Aujourd’hui, mercredi 14 novembre, le Tribunal Militaire Permanent de Tunis a prononcé son jugement dans l’affaire de Monsieur Abdallah Ben Ali Hajji, en le condamnant à une peine d’emprisonnement de cinq ans, alors qu’il avait effectué une peine similaire à Guantanamo et que son avocat, Maître Abderraouf Ayadi, avait déclaré que le dossier était vide de preuve établissant la culpabilité de son client et que ce dernier avait été soumis à la torture après avoir été livré par les USA aux autorités tunisiennes, sans parler des dépassements subis pendant les cinq ans passés à Guantanamo. Liberté et Équité […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
*Pour la Liberté du Mouvement* Le Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés Le Comité national de soutien à la grève de la faim Tunis, le 14 novembre 2007 APPEL:
A LA SUSPENSION DE LA GRÈVE DE Mrs ENNOURI ET BOUKHDHIR
Suite aux informations parvenues au Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés, au Comité national de soutien à la Grève de la faim, ainsi qu’aux personnalités nationales, faisant état d’une médiation et de l’existence de signaux positifs et sérieux pour un règlement de la levée de l’interdiction de voyager qui frappe Maître Mohamed Ennouri et la délivrance de son passeport au journaliste Slim Boukhdhir, en grève de la faim depuis le 1er novembre 2007, au courant des jours à venir. Nous exhortons Maître Mohamed Ennouri et Monsieur Slim Boukhdhir à suspendre provisoirement leur grève de la faim, pour permettre le règlement urgent de cette affaire. Le Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés, le Comité de soutien et les personnalités nationales s’engagent à poursuivre le suivi de ce dossier jusqu’à son règlement de manière définitive. Le Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés Le Comité national d soutien à la Grève de la faim La Conférence de presse: ANNONCE DE LA SUSPENSION DE LA GRÈVE Les deux grévistes de la faim, Me Mohamed Ennouri, président de l’organisation Liberté & Équité, et le journaliste Slim Boukhdhir, ont tenu une conférence d presse à l’étude Me Ennouri, sis au 33n rue Mokhtar Atiya à Tunis, aujourd’hui à quatre heures de l’après-midi, pour annoncer la suspension de la grève. Cette conférence de presse a été suivie par des représentants des agences de presse étrangères et de la presse écrite, locale et internationale, parmi eux Lotfi Hajji et Mohamed Hamrouni. Étaient présents des représentants du Comité national de soutien à la Grève, des membres du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés et un certain nombre de personnalités nationales, à leur tête: -Madame Mayya Jeribi, la Secrétaire générale du Parti démocratique progressiste et vice-présidente du Comité national de soutien. -Monsieur Khémais Chammari -Maître Ayyachi Hammami, porte-parole officiel du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés. -Docteur Ziyed Doulatli, dirigent du Mouvement Ennahdha et membre du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés. Maître Mohamed Ennouri a ouvert la conférence en adressant les chaleureux remerciements à tous ceux qui ont soutenu les grévistes, partis politiques, organisations, associations et personnalités nationales et internationales. Il a ensuite donné la parole à Mme Mayya Jeribi, vice-présidente du Comité de soutien (présidé par Me Mohamed Abbou) qui a adressé un salut militant aux deux frères grévistes de la faim, en considérant que cette injustice (de privation du droit de voyager, ndt) frappe un grand nombre de militants et de défenseurs. Ce mouvement exprime leur attachement à leurs droits de se déplacer et de voyager, comme une revendicaion légitime . Ils l’ont fait au nom de tous les privés de ces droits. Mme Jeribi a rappelé l’extrême préoccupation du Comité de soutien pour la santé des deux grévistes de la faim. Elle a ajouté que le Comité a reçu des signaux positifs de nature à mener vers le règlement de cette affaire. Elle insisté sur l’existence de promptes médiations sérieuses, tout en affirmant que la seule solution est de reconnaître leurs droits de voyager et de se déplacer à l’intérieur et à l’extérieur du pays. « Nous avons demandé et nous demandés, aux deux grévistes de suspendre leur grève de la faim, pour