TUNISNEWS  
 8 ème année,    N° 2720 du 02.11.2007
  
     
 
 
             Association de lutte contre la torture en Tunisie: Communiqué 1 – 2             Liberté et Equité: Communiqué 1 -3             AISPP: Communiqué 1 -3             Reporters sans frotieres: Tunisie : privé de             passeport, le journaliste Slim Boukhdir entame une grève de la faim             L’Observatoire: Tunisie: Nouveaux actes de harcèlement à l’encontre             Me Abderraouf Ayadi             Amnesty International : Tunisia: human rights             briefing for 20th anniversary of  President Ben Ali’s rule                         Bakchich: Feuilleton Tunisie/5 :Imed, le jet-setteur du clan             Trabelsi             Dr Faouzi Charfi: Compte rendu de l’assemblee             generale du syndicat tunisien des medecins specialistes et de libre             pratique (STMSL)             Réalités : A la suite de la réunion informative avec l’AJT : Y             aura-t-il (vraiment) un syndicat pour les journalistes ?             Réalités : “ La Tunisie arabo – musulmane vue             du ciel ’’ : Redécouvrir le patrimoine dans toute sa diversité             Réalités : Lettre ouverte à une femme voilée  
 
 
 
 
           
 
 
 
  
  
 
  
 
 Appel de détresse   de Tunisie (*)
   
   
 Au nom de   Dieu le Clément, le  Miséricordieux,
 Appel à   toute âme charitable
 A nos frères   en Dieu dans le monde entier
 A toute   conscience vive et humanitaire
   
 Nous sommes   sur la terre de la Zeitouna et de Kairouan et nous sommes submergés par le   malheur et le dénuement.
   
 Les   difficultés de vos frères et sœurs sont démesurées et il ne nous reste plus   aucun espoir après Dieu et vous.
   
 Chers   frères, une fois sortis de prison, nos frères se sont trouvés dans une   nouvelle grande prison, ils se sont heurtés à la dure réalité à laquelle ils   ne s’attendaient pas.
   
 Leur séjour   a été si long qu’ils doivent non seulement surmonter des obstacles matériels   mais  aussi psychologiques notamment au sein de leurs familles.
   
 Ils ont   frappé à toutes les portes recherchant du travail peu importe le salaire ; peu   d’entre eux ont subvenu à leur besoin. Par contre la majorité d’entre eux se   trouvent au seuil de la pauvreté alors qu’ils avaient promis à leur famille   richesse et aisance et  une vie en rose ; d’autant plus que les enfants ont   grandi entre temps et que leurs demandes et leurs besoins ont grandi aussi.
   
 Tous les   rêves et les espoirs se sont envolés, le travail se fait rare et les proches   et les amis ont tournés le dos ; certains d’entre eux ont même vu partir leurs   épouses et leurs enfants.
 Il y a,   certes,  des frères comme ceux cités par Allah : «… que   l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les   reconnaîtras à leur aspects – Ils n’importunent personne en mendiant.. »   La vache/273 . Nous nous soucions d’eux et nous ressentons ce qu’ils   ressentent.
 Il y en a d’autres qui, par pudeur, n’ose pas sortir de chez eux refusant   tout contact extérieur ; craignant le regard des autres en raison de  leur   pauvreté.
   
 D’autres   sollicitent  Allah avant d’aller affronter les gens et leur dire « donnez moi   à manger j’ai faim », et les cas similaires sont nombreux.
   
 Chers   frères, cette crise qui a longtemps duré a engendré des conséquences et des   situations néfastes.
   
 Nos frères qui sont restés en prison parfois plus   de quatorze ans se sont retrouvés dans des situations alarmantes :
   
 Certains ont atteint la cinquantaine et sont toujours célibataires,   ajouté à cela de nombreuses maladies de l’estomac, du rein, le phénomène   d’impuissance sexuelle, le cancer  entraînant  la mort dans de nombreux cas.
   
 Le pire   c’est que la majorité de ces frères sont privés de cartes de soins et certains   d’entres eux sont au chômage ou en invalidité.
   
 La   situation  de leurs enfants est parfois plus alarmante. De nombreux sont ceux   qui présentent des maladies psychologiques du fait du stress permanent   entraînant des perturbations graves, et comme vous le savez, ces cas   nécessitent de l’attention, de la prévention et une prise en charge permanente   qui est coûteuse.
   
 Tout cela   n’est qu’un aperçu de la réalité, une goutte dans un océan.
   
 Chers   frères, la lecture de cette lettre ne doit pas vous laisser indifférents, nous   sommes persuadés qu’après sa lecture votre cœur sera touché.
   
 Notre espoir   en Dieu est grand ainsi qu’en votre générosité devant pareil cas de dénuement   et de pauvreté.
   
 Nous ne   souhaitions à personne de vivre cette situation. Nous prions Dieu pour qu’Il   vous protège et vous donne la paix.
   
 Nous n’avons   pas voulu vous importuner avec nos souffrances mais si nous  faisons appel à   vous après Dieu, c’est que la situation a atteint un seuil critique.
   
 Nous   demandons à toute âme charitable de nous aider afin que nos frères puissent   retrouver et garder leur dignité.
   
 Grâce à   votre aide généreuse et votre main tendue, vous pouvez empêcher le désespoir   de s’emparer de vos frères qui n’ont pour tort que d’avoir souhaiter vivre   dans leur pays en harmonie avec leur religion.
   
 Nous gardons   espoir en Dieu qui, inchallah, nous unira sur la voie de la foi et l’amour de   Dieu.
 Le prophète psl dit : « celui   qui soulage le fardeau d’un croyant, Dieu le soulagera d’un fardeau le jour du   jugement dernier »
   
   Qu’Allah vous vienne en aide et vous protège !
   
 Wassalem   alaikom wa rahmatoullah wa barakatouhou.
   
   
 
(*) Cette lettre est   parvenue récemment de la Tunisie à l’Association « TAKAFUL » pour le secours   et la solidarité, et nous  la transmettons à l’opinion publique  pour   l’alerter sur l’inquiétante situation matérielle, sociale et psychologique   d’un grand nombre de tunisiens victimes de la politique répressive du régime   durant les deux dernières décennies.
 
Vu l’ampleur du drame et   le nombre important des victimes qui sont dans le besoin et la précarité ;   l’Association TAKAFUL fait  appel à votre générosité pour nous aider à   secourir vos frères et les aider à sauvegarder leur dignité.
   
    « Et toute dépense que vous faites dans le bien, Il la remplace, et c’est Lui   le meilleur des donateurs »   (34 Saba /verset 39.)
   
    « Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs   fois. Allah restreint ou étend (ses faveurs).Et c’est à lui que vous   retournerez »   (la vache, verset 245)
   
    Vous pouvez  faire parvenir vos dons:
   
    * directement en donnant vos dons à des gens de confiance en contact avec   l’association TAKAFUL (enregistrée en France)
   
    * en envoyant vos dons à cette adresse :
    TAKAFUL  16, cité vert –  94370 Sucy en Brie.
    France
   
    Tél: 06 09 17 22 88 / 06 80 85 92 98
    e-mail :contact@hotmail.fr
   
    * par virement  bancaire à l’adresse suivante :
   
    la Banque Postale. / France
   
    Etablissement         guichet          n° compte          clé RIP
    30041                   00001        5173100R020          42
   
    Identifiant International de Compte  IBAN
  FR54  3004  1000   0151   7310  0R02  042 
 ASSOCIATION DE LUTTE CONTRE LA     TORTURE EN TUNISIE     Communiqué 1 
       
      L’association de lutte contre la torture informe que la mère de Ziad       Fakraoui, madame Hadhba Jelassi a entamé une grève de la faim depuis le       mercredi 30 octobre pour protester contre illégales et inhumaines de la       détention de son fils à la prison de Bordj El Amri.       Rappelons que Ziad Fakraoui, 28 ans, détenu depuis avril 2005 dans le       cadre de la loi « anti-terroriste » est en grève de la faim depuis le 10       septembre 2007 pour exiger l’ouverture d’une enquête concernant sa plainte       déposée au parquet à Tunis depuis le 13 avril 2007, une expertise médicale       pour évaluer les dommages qui lui ont été causés au niveau des parties       génitales suite aux séances de torture qu’il a subi au cours de la garde à       vue   au ministère de l’intérieur en avril 2005 et que les soins médicaux       nécessaires lui soient garantis. Il exige également qu’il soit transféré       dans une cellule où il sera loin des détenus de droit commun ayant       appartenu au corps de la police.        L’association de lutte contre la torture, tout en exprimant sa solidarité       avec la mère de Ziad Fakraoui, appelle toutes les organisations de défense       des droits humains et tous ceux et celles épris de liberté  d’agir       d’urgence pour la soutenir.               Tunis le 2 novembre       2007                                                                                                                        Pour l’Association        La Présidente       Radhia Nasraoui                       ****************************************************************       Pour contactez l’association : 97524669/       98351584/ 21029582/ 98339960
ASSOCIATION       DE LUTTE CONTRE LA TORTURE EN TUNISIE        Communiqué 2
      Ziad Fakraoui est à son 53ème jour de grève de la faim. Mercredi 31       octobre, il a été présenté à la cour criminelle dans un état lamentable.       Il était non seulement très affaibli et incapable de se tenir debout, mais       aussi il souffrait de douleurs rénales. Cela n’a pas empêché le président       Mehrez Hammami de lui imposer de se présenter à la barre, son co-accusé       Ezzeddine Abdellaoui a dû le soutenir.       Malgré la détérioration de son état, aucune de ses revendications n’a été       satisfaite : ni l’ouverture d’une enquête concernant sa plainte déposée       depuis avril 2007, ni l’expertise médicale et les soins qu’il a demandé,       ni même son transfert dans une cellule où il sera loin des détenus de       droit commun ayant appartenu au corps de la police.       L’association de lutte contre la torture exprime son indignation face au       comportement illégal et inhumain de l’administration pénitentiaire et du       ministère de la justice et appelle toutes les organisations de défense des       droits humains et tous ceux et celles épris de liberté  d’agir d’urgence       pour sauver la vie de Ziad Fakraoui.                       Tunis le 1er novembre 2007                                                                                                                               Pour l’Association        La Présidente       Radhia Nasraoui                        ****************************************************************       Pour contactez l’association : 97524669/       98351584/ 21029582/ 98339960
 
     
L’Observatoire:         Tunisie: Nouveaux actes de harcèlement à l’encontre Me Abderraouf     Ayadi
     
