17 décembre 2011

 

TUNISNEWS
11 ème année, N°4188 du 17.12.2011
archives : www.tunisnews.net

 


Appel Pour le libération du secrétaire général de l’IRIE-Italie

Le Nouvel Observateur: Ben Ali avait « enterré » les souvenirs de Bourguiba
Kapitalis: Tunisie. Les palais de la république mis en vente bientôt
Le Nouvel Observateur: Levée du mandat d’amener contre Souha Arafat
Business News: Abdelwahab Maatar dénonce une tentative de renversement à la tête du CPR
Business News: Démission collective du bureau Ettakatol Ariana
L’Humanité: Tunisie.« Un déséquilibre évident des pouvoirs »
Gnet: Tunisie, un gouvernement pléthorique, et des portefeuilles dupliqués
Histoire – Immigration: Tunisie, Le pays sans bruit
Business News: Béchir Bessnoun, condamné à mort au Mali, gracié suite à l’intervention de Marzouki
Business news: Confrontation devant le juge entre Ridha Grira et Mongi Safra
Swiss info: Les réfugiés tunisiens ont un problème d’image
WMC: Le plaidoyer de Mohamed Ennaceur pour un nouveau pacte social
Le Figaro: Fillon veut que la Tunisie soit un modèle
 

APPEL Pour le libération du secrétaire général de l’IRIE-Italie

 

Paris, le 10/12/2011

Mohamed Amine Chouchène, secr&eacutetaire g&eacuten&eacuteral de l’IRIE Italie, est d&eacutetenu depuis le 4 novembre 2011 à Rome dans un centre de r&eacutetention des immigr&eacutes en situation irr&eacutegulière dans des conditions d&eacuteplorables. Mohamed Amine Chouchène r&eacuteside en Italie depuis 5 ans où il travaillait, en toute l&eacutegalité, dans une agence immobilière. L’obtention de sa carte de r&eacutesidence a pris du retard suite à une erreur d’orthographe de sa nationalit&eacute.

Les circonstances ambigües de l’arrestation de Mohammed Amine Chouchène, secr&eacutetaire g&eacuten&eacuteral de l’IRIE Italie, n&eacutecessitent des investigations afin de d&eacutevoiler les personnes qui sont derrière son arrestation.

Nous, signataires ci-dessous, soutenons Mohamed Amine Chouchène, secr&eacutetaire g&eacuten&eacuteral de l’IRIE Italie, d&eacutenonçons cette arrestation et appelons les autorit&eacutes italiennes à respecter la loi en le lib&eacutererant imm&eacutediatement. Nous appelons aussi les autorit&eacutes tunisiennes d’assumer leurs responsabilit&eacutes et d’agir afin de faire cesser cette injustice.


Ben Ali avait « enterré » les souvenirs de Bourguiba

Le nouveau président Moncef Marzouki a découvert dans les caves du palais de Carthage une pièce emplie d’objets en rapport avec Habib Bourguiba.

Des photos, des tableaux, cachés dans les caves du palais de Carthage: le nouveau président tunisien Moncef Marzouki a raconté vendredi 16 décembre sa surprise en découvrant comment l’ancien président Ben Ali avait « enterré » tout ce qui concernait son prédécesseur Habib Bourguiba.

« J’ai découvert dans les sous-sols une pièce où Ben Ali a mis littéralement tout ce qu’il a trouvé en rapport avec Bourguiba », a déclaré Marzouki en référence au palais présidentiel de Carthage où il a pris ses quartiers, lors d’une interview à la chaîne d’information « France 24 ».

« Les photos, les effigies, les tableaux style pompier. Il a voulu enterrer Bourguiba, c’est vraiment l’acte de refoulement le plus physique », a ajouté le nouveau président. Zine Abidine Ben Ali avait succédé en 1987 à Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie depuis son indépendance de la France, qui mourut en 2000.

Marzouki a par ailleurs décrit un palais à l’intérieur « discutable », au « luxe ostentatoire », mais « magnifique » à l’extérieur.

Défenseur des droits de l’Homme et farouche opposant à Ben Ali, Moncef Marzouki été élu lundi par l’Assemblée nationale constituante président de la République tunisienne. Il a prêté serment le lendemain, avant d’aller prendre ses quartiers au palais présidentiel de Carthage, près d’un an après le début de la révolution qui chassa Zine Abidine Ben Ali du pouvoir.

