TUNISNEWS
6 ème année, N° 2051 du 02.02.2006
La FTCR solidaire avec Kamel Jendoubi
l’Association des Tunisiens en France: Déclaration AFP: Arrestation de trois membres présumés d’Al-Qaïda Panapress: Pour la facilitation du passage entre la Tunisie et la Libye
AFP: Le sloughi, chien des nomades, menacé par la sédentarité Le Temps : Un candidat, Saudi Telecom Company annonce un plan de séduction Le Quotidien: Lutte contre le Sida : Etudiants et élèves dans la ligne de mire de l’ATSL La Presse : Un progrès considérable dans le projet national d’autoroutes Le Temps : Fêtes juives et juifs tunisiens: Bkaïla et Mloukheya…Forte symbolique Le Temps : Religions et rites en Tunisie: Dieu est toujours de la fête Le Temps : Les classiques liens judeo-chrétiens, en Tunisie, cultivent d’autres dialogues inter-religieux La Presse: Réveillon du jour de l’An : La fête pour tous La Presse: Un programme inspiré du terroir La Presse : « Salsa social club »
Haroun Mohamed: L’Irak arabe devient l’Irakistan
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MERCI A VOUS TOUS ET MEILLEURS VŒUX POUR 2006
L’équipe de TUNISNEWS remercie vivement tous ceux et celles qui ont eu l’amabilité de nous envoyer leurs vœux de bonne et heureuse année 2006.
Vu qu’il nous est pratiquement impossible de citer nommément toutes les personnes (anonymes et connues), et les organisations qui nous ont écrit, nous leur exprimons tous nos meilleurs vœux de bonne santé, de réussite et de bonheur en cette année 2006.
L’équipe de TUNISNEWS
Le 2 janvier 2005
ACTUALISATION
Pétition de soutien au journaliste Tahar Labidi
Nous signataires ,
Appelons le gouvernement Français à ouvrir une enquête et dévoiler le résultat des investigations, suite aux menaces de mort dont a fait l’objet le journaliste Tahar Labidi. Monsieur Labidi (réfugié politique en France depuis 1993) est sous la protection du gouvernement français et du haut commissariat des réfugiés. Il a reçu le 13 décembre à environ 18 heures deux appels inconnus. C’est la première fois qu’un opposant tunisien reçoit des menaces d’une telle gravité qui vont l’obliger à vivre dans l’angoisse et la peur avec sa famille. Nous appelons les femmes et les hommes libres à dénoncer ce type de menaces verbales ou physiques contre des opposants pacifistes et à soutenir notre ami Tahar Labidi à surmonter cette épreuve.
LES SIGNATAIRES
Lotfi Hajji / Journaliste
Kamel labidi / Journaliste
Omar S’habou / ancien directeur de la revue le Magreb
Moncef marzouki / Président du congrée pour la république
Khémaïs ksila / Secrétaire général de la ligue tunisienne des droits de l’homme
Slaheddine jourchi / Journaliste vice président de la ligue des droits de l’homme en Tunisie
Mohamed MAALI / Journaliste , écrivain et syndicaliste tunisien
Dhaouadi mahmoud journaliste / Journaliste
Bassam Bounenni / Journaliste
Najib Hosni / avocat
Abdellatif ben salem / traducteur/ écrivain
Dabbour Mounir / Militant Suisse
Mohamed nouri / ancien expert économique à la ligue arabe
Anouar Kanzari / Président DE LUGET
Mohamed Fourati / Journaliste
Chokri Hamrouni / Politologue.
Mohamed Bouriga / Journaliste
Chokri YACOUB /Président du forum tunisien suisse pur la liberté
Salim boukhdhir / Journaliste
Abidi Aabdellatif / Journaliste
Abdessalem BOUCHADEKH / Ancien Directeur Responsable de l’Hebdomadaire « El Moutawasset
Chaima assarraf / chercheur
Faouzi.naimi / Réfugié politique
Abdelwaheb Hammami / chercheur
Adel selmi / universitaire
Morcel lexibi / activiste
Joseph Karam / Ecrivain libanais
Nait-Liman Abdennacer / Président du AVTT
Fadhel salek / Poète et écrivain
Abdelwahab Hani /Journaliste Néjib Baccouchi / Chercheur
Abdelbaki Fethi / Consultant Informatique et Télecom
Pour toute signature de soutien, merci d’adresser vos noms à l’adresse suivante : yfethi@yahoo.fr
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)
COMMUNIQUÉ
La FTCR solidaire avec Kamel Jendoubi
Le mercredi 28 décembre 2005, le véhicule de Kamel Jendoubi, membre de la direction de notre fédération et militant des droits de l’Homme, a été saccagé à Montreuil.
Il est trop tôt pour avoir des précisions sur cette affaire, mais il y a tout lieu de craindre que de telles pratiques ne relèvent pas d’actes isolés, mais constituent un système délibéré d’intimidations.
Cette agression survient au lendemain du succès de la campagne européenne de soutien au mouvement du 18 octobre pour les libertés en Tunisie où Kamel Jendoubi a joué un rôle de premier plan. Elle s’ajoute aux atteintes récurrentes à la liberté d’_expression en Tunisie. Elle s’inscrit dans le cadre général de persécution et de harcèlement des personnes osant dénoncer les violations des droits de l’Homme en Tunisie ou émettre un avis critique à l’encontre du pouvoir.
La FTCR s’inquiète, de l’escalade de violence qui sévit à l’égard des militants politiques et des défenseurs des droits de l’Homme et de l’impunité qui tend à devenir la règle en Tunisie. Elle exprime son soutien le plus total et le plus sincère à Kamel et exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire, dans les plus brefs délais et que les auteurs soient démasqués et jugés.
Paris, le 29 décembre 2005.
Pour la FTCR,
Bahija OUEZINI
Déclaration du Bureau National de l’ATF
Ces derniers jours des exactions, des actes d’intimidations et d’agression à l’encontre de militants opposants de tous les bords au régime tunisien, résidents à Paris se sont succédés. Ainsi le journaliste Monsieur Tahar LABIDI a été victime de menaces de mort, le Président du CRLDHT, Monsieur Kamel JENDOUBI a été victime d’un vol d’ordinateur portable le 23/12/05 dans son véhicule personnel fracturé puis ce même véhicule a été saccagé dans un parking privé sur son lieu de travail et le militant progressiste, Monsieur Abdellatif BEN SALEM a été l’objet d’une surveillance rapprochée jusque son domicile.
A cette occasion, l’Association des Tunisiens en France, attachée à la liberté d’_expression et d’organisation de toute Tunisienne et de tout tunisien
– Exprime sa solidarité avec le journaliste Monsieur Tahar LABIDI, le Président du CRLDHT, Monsieur Kamel JENDOUBI et le militant progressiste Monsieur Abdellatif BEN SALEM
– S’inquiète de cette escalade à Paris contre les militants qui expriment leur opposition au pouvoir tunisien et craint que ces actes ne soient pas isolés,
– Condamne ces agressions quels que soient leurs commanditaires et ceux qui les ont commis
– Exige des autorités françaises que toute la lumière soit faite sur ces actes et que leurs auteurs soient jugés.
