17 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2462 du 17.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


Pour la libération des prisonniers politiques et pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au profit des victimes de la répression en Tunisie Lettre de soutien de Héléne Flautre, députée européenne à Mohammed Abbou AFP: Tunisie: la justice annule la convocation d’un congrès de la LTDH Le Journal :le «non-maghreb» les yeux dans les yeux Le Journal :Enseignement de base:virage a 180 degres ? Le Journal :vie des partis et organisations Le Monde: A Lille, les jeunes filles voilées vivent le lycée musulman comme une chance


Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie

Sixième édition

Vendredi 23 février 2007

 

 “Pour la libération des prisonniers politiques et pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au profit des victimes de la répression en Tunisie”

 

Une coordination d’associations tunisiennes, maghrébines et arabes à Paris s’apprête à organiser la sixième édition de la journée internationale pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion, pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au bénéfice de l’ensemble des victimes de la répression politique en Tunisie. Cela se fera en partenariat avec les associations de défense des droits humains en Tunisie ainsi qu’avec le soutien des organisations internationales de défense des droits humains et des organisations politiques et des personnalités amies aux niveaux arabe et international.

Il est d’autant plus urgent que cette sixième journée se tienne de la manière la plus large possible qu’elle se déroule dans un contexte d’une extrême gravité lié aux affrontements armés qu’a connu dernièrement le pays. Ce contexte occasionne d’ores et déjà un renforcement de la politique répressive et liberticide du régime, couvert par un black-out médiatique total. Il appelle une mobilisation et une vigilance de l’ensemble du mouvement démocratique et des amis de la Tunisie.

 

Dans l’attente de la communication du programme précis et du détail des activités qu’il est prévu de tenir à Paris, en Tunisie ainsi que dans diverses capitales arabes et internationales, la coordination parisienne vous communique une proposition de grandes lignes du programme d’activités et des objectifs de la journée en question.

 

Quant au contenu :

 

L’accent sera mis sur les points suivants :

 

1-       Les prisonniers :

       Les prisonniers du mouvement En-Nahdha

       Les prisonniers victimes de la loi “antiterroriste”

       Le prisonnier Mohammad Abbou

 

2-       Les ex-prisonniers : Situation des prisonniers politiques et d’opinion libérés

 

3-       Les familles : La punition collective et les familles de prisonniers

 

4-       La question de l’amnistie générale

 

Quant aux objectifs :

 

1-       Garantir à l’initiative un large écho médiatique et mettre à profit le contexte français de campagne électorale afin d’obtenir un positionnement public des différents candidats sur le dossier qui nous concerne

2-       Renforcer l’attention et l’intérêt internationaux pour le dossier

3-       Travailler avec nos partenaires en Tunisie à impulser une dynamique nationale permanente travaillant sur la revendication d’une “loi d’amnistie générale au bénéfice des victimes de la répression politique en Tunisie”

 

Les associations initiatrices de ce projet vous appellent à vous joindre au comité d’organisation ou à soutenir l’initiative. Il s’agit de faire de cette sixième édition un événement à même de susciter le plus large écho et d’avoir des conséquences significatives dans le sens de la levée de l’injustice que représente l’incarcération de citoyen(ne)s en raison de leurs opinions et de leurs choix politiques.

 

Organisée par : Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Solidarité Tunisienne, Voix Libre, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT), Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF), Commission Arabe des Droits Humains (ACHR), Rencontre Culturelle Euro-Arabe (RCEA), Vérité Action, Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou

 

En partenariat avec : La Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH), L’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP), Le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), L’Association Tunisienne Contre la Torture (ATCT)

 

