2 novembre 2007

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TUNISNEWS
8 Úme année, N° 2720 du 02.11.2007

 archives : www.tunisnews.net


Association de lutte contre la torture en Tunisie: CommuniquĂ© 1 – 2 LibertĂ© et EquitĂ©: CommuniquĂ© 1 -3 AISPP: CommuniquĂ© 1 -3 Reporters sans frotieres: Tunisie : privĂ© de passeport, le journaliste Slim Boukhdir entame une grĂšve de la faim L’Observatoire: Tunisie: Nouveaux actes de harcĂšlement Ă  l’encontre Me Abderraouf Ayadi Amnesty International : Tunisia: human rights briefing for 20th anniversary of  President Ben Ali’s rule Bakchich: Feuilleton Tunisie/5 :Imed, le jet-setteur du clan Trabelsi Dr Faouzi Charfi: Compte rendu de l’assemblee generale du syndicat tunisien des medecins specialistes et de libre pratique (STMSL) RĂ©alitĂ©s : A la suite de la rĂ©union informative avec l’AJT : Y aura-t-il (vraiment) un syndicat pour les journalistes ? RĂ©alitĂ©s : “ La Tunisie arabo – musulmane vue du ciel ’’ : RedĂ©couvrir le patrimoine dans toute sa diversitĂ© RĂ©alitĂ©s : Lettre ouverte Ă  une femme voilĂ©e


Appel de détresse de Tunisie (*)

 

 

Au nom de Dieu le Clément, le  Miséricordieux,

Appel Ă  toute Ăąme charitable

A nos frĂšres en Dieu dans le monde entier

A toute conscience vive et humanitaire

 

Nous sommes sur la terre de la Zeitouna et de Kairouan et nous sommes submergés par le malheur et le dénuement.

 

Les difficultĂ©s de vos frĂšres et sƓurs sont dĂ©mesurĂ©es et il ne nous reste plus aucun espoir aprĂšs Dieu et vous.

 

Chers frĂšres, une fois sortis de prison, nos frĂšres se sont trouvĂ©s dans une nouvelle grande prison, ils se sont heurtĂ©s Ă  la dure rĂ©alitĂ© Ă  laquelle ils ne s’attendaient pas.

 

Leur sĂ©jour a Ă©tĂ© si long qu’ils doivent non seulement surmonter des obstacles matĂ©riels mais  aussi psychologiques notamment au sein de leurs familles.

 

Ils ont frappĂ© Ă  toutes les portes recherchant du travail peu importe le salaire ; peu d’entre eux ont subvenu Ă  leur besoin. Par contre la majoritĂ© d’entre eux se trouvent au seuil de la pauvretĂ© alors qu’ils avaient promis Ă  leur famille richesse et aisance et  une vie en rose ; d’autant plus que les enfants ont grandi entre temps et que leurs demandes et leurs besoins ont grandi aussi.

 

Tous les rĂȘves et les espoirs se sont envolĂ©s, le travail se fait rare et les proches et les amis ont tournĂ©s le dos ; certains d’entre eux ont mĂȘme vu partir leurs Ă©pouses et leurs enfants.

Il y a, certes,  des frĂšres comme ceux citĂ©s par Allah : «  que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaĂźtras Ă  leur aspects – Ils n’importunent personne en mendiant.. » La vache/273 . Nous nous soucions d’eux et nous ressentons ce qu’ils ressentent.

Il y en a d’autres qui, par pudeur, n’ose pas sortir de chez eux refusant tout contact extĂ©rieur ; craignant le regard des autres en raison de  leur pauvretĂ©.

 

D’autres sollicitent  Allah avant d’aller affronter les gens et leur dire « donnez moi Ă  manger j’ai faim », et les cas similaires sont nombreux.

 

Chers frÚres, cette crise qui a longtemps duré a engendré des conséquences et des situations néfastes.

 

Nos frÚres qui sont restés en prison parfois plus de quatorze ans se sont retrouvés dans des situations alarmantes :

 

Certains ont atteint la cinquantaine et sont toujours cĂ©libataires, ajoutĂ© Ă  cela de nombreuses maladies de l’estomac, du rein, le phĂ©nomĂšne d’impuissance sexuelle, le cancer  entraĂźnant  la mort dans de nombreux cas.

 

Le pire c’est que la majoritĂ© de ces frĂšres sont privĂ©s de cartes de soins et certains d’entres eux sont au chĂŽmage ou en invaliditĂ©.

 

La situation  de leurs enfants est parfois plus alarmante. De nombreux sont ceux qui prĂ©sentent des maladies psychologiques du fait du stress permanent entraĂźnant des perturbations graves, et comme vous le savez, ces cas nĂ©cessitent de l’attention, de la prĂ©vention et une prise en charge permanente qui est coĂ»teuse.

 

Tout cela n’est qu’un aperçu de la rĂ©alitĂ©, une goutte dans un ocĂ©an.

 

Chers frĂšres, la lecture de cette lettre ne doit pas vous laisser indiffĂ©rents, nous sommes persuadĂ©s qu’aprĂšs sa lecture votre cƓur sera touchĂ©.

 

Notre espoir en Dieu est grand ainsi qu’en votre gĂ©nĂ©rositĂ© devant pareil cas de dĂ©nuement et de pauvretĂ©.

 

Nous ne souhaitions à personne de vivre cette situation. Nous prions Dieu pour qu’Il vous protùge et vous donne la paix.

 

Nous n’avons pas voulu vous importuner avec nos souffrances mais si nous  faisons appel à vous aprùs Dieu, c’est que la situation a atteint un seuil critique.

 

Nous demandons à toute ùme charitable de nous aider afin que nos frÚres puissent retrouver et garder leur dignité.

 

GrĂące Ă  votre aide gĂ©nĂ©reuse et votre main tendue, vous pouvez empĂȘcher le dĂ©sespoir de s’emparer de vos frĂšres qui n’ont pour tort que d’avoir souhaiter vivre dans leur pays en harmonie avec leur religion.

 

Nous gardons espoir en Dieu qui, inchallah, nous unira sur la voie de la foi et l’amour de Dieu.

Le prophĂšte psl dit : « celui qui soulage le fardeau d’un croyant, Dieu le soulagera d’un fardeau le jour du jugement dernier »

 

Qu’Allah vous vienne en aide et vous protùge !

 

Wassalem alaikom wa rahmatoullah wa barakatouhou.

 

 

(*) Cette lettre est parvenue rĂ©cemment de la Tunisie Ă  l’Association « TAKAFUL » pour le secours et la solidaritĂ©, et nous  la transmettons Ă  l’opinion publique  pour l’alerter sur l’inquiĂ©tante situation matĂ©rielle, sociale et psychologique d’un grand nombre de tunisiens victimes de la politique rĂ©pressive du rĂ©gime durant les deux derniĂšres dĂ©cennies.

Vu l’ampleur du drame et le nombre important des victimes qui sont dans le besoin et la prĂ©carité ; l’Association TAKAFUL fait  appel Ă  votre gĂ©nĂ©rositĂ© pour nous aider Ă  secourir vos frĂšres et les aider Ă  sauvegarder leur dignitĂ©.

 

« Et toute dĂ©pense que vous faites dans le bien, Il la remplace, et c’est Lui le meilleur des donateurs » (34 Saba /verset 39.)

 

« Quiconque prĂȘte Ă  Allah de bonne grĂące, Il le lui rendra multipliĂ© plusieurs fois. Allah restreint ou Ă©tend (ses faveurs).Et c’est Ă  lui que vous retournerez » (la vache, verset 245)

 

Vous pouvez  faire parvenir vos dons:

 

* directement en donnant vos dons Ă  des gens de confiance en contact avec l’association TAKAFUL (enregistrĂ©e en France)

 

* en envoyant vos dons à cette adresse :

TAKAFUL  16, citĂ© vert –  94370 Sucy en Brie.

