15 août 2007

Home – Accueil الرئيسية

TUNISNEWS
8 ème année, N° 2640 du 15.08.2007

 archives : www.tunisnews.net


Le TMG appelle à l’abandon des charges pesant contre le journaliste tunisien Omar Mestiri TMG Calls for Charges Against Tunisian Journalist Omar Mestiri to be Dropped Reuters: Al Qaïda au Maghreb peinerait à garder ses combattants étrangers AFP: L’épouse du kamikaze de Meknès et quatre ingénieurs interrogés par la police AFP:Controverse en Turquie autour du voile que la future Première dame portera AFP:France: Cécilia Sarkozy de nouveau dans la ligne de mire AFP:La communauté yézidie en Irak, une minorité prise dans les turbulences Edito du Monde: Fin de règne Indymedia Paris: Mickey Mouse en Palestine, ou les manipulations de MEMRI


 

Action Commune – Le 15 août 2007  

Le TMG appelle à l’abandon des charges pesant contre le journaliste tunisien Omar Mestiri

 

  A la veille du procès du journaliste tunisien Omar Mestiri qui aura lieu le jeudi 16 août à Tunis, les membres du Groupe de l’IFEX (l’Echange international de la liberté d’expression) chargé de l’observation de la Tunisie (TMG) appellent à l’abandon des charges qui pèsent contre lui et à  la fin des violations du droit à la liberté d’expression. Mestiri, rédacteur en chef du magazine en ligne “Kalima”, est poursuivi pour diffamation. Les charges qui pèsent contre lui pourraient le conduire à une peine de prison de 3 ans. 

 Le Président du TMG, Carl-Morten Iversen, déclare: “Ce procès politique agit comme une piqûre de rappel en ce sens que les autorités tunisiennes semblent déterminées à continuer d’avoir recours à la  police et aux tribunaux afin de harceler et de faire taire les journalistes et les démocrates”. La libération, le 24 juillet dernier, de l’avocat et activiste des droits de l’Homme Mohamed Abbou et d’une vingtaine d’autres prisonniers politiques a été bien accueillie par les membres du TMG. Malheureusement, alors que les violations constantes persistent, ces libérations ne peuvent pas être vues comme une étape franchie par le gouvernement tunisien dans la bonne direction, celle qui viserait à mettre un terme aux attaques visant les libertés d’expression et d’association. 

Des centaines de Tunisiens restent en prison suite à des procès injustes et politiques ayant suscite au cours des années écoulées des protestations de la part d’organisations nationales et internationales des droits humains. Par ailleurs, on refuse toujours le droit à d’ex-prisonniers politiques de gagner leur vie. La liberté de mouvement de ces mêmes prisonniers politiques est, de plus, sévèrement contrôlée. L’un des cas remarquable est celui d’Abdallah Zouari, ex-reporter de l’hebdomadaire islamiste “Al Fajr”, aujourd’hui défunt. Zouari a passé 11 ans en prison et plus de cinq années en résidence surveillée à pratiquement 500 kilomètres de sa femme et de ses enfants. En juin dernier, le Ministère de l’intérieur a prolongé de 26 mois le bannissement arbitraire et la surveillance policière constante de Zouari dans les environs de la ville de Zarzis. 

 

Les membres de l’IFEX-TMG sont satisfaits du fait que Me Abbou, depuis sa libération, ait été en mesure de donner des interviews aux journalistes et de parler librement de sa détermination à continuer à exercer son droit à la libre expression et son droit de critiquer le gouvernement. Nous appelons le gouvernement tunisien à poursuivre dans la voie du non harcèlement de Me Abbou et de sa famille.

D’une certaine manière, le cas de Mestiri est similaire à celui de Me Abbou. En effet, les deux ont été poursuivis pour des articles critiques postés en ligne sur des sites web bloqués par les autorités tunisiennes. Et dans les deux cas, les poursuites reposent sur des plaintes déposées par des avocats proches des autorités. Nous avons cru comprendre que les avocats de Mestiri avaient demandé à la cour le 2 août dernier le report du procès en raison des vacances de l’année judiciaire ordinaire qui durent jusqu’à la mi-septembre.. Les membres  de l’IFEX-TMG mettent en question la validité d’un procès base sur des accusations apparemment dénuées de tout fondement.

Le procès de Mestiri a été intenté par un avocat connu du nom de Mohammed Baccar. Ce dernier a déjà été une fois rayé du barreau tunisien après avoir été reconnu coupable de fraude et d’usage de faux. Baccar a poursuivi Mestiri en justice suite à un article de “Kalima” en date du 5 septembre 2006 critiquant la décision du barreau tunisien de le réintégrer.     Les membres de l’IFEX-TMG réitèrent leur appel au Président Ben Ali, au moment ou le pays célèbre le cinquantième anniversaire de la République Tunisienne afin

qu’il améliore le bilan de la Tunisie en matière de liberté d’expression de manière à ce qu’il soit conforme à ses engagements en tant que signataire du Pacte international sur les droits civils et politiques. L’article 19 de ce pacte garantit la liberté d’expression.