Soutenue par : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Addameer pour la Défense des Droits de l’Homme (Gaza), Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, Al-Karama pour la Défense des Droits de l’Homme (Genève), Amman Centre for Human Rights Studies (Amman), Association des Droits de la Personne au Maghreb (ADPM – Canada), Collectif 18 octobre pour les Droits  et les Libertés, Collectif des Avocats de Défense du procès d’été 1992 devant Tribunal militaire de Tunis, Collectif des Enfants et Proches des Prisonniers Politiques (CEPPP), Comité de Défense des Prisonniers en Iraq (Bagdad), Comité de Défense du Pr Moncef ben Salem,  Centre Tunisien de l’indépendance de la Justice (CIJ), Comité Pour Les Libertés en Tunisie Aix Marseille, Comités du Réveil de la Société Civile en Syrie (Damas), Damascus Center for Theoretical Studies and Civil Rights (Sweden), Egyptian Association Against Torture, Fondation pour la Liberté d’expression, Human Rights First (Saudi Arabia), Human Rights Watch (HRW),  INTERNATIONAL COMPAIN FOR HUMAN RIGHT IN TUNISIA (GB), Le Centre d’Information Inter-Peuples (CIIP) (Grenoble), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Nadim Center for Rehabilitation of Victims of Violence-Egypt, Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), Reporters Sans Frontières (RSF), Réseau Associatif Aix-Marseilles, Réseau Euro Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), SADA pour les Droits et les Libertés (Madrid), Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France (SAF), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Forum Marocain pour la vérité et la justice (FMVJ-France); Congrès Pour la République (CPR), Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Les Verts, Mouvement Ennahdha, Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), Parti Communiste Français (PCF), Parti Démocrate Progressiste (PDP), M. BRET Robert, Sénateur des Bouches-du-Rhône (Provence Alpes Cote d’Azur), Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme BOUMEDIENE-THIERY Alima, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme Monique CERISIER ben GUIGA, Sénatrice des Français établis hors de France, M. José Bové.


Lettre de soutien de Héléne Flautre, députée européenne à Mohammed Abbou

Lettre envoyée le 9 février 2007 à l’ambassadeur de Tunisie auprès de l’Union européenne

Monsieur l’Ambassadeur, Cela fait maintenant près de deux années que Maître Abbou, avocat et défenseur des droits de l’Homme, est injustement emprisonné pour avoir publié sur Internet des articles critiques du régime tunisien. Selon de nombreux rapports, ses conditions de détention ne cessent de se détériorer et nombreux de ses droits sont régulièrement violés. Outre l’éloignement de sa famille dont il fait l’objet et les difficultés qu’il éprouve à avoir accès à des soins de santé, l’administration pénitentiaire lui aurait récemment refusé le droit à poursuivre ses études en prison. Par ailleurs, le juge d’application des peines auquel s’est plaint M. Abbou ne donne pas suite à ses demandes de rendez-vous. De plus, Mohammed Abbou est constamment victime de menaces et de mauvais traitement de la part de ses codétenus, ce qui aggrave encore son état de santé Parallèlement à cela, Samia Abbou, l’épouse de Maître Abbou, ainsi que leurs enfants font l’objet d’un harcèlement continu de la part des forces de l’ordre tunisiennes. De nombreux policiers encerclent l’immeuble où habite Mme Abbou et contrôlent ses allers et venues. Il lui est également extrêmement difficile de rendre visite à son époux. Le 1er février dernier, ce n’est qu’au bout de nombreuses heures d’attente, et sans qu’aucune explication crédible ne lui soit donnée, qu’elle a été autorisée à rencontrer son mari. Il ne s’agit cependant pas là d’un incident isolé. Le 25 janvier dernier, Samia Abbou a été dépouillée de son sac à main avant de pouvoir rendre visite à son mari et sa fille n’a pas été autorisée à embrasser son père. Le 7 décembre dernier, alors qu’elle se rendait à la prison de El Kef, accompagnée de Moncef Marzouki, de Salim Boukhdhir et de Samir ben Amor, la voiture dans laquelle ils voyageaient a été arrêtée à plusieurs reprises par des membres de la police. A leur arrivée à la prison ils ont été violemment pris à partie, vraisemblablement par un groupe de policiers en civil. Comme vous le savez, le Parlement européen a adopté de nombreuses résolutions dénonçant les violations des droits de l’Homme et le harcèlement des défenseurs des droits de l’Homme tunisiens. Il a également demandé la libération de Maître Abbou dans sa résolution du 15 juin 2006. La persistance de telles violations est en contradiction flagrante avec l’esprit de l’Accord d’association qui lie la Tunisie à l’Union européenne, notamment au vu de son article 2. Je me fais donc l’écho, une fois encore, des résolutions adoptées par le Parlement européen afin de demander la libération de Maître Abbou ainsi que l’arrêt de tous les actes de harcèlements à son égard et à l’égard de sa famille. Hélène Flautre (Source : le site de Mme Flautre, février 2007) Lien : http://www.flautre.net/spip.php?article373