Paris le 02 janvier 2006
Bureau National de l’ATF
Arrestation de trois membres présumés d’Al-Qaïda
AFP, le 2 janvier 2006
Trois membres présumés du réseau terroriste international Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden ont été arrêtés « la semaine dernière » à Alger par les forces algériennes de sécurité, rapporte lundi le quotidien Le Jeune Indépendant.
Le journal précise qu’il s’agit d' »Abou Billel El-Oulbani, présumé représentant d’Al-Qaïda pour la partie Afrique et Maghreb » et de « deux de ses proches lieutenants ».
Les trois hommes ont été arrêtés « au cours d’une opération alors qu’ils étaient à bord d’un véhicule », précise le journal sans donner de détails sur l’identité des trois hommes, notamment la nationalité d’El-Oulbani, ni sur le lieu exact de leur arrestation.
Dans le coffre du véhicule, les forces de sécurité ont découvert « plusieurs millions d’euros, ainsi que 200 milliards de centimes de dinars algériens » (20 millions d’euros environ), ajoute-t-il.
Le journal indique également qu’une « station fixe de radio UHF » a été découverte dans « une région proche d’Alger » par les forces de sécurité qui ont déclenché une opération de ratissage près de Beni Amrane, dans la région de Boumerdès (50 km à l’est d’Alger).
Les policiers ont découvert des armes, des munitions, trois ordinateurs portables, des équipements de transmission et de déclenchement d’explosifs, et « des documents subversifs appartenant à l’organisation de Ben Laden, selon cette source.
Aucune confirmation officielle de cette arrestation n’était possible lundi matin.
En septembre 2003, les services de sécurité avaient annoncé avoir tué un représentant de Ben Laden. Emad Abdelwahid Ahmed Alwan, alias Abou Mohamed, avait été abattu le 12 septembre dans une embuscade à Batna (430 km au sud-est d’Alger).
Il était venu inspecter, selon la police, les maquis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien qui avait fait allégeance à Al-Qaïda, selon ces sources.
AFP
Le sloughi, chien des nomades, menacé par la sédentarité
AFP, le 31 décembre 2005
Compagnon adoré des bédouins, le sloughi ou lévrier du désert était encore la vedette cette semaine au Festival international du Sahara à Douz (500 km de Tunis), mais cette espèce est menacée par la sédentarisation des nomades et les maladies.
Chien tout en muscles sous sa robe couleur sable, le sloughi -« libre » en langage berbère- est un chasseur redoutable à vue, sa vitesse pouvant dépasser les 65 km/h. Il a la sveltesse de la gazelle qu’il lui arrive de chasser et pèse une vingtaine de kilos.
Poils très ras et toujours unis avec parfois un manteau noir ou fauve, le sloughi a un long cou portant une tête allongée et fine aux oreilles attachées haut en forme de triangle arrondi au bout.
La simulation de scènes de chasse était une des meilleures attractions au Festival de Douz cette semaine. Elle consiste à lâcher un lièvre puis le sloughi qui, à grandes foulées, s’élance avec une étonnante vitesse et parvient le plus souvent à le rattraper.
Originaire du désert tunisien, le sloughi est choyé par ses maîtres qui le nourrissent de lait de chamelle lorsqu’il est chiot, puis d’huile d’olive et de dattes, ou encore de la viande cuite de ses proies en guise de récompense après une partie de chasse.
Ce fut l’unique animal toléré autrefois sous la tente de bédouins, qui ont abandonné, pour la plupart, la vie nomade pour s’installer dans les villes et villages à la lisière du désert.
« C’est un chien de rois et il ne mange que de la nourriture noble », affirme Mohamed Ali, 56 ans, en regardant fièrement son chien « Fayed », qui s’apprête à défiler pour le choix du plus beau sloughi par des centaines de spectateurs.
« Dieu sait combien nous avons été tristes à la mort de ses parents » qui n’avaient pas supporté l’installation de la famille en ville, se rappelle-t-il.
Le sloughi -comme son nom berbère l’indique-, doit avoir un minimum de liberté et il a besoin de courir et de se dépenser. On dit de lui qu’il est aussi « romantique » et ne peut s’adapter à la vie citadine qu’à condition de bénéficier de longues incursions quotidiennes dans le désert.
Convoités par des Emirs du Golfe et autres chasseurs fortunés des pays arabes désertiques qui chassent parfois dans le désert tunisien, les meilleurs spécimens sont vendus à des prix parfois exorbitants.
« Un chasseur libyen m’a proposé jusqu’à 8.000 dinars (environ 5.000 euros) pour Kaiser et j’ai refusé », renchérit Salah tenant en laisse un chien d’une rare beauté. « Moi, je ne vends pas mon fils », dit-il en caressant l’animal.
« L’exportation du sloughi, dont une seuele centaine de spécimens subsistent, contribue à sa disparition progressive en Tunisie », regrette Tayeb, vétérinaire et un « des rares conservateurs de la race ».
Précieux, le sloughi est également très sensible aux « maladies nouvellement enregistrées en Tunisie, telle que la parvovirose qui lui est fatale », note ce médecin.
« Le sloughi est très susceptible et il doit être bien entretenu, voire gâté par des maîtres passionnés », ajoute Tayeb, qui souhaite fonder une association de protection de la race « unique au monde et purement tunisienne », selon lui.
Pour la facilitation du passage entre la Tunisie et la Libye
PANAPRESS, le 28 décembre 2005
Les douanes libyenne et tunisienne ont convenu, mercredi à Tripoli, d’accélérer les travaux de leurs services techniques compétents destinés à faciliter le passage des biens et des personnes –avec priorité aux malades et aux personnes âgées–à Ras Jedir, sur la frontière commune aux deux pays.
A l’issue d’une réunion de leur commission technique dans la capitale libyenne, les deux services se sont à cet effet engagés à tenir régulièrement, dans la première semaine de chaque mois, des réunions de l’équipe technique composée d’ingénieurs, techniciens et experts chargés du suivi des travaux préparatoires du point de passage des frontières communes.
La commission a réaffirmé la nécessité de se référer à l’accord signé entre les deux parties au cours des réunions antérieures en particulier en ce qui concerne le flux des voyageurs piétons en vue d’éviter les embouteillages et bousculades et de garantir le respect des dispositions douanières en vigueur.
Le document insiste sur l’importance de la coordination avec les parties concernées afin d’accélérer l’ouverture d’une succursale d’une banque libyenne sur le territoire tunisien ainsi qu’une succursale d’une banque tunisienne sur le territoire libyen.
