16 mai 2008

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TUNISNEWS
9 ème année, N° 2915 du 16.05.2008
 archives : www.tunisnews.net


Kalima: Les indiscrétions de Slim Kalima: ‘’L’INTELLIGENCE ET LA MAIN D’ŒUVRE,’’selon SARKOSY. Abdo Maalaoui: Drame Tunisien en France : Programme de Réconciliation Nationale et le Retour des Exilés Tunisiens de la Diaspora Yahyaoui Mokhtar: Quand le football donne des sujets de débat aux tunisiens Yahyaoui Mokhtar: Main Basse sur la banque de Tunisie Reuters : Italie – Vaste opération contre l’immigration clandestine Reuters:  UE – L’organisation de l’Union pour la Méditerranée reste floue Le Temps : Justice – Permettre aux détenus de garder contact avec leurs familles Le Temps : Commerce extérieur – Le déficit se creuse à 230 MDT Le Temps – Lundi: Interview  de Fathi Tlili, président de l’Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens en France Débat Tunisie : Les gentils et les méchants AFP: Italie/immigration: le ministre de l’Intérieur appelle au calme Reuters: Football – Santini refuse le poste d’entraîneur de la Tunisie Reuters: Turkish Islamic preacher – threat or benefactor? Reuters: : Media mergers may help Turkey’s struggling govt

 


 

 Les indiscrétions de Slim

Slim Bagga 16 mai 2008
Non au lycée
La création d’un lycée français privé à Sousse vient d’être annulée. Tunis n’en voit pas l’opportunité. En fait Leïla Ben Ali, qui dirige L’Ecole internationale de Carthage ne souhaite pas voir se créer à Sousse une Ecole Bouebdelli bis; d’autant qu’elle cherchait acquéreur; et l’absence de concurrence est un atout pour négocier le prix de cette école qui s’étend sur une superficie de 25.000 m2 et qui a bénéficié d’une prime d’investissement exceptionnelle de l’Etat tunisien de 1 794 600 dinars, représentant 25% du coût de réalisation de l’école. Aux dernières nouvelles, c’est un groupe belge qui s’est porté acquéreur de cette école ; Est-ce que l’Etat tunisien va exiger une ristourne de son investissement ou va-t-il faire bénéficier les investisseurs étrangers de cette subvention exceptionnelle. Effervescence Lorsque M. Besson, conseiller du président Sarkozy, eut la semaine dernière un entretien avec le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, il fut entre autre question d’un déplacement dans la ville de Sousse où Carla Bruni souhaitait s’arrêter. Réponse du gouvernement tunisien: Non. Des raisons de sécurité le déconseillent. Par contre, la délégation présidentielle réembarquera de l’aéroport de Monastir après y avoir déjeuné ! Violences Le Sahara tunisien est fermé aux touristes. Allemands et français n’y comprennent rien, eux qui avaient réservé leur circuit de longue date. La raison de ce “couvre-feu” est l’accrochage récent et la fusillade qui s’en est suivie entre un groupe islamiste provenant du maquis algérien et l’armée tunisienne. Celle-ci eut en fin de compte le dessus. Mais la zone reste cernée. L’information toujours bafouée A priori, le décès de la mère de Leïla Trabelsi est un fait qui relève de la vie privée. Mais vu la personnalité de la défunte, Hajja Nana, c’est Abdelaziz Ben Dhia qui fit convoquer le maire de Tunis, Abbès Mohsen, afin que les préparatifs des obsèques se fassent dans la plus grande discrétion au Jellaz. Ceux qui étaient en rapport avec le maire de Tunis disent qu’il avait le visage décomposé par peur d’échouer dans sa mission. “Hajja Nana” est décédée le vendredi 18, inhumée le samedi 19, et les condoléances sur la presse n’ont paru que le lundi 21 avril… Alya Abdallah, la femme qui “monte” Serait-elle devenue la manœuvrière incontournable dans le système bancaire tunisien? Rappelons-nous: suite à un faux audit présenté à la Société générale, actionnaire majoritaire de l’UIB (Union internationale de banques), Alya Abdallah, l’épouse de l’actuel ministre des Affaires étrangères, a été nommée présidente du Conseil d’Administration contre l’avis des Français. Le président de la Société Générale, M. Botton, a sollicité une entrevue avec Ben Ali, et n’obtint de réponse favorable que lorsqu’Alain Juppé, dut se déplacer à Tunis en tant que Premier ministre. Madame Abdallah fut quand même maintenue au poste avec un salaire de 12 000DT… Voilà que maintenant, l’histoire se répète. Le PDG de la Banque de Tunisie (une banque privée), Faouzi Belkahia a choisi de se retirer pour des raisons de santé. Il proposa au conseil d’administration un successeur, un homme compétent et ayant 30 années d’expérience dans la gestion bancaire. Le Conseil approuva cette proposition. Et, coup de théâtre, c’est par voie de presse que l’on apprit la nomination d’Alya Abdallah en tant que PDG de la Banque de Tunisie. Le personnel se trouve choqué, le CIC (Crédit industriel et commercial de France, actionnaire de cette banque) n’y comprend rien. Comment un président de la République se permet-il par de nommer décret les PDG d’une banque privée? Mise en examen Le patron de l’usine pharmaceutique Edwia, Tahar Materi, vient d’être mis en examen par un juge français suite à la plainte déposée par son épouse. Tahar Materi est l’oncle du gendre privilégié de Ben Ali. Un lourd contentieux l’opposait à son épouse, et la justice tunisienne n’avait jamais donné suite à sa requête. Elle dut alors l’attaquer en France, puisque Tahar Materi jouit de la nationalité française, et sa requête fut recevable. Le juge Ramael vient de mettre en examen Tahar Materi…
 
(Source : « Kalima » (Mensuel électronique censuré en Tunisie), N° 63 – Mai 2008) Lien :http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=736


‘’L’INTELLIGENCE ET LA MAIN D’ŒUVRE,’’selon SARKOSY.

 
 
