C.R.L.D.H. Tunisie: Fatma Ksila et Samia Abou sont violemment prises à partie par la police tunisienne Nasreddine Ben Hadid: La Belle plume et l’homme politique charismatique Mouatinoun: Ils ne sont pas tous venus – Ils ne sont guère tous là… Mouatinoun: Perspectives méditerranéennes AFP: Algérie: un prêtre condamné à un an de prison avec sursis pour prosélytisme Reuters: Fidel Castro, révolutionnaire du XXe siècle, se retire AFP: Les partis islamistes essuient un revers majeur aux élections au Pakistan
C.R.L.D.H. Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme
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Communiqué
Fatma Ksila et Samia Abou sont violemment prises à partie par la police tunisienne.
Une grève de la faim de solidarité, pour dénoncer les agressions et les brutalités policières.
Fatma Ksila et Samia Abbou ont été l’objet à plusieurs reprises de brimades, d’intimidations et d’agressions de la part des policiers en civil. Fatma Ksila , secrétaire générale du CRLDHT et Samia Abbou, membre de l’Association Tunisienne de lutte contre la torture (ATLT) ont entamé des rencontres avec des familles de victimes de la torture afin de recueillir leurs témoignages en vue de la publication d’un rapport conjoint CRLDHT-ATLT sur la pratique de la torture et les mauvais traitements notamment dans les affaires jugés dans le cadre de la loi contre le terrorisme.
Dès son arrivée à Tunis, Fatma Ksila a reçu des messages téléphoniques insultants et orduriers, très probablement l’oeuvre des agents de la police politique. Le jeudi 14 février 2008, des agents en civil l’ont empêché d’accéder au domicile de Mme Fatma Tlili, qui a annoncé la veille lors d’une conférence de presse sa décision d’entamer une grève de la faim en soutien avec son fils Abderrahmane TLILI, en grève de la faim depuis le 15 janvier 2008 dans la prison de Mornaguia (banlieue de Tunis). Un groupe d’une vingtaine de policiers en civil, menaçant et vindicatif, lui ont ordonné de quitter le lieu sur le champ. La même scène s’est reproduite le lendemain devant le cabinet de Maître Radhia Nassraoui où Fatma Ksila devait rencontrer des familles de prisonniers pour recueillir leurs témoignages. Ces dernières ont été empêchées d’accéder au cabinet de Me Nassraoui. Mme Zeineb Chebli, de l’association “Liberté et équité ” a été conduite au poste de Ibn Khaldoun ou elle a été retenue pendant plusieurs heures.
Le samedi 16 février 2008, Fatma Ksila s’est déplacée à Sidi Bouzid ( 350 Km de Tunis), en compagnie de Mme Samia Abbou, pour une série de rencontres avec des familles des membres du groupe de Soliman condamnés à perpétuité et à de lourdes peines d’emprisonnement ( 30 ans). Quelques minutes après leur arrivée au domicile de la famille Jaziri de nombreux policiers en civil ont envahi la rue, conduit par le chef du district de Sidi Bouzid. A leur sortie du domicile des Jaziri, Fatma Ksila et Samia Abbou, ont été conduites à la station de transport et contraintes à monter dans une voiture de louage à destination de Tunis suivie tout au long du trajet par des voitures banalisées de la police politique.
Le lundi 18 février 2008, Fatma Ksila et Samia Abbou se sont rendues au domicile des parents de Imed Ben Amer, à Sousse ( 140 km de Tunis). Ce dernier a été condamné à la peine capitale dans l’affaire du groupe de Soliman. Violemment agressées, elles ont été traînées par terre et rouées de coups, par des agents en civil en nombre. Déchaînés, ces derniers n’ont cessé de proférer des injures orduriers et obscènes. Les sacs des deux militantes ont été vidés et la police a confisqué de l’argent liquide, un appareil photo et un magnétophone. Avertis, les militants de la section de Sousse de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) se sont accourus pour accompagner les deux militantes jusqu’à la station de louage où elles ont pris la direction de Tunis dans une voiture remplie d’agents civils. Arrivées à Tunis où les attendait Me Mohamed Abbou, elles ont été « accueillies » par d’autres agents qui ont pris le relais. Me Abbou a , à son tour , été l’objet d’agression , d’insultes et de provocation ordurières l’amenant à informer le Bâtonnier et à saisir le procureur de la république. En vain.
