15 mars 2010

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TUNISNEWS
9 ème année,N° 3583 du 15.03.2010
 archives : www.tunisnews.net 


 

Amnesty International: Le gouvernement tunisien doit mettre fin au harcèlement des anciens prisonniers politiques

Amnesty International: Tunisia: Government must end harassment of former political prisoners Assabilonline: Hassan Ben Abdallah, prisonnier du bassin minier, se plaint de ses conditions d’incarcération AFP: Thon rouge: Monaco inquiet du “lobbying” japonais et tunisien AFP: Thon rouge: la Tunisie dément Taoufik BACHROUCH: Démocratie et syndrome colonial AFP: Algérie: “conférence sur le terrorisme” dans le Sahel mardi à Alger AP: Quatre partis d’opposition égyptiens appellent à des réformes démocratiques France Info: Egypte : la succession de Moubarak est ouverte


Amnesty International

Le gouvernement tunisien doit mettre fin au harcèlement des anciens prisonniers politiques


15 mars 2010

Amnesty International a appelé le président tunisien à mettre fin au harcèlement des anciens prisonniers politiques, alors que le pays s’apprête à fêter l’anniversaire de son indépendance nationale le 20 mars. Des centaines de militants politiques ont été emprisonnés en Tunisie depuis que le président Zine El Abidine Ben Ali est arrivé au pouvoir en 1987. Il s’agit notamment de prisonniers d’opinion et de personnes condamnées à la suite de procès inéquitables. Cette situation reflète l’intolérance des autorités vis-à-vis de la dissidence. Beaucoup de prisonniers ont été libérés de prison ces derniers jours en raison d’une grâce présidentielle. Ces libérations sont généralement conditionnelles. Les anciens prisonniers sont soumis à des restrictions très sévères qui les empêchent d’obtenir un emploi rémunéré ou de mener une vie normale. Ils subissent également une surveillance intensive et un harcèlement de la part des responsables de la sécurité. « Les détenus libérés en vertu de la grâce présidentielle ne doivent plus faire l’objet de harcèlements et d’intimidations, mais doivent être autorisés à reprendre une vie normale », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Afrique et Moyen-Orient chez Amnesty International. Ceux qui ont enfreint les restrictions qui leur étaient imposées, ou offensé les autorités de toute autre façon, risquent d’être rapidement renvoyés en prison. Sadok Chourou, qui a passé 18 ans en prison avant sa libération conditionnelle en novembre 2008, a été ré-arrêté un mois plus tard, après avoir accordé des entrevues aux médias pour parler de son expérience carcérale et exprimé son point de vue sur la situation politique tunisienne. Sa libération conditionnelle a été révoquée. Il doit donc encore purger une année de sa peine initiale, plus une année supplémentaire d’emprisonnement. Il doit désormais être libéré en octobre 2010. « La finalité de la réhabilitation est menacée quand d’anciens détenus sont soumis à une pareille oppression, qu’ils sont incapables d’obtenir un travail ou d’exercer leurs droits à la liberté d’expression et d’association. Ce harcèlement des anciens prisonniers doit cesser. » Amnesty International vient de publier un document intitulé Libérés mais pas libres : Les anciens prisonniers politiques en Tunisie, qui met en lumière le sort de ces personnes soumises à de sévères restrictions et au harcèlement des autorités (surveillance policière constante, obligation de faire des rapports réguliers à la police et convocations multiples par la police pour interrogatoire, entre autres). On recense également divers cas de ré-arrestation après la sortie de prison. Certains anciens prisonniers se sont aussi vu refuser l’accès aux soins médicaux. Beaucoup d’entre eux ont aussi été interdits de voyage hors du territoire tunisien et ne sont pas autorisés à circuler librement dans le pays. Abdelkarim Harouni, qui a été placé sous surveillance policière après sa sortie de prison en novembre 2007, affirme que cette surveillance a eu un effet très négatif sur son bien-être et sur sa capacité d’interaction avec d’autres personnes: « La peur règne parmi les membres de ma famille, mes voisins et mes amis, qui n’osent pas à nous rendre visite », a déclaré Abdelkarim Harouni. Abdellatif Bouhajila n’a pas pu obtenir son dossier médical de l’hôpital où il était traité en prison, et ses rendez-vous hospitaliers ont été maintes fois annulés, ce qui l’a laissé sans traitement, alors qu’il avait besoin de soins urgents pour des affections cardiaques et rénales. Amnesty International demande instamment au gouvernement tunisien de mettre fin au harcèlement et à l’intimidation des anciens prisonniers politiques, et de leur permettre de reprendre leur vie en tant que personnes libres. L’organisation demande également aux autorités tunisiennes de libérer immédiatement et sans condition Sadok Chourou et tous les autres prisonniers d’opinion – notamment le journaliste Toufik Ben Brik – détenus pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression.  

