15 septembre 2008

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TUNISNEWS

8 Úme année, N° 3037 du 15.09.2008

 archives : www.tunisnews.net  


Zakia Dhifaoui condamnĂ©e en appel Ă  quatre mois et demi de prison  – CommuniquĂ© FTCR: ProcĂšs Zakia Dhifaoui et co-accusĂ©s Mouwatinoun: Zakia en prison…pourquoi ? Tribune des droits humains: Protestation contre une nomination au ComitĂ© des droits de l’homme de l’ONU Tribune des droits humains: Radhia Nasraoui « L’antiterrorisme favorise la montĂ©e de l’islamisme »  Yahyaoui Mokhtar: Tunisie : Une phase postdespotique plutĂŽt que postmoderne kobziste Mustapha BenjaĂąfar: Ensemble pour le changement !! Taoufik BACHROUCH:  DĂ©mocratie et souverainetĂ© Dr Khelil Ezzaouia: CNAM :  quel apport pour les hopitaux publics ? Sami Ben Abdallah: La maladie de Bourguiba,  un secret d’Etat, la vĂ©ritĂ© interdite AFP:Tunisie: huit groupes Ă©trangers sur les rangs pour un port en eaux BusinessNews: Tunisie : Parution bientĂŽt de deux nouveaux journaux AFP: Mauritanie: 12 soldats tuĂ©s dans une embuscade tendue par Al-QaĂŻda TaĂŻeb Moalla: QuĂ©bec | Notre-Dame-de-Belmont – Premier cimetiĂšre musulman?


 

 
Tunisie : bienvenue au pays de l’égalitĂ© de traitement entre les hommes et les femmes !

Zakia Dhifaoui condamnée en appel à quatre mois et demi de prison

   

 
Au pays oĂč les femmes « bĂ©nĂ©ficieraient » des mĂȘmes droits que les hommes, Zakia Dhifaoui ne fait pas l’exception face Ă  la machine rĂ©pressive du pouvoir tunisien. Zakia Dhifaoui a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e le 27 juillet dernier aprĂšs sa participation Ă  une manifestation de femmes Ă  Redeyef, au bassin minier de Gafsa. Cette rĂ©gion connaĂźt un mouvement de protestation populaire depuis janvier dernier. Elle a Ă©tĂ© condamnĂ©e par le tribunal de premiĂšre instance de Gafsa Ă  huit mois de prison, aujourd’hui, elle est condamnĂ©e en appel Ă  quatre mois et demi. Zakia Dhifaoui reste en prison, et comme le pouvoir tunisien excelle dans le chĂątiment de ses opposants, elle perd aussi son travail. Zakia Dhifaoui ne pourra plus enseigner, elle n’a plus le droit d’exercer dans la fonction publique car condamnĂ©e Ă  une peine supĂ©rieure Ă  trois mois de prison. Comme d’autres enseignants arrĂȘtĂ©s, elle n’a pas pu effectuer sa rentrĂ©e scolaire aujourd’hui, privĂ©e de ses Ă©lĂšves qui lui ont adressĂ© une lettre de soutien et de reconnaissance, ce lundi 15 septembre. Nous dĂ©nonçons la condamnation arbitraire de madame Zakia Dhifaoui et nous exigeons sa libĂ©ration immĂ©diate. Nous appelons les femmes et l’ensemble des citoyens Ă  accroĂźtre leur mobilisation pour la libĂ©ration de Zakia Dhifaoui. Nous rĂ©itĂ©rons notre soutien aux luttes lĂ©gitimes des populations du bassin minier de Gafsa et exigeons la libĂ©ration de tous les prisonniers.    
Paris, le 15 septembre 2008  

Premiers signataires : ATMF ; ATTAC, CNT, FTCR, LCR, MRAP, Union syndicale SOLIDAIRES    

MESSAGES DE SOUTIENS A ENVOYER A :zakiadhifaoui@ras.eu.org 


     

Signez s’il vous plait la pĂ©tition pour libĂ©rer Zakia Dhifaoui:

http://freezakiadhifawi.blogspot.com/2008/09/pitition-internationallibere-zakia.html

 

 

ProcÚs Zakia Dhifaoui et co-accusés

Bonjour,  
Nous venons d’apprendre qu’Ă  l’issue du procĂšs de ce lundi 15 septembre 2008, Zakia Dhifaoui Ă©copera de 4 mois et 15 jours de prison ferme ce qui implique qu’elle perdra son poste d’enseigante. Pour ses six co-accusĂ©s, trois ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  trois mois de prison ferme plus 3 mois de sursis. Les trois autres ont eu chacun trois mois de sursis. Nous vous communiquerons les dĂ©tails des peines dĂšs leur rĂ©ception. Merci de relayer cette information le plus largement possible. Zakia et tous les autres prisonniers du Bassi Minier continuent Ă  avoir encore besoin de toute notre solidaritĂ©.  
Pour la FTCR Mouhieddine CHERBIB  


 

Zakia en prison…pourquoi ?

 
Zakia Dhifaoui est en prison. Militante de la premiere heure au FDTL, responsable au sein de la fĂ©dĂ©ration rĂ©gionale Ă  Kairouan oĂč elle est correspondante du journal Mouatinoun, elle est aussi trĂšs active dans le champ associatif ( LTDH, ATFD et AI) et syndical ( UGTT). C’est pour tout cela qu’elle a Ă©tĂ© arbitrairement arrĂȘtĂ©e quelques heures aprĂšs avoir couvert dans la ville de Rdeyef une manifestation pacifique qui a rassemblĂ© plusieurs certaines de femmes en solidaritĂ© avec les familles des militants emprisonnĂ©s Ă  la suite du mouvement de contestation sociale qui s’est dĂ©veloppĂ© dans la rĂ©gion du bassin minier de Gafsa tout au long du premier semestre de 2008. La suite, on la connait. Un interrogatoire musclĂ© dans les locaux de la poBVV lice Ă  Gafsa suivi d’un simulacre de procĂšs semĂ© d’irrĂ©gularitĂ©s touchant aussi tien la procĂ©dure que le fond et aboutissant, le 14 AoĂ»t 2008, Ă  une condamnation Ă  huit mois de prison ferme qui par sa sĂ©vĂ©ritĂ© a surpris tous les observateurs et en premier lien les avocats venus en grand nombre pour rĂ©vĂ©ler le vide juridique et dĂ©noncer le non droit. L’instrumentalisation de la justice pour rĂ©gler ses comptes avec les opposants est une pratique coutumiĂšre du pouvoir. C’est l’acharnement contre Zakia et la sanction «  exemplaire » dont elle est victime qui suscitent surprise et indignation. L’explication est dans la frilositĂ© extrĂȘme du autoritĂ©s Ă  propos de tout ce qui touche la situation dans le bassin minier. Une frilositĂ© qui frise l’obsession, et suscite toute sorte de dĂ©rapages allant jusqu’à extorquer des aveux sous la menace de viol… Les autoritĂ©s en veulent Ă  tous les activistes. C’est un fait Ă©tabli et les exemples ne manquent pas. Elles ont tout fait pour isoler Rdeyef, la ville la plus remuante. Elles en veulent Ă  Zakia d’ĂȘtre venue «  d’ailleurs »  et d’avoir franchi l’infranchissable frontiĂšre cadenassĂ©e de Rdeyef. Comment expliquer autrement qu’elle fut seule Ă  ĂȘtre arrĂȘtĂ©e parmi les centaines de femmes prĂ©sentes Ă  la manifestation du 27 juillet ? Il y a aussi le « crime de solidaritĂ© » avec ceux et celles que le pouvoir a dĂ©cidĂ© de combattre. LĂ  aussi Zakia a enfreint la rĂšgle imposĂ©e du chacun pour soi dans un pays oĂč le pouvoir veut dĂ©cider de tout et prĂ©tend  ĂȘtre Ă  la fois l’Etat et la sociĂ©tĂ©. C’est aujourd’hui mercredi 10 septembre que  Zakia passe devant la cour d’appel de Gafsa. La voix de la raison et du droit finira t- elle par se faire entendre. Mouatinoun (Source : « Mouwatinoun » (Hebdomadaire – Tunis), organe du FDTL, N° 73 du 10 septembre 2008) 


 
Ci-aprĂšs le papier de Juan Gasparini, citant Abdel Wahab Hani: ‘Protestation contre une nomination au ComitĂ© des droits de l’homme de l’ONU‘, suivi de l’interview que MaĂźtre Radhia Nasraoui a donnĂ© à Carole Vann, en marge de la 9e session du Conseil des droits de l’homme: ‘L’antiterrorisme favorise la montĂ©e de l’islamisme’, dans la ‘Tribune des droits humains’; les liens sont en bas des textes,
Cordialement, AW Hani
 

Protestation contre une nomination au ComitĂ© des droits de l’homme de l’ONU

 
Tdh (Tribune des droits humains)
15 septembre 08

Juan Gasparini/Tdh – Abdel Wahab Hani, au nom des ONG Alkarama (DignitĂ©) et Commission Arabe des Droits de l’Homme, a profitĂ© de la rencontre la semaine derniĂšre entre les ONG et le prĂ©sident du Conseil, le NigĂ©rian Martin Uhomoibhi, pour protester contre la nomination du diplomate Ă©gyptien Ahmed Amin Fathalla comme membre du ComitĂ© des Droits de l’Homme de l’ONU. Il s’agit d’un organe formĂ© par des personnalitĂ©s indĂ©pendantes en charge de contrĂŽler l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’un des deux piliers de l’ONU. M. Fathalla est actuellement ambassadeur d’Égypte aux Pays Bas.

Cette pratique de faire Ă©lire des diplomates dans des ComitĂ©s qui surveillent le respect des traitĂ©s par les États, est souvent critiquĂ©e par les ONG, qui y voient un manque d’indĂ©pendance, due Ă  leurs engagements avec les gouvernements dont ils sont fonctionnaires. Cela reprĂ©sente Ă  leurs yeux « une violation du critĂšre de haute moralitĂ© inscrit dans l’article 28 du Pacte ».

M. Fathalla n’est pas le seul cas Ă©gyptien. Il y a aussi NaĂ©la Gabr, ancienne ambassadrice Ă  GenĂšve, aujourd’hui assistante du ministre Ă©gyptien des affaires Ă©trangĂšres pour les organisations internationales et membre du ComitĂ© aux Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination Ă  l’égard des femmes (CEDAW).