Pr. Saïd Mestiri 16 mai 2008
A deux mois du sommet de “l’union pour la méditerranée”, prévu le 13 juillet à Paris, le président Nicolas Sarkosy , en visite d’Etat en Tunisie , se devait d’assurer au pays dont le régime s’est montré un fervent adepte du nouveau projet , les meilleures conditions de départ . A cet égard nous avons donc eu droit à un lot compact de déclarations lénifiantes et d’évocations élogieuses sur les remarquables performances économiques de notre “petit pays” et sur les avancées incontestables réalisées au niveau des “espaces des libertés”. Toute cette rhétorique était accompagnée d’une liste impressionnante de contrats, virtuels, potentiels ou à concrétisation immédiate, embrassant différents domaines d’activité. Cela importe peu, en réalité, car tout le monde sait maintenant ce qu’il faut penser des dimensions de la “demi-vie” et des aléas de ces contrats réalisés à la suite des voyages officiels du président Français ; si ce n’est qu’ à travers cette gestuelle médiatique , on ne pouvait , tout de même, s’abstenir de relever une déclaration dont la teneur volontairement inexacte et le ton délibérément vexatoire ont eu l’impact le plus choquant sur l’ensemble de la population tunisienne : “Vous avez une main d’œuvre qui ne demande qu’à être formée, nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formation. C’est ça le partenariat” a déclaré le président français sous les applaudissements chaleureux d’un auditoire de 300 personnes, pour la plupart chefs d’entreprise,Tunisiens et Français. De telles dispositions d’esprit, de condescendance et de mépris mêlés à un brin de paternalisme, émanant du président français, ne sont pas loin de nous remettre en mémoire celles qui furent les siennes un certain jour de juillet 2007 à Dakar, lorsqu’il avait déclaré : “Le drame de l’Afrique est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire”. Lui, Sarkosy qui, prétendument, est depuis si longtemps et si profondément entré dans l’Histoire, sait de quoi il parle. Néanmoins l’homme africain a répondu à Sarkosy. Il a répondu dans un ouvrage collectif publié en France par vingt intellectuels africains intitulé : “l’Afrique répond à Sarkosy. Contre le discours de Dakar” Cependant l’auditoire tunisien présent à la séance, plus haut mentionnée, est demeuré passif ou résigné, voire même approbateur et n’a nullement réagi . Il y avait là pourtant un éclairage, on ne peut plus percutant, sur l’état d’esprit dans lequel est envisagé, non seulement par Sarkosy mais aussi par une bonne majorité d’européens, ce partenariat euro- méditerranéen. D’un coup, l’image de l’Europe qui avait marqué le plus volontiers l’imaginaire des populations maghrébines une décennie auparavant, refaisait surface ; une Europe forteresse, certes attractive à maints égards mais telle une “grande Suisse” prospère, entourée de banlieues turbulentes et clochardisées ; Peu soucieuse du sort des populations, de leur développement démocratique ou de leurs droits humains, elle semble focalisée exclusivement sur le double objectif de la sécurité et du contrôle strict de l’immigration . La Tunisie est pourtant le pays du Sud qui a joué le plus consciencieusement le jeu du partenariat euro- méditerranéen et inauguré un accord de libre échange. Cependant par delà les beaux discours sur les stratégies du futur et sur l’anticipation, les faits demeurent têtus. L’accord de libre échange entré en vigueur pour tous les produits depuis janvier 2008 n’a pas eu les effets escomptés. Selon l’économiste Abdejelil Bédoui, “cet accord est un échec , car il n’a pas permis l’arrivée massive d’I.D.E.(Investissements directs étrangers). Les capacités productives ont par conséquent peu évolué et le secteur privé demeure frileux et fragile.” Citons à l’appui de ce constat une autre donnée : Lors d’un symposium récent organisé à Tunis les 26 et27 juin 2007par le “Centre des jeunes dirigeants (C.J.D.), le Secrétaire d’Etat tunisien chargé de la coopération internationale et de l’investissement extérieur a fait état de deux chiffres édifiants (La Presse de Tunisie , 28 juin 2007): “Les investissements directs étrangers (I.D.E.) dans la zone euro- méditerranéenne ne représentent que 3% du flux dans le monde et seulement 0,2% des investissements réalisés par les pays de l’Union Européenne à l’étranger . Un exemple : la Pologne reçoit en 2007 l’équivalent de 2 ,7% de son P.I.B. La Tunisie recevra 9 fois moins soit 0,2% de son P.I.B.” Par ailleurs, comme le rappelle judicieusement Abdejelil Bédoui : “le taux d’investissement des entreprises est très faible pour un pays comme le nôtre. Les grandes familles tunisiennes proches du pouvoir ne font pratiquement aucun effort pour l’investissement”. Ces carences relèvent en grande partie d’une opacité de l’information et des entraves à la liberté des journalistes et d’expression en général. Tout nous ramène, en fin de compte au volet politique, qui doit être primordial pour un partenariat crédible. Il faut rappeler à Sarkosy et au partenaire européen, quel qu’il soit, que tout “recentrage de la stratégie” qu’ils préconisent, s’il ne s’accompagne pas d’un recentrage des mentalités et des comportements allant dans le sens de l’équilibre et de la modernisation, sera irrémédiablement voué à l’échec. Car pour les populations du Sud, la libération politique demeure sans conteste, en ces instants, l’impératif prioritaire, le seul apte à dynamiser leur développement durable.
 
(Source : « Kalima » (Mensuel électronique censuré en Tunisie), N° 63 – Mai 2008) Lien :http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=736


 

Drame Tunisien en France : Programme de Réconciliation Nationale et le Retour des Exilés Tunisiens de la Diaspora

Abdo Maalaoui

Montréal / Canada

Honte aux Tunisiens… Honte au pouvoir tunisien … Honte à l’opposition tunisienne … Honte aux intellectuels tunisiens complaisants … Honte à tous ceux et celles qui savent que des frères et sœurs tunisiens vivent des injustices et qui ne font rien … !

Le dernier de la liste est le drame d’Ahmed Ouerghemi, un Tunisien que les gouvernements français et tunisien sont en train de le laisser mourir à petit feu, la Tunisie est en train de le laisser agoniser en France loin des siens…

Si vous ne connaissez pas son histoire, il est temps que vous faites un effort et de la découvrir … Il y a de quoi écrire un livre et faire un film à succès sur la misère humaine !

Il est temps que le gouvernement tunisien accepte la vérité qu’une partie de son peuple n’est pas en accord avec sa politique, ils voient les choses différemment … Dans une démocratie, nous trouvons qu’une vraie opposition est un élément positif et constructif dans la vie politique du pays. L’opposition c’est comme le feu orange et rouge de la circulation. Pourquoi en Tunisie, nous voulons que tout le monde pense de la même façon ?

Il faut arrêter de gouverner par la peur. Il faut arrêter la machine de la propagande mensongère qui distribue des étiquettes gratuitement à des citoyens tunisiens qui osent parler haut de ce que les gens pensent bas !

Il faut arrêter de nous casser les pieds avec des adjectifs à la lance pièce, tels que : «Lui est un : islamistes, communistes, nadhaouistes, hammamistes, yahyaouistes, terroristes, etc.… ».

Il faut que l’industrie de la répression en Tunisie soit démantelée, réinsérée et recyclée vers une culture d’un l’État de droit démocratique et pluraliste.

Si le pouvoir tunisien nous rejette par ce que nous avons osé, dénoncez ses excès à tort ou à raison. Le pouvoir tunisien dans les moments les plus pénibles d’un homme, a refusé de nous laisser rentrer au pays pour accompagner l’être cher que nous venons de perdre, c’est le geste le plus inhumain que j’ai vécu en personne lors de la mort de ma mère. Un geste qu’on n’oublie pas facilement !

L’opposition est insensible à notre drame, elle est prise dans les problèmes de sa quotidienneté et aucun parti de l’opposition n’a pris la peine de savoir que nous existons et de faire un geste envers nous … On dirait que nous ne sommes plus des Tunisiens, nous sommes devenus une «Caste des intouchables et des oubliés» …

Des milliers de Tunisiens et Tunisiens vivent en exil dans des situations dramatiques et insupportables dans des conditions morales et parfois économiques inhumaines. Ceux qui pensent que j’exagère, ils n’ont qu’à découvrir l’histoire de notre frère «tunisien» Ahmed Ouerghemi !

Le temps est arrivé que quelqu’un en Tunisie «j’espère» que le Président Ben Ali lui-même fait un geste historique, «j’espère» que le Parlement, Sénat et même l’Opposition tunisiens appuient un Programme tunisien de Réconciliation nationale.

Il est encore temps de faire un geste héroïque, un geste fraternel qui honore tous les Tunisiens et Tunisiennes. Je continue d’espérer que le Peuple tunisien, un peuple généreux et pacifique sera capable de nous accueillir un jour de notre exil, qui a trop duré, comme des citoyens qui ont aimé la Tunisie autrement !

