Le syndicat général de l’enseignement secondaire tient : Un mois déjà de la grève de la faim Répression syndicale en Tunisie : Trois enseignants entament leur deuxième mois de grève de la faim Nasreddine Ben Hadid: Une radio coranique accentue la guerre des Islams
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SYNDICAT GENERAL DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
Le syndicat général de l’enseignement secondaire tient : Un mois déjà de la grève de la faim
Trois enseignants (Mohammed Moumni, Ali Jallouli, Moez Zoghlami) qui ont fait l’objet d’un licenciement abusif font une grève de la faim depuis le 20/11/2007. Deux d’entre eux (Jallouli et Zoghlami) ont été transférés d’urgence dans un hôpital de la place le jeudi 13/12/2007 en raison de la détérioration de leur état de santé. Après vingt quatre heures pendant lesquelles ils ont été placés sous soins intensifs, ils ont été ramenés aux locaux du syndicat général de l’enseignement secondaire, lieu de la grève de la faim où ils poursuivent leur mouvement de protestation avec leur collègue, Mohammed Moumni.
La mesure de licenciement prise à leur encontre par le ministère de l’éducation et de la formation est extra-pédagogique, puisque leur compétence est avérée par les rapports d’inspection, ce qui récuse l’argument avancé par ce dernier et trahit les considérations politiques qui ont motivé sa décision.
Tout en saluant la bravoure et l’abnégation de ces héros qui en fait ne défendent pas un intérêt personnel, mais une cause commune, qui est le droit au travail pour tout le monde comme le garantit la loi, on dénonce l’indifférence qu’affiche l’autorité de tutelle envers une situation aussi critique, nous ne pouvons que vibrer d’indignation face à un ministère qui ne branche pas après un mois en dépit du grand risque que courent les grévistes de la faim, qui ôte ainsi indirectement la vie à des hommes dont le seul tort et d’avoir réclamé leur droit d’être traités comme des humains, comme des citoyens et non pas comme des sujets. Toutefois et contrairement à ses espérances, ce comportement irresponsable et inhumain de sa part n’a pas entamé le moral ni la détermination de nos militants qui ne font que s’agripper davantage à leur droit au travail et à la dignité, que redoubler de volonté tenace, aidés en cela par la forte mobilisation de leurs collègues et des étudiants, et par le soutien des différents secteurs professionnels ainsi que par le large mouvement de sympathie et de solidarité des syndicats, partis et organisations contactés dans le monde entier.
Le syndicat général de l’enseignement secondaire qui ne peut que se féliciter et du militantisme et du dévouement des camarades grévistes et de l’esprit de camaraderie dont font preuve nos amis partout dans le monde, déclare que son action de protestation contre les mesures discrétionnaires et discriminatoires continuera tant que nos collègues n’auront pas rejoint leurs postes.
Le syndicat général de l’enseignement secondaire tient a informer l’opinion nationale et internationale que les membres du bureau national ainsi que plusieurs militants entament par solidarité une grève de la faim et un sit –in durant les trois jours de la fête de l’« Aid Al-Idha » .
Le Comité d’Information et de Liaison
Pour s’informer ou soutenir les grévistes :
Fax : 216.71.337.667
e-mail : profexclu@yahoo.fr
Site : www.moumni2.maktoobblog.com
Répression syndicale en Tunisie : Trois enseignants entament leur deuxième mois de grève de la faim
Une radio coranique accentue la guerre des Islams
Nasreddine Ben Hadid
Depuis quelques mois, Les auditeurs tunisiens ont été plus que surpris par une station radio coranique, la première du genre en Tunisie. Autant elle peut sembler ouvrir une si petite brèche dans la grande muraille de l’audiovisuel tunisien, autant elle s’inscrit dans le droit fil de la guerre des Islams, qui fait rage…
«Je n’ai plus besoin de cassettes, cette station me permet d’écouter du Coran à longueur de journée et de la nuit». Cette phrase d’un chauffeur de taxi tunisien, explique – partiellement – le succès de la station radio «Zitouna» [l’olivier, du nom de la grande mosquée de la ville de Tunis et sa célèbre université de théologie], qui a commencé à émettre au premier jour du mois du Ramadan de cette année.
Une station coranique !!! Personne n’aurait pu imaginer la chose, surtout de la part d’un régime qui n’a toujours admis la religion qu’au «strict minimum», un Islam – comme l’annonce bien le Directeur de la station Kamel Omrane – : «porteur de valeurs de tolérance et de modération».