Source: “Le Nouvel Observateur” Le 16-12-2011

Lien. http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111216.OBS6939/tunisie-ben-ali-avait-enterre-les-souvenirs-de-bourguiba.html


Tunisie. Les palais de la république mis en vente bientôt

C’est la décision que vient de prendre, vendredi matin, le nouveau président par intérim, Moncef Marzouki, question de ramasser un pactole pour redresser les finances de l’Etat.

La décision concerne tous les palais de la république, à l’exception bien sûr de celui de Carthage, où M. Marzouki loge depuis mardi… Fortunés, ne pas s’abstenir.

Le nouveau président, qui n’est pas très porté sur le luxe et l’apparat, ne voit pas l’utilité du nombre impressionnant de palais présidentiels se trouvant un peu partout dans le pays. Outre qu’ils ne servent absolument à rien, leur entretien coûte beaucoup d’argent à l’Etat. Des frais qui vont au fil des saisons se chiffrer par plusieurs millions de dinars. La meilleure solution, c’est de mettre tout à la vente.

Selon le chef de l’Etat, ces palais ont été construits avec l’argent des contribuables et doivent revenir au peuple. D’où l’idée de les vendre et d’investir le produit de la vente dans des projets créateurs d’emplois dans les régions défavorisées. Pas bête!

Source: ”Kapitalis” Le 16-12-2011

Lien. http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/7347-tunisie-les-palais-de-la-republique-mis-en-vente-bientot.html


Levée du mandat d’amener contre Souha Arafat

La justice tunisienne a levé le mandat d’amener international lancé récemment contre Souha Arafat, la veuve de l’ancien leader palestinien Yasser Arafat, pour son implication présumée dans une affaire de corruption, en complicité avec l’ex-première Dame de Tunisie Leïla Ben Ali, a-t-on appris vendredi auprès du porte-parole du ministère de la justice Kadhem Zine El Abidine.

Contacté par l’Associated Press, le porte-parole a indiqué que le juge d’instruction chargé de l’affaire « s’est ravisé » au sujet de l’accusation retenue contre Mme Arafat, sans plus de précisions.

L’affaire porte sur des malversations qui auraient entouré la création de l’école internationale de Carthage, qui a entraîné la fermeture d’un autre établissement francophone de renom appartenant à Mohamed Bouebdelli et son épouse française.

Dans un récent entretien avec la chaîne privée Nessma TV, Souha Arafat a nié toute implication dans ce dossier, assurant s’être retirée du projet et avoir remboursé la somme qu’elle avait empruntée.

Après avoir entretenu des relations de proximité avec l’ancien couple présidentiel tunisien, la veuve d’Arafat a été déchue de la nationalité tunisienne et a quitté précipitamment Tunis après la détérioration de leurs rapports.

Source: “Le Nouvel Observateur” Le 16-12-2011

Lien: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111216.FAP9062/tunisie-levee-du-mandat-d-amener-contre-souha-arafat.html


Abdelwahab Maatar dénonce une tentative de renversement à la tête du CPR

Interrogé par nos confrères de Shems FM, Abdelwahab Maâtar, membre du bureau politique du CPR, a formellement démenti l’élection de Abderraouf Ayadi à la tête du CPR. Cette information diffusée par des membres du CPR et relayée par les médias pourrait, selon M. Maâtar, être qualifiée de tentative de renversement ou de déstabilisation du parti, une attitude qu’il juge irresponsable. Il a informé, par ailleurs, que Imed Daimi a été nommé secrétaire général provisoire du CPR dans l’attente de la tenue d’une assemblée générale. Abdelwahab Maâtar ajoute qu’il existe des conflits internes au sein du parti, depuis que la majorité de ses membres ait décidé de faire alliance avec les islamistes, pour gouverner le pays, décision qui ne semblait pas du goût d’une partie de ses adhérents. Le CPR, congrès transformé en parti politique, comprend plusieurs courants, des islamistes radicaux aux laïcs droit-de-l’hommistes, et Moncef Marzouki donnait l’impression d’être parvenu à rassembler toutes ces sensibilités à l’intérieur d’une même formation politique. Orphelin de son président-fondateur, le CPR semble, aujourd’hui, en proie à de profondes dissensions.