 

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Président du TMG. tel: + 47 2247 9220, e-mail: cmivers@online.no, pen@norskpen.no, Internet : http://campaigns.ifex.org/tmg/fr

 

Signataires

Les membres de l’IFEX-TMG:

Réseau d’information arabe des droits de l’Homme (HRinfo), Egypte

ARTICLE 19, Royaume-Uni

Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), Canada

Organisation égyptienne pour les droits de l’Homme (EOHR), Egypte

Index on Censorship, Royaume-Uni

Fédération internationale des journalistes (FIJ), Belgique

Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques

(IFLA), Pays-Bas

International Press Institute (IPI), Autriche

Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse

Journalistes en danger (JED), République démocratique du Congo

Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie

Centre PEN norvégien, Norvège

Association mondiale des radio-diffuseurs communautaires (AMARC), Canada

Association mondiale des journaux (AMJ), France

World Press Freedom Committee (WPFC), Etats-Unis

Comité des écrivains en prison de PEN International (WiPC), Royaume-Uni

 

 

 

JOINT ACTION – TUNISIA 15 August 2007

 

 

IFEX-TMG Calls for Charges Against Tunisian Journalist Omar Mestiri to be Dropped

 

On the eve of the trial of Tunisian journalist Omar Mestiri, the members of the International Freedom of Expression Exchange (IFEX) Tunisian Monitoring Group (TMG) are calling for charges to be dropped, and for a cessation in free expression violations in Tunisia. Mestiri, managing editor of the online magazine “Kalima”, is due to appear in court on 16 August in Tunis on charges of defamation that could lead to his imprisonment for up to three years.   IFEX-TMG Chair Carl Morten Iversen says, “This politically motivated trial comes as a reminder that the Tunisian authorities seem determined to keep using police and the courts to harass and silence journalists and democracy advocates.” The release on 24 July of lawyer and human rights activist Mohamed Abbou along with 20 other political prisoners, which was welcomed by TMG members, can not be seen as part of a genuine step on the part of the government toward ending attacks on freedom of expression and association when continued violations persist.

National and international human rights groups have been protesting over the past years the imprisonment of hundreds of Tunisians following unfair and politically motivated trials. Furthermore, former political prisoners are denied the right to earn a living and their freedom of movement remains tightly restricted. One notable case is that of Abdallah Zouari, the former reporter for the now-defunct Islamist weekly “Al Fajr”, who spent 11 years in prison and more than five years under virtual house arrest nearly 500 km away from his wife and children. In June this year the Ministry of the Interior extended for 26 months the arbitrary banishment and constant police surveillance of Zouari in the suburbs of the city of Zarzis.   TMG members are pleased that so far, since his release, Abbou has been able to give interviews to journalists and speak freely of his determination to keep exercising his basic right to freedom of expression and to criticise the government. We call on the Tunisian government to continue to allow Abbou and his family to be free from harassment.   Mestiri’s case is in a way similar to Abbou’s. Both of them have been charged for critical articles posted on websites blocked by the Tunisian authorities. In both cases the charges are based on complaints filed by lawyers close to the authorities. We understand that his lawyers urged the court on 2 August to postpone the trial because there was no reason to hold it while the ordinary judicial year is in recess until it re-opens in mid-September. The TMG questions the validity of hearing the case in court at all when it appears to be based on spurious charges.

 

The suit against Mestiri was brought by Mohammed Baccar, a lawyer who was once disbarred by the Tunisian Bar Association after having been convicted for fraud and forgery. Baccar took Mestiri to court after “Kalima” posted an article on 5 September 2006 criticising the decision of the Tunisian Bar Association to reinstate him last year.  

The IFEX-TMG members would like to reiterate the call to President Zine el-Abidine Ben Ali to improve Tunisia’s free expression record, at a time when the country is celebrating the fiftieth anniversary of the establishment of the Tunisian Republic, and in light of its commitments under the International Covenant on Civil and Political Rights, to which it is a signatory. Article 19 of the Covenant specifically guarantees the right to freedom of expression.

 

Signed,

Members of the IFEX-TMG: Arabic Human Rights Information Network (HRinfo), Egypt ARTICLE 19, UK Canadian Journalists for Free Expression (CJFE), Canada Egyptian Organization for Human Rights (EOHR), Egypt Index on Censorship, UK International Federation of Journalists (IFJ), Belgium International Federation of Library Associations and Institutions (IFLA), the Netherlands International Press Institute (IPI), Austria International Publishers’ Association (IPA), Switzerland Journaliste en danger (JED), Democratic Republic of Congo Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibia Norwegian PEN, Norway World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC), Canada World Association of Newspapers (WAN), France World Press Freedom Committee (WPFC), USA Writers in Prison Committee of International PEN (WiPC), UK

 

For further information, contact IFEX-TMG Chair Carl Morten Iversen, Norwegian PEN, tel: + 47 2247 9220, e-mail: cmivers@online.no, pen@norskpen.no, Internet: http://campaigns.ifex.org/tmg/ .


Al Qaïda au Maghreb peinerait à garder ses combattants étrangers

Reuters, le 15 août 2007 à 15h29
ALGER, 15 août (Reuters) – Des dizaines d’étrangers ayant rejoint les rangs d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sont déçus et veulent regagner leur pays, affirme un influent membre de l’organisation qui s’est récemment rendu aux autorités, cité mercredi par la presse algérienne.
Benmessaoud Abdelkader s’est livré le mois dernier à la suite de désaccords avec d’autres dirigeants d’AQMI. Il a donné une conférence de presse pour la presse algérienne dans un lieu qui n’a pas été précisé.
“Il (Benmessaoud) a estimé leur nombre à 50. La plupart de ceux qui étaient actifs au Sahara sont rentrés chez eux après avoir compris que ce qu’ils recherchaient n’était qu’une illusion”, écrit El Watan, faisant référence à ses propos sur le nombre d’étrangers membres du groupe.
“Les quelques recrues étrangères encore présentes en Algérie le sont parce qu’elles n’ont pas d’autre choix ou n’ont pas encore trouvé les moyens de regagner leurs pays d’origine”, écrit en le citant le journal Liberté.
“Ils (les dirigeants de l’organisation) font le contraire de ce que l’islam prescrit”, a-t-il ajouté, citant les attentats suicide et le racket.