En attendant, j’espère que le gouvernement tunisien «gracie» Ahmed Ouerghemi et lui permettra de rentrer au pays de ses ancêtres auprès de sa famille et ses enfants qu’il n’a pas vus depuis plus de 20 ans !

maalaoui@yahoo.com


Quand le football donne des sujets de débat aux tunisiens

Yahyaoui Mokhtar

Le football continue à faire le principal objet de débat dans le pays. Aux stades, à la télé comme sur les radios et les journaux il est de plus en plus la matière le plus prisée pour attirer l’attention des spectateurs et des lecteurs. Cela devient de plus en plus un phénomène de société et tout le monde sait qu’en grande partie ce n’est qu’un effet de substitution face au vide politique et le verrouillage serré  imposé au pays.

Largement contesté l’entraîneur national Roger Lemerre à été limogé avant de s’assurer d’un successeur pour le remplacer au point que le caricaturiste du journal La Presse présentait aujourd’hui la fédération du football en forme d’un demandeur de charité à Paris à la recherche d’un entraîneur. Ce soir on apprendra que Santini a décliné l’offre qui lui a été présenté. Demain une journée décisive pour le championnat va se jouer à Gabes entre le stade Gabesien et l’Etoile du Sahel, le premier joue sa relégation et le second son titre de champion. En même temps El Gawafel Sports Gafsa jouera contre l’autre prétendant le Club Africian au stade de Béja. Après le refus de plusieurs municipalités d’accueillir ce match, son stade à été mis en indisponibilité pour des travaux dont les événements qui secouent la région ne semblent pas étrangers en réaction ses responsables ont fixé les prix à 100 Dinar le billet pour le match de demain, le moitié d’un salaire de base d’une ouvrier…

(Source : « Tunisia Watch », le blog de Mokhtar Yahyaoui, le 16 mai 2008)

Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/

 


 

Main Basse sur la banque de Tunisie

Yahyaoui Mokhtar

La famille Mabrouk va-t-elle mettre la main en fin sur la banque de Tunisie ? C’est la question secrète que se posaient tous les milieux financiers en Tunisie depuis longtemps sans que personne n’ose la formuler directement. Les derniers rebondissement que vient de connaître cette banque ne laisse plus de doute sur l’évolution irrésistible de la situation vers cette fin .La banque de Tunisie est la première banque qui a vue le jour dans notre pays. Cela remonte à la fin du 19ème siècle (1884) juste après l’établissement du protectorat. C’est une banque privée dont le capital est détenu en grande majorité par des hommes d’affaires Tunisiens et dans lequel l’état tunisien ne possède aucun intérêt. Troisième particularité, et non des moindre, c’est aussi la banque qui réalise les meilleurs résultats d’exploitation parmi les banques exerçant en Tunisie. Ainsi grâce à une tradition, une rigueur de gestion et une politique de discrétion cette banque a pu se maintenir et s’affirmer au point de constituer cet appât aux appétits gourmands dont ses propriétaires eux mêmes été conscients. La menace qui se profilait dans le parcours sans faute jusqu’à présent de cette banque n’été pas une simple potentialité mais bien précise que personne ne l’ignorait. La famille Mabrouk qui constitue aujourd’hui l’un des plus important groupe financier dans le pays si non le plus grand après l’ascension fulgurant réalisé au cours des 20 dernières années et dont les liens direct avec le pouvoirs sont connus puisque l’un des frères n’est autre que le gendre du président Ben Ali n’a jamais caché ses visés de prendre en main cette banque dont elle est actionnaire et qu’un oncle des actuels frères Mabrouk dirigeait avant sont président sortant il y a juste 17 ans. Ainsi pour échapper à la menace d’une prise de position prépondérante au détriment des autres actionnaires à l’occasion de l’augmentation de capital décidé par le conseil d’administration, une majorité d’actionnaires a conclus un pacte stipulant le respect de l’équilibre actuel de répartition des parts et proposant l’assemblé générale lors de sa prochaine réunion de recourir aux réserves propres de la banque pour augmenter son capital de 150 à 300 millions de dinars. Cette décision a été formulée dans un communiqué officiel publié par la banque et communiqué au CMF, autorité financière de droit qui n’a soulevé aucune objection. Cette disposition à été prise en prévision du départ forcé du Président directeur exécutif de la banque atteint d’une sclérose en plaque mais qui ne justifie en rien la façon avec laquelle ce départ à été précipité après car son remplacement est aussi du ressort de la même instance de la banque. Ces décisions ont étés très favorablement accueillis par le marché financier. Le premier impact s’est manifesté par la forte augmentation de valeur des actions de la BT en bourse. Une augmentation de plus de 30% en une seule séance faisant passer l’action de 80 à plus de 120 dinar et qui été destiné à s’accroître encore vu qu’une action représentera deux en quelques jours après l’augmentation du capital annoncée. Mais la surprise ne s’est pas fait attendre, le 02 avril, par un communiqué lapidaire, attribué au même conseil d’administration, on annonçait que «le contenu du communiqué du Conseil d’Administration de la Banque de Tunisie paru dans le bulletin officiel du Conseil du Marché Financier et celui de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis du 28 mars,  2008 est annulé » laissant ainsi le marché financier plongé dans l’effroi. Ce n’été ni dans le style de la banque ni dans sont intérêt de prendre une telle décision. Une décision, qui en plus constitue une enfreinte à la loi exposant la banque automatiquement dans des conditions normale à des poursuites pour délit d’initié si non d’escroquerie pour avoir tromper les investisseurs par des décisions contradictoires ayant influées sur la valeur de ses actions. En fait les actions de la BT ont enregistrés une forte chute immédiatement après leur remise en négociation en bource après le second communiqué. La suite tout le monde la connaît Mme Alya Abdallah épouse de l’actuel ministre des affaire étrangère est nommé le 4 Avril Présidente Directrice Générale de la Banque de Tunisie avec l’intégralité des pouvoirs qui étaient conférés à son prédécesseur à partir du le lundi 7 avril 2008. Une information que tout le monde savait déjà depuis le premier avril après avoir été rendu publique par le journal à large diffusion Essabah. Cela n’été pas un poisson d’avril, la Tunisie est encore au seuil d’une république bananière par son système Bancaire.

Yahyaoui Mokhtar – Vendredi 18 Avril 2008

(Source : « Tunisia Watch », le blog de Mokhtar Yahyaoui, le 18 avril 2008)

Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/04/18/main-basse-sur-la-banque-de-tunisie.html

 


Italie – Vaste opération contre l’immigration clandestine

par Stephen Brown

Par Stephen Brown Reuters – Jeudi 15 mai, 15h16

ROME (Reuters) – La police italienne annonce avoir interpellé près de 400 personnes, dont une grande majorité d’étrangers soupçonnés de résider illégalement dans le pays, signe de la détermination du nouveau gouvernement de Silvio Berlusconi à lutter contre l’immigration clandestine. Les policiers ont interpellé 383 personnes, dont 268 étrangers, parmi lesquels 53 ont été immédiatement reconduits à la frontière, lors d’une vaste opération qui s’est étalée sur une semaine du nord de l’Italie à la région de Naples.

Les personnes interpellées sont originaires d’Europe de l’Est, d’Albanie, de Grèce, d’Afrique du Nord et de Chine. Les accusations dont elle font l’objet sont diverses et vont de l’entrée illégale sur le territoire italien, à la prostitution, au trafic de drogue ou au cambriolage. Par ailleurs en Libye, la police a arrêté 240 clandestins originaires de différents pays africains qui s’apprêtaient à rallier par la mer l’Italie, a annoncé le ministère de l’Intérieur. De nombreux candidats à l’immigration transitent par la Libye pour tenter de rejoindre l’Europe via l’Italie. Silvio Berlusconi, de retour à la tête du gouvernement après avoir mené campagne sur le thème de l’immigration, a annoncé la semaine dernière un durcissement de la politique à l’égard des immigrés clandestins, auxquels une partie de l’opinion publique impute la progression des actes de délinquance.  