permettre la poursuite de ces efforts. Nous nous engageons devant vous, au nom du Comité national de soutien, à poursuivre la lutte pour recouvrir ce droit, avec tous les moyens possibles. Nous nous engageons à lutter continuellement pour le droit de voyager et le droit au passeport. » Maître Ayyachi Hammami a pris la parole au nom du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés, il a affirmé que le Comité se fait sienne cette cause dans tous les sens du terme. Il a ajouté qu’après 15 jours de grève de la faim, nous avons estimé qu’il y avait des signes sérieux pour que les deux grévistes soient rétablis dans leur droit et que cela nécessite une trêve (suspension pour une durée raisonnable) pour existence de signe positif en attendant la réalisation du résultat attendu, en affirmant que touts les défenseurs en Tunisie sont prêts à cette bataille et à tout moment, parce qu’elle est légitime. Le Comité a publié un communique dans ce sens avec engagement et insistance pour la revendication infinie de nos droits. Me Ennouri a repris la parole de nouveau pour donner, en son nom propre et au nom de son camarade dans la lutte, une suite favorable aux appels du Comité du 18 octobre pour les Droits et les Libertés, le Comité de soutien et tous les partis politiques sérieux, les organisations et les véritables associations qui composent la société civile en Tunisie. « Nous avons décidé de suspendre, momentanément, notre grève de la faim, après que nous avons reçu des signaux positifs ». La parole a été ensuite donné au journaliste Slim Boukhdhir pour affirmer qu’il donne suite favorable aux appels de suspendre la grève de la faim, pour le sérieux de la partie qui a proposé la médiation. Il a remercié tout particulièrement Maître^s Abderraouf Ayyadi et Abderrazzak Kilani ainsi que Dr Ziyed Doulatli. Quant au Bâtonnier Béchir Essid, il a décliné les invitations incessantes des journalistes au sujet de son rôle dans la médiation, tout en affirmant que les jours à venir seront pleines de nouveautés. Puis Khémais Chammari, le défenseur connu, a pris la parole, pour affirmer que nous n’avons pas de traditions dans l’action démocratique en Tunisie et que les traditions de la médiation nécessitent d’habitude de la confidentialité et que seuls comptent les résultats, mais que souvent il n’y y a pas de garanties réelles derrières les promesses et que nous sommes appelés à accorder la bonne foi. Le Comité d’information de la grève PS: Traduit de l’arabe sur la foi de l’original en arabe ci-après (AW Hani)
Un islamiste tunisien gagne un procès en diffamation contre Al-Arabiya
AFP 14.11.07 | 18h23 Rached Ghannouchi, le chef du mouvement islamiste modéré Ennahda, interdit en Tunisie, a gagné un procès pour diffamation à Londres contre la chaîne d’information panarabique Al-Arabiya, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Un juge de la Haute cour de Londres a ordonné à la chaîne, dont le siège est à Dubaï, de verser 165.000 livres (232.000 euros) au chef de parti exilé à Londres. M. Ghannouchi avait porté plainte après que la chaîne eut affirmé qu’il avait des liens avec la nébuleuse terroriste al-Qaïda. Il a contesté également les informations de la chaîne selon lesquelles il serait l’une des principales cibles des mesures antiterroristes britanniques prises au lendemain des attentats de juillet 2005 à Londres. Selon le cabinet d’avocat Carter-Ruck qui défend le Tunisien, le juge David Eady a observé qu’Al-Arabiya n’avait fait « aucune tentative pour démontrer qu’il y avait le moindre début de vérité dans ce qui a été dit à propos du plaignant (M. Ghannouchi) » dans un reportage diffusé en août 2005. M. Ghannouchi s’est déclaré satisfait du jugement dans un communiqué et a déclaré que son parti Ennahda rejetait « toutes formes de terrorisme et a répété son engagement envers un changement démocratique et pacifique en Tunisie ». La Tunisie a interdit Ennahda au cours d’une purge des mouvements islamistes dans les années 1980. Plusieurs leaders de ces mouvements se sont exilés en Europe, provoquant des critiques de Tunis envers les pays qui ont accepté de les héberger. Des activistes du parti Ennahda sont emprisonnés en Tunisie après des procès militaires décrits par Amnesty international comme iniques.