COMPARAISON AVEC L’IRAK ET L’AFGHANISTAN

“Utiliser des attentats suicides et des explosifs est la stratégie d’organisations aux abois.
“La situation en Irak et en Afghanistan diffère de celle qui prévaut en Algérie. Dans ces pays, il y a une occupation, ce qui n’est pas le cas dans notre pays.”
L’organisation, auparavant appelée Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a prêté allégeance à Al Qaïda l’an dernier. Selon Benmessaoud, cette décision a été prise par
le chef du mouvement, Abdelmalek Droudkel, sans consulter les autres activistes.
AQMI a revendiqué un triple attentat suicide qui a fait 33 morts à Alger le 11 avril, et le mois dernier elle a fait savoir qu’elle planifiait une campagne de violences contre les “infidèles” et les forces gouvernementales au Maghreb, et a exhorté les musulmans à rester à l’écart de cibles potentielles dans un communiqué publié sur internet.
Fondé en 1998, le GSPC était une émanation des Groupes islamiques armés (GIA) qui ont mené une insurrection armée contre le gouvernement dans l’optique d’instaurer un Etat islamique.
Ce soulèvement a été déclenché par l’annulation des élections de 1992 que le Front islamique du salut était en passe de remporter. Environ 200.000 personnes ont péri dans les violences qui ont suivi.
 
REUTERS


 

L’épouse du kamikaze de Meknès et quatre ingénieurs interrogés par la police

 
AFP, l e15 août 2007 à 15h26
 
RABAT, 15 août 2007 (AFP) – L’épouse du kamikaze qui s’est fait exploser lundi près d’un autocar de touristes à Meknès, dans l’est du Maroc, et quatre jeunes ingénieurs marocains étaient interrogés
mercredi par les enquêteurs, a-t-on appris de source policière.
Selon les services de sécurité, le couple habitait à Meknès, à 140 km à l’est de Rabat, dans le quartier populaire de Ouajah Aarous d’où étaient originaires Abdelouahab Rabii et Hamid Slimani, deux
islamistes condamnés à mort en septembre 2003, et la femme de Hicham Dokkali portait le niqab, voile noir qui couvre l’enseble du corps et du visage.
Les quatre autres personnes arrêtées étaient des ingénieurs comme le kamikaze. Ils ont été dénoncées par ce dernier qui se trouve à l’hôpital de Rabat dans un état grave. Il a eu un bras arraché et a été atteint au foie par la déflagration.
“L’un des quatre individus, dont l’identité n’a pas été révélée, a reconnu avoir été mis au courant par Hicham Dokkali de ses projets terroristes et avoir lui-même nourri l’ambition d’y être associé”, a indiqué une source policière.
Le kamikaze, qui a commis son acte le jour de son trentième anniversaire, était quelqu’un de “discret et de réservé”. Originaire de Khemisset (81 km à l’est de Rabat), il avait, après son diplôme,
travaillé d’abord dans une entreprise de construction à Kenitra (40 km au nord de Rabat) avant de rejoindre fin 2003 le service des impôts de Meknès.
Il n’était pas fiché comme extrémiste. La police a saisi à son domicile son ordinateur et des documents. Pour commettre l’attentat, il avait vidé une bonbonne de gaz pour y mettre des matières explosives très rudimentaires, selon les enquêteurs.
La déflagration, qui s’est produite lundi vers 11H30 (locales et GMT) place Lahdim à Meknès, un des lieux les plus fréquentés par les étrangers qui visitent la médina de la ville, n’a fait aucune victime parmi les touristes ni de dégâts matériels.
Les touristes du bus visé étaient Italiens, Grecs, Américains, Saoudiens et Jordaniens. Ils ont poursuivi le périple à travers le royaume.
Meknès, première capitale de la dynastie alaouite arrivée au pouvoir au XVIIe siècle, est régulièrement citée, avec Casablanca, Fès et Salé, comme étant l’un des bastions de l’extrémisme religieux.
En pleine période estivale, le 6 juillet, le royaume avait mis toutes ses forces de sécurité en état d’alerte maximum pour contrer une “menace terroriste avérée” qui, selon les experts, émanerait de
la branche maghrébine d’Al-Qaïda.
AFP
 