 

Tunisie: la justice annule la convocation d’un congrès de la LTDH

 

AFP, le 17 février 2007 à 16h26

 

La justice tunisienne a annulé samedi la convocation du congrès national de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), à la suite de recours introduits par des adhérents proches du parti au pouvoir, a-t-on appris de source judicaire.

 

Cette décision a été rendue par la première Chambre civile du tribunal de première instance de Tunis, plus d’un an après le début des poursuites engagées contre la direction de la Ligue accusée d'”abus de pouvoir et violation des règlements” de l’association.

 

Ce jugement sur le fond de l’affaire intervient après la suspension par un jugement en référé des préparatifs du 6ème congrès de la Ligue initialement prévu le 9 septembre 2005.

 

Les plaignants, dont des présidents de sections locales, reprochent au comité directeur de la Ligue d’avoir procédé à une restructuration sur des bases politiques pour exclure des adhérents membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir).

 

La direction de la LTDH de son côté accuse le pouvoir d’avoir provoqué la contestation dans ses rangs, mais les autorités ont indiqué n’avoir “rien à voir avec les affaires intérieures” de la Ligue, affirmant qu’elle est en proie à un conflit interne.

 

Chef de file des plaignants, Me Ben Younes a exprimé sa satisfaction après le verdict: “la justice nous a donné raison et le jugement est en notre faveur sur le plan du droit”, a-t-il indiqué samedi à l’AFP.

 

Maintenant que l’affaire a été jugée sur le fond, la direction de la Ligue est tenue d’annuler les décisions illégales” qu’elle avait prises en préparation du congrès, a-t-il ajouté. “A défaut de solution pratique, nous serons amenés à oeuvrer à la nomination d’un administrateur judiciaire”, a-t-il dit.

 

Le président de la Ligue, Mokhtar Trifi, a déclaré de son côté qu’il n’était “nullement surpris par le verdict émanant d’une justice instrumentalisée”, qualifiant le jugement d'”anachronique, puisque le congrès a été déjà interdit à deux reprises par la force“.

 

Doyenne des organisations de défense de droits de l’homme dans le monde arabe et en Afrique, fondée en 1977, la LTDH se retrouve quasiment paralysée par un imbroglio politico-judicaire, plusieurs tentatives de solution négociée ayant été vaines.

 


Mme Craxi, tunisienne

On apprend au Journal Officiel de la République Tunisienne que Mme Ana Maria, fille de Vittorio Montchini, veuve de Bettino Craxi, l’ancien chef du gouvernement italien, a obtenu la nationalité tunisienne. Elle est native de Milan en Italie, le 9 mars 1934. Son époux, un ami de la Tunisie, est enterré à Hammamet où il est propriétaire d’une maison où il a vécu avec toute sa famille durant plusieurs années.