Zitouna, vient avant tout «à but non lucratif». Sans publicité, elle est totalement dépendante de la «générosité» de son promoteur Mohamed Sakher El-Matri, très brillant et jeune homme d’affaire qui y a investi un peu moins d’un million de dinars tunisiens (600.000 €). L’homme n’est autre toutefois que le gendre du Président Ben Ali.
Les réactions qui ont accompagné le lancement de cette station, ont été mitigées. D’un coté, une partie de l’opposition et certains intellectuels, à l’exemple de Zied El-Hani qui a déposé en 1996 sa demande pour une station radio, restée sans satisfaction depuis, qui y voient: «une manière comme une autre de perdurer le monopole du pouvoir sur le Paysage Audiovisuel Tunisien». D’autre part, la presse locale a salué presque à l’unanimité ce nouveau média qui se veut réconciliateur du Tunisien avec sa religion.
Guerre des Islams
L’Islam a constitué bien longtemps avant l’avènement de Radio Zitouna un sujet de discorde et même de confrontation entre le régime et ses opposants, principalement les islamistes, toutes factions confondues. Aussi bien En-nahdha, mouvement islamiste modéré interdit, dont la modération suscite toujours le scepticisme, que les salafistes qui prônent une application stricte de la charia. Affaibli dés les années 90 par des vagues d’emprisonnements, les islamistes ont investi le web et le satellite.
L’influence grandissante des chaînes satellitaires religieuses moyen-orientales, fait que le régime peine à entretenir sa version de l’islam. La faillite totale des médias locaux à accrocher le commun des Tunisiens, fait que ces derniers se tournent de plus en plus vers ces chaînes religieuses, dans le but de se ressourcer et surtout en recherche de fatwas qu’ils ne trouvent guère dans le pays.
L’accord se fait presque total et unanime : Le message religieux véhiculé par les médias de l’Etat, est obsolète et sans portée sur la population, surtout face aux «prêches à outrance», que pratiquent les chaînes religieuses, à tel point que Borhéne Bseiss, un intellectuel très proche du régime s’exprimant sur les colonnes d’un supplément consacré au «Média et terrorisme», publié par le Temps, constate, non sans amertume que «[…] le camp de la mort [les islamistes] présente une image magique, exotique et extraordinaire, encore plus capable de retenir l’attention et de charmer, plus que peut le faire le discours de la tolérance, de la laïcité et des Lumières, qui n’a pas encore trouvé sa chance.».
Radio zitouna en cherchant à remplir ce vide religieux chez le tunisien, s’incrit dans le droit fil de la guerre des Islams. Hassen Ben Othmen, écrivain et journaliste, connu pour son anti-islamisme farouche et déterminé, écrit que cette station constitue «une invitation à lire le Coran autrement, et surtout une façon de le sortir de la récitation à la réflexion». Faut-il y voir un choix de développer encore plus son propre «Islam» pour combattre «ceux des autres»?
Partager ? Entre qui ?
Islam du Pouvoir contre Islams des «autres», la guerre ne se pratique plus uniquement aujourd’hui sur le terrain mais par médias interposés. Les félicitations adressées par Rached Ganouchi même, Leader d’En-nahdha, de son exil à Londres, au promoteur de la station, émanent-elles d’une intention sincère ou plutôt d’une peur de voir l’Etat «jouer son jeu»? Avec le regain de religiosité que connaît le pays, Zitouna aura donc la tâche lourde de déconnecter les Tunisiens des autres Islams pour celui prôné par le Pouvoir.
La bataille s’annonce rude, l’homme de la rue et la femme aussi, se voient pris d’assaut par une multitude de messages et une panoplie de discours, et surtout – pour une fois – sujets à toutes les convoitises.
Dans un pays où la taverne et la mosquée ne désemplissent pas, faut-il se demander, qui de Zitouna ou autres stations et chaînes, aurait le plus participé à faire basculer les Tunisiens, de la première vers la deuxième ???
(Source : le site sannaja.com du journalisteNasreddine Ben Hadid le 19 décembre 2007)
Lien :http://www.sannaja.com/Archives.html
La FEMIP accorde à la Tunisie un prêt de 200 millions d’euros
(Source: Audinet Tunisie le le 18-12-2007 à 14:27:45 )