Conférence Averroès Maghreb 12 Mars 2011 : La Tunisie 2 mois après la revolution du 14 janvier
AFP: Tunisie: 2011 sera “désastreuse” pour le tourisme
La Tunisie 2 mois après la revolution du 14 janvier
Ban Ki-moon en Tunisie le 19 mars
Tunisie: 2011 sera “désastreuse” pour le tourisme
Des ONG relativisent l’arrivée de nombreux immigrés en Italie
EurActiv.fr | 14.03.2011 | Les raisons de l’afflux d’immigrés en Italie, survenu après les révolutions arabes, sont essentiellement conjoncturelles. C’est la principale conclusion d’une enquête menée par plusieurs ONG, dont la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), du 18 au 24 février, à la fois sur le sol tunisien et sur l’île italienne de Lampedusa. L’objectif était de comprendre l’origine de cet arrivée de migrants sur l’île italienne en février et d’évaluer le respect des droits des réfugiés en Italie et en France. En février, l’île de Lampedusa, d’une surface de 20 km2, a vu arriver 6000 à 8000 migrants. Avec la crise en Afrique du nord, les ministres italiens des Affaires étrangères et de l’Intérieur ont dit craindre un “exode biblique” de “200 000 à 300 000” réfugiés. Cette inquiétude a rapidement été relayée en France par Nicolas Sarkozy, qui a évoqué des risques de “flux migratoires devenus incontrôlables” lors de son allocution télévisée du 27 février. “Situation catastrophique” Les migrants sont principalement venus du sud-est de la Tunisie, notamment de Zarzis et Djerba. Ces régions vivent à la fois du commerce transfrontalier avec la Libye et du tourisme. “La situation risque d’être catastrophique pour la subsistance des populations”, affirme Omeyya Seddik, membre du la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives (FTCR). “La saison touristique démarre assez tôt, dès la fin de l’hiver, et de nombreux travailleurs saisonniers ne seront pas embauchés”, explique-t-il. Par ailleurs, la chute du régime de Ben Ali s’est traduite par le gel du “lourd dispositif de répression des migrants, sponsorisé par l’Europe”. “Dès lors qu’il n’était plus nécessaire de corrompre la police et l’administration, le prix de référence de 2000 dinars (1000 euros) des passeurs est devenu facilement négociable”, selon Omeyya Seddik. Le climat s’est également montré favorable aux expéditions maritimes. Autre élément avancé, structurel cette fois, la région connaît un certain nombre de départs traditionnels chaque année. Certains Tunisiens ont des contacts en Europe, de la famille ou un emploi qui les attend. Trouble à l’ordre public Ainsi, l’enquête tend à relativiser les risques migratoires évoqués par les gouvernements italiens et français. Le réseau associatif déplore la campagne de communication politique autour des débarquements de Lampedusa, dans un contexte où la côte de popularité de l’extrême droite française remonte. La présidente du Front National, Marine Le Pen, se rend d’ailleurs à Lampedusa lundi 14 mars, avec l’eurodéputé italien de la Ligue du Nord, Mario Borghezio. La Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), qui a participé à l’enquête, dénonce également la “chasse aux Tunisiens” menée par les services de police français dans les Alpes maritimes, à la frontière italienne. Selon Omeyya Seddik, le traitement des migrants en France et en Italie relève du “trouble à l’ordre public”. Selon lui, le gouvernement créé la polémique autour de ce phénomène migatoire et entretien la clandestinité en n’accordant ni titre de séjour, ni protection temporaire. Anthony Favalli http://www.euractiv.fr/ong-relativisent-arrivee-immigres-italie-article
Les enfants bâtards du droit civil et de la Sharia
Le 12 mars 2011 à 17:45:03 CET
L’introduction de dispositions d’origine religieuse dans le droit civil d’un Etat pose au juriste des problèmes insolvables, les rendant inapplicables, du moins là où l’on s’astreint à appliquer le droit avec rigueur et méthode, dans le souci du juste ; et cela crée par là même une forte insécurité juridique. Outre le problème – inhérent à l’éventuelle nature religieuse des dispositions législatives – lié à l’injustice née de l’application à tous les justiciables des règles issues d’une foi qu’ils ne partagent pas forcément, se pose l’épineuse question de l’applicabilité des normes de source religieuse.
Pour illustrer le parasitisme exercé par les influences religieuses dans un droit moderne, le droit tunisien contient de parfaits exemples. La Tunisie a en effet purgé, dès son indépendance en 1956, sa législation de quasiment toutes les interférences religieuses pour se doter d’un droit moderne et laïc.
Les réformes menées furent remarquables à bien des égards. Le lendemain de son indépendance, avant même de se doter d’une Constitution, le jeune Etat tunisien a adopté en 1956 un Code du Statut Personnel sous l’impulsion de Bourguiba, parallèlement à la suppression des tribunaux religieux, tant islamiques que rabbiniques et à l’interdiction du voile dans les écoles.
Par l’adoption de cette institution, la Tunisie a reconnu à la femme un niveau de droits que l’ensemble des pays arabes sont à des lieues d’atteindre encore aujourd’hui, mais surtout des droits que même la femme occidentale a tardé à se voir reconnaitre. En effet, l’égalité de droits entre l’homme et la femme a été proclamée dès 1956. Le Code du Statut Personnel de 1956 a également aboli la polygamie, interdit la répudiation et créé le divorce par consentement mutuel (en France : 1975). Ce même Code du Statut Personnel a assuré l’égalité des époux dans la contribution des charges de la famille (en France : 1976), ainsi que l’abolition des pouvoirs d’administration du mari à l’égard des biens de sa femme, tandis que la femme française a du attendre 1965 pour pouvoir gérer ses biens, ouvrir un compte en banque et travailler sans obtenir l’autorisation préalable de son époux. Par la suite, la loi du 1er juillet 1965 a autorisé l’avortement, tant pour raisons sociales que médicales, avancée qui ne pénètrera en France qu’avec la loi Weil de 1975, année où la France a également supprimé le droit accordé au mari de contrôler la correspondance de son épouse.
Malgré cette formidable entreprise de laïcisation, des stigmates de l’ancien droit qui avait cours jusqu’à l’extinction du Protectorat français ont subsisté. Ces cicatrices au milieu d’un droit essentiellement laïc – coquetelle explosif – écorchent le droit des successions, toujours plus favorable au mâle, mais aussi, et de manière plutôt insolite, le droit des contrats.
En effet, l’Article 575 du Code des Obligations et des Contrats dispose ainsi : « Est nulle entre musulmans la vente de choses déclarées impures par la loi religieuse. »
La nullité de la vente
Avant d’analyser les conditions d’application de ce texte, il convient de nous intéresser à la sanction qu’il propose afin de bien la garder à l’esprit au cours des développements qui vont suivre.
L’emploi de la formule « Est nulle […] la vente de choses » nous indique que ce texte de loi permet à un juge, auquel revient l’interprétation de cette disposition, de déclarer nul un contrat de vente librement consenti et conclu entre deux personnes privées. Il s’agit d’une décision grave consistant à nier la liberté et la responsabilité de justiciables qui ont formulé un consentement éclairé. L’impact patrimonial d’une nullité peut être considérable étant donné que la nullité agit rétroactivement et suppose, parfois bien après la conclusion du contrat, que l’acheteur restitue la chose achetée et que le vendeur restitue la somme perçue.
Bref, l’application de ce texte dont la compréhension peut paraître simple, se révèle périlleuse, du fait des nombreuses ambiguïtés qui apparaissent à celui qui y regarde de près.
Les choses déclarées impures par la loi religieuse
A première vue, il peut paraître aisé même au profane de déterminer ce que l’Islam rend licite et ce qu’il interdit. Tout le monde sait, par exemple, que la consommation de porc est interdite pour les musulmans. Or, le Coran, à l’instar de la Bible, est un texte d’une extrême complexité. Il semble impossible de parvenir à un consensus fondé sur une lecture juridique du Coran et de déclarer avec certitude que telle chose est interdite et que telle autre chose ne l’est pas. Pourtant, l’application d’une loi nécessite une clarté suffisante et ne doit pas laisser place à l’incertitude, chose loin d’être évidente lorsque la religion s’ingère dans le Droit.
Revenons donc à l’Article 575. Ce texte cite comme source d’interdiction « la loi religieuse ». Que faut-il entendre par « loi religieuse » ? Cette question controversée est de nature à faire peser le doute sur l’applicabilité de ce texte. En effet, les avis des différents théologiens et jurisconsultes musulmans divergent de manière antagoniste à ce sujet. Certains auteurs considèrent que seul le Coran est une source normative. D’autres théologiens affirment que, dans la détermination des droits et obligations religieux du musulman, doivent être pris en compte non seulement le Coran, mais également les Hadith (témoignages sur la vie du prophète). Parmi ces penseurs, de vives controverses persistent sur la question de savoir si l’on doit admettre l’authenticité de tous les Hadith, le corpus de règles considérées comme véridiques s’élargissant et se rétrécissant d’un auteur à l’autre. Alors, pour l’interprétation de l’Article 575, doit-on prendre en compte le Coran seul ou bien doit-on inclure les règles issues de Hadith ? Et si le Hadith est pris en compte, quels sont les Hadith que l’on devrait considérer comme authentiques, sachant que plusieurs Hadith sont contradictoires ? D’autres courants doctrinaux considèrent – sans doute à tort – que des autorités religieuses humaines sont investies d’un pouvoir normatif. Doit-on donc inclure les avis des jurisconsultes, muftis, mollahs et autres ayatollahs parmi les sources de « la loi religieuse » ?
