Le TMG appelle à l’abandon des charges pesant contre le journaliste tunisien Omar Mestiri TMG Calls for Charges Against Tunisian Journalist Omar Mestiri to be Dropped Reuters: Al Qaïda au Maghreb peinerait à garder ses combattants étrangers AFP: L’épouse du kamikaze de Meknès et quatre ingénieurs interrogés par la police AFP:Controverse en Turquie autour du voile que la future Première dame portera AFP:France: Cécilia Sarkozy de nouveau dans la ligne de mire AFP:La communauté yézidie en Irak, une minorité prise dans les turbulences Edito du Monde: Fin de règne Indymedia Paris: Mickey Mouse en Palestine, ou les manipulations de MEMRI
Action Commune – Le 15 août 2007
Le TMG appelle à l’abandon des charges pesant contre le journaliste tunisien Omar Mestiri
A la veille du procès du journaliste tunisien Omar Mestiri qui aura lieu le jeudi 16 août à Tunis, les membres du Groupe de l’IFEX (l’Echange international de la liberté d’expression) chargé de l’observation de la Tunisie (TMG) appellent à l’abandon des charges qui pèsent contre lui et à la fin des violations du droit à la liberté d’expression. Mestiri, rédacteur en chef du magazine en ligne “Kalima”, est poursuivi pour diffamation. Les charges qui pèsent contre lui pourraient le conduire à une peine de prison de 3 ans.
Le Président du TMG, Carl-Morten Iversen, déclare: “Ce procès politique agit comme une piqûre de rappel en ce sens que les autorités tunisiennes semblent déterminées à continuer d’avoir recours à la police et aux tribunaux afin de harceler et de faire taire les journalistes et les démocrates”. La libération, le 24 juillet dernier, de l’avocat et activiste des droits de l’Homme Mohamed Abbou et d’une vingtaine d’autres prisonniers politiques a été bien accueillie par les membres du TMG. Malheureusement, alors que les violations constantes persistent, ces libérations ne peuvent pas être vues comme une étape franchie par le gouvernement tunisien dans la bonne direction, celle qui viserait à mettre un terme aux attaques visant les libertés d’expression et d’association.
Des centaines de Tunisiens restent en prison suite à des procès injustes et politiques ayant suscite au cours des années écoulées des protestations de la part d’organisations nationales et internationales des droits humains. Par ailleurs, on refuse toujours le droit à d’ex-prisonniers politiques de gagner leur vie. La liberté de mouvement de ces mêmes prisonniers politiques est, de plus, sévèrement contrôlée. L’un des cas remarquable est celui d’Abdallah Zouari, ex-reporter de l’hebdomadaire islamiste “Al Fajr”, aujourd’hui défunt. Zouari a passé 11 ans en prison et plus de cinq années en résidence surveillée à pratiquement 500 kilomètres de sa femme et de ses enfants. En juin dernier, le Ministère de l’intérieur a prolongé de 26 mois le bannissement arbitraire et la surveillance policière constante de Zouari dans les environs de la ville de Zarzis.
Les membres de l’IFEX-TMG sont satisfaits du fait que Me Abbou, depuis sa libération, ait été en mesure de donner des interviews aux journalistes et de parler librement de sa détermination à continuer à exercer son droit à la libre expression et son droit de critiquer le gouvernement. Nous appelons le gouvernement tunisien à poursuivre dans la voie du non harcèlement de Me Abbou et de sa famille.
D’une certaine manière, le cas de Mestiri est similaire à celui de Me Abbou. En effet, les deux ont été poursuivis pour des articles critiques postés en ligne sur des sites web bloqués par les autorités tunisiennes. Et dans les deux cas, les poursuites reposent sur des plaintes déposées par des avocats proches des autorités. Nous avons cru comprendre que les avocats de Mestiri avaient demandé à la cour le 2 août dernier le report du procès en raison des vacances de l’année judiciaire ordinaire qui durent jusqu’à la mi-septembre.. Les membres de l’IFEX-TMG mettent en question la validité d’un procès base sur des accusations apparemment dénuées de tout fondement.
Le procès de Mestiri a été intenté par un avocat connu du nom de Mohammed Baccar. Ce dernier a déjà été une fois rayé du barreau tunisien après avoir été reconnu coupable de fraude et d’usage de faux. Baccar a poursuivi Mestiri en justice suite à un article de “Kalima” en date du 5 septembre 2006 critiquant la décision du barreau tunisien de le réintégrer. Les membres de l’IFEX-TMG réitèrent leur appel au Président Ben Ali, au moment ou le pays célèbre le cinquantième anniversaire de la République Tunisienne afin
qu’il améliore le bilan de la Tunisie en matière de liberté d’expression de manière à ce qu’il soit conforme à ses engagements en tant que signataire du Pacte international sur les droits civils et politiques. L’article 19 de ce pacte garantit la liberté d’expression.