Source: ”Business News” Le 16-12-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie-%C3%82%E2%80%93-Abdelwahab-Maatar-d%C3%83%C2%A9nonce-une-tentative-de-renversement-%C3%83%C2%A0-la-t%C3%83%C2%AAte-du-CPR,520,28220,3


Démission collective du bureau Ettakatol Ariana

Le bureau politique d’Ettakatol à l’Ariana vient d’annoncer sa démission collective (65 membres concernés). Khaled Kabous, secrétaire général d’Ettakatol au gouvernorat de l’Ariana, a expliqué,dans une déclaration à Mosaïque FM, que depuis les élections, le bureau de l’Ariana s’est senti délaissé et exclu par les dirigeants du parti. Le bureau a essayé, à plusieurs reprises, de renouer contact avec les dirigeants du parti mais en vain, a-t-il soutenu. En outre, M. Kabous a souligné que la seconde raison de cette démission est que les membres du bureau de l’Ariana ont ressenti que les idées véhiculées actuellement par Ettakatol ne les représentent plus.

Source: “Business News” Le 16-12-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—D%C3%A9mission-collective-du-bureau-Ettakatol-Ariana,520,28236,3

 


Tunisie.« Un déséquilibre évident des pouvoirs »

La réalisatrice Selma Baccar est députée du Pôle démocratique et moderniste (gauche).

Comment réagissez-vous à l’avènement d’un pouvoir dominé par les islamistes d’Ennahda ?

Selma Baccar. Les cinq députés du Pôle démocratique ont noué une alliance avec le Parti démocrate progressiste (PDP) et d’autres élus indépendants en vue de faire entendre raison à cette union contre nature des trois grands partis majoritaires, Ettakatol, Ennahda et le Congrès pour la république (CPR). Malheureusement, aucune logique politique ne l’a emporté. Nous sommes face au mur des « 140 doigts » qui se lèvent chaque fois d’une manière unanime pour contrer nos propositions. Plus grave encore est le déséquilibre des pouvoirs entre le président de la République (CPR) et le premier ministre (Ennahda). Il est évident que le premier occupe un poste factice : il n’a aucun pouvoir d’action réel sur les décisions politiques à venir.

Craignez-vous une remise en cause du code du statut personnel ?

Selma Baccar. Je ne pense pas qu’Ennahda pourra remettre en cause les libertés de la femme. Dans l’immédiat du moins. Les islamistes miment, comme Ben Ali avant eux, le respect de la liberté des femmes. Nous avons même réussi à placer le code du statut personnel dans les « jugements essentiels », c’est-à-dire qu’il faut les deux tiers des voix à l’Assemblée constituante pour en modifier des articles. Quoi qu’il en soit, nous serons très vigilants. Le code du statut personnel est, à nos yeux, intouchable.

Le président, Moncef Marzouki, a déclaré, lors de son discours d’investiture : « Nous protégeons les femmes qui portent le niqab, le hidjab et les safirats », ces dernières, qui ne portent pas le voile, pouvant être qualifiées de femmes de petite vertu…

Selma Baccar. En arabe littéraire pur, ce terme, « safirat », signifie « celle qui ne porte pas le voile ». Mais ce même terme est utilisé, dans les milieux intégristes, pour désigner des femmes aux mœurs légères. Je ne remets pas en doute la bonne foi de Marzouki. Mais l’ordre d’énonciation est choquant. Cette déclaration laisse entendre qu’il souhaite faire l’équilibre entre les deux extrêmes. Ennahda prétend se poser en arbitre entre l’extrême droite salafiste et les franges modernistes de la société tunisienne. Quoi qu’il en soit, je refuse la peur qui inhibe. Je préfère la lutte et la vigilance.

Source: ”L’humanite” Le 16-12-2011

Lien: http://www.humanite.fr/monde/tunisie%C2%AB%C2%A0un-desequilibre-evident-des-pouvoirs%C2%A0%C2%BB-485996