D’autres auteurs encore, comme Mohamed Talbi, estiment qu’il n’y a pas d’obligation stricte en Islam, le Coran se définissant comme une simple guidance (hudân) laissant un espace considérable au libre-choix et au libre-arbitre de l’homme.
Abstraction faite de la périlleuse question du choix des sources, se pose la question centrale de savoir ce qui est « déclaré impur ». A des fins de simplification, écartons l’hypothèse d’une « loi religieuse-corpus » qui contiendrait les Hadith et toutes leurs contradictions et considérons uniquement le Coran. Mais même en ayant réduit les sources au minimum, le problème de l’interprétation n’est toujours pas résolu. Pour illustrer cette difficulté, nous pouvons prendre l’exemple du vin. En effet l’illicéité de sa consommation, bien qu’apparemment communément admise, demeure l’objet de controverses. Le verset 67 de la Sourate des Abeilles (Al Nahl) cite le vin, au même titre que la figue, la datte et le miel parmi les bienfaits que Dieu a répandus sur Terre et semble conseiller sa consommation :
« Et des fruits du palmier et de la vigne vous tirez une boisson enivrante et d’excellents aliments. Il y a là une leçon pour ceux qui raisonnent. »
Ce verset dont l’authenticité n’a jamais été mise en doute, mais dont les intégristes font curieusement abstraction, semble indiquer clairement que la consommation du vin est bénéfique, le plaçant parmi les bienfaits terrestres, ceux-là même qu’Allah a qualifiés plus haut de « dons du Seigneur ». Quelques versets plus bas, il est indiqué que des rivières de vin couleront dans le Paradis, avant de préciser que Dieu « interdit seulement la bête morte, le sang, la viande de porc, ainsi que celle de tout animal sur lequel on aura invoqué un autre nom que Celui de Dieu », pour ajouter enfin : « Ne dites pas ceci est licite, et ceci est illicite », enjoignant ainsi le croyant à se borner à considérer les bienfaits précédemment cités (dont le vin) comme licites et seules les viandes énumérées comme illicites, sans pouvoir rien y ajouter. Pourtant, sont nombreux les musulmans qui considèrent, à tort ou à raison, la consommation de vin comme interdite. Dans d’autres sourates, le Coran, sans nier les bienfaits du vins, avertit les croyants de ses méfaits pour conclure « écartez-vous-en, afin que vous réussissiez » (Coran, 2 : 219). Doit-on considérer le vin comme une « chose déclarée impure par la loi religieuse » ? La réponse n’est pas évidente, mais quand bien même serait-elle positive, il convient de s’interroger sur la légitimité qu’il y aurait à annuler la vente d’une chose impure mais que le Coran se refuse tout de même d’interdire.
Entre musulmans…
L’autre grande problématique soulevée par l’Article 575 est celle de l’identification des personnes sujettes à l’interdiction qui y est posée. A qui appliquer ce texte ? L’article s’applique aux ventes conclues « entre musulmans ». Encore une fois, ce qui peut sembler à première vue limpide n’est pas sans soulever d’inextricables difficultés. Doit-on interpréter ces termes de manière stricte ou bien de manière extensive ? La première option conduit à considérer que ne sont visées que les ventes conclues entre deux musulmans, tandis que la seconde interprétation consisterait à considérer valables les ventes de « choses déclarées impures » ayant lieu entre un musulman et un non-musulman. Abdallah ne peut donc vendre à Mohamed un saucisson, mais peut-il le vendre à Jacques ? Et si c’était Jacques qui souhaitait vendre un jambon de porc à notre ami Abdallah ? L’interdiction est-elle à double sens ou à sens unique, à supposer qu’elle s’applique aux contrats où l’une des parties n’est pas musulmane ?
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un musulman ? Qui la loi doit-elle considérer comme étant musulman ? Suffit-il de s’appeler Mohamed ou Aïcha pour être considéré comme musulman ? Le juge va-t-il se contenter de l’apparence ? On peut également se demander si l’islamité est un statut qui se transmettrait par hérédité. Serait alors présumé musulman tout tunisien de parents musulmans. Ou bien y a-t-il une présomption d’islamité liée à la nationalité tunisienne ? Cette option peut sembler envisageable par le juge étant donné que la Constitution de la République Tunisienne affirme en son Article 1er que « La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain ; sa religion est l’Islam ». On peut également se demander si cette présomption serait irréfragable ou bien une présomption simple qui pourrait être renversée par la preuve contraire. Il semble également légitime de se demander si la religion est simplement une question de foi ? Si Mohamed refusait d’embrasser la religion de ses parents et se déclarait athée, grec orthodoxe, agnostique ou encore raélien, pourrait-il alors échapper à l’application de l’Article 575 ?
Par ailleurs, la pratique commerciale nous montre que de très nombreuses ventes ont lieu entre des personnes physiques, mais font également intervenir des personnes morales, telles que les sociétés commerciales. Doit-on appliquer l’article 575 aux ventes de « choses (prétendument) déclarées impures par la loi religieuse » conclues avec une personne morale ? Autrement dit, les personnes morales ont-elles une religion ?
Imaginons que l’alcool est déclaré impur donc interdit à la vente au titre de l’Article 575. Si Mohamed, personne physique de confession musulmane, achetait comme bon nombre de tunisiens, une caisse de Vin de Mornag chez Monoprix Tunisie Société Anonyme, qu’en serait-il ? Pour l’application de l’Article 575, la religion de quelle personne doit-on prendre en compte pour déterminer si le cocontractant de Mohamed est ou non musulman ? Si Monoprix n’a pas de religion, faut-il prendre en compte la confession de l’employé de magasin qui tend à Mohamed quelques bouteilles de vin en échange d’une poignée de Dinars ? Or, ce n’est pas l’employé qui est partie au contrat mais bien Monoprix Tunisie, personne morale. Il faudrait donc tenir compte de la religion de Monoprix. « La religion de Monoprix, c’est l’argent ! » disait l’autre… Mais – plus sérieusement -, si l’on devait déterminer la religion de la société Monoprix Tunisie, devrait-on considérer que Monoprix est une personne morale musulmane du fait de sa nationalité tunisienne ? Ou bien faudrait-il affiner l’analyse en s’interrogeant sur la religion de son dirigeant social, le PDG Mohamed Ali Mabrouk ? Ou alors faudrait-il aller encore plus loin en tenant compte de la confession des membres du Conseil d’administration voire des actionnaires majoritaires ?
En tous cas, si Mohamed achetait sa Celtia ou son Bou Argoub dans les magasins de l’Etat (personne morale qui a longtemps bénéficié d’un monopole sur la vente d’alcool), la vente serait sans doute nulle car conclue « entre musulmans » puisque « sa religion est l’Islam », dixit la Constitution !
Heureusement pour notre ami Mohamed qui continue à rendre hommage à Bacchus dans la crainte d’Allah, l’Article 575 n’est pratiquement pas appliqué, sauf peut-être de manière marginale, car la liste des problèmes liés à son application et que nous venons de dresser serait un enfer tant pour l’avocat que pour le justiciable et le magistrat. L’exemple de l’Article 575 du Code tunisien des Obligations et des Contrats illustre les situations absurdes et bâtardes qu’est susceptible d’engendrer le mariage qui unirait le droit civil laïc et le droit religieux, et qui ne serait sans doute pas un mariage de raison. La réponse à cette question est d’autant plus pressante que Hamadi Jebali, secrétaire général et porte-parole d’Ennahdha, a affirmé dans unentretien récent que la démocratie tunisienne devait se placer à l’intérieur des limites de ce qui est « licite » selon la Charia.
Habib Sayah pour El Mouwaten
(Source: El Mouwaten leLe 12 mars 2011 à 17:45:03 CET)
Lien:http://www.elmouwaten.com/modules.php?name=News&file=article&sid=73
Quels sont les membres du Conseil de l’instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique ?