La commission s’est déclarée satisfaite des mesures arrêtées au sujet de la circulation fluide des marchandises, en particulier les produits périssables, la libre circulation des voyageurs, des camions de part et d’autre de la frontière commune.
Elle a enfin insisté sur le renforcement des commissions et groupes de travail spécialisés et sur l’éradication du phénomène de la contrebande des hydrocarbures compte notamment tenu du danger que représente le procédé des doubles réservoirs sur la sécurité des passagers et sur l’environnement.
Lutte contre le Sida :
Etudiants et élèves dans la ligne de mire de l’ATSL
Dès le début de cette nouvelle année, l’Association Tunisienne de lutte contre les MST et le Sida va cibler les étudiants dans les foyers universitaires et les élèves des lycées dans le cadre de sa stratégie de sensibilisation.
Tunis-Le Quotidien
La lutte contre les MST et le Sida passe d’habitude par les soirées dans les boîtes de nuit. Mais, à l’occasion du réveillon du Nouvel An, l’Association Tunisienne de Lutte contre les MST et le Sida, a enregistré une pause. Car le public est réticent à tout ce qui a trait aux maladies. Pendant la soirée de la Saint Sylvestre, personne ne semble avoir l’envie d’adhérer à n’importe quelle sensibilisation quel qu’en soit son objet.
Mais pour l’ATSL, rien n’est perdu. C’est une occasion pour reposer les équipes de jeunes bénévoles qui s’occupent de ces tournées nocturnes. Les activités vont tout de même reprendre dès la première semaine de 2006.
En effet, l’ATSL va poursuivre son programme de sensibilisation dans les foyers universitaires et les lycées. Ce programme comporte les modes de transmission et de prévention ainsi que la santé de reproduction.
Jusqu’à maintenant, l’Association a visité la plupart des foyers de la capitale mais aussi de Jendouba et du Kef.
Pour ce qui est des foyers des étudiants, les questions se rapportent dans la majorité des cas à la virginité et si elle est en mesure de protéger contre les MST et le Sida. Quant aux étudiantes rencontrées à Jendouba et au Kef, elles ont demandé des détails et des informations concernant la contraception. A préciser que dans pareilles régions où les gens se connaissent, il est difficile de faire un tel choix et de s’adresser aux pharmacies.
Chez les garçons, les problèmes soulevés relèvent de sujets considérés jusque-là tabous à savoir l’impuissance sexuelle et l’éjaculation précoce. Pour poser leurs questions, les étudiants ne le font pas à titre personnel. C’est généralement un cousin ou un ami auxquels ils attribuent ces difficultés.
Par ailleurs, l’ATSL va cibler les lycées où la précocité sexuelle bat son plein. Cette expérience a déjà eu lieu dans les établissements français. Les questions des élèves ont prouvé que le besoin de savoir existe et que la confusion ou l’ignorance peuvent être fatales à cet âge extrêmement sensible. En 2006, l’ATSL va donc axer une importante partie de ses activités sur cette tranche d’âge qui reste des plus exposées aux problèmes liés à la sexualité.
M.K.
(Source : « Le Quotidien » du 2 janvier 2006)
L’autoroute Msaken-Sfax fonctionnelle en juin 2007
Un progrès considérable dans le projet national d’autoroutes
• Quatre aires de repos seront construites de part et d’autre de l’autoroute : deux au niveau d’El Jem et deux autres au niveau d’El Borgine
Nadia CHAHED
La Presse – La longueur de nos autoroutes passera, d’ici 2007, à 360 km contre 50 km uniquement en 1986. L’objectif étant d’établir un lien à la fois rapide et confortable entre les deux frontières diamétralement opposées du pays, celle avec l’Algérie au nord et celle avec la Libye au sud.
C’est dans ce cadre que le Président Zine El Abidine Ben Ali a donné, en août 2004, le coup d’envoi du projet de l’autoroute reliant Msaken à Sfax. Les travaux ont démarré, de façon effective, en septembre 2004.
Les travaux avancent à grand pas
Ces travaux se répartissent sur quatre tronçons et sont attribués à neuf entreprises : huit tunisiennes et une italienne. Selon M. Mohamed Salmen, directeur du projet, «cette mesure a été prise afin de permettre aux entreprises tunisiennes de participer, ces dernières n’étant pas capables d’assurer seules la réalisation de grands tronçons».
La longueur totale de l’autoroute est de 97,7 km, avec une bretelle de sortie vers la ville de Sfax faisant 6 km de longueur. Son emprise minimale est de 90 m. Le délai de réalisation est de trente mois. Il est ainsi prévu que les travaux seront achevés en juin 2007. L’état d’avancement actuel est de 20%. Cependant, l’avancement des travaux varie d’un tronçon à un autre. Ces différences s’expliquent par le décalage entre les dates de démarrage des travaux pour chacun des tronçons.
Les travaux comportent trois étapes: le terrassement, l’ouvrage béton et la construction de la chaussée. En marge des travaux relatifs à la construction de la route, des travaux annexes sont réalisés. Ils concernent soit la construction des passages inférieurs et supérieurs (ouvrage d’art), soit les intersections avec les cours d’eau (ouvrages hydrauliques). Selon la nature et l’importance des cours d’eau traversés, on distingue deux catégories d’ouvrages hydrauliques : les grands ouvrages hydrauliques (GOH) et les petits ouvrages hydrauliques (POH).
Le projet comporte 5 GOH, 96 POH, 53 passages supérieurs et 3 passages inférieurs. Six échangeurs assureront la liaison avec le réseau routier avoisinant et notamment avec la route nationale n° 1.
Quatre aires de repos
On prévoit également quatre aires de repos qui seront construites de part et d’autre de l’autoroute : deux au niveau d’El Jem et deux autres au niveau d’El Borgine.
Le coût total du projet est de 430 millions de dinars. Les composantes intégrées sont les travaux de construction, les lots liés au péage, les équipements de sécurité et le réseau d’appel d’urgence.
L’autoroute Msaken-Sfax abritera six gares de péage, dont une principale et cinq secondaires. Un système de péage fermé y sera adopté. L’utilisateur ne paiera, ainsi, qu’une somme proportionnelle au nombre de kilomètres parcourus.
Actuellement, les travaux en sont encore à leur première phase, à savoir ceux de l’ouverture de l’emprise et du terrassement. Les travaux réalisés lors de cette étape permettent de dégager l’espace concerné.
Selon le directeur du projet, le facteur de sécurité occupe une place centrale : «Ce facteur permet de garantir la pérennité de l’autoroute, facilite les travaux d’entretien et de maintenance, garantit la rentabilité du projet et offre à l’utilisateur de meilleures conditions de transport».