Controverse en Turquie autour du voile que la future Première dame portera

AFP, le 15 août 2007 à 10h43
 
Par Burak AKINCI ANKARA, 15 août 2007 (AFP) – La future Première dame de Turquie portera le voile, pourtant prohibé à l’Université et dans les administrations publiques, relançant le débat sur la place de ce symbole islamique dans un Etat qui se veut strictement laïc. Hayrünisa Gül, 42 ans, mariée depuis 27 ans à Abdullah Gül, très vraisemblablement le prochain chef de l’Etat, s’affiche en public avec cette coiffe. Et au-delà, elle avait saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), lorsque son mari était ministre des Affaires étrangères, parce qu’elle s’était vu interdire l’accès à l’université en raison de son foulard. La procédure avait finalement été abandonnée en 2004 après que la Cour eut débouté une jeune Turque voilée qui contestait cette interdiction strictement appliquée en Turquie. Le couple Gül a une fille, Kübra, âgée de 22 ans, qui est aussi voilée. Elle a fait partie pendant quatre ans de celles qui ont dissimulé cette pièce d’étoffe sous une perruque, une façon de permettre aux étudiantes musulmanes militantes de transgresser l’interdiction du port du foulard dans les universités. L’AKP (le Parti de la Justice et du Développement, issu de la mouvance islamiste) n’a pas réussi à assouplir cette interdiction depuis sa première arrivée au pouvoir, en 2002, en raison de l’opposition de la hiérarchie favorable à la laïcité. Le voile, un symbole identitaire fort chez les électeurs de base de l’AKP, irrite les laïcs, et la polémique autour du fait de savoir si un homme dont l’épouse arbore le voile islamique peut prétendre aux plus hautes fonctions au sein d’un Etat laïc ne date pas d’hier. “C’est moi qui serai président, si je suis élu, et non ma femme”, a sèchement tranché mardi M. Gül, un ex-islamiste, devant un groupe de journalistes de la presse étrangère, dont l’AFP. Il a évoqué un “choix personnel” de son épouse et a rejeté d’éventuelles frictions avec l’armée qui considère, avec l’élite laïque, que le port du foulard équivaut à un soutien ostensible à l’islam politique. A la question les généraux mettront-ils une certaine distance avec lui s’il est élu, M. Gül, qui deviendra également dans cette hypothèse le commandant en chef des forces armées, a répondu : “absolument pas (…) j’ai travaillé très étroitement avec l’armée pendant mon mandat de ministre”. L’armée procède régulièrement à des purges d’islamistes de ses rangs et les femmes des officiers ne peuvent porter le foulard. En revanche, nombre d’épouses de dirigeants de l’AKP sont voilées, à l’instar de celle du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Selon un comptage effectué par le journal Hürriyet, les épouses de 235 députés (sur 550) du nouveau Parlement issu des législatives du 22 juillet, largement remportées par l’AKP, sont voilées. La presse laïque soulignait mercredi les problèmes découlant du fait d’avoir une Première dame voilée au palais présidentiel, un poste très symbolique car il a été occupé par le père fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk. “Quel est le débat ? Le fait que le voile, un symbole confirmé de l’islam politique, soit au premier rang. Que l’épouse du commandant suprême le porte et que la femme du lieutenant en soit privé. C’est cela le fardeau” de M. Gül, relève un éditorialiste du journal Vatan. “L’islam politique a fait un nouveau pas. L’Etat (turc) sera représenté par le foulard”, s’indignait de son côté l’éditiorialiste Bekir Coskun dans Hürriyet, sachant qu’Atatürk engagea les femmes turques dans les années 1920 à se débarrasser du voile. Mme Gül ne sera cependant pas la première à se présenter avec cette coiffe au palais présidentiel de Cankaya. En effet, Latife Ussaki, l’éphémère épouse d’Atatürk, se couvrait la tête aux débuts de la république fondée en 1923, avant de se dévoiler avec les réformes laïques. AFP


France: Cécilia Sarkozy de nouveau dans la ligne de mire

AFP, le 14 août 2007 à 16h17
Par Alain BOMMENEL PARIS, 14 août 2007 (AFP) – Les socialistes français ont pris en ligne de mire l’épouse du président, Cécilia Sarkozy, en réclamant mardi que la première dame à la personnalité secrète et déroutante, vienne témoigner devant une commission d’enquête sur l’affaire des infirmières bulgares en Libye. En pleine période de trêve politique estivale, des responsables socialistes ont relancé leur mise en cause du rôle de Cécilia, qui se repose aux Etats-Unis auprès du chef de l’Etat. Après 100 jours au pouvoir menés au pas de charge, M. Sarkozy bénéficie toujours d’une forte popularité et son action suscite une large adhésion des Français, selon un récent sondage. Mais il a, de son propre aveu, un talon d’Achille: sa femme, dont le comportement souvent imprévisible semble le préoccuper. “Au fond, Cécilia, c’est mon seul souci”, a glissé le président à la mi-juillet. Cecilia et Nicolas Sarkozy, un couple à l’image “glamour”, parfois comparé aux Kennedy, avait traversé une crise en 2005, quand Cecilia avait rejoint son compagnon du moment, un publicitaire, avant de revenir auprès de son époux. Depuis, le moindre fait et geste de cet ancien mannequin de 49 ans, mère de trois enfants, dont deux filles nées d’un précédent mariage, alimente la saga du “mystère Cécilia”. D’autant plus que Cécilia Sarkozy ne se livre pas et garde le silence. Son attitude vient à nouveau d’être au centre des interrogations de la presse française quand elle a annulé in extrémis, samedi, sa participation à un déjeuner avec le couple Bush à sa résidence de vacances de Kennebunkport. Cecilia souffrait d’une “angine blanche”, a expliqué Nicolas Sarkozy. En juillet, Cécilia avait créé la sensation en se rendant à deux reprises en Libye, dans un rôle totalement inédit pour une femme de président en France. Elle avait ramené en Bulgarie les infirmières et le médecin palestinien détenus pendant plus de huit ans et libérés au terme d’un accord européen. Le PS qui soupçonne que ce “coup d’éclat” a pu donner lieu à des contreparties a obtenu le principe de la création d’une commission parlementaire qui devrait voir le jour à l’automne. “Si on veut savoir quel est le prix payé, savoir ce qui s’est vraiment passé entre la France et la Libye, si on veut découvrir le secret de cette diplomatie qu’on cache à tout le monde, (…) il va falloir qu’on interroge Mme Sarkozy et M. (Claude) Guéant”, le secrétaire général de la présidence, a dit le député socialiste Jean Glavany. Un autre député socialiste, Pierre Moscovici, a estimé que Cécilia Sarkozy devait “rendre des comptes” en tant qu'”émissaire personnel du chef de l’Etat”. M. Sarkozy s’était rendu à Tripoli au lendemain de la libération des infirmières. Paris et Tripoli avaient signé un mémorandum sur un projet de fourniture d’un réacteur nucléaire civil à la Libye. L’annonce ultérieure de la conclusion d’un contrat de fourniture à Tripoli de missiles anti-char Milan de conception français par le groupe européen EADS avait accru les soupçons de l’opposition. M. Sarkozy a vigoureusement rejeté toute idée de “contrepartie”. Quant à Cécilia, elle a fait “un travail tout à fait remarquable” en Libye et il ne “faut pas théoriser” sur son rôle, selon lui. Le responsable du parti au pouvoir UMP Patrick Devedjian a laissé entendre qu’il était peu probable que Cécilia soit entendue par la commission d’enquête. “Ce n’est pas très digne d’attaquer l’épouse du président de la République parce qu’ils (les socialistes) n’ont pas le courage d’attaquer le président lui-même”, a-t-il lancé. Pour le quotidien de gauche Libération les “foucades” de Cécilia -comme ce “lapin fort peu diplomatique” posé aux Bush- sont “in fine un signe de progrès dans les mœurs”, celui d’une Première dame refusant de jouer les faire-valoir de son président de mari.  