Le Conseil de l’instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique tiendra sa première réunion, le 17 mars. Il compte 71 personnalités, entre représentants de partis politiques, des instances, organisations et associations nationales, et représentants de la société civile, ainsi que des personnalités nationales. Voici la liste complète du Conseil telle que publiée par l’instance supérieure: Représentants des partis politiques 1 – Mouvement des démocrates socialistes (MDS): Ahmed Khaskhoussi 2 – Mouvement Ettajdid: Samir Taieb 3 – Parti démocratique progressiste (PDP): Mongi Ellouz 4 – Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL): Mouldi Riahi 5 – Mouvement Ennahdha: Noureddine B’hiri 6 – Parti socialiste de gauche: Bechir Laabidi 7 – Parti du travail patriotique et démocratique de Tunisie (PTPD): Mohamed Jmour 8 – Parti Tunisie la verte: Abdelkader Zitouni 9 – Parti de la réforme et du développement: Mohamed Goumani 10 – Mouvement des patriotes démocrates: Chokri Belaïd 11 – Mouvement des unionistes libres: Béchir Bejaoui 12 – Congrès pour la République: Samir Ben Amor Représentants des instances, organisations, associations et composantes de la société civile 1 – Union générale tunisienne du travail (UGTT): Moncef Yaakoubi et Ridha Bouzriba 2 – Ordre national des avocats: Saïda Akremi 3 – Association des magistrats tunisiens: Ahmed Rahmouni 4 – Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH): Mokhtar Trifi 5 – Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD): Sana Ben Achour 6 – Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (AFTURD): Radhia Belhaj Zekri 7 – Ordre national des médecin: Mohamed Néjib Chaabouni 8 – Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT): Amor Mestiri 9 – Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP): Samir Dilou 10 – Association Liberté et Justice: Mohamed Nouri 11 – Syndicat national des journalistes tunisiens: Nejiba Hamrouni 12 – Syndicat national des médecins spécialistes de libre pratique: Faouzi Charfi 13 – Mouvement de modernisation de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat: Kaïs Sallami 14 – Les organisations d’émigrés: Kamel Jendoubi et Mohamed Lakhdhar Lala 15 – Association tunisienne des chambres de notaires: Imed Amira Personnalités nationales 1 Mustapha Filali 2/ Ayachi Hammami 3/ Jalila Baccar 4/ Anouar Ben Gaddour 5/ Mohamed Bousairi Bouebdelli 6/ Farhat Gammarti 7/ Mounir Graja 8/ Mongi Ben Othmane 9/ Mohamed Sghaier ouled Ahmed 10/ Ibrahim Bouderbala 11/ Abdelaziz Mzoughi 12/ Abdessatar Ben Moussa 13/ Abdeljalil Bouraoui 14/ Moncef Ouanes 15/ Abdelhamid El Arguech 16/ Sofiane Belhaj Mohamed 17/ Hedia Jrad 18/ Ali Mahjoubi 19/ Mokhtar Yahyaoui 20/ Abdelmajid Charfi 21/ Mahmoud Dhaouadi 22/ Mohamed Bouzghiba 23/ Sami Jerbi 24/ Noura Borsali 25/ Dorra Mahfoudh 26/ Khadija Cherif 27/ Zeineb Farhat 28/ Lazhar Akremi 29/ Hela Abdeljawad 30/ Mohsen Marzouk 31/ Latifa Lakhdar 32/ Houcine Dimassi 33/ Mongi Miled 34/ Adnane Hajji 35/ Samir Rabhi 36/ Samia Bekri 37/ Alia Cherif 38/ Ahlem Belhaj 39/ Kalthoum Kannou 40/ Gilbert Naccache 41/ Mustapha Tlili 42/ Sophie Bessis
Source: “Leaders” Le 14-03-2011
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Carnets de voyage dans une Tunisie libérée
Béji Caïd Essebsi demain au Maroc, les significations d’une visite
Le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, entamera mardi une visite officielle au Maroc, la première à l’étranger depuis sa prise de fonctions, annonce la MAP.
Béji Caïd Essebsi sera accueilli à son arrivée à l’aéroport de Rabat-Salé par son homologue, marocain Abbas El Fassi, ajoute l’agence de presse marocaine citant un communiqué de la Primature.
Béji Caïd Essebsi a succédé le dimanche 27 février dernier à Mohamed Ghannouchi qui a annoncé sa démission le même jour. En choisissant de se rendre en premier au Maroc, le Premier ministre tunisien cherche à montrer l’intérêt qu’accorde la Tunisie à la région, et son souci d’avoir de bonnes relations avec ses voisins maghrébins.
Le Maroc n’est pas resté indifférent au changement du régime en Tunisie, le roi Mohamed six vient d’annoncer des réformes constitutionnelles importantes en vue d’anticiper les revendications de son peuple pour plus de liberté, et de justice sociale.
Outre les questions d’ordre bilatéral, la crise libyenne sera indéniablement à l’ordre du jour des discussions du chef du gouvernement tunisien avec les autorités marocaines. Les pays de la région seraient amenés à afficher une position claire envers la situation en Libye, d’autant plus que cette question constitue le point central de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G 8, tenue les lundi et mardi à Paris, à laquelle prend part Hillary Clinton. Le chef de département d’Etat américain est attendu entre le 15 et le 17 mars en Tunisie, et évoquera à Tunis la question libyenne et les possibilités d’y faire face.
Des forces nationalistes nassériennes ont prévenu, en prévision de la visite d’Hillary Clinton en Tunisie, contre les conséquences de permettre aux Etats-Unis et autres forces étrangères d’utiliser les espaces aérien, maritime ou terrestre tunisiens pour diriger d’éventuelles frappes contre la Libye.
Béchir Essid, président du mouvement nassérien progressiste, a déclaré lundi que “la demande des Etats-Unis à la Tunisie de l’autoriser à utiliser son territoire pour perpétrer une frappe contre la Libye demeure une éventualité, qui pourrait-être discutée à l’occasion de la visite de Clinton en Tunisie”.
Essid a mis en garde le gouvernement provisoire, dirigé par Caïd Essebsi, de permettre aux forces étrangères d’utiliser l’espace aérien tunisien pour imposer une zone d’exclusion aérienne en Libye, et le presse de prendre une position claire à ce sujet.
L’ancien bâtonnier a réitéré son refus catégorique de toute ingérence étrangère en Libye qu’elle soit politique ou militaire.
Source: “Globalnet” Le 14-03-2011
Tunisie : la distribution automobile menacée de pénurie
Les effets de la révolution tunisienne s’étendent au secteur de la distribution automobile, au risque d’y provoquer une crise.
Plus de voitures à vendre en Tunisie ! D’où la grogne qui monte chez les distributeurs automobiles. Le système des quotas ayant disparu avec l’ancien régime, selon le ministre du Tourisme et du Commerce, Mehdi Houas, il est désormais remplacé par un mécanisme de compensation qui se met difficilement en place. Chaque marque doit désormais négocier avec les autorités le nombre de véhicules qu’elle peut importer en fonction d’un calcul savant qui intègre les équipements (câbles électriques ou autres) fabriqués sur place. Gageons que ces nouveaux quotas qui n’en portent pas le nom atteignent leur objectif de transparence et de valorisation de l’industrie locale. En attendant, les distributeurs sont incapables de prévoir le nombre de véhicules qu’ils pourront importer en 2011.
Source: ”Jeune Afrique” Le 14-03-2011
Tunisie : Néjib Chebbi à Istanbul pour le “Leader of Change Summit”
Le leader du PDP, Ahmed Néjib Chebbi, est le seul Tunisien invité au « Sommet des leaders du changement » organisé à Istanbul en plein vent des révolutions arabes.
La Turquie serait-elle en passe de devenir la destination à la mode pour les hommes politiques tunisiens ? Après Rached Ghannouchi, le chef historique des islamistes d’Ennahdha, qui a assisté, la semaine dernière, aux funérailles de l’ancien Premier ministre Necmettin Erbakan, c’est au tour d’Ahmed Néjib Chebbi de faire le voyage d’Istanbul.
Le leader du Parti démocratique progressiste (PDP), participe au « Sommet des leaders du changement », les 14 et 15 mars, dans la capitale économique turque. Cette réunion internationale, co-organisée par l’Université d’Istanbul et la TUGAV, un influent think tank, réunit un panel d’invités prestigieux. Côté turc, le président Abdullah Gül, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, le ministre des Affaires étrangères, Ali Babacan, l’économiste Kemal Dervis, ancien numéro deux de la Banque Mondiale, seront aussi présents.
Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU, l’ancien président Mexicain Vincente Fox, le prix Nobel de la paix américain Al Gore, le président Syrien Bachar al-Assad, l’ancien Premier ministre français Lionel Jospin, ainsi que Tariq Ramadan, le philosophe et islamologue suisse, comptent, eux, parmi les invités de la partie internationale.
Source : « Jeune Afrique » Le 14-03-2011
Tunisie – Ettajdid réclame la révision des dernières nominations de délégués
Après la sortie de son secrétaire général, Ahmed Ibrahim, du gouvernement transitoire, le Mouvement Ettajdid se sent les mains plus libres pour adopter la position critique qui lui sied.
Un des premiers partis à avoir fait appel à une agence de com, en l’occurrence « Kalima » de Riadh Ben Fadhl, le Mouvement adopte un look nouveau aussi bien dans ses opérations d’activités que dans la forme de ses communiqués.
