15 novembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2733 du 15.11.2007

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FIDH:la FIDH, le REMDH et l’OMCT attirent l’attention de l’UE sur la situation toujours très préoccupante des droits de l’Homme en Tunisie AISPP: Condamnations prononcées dans une série d’affaires Liberté et Equité: Peine d’emprisonnement pour Abdallah Hajji Le Comité national de soutien à la grève de la faim: Appel a la suspension de la grève de mrs Ennouri et Boukhdhir Associated Press:Tunisie: deux figures de l’opposition cessent leur grève de la faim au bout de 15 jours AFP: Un islamiste tunisien gagne un procès en diffamation contre Al-Arabiya AFP:Tunisie: sept ans de prison pour Abdallah Hajji, un ex-détenu de Guantanamo Associated Press:Former Guantanamo detainee convicted on terror charges by court in Tunisia Associated Press:Tunisie/Terrorisme – Sept ans de prison pour un ex de Guantanamo Associated Press:Tunisie: un ex-détenu de Guantanamo condamné à 7 ans de prison Reuters:Tunisia jails ex-Guantanamo inmate on terrorism ties Associated Press:Arrivée à Tunis du secrétaire général de l’ONU Jeune Afrique :Grands principes et petits pas

Jeune Afrique :Selima Ben Mustapha, une Tunisienne au pôle Nord


Conseil d’association et Sous-Comité Droits de l’Homme UE-Tunisie

la FIDH, le REMDH et l’OMCT attirent l’attention de l’UE sur la situation toujours très préoccupante des droits de l’Homme en Tunisie