Ces agressions et violences à répétition ont provoqué la consternation et l’indignation dans les rangs des démocrates et des défenseurs des droits humains. Mokhtar Trifi , président de la LTDH a suivi de prés les événements et n’a cessé de manifester sa solidarité avec les deux militantes. Le CNLT ( conseil national pour les libertés en Tunisie) a publié une déclaration dans laquelle il exprime son entière solidarité avec les deux militantes et « condamne avec la plus grande énergie l’agression contre les défenseurs des droits humains et exige l’ouverture d’une enquête et la sanction des coupables». Le Collectif 18 octobre, le Parti démocrate progressiste comme le Parti communiste des ouvriers de Tunisie ont condamné ces violences policières .
Emportées par un élan de solidarité et déterminées à affirmer la place de choix des femmes tunisiennes dans la lutte pour les libertés, contre les violences policières, l’impunité et le despotisme , quinze militantes tunisiennes se sont jointes à Fatma Ksila et à Samia Abbou pour faire de la journée du mardi 19 février une journée d’action et de protestation pendant laquelle elles entament une grève de la faim. Il s’agit de
ABBOU, Samia, ATLT.
AMROUSSIA Zakia, association des chômeurs diplômés.
BEL HAJ HAMIDA Bochra, avocate.
BEN DABA Leila, avocate.
BEN NACEUR Afef, comité régional de défense des diplômés chômeurs. Monastir.
CHERIF Khadija, universitaire et défenseure des droits humains
DHAIFAOUI Zakia, syndicaliste et défenseure des droits humains –Kairouan.
DRIDI Hamida, médecin ; section de a LTDH- Monastir
GARRAJ Saida, avocate.
HAMMAMI Nadia, ingénieur -Paris.
HOUSNI Najet, actrice et membre d’Amnesty international section de Tunisie.
KSILA Fatma, secrétaire générale du CRLDHT.
MESTIRI CHEBBI Safia, universitaire et défenseure des droits humains
MHAMDI Ghazala, Gafsa.
Nassraoui Radhia , présidente de l’Association tunisienne de lutte contre la torture.
REZGUI Najoua, ancienne détenue politique.
RJIBA Naziha ( Oum Ziad), Observatoire national de la liberté de la presse, de l’édition et de la création.
Le CRLDHT dénonce cette violence policière qui intervient pour entraver le travail d’investigation et d’information sur la pratique de la torture en Tunisie qui a pris une ampleur inégalée. Ces réactions brutales et disproportionnées de la police tunisienne à l’encontre de deux militantes, Fatma Ksila et Samia Abbou, illustre le caractère sensible de la torture devenue systémique en Tunisie. Le travail entamé en partenariat avec l’ATLT sera poursuivi dans le but de faire cesser cette pratique criminelle et pour que l’impunité cesse et les responsables des crimes commis poursuivis et châtiés. Le CRLDHT exprime sa solidarité agissante avec Samia Abbou et Fatma Ksila ainsi qu’avec toutes les victimes de la répression sauvage. Il salue l’action et le courage des militantes tunisiennes qui ont organisé la journée d’action du mardi 19 février. Le CRLDHT exprime son inquiétude quant au sort des familles des victimes de la torture qui vivent sous une pression policière traumatisante.
En relation avec l’ensemble des organisations internationales de droits de l’Homme le CRLDHT appelle à une mobilisation active contre cette nouvelle poussée de fièvre en Tunisie.
Paris, le 19 février 2008
Assabah (quotidien tunisien), 19-2-2008
La promesse
Il fut un temps pas si éloigné / pendant lequel les frais de la redevance télé étaient pleinement justifiés,
Mais aujourd’hui, de grands bouleversements ont été opérés / à la radio comme à la télé,
Et les entrées d’argent s’accumulent grâce à la publicité,
Alors pourquoi l’État ne supprimerait-il pas tout simplement ces taxes imposées ?,
Nous lui promettons, en retour, d’arrêter de nous “régaler”* avec ses émissions radio et télévisées.
