14 juillet 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2608 du 14.07.2007

 archives : www.tunisnews.net


C.R.L.D.H. Tunisie:Lorsque les droits et les libertés des Tunisiens sont sacrifiés ! Communiqué sur la situation du prisonnier politique Karim Harouni Cour européenne des droits de l’homme. L’interdiction de la torture est absolue et universelle Panapress :Lettre adressée par la sénatrice communiste Nicole Borvo au Président Français Magharebia :Rencontre “extrémisme et médias” Le Monde :Rama Yade “s’étonne” des critiques sur son voyage à Tunis L’Humanité :Radhia Nasraoui : La torture est quotidienne en Tunisie El Watan :Touristes algériens à destination de la Tunisie:A l’heure des taxis-fraude le portail  économique :Tunisie : SAMA DUBAI dicte ses conditions pour 14 milliards USD ? Yahyaoui Mokhtar: Le Maghreb ferait-il les frais à l’irakienne du plan de Sarkozy Moncef Zid: L’hypocrisie Politique ou plutôt l’Hypocrisie sociale Balha Boujadi: Hechmi  Hamdi,  le nombril  du  monde Jelassi Afef: Le rideau de fumée Mizaanoun:Le tourisme, cette autre imposture occidentale. Kairouan.org: Les oulemas musulmans en tunisie… une race en voie de disparition

Le Temps :Mémoire collective :Juillet 1924 : La mort d’un réformiste avant-gardiste, Salem Bouhajeb

 


C.R.L.D.H. Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org

Lorsque les droits et les libertés des Tunisiens sont sacrifiés !

 
 
Le président français M. Nicolas Sarkozy vient d’effectuer, mardi 10 juillet 2007, une visite éclair “d’amitié et de travail” en Tunisie afin de présenter à son homologue, M. Zine El Abidine Ben Ali, son projet phare  d’Union méditerranéenne, un axe majeur de sa politique étrangère dans la région.  la situation désastreuse des droits humains et les graves violations individuelles et collectives enregistrées au quotidien n’est pas l’affaire de la France d’aujourd’hui. La rupture, dans ce cas précis n’a pas été de mise. Cependant, et lors de la campagne électorale, le candidat Sarkozy a promis une politique étrangère vigilante quant au respect des droits humains et de la démocratie ! En se rendant en Tunisie, le président français ne peut ignorer les violations récurrentes des droits humains et les atteintes graves aux libertés fondamentales perpétrées depuis des longues années.  La menace d’anéantissement qui plane sur la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme, une des plus prestigieuses organisations tunisiennes, devenue depuis des années une des cibles privilégiées du pouvoir politique tunisien : procès  judiciaires  se comptant en dizaines ; annulation de la tenue de  son 6ème congrès à deux reprises, aux mois de septembre 2005 et de mai 2006 ; blocage de  toute activité publique réalisée par le comité directeur ou ses multiples sections par l’interdiction d’accès aux différents locaux, y compris le siège… A cela s’ajoute la politique d’étouffement et de marginalisation  exercée à l’encontre des juges et des avocats, mais aussi des journalistes, des opposants politiques, des syndicalistes et des étudiants, autant d’exemples connus et relayés par les médias de ce qu’endurent les tunisiens dans leur quête pour les libertés et la dignité.  S’y ajoutent également les centaines de prisonniers politiques qui croupissent dans les prisons tunisiennes, condamnés pour la plupart pour des délits d’opinion à des lourdes peines lors de procès iniques qui disent long sur l’état de la justice tunisienne. Tous ont subi la torture dans différents lieux de détention… Parmi eux, l’avocat Mohammed Abbou, en détention depuis le 1er mars 2005  pour avoir publié un article sur un site Internet dans lequel il dénonçait les conditions de détention dans les prisons tunisiennes. Le 28 novembre 2005, le groupe de travail sur les détentions arbitraires des Nations unies a reconnu que la détention de M. Abbou était arbitraire, en violation de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques….Et la liste de violations est encore longue. Cette attitude nous rappelle  les propos de l’ancien président français, M. Jaques Chirac lors de sa visite officielle en Tunisie le 03 décembre 2003 qui a affirmé que « le premier des droits de l’Homme, c’est de manger, d’être soigné, de recevoir une éducation et d’avoir un habitat. De ce point de vue, il faut bien reconnaître que la Tunisie est en avance sur certains autres pays ». Se taire sur les graves atteintes aux droits de l’Homme en Tunisie  revient à les cautionner et  à encourager M. Ben Ali dans sa politique répressive.  Le CRLDHT considère que la France a un devoir de soutien au combat du peuple tunisien pour la liberté, les droits de l’homme et la démocratie, première condition à tout développement humain.  Il rappelle que la lutte contre le terrorisme passe uniquement  par le respect des droits et l’application de la pleine et effective citoyenneté Il appelle à la mise en place d’une nouvelle politique de partenariat basée sur le respect effectif des  valeurs fondamentales de  liberté et de dignité.  Paris, le 14 juillet /2007


Communiqué sur la situation du prisonnier politique, l’ingénieur Karim Harouni, ex-secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants

 
Le prisonnier politique Karim Harouni (45 ans) est en grève de la faim depuis le 9 juillet 2007 à la prison de Mornaguia à Tunis pour exiger sa libération (il est incarcéré depuis 1991 et a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité par le Tribunal militaire, une juridiction d’exception et non constitutionnelle, pour appartenance à une association non reconnue) ou tout du moins l’amélioration de ses conditions d’incarcération. Il est affecté de pathologies nombreuses et graves dues à la mauvaise qualité de la nourriture et du refus des gardiens de lui donner ce que lui apporte sa famille en fonction de ses besoins (le miel par exemple est interdit), sans compter la surpopulation, la propagation des maladies gastriques, le non-accès à un médecin ou l’impossibilité de faire pratiquer des analyses, toutes choses qui ont entraîné le décès de dizaines de prisonniers au long de la dernière décennie. A cette occasion, sa famille lance un cri d’alarme, craignant pour son sort, et demande aux organisations de droits de l’homme, aux personnalités nationales et aux êtres libres de par le monde, ainsi qu’aux médias, d’intervenir auprès des autorités tunisiennes pour qu’un terme soit mis à cette abominable tragédie. Pour la famille : Hend Harouni, sœur du prisonnier Karim Harouni Tel : 216 94 58 29 59 e-mail : brikhedi@yahoo.de (traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en arabe, LT)

Observatory for Freedom of the Press, Publishing and Creation (OLPEC)

 
Tunis, July 8, 2007 Omar Mestiri, editor of the on-line journal Kalima has been summoned to appear in court on August 2, 2007 on charges of defamation brought by Mohamed Baccar under articles 42, 50, 53, 72 and 78 of the Press Code. The charges arise from an  article (http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=289  ) published on September 5, 2006 in Kalima which gave information about the surprising rehabilitation of Baccar, a lawyer close to those in power, who was disbarred for having been convicted on several counts of  perjury and fraud. Mestiri was first  questioned on March 29 by the public prosecutor,  whose line of interrogation was focused on the identity of the sources who  gave him information about the rehabilitation, and not on the veracity of  the supposedly defamatory facts reported in the article, which are very familiar to the Tunisian public. What most concerned the prosecutor was  how Omar Mestiri was able to learn about the rehabilitation, about which  the authorities had been very discreet. Omar Mestiri refused to answer, on  the basis of his right as a journalist to protect his sources. Mestiri’s lawyers have raised quesitons about the judicial basis for his  prosecution, given that Kalima is blocked in Tunisia and the publication could not therefore have caused harm in Tunisia. Mestiri faces a sentence of one to three years in prison. OLPEC (the Observatory for the Freedom of Press, Publishing and  Creation in Tunisia), which believes that in fact Mestiri’s legal difficulties  arise from articles he published during the same period about corruption in  the Tunisian president’s family – Demands that the charges be dropped, considering that Mestiri did no  more than exercise his profession as a journalist. – Demands the repeal of the provisions of the law that allow for imprisonment in cases of crimes of the press. – Demands an end to the arbitrary censorship which still blocks the  site of Kalima, depriving it of its right to publish in Tunisia. On behalf of the Observatory Naziha Rjiba, Vice President (Source : Communiqué diffusé par L’ « IFEX Action Alert Network », le 13 juillet 2007)