France

 

Tél: 06 09 17 22 88 / 06 80 85 92 98

e-mail :contact@hotmail.fr

 

* par virement  bancaire à l’adresse suivante :

 

la Banque Postale. / France

 

Etablissement         guichet          n° compte          clé RIP

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ASSOCIATION DE LUTTE CONTRE LA TORTURE EN TUNISIE Communiqué 1

 
L’association de lutte contre la torture informe que la mĂšre de Ziad Fakraoui, madame Hadhba Jelassi a entamĂ© une grĂšve de la faim depuis le mercredi 30 octobre pour protester contre illĂ©gales et inhumaines de la dĂ©tention de son fils Ă  la prison de Bordj El Amri. Rappelons que Ziad Fakraoui, 28 ans, dĂ©tenu depuis avril 2005 dans le cadre de la loi « anti-terroriste » est en grĂšve de la faim depuis le 10 septembre 2007 pour exiger l’ouverture d’une enquĂȘte concernant sa plainte dĂ©posĂ©e au parquet Ă  Tunis depuis le 13 avril 2007, une expertise mĂ©dicale pour Ă©valuer les dommages qui lui ont Ă©tĂ© causĂ©s au niveau des parties gĂ©nitales suite aux sĂ©ances de torture qu’il a subi au cours de la garde Ă  vue   au ministĂšre de l’intĂ©rieur en avril 2005 et que les soins mĂ©dicaux nĂ©cessaires lui soient garantis. Il exige Ă©galement qu’il soit transfĂ©rĂ© dans une cellule oĂč il sera loin des dĂ©tenus de droit commun ayant appartenu au corps de la police. L’association de lutte contre la torture, tout en exprimant sa solidaritĂ© avec la mĂšre de Ziad Fakraoui, appelle toutes les organisations de dĂ©fense des droits humains et tous ceux et celles Ă©pris de liberté  d’agir d’urgence pour la soutenir.   Tunis le 2 novembre 2007                                                                                                            Pour l’Association La PrĂ©sidente Radhia Nasraoui           **************************************************************** Pour contactez l’association : 97524669/ 98351584/ 21029582/ 98339960

ASSOCIATION DE LUTTE CONTRE LA TORTURE EN TUNISIE  Communiqué 2

Ziad Fakraoui est Ă  son 53Ăšme jour de grĂšve de la faim. Mercredi 31 octobre, il a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  la cour criminelle dans un Ă©tat lamentable. Il Ă©tait non seulement trĂšs affaibli et incapable de se tenir debout, mais aussi il souffrait de douleurs rĂ©nales. Cela n’a pas empĂȘchĂ© le prĂ©sident Mehrez Hammami de lui imposer de se prĂ©senter Ă  la barre, son co-accusĂ© Ezzeddine Abdellaoui a dĂ» le soutenir. MalgrĂ© la dĂ©tĂ©rioration de son Ă©tat, aucune de ses revendications n’a Ă©tĂ© satisfaite : ni l’ouverture d’une enquĂȘte concernant sa plainte dĂ©posĂ©e depuis avril 2007, ni l’expertise mĂ©dicale et les soins qu’il a demandĂ©, ni mĂȘme son transfert dans une cellule oĂč il sera loin des dĂ©tenus de droit commun ayant appartenu au corps de la police. L’association de lutte contre la torture exprime son indignation face au comportement illĂ©gal et inhumain de l’administration pĂ©nitentiaire et du ministĂšre de la justice et appelle toutes les organisations de dĂ©fense des droits humains et tous ceux et celles Ă©pris de liberté  d’agir d’urgence pour sauver la vie de Ziad Fakraoui.     Tunis le 1er novembre 2007                                                                                                             Pour l’Association La PrĂ©sidente Radhia Nasraoui            **************************************************************** Pour contactez l’association : 97524669/ 98351584/ 21029582/ 98339960

 

L’Observatoire: Tunisie: Nouveaux actes de harcĂšlement Ă  l’encontre Me Abderraouf Ayadi