Tunisie: deux figures de l’opposition cessent leur grève de la faim au bout de 15 jours
Associated Press, le 14 novembre 2007 à 19h45
TUNIS (AP) — Deux figures de l’opposition tunisienne, l’avocat Mohamed Nouri et le journaliste Slim Boukhdhir, ont annoncé mercredi qu’ils cessaient leur grève de la faim entamée il y a 15 jours pour revendiquer le « droit de circulation ». Lors d’une conférence de presse, les deux grévistes ont expliqué que leur décision faisait suite à la médiation en cours menée auprès des autorités par le bâtonnier Béchir Essid. « Il y a des signes positifs et sérieux qui laissent espérer que MM. Nouri et Boukhdhir obtiendront satisfaction dans les prochains jours », a précisé la représentante du comité de soutien, Maya Jribi. L’avocat était interdit de voyager en raison de son implication dans une affaire en cours d’instruction devant la justice pour diffusion de fausses nouvelles. Quant au journaliste, il protestait contre le refus des autorités de lui délivrer un passeport, celles-ci niant, quant à elles, que l’intéressé ait présenté une demande pour un obtenir le document de voyage. Les deux grévistes ont justifié « la suspension provisoire » de leur action par les appels pressants lancés dans ce sens par plusieurs partis d’opposition, des associations et autres personnalités de la société civile en raison de la « dégradation » de leur état de santé. Associated Press
Former Guantanamo detainee convicted on terror charges by court in Tunisia
Associated Press, le 14 novembre 2007 à 21h58
TUNIS, Tunisia (AP) _ A Tunisian court convicted a former prisoner of the U.S. military prison in Guantanamo on terror charges Thursday, and sentenced him to seven years in prison, the Justice Ministry said. Abdullah bin Omar, a Tunisian citizen, was convicted of « belonging in times of peace to a terrorist organization operating in a foreign country, » a ministry official said. Bin Omar had been transferred to Tunisian custody in June, after spending five years detained on the U.S. Guantanamo Bay Naval Base, in southeast Cuba. He has consistently denied the charges, saying he has no links to terrorism. His lawyers had asked for the case to be acquitted, and one of them, Samir Ben Amor, said he would appeal the court’s decision. In 1995, a Tunisian court had convicted bin Omar in absentia on charges of involvement with the so-called « Tunisian Islamic Front, » a group thought to be the armed branch of the banned Islamist party, Ennahdha. He was sentenced then to 10 years in prison. Upon returning to Tunisia on June 18, he appealed the 1995 ruling. Documents from the trial ending Wednesday said bin Omar had prepared for attacks with the aim being to « change the state through violence » and to replace the government with a « fundamentalist regime. » The documents also said bin Omar had met Osama bin Laden in Sudan, and requested the al-Qaida chief’s help. During the proceedings, bin Omar denied having ever met bin Laden in person. Bin Omar, whose name was given in Tunisian court documents as Abdallah Ben Amor Hajji, was arrested in 2002 in Pakistan, where he had lived since 1991 with his wife and children. During the trial, he complained he had been the victim of « bad treatments and harassment » during his detention in Guantanamo. The U.S.-based watchdog group Human Rights Watch alleged Tunisian authorities had mistreated bin Omar and another former Guantanamo detainee. In September, the group cited the men’s lawyers as saying the two had been held in solitary confinement and mistreated _ despite Tunisian government assurances to the U.S. that they would not be harmed upon returning to the country. The Tunisian government denied the allegations. Wednesday’s hearing was attended by diplomats from the U.S. Embassy in Tunisia and an official from the Britain-based human rights group, Reprieve. Associated Press
Tunisie/Terrorisme – Sept ans de prison pour un ex de Guantanamo
Associated Press, le 14 novembre 2007 à 20h35