 TUN 001 / 0407 / OBS 037.2     Agression / Harcèlement     Tunisie     2 novembre 2007                 L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme,     programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de     la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), a reçu     de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la     situation suivante en Tunisie.          
Nouvelles informations :          L’Observatoire a été informé par le Conseil national pour les libertés en     Tunisie (CNLT) de nouveaux actes de harcèlement à l’encontre Me Abderraouf     Ayadi, avocat, ancien membre du Conseil de l’Ordre des avocats et ancien     secrétaire général du CNLT.          Selon les informations reçues, le 1er novembre 2007, alors que Me Abderraouf     Ayadi s’approchait du cabinet de Me Mohamed Ennnouri, alors en  grève de la     faim en signe de protestation au refus des autorités de lui délivrer un     passeport, il a été empêché de poursuivre son chemin par plusieurs policiers     en civil, qui l’ont jeté à terre, l’ont insulté et traîné sur une distance     de plus de 800 mètres. Ils l’ont également traité de « traître » et de «     vendu aux Américains », déclarant à la foule qui s’était rassemblée qu’il     était un voleur.          L’Observatoire rappelle que Me Ayadi fait régulièrement l’objet d’actes de     harcèlement et de mauvais traitements (cf. rappel des faits), et exprime sa     profonde préoccupation à l’égard de ces faits, qui s’inscrivent dans le     cadre plus général de représailles des défenseurs des droits de l’Homme en     Tunisie, et notamment des avocats engagés dans la défense des droits de     l’Homme. L’Observatoire rappelle notamment que ces derniers font l’objet     d’un harcèlement permanent dans leur vie quotidienne, visant également les     membres de leur familles, qu’ils sont également souvent l’objet de graves     actes de violence et qu’enfin leur clientèle fait fréquemment l’objet de     pressions pour les dissuader d’avoir recours à leur conseil (Cf. rapport     annuel 2006 de l’Observatoire).          
Rappel des faits :          Le 14 avril 2007, M. Abderraouf Ayadi a été agressé par un officier de la     police politique devant la salle d’audience du tribunal de première instance     à Tunis, où il se préparait à plaider dans une affaire où comparaissaient     des prévenus en vertu de la loi anti-terroriste. Me Ayadi a été frappé à     coup de pieds par un agent de police tandis que d’autres agents ont formé un     barrage devant la porte pour l’empêcher d’entrer dans la salle d’audience.               Auparavant, Me Ayadi avait été témoin de l’expulsion par la police politique     de M. Ali Ben Salem, vice-président de l’Association de lutte contre la     torture en Tunisie (ALTT) et président de la section de Bizerte de la Ligue     tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), de la salle d’audience, afin de     l’empêcher d’observer le procès.          Par ailleurs, une information judiciaire pour agression sur la personne du     chef de poste de Bab Bnet (dont dépend le Palais de justice) a été ouverte     contre Me Abderraouf Ayadi alors que ce dernier avait été agressé, le 14     avril 2007, par un officier de la police politique devant la salle     d’audience du tribunal de première instance à Tunis ; il se préparait alors     à plaider dans une affaire où comparaissaient des prévenus en vertu de la     loi anti-terroriste. Cette information judiciaire a été ouverte peu après     une audition, le 12 juillet 2007, de Me Abdelfattah Mourou, collègue de Me     Ayadi qui était entendu par le procureur de la République comme témoin de     l’agression du 14 avril.          En outre, le 7 juillet 2007, Me. Ayadi a aperçu un homme en train de déposer     une enveloppe sur sa boîte aux lettres, puis s’enfuir précipitamment à son     arrivée. Considérant l’enveloppe suspecte par sa similitude à celle qu’il     avait reçue une semaine auparavant, et qui contenait un photomontage mettant     en scène son épouse, il s’est rendu dans un poste de police, où il a demandé     à un agent de procéder à l’ouverture de l’enveloppe. Cette dernière     contenait un DVD. Devinant que son contenu portait une nouvelle fois     atteinte à son honneur, Me Ayadi à demandé à ce que cet acte soit consigné     dans un procès-verbal afin d’engager une plainte. L’agent a toutefois reçu     l’ordre de sa hiérarchie  de ne pas le faire, son chef se prévalant de «     consignes reçues à cet effet » et acceptant tout au plus de consigner les     faits sur un papier volant. Me Ayadi s’est retiré en refusant cette     procédure et en protestant contre son illégalité, laissant l’enveloppe avec     son contenu sur le bureau de l’agent. Une demi-heure plus tard, sa     secrétaire a retrouvé la même enveloppe dans la boîte aux lettres.           
Actions demandées :          Merci de bien vouloir écrire aux autorités tunisiennes en leur demandant de     :          
i.garantir en toutes circonstances l’intégrité     physique et psychologique de M. Abderraouf Ayadi ainsi que des membres de sa     famille et de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie ;          ii. Mener une enquête indépendante sur les faits décrits ci-dessus, afin que     leurs auteurs soient identifiés et dûment jugés et sanctionnés conformément     à la loi en vigueur ;          iii.mettre un terme à toute forme de harcèlement à l’encontre de tous les     défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie, afin qu’ils puissent exercer     leur profession et mener leur activité de défense des droits de l’Homme     librement et sans entrave ;          iv.se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des     droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9     décembre 1998, et plus particulièrement à son article 1 qui dispose que     “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de     promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des     libertés fondamentales aux niveaux national et international”, son article     9.3.C qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en     association avec d’autres d’offrir et prêter une assistance juridique     professionnelle qualifiée ou tout autre conseil et appui pertinents pour la     défense des droits de l’Homme et des libertés fondamentales », et son     article 12.2, qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires     pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne,     individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace,     représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action     arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la     présente Déclaration” ;          v.plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration     universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux     relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Tunisie.           
Adresses :               M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de la     République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax: +216 71 744 721     ou +216 71 731 009              M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, Secrétariat Général du     Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax: +216 71 562 378              M. Rafik Belhaj Kacem, Ministère de l’Intérieur et du     Développement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, Tunisie, Fax: ++     216 71 340 888; Email : mint@ministeres.tn              M. Kamel Morjane, Ministère de la Défense Nationale, Avenue Bab     Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax: +216 71 561 804              M. Bechir Tekkari, Ministère de la Justice et des Droits de     l’homme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106     ; Email : mju@ministeres.tn              Ambassadeur, S.E M. Samir Labidi, Mission permanente de la Tunisie     auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, 58 Rue Moillebeau, Case     postale 272, 1211 Genève 19, Suisse, Fax : +41 22 734 06 63 ; Email :     mission.tunisia@ties.itu.int              Ambassadeur M. Mehrez Benrhouma, Ambassade de la Tunisie à     Bruxelles, 278 avenue de Tervueren, 1150 Woluwe-Saint-Pierre, Belgique, Fax     : + 32 2 771 94 33; Email : amb.detenusie@brutele.be          ***     Genève – Paris, le 2 novembre 2007          Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises     en indiquant le code de cet appel.          L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les     défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter     une aide aussi concrète que possible.          L’Observatoire a été lauréat 1998 du prix des Droits de l’Homme de la     République Française.          Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :     
E-mail : Appeals@fidh-omct.org     Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55     18 80     Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29 
  
     
     Liberté et Equité     33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis     Liberté_ équité@yahoo.fr          Tunis, le 1er novembre 2007          
Licenciement d’un ex prisonnier     politique
 
 
         Après sa sortie de prison le 25 juillet 2007, l’ex prisonnier politique     Jalel Kalboussi a voulu reprendre le travail à la société des pneus de     Menzel Bourguiba, mais les agents de la brigade de l’orientation ont     contacté le directeur pour l’informer que monsieur Jalel Kalboussi était un     ex prisonnier politique et pouvait constituer un danger pour la société s’il     y était gardé.     Le directeur l’a aussitôt convoqué pour l’informer de son licenciement sans     lui avancer de motifs     Liberté et Équité […]     Pour le bureau exécutif de l’organisation     Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les     auteurs de la version en arabe, LT)  
 Liberté et Equité     33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis     
Liberté_équité@yahoo.fr          Tunis, le 1er novembre 2007          
Poursuite des arrestations dans les     rangs de la jeunesse pieuse
   
     
    La police politique a interpellé huit étudiants à une heure tardive de la     nuit du 29/10/07 à Zarrouk dans le gouvernorat de Gafsa. Six d’entre eux ont     été relâchés à l’issue des investigations et deux sont restés en garde à vue     : Ridha Bargougui et Hassan Jelali, le premier souffrant d’une maladie     cardiaque.     Liberté et Équité […]     Pour le bureau exécutif de l’organisation     Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la     version en arabe, LT)       
    Liberté pour tous les prisonniers politiques     Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays          
Association Internationale de Soutien aux     Prisonniers Politiques     43 rue Eldjazira, Tunis     Email : aisspptunisie@yahoo.fr          Tunis, le 1er novembre 2007          
Infos en continu
       
    La loi du 10 décembre 2003 : de la loi de lutte contre le terrorisme à la     lutte contre le terrorisme de la loi !     La deuxième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis,     présidée par le juge Abderrazak Ben Mena, a examiné aujourd’hui 1er     novembre, une série d’affaires relevant de l’ “antiterrorisme” […]     L’affair 13934, dans laquelle sont déférés Abdelhalim Lchiheb, Hamza Sahhal,     Abdallah Nabigh, Anouar Jabli, Ameur Alia, Imed Benati. La défense était     assurée par Maîtres Saïda Akrami, Abderraouf Ayadi, Lazhar Akrami et     Abdelfattah Aloui […] Le juge Farid Saka a décidé de reporter l’audience au     22 novembre 2007     L’affaire 13887 dans laquelle sont déférés Makram Madi, Mohammed Amine     Tlili, Chedli Nouar, Aymen Jebali, Slim Rayessi. La défense était assurée     par Maîtres Sami Trifi, Saïda Akrami, Kamel Mechatt. Le juge a décidé de     reporter l’audience au 6 décembre 2007 à la demande des avocats.     L’affaire 13684 dans laquelle sont déférés Jamel Mahmoudi, Mohammed Tahar     Smiri, Mahmoud Hentati, Nabil Saadaoui, Imed Saadaoui, Mohammed Raouf     Alalou, Abderraouf Sakar, Mohammed Lchiheb, Mohammed Dhiab. La défense était     assurée par Maîtres Sami Trifi, Saïda Akremi, Kamel Mechatt […]     Pour la commission de suivi des procès     Le secrétaire général de l’association     Maître Semir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les     auteurs de la version en arabe, LT)       
 