 

Visite des musées

La visite des musées et des sites archéologiques n’est pas encore entrée dans les habitudes de la famille tunisienne, à l’exception de quelques initiatives limitées et occasionnelles prises par des associations, des écoles et des structures culturelles. Tout au long de l’année, ces espaces sont vides. Il serait opportun d’engager une campagne de sensibilisation ayant pour cible la famille pour promouvoir ce genre de visites.

 

Raffinerie de la Skhira

L’ouverture des plis pour le projet de la raffinerie de la Skhira est prévue pour lundi prochain.

Selon certaines sources sur les quatre compagnies étrangères qui ont manifesté leur intérêt pour la concession du projet de construction de la première raffinerie privée en Tunisie, en l’occurrence Qatar Petroleum Refinery, Petrofac (Grande-Bretagne) et Indian Oil Corporation et une filiale de Indian d’Oil Corporation, seules les deux premières auraient été présélectionnées.

 

 Les NTIC à l’école

Le nombre des ordinateurs mis à la disposition des écoles primaires s’est élevé à 29.272 avec un taux de couverture de 80% en 2006. Il devra atteindre 35.384 en 2009 avec un taux de couverture de 100%. Le nombre des écoles primaires connectées au réseau s’est élevé à 2700 en 2006, soit 60% du taux de couverture. Il atteindra  4500 en 2009 et 100% de couverture.

 

Le nombre d’éducateurs et d’administrateurs bénéficiant d’abonnements gratuits dans l’Internet et du courrier électronique s’est élevé à 40.000 en 2006. Il triplera en 2009.

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 17 février 2007)

 


 

LE «NON-MAGHREB» LES YEUX DANS LES YEUX

Par Houcine BEN ACHOUR                        Il faudra bien se faire une raison. L’Union du Maghreb Arabe (UMA) n’est pas prête à se matérialiser de sitôt. Elle semble bien suivre le même chemin emprunté par le Comité pour la Libération du Maghreb de 1948, puis par le Comité permanent consultatif de 1964. Des expériences, ou plutôt des tentatives, abandonnées faute de volonté plus que de conviction. Aujourd’hui, 17 février, constitue pourtant une date-phare. Elle devrait célébrer l’acte fondateur de l’UMA. Malheureusement, il n’en est rien. Dix-huit ans après, le constat est, hélas, terrible et terrifiant à la fois. Terrible parce que la construction de cet espace est au point mort, et terrifiant car cela préfigure quasi-définitivement d’une impossibilité de cette construction. Pourtant, tout pouvait concourir à son édification. L’acte fondateur de Marrakech, le 17 février 1989, dont les bases ont été jetées lors du Sommet des Chefs d’Etat de la région à Zéralda en juin 1988, matérialisait l’espoir d’une intégration régionale bien comprise, tirant les enseignements du passé et tenant compte du contexte de l’époque. En effet, l’UMA présentait certains avantages sur les tentatives antérieures : plutôt qu’une union politique, ses objectifs étaient la libre circulation des biens et des personnes pour aboutir à la création d’une zone de libre échange totalement intégrée. Et quand bien même des structures de représentation étaient créées, elles ne devaient servir que cet objectif minimal, loin d’être une finalité mais comme une étape à une intégration politique dictée par l’histoire, celle des Almohades pour ne citer que cet épisode historique. Dix-huit ans plus tard, l’UMA est toujours au starting-block, en dépit de la mise en place d’une constellation de structures institutionnelles : un Conseil de la Présidence qui ne s’est pas réuni depuis le Sommet de Tunis de 1994, un Conseil des ministres des Affaires étrangères –appareil de concertation et d’encadrement– dont on ignore à ce jour les rendez–vous faute de périodicité de réunion ; quatre commissions ministérielles spécialisées (sécurité alimentaire, complémentarité économique, infrastructure et ressources humaines) dont les rencontres s’organisent au gré des circonstances ; un Conseil législatif consultatif comme son nom l’indique ; une Banque d’investissement et de commerce international qui n’est toujours pas opérationnelle… Le comble enfin. La plus récente rencontre internationale sur le Maghreb a été organisée en mai 2006. Elle avait pour thème : «Le coût du non-Maghreb». Et pire encore, elle s’est tenue à … Madrid, en Europe et non dans l’espace maghrébin. Faut-il en tirer une conclusion, des conclusions, à tout le moins des enseignements ? Une chose est sûre, en tout cas, la volonté politique intra-régionale d’une construction a marqué le pas au profit d’initiatives extérieures à l’instar du Processus de Barcelone et de son ersatz qu’est le Processus d’Agadir. L’absence d’UMA prive annuellement les pays de la région de 2 à 3 point de pourcentage de taux de croissance et, par conséquent, de perspectives plus importantes en matière de création d’emploi et d’accroissement des revenus pour une population qui en a fortement besoin. Inconsciemment peut-être, mais sûrement dans les faits, on a quelque-part, de ce fait, disons-le, contribué à faire le lit de l’extrémisme dans la région. C’est à cela, aujourd’hui, ici et maintenant, qu’il faut réfléchir. Les solutions sont d’abord intérieures. Il s’agit là aussi de compter d’abord sur soi. Mais tous les cinq et tous ensemble. Sahara compris. (Source : « Le Journal » (Hebdomadaire électronique- Tunis), N° 62 du 17 février 2007) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/