TUNIS, 14 novembre (Reuters) – Un tribunal militaire tunisien a jugé mercredi un ancien prisonnier du centre de détention de Guantanamo coupable d’appartenance à un groupe terroriste et l’a condamné à sept ans de prison, a-t-on appris de source judiciaire. Le gouvernement américain, qui dirige le camp de Guantanamo, avait libéré et renvoyé chez lui le Tunisien Abdoullah Hadji en juin dernier. Il a passé cinq ans à Guantanamo. Cet homme de 51 ans, qui a plaidé non coupable, a été condamné pour « appartenance à un groupe terroriste opérant hors du pays », a précisé la source. Un autre Tunisien qui a lui aussi passé cinq ans à Guantanamo avant d’être renvoyé en Tunisie en juin dernier avait auparavant été condamné à trois ans de prison dans un autre procès. Le tribunal militaire de Tunis juge les dossiers ayant trait au terrorisme quand ils concernent des individus soupçonnés d’entretenir des relations avec des organisations terroristes basées à l’étranger. Dix Tunisiens sont toujours détenus à Guantanamo, selon l’ONG Human Rights Watch. REUTERS
Tunisie: un ex-détenu de Guantanamo condamné à 7 ans de prison
Associated Press, le 14 novembre 2007 à 18h28
TUNIS (AP) — Abdallah Ben Amor Hajji, un ancien détenu tunisien à Guantanamo, a été condamné mercredi à sept ans de prison pour « appartenance en temps de paix à une organisation terroriste opérant à l’étranger », en l’occurrence un groupuscule dénommé « Front islamique tunisien », selon le ministère de la Justice. L’un des avocats de la défense, Me Abderraouf Ayadi, avait fait état d’une peine de cinq ans dans un premier temps. L’autre conseil, Me Samir Ben Amor, a déclaré par téléphone à l’Associated Press qu’il allait se pourvoir en cassation, la législation régissant le tribunal militaire ne prévoyant pas de recours en appel. Abdallah Hajji, récemment rapatrié dans son pays, était rejugé par le tribunal militaire de Tunis car il avait fait opposition à une condamnation par contumace à dix ans de prison prononcée par cette même juridiction en 1995. C’était la troisième fois que le prévenu comparaissait devant ce tribunal depuis l’ouverture de son procès le 26 septembre dernier. Abdallah Ben Amor Hajji avait été arrêté en 2002 au Pakistan où il résidait depuis 1991 avec son épouse et leurs huit enfants, ainsi que son gendre encore détenu dans le camp-prison de Guantanamo. Il avait été rapatrié en juin dernier après cinq ans de détention sur la base américaine à Cuba. L’audience de mercredi s’est déroulée en présence de deux diplomates de l’ambassade des Etats-Unis, d’un responsable de l’organisation humanitaire « Reprieve » basée à Londres, qui défend les détenus de Guantanamo, Zachary Katznelson, de journalistes représentant la presse internationale et nationale, et des membres de la famille de l’accusé. Se fondant sur les témoignages d’autres prévenus, l’acte d’accusation attribue à Abdallah Hajji la responsabilité des programmes militaires du « Front islamique » qui serait « la branche secrète » du mouvement islamiste tunisien interdit « Ennahdha ». L’homme était accusé d’avoir préparé des attentats en Tunisie pour « changer le régime par la violence » et lui substituer « un Etat fondamentaliste ». L’ancien pensionnaire de Guantanamo aurait par ailleurs rencontré à plusieurs reprises au Soudan le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, pour lui demander l’assistance de son organisation au Front islamique tunisien. Mais l’ex-détenu nie appartenir à une quelconque organisation terroriste ou avoir rencontré Ben Laden. Abdallah Hajji affirme par ailleurs avoir subi des « sévices » à Guantanamo ainsi que des « mauvais traitements et harcèlements » pendant son incarcération en Tunisie. Selon lui, les « aveux » contenus dans les procès-verbaux du dossier ont été obtenus sous la contrainte. Les deux avocats de la défense ont plaidé le non-lieu. « Outre le fait que le dossier est vide et ne contient aucune preuve étayant les accusations, on ne demandait que l’application de la loi », a déclaré Me Ben Amor à l’AP, en rappelant que le délai de prescription de dix ans de dix ans était dépassé. Il avait affirmé dans sa plaidoirie avoir « consulté les listes des organisations classées terroristes par les Nations Unies, l’Union européenne et autres: le Front islamique tunisien n’existe nulle part ».
