreprise est à conforter, selon M. BEN SALAH à travers la mise en place et la promotion du concept de productivité soumis à des critères précis et un modèle de calcul scientifique, « faute de quoi, on verrait les entreprises économiques revendiquer les fonds mis à la disposition de nos laboratoires pour innover ».

 

La démarche préconisée, rendue nécessaire par la mondialisation, exigeante en matière de compétences, de productivité et d’innovations technologiques, bénéficie déjà de conditions propices et de facteurs favorables, à savoir le cadre juridique et le cadre institutionnel des activités entrepreneuriales de l’université.

 

Moment fort de l’actualité couverte par la revue,  la visite de M. Ridha METHNANI, chef de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie a fourni l’occasion aux responsables de la FSS et de l’ENIS d’exposer les différents besoins de leurs institutions tant sur le plan logistique que sur le plan scientifique.

 

Samia GUERMAZI, l’entreprenante rédactrice en chef lance le débat quant au profil, à la dimension et au rayonnement de l’université virtuelle tunisienne pour faire valoir un autre atout de la Faculté : « En ce qui concerne la FSS, nous sommes déjà en mesure d’intégrer une université virtuelle francophone, nationale ou méditerranéenne »

 

Le bouquet de nouvelles brèves passe en revue  les différentes activités déployées par l’institution. Evénement saillant, la coopération avec l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal dont deux responsables sont venus s’enquérir des réalisations en matière de LMD. Les hôtes de la Faculté ont été reçus successivement par M. Hamadi KHEMAKHEM, vice-doyen et directeur des études et le doyen M. BEN SALAH,   dans les pures traditions d’échanges de vues,d’expériences et de compétences, afro-africains.

 

La coopération nationale et internationale quant à elle est dominée par la signature de conventions de coopération entre PacKtec et l’Université Tunisienne. Elles portent sur la formation de techniciens en emballage, formation assurée en exclusivité par la FSS.

 

Un article signé professeur Ali BAKLOUTI consacre de larges échos à la signature d’un accord de coopération  entre la FSS et la faculté de Mathématiques relevant de l’Université de Kyushu, au Japon.

 

Le théâtre au service de l’apprentissage des langues

 

La représentation donnée par la troupe théâtrale française «La Compagnie des Minuits » qui a joué la pièce «  La cantatrice Chauve »,  d’Eugène UNESCO , sur invitation de l’ATPF et de la Maison de France à Sfax, a permis d’engager le débat sur l’utilité du théâtre en tant qu’outil didactique efficace. L’idée semble emporter l’adhésion à l’unité de français, au sein de la FSS, sachant que de louables efforts sont déployés au sein de l’institution en vue de promouvoir l’enseignement des langues qui a connu une généralisation remarquable intéressant tous les niveaux et toutes les filières.

 

L’initiative est saluée partout, d’autant plus qu’elle contribue à renforcer la coopération avec la Maison de France, dont le directeur, M. Denis TOUPIN, récemment promu Consul Honoraire à Sfax, envisage d’élargir les perspectives de coopération avec la FSS, dont les ressources humaines bénéficieront de mico-projets de la «Pépinière de Développement » initiée par La Maison de France à Sfax. Il s’agit de « micro-projets gérés à l’échelle locale sfaxienne dans des domaines demandeurs »

 

Bien d’autres articles sont consacrés aux manifestations économiques et scientifiques ainsi qu’à la recherche scientifique.

 

Le professeur Hédi TMAR a pour sa part  annoncé le développement d’un « outil d’analyse et de classification des clichés mammographies pour le compte du service de radiologie et d’imagerie médicale du Centre Hospitalo-Univerisitaire  Habib BOURGUIBA de Sfax », œuvre des chercheurs du laboratoire CES et des enseignants chercheurs au département d’informatique et de communications à la Faculté des Sciences de Sfax.

 

La professeur Raja BEN AMAR, a fait quant à elle, un compte-rendu  des travaux de l’école d’été qui s’étaient déroulés à Dakar en juin 2007. le mérite de cette manifestation scientifique a été  entre autres,de montrer l’apport de la technologie à membrane dans l’élimination du fluor dans l’ eau potable.

Mais ce n’est là qu’une sélection, assez arbitraire, tant le contenu de la revue est étoffé.