D’autres pays suivent la mĂȘme pratique. C’est le cas de l’ambassadeur d’Équateur Ă  Washington, M. Luis Gallegos Chiriboga, membre du ComitĂ© de l’ONU contre la torture, et de M. JosĂ© Augusto Lindgren Alves, ancien ambassadeur du BrĂ©sil Ă  Sofia, toujours diplomate en poste Ă  Brasilia et membre du ComitĂ© de l’ONU contre la discrimination raciale. L’AlgĂ©rien Lazhari Bouzid, Ă©lu en mĂȘme temps au ComitĂ© des droits de l’homme de l’ONU avec l’Égyptien Fathalla, est sĂ©nateur dans son pays. Selon Abdel Wahab Hani, « il s’active dans la diplomatie parlementaire de l’État algĂ©rien et ses dĂ©clarations vont dans le sens de la dĂ©fense des thĂšses officielles algĂ©riennes qui nient les crimes et les violations les plus graves des droits de l’homme dans le pays, mettant en cause son indĂ©pendance et l’impartialitĂ© de ses jugements ».

(Source: ‘Tribune des droits humains’ le 15 septembre 2008)

Lien: http://www.humanrights-geneva.info/Protestation-contre-une-nomination,3473

 

« L’antiterrorisme favorise la montĂ©e de l’islamisme »

 
14 septembre 08 – De passage Ă  GenĂšve dans le cadre de la session d’automne du Conseil des droits de l’homme, l’avocate Radhia Nasraoui tĂ©moigne des dĂ©rives persistantes de la lutte contre le terrorisme menĂ©e en Tunisie.

Propos recueillis par Carole Vann/Tribune des droits humains – En marge de la 9Ăšme session du Conseil des droits de l’homme, Amnesty International, la Commission internationale des juristes et la FĂ©dĂ©ration internationale des droits de l’homme, organisaient vendredi 12 septembre une table ronde sur les violations persistantes commises au nom de la lutte contre le terrorisme.

L’une des participantes, l’avocate tunisienne Radhia Nasraoui, fondatrice de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT), explique les rĂ©percussions du 11 septembre sur la profession des magistrats dans son pays. Interview.

Qu’est-ce que les attentats du 11 septembre ont changĂ© en Tunisie ?

Une loi « relative Ă  la contribution Ă  l’effort international de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent », entrĂ©e en vigueur le 10 dĂ©cembre 2003 permet d’emprisonner les gens sans qu’il n’y ait de charges contre eux. Les autoritĂ©s peuvent accuser n’importe qui d’appartenance aux rĂ©seaux terroristes sans preuves.

Cette loi viole les principes Ă©lĂ©mentaires permettant d’assurer des procĂšs Ă©quitables. Elle permet aux magistrats, tĂ©moins, enquĂȘteurs de cacher leur identitĂ© sous prĂ©texte de mesures de protection. Du coup, la personnes inculpĂ©e est privĂ©e de son droit de rĂ©cuser un juge ou un tĂ©moin.

Normalement, en Tunisie, une personne peut rĂ©cuser un juge ou un tĂ©moin pour manque d’objectivitĂ© si elle peut prouver qu’ils ont, par exemple, un litige familial ou de voisinage.

De mĂȘme avec cette nouvelle loi, si l’enquĂȘteur pratique des actes inhumains sur l’inculpĂ©, ce dernier n’a plus la possibilitĂ© de porter plainte contre son tortionnaire puisqu’il ne peut l’identifier.

Autre problĂšme : l’atteinte au secret professionnel des avocats. La loi au 10 dĂ©cembre prĂ©voit que quiconque ne dĂ©nonce pas une personne susceptible d’ĂȘtre dans des rĂ©seaux terroristes, cela mĂȘme si elle est tenue au secret professionnel, est punissable de 5 ans de prison ou plus. Le rĂŽle de l’avocat est presque anĂ©anti.

Est-ce que ces abus des autoritĂ©s entraĂźnent une montĂ©e de l’islamisme en Tunisie ?

Absolument. Beaucoup de jeunes que je dĂ©fends n’étaient pas pratiquants avant d’entrer en prison. Ils n’avaient aucune activitĂ© politique et ne considĂ©raient pas du tout le pouvoir comme ennemi. Mais les tortures et mauvais traitements les ont tellement humiliĂ©s qu’ils sont maintenant sous influence des dĂ©tenus salafistes [salafisme, mouvement revendiquĂ© par les FrĂšres musulmans qui prĂŽne un retour aux sources de l’islam] Ces jeunes dĂ©tenus me disent : j’ai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© injustement. Si un jour je sors de prison, je combattrai ce rĂ©gime.

Il y a pourtant des gens intelligents au pouvoir. Comment expliquez-vous une telle dérive ?

Le pouvoir a besoin de crĂ©er des « terroristes » pour se prĂ©senter aux gouvernements europĂ©ens et aux AmĂ©ricains comme le rempart contre le terrorisme. Leur message : « Nous emprisonnons tous ceux qui peuvent constituer un danger pour vous. Vous devez nous y aider. » C’est ainsi que Ben Ali parvient Ă  rester prĂ©sident Ă  vie. Ce rĂ©gime n’a pas de vision Ă  long terme.

Lors de son Examen pĂ©riodique universel devant le Conseil des droits de l’homme en mars dernier, la Tunisie s’est engagĂ©e Ă  inviter le rapporteur spĂ©cial chargĂ© de la protection des libertĂ©s dans la lutte contre le terrorisme. Elle a aussi invitĂ© Human Rights Watch Ă  visiter ses prisons. Ces visites ont-elle eu lieu ?

Le gouvernement tunisien n’a pas encore trouvĂ© d’accord avec Human Rights Watch. Et rien n’a encore Ă©tĂ© fixĂ© pour le rapporteur spĂ©cial.

Il semble que la peine capitale n’est plus appliquĂ©e en Tunisie. Pourtant il y a eu plusieurs condamnations Ă  mort en 2008. Qu’en est-il ?

Il y a bien eu une dizaine de condamnation Ă  mort cette annĂ©e. La Tunisie se targue de ne plus appliquer la peine capitale, mais prĂšs d’une centaine de condamnĂ©s attendent dans les couloirs de la mort dans des conditions inhumaines, certains y sont depuis plus de dix ans. Ils n’ont droit Ă  aucune visite ni de leur famille ni de leur avocat. Ils ne peuvent recevoir aucun courrier. Ils sont coupĂ©s de tout contact avec l’extĂ©rieur, certains en perdent la raison.

(Source: ‘Tribune des droits humains’ le 14 septembre 2008)

Lien: http://www.humanrights-geneva.info/L-antiterrorisme-favorise-la,3470


Tunisie : Une phase postdespotique plutĂŽt que postmoderne kobziste

Un mauvais diagnostic du mal ne peut produire la guĂ©rison du patient, mais plutĂŽt aggraver son cas. Si cela est vrai pour l’individu il l’est aussi pour la sociĂ©tĂ©. Plus complexe certes, mais les moyens et les connaissances disponibles aujourd’hui sont normalement en mesure d’apporter le diagnostic adĂ©quat pour faire face aux problĂšmes que cheque sociĂ©tĂ© peut rencontrer.

A la lecture du dernier texte de Sami Ben Abdallah « Du postmodernisme au kobzisme et le dĂ©sespoir mobilisateur » j’ai l’impression qu’il voulait accuser le malade du mal dont il fait semblant de chercher le remĂšde. Le mal dans une sociĂ©tĂ© comme chez tout ĂȘtre vivant quand il affecte quelqu’un se sent dans son corps tout entier, mais cela ne signifie pas pour autant qu’à chaque fois il y a mĂ©tastase et que le corps lui-mĂȘme est condamnĂ©. Notre sociĂ©tĂ© aussi si elle va mal et quel que soit le mal dont elle peut ĂȘtre atteinte, ce n’est pas une raison suffisante pour accuser son corps social dans son ensemble de kobzisme ou je ne sais quel dĂ©sespoir destructeur – car je ne vois pas comment un dĂ©sespoir peut ĂȘtre qualifiĂ© de mobilisateur.

Dans une sociĂ©tĂ© organisĂ©e si rien ne va plus c’est qu’un organe est atteint ou une fonction n’est pas assumĂ©e convenablement. Il ne sert Ă  rien de cacher la vĂ©ritĂ© que tout le monde la connaĂźt dĂ©jĂ . La Tunisie va mal est son mal se situ bien au niveau de la tĂšte, sommet du pouvoir. Ce n’est pas une simple migraine ni une sinusite chronique. C’est l’organe du pouvoir, le sommet de l’Etat qui est en dĂ©calage par apport Ă  l’évolution de la sociĂ©tĂ©. Une dictature primaire qui cherche Ă  se perpĂ©tuer en se dissimulant derriĂšre un discours trompeur qui n’a plus d’emprise sur la rĂ©alitĂ© que par la peur et la terreur et la rĂ©pression quotidienne.  Le kobzisme c’est de ne pas oser le dire et non en se dĂ©tournant par dĂ©gout et mĂ©pris comme le font la majoritĂ© des tunisiens connaissant la bassesse des reprĂ©sailles dont ils peuvent faire l’objet prĂ©fĂ©rant sauver leur dignitĂ© Ă  dĂ©faut de pouvoir exercer les attributs de leur souverainetĂ© confisquĂ©e.

En fait, le texte de Sami Ben Abdallah, s’il Ă©vite d’appeler les choses par leur noms, n’abouti pas moins Ă  la mĂȘme conclusion Ă  la charge de la dictature dont le despotisme et la mauvaise gestion sont maintenant la menace la plus concrĂšte sur l’avenir du pays et la cause principale du dĂ©senchantement des tunisiens. Je ne voulais pas revenir sur le fond du sujet abordĂ© par l’auteur, mais sur cette attitude qu’ont certains auteurs, se disant dĂ©mocrates, Ă  minimiser les luttes et les sacrifices consentis chaque jour dans ce pays pour s’opposer Ă  la dictature et contenir ses nĂ©fastes dessins. Le jour mĂȘme oĂč celui-ci Ă©crivait son texte le pays est endeuillĂ© par la mort d’un jeune tombĂ© sous les balles des tortionnaires de la dictature. Que veut-on de plus quand on est dans un pays ou on peut mourir pour la simple coĂŻncidence de se trouver dans un rassemblement pacifique de citoyens qui ne font que crier leur mĂ©contentement? N’y a-t-il pas plutĂŽt un dĂ©faut dans le raisonnement de certains mĂ©contents de la situation dont souffre le pays en croyant que les autres doivent servir de chaire Ă  canon.