 
« La politique de voisinage de l’Union européenne se fixe des objectifs ambitieux, fondés sur l’attachement, réciproquement reconnu, à des valeurs communes comprenant la démocratie, l’Etat de droit, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.. » Plan d’action UE-Tunisie   Bruxelles, 8 novembre 2007   Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, Monsieur le Haut Représentant, Madame la Commissaire, A l’approche du Conseil d’association UE-Tunisie et de l’établissement du Sous-Comité droits de l’Homme, la FIDH, le REMDH et l’OMCT souhaitent attirer votre attention sur la situation toujours très préoccupante des droits de l’Homme en Tunisie et proposent une série de recommandations afin d’atteindre la réalisation effective des objectifs en matière de droits de l’Homme placés au cœur des relations entre l’Union européenne et la Tunisie en vertu de l’article 2 de l’Accord d’Association et des actions prioritaires énoncées dans le Plan d’action UE-Tunisie1.   I- Notre constat sur les violations persistantes des principales libertés fondamentales   Les organisations signataires, informées quotidiennement par leurs organisations membres et partenaires en Tunisie, ne peuvent que constater la persistance de violations massives des principales libertés fondamentales. L’absence d’évolutions positives majeures et le manque flagrant de coopération des autorités tunisiennes avec les mécanismes de droits de l’Homme onusiens nous obligent à constater un réel blocage de la situation en matière des droits de l’Homme depuis plusieurs années. Les principales tendances de ces violations sont présentées ci-dessous.   Atteintes à la liberté d’association   La liberté d’association en Tunisie demeure profondément entravée par la non-reconnaissance persistante de nombreuses organisations indépendantes (CNLT, AISPP, ALTT, CIJA, RAID-Attac Tunisie, SJT, OLPEC…). Par ailleurs, la reconnaissance dont bénéficient certaines organisations ne les protège pas du harcèlement judiciaire et policier mis en place par les autorités afin d’entraver leur action. L’exemple de la situation de la LTDH, systématiquement empêchée de tenir son congrès et de mener correctement ses activités depuis 2005, illustre parfaitement cette instrumentalisation de la justice au détriment des organisations indépendantes.   Atteintes à la liberté de réunion    La société civile indépendante tunisienne continue de subir des atteintes diverses à sa liberté de réunion. De nombreuses organisations peuvent témoigner des pressions continues exercées par les autorités sur les établissements privés afin de les inciter à ne pas louer leurs salles à des organisations indépendantes et du blocage quasi-systématique de l’accès aux locaux des associations et aux lieux de réunion ad hoc. Par ailleurs, depuis le 8 juin 2007, date à laquelle la police tunisienne a saccagé les bureaux du CNLT, détruisant d’importants documents ainsi qu’une grande partie de son matériel informatique, les intimidations de la police politique envers les membres des organisations de défense des droits de l’Homme ne cessent de s’intensifier.   Cas individuels de répression des défenseurs des droits de l’Homme   Le harcèlement subi à titre individuel par les défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie se manifeste sous diverses formes : dépôt de plaintes iniques devant les tribunaux tunisiens, surveillance continue des moyens de communication, restrictions de voyage, refus de renouveler les documents de voyage, agressions physiques et verbales des défenseurs et de leur famille, menaces, campagnes de diffamation, etc. Ces actes de harcèlement visent à mettre fin aux activités de dénonciation des violations menées par différents acteurs de la société civile. La liste, non exhaustive, des défenseurs ayant été victimes de la répression ou du harcèlement des autorités en 2006 et/ou 2007 illustre ce phénomène : Mme Souhayr Belhassen, M. Ali Ben Salem, M. Abderraouf Ayadi, Mme Naziha Rejiba, M. Lassaad Jouhri, Me Mokhtar Trifi et Me Salaheddine Jourchi, Me Ayachi Hammami, M. Tawfiq Mezni, Maître Mohammad Abbou, M. Slim Boukhdir, M. Taoufik Al-Ayachi, Mme Radhia Nassraoui, M. Abderrahman Hedhili, M. Mongi Ben Salah.   Atteintes à la liberté d’expression et à la liberté de la presse   La presse et les journalistes indépendants sont également la cible de mesures répressives, et le droit à la liberté d’expression est quasi systématiquement bafoué sur le territoire tunisien. Internet est sous haute surveillance, les autorités contrôlent la messagerie et bloquent les sites Internet à contenu critique. Plusieurs personnalités et rédactions ont été particulièrement ciblées par les autorités ces derniers mois. Ainsi, M. Lotfi Hajji, président du comité fondateur du Syndicat des journalistes tunisiens (SJT) et correspondant d’Al-Jazeera, a été arrêté en juin 2006 puis isolé chez lui sous surveillance policière. Puis, en septembre 2007, des policiers en civil ont empêché M. Hajji de rendre visite à la secrétaire générale et au fondateur du PDP ainsi qu’au directeur de Al-Mawqif, Maître Néjib Chebbi, alors en grève de la faim. Par ailleurs, les forces de police ont plusieurs fois empêché avec violence des journalistes de participer à des conférences de presse. Par exemple, le 8 mars 2007 des policiers ont entouré le siège du CNLT afin d’en bloquer les accès et ils ont agressé et brutalisé le journaliste du journal Al Mawkif, M. Mohammed Hamrouni, ainsi que M. Sahabi Smara, journaliste pour l’hebdomadaire Muwatinun. La comparution, le 2 août 2007 de M. Omar Mestiri, directeur de rédaction du journal en ligne « Kalima », représente un autre cas de violation de la liberté d’expression. Le procès en diffamation contre M. Mestiri s’est finalement achevé par l’arrêt des poursuites après le retrait de la plainte par le plaignant, prononcé le 31 août. Pourtant, les harcèlements contre M. Mestiri n’ont pas cessé.   Atteintes au principe de l’indépendance du judiciaire   L’instrumentalisation de l’appareil judiciaire par les autorités tunisiennes révèle l’absence d’indépendance du judiciaire en Tunisie. En effet, les autorités sont fréquemment à l’origine de plaintes contre les organisations de défense des droits de l’Homme, qui visent à limiter voire bloquer entièrement leurs activités. Cette implication des autorités dans les procès contre les ONG de droits de l’Homme indépendantes était déjà dénoncée en 2002 par Mme Hina Jilani, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme, dans une affaire concernant des poursuites contre des organisations de la société civile2. Par ailleurs, le statut du Conseil Supérieur de la Magistrature est loin d’être approprié à l’objectif qui lui est assigné, à savoir la garantie de l’indépendance des magistrats. Il procède davantage de la nomination par le pouvoir exécutif que de la représentation élective des magistrats. La promulgation d’une nouvelle loi relative au système judiciaire, au Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) et au statut des magistrats, le 4 août 2005 « restreint l’indépendance des magistrats », comme le Rapporteur spécial des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats l’avait souligné en mars 2006. Depuis l’élection de son nouveau bureau exécutif lors du congrès de décembre 2004, l’Association des Magistrats Tunisiens a fait face à diverses entraves à ses activités et plusieurs de ses membres ont été victimes d’actes d’intimidation : mutations forcées de plusieurs magistrats, empêchement de la tenue de réunions, confiscation du local de l’association ou encore interdiction à ses membres de voyager. L’éviction du bureau élu en 2004, l’interdiction de fonctionnement de l’AMT, comme les actes de harcèlement à l’encontre de ses membres, témoignent de la volonté délibérée des autorités de maintenir leur influence sur les juges et magistrats tunisiens. Enfin, les organisations signataires souhaitent rappeler que le Rapporteur spécial des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats demande depuis plusieurs années à pouvoir se rendre en Tunisie afin d’enquêter sur les allégations d’arbitraire dans le système judiciaire tunisien. La Tunisie n’a toujours pas autorisé cette visite.   