Mohamed Guelbi
* Jeu de mot intraduisible entre Istimta3 (se régaler) et Istima3 (suivre (une émission)).
Traduit de l’arabe par : Taïeb Moalla
PUP : Non aux surenchères gratuites
Le secrétaire général du Parti de l’Unité Populaire (PUP) Mohamed Bouchiha a présidé, samedi 26 février 2008, une réunion organisée par la fédération de Sfax du parti et tenue à Jbeniana, cette réunion à laquelle ont participé plusieurs militants s’est tenue sur le thème “La question de la mondialisation et ses répercussions sur le développement local”.
Le secrétaire général du parti a ouvert les travaux de la réunion par une allocution dans laquelle il a souligné le rôle des partis politiques dans l’encadrement des citoyens notamment dans les régions les moins développées. Il a précisé à cet effet que le PUP joue un rôle majeur dans ce sens et s’intéresse de près aux préoccupations des citoyens.
En ce qui concerne la situation politique Bouchiha a réitéré sa totale confiance au processus de réformes engagé par le Président Ben Ali en soulignant que les réformes qui ont été accomplies notamment la consolidation du pluralisme vu dans le sens de la concrétisation du changement démocratique. Le secrétaire général du PUP a aussi déclaré que son parti rejette les surenchères et l’appel à l’étranger tout en précisant que la meilleure préparation des prochaines élections passe avant tout par le dialogue.
ATJA: Vers un record des candidatures
A une semaine de la clôture du dépôt des candidatures pour l’élection des membres du comité directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) qui se tiendra le 8 mars 2008, sept candidatures ont déjà été déposées ce qui laisse croire qu’on s’achemine pour cette élection vers un record de candidatures.
La campagne électorale bat déjà son plein et des listes ont commencé à se former. Au moins trois listes seront en lice. Une va être formée par ceux qui ont boycotté l’élection de mars 2006 et qui sont la plupart de sensibilités de gauche.
La deuxième va être composée par ceux qui sont proches des nationalistes arabes et la troisième par ceux proches du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) qui rappelons-le ont gagné deux fois successives cette élection (2004 et 2006). Mais d’autres peuvent aussi entrer en lice notamment celle qui sera probablement formée par des jeunes avocats qui se réclament indépendants et apolitiques.
Néjib SASSI
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 19 février 2008)
La Belle plume et l’homme politique charismatique
Elle : Entre journaliste et écrivaine, entre chronique de la vie quotidienne et courante d’une part et l’anecdotique et le regard à part et profond. Noura Borsali vogue et vague (consciemment et à sa manière) dans cette histoire tunisienne si lointaine et encore fraîche .
Lui : ce nom qui évoque les réactions les plus contradictoires, grandeur d’un homme qui a tout eu (ou presque) et cet homme qui a tout perdu (ou retrouvé). Il suffit uniquement de prononcer son nom en présence de politiques/intellectuels pour que éclate la «mère de toutes les batailles». Jeune, Ahmed Ben Salah, a façonné – en première loge – l’histoire de la Tunisie. Moins jeune (car cette race d’homme ne connaît guère la vieillesse), il continue encore et toujours – par sa mémoire toujours fraîche – à ouvrir les portes des «ténèbres de l’histoire»…
L’importance du livre/entretiens entre Noura Borsali et Ahmed Ben Salah, ne réside guère – et surtout pas– dans ce lot de «vérités historiques» et cette masse d’informations, mais aussi dans cette façon de l’un et de l’autre d’aborder une histoire si importante et douloureuse à la fois avec sérénité et recul.
Il est presque naturel que de si longues heures passées ensemble, finissent par créer une «certaine forme d’intimité» que Noura Borsali avoue ouvertement, sans vergogne et même avec fierté dans sa dédicace :«à la mémoire de ma mère et de mon pèred ont l’estime qu’ils portèrent, leur vie durant, à Ahmed Ben Salah, marqua mon enfance et mon adolescence». Néanmoins, cette complicité ou plutôt cette forme de «résonance intellectuelle» a fini par faire sortir les entretiens de ce classique «question/réponse» vers une forme de dialogue où l’investigation rétrospective l’emporte largement sur la simple narration.