Pour en savoir plus

Tunisia: Freed but not free: Tunisia’s former political prisoners

http://www.amnesty.org/en/library/asset/MDE30/003/2010/en/11495e9c-da2b-4af1-98bc-67b5b7c97c76/mde300032010en.pdf


AMNESTY INTERNATIONAL PRESS RELEASE 15 March 2010 PRE01/092/2010

Tunisia: Government must end harassment of former political prisoners


Amnesty International called on the Tunisian President to end the daily harassment of former political prisoners as the country celebrates its national independence day on 20 March. Hundreds of political activists have been imprisoned in Tunisia since President Zine El Abidine Ben Ali came to power in 1987, including prisoners of conscience and others sentenced after unfair trials, reflecting the authorities’ intolerance of dissent. Many have been released from prison on previous national days under presidential pardon. Such releases are generally only conditional, with former prisoners made subject to stifling restrictions which prevent them from obtaining paid employment or leading normal lives, including intensive surveillance and harassment by security officials. “Prisoners released under presidential pardons should not be subjected to continuing harassment and intimidation, but should be allowed and enabled to resume their normal lives,” said Malcolm Smart, Amnesty International’s Middle East and North Africa director. Those who overstep their restrictions or offend the authorities in other ways may be quickly returned to prison.   Sadok Chourou, who spent 18 years in prison before he was conditionally released in November 2008, was re-detained a month later after he gave media interviews talking about his experiences in prison and expressed views about the political situation in Tunisia. His conditional release was revoked so that he has to complete one remaining year of his original sentence and he was given an additional one year prison term. He is now due to be released in October 2010. “The whole purpose of the pardon is undermined when former prisoners are placed under such oppressive restrictions that they are unable to obtain work or exercise their rights to freedom of expression and association. This harassment of former prisoners must cease.” A briefing paper released by Amnesty International, Freed but Not Free: Tunisia’s Former Political Prisoners, highlights the plight of former political prisoners who are subjected to severe restrictions and harassment by the security authorities.  These include oppressive police surveillance, being required to report regularly to the police and repeatedly called in for police questioning, and re-arrest – following their release from prison. Some have been denied access to medical care.

Many have also been banned from travelling outside Tunisia and are not permitted to move freely within the country.

Abdelkarim Harouni, who was placed under oppressive police surveillance following release from prison in November 2007, says it has had a very detrimental effect on his well-being and ability to interact with other people: “This harassment is an attempt to isolate me from society. There’s a climate of fear among my family members, the neighbours and my friends, who do not dare to visit us,” said Abdelkarim Harouni. Abdellatif Bouhajila has been unable to obtain his medical files from the hospital where he was treated while in prison and his hospital appointments have been repeatedly cancelled leaving him without the medical treatment he urgently needs for heart and kidney ailments. Amnesty International is urging the Tunisian government to cease the harassment and intimidation of former political prisoners and allow them to resume their lives as free individuals. The organization is also calling on the Tunisian authorities to release Sadok Chourou and all other prisoners of conscience held for the peaceful exercise of their right to freedom of expression immediately and unconditionally, including journalist Taoufik Ben Brik.