Tunisie, un gouvernement pléthorique, et des portefeuilles dupliqués

Le prochain gouvernement dont l’annonce officielle est attendue incessamment sera pléthorique, à en croire une liste diffusée parmosaïque FM, présentée comme la liste définitive qui comprend une cinquantaine de ministres,secrétaires d’Etat, ministres délégués auprès du Premier ministre et ministres conseillers. L’équipe gouvernementale dirigée par Hamadi Jebali, SG d’Ennahdha, comprend des ministres Ennahdha, Ettakatol, CPR, des personnalités indépendantes ainsi que des ministres du gouvernement démissionnaire, à l’instar de Habib Essid, ministre sortant de l’Intérieur, qui sera ministre conseiller auprès du Premier ministre, chargé des dossiers sécuritaires. Rallié par Ennadha du fait qu’il a réussi sa mission en matière de rétablissement de la sécurité dans le pays, Essid travaillera de concert avec le nouveau ministre de l’Intérieur, qui n’est autre qu’Ali Laarayedh, comme annoncé en exclusivité dimanche 11 décembre par Gnet dans l’article intitulé Tunisie/Gouvernement : Laaridh à l’Intérieur, Bhiri à la Justice ? D’autres ministres du gouvernement Béji Caïd Essebsi feront partie de l’équipe gouvernementale de Hamadi Jebali, dont Mohamed Ennaceur, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des dossiers sociaux, une mission qui double celle du ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia. Abdlekarim Zbidi garde le portefeuille de la Défense. Les deux autres ministères de souveraineté sont attribués à Noureddine Bhiri pour la Justice et Rafik Abdessalem pour les Affaires étrangères. On remarque également l’entrée de l’actuel bâtonnier, Abderrazek Kilani, nommé ministre chargé des relations avec l’assemblée constituante, ainsi que du footballeur Tarek Dhiab, en tant que ministre du Sport et de la Jeunesse. La caractéristique frappante de ce gouvernement est sa pléthore. A-t-on cherché à contenter tout le monde, étant donné la multiplicité des candidatures qui se sont proposées pour l’obtention de maroquins au cours de cette dernière période de tractations ardues ? Ou bien, cela s’explique-t-il par l’accumulation des problèmes dans plusieurs secteurs, lors de cette phase critique que traverse la Tunisie, et qui nécessite d’importants moyens humains et matériels. Ce surnombre ministériel présente, en tout état de cause, un inconvénient majeur dans la mesure où il alourdit la bureaucratie, à un moment où l’administration a besoin de souplesse et de flexibilité en vue d’une célérité dans l’action. Il éreintera également encore plus les dépenses publiques, à l’heure où les caisses sont presque vides. L’Etat tunisien a, en effet, plus que jamais besoin de comprimer ses dépenses et de décréter la rigueur budgétaire par cette conjoncture difficile. Le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, devrait expliquer les raisons de cette pléthore ministérielle, au moment où il annoncera officiellement à l’opinion publique la composition de son gouvernement et son programme pour cette période transitoire constitutive censée se limiter à une année. Avant cela, le gouvernement de coalition doit obtenir le feu vert de l’assemblée constituante.

Source: ”GlobalNet” Le 16-12-2011

Lien: http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie-un-gouvernement-plethorique-et-des-portefeuilles-dupliques/id-menu-325.html


Tunisie, Le pays sans bruit

Par Mustapha Harzoune

Et si l’on revenait sur ce Printemps arabe à l’heure où les Tunisiens ont élu une Constituante dominée par les représentants du parti Ennahda, dispensateur (à Dieu ne plaise) de la bonne parole à des ouailles oublieuses. Oublieuses ? Peut-être mais (re)devenues « sujet politique » armé d’une exigence citoyenne et démocratique et à qui, conscient des incertitudes du jeu politique, on ne la fera peut-être pas. Là n’est qu’en partie le sujet du livre de Jocelyne Dakhlia, directrice d’études à l’EHESS, qui revient sur la révolution tunisienne pour interroger l’ »aveuglement » de la France à ce qui s’est passé dans ce petit pays à l’origine de grands bouleversements.

