19 décembre 2007

Home – Accueil

TUNISNEWS
8 ème année, N°5 2765 du 18.12.2007

 archives : www.tunisnews.net


Le syndicat général de l’enseignement secondaire tient : Un mois déjà de la grève de la faim Répression syndicale en Tunisie : Trois enseignants entament leur deuxième mois de grève de la faim Nasreddine Ben Hadid: Une radio coranique accentue la guerre des Islams

Audinet : La FEMIP accorde à la Tunisie un prêt de 200 millions d’euros

 

 

SYNDICAT GENERAL DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

Le syndicat général de l’enseignement secondaire tient : Un mois déjà de la grève de la faim

Trois enseignants (Mohammed Moumni, Ali Jallouli, Moez Zoghlami)  qui ont fait l’objet d’un licenciement abusif font une grève de la faim depuis le 20/11/2007. Deux d’entre eux (Jallouli et Zoghlami) ont été transférés d’urgence dans un hôpital de la place le jeudi 13/12/2007 en raison de la détérioration de leur état de santé. Après vingt quatre heures pendant lesquelles ils ont été placés sous soins intensifs, ils ont été ramenés aux locaux du syndicat général de l’enseignement secondaire, lieu de la grève de la faim où ils poursuivent leur mouvement de protestation avec leur collègue, Mohammed Moumni.

La mesure de licenciement prise à leur encontre par le ministère de l’éducation et de la formation est extra-pédagogique, puisque leur compétence est avérée par les rapports d’inspection, ce qui récuse l’argument avancé par ce dernier et trahit les considérations politiques qui ont motivé sa décision.

 Tout en saluant la bravoure et l’abnégation de ces héros qui en fait ne défendent pas un intérêt personnel, mais une cause commune, qui est le droit au travail pour tout le monde comme le garantit la loi, on dénonce l’indifférence qu’affiche l’autorité de tutelle envers une situation aussi critique, nous ne pouvons que vibrer d’indignation face à un ministère qui ne branche pas après un mois en dépit du grand risque que courent les grévistes de la faim, qui ôte ainsi indirectement la vie à des hommes dont le seul tort et d’avoir réclamé leur droit d’être traités comme des humains, comme des citoyens et non pas comme des sujets. Toutefois et contrairement à ses  espérances, ce comportement irresponsable et inhumain de sa part n’a pas entamé le moral ni la détermination de nos militants qui ne font que s’agripper davantage à leur droit au travail et à la dignité, que redoubler de volonté tenace, aidés en cela par la forte mobilisation de leurs collègues et des étudiants, et par le soutien des différents secteurs professionnels ainsi que par le large mouvement de sympathie et de solidarité des syndicats, partis et organisations contactés dans le monde entier.

 Le syndicat général de l’enseignement secondaire qui ne peut que se féliciter et du militantisme et du dévouement des camarades grévistes et de l’esprit de camaraderie dont font preuve nos amis partout dans le monde, déclare que son action de protestation contre les mesures discrétionnaires et discriminatoires continuera tant que nos collègues n’auront pas rejoint leurs postes.

 

Le syndicat général de l’enseignement secondaire tient a informer l’opinion nationale et internationale que les membres du bureau national ainsi que plusieurs militants  entament par solidarité une grève de la faim et  un sit –in durant les trois jours de la fête de l’« Aid  Al-Idha » .

Le Comité d’Information et de Liaison

Pour s’informer ou soutenir les grévistes :

Fax     : 216.71.337.667

e-mail : profexclu@yahoo.fr

              synd_tunis@hotmail.com

Site     : www.moumni2.maktoobblog.com


Répression syndicale en Tunisie : Trois enseignants entament leur deuxième mois de grève de la faim