02.11 – Tunisie : privé de passeport,     le journaliste Slim Boukhdir entame une grève de la faim
 
         Slim Boukhdir a entamé, le 1er novembre 2007, une grève de la faim après     avoir essuyé quelques jours plus tôt un nouveau refus des autorités     tunisiennes de lui renouveler son passeport. Le journaliste est privé de     document de voyage depuis 2004.     2.11 – Pérou : acquittement de deux militaires responsables de la     disparition d’un journaliste en 1984     Le Tribunal pénal a annulé la plainte déposée en 2006 par le procureur des     droits de l’homme d’Ayacucho (Sud-Ouest) contre un ancien chef du Commando     politique militaire, le général Adrián Huamán Cento, et le chef de la base     anti-subversive de Huanta, Augusto Gabilondo García del Barco, pour crimes     de “lèse-humanité”.     Les deux militaires ont été reconnus responsables par le procureur de la     disparition de Jaime Ayala Sulca, correspondant du quotidien La Républica.     Le journaliste s’était rendu le 2 août 1984 au stade municipal de Huanta,     utilisé comme cartel de l’infanterie de la marine, pour demander des     explications sur la violation du domicile de sa mère et sur la disparition     de plusieurs habitants. Personne ne l’a vu ressortir.          source :  reporters sans frotieres           lien :          http/www.rsf.org/article.php3=3fid_article=3d24229
  
 
 AMNESTY INTERNATIONAL      Media Briefing           AI Index:        MDE 30/010/2007    (Public)      News Service No: 212                              2 November 2007  
Tunisia: human rights briefing for 20th anniversary     of  President Ben Ali’s rule
   
     
     
    Next week, 7 November 2007 marks the 20 year anniversary of the accession to     power of Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali.           President Ben Ali’s two decades in office have been marred by a continuing     pattern of human rights violations, including arbitrary arrests and     detentions, torture and other ill-treatment, unfair trials, harassment and     intimidation of human rights defenders and curbs on freedom of expression     and association.           “After 20 years, it is high time that the Tunisian President and his     government take concrete steps to end these human rights violations and     persecution and repression committed in the name of maintaining security and     political stability,” said Malcolm Smart, Director of the Middle East and     North Africa Programme at Amnesty International. “In particular, urgent     reforms are needed to stop unfair trials, torture in custody and attempts by     the authorities to silence legitimate dissent.”           Amnesty International is calling on the international community, including     the European Union, to make it clear to the Tunisian authorities that they     must act to end the human rights violations that have been perpetrated under     President Ben Ali’s rule.           “Tunisia’s positive economic performance should no longer be used as a     pretext to turn a blind eye on the human rights violations that are taking     place daily in the country,” added Malcolm Smart.           Summary      Amnesty International is greatly concerned that the human rights situation     in Tunisia has shown little or no improvement during the 20 year presidency     of Zine Al-Abidine Ben Ali.           Despite some progressive legal reforms that appeared to offer better     protection for human rights, the human rights situation in Tunisia has     deteriorated markedly since the introduction of the 2003 anti-terrorism     law.  This contains a vague definition of terrorism which has been used by     the security forces to target human rights defenders and peaceful critics     and opponents of the government in an attempt to stifle any independent     criticism. Allegations of torture and other ill-treatment continue to be     reported, including in prisons. Hundreds of political prisoners held in     connection with alleged terrorism activities, including prisoners of     conscience, continue to be imprisoned in conditions that amount to cruel,     inhuman and degrading treatment or punishment, and possibly torture. Many     have been tried and convicted after unfair trials, including before military     courts.           Torture and other ill-treatment         Political detainees are commonly subjected to torture and other     ill-treatment in the custody of the security forces, notably in the State     Security Department of the Ministry of Interior, in order to extract     “confessions” or other statements that can later be used as evidence against     them when they are brought to trial; many detainees have later retracted     such statements in court on the grounds that they were obtained under     torture or other ill-treatment. Torture and ill-treatment usually occur when     detainees are held incommunicado; Tunisian law places a six-day limit on the     period of garde à vue (pre-arraignment) but, in practice, this is frequently     violated with impunity by the security forces with detainees being held     incommunicado for up to several weeks. Prisoners charged in connection with     alleged terrorist acts or on other security-related charges are also     reported to have been tortured or otherwise ill treated in prisons. In     virtually all cases of alleged torture and other ill-treatment, the Tunisian     authorities have failed to carry out investigations and have taken no steps     to bring alleged perpetrators to justice.           Unfair trials, including before military     courts      Since the anti-terrorism law was introduced in December     2003, it has been widely used by the authorities to arrest, detain and try     alleged terrorist suspects. However, those convicted are often sentenced to     long prison terms after grossly unfair trials, including before military     courts. In many cases, convictions rested exclusively on “confessions”     allegedly obtained under torture which defendants retracted in court, but     which the court failed to investigate. Access by defence lawyers to their     clients is increasingly curtailed in terrorism-related cases.           The anti-terrorism law and provisions of the Military Justice Code have also     been used to convict Tunisian nationals who have been forcibly returned to     Tunisia by the authorities of other states, including France, Italy and the     USA. Those concerned have been charged with links to terrorist organizations     operating outside the country and some have been referred for trial before     military courts. Trials before these courts violate a number of fair trial     guarantees, including the right to have a full review of the case by a     higher tribunal.  Individuals convicted before such courts can seek review     only before the military court of cassation, which reviews only procedural     issues and not the substance of the case. At least 15 civilians were     reportedly sentenced to up to 10 years’ imprisonment by the military court     in Tunis in 2007 alone.           Political prisoners held in inhuman and     degrading conditions      Hundreds of people have been arrested and detained on     political or security-related grounds during the last three years, but the     Tunisian government continues to deny that it holds political prisoners or     prisoners of conscience, describing them as ordinary criminal prisoners.     Political prisoners are often subjected to discrimination and harsh     treatment in prison, and there have been repeated protests, including hunger     strikes by prisoners, against denial of medical care, interruption of family     visits and their harsh prison conditions, including prolonged solitary     confinement. Amnesty International is concerned that prison conditions for     these prisoners amount to cruel, inhuman or degrading treatment, and in some     case may even amount to torture. Ousama Abbadi, Mohammed Amine Jaziri, Ramzi     el Aifi, Oualid Layouni, and Mahdi Ben Elhaj Ali were allegedly tortured and     otherwise ill-treated by the prison guards in Mornaguia Prison around 16     October 2007. The five men were punched, tied up and kicked. Ousama Abbadi     was beaten on his face and had an internal bleeding in his right eye. He     also had a deep open wound on his leg. When he met his lawyer, he was     brought in a wheel chair, unable to stand. Other individuals detained in     Mornaguia Prison were reportedly stripped naked and dragged in the corridor     in front of a number of prison cells. Another detainee reportedly was raped     by having a staff inserted in his anus. No investigation into these     allegations is known to have taken place.           Freedom of expression under constant threat         The Tunisian authorities continue to severely restrict freedom of     expression, including press freedom, and editors and journalists continue to     operate in a climate of intimidation and fear. Foreign publications are     censored and journalists who criticize the government are subject to     dismissal or threats of dismissal from their newspapers or are harassed     using smear campaigns in the official press or by being targeted through     judicial proceedings using criminal libel laws.  Journalists have been     prevented, including by force, from holding meetings or attending and     reporting on events organized by independent human rights organizations or     that may be critical of the authorities.           The Tunisian authorities also undermine freedom of expression of religious     belief. Harassment of women wearing the hijab (Islamic headscarf) and men     wearing beards and the qamis (knee-length shirts) is on the increase     following the authorities’ calls for a strict implementation of a 1980s     ministerial decree banning women from wearing the hijab at educational     institutions and when working in government. Women often suffer     disproportionately in this regard. Some women have been taken to police     stations and forced to sign statements to say they will stop wearing the     hijab. Others have reportedly had their hijab stripped off them in the     street by police officers in plain clothes. Some women have been ordered to     remove their hijab before being allowed into schools, universities or     workplaces and others forced to remove them in the street.           Increasing restrictions stifling independent human rights defenders and     organizations      Human rights organizations continue to experience increasingly repressive     actions.  The government routinely blocks the legal registration of new     independent NGOs by preventing them from submitting their applications to     register or by refusing to provide them with receipts to prove they have     submitted an application.           However, official registration and legal recognition still provides no     guarantee that an organization can operate free from interference by the     authorities.  Legally-registered organizations must obtain prior official     authorization for public meetings and events, but this is often withheld if     the event concerns human rights in Tunisia. Owners of venues where such     meetings are to be held often cancel bookings at a short notice, apparently     following pressures from the authorities.           Human rights defenders and activists face harassment and sometimes physical     violence at the hands of the authorities. Lawyer Raouf Ayadi was insulted,     thrown on the floor and dragged by police officers on 1 November 2007 in     order to prevent him from visiting a human rights activist and a journalist     who were on hunger strike to protest the authorities’ refusal to issue them     with passports. Other human rights defenders, along with their families,     live day to day under surveillance by security officials. Clients of human     rights lawyers are frequently intercepted and questioned as they enter or     depart from their lawyers’ offices by plain clothes police officers who     pressure them to engage a different lawyer. The activities of human rights     defenders and lawyers are severely restricted and their movements closely     monitored. The telephone lines of human rights organizations and their     internet connections are often disrupted, preventing them from communicating     with others and freely accessing information.           Interference and intimidation undermining the independence of the judiciary         The Tunisian authorities deny the existence of serious and structural     irregularities in the administration of justice in Tunisia and often attempt     to silence those who speak out about systematic political interference     undermining the independence of the judiciary.           For example, in September 2005 members of the Association of Tunisian Judges     (AMT) were barred from their offices following their call for a more     independent judiciary.  Some judges were also reportedly transferred to     isolated areas, far from their homes and families, in an attempt to     intimidate and silence them. Freedom of movement for judges is also     routinely curtailed. In September 2006, Wassila Kaabi, a judge and member of     the executive board of the AMT, was prevented from travelling to Hungary to     participate in a meeting of the International Union of Judges. Under     Tunisian law, judges require the permission of the Secretary of State for     Justice to leave the country.           Amnesty International is calling on President Ban Ali to mark the 20th     anniversary of his accession to power by taking concrete measures to address     the longstanding pattern of serious human rights violations in Tunisia,     including the immediate and unconditional release of all prisoners of     conscience, reform of arrest and detention procedures and practices, and to     ensure that all allegations of torture and other ill treatment of prisoners     are urgently investigated and the perpetrators brought to justice. The     organisation is also calling for all those accused under the anti-terrorism     law and on other charges to receive fair trials, for an end to the     harassment and intimidation of human rights defenders, journalists and     others and for the Tunisian authorities to uphold and respect the rights to     freedom of expression and association.                Public Document     ****************************************     For more information please call Amnesty International’s press office in     London, UK,      on +44 20 7413 5566     Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW.  web:     http://www.amnesty.org           For latest human rights news view http://news.amnesty.org      Working to protect human rights worldwide
 
