16 mai 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2549 du 16.05.2007

 archives : www.tunisnews.net


Luiza Toscane: Zaïneb Chebli, Sarra Lazghab : laissez-nous rentrer à la maison !

UGTT – Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique: Motion

IFJ Condemns Repeated Assaults on Tunisian Journalist following Exposure of National Tragedy

Abdo Maalaoui et Yoahnn: Argentine (30 ans), la Tunisie (maintenant) : Les mères argentines et tunisiennes même combat

Yahyaoui Mokhtar: Ils veulent nous faire taire !

AFP: Italie: un livre à la mémoire des clandestins du “cimetière Méditerrané” 


 

Zaïneb Chebli, Sarra Lazghab : laissez-nous rentrer à la maison !

Zaïneb Chebli lance un appel urgent pour pouvoir… avoir un toit ce soir. En effet, madame Chebli, présidente du comité des mères des victimes de la loi anti terroriste, et mère du prisonnier politique Khaled Arfaoui, a accompagné ce soir Sarra Lazghab, épouse du prisonnier politique Khaled Layouni, à son domicile de Kelibia. Etant donné l’heure tardive, elle devait passer la nuit chez cette dernière à Kelibia. Mais en arrivant devant le domicile de Sarra Lazghab, les deux femmes ont dû faire face à un barrage de six agents de la Sûreté de l’Etat, qui leur ont interdit de rentrer, obligeant les deux femmes à passer la nuit dehors. A onze heures ce soir, depuis la rue déserte, Sarra Lazghab et Zaïneb Chebli ont lancé un appel : intervenez pour nous permettre de rentrer à la maison ! Luiza Toscane, 15 mai 2007  

Union Générale Tunisienne du Travail Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Motion
Nous, membres du conseil sectoriel de la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS), réunis ce jour 5 mai 2007 au siège de la Centrale Syndicale à Tunis sous la présidence du Bureau Exécutif de notre Fédération.
Après s’être échangés les informations concernant la profession suite à la grève du 5 avril 2007, largement suivie par les universitaires.
1-       Nous félicitons du fort taux de participation des universitaires, toutes catégories et tous grades confondus à ladite grève et ce malgré les diverses formes d’intimidation exercées par les autorités à l’encontre d’un bon nombre de collègues avant, pendant et après la grève, en signe de transgression manifeste et répétée du droit syndical. 2-       Considérons les réponses de l’autorité de tutelle à nos revendications très en deçà du minimum requis et dénotent d’un manque de respect à l’égard des universitaires ainsi que d’un manque de sérieux à l’égard de leurs revendications, d’autant plus que ces réponses sont venues sous la forme de décisions indiscutables et non de propositions à négocier avec le syndicat. 3-       Tenons à nos revendications à caractère urgent, telles que formulées et ordonnées dans la note envoyée au ministère depuis le 7 décembre 2006 et appelons de nouveau l’autorité de tutelle à entamer des négociations sérieuses à leur sujet avec la FGESRS, le représentant syndical unique de tous les universitaires tunisiens. 4-       Réaffirmons notre détermination à nous opposer à toutes les velléités et dispositions du ministère de tutelle visant la détérioration des conditions de travail et l’érosion des acquis syndicaux tels que la réduction de la durée des vacances et les atteintes aux prérogatives des conseils scientifiques des institutions universitaires. Nous demandons de même que soient satisfaites toutes les demandes formulées par les collègues pour le recul de l’âge de mise à la retraite jusqu’à 65 ans. 5-       Décidons la continuation de notre protestation contre les attitudes négatives du ministère à l’égard de nos revendications, et ce en application des décisions du conseil sectoriel de la FGESRS tenu le 24-02-2007.
Cette protestation se fera par :
a/   Le port du brassard rouge durant la journée du mercredi 9 mai 2007 ou bien le mercredi 16 mai 2007 ou bien durant toute autre journée qui coïncide avec la présence à plus forte des collègues suivant les convenances de chaque institution dans ces jours d’examens.     La date choisie par chaque institution sera aussi une journée d’information et de discussion intenses aux sujets des revendications de la profession, des attitudes du ministère et des formes d’actions à entreprendre ultérieurement b/ L’organisation d’une autre action de protestation dans toutes les institutions universitaires lors des examens finals, et nous déléguons au Bureau Exécutif de la FGESRS le choix de la forme et de la date de cette action, ainsi que l’organisation de toute autre action qu’imposerait le déroulement des événements.
Le Secrétaire Général de la FGESRS                  Sami Aouadi