 
Loin de leurs familles et proches, Mohamed Moumni, Ali Jallouli et Moëz Zoghlami poursuivent en ce jour de l’Aïd, leur 30ème jour de grève de la faim déclenchée depuis le 20 novembre 2007 dans les locaux du syndicat général de l’enseignement secondaire. Ce mouvement a été initié pour protester contre la décision du ministère de l’Education Nationale de ne pas les reconduire dans leurs postes, en raison de leur engagement syndical au sein des structures de l’UGTT. Les diagnostics du comité de suivi médical sont alarmants, Ali Jallouli et Moëz Zoghlami ont déjà été hospitalisés avant de reprendre leur action. Malgré notre profonde préoccupation quant à l’état de santé des grévistes, nous nous félicitons de l’élan de solidarité qui continue de se manifester à travers tout le pays après un mois de grève. Des actions de soutien, des sit-in et des rassemblements ont lieu dans différentes régions de la Tunisie. Un comité national de soutien s’est constitué le 18 décembre dont le porte parole est M. Abderrahmane Hedhili, dirigeant à la LTDH et du syndicat régional (Monastir) de l’enseignement secondaire. A Paris, plusieurs organisations syndicales françaises ont exprimé leur soutien aux trois enseignants grévistes. Une délégation de représentant(e)s des syndicats et d’organisations de droits humains nationales et internationales devrait se rendre vendredi à 17h à l’Ambassade de Tunisie à Paris pour interpeller les autorités tunisiennes et remettre à l’ambassadeur une lettre exigeant  la  réintégration des trois grévistes. Le Comité de soutien à Paris appelle tou(te)s les démocrates  à se mobiliser et à accompagner la délégation : Vendredi 21 décembre à 17h Devant l’ambassade de Tunisie, rue Barbet de Jouy 75007 Métro Saint-François Xavier                                    Paris, le 19 décembre 2007  Pour le comité de soutien Mohieddine CHERBIB


Une radio coranique accentue la guerre des Islams

Nasreddine Ben Hadid

info@sannaja.com

 

Depuis quelques mois, Les auditeurs tunisiens ont été plus que surpris par une station radio coranique, la première du genre en Tunisie. Autant elle peut sembler ouvrir une si petite brèche dans la grande muraille de l’audiovisuel tunisien, autant elle s’inscrit dans le droit fil de la guerre des Islams, qui fait rage…

 

«Je n’ai plus besoin de cassettes, cette station me permet d’écouter du Coran à longueur de journée et de la nuit». Cette phrase d’un chauffeur de taxi tunisien, explique – partiellement – le succès de la station radio «Zitouna» [l’olivier, du nom de la grande mosquée de la ville de Tunis et sa célèbre université de théologie], qui a commencé à émettre au premier jour du mois du Ramadan de cette année.

Une station coranique !!! Personne n’aurait pu imaginer la chose, surtout de la part d’un régime qui n’a toujours admis la religion qu’au «strict minimum», un Islam – comme l’annonce bien le Directeur de la station Kamel Omrane – : «porteur de valeurs de tolérance et de modération».

Zitouna, vient avant tout «à but non lucratif». Sans publicité, elle est totalement dépendante de la «générosité» de son promoteur Mohamed Sakher El-Matri, très brillant et jeune homme d’affaire qui y a investi un peu moins d’un million de dinars tunisiens (600.000 €). L’homme n’est autre toutefois que le gendre du Président Ben Ali.

Les réactions qui ont accompagné le lancement de cette station, ont été mitigées. D’un coté, une partie de l’opposition et certains intellectuels, à l’exemple de Zied El-Hani qui a déposé en 1996 sa demande pour une station radio, restée sans satisfaction depuis, qui y voient: «une manière comme une autre de perdurer le monopole du pouvoir sur le Paysage Audiovisuel Tunisien». D’autre part, la presse locale a salué presque à l’unanimité ce nouveau média qui se veut réconciliateur du Tunisien avec sa religion.

 

Guerre des Islams

L’Islam a constitué bien longtemps avant l’avènement de Radio Zitouna un sujet de discorde et même de confrontation entre le régime et ses opposants, principalement les islamistes, toutes factions confondues. Aussi bien En-nahdha, mouvement islamiste modéré interdit, dont la modération suscite toujours le scepticisme, que les salafistes qui prônent une application stricte de la charia. Affaibli dés les années 90 par des vagues d’emprisonnements, les islamistes ont investi le web et le satellite.

L’influence grandissante des  chaînes satellitaires religieuses moyen-orientales, fait que le régime peine à entretenir sa version de l’islam. La faillite totale des médias locaux à accrocher le commun des Tunisiens, fait que ces derniers  se tournent de plus en plus vers ces chaînes religieuses, dans le but de se ressourcer et surtout en recherche de fatwas qu’ils ne trouvent guère dans le pays.