Enseignement de base

VIRAGE A 180 DEGRES ?

Par Hatem OMRANE Les décisions annoncées cette semaine par le ministre de l’Education et de la Formation sont effectivement «importantes». Importantes parce que semblant recentrer de manière sérieuse, voire décisive, les orientations de principe sur lesquelles s’était fondée la mise en place de l’enseignement de base en Tunisie. Importantes aussi de par les aménagements essentiels qu’elles apportent, comme l’introduction d’un examen en fin de quatrième année qui balaie, en fait, les crédos de cet enseignement présenté alors comme le fruit d’une approche moderne basée sur la responsabilisation de l’élève et de sa famille ainsi que sur le principe de la dispensation d’un enseignement «de base» offert dans les mêmes conditions, à tous les jeunes de 6 à 16 ans pour leur apporter, en appui à la scolarisation obligatoire, l’essentiel de leur formation général de futur citoyen. Cet examen «d’évaluation» dès la fin de la quatrième année (et pourquoi si précocement ?) doublé de la mise en place de trois types de collège : général, technique et pilote, représente, en fait, tout simplement, un virage à 180 degrés qui n’a été ni annoncé ni justifié. Et il est curieux que l’annonce de ces décisions soit intervenue au moment même où un grand tapage entourait une consultation nationale qui normalement devait entre autre statuer sur ces aménagements-surprise dont seul le ministre connaît les raisons. Car les enseignants et leur syndicat affirment n’en rien savoir. Que dire de l’opinion publique ! A l’heure où l’on parle de consolidation de la démocratie pluraliste, des décisions allant à contre courant sont ainsi prises sans crier gare, sans débat, sans exposé des motifs, sans préparation psychologique… De quoi mobiliser les Tunisiens autour de leur gouvernement ! Voir aussi l’article paru au journal «Le Temps» (Source : « Le Journal » (Hebdomadaire électronique- Tunis), N° 62 du 17 février 2007) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=1246