 
TUN 001 / 0407 / OBS 037.2 Agression / HarcĂšlement Tunisie 2 novembre 2007     L’Observatoire pour la protection des dĂ©fenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Tunisie. Nouvelles informations : L’Observatoire a Ă©tĂ© informĂ© par le Conseil national pour les libertĂ©s en Tunisie (CNLT) de nouveaux actes de harcĂšlement Ă  l’encontre Me Abderraouf Ayadi, avocat, ancien membre du Conseil de l’Ordre des avocats et ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du CNLT. Selon les informations reçues, le 1er novembre 2007, alors que Me Abderraouf Ayadi s’approchait du cabinet de Me Mohamed Ennnouri, alors en  grĂšve de la faim en signe de protestation au refus des autoritĂ©s de lui dĂ©livrer un passeport, il a Ă©tĂ© empĂȘchĂ© de poursuivre son chemin par plusieurs policiers en civil, qui l’ont jetĂ© Ă  terre, l’ont insultĂ© et traĂźnĂ© sur une distance de plus de 800 mĂštres. Ils l’ont Ă©galement traitĂ© de « traĂźtre » et de « vendu aux AmĂ©ricains », dĂ©clarant Ă  la foule qui s’était rassemblĂ©e qu’il Ă©tait un voleur. L’Observatoire rappelle que Me Ayadi fait rĂ©guliĂšrement l’objet d’actes de harcĂšlement et de mauvais traitements (cf. rappel des faits), et exprime sa profonde prĂ©occupation Ă  l’égard de ces faits, qui s’inscrivent dans le cadre plus gĂ©nĂ©ral de reprĂ©sailles des dĂ©fenseurs des droits de l’Homme en Tunisie, et notamment des avocats engagĂ©s dans la dĂ©fense des droits de l’Homme. L’Observatoire rappelle notamment que ces derniers font l’objet d’un harcĂšlement permanent dans leur vie quotidienne, visant Ă©galement les membres de leur familles, qu’ils sont Ă©galement souvent l’objet de graves actes de violence et qu’enfin leur clientĂšle fait frĂ©quemment l’objet de pressions pour les dissuader d’avoir recours Ă  leur conseil (Cf. rapport annuel 2006 de l’Observatoire). Rappel des faits : Le 14 avril 2007, M. Abderraouf Ayadi a Ă©tĂ© agressĂ© par un officier de la police politique devant la salle d’audience du tribunal de premiĂšre instance Ă  Tunis, oĂč il se prĂ©parait Ă  plaider dans une affaire oĂč comparaissaient des prĂ©venus en vertu de la loi anti-terroriste. Me Ayadi a Ă©tĂ© frappĂ© Ă  coup de pieds par un agent de police tandis que d’autres agents ont formĂ© un barrage devant la porte pour l’empĂȘcher d’entrer dans la salle d’audience.   Auparavant, Me Ayadi avait Ă©tĂ© tĂ©moin de l’expulsion par la police politique de M. Ali Ben Salem, vice-prĂ©sident de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT) et prĂ©sident de la section de Bizerte de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), de la salle d’audience, afin de l’empĂȘcher d’observer le procĂšs. Par ailleurs, une information judiciaire pour agression sur la personne du chef de poste de Bab Bnet (dont dĂ©pend le Palais de justice) a Ă©tĂ© ouverte contre Me Abderraouf Ayadi alors que ce dernier avait Ă©tĂ© agressĂ©, le 14 avril 2007, par un officier de la police politique devant la salle d’audience du tribunal de premiĂšre instance Ă  Tunis ; il se prĂ©parait alors Ă  plaider dans une affaire oĂč comparaissaient des prĂ©venus en vertu de la loi anti-terroriste. Cette information judiciaire a Ă©tĂ© ouverte peu aprĂšs une audition, le 12 juillet 2007, de Me Abdelfattah Mourou, collĂšgue de Me Ayadi qui Ă©tait entendu par le procureur de la RĂ©publique comme tĂ©moin de l’agression du 14 avril. En outre, le 7 juillet 2007, Me. Ayadi a aperçu un homme en train de dĂ©poser une enveloppe sur sa boĂźte aux lettres, puis s’enfuir prĂ©cipitamment Ă  son arrivĂ©e. ConsidĂ©rant l’enveloppe suspecte par sa similitude Ă  celle qu’il avait reçue une semaine auparavant, et qui contenait un photomontage mettant en scĂšne son Ă©pouse, il s’est rendu dans un poste de police, oĂč il a demandĂ© Ă  un agent de procĂ©der Ă  l’ouverture de l’enveloppe. Cette derniĂšre contenait un DVD. Devinant que son contenu portait une nouvelle fois atteinte Ă  son honneur, Me Ayadi Ă  demandĂ© Ă  ce que cet acte soit consignĂ© dans un procĂšs-verbal afin d’engager une plainte. L’agent a toutefois reçu l’ordre de sa hiĂ©rarchie  de ne pas le faire, son chef se prĂ©valant de « consignes reçues Ă  cet effet » et acceptant tout au plus de consigner les faits sur un papier volant. Me Ayadi s’est retirĂ© en refusant cette procĂ©dure et en protestant contre son illĂ©galitĂ©, laissant l’enveloppe avec son contenu sur le bureau de l’agent. Une demi-heure plus tard, sa secrĂ©taire a retrouvĂ© la mĂȘme enveloppe dans la boĂźte aux lettres.   Actions demandĂ©es : Merci de bien vouloir Ă©crire aux autoritĂ©s tunisiennes en leur demandant de : i.garantir en toutes circonstances l’intĂ©gritĂ© physique et psychologique de M. Abderraouf Ayadi ainsi que des membres de sa famille et de l’ensemble des dĂ©fenseurs des droits de l’Homme en Tunisie ; ii. Mener une enquĂȘte indĂ©pendante sur les faits dĂ©crits ci-dessus, afin que leurs auteurs soient identifiĂ©s et dĂ»ment jugĂ©s et sanctionnĂ©s conformĂ©ment Ă  la loi en vigueur ; iii.mettre un terme Ă  toute forme de harcĂšlement Ă  l’encontre de tous les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme en Tunisie, afin qu’ils puissent exercer leur profession et mener leur activitĂ© de dĂ©fense des droits de l’Homme librement et sans entrave ; iv.se conformer aux dispositions de la DĂ©claration sur les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme, adoptĂ©e par l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies le 9 dĂ©cembre 1998, et plus particuliĂšrement Ă  son article 1 qui dispose que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la rĂ©alisation des droits de l’Homme et des libertĂ©s fondamentales aux niveaux national et international”, son article 9.3.C qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres d’offrir et prĂȘter une assistance juridique professionnelle qualifiĂ©e ou tout autre conseil et appui pertinents pour la dĂ©fense des droits de l’Homme et des libertĂ©s fondamentales », et son article 12.2, qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nĂ©cessaires pour assurer que les autoritĂ©s compĂ©tentes protĂšgent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, reprĂ©sailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice lĂ©gitime des droits visĂ©s dans la prĂ©sente DĂ©claration” ; v.plus gĂ©nĂ©ralement, se conformer aux dispositions de la DĂ©claration universelle des droits de l’Homme et instruments rĂ©gionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiĂ©s par la Tunisie. Adresses :          M. Zine el-Abidine Ben Ali, PrĂ©sident de la RĂ©publique, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax: +216 71 744 721 ou +216 71 731 009          M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral du Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax: +216 71 562 378          M. Rafik Belhaj Kacem, MinistĂšre de l’IntĂ©rieur et du DĂ©veloppement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, Tunisie, Fax: ++ 216 71 340 888; Email : mint@ministeres.tn          M. Kamel Morjane, MinistĂšre de la DĂ©fense Nationale, Avenue Bab Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax: +216 71 561 804          M. Bechir Tekkari, MinistĂšre de la Justice et des Droits de l’homme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106 ; Email : mju@ministeres.tn          Ambassadeur, S.E M. Samir Labidi, Mission permanente de la Tunisie auprĂšs de l’Office des Nations Unies Ă  GenĂšve, 58 Rue Moillebeau, Case postale 272, 1211 GenĂšve 19, Suisse, Fax : +41 22 734 06 63 ; Email : mission.tunisia@ties.itu.int          Ambassadeur M. Mehrez Benrhouma, Ambassade de la Tunisie Ă  Bruxelles, 278 avenue de Tervueren, 1150 Woluwe-Saint-Pierre, Belgique, Fax : + 32 2 771 94 33; Email : amb.detenusie@brutele.be *** GenĂšve – Paris, le 2 novembre 2007 Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel. L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation Ă  protĂ©ger les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et Ă  leur apporter une aide aussi concrĂšte que possible. L’Observatoire a Ă©tĂ© laurĂ©at 1998 du prix des Droits de l’Homme de la RĂ©publique Française. Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence : E-mail : Appeals@fidh-omct.org Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80 Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29


 
Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Liberté_ équité@yahoo.fr Tunis, le 1er novembre 2007

Licenciement d’un ex prisonnier politique

 
AprĂšs sa sortie de prison le 25 juillet 2007, l’ex prisonnier politique Jalel Kalboussi a voulu reprendre le travail Ă  la sociĂ©tĂ© des pneus de Menzel Bourguiba, mais les agents de la brigade de l’orientation ont contactĂ© le directeur pour l’informer que monsieur Jalel Kalboussi Ă©tait un ex prisonnier politique et pouvait constituer un danger pour la sociĂ©tĂ© s’il y Ă©tait gardĂ©. Le directeur l’a aussitĂŽt convoquĂ© pour l’informer de son licenciement sans lui avancer de motifs LibertĂ© et ÉquitĂ© [
] Pour le bureau exĂ©cutif de l’organisation MaĂźtre Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 1er novembre 2007

Poursuite des arrestations dans les rangs de la jeunesse pieuse

 

 
La police politique a interpellĂ© huit Ă©tudiants Ă  une heure tardive de la nuit du 29/10/07 Ă  Zarrouk dans le gouvernorat de Gafsa. Six d’entre eux ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©s Ă  l’issue des investigations et deux sont restĂ©s en garde Ă  vue : Ridha Bargougui et Hassan Jelali, le premier souffrant d’une maladie cardiaque. LibertĂ© et ÉquitĂ© [
] Pour le bureau exĂ©cutif de l’organisation MaĂźtre Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis Email : aisspptunisie@yahoo.fr Tunis, le 1er novembre 2007

Infos en continu

 

 
La loi du 10 dĂ©cembre 2003 : de la loi de lutte contre le terrorisme Ă  la lutte contre le terrorisme de la loi ! La deuxiĂšme chambre criminelle du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Abderrazak Ben Mena, a examinĂ© aujourd’hui 1er novembre, une sĂ©rie d’affaires relevant de l’ “antiterrorisme” [
] L’affair 13934, dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Abdelhalim Lchiheb, Hamza Sahhal, Abdallah Nabigh, Anouar Jabli, Ameur Alia, Imed Benati. La dĂ©fense Ă©tait assurĂ©e par MaĂźtres SaĂŻda Akrami, Abderraouf Ayadi, Lazhar Akrami et Abdelfattah Aloui [
] Le juge Farid Saka a dĂ©cidĂ© de reporter l’audience au 22 novembre 2007 L’affaire 13887 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Makram Madi, Mohammed Amine Tlili, Chedli Nouar, Aymen Jebali, Slim Rayessi. La dĂ©fense Ă©tait assurĂ©e par MaĂźtres Sami Trifi, SaĂŻda Akrami, Kamel Mechatt. Le juge a dĂ©cidĂ© de reporter l’audience au 6 dĂ©cembre 2007 Ă  la demande des avocats. L’affaire 13684 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Jamel Mahmoudi, Mohammed Tahar Smiri, Mahmoud Hentati, Nabil Saadaoui, Imed Saadaoui, Mohammed Raouf Alalou, Abderraouf Sakar, Mohammed Lchiheb, Mohammed Dhiab. La dĂ©fense Ă©tait assurĂ©e par MaĂźtres Sami Trifi, SaĂŻda Akremi, Kamel Mechatt [
] Pour la commission de suivi des procĂšs Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’association MaĂźtre Semir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  