Il serait aussi temps d’approfondir notre jugement sur la dictature et son systĂšme d’oppression  par le dĂ©passement du constat de ses simples manifestations pour la juger sur ses vĂ©ritables fins et ses objectifs dissimulĂ©s. Si Bourguiba, paranoĂŻaque qu’il Ă©tĂ©, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© en malade mental comme il l’a Ă©tĂ© officiellement dĂ©clarĂ© pour expliquer son accrochement au pouvoir peut-on dire la mĂȘme chose de son successeur prĂ©tendant Ă  un cinquiĂšme mandat aprĂšs 22 ans de pouvoirs absolus ?

Les Ben Ali, les Trabelsi, les Chiboub, les Mabrouk, les Matri et les Jilani dont peut de tunisiens ont entendu parler avant et qui sont devenus les milliardaires qu’ils sont aujourd’hui, ce n’est pas par pur coĂŻncidence qu’ils se trouvent ĂȘtre tous les gendres, les frĂšres et les beaux frĂšres du prĂ©sident. C’est ce que voit les tunisiens dans le pouvoir aujourd’hui, un pouvoir qui pille le pays au profit de quelque familles. Les choses sont claires et ne nĂ©cessitent pas de grands efforts pour deviner l’essence du mal qui ronge la sociĂ©tĂ© et les rĂ©duits au besoin tout en affichant les plus extravagants bilans de prospĂ©ritĂ© pour leur pays.

Si cette prospĂ©ritĂ© Ă©tĂ© Ă  la portĂ©e de tout tunisien pourquoi on ne trouve pas aucun parent ou proche d’un opposant qui Ă  pu en profiter autant ou pensez vous qu’ils Ă©tĂ©s tous plus dĂ©munis que les proches de Ben Ali quand il a pris le pouvoir pour ses proches et ses amis ? Non, ce ne sont pas les affaires qui rapportent en Tunisie, c’est le pouvoir qui rapporte le plus. Pour oser se dresser contre lui on doit prĂ©voir tout sacrifier, ceux qui ce sont trompĂ©s se sont vite retournĂ© pleurnicher en lui lĂ©chant les souliers pour rĂ©cupĂ©rer leurs statuts et leurs biens confisquĂ©s. C’est un pays otage ou personne n’est exemptĂ©, ce n’est pas la mondialisation ni la lutte des classes comme certains pensent naĂŻvement, plus on est riche plus on est accablĂ© et strictement surveillĂ© jusqu’Ă  se compromettre pour ĂȘtre considĂ©rĂ© des leurs, du bord des pilleurs.

Je dirais plutĂŽt qu’on est en phase postdespotique que postmoderne kobziste. Tous ces discours savants ne servent au bout du compte qu’a disperser l’attention d’une rĂ©alitĂ© brute qu’on a du mal Ă  accepter. Yahyaoui Mokhtar – Tunis le 15 septembre 2008

(Source: ‘Tunisia Watch’ le blog du juge Yahyaoui Mokhtar le 15 septembre 2008)

http://tunisiawatch.rsfblog.org/


 
 

Ensemble pour le changement !!

 
Mustapha BenjaĂąfar AprĂšs avoir fait entĂ©riner par le parlement, Ă  la veille la veille de la cĂ©lĂ©bration de la fĂȘte de la RĂ©publique, une loi exceptionnelle qui, sous couvert de pluralisme des candidatures aux Ă©lections prĂ©sidentielles, dĂ©signe les concurrents potentiels du candidat officiel, le pouvoir a confirmĂ©, au cours de l’étĂ©, son entĂȘtement Ă  jouer seul en contrĂŽlant le jeu de ses alliĂ©s comme cela fut le cas au congrĂšs du MDS et en interdisant toute marge de mouvement Ă  ses opposants comme l’attestent les procĂšs en sĂ©rie intentĂ©s contre tous ceux qui ont bougĂ© aussi bien dans le bassin minier de Gafsa que dans d’autres rĂ©gions du pays. L’affaire montĂ©e contre notre camarade Zakia Dhifaoui  s’inscrit dans le cadre de cette stratĂ©gie d’intimidation tous azimuts. ni son statut de femme ni celui de responsable dans un parti lĂ©galisĂ© et, qui plus est, « frĂšre » en tant que membre de l’Internationale Socialiste au mĂȘme titre que le RCD, n’ont pu lui Ă©viter une condamnation ubuesque Ă  huit mois de prison ferme. Cette tragique et condamnable campagne d’étĂ© contre les opposants a suscitĂ© une forte mobilisation de la sociĂ©tĂ© civile, particuliĂšrement des d’avocats toujours prĂȘts Ă  rappeler que les droits humains et les libertĂ©s ne sont pas nĂ©gociables. Cette mobilisation doit continuer et se dĂ©velopper. Cependant elle ne doit pas pour autant occulter l’enjeu majeur du prochain rendez vous de 2009, d’autant plus que le pouvoir essaie par tous les moyens de nous convaincre que tout est dĂ©jĂ  dĂ©cidé  et qu’il n’y a plus qu’à se soumettre, comme le laisse entendre le « dĂ©fi » lancĂ© par le congrĂšs du RCD.  Notre devoir d’opposition et notre responsabilitĂ© nous appellent Ă  relever ce dĂ©fi et rassembler nos forces pour les mettre au service d’un objectif d’intĂ©rĂȘt national : faire une brĂšche dans l’édifice de l’autoritarisme et progresser dans le sens d’une vraie transition dĂ©mocratique en exigeant le changement des rĂšgles du jeu et des conditions antidĂ©mocratiques actuelles qui rĂ©gissent  l’organisation des Ă©lections. Cela est nĂ©cessaire, cela est possible. A une seule condition, difficile mais rĂ©alisable : dĂ©passer les Ă©quations personnelles et les intĂ©rĂȘts de chapelles qui ont jusque lĂ  freinĂ© notre progression et ruinĂ© les chances de l’action collective. Et cette volontĂ© de dĂ©passement existe chez un grand nombre de militantes et de militants qui aspirent Ă  un vrai changement dĂ©mocratique. Tous les scĂ©narios pourront alors se discuter. Le temps presse ! Alors  mettons nous autour d’une table pour dĂ©finir  une stratĂ©gie commune et allons de l’avant ! (Source : « Mouwatinoun » (Hebdomadaire – Tunis), organe du FDTL, N° 73 du 10 septembre 2008)

 