Cour européenne des droits de l’homme. L’interdiction de la torture est absolue et universelle

 
Amnesty International, le Centre AIRE, la Commission internationale des Juristes, Interights et REDRESS tirent le signal d’alarme après la demande, faite à la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme lors d’une audience ce mercredi 11 juillet, de reconsidérer l’interdiction absolue de toute torture et autres mauvais traitements. Assouplir l’interdiction absolue et universellement acceptée de l’interdiction de la torture et autres actes de mauvais traitements ne serait pas seulement une erreur, ce serait un danger pour nous tous, car cela remettrait en question l’une des valeurs essentielles sur lesquelles le système européen a été bâti. Dans l’affaire dont il était question, Saadi c. l’Italie, Nassim Saadi affirme, entre autres, que l’arrêté d’expulsion de l’Italie vers la Tunisie le concernant, pris au titre de la loi Pisanu, viole les obligations du gouvernement italien au regard de la Convention européenne des droits de l’homme, son renvoi vers la Tunisie l’exposant à un risque réel de torture et autres mauvais traitements. Le gouvernement britannique, ainsi que plusieurs autres gouvernements, sont intervenus pour soutenir la décision d’expulsion en dépit des risques de torture et mauvais traitements. Le gouvernement du Royaume-Uni demande à la Cour européenne des droits de l’homme de modifier sa jurisprudence, actuellement en conformité avec l’interdiction absolue et universellement reconnue de l’interdiction de la torture et autres actes de mauvais traitements. Selon le Royaume-Uni, l’interdiction de la torture et des mauvais traitements ne devrait pas être absolue pour les ressortissants étrangers considérés comme représentant une menace pour la sécurité nationale d’un État et que cet État cherche à expulser. Actuellement, le droit relatif aux droits humains est clair. L’interdiction absolue de la torture et autres mauvais traitements signifie que les États ont l’obligation de veiller à ce que leurs représentants n’aient recours ni à la torture ni aux mauvais traitements, quelles que soient les circonstances. Ils doivent poursuivre en justice les auteurs présumés de tels actes et veiller à ce que des réparations soient accordées aux victimes. Cette interdiction signifie également que les États ne peuvent exposer des personnes à des risques de torture ou mauvais traitements dans d’autres pays. Ces règles sont valables, quelles que soient les circonstances, y compris lorsque la personne concernée est soupçonnée d’implication dans des activités terroristes. L’interdiction de la torture et des mauvais traitements est absolue pour une bonne raison. La torture est une violation grave de la dignité et de l’intégrité physique d’une personne. Elle attaque également les principes du droit et l’autorité morale de l’État lui-même. Pour ces raisons et pour d’autres encore, la pratique de la torture a été condamnée à de multiples reprises par des tribunaux nationaux et internationaux. Son interdiction absolue relève du statut le plus élevé en droit international, c’est une interdiction fondamentale, impérative et qui ne saurait être transgressée. La communauté internationale s’est engagée juridiquement et à travers de nombreuses déclarations publiques à faire en sorte que les mesures prises par les États pour protéger la population du terrorisme soient conformes au droit international, et respectent notamment l’interdiction absolue de la torture et des mauvais traitements. Cependant, les médias, les rapports des organisations de défense des droits humains ainsi que les rapports de groupes d’experts des Nations unies et du Conseil de l’Europe abondent d’exemples de mesures prises par les États pour se soustraire à cette interdiction absolue. Renvoyer des personnes vers des pays où elles risquent d’être torturées ou de subir des actes de mauvais traitements sur la fois «d’assurances diplomatiques», comme l’Italie cherche à le faire dans l’affaire Saadi, est un exemple de ce phénomène particulièrement inquiétant en Europe. Des «assurances diplomatiques» équivalent à un «engagement d’honneur», reposant sur la parole donnée par un État de déroger à ses «pratiques normales» Complément d’information L’affaire Saadi c. l’Italie est examinée par la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme le 11 juillet 2007. Dans cette affaire, Nassim Saadi affirme, entre autres, que l’arrêté d’expulsion de l’Italie vers la Tunisie le concernant, pris au titre de la loi Pisanu, viole les obligations du gouvernement italien au regard de la Convention européenne des droits de l’homme. Nassim Saadi, de nationalité tunisienne, résidant légalement en Italie, a été reconnu coupable et condamné en mai 2005 à une peine d’emprisonnement de quatre ans et demi pour association de malfaiteurs et faux en écritures. Le même tribunal l’a jugé non coupable de l’accusation de terrorisme international. Nassim Saadi et le parquet ont interjeté appel de la décision. La procédure est actuellement pendante devant les juridictions italiennes. Cependant, en août 2006, alors que la procédure d’appel était en cours, le ministre de l’Intérieur a ordonné l’expulsion de Nassim Saadi vers la Tunisie, au titre de la loi Pisanu. En vertu de cette loi, toute personne soupçonnée par les autorités d’activités en lien avec le terrorisme peut être expulsée sur ordre du ministre de l’Intérieur ou d’un préfet, sans avoir été inculpée ni jugée. Les appels pour ce type d’arrêté d’expulsion ne sont pas suspensifs. L’affaire Saadi est l’une des nombreuses affaires en cours mettant en cause l’application de cette loi, dont la constitutionnalité fait actuellement l’objet d’un examen en Italie. Dans le dossier en cours devant la Cour européenne des droits de l’homme, Nassim Saadi affirme entre autres courir un risque réel de torture, de mauvais traitements et d’atteintes à ses droits fondamentaux en Tunisie et ne pas pouvoir en conséquence être légalement renvoyé vers ce pays. Nos organisations disposent d’informations selon lesquelles des personnes renvoyées en Tunisie, notamment par l’Italie, ont été placées en détention au secret et soumises à des actes de torture et autres formes de mauvais traitements au cours de leur détention. Un autre Tunisien, expulsé d’Italie vers la Tunisie en application de la loi Pisanu début 2007, aurait subi des mauvais traitements en détention en Tunisie. En mai 2005, Nassim Saadi avait été reconnu coupable et condamné par contumace à une peine de vingt années d’emprisonnement par un tribunal militaire tunisien, pour appartenance à une organisation terroriste agissant à l’étranger et incitation au terrorisme, sur la foi d’éléments se rapportant à sa conduite en Italie. Outre le fait qu’il serait probablement re-jugé s’il était expulsé vers la Tunisie, ce nouveau procès se tiendrait devant un tribunal militaire. Les recherches menées par nos organisations indiquent que les procès qui se tiennent devant des tribunaux militaires en Tunisie ne respectent pas les normes internationales d’équité des procès. Le président du tribunal est souvent le seul civil et ce type de procès se déroulant dans des enceintes militaires, l’accès aux audiences est restreint. La Cour européenne des droits de l’homme a déclaré en d’autres circonstances que des procès de ce type bafouaient le droit à un procès équitable. Des civils jugés par ces tribunaux en Tunisie ont fait état de violations de leur droit à la défense, pouvant aller de la non-information de leur droit à consulter un avocat à des restrictions imposées aux avocats en termes d’accès aux dossiers et à l’absence d’informations sur des éléments tels que la date de leur procès. Les appels se font uniquement devant la Cour militaire de cassation , aucun tribunal civil ne les examine. L’affaire Saadi c. l’Italie est l’une des trois affaires pendantes devant la Cour européenne des droits de l’homme, pour lesquelles le Royaume-Uni et quelques autres gouvernements européens cherchent à modifier la jurisprudence de la Cour sur l’interdiction absolue de renvoyer une personne vers un pays où elle courrait un risque réel de torture ou mauvais traitements, pour la remplacer par un examen visant à déterminer si le risque encouru par la personne est plus ou moins important que le risque pour la sécurité nationale. L’autre affaire dans laquelle le gouvernement britannique use du même argument est celle de Ramzy c. les Pays-Bas, également pendante devant la Cour européenne des droits de l’homme. La Cour n’a pas encore tenu d’audience dans l’affaire Ramzy. Toutefois, la Cour a répondu favorablement à la requête du Royaume-Uni de prendre part à la procédure devant la Cour dans l’affaire Saadi et d’inclure au dossier Saadi les recommandations faites précédemment par le Royaume-Uni dans l’affaire Ramzy. La Cour n’a pas accepté d’inclure au dossier Saadi les communications écrites contrebalançant ces recommandations, présentées par trois groupes d’ONG parmi lesquelles Amnesty International, le Centre AIRE, la Commission internationale des juristes, Interights et REDRESS, présentes en qualité de tierce partie au procès Ramzy – ce que regrettent ces organisations. et de ne pas appliquer la torture à la personne concernée par l’accord. (Source : Site du Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme REMDH, le 13 juillet 2007) Lien : http://www.euromedrights.net/pages/400/news/focus/30451