 

Taieb LAJILI

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 2 septembre 2007)


 

 

Tribune

Colombe de la paix de Picasso, rameau d’olivier d’Arafat, œillets de Lisbonne et jasmin d’Hammamet

Par: Habib Kazdaghli

 

A l’interrogation de mon ami Ridha KEFI «Y a-t-il parmi nous des ennemis de la paix ?» (”Le Temps” du jeudi 16 août 2007), ma réponse : Hélas, oui ! En effet, je venais d’apprendre et d’apprécier un jour auparavant en lisant dans Le Temps du mercredi 15 août que nos deux quotidiens édités par la Maison Assabah  ainsi que plusieurs journalistes tunisiens ont adhéré à un concours lancé par plusieurs fondations et journaux des pays du pourtour méditerranéen. Les initiateurs du concours ont  invité les jeunes originaires de cet espace à prendre le fameux tableau de Picasso comme source d’inspiration pour exprimer leur vision d’une Méditerranéen sans conflit, sans guerre comme un vrai lac de paix, une plaine liquide, comme l’a si bien qualifié le célèbre historien Braudel, ayant toujours servie comme zone de contact entre ses riverains. Et voilà que Ridha KEFI nous apprend un jour plus tard (”Le Temps” du 16 août) que  l’initiative n’était pas du goût de certains esprits chagrins qui ont vu en elle «une normalisation avec l’ennemi sioniste» et bien entendu avec le fameux leitmotiv de «trahison de la cause arabe».

 

Je voudrais exprimer mon soutien et mon adhésion à cette initiative visant à apprendre à nos jeunes et aussi à nos moins jeunes, que les guerres et les conflits ne sont pas le corollaire de l’Humanité. Il s’agit de déchirures qui s’étaient imposées aux Hommes suite à la prédominance d’intérêts égoïstes et de désirs  d’hégémonie de la part de certains groupes, souvent minoritaires au départ. Dans aucune société humaine les instincts destructifs ne sont devenus hégémoniques que grâce aux mensonges et à la manipulation de la part de ceux qui voulaient tirer profit de la guerre et de la tension. Ainsi, ils dissipaient leurs intérêts de classes, de groupes égoïstes et chauvins, au nom des grands idéaux de la nation ou de l’empire. Pour réussir leur besogne, ils n’ont pas hésité parfois à recourir  aussi à l’élimination physique des partisans de la paix. Il suffit de rappeler que Jaurès a payé de sa vie en juin 1914 pour avoir écris et lutté contre les appels à la guerre, il est devenu ainsi le meilleur symbole du pacifisme. Il est peut-être utile de rappeler le contexte de la création du célèbre tableau, désormais mythique et étendard de la lutte pour la paix, du grand Picasso. En effet, ce tableau éternel est crée au début de 1949 pour exprimer  les désirs de paix de l’Humanité, qui venait à peine de sortir du second conflit mondial, face aux tendances belliqueuses des dirigeants des Etats-Unis. Ces derniers voulaient plier le Monde, hier comme aujourd’hui, à leur volonté. A l’époque, ils avaient encore, à eux seuls, le monopole de la bombe atomique qu’ils n’avaient pas hésité à utiliser, à deux reprises, au cours de l’année 1945, respectivement à Hiroshima et à Nagasaki, pour mettre à genoux les dirigeants Japonais, mais en rasant des centaines de milliers de vie humaines. C’était dans ce contexte dangereux que Picasso avait brandi le tableau de la colombe comme hymne de paix face aux fauteurs de guerre. Picasso, lui-même, allait déclarer, en parlant de cette époque: «Je n’ai jamais considéré la peinture comme un art de simple agrément de distraction. Ces années d’oppression terribles m’ont démontré que je devais combattre non seulement pour mon art mais aussi pour ma personne».

 

En Tunisie, bien que le pays était sous le joug colonial, les Tunisiens appartenant à diverses tendances politiques: Néo-destour, Parti communiste tunisien, UGTT, USTT, Unions des femmes, des jeunes qui s’étaient unis au sein d’une même délégation pour aller participer au congrès mondial des partisans de la paix à Paris et réclamer haut et fort de la tribune du congrès: la libération de la Tunisie et la fin de la colonisation. A leur retour du congrès, ils fondent le Comité Tunisien pour la Paix et la Liberté qui sera présidé par le Dr Slimen Ben Slimen, même après le retrait de son parti du mouvement de la paix et de son exclusion du Néo-destour en mars 1950.