VIE DES PARTIS ET ORGANISATIONS

Par Sami NEJIMA 18ème anniversaire de la création de l’UMA A l’occasion du 18ème anniversaire de la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), le Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) organise, aujourd’hui, samedi 17 février une conférence-débat sur le thème : «Les jeunes et la violence», et ce, à 15 heures, en son siège à Tunis, Avenue Jean Jaurès. Quant à La Rencontre Démocratique, qui regroupe le Parti de l’Unité Populaire (PUP), l’Union Démocratique Unioniste (UDU), le Parti Social Libéral (PSL) et le Parti des Verts pour le Progrès (PVP), elle a tenu un colloque hier à Tunis, au siège de «L’Unité», le journal du PUP, sur le thème : «Les difficultés de la construction maghrébine». Le sociologue Moncef Ouanès a présenté un exposé sur le sujet. Le PSL pour l’abolition de la peine de mort Dans un communiqué publié le 13 février 2007, le Parti Social Libéral (PSL) a annoncé qu’il a «adopté officiellement la position appelant à l’abolition de la peine de mort». Le communiqué ajoute : «Le PSL considère qu’il est du devoir de chaque démocrate conséquent de prendre part à ce mouvement international qui milite pour une abolition de la peine de mort. Le PSL considère que pour les crimes odieux et délibérés, la justice est appelée à substituer à la peine de mort le châtiment de la prison à perpétuité sans appel». Affaire de la LTDH : Aujourd’hui le verdict C’est aujourd’hui, et sauf report, que le tribunal de première instance de Tunis va prononcer son verdict dans l’affaire de La Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme. Si c’est le cas, deux scénarios sont à envisager : si le verdict est en faveur des plaignants et annule la décision de tenue du 6ème congrès de la Ligue et la fusion des section décidée par le comité directeur, la crise va s’amplifier et la légalité du comité directeur sera même remise en question. Le 2ème scénario est celui d’un verdict en faveur du comité directeur. Là, ce serait le dénouement de la crise et la Ligue pourra tenir son congrès. Mais d’autres scénarios peuvent également être envisagés. Election du bâtonnier : vers des candidatures record Pour l’élection du bâtonnier du Conseil de l’Ordre des avocats en juin 2007, on s’achemine vers des candidatures record. Ainsi, à trois mois de ce rendez-vous très important pour la profession, sept avocats ont déjà annoncé leurs intentions de se présenter. Il s’agit de l’ancien bâtonnier Me Béchir Essid, de Me Brahim Bouderbala et Me Mohamed Lemkacher anciens présidents de la section de Tunis du Conseil, de Me Charfeddine Dhrif, de Me Radhia Nasraoui, de Me Mohamed Nouri et de Me Badi Jrad. D’autres candidats éventuels n’ont pas encore pris de décision définitive, on parle notamment de l’ancien bâtonnier Me Abdejelil Bouraoui et même du bâtonnier actuel, Me Abdessatar Ben Moussa, qui après le rejet du projet de règlement intérieur de la profession, pourrait être tenté de se représenter en guise de revanche. Vers la constitution d’un «rassemblement démocratique» Le Mouvement Ettajdid, des personnalités politiques et des indépendants, qui forment la «Coalition démocratique et progressiste», tiennent, aujourd’hui et demain, une «conférence nationale» à l’hôtel l’Oriental Palace, à Tunis. A cette occasion, ils vont élaborer une plate-forme pour préparer et participer ensemble, sur un pied d’égalité, au prochain congrès d’Ettajdid. L’objectif étant la construction d’un «Rassemblement des forces démocratiques et progressistes». C’était, rappelons-le, l’une des principales recommandations du congrès d’Ettajdid de mai 2001. (Source : « Le Journal » (Hebdomadaire électronique- Tunis), N° 62 du 17 février 2007) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=12

 

A Lille, les jeunes filles voilées vivent le lycée musulman comme une chance

LILLE – ENVOYÉE SPÉCIAL

 

Celui de Fatima est long et bicolore. Il couvre ses cheveux et sa poitrine. Elle le porte depuis qu’elle a 7 ans et il a failli lui coûter sa scolarité. “Jusqu’en 6e, j’enlevais mon voile en arrivant aux grilles de l’école, raconte la jeune fille. Puis, c’est devenu trop compliqué. J’ai fini le collège grâce aux cours par correspondance.”