Démocratie et souveraineté

Taoufik BACHROUCH Depuis le XIXe siĂšcle, la Tunisie politique s’est constituĂ©e assurĂ©ment sans le peuple directement, quoique en son nom, n’en dĂ©plaise Ă  ceux qui prĂ©tendent le contraire. La souverainetĂ© a Ă©tĂ© Ă©tatique et prĂ©tendument populaire. Que constate- t-on en effet depuis un siĂšcle et demi ? La construction de l’Etat rĂ©formĂ© s’est faite d’abord au nom du despotisme constitutionnel : les sujets n’ont pas Ă©tĂ© transmuĂ©s en citoyens. La construction de l’Etat National s’est faite ensuite au nom d’une certaine idĂ©e post coloniale de l’unitĂ© nationale, incarnĂ©e par un chef charismatique tutĂ©laire : l’Etat Providence a minorĂ© le peuple au plan politique. Le gouvernement de l’IndĂ©pendance a simplement amplifiĂ© nombre de tendances lourdes initiĂ©es sous le Protectorat. Puis ce fut l’Etat mondialiste, qui se propose de dĂ©construire une dĂ©mocratie sociale laborieusement mise en place prĂ©cĂ©demment par l’Etat Providence, en agissant au nom du peuple et pour son bien comme toujours, mais sans le peuple rĂ©ellement, Ă  partir du moment oĂč les Ă©lections sont toujours discutables, parce que procĂ©dant d’une dĂ©mocratie restreinte, partielle et partisane. Pourtant la Constitution de 1959 parle d’une « dĂ©mocratie fondĂ©e sur la souverainetĂ© du peuple » ; elle prĂ©cise que la « souverainetĂ© appartient au peuple tunisien qui l’exerce conformĂ©ment Ă  la constitution » ; mais elle ajoute que l’Etat est souverain dans les limites de la raison d’Etat. La confusion entre Peuple et Etat a Ă©tĂ© lourde de consĂ©quences. L’on voit aujourd’hui apparaĂźtre une conception de la souverainetĂ© qui se dĂ©tache de celle de l’Etat. La raison en est que l’Etat tend aujourd’hui Ă  ne plus ĂȘtre dĂ©terminĂ© que par sa propre volontĂ©. Lorsque les Ă©lites locales prĂ©fĂšrent donner le change Ă  l’Occident qu’encourir ses foudres. Le droit des peuples Ă  disposer d’eux-mĂȘmes est en passe de perdre de sa pertinence, surtout quand les nouvelles rĂšgles de droit formulĂ©es au sein des organisations internationales sont sujettes Ă  caution. Le droit international et en train de mettre Ă  mal la hiĂ©rarchie des normes traditionnelles, d’oĂč l’insĂ©curitĂ© juridique que pointent surtout les opĂ©rateurs Ă©conomiques Ă©trangers. Posons la question de notre volontĂ© d’indĂ©pendance de toute puissance extĂ©rieure, surtout quand les actes extĂ©rieurs dĂ©rogent aux lois nationales et aux conditions essentielles d’exercice de la souverainetĂ© souveraine. Aujourd’hui l’Etat est incapable de promouvoir sa politique Ă©conomique en dehors des relations internationales sources de prĂ©dations Ă©conomiques. La mondialisation a fini par perturber notre perception de la souverainetĂ©. La politique Ă  gĂ©omĂ©trie variable de contrĂŽle des Etats (droit d’ingĂ©rence et sanctions par exemple) et la clause de conformitĂ© (Ă©dictĂ©e par l’OMC) ont entraĂźnĂ© une vĂ©ritable perte de souverainetĂ©. Qui dĂ©fendra le peuple des nuisances induites ? La multiplication des traitĂ©s crĂ©e une brĂšche dans laquelle le droit d’ingĂ©rence peut s’engouffrer. Lorsqu’un pays dĂ©pend Ă  hauteur de 80% de ses exportations, Ă  hauteur de 70% de ses importations et Ă  hauteur de 80% de son tourisme de l’Union EuropĂ©enne notre chĂšre marraine, la souverainetĂ© n’est jamais sauve. Le Forum social africain n’a-t-il pas revendiquĂ© le renforcement de l’Etat souverain comme puissance publique protectrice en lutte contre l’injustice sociale et en tant que cadre de l’affirmation des peuples. La prééminence exclusive de l’Etat sur le Peuple n’est pas saine.  Le problĂšme est que les experts et autres consultants ont pris l’habitude de promouvoir le bien collectif, au doigt et Ă  l’Ɠil, sans que le peuple soit vĂ©ritablement associĂ© au destin qu’ils lui proposent. Point d’enquĂȘtes d’opinions Ă  l’appui de leurs recommandations. Ils admettent volontiers que la souverainetĂ© du peuple a tout Ă  gagner mĂȘme de son affectation par le droit international. Surtout quand notre Constitution convient que « les traitĂ©s dĂ»ment ratifiĂ©s ont une autoritĂ© supĂ©rieure Ă  celle des lois ». Cela suppose que les Chambres soient Ă©lues sans un parti hĂ©gĂ©monique qui ignore l’alternance.  Nos Ă©lites dirigeantes, celles qui comptent, semblent oublier que la dĂ©mocratie veut dire que c’est le peuple qui commande, et non pas les dĂ©tenteurs de fait du pouvoir dirigeant en son lieu et place. En dĂ©mocratie, la dictature de la majoritĂ© Ă©lue est injuste. Le caractĂšre suprĂȘme de la puissance Ă©tatique souffre du peu de place que la volontĂ© du peuple occupe en son sein. La sociĂ©tĂ© civile tend aujourd’hui Ă  lui porter ombrage (pouvoir d’influence des ONG) en se substituant Ă  lui. Maintenant qu’elles sont aux commandes, qu’elles disposent de l’ensemble des rouages compris dans la puissance d’Etat, et qu’elles n’entendent pas s’en dessaisir (ENA oblige), puisque tirant leur force de la position qu’occupe dans l’Etat le titulaire suprĂȘme de la puissance Ă©tatique, la souverainetĂ© du peuple est escamotĂ©e dans les faits. Notre peuple n’occupe pas toujours une position souveraine. Sa souverainetĂ© est devenue aliĂ©nable en l’absence d’une dĂ©mocratie vraie. Ce qui pose problĂšme c’est d’abord notre indĂ©pendance vis-Ă -vis des puissances Ă©trangĂšres, c’est aussi la puissance de l’Etat Ă  savoir ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire par rapport Ă  un systĂšme de rĂ©fĂ©rences allogĂšnes, et c’est enfin la place qu’occupe le peuple dans la hiĂ©rarchie des pouvoirs qui le gĂšrent. Revenons Ă  nos fondamentaux, Ă  l’homme citoyen dont la rĂ©alitĂ© se fait attendre. Mais voila que nous en sommes restĂ©s au stade d’une certaine forme de despotisme Ă©clairĂ© tardif qui partout ailleurs a fait faillite, face Ă  une saine conception de la dĂ©mocratie reprĂ©sentative, notamment celle qui rĂ©serve une place de droit aux minoritĂ©s politiques en son sein. Face au nombre de traitĂ©s supranationaux conclus, spĂ©cialement ceux qui portent atteinte aux conditions essentielles d’exercice de la souverainetĂ© nationale, la position d’infĂ©rioritĂ© des lois intĂ©rieures par rapport aux traitĂ©s mĂ©rite dĂ©bat.  Nos traditions nationales souffrent encore d’une forte carence dĂ©mocratique : c’est un trait de la personnalitĂ© tunisienne depuis le temps des premiĂšres rĂ©formes oĂč de simples consuls faisaient la pluie et le beau temps. Nous nous sommes trop accommodĂ©s du fait que la loi ne soit pas l’expression de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale, selon l’expression consacrĂ©e. Et c’est Ă  ce niveau qu’il faudrait entreprendre un travail de fond pour que le gouvernement despotique se transforme en une dĂ©mocratie souveraine qui a pour principe, en paraphrasant Montesquieu, la vertu politique comme renoncement Ă  soi-mĂȘme, comme amour des lois et de la patrie et comme prĂ©fĂ©rence continuelle de l’intĂ©rĂȘt public au sien propre. Il suffit d’inverser cette proposition pour dĂ©finir la nature profonde d’une bonne partie de nos Ă©lites locales. Une dĂ©mocratie en gestation certes puisqu’il en est question, mais un accouchement exemplaire qui se fait attendre assurĂ©ment. Evitons une cĂ©sarienne pour instaurer la souverainetĂ© du peuple par le truchement de reprĂ©sentants reprĂ©sentatifs de tous et de chacun. Chaque dĂ©putĂ© est-il vraiment le reprĂ©sentant du peuple (une collection de citoyens douĂ©s d’une volontĂ©)? Alors qu’il est dĂ©fini comme le reprĂ©sentant de la Nation entiĂšre (notion abstraite). Quoique sĂ©cantes, les deux notions ne sont pas forcĂ©ment superposables. La souverainetĂ© du peuple est l’incarnation de l’indĂ©pendance nationale en dernier ressort. La norme la plus Ă©levĂ©e d’un ordre juridique ne doit pas trouver son fondement dans le droit international, expression d’une souverainetĂ© hĂ©gĂ©monique qui nous dĂ©passe. La hiĂ©rarchie des normes nous posera problĂšme Ă  force de ballotter la souverainetĂ© entre peuple lĂ©gislateur (thĂ©orie dĂ©mocratique dĂ©voyĂ©e) et peuple constituant (garant des seuls droits fondamentaux et encore). Le moment est venu de trancher entre la souverainetĂ© de l’Etat qui prĂ©vaut et la souverainetĂ© du peuple minorĂ©e. La souverainetĂ© n’a de sens que si on prĂ©cise Ă  qui elle revient en prioritĂ© et en dernier ressort. Avec un dĂšmos faible point de dĂ©mocratie vraie. Les dĂ©fis que les Ă©lites locales auront Ă  affronter dĂ©sormais porteront sur le fait de savoir si, sans le concours du peuple, elles seront les vrais maĂźtres du pays. Sans lui, elles ne tiendront plus jamais de pouvoir au-delĂ  des apparences, et dans tous les cas de figure, l’atrophie de leur pouvoir amoindrira la souverainetĂ© nationale et par suite la volontĂ© du peuple mis par elles sous leur coupe. MĂȘme bien Ă©lues, elles perdront pied face aux forces nĂ©olibĂ©rales, celles de la puissance des finances, du commerce et des mĂ©dias, celle stimulĂ©e par les nouvelles technologies, la spĂ©culation inadmissible et l’affairisme douteux, toutes choses qui ne reconnaĂźtront ni frontiĂšres, ni Etats, ni peuples, ni cultures nationales, ni consciences vives, ni valeurs. La nouvelle sociĂ©tĂ© de la connaissance sera de surcroĂźt de nature Ă  modifier l’essence de leur pouvoir, Ă  leur insu, et au dĂ©triment du peuple. Ne perdons pas de vue la rĂ©volte de Ali ben Ghedahim qui rĂ©pondit Ă  sa maniĂšre Ă  l’implacable et si injuste mondialisation du XIXe siĂšcle. Il manqua alors une force d’interposition crĂ©dible entre le pouvoir et la sociĂ©tĂ© saignĂ©e Ă  blanc, face Ă  la montĂ©e des pĂ©rils suscitĂ©s par une Etat budgĂ©tivore se disant rĂ©formateur. Elle nous manque toujours, Ă  une police plĂ©thorique prĂšs. Le projet d’une souverainetĂ© plus active du peuple reste plus d’actualitĂ© que jamais. Notre dĂ©mocratie a dĂ©jĂ  le regard vide et seule la souverainetĂ© du peuple l’animera et le revivifiera. Est-ce utopique de jauger la souverainetĂ© Ă  l’aune de la volontĂ© populaire ? Il est nĂ©cessaire que surgisse une force socio-Ă©conomique, politique et culturelle, qui se pense de maniĂšre autonome des dĂ©tenteurs du pouvoir. Il manque Ă  nos vellĂ©itĂ©s dĂ©mocratiques un projet national fort. Mais lorsque les appareils sĂ©curitaires constituent la seule force pour contenir le peuple…    (Source : « Mouwatinoun » (Hebdomadaire – Tunis), organe du FDTL, N° 73 du 10 septembre 2008)

CNAM :  QUEL APPORT POUR LES HOPITAUX PUBLICS ?