Violations des droits de l’Homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme   En 2003, le gouvernement tunisien a promulgué une loi spéciale sur le terrorisme intitulée « Loi relative au soutien des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent ». Ce nouveau code élargit encore plus la définition du terrorisme et restreint davantage les garanties des accusés. Dans la majorité des cas, aucune preuve d’acte ou de projet violent n’a pu être établi au cours des procès basés sur la loi anti-terroriste et le cours de l’instruction dans ces affaires a été davantage orienté vers l’investigation des opinions et convictions religieuses des prévenus qu’à rechercher des éléments de preuves établissant des actes prohibés par la loi3. Ainsi, la loi anti-terroriste de 2003 est utilisée comme une arme de répression des militants engagés dans les champs politique, social et associatif. Depuis plusieurs semaines les arrestations et poursuites ne cessent de se multiplier. Comme illustration, nous pouvons citer les cas très récents de Mohamed Yacine Jelassi, Abdeslam Laarayedh, Wahid Brahmi, Chahine Essafi, Yacine Bellil et Lassaâd Mermech. Depuis la promulgation de la loi, de nombreuses autres violations des droits de l’Homme ont été enregistrées : arrestations sans mandat et en dehors des horaires prescrits par la loi, faux procès-verbaux visant à prolonger les délais de garde à vue4, détentions au secret5, refus d’informer les familles sur le sort des personnes arrêtées. Plusieurs fois les familles des accusés, parfois des mineurs, ont été prises en otages dans les cas où la personne recherchée était hors de son domicile. Par ailleurs, la recrudescence de l’usage de la torture sur des prisonniers a été l’un des effets les plus notables de l’application de la nouvelle loi sur le terrorisme. En effet, entre 2005 et 2007, la quasi-totalité de ceux qui ont été arrêtés en vertu de la loi anti-terroriste se sont plaints d’avoir été torturés lors d’interrogatoires menés par des fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur. Très récemment, le 16 octobre 2007, à la prison civile de Mornaguia, une trentaine de prisonniers, arrêtés suite aux affrontements armés de fin décembre 2006 – début janvier 2007 et détenus dans le cadre de la loi anti-terroriste de 2003, auraient été torturés par des agents pénitentiaires afin de les contraindre à mettre fin à une grève de la faim illimitée.   II- Nos recommandations concernant la politique de l’UE à l’égard de la Tunisie Coopération en matière judiciaire En mars 2006, à l’occasion de la visite du Ministre des Affaires Etrangères tunisien, la FIDH, le REMDH et l’OMCT avaient dénoncé le soutien financier apporté dans le cadre du programme européen d’appui à la modernisation du système judiciaire, en rappelant que dans le contexte de l’époque tout programme de financement du système judiciaire n’aboutissait qu’au renforcement de la main mise des autorités sur l’institution judiciaire, mainmise dénoncée par les organisations de droits de l’Homme ainsi que par les mécanismes onusiens de protection des droits de l’Homme. Les trois organisations avaient donc solennellement demandé à l’Union européenne de conditionner son programme de renforcement du système judiciaire à la réalisation d’avancées mesurables et permanentes sur quatre points :  L’instrumentalisation de la justice sous forme de plaintes déposées par les autorités contre les ONGs indépendantes.  Les entraves au fonctionnement de l’Association des Magistrats Tunisiens.  Le harcèlement à l’égard des avocats et de leurs familles.  L’absence de coopération des autorités tunisiennes avec les mécanismes de protection des droits de l’Homme de l’ONU. Un an et demi après cette interpellation, et alors que le programme, d’un montant de 22 millions d’euros, suit son cours, aucune amélioration sensible et durable n’a pu être observée sur les quatre points mentionnés.   Les organisations signataires recommandent donc à l’Union européenne de : Suspendre immédiatement la mise en œuvre du programme d’appui à la modernisation du système judiciaire et de conditionner sa reprise à des avancées mesurables sur les points précédemment exposés.   Etablissement du Sous-Comité Droits de l’Homme et mise en œuvre du Plan d’action PEV.   La FIDH, le REMDH et l’OMCT se réjouissent de l’établissement très probable du Sous-Comité « Droits de l’Homme ». Nos organisations croient en effet que l’établissement et la réunion rapide et régulière de ce Sous-Comité peut et doit servir à la réalisation effective des objectifs en matière de droits de l’Homme définis à l’article 2 de l’Accord d’Association UE-Tunisie et déclinés au chapitre 2.1 du Plan d’action.   Pour garantir l’efficacité de ce mécanisme, nos organisations demandent à l’UE de s’assurer que : la société civile indépendante, reconnue et non reconnue, puisse avoir accès aux travaux de ce Sous-Comité et y être activement impliquée en amont et en aval afin d’en alimenter les discussions et de permettre un meilleur monitoring de la mise en œuvre du Plan d’action. une évaluation régulière et systématique de la mise en œuvre du Plan d’action, basée sur des critères clairs et un calendrier précis, soit menée par ce Sous-Comité en consultation avec la société civile, notamment en vue du prochain rapport d’évaluation de l’UE sur la mise en œuvre du Plan d’action en 2008. les discussions menées au sein du Sous-Comité permettent d’alimenter les réunions et conclusions des Comités et Conseils d’association et n’aboutissent pas à « enfermer » les préoccupations en matière de droits de l’Homme dans un mécanisme qui limiterait les possibilités de prises de position plus politiques. Coopération avec les mécanismes onusiens Alors que les violations des droits de l’Homme sont massives et que les autorités tunisiennes accusent les organisations de défense des droits de l’Homme de manquer d’objectivité, les autorités tunisiennes ont refusé quasi systématiquement les demandes de visite des mécanismes de droits de l’Homme onusiens depuis 1998 à l’exception du rapporteur spécial sur la liberté d’expression qui a pu se rendre en Tunisie en 1999. Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la torture et autres traitements inhumains et dégradants (en 1998 et 2007), le Rapporteur spécial des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats, le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, le Rapporteur spécial des Nations Unies pour la liberté d’expression (dernière demande en 2007) ainsi que le Rapporteur spécial sur la protection des droits de l’Homme dans la luttte contre le terrorisme (en 2005) ont tous fait des demandes de visite aux autorités tunisiennes et n’ont reçu aucune réponse positive.   La FIDH, l’OMCT et le REMDH demandent donc à l’UE d’exhorter les autorités tunisiennes à répondre favorablement aux demandes d’invitation des Rapporteurs spéciaux onusiens suivants : – Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la torture et autres traitements inhumains et dégradants – Rapporteur spécial des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats – Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme – Rapporteur spécial des Nations Unies sur la protection des droits de l’Homme dans la lutte contre le terrorisme – Rapporteur spécial des Nations Unies pour la liberté d’expression. mettre en oeuvre les recommandations du rapporteur des Nations unies sur la liberté d’expression qui s’était rendu en Tunisie en 1999.   Mise en œuvre des Lignes Directrices de l’UE sur les droits de l’Homme   Alors que nos organisations dénoncent fermement la recrudescence des actes de torture, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, et que la plupart des recommandations du Comité des droits de l’Homme des Nations Unies (1994) et du Comité des Nations Unies contre la torture (1998) n’ont pas été mises en oeuvre :   La FIDH, l’OMCT et le REMDH invitent l’UE à mettre en oeuvre les mesures définies dans ses Lignes Directrices contre la torture en exhortant les autorités tunisiennes à : instaurer des mesures efficaces de prévention contre l’usage de la torture et d’autres traitements cruels, inhumains et dégradants à l’encontre de personnes détenues par la police ou en prison. Assurer une enquête immédiate, indépendante, impartiale et effective pour toute allégation de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et poursuivre en justice, le cas échéant, les auteurs de tels actes.   Par ailleurs, la FIDH, l’OMCT et le REMDH demandent à l’UE, en vertu de ses Lignes Directrices sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme de prier instamment le gouvernement tunisien de : respecter ses engagements internationaux en matière de droits de l’Homme et notamment veiller au respect des dispositions de l’article 1 de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme, qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international » et son article 5a qui dispose qu’ « afin de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales, chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, aux niveaux national et international (…) de se réunir et de se rassembler pacifiquement ». mettre fin à toute forme de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme et de leur famille et lever toutes les formes d’entraves à leur liberté de travail, de circulation et de rassemblement, et ce pour toutes les organisations indépendantes de défense des droits de l’Homme. Enfin, les organisations signataires rappellent aux deux parties que la primauté des droits de l’Homme exige que leur respect soit garanti dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme, les migrations et la lutte contre la criminalité mentionnés dans le Plan d’action UE-Tunisie. Dans l’attente de votre réaction, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de notre haute considération.                  Kamel Jendoubi        Souhayr Belhassen              Eric Sottas    Président du REMDH        Présidente de la FIDH      Directeur del’OMCT     Contacts : REMDH : Sandrine Grenier, +3225133797, sgr@euromedrights.net ou Emilie Dromzée, +3225030686, edr@euromedrights.net FIDH : Grégoire Théry, +32 2 609 44 21 gthery@fidh.org OMCT : Laëtitia Sedou, +32.2.218.37.19, ls@euro.omct.org   (Source : le site de la FIDH, le 15 novembre 2007) Lien : http://www.fidh.org/spip.php?article4891