VISITE DU MINISTRE ROUMAIN DE L’INTÉRIEUR

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord, milite pour l’adoption en urgence d’une nouvelle législation qui permettrait le rétablissement des contrôles douaniers aux frontières avec les autres Etats membres de l’espace Schengen. Il veut aussi faire de l’immigration clandestine un délit passible de la prison et accélérer les procédures d’expulsion. Francesco Gratteri, le policier en charge de l’opération en Italie, a déclaré lors d’une conférence de presse que cette série d’interpellations “n’étaient pas dirigées contre une catégorie d’individus ou une communauté en particulier. Le seul objectif était les criminels qui ont provoqué un sentiment d’insécurité croissant au sein de la population”. A Rome, des policiers ont fait irruption dans le plus grand camp d’immigrés Roms et interpellé une cinquantaine d’hommes pour les interroger. Cette opération contre l’immigration clandestine a coïncidé avec la visite du ministre roumain de l’Intérieur, Cristian David. La Roumanie, membre de l’UE depuis 2007, accueille la plus importante population rom en Europe et son Premier ministre a mis en garde cette semaine les nouvelles autorités italiennes contre les risques d’une vague de “xénophobie”. “Il n’y a pas de problème avec la communauté roumaine en Italie; il y a un problème de sécurité. Les relations entre nos deux pays sont excellentes”, a affirmé Maroni lors d’une conférence de presse en compagnie de David.

 


Italie/immigration: le ministre de l’Intérieur appelle au calme

AFP, le 16 mai 2008 à 13h21

ROME, 16 mai 2008 (AFP) – Le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni a appelé vendredi ses compatriotes au calme et à ne pas se laisser aller à la “colère” contre les immigrés, comme cela s’est produit à Naples, assurant en échange que l’Etat agira “avec fermeté” pour protéger ses citoyens. “Le moment est venu d’intervenir avec fermeté pour éviter que la colère ait le dessus sur les règles de cohabitation civile et que des épisodes de violence injustifiée, comme ceux qui se sont malheureusement produits à Naples à la suite de l’horrible tentative d’enlèvement d’un bébé, puissent se répéter”, a déclaré M. Maroni, cité par l’agence Ansa, au cours de la fête de la police. Au moins deux camps de Roms ont été incendiés ces derniers jours à Naples par la population ‘un quartier périphérique après la tentative, samedi dernier, d’une jeune Roumaine d’origine tzigane d’enlever un nouveau-né. “Le gouvernement a reçu un mandat clair de la part des électeurs: garantir à tous davantage de sécurité. Le chef du gouvernement (Silvio Berlusconi) a rappelé  jouer sur la peur des citoyens mais au contraire de les libérer de cette peur”, a-t-il ajouté. “Notre intention est de gérer avec ordre et rigueur les migrations internes et externes à l’Union européenne pour garantir la cohabitation pacifique, aujourd’hui et demain, de tous les peuples en Italie”, a poursuivi M. Maroni. “L’objectif du gouvernement est de renforcer la lutte contre toutes les formes de criminalité”, a rappelé le ministre, membre du mouvement anti-européen et anti-immigrés de la Ligue du Nord. Alors que l’Italie prépare un tour de vis contre l’immigration clandestine, la police a annoncé jeudi les résultats d’une vaste opération contre le crime liée à l’immigration clandestine, avec l’arrestation de 383 personnes, dont 268 étrangers, essentiellement originaires de Roumanie et des pays du Maghreb. Onze Roumains, dont trois femmes, ayant des antécédents pénaux, ont été expulsés vendredi, a annoncé l’agence d’information aéroportuaire Telenews.


UE – L’organisation de l’Union pour la Méditerranée reste floue

par David Brunnstrom et Yves Clarisse BRUXELLES, 16 mai (Reuters) – La Commission européenne présentera mardi des propositions pour la mise en oeuvre de l’Union pour la Méditerranée (UPM) qui montreront surtout l’ampleur des divergences qui subsistent sur ce projet. Deux mois avant le sommet de Paris qui, le 13 juillet prochain, doit porter l’UPM sur les fonts baptismaux, l’architecture institutionnelle et le financement de ce projet cher à Nicolas Sarkozy restent encore à déterminer. Certes, les principaux problèmes politiques qui divisaient profondément les Vingt-Sept ont été plus ou moins réglés lors du Conseil européen des 13 et 14 mars dernier, au prix d’une révision à la baisse des ambitions françaises initiales. La France voulait initialement limiter le périmètre de l’UPM aux seuls 22 pays strictement riverains de la Méditerranée, plus le Portugal, la Jordanie et la Mauritanie, ce qui avait suscité la colère de l’Allemagne, qui évoquait une division de l’UE. Le “processus de Barcelone” entamé en 1995 entre l’UE et les pays de la Méditerranée aurait été affaibli par ce projet qui prévoyait aussi de siphonner les fonds communautaires, ce qui était inacceptable pour de nombreux pays nordiques. L’accord s’est fait selon cinq axes: relance du processus de Barcelone avec un accent sur la parité Nord-Sud, participation de tous, coopération régionale, concentration de l’initiative sur des projets concrets et appel à des fonds privés. “Cela, c’est la carosserie”, a expliqué le deputé européen UMP Alain Lamassoure en estimant qu’il fallait une valeur ajoutée. “Mais quel moteur, quelle essence, pour aller où?”.
MOUBARAK CO-PRÉSIDENT? La Commission européenne, qui a beaucoup à perdre dans l’exercice, dans la mesure où le pilotage du processus risque de lui échapper, entend marquer son territoire. L’intitulé du projet – “Le processus de Barcelone: l’Union pour la Méditerranée – démontre à lui seul que les pays du Nord et l’exécutif européen cherchent à défendre leurs acquis. “La déclaration de Barcelone, ses buts et ses domaines de coopération restent valables et continueront à contribuer à la construction d’une zone de paix, de stabilité, de prospérité et de dialogue”, peut-on lire dans un projet de document. Le principal mérite reconnu à l’initiative française est l’ambition de redonner du tonus à une processus jugé peu productif, notamment en mettant l’accent sur les projets, la coopération régionale et l’appropriation de l’UPM par le Sud. Mais les institutions continuent à faire débat. Ainsi, les Vingt-Sept ont-ils décidé que l’UPM serait pilotée par deux co-présidents, un du Sud et un du Nord. Pour le Sud de la Méditerranée, la Commission ne conteste par qu’il devra s’agir d’un chef d’Etat en exercice. Mais qui? Si la France promeut la candidature du président égyptien Hosni Moubarak pour deux ans, cela ne fait pas l’unanimité dans les pays du pourtour Sud de la Méditerranée. Du côté européen, les choses sont plus délicates encore. La Commission rappelle en effet qu’à partir de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le 1er janvier 2009, les relations extérieures de l’UE seront assumées par le président du Conseil européen, le président de la Commission et le Haut représentant pour la politique étrangère.
SECRÉTARIAT À TUNIS? Est-ce que cette exigence est compatible avec un premier président du “Nord” qui serait par exemple Nicolas Sakozy? Le secrétariat qui sera chargé de piloter l’UPM suscite également des avis divergents pami les capitales. Selon des sources communautaires, la Commission le verrait bien à Bruxelles, pour des raisons d’efficacité. Dans l’entourage du président français, on s’insurge: “Si on veut faire échouer le truc, on le met à Bruxelles”. La France verrait bien ce secrétariat s’installer à Tunis, mais les défenseurs des droits de l’homme critiquent ce choix. Malte et le Maroc sont également candidats. Des interrogations subsistent aussi sur la participation des pays du Sud de la Méditerranée au premier sommet du 13 juillet. Si l’Egypte, la Jordanie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, l’Algérie, l’Autorité palestinienne, le Liban, la Turquie, la Libye devraient en être, la participation d’Israël risque de réduire cette liste et la Syrie pourrait être absente. Il s’agit là d’un avant-goût de ce qui risque de se passer lors des sommets de l’UPM qui se dérouleront tous les deux ans: pourront-ils adopter une déclaration politique commune, comme c’est prévu, si le conflit israélo-palestinien persiste? Enfin, il faudra sélectionner quelques projets-phares pour le 13 juillet, comme la dépollution de la Méditerranée ou la lutte contre les feux de forêt. Soucieuse de défendre son pré-carré barcelonais, la Commission insiste sur le fait que la dépollution de la Méditerranée est en cours et qu’il faudra trouver d’autre sources de financement que “ses” fonds – 4,6 milliards d’euros de 2000 à 2006 – notamment dans le secteur privé./YC