Ainsi, à la suite de la nomination de délégués dans différentes régions du pays, Ettajdid nous a envoyé un communiqué (dans les deux langues, arabe et français) pour exprimer « sa profonde inquiétude devant la tendance manifeste de maintenir dans leurs fonctions la majorité des anciens délégués en les confirmant dans leurs postes actuels ou en les déplaçant vers d’autres délégations ».
Dans le même communiqué, le Mouvement attire l’attention sur le fait que « la majorité des anciens délégués étaient étroitement liés à l’ancien régime et qu’ils ont participé de manière effective aux opérations de falsification des élections ». Il estime que compte tenu de l’extrême sensibilité du rôle des délégués en tant que représentants directs du pouvoir central auprès des citoyens, le Mouvement Ettajdid exprime son refus catégorique de la démarche adoptée pour les nouvelles nominations dans le contexte délicat de la préparation des élections de l’Assemblé constituante et demande la révision de ces nominations qui sont de nature à mener vers l’impasse, et d’adopter des critères objectifs et transparents pour recruter de nouveaux délégués sans lien avec le système d’hégémonie et de corruption et avec le RCD dissous ».
Source : « Business News » Le 13-03-2011
Lien :http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?a=23915&temp=1&lang=fr&t=520
Tunisie : le piège constitutionnel
En Egypte, le raïs quitte la présidence de la République le 11 février en laissant un acte testamentaire, consistant à confier la gestion des affaires du pays au conseil supérieur des forces armées. On chercherait en vain une disposition dans la constitution égyptienne qui permette de fonder juridiquement une telle dévolution du pouvoir. Cependant, le processus de transition semble foctionner, fu fait notement des ressources de legitimite de l’armee, et du recours au people intervenant dans les brefs delais par voie referendaire, pour valider les acquis de la revolution et etablir les regles de la competition politique.
En Tunisie, rien de tel. Le président Ben Ali s’enfuit à l’étranger, sans aucun legs… Les autorités intérimaires conduisant la transition se considèrent dans l’obligation de s’appuyer strictement sur les dispositions de la Constitution en vigueur, parce qu’elles n’ont pas de ressources alternatives de légitimité. Or, cette référence à la constitution comme guide de la transition constitue un piège dans la mesure où elle entrave l’établissement d’un scénario clair et rapide de réforme constitutionnelle, offrant des garanties aux acteurs de la révolution tunisienne sur les règles futures du jeu politique. D’où la perte de confiance presque immédiate, le sentiment d’un risque de confiscation de la révolution, et les coups de boutoirs de foules de plus en plus nombreuses et virulentes sur la place de la Kasbah, puis le délitement du pouvoir.
Les dispositions de la constitution relatives au président par intérim paralysent largement le pouvoir en place. Celui-ci dispose en principe des prérogatives présidentielles, mais l’article 72 en limite singulièrement l’exercice. Il est privé du droit de dissolution de la chambre des députés, et de la faculté de renvoyer le gouvernement. Il ne peut organiser de référendum ni entamer une procédure de révision de la constitution. La voie des mesures exceptionnelles de l’article 46, assimilables à celles de l’article 16 en France, lui est également fermées. Obligé de cohabiter avec un parlement bicaméral relevant du paysage de l’ancien régime, le gouvernement a pu desserrer l’étau en faisant voter par les deux chambres une loi d’habilitation lui permettant de mettre en place le cadre juridique des élections présidentielles (ordonnances en préparation relatives à la presse, aux partis politiques, aux associations, au mode de scrutin et aux opérations électorales). Il s’est également appuyé sur l’article 39 al.2 qui autorise à proroger le mandat présidentiel et à différer les élections pour cause de guerre ou de péril imminent.
Cependant la loi ne peut modifier les dispositions de la constitution qui contraignent le processus électoral, notamment la règle de présentation des candidatures par des membres de la chambre des députés et par des présidents de communes (le nombre de parrainages étant fixé par la loi), en l’état des représentants de l’ancien régime. Mais surtout, le respect de la constitution détermine l’agenda politique du processus de transition, obligeant à organiser l’élection du président de la République avant de réformer la constitution, alors que la revendication est forte de l’instauration préalable d’un régime parlementaire, et qu’en Egypte le scénario est inversé, avec les avantages évoqués plus haut.
SUSPENSION DE LA CONSTITUTION
Aussi, n’est-il pas surprenant que la contestation vise tout particulièrement la légitimité de la commission supérieure de la réforme politique, chargée de préparer les nouveaux textes institutionnels. Et quand Yadh Ben Achour, son président, déclare à juste titre que celle-ci a un caractère purement technique, par sa composition (des professeurs de droit sans lien avec l’ancien régime) et par son objet (mettre en forme juridique un nouveau projet de Constitution, et les règles d’une compétition politique et électorale démocratique), il n’est guère entendu.
La commission continue d’être contestée dans son principe et de faire l’objet de multiples pressions car, contrairement au cas égyptien, elle ne peut s’appuyer sur un donneur d’ordre légitime qui aurait la capacité de fixer l’orientation de ses travaux et les modalités des consultations à conduire avec les forces politiques du pays (exercice bien délicat dans le contexte actuel, on en conviendra). Et son élargissement envisagé à certaines de ces forces politiques, notamment aux membres d’un conseil de protection de la révolution qui s’est formé spontanément avec une forte présence des professions judiciaires, risque d’être maintenant une réponse insuffisante face à l’ampleur des mécontentements.
Il est donc urgent de trouver les voies d’une sortie de crise qui semble supposer aujourd’hui une suspension de la Constitution, au moins dans certaines de ses dispositions, et sa révision soit par voie de référendum, soit en convoquant une assemble constituante, soit encore en utilisant les deux procédures de manière cumulative.
Jean-Philippe Bras, professeur de droit public à la faculté de droit de Rouen
Source: ” le Monde” Le 14-03-2011
Lien:http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/14/tunisie-le-piege-constitutionnel_1488646_3232.html
Tunisie – Vers la création d’une deuxième centrale patronale
Une deuxième centrale patronale viendra « concurrencer » bientôt l’UTICA et portera pour dénomination UCIL, pour Union des Commerçants et Industriels Libres.
Derrière cette initiative, figure un groupe d’hommes d’affaires dont Mouldi Drine et, croit-on savoir, Tarak Cherif.
Il est vrai qu’il est beaucoup plus facile de créer une nouvelle centrale que de réformer l’UTICA devenue tellement lourde et bureaucratique avec ses statuts qui empêchent, à ce jour, de voter pour un nouveau président parmi la jeune génération.
Source: “Business News” Le 13-03-2011
Lien:http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?a=23914&temp=1&lang=fr&t=520
“Quels changements en Tunisie et quel impact sur la région de la Méditerranée?”
C’est le thème d’une conférence qu’organise la fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung les 24 et 25 mars 2011, à Tunis, en collaboration avec le Centre des Etudes Méditerranéennes et Internationales et Euromesco.
Les participants, notamment des spécialistes, se pencheront sur trois volets, en l’occurrence:
– l’impact de la révolution tunisienne sur le Maghreb et le Moyen-Orient,
les perspectives euro-méditerranéennes après la révolution tunisienne,
– la Tunisie et les expériences de transition démocratique en Europe.
Créée en 1956, Konrad-Adenauer-Stiftung est une fondation de recherche qui œuvre dans le champ de l’éducation civique et politique. Elle soutient l’intégration européenne et promeut l’entente et la coopération internationales.
Source: ”wmc” le 14-03-2011
Tunisie-Transparence financière: Traque à l’argent sale déposé en Suisse
Transparence financière-Tunisie – Aider l’Etat à rapatrier et à récupérer l’argent et les biens du clan Ben Ali-Trabelsi. Mener des actions destinées à aider l’Etat à rapatrier et à récupérer l’argent transféré illégalement à l’étranger par le président déchu Ben Ali et la famille Trabelsi, tel est le thème principal du point de presse donné par le Dr Sami Remadi, président de l’Association tunisienne pour la transparence financière (Attf), en présence des représentants des divers organes de presse écrite et audiovisuelle, d’avocats, de médecins et d’universitaires. Le Dr Sami Remadi a présenté les raisons qui ont incité à la naissance de cette association, créée récemment à Sousse et dont les membres sont des médecins, des avocats et des universitaires.
Parmi les raisons, celle de récupérer au plus vite et dans les plus brefs délais l’argent ou plus exactement les fonds frauduleux déposés par le.
Difficulté de récupération des fonds à comptes numérotés
Mais des difficultés barrent la route à la récupération de ces fonds et particulièrement dans les banques suisses à cause des comptes numérotés, dont les détenteurs — bien sûr connus de l’administration bancaire– restent dans l’anonymat.
Le président de l’association a mentionné à cet égard que le député suisse spécialiste des banques M.â-àJean Zigler n’a pas hésité à dénoncer le fait qu’à Genève d’immenses fortunes de nature discutable prospéraient sur des comptes numérotés.