Dakhlia scrute le regard hexagonal. Un regard forgé par plusieurs siècles de relations entre l’Occident et l’Orient, entre la France et ses colonies, entre la Ve République et ce pays qui a accédé à l’indépendance en 1956 et qui, jusqu’à un certain 14 janvier 2011, n’aura connu que les joies de la dictature, version Bourguiba puis Ben Ali. Dictature, dont, ici en France, les dirigeants, tous les dirigeants, se sont allègrement accommodés avec plus ou moins d’élégance, avec plus ou moins de cynisme. La peur de l’islamisme n’explique pas tout. Jocelyne Dakhlia montre qu’en Europe, depuis l’antiquité grecque, la démocratie serait à l’Occident ce que le despotisme serait à l’Orient, qu’il soit perse ou arabe. Par atavisme culturel ou paresse de l’intelligence, ce schéma a enfermé la Tunisie dans une seule et unique alternative, un « modèle binaire » : la dictature mafieuse à la Ben Ali ou la dictature rigoriste des islamistes. Entre ces deux versions point de salut et surtout pas du côté des démocrates et autres laïcs tunisiens, éliminés dans les années 60-70 par un Bourguiba chouchou de la doxa occidentale puis persécutés et relégués au rang de « malades » par un Ben Ali chouchou d’une classe politique, économique et commerciale qui a contribué à faire de ce pays « une sorte d’arrière-cour de la France, et de l’Europe, extension récréative, thalassothérapique, et industrielle« . La « pourriture coloniale » (Alexis Jenni) gangrènerait-elle encore les esprits, ici, en France, pour avoir des décennies durant vue dans la Tunisie – et au delà – « un pays presque sans histoire« , une société figée pour l’éternité, sans luttes, sans diversité, sans aspirations autre que celle qui consiste à se satisfaire, par nature, par essence, d’un despotisme ontologique ? On aimait la Tunisie comme on aimait sa nounou arabe ! D’où sans doute le « scepticisme« , l’ »incrédulité« , les « résistances » qui accueillirent les premiers pas de la jeune révolution. Le « choc des civilisation » commence dans les têtes qui renvoie l’autre à une différence rédhibitoire au point de détourner le regard devant le spectacle de l’indignité et ce au mépris de ces propres valeurs. Et surtout de ses propres intérêts. Ainsi, la meilleure façon de « contrôler » l’immigration ici en France, ne serait-ce pas d’aider les peuples à vivre en paix et dignement chez eux ? Comme tout un chacun ! Jocelyne Dakhlia dévoile un héritage, un impensé, un angle mort qui au fond détermine, conditionne tous nos rapports avec l’Autre, réel ou imaginaire, lointain ou à la périphérie de nos centres urbains. Les Tunisiens n’ont pas seulement chasser le dictateur et abattu son régime, ils sont aussi sortis de cet enfermement dans lequel, en Occident, par ignorance ou mépris, on les confinait, un orientalisme d’un autre âge, un exotisme de pacotille au relent de jasmin, de thé à la menthe et autres gesticulations abdominales émoustillantes. « Les mots d’ordre scandés dans les manifestations, « dignité », « liberté », font de toute façon référence, en Tunisie, mais aussi en Algérie, en Syrie ou en Libye, à des valeurs universelles et non pas à des systèmes particuliers. » En réintégrant ce que J. Dakhlia nomme la « commune humanité politique« , les Tunisiens nous rappellent à l’ordre. Il faudra construire un nouveau partenariat entre le Nord et le Sud, repenser la notion d’universalisme, substituer dans les relations l’égalité à la verticalité, cesser de croire, au nom d’un prétendu retard et d’une téléologie introuvable, que le rapport ne peut-être que mimétique, en finir avec les pseudos relativismes culturels qui enferment, excluent, rejettent… Il faut que la France sorte « des schémas obsolètes » vient de dire Moncef Marzouki, le nouveau président de la Tunisie (le Figaro du 13 décembre) : « Nos amis français doivent s’adapter à la nouvelle donne. Ils n’ont plus affaire à des malfrats et doivent comprendre que nous ne sommes plus des clients, mais des partenaires. La Françafrique ne passera plus par la Tunisie. » Pour comprendre ces évolutions en cours et pour préparer celles à venir, le petit livre de Jocelyne Dakhlia, brillant, efficace, écrit sans animosité ni amertume, est un outil indispensable.

Source: “Histoire – Immigration” Le 16-12-2011

Lien: http://www.histoire-immigration.fr/magazine/2011/12/tunisie-le-pays-sans-bruit


Béchir Bessnoun, condamné à mort au Mali, gracié suite à l’intervention de Marzouki

Le président du Mali, Amadou Toumani Touré, a décidé d’accorder la grâce au citoyen tunisien, Béchir Bessnoun, condamné à la peine capitale par la justice malienne. Cette décision est intervenue après que le président de la République, Moncef Marzouki ait sollicité le président malien afin de gracier le citoyen tunisien, lors d’un entretien téléphonique qui a eu lieu, jeudi 15 décembre 2011, entre les deux présidents. Le chef de l’Etat malien a réagi de manière positive à la demande du président Marzouki et décidé d’accorder la grâce à Béchir Bessnoun, avant de promettre de le remettre aux autorités tunisiennes pour comparaître devant la justice tunisienne. La famille de Béchir Bessnoun a été informée de la décision de grâce. Sur un autre plan, le président Touré a exprimé ses vives félicitations au président Moncef Marzouki à l’occasion de son élection au poste de Président de la République. Les deux dirigeants ont réaffirmé, lors de cet entretien téléphonique, le souci commun d’intensifier la coopération bilatérale.