 

 

Hassan Ben Abdallah, prisonnier du bassin minier, se plaint de ses conditions d’incarcération


Assabilonline, Tunisie   De source bien informée, nous avons appris que Hassen Ben Abdallah, prisonnier du bassin minier, membre du Comité national de défense des chômeurs diplômés de Gafsa, se plaignait de ses  rudes conditions d’incarcération. Tout au long des trois semaines passées, il a été privé de lit et doit dormir à même l’asphalte, au mépris de toute hygiène alors qu’il souffre d’une allergie au niveau du nez et de la gorge due à l’humidité et au froid vigoureux, sans parler de la surpopulation dans les cellules de la prison. Sa famille lui a rendu visite à la prison civile de Gafsa jeudi 11 mars. Il sera déféré le 17 mars prochain devant le Tribunal de Première Instance de Gafsa à la suite de son audience en instruction le 3 mars dernier. Un jugement par contumace le condamnant à 10 ans d’emprisonnement à été prononcé contre Hassan Ben Abdallah à la suite des mouvements de protestation sociale dans la région du bassin minier. Il a été écroué bien que, le 23 février 2010, la Cour d’Appel lui ait accordé une libération conditionnelle jusqu’à la tenue de son procès. 14-03-2010 (Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Thon rouge: Monaco inquiet du “lobbying” japonais et tunisien


AFP / 15 mars 2010 10h25 DOHA – La principauté de Monaco, qui a déposé une proposition visant à suspendre le commerce international du thon rouge d’Atlantique Est et de Méditerranée, s’inquiète du “lobbying” du Japon et des efforts de la Tunisie pour rallier la Ligue arabe contre sa proposition. “Rien n’est joué. Il y a beaucoup d’agitation”, a confié lundi à l’AFP Patrick Van Klaveren, ambassadeur de Monaco à la conférence de la CITES, la Convention sur le commerce internationale des espèces sauvages menacées, qui doit se prononcer d’ici au 25 mars à Doha sur cette mesure. “La technique de lobbying du Japon est redoutable”, indique l’ambassadeur. “Trois à quatre personnes de la délégation parcourent en permanence les salles de réunion, convoquent des réunions. Elles s’adressent aux pays en développement en leur faisant peur pour l’avenir de leurs propres stocks, sur le mode: +votre tour viendra+”, explique-t-il. “Les îles du Pacifique et l’Asie y sont assez sensibles”, constate-t-il. M. Van Klaveren note aussi “l’activité” de la Tunisie, pays de pêche, auprès des membres de la Ligue arabe pour les convaincre de s’opposer à la résolution de Monaco. Face à cette fébrilité, le représentant monégasque regrette l’absence de manifestation de la part de l’Union européenne, qui soutient l’inscription du thon rouge à l’Annexe I de la CITES (interdiction des exportations), mais en demandant une mise en oeuvre différée jusqu’à la réunion du Comité scientifique de l’ICCAT, la Commission internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique, en novembre. “L’UE n’est pas tellement active, elle est absorbée par ses négociations internes”, regrette-t-il. L’UE est actuellement présidée par l’Espagne, une des trois principales nations européennes impliquées dans la pêche au thon en Méditerranée, avec la France et l’Italie. A ce jour, Monaco a reçu le soutien -outre les 27 pays de l’UE- des Etats-Unis, de la Norvège, de la Suisse, de la Colombie, du Costa Rica, de l’Equateur et de la Serbie, selon M. Van Klaveren. La proposition monégasque doit être examinée à partir de jeudi à Doha.  