Associated Press
Tunisie: sept ans de prison pour Abdallah Hajji, un ex-détenu de Guantanamo
AFP, le 14 novembre 2007 à 17h27
TUNIS, 14 nov 2007 (AFP) – Un ancien détenu tunisien de la prison américaine de Guantanamo, Abdallah Hajji, a été condamné mercredi à sept ans de prison ferme pour appartenance à une organisation terroriste. Ce verdict, annoncé à l’AFP par le frère du prévenu, Hamda Hajji, a été rendu par le tribunal militaire de Tunis, qui jugeait de nouveau Abdallah pour appartenance au Front islamique tunisien (FIT), une organisation clandestine liée, selon l’acte d’accusation, au parti islamique interdit Ennahdha. AFP
Tunisia jails ex-Guantanamo inmate on terrorism ties
Reuters, le 14 novembre 2007 à 20h18
TUNIS, Nov 14 (Reuters) – A Tunisian military court found a former Guantanamo Bay prisoner guilty of belonging to a terrorist group on Wednesday and sentenced him to seven years in prison, a judiciary source said. The U.S. government had freed and repatriated Tunisian national Abdullah Haji last June after spending five years in the U.S. detention camp. The 51-year-old man, who pleaded not guilty, was convicted of « belonging to a terrorist group operating outside the country », the source added. Another Tunisian, who also spent five years at Guantanamo before being deported to Tunisia last June, was earlier jailed for three years at a separate trial. Human Rights Watch says 10 Tunisian detainees are still being held at Guantanamo. (Reporting by Tarek Amara; Editing by Alison Williams) REUTERS
Arrivée à Tunis du secrétaire général de l’ONU
Associated Press, le 14 novembre 2007 à 20h42
TUNIS (AP) — Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, est arrivé mercredi soir à Tunis pour participer à une conférence internationale sur le terrorisme. La réunion, qui durera trois jours, sera ouverte jeudi par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali devant les représentants de plus de 20 pays et de quelque 40 organisations régionales et internationales. M. Ban Ki-moon doit faire une intervention au cours de la séance inaugurale avant de partir le jour même au Liban. Intitulée « Le terrorisme: dimensions, menaces et contre-mesures », la conférence est organisée à l’initiative de l’ONU avec le concours de l’organisation islamique de l’éducation, la science et la culture (ISESCO), l’organisation de la conférence islamique (OCI) et le gouvernement tunisien. Selon son coordinateur général, Mohamed Loghmari, elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie de lutte contre le terrorisme adoptée par l’assemblée générale onusienne en septembre 2006. Associated Press
Grands principes et petits pas
Abdelaziz Barrouhi Célébrant ses vingt ans de pouvoir, le 7 novembre, le président Zine el-Abidine Ben Ali (71 ans) a souhaité « donner une nouvelle impulsion » à son « projet de changement » en annonçant une série de mesures censées répondre à certaines revendications de la société civile et des partis politiques. Mais il s’est abstenu d’évoquer l’élection présidentielle de 2009. Et a laissé planer un flou artistique sur sa plus que probable candidature pour un cinquième mandat de cinq ans. À l’inverse, les banderoles largement déployées dans la salle omnisports de Radès, dans la banlieue sud de Tunis, où avait lieu la célébration, et les slogans scandés par les quelque dix mille militants du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) présents étaient sans ambiguïté : « Yahia Ben Ali ! » (Vive Ben Ali !), « Ben Ali 2009 ! », etc. Depuis un an, la quasi-totalité des organisations et associations nationales exhortent le chef de l’État à se représenter. Et ses ministres sillonnent le pays pour promouvoir sa future candidature. Entouré de Leïla, son épouse, et de Halima, sa fille cadette, dont c’était la première apparition