Lettre adressée par la sénatrice communiste NICOLE BORVO au Président Français

 
NICOLE BORVO COHEN-SEAT Vice-Présidente de la COMMISSION DES LOIS __________ Présidente du GROUPE COMMUNISTE REPUBLICAIN ET CITOYEN __________ SENATRICE DE PARIS _________ CONSEILLERE DE PARIS Monsieur Nicolas SARKOZY Président de la République Palais de l’Elysée 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré 75008 PARIS Réf. MD Paris, le 12 juillet 2007 Monsieur le Président, Vous vous êtes rendu récemment en Tunisie. Suite à ce voyage, j’ai été particulièrement surprise de lire que vous auriez souligné « le cheminement en progrès de la Tunisie vers la démocratie », alors que les informations dont nous disposons montrent au contraire que la répression s’y est encore accrue. La torture y est une pratique courante. La liberté de la presse est inexistante.  Les démocrates, les acteurs tunisiens de la solidarité et des droits de l’Homme, leurs organisations, sont de manière permanente l’objet de pressions policières. J’ai noté que vous avez fait état du cas de Maître ABBOU. Sa situation est symbolique de ce qui se passe très largement en Tunisie. En tout état de cause, Maître ABBOU doit être libéré. A plusieurs reprises pendant la campagne des élections présidentielles, vous avez mis en avant le respect des droits de l’Homme comme l’un des critères de la politique internationale. Aussi, je souhaite que la France accorde une grande attention aux questions de l’Etat de droit et de la démocratie en Tunisie, conformément à l’accord d’association Union européenne-Tunisie signé dans le cadre du partenariat euroméditerranéen. Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération.                                                                                                 Nicole BORVO COHEN-SEAT Copie : Madame Rama YADE, Secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des droits de l’Homme “Al-Chams” critique le projet d’Union méditerranéenne LIBYE – 11 juillet 2007 – PANAPRESS Les pays du Bassin méditerranéen “ne sont pas des îles dispersées mais une partie indivisible de leur environnement africain dont ils ne peuvent se détacher”, écrit, mercredi, le journal libyen “Al-Chams”, dans une critique du projet d’Union méditerranéenne lancé par le président français, Nicolas Sarkozy. “On ne peut ignorer la réalité de l’histoire et de la géographie”, estime le journal tripolitain, dans un éditorial intitulé “Sarkozy marche aux pieds noirs”, qualifiant le projet du chef de l’Etat français d'”idée sans profondeur et loin de la réalité”. Commentant la visite du président français en Algérie et en Tunisie, le journal demande à M. Sarkozy d’exprimer, au nom de la France, des regrets pour la période de la colonisation, “comme condition essentielle pour tendre une main propre dépourvue de sang en guise de garantie d’un avenir sans les rancœurs d’un passé colonial odieux”. “AL-Chams” affirme que la visite en Afrique du Nord du président français aurait pu avoir une autre signification s’il avait exécré la colonisation et son passé et demandé pardon, au nom de la France, pour les drames causés. Pour le journal, le chef de l’Etat français aurait pu être écouté par les populations d’Afrique du Nord s’il avait plutôt incité au dialogue euro-africain. Le président français Nicolas Sarkozy avait refusé toute idée de repentance pour les crimes de la colonisation française en Algérie lors de sa première visite, mardi dans ce pays. (Source : Panapress (Agence de presse panafricaine), le 11 juillet 2007) Lien : http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_depeche.asp?art_cle=PAN70027alchaennena0

Rencontre “extrémisme et médias”

 
Le groupe de médias tunisien Dar Assabah a organisé jeudi 12 juillet une table ronde sur le rôle des médias dans la lutte contre l’extrémisme, dans le cadre de la série de débats organisés par l’ONG tunisienne DEFI, qui soutient l’Initiative de Partenariat au Moyen-Orient. Par Jamel Arfaoui pour Magharebia à Tunis – 13/07/2007 Le groupe de médias Dar Assabah a organisé jeudi 12 juillet une table ronde sur le rôle des médias dans la lutte contre l’extrémisme, organisée par l’ONG tunisienne DEFI. Les participants sont convenus de la nécessité de se pencher sur les contenus médiatiques dans la région, en vue de déterminer la portée de leur efficacité dans le combat contre la propagation de l’extrémisme. Participaient à cette rencontre Sheikh Rouhou,, président du groupe de médias Dar Assabah, et un grand nombre de journalistes, de critiques et d’universitaires de l’ensemble du Maghreb. L’universitaire Farhat Drissi s’est plaint d’une tendance à la baisse de qualité dans les médias internationaux depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. “Avant cette catastrophe, les médias étaient plus ou moins un moyen de dialogue entre les peuples, mais ils sont petit à petit devenus une partie du problème.” M. Drissi a accusé les médias arabes de ne pas saisir l’occasion de sauter sur ce qu’il a appelé “l’autorité du politique [sur] le quatrième pouvoir”. Il a affirmé que la vision communément admise de l’Occident comme une entité monolithique était erronée, “car il n’y a pas un seul Occident, pensant d’une seule et même manière”. Saloua Charfi, professeur de journalisme, s’est quant à elle interrogée sur le point de savoir si les médias pouvaient être classés en deux catégories, “une catégorie diffusant une culture de la paix, et une autre disséminant une culture de la haine”. Mme Charfi a accusé al-Jazeera de soutenir le discours extrémiste en diffusant les vidéos de Ben Laden, “bien que nous connaissions par avance leur contenu, un appel à tuer des Juifs et des Chrétiens”. L’universitaire Hamadi Redissi a condamné le double langage tenus par de nombreux organes de presse locaux en Tunisie. “Alors qu’ils considèrent les actes terroristes commis par des groupes [locaux] comme extrémistes, ce qui est correct, ils appliquent d’autres qualificatifs à l’extrémisme en Afghanistan, en Irak ou en Somalie.” Le professeur de journalisme Larbi Chouikha a expliqué que le droit des médias est un droit fondamental qui ne saurait être remis en cause, affirmant: “Ce dont nous avons maintenant besoin, c’est d’analyser le contenu de ce qui est enseigné dans les écoles de journalisme, parce que nombre de conditions ont changé.” M. Chouikha a indiqué que de nombreux organes de presse occidentaux avaient entrepris une introspection rigoureuse et analysé le contenu des informations présentées lors de la guerre en Irak, et que la presse au Maghreb devrait s’efforcer de faire la même chose. Ikbal Gharbi, professeur à l’Institut Maqasid Ash-Sharia, a parlé de la propagation des sites web islamistes visant les femmes, en dénombrant au moins une vingtaine, “dont certains appellent ouvertement au djihad et proposent aux femmes des conseils pour atteindre ces objectifs”. Le critique de cinéma Khamais Khayati a parlé de l’influence des média saoudiens sur les principales chaînes satellitaires arabes. Il a également révélé les méthodes utilisées par les groupes extrémistes pour transmettre leur discours au grand public. Universitaire et journaliste au quotidien algérien El Watan, Belkasem Mostafa a appelé les participants à ne pas s’en prendre aux médias occidentaux, mais à travailler plutôt à ce que “les journaux locaux assument leur rôle pour lutter contre l’extrémisme et empêcher sa propagation”. Cette table ronde était la quatrième de ce type. L’idée en avait été lancée par DEFI, une organisation non gouvernementale tunisienne qui cherche à promouvoir les attitudes favorables au dialogue et à l’échange d’opinions dans la société tunisienne. Avec le soutien de l’Initiative de Partenariat au Moyen-Orient (MEPI), DEFI avait organisé cette rencontre dans le cadre d’une série de débats et de discussions rassemblant des ministres, des représentants du secteur privé, des enseignants, des journalistes et d’autres, pour échanger leurs points de vue sur les questions importantes du moment. (Source : « Magharebia » (portail financé par le Département de la Défense américain), le 13 juillet 2007) Lien : http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2007/07/13/feature-01