La communauté yézidie en Irak, une minorité prise dans les turbulences

AFP, le 15 août 2007 à 11h41  
MOSSOUL (Irak), 15 août 2007 (AFP) – Les attentats meurtriers  survenus mardi dans le nord de l’Irak ont touché la minorité  yézidie, des pré-islamiques qui tentent de survivre aux turbulences interconfessionnelles secouant le pays. Cette communauté, dont les membres sont estimés à quelque  500.000 personnes, est une minorité religieuse de langue kurde  installée dans le nord de l’Irak et qui considère le Diable comme le chef des anges. Les fidèles de cette religion ésotérique, créée au XIIème siècle  par cheikh Adi ben Moussafir (né à Damas et mort en 1160 à Lalish,  au Kurdistan), vénèrent principalement Malak Taus, qui dirige les  archanges et est souvent représenté par un paon. Chrétiens et musulmans identifient, eux, Malak Taus à Lucifer ou Satan, provoquant une croyance populaire qui fait des Yézidis des adorateurs du diable, bien qu’il leur soit interdit de prononcer le mot “diable”.Cette interdiction a été récemment à l’origine d’une polémique au sein du Parlement irakien, le député yézidi Kameran Khaïri Saïd ayant exprimé son mécontement envers les ministres et les députés qui utilisent l’expression “Que Dieu nous préserve du diable”. Il y a vu une insulte à sa communauté.Cette secte, dont les membres ne peuvent pas se convertir à d’autres religions, est divisée en six classes: les princes, les cheikhs, les sénateurs, les prédicateurs, les ascètes et enfin les fidèles qui représentent 70% de la communauté. Les mariages entre castes sont interdits. Persécutés pendant des siècles, leur droit à pratiquer leur culte est reconnu dans la nouvelle constitution irakienne. La communauté yézidie dispose de trois députés, sur les 275 sièges à l’Assemblée nationale irakienne, élus sur la liste kurde, et de deux sièges sur 111 au Parlement autonome kurde.Outre l’Irak, ses fidèles sont dispersés en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Turquie, en Russie et en Syrie. La secte a tenté de demeurer à distance des conflits sectaires et politiques qui ensanglantent une grande partie de l’Irak, mais ces derniers mois, les relations avec les communautés sunnites voisines se sont gravement détériorées. Sa plus grande fête annuelle est un pèlerinage de sept jours sur la tombe du fondateur de la secte, au temple de Lalish, à une soixantaine de kilomètres de Mossoul, un des bastions de la rébellion sunnite dans le nord du pays.Le pèlerinage est aussi l’occasion pour les Yézidis d’Irak d’affirmer leur identité et de faire entendre leur voix, alors qu’ils se sentent pris entre les extrémistes sunnites qui veulent les déloger de leurs terres et les ambitions du gouvernement régional kurde qui veut s’approprier leur vote.Plusieurs milliers de Yézidis vivent encore autour de Mossoul, et leurs voix sont convoitées par les Kurdes dans la perspective d’un référendum prévu cette année pour décider de l’avenir de certaines régions, comme la ville multiethnique de Kirkouk, située dans une région riche en pétrole. “Quelques experts nous qualifient de musée des religions orientales”, avait déclaré l’an dernier à l’AFP Said Kheder Domle, journaliste travaillant pour le centre culturel yézidi de Dohouk, près de la frontière turque. “C’est parce que vous retrouvez toutes les religions dans le yézidisme”, a-t-il dit.