 

Initier nos jeunes à la paix, les encourager  à s’inspirer d’un tableau de peinture qui avait servi depuis presque 60 ans comme hymne à la paix et à la liberté entre les peuples, à la tolérance et au rejet de tout fanatisme, au respect de l’autre dans sa différence, n’est point à mon avis synonyme d’une quelconque «normalisation» avec les politiques agressives de quiconque ou d’une acceptation de la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés.  Bien au contraire, les beaux tableaux qui en sortiront des pinceaux des enfants seront, j’en suis convaincu, des messages forts adressés aux adultes et aux décideurs des pays de la Méditerranée et du monde pour enfin trouver une solution à un problème qui ne cesse d’envenimer les relations entre les peuples de cette région du monde et aussi les relations internationales. Ces peintures seront des rameaux d’oliviers et des œillets portés par les colombes de la paix face aux bruits de canons et des bottes des colonisateurs et aux déflagrations des explosifs portés par des jeunes désespérés par une misère sociale et une humiliation nationale dont on ne voit pas le bout du tunnel. En toute sincérité, je ne vois à cela d’autres solutions que la naissance d’un Etat palestinien moderne et indépendant et viable vivant en paix aux côtés d’un Etat israélien évoluant dans des frontières sûres reconnues par ses voisins, après s’être retiré, bien entendu,  de tous les territoires arabes occupés.

 

Pour toutes ces raisons, je réitère mon soutien personnel à l’adhésion de nos deux quotidiens Assabah et Le Temps au concours «La colombe de la paix». C’est   une belle initiative qui va dans le bon sens, celui de la paix, de la justice et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, je ne peux qu’encourager et  soutenir un tel engagement. Il s’agit de deux quotidiens sérieux et indépendants qui ne peuvent se permettre de laisser planer la confusion entre, d’une part, liberté d’expression, valeurs humaines de liberté et de paix, et les dangers des caresses dans le sens du poil avec le fanatisme et le chauvinisme, d’autres part. L’expérience par laquelle est train de passer cette grande maison de la presse tunisienne la fera sortir plus forte et plus décidée et à quitter «le silence» qui a parfois marqué ses attitudes face à de graves atteintes aux valeurs de tolérance  et aux libertés académiques comme celle vécue par notre université tunisienne au cours de la triste journée du vendredi 10 mars 2006 à la Faculté des Lettres de Manouba. Ce jour-là, les mêmes esprits chagrins qui attaquent aujourd’hui Assabah, s’étaient agités, cédant le pas, comme souvent ce fut le cas, au chauvinisme et à la manipulation, pour scander des propos racistes et voir dans l’hommage rendu à Paul Sebag, un vaillant militant du savoir, de la modernité et de l’indépendance de Tunisie, une expression de normalisation avec Israël.

 

Habib Kazdaghli est professeur d’histoire contemporaine, Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de Tunis-Manouba

 

Hammamet, le 17 août 2007

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 24 août 2007)

 

 


 

 

Débat

Libérons la ”Colombe” de l’écheveau

Par: Ahmed Ouerchefani, enseignant (Zarzis)

 

Le “coup de gueule” de Ridha Kéfi intitulé «Y a-t-il parmi nous des ennemis de la paix ?» (”Le Temps” du 16 août 2007) et la senteur du “jasmin d’Hammamet” que nous envoie Habib Kazdaghli (”Le Temps” du 24 août 2007) ne peuvent laisser indifférents tous ceux qui, coincés entre les va-t-en guerre à tout prix et les va-t-en paix sans aucun prix, essaient de placer un mot dans ce brouhaha assourdissant qui enveloppe ce début de millénaire. Et l’on ne peut qu’être d’accord avec ces cris de cœur dont nous avons tant besoin et partager l’espoir que la paix règne entre les terriens – et pas seulement en Méditerranée-.

 

Seulement voilà, Ridha Kéfi, et Habib Kazdaghli ne sont pas sans savoir que l’histoire a sur nous des droits que nous ne pouvons étouffer et qu’enjamber les événements en prenant des raccourcis risque de nuire à la paix et  de précipiter la Colombe dans les filets des ultras, des faucons et autres néo de tout bord.