Pour plus d’informations, veuillez contacter le Président du TMG. tel: + 47 2247 9220, e-mail: cmivers@online.no, pen@norskpen.no, Internet : http://campaigns.ifex.org/tmg/fr
Signataires
Les membres de l’IFEX-TMG:
Réseau d’information arabe des droits de l’Homme (HRinfo), Egypte
ARTICLE 19, Royaume-Uni
Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), Canada
Organisation égyptienne pour les droits de l’Homme (EOHR), Egypte
Index on Censorship, Royaume-Uni
Fédération internationale des journalistes (FIJ), Belgique
Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques
(IFLA), Pays-Bas
International Press Institute (IPI), Autriche
Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse
Journalistes en danger (JED), République démocratique du Congo
Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie
Centre PEN norvégien, Norvège
Association mondiale des radio-diffuseurs communautaires (AMARC), Canada
Association mondiale des journaux (AMJ), France
World Press Freedom Committee (WPFC), Etats-Unis
Comité des écrivains en prison de PEN International (WiPC), Royaume-Uni
IFEX-TMG Calls for Charges Against Tunisian Journalist Omar Mestiri to be Dropped
On the eve of the trial of Tunisian journalist Omar Mestiri, the members of the International Freedom of Expression Exchange (IFEX) Tunisian Monitoring Group (TMG) are calling for charges to be dropped, and for a cessation in free expression violations in Tunisia. Mestiri, managing editor of the online magazine “Kalima”, is due to appear in court on 16 August in Tunis on charges of defamation that could lead to his imprisonment for up to three years. IFEX-TMG Chair Carl Morten Iversen says, “This politically motivated trial comes as a reminder that the Tunisian authorities seem determined to keep using police and the courts to harass and silence journalists and democracy advocates.” The release on 24 July of lawyer and human rights activist Mohamed Abbou along with 20 other political prisoners, which was welcomed by TMG members, can not be seen as part of a genuine step on the part of the government toward ending attacks on freedom of expression and association when continued violations persist.
National and international human rights groups have been protesting over the past years the imprisonment of hundreds of Tunisians following unfair and politically motivated trials. Furthermore, former political prisoners are denied the right to earn a living and their freedom of movement remains tightly restricted. One notable case is that of Abdallah Zouari, the former reporter for the now-defunct Islamist weekly “Al Fajr”, who spent 11 years in prison and more than five years under virtual house arrest nearly 500 km away from his wife and children. In June this year the Ministry of the Interior extended for 26 months the arbitrary banishment and constant police surveillance of Zouari in the suburbs of the city of Zarzis. TMG members are pleased that so far, since his release, Abbou has been able to give interviews to journalists and speak freely of his determination to keep exercising his basic right to freedom of expression and to criticise the government. We call on the Tunisian government to continue to allow Abbou and his family to be free from harassment. Mestiri’s case is in a way similar to Abbou’s. Both of them have been charged for critical articles posted on websites blocked by the Tunisian authorities. In both cases the charges are based on complaints filed by lawyers close to the authorities. We understand that his lawyers urged the court on 2 August to postpone the trial because there was no reason to hold it while the ordinary judicial year is in recess until it re-opens in mid-September. The TMG questions the validity of hearing the case in court at all when it appears to be based on spurious charges.
The suit against Mestiri was brought by Mohammed Baccar, a lawyer who was once disbarred by the Tunisian Bar Association after having been convicted for fraud and forgery. Baccar took Mestiri to court after “Kalima” posted an article on 5 September 2006 criticising the decision of the Tunisian Bar Association to reinstate him last year.
The IFEX-TMG members would like to reiterate the call to President Zine el-Abidine Ben Ali to improve Tunisia’s free expression record, at a time when the country is celebrating the fiftieth anniversary of the establishment of the Tunisian Republic, and in light of its commitments under the International Covenant on Civil and Political Rights, to which it is a signatory. Article 19 of the Covenant specifically guarantees the right to freedom of expression.