02.11 – Tunisie : privĂ© de passeport, le journaliste Slim Boukhdir entame une grĂšve de la faim

Slim Boukhdir a entamĂ©, le 1er novembre 2007, une grĂšve de la faim aprĂšs avoir essuyĂ© quelques jours plus tĂŽt un nouveau refus des autoritĂ©s tunisiennes de lui renouveler son passeport. Le journaliste est privĂ© de document de voyage depuis 2004. 2.11 – PĂ©rou : acquittement de deux militaires responsables de la disparition d’un journaliste en 1984 Le Tribunal pĂ©nal a annulĂ© la plainte dĂ©posĂ©e en 2006 par le procureur des droits de l’homme d’Ayacucho (Sud-Ouest) contre un ancien chef du Commando politique militaire, le gĂ©nĂ©ral AdriĂĄn HuamĂĄn Cento, et le chef de la base anti-subversive de Huanta, Augusto Gabilondo GarcĂ­a del Barco, pour crimes de “lĂšse-humanitĂ©â€. Les deux militaires ont Ă©tĂ© reconnus responsables par le procureur de la disparition de Jaime Ayala Sulca, correspondant du quotidien La RĂ©publica. Le journaliste s’était rendu le 2 aoĂ»t 1984 au stade municipal de Huanta, utilisĂ© comme cartel de l’infanterie de la marine, pour demander des explications sur la violation du domicile de sa mĂšre et sur la disparition de plusieurs habitants. Personne ne l’a vu ressortir. source :  reporters sans frotieres lien : http/www.rsf.org/article.php3=3fid_article=3d24229


AMNESTY INTERNATIONAL Media Briefing AI Index:        MDE 30/010/2007    (Public) News Service No: 212                         2 November 2007 

Tunisia: human rights briefing for 20th anniversary of  President Ben Ali’s rule

 
 
Next week, 7 November 2007 marks the 20 year anniversary of the accession to power of Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali. President Ben Ali’s two decades in office have been marred by a continuing pattern of human rights violations, including arbitrary arrests and detentions, torture and other ill-treatment, unfair trials, harassment and intimidation of human rights defenders and curbs on freedom of expression and association. “After 20 years, it is high time that the Tunisian President and his government take concrete steps to end these human rights violations and persecution and repression committed in the name of maintaining security and political stability,” said Malcolm Smart, Director of the Middle East and North Africa Programme at Amnesty International. “In particular, urgent reforms are needed to stop unfair trials, torture in custody and attempts by the authorities to silence legitimate dissent.” Amnesty International is calling on the international community, including the European Union, to make it clear to the Tunisian authorities that they must act to end the human rights violations that have been perpetrated under President Ben Ali’s rule. “Tunisia’s positive economic performance should no longer be used as a pretext to turn a blind eye on the human rights violations that are taking place daily in the country,” added Malcolm Smart. Summary Amnesty International is greatly concerned that the human rights situation in Tunisia has shown little or no improvement during the 20 year presidency of Zine Al-Abidine Ben Ali. Despite some progressive legal reforms that appeared to offer better protection for human rights, the human rights situation in Tunisia has deteriorated markedly since the introduction of the 2003 anti-terrorism law.  This contains a vague definition of terrorism which has been used by the security forces to target human rights defenders and peaceful critics and opponents of the government in an attempt to stifle any independent criticism. Allegations of torture and other ill-treatment continue to be reported, including in prisons. Hundreds of political prisoners held in connection with alleged terrorism activities, including prisoners of conscience, continue to be imprisoned in conditions that amount to cruel, inhuman and degrading treatment or punishment, and possibly torture. Many have been tried and convicted after unfair trials, including before military courts. Torture and other ill-treatment Political detainees are commonly subjected to torture and other ill-treatment in the custody of the security forces, notably in the State Security Department of the Ministry of Interior, in order to extract “confessions” or other statements that can later be used as evidence against them when they are brought to trial; many detainees have later retracted such statements in court on the grounds that they were obtained under torture or other ill-treatment. Torture and ill-treatment usually occur when detainees are held incommunicado; Tunisian law places a six-day limit on the period of garde Ă  vue (pre-arraignment) but, in practice, this is frequently violated with impunity by the security forces with detainees being held incommunicado for up to several weeks. Prisoners charged in connection with alleged terrorist acts or on other security-related charges are also reported to have been tortured or otherwise ill treated in prisons. In virtually all cases of alleged torture and other ill-treatment, the Tunisian authorities have failed to carry out investigations and have taken no steps to bring alleged perpetrators to justice. Unfair trials, including before military courts Since the anti-terrorism law was introduced in December 2003, it has been widely used by the authorities to arrest, detain and try alleged terrorist suspects. However, those convicted are often sentenced to long prison terms after grossly unfair trials, including before military courts. In many cases, convictions rested exclusively on “confessions” allegedly obtained under torture which defendants retracted in court, but which the court failed to investigate. Access by defence lawyers to their clients is increasingly curtailed in terrorism-related cases. The anti-terrorism law and provisions of the Military Justice Code have also been used to convict Tunisian nationals who have been forcibly returned to Tunisia by the authorities of other states, including France, Italy and the USA. Those concerned have been charged with links to terrorist organizations operating outside the country and some have been referred for trial before military courts. Trials before these courts violate a number of fair trial guarantees, including the right to have a full review of the case by a higher tribunal.  Individuals convicted before such courts can seek review only before the military court of cassation, which reviews only procedural issues and not the substance of the case. At least 15 civilians were reportedly sentenced to up to 10 years’ imprisonment by the military court in Tunis in 2007 alone. Political prisoners held in inhuman and degrading conditions Hundreds of people have been arrested and detained on political or security-related grounds during the last three years, but the Tunisian government continues to deny that it holds political prisoners or prisoners of conscience, describing them as ordinary criminal prisoners. Political prisoners are often subjected to discrimination and harsh treatment in prison, and there have been repeated protests, including hunger strikes by prisoners, against denial of medical care, interruption of family visits and their harsh prison conditions, including prolonged solitary confinement. Amnesty International is concerned that prison conditions for these prisoners amount to cruel, inhuman or degrading treatment, and in some case may even amount to torture. Ousama Abbadi, Mohammed Amine Jaziri, Ramzi el Aifi, Oualid Layouni, and Mahdi Ben Elhaj Ali were allegedly tortured and otherwise ill-treated by the prison guards in Mornaguia Prison around 16 October 2007. The five men were punched, tied up and kicked. Ousama Abbadi was beaten on his face and had an internal bleeding in his right eye. He also had a deep open wound on his leg. When he met his lawyer, he was brought in a wheel chair, unable to stand. Other individuals detained in Mornaguia Prison were reportedly stripped naked and dragged in the corridor in front of a number of prison cells. Another detainee reportedly was raped by having a staff inserted in his anus. No investigation into these allegations is known to have taken place. Freedom of expression under constant threat The Tunisian authorities continue to severely restrict freedom of expression, including press freedom, and editors and journalists continue to operate in a climate of intimidation and fear. Foreign publications are censored and journalists who criticize the government are subject to dismissal or threats of dismissal from their newspapers or are harassed using smear campaigns in the official press or by being targeted through judicial proceedings using criminal libel laws.  Journalists have been prevented, including by force, from holding meetings or attending and reporting on events organized by independent human rights organizations or that may be critical of the authorities. The Tunisian authorities also undermine freedom of expression of religious belief. Harassment of women wearing the hijab (Islamic headscarf) and men wearing beards and the qamis (knee-length shirts) is on the increase following the authorities’ calls for a strict implementation of a 1980s ministerial decree banning women from wearing the hijab at educational institutions and when working in government. Women often suffer disproportionately in this regard. Some women have been taken to police stations and forced to sign statements to say they will stop wearing the hijab. Others have reportedly had their hijab stripped off them in the street by police officers in plain clothes. Some women have been ordered to remove their hijab before being allowed into schools, universities or workplaces and others forced to remove them in the street. Increasing restrictions stifling independent human rights defenders and organizations Human rights organizations continue to experience increasingly repressive actions.  The government routinely blocks the legal registration of new independent NGOs by preventing them from submitting their applications to register or by refusing to provide them with receipts to prove they have submitted an application. However, official registration and legal recognition still provides no guarantee that an organization can operate free from interference by the authorities.  Legally-registered organizations must obtain prior official authorization for public meetings and events, but this is often withheld if the event concerns human rights in Tunisia. Owners of venues where such meetings are to be held often cancel bookings at a short notice, apparently following pressures from the authorities. Human rights defenders and activists face harassment and sometimes physical violence at the hands of the authorities. Lawyer Raouf Ayadi was insulted, thrown on the floor and dragged by police officers on 1 November 2007 in order to prevent him from visiting a human rights activist and a journalist who were on hunger strike to protest the authorities’ refusal to issue them with passports. Other human rights defenders, along with their families, live day to day under surveillance by security officials. Clients of human rights lawyers are frequently intercepted and questioned as they enter or depart from their lawyers’ offices by plain clothes police officers who pressure them to engage a different lawyer. The activities of human rights defenders and lawyers are severely restricted and their movements closely monitored. The telephone lines of human rights organizations and their internet connections are often disrupted, preventing them from communicating with others and freely accessing information. Interference and intimidation undermining the independence of the judiciary The Tunisian authorities deny the existence of serious and structural irregularities in the administration of justice in Tunisia and often attempt to silence those who speak out about systematic political interference undermining the independence of the judiciary. For example, in September 2005 members of the Association of Tunisian Judges (AMT) were barred from their offices following their call for a more independent judiciary.  Some judges were also reportedly transferred to isolated areas, far from their homes and families, in an attempt to intimidate and silence them. Freedom of movement for judges is also routinely curtailed. In September 2006, Wassila Kaabi, a judge and member of the executive board of the AMT, was prevented from travelling to Hungary to participate in a meeting of the International Union of Judges. Under Tunisian law, judges require the permission of the Secretary of State for Justice to leave the country. Amnesty International is calling on President Ban Ali to mark the 20th anniversary of his accession to power by taking concrete measures to address the longstanding pattern of serious human rights violations in Tunisia, including the immediate and unconditional release of all prisoners of conscience, reform of arrest and detention procedures and practices, and to ensure that all allegations of torture and other ill treatment of prisoners are urgently investigated and the perpetrators brought to justice. The organisation is also calling for all those accused under the anti-terrorism law and on other charges to receive fair trials, for an end to the harassment and intimidation of human rights defenders, journalists and others and for the Tunisian authorities to uphold and respect the rights to freedom of expression and association. Public Document **************************************** For more information please call Amnesty International’s press office in London, UK, on +44 20 7413 5566 Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW.  web: http://www.amnesty.org For latest human rights news view http://news.amnesty.org Working to protect human rights worldwide