     
 Feuilleton Tunisie/5      
Imed, le jet-setteur du clan Trabelsi
 
     
 par Gari John           Suite des aventures du clan Trabelsi, la famille de la première dame Leïla,     à l’assaut des richesses de la Tunisie.Après Belhassen, le chef du gang     Leïla la matrone et le duty free du petit neveu Soufiane, voici venu le tour     d’Imed le grand amateur de yachts volés.           Officiellement, Imed Trabelsi est le fils de Moncef Trabelsi, frère aîné de     Leila Ben Ali. Ceux qui savent soutiennent qu’il n’est pas le neveu de la     pharaonne Leila Ière mais son propre fils issu d’un autre lit. Méfiance     toutefois ! L’affaire est sensible. La journaliste Sihem Bensedrine peut en     témoigner : elle a été embastillée trois mois dans les geôles tunisiennes     pour avoir ouvert cette boîte de Pandore et ne doit sa libération qu’aux     pressions internationales exercées sur le régime du général-président-à-vie     Ben Ali.           Ben Ali, 20 ans sur le trône           Cet imbroglio familial n’empêche pas pour autant le rejeton Trabelsi de     mener ses affaires comme il l’entend. Tous les jours, à 8 heures pétantes,     il téléphone à plusieurs chefs d’entreprise et leur dit en substance : « je     suis le gendre du président Ben Ali. Il va effectuer un déplacement vers     chez vous. Je vous propose un abonnement de 3 000 dinars (2 000 euros) pour     préparer les banderoles. Je vous envoie tout de suite quelqu’un chercher le     chèque. » Que l’on se rassure, les PDG en question ont fini par refuser de     prendre en ligne Imed qui se défoule depuis sur leurs secrétaires.           Autre épisode de la vie du rejeton Trabelsi qui en dit long sur ses mœurs :     celui du Manhattan. Aaah, le Manhattan… Pour fêter l’anniversaire de sa     fille, le consul des Etats-Unis à Tunis a réservé cette discothèque bien     connue d’Hammamet. Faisant fi des portiers qui lui refusaient l’entrée     arguant qu’il s’agissait d’une soirée privée, Imed Trabelsi parvient à     s’imposer. N’est-il pas le gendre du président Ben Ali ? Sauf qu’à force de     draguer lourdement les invitées américaines, italiennes et françaises     présentes, Imed a fini par énerver le consul l’obligeant à passer un coup de     fil salvateur. Quelques minutes plus tard, l’intrus se trouvait sous bonne     garde dans un 4×4 qui l’a ramené à Tunis. Le président Ben Ali n’a pas jugé     utile de protester.           À défaut de pouvoir rouler des mécaniques avec les diplomates américains,     Imed Trabelsi peut toujours se rabattre sur la France, plus tolérante à son     égard. Tous les quinze jours, cet oiseau de nuit débarque à Paris pour un     programme d’enfer : soirées en boîte à gogo puis gros dodo au     Prince-de-Galles, un palace parisien. A ceci près que, depuis qu’Imed a     détourné le yacht du Pdg de la banque Lazard, il circule sous un faux nom,     muni d’un faux passeport. Alors en poste, le président Chirac avait mis un     point d’honneur à ce que le bateau soit restitué à son propriétaire, un ami.     Mais ce fut là bien la seule représaille française à l’encontre du rejeton     Trabelsi.           (Source : Bakchich.com, le 1er novembre 2007)     Lien :     http://www.bakchich.info/article1836.html
  