IFJ Condemns Repeated Assaults on Tunisian Journalist following Exposure of National Tragedy

16/05/2007 The International Federation of Journalists (IFJ) today condemned the repeated assaults on Slim Boukhdir, a freelance reporter and member of the Syndicate of Tunisian Journalists. Boukhdir was first attacked and beaten by plain clothes police agents on 3rd May, World Press Freedom Day, after reporting on the deaths of seven people in an accident during the Tunisian Star Academy concert. Yesterday he was attacked again while leaving the offices of the National Council for Freedom (CNLT). “These are shocking attacks on a journalist apparently taken in revenge for exposing a national tragedy,” said Aidan White, IFJ General Secretary. “The authorities must thoroughly investigate this case and bring the perpetrators to justice.” Boukhdir, a journalist and human rights activist who has been continuously harassed in recent years had recently written articles exposing the tragedy, in which seven people were crushed to death in a stampede during the Star Academy concert on 30th April. In his coverage of the event, released on MBC, Tunis News and Al Jazeera, he holds the event organizer, a relative of the wife of President Ben Ali, liable. Boukhdir is regularly harassed and recognized yesterday’s attacker from a group of security agents that often follow him. For more information contact the IFJ at 32 2 235 2207 The IFJ represents over 500,000 journalists in more than 100 countries worldwide. Send this article to a friend Pages about: Human Rights Journalists’ Safety Press Freedom Regional content: North Africa # Tunisia ************************************ source: le site de federation international des journalistes . lien  http/www.ifj.org/default.asp?index=4932&Language=EN

 

 

Argentine (30 ans), la Tunisie (maintenant) : Les mères argentines et tunisiennes même combat.