Thon rouge: la Tunisie dément


AFP 15/03/2010 | La Tunisie, hostile à la suspension du commerce international du thon rouge d’Atlantique Est et de Méditerranée, a démenti lundi tout activisme pour faire partager sa position et se dit “choquée” par les accusations de Monaco. “Je suis choqué, tout le monde s’active. Nous avons exprimé notre position mais n’avons rien fait pour la faire partager par d’autres pays” à la conférence de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces menacées, a assuré à l’AFP le délégué tunisien à Doha, Khaled Zahlah. Pour M. Zahlah, expert CITES en Tunisie, “le thon rouge n’est pas l’affaire de la Convention mais celle de l’ICCAT”, la Commission internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique. “La Tunisie s’opposera à toute inscription du thon à l’Annexe I ou à l’Annexe II” de la Convention, signifiant pour la première une interdiction du commerce international et pour la seconde, un commerce étroitement contrôlé. “C’est pour nous d’abord et avant tout une problématique économique et sociale. Notre position est difficilement négociable”, a-t-il prévenu. La Tunisie dispose d’un quota de 1.060 tonnes de thon rouge pour l’année 2010. Le représentant de la principauté de Monaco, qui a déposé une proposition visant à inscrire le thon rouge à l’Annexe I de la CITES, avait indiqué s’inquiéter, lundi, du “lobbying” du Japon et des efforts de la Tunisie pour rallier la Ligue arabe contre sa proposition.