 


A l’occasion de la fête nationale française: Vœux du Président Ben Ali au Président Sarkozy

 
A l’occasion de la fête nationale française, le Président Zine El Abidine Ben Ali a adressé, au Président Nicolas Sarkozy, un message dans lequel il lui exprime, en son nom personnel et au nom du gouvernement et du peuple tunisien, ses sincères félicitations et ses meilleurs vœux de santé et de bonheur, et au peuple français ami davantage de progrès et de prospérité. “Il me plaît également, en cette heureuse occasion qui incarne un événement historique glorieux, de vous exprimer de nouveau ma satisfaction quant à l’évolution prometteuse des liens d’amitié traditionnelle tuniso-française et de vous renouveler notre volonté de continuer à œuvrer de concert au renforcement des relations de coopération fructueuse et à la consolidation de la concertation régulière et constructive entre nos deux pays”, ajoute le Chef de l’Etat dans ce message. Il se déclare enfin persuadé que “les années à venir ouvriront de nouvelles perspectives aux relations privilégiées qui existent entre la Tunisie et la France , ainsi qu’au développement du partenariat euro-méditerranéen, de manière à contribuer davantage à l’instauration de la paix et de la prospérité dans la région méditerranéenne et dans le monde”. (Source : www.infotunisie.com (Officiel), le 14 juillet 2007)

Rama Yade “s’étonne” des critiques sur son voyage à Tunis

 
La secrétaire d’Etat française aux affaires étrangères et aux droits de l’homme, Rama Yade, se dit “étonnée” des vives critiques de la Ligue française des droits de l’homme (LDH) formulées contre elle, au lendemain de son voyage en Tunisie, les 10 et 11 juillet, où elle accompagnait Nicolas Sarkozy. Dans un communiqué publié vendredi 13 juillet, Mme Yade souligne qu’elle s’est “entretenue pendant plus d’une heure avec son homologue tunisien, Hatem Ben Salem, sur la question fondamentale des droits de l’homme”, dont M. Sarkozy a fait “l’une de ses priorités de sa politique étrangère”. Elle ajoute qu’à son retour en France, elle a reçu Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et “constate, pour le regretter, qu’être femme et jeune dans un gouvernement suscite a priori le soupçon d’être un “paravent” médiatique”. Jeudi, la LDH avait dénoncé la poursuite par Nicolas Sarkozy de “la politique de complicité” avec “la dictature tunisienne”. Elle avait fustigé Mme Yade pour son “silence” à Tunis et son absence de contact avec les associations tunisiennes de défense des droits de l’homme. Interrogée par les journalistes qui accompagnaient le président Sarkozy, Rama Yade avait fait valoir que son déplacement à Tunis, incertain jusqu’à la dernière minute, ne lui avait pas laissé le temps de prendre rendez-vous avec qui que ce soit. Pour sa part, l’avocate Radhia Nasraoui, présidente de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (non reconnue), avait dénoncé cette attitude et parlé de “mépris”. “Quand le président du Parlement européen est venu à Tunis, il y a quelques mois, il nous avait rencontrés. Or lui aussi n’était venu que quelques heures”, avait-elle rétorqué. Mme Nasraoui avait cité des cas précis “de tortures abominables” pratiquées sur des détenus tunisiens, dont elle avait pu constater elle-même les traces. Le régime tunisien est tenu par toutes les associations internationales de défense des droits de l’homme pour l’un des plus répressifs du monde arabe. Florence Beaugé (Source : « Le Monde », (Quotidien – France), le 15 juillet 2007)
 

 