Noura Borsali présente par ce livre un document «historique» ?
Disons plutôt un témoignage, une vision et essentiellement une analyse personnelle d’un grand acteur de l’histoire politique, qui à défaut d’être «sujet» et «auteur» arrive à marquer ses dires d’un recul qui se veut objectif, avec ce soin particulier, qui lui est propre, d’insister sur des détails qui intéresseraient tout à la fois l’historien perfectionniste et le scénariste qui penserait un jour porter la vie de cet homme à l’écran.
Une image non connue de Ben Salah, se dégage du livre, à savoir cet intellectuel qui voue à la littérature en particulier et au savoir en général un intérêt autre que celui qui dynamise son action politique, sans pour autant dissocier les deux ou leur porter une finalité autre que celle qui a animé sa vie politique ou, tout simplement, sa vie …
Un souci de correction, se dégage des dires d’Ahmed Ben Salah, aussi bien de «l’histoire officielle» écrite du temps de Bourguiba que de ces «histoires» qui à force d’être racontées – ici et là – ont fini par faire office de vérités absolues. L’homme ne se pose guère – ou plutôt pas toujours – en avocat de son propre parcours, mais plutôt en «perfectionniste» qui à la fois porte une autocritique assez directe et franche et ne porte guère ce sentiment de culpabilité que certains ont voulu lui coller ou lui faire porter…
Ce livre doit inlassablement s’inscrire dans ce souci collectif – pour ne pas dire national – à transcrire l’histoire – et l’analyser en second lieu. Sans être historienne, Noura Borsali a su bien jouer et assumer le rôle de ce journaliste curieux par nature et «fouineur» par vocation. Un large effort de documentation se dégage de ses questions, aussi bien par souci d’enrichissement de l’entretien que par besoin instinctif d’accompagner cette mémoire vive et «foudroyante».
Ahmed Ben Salah est plus qu’une mémoire, encore plus qu’un acteur, il a été à la fois témoin et «marionnettiste» à sa façon, d’où l’importance de la version qu’il présente. Il serait à la fois triste et désolant que ce livre et beaucoup d’autres, ne servent de matière à études pour des académiciens et autres historiens qui en plus du fait historique lui-même, cherchent à comprendre le comment du pourquoi.
L’histoire reste cependant la plus belle et extraordinaire explication du présent et le meilleur outil pour comprendre le futur….
Nasreddine Ben Hadid
(Source: “Mouatinoun” nr 48 organe du Forum démocratique pour le travail et les libertés)
Ils ne sont pas tous venus
Ils ne sont guère tous là…
Les analystes et les professionnels du secteur touristique tunisien parlent bien et souvent de «l’avant 11 Septembre» et de «l’après 11 Septembre». Certes, sur le plan quantitatif la barre s’est redressée. Reste à voir au-delà des chiffres et des statistiques !!!
Le secteur touristique a connu une croissance rapide au cours des dernières décennies. L’Etat a constitué dans les années soixante la «locomotive» du secteur à travers un investissement public direct. Le secteur privé a entamé dés le début des années soixante-dix une percée qui s’est rapidement renforcée grâce à un soutien direct et indirect de l’Etat (infrastructure, financement, incitations fiscales et financières).
Cette politique a donné sur le plan quantitatif des résultats positifs : un élargissement de l’offre qui a permis d’attirer une part plus importante de la clientèle internationale. Le nombre des unités hôtelières a triplé entre 1975 et 2001, atteignant 825, le nombre des touristes est passé de 1 million à 6,5 millions. Reste à dire que les professionnels et les analystes mettent en doute – vue le constat de la situation – la stratégie de croissance tous azimuts qui a prévalu pendant des décennies et qui a abouti à une surcapacité d’offres non diversifiées, basée pour sa plus grande part sur le tourisme balnéaire.