publique, le président a réaffirmé que son projet reste « l’édification d’une société démocratique et pluraliste fondée sur la liberté d’opinion, le respect du droit à la différence et une culture politique respectant la suprématie de la loi et des principes républicains ». Parmi les mesures annoncées : la censure (oui, le mot jusque-là tabou a été prononcé) et les interdictions de publications seront, à l’avenir, « du seul ressort de la magistrature ». Au stade du dépôt légal, le contrôle « administratif » sur le livre, les publications et les œuvres artistiques est supprimé. À propos des médias, Ben Ali a réitéré son appel en faveur de la multiplication des « espaces de dialogue » dans les chaînes de télévision publiques et au renforcement de la participation de l’opposition dans les débats consacrés aux grands problèmes nationaux ou internationaux. Le Conseil supérieur de la communication, dont les membres sont choisis par le chef de l’État et ne pouvaient jusqu’ici être saisis que par lui, sera doté d’une personnalité propre et d’une autonomie financière qui la soustraira à la tutelle du ministère de la Communication. Ses attributions seront renforcées, notamment dans le suivi et l’évaluation du secteur audiovisuel. Le code électoral sera amendé afin d’abaisser de 20 ans à 18 ans l’âge minimum pour être électeur. Le nombre des bureaux de vote sera par ailleurs réduit afin d’accroître le nombre des observateurs chargés de contrôler le déroulement des scrutins. Dans les communes comptant plus de 7 000 électeurs inscrits, il y aura désormais un bureau de vote pour 600 électeurs, au lieu de 450 auparavant. Le nombre des sièges à pourvoir au niveau national (le reste l’étant au niveau des circonscriptions) va être porté à 25 %. Les sièges seront répartis à la proportionnelle entre les perdants membres de partis d’opposition. L’Observatoire national des élections, dont les membres sont désignés par le chef de l’État, va s’ouvrir à des juristes et à des personnalités reconnues pour leur indépendance et leur compétence. Sur le plan des droits de l’homme, un projet de loi va être déposé pour contraindre les autorités judiciaires à justifier toute prorogation des délais de détention préventive, qui ne seront donc plus automatiques. On attendait d’autres initiatives, comme la réconciliation avec la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, dont les activités sont bloquées depuis plusieurs années. Il n’en a rien été. En revanche, on a appris quelques heures après le discours de Ben Ali la libération de quatre dirigeants du mouvement islamiste (interdit) Ennahdha, emprisonnés depuis plus de quinze ans pour complot. Des deux mille personnes arrêtées dans le cadre du démantèlement de l’organisation qui s’est ensuivi, seules trente-cinq resteraient derrière les barreaux. Une autre série de mesures concerne les activités des partis représentés au Parlement. Le montant des subventions budgétaires qui leur sont allouées va doubler. Celles octroyées à leurs journaux vont sensiblement augmenter. Le chef de l’État a par ailleurs indiqué que des instructions avaient été données pour favoriser les activités desdits partis dans les espaces publics, « conformément à la réglementation en vigueur et chaque fois que cela sera possible ». Il existe en Tunisie neuf partis légaux représentés au Parlement. Ceux qui ne le sont pas seront-ils exclus du bénéfice des subventions d’État ? C’était le cas jusqu’à présent. Et cela devrait le rester. Démocratisation à dose homéopathique ou changement « cosmétique » diront certains. Le fait est que le président Ben Ali est resté fidèle à la démarche qui est la sienne depuis vingt ans : promouvoir changement étape après étape. Chaque fois, on applaudit les aspects positifs. Mais nombreux sont ceux qui regrettent que les réformes n’aillent pas plus loin. (Source : « Jeune Afrique » (Magazine- France), N°2444 du 11 au 17 novembre 2007)