Source: “Business News” Le 16-12-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—B%C3%A9chir-Bessnoun,-condamn%C3%A9-%C3%A0-mort-au-Mali,-graci%C3%A9-suite-%C3%A0-l%E2%80%99intervention-de-Marzouki,520,28224,3


Confrontation devant le juge entre Ridha Grira et Mongi Safra

Hamed Mzoughi, juge d’instruction du 15ème bureau, a organisé vendredi 16 décembre 2011 une confrontation entre Ridha Grira, ancien ministre des Domaines de l’Etat et Mongi Safra, ancien conseiller du président de la République. L’affaire est liée au terrain cédé par l’Etat (via le ministère de Grira) à Karim Ben Ali, fils de Tijani Ben Ali, frère de l’ancien président. Selon les premiers éléments de l’enquête, ce terrain sis à Hammam Sousse, a été vendu au prix de 50 dinars le m², alors que sa valeur est, au moins, sept fois supérieure. Il s’est avéré, ensuite, que le m² vaut 800 dinars et que Karim Ben Ali l’aurait acheté à 8000 dinars, à raison de 10 dinars le m². Il l’aurait revendu au prix de trois millions de dinars avant le délai obligatoire de cinq ans, conformément à la législation en vigueur relative aux terrains cédés par l’Etat. Pour sa défense, Ridha Grira a déclaré que l’ordre de cession lui a été parvenu de Mongi Safra. L’ancien conseiller a rejeté catégoriquement l’accusation, indiquant qu’il n’a fait que jouer l’intermédiaire entre Zine El Abidine Ben Ali et le ministre en transmettant à ce dernier l’ordre présidentiel formulé par écrit. Mongi Safra a été également interrogé, en qualité de témoin, dans une autre affaire liée au pipeline de Skhira dans laquelle un appel d’offres que devait remporter Bouchamaoui a été attribué à une entreprise française. On rappelle que Ridha Grira et Mongi Safra sont en détention provisoire, depuis le 20 septembre 2011 pour le premier et le 31 mai 2011 pour le second.

Source” Business news” Le 16-12-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Confrontation-devant-le-juge-entre-Ridha-Grira-et-Mongi-Safra,520,28234,3


Les réfugiés tunisiens ont un problème d’image

Plusieurs médias ont récemment dépeint les demandeurs d’asile d’origine tunisienne comme des criminels. Il s’agirait, aux dires de certains responsables de l’asile, «de la pire population à laquelle nous avons été confrontés». Cette réputation de fauteur de troubles est-elle méritée, et si oui, pour quelles raisons?

«Le nombre de délinquants d’origine nord-africaine devrait doubler d’ici la fin de l’année», titrait récemment le quotidien alémanique Tages Anzeiger, se référant à des statistiques policières zurichoises non officielles. La ministre de la Justice Simonetta Sommaruga a souligné que ses services prenaient le problème de la sécurité très au sérieux et que le traitement des demandes d’asile tunisiennes était prioritaires. Elle s’est également entretenue avec l’ambassadeur de Tunisie du problème d’image de son pays. La majorité des quelque 2000 Tunisiens ayant déposé une demande d’asile cette année sont arrivés en Suisse en transitant par l’Italie. Ils font partie des 24’500 Tunisiens à avoir débarqué sur l’île de Lampedusa au cours de la première moitié de l’année. La moitié de ces exilés ont obtenu un permis de séjour provisoire en Italie pour des raisons humanitaires, selon un rapport de l’Office fédéral des migrations.

Les chemins de l’exil

«Rares sont ceux qui ont trouvé du travail en Italie, indique le rapport. La plupart de ces migrants ont donc poursuivi leur exil en direction de la France et de la Suisse.» Selon les accords de Dublin, visant à éviter que des demandes d’asile multiples soient déposées dans plusieurs pays européens, les Tunisiens venus d’Italie ne sont pas autorisés à déposer une demande en Suisse. Ils seront renvoyés le moment venu en Italie, leur premier pays d’accueil. Toutefois, selon les milieux de l’asile, cette procédure peut prendre jusqu’à sept ou huit mois. Entre-temps, cette population est l’objet de commentaires négatifs dans les médias et ternit – selon Simonetta Sommaruga – la réputation de l’ensemble des demandeurs d’asile en Suisse.