 
Feuilleton Tunisie/5

Imed, le jet-setteur du clan Trabelsi

 
par Gari John   Suite des aventures du clan Trabelsi, la famille de la premiĂšre dame LeĂŻla, Ă  l’assaut des richesses de la Tunisie.AprĂšs Belhassen, le chef du gang LeĂŻla la matrone et le duty free du petit neveu Soufiane, voici venu le tour d’Imed le grand amateur de yachts volĂ©s.   Officiellement, Imed Trabelsi est le fils de Moncef Trabelsi, frĂšre aĂźnĂ© de Leila Ben Ali. Ceux qui savent soutiennent qu’il n’est pas le neveu de la pharaonne Leila IĂšre mais son propre fils issu d’un autre lit. MĂ©fiance toutefois ! L’affaire est sensible. La journaliste Sihem Bensedrine peut en tĂ©moigner : elle a Ă©tĂ© embastillĂ©e trois mois dans les geĂŽles tunisiennes pour avoir ouvert cette boĂźte de Pandore et ne doit sa libĂ©ration qu’aux pressions internationales exercĂ©es sur le rĂ©gime du gĂ©nĂ©ral-prĂ©sident-Ă -vie Ben Ali.   Ben Ali, 20 ans sur le trĂŽne   Cet imbroglio familial n’empĂȘche pas pour autant le rejeton Trabelsi de mener ses affaires comme il l’entend. Tous les jours, Ă  8 heures pĂ©tantes, il tĂ©lĂ©phone Ă  plusieurs chefs d’entreprise et leur dit en substance : « je suis le gendre du prĂ©sident Ben Ali. Il va effectuer un dĂ©placement vers chez vous. Je vous propose un abonnement de 3 000 dinars (2 000 euros) pour prĂ©parer les banderoles. Je vous envoie tout de suite quelqu’un chercher le chĂšque. » Que l’on se rassure, les PDG en question ont fini par refuser de prendre en ligne Imed qui se dĂ©foule depuis sur leurs secrĂ©taires.   Autre Ă©pisode de la vie du rejeton Trabelsi qui en dit long sur ses mƓurs : celui du Manhattan. Aaah, le Manhattan
 Pour fĂȘter l’anniversaire de sa fille, le consul des Etats-Unis Ă  Tunis a rĂ©servĂ© cette discothĂšque bien connue d’Hammamet. Faisant fi des portiers qui lui refusaient l’entrĂ©e arguant qu’il s’agissait d’une soirĂ©e privĂ©e, Imed Trabelsi parvient Ă  s’imposer. N’est-il pas le gendre du prĂ©sident Ben Ali ? Sauf qu’à force de draguer lourdement les invitĂ©es amĂ©ricaines, italiennes et françaises prĂ©sentes, Imed a fini par Ă©nerver le consul l’obligeant Ă  passer un coup de fil salvateur. Quelques minutes plus tard, l’intrus se trouvait sous bonne garde dans un 4×4 qui l’a ramenĂ© Ă  Tunis. Le prĂ©sident Ben Ali n’a pas jugĂ© utile de protester.   À dĂ©faut de pouvoir rouler des mĂ©caniques avec les diplomates amĂ©ricains, Imed Trabelsi peut toujours se rabattre sur la France, plus tolĂ©rante Ă  son Ă©gard. Tous les quinze jours, cet oiseau de nuit dĂ©barque Ă  Paris pour un programme d’enfer : soirĂ©es en boĂźte Ă  gogo puis gros dodo au Prince-de-Galles, un palace parisien. A ceci prĂšs que, depuis qu’Imed a dĂ©tournĂ© le yacht du Pdg de la banque Lazard, il circule sous un faux nom, muni d’un faux passeport. Alors en poste, le prĂ©sident Chirac avait mis un point d’honneur Ă  ce que le bateau soit restituĂ© Ă  son propriĂ©taire, un ami. Mais ce fut lĂ  bien la seule reprĂ©saille française Ă  l’encontre du rejeton Trabelsi.   (Source : Bakchich.com, le 1er novembre 2007) Lien : http://www.bakchich.info/article1836.html


 

COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE du SYNDICAT TUNISIEN DES MEDECINS SPECIALISTES ET DE LIBRE PRATIQUE (STMSL)