 
Dr Khelil Ezzaouia La derniĂšre phase de la rĂ©forme de l’assurance maladie vient d’entrer en vigueur le 1er juillet dernier. 75% environ des assurĂ©s sociaux ont choisi ou se trouvĂ©s d’office  dans la filiĂšre publique. Les structures de soins dĂ©pendants du ministĂšre de la santĂ© publique vont devoir assumer cette situation. Ces structures sont-elles capables d’ĂȘtre Ă  la hauteur des dĂ©fis et quels sont les moyens financiers mis Ă  leur disposition afin de pouvoir assumer une qualitĂ© de soins digne des sacrifices financiers consentis ? Le ministĂšre de la santĂ© publique et le ministĂšre des affaires sociales ont signĂ© le 19 juin 2008 un accord concernant les modalitĂ©s de paiement par la CNAM des soins des affiliĂ©s sociaux. Cet accord est censĂ© apportĂ© un bol d’oxygĂšne pour les finances des hĂŽpitaux et dispensaires publics. Cependant la lecture de cet accord permet hĂ©las de constater que l’augmentation des cotisations de l’assurance maladie ne va pas modifier de maniĂšre significative les finances des hĂŽpitaux. La convention concerne la facturation des Ă©tablissements publics de santĂ©(EPS) et les hĂŽpitaux rĂ©gionaux. Elle exclut les dispensaires et les hĂŽpitaux de circonscription pour lesquels la CNAM paie un forfait annuel au ministĂšre de la santĂ©. Pourtant ces structures de petites tailles ont la possibilitĂ© d’une gestion comptable analytique trĂšs aisĂ©e et on ne comprend pas pourquoi ils ont Ă©tĂ© exclus du systĂšme de facturation des soins nettement plus rentable. Ces structures assurent actuellement plus de six millons de consultations par an et ne verront pas une amĂ©lioration de  leur ressources financiĂšres sauf par une augmentation de la subvention budgĂ©taire de l’état ce qui n’est pas envisageable acuellement. Pour ce qui est des EPS et des hĂŽpitaux rĂ©gionaux, la CNAM  s’engage Ă  participer au budget de fonctionnement des hĂŽpitaux Ă  hauteur de 240 milliards par an sur prĂ©sentation d’une facturation agréée par la caisse. Ce budget est ventilĂ© sur les 20 EPS et les 34 hĂŽpitaux rĂ©gionaux avec une somme variable en fonction de l’importance et de l’activitĂ© de ces structures. Sont payĂ©s en dehors de ce plafond certains soins concernant les actes de chirurgie cardiaques, la cardiologie interventionnelle, la greffe d’organe, les examens d’IRM et de scanner, certains soins d’hĂ©matologie cancĂ©rologique et la lithotritie (traitement des calculs rĂ©naux par laser). Ce systĂšme dĂ©jĂ  en vigueur bien avant la rĂ©forme a dĂ©montrĂ© ses limites puisque le budget allouĂ© est consommĂ© au terme des 9 premiers mois de l’annĂ©e et les hĂŽpitaux continuent Ă  assurer les soins des patients sans ĂȘtre remboursĂ©s par la cnam. A titre d’exemple l’hĂŽpital Charles Nicolle pour l’annĂ©e 2005 a prĂ©sentĂ© une facturation approuvĂ©e par les caisses de l’ordre de 16,6 milliards alors que le budget allouĂ© Ă©tait de 13 milliards soit un manque de 2,6 milliards (25% des soins n’ont pas Ă©tĂ© remboursĂ© par les caisses). Pour l’annĂ©e 2006, le budget allouĂ© par les caisses est passĂ© Ă  15 milliards et la facturation Ă  prĂšs de 20 milliards soit un manque de 5 milliards. La convention actuelle alloue 16,9 milliards par an  Ă  cet hĂŽpital central et stratĂ©gique du pays ce qui ne permet pas de couvrir une activitĂ© de soins de l’importance de celle de 2006 avec la flambĂ©e des couts de la santĂ©. L’hĂŽpital charles nicolle accuse aujourd’hui un dĂ©ficit de 15 milliards. On s’attendait Ă  ce que cette rĂ©forme apporte un soutien financier notable Ă  nos structures de soins de 3Ăšme niveau Ă  savoir les hĂŽpitaux universitaires, mais on constate que les prix ne sont pas Ă  la hauteur de la qualitĂ© requise et des besoins des malades et des budgets. En effet, la convention stipule que les soins en ambulatoire Ă  savoir la consultation mĂ©dicale, les explorations biologiques et radiologiques (hors IRM et scanner) ainsi que les mĂ©dicaments sont facturĂ©s de maniĂšre forfaitaire Ă  30 dinars. C’est ce que paie la CNAM pour uniquement la consultation d’un mĂ©decin spĂ©cialiste privĂ© ! En clair, nos hĂŽpitaux et les malades continueront Ă  souffrir d’un dĂ©ficit budgĂ©taire chronique et exponentiel. La mise Ă  niveau des hĂŽpitaux mĂȘme si elle se rĂ©alise ne permettra pas de sortir du cercle vicieux sauf par une reprise de la participation de l’état au budget de fonctionnement des hĂŽpitaux. Enfin, l’assurĂ© social qui ne peut choisir que la filiĂšre publique a augmentĂ© sa contribution Ă  la caisse de 1,75% sans amĂ©lioration notable prĂ©visible des prestations espĂ©rĂ©es. (Source : « Mouwatinoun » (Hebdomadaire – Tunis), organe du FDTL, N° 73 du 10 septembre 2008)

 
Une page mĂ©connue de l’Histoire de la Tunisie :