Derrière les gros titres

«Entre janvier et juin, la police cantonale zurichoise a été confrontée à 500 délits commis par des Maghrébins», notait le Tages Anzeiger. Ce chiffre n’était ‘que’ de 700 sur l’ensemble de l’année précédente. Les Tunisiens sont responsables à eux seuls de près de la moitié des délits commis cette année.» Un porte-parole de la police zurichoise nous a confirmé ce chiffre de 500, qui provient des données de l’Office fédéral de la statistique. Il n’a pas été en mesure de préciser la nature de ces délits, ni le nombre total de criminels auxquels la police a été confrontée au cours du premier semestre 2010. Selon un porte-parole de l’Office fédéral de la Statistique (OFS), ces chiffres ne seraient toutefois «pas totalement exacts». «L’OFS ne donne pas de chiffres pour 2011, car ces relevés sont encore provisoires». Les statistiques officielles de la police pour 2011 – qui révèlent un changement de la nationalité et du statut résidentiel des criminels – ne seront rendues publiques qu’en mars prochain. La Suisse est actuellement confrontée à une forte hausse des demandes d’asile. Les autorités fédérales et cantonales doivent pallier la pénurie de logements et de services. Ces révélations négatives à propos des Maghrébins viennent ainsi nourrir l’opposition locale aux centres d’hébergement, existants ou projetés.

Un comportement inapproprié?

On reproche aux Tunisiens, en plus des délits évoqués, leur non-respect des règles dans leurs lieux de résidence. Roman Della Rossa, collaborateur d’ORS Service – entreprise spécialisée dans l’encadrement et l’hébergement des requérants d’asile et des refugiés – a indiqué à swissinfo.ch que les Nord-Africains en général, les Tunisiens en particulier, posaient des problèmes au personnel. Dans les sept centres d’ORS, on manque de place et les conditions d’accueil sont particulièrement difficiles. «Les demandeurs d’asile originaires du Maghreb se révèlent souvent extrêmement exigeants. Ils arrivent avec une idée bien précise de la vie en Suisse, qui ne s’avère pas conforme à la réalité. C’est très frustrant pour eux et cela a des effets sur la vie quotidienne dans les centres d’accueil», indique Roman Della Rossa. «Les requérants sous l’emprise de drogues ou d’alcool peuvent être à l’origine de situations délicates, y compris des bagarres, poursuit-il. Toutefois, ces violences mettent généralement aux prises les demandeurs d’asile entre eux.»

Une cause perdue

Dans le canton de Lucerne, Caritas est mandaté par le gouvernement pour accueillir et loger les demandeurs d’asile. Selon Giorgio Leuenberger, directeur des services lucernois de l’asile de Caritas, tout ceci n’a rien à voir avec les Tunisiens ni avec le Printemps arabe». Pour lui, les Tunisiens arrivés cette année en Suisse ont un vécu bien particulier: «La plupart de ces jeunes hommes ont séjourné en Italie, où ils ont vécu en marge de la société, parfois sans domicile. Beaucoup d’entre eux ont des addictions à l’alcool, à la drogue ou d’autres problèmes personnels. Et ils réalisent très rapidement qu’ils n’ont aucune chance ici.» Les doléances exprimées par les Tunisiens dans les médias, selon lesquelles la Suisse n’a rien fait pour eux et les traite mal, traduisent, selon Giorgio Leuenberger, une réaction de frustration commune à tous les demandeurs d’asile confrontés à cette procédure.

Un signal

Lors d’un forum sur les migrations, la ministre de la Justice Simonetta Sommaruga a indiqué à swissinfo.ch qu’il fallait accélérer et améliorer la procédure de retour des accords de Dublin. Au cours des dix premiers mois de l’année, 1900 personnes (de différentes nationalités) ont été renvoyées en Italie selon cette procédure. Il est néanmoins nécessaire de créer davantage de lieux d’accueil pour faire face à la hausse des demandes cette année «et probablement aussi l’année prochaine, a-t-elle également indiqué. Nous savons que la plupart d’entre eux (les Tunisiens) sont des migrants, des gens à la recherche d’un travail, ce qui est compréhensible au vu du taux de chômage tunisien. Le système de l’asile n’est pas prévu à cette fin. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour traiter rapidement les demandes d’asile des Tunisiens, afin de donner un signal», affirme Simonetta Sommaruga.

Source” Swiss info” Le 16-12-2011

Lien: http://www.swissinfo.ch/fre/dossiers/le_printemps_arabe/Les_refugies_tunisiens_ont_un_probleme_d_image.html?cid=31698144


Le plaidoyer de Mohamed Ennaceur pour un nouveau pacte social

Comme plusieurs de ses dirigeants l’ont déclaré, Ennahdha est convaincu que certains parmi les perdants des élections du 23 octobre 2011 voudraient, en guise de «deuxième tour en dehors des urnes», miner le terrain social sous les pieds du parti islamiste, en utilisant leur présence au sein de l’UGTT, pour l’empêcher de gouverner dans la sérénité. Une accusation que rejettent bien sûr les formations en question.