Abdo Maalaoui et Yoahnn Montréal, Canada Il y a un très grand événement politique qui est en train de se produire en Tunisie. Les mères des jeunes tunisiens disparus ou emprisonnés ont décidé de vaincre leur peur, de s’organiser, de défier le pouvoir et de sortir manifester leur rage en pleine rue contre un régime qui a dépassé les normes et la logique politique. Malgré ce qu’on pourra raconter et dire, les mères tunisiennes ont décidé de se battre pendant que nous, les hommes tunisiens, on continue de se taire, de se cacher et de faire semblant de ne rien voir, préférant lécher le Q du pouvoir, que d’affronter notre triste réalité. À ses mamans tunisiennes le temps vous donnera raison, je vous offre l’article de mon ami latino-américain Yoahnn qui va vous raconter l’histoire de sa propre mère de l’autre bout du monde qui a vécue la même douleur durant 30 ans.    L’histoire des mères de la place des Mayo Depuis que je suis tous petit, on me raconte cette histoire: Une femme aurait soulevé un jour un camion parce que son fils était sous les roues. L’explication de cette histoire voudrait que devant la rage, la colère d’avoir perdu son fils, une mère peut faire des choses inexpliquées. Chose inexpliquée: Elles étaient quatorze ce jour là, quatorze femmes qui s’étaient donné rendez-vous Place de Mayo devant le palais présidentiel à Buenos Aires. Alors que toute l’Argentine se couchait tôt, alors que l’Argentine n’était plus elle même. Ces 14 femmes vont défier le régime de la dictature des généraux. Ce 30 avril 1977, elles sont donc quatorze avec à leurs têtes: Azucena Villaflor qui pendant 6 mois va faire des recherches seules pour trouver l’un de ses fils et sa nièce. En vain, elle décide de créer l’association des mères de la place de Mai. Avec comme vain espoir de retrouver leurs filles et fils, enlevés par des agents du gouvernement argentin pendant la guerre sale, de 1976 à 1983. Ce 30 avril 1977, les policiers tentent de les disperser en vain. Bien au contraire, elles décideront de rester sur la place et de tourner pendant une demi-heure. Elles le feront le jeudi suivant, puis le jeudi d’après. 1 an, 2 ans, 3 ans…pendant plus de 25 ans, pendant une demi-heure, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, remontant ainsi symboliquement le temps et critiquant l’impunité des militaires responsables des massacres et des tortures. Si elles se donnent rendez-vous tous les jeudis, leur travail ne s’arrête pas là. Ainsi, le mouvement s’organise progressivement des 1977, les mères se partagent les tâches, elles écrivent des lettres personnelles et collectives aux autorités, elles font publier dans les journaux des avis de disparition. Mais très vite la dictature en place va décider de les harceler. C’est ainsi que la fondatrice de l’association, Villaflor a été emmenée au camp de concentration ESMA (École Supérieure de Mécaniques de la Marine)  le 10 décembre 1977 deux autres fondatrices du mouvement ont aussi “disparu”. Ayant perdu la raison même de leur existence, elles retrouvent la vie, en luttant pour leur enfants, en multipliant les réunions d’informations pour avoir des informations et pour informer un pays qui voit mais ne veut pas y croire. A cet époque, les argentins se doutaient qui se passait quelques choses, mais ne voulait pas y croire, par peur peut être des conséquences. Que sont-ils devenu: «J’ai passé quelques temps à la capucha, partie la plus élevée de l’ESMA (École mécanique de l’armée). Il y avait une soixantaine de prisonniers ; tous les mercredis, les militaires organisaient des transferts où une vingtaine d’entre nous étaient descendus au sous-sol. On leur faisait une piqûre d’un somnifère puissant et on les montait dans un camion qui partait vers un aéroport proche. On les chargeait endormis dans un avion de la marine et à 3.000 mètres au dessus de la mer, on les jetait vivants. On ne le savait pas à l’époque, les militaires gardaient le secret3. », dira une rescapée. A partir des années 1985, qui marquent le procès et la condamnation des commandants de la dictature – amnistiés en 1989 – le mouvement se divise en deux associations : le Mouvement des Mères de la place de Mai, dont l’actuelle présidente est Hebe de Bonafini, et la Ligne fondatrice des Mères, qui se veut l’exacte héritière des initiatrices. Le premier fait littéralement corps avec sa responsable, personnage hautement charismatique qui refuse toute négociation avec le pouvoir en place tant que les assassins n’auront pas été jugés et que toute la vérité ne sera pas établie. Les Mères de la place de Mai décident de socialiser la maternité. Elles ne porteront plus les photos et les noms de leurs propres enfants, elles deviennent les mères de tous les disparus. « Nous avons décidé que la lutte individuelle n’avait aucun sens, que nous devions assumer la responsabilité de “ socialiser ” la maternité en devenant les mères de tous”. L’argentine sera à vie traumatisé de ces 30 000 disparus, 15.000 fusillés, 9.000 prisonniers, 1.500.000 exilés pour 30 millions d’habitants. On dit que Buenos Aires repose sur des cadavres, ils sont là. La société ne peut passer au-delà des disparus, les disparus la rattrapent. maalaoui@yahoo.com  


 

Ils veulent nous faire taire !