 


Justice

Permettre aux détenus de garder contact avec leurs familles

La direction de la protection sociale relevant de la direction générale des établissements pénitentiaires et de rééducation, rattachée au ministère de la Justice et des Droits de l’homme, œuvre à ce que les détenus demeurent en contact avec leurs familles et à ce que les visites des parents aux détenus s’effectuent sans dispositif de séparation.

A la lumière d’une étude de la situation sociale et familiale de certains prisonniers qui se sont plaints de la désaffection ou de l’interruption des visites de leurs familles, les agents de la direction de la protection sociale ont contacté les personnes concernées pour les inciter à visiter leurs proches en situation de détention. C’est ainsi qu’un détenu a pu rencontrer son père qui, en raison de son âge avancé (84 ans) et de son handicap, n’a pu rendre visite à son fils. La famille de ce prisonnier a reçu, à cette occasion, des aides en nature. Un autre détenu a pu rencontrer son fils, handicapé moteur. Les services concernés ont mis à la disposition des membres de la famille du prisonnier un véhicule pour les transporter jusqu’à la prison.

Répondant à l’appel d’une autre détenue, qui n’a pas reçu la visite de sa mère depuis près d’une année, les agents de la direction de la protection sociale se sont rendus chez la mère pour l’exhorter à visiter sa fille et ont mis une voiture à sa disposition. La rencontre, qui s’est déroulée sans dispositif de séparation, a eu le meilleur effet sur la détenue.

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 16 mai 2008)


Le point : Commerce extérieur Le déficit se creuse à 230 MDT

Comme à l’accoutumée, l’Institut National de la Statistique publie mensuellement l’évolution des échanges commerciaux selon le groupement sectoriel d’activité. A la fin des quatre premiers mois d’activité, la balance commerciale avec l’extérieur continue de creuser un déficit chronique évalué à 1517 MDT. La hausse des  importations agricoles et  de l’énergie sont à la base de l’écart élargie entre les flux des échanges commerciaux. A la fin du mois d’avril 2008, les exportations tunisennes ont totalisé un volume de 7847,1 MDT contre des importations de 9364,2 MDT, soit un déficit commercial de -1517,1 MDT. En comparaison avec l’année dernière, le déficit commercial s’est aggravé de 230 MDT. L’élargissement de l’écart négatif entre les exportations et les importations n’exclut pas la légère amélioration du taux de couverture des importations par les exportations en passant de 83,1% en 2007 à 83,8% en 2008 mais également l’accroissement des exportations à un rythme plus élevé que celui des importations. A priori, il n’y a pas de changements notables dans la répartition sectorielle des échanges commerciaux. Suivi du secteur des industries mécaniques et électriques, le secteur du textile-habillement et cuir et chaussures se taille toujours la part du lion des exportations tunisiennes, bien que le rythme des exportations dans le secteur se soit replié par rapport à l’année antérieure.    L’envolée des cours des matières de base et de l’énergie continue d’alourdir la balance commerciale. Les balances commerciales agricole et énergétique ont respectivement accusé à la fin du mois d’avril 2008 un déficit de 48 MDT et de 524,2 MDT.  A souligner qu’au terme des quatre premiers mois de l’année 2006, la balance  commerciale de l’agriculture et des industries agroalimentaires avait enregistré un excédent de 85,8 MDT alors que celle de l’énergie et lubrifiant avait enregistré en 2007 un solde  bénéficiaire de 39,6 MDT. En effet, les importations agricoles ont augmenté de 20,1% contre  un taux de croissance de 16,6% pour les exportations. Concernant les énergies et lubrifiants les importations du secteur se sont accrues de 97,4% à la fin du mois d’avril 2008 contre une baisse de 16,8% des importations enregistrées durant la même période de l’année écoulée.  La progression de la demande intérieure et la flambée des prix internationaux de l’énergie sont derrière la déstabilisation et le manque à gagner enregistré par la balance énergétique. Par ailleurs, le secteur des mines phosphates et dérivés a enregistré au cours de la même période de référence une recrudescence des importations de près de 226% contre un taux de croissance de 138,4% pour les exportations. Mais malgré cette hausse vertigineuse des importations du secteur, celui ci reste excédentaire de 414,2 MDT. A l’issue des quatre premiers mois 2008 et en dépit de l’aggravation du déficit commercial, le taux de couverture s’est amélioré de 0,9%. L’allègement du déficit commercial restera cependant soumis à plus d’un titre à l’abaissement des cours internationaux, la diversification de la structure d’export et l’amélioration du pouvoir compétitif dans des secteurs à forte valeur ajoutée à même de faire progresser les termes de l’échange avec l’extérieur.

Yosr GUERFEL

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 16 mai 2008)

 


 

Les Tunisiens de France face à la politique de « préférence européenne »

Interview  de Fathi Tlili, président de l’Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens en France « UTIT » :

« La nouvelle arithmétique ne facilite pas réellement la circulation des personnes »

 La communauté tunisienne en France est estimée à plus de 800.000 ressortissants. Les premiers arrivants en sont déjà à la 3ème, voire la 4ème génération. Une bonne proportion a acquis la nationalité française,s’est intégrée dans la société et fait désormais partie intégrante du tissu social français. D’autres sont rentrés au bercail en laissant leurs enfants là-bas. Le mal du pays et l’espoir d’une retraite paisible les ont encouragés pour le retour. D’autres, encore, vivent dans la clandestinité et subissent les aléas de la précarité de la vie en situation irrégulière. Mais, tous ces Tunisiens, toutes conditions confondues constatent que l’ouverture à l’Est de l’Union Européenne a eu des conséquences sur leur situation. Ces nouveaux venus ont le statut de ressortissants de pays membre de l’UE que les Tunisiens n’ont pas. Suite aux dernières décisions qui ont accompagné la visite du Président Sarkozy en Tunisie et pour voir plus clair dans la question de la circulation des personnes entre la Tunisie et la France, le Temps a interviewé Fathi Tlili, président de l’Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens en France « UTIT ». Interview :

Le Temps : A combien estiment les autorités françaises les Tunisiens émigrés clandestins et où travaillent-ils ?