Du haut de la tribune des 26èmes Journées de l’Entreprise, Mohamed Ennaceur a essayé de calmer le jeu en coupant, en quelque sorte, la poire en deux. Tout en évitant de confirmer ou d’infirmer l’accusation adressée par les dirigeants d’Ennahdha à certains partis d’extrême gauche de jeter de l’huile sur le feu, le ministre des Affaires sociales a nié que l’UGTT cherche à attiser les troubles sociaux.

«Les troubles sociaux sont souvent spontanés et ne laissent pas le temps aux partenaires sociaux de trouver une solution, et très souvent les syndicats sont dépassés», diagnostique le ministre sortant. Conscient qu’une «idée largement répandue veut que les syndicats soient derrière ces troubles, mais la vérité est qu’ils courent derrière leurs bases et n’ont pas d’autre choix que d’appuyer leurs revendications, sinon ils perdront toute influence», explique M. Ennaceur.

Si son premier effet a été de renverser le régime dictatorial et corrompu de Ben Ali, c’est surtout sur le terrain social que la révolution est en train de se faire sentir, avec la multiplication des grèves, sit-in, manifestations, grèves de la faim, etc. Et M. Mohamed Ennaceur ne s’en étonne pas et semble partager l’avis de «beaucoup de responsables de partis politiques qui y voient un phénomène dénotant d’une bonne santé puisque chaque classe exprime ses revendications et ses besoins».

Sauf que, comme constate le ministre, en plus du recours à la violence dans certains cas, ces mouvements n’expriment pas toujours des revendications mais le refus de décisions de l’administration et «empêchent les travailleurs de travailler, l’entreprise de produire, et une infrastructure publique de fonctionner».

Ces faits sont également assez souvent le fait d’une «minorité, groupe tribal ou habitants d’un quartier, dont le comportement sert un intérêt minoritaire au détriment de l’intérêt général».

Pour le ministre des Affaires sociales dans le gouvernement sortant, cette situation confirme «l’effritement des liens sociaux» et constitue la conséquence d’un «pouvoir dictatorial ayant privé les gens de leurs droits», «d’un modèle de développement inéquitable qui réalisait un certain développement mais sans justice et en approfondissant les écarts sociaux et le sentiment d’injustice chez de nombreuses franges sociales et régionales» et de la perte de toute crédibilité et légitimité de l’Etat.

Devant cette explosion sociale, et l’impossibilité en raison du manque de moyens de «satisfaire toutes les demandes et rapidement», Mohamed Ennaceur, convaincu qu’on ne peut pas y faire fasse avec «les moyens classiques», conseille au prochain gouvernement d’en faire l’objet d’un «dialogue national associant toutes les parties ayant de l’influence», dans l’espoir de pouvoir dégager des solutions adéquates qui remportent l’adhésion du plus grand nombre de Tunisiens et, surtout, élaborer un nouveau pacte social permettant, de ce fait, d’éteindre l’incendie social.

Source: “wmc” Le 16-12-2011

Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-113888-tunisie-le-plaidoyer-de-mohamed-ennaceur-pour-un-nouveau-pacte-social


Fillon veut que la Tunisie soit un modèle

François Fillon a adressé aujourd’hui ses voeux de succès au nouveau chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, et dit sa volonté que la Tunisie reste un « modèle pour les transitions » démocratiques en cours après le « printemps arabe ». « Votre nomination couronne votre engagement sans relâche au service de votre pays et constitue un hommage à votre courage politique », écrit le Premier ministre dans une lettre adressée à Hamadi Jebali, désigné officiellement aujourd’hui. « La Tunisie, qui a ouvert la voie du Printemps arabe, a confirmé son rôle de pionnier en organisant les premières élections libres et transparentes de son histoire, mais aussi de la région », ajoute François Fillon. « La France, liée à la Tunisie par un passé séculaire, reste mobilisée aux côtés du peuple tunisien à un moment déterminant pour son avenir », assure le chef du gouvernement français. « C’est en pays ami qu’elle soutiendra la Tunisie dans les instances européennes et internationales », conclut le premier ministre.

Source: ”Le Figaro” Le 16-12-2011

Lien: http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/14/97001-20111214FILWWW00522-fillon-veut-que-la-tunisie-soit-un-modele.php

 

 

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