Edito du Monde Fin de règne

 
quinze mois de l’élection présidentielle, une ambiance de fin de règne plane déjà sur Washington. La démission de Karl Rove, le plus proche conseiller de George W. Bush, annoncée lundi 13 août, confirme en tout cas l’hémorragie dont est victime l’équipe présidentielle. Depuis la défaite des républicains aux élections de novembre 2006, George W. Bush a déjà perdu Donald Rumsfeld, secrétaire à la défense, mais aussi d’autres collaborateurs très proches dans des domaines aussi essentiels que la sécurité intérieure, le budget, la justice. S’il n’en reste qu’une, ce sera Condoleezza Rice. Après l’annonce du départ de Karl Rove, la secrétaire d’Etat a en effet pris la peine d’affirmer qu’elle resterait jusqu’à la fin du mandat de George W. Bush, en janvier 2009. Karl Rove, qui partira à la fin du mois, n’était pas un collaborateur comme les autres. Il a personnifié l’habileté politique de l’administration Bush, tout autant qu’il en a incarné les excès. L'”ami de trente-quatre ans” du président Bush était aussi son gourou politique depuis qu’il a assuré son élection comme gouverneur du Texas, en 1994. “Génie politique” lorsqu’il s’agit d’analyser les données électorales ou de mobiliser la droite religieuse, il assure la victoire de George Bush à la présidence en 2000 et en 2004. On l’appelle “l’Architecte”. Plus qu’un tacticien, Karl Rove était un homme convaincu de pouvoir changer l’histoire en établissant une majorité républicaine durable pour les générations à venir. Ce dessein devait être servi par des réformes ambitieuses dans l’éducation, la fiscalité, la sécurité sociale ou l’immigration – en faisant régulariser des millions d’immigrés d’origine mexicaine, il espérait les jeter dans les bras du Parti républicain. Dans sa dernière livraison, l’influent hebdomadaire britannique The Economist s’interroge : “L’Amérique vire-t-elle à gauche ?” Ce départ constitue un élément de réponse. Karl Rove a commis une erreur fatale en se mettant au service de la campagne pour la guerre en Irak, fondée sur un lien factice entre Saddam Hussein et le 11-Septembre, dont le vice-président, Dick Cheney, est le véritable inspirateur. La victoire démocrate au Congrès, en 2006, qu’il n’avait su prédire, en est la conséquence directe. Depuis, il semble avoir perdu la main. La réforme de l’immigration, qui devait être la pierre angulaire du second mandat de M. Bush et que Karl Rove suivait de très près, vient également d’échouer. Avec une cote de popularité historiquement basse – à peine 30 % -, George Bush achève son second mandat en “canard boiteux” (“lame duck”), selon l’expression des analystes. A tel point que les candidats républicains à la présidence se réclament rarement de sa filiation. “L’Architecte” a quitté la Maison Blanche au moment où celle-ci tremble sur ses fondations. (Source : « Le Monde » (Quotidien – France) , le 15 août 2007)


 

 

Mickey Mouse en Palestine, ou les manipulations de MEMRI

 

C’était dans presque tous les journaux et ces images ont fait le tour du monde : une petite fille palestinienne parlant avec un clone de Mickey Mouse sur la chaîne de télévision du Hamas. Ils parlent du martyre, de la lutte armée et de “l’extermination des juifs”. Enfin, on en a la preuve : en Palestine, c’est à la télévision que l’on trouve l’antisémitisme le plus dégoûtant. Mais…

 mardi 14 août 2007 13:19 Statut :

 


 

Manipulation et antisémitisme…

Par Wim de Neuter

C’était dans presque tous les journaux et ces images ont fait le tour du monde : une petite fille palestinienne parlant avec un clone de Mickey Mouse sur la chaîne de télévision du Hamas. Ils parlent du martyre, de la lutte armée et de “l’extermination des juifs”. Enfin, on en a la preuve : en Palestine, c’est à la télévision que l’on trouve l’antisémitisme le plus dégoûtant. Mais…

C’est qu’il y a un “mais” à ce récit. Brian Whitaker, journaliste du quotidien britannique réputé The Guardian, est parti à la recherche de l’origine de ces images et du commentaire qui les accompagnait (1). Et il a abouti au Middle East Media Research Institute, ou MEMRI.

Cette “organisation non gouvernementale indépendante”, qui a son siège à Washington, a fourni aux rédactions de la presse écrite et télévisée les images d’un programme pour enfants de la chaîne de télévision du parti palestinien Hamas. Dans le clip, on voit une gamine palestinienne en conversation avec une version orientale de Mickey Mouse. Le tout se déroule en arabe. Et la traduction anglaise a été fournie à titre gracieux et désintéressé par le MEMRI.

Mickey et la petite martyre

“Que pouvons-nous faire pour Al-Aqsa ?”, demande la souris à la fillette. Le prétendu Mickey Mouse suggère lui même la réponse en faisant le geste de tirer.

Mais la fillette répond : “Je vais faire un dessin”.

Traduction du MEMRI : “Je vais tirer”.

La souris insiste et demande : “Qu’allons-nous faire ?”

La petite répond en arabe : “Bidna nqawim”. Ce qui veut dire : “Nous allons résister”.

Traduction du MEMRI : “Nous allons nous battre”.

La souris poursuit : “Et après ?”

La petite Palestinienne répond “Bitokhoona al-yahoud” (“Les Juifs vont tirer sur nous” ou “Les Juifs tirent sur nous”).