L’accord se fait presque total et unanime : Le message religieux véhiculé par les médias de l’Etat, est obsolète et sans portée sur la population, surtout face aux «prêches à outrance», que pratiquent les chaînes religieuses, à tel point que Borhéne Bseiss, un intellectuel très proche du régime s’exprimant sur les colonnes d’un supplément consacré au «Média et terrorisme», publié par le Temps, constate, non sans amertume que «[…] le camp de la mort [les islamistes] présente une image magique, exotique et extraordinaire, encore plus capable de retenir l’attention et de charmer, plus que peut le faire le discours de la tolérance, de la laïcité et des Lumières, qui n’a pas encore trouvé sa chance.».

Radio zitouna en cherchant à remplir ce vide religieux chez le tunisien, s’incrit dans le droit fil de la guerre des Islams. Hassen Ben Othmen, écrivain et journaliste, connu pour son anti-islamisme farouche et déterminé, écrit que cette station constitue «une invitation à lire le Coran autrement, et surtout une façon de le sortir de la récitation à la réflexion». Faut-il y voir un choix de développer encore plus son propre «Islam» pour combattre «ceux des autres»?

 

Partager ? Entre qui ?

Islam du Pouvoir contre Islams des «autres», la guerre ne se pratique plus uniquement aujourd’hui sur le terrain mais par médias interposés. Les félicitations adressées par Rached Ganouchi même, Leader d’En-nahdha, de son exil à Londres, au promoteur de la station, émanent-elles d’une intention sincère ou plutôt d’une peur de voir l’Etat «jouer son jeu»? Avec le regain de religiosité que connaît le pays, Zitouna aura donc la tâche lourde de déconnecter les Tunisiens des autres Islams pour celui prôné par le Pouvoir.

La bataille s’annonce rude, l’homme de la rue et la femme aussi, se voient pris d’assaut par une multitude de messages et une panoplie de discours, et surtout – pour une fois – sujets à toutes les convoitises.

Dans un pays où la taverne et la mosquée ne désemplissent pas, faut-il se demander, qui de Zitouna ou autres stations et chaînes, aurait le plus participé à faire basculer les Tunisiens, de la première vers la deuxième ???

 

(Source : le site sannaja.com du journalisteNasreddine Ben Hadid  le 19 décembre 2007)

Lien :http://www.sannaja.com/Archives.html

 

 

 

 


 

La FEMIP accorde à la Tunisie un prêt de 200 millions d’euros

 
La FEMIP, facilité Euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat, a accordé, lundi 17 décembre 2007, à Tunis, un prêt de 200 millions d’Euros (environ 340 millions de dinars) à cinq banques : Amen Bank, Arab Tunisian Bank (ATB), Banque de l’Habitat (BH), Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT) et Union Bancaire pour le commerce et l’industrie (UBCI).   Ces banques répercuteront les conditions favorables de la FEMIP à leurs emprunteurs, pour des prêts à long terme soutenant leurs projets d’investissement, dans les secteurs de l’industrie et des services, en particulier le tourisme, la santé et l’éducation. Une bonification d’intérêt de 15 points de base, sera accordée aux entreprises de taille petite ou moyenne. Il s’agit du sixième prêt de ce type accordé par la FEMIP à la Tunisie depuis 1998, portant son engagement total en faveur des PME tunisiennes à 700 millions d’euros (environ 1190 millions de dinars). Ces lignes de crédit ont contribué au financement de plus de 1200 projets, dont 90 pc entrepris par des PME, qui ont créé plus de 12 000 emplois. La FEMIP vise à aider les PME tunisiennes à s’adapter à un environnement de plus en plus concurrentiel et libéralisé et à la progressive mise en place de la zone de libre échange avec l’Union Européenne. Instrument de la Banque européenne d’investissement consacré aux neuf pays partenaires de la rive sud de la méditerranée, l’objectif principal de la FEMIP est de stimuler le secteur privé dans les pays partenaires méditerranéens.   

(Source: Audinet Tunisie le  le 18-12-2007 à 14:27:45 )

  •  


  •  

    Home – Accueil الرئيسية

     

    Lire aussi ces articles

    Langue / لغة

    Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

    حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.