Démocratie et syndrome colonial


Prof. Taoufik BACHROUCH   Enfin le mot a été lâché. Improbable, inattendu, sacrilège, profanatoire. Il a fait froid dans le dos de prime abord. Son extravagance a surpris à chaud, mais à moitié seulement, réflexion faite. Un tabou est tombé. La colonisation est supérieure à l’Indépendance. Le procès à charge est connu. La génération post-coloniale a déçu, comme en témoigne son bilan, au point d’inspirer des sentiments de frustration tels que l’ordre colonial a pu paraître aux yeux de certains comme préférable, à l’essai, à l’ordre post colonial. A qui en est la responsabilité ?   Nos dirigeants sont tenus pour coupables d’avoir chaussé les bottes des anciens colonisateurs. L’indépendance n’a pas rimé avec citoyenneté. Contre les colonisateurs ils ont brandi le droit naturel à l’émancipation pour les besoins de leur cause. Une fois l’indépendance acquise, ils ont fait l’impasse sur les libertés individuelles et ont prôné l’union nationale contre les opposants de l’intérieur, depuis les progressistes jusqu’aux nationalistes arabes, en attendant les Islamistes, et ce au détriment des Droits de l’Homme.   A un moment où nous croyions que la chose coloniale a été définitivement jugée et classée à jamais, nous voilà en butte à l’émergence d’une opinion révisionniste et intransigeante. Pourvu qu’elle ne fasse pas boule de neige. On devrait y réfléchir. La fibre patriotique s’est usée jusqu’à la corde, hors du domaine sportif s’entend. Lorsque des jeunes n’ont qu’un seul et unique rêve, celui de quitter le pays qui les a vu naître pour rejoindre les pays qui ont dominé leurs aïeux, c’est accablant et cela fait désordre. L’opinion est en train d’évoluer. La seule et unique réponse aux problèmes qui se posent à elle : sécurité d’abord, sécurité ensuite et rien d’autre enfin. La priorité est de tenir le pays.     Notre classe dirigeante formée à l’opposition politique anticoloniale n’a pas été à la hauteur de ses nouvelles responsabilités économiques. Elle fit évoluer l’état de chose ancien certes, sans atteindre le véritable développement pour autant. Les puissances coloniales coururent alors à sa rescousse pour préserver leur pré carré. Elles offrirent l’indépendance dans l’interdépendance comme substitut à l’ordre périmé. Les nationalistes s’empressèrent d’acquiescer. Aux liens francs de la colonisation se substituèrent les liens sournois de la subordination structurelle. Cette classe n’a pas été capable de promouvoir par elles-mêmes la modernité dans ses ultimes manifestations, si ce n’est en prétention et en paroles. En lieu et place de quoi elle s’est contentée d’une modernité d’imitation, sur fond de clientélisme. Des hommes liges ont succédé aux collaborateurs d’antan. La colonisation s’est muée en domination par élites locales interposées. Dès qu’un officier arabe dit libre s’empare du pouvoir, il enferre son peuple pour défendre son régime.      Face à cette appréciation qu’il tient pour défaitiste, le contradicteur algérien, un ancien président de l’Assemblée du Peuple, admet du bout des lèvres que nos gouvernants sont mauvais, que leurs performances les accablent au plan de la forme et du fond, mais tient à cette indépendance chérie, sans rien proposer pour l’aggiornamento de peuples fatigués de leurs gouvernants. Il ne semble pas croire à la vertu de la circulation des élites. Les moujahidoun sont au pouvoir et ont vocation à y rester ad vitam æternam. J’y suis et j’y reste et ma porte reste close.   Placé devant un tel dilemme, cornélien s’il en est, Sophocle aurait tiré une tragédie, retentissante. Mais la grande tradition théâtrale nous est toujours étrangère. Le scandaleux n’est plus objet de scandale. On observe le regard vitreux et la bouche close. Sommes-nous à ce point incapables de nous hisser au rang des peuples qui s’illustrent par leurs performances performantes ? Les Amérindiens ont retrouvé la voie de leur rédemption : quelque chose s’y passe de positif quand même. On sent comme un frémissement du côté des Africains au sud du Sahara. Mandela s’est contenté de deux mandats, puis a passé la main. Senghor a tiré sa révérence en bon grammairien, inspiré par sa bonne muse de poète. Mais nos maîtres ! Leur excuse est qu’ils n’ont pas fait leur classe de philosophie.  Les fortunés arabes continuent à se complaire dans leur marigot doré : des chameliers mus par la grâce du pétrole en constructeurs de tours avant-gardistes pour la frime, à la merci d’un avion ivre.    A un moment où les héritiers de la colonisation sont sommés de reconnaître leur culpabilité et de se battre la coulpe, une voix s’est donc levée pour soutenir que les régimes coloniaux sont rétrospectivement meilleurs que les pouvoirs dictatoriaux arabes issus de la décolonisation. L’enjeu de la polémique est crucial. C’est sous le régime des libertés coloniales que les mouvements de libération ont pu pourtant se constituer, prospérer et finir par obtenir gain de cause. C’est à partir de l’école coloniale que les nouvelles élites ont émergé pour constituer une petite bourgeoisie, comme un sous-produit déviant de la bourgeoisie française. Des diplômés c’est bien, mais la diplômite c’est fâcheux. L’appréciation critique de la responsabilité des diplômés en matière d’hypo développement attend son heure.    Un rappel historique à l’intention de nos élites qui ignoreraient les dessous de notre véritable histoire. Lorsque dans la foulée du mouvement réformiste à ses débuts, la France occupa Alger en 1830, les élites du makhzen tunisien ne cachèrent pas leur jubilation face au sort funeste réservé à leurs homologues d’alors. Le bey s’empressa dès lors de se prêter à une double exigence : celle de soutenir l’œuvre de colonisation et de lui prêter main forte. Khayreddine fut commis d’aller occuper militairement Oran pour le compte de la France avec des troupes tunisiennes. Et alors que l’occupation n’était que restreinte, il fut crée une nouvelle armée régulière tunisienne, à l’instigation de la France, et ce pour aller occuper Constantine. Les développements que connut cette nouvelle armée furent à l’origine de la banqueroute financière du beylik. Le syndrome irakien était déjà en place avec un Tchelebi tunisien en prime, celui qui sera propulsé, ironie du sort, comme le héros de la lutte contre le despotisme, un Gorbatchev avant la lettre. Au vu de ce que l’administration coloniale réalisait en Algérie, le chroniqueur Ben Diaf crut devoir avertir que l’opinion générale observait les bienfaits de la colonisation voisine et réclamait quelque chose d’analogue. Lorsqu’un dignitaire crut devoir chercher refuge dans un consulat étranger, comme opprimé politique, l’opinion désigna le bey du doigt pour avoir obligé un sien de sujet à confier sa sécurité à une puissance étrangère, chrétienne de surcroît. Un grand faqih lui apporta son soutien. Une structure politico-mentale analogue continue à prévaloir en sourdine.    La posture de dépendance ne débouchera pas aujourd’hui, rassurez-vous sur la colonisation directe. Certes les Occidentaux ne viendront plus nous occuper franchement, mais ils susciteront des gouvernants du cru qui se mettront volontiers à leurs bottes. Lorsqu’un chef d’Etat vient déclarer que les droits de l’Homme sont en bonne voie, c’est ce qui a été dit auparavant à propos d’un ancien mouchir qui n’a eu de maréchal que le nom.   Sommes-nous en présence d’un conflit de génération ? D’un côté un apparatchik algérien, confortablement accolé au mythe de sa révolution que le temps patine, et qui se refuse à se rendre à l’évidence, mais qui finit par admettre du bout des lèvres que la situation générale du monde arabe est catastrophique. La langue de bois est indécrottable. De l’autre un exilé libyen qui semble être revenu de tout, et qui, ne se faisant plus d’illusion sur les régimes arabes qui l’oppressent, rejette tout et en bloc, en désespoir de cause. Entre un plus âgé qui s’accommode avec sa conscience et un moins vieux qui donne libre cours à sa conscience malheureuse, l’émission télévisée de « A contre courant » d’Al-Jazira offre le spectacle désolant de l’être arabe qui s’enfonce dans le cloaque de son présent sans pouvoir s’assumer.   Mustapha Kraïm a rendu son verdict en sa qualité d’historien avisé et clairvoyant. Son denier livre, « Le monde arabe est sorti de l’histoire », sonne le glas de l’entité arabe, une entité qui ne tient pas la comparaison avec les Turcs et les Iraniens, nations impériales. Convenons que la nôtre ne paraît pas promise à un bel avenir, au train où elle va. Bien que nos dirigeants soient dans l’impasse, ils sont incapables de prendre l’initiative suprême, n’en ayant pas reçu la consigne.
(Source: Mouatinoun – organe du FDTL-  N°130 Mars 2010)