Signed,
Members of the IFEX-TMG: Arabic Human Rights Information Network (HRinfo), Egypt ARTICLE 19, UK Canadian Journalists for Free Expression (CJFE), Canada Egyptian Organization for Human Rights (EOHR), Egypt Index on Censorship, UK International Federation of Journalists (IFJ), Belgium International Federation of Library Associations and Institutions (IFLA), the Netherlands International Press Institute (IPI), Austria International Publishers’ Association (IPA), Switzerland Journaliste en danger (JED), Democratic Republic of Congo Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibia Norwegian PEN, Norway World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC), Canada World Association of Newspapers (WAN), France World Press Freedom Committee (WPFC), USA Writers in Prison Committee of International PEN (WiPC), UK
For further information, contact IFEX-TMG Chair Carl Morten Iversen, Norwegian PEN, tel: + 47 2247 9220, e-mail: cmivers@online.no, pen@norskpen.no, Internet: http://campaigns.ifex.org/tmg/ .
Al Qaïda au Maghreb peinerait à garder ses combattants étrangers
COMPARAISON AVEC L’IRAK ET L’AFGHANISTAN
L’épouse du kamikaze de Meknès et quatre ingénieurs interrogés par la police
Controverse en Turquie autour du voile que la future Première dame portera
France: Cécilia Sarkozy de nouveau dans la ligne de mire
La communauté yézidie en Irak, une minorité prise dans les turbulences
Edito du Monde Fin de règne
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mardi 14 août 2007 13:19 Statut :
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Manipulation et antisémitisme… Par Wim de Neuter C’était dans presque tous les journaux et ces images ont fait le tour du monde : une petite fille palestinienne parlant avec un clone de Mickey Mouse sur la chaîne de télévision du Hamas. Ils parlent du martyre, de la lutte armée et de “l’extermination des juifs”. Enfin, on en a la preuve : en Palestine, c’est à la télévision que l’on trouve l’antisémitisme le plus dégoûtant. Mais… C’est qu’il y a un “mais” à ce récit. Brian Whitaker, journaliste du quotidien britannique réputé The Guardian, est parti à la recherche de l’origine de ces images et du commentaire qui les accompagnait (1). Et il a abouti au Middle East Media Research Institute, ou MEMRI. Cette “organisation non gouvernementale indépendante”, qui a son siège à Washington, a fourni aux rédactions de la presse écrite et télévisée les images d’un programme pour enfants de la chaîne de télévision du parti palestinien Hamas. Dans le clip, on voit une gamine palestinienne en conversation avec une version orientale de Mickey Mouse. Le tout se déroule en arabe. Et la traduction anglaise a été fournie à titre gracieux et désintéressé par le MEMRI. Mickey et la petite martyre “Que pouvons-nous faire pour Al-Aqsa ?”, demande la souris à la fillette. Le prétendu Mickey Mouse suggère lui même la réponse en faisant le geste de tirer. Mais la fillette répond : “Je vais faire un dessin”. Traduction du MEMRI : “Je vais tirer”. La souris insiste et demande : “Qu’allons-nous faire ?” La petite répond en arabe : “Bidna nqawim”. Ce qui veut dire : “Nous allons résister”. Traduction du MEMRI : “Nous allons nous battre”. La souris poursuit : “Et après ?” La petite Palestinienne répond “Bitokhoona al-yahoud” (“Les Juifs vont tirer sur nous” ou “Les Juifs tirent sur nous”). Traduction du MEMRI : “Nous allons exterminer les Juifs”. La souris a encore une question : “Nous allons défendre al-Aqsa de toute notre âme, de notre sang, n’est-ce pas ?” Réponse de l’enfant : “Je serai une martyre” ou “Nous deviendrons des martyrs”. Traduction du MEMRI : “Je commettrai le martyre”. Le martyre fait hélas partie du quotidien des enfants palestiniens. Un martyr est toute personne qui a été tuée par l’armée d’occupation israélienne ou par les colons juifs. Et il y en a quotidiennement un certain nombre (on estime à 5.000 morts palestiniens depuis le début de la seconde Intifada en septembre 2000). Mais le MEMRI transforme la réponse de la fillette en quelque chose de tout à fait différent : « commettre le martyre » signifie faire un attentat-suicide. ‘Eduquer à la haine’ Tout au long de ce récit – même en tenant compte des méchantes falsifications du MEMRI – un Occidental se posera la question : ce genre de conversation a-t-il sa place dans un programme pour enfants. Notre