Radhia Nasraoui : La torture est quotidienne en Tunisie

 
Droits de l’homme . La lutte antiterroriste est utilisée par le régime pour accroître la censure et la répression. Rencontre avec Me Radhia Nasraoui. Tunis, envoyée spéciale. Depuis plusieurs années, l’avocate Radhia Nasraoui, l’une des figures de proue de la défense des droits de l’homme en Tunisie, est la cible de multiples pressions et intimidations de la part du régime. Elle a subi tour à tour des agressions physiques, des vols de documents, des écoutes et des coupures de ses lignes téléphoniques, l’interception de ses courriers ou encore la mise à sac de son cabinet. En 2003, lors d’une visite d’État du président français Jacques Chirac, elle avait attiré l’attention de la presse internationale par une grève de la faim de cinquante-huit jours. À l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy à Tunis, nous avons rencontré Me Nasraoui, toujours sous étroite surveillance policière. La situation s’est-elle dégradée ces dernières années en Tunisie du point de vue des droits de l’homme ? Radhia Nasraoui. Oui, c’est incontestable. Au nom de la lutte antiterroriste, une vague d’arrestations a frappé, ces derniers mois, des dizaines de personnes. En tant qu’avocate ayant eu à défendre certaines d’entre elles, je peux vous dire que la plupart de ces dossiers sont vides. Mais en torturant les gens (une pratique quotidienne dans la Tunisie de Ben Ali) on peut leur extorquer toutes sortes d’aveux… La lutte contre le terrorisme est en fait utilisée comme un moyen de limiter les libertés, de museler la presse, d’accroître le harcèlement des défenseurs des droits de l’homme. Il s’agit, finalement, de priver tout le monde des droits les plus élémentaires : droit de se réunir, d’appartenir à une association de la société civile ou à un parti d’opposition, d’exprimer un point de vue différent. Vous vous êtes présentée il y a quelques jours à l’élection du bâtonnier de Tunis. C’était la première fois qu’une femme postulait à cette fonction. Cela a-t-il aggravé le harcèlement dont vous faites l’objet ? Radhia Nasraoui. En apparence, j’ai pu mener campagne. Mais dans les faits, ma situation était très différente de celle des autres candidats. Où que je me rende, je suis suivie par des agents de la police politique. Le but recherché étant de terroriser mes interlocuteurs, de les dissuader de participer aux réunions que j’organise. Peu avant le scrutin, mon cabinet a été encerclé toute une journée par des agents de la police politique. Quelques jours plus tard, les mêmes ont agressé un militant des droits de l’homme qui devait venir me voir. Je pourrais citer une longue liste de faits similaires. De telles pressions m’ont fait perdre une dizaine de clients en l’espace de trois semaines. Elles visaient à détourner mon attention de cette campagne électorale. Mais aussi à me désigner, aux yeux de mes confrères, comme une personne à problèmes, une cible du pouvoir qu’il serait irresponsable ou dangereux d’élire. À la veille de la visite de Nicolas Sarkozy, son entourage a assuré que la question des droits de l’homme en Tunisie n’était pas « taboue ». Qu’attendez-vous du nouveau chef de l’État français, et plus généralement de la communauté internationale ? Radhia Nasraoui. Après tout ce qui a été écrit dans la presse française sur les atteintes aux droits de l’homme en Tunisie, on ne peut plus prétendre ignorer la pratique de la torture, l’absence de presse libre, le harcèlement des opposants. On ne peut plus prétendre que la Tunisie est le paradis des femmes, que le régime actuel est ouvert parce qu’il nous protège de l’intégrisme et du terrorisme. Il n’y a plus d’excuses. Que Sarkozy ne dise pas, comme Chirac, que le premier des droits de l’homme est le droit de manger, et que ce droit est garanti en Tunisie. Il est grand temps de dire stop. Mais malheureusement, je crains fort que cette visite du président français ne soit utilisée, dans les semaines qui viennent, pour réprimer davantage. Les choses se sont toujours passées ainsi. Ces visites sont utilisées à des fins de propagande pour dire que le régime est soutenu par les autorités françaises. Le président Ben Ali a annoncé son intention de « renouveler sa candidature » aux élections prévues en 2009… Radhia Nasraoui. Il n’a pas besoin de se représenter, il est président à vie ! De toute façon, s’il devait y avoir des élections, je peux vous donner leurs résultats par avance : Ben Ali sera « réélu », comme à chaque fois, avec 99 %. Une transition démocratique est-elle possible à moyen terme ? Radhia Nasraoui. Tant que Ben Ali sera aux commandes, on ne peut pas l’espérer. Il n’y aura pas d’ouverture. Au contraire. Le seul espoir que je nourris tient à la création, dans la foulée du sommet mondial de la société de l’information, en 2005, du Collectif du 18 octobre. Cette structure regroupe des gens de tendances politiques très diverses, des marxistes jusqu’aux libéraux. Nous nous sommes fixé l’objectif de lutter, ensemble, pour un minimum démocratique et pour le respect des libertés fondamentales. Entretien réalisé par Rosa Moussaoui (Source : « L’Humanité » (Quotidien – France), le 12 juillet 2007) Lien : http://www.humanite.fr/2007-07-12_International_-La-torture-est-quotidienne-en-Tunisie

 

Tunisie : SAMA DUBAI dicte ses conditions pour 14 milliards USD ?

Tunisie : 7 commissions ont été nécessaires pour l’amendement de 4 articles de la convention avec SAMA DUBAI

 
Les députés on discuté à la Chambre un projet de loi portant autorisation de l’Etat à respecter l’accord d’investissement des Berges Sud Du Lac de Tunis, conclu entre le gouvernement tunisien et la compagnie Sama Dubaï et qui se rapporte à la réalisation sur une superficie de 830 hectares, propriété de l’Etat, de complexes d’habitation, de commerce, de services, ainsi que des équipements d’intérêt collectif sur les Berges du lac Sud de Tunis. Le coût de ce projet est estimé à 14 milliards de dollars USD, soit 18 milliards de DT. Ce projet qui tend à faire de la Tunisie une plateforme régionale de services, engage la société Sama Dubaï à réaliser le projet conformément au programme directeur et aux calendriers fixés par l’Etat. Les résultats et impacts recherchés par ce projet consistent en la création d’emplois au profit des diplômés du supérieur et la contribution à la réalisation d’un taux de croissance de l’ordre de 6,3 % durant les 10 prochaines années. Le Ministre du Développement et de la Coopération Internationale a confirmé que ce projet respecte la souveraineté de la loi tunisienne. Sachant que ce projet de loi a été longuement discuté à la Chambre des Députés par 7 commissions, ce qui a permis d’amender 4 articles de la convention. Certains députés ont fait des réserves sur ce projet qui pourra, selon eux, constituer un début pour plus de concessions de terrains tunisiens à des étrangers. Le ministre a précisé que la Tunisie garde le droit d’amender le texte de la convention et de s’opposer à certaines dispositions et qu’il ne s’agit nullement d’appropriation. Sachant que selon cette convention, Sama Dubaï n’a aucun droit sur le domaine public maritime situé aux environs des terrains acquis et que ces droits se limitent à l’exploitation de ces terrains. La convention est soumise au régime de la concession et les hypothèques n’affectent pas le domaine public maritime, mais uniquement les terrains acquis par Sama Dubaï. Sama Dubaï procédera à l’aménagement d’une ville entière et la Tunisie sera propriétaire de tous les équipements collectifs qui seront réalisés par cette entreprise. Galia Skander (Source : le portail  économique « Tunisie Affaire », le 13 juillet 2007) Lien : http://www.tunisieaffaire.com/articles.php?id=318


 

Touristes algériens à destination de la Tunisie

A l’heure des taxis-fraude

 
Les touristes algériens désirant se rendre en Tunisie au moyen du transport ferroviaire devront patienter davantage. Les deux sociétés de transport ferroviaire d’Algérie et de Tunisie sont toujours bloquées par la politique quant à jouer leur rôle de facteur de rapprochement entre les populations de part et d’autres des deux frontières. Apparemment, les décideurs des deux pays n’en ont pas fait une priorité. Ce n’est donc pas pour demain que le train sifflera pour une liaison dans les deux sens ; Alger-Tunis. Pas de train, pas d’autobus, interdiction aux taxis des deux communautés d’activer dans l’un ou l’autre des deux pays, il y a vraiment de quoi faire le bonheur des « fraudeurs ». Depuis plus d’une décennie, ils assurent le transport routier des voyageurs aux frontières tunisiennes. Ils s’entendent comme larrons en foire avec les éléments de la police des frontières tunisiennes, particulièrement au poste frontalier tunisien de Meloula où ces fraudeurs donnent l’impression d’être de « Very important personnality ». Exception faite du consul général de Tunisie, même les diplomates empruntant la route pour leur déplacement entre les 2 pays ne traversent pas aussi rapidement et aussi aisément la frontière. C’est comme si ces derniers avaient un passe-partout. Avec leurs 4 passagers, ils sont « servis » en toute priorité, y compris devant les femmes enceintes, les familles accompagnées d’enfants en bas âge et les personnes âgées. Cinq minutes à peine leur suffisent pour se retrouver de l’autre côté de la barrière frontalière. A Annaba, qui ne connaît pas ces rabatteurs quotidiennement aux aguets du « client » à proximité de la gare des chemins de fer ? « Tunis ! Tunis ! blaça, blaça », disent-ils avant d’arracher le sac des mains du potentiel voyageur. En été, l’attente pour le remplissage ne dépasse pas la demi-heure. Les candidats au voyage vers la Tunisie par taxi-fraude sont nombreux. Le prix de la place est de 1200 DA. Une escale est prévue pour permettre le changement de voiture à proximité d’un des deux postes frontaliers, El Ayoun ou Oum Tebboul. Le retour de Tunisie est moins astreignant. A quelques mètres de Bab Souika et de l’avenue Habib Bourguiba, les quelques hôtels, d’une saleté à faire fuir et d’une odeur à donner la nausée, entassent par 6, et parfois 8, dans une même chambre, tous les chauffeurs fraudeurs pour la nuit. Bon nombre d’entre eux préfèrent passer la nuit sur le siège arrière de leur voiture. Tôt le matin, les « Annaba-Annaba blaça », « Souk Ahras blaça » « Tébessa blaça » reprennent devant les commerces tunisiens. Leurs gérants ne semblent plus se formaliser de la présence d’un grand nombre de voitures (taxis clandestins) immatriculés en Algérie ni des cris des rabatteurs qui débutent très tôt le matin. A côté de cette catégorie de « taxis-fraudeurs », tolérés de part et d’autre des deux frontières, et particulièrement du côté algérien, il y a une autre meute. C’est celle que composent les trafiquants de devises et de monnaies tunisienne ou marocaine. Ces derniers forment un marché apparemment mieux fourni en liquidités tous genres que les banques locales. Hafid H. (Source : « El Watan » (Quotidien – Algérie), le 14 juillet 2007) Lien : http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=72575