     
COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE     du SYNDICAT TUNISIEN DES MEDECINS SPECIALISTES ET DE LIBRE PRATIQUE (STMSL)
 
     
    Le STMSL a tenu à Tunis le 28/10/2007 son AG qui a été un franc succès. La     présence importante des confrères spécialistes et de bon nombre de     généralistes ( plus de 700 présents ) témoigne de la forte et constante     mobilisation de notre base.           Au cours de cette réunion:           – le Dr A.Jebira a tout d’abord rappelé l’action du BE et les différentes     étapes qui ont abouti à la signature, le 26 octobre 2007, de la Convention     Cadre entre le STMSL et la CNAM.           – puis, le Dr H.Jabbes a exposé les raisons pour lesquelles le STMSL     n’appelle toujours pas à signer la convention sectorielle dans sa version     actuelle en insistant sur les incertitudes et les insuffisances du projet     actuel et les ” incohérences ” de la Caisse dans ses rapports avec le corps     médical.           – enfin, le Dr F.Charfi a évoqué les chiffres actuels du conventionnement en     mettant l’accent sur le fait que 76% de TOUS les spécialistes, 93% au GRAND     TUNIS,  ne se sont toujours pas conventionnés et a présenté les 5     revendications essentielles du syndicat, préalables à toute signature de     convention sectorielle.           La discussion avec la salle a permis, ensuite, un large débat sur les     préoccupations des spécialistes, leurs appréhensions face à la caisse et ce     nouveau mode d’exercice proposé. Certains confrères  conventionnés,     notamment gynécologues de Sousse et de Sfax ont insisté sur le fait qu’il     n’ont pas vu leur activité augmenter, qu’ils n’étaient toujours pas     rémunérés des prestations fournies, qu’ils regrettaient de s’être     conventionnés et qu’ils  déconseillaient donc à tous les confrères de le     faire dans les conditions actuelles.                       Les idées principales qui se sont dégagées sont les suivantes:             * Nécessité de défendre le statut du médecin non     conventionné.            * Préserver la qualité des prestations médicales et veiller à ne pas les     sacrifier sur l’autel de la maîtrise comptable des dépenses de la CNAM.            * Condamnation unanime des pratiques actuelles de la caisse: détournement     des malades vers les médecins conventionnés, “débauchage” des médecins APC     etc…            * Eviter toute auto-satisfaction et considérer que la signature de la     convention cadre est une avancée importante qui témoigne de la volonté de     dialogue du ministre de affaires sociales, mais qu’il ne s’agit que d’une     première étape qui permettra à notre syndicat, devenu partenaire officiel,     de négocier nos revendications sectorielles.            * Mise au vote et approbation à l’unanimité des 5 revendications suivantes     dont la satisfaction constitue un préalable à toute signature de la     Convention Sectorielle:                    1- Etablir averc la caisse 2 modes de     conventionnement, au libre choix du médecin:                        -mode I: conventionnement avec honoraires conventionnels au     minimum de la fourchette ordino-syndicale                       -mode II: conventionnement avec honoraires libres dans la     fourchette ordino-syndicale (pour le CS et le KC)                    2- Paiement direct à l’acte selon la nomenclature et le KC pour les     actes chirurgicaux.                    3- Assouplissement du parcours de soins coordonné:                       – le passage premier par le médecin de famille ne doit plus être     obligatoire mais incitatif                       – le mode de paiement est choisi par le médecin.                    4- Remboursement des prestations des médecins non conventionnés (     selon modalités à définir avec la caisse ).                    5- ** Mettre en conformité de certains articles de la convention     sectorielle actuelle avec le code de déontologie                        ** Simplifier les formalités entravant l’exercice médical                        ** Associer aux commissions paritaires l’ordre des médecins,     seule structure habilitée, en cas de litige, à sanctionner les médecins.                       * Enfin, l’assemblée a demandé au BE, en attendant la négociation officielle     de la convention sectorielle, d’assurer une action pédagogique et     d’information auprès de tous nos confrères pour bien leur préciser que cette     signature de la Convention Cadre ne donne pas le coup d’envoi au     conventionnement individuel et qu’il faut donc attendre que notre syndicat     ait négocié et signé la Convention Sectorielle avant toute consigne de     conventionnement individuel.           Pour le bureau Exécutif DU STMSL:     Dr Faouzi CHARFI
 
 Nouveau parti
     
    On croit savoir qu’une demande de visa pour un nouveau parti d’opposition a     été déposée dernièrement aux autorités de tutelle.           (Source : « Réalités », N° 1140 du 1er     novembre 2007)
 
A la suite de     la réunion informative avec l’AJT :      Y aura-t-il (vraiment) un syndicat pour les journalistes ?
 