 
Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association internationale de soutien aux prisonniers politiques 43 rue Eldjazira, Tunis Email : aispptunisie@yahoo.fr

Infos en continu Condamnations prononcées dans une série d’affaires

Tunis, le 15 novembre 2007 * Hier, mercredi 14 novembre 2007, Monsieur Abdallah Hajji a été déféré devant la chambre criminelle du Tribunal Militaire permanent de Tunis, présidée par le juge Farid Sakka, pour adhésion en temps de paix à une organisation terroriste, en vertu de l’article 123 du code des plaidoiries et sanctions militaires. Le procès s’est déroulé en présence de sa famille, de journalistes et représentants de l’ambassade des USA à Tunis ainsi que d’un représentant de l’organisation Reprieve. Maitres Samir Ben Amor et Abderraouf Ayadi ont plaidé en faveur de leur client. La défense a demandé l’application des dispositions de la loi et la prescription de l’action publique par forclusion dans la mesure où le jugement le condamnant par contumace à dix ans d’emprisonnement et attaqué, avait été prononcé il y a douze ans et que les articles 4 et 5 du Code de procédure pénale disposent que l’action publique se prescrit par dix années révolues. La défense a demandé à titre conservatoire que l’accusé soit innocenté car le dossier était vide de tout élément ou preuve établissant sa culpabilité. A l’issue des délibérations, le Tribunal l’a déclaré coupable et condamné à une peine de sept ans d’emprisonnement et à une peine de cinq ans de contrôle administratif. * Hier, mercredi 14 novembre 2007, des jeunes ont été déférés dans le cadre de la loi sur le terrorisme devant la quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mehrez Hammami dans l’affaire 13607 : Mohammed Lamine Latrèche, Tarek Aïssa, Chedli Mahjoub, Mohammed Ouassim Belhajj, Ghassan Bouamrine et Nizar Razgallah. Les avocats, maîtres Abdelfattah Mourou, Ibada Kefi, Samir Ben Amor, Slimane Jlassi et Hassen Ghodhbane ont plaidé et ont mis en exergue dans leurs plaidoiries plusieurs vices de forme et de procédure dans le dossier de l’affaire. Ils ont demandé sur cette base l’annulation des poursuites. Le Tribunal a déclaré les accusés coupables des faits qui leur avaient été imputés et condamné à l’emprisonnement Mohammed Lamine Latrèche, Tarek Aïssa et Chedli Mahjoub pour une durée de cinq ans pour adhésion à une organisation terroriste et a condamné les autres accusés à une peine d’un an d’emprisonnement pour n’avoir pas révélé aux autorités ce dont-ils avaient eu connaissance et les informations en leur possession concernant la commission de crimes terroristes. Tous les accusés ont été condamnés à une peine de cinq ans de contrôle administratif. Hier après-midi, les accusés condamnés à un an d’emprisonnement ont été libérés, ayant effectué leur peine. * La quatrième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mehrez Hammami, a prononcé le 10 novembre 2007 son jugement dans l’affaire 13175, en déclarant coupable l’accusé Lotfi Ben Khelifa Ben Mohammed Elmay et en le condamnant à une peine de cinq ans d’emprisonnement pour adhésion à une organisation terroriste, pour l’avoir faite connaître, et avoir appelé à la commission de crimes terroristes, l’utilisation d’un nom, mot ou symbole pour faire connaître l’organisation, ses activités et ses membres. Il a été condamné à une peine de cinq ans de contrôle administratif. * Avant-hier, mardi 13 novembre 2007, des jeunes déférés dans le cadre de l’antiterrorisme ont été déférés (Ahmed Fouchali, Ahmed Abdeljaouad et Adel Ben Hamouda) devant le vingt-septième chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, présidée par le juge Mannoubi Hamidane dans l’affaire 9817. Maîtres Samir Ben Amor, Anouar Kousri et Sofiane Miled ont plaidé pour eux. A l’issue des délibérations, le tribunal a décidé de commuer le jugement rendu par le tribunal de première instance qui avait condamné Ahmed Fouchali et Adel Ben Hamouda à onze années et Ahmed Abdeljaouad à sept années. Leurs peines ont été réduites à deux ans. Tous les accusés ont été libérés le jour même, ils avaient effectué leur peine. Pour l’association La Présidente Maître Saïda Akrami (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 
Liberté et Equité: 33 rue Mokhtar Atya, Tunis Tel , Fax: 71 340 860 liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 14 novembre 2007

Peine d’emprisonnement pour Abdallah Hajji

 
Aujourd’hui, mercredi 14 novembre, le Tribunal Militaire Permanent de Tunis a prononcé son jugement dans l’affaire de Monsieur Abdallah Ben Ali Hajji, en le condamnant à une peine d’emprisonnement de cinq ans, alors qu’il avait effectué une peine similaire à Guantanamo et que son avocat, Maître Abderraouf Ayadi, avait déclaré que le dossier était vide de preuve établissant la culpabilité de son client et que ce dernier avait été soumis à la torture après avoir été livré par les USA aux autorités tunisiennes, sans parler des dépassements subis pendant les cinq ans passés à Guantanamo. Liberté et Équité […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 

*Pour la Liberté du Mouvement*  Le Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés Le Comité national de soutien à la grève de la faim Tunis, le 14 novembre 2007  APPEL:

A LA SUSPENSION DE LA GRÈVE DE Mrs ENNOURI ET BOUKHDHIR

 
Suite aux informations parvenues au Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés, au Comité national de soutien à la Grève de la faim, ainsi qu’aux personnalités nationales, faisant état d’une médiation et de l’existence de signaux positifs et sérieux pour un règlement de la levée de l’interdiction de voyager qui frappe Maître Mohamed Ennouri et la délivrance de son passeport au journaliste Slim Boukhdhir, en grève de la faim depuis le 1er novembre 2007, au courant des jours à venir.   Nous exhortons Maître Mohamed Ennouri et Monsieur Slim Boukhdhir à suspendre provisoirement leur grève de la faim, pour permettre le règlement urgent de cette affaire.   Le Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés, le Comité de soutien et les personnalités nationales s’engagent à poursuivre le suivi de ce dossier jusqu’à son règlement de manière définitive.   Le Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés Le Comité national d soutien à la Grève de la faim     La Conférence de presse: ANNONCE DE LA SUSPENSION DE LA GRÈVE   Les deux grévistes de la faim, Me Mohamed Ennouri, président de l’organisation Liberté & Équité, et le journaliste Slim Boukhdhir, ont tenu une conférence d presse à l’étude Me Ennouri, sis au 33n rue Mokhtar Atiya à Tunis, aujourd’hui à quatre heures de l’après-midi, pour annoncer la suspension de la grève.   Cette conférence de presse a été suivie par des représentants des agences de presse étrangères et de la presse écrite, locale et internationale, parmi eux Lotfi Hajji et Mohamed Hamrouni.   Étaient présents des représentants du Comité national de soutien à la Grève, des membres du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés et un certain nombre de personnalités nationales, à leur tête: -Madame Mayya Jeribi, la Secrétaire générale du Parti démocratique progressiste et vice-présidente du Comité national de soutien. -Monsieur Khémais Chammari -Maître Ayyachi Hammami, porte-parole officiel du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés. -Docteur Ziyed Doulatli, dirigent du Mouvement Ennahdha et membre du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés.   Maître Mohamed Ennouri a ouvert la conférence en adressant les chaleureux remerciements à tous ceux qui ont soutenu les grévistes, partis politiques, organisations, associations et personnalités nationales et internationales. Il a ensuite donné la parole à Mme Mayya Jeribi, vice-présidente du Comité de soutien (présidé par Me Mohamed Abbou) qui a adressé un salut militant aux deux frères grévistes de la faim, en considérant que cette injustice (de privation du droit de voyager, ndt) frappe un grand nombre de militants et de défenseurs. Ce mouvement exprime leur attachement à leurs droits de se déplacer et de voyager, comme une revendicaion légitime . Ils l’ont fait au nom de tous les privés de ces droits. Mme Jeribi a rappelé l’extrême préoccupation du Comité de soutien pour la santé des deux grévistes de la faim.   Elle a ajouté que le Comité a reçu des signaux positifs de nature à mener vers le règlement de cette affaire. Elle insisté sur l’existence de promptes médiations sérieuses, tout en affirmant que la seule solution est de reconnaître leurs droits de voyager et de se déplacer à l’intérieur et à l’extérieur du pays.   « Nous avons demandé et nous demandés, aux deux grévistes de suspendre leur grève de la faim, pour permettre la poursuite de ces efforts. Nous nous engageons devant vous, au nom du Comité national de soutien, à poursuivre la lutte pour recouvrir ce droit, avec tous les moyens possibles. Nous nous engageons à lutter continuellement pour le droit de voyager et le droit au passeport. »   Maître Ayyachi Hammami a pris la parole au nom du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés, il a affirmé que le Comité se fait sienne cette cause dans tous les sens du terme. Il a ajouté qu’après 15 jours de grève de la faim, nous avons estimé qu’il y avait des signes sérieux pour que les deux grévistes soient rétablis dans leur droit et que cela nécessite une trêve (suspension pour une durée raisonnable) pour existence de signe positif en attendant la réalisation du résultat attendu, en affirmant que touts les défenseurs en Tunisie sont prêts à cette bataille et à tout moment, parce qu’elle est légitime. Le Comité a publié un communique dans ce sens avec engagement et insistance pour la revendication infinie de nos droits.   Me Ennouri a repris la parole de nouveau pour donner, en son nom propre et au nom de son camarade dans la lutte, une suite favorable aux appels du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés, le Comité de soutien et tous les partis politiques sérieux, les organisations et les véritables associations qui composent la société civile en Tunisie.   « Nous avons décidé de suspendre, momentanément, notre grève de la faim, après que nous avons reçu des signaux positifs ».   La parole a été ensuite donné au journaliste Slim Boukhdhir pour affirmer qu’il donne suite favorable aux appels de suspendre la grève de la faim, pour le sérieux de la partie qui a proposé la médiation. Il a remercié tout particulièrement Maître^s Abderraouf Ayyadi et Abderrazzak Kilani ainsi que Dr Ziyed Doulatli.   Quant au Bâtonnier Béchir Essid, il a décliné les invitations incessantes des journalistes au sujet de son rôle dans la médiation, tout en affirmant que les jours à venir seront pleines de nouveautés.   Puis Khémais Chammari, le défenseur connu, a pris la parole, pour affirmer que nous n’avons pas de traditions dans l’action démocratique en Tunisie et que les traditions de la médiation nécessitent d’habitude de la confidentialité et que seuls comptent les résultats, mais que souvent il n’y y a pas de garanties réelles derrières les promesses et que nous sommes appelés à accorder la bonne foi.   Le Comité d’information de la grève   PS: Traduit de l’arabe sur la foi de l’original en arabe ci-après (AW Hani)