Contrôle qualité
La construction d’une autoroute est très coûteuse, d’où la nécessité d’accorder la plus grande attention au choix des matériaux utilisés et à l’édification de l’ouvrage sur des bases solides. C’est pour cette raison qu’un plan d’assurance qualité est établi pour chaque projet d’autoroute. Ce plan détermine les tâches à réaliser et les procédures de réalisation de ces tâches. «Tous les matériaux utilisés sont contrôlés à trois niveaux», précise M. Salmen. Un contrôle interne de l’entreprise, un contrôle externe qui valide le précédent et un contrôle extérieur effectué par le maître d’ouvrage.
Des ingénieurs et des techniciens de Tunisie – Autoroutes assurent ces opérations de contrôle à côté de bureaux de consultants. Un coordinateur résident procède à l’identification des problèmes et, tout en coordonnant avec l’administration, fait appel aux ingénieurs spécialisés dans chaque cas.
Les principaux problèmes qui entravent le déroulement normal des travaux et entraînent, dans la majorité des cas, des retards au niveau de l’exécution sont, selon M. Salmen, en premier lieu la libération de l’emprise et l’appropriation des terres et, en second lieu, l’emplacement des réseaux. Les propriétaires des terres se montrent, généralement, très réticents quant à l’idée de céder leurs terrains. Ce qui, ajouté aux problèmes de propriété, rend les procédures très lentes et très compliquées.
A côté des problèmes qui accompagnent sa réalisation, une autoroute présente un nombre considérable d’avantages qui relèvent à la fois de l’économique, du social et du politique. Elle permet de créer un nouveau dynamisme dans le secteur de l’emploi. Chaque lot absorbe, en effet, environ 600 ouvriers.
(Source : « La Presse » du 2 janvier 2006)
Avancement des travaux du pont Radès-La Goulette
Les travaux du projet du pont Radès – La Goulette ont enregistré un taux d’avancement évalué à près de 25% pour les tranches 1, 2 et 3 alors que la quatrième tranche connaît un avancement de l’ordre de 70%.
C’est ce qu’a annoncé le responsable du projet lors de la tenue de la dernière réunion ordinaire du Conseil régional du gouvernorat de Ben Arous.
(Source : « La Presse » du 2 janvier 2006)
Télécommunication:
L’Etat va céder 35% de ses parts dans Tunisie – Télécom
Un candidat, Saudi Telecom Company annonce un plan de séduction
La cession par l’Etat tunisien de 35% du capital de l’opérateur public de téléphonie fixe et mobile, Tunisie Télécom interssse de nombreuses entreprises étrangères. Parmi les nouveautés enregistrées, cette fois – ci, par comparaison à d’antécédentes opérations de désengagememt de l’Etat des activités concurrentielles est le caractère rude de la compétition en cours.
Dans les Data – Rooms mises à leur disposition, les douze candidats restés en lice pour la cession en question, se succèdent jour après jour.
Récemment venait le tour de la Saudi Telecom Company. Khalid Bin Abdullah El Molhem préside aux destinées de l’entrepise saoudienne. Consacré récemment comme « Le meilleur patron dans le domaine des télécommunications », il s’est vu confier la tâche de créer la Saudi Telecom Company à partir d’un service étatique du Ministère des Postes et Télécommunications.
Son entreprise est aujourd’hui classée dans le peloton des dix sociétés qui génèrent le plus de bénéfices dans les télécommunications dans le monde .
Le Temps : Pourquoi la STC s’intéresse – t – elle donc à la prise de participation dans Tunisie Télécom?
Khalid El Molhem avec beaucoup de détermination déclare:
« Nous souhaitons un partenariat à long terme avec la Tunisie. Nous avons la même culture arabe, nous entretenons des relations privilégiées avec ce pays, et nous considérons que c’est un marché à croissance économique stable. Or nous avons pour objectif de nous étendre à l’échelle régionale et pensons que nous pouvons le faire à partir de la Tunisie et en utilisant son potentiel humain dont nous connaissons les qualités.
Ce sera là notre premier investissement majeur en dehors du Royaume d’Arabie Saoudite et nous avons pour Tunisie Télécom de grands espoirs de développement national et international »
Mais que propose STC, dans cette compétition, qui fasse la différence avec les autres?
« Un savoir – faire et une expérience toute récente d’une situation similaire car STC vient de réussir une mutation d’un service public à une compagnie privée. Nous avons dû, pour cela, optimiser nos ressources, mettre à niveau nos ressources humaines et ne pas perdre de vue que la finalité, c’est le client et le marché. Nous pouvons transposer cette expérience, en l’adaptant, bien sûr, à la situation spécifique tunisienne. Ce qui nous différencie, c’est que si tout le monde sait où on veut conduire Tunisie Télécom, nous, nous savons comment le faire, en douceur et sans rien bouleverser. Car notre expérience nous a appris la patience, et la nécessité d’une approche modeste dans la gestion du changement ».
Alors, que le meilleur gagne.
« Nous sommes là pour gagner. Nous avons déjà affronté des compétitions et nous savons comment décrocher notre part du marché. Nous avons de grandes ambitions pour Tunisie Télécom, et nous nous sommes donnés les moyens de soutenir ces ambitions car dans tous les marchés que nous pénétrons, nous souhaitons être leader ».
Propos recueillis par Hassine BOUAZRA
(Source : « Le Temps » du 2 janvier 2006)
1er DOSSIER SPECIAL DE L’AN 2006 DU DU JOURNAL « LE TEMPS »….
Le communautarisme en Tunisie
Religions et rites en Tunisie: Dieu est toujours de la fête
Existe-t-il un communautarisme à la tunisienne ? Et si oui, en quoi est-il différent des autres, du moins ceux qui se sont ancrés, partout, en terre d’Islam.
L’Islam est arrivé après le Judaïsme et le Christianisme. Mais son avènement, son expansion, se faisaient au nom de Dieu, d’un seul, sur la base d’un message coranique apporté par le dernier des Prophètes, Mohamed, mais surtout, surtout, avec la tolérance comme fondement rassembleur.
A l’avènement de l’Islam – qui avait brassé toutes les cultures et toutes les ethnies – nul n’était tenu de renoncer à sa religion contre son gré.
Le Prophète insistait là-dessus. Et par la suite, l’un des Califes, Omar, releva le grand Général Khaled Ibn Al Oualid de ses fonctions à cause de ses méthodes jugées outrancièrement «persuasives » et carrément brutales.
Dans ses expansions, l’Islam n’a jamais eu ces motivations résolument guerrières des croisades. Et là où il s’implantait, juifs et chrétiens pouvaient pratiquer leur religion et leurs rites, moyennant un impôt « Al Jezia », contre-partie d’une protection sécuritaire.
Sans doute, l’Islam et le rapport Islam/Arabité étaient-ils, d’abord, l’_expression d’un communautarisme bien plus culturel que religieux. Il n’y a qu’avec les Almohades et l’oppression qu’ils exercèrent sur les ethnies au nom de l’exégèse coranique (une fausse exégèse) que le communautarisme – dont le berceau était l’Andalousie – fit l’objet d’une chasse aux sorcières dont fit, entre autres, les frais un certain Averroès (Ibnou Rochd).