Cette capacité a amené les hôteliers à dépendre de plus en plus des tours opérateurs internationaux pour vendre du produit tunisien. Depuis, l’émergence de destinations concurrentes favorisée par la baisse du coût de transport aérien a accru la difficulté des opérateurs tunisiens à s’imposer, les conduisant à pratiquer des fortes baisses de prix afin de palier à un taux d’occupation trop bas. En conséquence, les hôtels tunisiens affichent un faible niveau de rentabilité affectant leur solvabilité et la qualité de leurs services. La situation est d’autant plus préoccupante que le secteur bancaire tunisien est largement tributaire de l’industrie touristique.
Un certain nombre de mesures ont été adoptées, telles que l’adoption de nouvelles normes de classification des hôtels en 2005, et un programme de mise à niveau destiné à diversifier le produit touristique et renforcer les normes de qualité.
Des chiffres et des questions cruciales !!!
Le bilan de l’industrie tunisienne de tourisme semble de prime abord positif. Le nombre de visiteurs a atteint un record de 6,5 millions de touristes en 2006, celui des nuitées se redresse depuis 2004, et les recettes en devises ont atteint des niveaux sans précédent. Toutefois, ces chiffres masquent d’autres réalités : une moyenne de 6,6 à 5,2 jours; des taux d’occupations qui passent de 50,6% à 43,5% et une augmentation à peine perceptible des recettes unitaires par touriste, passant de 414 Dt à 431 Dt.
Si la réduction de la durée de séjour moyenne correspond à une tendance globale en faveur de vacances moins longues mais plus fréquentes, l’évolution des recettes par touriste constitue une problématique importante pour le secteur. En effet, la faible augmentation (+4%) des recettes unitaires par touriste exprimée en dinar masque l’impact positif de la dépréciation de la monnaie tunisienne de presque 32% par rapport à l’euro depuis 2000. En termes réels, les recettes par touriste auraient chuté à moins de 400 Dt, mettant ainsi en évidence une baisse notable au cours des dernières années.
Entre 2000 et 2005, la Tunisie a perdu 5,3% de sa part du marché régional, alors que la part de la Turquie a augmenté de 9,9%. En outre, les recettes par touriste en Tunisie sont les plus faibles parmi les concurrents méditerranéens, reflétant l’image de la destination à bas prix du pays.
La poule qui doit pondre des œufs d’or…
Pour comprendre comment en sommes nous là, il faut rappeler les différentes phases de la mise en place du système. En premier furent créées en Tunisie de simples unités hôtelières, souvent pieds dans l’eau, dans le but de «maintenir » un touriste qui doit dépenser tout son fric dans l’hôtel. Cette image – ou plutôt ce système – fut dépassé au milieu des années quatre-vingt avec à la fois la création des zones touristiques intégrées et aussi le développement de produits touristiques qui vont au-delà de l’unité hôtelière. Des corporations naissent et des emplois sont ainsi créés. Néanmoins, avec la crise, chaque opérateur veut tirer la «couverture» un peu. Les T.O. ont imposé aux unités hôtelières une réduction supplémentaire. Les hôteliers veulent se rattraper sur un touriste qui paradoxalement dépense moins qu’avant et ne semble plus porté vers cette générosité tant rêvée !!!