Allahou Akbar, la Mère de notre ami Belgacem Labidi n’est plus  Inna Lillahi Wa Inna Ilayhi Raji’oun

 

Fatma Labidi, la Mère de notre ami Belgacem Labidi, exilé politique en France, vient de nous quitter ce matin, jeudi quinze novembre de l’an deux mille sept.   Madame Labidi mère a été privée de son fils depuis le grand exode des années 1991-1992 qui a accompagné les grands procès politiques de masse.   Belgacem Labidi a perdu son père il y a tout juste un mois, sans pouvoir assister aux funérailles. Les autorités du général refusent d’autoriser les exilés à accompagner les derniers moments de leurs proches, à l’encontre de la tradition humaniste qui exige des moments d’humanité même dans les pires des conflits.   Les milliers d’exilés politiques partagent le commun des prisonniers politiques et d’opinion qui sont privés d’assister aux funérailles de leurs proches, dans la République du général, contrairement aux prisonniers de droit commun et à l’encontre de la longue tradition humaniste de l’ère de feu le Zaïm Habib Bourguiba.   A l’exception de l’autorisation accordée à feu Zouheir Yahyaoui, qui a pu rendre un bref hommage d’une demi heure, certes sous grande escorte policière, à son défunt père. Ainsi que la possibilité, rare, donnée au Docteur Ahmed Labiyadh, alors prisonnier politique, de recevoir les condoléances chez ses beaux-parents après la disparition de son épouse. Et l’Ingénieur Abdelkarim Harouni, ancien SG de la glorieuse UGTE, qui put diriger la ‘prière du mort’ pour sa maman. A l’exception de ces rares « manifestations d’humanité », sous la rampe des feux de nombreuses ONG et personnalités à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ayant excercé une très forte pression médiatique et humanitaire.   Les réfugiés politiques vivent, au quotidien, les affres de l’exil. Mais les moments les plus terribles pour nous autres exilés sont ceux où des proches quittent ce bas-monde sans pouvoir se rendre au chevet de leurs morts et les accompagner dans leurs dernières demeures.   Belgacem Labidi a gardé la dignité sa vie durant. Je l’ai connu dans la lutte, un grand militant avec une détermination, une modération et une modestie qui forcent le respect.   En ces moments de grande tristesse, qu’il sache que la large famille des exilés est autour de lui et qu’elle partage son chagrin et son deuil.   Que Fatma Labidi trouve la paix dans le paradis éternel de Allah, le Clément, le Miséricordieux, le Souverain Maître de l’Univers, l’Arbitre suprême au jour du Jugement dernier, le Seul que nous adorons, le Seul dont nous implorons l’assistance.   PS: Pour joindre Belgacem Labidi: +33 (0) 6 60 92 02 35

 
HANI Abdel Wahab

 

Un islamiste tunisien gagne un procès en diffamation contre Al-Arabiya

AFP 14.11.07 | 18h23 Rached Ghannouchi, le chef du mouvement islamiste modéré Ennahda, interdit en Tunisie, a gagné un procès pour diffamation à Londres contre la chaîne d’information panarabique Al-Arabiya, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Un juge de la Haute cour de Londres a ordonné à la chaîne, dont le siège est à Dubaï, de verser 165.000 livres (232.000 euros) au chef de parti exilé à Londres. M. Ghannouchi avait porté plainte après que la chaîne eut affirmé qu’il avait des liens avec la nébuleuse terroriste al-Qaïda. Il a contesté également les informations de la chaîne selon lesquelles il serait l’une des principales cibles des mesures antiterroristes britanniques prises au lendemain des attentats de juillet 2005 à Londres. Selon le cabinet d’avocat Carter-Ruck qui défend le Tunisien, le juge David Eady a observé qu’Al-Arabiya n’avait fait « aucune tentative pour démontrer qu’il y avait le moindre début de vérité dans ce qui a été dit à propos du plaignant (M. Ghannouchi) » dans un reportage diffusé en août 2005. M. Ghannouchi s’est déclaré satisfait du jugement dans un communiqué et a déclaré que son parti Ennahda rejetait « toutes formes de terrorisme et a répété son engagement envers un changement démocratique et pacifique en Tunisie ». La Tunisie a interdit Ennahda au cours d’une purge des mouvements islamistes dans les années 1980. Plusieurs leaders de ces mouvements se sont exilés en Europe, provoquant des critiques de Tunis envers les pays qui ont accepté de les héberger. Des activistes du parti Ennahda sont emprisonnés en Tunisie après des procès militaires décrits par Amnesty international comme iniques.
 