Le communautarisme tunisien remonte à très loin dans le temps. Un pays qui aura adopté toutes les religions, toutes les invasions à l’avantage de s’abreuver, chaque jour, dans un brassage ethno-religieux dont la trame essentielle est avant tout, culturelle. Les juifs tunisiens sont fortement incrustés dans cette mosaïque ethno-culturelle ainsi, d’ailleurs, de l’ancrage chrétien qui a vu une particularité en Tunisie depuis au moins deux siècles, depuis l’époque Ottomane, plus exactement : plus proche de l’Islam que du Judaïsme et même plus prodigue en mariages mixtes.
C’est cette grande diversité, ce faisceau de dialogue inter-religieux en Tunisie qui aura constitué un solide rempart contre l’obscurantisme et les velléités de récupération intégristes que les Tunisiens (appareil d’Etat et citoyens) refusent en bloc.
Et d’ailleurs, 2005 s’est terminé sur une joyeuse turbulence. Jamais fêtes religieuses inhérentes aux trois religions révélées ne se sont autant « télescopées » comme en Tunisie cette année.
C’est que le communautarisme et la tolérance ont des spécificités tunisiennes.
Dossier…
Raouf KHALSI
(Source : « Le Temps » du 2 janvier 2006)
Les classiques liens judeo-chrétiens, en Tunisie, cultivent d’autres dialogues inter-religieux
353 AP-Je fut la date officielle chrétienne, en occident, de Noël, fête de la naissance du christ. Mais ses origines remontent à plus loin que cela ainsi que la période dite de Noël qui débute bien avant le vingt-cinq décembre.
Nous avons rencontré le père Moïse Koumakpaï (Aumônier de la Jeunesse Chrétienne Africaine en Tunisie), à l’église de Jeanne d’Arc, qui nous a parlé des fêtes religieuses catholiques tout en abordant aussi la question des coïncidences entre fêtes chrétiennes et fêtes juives.
Aux premiers siècles de l’ère chrétienne, on fêtait le baptême du Christ le six Janvier. À l’origine, cela était une fête païenne orientale qui consistait en la naissance du Dieu Aïnon. Tout comme le vingt-cinq décembre consistait en la célébration de la naissance du Dieu Hélios, dieu du soleil né d’une vierge. Le Christianisme, considérant la naissance du Christ comme venue de la Vraie Lumière au monde et voulant « christianiser » les fêtes païennes au lieu d’obliger un peuple païen à fêter les leurs, a adopté cette date à la naissance de Jésus. Le premier Janvier est aussi la date de la naissance du dieu Janus, un dieu à deux faces, une tournée vers le passé et une autre vers l’avenir. Ainsi le premier janvier fut fixé comme transition entre une année achevée et une autre nouvelle et devint la date du début d’une année. Mais, Christianisé, Le premier janvier est la fête de Marie Mère de Jésus et Mère de l’église. De nos jours, c’est aussi la journée mondiale de la paix accompagnée du message du Pape de la paix. Cette année ce message s’intitule : « dans la vérité, la paix » est le tout premier donné par le nouveau Pape Benoît XVI è.
L’ensemble des fêtes Chrétiennes dans l’année liturgique.
L’année liturgique chrétienne catholique débute bien avant le premier janvier. Elle commence dès le premier Dimanche du temps de l’Avent. Le calendrier liturgique chrétien retrace tous les évènements de l’histoire du salut vécu par le peuple juif de l’ancien testament (tout ce que les descendants d’Abraham ont vécu depuis la création jusqu’à l’ère chrétienne). Ainsi, l’on rencontre parmi les fêtes chrétiennes des fêtes qui existaient déjà dans le judaïsme, mais qui ont prit une nouvelle signification en référence à la personne du Christ. Exemple pâques et pentecôtes.
Ainsi juifs et chrétiens ont des fêtes communes mais nullement avec la même signification.
Noël et sa préparation.
En ce qui concerne Noël, le calendrier liturgique devant retracer toute l’histoire du salut qui prend en compte les évènements de l’ancien et du nouveau testament fait une place non seulement à la longue période de l’attente du messie promis mais à tous les évènements de la vie du christ. Pour préparer Noël, donc, il y a le temps de l’Avent qui dure quatre semaines. Le premier jour de l’avant est le premier jour de l’année liturgique. Ce temps s’achève le 25 décembre avec la fête de la naissance du Christ. S’ouvre, alors, le temps de Noël qui va jusqu’au baptême du Christ (le lendemain de l’épiphanie qui coïncide avec le premier dimanche après le premier janvier en Occident et le 6 janvier en Orient).
Pâques et sa préparation.
Parmi les évènements communs aux juifs et chrétiens, le temps du carême par exemple et le temps de Pâques. Le temps du carême rappelle la vie du peuple élu au désert pour les chrétiens c’est le temps des quarante jours du jeûne. Dans la vie du christ, 40 jours ont précédé son ministère public (Mathieu 4,1 à 11). Le terme Carême vient de Quaranta en latin (40). Pendant le temps du carême, la lecture biblique rappelle la vie du peuple élu au temps de l’esclavage, la tentation d’Adam et d’Eve dans le jardin d’Eden, la tentation et la victoire du Christ sur le diable au désert, le déluge… Ce temps achemine les Chrétiens vers pâques. Il s’achève donc sur la dernière cène (repas) du Christ le Jeudi Saint, sa passion le Vendredi Saint.
Quant au temps de pâques, sa présence dans le calendrier liturgique rappelle à la fois la Pâques juive, mais surtout la Pâques de Jésus-Christ qui s’est mis à la place de l’agneau traditionnel, s’offrant en holocauste pour le salut du monde. Le temps de pâques dure 50 jours et s’achève sur la fête de la pentecôte qui dans la tradition juive était une fête agraire où l’on offrait les prémisses de la récolte à Dieu. Pour les chrétiens, pentecôte est la fête de la descente de l’esprit saint sur les apôtres du Christ. Si la fête de pâques rappelle pour les juifs (et les Chrétiens) la sortie du peuple de Dieu de la terre d’esclavage à la terre promise ou bien le passage de la mer Rouge à la terre promise, pour les chrétiens, c’est la résurrection du Christ qui est la victoire du Christ sur la mort (le mal).
Le père Moïse conclut que s’il y a coïncidence entre les fêtes chrétiennes et juives c’est que le christianisme est issu du judaïsme. Certaines fêtes chrétiennes avec leurs significations théologiques se révèlent comme une récupération et une restitution des fêtes antérieures païennes ou juives.
Il voit dans le fait de célébrer les fêtes religieuse d’autres communautés « un point de solidarité humaine, de fraternité universelle et de dialogue inter-religieux ». Ceci ne met pas en doute les convictions et la foi de chacun et ne l’engage point à suivre une autre religion que la sienne.