 

Algérie: “conférence sur le terrorisme” dans le Sahel mardi à Alger


AFP / 13 mars 2010 15h11 ALGER – L’Algérie accueillera mardi une conférence ministérielle de coordination entre les pays de la région sahélo-saharienne sur “la recrudescence du terrorisme”, a indiqué samedi le ministère algérien des Affaires étrangères. Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad prendront part à cette rencontre, selon la même source. La conférence sera consacrée “à une évaluation de la situation qui prévaut dans la région, en particulier sous l’angle de la recrudescence des actes terroristes et de la menace que représente ce fléau et ses connexions avec le crime transnational organisé et les trafics de tous genre, sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région”, a précisé le ministère dans un communiqué, cité par l’agence algérienne APS. La conférence doit permettre aux pays participants d'”examiner et arrêter les mesures, au plan bilatéral et régional, pour éradiquer ce fléau ainsi que les voies et moyens de la relance du développement économique au profit des populations de cette région”, a ajouté la même source. La région du Sahel connaît depuis quelques années une recrudescence des activités des groupes islamistes qui se réclament d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ces groupes maintiennent une certaine pression sur les forces de sécurité algériennes, régulièrement visées par des attentats dans certaines zones du pays. Plusieurs ressortissants étrangers ont également été enlevés ou détenus au Mali et au Niger ces derniers mois, des actions revendiquées par Aqmi. Une otage espagnole Alicia Gamez a été libérée le 10 mars par un groupe d’Aqmi mais quatre Européens, deux de ses compatriotes et deux Italiens sont toujours détenus dans le Nord du Mali. Un Français, Pierre Camatte a également été libéré le 23 février peu après la remise en liberté par le Mali de quatre hommes – deux Algériens recherchés dans leur pays, un Mauritanien et un Burkinabé, soupçonnés de terrorisme. Alger et Nouakchott avaient alors protesté contre ces libération, rappelant leur ambassadeur respectif pour consultations. Vendredi, le Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a exprimé son “rejet de toute velléité d’ingérence extérieure” dans la région africaine du Sahel. Le RND a également exprimé sa “profonde préoccupation” devant la propagation du danger terroriste dans la région du Sahel, “phénomène accompagné et nourri, par des trafics multiples, y compris le trafic de drogue”. Cette région du Sahel est également l’objet de trafics et de contrebande en tous genres de la part de groupes relevant de la criminalité organisée, dénonce aussi régulièrement Alger.  