La maladie de Bourguiba,  un secret d’Etat, la vĂ©ritĂ© interdite

 
     ‘Ceux qui ne comprennent pas leur passĂ© sont condamnĂ©s Ă  le revivre ‘(Goethe)   Le rapport mĂ©dical Ă©tabli en 1969, le cĂ©lĂšbre psychiatre parisien Jean Delay, concluait Ă  : ‘ une sĂ©nilitĂ© incompatible avec l’exercice du pouvoir suprĂȘme ‘ dĂ©s 1969. Bourguiba Ă©tait atteint aussi du Parkinson:’Il sera ensuite frappĂ© par la maladie de Parkinson, qui l’oblige Ă  garder une petite bille au creux de la paume droite pour Ă©viter que sa main ne s’engourdisse’.   Des proches et Ministres de Bourguiba savaient parfaitement  toute la vĂ©ritĂ© sur sa maladie et sur son incapacitĂ© d’assurer les charges de PrĂ©sident de la RĂ©publique depuis 1969. Ils l’ont encouragĂ© Ă  s y maintenir pour pouvoir avoir tous ses pouvoirs et se constituer des fortunes inestimables sur le dos des Tunisiens.    ‘il [ Bourguiba] Ă©chafaude des projets grandioses, se croit capable de tout entreprendre et de tout rĂ©ussir. Les objections sont Ă©cartĂ©es d’un geste, les difficultĂ©s et les contraintes sont abolies ‘. SimultanĂ©ment, ‘il s’irrite Ă  la moindre contrariĂ©e et mĂȘme sans cause extĂ©rieure il peut passer en un instant du rire aux larmes, de l’insouciance au dĂ©couragement passager, de la gĂ©nĂ©rositĂ© Ă  l’agressivitĂ© malveillante ‘. RĂ©servĂ© et plein de tact, il peut soudain manifester une attitude brutale et injurieuse ; ‘ les images dĂ©filent, les souvenirs surgissent en dĂ©sordre, les mots se pressent en une logorrhĂ©e intarissable ‘ (Bernard Cohen, ‘Le pouvoir d’un seul’)   ‘il [ Bourguiba] a voulu le silence absolu autour de ce qui se passait dans sa tĂȘte. Mieux, il a souvent invoquĂ© des troubles cardiaques ou respiratoires pour dĂ©guiser la vĂ©ritable maladie qui le tenait loin de son bureau de travail, voire de son pays. dans les annĂ©es 70, son premier ministre hedi nouira ‘ inventait ‘ des cures Ă  l’étranger qu’il Ă©tait censĂ© suivre alors qu’il Ă©tait en rĂ©alitĂ© livrĂ© Ă  la dĂ©pression. Lui-mĂȘme s’est d’abord rĂ©voltĂ© devant le diagnostic mĂ©dical : lorsque les mĂ©decins de l’hĂŽpital militaire de washington parlĂšrent de ‘ sĂ©nilitĂ© prĂ©coce ‘, il se fĂącha et partit consulter en Suisse et en France. Il apprit ainsi, par la bouche des spĂ©cialistes de la clinique Bel-Air (prĂšs de GenĂšve) du Docteur Ajuria Guera et ceux de l’équipe Delay , qu’il prĂ©sentait un terrain favorable Ă  ce genre de psychose’ (Bernard Cohen, ‘Le Pouvoir d’un seul’)   ‘Le 4 janvier 1971, partant se soigner aux Etats-Unis, il signa tout Ă  la fois le projet de rĂ©vision constitutionnelle et un dĂ©cret dĂ©lĂ©guant “provisoirement” ses pouvoirs au Premier ministre Nouira. Le ministre de l’IntĂ©rieur, Mestiri commit alors l’insigne erreur de lui demander Ă  voix basse de le nommer ministre d’Etat. Bourguiba lui rĂ©pondit qu’il verrait cela Ă  son retour. Le dĂ©mon de la succession et de la sous-succession allait resurgir ainsi Ă  chaque circonstance. A la commission supĂ©rieure du PSD, le problĂšme de la santĂ© du PrĂ©sident se posa insidieusement, sur la base de rumeurs laissant prĂ©voir une imminente incapacitĂ© prĂ©sidentielle. Le ministre de l’IntĂ©rieur demanda maintes fois que le rapport des mĂ©decins de Washington nous parvienne au plus vite : “la commission et le peuple tunisien ont le droit de savoir”. Le Premier ministre rĂ©pondit inlassablement que le problĂšme ne regardait que la famille directe de Bourguiba. Nous fĂ»mes quelques-uns Ă  le soutenir. D’autres camarades, comme d’habitude, se bornaient Ă  Ă©couter en attendant les Ă©vĂ©nements. Les rĂ©unions suivantes devinrent de plus en plus houleuses : certains rapportaient des bribes du rapport mĂ©dical qui concluait Ă  “une sĂ©nilitĂ© incompatible avec l’exercice du pouvoir suprĂȘme”.Tahar BELKHOJA, « Les trois dĂ©cennies Bourguiba »,Editeur Publisud, date de parution : Septembre 1996, Page 195   L’homme Bourguiba-Paix Ă  son Ăąme- n’est pas en cause. C’est de ‘l’homme politique’ Bourguiba qu’il s’agit…   www.samibenabdallah.com     « Dans ses entretiens privĂ©s comme dans ses discours publics, les harangues de ce grand tribun [ Bourguiba] n’étaient jamais monotones, il les Ă©maillait de cris, de rires ou de pleurs. ContrĂŽlant ou jouant ses Ă©motions, il pouvait larmoyer Ă  la seconde et glisser sans transition de la colĂšre aux sanglots ». Tahar BELKHOJA, « Les trois dĂ©cennies Bourguiba » , Editeur Publisud, date de parution : Septembre 1996, page 13 Tahar Belkhoja, proche collaborateur de Bourguiba durant 30 ans et ancien ministre de l’intĂ©rieur n’est pas le seul Ă  faire pareil constat des supposĂ©s «dons de tribun de Bourguiba ». La majoritĂ© des Tunisiens  ont pensĂ© la mĂȘme chose durant des annĂ©es.  Cependant, un tel constat paraĂźt Ă  plusieurs Ă©gards «surrĂ©aliste ». Un grand tribun est forcĂ©ment un excellent «acteur » mais dans le cas de Bourguiba, l’histoire « officielle » de la Tunisie, par complaisance, par mĂ©pris pour la vĂ©ritĂ© et par habitude de cultiver les mensonges omet de rappeler une grande partie de la vĂ©ritĂ©.  S’il fut incontestablement un grand tribun et un des brillants hommes politiques qu’avait connut la Tunisie, Bourguiba devait quitter le pouvoir au mieux Ă  la fin des annĂ©es 50, au pire Ă  la fin des annĂ©es 60. Car Habib Bourguiba  Ă©tait «malade » ! Les meilleurs spĂ©cialistes amĂ©ricains et français ont diagnostiquĂ© chez lui «une sĂ©nilitĂ© prĂ©coce », le Parkinson et la psychose maniaco-dĂ©pressive
. incompatibles avec « l’exercice du pouvoir suprĂȘme » dĂ©s 1969. Lorsqu’on lit la description clinique de l’affection- «il s’irrite Ă  la moindre contrariĂ©tĂ© et mĂȘme sans cause extĂ©rieure il peut passer en un instant du rire aux larmes, de l’insouciance au dĂ©couragement passager, de la gĂ©nĂ©rositĂ© Ă  l’agressivitĂ© malveillante »- l’état de Bourguiba devient comprĂ©hensible
le drame qu’à connut la Tunisie aussi. Quand il ‘Ă©maillait [ses discours] de cris, de rires ou de pleurs. ContrĂŽlant ou jouant ses Ă©motions, il pouvait larmoyer Ă  la seconde et glisser sans transition de la colĂšre aux sanglots » -comme l’écrit  Tahar Belkoja  proche collaborateur de Bourguiba et Ministre durant 30 ans, il ne s’agissait pas de « dons  de tribun ». Il s’agissait tout simplement des symptĂŽmes de la maladie. D’ailleurs comment ne pas penser Ă  la maladie  Ă  voir Bourguiba – lors de ses confĂ©rences publiques en 1973 devant les Ă©tudiants de l’IPSI (ces futurs journalistes) et en prĂ©sence des membres du gouvernement , exposer en public – sans aucun respect pour la fonction prĂ©sidentielle qu’il exerce- les dĂ©tails de l’assassinat de son rival Salah Ben Youssef. Un assassinat qu’il a cautionnĂ© des annĂ©es avant ! Comment  ne pas s’interroger Ă  propos de l’état mental de Bourguiba, en voyant le supposĂ© PrĂ©sident de la RĂ©publique parler en public « du testicule qu’il a en moins, des dessous de sa  seconde femme qu’il reniflait en cachette dans sa cellule (avant l’indĂ©pendance) les jours de dĂ©prime
 ».( Aziz Krichen, ‘le syndrome bourguiba’, CerĂšs productions ,avril 1993, page 34) ; ou en 1985,  lorsque ‘son engouement pour Najet Khantouche (une proche de Mohamed Sayah, ancien Ministre de Bourguiba.Mohamed Sayah avait introduit cette femme chez Bourguiba) dĂ©fraiera la chronique des salons tunisois. Cadre du parti destourien, mariĂ©e Ă  un jeune avocat ambitieux. Son inclination ne lui semble aucunement rĂ©prĂ©hensible, et il prend un jour Ă  parti le ministre des tĂ©lĂ©communications, devant tĂ©moins, en s’indignant de n’avoir pu joindre la jeune femme au tĂ©lĂ©phone alors qu’elle se trouvait en JamaĂŻque ! ‘Page 60« Bourguiba, le pouvoir d’un seul », Bernard Cohen Ou en en janvier 1986, quand il entre dans une grande colĂšre contre son Ă©pouse wassila et la menace de divorce. (..) ‘wassila bourguiba se voit reprocher d’avoir donnĂ© une interview Ă  l’hebdomadaire Jeune Afrique quatre ans auparavant, dans laquelle elle dĂ©fendait le principe d’une alternance dĂ©mocratique ! le prĂ©sident affirme qu’il n’a pas Ă©tĂ© au courant, qu’il vient d’apprendre l’existence de cette prise de position publique[4 ans aprĂšs!]qui, Ă  l’époque, avait pourtant fait grand bruit
 ‘Page 63-64, « Bourguiba, le pouvoir d’un seul » Bernard Cohen. Il lui arrivait des moments oĂč il perdait complĂštement sa luciditĂ© et sa mĂ©moire ! Non, ce n’était pas dĂ» au « naufrage de la vieillesse », mais au traitement de la psychose maniaco-dĂ©pressive  dont il fĂ»t atteint depuis 1969. « Bourguiba subit une dizaine de sĂ©ances d’électrochocs pratiquĂ©s sous somnifĂšres ; son psychiatre a dĂ©cidĂ© de prendre le risque d’induire les troubles de mĂ©moire qu’un tel traitement peut entraĂźner. Et, de fait, comme s’en rappelle un des rares tĂ©moins alors dans le secret, « bourguiba semblait avoir tout oubliĂ© quand il se rĂ©veillait d’une sĂ©ance. Il ne savait mĂȘme plus qui Ă©tait Boumediene »[ le prĂ©sident algĂ©rien] !Page 63-64, « Bourguiba, le pouvoir d’un seul » Bernard Cohen. Le drame de la Tunisie n’est-il pas cette politique du mensonge que plus d’un cultive ? Les thurifĂ©raires de Bourguiba lui ont fait mal deux fois. La premiĂšre quand ils n’ont pas exigĂ© son dĂ©part dĂ©s la fin des annĂ©es 60 parce qu’il lui Ă©tait impossible d’assurer les responsabilitĂ©s qui lui incombaient. Et une deuxiĂšme fois, aprĂšs la mort de Bourguiba quand ils ont vu dans les souffrances de l’homme « des dons de grand tribun ou de comĂ©dien » !  c’est  Tahar  Belkhoda qui se rappelle encore : « Durant tout l’automne 1976, le PrĂ©sident avait Ă©tĂ© frappĂ© d’une de ses crises de dĂ©pression qui l’affectaient pĂ©riodiquement, depuis cinq ans. EnfermĂ© au palais de Carthage, il ne recevait presque plus personne. J’étais un des rares qu’il faisait appeler chaque aprĂšs-midi. Et pour moi, qui l’avais connu dans toute la plĂ©nitude de ses moyens, il offrait un spectacle poignant. Dans sa chambre Ă  coucher, vĂȘtu simplement d’un slip et d’un tee-shirt blanc, il Ă©tait assis dans une quasi-obscuritĂ©. Il se levait de temps en temps pour tourner autour de sa chaise, sans vraiment Ă©couter. A ces phases de confusion, succĂ©daient des moments de luciditĂ©, oĂč il s’extĂ©riorisait sans retenue, parlant de tout avec une Ă©tonnante franchise, sans rien Ă©luder ni mĂ©nager personne.» page 91« Les trois dĂ©cennies Bourguiba » ,Editeur Publisud, date de parution : Septembre 1996, Tahar Belkhoja Tahar Belkhoja  ajoute dans un autre passage : « Bourguiba nous reçut aussitĂŽt, Nouira et moi mĂȘme, et entra d’emblĂ©e dans une de ses colĂšres noires que nous redoutions tous. (..)Le PrĂ©sident, balayant sa colĂšre, se mit Ă  pleurer Ă  chaudes larmes.