Le Maghreb ferait-il les frais à l’irakienne du plan de Sarkozy

 
Yahyaoui Mokhtar En matière d’union les maghrébins ne sont pas en manque de projets. Il semble que le vide que les dictatures, maîtres absolus dans leurs pays ont crée donne des idées aux superpuissants qui se bousculent aujourd’hui chacun avec son plan en main pour solliciter leurs soutiens. Une situation qui met les despotes de la région dans une position, on ne peut plus confortable qui leur augure qu’ils ont de quoi espérer encore une longue vie devant eux. Ainsi le processus moteur de l’évolution de l’humanité, n’est plus celui qui partage aujourd’hui peuples et pays du monde entier entre un monde libre ou la démocratie s’est définitivement installée et le reste du monde ou la majorité de l’humanité continu à subir les tyrannie, la domination, l’exploitation et de vivre dans l’humiliation d’être privée de sa liberté et dont le monde libre doit supporter la responsabilité morale de les aider à la récupérer. Dans un tel schéma la mondialisation n’est qu’un faux discours dissimulant une nouvelle stratégie de domination dont l’objet est le partage des zones d’influences entre puissants. Avec un tel constat on ne peut plus dire que l’occident occupe une position de leader dans un processus universel qui tend vers l’élargissement du domaine de la démocratie et des libertés. Il n’est plus qu’un acteur parmi d’autres dans une lutte universelle de domination dont la principale préoccupation et de conserver les privilèges acquis du temps de ses empires coloniaux. Du « Grand moyen orient » de George Bush à l’ « Union méditerranéenne » de Sarkozy la recette n’a pas varié. Le seul choix qui nous est proposé est entre les plans politiques de quelle superpuissance allons nous faire l’objet. Je ne vois pas que Sarkozy a pensé consulter les peuples qui font l’objet de son plan d’union sur leur consentement à l’adhésion. Il n’a besoin que des dictateurs existant pour signer en leurs noms. Georges Bush l’a au moins reconnu, la survie de ces moyenâgeux despotes qui se partagent nos immense pays, c’est bien dans leur soutient que réside le secret. Un soutient qui les soumet aujourd’hui au chantage des différents projets proposés. Par cette politique les dirigeants des superpuissances de notre temps veulent nous faire passer nous autres, damnés de la terre des temps présents, un message très important. Américains comme français, viennent ainsi nous dire que l’instauration de la liberté dans nos pays ne correspond pas à leurs intérêts. Message reçu, nous devons comprendre aujourd’hui que cette liberté dont ils se croient les symboles et les portes drapeaux nous somme aujourd’hui les véritables soldats de combat. Il nous revient de la faire triompher s’il la faut contre et malgré eux comme nous l’avons fait contre la colonisation et toutes les formes de ségrégation que l’occident a pratiqué au nom de la civilisation. Quand le destin de peuples entiers devient un simple ingrédient dans le projet d’un homme puissant, cet homme comment doit-il être qualifié? Je vous laisse le soin de trouver votre propre conclusion. Il existe aujourd’hui une communion dans les préoccupations de nos dictateurs et des dirigent des grand pays démocratiques. Le besoin de Georges Bush d’un Moubarak en Egypte et le même besoin qu’éprouve Sarkozy d’un Ben Ali en Tunisie. La principale préoccupation du moment de chaque paire et la même, la sécurité. L’ennemi aussi est le même, c’est nous et l’objectif commun et de nous surveiller. Ces démocrates dans leurs pays ne nous voient pas différemment que nos propres dirigeants, et l’alliance de fait dont on est confronté n’est pas un simple fait fortuit. C’est pourquoi ce qui les préoccupe le plus c’est le terrorisme, l’immigration, le gaz et le pétrole… Leurs mandats sont courts et ils ont besoin de résultats concrets et épater leur électeurs. A ce prix seuls les dictateurs peuvent leur servir. Les pays du Maghreb en phase de passage périlleux vers la démocratie, Un passage qui apparaît de plus en plus indissociable de la formation d’une nouvelle entité régionale entre eux, quel intérêt aurait- ils à se fourrer dans ce sac à crabes que le président Sarkozy venait leur proposé. Un autre UM que celui auquel le président français songeait, l’union du Maghreb serait-il contraire aux intérêts stratégiques français ? C’est à cette question que le président français est aujourd’hui confronté. La concurrence que lui font les américains sur « son propre terrain » semble le conduire à en faire subir les peuples maghrébins tous les frais. Mais en politique rien n’est statique, les projets qui réussi sont ceux qui ont une vue dynamique des situations et non ceux figées sur des données qui peuvent quel que soit leur importance virer d’un jour au lendemain à 180 degrés. Dans la logique de la proposition qui nous est faite nous autres tunisiens, algériens et marocains de nous unir avec les israéliens rejetés par leur propres voisins, aux turcs avec tous les souvenirs qu’ils suscitaient que le européens veulent bien exclure de leur continent et à la poudrière balkaniques dont ils veulent aussi s’en débarrasser, il ne manquait que le Liban avec ses milices d’assassin et la Syrie avec ses baathistes attardés. Il ne faut pas autant pour en faire du rêve de chimère du nouveaux président français un cauchemar à nous faire perdre le peut de raison qu’on cherche à garder pour conserver un semblant de sérénité. Le Maghreb ne doit pas faire les frais à l’irakienne du plan de Sarkozy sauf si on veut l’embraser. Joyeuse fêtes du 14 juillet à tous les français  Yahyaoui Mokhtar – Tunis le 14 Juillet 2007 (Source : le blog Tunisia Watch, le 14 juillet 2007 à 15h15) Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/  