Fathi Tlili : Il n’y a pas de statistiques précises concernant le nombre des sans papiers tunisiens, ni du nombre des sans-papiers en général, vu les conditions de quasi clandestinité qu’ils doivent observer à cause de leur statut. Cependant, leur nombre global est estimé généralement, à environ 500,000. C’est le chiffre avancé par les autorités françaises concernant les étrangers en situation irrégulière en France. Les Tunisiens, comme tous les étrangers en situation irrégulière, travaillent essentiellement dans les secteurs du bâtiment ou de la restauration. Ce travail se fait sans couverture sociale et dans des conditions très difficiles. D’ailleurs, plusieurs patrons profitent de cette situation et ne respectent absolument pas les droits des travailleurs. Il arrive même que ces ouvriers ne soient pas payés.

. L’élargissement de l’Union européenne a-t-il influé sur la position de la main-d’oeuvre tunisienne?

– Oui. L’ouverture du marché du travail français à la main-d’oeuvre européenne, surtout les pays de l’Europe de l’est, a diminué la part de la main-d’oeuvre tunisienne sur ce marché. Il existe une sorte de politique de « préférence européenne » non déclarée, qui est appliquée malgré le problème de la langue dont souffre ces nouveaux arrivés sur le marché français. Dernièrement, le gouvernement français a ouvert certains secteurs du marché du travail à la main-d’oeuvre étrangère. Mais la plupart de ces secteurs d’activités sont réservés aux travailleurs ressortissants des pays de l’Europe de l’Est. Une dernière circulaire, visant la régularisation des sans papiers dans les secteurs dits « sous tension », exclut les ressortissant tunisiens de ces dispositions, en se basant sur l’existence d’un accord bilatéral entre la Tunisie et la France.

. Les Tunisiens rencontrent-ils des difficultés en matière de couverture sociale et de retraite ?

– Concernant la couverture sociale, les Tunisiens ne souffrent pas plus que les autres en matière de couverture sociale, puisque le principe d’égalité est appliqué quand il s’agit de couverture sociale, bien qu’un problème subsiste concernant la perception des pensions de retraite puisque les ressortissant tunisiens qui décident de rentrer dans leurs pays d’origine après la retraite se retrouvent dans l’obligations de revenir en France régulièrement pour toucher ces pensions.

. Pourquoi les Tunisiens préfèrent-ils faire la navette pour la France pour percevoir leur pension de retraite et ne pas la transférer en Tunisie ?

– Cette préférence s’explique d’une part par la perte d’une partie de la pension lors du transfert, dans le cas où ces travailleurs immigrés décident de revenir s’installer en Tunisie. S’ils veulent conserver l’intégralité de leurs retraites, ils sont obligés de faire la navette, régulièrement, entre la Tunisie et la France, parce que la législation française leur interdit de demeurer en dehors du territoire français au-delà d’un certain temps, faute de quoi ils risquent de perdre leur statut de résident.

. Que pensez-vous du dernier protocole signé entre la France et la Tunisie à propos de la circulation des personnes?

– Le Président francais vient de signer un accord concernant l’immigration tunisienne. 9000 possibilités d’autorisations de travail, certaines pour 3 ans renouvelables une seule fois; comment peut-on dire que cette arithmétique facilite réellement la circulation des personnes? Certes, face au chômage et aux situations très difficiles, quotidiennes, qui pèsent sur une partie de la population et spécialement de la jeunesse y compris celle qui est hautement diplômée, le moindre desserrement pourrait entr’ouvrir quelques issues. Et tant mieux pour tous ceux qui pourront en profiter…mais, et les autres??Et en particulier ceux à qui on refuse le droit de vivre normalement car ils n’ont pas les papiers voulus. La libre circulation ne doit pas se limiter aux marchandises. Elle est censée s’étendre aux personnes si l’on parle d’un véritable co-développement. Regardez ce qu’a fait l’Union Européenne avec la Pologne et la Roumanie, et avant cela avec le Portugal et la Grèce. Les pays maghrébins et notamment la Tunisie ne sont pas moins avancés que ces pays cités au début de leur adhésion à l’Europe. Donc, au lieu de se limiter à cibler l’émigration clandestine, il est nécessaire de s’attaquer aux véritables problèmes du développement et notamment la croissance et l’emploi.

. Mais l’Union pour la Méditerranée est une proposition de développement commun

– Pour qu’il s’agisse de véritable co-développement, il est impératif d’instaurer la libre circulation des personnes, comme ceci a été fait avec les ex-pays du bloc de Varsovie. D’ailleurs, les liens culturels existant entre le Sud de l’Europe et le Maghreb sont plus forts que ceux existant entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Les liens historiques prouvent cette culture commune. Le présent est là pour le confirmer avec les communautés maghrébines très nombreuses en France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique et, même en Hollande et en Angleterre. Donc, il est nécessaire de développer ces liens par une consistance économique et financière. L’Union pour la Méditerranée est un projet qui se situe encore au stade politique. Il ne dispose pas actuellement de fonds propres. Et l’idée courante, c’est de lui procurer des fonds chez les pays arabes pétroliers. Donc, ce n’est pas encore ce à quoi aspire la Tunisie. Il est nécessaire que l’Europe s’engage fermement sur la voie du co-développement et y mette les ressources financières nécessaires. Autrement, c’est juste une vitrine pour faire des illusions chez les populations du pourtour de la Méditerranée. C’est une reproduction version 2008 des dispositifs juridiques qui ont toujours caractérisé la politique française et européenne de l’immigration, selon des intérêts politiques européocentristes.

Recueillis de Paris par Mourad SELLAMI

(Source : « Le Temps – Lundi» (Hebdomadaire – Tunis), le 12 mai 2008)

 


 

Tribune libre

L’Union pour la Méditerranée que nous voulons

L’« Union méditerranéenne » peut être le fruit d’une prise de conscience du rôle historique, civilisatrice et fondamental de cet espace méditerranéen, au cœur  des trois grandes cultures religieuses du Monde contemporain : juive, chrétienne et musulmane, si on lui procure les moyens de sa réussite.Si l’on veut bien reconnaître toute sa richesse d’échanges millénaires, rayonnant jusqu’en  Europe sur les fondements multiples de celle-ci, la Méditerranée, forte de sa diversité culturelle, de ses peuples, mais aussi de ses temps d’invasions, d’occupations coloniales et de libération. La Méditerranée a forgé son identité d’Est en Ouest, et du Nord au Sud par la douleur de ses peuples et elle continue à le faire. De Tanger à Nicosie en passant par Barcelone, Al Djazaïr,  Marseille, Antalya, Damas, Izmir, Sfax, Gaza, Dubrovnik, Iraklion, Beyrouth, Haïfa, Benghazi, Tripoli, Alexandrie, Le Caire, et bien sûr  Tunis.

Mais de quelle « Union de la Méditerranée » parle -t-il ?

Sûrement pas d’une union paternaliste, aux mains d’une Union Européenne en quête de nouveaux marchés, de nouvelles matières premières, de nouveaux terrains de délocalisation économique ! Non plus d’une UE à la recherche d’une implantation touristique au profit des chaînes multinationales,  ou en manque d’influence géopolitique ? Encore moins d’une UE qui voudrait étendre sa logique de « concurrence libre et non faussée » sous le pilotage d’une présidence, d’un gouvernement ! Le tout étroitement surveillé par les USA et L’ OTAN !

A ceux qui prêchent une telle approche, il n’est pas inutile, n’en déplaise aux tenants de «  la modernité » de rappeler ces propos de Pierre Mendes  France, à la tribune de l’Assemblée Nationale le 18 janvier 1957 : «  l’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes. Soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera  en réalité la puissance politique. Car au nom d’une saine économie on en revient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement ‘une politique’, au sens le plus large du mot nationalement et internationalement. »

Quel devenir voulons- nous pour la Méditerranée ?