(..) La scĂšne Ă©tait tragi-comique. Avec son incroyable talent de comĂ©dien, Bourguiba jouait le pĂšre dĂ©sespĂ©rĂ© par la discorde de ses fils, qu’il veut ramener Ă  la raison » page 97. « Les trois dĂ©cennies Bourguiba » ,Tahar Belkhoja En 1988, M. Ben Ali  dira Ă  propos de Bourguiba: QUESTION : Cela dit, on pouvait trĂšs bien s’attendre Ă  la fin du rĂšgne de Bourguiba et ĂȘtre surpris par votre accession au pouvoir. Pouvez-vous me dire quand vous en avez eu l’idĂ©e ? REPONSE : J’ai eu le sentiment en 1984 que le PrĂ©sident Bourguiba n’Ă©tait plus en possession de toutes ses facultĂ©s. Je le voyais tous les matins. Au cours de nos entretiens, il lui arrivait d’oublier des dĂ©cisions prises ensemble la veille, de s’Ă©tonner lui-mĂȘme des nominations dont il avait pris l’initiative, de revenir sur des dispositions dĂ©jĂ  entrĂ©es en application. Interview accordĂ©e par le PrĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali Ă  l’hebdomadaire « Le Nouvel Observateur » (Edition du 9-15 septembre 1988) Non, il ne s’agissait pas du « naufrage de la vieillesse » ! Bourguiba Ă©tait un des grands hommes politiques tunisiens, mais il a cessĂ© de l’ĂȘtre depuis 1969. Il devait partir au lendemain de l’indĂ©pendance et non trente ans plus tard. Car depuis 1969, les mĂ©decins Ă©taient unanimes :  Bourguiba Ă©tait malade.   Bourguiba est le premier Ă  instrumentaliser sa maladie. «  Ă  chaque crise politique ou sociale, toute la responsabilitĂ© est attribuĂ©e Ă  un ministre, coupable evidemment puisque le president, lui, « se reposait » ou « sortait d’une longue convalescence » ou « avait Ă©tĂ© contraint de se soigner Ă  l’étranger » page 166, Bourguiba, ‘le pouvoir d’un seul’, Bernard Cohen    Il Ă©tait pourtant malade depuis 1969 et les mĂ©decins qu’il a consultĂ© Ă©taient formels : «  Sa sĂ©nilitĂ© Ă©tait incompatible avec l’exercice du pouvoir suprĂȘme ».Des proches et Ministres de Bourguiba savaient parfaitement  toute la vĂ©ritĂ© sur sa maladie et sur son incapacitĂ© d’assurer les charges de PrĂ©sident de la RĂ©publique depuis 1969. Ils l’ont encouragĂ© Ă  s y maintenir pour pouvoir avoir tous ses pouvoirs et se constituer des fortunes inestimables sur le dos des Tunisiens. Sami Ben Abdallah Le rapport mĂ©dical Ă©tabli en 1969 concluait Ă  : “une sĂ©nilitĂ© incompatible avec l’exercice du pouvoir suprĂȘme” dĂ©s 1969. « Bourguiba, le pouvoir d’un seul », par Bernard COHEN, 246 pages – Format 13,5 x 22 cm – Editions FLAMMARION,  Collection Grandes Figures Historiques. Extrait pp 149-156,retranscrit par Samui Ben Abdallah Ă  cause de la possible censure du livre. Pour ceux qui le peuvent, Sami Ben Abdallah vous recommande d’acheter le livre. Le cĂ©lĂšbre psychiatre parisien Jean Delay raccompagne Ă  la porte un patient barbu, qui s’affuble d’un chapeau melon : il vient d’achever une des nombreuses consultations qui, depuis 1969, visent Ă  circonscrire la psychose maniaco-dĂ©pressive dont souffre Habib BOURGUIBA. Car la barbe est postiche, le couvre-chef est un dĂ©guisement : le chef de l’Etat tunisien et ses plus proches conseillers (c’est l’un d’eux qui rapporte la prĂ©sente anecdote)ont dĂ©cidĂ© que tout serait fait pour dissimuler la maladie du « combattant suprĂȘme ». elle n’a pourtant rien d’extraordinaire : cette affection, qui touche environ une personne sur cent, est souvent hĂ©rĂ©ditaire, et la famille BOURGUIBA la connaĂźt depuis longtemps. AccĂšs maniaque, puis dĂ©pression mĂ©lancolique : le prĂ©sident tunisien s’installe dans ce rythme Ă©puisant, irrĂ©gulier, et les mĂ©decins vont essayer d’enrayer trĂšs vite l’évolution de l’état dĂ©pressif Ă  caractĂšre suicidaire.   BOURGUIBA subit une dizaine de sĂ©ances d’électrochocs pratiquĂ©s sous somnifĂšres ; son psychiatre a dĂ©cidĂ© de prendre le risque d’induire les troubles de mĂ©moire qu’un tel traitement peut entraĂźner. et, de fait, comme s’en rappelle un des raretĂ© moins alors dans le secret, « BOURGUIBA semblait avoir tout oubliĂ© quand il se rĂ©veillait d’une sĂ©ance. Il ne savait mĂȘme plus qui Ă©tait Boumediene » ! c’est sans doute pourquoi, quelque temps aprĂšs, il voudra rassembler tous ses souvenirs dans le corpus des confĂ©rences sur « ma vie, mes idĂ©es, mon combat ». aprĂšs ce tir de barrage contre l’engrenage maniaco-dĂ©pressif, Bourguiba est traitĂ© par antidĂ©presseurs tricycliques, et se voit prescrire un traitement de long cours Ă  base de lithium. Jean Delay, alors considĂ©rĂ© comme l’un des meilleurs psychiatres au monde, le suit avec Pierre Deniker ; il a Ă©crit en compagnie de ce dernier une mĂ©thode chimiothĂ©rapique en psychiatrie, il est l’auteur d’un essai sur les dĂ©rĂšglements de l’humeur. entre 1946 et 1970, i est le mĂ©decin chef de Sainte-Anne. Lorsqu’on lit la description clinique de l’affection, on ne peut manquer d’en trouver les traces dans la vie politique du chef d’Etat : au dĂ©but de l’accĂšs maniaque, «il Ă©chafaude des projets grandioses, se croit capable de tout entreprendre et de tout rĂ©ussir. Les objections sont Ă©cartĂ©es d’un geste, les difficultĂ©s et les contraintes sont abolies ». SimultanĂ©ment, «il s’irrite Ă  la moindre contrariĂ©e et mĂȘme sans cause extĂ©rieure il peut passer en un instant du rire aux larmes, de l’insouciance au dĂ©couragement passager, de la gĂ©nĂ©rositĂ© Ă  l’agressivitĂ© malveillante «. RĂ©servĂ© et plein de tact, il peut soudain manifester une attitude brutale et injurieuse ; « les images dĂ©filent, les souvenirs surgissent en dĂ©sordre, les mots se pressent en une logorrhĂ©e intarissable » ; » des anecdotes, des acquisitions scolaires (tirades ou poĂšmes Ă©crit par cƓur) sont Ă©voquĂ©s de façon quasi automatique et rĂ©citĂ©es pour le plaisir ». la ressemblance avec ce que nous connaissons de BOURGUIBA est frappante, mais voici que le maniaco-dĂ©pressif, aprĂšs s’ĂȘtre « orientĂ© vers des thĂšmes de grandeur, de mission religieuse ou humanitaire », s’engage dans la phase dĂ©pressive : « il a perdu le goĂ»t de la vie, son champ de conscience est envahi par une tristesse fonciĂšre faite tout Ă  la fois d’ennui, de regrets et de dĂ©sespoir ». L’avenir » lui paraĂźt inexorablement bouchĂ© », il se rĂ©pĂšte : « il n’y a pas de solution Ă  mon Ă©tat, on ne peut rien pour moi ». la mort peut lui apparaĂźtre comme un « chĂątiment nĂ©cessaire » », il maigrit, il dort mal, il prĂ©fĂšre d’ailleurs exprimer son trouble au travers de symptĂŽmes somatiques que de se lancer dans une « autoprĂ©ciation » Ă  laquelle il rĂ©pugne culturellement. Les spĂ©cialistes affirment que la psychose maniaco-depressive est trĂšs rĂ©pandue au Maghreb : avec des successions d’abattement et de fĂ©brilitĂ©, elle rĂ©pond aux fluctuations psychologiques qui fondent le complexe de Jugurtha »  BOURGUIBA s’est battu contre elle en secret. (..) Quoi qu’il en soit, la seule mention d’une affection mentale de BOURGUIBA Ă©tait inconcevable dans la presse tunisienne : si disert Ă  propos de ses diffĂ©rents problĂšmes de santĂ© physique, il a voulu le silence absolu autour de ce qui se passait dans sa tĂȘte. mieux, il a souvent invoquĂ© des troubles cardiaques ou respiratoires pour dĂ©guiser la vĂ©ritable maladie qui le tenait loin de son bureau de travail, voire de son pays. Dans les annĂ©es 70, son premier ministre Hedi Nouira « inventait » des cures Ă  l’étranger qu’il Ă©tait censĂ© suivre alors qu’il Ă©tait en rĂ©alitĂ© livrĂ© Ă  la dĂ©pression. Lui-mĂȘme s’est d’abord rĂ©voltĂ© devant le diagnostic mĂ©dical : lorsque les mĂ©decins de l’hĂŽpital militaire de Washington parlĂšrent de « sĂ©nilitĂ© prĂ©coce », il se fĂącha et partit consulter en Suisse et en France. Il apprit ainsi, par la bouche des spĂ©cialistes de la clinique Bel-Air (prĂšs de GenĂšve) du Docteur Ajuria Guera et ceux de l’équipe Delay , qu’il prĂ©sentait un terrain favorable Ă  ce genre de psychose. (..) Le 14 mars 1967, il connaĂźt une premiĂšre crise cardiaque(il y aura une nouvelle alerte le 27 novembre 1984). Le professeur LenĂšgre, qu’il consultait souvent Ă  paris, vient Ă  Tunis et se montre rassurant ; mais des spĂ©cialistes français se montrent trĂšs pessimistes en privĂ© et le jugent dĂ©jĂ  condamnĂ©. le prĂ©sident amĂ©ricain Johnson met Ă  sa disposition le mĂ©decin-gĂ©nĂ©ral Thomas Mattingly. Deux ans plus tard, en mai 1969, c’est une hĂ©patite virale qui l’immobilise prĂšs de deux mois. Il sera ensuite frappĂ© par la maladie de Parkinson, qui l’oblige Ă  garder une petite bille au creux de la paume droite pour Ă©viter que sa main ne s’engourdisse. (..) De 1969 Ă  1980, le prĂ©sident a passĂ© un temps considĂ©rable Ă  l’étranger pour raisons de santĂ© : il est Ă  GenĂšve en mars – avril 1972, en juin – juillet 1973, en janvier – fĂ©vrier, puis en mai 1974, en juin 1976, d’octobre 1976 Ă  janvier 1977, en dĂ©cembre 1979, en mai 1980. (..) La premiĂšre grave manifestation de sa psychose maniaco-dĂ©pressive a bouleversĂ© son entourage proche ; son Ă©pouse, en robe de chambre ( c’était la nuit, au palais de Carthage), s’est prĂ©cipitĂ©e chez Ahmed Mestiri pour le mettre au courant et dĂ©cider de la conduite Ă  adopter. Jusqu- alors, Habib BOURGUIBA avait cependant cĂ©dĂ© Ă  de frĂ©quentes bouffĂ©es de colĂšre et de dĂ©sespoir, accompagnĂ©es de larmes. Il pouvait entrer en de tels Ă©tats « sur commandes ». (..) BOURGUIBA a lui-mĂȘme racontĂ© comment il allait, aprĂšs ses cours de droit Ă  Paris (alors qu’il Ă©tait jeune), assister Ă  l’enseignement de professeurs de  l’hĂŽpital Sainte-Anne, et notamment de Georges Dumas. Disciple de De Janet et ennemi de la psychanalyse, il s’oppose Ă  l’approche « sexualisante » de l’école de vienne, ce qui rĂ©pond Ă  la propre sensibilitĂ© de BOURGUIBA. Un des malades qu’il prĂ©sente Ă  ses cours impressionne trĂšs fortement le jeune tunisien : « il se prenait pour napolĂ©on 
 ». se rappellera-t-il plusieurs annĂ©es aprĂšs. Or, BOURGUIBA vieillissant aimait Ă  dire quand il faisait allusion Ă  son ectopie testiculaire : «  je suis comme NapolĂ©on.. ».   www.samibenabdallah.com