 

Dame Histoire, poursuivant son petit bonhomme de cours, a toujours su séparer le bon grain de l’ivraie et tout en inscrivant dans son Grand Livre, et en lettres d’or, les noms de tous ceux qui ont rendu de grands services à l’Humanité, elle maudit les infiniment petits “forcing” qui surgissent ici ou là, à un moment ou à un autre, et qui ne sont en fait que le produit monstre du rapport incestueux qu’il arrive que certains hommes entretiennent avec l’histoire. Incestueux parce qu’étant eux-mêmes produits de l’histoire, ils la violentent, la violent, pour enfanter ces méfaits. Méfaits qu’elle ne tarde pas de réparer, d’ailleurs.

 

Et ce qui se passe actuellement en Palestine est un monstre né d’un viol dont est victime l’Histoire. Et s’il est de notre devoir d’initier nos jeunes au vivre ensemble dans la paix, la tolérance et la fraternité, il est aussi de notre devoir de leur apprendre que  :

 

– En milieu du siècle dernier les habitants de la Palestine ont été chassés de leur pays et “remplacés” par des “Khazars” d’Europe Orientale, des Berbères Djeraoua, Nefoussa, Mediouna  d’Afrique du Nord, des Arabes du Yémen et  des Africains d’Ethiopie.- Ces hommes et ces femmes de différentes ethnies et de différentes régions du monde, et uniquement parce qu’ils sont de religion judaïque (et c’est leur droit) ont été  “précipités” en Palestine par tous les moyens, par le mouvement sioniste mondial pour constituer selon Theodor Herzl «un morceau du rempart contre l’Asie… la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie». Et surtout par les grandes puissances de l’époque”… «Pas pour expier les six millions de Juifs assassinés en Europe, mais pour se partager des comptoirs au Moyen-Orient», comme le dit Arek Edelman, chef de l’insurrection du ghetto de Varsovie de 1943.  – Les juifs d’Europe – mais pas seulement des juifs – ont été victimes des folies destructrices – européennes, ne l’oublions pas – et des millions d’entre eux ont été atrocement exterminés. Pourquoi ce sont les Palestiniens qui vivaient paisiblement sous leurs oliviers, à des milliers de kilomètres du “lieu du crime” qui doivent trinquer et subir ce qu’ils sont en train d’endurer ?

 

– Ces Palestiniens chassés de Palestine sont jetés dans des camps, dans les pays limitrophes et sont en train de souffrir au moins autant qu’ont souffert les juifs d’Europe durant le siècle dernier. Des Européens, des Nord Africains des Arabes du Yémen chassés vers la Palestine – parce qu’ils sont de religion judaïque – sont jetés dans la fournaise. Mais ils finiront par comprendre – et tous les amoureux de la paix doivent les y aider – la grande machinerie et la grande duperie dont ils sont victimes.

 

– Il faut, pour le bien de tout le monde – et pas de tous les mondes, comme essaient de nous l’inculquer les forces “néomaléfiques” -, il faut revoir le sens de certaines formules “onusiennes” genre droit international, légitimité internationale, communauté internationale… car on sait ce qu’il advient des résolutions émanant de ce “machin” (surnom donné par le Général de Gaulle à l’ONU), dominé qu’il est par la plus grande puissance impérialiste que l’histoire moderne ait connue.

 

– Tous les hommes et toutes  les femmes, jeunes et moins jeunes, épris et éprises de paix et de justice, qu’ils soient juifs, musulmans, chrétiens ou ni l’un ni l’autre ont une Mémoire et un Devoir envers cette mémoire, eux aussi. Et au nom de ce Devoir de Mémoire, ils ont le droit de dire haut et fort que ce qui se passe en Palestine est “un acte colonial” et qu’il n’y aura de paix véritable et durable qu’une fois cette injustice réparée. Passer cela sous silence, vouloir taire cette injustice, c’est laisser le terrain libre à l’irrationalité des extrémistes et au télescopage métaphysique destructeur. – Ce n’est ni un intégriste islamiste, ni un extrémiste Palestinien, mais le Juif feu Bruno Kreisky, l’ancien chancelier autrichien qui a dit : “Cette blague  du peuple juif est un des grands mensonges de la vie… Parler de peuple juif n’a pas de sens… Sans Hitler, Israël comme pays n’aurait jamais existé…». (J’attire l’attention du lecteur que toutes ces citations sont tirées d’un texte  de Georges Adda daté du mois d’avril 2006).