Tunisie: deux figures de l’opposition cessent leur grève de la faim au bout de 15 jours

 
Associated Press, le 14 novembre 2007 à 19h45
TUNIS (AP) — Deux figures de l’opposition tunisienne, l’avocat Mohamed Nouri et le journaliste Slim Boukhdhir, ont annoncé mercredi qu’ils cessaient leur grève de la faim entamée il y a 15 jours pour revendiquer le « droit de circulation ». Lors d’une conférence de presse, les deux grévistes ont expliqué que leur décision faisait suite à la médiation en cours menée auprès des autorités par le bâtonnier Béchir Essid. « Il y a des signes positifs et sérieux qui laissent espérer que MM. Nouri et Boukhdhir obtiendront satisfaction dans les prochains jours », a précisé la représentante du comité de soutien, Maya Jribi. L’avocat était interdit de voyager en raison de son implication dans une affaire en cours d’instruction devant la justice pour diffusion de fausses nouvelles. Quant au journaliste, il protestait contre le refus des autorités de lui délivrer un passeport, celles-ci niant, quant à elles, que l’intéressé ait présenté une demande pour un obtenir le document de voyage. Les deux grévistes ont justifié « la suspension provisoire » de leur action par les appels pressants lancés dans ce sens par plusieurs partis d’opposition, des associations et autres personnalités de la société civile en raison de la « dégradation » de leur état de santé.   Associated Press

Former Guantanamo detainee convicted on terror charges by court in Tunisia

Associated Press, le 14 novembre 2007 à 21h58  
TUNIS, Tunisia (AP) _ A Tunisian court convicted a former prisoner of the U.S. military prison in Guantanamo on terror charges Thursday, and sentenced him to seven years in prison, the Justice Ministry said. Abdullah bin Omar, a Tunisian citizen, was convicted of « belonging in times of peace to a terrorist organization operating in a foreign country, » a ministry official said. Bin Omar had been transferred to Tunisian custody in June, after spending five years detained on the U.S. Guantanamo Bay Naval Base, in southeast Cuba. He has consistently denied the charges, saying he has no links to terrorism. His lawyers had asked for the case to be acquitted, and one of them, Samir Ben Amor, said he would appeal the court’s decision. In 1995, a Tunisian court had convicted bin Omar in absentia on charges of involvement with the so-called « Tunisian Islamic Front, » a group thought to be the armed branch of the banned Islamist party, Ennahdha. He was sentenced then to 10 years in prison. Upon returning to Tunisia on June 18, he appealed the 1995 ruling. Documents from the trial ending Wednesday said bin Omar had prepared for attacks with the aim being to « change the state through violence » and to replace the government with a « fundamentalist regime. » The documents also said bin Omar had met Osama bin Laden in Sudan, and requested the al-Qaida chief’s help. During the proceedings, bin Omar denied having ever met bin Laden in person. Bin Omar, whose name was given in Tunisian court documents as Abdallah Ben Amor Hajji, was arrested in 2002 in Pakistan, where he had lived since 1991 with his wife and children. During the trial, he complained he had been the victim of « bad treatments and harassment » during his detention in Guantanamo. The U.S.-based watchdog group Human Rights Watch alleged Tunisian authorities had mistreated bin Omar and another former Guantanamo detainee. In September, the group cited the men’s lawyers as saying the two had been held in solitary confinement and mistreated _ despite Tunisian government assurances to the U.S. that they would not be harmed upon returning to the country. The Tunisian government denied the allegations. Wednesday’s hearing was attended by diplomats from the U.S. Embassy in Tunisia and an official from the Britain-based human rights group, Reprieve.   Associated Press

Tunisie/Terrorisme – Sept ans de prison pour un ex de Guantanamo

Associated Press, le 14 novembre 2007 à 20h35
 
TUNIS, 14 novembre (Reuters) – Un tribunal militaire tunisien a jugé mercredi un ancien prisonnier du centre de détention de Guantanamo coupable d’appartenance à un groupe terroriste et l’a condamné à sept ans de prison, a-t-on appris de source judiciaire. Le gouvernement américain, qui dirige le camp de Guantanamo, avait libéré et renvoyé chez lui le Tunisien Abdoullah Hadji en juin dernier. Il a passé cinq ans à Guantanamo. Cet homme de 51 ans, qui a plaidé non coupable, a été condamné pour « appartenance à un groupe terroriste opérant hors du pays », a précisé la source. Un autre Tunisien qui a lui aussi passé cinq ans à Guantanamo avant d’être renvoyé en Tunisie en juin dernier avait auparavant été condamné à trois ans de prison dans un autre procès. Le tribunal militaire de Tunis juge les dossiers ayant trait au terrorisme quand ils concernent des individus soupçonnés d’entretenir des relations avec des organisations terroristes basées à l’étranger. Dix Tunisiens sont toujours détenus à Guantanamo, selon l’ONG Human Rights Watch.   REUTERS