 

Tunisie: huit groupes étrangers sur les rangs pour un port en eaux

AFP 15.09.08 | 19h01

Huit groupes Ă©trangers ont Ă©tĂ© prĂ©sĂ©lectionnĂ©s pour la construction et l’exploitation d’un port en eaux profondes sous forme de concession Ă  Enfidha, dans le centre-est de la Tunisie, sur la MĂ©diterranĂ©e. Ces entreprises originaires du Canada, Danemark, Emirats arabes unis, Italie, Koweit et Portugal n’ont pas Ă©tĂ© identifiĂ©es lors d’une confĂ©rence de prĂ©sentation du projet, lundi, Ă  Gammarth (nord de Tunis). Parmi ces investisseurs potentiels, seul s’est fait connaĂźtre sur le net DubaĂŻ Ports World, troisiĂšme opĂ©rateur portuaire mondial, filiale de la sociĂ©tĂ© DubaĂŻ World du gouvernement de DubaĂŻ (Emirats arabes unis). Le dĂ©lai des offres financiĂšres a Ă©tĂ© fixĂ© au 25 dĂ©cembre prochain. Le port dont la rĂ©alisation dĂ©marrera avant fin 2009 pour un coĂ»t global estimĂ© Ă  1,4 milliard d’euros, a vocation d’ĂȘtre un axe Ă©conomique rĂ©gional et de drainer une partie des activitĂ©s de transbordement des conteneurs en MĂ©diterranĂ©e centrale. Le port vise Ă  intĂ©grer la Tunisie dans le rĂ©seau des autoroutes de la mer, prĂ©vu dans l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e et contribuera Ă  ‘combler un dĂ©ficit de capacitĂ© portuaire en MĂ©diterranĂ©e centrale’, a indiquĂ© le ministre du Transport Aberrahim Zouari. Le port sera Ă©rigĂ© sur un terrain extensible de 1.200 hectares concĂ©dĂ© par l’Etat, Ă  cĂŽtĂ© d’une zone franche d’activitĂ©s sur 2.000 hectares, et aura une capacitĂ© d’accueil de 5 millions de conteneurs par an. Selon l’Ă©tude faisabilitĂ© rĂ©alisĂ©e par le Hollandais ‘Royal Hasa-Koning’, l’Etat tunisien recevra une redevance annuelle fixe et une autre variable selon la densitĂ© du trafic du port. Le gouvernement se chargera de l’exĂ©cution de certains ouvrages hydrauliques pour parer Ă  des risques Ă©cologiques pouvant atteindre la nappe phrĂ©atique de la rĂ©gion d’Enfidha, situĂ© en aval d’une plaine agricole. Selon le ministre du DĂ©veloppement et de la CoopĂ©ration internationale, Mohamed Nouri Jouini, le projet appelĂ© Ă  crĂ©er un centre international de commerce et de services ‘s’inscrit dans le cadre d’un plan du gouvernement pour garantir une meilleure position et une intĂ©gration accrue’ de la Tunisie en MĂ©diterranĂ©e.


Tunisie : Parution bientĂŽt de deux nouveaux journaux

 
Deux nouveaux titres enrichiront bientĂŽt le paysage mĂ©diatique tunisien de la presse papier. Le premier, au nom de Rou’a (Visions) sera lancĂ© par le professeur et membre de la Chambre des Conseillers, Ridha Mellouli. Il s’agit d’un magazine mensuel de rĂ©flexion, d’analyses, de politique, de sociĂ©tĂ© et de culture. En langue arabe et en quadrichromie, le premier numĂ©ro de Rou’a est prĂ©vu pour le dĂ©but de l’annĂ©e 2009. Quant au deuxiĂšme titre, il portera le nom de ‘Tunisien’. Il s’agit d’un hebdomadaire bilingue d’informations et d’opinions, paraissant le jeudi. Il sera Ă©ditĂ© par le Parti des Verts pour le ProgrĂšs et dirigĂ© par son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Mongi Khamassi. Le premier numĂ©ro devrait ĂȘtre dans les kiosques Ă  partir du mois d’octobre. (Source : « BusinessNews » (portail d0infos Ă©conomiques – Tunis), le 15 septembre 2008) Lien :http://www.businessnews.com.tn/home/view_article_Business?=&a=1078844


Mauritanie: 12 soldats tués dans une embuscade tendue par Al-Qaïda

 
15/09/2008 Ă  13:28:00 GMT NOUAKCHOTT (AFP) – Douze soldats mauritaniens qui patrouillaient dans l’extrĂȘme nord de la Mauritanie ont Ă©tĂ© tuĂ©s lundi dans une embuscade tendue par ‘des Ă©lĂ©ments de l’ex-GSPC’ (rebaptisĂ© Branche d’Al-QaĂŻda au Maghreb islamique), a-t-on appris de source sĂ©curitaire. L’unitĂ© mauritanienne Ă©tait ‘en mouvement de patrouille ordinaire sur la frontiĂšre nord’ quand l’attaque s’est produite, prĂšs de la localitĂ© de Tourine, Ă  70 km Ă  l’est de la ville de ZouĂ©rate, selon la mĂȘme source. L’attaque a fait 12 morts cĂŽtĂ© mauritanien, a-t-elle ajoutĂ©, sans prĂ©ciser si les assaillants avaient subi des pertes. La patrouille Ă©tait ‘composĂ©e de 22 Ă  23 militaires’ dont une dizaine ont regagnĂ© leur base au terme de l’attaque, a indiquĂ© la mĂȘme source, selon laquelle un convoi militaire fait actuellement route vers la frontiĂšre marocaine pour se rendre sur les lieux de l’attaque, la plus grave depuis trois ans. En 2005, le Groupe salafiste de prĂ©dication et de combat (GSPC) algĂ©rien avait revendiquĂ© l’attaque menĂ©e contre une base militaire dans le nord-est de la Mauritanie, qui avait fait quinze morts, deux disparus et 17 blessĂ©s dans les rangs de l’armĂ©e et cinq morts parmi les assaillants. A la mi-aoĂ»t, le chef d’Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, avait exhortĂ© les Mauritaniens Ă  se ‘prĂ©parer Ă  la guerre’. Il avait estimĂ©, dans un communiquĂ© diffusĂ© sur internet, que les auteurs du coup d’Etat en Mauritanie, perpĂ©trĂ© le 6 aoĂ»t, avaient probablement eu ‘l’approbation de l’AmĂ©rique, de la France et d’IsraĂ«l’. Fin aoĂ»t, le chef prĂ©sumĂ© de la branche mauritanienne d’Al-QaĂŻda, El Khadim Ould Esseman, avait appelĂ© les musulmans Ă  ne pas reconnaĂźtre ‘le rĂ©gime mĂ©crĂ©ant’ dirigĂ© Ă  Nouakchott par le gĂ©nĂ©ral Mohamed Ould Abdel Aziz, dans une lettre rĂ©digĂ©e en prison et transmise Ă  l’AFP. Pays rĂ©putĂ© calme, la Mauritanie s’Ă©tait trouvĂ©e fragilisĂ©e par trois attaques terroristes fin 2007-dĂ©but 2008 qui avaient fait sept morts – quatre touristes français et trois militaires mauritaniens. DĂ©but avril, en pĂ©riphĂ©rie de Nouakchott, des Ă©changes de tirs entre forces de l’ordre et jihadistes prĂ©sumĂ©s s’Ă©taient soldĂ©s par la mort d’un policier et de deux islamistes.
 

 
Québec | Notre-Dame-de-Belmont

Premier cimetiĂšre musulman?

 
Taïeb Moalla(Journal de Québec)
 
Une partie du cimetiĂšre Notre-Dame-de-Belmont, oĂč reposent notamment les ex-premiers ministres Jean Lesage et Louis-Alexandre Taschereau, pourrait devenir un cimetiĂšre musulman. Depuis quelques semaines, les responsables du Centre culturel islamique de QuĂ©bec (CCIQ) nĂ©gocient avec les gĂ©rants du cimetiĂšre situĂ© Ă  Sainte-Foy en vue d’acquĂ©rir une portion de terrain de 120 000 pieds carrĂ©s qui servirait de cimetiĂšre pour la communautĂ© musulmane de la ville. La transaction de 900 000 $ pourrait cependant avorter Ă  cause de la «Contribution pour fins de parcs», une taxe qui permet «d’aider la municipalitĂ© Ă  Ă©tablir, agrandir et amĂ©nager des parcs ou des terrains de jeux ainsi qu’Ă  protĂ©ger des espaces naturels». Dans les faits, la vente d’une partie du cimetiĂšre obligerait les gestionnaires de Belmont Ă  dĂ©bourser 1,3 million de dollars au titre de cette «contribution», une somme de loin supĂ©rieure au bĂ©nĂ©fice escomptĂ© pour la transaction. L’autre choix serait de cĂ©der une partie du terrain Ă  la Ville, ce qui ne convient pas non plus aux dirigeants du cimetiĂšre. «Le projet (de vente) avancera si la Ville dĂ©cide de collaborer. Le problĂšme est que la taxe correspond Ă  10 % de la valeur de la propriĂ©tĂ©. C’est un non-sens (…). On dĂ©bourserait pour aider une communautĂ©. C’est illogique», regrette Renald Julien, directeur gĂ©nĂ©ral de la Corporation qui regroupe deux cimetiĂšres, dont Notre-Dame-de-Belmont. Ce dernier demande Ă  QuĂ©bec une «dĂ©rogation», voire un changement Ă  la loi provinciale qui autorise cette taxe. Un vieux projet Du cĂŽtĂ© du CCIQ, le responsable des relations externes, Mustapha Skakni, rapporte que son organisme a envoyĂ© une lettre Ă  la Ville «il y a quatre ou cinq semaines pour lever le problĂšme». M. Skakni rappelle que la communautĂ© musulmane caresse ce projet de cimetiĂšre depuis de nombreuses annĂ©es. Actuellement, en cas de dĂ©cĂšs, deux possibilitĂ©s s’offrent aux proches d’un dĂ©funt : le rapatriement vers le pays d’origine ou un enterrement Ă  Laval, dans le seul cimetiĂšre musulman de la province. «Dans le premier cas, ça coĂ»te autour de 10 000 $, ce qui est trĂšs cher. L’enterrement Ă  Laval est compliquĂ© Ă  cause de la distance et des procĂ©dures Ă  suivre. Avoir un cimetiĂšre ici devient de plus en plus un besoin, surtout avec l’augmentation des membres de la communautĂ© musulmane (de 5 000 Ă  6 000 Ăąmes)», soutient M. Skakni. Peu au fait des dĂ©tails entourant ce dossier, Paul-Christian Nolin, porte-parole du maire RĂ©gis Labeaume, a promis de nous rappeler aujourd’hui. MĂȘme son de cloche du cĂŽtĂ© du porte-parole de la Ville de QuĂ©bec, Jacques Perron. Les prĂ©ceptes de l’islam prĂ©conisent que les fidĂšles soient enterrĂ©s dans un cimetiĂšre qui leur est propre. À dĂ©faut, un carrĂ© musulman dans un cimetiĂšre catholique – Ă  condition que la sĂ©paration entre les deux soit nette – peut faire l’affaire, au dire de M. Skakni. (Source: CanoĂ« (Canada) le 15 septembre 2008)

 

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