La famille Fricano, la nostalgie de Noël « à la neige »
Les « Fricano » sont une famille sicilienne installée en Tunisie depuis 1993. ils viennent de fêter Noël et dans leur salon trône toujours le sapin décoré. Après le vingt-cinq, ils continuent de manger les « Pandoro », des gâteaux spécialités italiennes et qu’on prépare uniquement en décembre pour la célébration de Noël.
Les parents « Fricano » n’ont pas reçu des amis d’autres communautés pour le soir de Noël, leurs relations étant typiquement professionnelles. Néanmoins, les amis de leurs enfants étaient bel et bien présents.
Le Noël d’ici reste différent de celui de leur pays natal. Il leur manque la décoration, dans les rues, qui commence le huit décembre jusqu’au six janvier et les gens déguisés en père Noël. Mais ce qui leur manque surtout c’est la neige, ils ont du mal à s’habituer au soleil de notre pays le jour de Noël. Gabriela Fricano a remarqué que, pendant la période de Noël, les Tunisiens achètent des cadeaux et les boutiques débordent de gens. Elle n’en comprend pas la raison, néanmoins, cela lui plaît et ajoute à l’atmosphère un semblant de fêtes. « C’est peut-être la contagion de Noël, essaye-t-elle de deviner… »
Si en Tunisie, les repas de Noël n’obéissent à aucune règle, en Sicile, il en est autrement. Le menu traditionnel consiste en des pâtes au four, des saucisses, des tiges d’artichauts coupées et frites et la célèbre dinde farcie avec garniture et tartine. Pour le dessert, la bûche est toujours présente.
Gabriela Fricano nous a parlé de son Noël mais aussi de sa participation dans d’autres fêtes. Car Gabriela, non seulement, invite ses amis pour fêter Noël, mais partage avec eux les « Aïd »… Elle dit qu’en Italie, elle n’aurait jamais pu connaître ce qu’elle vit ici, c’est-à-dire connaître la civilisation musulmane mais aussi juive car elle a aussi des amis juifs tunisiens.
Ce qu’elle aime dans « El Aïd Essghir » par exemple est le bien qu’on fait aux enfants et les vêtements neufs que tout le monde achète même les adultes.
« C’est bien de fêter les fêtes des autres » ajoute-t-elle « sans influencer ou s’influencer, sans critiquer aussi, mais pour connaître » avait-elle conclut.
Hajer AJROUDI
(Source : « Le Temps » du 2 janvier 2006)
Fêtes juives et juifs tunisiens
Bkaïla et Mloukheya…Forte symbolique
Quelque 1200 juifs tunisiens continuent à vivre sur le territoire tunisien. Ils ont leur calendrier et leurs fêtes. Cette année, le vingt-cinq décembre (Noël) était, aussi, le début de l’une des leurs. C’est « Hanouka » qui dure huit jours. on connaît Noël, on connaît d’autres fêtes religieuses musulmanes et chrétiennes.
Qu’en est-il des fêtes juives ? Pourtant, les juifs tunisiens font partie intégrante de l’histoire de notre pays. Avant de parler de « Hanouka », notons que le nouvel an juif, « Roshashana » est « tombé » avec le début du ramadan ainsi que « kippour », le grand jour de jeûne juif. Cette période de l’année semble être la grande période de fêtes religieuses dans notre pays. Noël, Hanouka et dans quelques jours El Aïd Elkebir.
Hanouka ou la fête des lumières :
Selon le rabbin de la synagogue de la Goulette, l’histoire de cette fête remonte à quelque 2150 ans ou 2160 ans. Les juifs furent attaqués par les Grecs, puissants à l’époque. Ces derniers ont essayé de les empêcher de pratiquer leur religion et ont tenté d’effacer leur foi. À la victoire du peuple israélite, les hébraïques ont voulu allumé une bougie à Jérusalem afin de célébrer une victoire qui semblait impossible face à un empire aussi puissant que celui des Grecs. Il leur fallait de l’huile d’olive pure et ils n’en ont trouvé qu’une toute petite fiole qui ne tiendrait qu’un jour. Un miracle s’est alors produit et durant huit jours les hébreux retrouvaient la fiole remplie. Ainsi, de nos jours, les juifs allument deux bougies le premier soir de « Hanouka », puis ils ajoutent une, chaque soir, durant sept jours. Dans chaque foyer juif ainsi qu’à la synagogue des prières précèdent et accompagnent l’allumage des bougies. Nous avons rencontré quelques juifs tunisiens qui nous ont parlé de leurs fêtes et de leur manière de les vivre au sein de notre communauté.
Jean Yves Beninos, partisan de toutes les fêtes religieuses…
C’est un jeune juif tunisien. Loin de tout extrémisme, sa famille est juive, ses meilleurs amis sont musulmans et sa fiancée est une Française chrétienne qui vit en Tunisie. Chez lui, on fête « Hanouka », mais le sapin de Noël a aussi trôné. Ainsi que chez lui, on fête la pâque juive, mais aussi chrétienne. Il saisit l’occasion des fêtes religieuses musulmanes pour appeler ses amis et leur présenter ses meilleurs vœux. Cela lui est souvent arrivé de passer les jours d’El Aïd chez ses amis et notamment « El Aïd El Kebir ». Au « mouled », il a toujours un ami qui lui amène jusqu’à chez lui un bol « d’Assida » dont il raffole. Ce qu’il aime par-dessus tout dans toutes ces fêtes chrétiennes, juives et musulmanes, c’est l’aspect humain et relationnel. Fêter les fêtes des autres traduit le fait de les accepter dans leur patrimoine.
Jean affirme avoir lu le Coran, la torah et la bible. La base lui semble presque la même dans les trois religions. Côté fêtes et traditions, certains détails sont à peu près les mêmes chez
les musulmans et les juifs. Ces derniers ne mangent que ce qui est égorgé et sont « interdits » de porc. Tout comme les musulmans, ils mangent des pâtisseries à la rupture du jeûne de « Kippour » (des gâteaux nommés « boulou » et faits maison). Les musulmans égorgent un mouton pour El Aïd, eux le font pour la pâque juive. Les deux communautés fêtent « Achoura ». Les musulmans mangent de la « mouloukheya » pour le nouvel an hégirien et les juifs mangent la « bkaïla » qui est une sorte de « madfouna » à « Roshashana », jour de l’an juif.
Le point commun ?
La couleur verte des deux plats, « mouloukheya et bkaila », qu’on voit comme bon présage et qui symbolise le souhait d’une nouvelle année fertile. L’enterrement des morts est aussi presque similaire. Les juifs lavent leur mort, le couvre d’un linceul et l’enterre visage à terre. Ils préfèrent la barbe (qui pour eux est symbole d’humilité puisqu’elle descend vers la terre) et les cheveux courts. Dans la synagogue, hommes et femmes sont séparés et ces dernières doivent se couvrir les cheveux. Les musulmans partent en pèlerinage à « la Mecque », les juifs partent en pèlerinage à « Jerba » (Jean affirme qu’il trouve cet événement religieux juif très bien organisé par la Tunisie). Leur calendrier religieux suit un cycle lunaire (la différence est que dans la religion judaïque on ajoute un mois à l’année tous les deux ou trois ans).