L’hypocrisie Politique ou plutôt l’Hypocrisie sociale

 
Moncef Zid Dieu sait et je pense que c’est le seul à savoir et le seul qui m’intéresse dans ce bas et ce  difficile monde , Dieu sait que ce que j’ai écris ces  derniers jours et ce que j’ai essayé de partager avec ceux qui peuvent   encore acceptés de voir et d’entendre des choses qui  ne viennent pas du « Moi » , ce que j’ai écris était spontané , sans manipulation  et sans  « Gourou» derrière moi et qui me pousse avec son arme  pour écrire des mots bien définits  et bien mesurés , ce que j’ai ecris est une démarche  de recherche d’utilité Humaine  et d’identité  d’un exilé  politique  sur tous les niveaux : je suis exilé de mon pays et je suis aussi exilé de tout mouvement et de tout parti politique quelque soit sa tendance laïque , répressive islamique ou marxiste.  Ce que j’ai  ecris est une démarche pour chercher et pour aider à chercher la meilleure voie pour tout Humain de mon pays qui veut récupérer son dignité. Je n’ai pas l’intention de nuire ni de salir ni faire descendre quelqu’un et peut importe ce quelqu’un  une Homme ou une femme ou une personne morale , Dieu sait aussi que je n’ai pas de haine ni rancune envers des personnes mais plutot envers une principale idée « je vous montre que ce que je vois et forcment je connais le bon chemin »  , je parts d’une parole du Leader de ce monde et le premier Professeur de ce monde qui acceptait la critique et la mise  en cause de  ses choix même dans les moments les plus difficile , Notre Prophète dit «  ne soyez pas des imitateurs , vous dites on est avec les gens , s’ils font du bien on les suit et s’ils font du mal on les suit ». ce que je souhaite pour mes amis et pour tout Tunisien Libre  c’est de vivre pleinement nos idées avant de les exigés  aux autres et avant qu’elles  deviennent des programmes politiques  incontestables et  irréprochable. Ce qui est impressionnant avec mes amis et mes anciens amis c’est cette vision de notre pays , cette vision sectaire qui considère le « Nous »  avec des expressions , avec des relations et  avec des informations  et considère  « the Others » ou les autres avec d’autres types de relations , d’autres expressions et d’autres relations. C’est  très étonnant ou plutôt c’est trés  frappant ce  décalage énorme entre ce qu’on pense , ce qu’on écrit et ce qu’on dit avec les intimes et les proches et de l’autre coté les relations avec les « autres ». Un bon ami m’a dit « mais pourquoi dans tes articles tu  as mis  « annahda » et  le pouvoir avec les mémés responsabilités ». Ma réponse est simple : et pourquoi pas ? et est ce que c’est faut ce que j’ai dit  ? et meme si je me trompe c’est quoi le risque  dans ce que j’ai dit ? de nuire à l’image du mouvement ? de faire mal à quelqu’un ? et c’est qui ce  quelqu’un qui peut être affecté par l’avis d’un pauvre exilé que tous le monde ont oubliés qu’il existe toujours (je ne suis pas le seul dans cette situation) ? Malheureusement dés que  tu commences  à « réfléchir »  à haute voie, dés que tu commence à écrire ou à réfléchir autrement la distance avec le « nous » s’allonge et tu sera meme pas invité aux mariages  et tu commences  à faire parti des « the others » et tu devient un peu bizarre et des relations aussi bizarre et ta famille aussi bizarre et tes paroles ne sont pas innocentes et laisse penser que tu fais parti des Fantômes qui ont leurs pro pores « Agenda ». On préfère que tu ne  bouges pas , que tu deviennes   une  statu ,  que tu deviennes un boulon dans une machine de consommation , on préfère ta mort social qu’un étre Humain à part qui a trahit « le pain et le sel ». Et pour finir je pense que l’Hypocrisie ,  le multi-language  ou le multi-masque qu’on possède n’est pas uniquement politique mais plus grave que ca  il touche  toute la vision qu’on posséde sur la société et sur des sujets forts de la société quotidienne : – la relation dans la famille , avec les enfants et la femme. – Notre avis déclare et notre avis caché sur la  polygamie – La démocratie pour nous et pour les « others » – Notre vision  et notre relation avec  pouvoir  comme partenaire et comme opposition ? – la démocratie pour qui ? comment ? et dans quelles conditions ? – la liberté ? pour qui ? comment ? – les élections ? pour ce jour et pour le lendemain  

 


Le rideau de fumée

 
Par: Me JELASSI AFEF, Avocate à Tunis  Les élections sont l’occasion pour les avocats de faire le bilan du mandat écoulé, de réviser leurs choix et de se prononcer sur les programmes proposés pour le mandat à venir. Elles doivent aussi et surtout constituer une sorte de fête, de célébration périodique des grands principes inhérents à l’essence même de l’avocature : l’honnêteté, la probité, la vertu et le sens de la confraternité. Sans cela, les élections se convertiraient en un évènement qui divise plus qu’il ne rapproche les confrères d’aujourd’hui et de demain. Lors des dernières élections, j’ai assisté, de visu, sidérée, à des manœuvres électorales pour le moins choquantes. Mais, restons calmes et disons simplement que la cuisine électorale était un peu trop salée cette fois-ci. Des avocats affichant d’habitude un large sourire show-biz se sont transformés en catcheurs professionnels d’une férocité totale, des rouleaux compresseurs qui rasaient tout sur leur chemin : déontologie, amis et alliés d’hier compris. Ils se sont révélés experts en l’art d’assassiner les gens et je peux vous dire qu’ils feraient passer Jacques l’Eventreur pour un amateur. L’objectif ? Ravir des voix à leurs concurrents ou aux concurrents de leurs candidats. Pour eux, paraître, c’était faire comparaître. Ils accusaient systématiquement leurs confrères, leur jetant l’anathème. Ils ont fini par sombrer dans un égarement pénible, utilisant des propos immondes, des mots qui écorchent…Ils faisaient des procès à tout va, des procès à la fois staliniens et kafkaïens, avec un discours à charge, haineux et revanchard. D’autres, voulant se faire subtils et malins, faisaient des allusions, des sous-entendus qui n’en étaient pas moins scabreux. On était en plein dans les commérages. C’était un pur délire verbal, les mots ont perdu le poids qu’ils avaient avant et le discernement est arrivé à un seuil infiniment bas. Le mot d’ordre était :”Pas très déontologique, mais ça pourrait nous servir”. Même des avocats sérieux ou supposés l’être se sont impliqués dans cette guerre “confratricide” en tenant un discours hargneux qui s’est hélas validé par certains autres. Ca a pris des proportions colossales. Les imposteurs et les diffuseurs des rumeurs se relayaient la tâche d’endeuiller ce qui était censé être une fête, et je ne pense pas qu’ils sont dans un confort intellectuel et moral idéal. Voilà pour les détails sordides. Lorsque j’ai fait part de ma stupéfaction à un confrère, il m’a dit : “Un avocat qui diffame, c’est un pléonasme !” Un secret de Polichinelle me dirait-on. Mais, au-delà des analyses simplistes, la véritable explication est bel et bien ailleurs. Ce comportement inadmissible n’était en réalité qu’une diversion organisée comme un rideau de fumée dans le but d’empêcher la masse électorale de parler du principal : La confrontation des programmes des candidats. Même si on peut discuter longuement du bien fondé des histoires qui circulaient, l’obstruction a bel et bien eu lieu. Au-delà de l’aspect polémique, cette mascarade a masqué la véritable question : Qui propose Quoi ? Or, c’est bien là que devrait se jouer l’un des épisodes les plus décisifs de toute élection. Lors des dernières élections, nous avons assisté à un déficit d’informations sur les programmes des candidats et à beaucoup de désinformation organisée, au lieu d’assister à une conquête, de part et d’autre, du débat intellectuel et électoral. C’était un débat sain que nous nous attendions à voir ouvrir. Mais comme m’a dit l’une de nos consoeurs stagiaires : “Le rêve qu’on nous propose est quand même un peu triste.” En toile de fond, reste cette question qui est celle de savoir si c’est avec des manœuvres pareilles qu’on pourrait convaincre les absentéistes parmi nous (à peu près la moitié des avocats) à mettre fin à leur boycott des élections, et de venir s’exprimer et voter ? Pour les jeunes avocats qui étaient présents, l’impact a été fatal. Maintenant, ils savent que lorsqu’on est avocat, l’amertume est inévitable : chassée par la porte, elle revient par la fenêtre, et parfois par les égouts. Voilà un ton voulu mesuré pour parler de quelque chose qui ne l’est absolument pas. Confraternellement. (Source : le forum du site de Me Chawki Tabib, juillet 2007) Lien :  www.chawkitabib.info


 

HECHMI  HAMDI,  LE NOMBRIL  DU  MONDE

 

BALHA BOUJADI

 

Tous les lecteurs de Tunisnews ont suivi avec beaucoup d’intérêt la « polémique » entre le Dr. Hechmi Hamdi, islamiste « modéré » et Mme le Dr. Saloua Charfi, Démocrate libérale et laïque.