     
    Une réunion d’information au sein de l’Association des Journalistes     Tunisiens (AJT) s’est tenue vendredi 26 octobre devant un parterre de     quelque 300 personnes. Un nombre suffisamment rare pour mériter d’être noté.     La raison de cette présence massive était l’objet de cette réunion, qui     devait approuver un projet de création du syndicat national des journalistes     tunisiens. Cet évènement, historique en théorie, a tenu sa promesse     initiale, mais d’aucuns restent sceptiques sur la suite du feuilleton et la     transformation de la décision en fait.           Finalement, et après quatre heures et demie de sérieuses palabres, la     réunion de l’AJT du vendredi 26 octobre a abouti a un sérieux et fort     ambitieux projet, celui de la création d’un syndicat national des     journalistes tunisiens. Le Bureau directeur de l’AJT a été chargé de créer     une commission afin d’assurer le suivi des procédures de constitution du     nouveau syndicat et de l’exécution des procédures de dissolution de     l’Association, conformément à son statut, dès la constitution légale du     syndicat. Le syndicat national des journalistes sera considéré comme     l’héritier de l’AJT pour ce qui est de son œuvre et de ses engagements, sur     le double plan national et international.           Le projet est cependant tellement ambitieux que de nombreux observateurs,     parmi les professionnels du secteur, sont sceptiques quant à son issue.     Aura-t-on vraiment un syndicat capable de défendre les droits et les     intérêts des journalistes ? La question trouvera réponse dans quelques     semaines.           Pour comprendre les raisons de ce scepticisme, un retour en arrière     s’impose. Il y a trois ans, Lotfi Hajji, membre à l’époque du Bureau     directeur de l’AJT, présente sa démission et annonce, dans la foulée, sa     volonté de créer un syndicat pour les journalistes avec un groupe de     confrères. Selon lui, il n’est pas besoin d’obtenir une autorisation, le     simple fait d’information suffit. Il commence à collecter les montants des     adhésions, contre la promesse d’une carte de membre du syndicat. Une carte     que les intéressés ou certains d’entre eux ne verront jamais, ni leur argent     d’ailleurs. Suite à différents blocages, le groupe trouve un subterfuge et     annonce la création d’un syndicat dépendant de l’UGTT. Dans des conditions     pas très claires pour tout le monde, on lance quelques invitations pêle-mêle     et on annonce des élections. Rendez-vous est donné pour dimanche 28 octobre.           C’est justement cette semaine-là (donc la semaine dernière) qu’a choisi un     membre du bureau de l’AJT (Hachemi Nouira en l’occurrence) pour proposer la     création d’un syndicat pour les journalistes qui prendrait la place de     l’AJT. Une opération montée pour contrecarrer le projet en cours de l’UGTT,     mais qui n’a rien, finalement, d’illégitime puisque le syndicat à créer par     l’UGTT ne peut être vraiment représentatif (de par le nombre de ses     sympathisants) contrairement à l’AJT qui a quelque 700 adhésions, soit 70%     de l’ensemble du corps approximativement. Une réunion urgente du Bureau,     mercredi 24, (après des débats houleux) appele à une assemblée générale     d’information pour débattre du projet de créer un syndicat autonome pour les     journalistes. Hachemi Nouira aurait affirmé lors de cette réunion que l’AJT     a reçu des assurances qui lui permettent de transformer l’association en     syndicat. Affirmations que certains de ses pairs, notamment Néji Beghouri,     lui contestent. L’assemblée générale aura lieu le vendredi 26 octobre à 16     heures et réunira au moins trente fois le nombre de personnes habituées à     assister à ce type d’évènements. On aurait dit un mini-congrès ou une AGE.           Après les introductions d’usage assurées par MM. Faouzi Bouzaïene, président     de l’AJT, et Hachemi Nouira, celui à travers qui le projet est arrivé, les     journalistes (et polémistes) Nasreddine Ben Hadid et Mohsen Abderrahman     lancent tour à tour une «petite attaque» à l’encontre de Nouira sur le fond     de la question «d’où vient le projet et pourquoi maintenant ?» et     l’interrogation «et si le congrès constitutif du syndicat ne se tient pas et     que les promesses qui lui ont été faites ne sont, finalement, que des     promesses en l’air»?           Et c’est sur ce fond et cette interrogation qu’ont tourné les interventions     suivantes. Il y aura ceux qui rappellent que des promesses identiques ont     été faites par le passé sans aboutir à quelque chose de concret. Il y aura     ceux qui rappellent la nécessité d’unité du corps qui n’est composé que d’un     millier de personnes et que, de ce fait, il est impératif de s’opposer au     projet de l’UGTT qui menace de créer une véritable scission dans la     profession. Il y aura ceux qui diront qu’on n’a pas à recevoir d’ordres et     que les journalistes tunisiens se doivent de rester indépendants de toute     partie politique, économique ou patronale. Il y aura ceux qui diront qu’à     défaut d’obtenir une nette amélioration des conditions morales de la     pratique de la profession, garantissons au moins un syndicat qui pourra     assurer aux journalistes une situation sociale et financière digne. Il y     aura ceux qui rappellent que nous sommes les « enfants » de Bourguiba et     qu’à ce titre nous devons prendre tout ce qu’on nous offre sans cesser de     revendiquer encore…           Finalement, la quasi unanimité des présents a convenu d’accepter la création     du syndicat. Il demeure cependant la question de savoir si ce syndicat doit     prendre la place de l’AJT ou bien venir renforcer le paysage associatif     tunisien ? De nouveau, on se lance dans d’autres palabres entre ceux qui     rappellent qu’il ne faut pas prendre le risque de voir l’AJT dissoute et le     syndicat jamais légalisé (auquel cas, les journalistes seront totalement     abandonnés), ceux qui estiment qu’il est possible de transformer l’AJT en     une sorte d’amicale pour l’organisation de quelques manifestations et     excursions et ceux qui estiment qu’on peut attendre la création légale du     syndicat avant de dissoudre l’AJT.           Après quatre et heures et demie entrecoupées d’une petite pause café, on a     convenu de créer une commission chargée d’organiser le congrès constitutif     du syndicat qui prendra la place de l’AJT. Un Congrès extraordinaire sera     convoqué pour dissoudre cette association qui laissera donc place à un     syndicat.           Tout va bien, madame la marquise ? Loin de là, car à la sortie de la     réunion, tous ceux qui applaudissaient cette issue sont sceptiques. Au vu     des expériences passées, il n’est en effet pas improbable que tout ce qui a     été convenu ne se fasse pas au cas où les nombreux statuts de l’AJT la     transformant en syndicat ne seraient pas avalisés par les autorités     compétentes.           En outre, ajoutent les sceptiques, l’urgence a maintenant disparu après que     l’UGTT ait renvoyé aux calendes grecques le congrès constitutif du dimanche     28 octobre. Malgré cela, nombreux sont les journalistes qui ne désespèrent     pas de voir naître une structure syndicale forte et représentative.           (Source : « Réalités », N° 1140 du 1er     novembre 2007)
 
“ La Tunisie     arabo – musulmane vue du ciel ’’ :      Redécouvrir le patrimoine dans toute sa diversité
 
     
    La collection des Cahiers du Patrimoine, publiée par Alif-les Editions de la     Méditerranée, s’enrichit d’un nouvel ouvrage intitulé « La Tunisie     arabo-musulmane vue du ciel ». Ce livre nous propose une promenade aérienne     pour revenir sur les traces de l’héritage musulman en Tunisie. « Treize     siècles d’histoire, le legs d’un patrimoine exceptionnel et original. Au     delà des heurts, une histoire faite de rencontres et d’échanges qui a donné     naissance à un art vivant et original où fusionne une diversité     d’expression».           A travers l’objectif de Mohamed Saleh Bettaïb, qui survole la Tunisie pour     la photographier d’en haut, nous redécouvrons les villes et leurs richesses     historiques. Nous observons d’un regard neuf cet art islamique ancestral qui     est le produit du fusionnement de plusieurs civilisations orientales et     occidentales.            De Tunis à Kairouan, première capitale de l’Occident musulman, de Bizerte à     Djerba, en passant par Ghar El Melh, Hammamet, Sousse, Monastir, Mahdia et     Sfax, la camera se fixe tantôt sur la beauté architecturale des mosquées et     des ribats, tantôt sur les ports et les arsenaux. Elle s’arrête pour mettre     en évidence le savoir-faire hydraulique des Aghlabides à Kairouan, la force     maritime des Fatimides à Mahdia, le raffinement esthétique des Andalous     chassés d’Espagne à Testour et la maîtrise militaire des Turcs ottomans et     husseinites au Bardo et à Ghar El Melh.           Malgré la modernisation des ces villes, l’impact arabo-musulman reste vivant     et bien présent dans la structure urbanistique mais aussi dans l’identité de     la cité.           Bref, c’est une belle promenade dans l’espace et dans le temps qui présente     « le patrimoine dans toute sa beauté et sa diversité ».           Hanene Zbiss           (Source : « Réalités », N° 1140 du 1er     novembre 2007)
 