Ainsi, il s’est avéré que les clients étrangers des banques suisses ont retrouvé une appétence nouvelle à recourir au fameux compte à numéro, synonyme d’anonymat.
«Nous invitons le gouvernement de transition à activer les procédures judiciaires et adéquates auprès des banques suisses afin qu’elles lèvent l’anonymat sur les fonds dont dispose le président déchu en vue de récupérer tous ces fonds frauduleux et non pas une partie infime», tout en poursuivant
«L’Attf qualifie cette situation d’inacceptable et déplore la bénédiction de la Confédération et des banques suisses à ces trafics délictueux, ce qui relève du recel vu la nature illicite des fonds. Pis encore, c’est une atteinte à la dignité du peuple tunisien spolié».
Pétition et manifestation devant l’ambassade de Suisse à Tunis
«Sachant que la fortune du président déchu a été évaluée à 5.000 millions de dollars et celle de la famille Trabelsi évaluée à 12.000 millions de dollars, l’Attf est réellement étonnée que les banques suisses révèlent seulement une infime partie», a indiqué le président de l’association, tout en ajoutant que le peuple tunisien a plus que jamais besoin de la restitution de ses biens volés pour assurer la transition démocratique.
Afin d’exprimer la déception et l’exaspération de la société civile, l’Attf compte délivrer à l’ambassadeur de Suisse en Tunisie une pétition signée par des milliers de citoyens, et ce, lors de la manifestation pacifique et la protestation qui aura lieu le mercredi 23 mars, à 15h00, devant l’ambassade de Suisse.
L’Attf demande à la Confédération helvétique et à l’Association des banquiers suisses de révéler une liste exhaustive des comptes nominatifs et des comptes à numéros des clans Ben Ali et Trabelsi, comme elle réclame la restitution à la Tunisie de tous les biens mobiliers et immobiliers de l’ancien président et de son clan.
L’Attf fait appel à diverses ONG nationales et internationales, pour une étroite collaboration et met tous ses moyens à la traque de l’argent et des biens volés. Elle lance un appel à témoins, sollicitant tous les Tunisiens et toutes les personnes de bonne volonté pour s’y associer, chacun à son niveau et avec ses moyens, à la recherche d’informations qui permettraient d’identifier, de récupérer le maximum de fonds et d’avoirs illicites.
Enfin, l’Attf, a-t-il indiqué au terme de la conférence, en l’absence de réponse des autorités suisses, se réserve le droit de poursuivre sa mobilisation et fera appel à d’autres actions citoyennes (qu’elle préfère ne pas dévoiler pour le moment).
Source: ”Afrique en ligne” Le 14-03-2011
Les 10 destinations du Maghreb les plus vendues sur Bourse des vols
Le spécialiste du vol pas cher Bourse des vols vient de publier le classement des destinations du Maghreb les plus vendues sur son site en février 2011. Malgré les évènements politique récents en Tunisie, Tunis arrive en tête du classement. Grosse surprise même, la capitale tunisienne affiche une progression de 7,6% en février 2011 par rapport à la même période en 2010.
La Tunisie dans l’ensemble connaît une hausse de 19,1% en février 2011. Sa part de marché sur Bourse des vols est passée de 29% en février 2010 à 34,5% en février 2011. Le Maroc reste en haut du podium avec 37,5% des ventes en février 2011, suivi donc de la Tunisie avec 34,5% et de l’Algérie avec 28%.
En deuxième position de ce top ten des destinations se place Alger, avec 14,7% des ventes sur Bourse des vols. Viennent ensuite Casablanca (13,3%), Marrakech (8,3%), Oran (7,8%), Djerba (5,4%), Agadir (4,8%), Fes (3,6%), Oujda (3,4%) et Monastir (3,2%). L’ensemble des ventes vers ces 10 destinations constitue 85% des ventes sur Bourse des vols. C’est tout dire de l’improtance du Maghreb pour un site de vente de billets d’avion comme Bourse des vols.
Si la révolution tunisien a fortement impacté le secteur du tourisme du pays (séjours au point mort, hôtels vides), les compagnies aériennes remplissent toujours leurs vols à destination de la Tunisie. Et cela grâce aux Français d’origine tunisienne et aux immigrés qui continuent à faire des aller-retour entre la France et la Tunisie.
Source : « Air Journal » Le 14-03-2011
Tunisie: Récit « plausible » de la fuite de Ben Ali, selon un chirurgien
M. Ridha Grira, ancien ministre de la Défense, a essayé de mettre fin aux rumeurs qui peuvent déformer l’histoire en relatant, il y a quelques jours, sur Radio Mosaïque, les faits qui ont précédé la fuite de Ben Ali. Cependant sa version n’a pas convaincu certains tunisiens qui ont remis en cause la véracité de ses dires.
Loin du monde politique, M. Borhane Belkhiria, Chirurgien tunisien, vient de publier sa version qu’il dit détenir de « témoins directs ». Cette reconstitution semble convaincre davantage les tunisiens. En voici l’intégralité du récit:
« Ben Ali ne devait pas partir, c’est son fils qui ne voulait pas le lâcher, il se tourne vers Seriati et lui dit qu’il va accompagner sa famille à Djeddah et qu’il revient.
Seriati renvoi alors l’escadron de sécurité présidentielle qui a escorté Zaba, et leur demande de regagner le palais, le chef de cet escadron est le colonel Sami Sik Salem.
Seriati reste sur place dans le salon d’honneur avec Ghazoua Ben Ali, son mari Slim et son fils Skander.(Ils attendent le C130 qui doit les évacuer),C’est alors qu’il est arrêté a 17h55 sur ordre de Grira sans qu’il ne sache pourquoi.
Seriati n’opposera aucune résistance et demande a passer un coup de fil a sa femme pour l’informer qu’il est aux mains de l’armée et qu’elle ne doit pas s’inquiéter (il est 18h00).A partir de ce moment là, Seriati n’est plus joignable !!
Dans l’avion Zaba essaye de joindre Seriati sans succès inquiet il appelle alors Grira et lui dit contrairement à ce que Grira avance son intention d’accompagner sa famille à Djeddah et de rentrer le soir même ou le lendemain (la communication est enregistrée sur L’avion), et il emploi même le terme : Yaiech ouldi en parlant à Grira.
A Carthage Sami Sikh Salem essaye lui aussi de joindre son chef (Seriati) sans succès, l’information de son arrestation leur parviendra ainsi qu’à ses chefs directs: les colonels Hattab, Zalleg et Gasmi. Ils redoutent un coup d’état militaire et décident, comme ils sont entrainé à le faire, d’appliquer la procédure en cas de vacance temporaire du pouvoir!
Le Colonel Sami Sikh Salem appelle alors à partir du standard du palais de Carthage : Ghannouchi, Mebazaa et Kallel, et les convoquent (je pèse mes mots, les communications sont aussi enregistrées) à assumer leur devoir envers la patrie (la suite vous la connaissez) 23h heures, le GSM de Nebil Chettaoui n’arrête pas de sonner, c’est Mahmoud Cheikhrouhou, le pilote de l’avion présidentiel, qui appelle.
Chettaoui hésite à décrocher sachant d’avance ce dont veut lui parler Cheikhrouhou, finalement il décroche, Cheikhrouhou qui vient de regarder Jazeera demande des instructions, surtout que Ben Ali, qui a été accueilli à sa descente d’avion, comme un chef d’état ne semble pas se douter de ce qui s’est passé.
Chettaoui informe Cheikhrouhou, qu’il va en référer en haut lieu et qu’il va le rappeler. Chettaoui appelle alors Ghannouchi sur son portable pour lui demander si on rapatrie l’avion ou pas, surtout que Ben Ali a dit a l’équipage d’aller se reposer car il comptait rentrer à Tunis le lendemain. Ghannouchi, une fois informé par Chettaoui de la situation lui dit qu’il est en conclave avec plusieurs personnes (hanna malmoumine) et qu’il va lui passer le ministre de la défense Ridha Grira.
Grira dira à Chettaoui: “l’armée est légaliste, nous sommes tous légalistes, s’il rentre on sera obligé de le défendre et il y aura au moins 20.000 morts! Moi je suis d’avis qu’il ne rentre pas et ceux qui sont ici le pensent aussi (en fait autour de la table au ministère de l’intérieur il y avait Ghannouchi, Grira, Friaa, Morjane, les trois chefs d’états majors, le Directeur général de la sécurité militaire, l’inspecteur général des forces armées, le Directeur général de la sureté nationale et le directeur général commandant de la garde nationale) et il lui repasse Ghannouchi ,ce dernier lui dit de suivre les instructions de Grira et qu’ils allaient appeler Ben Ali pour l’informer de leur décision.
Chettaoui rappelle Cheikhrouhou et lui dit de rentrer immédiatement sans Zaba, Cheikhrouhou envoi le mécano récupérer leurs passeports à toute vitesse chez la police des frontières (car ils devaient passer la nuit au Hilton), prétextant un retour précipité, l’avion demande l’autorisation de décoller et arrive à Tunis aux aurores.