 

Fatima est aujourd’hui scolarisée en 1re ES (économique et social) au lycée Averroès de Lille, le seul lycée musulman de France, ouvert en 2003. “Vous n’imaginez pas mon soulagement quand je suis entrée ici : je peux porter mon voile, les enseignants me regardent comme une élève et non pas comme “une fille voilée” et je peux étudier tout en étant dans un environnement musulman. Seule chez moi, je ne suis pas sûre que j’aurais eu mon bac.”

 

Comme Fatima, la plupart des 83 élèves d’Averroès, dont une écrasante majorité de filles, savourent leurs conditions d’études. “Comme beaucoup ici, j’ai toujours été dans le privé catholique car mes parents recherchaient un enseignement de qualité et de la discipline mais j’y étais la seule arabe”, confie Sonia, une élève de seconde, ravie de pouvoir arborer son foulard noir et blanc serré sur le front.

 

DONS “EXCLUSIVEMENT FRANÇAIS”

 

“Nous suivons les programmes de l’éducation nationale, tout en respectant la religiosité des élèves. Les vendredis après-midi sont libérés pour la prière et nous proposons deux heures d’éducation religieuse, en plus des cours. Nous espérons passer sous contrat avec l’Etat au bout des cinq années d’existence exigées”, explique Hassan Oufker, directeur du lycée. Ancien professeur de mathématiques dans le public, il a rejoint l’équipe il y a deux ans, soucieux de “participer à l’installation de l’enseignement privé et à l’intégration de l’islam en France”.

 

Car, si la loi de mars 2004 qui interdit le port du voile à l’école publique, a rendu plus criante la nécessité d’ouvrir des établissements scolaires musulmans, la demande sociale monte depuis quelque temps. “C’est une évolution naturelle de la sociologie musulmane, analyse Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille, qui a lancé le projet du lycée dès 1994. Après la construction de lieux de culte dignes, une population de 5 millions de personnes a besoin d’écoles. Et, avec Averroès, je ne fais qu’occuper le terrain que m’offre la laïcité.”

 

Les promoteurs du lycée se placent en effet sur le terrain du droit des confessions à ouvrir des établissements sous contrat avec l’Etat. Depuis sa création, Averroès doit pourtant batailler contre les soupçons “d’intégrisme”, aggravés par sa situation géographique. Littéralement intégrées aux bâtiments de la mosquée nichée derrière une façade en briques rouges, les classes partagent, avec la grande salle de prière réservée aux femmes, un étage du bâtiment. “Nous cherchons un terrain pour bâtir ailleurs et plus grand, confirme M. Lasfar. Car, le fait que nous soyons dans la mosquée alimente les fantasmes d’école coranique et de cours rythmés par la prière.”

 

Les craintes de voir “la main de l’étranger” former de jeunes Français sont aussi balayées par M. Lasfar. Il assure que le budget annuel (450 000 euros) est financé par des dons privés “et exclusivement français”. Pour la rentrée prochaine, quarante demandes ont déjà été enregistrées. Avec 75 % de réussite aux bacs S et ES en 2006, le lycée affiche une certaine fierté. D’autant que les filles ont pu passer les épreuves en conservant leur voile.

 

Stéphanie Le Bars

 

Imbroglio autour de l’ouverture du lycée de Décines (Rhône)

 

Le lycée musulman de Décines, dans la banlieue de Lyon, est-il autorisé à ouvrir ? L’association Al-Kindi porteuse du projet l’affirme en s’appuyant sur l’interprétation d’un jugement rendu par le tribunal administratif de Lyon, jeudi 15 février. Le recteur de l’académie de Lyon, Alain Morvan, estime que l’opposition subsiste et avertit qu’en cas d’ouverture, il saisirait immédiatement le préfet et le procureur de la République. La demande d’autorisation de cet établissement a déjà fait l’objet de deux rejets par le recteur depuis la fin août 2006. Le Conseil supérieur de l’éducation doit se prononcer le 28 février. – (Corresp.)

 

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 18 février 2007)


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