 
Le STMSL a tenu Ă  Tunis le 28/10/2007 son AG qui a Ă©tĂ© un franc succĂšs. La prĂ©sence importante des confrĂšres spĂ©cialistes et de bon nombre de gĂ©nĂ©ralistes ( plus de 700 prĂ©sents ) tĂ©moigne de la forte et constante mobilisation de notre base.   Au cours de cette rĂ©union:   – le Dr A.Jebira a tout d’abord rappelĂ© l’action du BE et les diffĂ©rentes Ă©tapes qui ont abouti Ă  la signature, le 26 octobre 2007, de la Convention Cadre entre le STMSL et la CNAM.   – puis, le Dr H.Jabbes a exposĂ© les raisons pour lesquelles le STMSL n’appelle toujours pas Ă  signer la convention sectorielle dans sa version actuelle en insistant sur les incertitudes et les insuffisances du projet actuel et les ” incohĂ©rences ” de la Caisse dans ses rapports avec le corps mĂ©dical.   – enfin, le Dr F.Charfi a Ă©voquĂ© les chiffres actuels du conventionnement en mettant l’accent sur le fait que 76% de TOUS les spĂ©cialistes, 93% au GRAND TUNIS,  ne se sont toujours pas conventionnĂ©s et a prĂ©sentĂ© les 5 revendications essentielles du syndicat, prĂ©alables Ă  toute signature de convention sectorielle.   La discussion avec la salle a permis, ensuite, un large dĂ©bat sur les prĂ©occupations des spĂ©cialistes, leurs apprĂ©hensions face Ă  la caisse et ce nouveau mode d’exercice proposĂ©. Certains confrĂšres  conventionnĂ©s, notamment gynĂ©cologues de Sousse et de Sfax ont insistĂ© sur le fait qu’il n’ont pas vu leur activitĂ© augmenter, qu’ils n’Ă©taient toujours pas rĂ©munĂ©rĂ©s des prestations fournies, qu’ils regrettaient de s’ĂȘtre conventionnĂ©s et qu’ils  dĂ©conseillaient donc Ă  tous les confrĂšres de le faire dans les conditions actuelles.       Les idĂ©es principales qui se sont dĂ©gagĂ©es sont les suivantes:     * NĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre le statut du mĂ©decin non conventionnĂ©.    * PrĂ©server la qualitĂ© des prestations mĂ©dicales et veiller Ă  ne pas les sacrifier sur l’autel de la maĂźtrise comptable des dĂ©penses de la CNAM.    * Condamnation unanime des pratiques actuelles de la caisse: dĂ©tournement des malades vers les mĂ©decins conventionnĂ©s, “dĂ©bauchage” des mĂ©decins APC etc…    * Eviter toute auto-satisfaction et considĂ©rer que la signature de la convention cadre est une avancĂ©e importante qui tĂ©moigne de la volontĂ© de dialogue du ministre de affaires sociales, mais qu’il ne s’agit que d’une premiĂšre Ă©tape qui permettra Ă  notre syndicat, devenu partenaire officiel, de nĂ©gocier nos revendications sectorielles.    * Mise au vote et approbation Ă  l’unanimitĂ© des 5 revendications suivantes dont la satisfaction constitue un prĂ©alable Ă  toute signature de la Convention Sectorielle:            1- Etablir averc la caisse 2 modes de conventionnement, au libre choix du mĂ©decin:                -mode I: conventionnement avec honoraires conventionnels au minimum de la fourchette ordino-syndicale               -mode II: conventionnement avec honoraires libres dans la fourchette ordino-syndicale (pour le CS et le KC)            2- Paiement direct Ă  l’acte selon la nomenclature et le KC pour les actes chirurgicaux.            3- Assouplissement du parcours de soins coordonnĂ©:               – le passage premier par le mĂ©decin de famille ne doit plus ĂȘtre obligatoire mais incitatif               – le mode de paiement est choisi par le mĂ©decin.            4- Remboursement des prestations des mĂ©decins non conventionnĂ©s ( selon modalitĂ©s Ă  dĂ©finir avec la caisse ).            5- ** Mettre en conformitĂ© de certains articles de la convention sectorielle actuelle avec le code de dĂ©ontologie                ** Simplifier les formalitĂ©s entravant l’exercice mĂ©dical                ** Associer aux commissions paritaires l’ordre des mĂ©decins, seule structure habilitĂ©e, en cas de litige, Ă  sanctionner les mĂ©decins.       * Enfin, l’assemblĂ©e a demandĂ© au BE, en attendant la nĂ©gociation officielle de la convention sectorielle, d’assurer une action pĂ©dagogique et d’information auprĂšs de tous nos confrĂšres pour bien leur prĂ©ciser que cette signature de la Convention Cadre ne donne pas le coup d’envoi au conventionnement individuel et qu’il faut donc attendre que notre syndicat ait nĂ©gociĂ© et signĂ© la Convention Sectorielle avant toute consigne de conventionnement individuel.   Pour le bureau ExĂ©cutif DU STMSL: Dr Faouzi CHARFI


Nouveau parti
 
On croit savoir qu’une demande de visa pour un nouveau parti d’opposition a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e derniĂšrement aux autoritĂ©s de tutelle.   (Source : « RĂ©alitĂ©s », N° 1140 du 1er novembre 2007)‏

A la suite de la rĂ©union informative avec l’AJT : Y aura-t-il (vraiment) un syndicat pour les journalistes ?