Lettre ouverte à une femme voilée
 
     
 Par Foued Zaouche           Mon intention est extrêmement respectueuse et j’aimerais entamer un dialogue     avec les femmes qui portent le voile, un dialogue fructueux, dans la dignité     et le respect, comme celui que l’on peut avoir avec des esprits ouverts et     intelligents. Si personne ne doute de la liberté individuelle de porter ou     de ne pas porter le voile, il faut expliquer ce que peut signifier le port     du voile islamique et ses conséquences sociales et juridiques.           Zyed Krichen, dans Réalités de la semaine dernière, a parfaitement posé la     problématique dans son éditorial et dans son article qui relate les     tribulations juridiques d’une enseignante en conflit avec son autorité de     tutelle à propos du port du voile.           Je voudrais poser une seule question aux Tunisiennes qui ont choisi de     porter le voile islamique, et cette question, je ne la poserais pas à     l’Algérienne, ni à la Marocaine, ni à l’Egyptienne et certainement pas à la     Saoudienne, car celles-ci ne disposant pas des mêmes droits, cela n’aurait     aucun sens pour elles. La question est celle-ci : savez-vous qu’en décidant     de porter le voile, vous renoncez volontairement à tous vos droits     juridiques actuels car ceux qui vous inspirent sont pour l’application de la     Charia qui fait de vous des mineures sur le plan juridique ? Ce qui signifie     que vous ne pourrez plus ni voyager seule, ni disposer de la personnalité     juridique qui vous permet d’avoir un compte en banque, ni commercer en toute     liberté sans l’autorisation de votre mari ou de votre père. Vous retomberez     sous l’emprise totale des hommes, ce qui représente une insulte à vos mères     et à vos grands-mères, ces femmes admirables qui ont milité pour     l’émancipation des femmes tunisiennes et lutté courageusement pour l’abandon     du port du voile, une pratique qui était l’expression d’une soumission     éhontée. Comme le dit très justement Zyed Krichen dans son éditorial, les     textes coraniques sont beaucoup plus explicites sur la répudiation et la     polygamie qu’ils ne le sont sur le voile. La femme tunisienne risque de se     retrouver, à Dieu ne plaise, confrontée à de vieilles pratiques rétrogrades     heureusement bannies de notre pays, pour son honneur.           Evidemment, la femme tunisienne peut me rétorquer que le fait de porter le     voile est une affaire de croyance personnelle, un acte de liberté et qu’elle     ne se sent pas engagée par toutes ces considérations sociales et politiques.     Cela est l’expression d’une immense naïveté ou d’une rouerie calculée car ce     qu’on appelle le voile islamique est l’étendard affirmé et évident depuis     les années 80 d’une doctrine militante extrêmement organisée et d’une     dangereuse efficacité, il suffit d’observer son action en Egypte où elle est     devenue le terreau d’un prosélytisme effrayant à l’origine d’une chape de     plomb culturelle qui s’est abattue sur ce pays, naguère si joyeux.           Et pour celles qui croient « avoir le beurre et l’argent du beurre »,     c’est-à-dire, porter le voile et conserver les droits que leur confère le     Code du Statut Personnel, elles se trompent totalement. En choisissant de     porter le voile islamique, la femme tunisienne s’engage dans une doctrine     dont la principale revendication est de restaurer la Charia. Chaque     Tunisienne qui le porte devient une militante active, parfois malgré elle,     de cette idéologie extrémiste qui n’est pas prête à ce genre de concessions     sous peine de disparaître et en rappelant le pouvoir exorbitant que donne la     Charia aux hommes sur leurs compagnes, réduites à être des mineures «     taillables et corvéables à merci ».           Alors, à celles-ci, à ces Tunisiennes qui croient conserver leurs droits     tout en portant le voile islamique, je les implore de poser des questions,     de demander aux Imams, aux docteurs de la religion et à tous ceux qui se     targuent de recommander le port du voile comme une obligation divine.     Demandez-leur si vous perdrez vos droits si, par malheur, la Charia était     imposée dans notre pays et ce que cela signifierait pour les femmes. Et     s’ils vous disent le contraire, demandez-leur ce que signifie alors le fait     d’être islamiste si ce n’est pas pour appliquer la Charia. Il faut se méfier     des belles promesses de ceux qui ne cherchent qu’à séduire… Renseignez-vous     sur le statut juridique de la Saoudienne ou de l’Iranienne, même si celle-ci     peut faire illusion car elle va à l’Université et conduit sa voiture.     Demandez à cette dernière quel est son statut juridique réel, dans les faits     ; elle vous racontera peut-être comment elle peut faire l’objet de vexations     de n’importe quel homme qui trouverait son foulard mal ajusté, laissant     apparaître quelques mèches coupables ou comment n’importe quel « tartempion     » peut s’arroger le droit d’interpeller une femme dans la rue pour lui     adjoindre de respecter la religion, du moins celle que son esprit borné a pu     en comprendre.           Combien je suis sincèrement peiné par l’aveuglement de celles qui portent le     voile car elles risquent de nous entraîner dans un aventurisme effrayant     pour notre pays qui a tant besoin de toutes ses énergies pour gagner la     bataille du développement. Comment concilier notre volonté d’être un pays de     services, c’est-à-dire tolérant, ouvert et accueillant, avec une doctrine     passéiste et moralisatrice qui ne peut fleurir que dans les pays pétroliers     dont les rentes leur permettent de se passer des autres. Nous, nous avons     besoin de toutes nos femmes et de tous nos hommes pour construire notre pays     dans ce monde violent et cynique. La petite Tunisie, sans ressources     d’hydrocarbures ni minières, a besoin de l’ensemble de ses potentialités     oeuvrant pour une dynamique de progrès et d’exigence.           Je ne doute pas de la conviction et de la sincérité de la majorité des     femmes qui portent le voile… A elles, je voudrais dire que l’amour de Dieu     est au delà d’une tenue vestimentaire et répéter ce que j’avais écrit dans     un précédent article, ce n’est pas à la femme de se voiler mais à l’homme de     voiler son désir, le seul coupable de cette aberration d’un autre âge.           Je voudrais clore ce énième article que je consacre au voile par     l’expression sincère du respect que je porte à l’Islam, celui de l’Ijtihad,     celui du dépassement de soi, celui de l’exigence personnelle. L’Islam n’est     pas une idéologie politique. Nul ne peut juger mon action, je n’en suis     comptable que par rapport à Dieu et à Lui seul. Ceux qui vous disent le     contraire vous utilisent. Pour le reste, les lois de la République se     chargent d’administrer notre vie terrestre dans le respect de la liberté qui     s’arrête où commence celle de l’autre.           L’argument avancé par les islamistes, qui veulent faire du port du voile un     simple acte de liberté individuelle qui ne concerne que son auteur, est     trompeur. Ils devraient être plus explicites sur le rétablissement de la     Charia, qui est l’essentiel de leur programme et sur ses conséquences sur le     statut juridique de la femme tunisienne.           (Source : « Réalités », N° 1140 du 1er     novembre 2007)