Entre temps le pauvre Ghannouchi, pas encore remis de ses émotions de la soirée surtout qu’il a été malmené ainsi que Mebazaa et Kallel par le colonel Sikh Salem (d’ailleurs ce dernier écopera le lendemain de 15 jours d’arrêt de rigueur a la caserne de Bab Saadoun, avant d’être éloigné de la garde présidentielle et réintégré dans son corps d’origine, la police).
Le pauvre Ghannouchi appelle devant tout l’auditoire Ben Ali, surtout que ce dernier ne cesse de contacter en vain tous les ministres, Ben Ali décroche et demande dans un langage fleuri dont il a le secret, ce qui se passe, Ghannouchi tremblotant et la voix chevrotante lui dit: « a7na lkolna malmoumine, wa roujou3ek Ghair marghoub fih », s’en suit alors un flot d’injures et de menaces immondes qui oblige l’assistance à raccrocher.
Zaba essayera plusieurs fois de contacter Ghannouchi et certains ministres sans succès. il parviendra quelques jours plus tard à contacter Larbi Nasra espérant passer en live sur Hannibal, mais la communication a été interceptée, le signal de la chaine brutalement coupé, et Nasra embastillé puis relâché le lendemain après avoir juré ses bons dieux qu’il ne comptait nullement le passer à l’antenne. La suite vous la connaissez!!
NB : Toutes les informations je les détiens de témoins directs. Un seul constat: Dieu a étendu sa main protectrice sur la Tunisie ce jour là. »
Source : « Espace manager » Le 14-03-2011
YouTube lance la version locale pour la Tunisie
Après avoir lancé une version arabe, YouTube a commencé à offrir la version locale de la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, l’Arabie Saoudite et Yémen.
En effet, avec ces nouvelles versions locales, les gens qui visitent YouTube peuvent trouver sur la page d’accueil les vidéos les plus populaires dans leur pays d’origine ainsi que ceux qui sont à la hausse en popularité.
Une décision logique, notamment après la forte notoriété qu’a connu YouTube dans ces pays, où beaucoup d’autres utilisateurs actifs des professionnels des médias et les nouveaux utilisateurs envoient tous les jours des vidéos à la plate-forme numéro un de partage de vidéos dans le monde.
Par ailleurs, YouTube propose également des canaux recommandés à partir de vidéos partagées.
Source : « Investir en Tunisie » Le 14-03-2011
Lien :http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=9243
Les tunisiens fuyant vers l’Italie seraient pour la plupart des anciens policiers ou informateurs de ben ali
Marine le pen affirme que : « «On ne comprend pas bien pourquoi les Tunisiens fuient la Tunisie. On pouvait comprendre quand c’était la dictature. On ne comprend pas bien quand c’est la démocratie», dit-elle. «Il y a donc d’autres raisons, liées à l’échec total des organisations internationales chargées de la régulation du monde», poursuit Marine Le Pen. »
Voilà du pain béni pour marine le Pen : les révolutions courageuses arabos-musulmanes ont mis une claque a sa propagande (et non l’arabe n’est pas cet être soumis apprivoisable qu’au travers de la violence et de l’injustice…). Du coup tout est bon pour dénigrer ce courage arabo-islamique.
Mais manque de chance d’après notre enquête (auprès des nouvelles autorités et population): les fuyards vers l’Italie ne seraient, en fait, que les anciens policiers de ben ali ainsi que ses informateurs qui représentaient tout de même selon les estimations entre 1/3 et 1/4 des tunisiens. Ces informateurs étaient de simples citoyens payaient pour surveiller les moindres faits et gestes de leurs collègues, amis ou familles. A la moindre critique ou velléité de lutte contre l’islamophobie, la corruption ou l’injustice c’était la torture , la prison, l’humiliation ou la violence assurée. Ils quittent la Tunisie par peur des règlements de comptes et pour ne pas répondre de leurs crimes. En fuyant ils ont bien pris soins de récupérer ou détruire la plupart des dossiers sensibles présents dans les nombreux bâtiments des services secrets ou du ministére de l’intérieur tunisiens (contenaient entre autre les noms de ces personnes..).
Curieux que nous devons faire ce travail d’enquête journalistique n’est ce pas?? d’autant plus que vous remarquerez qu’aucun joural nationale ne divulgue cette information.
Source: “Le Post” Le 14-03-2011
Saddam Hussein revit… en Tunisie
Les agences de presse et les journalistes accrédités se sont bien gardés de nous en informer : il n’y a pas que la démocratie à l’occidentale et l’islamisme politiquement correct des épigones locaux d’Erdogan, qui recueillent les suffrages des Tunisiens, il y a aussi le Parti Baas arabe socialiste. Une organisation dont un des principaux leaders fut … Saddam Hussein.
Le Baas n’est pas un parti récent puisqu’il fut fondé à Damas, en 1947, par un intellectuel chrétien, Michel Aflak, avec comme but l’unification des différents États arabes en une seule et grande nation. Il accéda au pouvoir en Syrie, en 1970, et il dirigea l’Irak de 1968 à son invasion par les troupes de l’Oncle Sam. Dans ce pays, depuis 2003, tout a été fait pour éliminer son influence : ses membres ont été exclu de l’administration et de l’armée et ils ont perdu le droit de se présenter aux élections. Dans le même temps, le Département d’État n’a pas caché qu’il soutenait tous les opposants au gouvernement syrien et qu’il n’espérait qu’une chose : sa chute à court terme. Il faut dire que la doctrine baassiste qui combine avec le nationalisme panarabe, le socialisme et la laïcité, est à l’exact opposé de l’agenda de Washington et des idéologues du Grand Occident pour le Moyen Orient puisque ceux-ci travaillent à le balkaniser à l’extrême sur des bases ethniques et religieuses.
On comprend donc à quel point on a tordu le nez dans les chancelleries occidentales à l’annonce de la création à Tunis du Mouvement arabisme et développement par des enseignants ayant embrassé l’idéologie baassiste quand ils étaient étudiants à Damas ou à Bagdad. Leur apparition au grand jour a permis de découvrir tant l’existence clandestine en Tunisie de ce parti depuis le début des années 1960, que son influence considérable au sein des plus importantes composantes de la société civile tunisienne, comme les syndicats Union Générale des Etudiants de Tunisie, Union Générale Tunisienne du Travail et Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche, et ses activités fractionnistes au sein de partis légalement reconnus.
Quelques semaines après la révolution du jasmin, à laquelle ils disent avoir participé massivement dans les régions du centre-ouest, les baassistes tunisiens ont décidé d’œuvrer au grand jour en présentant une demande de légalisation pour leur parti qui reste fidèle aux principes de base de sa doctrine initiale tout en s’efforçant de l’adapter au contexte tunisien. «Nous proposons une nouvelle lecture de la pensée baassiste qui n’accorde pas trop d’importance, il est vrai, à la question vitale de la démocratie et des libertés, indique son secrétaire général Taieb Jellali. Sur le plan économique, notre objectif demeure la mise en place d’un marché arabe commun, mais sans négliger la réalité de l’économie tunisienne largement ouverte sur l’extérieur et mondialisée». S’agissant du processus de transition en cours en Tunisie, les baassistes prônent une rupture totale avec l’ancien système et défendent l’élection d’une assemblée constituante chargée d’élaborer une nouvelle Constitution. Ils plaident également pour la dissolution du parlement ainsi que « pour la résistance à la normalisation des relations avec l’entité sioniste » et pour le soutien aux mouvements de libération nationale dans le monde arabe.
Alors que le mécontentement grandit dans les masses tunisiennes qui ont, à juste titre, l’impression que leur révolution a été confisquée par d’ex-benalistes habilement recyclées et qui rejettent l’obscurantisme des islamistes, les baasistes du Mouvement arabisme et développement pourraient bien avoir un bel avenir devant eux.
Source : « Geostrategie » le 14-03-2011
Lien :http://www.geostrategie.com/3075/saddam-hussein-revit%E2%80%A6-en-tunisie
La Tunisie et l’insupportable silence de l’Algérie
Notre confrère algérien basé à Paris s’interroge sur l’insupportable silence de l’Algérie vis-à-vis de la révolution tunisienne.
Disons-le de manière directe: la majorité des Tunisiens ne comprend pas pourquoi les autorités algériennes n’ont pas pris fait et cause pour leur révolution. A Tunis, à Sfax ou ailleurs, on est dérouté par la froideur d’Alger. En un mot, ce pays qui vient de se libérer de ses chaînes attend encore le grand discours fraternel et amical qui viendrait de notre capitale. Un discours qui saluerait d’abord le courage des Tunisiennes et des Tunisiens et qui proclamerait de manière solennelle que notre pays saura être aux côtés de son voisin dans la période incertaine qui débute.
Où est passé le rêve maghrébin?