 
Une rĂ©union d’information au sein de l’Association des Journalistes Tunisiens (AJT) s’est tenue vendredi 26 octobre devant un parterre de quelque 300 personnes. Un nombre suffisamment rare pour mĂ©riter d’ĂȘtre notĂ©. La raison de cette prĂ©sence massive Ă©tait l’objet de cette rĂ©union, qui devait approuver un projet de crĂ©ation du syndicat national des journalistes tunisiens. Cet Ă©vĂšnement, historique en thĂ©orie, a tenu sa promesse initiale, mais d’aucuns restent sceptiques sur la suite du feuilleton et la transformation de la dĂ©cision en fait.   Finalement, et aprĂšs quatre heures et demie de sĂ©rieuses palabres, la rĂ©union de l’AJT du vendredi 26 octobre a abouti a un sĂ©rieux et fort ambitieux projet, celui de la crĂ©ation d’un syndicat national des journalistes tunisiens. Le Bureau directeur de l’AJT a Ă©tĂ© chargĂ© de crĂ©er une commission afin d’assurer le suivi des procĂ©dures de constitution du nouveau syndicat et de l’exĂ©cution des procĂ©dures de dissolution de l’Association, conformĂ©ment Ă  son statut, dĂšs la constitution lĂ©gale du syndicat. Le syndicat national des journalistes sera considĂ©rĂ© comme l’hĂ©ritier de l’AJT pour ce qui est de son Ɠuvre et de ses engagements, sur le double plan national et international.   Le projet est cependant tellement ambitieux que de nombreux observateurs, parmi les professionnels du secteur, sont sceptiques quant Ă  son issue. Aura-t-on vraiment un syndicat capable de dĂ©fendre les droits et les intĂ©rĂȘts des journalistes ? La question trouvera rĂ©ponse dans quelques semaines.   Pour comprendre les raisons de ce scepticisme, un retour en arriĂšre s’impose. Il y a trois ans, Lotfi Hajji, membre Ă  l’époque du Bureau directeur de l’AJT, prĂ©sente sa dĂ©mission et annonce, dans la foulĂ©e, sa volontĂ© de crĂ©er un syndicat pour les journalistes avec un groupe de confrĂšres. Selon lui, il n’est pas besoin d’obtenir une autorisation, le simple fait d’information suffit. Il commence Ă  collecter les montants des adhĂ©sions, contre la promesse d’une carte de membre du syndicat. Une carte que les intĂ©ressĂ©s ou certains d’entre eux ne verront jamais, ni leur argent d’ailleurs. Suite Ă  diffĂ©rents blocages, le groupe trouve un subterfuge et annonce la crĂ©ation d’un syndicat dĂ©pendant de l’UGTT. Dans des conditions pas trĂšs claires pour tout le monde, on lance quelques invitations pĂȘle-mĂȘle et on annonce des Ă©lections. Rendez-vous est donnĂ© pour dimanche 28 octobre.   C’est justement cette semaine-lĂ  (donc la semaine derniĂšre) qu’a choisi un membre du bureau de l’AJT (Hachemi Nouira en l’occurrence) pour proposer la crĂ©ation d’un syndicat pour les journalistes qui prendrait la place de l’AJT. Une opĂ©ration montĂ©e pour contrecarrer le projet en cours de l’UGTT, mais qui n’a rien, finalement, d’illĂ©gitime puisque le syndicat Ă  crĂ©er par l’UGTT ne peut ĂȘtre vraiment reprĂ©sentatif (de par le nombre de ses sympathisants) contrairement Ă  l’AJT qui a quelque 700 adhĂ©sions, soit 70% de l’ensemble du corps approximativement. Une rĂ©union urgente du Bureau, mercredi 24, (aprĂšs des dĂ©bats houleux) appele Ă  une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale d’information pour dĂ©battre du projet de crĂ©er un syndicat autonome pour les journalistes. Hachemi Nouira aurait affirmĂ© lors de cette rĂ©union que l’AJT a reçu des assurances qui lui permettent de transformer l’association en syndicat. Affirmations que certains de ses pairs, notamment NĂ©ji Beghouri, lui contestent. L’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale aura lieu le vendredi 26 octobre Ă  16 heures et rĂ©unira au moins trente fois le nombre de personnes habituĂ©es Ă  assister Ă  ce type d’évĂšnements. On aurait dit un mini-congrĂšs ou une AGE.   AprĂšs les introductions d’usage assurĂ©es par MM. Faouzi BouzaĂŻene, prĂ©sident de l’AJT, et Hachemi Nouira, celui Ă  travers qui le projet est arrivĂ©, les journalistes (et polĂ©mistes) Nasreddine Ben Hadid et Mohsen Abderrahman lancent tour Ă  tour une «petite attaque» Ă  l’encontre de Nouira sur le fond de la question «d’oĂč vient le projet et pourquoi maintenant ?» et l’interrogation «et si le congrĂšs constitutif du syndicat ne se tient pas et que les promesses qui lui ont Ă©tĂ© faites ne sont, finalement, que des promesses en l’air»?   Et c’est sur ce fond et cette interrogation qu’ont tournĂ© les interventions suivantes. Il y aura ceux qui rappellent que des promesses identiques ont Ă©tĂ© faites par le passĂ© sans aboutir Ă  quelque chose de concret. Il y aura ceux qui rappellent la nĂ©cessitĂ© d’unitĂ© du corps qui n’est composĂ© que d’un millier de personnes et que, de ce fait, il est impĂ©ratif de s’opposer au projet de l’UGTT qui menace de crĂ©er une vĂ©ritable scission dans la profession. Il y aura ceux qui diront qu’on n’a pas Ă  recevoir d’ordres et que les journalistes tunisiens se doivent de rester indĂ©pendants de toute partie politique, Ă©conomique ou patronale. Il y aura ceux qui diront qu’à dĂ©faut d’obtenir une nette amĂ©lioration des conditions morales de la pratique de la profession, garantissons au moins un syndicat qui pourra assurer aux journalistes une situation sociale et financiĂšre digne. Il y aura ceux qui rappellent que nous sommes les « enfants » de Bourguiba et qu’à ce titre nous devons prendre tout ce qu’on nous offre sans cesser de revendiquer encore
   Finalement, la quasi unanimitĂ© des prĂ©sents a convenu d’accepter la crĂ©ation du syndicat. Il demeure cependant la question de savoir si ce syndicat doit prendre la place de l’AJT ou bien venir renforcer le paysage associatif tunisien ? De nouveau, on se lance dans d’autres palabres entre ceux qui rappellent qu’il ne faut pas prendre le risque de voir l’AJT dissoute et le syndicat jamais lĂ©galisĂ© (auquel cas, les journalistes seront totalement abandonnĂ©s), ceux qui estiment qu’il est possible de transformer l’AJT en une sorte d’amicale pour l’organisation de quelques manifestations et excursions et ceux qui estiment qu’on peut attendre la crĂ©ation lĂ©gale du syndicat avant de dissoudre l’AJT.   AprĂšs quatre et heures et demie entrecoupĂ©es d’une petite pause cafĂ©, on a convenu de crĂ©er une commission chargĂ©e d’organiser le congrĂšs constitutif du syndicat qui prendra la place de l’AJT. Un CongrĂšs extraordinaire sera convoquĂ© pour dissoudre cette association qui laissera donc place Ă  un syndicat.   Tout va bien, madame la marquise ? Loin de lĂ , car Ă  la sortie de la rĂ©union, tous ceux qui applaudissaient cette issue sont sceptiques. Au vu des expĂ©riences passĂ©es, il n’est en effet pas improbable que tout ce qui a Ă©tĂ© convenu ne se fasse pas au cas oĂč les nombreux statuts de l’AJT la transformant en syndicat ne seraient pas avalisĂ©s par les autoritĂ©s compĂ©tentes.   En outre, ajoutent les sceptiques, l’urgence a maintenant disparu aprĂšs que l’UGTT ait renvoyĂ© aux calendes grecques le congrĂšs constitutif du dimanche 28 octobre. MalgrĂ© cela, nombreux sont les journalistes qui ne dĂ©sespĂšrent pas de voir naĂźtre une structure syndicale forte et reprĂ©sentative.   (Source : « RĂ©alitĂ©s », N° 1140 du 1er novembre 2007)‏

“ La Tunisie arabo – musulmane vue du ciel ’’ : RedĂ©couvrir le patrimoine dans toute sa diversitĂ©

 
La collection des Cahiers du Patrimoine, publiĂ©e par Alif-les Editions de la MĂ©diterranĂ©e, s’enrichit d’un nouvel ouvrage intitulĂ© « La Tunisie arabo-musulmane vue du ciel ». Ce livre nous propose une promenade aĂ©rienne pour revenir sur les traces de l’hĂ©ritage musulman en Tunisie. « Treize siĂšcles d’histoire, le legs d’un patrimoine exceptionnel et original. Au delĂ  des heurts, une histoire faite de rencontres et d’échanges qui a donnĂ© naissance Ă  un art vivant et original oĂč fusionne une diversitĂ© d’expression».   A travers l’objectif de Mohamed Saleh BettaĂŻb, qui survole la Tunisie pour la photographier d’en haut, nous redĂ©couvrons les villes et leurs richesses historiques. Nous observons d’un regard neuf cet art islamique ancestral qui est le produit du fusionnement de plusieurs civilisations orientales et occidentales.   De Tunis Ă  Kairouan, premiĂšre capitale de l’Occident musulman, de Bizerte Ă  Djerba, en passant par Ghar El Melh, Hammamet, Sousse, Monastir, Mahdia et Sfax, la camera se fixe tantĂŽt sur la beautĂ© architecturale des mosquĂ©es et des ribats, tantĂŽt sur les ports et les arsenaux. Elle s’arrĂȘte pour mettre en Ă©vidence le savoir-faire hydraulique des Aghlabides Ă  Kairouan, la force maritime des Fatimides Ă  Mahdia, le raffinement esthĂ©tique des Andalous chassĂ©s d’Espagne Ă  Testour et la maĂźtrise militaire des Turcs ottomans et husseinites au Bardo et Ă  Ghar El Melh.   MalgrĂ© la modernisation des ces villes, l’impact arabo-musulman reste vivant et bien prĂ©sent dans la structure urbanistique mais aussi dans l’identitĂ© de la citĂ©.   Bref, c’est une belle promenade dans l’espace et dans le temps qui prĂ©sente « le patrimoine dans toute sa beautĂ© et sa diversitĂ© ».   Hanene Zbiss   (Source : « RĂ©alitĂ©s », N° 1140 du 1er novembre 2007)‏