Juifs ou musulmans, Jean trouve les Tunisiens tolérants, ouverts et « bons vivants ». il aime chez eux cette aptitude à « épouser » toutes les fêtes religieuses, les leurs et celles d’autrui. À une époque, il dit avoir eu des problèmes à se présenter comme juif, plus maintenant car il se sent enfin accepté…
La famille « Soubag », chaleureuse et tolérante
Notre visite chez eux a non seulement coïncidé avec le cinquième jour de « Hanouka », mais aussi avec l’anniversaire de Monsieur Soubag. Ce fut une réunion de famille avec la présence de quelques amis. Spontanément, la famille nous a ouvert sa porte, mais nous a, aussi, parlé de leurs fêtes et de leur religion. Quelques membres de la famille nous ont présenté « Hanouka » et nous ont parlé de la fête juive des garçons et de la fête juive des filles (patrimoine typiquement juif tunisien). Pour les garçons, on fait des tout petits gâteaux en forme de pigeons et pour les filles, on cuisine un «couscous» aux poissons. Lors de la Pâque juive, par exemple, les juifs sont « interdits » de pain et de pâtes (tous les féculents) durant huit jours.
Tout comme les autres fêtes religieuses chrétiennes et musulmanes, les leurs revêtent toujours l’aspect familial. Si certains juifs ne mangent pas chez les autres, ce n’est pas par dédain. Madame Soubag nous a expliqué que c’est uniquement par souci religieux. La viande que les juifs mangent, par exemple, devrait être cacher (égorgée par un « shouhed » puis trempée une demi-heure dans l’eau, ensuite mise une heure dans du gros sel et enfin rincée sept fois).
La famille nous a aussi expliqué que comme chez les musulmans, les juifs sont appelés à se défaire d’un pourcentage de leurs revenus et de les donner aux pauvres.
Après avoir soufflé les bougies de l’anniversaire (et mangé le gâteau), la famille Soubag s’est mise à l’allumage des bougies de « Hanouka » et à la récitation de la prière. Cette dernière consiste en un hommage rendu à Dieu pour le miracle de la fiole.
La troisième étape fut la synagogue en compagnie de Lionel Soubag. Quelques juifs tunisiens étaient en train de réciter des prières derrière le Rabin. Après quoi, ils ont procédé à l’allumage des bougies et puis ont chanté quelques chants religieux. Sur une table étaient déposés des gâteaux, des dattes et des limes. Vers la fin, ils furent partagés entre les assistants sans oublier les absents à qui leurs parts furent envoyées.
Le cinquième soir de « Hanouka » s’est ainsi achevé et chacun est rentré chez soi.
Ainsi en Tunisie, en cette période, l’heure est à la fête. Fête juive, chrétienne ou musulmane, certains la fêtent « entre eux » et d’autres ouvrent leurs portes à d’autres communautés. Le point commun entre les trois fêtes ? Chaque communauté aura rendu hommage à Dieu. Seulement, cet hommage n’est-il pas l’essence même du sens de religion ?…
Hajer AJROUDI
(Source : « Le Temps » du 2 janvier 2006)
Réveillon du jour de l’An
La fête pour tous
La Presse – Le réveillon à la tunisienne a cette particularité : vous ne verrez pas de foules déchaînées dans les rues et des pétards lâchés à tout-va. Ici le réveillon est fêté en famille surtout, ou avec beaucoup de discrétion, jalousement quelquefois, dans des hôtels ou des endroits branchés et qui jouissent d’un certain standing.
D’ailleurs, durant notre vadrouille qui a commencé aux environs de 22h30 vers la banlieue nord, nous avons constaté que sur les tronçons régnait le calme des soirées ordinaires mais avec un déploiement remarquable de la police de la circulation sur les tronçons et devant les endroits réputés pour attirer du monde ce soir-là.
Et du monde il y en avait ce 31 décembre ! Du monde qui a réservé une place au soleil d’un minuit très particulier qui les fera passer d’une année à l’autre au milieu d’une foule qui exerce son droit à la gaieté et à la joie.
Notre premier contact était avec l’hôtel Renaissance qui a mis les petits plats dans les grands pour préparer un réveillon à la hauteur des invités ciblés. Son marketing Manager M. Amine Ammar nous dit : «Il s’agit de rester original, créatif et attractif chaque année. C’est très important d’avoir une bonne clientèle pour ce genre de soirée. Pour ce faire, il faut définir un programme à l’avance, peaufiner le concept et offrir le meilleur service. Les Tunisiens qui passent le réveillon dans un hôtel sont très exigeants. Ce soir, il y a une clientèle très distinguée qui vient en famille et qui sait s’amuser. Il a fallu organiser cela des semaines à l’avance. Il faut que les gens gardent un très bon souvenir de cette soirée».
Pour satisfaire les différents goûts, deux soirées étaient proposées : une soirée D.J. et une autre occidentale beaucoup moins rythmée mais très «ambiance fin d’année». Les convives s’amusaient avec beaucoup de bonhomie, devant un orchestre et un menu à la hauteur de l’événement.
Ici la clientèle est d’un certain âge et elle s’amuse à son rythme sans se priver des masques des grands bals. Toujours dans le même hôtel, nous avons rendu visite à la soirée D.J, une salle comble avec une clientèle assez jeune et qui tient beaucoup de la jet set. Minuit allait sonner. Le D.J déclame le fameux compte à rebours. Toute la salle était debout égrenant les dernières secondes de l’année 2005. Le compteur est à zéro. Un grand fracas de décibels et de cris de joie accueillit l’année 2006. Ce fut comme un renversement de la vapeur où les parfums capiteux, les frissons des tissus nobles et l’agitation des chaussures clinquantes se fondaient dans le déchaînement des décibels et les longues embrassades. Maintenant on dansait sur les tables en envoyant des SMS ou en appelant un proche pour souhaiter la bonne année. Leïla n’en revenait pas : «C’est mon premier réveillon avec mon fiancé. C’est une soirée mémorable et on s’est vraiment amusé. En Tunisie, on sait organiser les fêtes.»
A présent un tour dans la cuisine de l’hôtel pour rencontrer les soldats de la gastronomie. Là, le décor est tout autre. On est dans l’univers «blanc et inox» des grandes cuisines. Une cinquantaine de toques s’affairaient autour des plats, peaufinaient la présentation et veillaient au grain pour servir une clientèle en pleine fête. «On a battu un record, dit le cuisinier Hassen Grioui. En 48 heures, nous avons tout préparé. Il ne restait que les produits frais qui sont arrivés aujourd’hui. C’est un événement qui nécessite une grande mobilisation». Regrette-t-il de ne pas être avec sa famille ce soir ? «C’est un travail qui nécessite beaucoup de sacrifices», répond Hassen.