Tunisie: un ex-détenu de Guantanamo condamné à 7 ans de prison

 
Associated Press, le 14 novembre 2007 à 18h28
TUNIS (AP) — Abdallah Ben Amor Hajji, un ancien détenu tunisien à Guantanamo, a été condamné mercredi à sept ans de prison pour « appartenance en temps de paix à une organisation terroriste opérant à l’étranger », en l’occurrence un groupuscule dénommé « Front islamique tunisien », selon le ministère de la Justice. L’un des avocats de la défense, Me Abderraouf Ayadi, avait fait état d’une peine de cinq ans dans un premier temps. L’autre conseil, Me Samir Ben Amor, a déclaré par téléphone à l’Associated Press qu’il allait se pourvoir en cassation, la législation régissant le tribunal militaire ne prévoyant pas de recours en appel. Abdallah Hajji, récemment rapatrié dans son pays, était rejugé par le tribunal militaire de Tunis car il avait fait opposition à une condamnation par contumace à dix ans de prison prononcée par cette même juridiction en 1995. C’était la troisième fois que le prévenu comparaissait devant ce tribunal depuis l’ouverture de son procès le 26 septembre dernier. Abdallah Ben Amor Hajji avait été arrêté en 2002 au Pakistan où il résidait depuis 1991 avec son épouse et leurs huit enfants, ainsi que son gendre encore détenu dans le camp-prison de Guantanamo. Il avait été rapatrié en juin dernier après cinq ans de détention sur la base américaine à Cuba. L’audience de mercredi s’est déroulée en présence de deux diplomates de l’ambassade des Etats-Unis, d’un responsable de l’organisation humanitaire « Reprieve » basée à Londres, qui défend les détenus de Guantanamo, Zachary Katznelson, de journalistes représentant la presse internationale et nationale, et des membres de la famille de l’accusé. Se fondant sur les témoignages d’autres prévenus, l’acte d’accusation attribue à Abdallah Hajji la responsabilité des programmes militaires du « Front islamique » qui serait « la branche secrète » du mouvement islamiste tunisien interdit « Ennahdha ». L’homme était accusé d’avoir préparé des attentats en Tunisie pour « changer le régime par la violence » et lui substituer « un Etat fondamentaliste ». L’ancien pensionnaire de Guantanamo aurait par ailleurs rencontré à plusieurs reprises au Soudan le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, pour lui demander l’assistance de son organisation au Front islamique tunisien. Mais l’ex-détenu nie appartenir à une quelconque organisation terroriste ou avoir rencontré Ben Laden. Abdallah Hajji affirme par ailleurs avoir subi des « sévices » à Guantanamo ainsi que des « mauvais traitements et harcèlements » pendant son incarcération en Tunisie. Selon lui, les « aveux » contenus dans les procès-verbaux du dossier ont été obtenus sous la contrainte. Les deux avocats de la défense ont plaidé le non-lieu. « Outre le fait que le dossier est vide et ne contient aucune preuve étayant les accusations, on ne demandait que l’application de la loi », a déclaré Me Ben Amor à l’AP, en rappelant que le délai de prescription de dix ans de dix ans était dépassé. Il avait affirmé dans sa plaidoirie avoir « consulté les listes des organisations classées terroristes par les Nations Unies, l’Union européenne et autres: le Front islamique tunisien n’existe nulle part ».   Associated Press


Tunisie: sept ans de prison pour Abdallah Hajji, un ex-détenu de Guantanamo

 
AFP, le 14 novembre 2007 à 17h27
TUNIS, 14 nov 2007 (AFP) – Un ancien détenu tunisien de la prison américaine de Guantanamo, Abdallah Hajji, a été condamné mercredi à sept ans de prison ferme pour appartenance à une organisation terroriste. Ce verdict, annoncé à l’AFP par le frère du prévenu, Hamda Hajji, a été rendu par le tribunal militaire de Tunis, qui jugeait de nouveau Abdallah pour appartenance au Front islamique tunisien (FIT), une organisation clandestine liée, selon l’acte d’accusation, au parti islamique interdit Ennahdha.   AFP


Tunisia jails ex-Guantanamo inmate on terrorism ties

 
Reuters, le 14 novembre 2007 à 20h18
TUNIS, Nov 14 (Reuters) – A Tunisian military court found a former Guantanamo Bay prisoner guilty of belonging to a terrorist group on Wednesday and sentenced him to seven years in prison, a judiciary source said. The U.S. government had freed and repatriated Tunisian national Abdullah Haji last June after spending five years in the U.S. detention camp. The 51-year-old man, who pleaded not guilty, was convicted of « belonging to a terrorist group operating outside the country », the source added. Another Tunisian, who also spent five years at Guantanamo before being deported to Tunisia last June, was earlier jailed for three years at a separate trial. Human Rights Watch says 10 Tunisian detainees are still being held at Guantanamo.   (Reporting by Tarek Amara; Editing by Alison Williams)   REUTERS

Arrivée à Tunis du secrétaire général de l’ONU

Associated Press, le 14 novembre 2007 à 20h42
TUNIS (AP) — Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, est arrivé mercredi soir à Tunis pour participer à une conférence internationale sur le terrorisme. La réunion, qui durera trois jours, sera ouverte jeudi par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali devant les représentants de plus de 20 pays et de quelque 40 organisations régionales et internationales. M. Ban Ki-moon doit faire une intervention au cours de la séance inaugurale avant de partir le jour même au Liban. Intitulée « Le terrorisme: dimensions, menaces et contre-mesures », la conférence est organisée à l’initiative de l’ONU avec le concours de l’organisation islamique de l’éducation, la science et la culture (ISESCO), l’organisation de la conférence islamique (OCI) et le gouvernement tunisien. Selon son coordinateur général, Mohamed Loghmari, elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie de lutte contre le terrorisme adoptée par l’assemblée générale onusienne en septembre 2006.   Associated Press  