 

C’est de tout cela qu’il faut informer les jeunes du pourtour de la Méditerranée y compris les jeunes juifs, en les sensibilisant à la paix. Ou alors doit-on être juif pour dire – sans être taxé d’antisémitisme – et écrire, comme l’ont fait nos compatriotes Paul Sebag et Georges Adda,  l’Autrichien Bruno Kreisky et bien d’autres juifs de notoriété académique reconnue dans le  monde, que ce qui se passe actuellement en Palestine est un “forcing” fait à l’histoire et un viol dont elle est victime?

 

Vous voyez bien, chers amis, combien la blessure portée au flanc de notre Eternel  Orient est profonde et béante et que le sang qui en coule risque d’embraser la Méditerranée et de noyer «La Colombe».

 

Ainsi, participer à une opération de sensibilisation des jeunes à la paix est-il louable en soi  mais à condition que cela soit mis dans son contexte historique, réel et vrai. Car effacer d’un trait tous ces événements, rayer un pays (la Palestine) de la carte et le remplacer par un autre (Israël) comme cela, sans aucun état d’âme, dans l’impunité totale, chasser tout un peuple de son pays et mettre à sa place des colons venus des quatre coins du monde, puis demander, voire obliger le monde à parler de paix comme si de rien n’était, il faut reconnaître que c’est dur à avaler. Et tous les hommes et toutes les femmes qui ont l’amour de la paix, de la justice et de la fraternité dans le cœur et le respect des valeurs humaines dans les tripes n’accepteront jamais cet état de fait. Encore moins nous, “terriens du Sud”, qui appartenons à la génération des “espoirs déçus” – puisqu’enfants, nous avons vécu les années de braise des libérations nationales, et assisté à l’occupation de la Palestine; qu’adolescents, nous avons soutenu le Vietnam et adoré Ho Chi Menh, Giap, Che Guevara et Patrice Lumumba, et qu’adultes nous supportons le poids des injustices et le fardeau des gouvernances -, nous qui avons tous ces nœuds à la gorge, nous  n’avons pas le droit de contaminer nos jeunes et de les entraîner dans les méandres des contrevérités. La postérité ne nous pardonnera jamais d’avoir participé à une tentative de contrefaçon de l’histoire. Encore moins nous Tunisiens, qui avons toujours – gouvernants et gouvernés – réussi à avoir la tête bien sur les épaules et les pieds bien sur terre et évité les discours enflammés, les rêves illuminés et les prises de position incendiaires. N’est-il pas plus sage d’apporter les corrections et les réparations nécessaires à une opération boiteuse – comme celle qui est sujet de notre débat – avant de s’y engager et de libérer  ainsi la Colombe de l’écheveau dans lequel elle se débat avant d’en faire un messager ? Une road map pour un alter pacifisme est plus que possible.Quant à votre serviteur, quand je vais faire des emplettes chez mon “pote” Cham’oun, l’épicier “juif” de Zarzis – et nous sommes potes, lui et moi, pour de vrai -, je me dis en moi-même: “comme il doit être heureux de vivre parmi nous, chez lui, dans son pays, et celui de ces ancêtres, au lieu d’être quelque part en Palestine sur une parcelle de terre spoliée, un matricule sur le fichier des “Séfarades” tenu par des forces occultes qui gouvernent le monde, qui rient à la barbe des kipas et des turbans barbus, et qui sont prêtes à mettre tout le monde, kipas, turbans et soutanes, sous le chaudron de leurs intérêts multinationaux et mondialisés. Et je me demande aussi si ce n’est pas parce qu’ils savent que mon pote Palestinien reviendra passer des jours heureux à l’ombre de son olivier que les barbares arrachent ces arbres au bulldozer!” N’ayez crainte, la semence est dans le rameau d’Arafat. Ainsi veut l’Histoire.

 

Je rêve un peu beaucoup… n’est-ce pas !

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 2 septembre 2007)

 


 

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