Traduction du MEMRI : “Nous allons exterminer les Juifs”.

La souris a encore une question : “Nous allons défendre al-Aqsa de toute notre âme, de notre sang, n’est-ce pas ?”

Réponse de l’enfant : “Je serai une martyre” ou “Nous deviendrons des martyrs”.

Traduction du MEMRI : “Je commettrai le martyre”.

Le martyre fait hélas partie du quotidien des enfants palestiniens. Un martyr est toute personne qui a été tuée par l’armée d’occupation israélienne ou par les colons juifs. Et il y en a quotidiennement un certain nombre (on estime à 5.000 morts palestiniens depuis le début de la seconde Intifada en septembre 2000).

Mais le MEMRI transforme la réponse de la fillette en quelque chose de tout à fait différent : « commettre le martyre » signifie faire un attentat-suicide.

‘Eduquer à la haine’

Tout au long de ce récit – même en tenant compte des méchantes falsifications du MEMRI – un Occidental se posera la question : ce genre de conversation a-t-il sa place dans un programme pour enfants. Notre raisonnement est en gros le suivant : “Que les enfants restent des enfants et la dernière chose à faire pour un adulte est de faire du lavage de cerveau politique aux enfants”.

Que peut-on répondre à cela ? La seule chose à faire dans ce cas est de vouloir comprendre la situation dans sa globalité. La société palestinienne est, dans son ensemble, victime de l’occupation militaire israélienne. Toute la société israélienne est concernée par cette occupation, depuis la mobilisation politique de l’élite israélienne jusqu’au militarisme illimité de l’Etat. Même dans l’état juif, les enfants n’y échappent pas. Dans son livre remarquable “Les Emmurés” (2), le journaliste du Monde, Sylvain Cypel, en donne une série d’exemples choquants.

En décembre 2001, un réserviste de l’armée israélienne a apporté une liasse de lettres à la rédaction du Yedioth Aharonot, le journal le plus populaire d’Israël. Des dizaines de lettres que son unité avait reçues d’enfants de l’enseignement primaire.

“Cher soldat”, commençait une de ces lettres, “je dois vous demander une faveur : svp, tuez beaucoup d’Arabes. Je prie pour que vous rentriez sain et sauf à la maison. Faites-le pour moi : tuez-en au moins dix. Ne vous préoccupez pas des lois : un bon Arabe est un Arabe mort.” Un cas isolé ? Absolument pas. Sylvain Cypel raconte l’histoire d’Abraham Burg, l’ancien président du parlement israélien (la Knesset) et de l'”Agence juive”, un des piliers du projet colonial sioniste en Palestine. Burg lui a raconté une visite qu’il avait faite à un lycée : “Les élèves me disaient, ‘lorsque nous serons soldats, nous tuerons des vieillards, des femmes et des enfants. Nous voulons chasser les Arabes du pays, nous voulons les mettre dans des avions et les envoyer en Irak. Des centaines de milliers, des millions à la fois’. Et la plupart de leurs camarades de classe se sont mis à les applaudir”.

Cypel parle également de l’une des premières recherches sur la façon dont les Palestiniens sont décrits dans la littérature pour enfants en Israël. L’étude a été menée en 1985 par Adir Cohen, un pédagogue israélien réputé. Il a étudié 1.700 livres pour enfants parus après 1967. Dans 520 de ces livres, on donne une image très négative des “Arabes”. Dans 66% des livres, l'”Arabe” est présenté comme “violent”, dans 52% comme “méchant”, dans 37% comme un “menteur”. Cohen avait lu 34 livres pour enfants où l'”Arabe” apparaît comme un meurtrier. Et dans nombre de livres israéliens pour enfants, l”Arabe” est décrit avec les tendres qualificatifs de “serpent”, “bête”, “sale”, “sanguinaire”, “va-t-en-guerre”.

Le problème c’est qu’Israël et une bonne partie de la presse en Occident parlent, à raison mais surtout à tort, de l’ « antisémitisme » des Palestiniens et des Arabes, de l’éducation des Palestiniens qui “enseignent la haine à leurs enfants”. Quant au racisme de l’état d’Israël, de son enseignement, de ses médias et de ses éditeurs, on assiste à un chaste silence, dans toutes les langues.

La guerre psychologique

Des intellectuels palestiniens comme feu Edward Saïd ou son confrère algérien Mohammed Arkoun ont constamment mis en garde de ne pas faire du conflit palestino-israélien une guerre de religion et de bien faire la distinction entre sionisme et judaïsme, entre sionistes et juifs. Saïd le faisait parce qu’il voyait régulièrement dans le discours fondamentaliste dans le monde arabe et en Palestine des expressions d’un racisme anti-juif. Mais le problème est plutôt – et l’incident avec le clone palestinien de Mickey Mouse l’illustre bien – que l’antisémitisme est devenu partie intégrante de la guerre psychologique et de l’offensive idéologique de l’état d’Israël. Toute personne qui s’insurge contre la politique de l’état d’Israël se voit accusée d’antisémitisme. L’image que le monde occidental doit se faire du Moyen Orient est celle d’une horde d’antisémites fanatiques, qui complote non seulement contre l’état d’Israël mais aussi contre toute la civilisation occidentale. Les images du programme pour enfants de la chaîne de télévision du Hamas ont été manipulées, falsifiées et envoyées à travers le monde par le MEMRI.