Selima Ben Mustapha, une Tunisienne au pôle Nord
par SAÏD BEN SLIMANE Dans l’océan Arctique, une native de la banlieue de Tunis étudie les conséquences du réchauffement climatique sur la banquise. Et sur le reste de la planète. Le brise-glace Amundsen a quitté Québec, son port d’attache, le 26 juillet, traversé la baie d’Hudson, croisé près du Groenland, dans les eaux territoriales danoises, franchi la mer de Beaufort, au large de l’Alaska, avant de pénétrer dans l’océan Arctique. Le 8 novembre, l’expédition est enfin arrivée à destination : le port de Nanisivik, pas très loin du pôle Nord. À peine débarquée, une jeune femme s’est empressée de planter dans le sol gelé un drapeau… tunisien. Son nom : Selima Ben Mustapha (34 ans). « Je suis la première Arabe et la première Africaine à me rendre au pôle Nord », pavoise-t-elle. L’expédition avait pour but de réaliser diverses mesures d’optique marine et de recueillir des données biogéophysiques, afin d’étudier les bouleversements climatiques dans la région et de mesurer leurs conséquences sur le reste de la planète. La mission s’inscrivait dans le cadre de l’Année internationale des pôles Nord et Sud. C’est un voyage d’exploration dans la mer de Beaufort, en 2003, qui a convaincu Selima, jeune ingénieur en agrohalieutique et en biologie marine, de quitter son Bardo natal, dans la banlieue de Tunis, pour s’inscrire en doctorat à l’université de Sherbrooke, au Québec. Et c’est ainsi qu’elle a fini par mettre le cap sur le Grand Nord canadien. Comment cette musulmane a-t-elle vécu le mois sacré de ramadan (qui s’achevait, cette année, à la mi-octobre) au pays des Inuits et des ours blancs ? En fait, l’obligation de jeûner jusqu’au coucher du soleil y est plus facile à respecter qu’ailleurs puisque, pendant la nuit polaire, ledit soleil ne se lève que quelques heures par jour ! Selima a observé de très près les populations autochtones. « Les Inuits, explique-t-elle, vivent dans un milieu difficile, ingrat. Faute de pouvoir le changer, ils ont dû s’adapter. Comme chez nous, dans les zones arides. » Arctique-Sahara, même combat ? « En visitant Arctic Bay, un village inuit près de Nanisivik, j’ai tout de suite fait la comparaison avec un village subsaharien ou maghrébin du Sud. Quand les conditions climatiques – froid ou chaleur – sont extrêmes et que tu dois coûte que coûte survivre, tu relativises forcément ta dépendance au modernisme et au confort. » Le réchauffement climatique a, dans le Grand Nord, des conséquences encore plus dramatiques qu’ailleurs. La banquise se réduit comme une peau de chagrin. En quelques années, elle a perdu 39 % de sa superficie. Et le risque d’une catastrophe écologique majeure provoquée par quelque supertanker chargé à ras bord de pétrole brut est permanent. Pourtant, on parle de plus en plus de tourisme polaire. Selima Ben Mustapha, qui est la fille d’un vieux routier du tourisme tunisien, est très sensible à la question. « Cela aurait indiscutablement des effets positifs, comme la multiplication des échanges culturels ou le développement de l’économie locale et de l’artisanat. Hélas ! la mondialisation étant ce qu’elle est, je redoute de découvrir, dans quelques années, des restaurants McDonald’s à Tuktuyaktuk et des néons comme à New York dans la rue principale d’Iqualuit ! » Au-delà de l’anecdote, le risque de transformation de cet écosystème pour l’instant ultraprotégé qu’est le Grand Nord en un gigantesque parc d’attractions est réel. Les scientifiques s’en inquiètent. Ils y voient – et Selima Ben Mustapha avec eux – une grave menace pour cette terre commune à l’humanité tout entière. (Source : « Jeune Afrique » (Magazine- France), N°2444 du 11 au 17 novembre 2007)