Lettre ouverte à une femme voilée

 
Par Foued Zaouche   Mon intention est extrĂȘmement respectueuse et j’aimerais entamer un dialogue avec les femmes qui portent le voile, un dialogue fructueux, dans la dignitĂ© et le respect, comme celui que l’on peut avoir avec des esprits ouverts et intelligents. Si personne ne doute de la libertĂ© individuelle de porter ou de ne pas porter le voile, il faut expliquer ce que peut signifier le port du voile islamique et ses consĂ©quences sociales et juridiques.   Zyed Krichen, dans RĂ©alitĂ©s de la semaine derniĂšre, a parfaitement posĂ© la problĂ©matique dans son Ă©ditorial et dans son article qui relate les tribulations juridiques d’une enseignante en conflit avec son autoritĂ© de tutelle Ă  propos du port du voile.   Je voudrais poser une seule question aux Tunisiennes qui ont choisi de porter le voile islamique, et cette question, je ne la poserais pas Ă  l’AlgĂ©rienne, ni Ă  la Marocaine, ni Ă  l’Egyptienne et certainement pas Ă  la Saoudienne, car celles-ci ne disposant pas des mĂȘmes droits, cela n’aurait aucun sens pour elles. La question est celle-ci : savez-vous qu’en dĂ©cidant de porter le voile, vous renoncez volontairement Ă  tous vos droits juridiques actuels car ceux qui vous inspirent sont pour l’application de la Charia qui fait de vous des mineures sur le plan juridique ? Ce qui signifie que vous ne pourrez plus ni voyager seule, ni disposer de la personnalitĂ© juridique qui vous permet d’avoir un compte en banque, ni commercer en toute libertĂ© sans l’autorisation de votre mari ou de votre pĂšre. Vous retomberez sous l’emprise totale des hommes, ce qui reprĂ©sente une insulte Ă  vos mĂšres et Ă  vos grands-mĂšres, ces femmes admirables qui ont militĂ© pour l’émancipation des femmes tunisiennes et luttĂ© courageusement pour l’abandon du port du voile, une pratique qui Ă©tait l’expression d’une soumission Ă©hontĂ©e. Comme le dit trĂšs justement Zyed Krichen dans son Ă©ditorial, les textes coraniques sont beaucoup plus explicites sur la rĂ©pudiation et la polygamie qu’ils ne le sont sur le voile. La femme tunisienne risque de se retrouver, Ă  Dieu ne plaise, confrontĂ©e Ă  de vieilles pratiques rĂ©trogrades heureusement bannies de notre pays, pour son honneur.   Evidemment, la femme tunisienne peut me rĂ©torquer que le fait de porter le voile est une affaire de croyance personnelle, un acte de libertĂ© et qu’elle ne se sent pas engagĂ©e par toutes ces considĂ©rations sociales et politiques. Cela est l’expression d’une immense naĂŻvetĂ© ou d’une rouerie calculĂ©e car ce qu’on appelle le voile islamique est l’étendard affirmĂ© et Ă©vident depuis les annĂ©es 80 d’une doctrine militante extrĂȘmement organisĂ©e et d’une dangereuse efficacitĂ©, il suffit d’observer son action en Egypte oĂč elle est devenue le terreau d’un prosĂ©lytisme effrayant Ă  l’origine d’une chape de plomb culturelle qui s’est abattue sur ce pays, naguĂšre si joyeux.   Et pour celles qui croient « avoir le beurre et l’argent du beurre », c’est-Ă -dire, porter le voile et conserver les droits que leur confĂšre le Code du Statut Personnel, elles se trompent totalement. En choisissant de porter le voile islamique, la femme tunisienne s’engage dans une doctrine dont la principale revendication est de restaurer la Charia. Chaque Tunisienne qui le porte devient une militante active, parfois malgrĂ© elle, de cette idĂ©ologie extrĂ©miste qui n’est pas prĂȘte Ă  ce genre de concessions sous peine de disparaĂźtre et en rappelant le pouvoir exorbitant que donne la Charia aux hommes sur leurs compagnes, rĂ©duites Ă  ĂȘtre des mineures « taillables et corvĂ©ables Ă  merci ».   Alors, Ă  celles-ci, Ă  ces Tunisiennes qui croient conserver leurs droits tout en portant le voile islamique, je les implore de poser des questions, de demander aux Imams, aux docteurs de la religion et Ă  tous ceux qui se targuent de recommander le port du voile comme une obligation divine. Demandez-leur si vous perdrez vos droits si, par malheur, la Charia Ă©tait imposĂ©e dans notre pays et ce que cela signifierait pour les femmes. Et s’ils vous disent le contraire, demandez-leur ce que signifie alors le fait d’ĂȘtre islamiste si ce n’est pas pour appliquer la Charia. Il faut se mĂ©fier des belles promesses de ceux qui ne cherchent qu’à sĂ©duire
 Renseignez-vous sur le statut juridique de la Saoudienne ou de l’Iranienne, mĂȘme si celle-ci peut faire illusion car elle va Ă  l’UniversitĂ© et conduit sa voiture. Demandez Ă  cette derniĂšre quel est son statut juridique rĂ©el, dans les faits ; elle vous racontera peut-ĂȘtre comment elle peut faire l’objet de vexations de n’importe quel homme qui trouverait son foulard mal ajustĂ©, laissant apparaĂźtre quelques mĂšches coupables ou comment n’importe quel « tartempion » peut s’arroger le droit d’interpeller une femme dans la rue pour lui adjoindre de respecter la religion, du moins celle que son esprit bornĂ© a pu en comprendre.   Combien je suis sincĂšrement peinĂ© par l’aveuglement de celles qui portent le voile car elles risquent de nous entraĂźner dans un aventurisme effrayant pour notre pays qui a tant besoin de toutes ses Ă©nergies pour gagner la bataille du dĂ©veloppement. Comment concilier notre volontĂ© d’ĂȘtre un pays de services, c’est-Ă -dire tolĂ©rant, ouvert et accueillant, avec une doctrine passĂ©iste et moralisatrice qui ne peut fleurir que dans les pays pĂ©troliers dont les rentes leur permettent de se passer des autres. Nous, nous avons besoin de toutes nos femmes et de tous nos hommes pour construire notre pays dans ce monde violent et cynique. La petite Tunisie, sans ressources d’hydrocarbures ni miniĂšres, a besoin de l’ensemble de ses potentialitĂ©s oeuvrant pour une dynamique de progrĂšs et d’exigence.   Je ne doute pas de la conviction et de la sincĂ©ritĂ© de la majoritĂ© des femmes qui portent le voile
 A elles, je voudrais dire que l’amour de Dieu est au delĂ  d’une tenue vestimentaire et rĂ©pĂ©ter ce que j’avais Ă©crit dans un prĂ©cĂ©dent article, ce n’est pas Ă  la femme de se voiler mais Ă  l’homme de voiler son dĂ©sir, le seul coupable de cette aberration d’un autre Ăąge.   Je voudrais clore ce Ă©niĂšme article que je consacre au voile par l’expression sincĂšre du respect que je porte Ă  l’Islam, celui de l’Ijtihad, celui du dĂ©passement de soi, celui de l’exigence personnelle. L’Islam n’est pas une idĂ©ologie politique. Nul ne peut juger mon action, je n’en suis comptable que par rapport Ă  Dieu et Ă  Lui seul. Ceux qui vous disent le contraire vous utilisent. Pour le reste, les lois de la RĂ©publique se chargent d’administrer notre vie terrestre dans le respect de la libertĂ© qui s’arrĂȘte oĂč commence celle de l’autre.   L’argument avancĂ© par les islamistes, qui veulent faire du port du voile un simple acte de libertĂ© individuelle qui ne concerne que son auteur, est trompeur. Ils devraient ĂȘtre plus explicites sur le rĂ©tablissement de la Charia, qui est l’essentiel de leur programme et sur ses consĂ©quences sur le statut juridique de la femme tunisienne.   (Source : « RĂ©alitĂ©s », N° 1140 du 1er novembre 2007)‏

 

 


 

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