Son collègue Lotfi Baccouche ajoutera : «Il faut mettre les bouchées doubles mais j’ai plaisir à travailler. J’aime les défis».
Ils ne pouvaient pas en dire plus… nos cuisiniers, tellement ils étaient occupés à satisfaire une clientèle qui a choisi de sortir ce soir là dans une ville qui n’affiche rien sur ses murs mais qui accueille le Nouvel An avec un inimitable sens de la fête !
Salem TRABELSI
(Source : « La Presse » du 2 janvier 2006)
Un programme inspiré du terroir
Joindre l’utile à l’agréable, telle est, en substance, l’offre proposée par «The Residence» pour la soirée du réveillon. Car, sur la baie de Gammarth, réveillonner se fait dans une ambiance bon enfant, mais dans un contexte enrichissant, puisque la culture a une place de choix dans le programme concocté.
«Pour le cas de notre hôtel, nous sommes actuellement à 90% de notre capacité. Parallèlement, 45% des clients sont des réguliers. Cette particularité complique davantage notre préparation, car il faut essayer de toujours surprendre cette clientèle à travers des innovations», souligne M. Dominique Di Daniel, général manager de The Residence Tunis.
Pour notre interlocuteur, c’est autour de la culture tunisienne que tout s’articule. Et pour cause! Si pour 2005, le thème fut l’Andalousie, cette année, on fête Carthage. Et cerise sur le gâteau, les éventuels fêtards ont eu l’occasion de visiter une villa-musée à Sidi Bou Saïd qui les a impressionnés.
Il est 10h45 quand on prend la direction de «The Residence». Si à la réception, joliment et simplement décorée, c’est le calme qui règne, la fête se déroule au bout d’un couloir agencé à l’occasion en caverne et décoré par des masques lumineux qui attisent la curiosité. À l’occasion, le personnel est habillé en costumes d’époque avec, en prime, l’arsenal qui colle avec le sujet!
Mais, cette soirée c’est la partie émergente de l’iceberg. Les festivités à «The Residence» ont débuté depuis 18h30 avec un cocktail autour de la piscine. Ensuite place à la gastronomie, les différents restaurants et deux cents couverts et autant de délices de la table. Pour l’occasion, c’est une cuisine internationale, basée sur des épices tunisiennes. Ce mélange subtil associant des plats reconnus à des éléments du terroir surprend. Et c’est bien là le but escompté.
23h15, place à la soirée spectacle. Alors, qu’à partir de minuit, une heure où les vœux fusent de toutes parts et dans toutes les langues, c’est le disco qui fait vaciller l’assistance. Une assistance faite d’un mélange très intéressant de touristes, des Anglais, des Italiens, des Français… «C’est vraiment cosmopolite comme clientèle et il faut savoir répondre à toutes les attentes», souligne M. Di Daniel. Et d’ajouter «pour notre part, c’est en mettant en symbiose des choses différentes et avec la qualité de service qu’on présente que nous arrivons à les surprendre. À titre d’exemple, pour 2006, notre cadeau de bonne année a été puisé dans l’artisanat tunisien».
Car, précise-t-il, il s’agit d’une clientèle haut de gamme, de surcroît habituée à un très haut niveau. Donc, il faut répondre à leurs attentes en offrant la même qualité de service et surtout en agrémentant cette prestation par des touches personnelles qui peuvent retenir leur attention.
Ainsi, «donner une partie de rêve», qui demeure l’objectif de M. Di Daniel, est le fruit d’une organisation qui se fait six mois à l’avance. Un travail sur les petits détails… qui font la différence.
Zied MOUHLI
(Source : « La Presse » du 2 janvier 2006)
« Salsa social club »
Changement de décor, mais aussi de clientèle. A la Latina, un restaurant du côté des Berges du Lac, c’est une ambiance latino, branchée et bon enfant qui règne. Et l’endroit s’y prête à merveille. Certes, on a oublié les sombreros au fond du placard, mais pas la joie de vivre qui caractérise tant ces endroits où chaleur et amitié font bon ménage. Première impression : tout le monde se connaît. «Nous sommes ici en famille… d’adeptes de la salsa», appuie Seïf, qui, accompagné de Heïthem et Houssem, organisent et gèrent les week-ends salsa de la Latina et, en l’occurrence, la soirée du 31 décembre. Le tout sous l’oeil vigilant, mais admiratif du travail accompli, de Mme Alia.
De cette ambiance festive se dégage une chaleur qui nous fait oublier cette nuit glaciale de décembre. Il est 2h35 du matin et le thermomètre affiche 10 degrés. Mais à l’intérieur, danse, chant et rigolades meublent l’ambiance.
L’objectif est de satisfaire toutes les tendances, même si l’accent est mis sur la salsa, cette musique latino-américaine, d’influence africaine, qui transmet la douceur de la mer. Zied Remadi est venu fêter l’avènement de 2006 en famille. Accompagné de sa femme, ils ont donné libre cours à leur passion de la salsa. «C’est plaisant, on se connaît bien et c’est agréable de fêter la nouvelle année avec les gens qu’on aime et la musique qu’on adore».
Entre deux danses, Melle Sameh Aouida, partage l’avis de Zied. Certes, à minuit, progrès technologique oblige, elle a formulé ses souhaits de bonheur, joie, amour et prospérité à sa famille via son téléphone portable, mais pour la fête, elle a opté pour le Latina. Attirée par la musique, l’ambiance et une bande d’amis qu’elle adore, elle estime que c’est une occasion pour faire la fête simplement, mais agréablement.
Pour le réveillon, «nous avons exceptionnellement eu recours, souligne Seïf, à la vente de billets, notamment pour garantir la sélection de notre clientèle et répondre aux attentes des habitués de l’endroit». La formule semble bien fonctionner car c’est depuis Noël que les 120 couverts ont été réservés. «Le prix raisonnable et l’originalité de l’endroit y sont certainement pour quelque chose», ajoute-t-il.
Pour l’occasion, un menu varié a été concocté avec, en prime, un gâteau qui a été partagé par tous les présents quand minuit a sonné son douzième coup. A ce moment, on éteint les lumières pour chanter, à l’unisson, «I will survive». Un tube culte de Gloria Gaynor devenu un classique pour aborder la nouvelle année avec de bonnes résolutions.
La salsa réunit tout ce beau monde. L’ambiance latino sur fond de salsa, une musique festive et chaleureuse, transmettant une chaleur tant prisée. Une chaleur digne d’un salsa social club.
(Source : « La Presse » du 2 janvier 2006)
L’Irak arabe devient l’Irakistan