Quatre partis d’opposition égyptiens appellent à des réformes démocratiques


ASSOCIATED PRESS (CP) – 15 mars 2010 LE CAIRE — Quatre partis d’opposition égyptiens ont lancé lundi un appel à de profondes réformes constitutionnelles afin de garantir des élections démocratiques et libres. Le Front démocratique, le Parti nassérien, El Wafd et le Tagammu réclament l’abrogation de tous les amendements qui permettent la concentration des pouvoirs. Ils veulent l’annulation des lois qui limitent les libertés. Ils réclament aussi la fin de l’état d’urgence. Le président Hosni Moubarak dirige l’Egypte depuis près de trois décennies. Pour la première fois en 2005, plusieurs candidats ont pu se présenter à la présidentielle mais des conditions très strictes restreignent la possibilité de se porter candidat. La prochaine présidentielle doit avoir lieu en 2011 et Hosni Moubarak n’a pas encore dit s’il se présenterait.


Egypte : la succession de Moubarak est ouverte


France Info – 15:49 En Égypte, les rumeurs sur la santé de Hosni Moubarak flambent. La semaine dernière, à la surprise générale, les Égyptiens ont appris l’hospitalisation de leur président en Allemagne. Il a été opéré de la vésicule biliaire, et il a transféré les pouvoirs à son premier ministre Ahmed Nazif. Âgé de 81 ans, Moubarak est au pouvoir depuis la fin 1981. Une opération apparemment bénigne, mais qui a relancé toutes les spéculations quant à sa succession… Et pour cause, car tout d’abord, Hosni Moubarak n’est pas de la première jeunesse. Le président égyptien a 81 ans, c’est le doyen des chefs d’état au proche orient et cela fait quand même 29 ans qu’il est au pouvoir. Et depuis des années, on s’interroge sur sa santé. Qui est un secret absolu, un tabou total. Pour vous donner un exemple, le rédacteur en chef d’un journal d’opposition, Ibrahim Eissa s’est retrouvé condamné à deux mois de prison pour avoir évoqué de façon trop directe le sujet. Alors, ce n’est pas la première fois quand même qu’Hosni Moubarak transfère les pouvoirs. Il l’avait déjà fait en 2004, lors qu’il s’était fait opérer du dos, déjà en Allemagne, à Munich. A l’époque, cela avait stupéfait les égyptiens, un peu moins cette fois ci. En revanche, ce qui inquiète, c’est l’apparent effort de transparence médicale qui entoure cette fois l’événement. Car outre la vésicule biliaire, les médecins ont annoncé avoir enlevé un polype à l’intestin, un polype bénin, avec des résultats d’analyse négatifs. Mais cela étonne les égyptiens qui se demandent de plus en plus si on n’est pas en train de les préparer…

 

 

 

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