Est-il normal que cela soit l’Europe qui propose son aide – très chiche au demeurant – à la Tunisie? On ne peut que se sentir accablé lorsqu’on lit que la chute de Ben Ali et l’avènement d’une deuxième république vont peut-être permettre à la Tunisie de décrocher le statut du partenariat avancé avec l’Union européenne voire peut-être d’y adhérer un jour. Et le Maghreb alors? Où est passée la solidarité née des décombres de Sakiet Sidi Youssef? Où est passé le rêve maghrébin?
La Tunisie a besoin de 10 à 15 milliards de dollars sur cinq ans pour faire sortir ses régions intérieures du sous-développement et éviter le dérapage de sa transition démocratique. N’y a-t-il pas quelques milliards dans nos caisses qui pourraient servir à aider la Tunisie? Cet argent qui dort dans les coffres de la Banque centrale ou de je ne sais quel fond de régulation – une hérésie qui choque n’importe quel étudiant en sciences économiques – ne peut-il être transformé en ligne de crédit (ne parlons pas de don) en faveur de la Tunisie? Il paraît que l’on veut relancer notre industrie et nos exportations hors-hydrocarbures: voilà une belle occasion de mettre en place un vrai partenariat maghrébin.
Ni jaloux ni envieux
Cela permettrait aussi de prouver que les Algériens ont révisé leur jugement habituel à l’égard de leurs voisins de l’est. Cela permettrait de démontrer qu’ils ne sont pas jaloux ni envieux. Certes, on continue à entendre ici et là des analyses pour le moins condescendantes vis-à-vis de la Révolution du 14 janvier. Pour les uns, c’est un complot américain. Pour les autres, c’est un bouleversement qui n’aurait jamais pu avoir lieu sans l’aval de nos services secrets.
De cela, je tire un enseignement qui vaut aussi pour les relations algéro-marocaines. Les élites, qu’elles soient politiques ou économiques, sont le drame du Maghreb. Avec leur petitesse, leur mesquinerie, leur insupportable vantardise et leur esprit de clocher, elles représentent un obstacle de taille pour l’aspiration des peuples à être unis. Il fallait voir les Tunisiens brandir des drapeaux algériens le jour de la chute de Moubarak pour comprendre qu’il se joue quelque chose en ce moment. Quelque chose qui dépasse les enjeux nationaux mais que, malheureusement, la classe politique algérienne, aux affaires ou en réserve, semble incapable de comprendre.
* Extrait de la ‘‘Chronique du blédard’’ au ‘‘Quotidien d’Oran’’ (10 mars 2011).
* Le titre et les intertitres sont de la rédaction.
Source : « kapitalis » le 14-03-2011
Lien :http://kapitalis.com/fokus/62-national/3066-la-tunisie-et-linsupportable-silence-de-lalgerie.html
Jeunesse et internet, les vecteurs de la révolution tunisienne
Le développement rapide de la téléphonie mobile et de l’internet haut débit, deux choix fondamentaux de l’ancien régime, ont beaucoup contribué à sa chute.
Anatole France disait: «La jeunesse a cela de beau qu’elle peut admirer sans comprendre». Chez nous la jeunesse, obnubilée par l’effet de l’internet, est tombée sous le charme de cette découverte, elle a très vite compris sa puissance, elle l’a tout de suite adopté et elle en a tiré le meilleur profit.
L’internet en Tunisie a connu son apogée vers la fin des années 90, en même temps que la téléphonie mobile. L’ancien gouvernement tunisien l’a vite adopté car ce joyau de l’informatique assurait des rentrées d’argent considérables. Le premier bénéficiaire fut Tunisie Télécom qui a réalisé les meilleures recettes grâce au tout début du lancement du portable et, par la suite, par l’introduction de l’Adsl. Celui-ci a permis à l’opérateur historique de voir les factures trimestrielles minimales de ses abonnés au téléphone fixe passer de 8,600 à 53,350 dinars.
Une quête de liberté
L’Adsl a permis aussi aux fournisseurs d’internet comme Planet, Globalnet, Topnet, Hexabyte… de tirer le meilleur gain possible et ce n’est pas un hasard si les proches de l’ancien président déchu se sont emparés de ce secteur juteux. Il est vrai que le prix d’accès à l’internet a été revu à la baisse. En revanche, le nombre des internautes abonnés à l’Adsl a vertigineusement grimpé, ce qui a causé la fermeture de plusieurs publinets et la perte de nombreux postes d’emploi.
L’on peut s’interroger sur les aspects qui attirent tant les jeunes vers l’internet, et leur engouement pour le chat et la navigation. Cette sensation de pouvoir voyager d’un pays à l’autre sans avoir eu à demander un visa d’entrée, le premier obstacle majeur qui empêche les jeunes de découvrir les horizons lointains.
C’est aussi la quête de liberté et d’affermissement de soi qui motive cette fuite dans la Toile. Désormais le monde est devenu accessible grâce la magie d’un clic sur le clavier et les images peuvent passer d’un portable à un autre rien qu’en appuyant sur une touche.
L’internet a aussi l’avantage d’être accessible à tous les niveaux, on n’a pas besoin d’être bardé de diplômes pour pouvoir naviguer. Au contraire, l’internet a largement contribué à la formation et l’initiation des internautes aux différentes technologies de la communication. Une fois attrapé le virus de l’internet tous les internautes deviennent des accros à cet outil et ne cessent d’apprendre et de se cultiver de jour en jour.
Percer la chape de plomb
Des termes comme Facebook, Twitter, Youtube… ne sont connus que par les internautes communiquant entre eux. C’est un nouveau langage que les jeunes férus de nouvelles expressions maîtrisent. Grâce à ces différents réseaux, les internautes peuvent véhiculer des messages appuyés par des bandes vidéo. C’est ainsi que les tristes évènements de Sidi Bouzid sont parvenus à tous les Tunisiens et à toutes les chaines de télévision à travers le monde. Des preuves à l’appui que le gouvernement tunisien de l’époque ne pouvait pas démentir.
C’est grâce à ce moyen révolutionnaire de communication que les jeunes tunisiens sont arrivés à percer la chape de plomb que l’ancien régime avait posé sur le pays. Ils ont largement aidé à mettre fin au règne de Ben Ali, qui a misé sur la jeunesse et l’internet. On peut affirmer qu’il n’a, en fin de compte, pas perdu son pari mais il est sorti vaincu car il n’a pas estimé à sa juste valeur la portée explosive de cette combinaison : jeunesse et internet.
Source : « Kapitalis » Le 14-03-2011
Tunisie : La vie privée de Ben Ali étalée sur Facebook
Facebook continue encore et toujours de publier des vidéos et autres images relatant la vie privées de Zaba et des Trabelsi. Le dernier en date est un album photo appartenant à Zaba, provenant sans doute d’un appareil photo saisi (ou volé). Quoi qu’il en soit, on y voit l’ancien dictateur sous un nouveau jour : donnant le biberon à son fils, posant avec Leila ou encore passant ses vacances en famille à la montagne… On retrouve même une photo de Sakher El Materi en train de fumer la chicha !!! Les plus voyeurs pourront satisfaire leur vice surce lien :http://www.facebook.com/album.php?aid=44219&id=187530844601020
Source : « Tekiano » Le 14-03-2011
Lien :http://www.tekiano.com/ness/20-n-c/3470-tunisie-la-vie-privee-de-ben-ali-etalee-sur-facebook.html#
Bouteflika soutient El Gueddafi
Notre premier sentiment s’agissant de ce qui s’est passé en Tunisie, puis en Egypte a été celui de la surprise. La Tunisie nous renvoyait l’image d’un pays tout à fait paisible.»
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui a essayé d’expliquer la position algérienne vis-à-vis des révolutions tunisienne et égyptienne, dans une interview publiée par le journal le Monde dans son édition de samedi, laisse perplexe et renseigne sur l’étendue du désengagement de la diplomatie algérienne sur la scène internationale en général et arabe en particulier. Mourad Medelci reconnaît qu’il n’y a pas eu de réaction «officielle et rapide» face aux révolutions des peuples tunisien et égyptien. Son argument : «La tradition algérienne est de respecter ce qui se passe dans les pays tiers, même nos voisins.» L’explication de Medelci ne tient pas la route. Si la diplomatie algérienne dit n’avoir pas vu venir le vent de la liberté qui a soufflé sur Tunis et Le Caire, il est difficile, par contre, de la croire sur le fait d’avoir mis du temps pour prendre position.
Disons le clairement, le régime de Bouteflika, qui lui-même est largement contesté par les Algériens, a joué à fond la carte de Ben Ali et de Moubarak jusqu’à la dernière minute. En réalité, c’est la chute de ces derniers qui était inattendue pour Alger, ce n’est pas autre chose. Et c’est la raison pour laquelle elle avait mis autant de prudence pour mieux voir. La position de la diplomatie algérienne trouve par conséquent toute son explication à la lumière de sa réaction face à la révolution libyenne. L’Algérie est l’un des rares pays au sein même de la Ligue arabe à avoir rejeté la décision de l’instauration par la communauté internationale d’une zone d’exclusion aérienne en Libye pour empêcher Mouammar El Gueddafi d’exterminer son peuple. Elle se distingue encore une fois par une position, pour le moins que l’on puisse dire, étonnante. Pour Mourad Medelci, ce n’est pas une guerre d’El Gueddafi contre son peuple, mais bien «une opposition armée entre une partie de la population et une autre». Le ministre des Affaires étrangères, qui ira jusqu’à confondre, arbitrairement, la situation en Libye avec celle de la Côte d’Ivoire, reprend littéralement à son compte les arguments du «leader libyen» qui pour s’accrocher au pouvoir brandit la menace terroriste.