Entre le «all inclusive » (comprendre tout compris) que développent les hôteliers et la formule libre qui fait plutôt l’affaire des autres opérateurs (restaurateurs, centres d’animation et autres) se pose l’équation du secteur touristique. Il n’est plus acceptable de laisser perdurer une telle situation où chacun cherche inlassablement à tirer son épingle de ce jeu où le touriste est devenu cette poule qui ne pond plus d’œufs d’or. La solution relève plutôt d’une vision globale qui dépasse l’intérêt propre et immédiat. La dure compétition à laquelle notre tourisme est confronté exige une révision de notre stratégie et des moyens conséquents pour gagner de nouveaux marchés. Et c’est là que l’on fait l’amère constat à propos du rôle des corporations ou plutôt de l’absence de ce rôle, qui se fait sentir et lourdement…
(Source: “Mouatinoun” nr 48 organe du Forum démocratique pour le travail et les libertés)
Perspectives méditerranéennes
A l’initiative commune du parti socialiste européen et de la fondation Jean Jaurès, une journée d’études sur les perspectives euro-méditerranéennes a rassemblé les socialistes européens et maghrébins. Cela s’est passé le vendredi 18 janvier 2008, au siège de la FJJ à Paris. Michel Thauvin, directeur délégué de la FJJ et Philip Cordery, secrétaire général du PSE ont ouvert les débats qui se sont déroulés sous la forme de deux tables rondes : la première a porté sur le thème » Comment relancer les relations entre l’Union européenne et le Maghreb ? Quel regard porter sur le projet d’Union pour la Méditerranée », la deuxième a eu pour sujet « Les européens, l’Union du Maghreb Arabe et la solidarité avec les forces démocratiques au Maghreb. Etaient présents les responsables délégués par les partis socialistes d’Europe ; PS français, PS belge, PSOE espagnol, PS italien ET PS d’Andorre, et les délégués des partis maghrébins : FFS d’Algérie, USFP et PSP du Maroc, FDTL de Tunisie, RD de Mauritanie. La Libye était représentée par le président de la ligue libyenne des droits de l’homme. Etaient présents aussi des parlementaires européens représentant le groupe parlementaire socialiste au parlement européen. Des experts ont présenté les thématiques en discussion.
Au cours de cette journée, un débat approfondi a permis de dégager quelques idées fortes
1- Il est impératif que les socialistes européens et maghrébins élaborent un vrai projet socialiste pour la Méditerranée fondé sur une vision progressiste de convergence,qui encourage l’intégration horizontale et définisse les mécanismes de participation des sociétés civiles des pays des deux rives.
2- En dépit de ses insuffisances, notamment dans le partenariat politique et la question de la démocratie, le processus de Barcelone et la politique de voisinage restent le cadre le plus adéquat pour le partenariat euroméditerranéen dont il faut développer la multilateralité. Le projet d’Union pour la Méditerranée du président Sarkozy a suscité des craintes quant au risque qu’il recèle de diviser les européens, de renforcer la bilatéralité, d’occulter le volet politique et de passer à la trappe la question de la démocratie et des droits de l’homme.
3- L’unité du Maghreb est une nécessité vitale et stratégique .pour la Méditerranée. Les européens sont appelés à l’encourager mais ce sont les maghrébins qui doivent la construire au plus vite. Un appel dans ce sens a été lancé par le secrétaire général du FDTL.
Les con clusions de ces travaux ont été tirées par Gérard Fuchs au nom de la FJJ et Maurice Braud Du parti socialiste français. Le mot de la fin revint à Philip Cordery, secrétaire général du parti socialiste européen qui a inscrit cette journée dans un processus de concertation entre les socialistes de deux rives, processus qui est passé par les étapes de Grenade,, Toulouse, Porto, Genève et maintenant Paris en attendant la réunion de Naples qui devra , dans les mois à venir,marquer une étape décisive dans les relations entre socialistes européens et maghrébins.
Tous les intervenants ont souligné le rôle joué par Alain Chenal, ami connu des maghrébins et véritable cheville ouvrière dans l’organisation et la réussite de cette rencontre.
L’Union méditerranéenne, pomme de discorde ?
Le projet d’Union méditerranéenne, en dépit du flou qui l’entoure, continue à susciter des remous dans les relations entre la France et l’Allemagne. C’est ainsi et à l’occasion d’un meeting organisé à Paris et auquel elle a été conviée, que la chancelière allemande Angela Merkel a plaidé contre une telle union.“On ne peut pas faire en sorte que certains s’intéressent à la Méditerranée, et d’autres à l’Ukraine”. Le président Sarkozy, malgré une volonté d’apaisement affichée, n’a pas manqué d’avertir “Il est parfaitement normal que l’Allemagne et les démocraties du nord de l’Europe puissent s’associer au projet d’union de la Méditerranée. Mais que ceux qui ne veulent pas avancer n’empêchent pas ceux qui veulent avancer”. Du sport en perspective !!