raisonnement est en gros le suivant : “Que les enfants restent des enfants et la dernière chose à faire pour un adulte est de faire du lavage de cerveau politique aux enfants”. Que peut-on répondre à cela ? La seule chose à faire dans ce cas est de vouloir comprendre la situation dans sa globalité. La société palestinienne est, dans son ensemble, victime de l’occupation militaire israélienne. Toute la société israélienne est concernée par cette occupation, depuis la mobilisation politique de l’élite israélienne jusqu’au militarisme illimité de l’Etat. Même dans l’état juif, les enfants n’y échappent pas. Dans son livre remarquable “Les Emmurés” (2), le journaliste du Monde, Sylvain Cypel, en donne une série d’exemples choquants. En décembre 2001, un réserviste de l’armée israélienne a apporté une liasse de lettres à la rédaction du Yedioth Aharonot, le journal le plus populaire d’Israël. Des dizaines de lettres que son unité avait reçues d’enfants de l’enseignement primaire. “Cher soldat”, commençait une de ces lettres, “je dois vous demander une faveur : svp, tuez beaucoup d’Arabes. Je prie pour que vous rentriez sain et sauf à la maison. Faites-le pour moi : tuez-en au moins dix. Ne vous préoccupez pas des lois : un bon Arabe est un Arabe mort.” Un cas isolé ? Absolument pas. Sylvain Cypel raconte l’histoire d’Abraham Burg, l’ancien président du parlement israélien (la Knesset) et de l'”Agence juive”, un des piliers du projet colonial sioniste en Palestine. Burg lui a raconté une visite qu’il avait faite à un lycée : “Les élèves me disaient, ‘lorsque nous serons soldats, nous tuerons des vieillards, des femmes et des enfants. Nous voulons chasser les Arabes du pays, nous voulons les mettre dans des avions et les envoyer en Irak. Des centaines de milliers, des millions à la fois’. Et la plupart de leurs camarades de classe se sont mis à les applaudir”. Cypel parle également de l’une des premières recherches sur la façon dont les Palestiniens sont décrits dans la littérature pour enfants en Israël. L’étude a été menée en 1985 par Adir Cohen, un pédagogue israélien réputé. Il a étudié 1.700 livres pour enfants parus après 1967. Dans 520 de ces livres, on donne une image très négative des “Arabes”. Dans 66% des livres, l'”Arabe” est présenté comme “violent”, dans 52% comme “méchant”, dans 37% comme un “menteur”. Cohen avait lu 34 livres pour enfants où l'”Arabe” apparaît comme un meurtrier. Et dans nombre de livres israéliens pour enfants, l”Arabe” est décrit avec les tendres qualificatifs de “serpent”, “bête”, “sale”, “sanguinaire”, “va-t-en-guerre”. Le problème c’est qu’Israël et une bonne partie de la presse en Occident parlent, à raison mais surtout à tort, de l’ « antisémitisme » des Palestiniens et des Arabes, de l’éducation des Palestiniens qui “enseignent la haine à leurs enfants”. Quant au racisme de l’état d’Israël, de son enseignement, de ses médias et de ses éditeurs, on assiste à un chaste silence, dans toutes les langues. La guerre psychologique Des intellectuels palestiniens comme feu Edward Saïd ou son confrère algérien Mohammed Arkoun ont constamment mis en garde de ne pas faire du conflit palestino-israélien une guerre de religion et de bien faire la distinction entre sionisme et judaïsme, entre sionistes et juifs. Saïd le faisait parce qu’il voyait régulièrement dans le discours fondamentaliste dans le monde arabe et en Palestine des expressions d’un racisme anti-juif. Mais le problème est plutôt – et l’incident avec le clone palestinien de Mickey Mouse l’illustre bien – que l’antisémitisme est devenu partie intégrante de la guerre psychologique et de l’offensive idéologique de l’état d’Israël. Toute personne qui s’insurge contre la politique de l’état d’Israël se voit accusée d’antisémitisme. L’image que le monde occidental doit se faire du Moyen Orient est celle d’une horde d’antisémites fanatiques, qui complote non seulement contre l’état d’Israël mais aussi contre toute la civilisation occidentale. Les images du programme pour enfants de la chaîne de télévision du Hamas ont été manipulées, falsifiées et envoyées à travers le monde par le MEMRI. Le MEMRI s’est trouvé un “créneau” important sur le marché (bon nombre de journalistes qui écrivent sur le Moyen Orient n’ont pas de connaissance ou une connaissance lacunaire de l’arabe, du persan et du hébreu). Le MEMRI fournit donc