Le MEMRI s’est trouvé un “créneau” important sur le marché (bon nombre de journalistes qui écrivent sur le Moyen Orient n’ont pas de connaissance ou une connaissance lacunaire de l’arabe, du persan et du hébreu). Le MEMRI fournit donc gracieusement des traductions anglaises de communiqués de presse du monde arabe, de l’Iran et d’Israël aux rédactions occidentales, aux politiciens, académiciens et autres personnes intéressées. Et l’institut peut compter sur des lecteurs très enthousiastes. Thomas Friedman, le célèbre éditorialiste du New York Times (que l’on peut lire aussi régulièrement dans les pages débat du quotidien flamand De Morgen) est un journaliste influent aux Etats-Unis, avec une opinion bien tranchée sur le Moyen Orient, très proche de celle de la Maison Blanche. Friedman a loué les services du MEMRI comme étant “d’une valeur inestimable”.

Le MEMRI est une composante redoutable de la machine de propagande israélienne, et n’est absolument pas digne de confiance en tant que fournisseur de textes. L'”Institut” a été créé en 1998 par Yigal Carmon et Meyrav Wurmser, deux “durs” du sionisme. Carmon comptait à l’époque une carrière de 22 ans au Mossad, le service de renseignements israélien. Il a aussi été conseiller pour la lutte contre le terrorisme auprès des premiers ministres israéliens Yitzhak Shamir (Likoud) et Yitzhak Rabin (Parti travailliste).

Meyrav Wurmser n’est pas une inconnue non plus. Elle est à la tête du Center For Middle East Policy (mieux connu sous le nom du Hudson Institute). Son ami Richard Perle est aussi membre du conseil d’administration de cet institut. Perle est une des figures principales du néoconservatisme américain et du lobby pro israélien américain, conseiller du Pentagone sous Ronald Reagan et George W. Bush fils.

Wurmser et Perl appartenaient en 1996 au club select qui avait rédigé, à la demande du premier ministre israélien Benyamin Nethanyahu (Likoud) le rapport stratégique ‘A Clean Break : A New Strategy for Securing The Realm’.

Ils y plaidaient pour une intervention militaire rapide contre l’Irak afin de renverser le régime de Saddam Hussein.

Dans un passé récent, le MEMRI s’était distingué avec des analyses en grande partie truquées de manuels scolaires palestiniens. Ces étudent entendaien démontrer que le lavage de cerveaux antisémite opéré par l’enseignement palestinien. La manipulation manifeste et les distorsions des textes arabes par le “service de traductions” du MEMRI sont devenues légendaires. Le Guardian britannique et le mensuel français Le Monde diplomatique ont attiré récemment l’attention sur quelques perles du MEMRI (3). Ainsi, le MEMRI avait traduit un article d’Halim Barakat, professeur à l’université de Georgetown, qui avait paru dans Al-Hayat, un journal arabe publié à Londres. Chaque fois que Barakat utilisait dans son texte les termes “sionistes” ou “sionisme”, le MEMRI le traduisait systématiquement par “juifs” et “judaïsme”.

Le titre ‘This monster created by zionism : autodestruction’ est devenu, dans la version du MEMRI, ‘Jews have lost their humanity’. Après que cet article ait paru sur le site web du MEMRI, le professeur Barakat a reçu une avalanche de mails haineux et sa démission de l’université de Georgetown a été demandée ouvertement. Le mufti de Jérusalem a eu droit, lui aussi, à un traitement de faveur du MEMRI. Dans un entretien, le religieux islamique devait répondre notamment à la question : “Quelle est votre attitude face aux activistes juifs qui bouclent la mosquée al-Aqsa à Jérusalem”. Le MEMRI a traduit la question de la façon suivante : “Quelle est votre attitude face aux Juifs ?”

La manipulation du programme télévisé pour enfants du Hamas n’est qu’un dernier exemple dans la série. Cette information a été reprise à travers le monde par les télévisions et les journaux. Des journaux flamands de qualité l’ont également relayée – presque sur une page entière dans De Morgen. On attend encore une rectification.

Journalistes, académiciens, et tous ceux qui seraient tentés de se baser sur des documents fournis par le MEMRI, sont avertis !

(1) Brian Whitaker, ‘Arabic under fire. A child on Hamas TV talked of annihilating the Jews… or did she ?’, The Guardian 15 mai 2007.

(2) Sylvain Cypel, ‘Les Emmurés. La société israélienne dans l’impasse’, La Découverte, Paris, 2005., p. 104 et p. 358. (voir www.uitpers.be, numéro 72, février 2006.)

(3) Brian Whitaker, ‘Selective MEMRI’, The Guardian, 12 août 2002. Mohammed El Ofi, ‘Désinformation à l’israélienne’, Le Monde diplomatique, septembre 2005. http://www.intal.be/fr/printfriendlyarticle.php?articleId=671&menuId=1

 
(Source: Indymedia Paris le 15 aout 2007)

 


 

Home – Accueil الرئيسية

 

Lire aussi ces articles

3 janvier 2007

Home – Accueil – الرئيسية TUNISNEWS 7 ème année, N° 2417 du 03.01.2007  archives : www.tunisnews.net Reuters: 25 “criminels dangereux” tués

En savoir plus +

2 avril 2007

Home – Accueil – الرئيسية TUNISNEWS 7 ème année, N° 2506 du 02.04.2007  archives : www.tunisnews.net Reporters sans frontières: Tunisie –

En savoir plus +

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.