(Source: “Mouatinoun” nr 48 organe du Forum démocratique pour le travail et les libertés)
Algérie: un prêtre condamné à un an de prison avec sursis pour prosélytisme
Fidel Castro, révolutionnaire du XXe siècle, se retire
LA HAVANE (Reuters) – Après 49 années au pouvoir, le dirigeant cubain Fidel Castro, qui a érigé aux portes des Etats-Unis un Etat communiste né dans les maquis de la Sierra Maestra et tenu tête à dix locataires de la Maison blanche, a annoncé mardi qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat présidentiel.
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Héros pour certains, dictateur selon d’autres, Castro, charismatique et fougueux, reconnaissable à sa barbe et à son uniforme vert olive, n’a plus été vu en public depuis 19 mois et n’exerce plus la réalité du pouvoir depuis qu’il a confié les rênes à son frère Raul le 31 juillet 2006. Provisoirement.
Opéré aux intestins pour une maladie jamais explicitée, Fidel Castro s’est lentement remis de l’intervention. Dans un message publié mardi par le quotidien communiste Granma, il annonce mardi que sa condition physique ne lui permet pas de poursuivre sa charge de président du Conseil d’Etat et de chef des armées.
Le provisoire devient définitif.
“A mes chers compatriotes, qui m’ont fait l’immense honneur ces derniers jours de m’élire au parlement, je vous informe que je n’aspirerai ni n’accepterai, je répète, que je n’aspirerai ni n’accepterai la charge de président du Conseil d’Etat et de commandant en chef”, écrit le “Comandante en jefe” dans un message publié sur le site internet du quotidien communiste.
DE LA MONCADA À LA SIERRA MAESTRA
Arrivé au pouvoir à Cuba en 1959, Fidel Castro a mené tambour battant une révolution qui a inspiré des mouvements gauchistes dans le monde entier. Près d’un demi-siècle plus tard, le Lider Maximo, qui a multiplié ces derniers mois les articles sur la marche du monde, se pose encore en défenseur d’une orthodoxie communiste menacée d’extinction.
“Le socialisme ou la mort”: voilà ce que Castro oppose, à la fin des années 80 et au début des années 90, à la chute du communisme dans les pays d’Europe de l’Est.
Face à la dégradation de la situation économique et à une douloureuse baisse du niveau de vie des Cubains, cet orateur hors pair a toutefois dû introduire des réformes nécessaires au salut de son île, menacée de banqueroute. C’est le début de la “période spéciale”.
PUISSANCE NON ALIGNÉE
Officiellement né dans le village de Biran, près de Mayari, dans l’est de Cuba, le 13 août 1926 – certains biographes situent sa naissance un an plus tôt – Castro est le fils d’un immigré espagnol ayant fait fortune dans la culture de la canne à sucre.
Après une scolarité catholique chez les jésuites, il étudie le droit à La Havane, où il prend part à une vie politique parfois violente. Il s’engage rapidement dans des activités clandestines visant au renversement de la dictature de droite de Fulgencio Batista.
En 1953, l’attaque de La Moncada, une caserne militaire, lui vaut d’être condamné à 30 ans de prison. Bénéficiant d’une amnistie, il est libéré dès 1955 et gagne le Mexique, où il prépare l’invasion de l’île avec d’autres exilés cubains.
En décembre 1956, Castro et 81 compagnons d’armes regagnent l’île à bord du Granma. Le débarquement tourne à la catastrophe. Seuls douze “barbudos”, dont Castro, son frère et Ernesto Che Guevara, survivent. Lorsqu’ils arrivent dans les maquis de la Sierra Maestra, ils n’ont en tout et pour tout que sept fusils. Mais ils parviennent à mobiliser.
En 1958, les rebelles repassent à l’offensive – cette fois avec succès. Le 1er janvier 1959, Batista quitte précipitamment Cuba, et un gouvernement provisoire est formé, où Castro, à l’âge de 32 ans, devient chef des forces armées, puis Premier ministre.