L’ensemble des pays et peuples de la Méditerranée est à la recherche d’une « Union » qui serait fédératrice de solidarité pour le développement économique et l’émancipation sociale de chacun. Ils militent pour un co-développement au service de la croissance et de la résolution du problème de l’emploi. Ils prêchent une union respectueuse des exigences de la protection de l’environnement et des droits de l’Homme, une union qui soit au service des populations des deux rives et sert leurs intérêts. Et enfin, rien à faire d’une « Union » qui, sous couvert d’ « Union » serait confisquée par quelques intérêts privés, financiers, spéculateurs, afin de décupler leurs forces d’exploitation et de domination.

Nous voulons une union méditerranéenne  ouverte sur l’Europe et le monde, qui soit réellement au profit de l’ensemble des pays et des peuples qui se trouvent sur les deux rives  autour de la Méditerranée, au Nord comme au Sud, à l’Est et à l’Ouest.

Que devons- nous, que pouvons- nous défendre dans ce sens ?

Les pays, les peuples du Maghreb et notamment la Tunisie, doivent et peuvent prendre toute leur place dans une dynamique d’initiatives, pour parvenir à construire un véritable outil de progrès social, économique et politique. Les pays, les peuples, des rives Sud et Est doivent aussi participer pleinement à cette politique de progrès, sans attendre que ‘la loi’ leur soit dictée par force de ‘la loi marchande’ ou de celle de la puissance militaire. Une convention pourrait, peut-être, voir le jour, pas à pas mais résolument, au delà les obstacles, des clivages, des malentendus, en vue d’un développement partagé et durable. Une telle orientation donnerait alors au contenu d’une « union pour la Méditerranée », toute la dignité, la justice sociale que les peuples méritent, quelles que soient les immigrations ou les nationalités.

Fathi Tlili

(Source : « Le Temps – Lundi» (Hebdomadaire – Tunis), le 12 mai 2008)

 


Les gentils et les méchants

par __z__

Les gentils

Ces derniers jours j’ai noté le ton réprobateur de certains blogueurs tunisiens: Ainsi l’auteur du blog MAD Djerba dénonce que l’on ne trouve “rien sur le drame birman dans les blogs tunisiens.” Zizou from Djerba déplore que le sort de l’île de Zembra (victime d’une chinoiserie carthaginoise ) “ne semble pas intéresser grand monde” et nous invite à signer la pétition (ici). Pas plus tard qu’aujourd’hui Emna Benji s’insurge contre le silence des plumes de la blogosphère  où “Tout le monde a continué à écrire comme si rien ne s’était passé” après le condescendant discours de Sarkozy dans lequel il nous explique que  “Vous [les tunisiens]avez la main d’œuvre… nous[les français] avons l’intelligence”.

Les méchants

Ces réprobations tout à fait légitimes qui veulent secouer les consciences endormies sont aux antipodes de cette  réprobation signée de la plume de notre comique en chef Mouldi Mbarek lue ce matin ici. Voilà ce que ce dernier retient suite à la tragique mort d’un jeune Tunisien dans un commissariat de Grasse en France.

“nous avons le droit et le devoir de nous interroger sur le silence de certaines organisations et associations dites de défense des droits de l’Homme et des libertés. Que font, en effet, ces organisations et ces «illustres» personnalités pour dénoncer les crimes racistes, les bavures et toutes ces injustices infligées aux émigrés ? Pourquoi montrent-elles du doigt la moindre petite chose dès qu’il s’agit des pays du Sud et passent-elles sous silence tous les dépassements, bavures et crimes racistes dès qu’il est question des grandes démocraties occidentales?”   La morale de l’histoire Les blogueurs, même s’ils s’emportent un peu, utilisent le ton réprobateur afin de sensibiliser l’opinion sur certains sujets graves mal traités, voire ignorés, par les médias officiels tunisiens. Leur objectif reste citoyen. Quant à notre propagandiste préféré, il n’utilise pas la réprobation comme outil citoyen de prise de conscience. Loin de lui ces nobles intentions : Il s’agit simplement d’un moyen de salir des organisations militantes ( je ne défends pas forcément ces associations que je ne connais pas) Cette histoire pour lui n’est qu’un prétexte pour régler ses comptes. Vous conviendrez comme moi qu’il n’avait pas besoin d’aller chercher si loin (dans une ville française des alpes maritimes ) pour dénoncer des bavures policières qui ne manquent pas chez nous. Cette incarnation humaine de l’hypocrisie qu’est Mouldi M’Barek réprime le prétendu silence des organisations, alors que lui est passé maître du passage à silence de tous les drames similaires qui sévissent dans le pays.  Il a encore raté une belle occasion de se taire surtout à un moment sensible où un autre jeune vient de se faire tuer dans le sud tunisien dans d’obscures circonstances. Tragédie laquelle, lui et toute la presse officielle se garde bien d’en souffler mot. Vous ne trouvez-pas qu’en plus de sa bêtise, Il est vraiment méchant, non ?

(Source : le blog « Débat Tunisie » de _Z_, le 13 mai 2008)

Lien : http://debatunisie.canalblog.com/archives/2008/05/13/9159190.html


Football – Santini refuse le poste d’entraîneur de la Tunisie

 
 TUNIS, 16 mai (Reuters) – L’ancien sélectionneur français Jacques Santini a refusé le poste d’entraîneur de l’équipe nationale de Tunisie laissé vacant par Roger Lemerre, annonce vendredi la féderation tunisienne de football.     Les pourparlers ont échoué sur des questions financières et la demande de Santini d’avoir un assistant français.     Sa décision laisse la Tunisie sans entraîneur à quelques semaines du début de sa campagne de qualification pour la Coupe du monde 2010.     Roger Lemerre, qui a conduit l’équipe tunisienne à la victoire dans la Coupe d’Afrique 2004, la quittera au 1er juillet pour prendre en charge le Maroc.


ANALYSIS-Media mergers may help Turkey’s struggling govt
By Paul de Bendern
Reuters, le 15 mai 2008 à 14h59

ANKARA, May 15 (Reuters) – A series of media acquisitions by pro-government companies could bode well for Turkey’s ruling AK Party as it battles for survival in and out of court. The AK Party is fighting accusations of Islamist activities that could lead to it being closed down by Turkey’s top court. Its leaders, including the prime minister and president, could be banned from politics for five years. The political instability has hurt Turkish financial markets and could stall reforms needed for efforts by the officially secular but predominantly Muslim country of 70 million people to join the European Union. The role of the media is becoming increasingly important as Prime Minister Tayyip Erdogan and his party seek ways to ensure it remains in power even if it loses the court case. The AK Party is often criticised by the press in Turkey, a fast-growing media market, but the position of the pro-government media is slowly strengthening after several high-profile media acquisitions over the past few months. “These deals ensure that the AK Party or a political bloc that emerges if the party is closed will still have a base in the media and that will make them quite powerful,” said Dogu Ergil, an expert on Turkish politics. Erdogan has frequently accused much of the Turkish media of waging an unfair campaign even though his party won 47 percent of the popular vote in a parliamentary election last year. He has launched several libel cases against publications. Turkey’s dominant media group, Dogan Yayin, controlled by the Dogan family, has turned away from the government, frustrated by what it says is the slow pace of EU reforms and a drive to boost religion in public life.