Il est, à raison, légitime de s’inquiéter sur le risque d’exploitation de la situation par les réseaux terroristes dans la région mais, à tort, de l’exagérer de telle manière à sous-entendre qu’il est souhaitable qu’El Gueddafi reste plutôt que de voir «réapparaître la menace terroriste de l’autre côté des frontières». Nous savons que le régime libyen joue à fond la carte «Al Qaîda» pour assurer sa propre survie, mais il est incongru pour l’Algérie de le suivre dans un tel raisonnement au risque de se retrouver en quarantaine dans une Afrique du Nord totalement refondée après la chute des régimes de Ben Ali, Moubarak et celui d’El Gueddafi décrié par toute la communauté internationale qui vient de reconnaître la légitimité du Conseil national de transition. En somme, il est à parier que derrière la sortie de Mourad Medelci, qui pense que «le climat est peut-être favorable pour tenter une médiation» en Libye, se cache le souhait de voir se maintenir le régime d’El Gueddafi et l’avortement de la révolution du peuple libyen. L’enjeu est que le vent de liberté, qui souffle sur le monde arabe et l’Afrique du Nord, s’arrête aux portes de Tripoli, aux pieds des chars du «frère El Gueddafi».
Source: “el watan” le 14-03-2011
Lien:http://www.elwatan.com/une/bouteflika-soutient-el-gueddafi-14-03-2011-115898_108.php
Tunisia builds democracy with Ben Ali gone
Two months since Tunisia’s president Zine el Abidine Ben Ali fled the country on 14 January, the democracy activists who forced him out are working hard to consolidate their new-found freedom.
Across the border in Libya fighting rages. At home, democracy is taking faltering steps, and those who toppled Ben Ali know the hardest part is yet to come.
In 60 days Tunisia, which lit the fires of change in the Arab world, has already seen bloodshed, crises and upheavals. Two prime ministers have come and gone, and the present government is the third.
On 24 July, Tunisians will vote in the first free elections since independence in 1956 to choose an assembly charged with drawing up a new constitution and building democracy.
It is a short time frame, analysts say. A swarm of parties, some with no programme, are knocking at the door, demanding to be legalised.
And before a second republic can be created, Tunisia has to shed the legacy of Ben Ali and “renationalise” a country privatised by the president and his wife.
Ben Ali did much the same when he overthrew his predecessor Habib Bourguiba on 7 November, 1987, and set about obliterating all trace of him. Now it is his turn.
Ben Ali’s favourite number, seven, has vanished along with his favourite colour, the omnipresent mauve. “Tele 7” has become “national television” once again.
Streets have been renamed, and the pictures of Ben Ali and his wife Leila – on the front pages whatever the news – have given way to cartoons.
The “president’s men” have also been arrested. Key members of the Leila Trabelsi clan that looted the nation are on the run or behind bars. But for those captured, the first verdicts have already been delivered.
For two months now, those who overthrew Ben Ali have kept up the pressure on their new leaders for fear of being robbed of their victory, which was won at the cost of hundreds of lives.
People want proof that their revolution will not be confiscated, one politician said.
Ben Ali’s party has been dissolved, as have the political police that for 23 years terrorised the people – who now speak openly and without fear.
After the storm, calm has returned. The strikes and demonstrations have stopped, and the country needs to go back to work.
Bosses and unions work together to confront the problems of unemployment, the source of much of the anger that swept away Ben Ali.
The question is, what to do with the revolution? And with whom?
Riots in Tunis at the end of February – after Ben Ali’s overthrow – left six dead, raising fears that the old regime is not dead.
“Do you think that it (Ben Ali’s party) no longer exists after a wand has been waved?” warned Yadh ben Achour, who heads a committee to turn the democratic transition into a reality.
“It is still there, everywhere,” he said. After all, its two million members made up one-fifth of the population, he pointed out.
For that reason few will predict what the new assembly will look like, and so the new political Tunisia, without a constitution or a parliament, remains provisional.
“The transition is a hard and risky task, but we shall make a success of it,” said the present Prime Minister Beji Caid Essebsi.
He too, like President Foued Mebazaa, is “provisional”: on a short-term contract until 24 July.
Source: “Alahram Alyaoum” le 14-03-2011
Will Gaddafi reverse the tide of the Arab Spring?
Ever since Tunisian fruit seller Mohammed Bouazizi set himself ablaze 86 days ago, the Arab uprising has been a mutating virus. That is why Moammar Gaddafi – who has set Libya ablaze – has become so important.
By now it’s almost hard to remember, but Bouazizi at first inspired not popular protests but copycat self-immolations in Algeria and Egypt. Then the contagion altered: A mass secular movement emerged in Tunisia under the banner of liberal democracy, and Egypt’s young middle class took up the same cause. U.S.-allied armies in Tunisia, Egypt and Bahrain decided one after the other that they would not gun down their own people to preserve the autocratic status quo – and each decision strengthened the principle of nonviolence being pushed by the United States and other outside powers.
Now Gaddafi has altered the virus’s nature once again. Thanks to his “Green Book” madness, Libya stood for decades at the margins of Arab politics. But Gaddafi’s scorched-earth campaign to save himself has not only stopped and partially reversed the advance of rebel forces on Tripoli during the past two weeks; it has done the same to the broader push for Arab democracy. If he survives, the virus of repressive bloodshed and unyielding autocracy could flow back through the region.
Maybe it already has. Egypt has seen dangerous outbursts of violence the past couple of weeks, including sectarian clashes between Muslims and Christians. Security forces in Yemen have attacked crowds in the capital, Sanaa, with live ammunition twice in the past week, and violent clashes have resumed between security forces and protesters in Bahrain.
Pro-democracy forces outside of Egypt and Tunisia have stalled. Algeria and Morocco have gone quiet. In Saudi Arabia on Friday, a “day of anger” advertised for weeks on Facebook failed to produce a significant turnout. And there has been no sign of rebellion in the Arab country whose dictatorship rivals Gaddafi’s for ruthlessness: Syria.
In Egypt, to be sure, liberal forces remain strong. Though still relatively disorganized, the youth-led movement immortalized in Tahrir Square pushed out the prime minister and cabinet left behind by Hosni Mubarak and ransacked the headquarters of his once-feared secret police. Two credible candidates for president, former Arab League secretary general Amr Moussa and former U.N. nuclear inspector Mohamed ElBaradei, have stepped forward, offering the prospect of genuine democratic competition and an outcome that Egypt’s neighbors and allies can live with.
But some Egyptians think the country is dangerously close to unraveling. “We may never get to the presidential election,” said one well-informed source I spoke to. The economy, he said, remains stopped; the government may soon run out of cash to pay salaries. Authority of all kinds is crumbling: Factory managers and union leaders are being challenged by their rank and file, and police have largely disappeared from the streets.
This Egyptian had a troubling thought: “What if Libya had happened first?” he wondered. “What would have happened then in Egypt?” The obvious follow-up question: In a Middle East where one dictator is slaughtering his way to at least temporary safety, what might the remains of Egypt’s autocracy be tempted to do if the country’s disorder grows? The country’s new reformist prime minister, Essam Sharaf, clearly has been thinking about this: Last week he warned that an “organized, methodical counter-revolution” was already underway.
What if Gaddafi were defeated and deposed? Naturally, this would not solve Egypt’s problems or cause the Assad dictatorship in Damascus to crumble. It would, however, cause the Arab virus to mutate again. It would give new strength to the idea that the Arab dictators can no longer save themselves through bloodshed. It would probably encourage more pro-democracy uprisings.
And what if Gaddafi’s downfall is brought about, in part, through military assistance from France, the United States or other Western powers – arms deliveries or a no-fly zone? Some seem to think this would weaken the Arab revolutionaries, by introducing a foreign element. More likely it would do the opposite. Just ask a leading opponent of intervention, Post columnist George F. Will.
“The Egyptian crowds watched and learned from the Tunisian crowds,” Will observed last week. “But the Libyan government watched and learned from the fate of the Tunisian and Egyptian governments. It has decided to fight. Would not U.S. intervention in Libya encourage other restive peoples to expect U.S. military assistance?”
The answer is: Perhaps it would. And: If a powerful opposition movement appeared in Syria, and asked the West for weapons or air support to finish off the Assad regime, would that be a disaster?
Source: “Washingtonpost” Le 14-03-2011
Lien: http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2011/03/13/AR2011031303262.html