Une fois arrivé au pouvoir, Castro entreprend de faire de Cuba une puissance non-alignée. Son projet: une révolution politique, économique et sociale.
Par ses choix radicaux, le Lider Maximo s’aliène Washington, qui suspend en 1961 ses relations diplomatiques avec La Havane. Naturellement, Castro se tourne alors vers Moscou.
Il autorise en octobre 1962 l’installation sur son sol de missiles soviétiques. La confrontation qui s’ensuit avec les Etats-Unis, alors dirigés par John F. Kennedy, conduit le monde au bord d’un conflit mondial.
COQUILLAGE TRUFFÉ D’EXPLOSIFS
Dès le début, l’aversion des Américains pour ce régime si diamétralement opposé à leurs conceptions politiques, conduit Washington à comploter contre Castro, avec l’aide de la CIA.
En 1961, plus d’un millier d’exilés cubains entraînés par la CIA débarquent dans la Baie des Cochons. L’opération est un échec cuisant, mais les services secrets continuent de réfléchir à des moyens – plus ou moins sérieux – de l’éliminer.
Un rapport spécial du Sénat des Etats-Unis, en 1975, révèle que les services secrets américains ont envisagé, un temps, de verser dans ses chaussures un produit chimique qui déclencherait la chute de sa barbe, ce qui aurait grandement entamé son charisme.
Parmi les autres subterfuges envisagés: lui faire livrer des cigares empoisonnés, ou placer un coquillage bourré d’explosifs sur son lieu de plongée habituel.
Castro affirme avoir survécu à 600 projets d’assassinats ourdis par la CIA ou les exilés cubains.
“Je suis vraiment heureux d’atteindre 80 ans. Je ne m’y attendais pas, pas plus que d’avoir un voisin – la plus grande puissance mondiale – qui essaie chaque jour de me tuer”, a-t-il déclaré le 21 juillet 2006 lors d’un sommet des présidents d’Amérique latine.
“L’HISTOIRE M’ABSOUDRA”
Alors que, un an et demi plus tard, il s’efface du premier rang, Castro bénéficie d’un soutien international renouvelé et entretient d’excellentes relations avec de nombreux dirigeants d’Amérique du Sud, notamment le président du Venezuela Hugo Chavez, comme lui très hostile à George Bush.
En envoyant près de 20.000 médecins cubains soigner les plus pauvres, d’abord au Venezuela, et jusqu’au Pakistan, en Indonésie et au Timor-Oriental, le dirigeant cubain a encore élargi le cercle de ses amis et supporters.
Pour la jeunesse altermondialiste, Castro et “le Che” sont devenus des icônes de la révolution.
Mais dans son propre pays, Castro est accusé par ses opposants d’avoir soumis les onze millions de Cubains à la pauvreté collective dans un Etat policier.
Chaque jour, des candidats à l’exil remplissent les files d’attente devant les ambassades étrangères.
Arrivé au crépuscule de sa vie, Castro a tenté de répondre aux insuffisances les plus criantes du régime qu’il a fondé – des logements délabrés, des transports publics insuffisants, les pannes d’électricité, la corruption – tout en refusant de laisser s’exprimer ses détracteurs. L’argent et le pétrole à bas coût fournis par son ami Chavez ainsi que les prêts chinois ont permis au régime cubain de garder la tête hors de l’eau.
Une intervention chirurgicale à l’intestin a contraint le Lider Maximo à déléguer le pouvoir à son frère Raul, de cinq ans son cadet, le 31 juillet 2006, pour la première fois depuis son accession au pouvoir. Son état de santé ne cesse depuis d’alimenter les spéculations. Selon des responsables américains, il serait atteint d’un cancer en phase terminale.
Certains anciens parmi les fidèles, tel Mario Bruqueta, qui a combattu à ses côtés dans la Sierra Maestra, s’inquiète de l’avenir, quand l'”irremplaçable” chef aura disparu. Selon lui, “le peuple cubain est plus fidéliste que communiste.”
“L’Histoire m’absoudra”, lançait Castro lors de son procès pour l’attaque de La Moncada.
Les partis islamistes essuient un revers majeur aux élections au Pakistan