Aux centaines d’amis en Tunisie qui ont pris l’habitude de se connecter sur TUNISIA Watch chaque jour, je leur dis – comme certains d’entre eux l’ont remarqué eux même déja – que cette page d’information et de commentaires attachée à mon blog (lui-même censuré) vient d’être à son tour censurée à partir du 14 mai 2007 en début d’après midi. Qu’est ce qui a pu ne pas plaire à la dictature à ce moment précis ? Doit on vraiment se demander ce que doit plaire au pouvoir pour qu’on puisse vivre et s’exprimer librement dans son propre pays ? Certainement pas. Quand on lutte pour un Etat de droit on ne doit se soumettre qu’a la loi, c’est à elle seule qu’on doit respect et qu’on lui reconnaît le droit de nous partager avec ceux que certains propos peuvent ne pas accommoder. C’est au pouvoir de nous satisfaire et c’est lui qui nous doit des comptes à chaque instant et pour chaque acte d’autorité qu’il accomplit en notre nom ou en nous trompant. C’est à nous d’être vigilent face au pouvoir et de lui tenir compte de chaque déclaration et de chaque acte de gouvernement. Malheureusement ce n’est pas un pouvoir ou plutôt le pouvoir qu’on aurait choisi qu’il nous gouvernait que nous avons. C’est une dictature. En dictature tout devient à l’envers. Une dictature qui veut imposer l’omerta. N’est- il pas légitime de se demander POURQUOI ? Ce n’est pas du droit de libre expression seulement qu’on est privé en Tunisie quand en se montre critique ou mécontent du parrain. Autant le pouvoir est devenu synonyme de fortune et de fulgurantes ascensions la moindre animosité à son égard est devenue aussi synonyme de ruine et d’abominables clavaires. Même au pays les plus riche de la planète il n’y a pas autant de milliardaires au pouvoir, chez nous ce ne sont pas seulement les responsables aux pouvoir qui font fortune mais leurs familles alliers parent et amis. Plus vous êtes proche du pouvoir plus vos affaires sont cotés et rapportent plus. C’est la seule loi que reconnaît notre marché. L’offre et la demande en soumission et inconditionnel assujettissement. Chez nous en Tunisie la corruption n’existe plus diront nos tyrans mais on est devenu le seul pays au monde ou on est obligé de donner de pots de vains même pour obtenir une assistance sociale qui permet de sauver ses enfant de mourir de faim. Savez vous qu’est ce qu’ils donnent ceux qui n’ont plus rien à donner. Ils donnent leur filles ou leur femmes pour devenir domestiques chez le dernier corrompu de l’administration. Ils se font exploiter par le gouverneur, par le délégué et par le oumda. Pour un service d’un jour ils font traités en esclaves pour toujours.  Cela s’appelle patriotisme ici .Ils sont dépossédés de leur dignité. Je n’ai rien dis de plus que tout le monde connais d’un système qui est entrain de dépouiller notre pays, d’hypothéquer l’avenir de mes enfants et de nous mener vers de sombres horizons. Devrai-je ne pas publier ce communiqué de la CRLDH concernant ces jeunes sauvagement torturés au point de perdre la raison ou cet autre qui parle de ce parti d’opposition menacé d’être exclu de son siège et qui ne réussi pas à trouver des locaux à louer depuis des mois pour ses sections dans dix chef lieu de gouvernorat. Devrai-je ne pas rapporter ce message poignant d’Abdallah Zoouari condamné arbitrairement à cinq ans de bannissement après avoir passé plus de dix ans de prison pour crime d’opinion et qui nous dit au secours aidez moi à rejoindre ma famille. Devrai-je ne pas faire rappeler le calvaire arbitraire subi par maître Mohammed Abbou depuis maintenant plus de deux ans. Comment veulent ils qu’on oubli ceux qu’ils détiennent encore dans leurs mouroirs depuis plus de 15 ans parce qu’il se sont opposés à eux depuis leur débuts. Pourquoi devrai-je me priver de faire la comparaison  entre l’arbitraire qui sévit partout chez nous et leur mode moyenâgeux de gouvernement et relever l’efficacité d’un système démocratique que les dernières élections françaises nous a donné la possibilité de vérifier. Pourquoi ne veulent-t-ils pas peut être que le bâclage de la justice pour l’empêcher de déterminer les véritables responsabilités des suites du dernier drame de Sfax ne soit pas abordé. Pourquoi tout est magouilles, tout est mystification, censure et désinformation ? Ils veulent nous faire taire. Lisez s’il vous plait le dernier message concernant la mise au point de ces magistrates de la direction légitime de l’association des magistrats tunisiens. C’est une alerte pour tout les tunisiens. Que peut on attendre encore d’un pouvoir qui traite ses juges de cette façon et qui ment à ses parlementaires. Pour la dictature je n’ai rien plus à dire sauf continuez à censurer, ceux qui ne peuvent plus lire n’ont plus besoin de chercher l’information pour entendre tout ce dont le pays est en tarin de grouillersur les magouilles et les forfaits occultés. Même si vous parvenez à faire taire tous les tunisiens on n’a plus besoin ni d’entendre ni de voir pour savoir, l’odeur de ce qui se manigançait  empeste l’air qu’en est en train de respirer. Pour mes lecteurs : Tunisia watch sera consultable sur un autre lien et un Tunisia Wach journal en PDF sera publié groupant les articles de tous les 15 jours et envoyé par mail aux 303 personnes déjà inscrit sur la liste de diffusion et téléchargeable directement. Yahyaoui Mokhtar 15 Mai 2006 Pour télécharger TUNISIA Watch Journal 001 (fichier PDF) http://mytunisie.rsfblog.org/files/TUNISIA_Watch_001.pdf