gracieusement des traductions anglaises de communiqués de presse du monde arabe, de l’Iran et d’Israël aux rédactions occidentales, aux politiciens, académiciens et autres personnes intéressées. Et l’institut peut compter sur des lecteurs très enthousiastes. Thomas Friedman, le célèbre éditorialiste du New York Times (que l’on peut lire aussi régulièrement dans les pages débat du quotidien flamand De Morgen) est un journaliste influent aux Etats-Unis, avec une opinion bien tranchée sur le Moyen Orient, très proche de celle de la Maison Blanche. Friedman a loué les services du MEMRI comme étant “d’une valeur inestimable”. Le MEMRI est une composante redoutable de la machine de propagande israélienne, et n’est absolument pas digne de confiance en tant que fournisseur de textes. L'”Institut” a été créé en 1998 par Yigal Carmon et Meyrav Wurmser, deux “durs” du sionisme. Carmon comptait à l’époque une carrière de 22 ans au Mossad, le service de renseignements israélien. Il a aussi été conseiller pour la lutte contre le terrorisme auprès des premiers ministres israéliens Yitzhak Shamir (Likoud) et Yitzhak Rabin (Parti travailliste). Meyrav Wurmser n’est pas une inconnue non plus. Elle est à la tête du Center For Middle East Policy (mieux connu sous le nom du Hudson Institute). Son ami Richard Perle est aussi membre du conseil d’administration de cet institut. Perle est une des figures principales du néoconservatisme américain et du lobby pro israélien américain, conseiller du Pentagone sous Ronald Reagan et George W. Bush fils. Wurmser et Perl appartenaient en 1996 au club select qui avait rédigé, à la demande du premier ministre israélien Benyamin Nethanyahu (Likoud) le rapport stratégique ‘A Clean Break : A New Strategy for Securing The Realm’. Ils y plaidaient pour une intervention militaire rapide contre l’Irak afin de renverser le régime de Saddam Hussein. Dans un passé récent, le MEMRI s’était distingué avec des analyses en grande partie truquées de manuels scolaires palestiniens. Ces étudent entendaien démontrer que le lavage de cerveaux antisémite opéré par l’enseignement palestinien. La manipulation manifeste et les distorsions des textes arabes par le “service de traductions” du MEMRI sont devenues légendaires. Le Guardian britannique et le mensuel français Le Monde diplomatique ont attiré récemment l’attention sur quelques perles du MEMRI (3). Ainsi, le MEMRI avait traduit un article d’Halim Barakat, professeur à l’université de Georgetown, qui avait paru dans Al-Hayat, un journal arabe publié à Londres. Chaque fois que Barakat utilisait dans son texte les termes “sionistes” ou “sionisme”, le MEMRI le traduisait systématiquement par “juifs” et “judaïsme”. Le titre ‘This monster created by zionism : autodestruction’ est devenu, dans la version du MEMRI, ‘Jews have lost their humanity’. Après que cet article ait paru sur le site web du MEMRI, le professeur Barakat a reçu une avalanche de mails haineux et sa démission de l’université de Georgetown a été demandée ouvertement. Le mufti de Jérusalem a eu droit, lui aussi, à un traitement de faveur du MEMRI. Dans un entretien, le religieux islamique devait répondre notamment à la question : “Quelle est votre attitude face aux activistes juifs qui bouclent la mosquée al-Aqsa à Jérusalem”. Le MEMRI a traduit la question de la façon suivante : “Quelle est votre attitude face aux Juifs ?” La manipulation du programme télévisé pour enfants du Hamas n’est qu’un dernier exemple dans la série. Cette information a été reprise à travers le monde par les télévisions et les journaux. Des journaux flamands de qualité l’ont également relayée – presque sur une page entière dans De Morgen. On attend encore une rectification. Journalistes, académiciens, et tous ceux qui seraient tentés de se baser sur des documents fournis par le MEMRI, sont avertis ! (1) Brian Whitaker, ‘Arabic under fire. A child on Hamas TV talked of annihilating the Jews… or did she ?’, The Guardian 15 mai 2007. (2) Sylvain Cypel, ‘Les Emmurés. La société israélienne dans l’impasse’, La Découverte, Paris, 2005., p. 104 et p. 358. (voir www.uitpers.be, numéro 72, février 2006.) (3) Brian Whitaker, ‘Selective MEMRI’, The Guardian, 12 août 2002. Mohammed El Ofi, ‘Désinformation à l’israélienne’, Le Monde diplomatique, septembre 2005. http://www.intal.be/fr/printfriendlyarticle.php?articleId=671&menuId=1 |