Grands principes et petits pas

 
Abdelaziz Barrouhi   Célébrant ses vingt ans de pouvoir, le 7 novembre, le président Zine el-Abidine Ben Ali (71 ans) a souhaité « donner une nouvelle impulsion » à son « projet de changement » en annonçant une série de mesures censées répondre à certaines revendications de la société civile et des partis politiques. Mais il s’est abstenu d’évoquer l’élection présidentielle de 2009. Et a laissé planer un flou artistique sur sa plus que probable candidature pour un cinquième mandat de cinq ans.   À l’inverse, les banderoles largement déployées dans la salle omnisports de Radès, dans la banlieue sud de Tunis, où avait lieu la célébration, et les slogans scandés par les quelque dix mille militants du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) présents étaient sans ambiguïté : « Yahia Ben Ali ! » (Vive Ben Ali !), « Ben Ali 2009 ! », etc. Depuis un an, la quasi-totalité des organisations et associations nationales exhortent le chef de l’État à se représenter. Et ses ministres sillonnent le pays pour promouvoir sa future candidature.   Entouré de Leïla, son épouse, et de Halima, sa fille cadette, dont c’était la première apparition publique, le président a réaffirmé que son projet reste « l’édification d’une société démocratique et pluraliste fondée sur la liberté d’opinion, le respect du droit à la différence et une culture politique respectant la suprématie de la loi et des principes républicains ».   Parmi les mesures annoncées : la censure (oui, le mot jusque-là tabou a été prononcé) et les interdictions de publications seront, à l’avenir, « du seul ressort de la magistrature ». Au stade du dépôt légal, le contrôle « administratif » sur le livre, les publications et les œuvres artistiques est supprimé.   À propos des médias, Ben Ali a réitéré son appel en faveur de la multiplication des « espaces de dialogue » dans les chaînes de télévision publiques et au renforcement de la participation de l’opposition dans les débats consacrés aux grands problèmes nationaux ou internationaux. Le Conseil supérieur de la communication, dont les membres sont choisis par le chef de l’État et ne pouvaient jusqu’ici être saisis que par lui, sera doté d’une personnalité propre et d’une autonomie financière qui la soustraira à la tutelle du ministère de la Communication. Ses attributions seront renforcées, notamment dans le suivi et l’évaluation du secteur audiovisuel.   Le code électoral sera amendé afin d’abaisser de 20 ans à 18 ans l’âge minimum pour être électeur. Le nombre des bureaux de vote sera par ailleurs réduit afin d’accroître le nombre des observateurs chargés de contrôler le déroulement des scrutins. Dans les communes comptant plus de 7 000 électeurs inscrits, il y aura désormais un bureau de vote pour 600 électeurs, au lieu de 450 auparavant. Le nombre des sièges à pourvoir au niveau national (le reste l’étant au niveau des circonscriptions) va être porté à 25 %. Les sièges seront répartis à la proportionnelle entre les perdants membres de partis d’opposition. L’Observatoire national des élections, dont les membres sont désignés par le chef de l’État, va s’ouvrir à des juristes et à des personnalités reconnues pour leur indépendance et leur compétence.   Sur le plan des droits de l’homme, un projet de loi va être déposé pour contraindre les autorités judiciaires à justifier toute prorogation des délais de détention préventive, qui ne seront donc plus automatiques. On attendait d’autres initiatives, comme la réconciliation avec la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, dont les activités sont bloquées depuis plusieurs années. Il n’en a rien été. En revanche, on a appris quelques heures après le discours de Ben Ali la libération de quatre dirigeants du mouvement islamiste (interdit) Ennahdha, emprisonnés depuis plus de quinze ans pour complot. Des deux mille personnes arrêtées dans le cadre du démantèlement de l’organisation qui s’est ensuivi, seules trente-cinq resteraient derrière les barreaux.   Une autre série de mesures concerne les activités des partis représentés au Parlement. Le montant des subventions budgétaires qui leur sont allouées va doubler. Celles octroyées à leurs journaux vont sensiblement augmenter. Le chef de l’État a par ailleurs indiqué que des instructions avaient été données pour favoriser les activités desdits partis dans les espaces publics, « conformément à la réglementation en vigueur et chaque fois que cela sera possible ». Il existe en Tunisie neuf partis légaux représentés au Parlement. Ceux qui ne le sont pas seront-ils exclus du bénéfice des subventions d’État ? C’était le cas jusqu’à présent. Et cela devrait le rester.   Démocratisation à dose homéopathique ou changement « cosmétique » diront certains. Le fait est que le président Ben Ali est resté fidèle à la démarche qui est la sienne depuis vingt ans : promouvoir changement étape après étape. Chaque fois, on applaudit les aspects positifs. Mais nombreux sont ceux qui regrettent que les réformes n’aillent pas plus loin.   (Source : « Jeune Afrique » (Magazine- France), N°2444 du 11 au 17 novembre 2007)

Selima Ben Mustapha, une Tunisienne au pôle Nord

 
par SAÏD BEN SLIMANE   Dans l’océan Arctique, une native de la banlieue de Tunis étudie les conséquences du réchauffement climatique sur la banquise. Et sur le reste de la planète.   Le brise-glace Amundsen a quitté Québec, son port d’attache, le 26 juillet, traversé la baie d’Hudson, croisé près du Groenland, dans les eaux territoriales danoises, franchi la mer de Beaufort, au large de l’Alaska, avant de pénétrer dans l’océan Arctique. Le 8 novembre, l’expédition est enfin arrivée à destination : le port de Nanisivik, pas très loin du pôle Nord.   À peine débarquée, une jeune femme s’est empressée de planter dans le sol gelé un drapeau… tunisien. Son nom : Selima Ben Mustapha (34 ans).   « Je suis la première Arabe et la première Africaine à me rendre au pôle Nord », pavoise-t-elle. L’expédition avait pour but de réaliser diverses mesures d’optique marine et de recueillir des données biogéophysiques, afin d’étudier les bouleversements climatiques dans la région et de mesurer leurs conséquences sur le reste de la planète. La mission s’inscrivait dans le cadre de l’Année internationale des pôles Nord et Sud.   C’est un voyage d’exploration dans la mer de Beaufort, en 2003, qui a convaincu Selima, jeune ingénieur en agrohalieutique et en biologie marine, de quitter son Bardo natal, dans la banlieue de Tunis, pour s’inscrire en doctorat à l’université de Sherbrooke, au Québec. Et c’est ainsi qu’elle a fini par mettre le cap sur le Grand Nord canadien.   Comment cette musulmane a-t-elle vécu le mois sacré de ramadan (qui s’achevait, cette année, à la mi-octobre) au pays des Inuits et des ours blancs ? En fait, l’obligation de jeûner jusqu’au coucher du soleil y est plus facile à respecter qu’ailleurs puisque, pendant la nuit polaire, ledit soleil ne se lève que quelques heures par jour ! Selima a observé de très près les populations autochtones. « Les Inuits, explique-t-elle, vivent dans un milieu difficile, ingrat. Faute de pouvoir le changer, ils ont dû s’adapter. Comme chez nous, dans les zones arides. » Arctique-Sahara, même combat ? « En visitant Arctic Bay, un village inuit près de Nanisivik, j’ai tout de suite fait la comparaison avec un village subsaharien ou maghrébin du Sud. Quand les conditions climatiques – froid ou chaleur – sont extrêmes et que tu dois coûte que coûte survivre, tu relativises forcément ta dépendance au modernisme et au confort. »   Le réchauffement climatique a, dans le Grand Nord, des conséquences encore plus dramatiques qu’ailleurs. La banquise se réduit comme une peau de chagrin. En quelques années, elle a perdu 39 % de sa superficie. Et le risque d’une catastrophe écologique majeure provoquée par quelque supertanker chargé à ras bord de pétrole brut est permanent.   Pourtant, on parle de plus en plus de tourisme polaire. Selima Ben Mustapha, qui est la fille d’un vieux routier du tourisme tunisien, est très sensible à la question. « Cela aurait indiscutablement des effets positifs, comme la multiplication des échanges culturels ou le développement de l’économie locale et de l’artisanat. Hélas ! la mondialisation étant ce qu’elle est, je redoute de découvrir, dans quelques années, des restaurants McDonald’s à Tuktuyaktuk et des néons comme à New York dans la rue principale d’Iqualuit ! »   Au-delà de l’anecdote, le risque de transformation de cet écosystème pour l’instant ultraprotégé qu’est le Grand Nord en un gigantesque parc d’attractions est réel. Les scientifiques s’en inquiètent. Ils y voient – et Selima Ben Mustapha avec eux – une grave menace pour cette terre commune à l’humanité tout entière.   (Source : « Jeune Afrique » (Magazine- France), N°2444 du 11 au 17 novembre 2007)  

 

 


 

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