BALANCE OF POWER

On Monday Akin Ipek, the owner of Koza Ipek Holding, purchased anti-government broadcaster Kanalturk for $30 million. Ipek already owns religious-leaning newspaper Bugun. The Kanalturk deal came as a shock to Turkish media, split into pro- and anti-government camps since the Islamist-rooted AK Party first swept to power in 2002. “It’s like a Turkish tragic comedy… selling out to the enemy,” said Semih Idiz, a leading Turkish commentator who writes for Milliyet, a liberal newspaper owned by Dogan. Under the previous owner, Kanalturk helped organise large secular rallies to try to block the appointment of Abdullah Gul, a former foreign minister and AK Party member, as president. Gul, who was once an Islamist, won the post only after the AK Party was forced to call an early parliamentary election. The Kanalturk sale was completed a month after Calik Group, a fast-growing conglomerate with close ties to Erdogan, took control of Turkey’s second largest media group, ATV-Sabah, for $1.1 billion in cash. The ATV-Sabah purchase, stemming from the state’s seizure of the group last year following financial irregularities, also raised eyebrows as it was financed by state-owned banks and a media arm of the state-owned Qatar Investment Authority. The general manager of Calik Holding is Erdogan’s 29-year-old son-in-law, Barak Albayrak. Barak is not related to the fast-growing Turkish family-run Albayrak conglomerate that owns the pro-government Yeni Safak daily. A few more media assets are up for grabs. TMSF state fund is holding a tender for entertainment channel Kral TV in June. The Albayrak conglomerate has expressed an interest in Kral.

NEW ELITE

“These pro-government groups are not necessarily AK Party ones but owe their economic ascendance to the AK Party and want to help extend their influence over the public by buying Kanalturk,” said Ankara-based Ergil. Turkey’s government has come under intense pressure from a large part of the media that seeks to portray the AK Party as Islamist. The party denies the accusations. A government push to lift a ban on female students wearing the Muslim headscarf at university has polarised the media sector further and sparked the court case against the party. Though predominantly Muslim, Turkey was founded as a secular state in 1923 and a powerful elite of military, judicial and academic officials see themselves as custodians of secularism. The pro-Western business elite has also long played a key role. Now a shift in society is bringing to the fore a rising class of religious professionals, from where the AK Party gleans much of its support, to the alarm of the old guard. “These media groups represent a large chunk of Turkish society that is (religiously) conservative. They are being criticised because some rivals don’t want to lose power of the media,” said a senior AK Party member, who declined to be named.

REUTERS


Turkish Islamic preacher – threat or benefactor?
Reuters, le 14 mai 2008 à 02h04
By Alexandra Hudson

ISTANBUL, May 14 (Reuters) – Nine-year-old Burak says his favourite subject is maths, he loves studying and writing in English, and when he grows up he wants to be a policeman. Smiling 11-year olds Serra and Liyna, fellow pupils at the $10,000-a-year Fatih College primary school in Istanbul, chime in similarly confident English that their favourite subject is science and they want to be doctors. This is the 640-pupil school run by followers of Fethullah Gulen — a Turkish Muslim preacher who advocates a moderate Islam rooted in modern life, and whose teachings have inspired millions of Turks to forge a powerful socio-religious community active in publishing, charity and above all education. But if the Gulen movement is seen by outsiders as a moderating force in an increasingly fundamentalist Muslim world, it rings alarm bells for some Turks because it encapsulates the tensions between secular state and religious power. Gulen, 67, has a reputation abroad as a Muslim who preaches tolerance and engagement with other faiths. But many in Turkey’s secularist establishment say he has a political agenda and wants to create a religious state and a cadre of people to run it, a charge his followers vigorously deny. Attitudes to the Gulen movement in Turkey are deeply entrenched and reflect a wider struggle for the country’s identity and power base. The movement has built up a network of some 800 schools around the world, teaching a full curriculum focusing on science and technology, and encouraging pupils to aim high. In Turkey it follows the national curriculum and teaches only comparative religion according to strict outlines set by the state. However, most teachers adhere to Gulen’s views. “Some parents send their children here because they are religious. Others know the schools are very successful and want their children to go to university, while other parents are scared that if their children go to a government school they will start smoking and drinking,” said Ahmet Yalcin, an English teacher at Fatih College’s high school. “Teachers are religious people who don’t smoke or drink and act as an example to their students,” he added.

RELIGIOUS PROFESSIONALS

Gulen’s readiness to interact with other faiths took him to a meeting with Pope John Paul II in Rome in 1998 and he has also met Jewish and Orthodox leaders. Though predominantly Muslim, Turkey was founded as a fiercely secular state in 1923 and a powerful elite of military, judicial and academic officials acts as custodians of this role. Now a shift in society is bringing to the fore a rising class of religious professionals, from which Gulen gleans much of his support, to the alarm of the old guard such as the army. This shift helped sweep the Islamist-rooted AK Party to power in 2002. Gulen has even been charged, then later acquitted, with plotting to destroy the secular state and establish Islamic law He left for the United States shortly before the case began. His supporters estimate there are 5 million Gulen sympathisers among Turkey’s population of 70.5 million and people on all sides recognise the movement has grown in influence in a country where the military were long dominant.

EDUCATOR

“Fethullah Gulen is the first person in the history of Turkish Islamic thought who realised that the world is changing,” said Kerim Balci, a columnist for Today’s Zaman, a Turkish English-language newspaper close to the Gulen movement, “He changed the conservative discourse of scholars, changed it radically … to look for the common ethical roots of all religions,” he said, adding Gulen has bought Islam to the global market, teaching his followers how to adapt to new realities, unlike more Middle-East rooted interpretations of the faith. Gulen build up his reputation with intense sermons that often moved him to tears. From his base in Izmir, he toured Turkey stressing how to embrace scientific progress, shun radicalism and build bridges to the West and other faiths. Since he moved to the United States in 1999 he has kept in contact with books, videos and an extensive website full of free texts and videos. He rarely speaks to the press. His teachings are related to those of Said Nursi, a Turkish pro-western Muslim thinker who died in 1960. The first Gulen school opened in 1982. As the number of his followers increased, so have the schools. There are now about 300 schools, night schools and a university in Turkey. Schools have also opened across Central Asia. Cemal Usak, chairman of the Journalist and Writers Foundation, which has Gulen as its honorary leader, said surveys showed 83 percent of Turks were sympathetic to Gulen educational institutions, which adhere to strict government guidelines banning overt religious education. At Fatih College — which is in Avcilar, a new middle-class Mustafa Kemal Ataturk hangs in every classroom. Gulen’s teachings do not feature on the programme, otherwise the school would be closed. “Their focus is on uplifting secular and religious Turks alike through education,” said Timothy Winter, an expert in Islam at Cambridge University. “Ambitious upwardly mobile Turkish families are keen for their children to be involved with them.” Columnist Balci said he owes much to the community and became interested at age 12. “The movement took me out of the village, helped me to get educated … It made me into somebody I wouldn’t have dreamed of.” Gulen wants to see a renaissance of the modern Muslim world with Turkey at the forefront, deriving from its historical position as head of the multi-ethnic Ottoman empire.

POLITICAL AMBITIONS?

His supporters say he has no political ambitions and backs the division of state and religion — but his critics think otherwise. “It is a political movement … and it has always been political. They think power is very important. They want to train an elitist class which will then turn Turkey into a centre of the religious world, Islamise the country,” said Hakan Yavuz, a professor of political science at the University of Utah. “It is the most powerful movement right now in the country. They are powerful in the media, the education ministry and the police force… The point where they are today scares me. There is no other movement to balance them in society.” People within the Gulen community dismiss such views as paranoid and alarmist, arguing they have no secret agenda. “Our main problem is working with secular fundamentalists … They don’t know us and they don’t want to know us. They have great prejudice…They are suspicious of everything,” said Usak.

REUTERS

 

 

 

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