Italie: un livre à la mémoire des clandestins du “cimetière Méditerrané”

Par Katia DOLMADJIAN AFP, le 16 mai 2007 à 06h31 ROME, 16 mai 2007 (AFP) – Après trois mois passés en Afrique sur les routes de l’immigration clandestine, un journaliste italien livre dans “Mamadou s’en va mourir” le récit de périples semés de dangers, qu’il dédie à la mémoire des milliers de disparus dans le “cimetière Méditerranée”. “En 2006, j’ai décidé de faire le long décompte des décès d’immigrés clandestins rapportés par la presse internationale ces vingt dernières années. Je suis arrivé à 8.226 morts recensées depuis 1988. Sans parler de tous ceux dont on ne sait rien, disparus sans témoins, qui pourraient être deux ou dix fois plus nombreux”, raconte à l’AFP Gabriele Del Grande. Selon ces données, six mille de ces immigrés sont morts noyés en tentant de rejoindre les côtes italiennes, espagnoles ou maltaises, et seulement la moitié des corps ont été repêchés. “En outre, plus d’un millier de candidats à l’immigration ont trouvé la mort en traversant le Sahara. On ne connaît évidemment pas le nombre réel de décès mais tous ceux qui ont survécu à la traversée du désert racontent avoir vu mourir plusieurs de leurs compagnons de route”, souligne l’auteur de ce carnet d’un voyage particulier sorti en mai en Italie. En octobre dernier, Gabriele Del Grande, 25 ans, débarque au Maroc où il entame un périple en solitaire de trois mois qui le conduit en Tunisie, en Mauritanie, au Sénégal et en Mauritanie, pour aller à la rencontre d’hommes et de femmes prêts à tout pour rejoindre l’Europe, mais aussi de ces familles sans nouvelles d’un proche parti parfois depuis des années. Faisant la longue liste des victimes des violences policières, des noyés à cause d’une panne de moteur, des morts étouffés dans des poids-lourds où ils s’étaient cachés ou de ceux croupissant dans des geôles, le journaliste tient aussi à évoquer “les déportations dont on ne parle jamais”. “Ce sont toutes ces personnes arrêtées et reconduites à la frontière du Maroc, de l’Algérie ou de la Libye par les autorités locales, abandonnées aux confins du désert et livrées à leur sort”, accuse-t-il. “Il y a des milliers de gens coincés depuis des mois et parfois même des années, qui errent entre deux frontières, se cachent à la périphérie des grandes villes des côtes nord-africaines, ne pensant qu’à repartir à tout prix, même au péril de leur vie”, selon lui. Seule une minorité de ces clandestins fuient un conflit armé, explique  Gabriele Del Grande, la plupart allant “à la recherche du rêve européen tout comme il y a deux générations on allait à la recherche du rêve américain”. “La majorité des candidats à l’immigration sont de jeunes hommes âgés de 18 à 30 ans qui n’ont aucune perspective dans leur pays et qui voient leur avenir comme un +lent suicide+”. A Bamako, Gabriele Del Grande a notamment rencontre deux jeunes footballeurs camerounais qui ont quitté leur pays il y a quatre ans et ont été arrêtés à plusieurs reprises au Maghreb, refoulés dans le désert pour finalement atterrir au Mali: “leur idée fixe est de repartir encore. Ils ne veulent pas rentrer au Cameroun car ce serait la honte”. “La militarisation des côtes méditerranéennes ne va pas arrêter le phénomène. Il faudrait que les pays européens offrent plus de possibilités aux immigrés, car après tout ils ont besoin d’eux économiquement et démographiquement. Peut-être qu’alors les tentatives pour gagner l’Europe ressembleraient moins à des odyssées”, résume le journaliste. AFP

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