 

Le débat a été très animé et personnellement j’étais très impressionné par la force des arguments de Mme Charfi, car elle n’a utilisé que le raisonnement pratique basé sur le sens commun de la conception moderne de la vie érigée sur des valeurs humaines conquises depuis des siècles à travers des révolutions, des réflexions et des luttes pour instaurer un monde où l’homme et la femme puissent vivre dans la dignité la plus complète et où la Liberté et la Démocratie sont les références de tous les actes humains.

 

Quant à Mr. Hechmi Hamdi il a puisé ses arguments de la vie du prophète et de ses compagnons et de la spiritualité la plus primaire et populiste. A la fin du débat, le 12 juillet, battu par K.O bien placé par la dame de fer, il a voulu couper court tout en se référant à sa nostalgie maternelle et à la passion qu’il voue pour son village natal et pour la Tunisie. Il a voulu dire, en définitive, qu’il ne veut plus débattre de ces thèmes «byzantines», car le plus important dans la vie de quelqu’un, d’après Mr. Hamdi, est de boire un café préparé par sa mère.

 

La dérobade n’est qu’un subterfuge des vaincus. Le pire est que Mr. Hamdi a montré son vrai visage, celui d’un islamiste mouillé jusqu’au cou dans l’idéologie la plus obscurantiste et fanatique du monde, celle de l’islamisme politique.

 

Il a passé des nuits préparant dix questions afin de contrecarrer la nouvelle association pour la défense de la laïcité en Tunisie, et quand Mme Charfi lui a sauté au cou, il a arboré un discours poétique, romantique et tout à fait hors sujet.

 

Au moins il a été correcte avec Mme Charfi, plus de 25 ans en Angleterre lui ont appris à être un vrai gentleman, ce qui n’a pas été le cas avec la horde des islamistes qui ont intervenu de temps à autre traitant la dame comme si elle était une délinquante.

 

Personnellement je regarde Al-Mustakillah, j’ai suivi plusieurs débats qui étaient d’une certaine catégorie intellectuelle, et j’admire chez Mr. Hamdi son assurance et son savoir-faire pour diriger les débats, sauf qu’il tombe toujours dans le narcissisme le plus aigu.

 

Etre propriétaire exclusif d’une chaîne de télévision sur trois ou quatre satellites, orientée vers un certain débat d’une certaine idéologie. Mr. Hamdi, le patron tout puissant, fait la pluie et le beau temps, il choisit ses invités (pas tous de la classe de Mme Charfi), les sujets, les questions, les versets de Coran qu’il plasmode lui-même, il ne parle plus jamais de la Tunisie, alors qu’il y’avait cinq ans il était le champion de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde, avant de succomber sous les millions de pétrodollars.

 

Sa crédibilité est au point zéro avec tous les tunisiens, et il a une dette envers ce peuple qu’il prétend aimer au pleur, il l’a trahi et il l’a laissé abandonné pour s’intéresser à la bonne gouvernance en Arabie Saoudite, en Iran, au Yémen, au Soudan et même en Erythrée.

 

Mr. Hachmi Hamdi, maintenant que tu es le nombril du monde, et malgré le revers essuyé contre Mme Charfi, et avant de disserter des discours nostalgiques sur la Tunisie, Repondez-nous à une seule et unique question et sans aucune arrière pensée, juste pour la Vérité, combien on t’a payé pour acheter ton silence? Dix millions de tunisiens n’attendent que cette réponse depuis 2002.

 

Mr. Hachemi Hamdi, vous, le soi-disons «démocrate» et modéré parmi les islamistes, vous qui disposez de 24 heures sur 24 d’antenne, pourquoi vous ne donnez pas une heure par semaine, ou même une heure par mois, à Mme Charfi et Raja Ben Slama et autres femmes démocrates pour s’exprimer juste un peu contre cet océan d’obscurantisme qui nous entoure et qui a mené l’humanité entière au gouffre de l’anarchie et de la confusion?  

 

Quel gâchis! Mr Hamdi, les tunisiens auraient pu être beaucoup plus fiers et orgueilleux d’un fils du pays, un magnat de télévision comme vous qui aurait créé une petite Al-Jazeera tunisienne pour défendre les valeurs universelles de la liberté, de la démocratie, du progrès et du dialogue et initier ces nouvelles générations à une vie sans cadavre à chaque coin de rue, mais, malheureusement,  tout ce que l’histoire va à garder est que votre «Mustakillah» n’a jamais été «indépendante» et que votre « Démocratie » n’est que «théocratie» pure et dure. 

 

BALHA BOUJADI, Le 14 / 7 / 2007

balhaboujadi@yahoo.es

 


 

Le tourisme, cette autre imposture occidentale.

Par Mizaanoun

Introduction

Evidemment il s’agit de ce qu’on appelle le secteur « économique clef» dans certains pays du tiers-monde, ou plutôt les pays « marginaux » par rapport aux pays industrialisés ou dits riches du Centre, dont la Tunisie, le Maroc, l’Égypte etc. Les républiques bananières, nouvelle version. On ne peut réellement tenir compte de ce qu’affirment les gouvernants dans ces pays, puisque tous ces pays sont dirigés par des dictatures féroces ou des dynasties tyranniques depuis plusieurs décennies, n’ayant devant elles aucune opposition politique réelle en mesure, ni de leur demander des comptes sur les décisions et les choix « économiques », politiques, sociales ou autres, ni pour confirmer ou infirmer leurs allégations sur aucun autre plan de la vie qui concerne la totalité des peuples. Et dans le cas précis du tourisme, encore beaucoup moins, car tous les chiffres qu’on avance, dans certaines circonstances et hors de celles-ci, ne signifient absolument rien, puisque comme dans tout le reste, tant qu’il n’y a pas une partie pour les vérifier, ils restent sans crédébilité aucune.

En effet la seule voix qui s’élève, pour justifier la nature « économiquement » bienfaisante du tourisme, est celle du gouvernement en place accompagné, dans sa prestidigitation noire, par les amplificateurs à son service, qui sont les médias ainsi que les porte-parole des hommes d’affaires à qui profite considérablement et en premier lieu cette « poule aux œufs d’or ». Contrairement à ce que tout ce monde veuille faire introduire par tous les moyens dans les esprits, le produit qui se vend, c’est-à-dire le tourisme receptif, n’est pas un produit fini fabriqué à la maison. Un produit qui – comme toute économie réelle l’exige – doit  nécessairement avoir un prix de revient, un prix de vente et finalement un bénéfice. C’est la régle élémentaire dans toutes les économies dignes d’un tel nom. Et si un produit n’apporte pas de bénéfice et se vend au-dessous, bien au-dessous de son prix de revient, la maison qui le « fabrique » finit inévitablement par faire banqueroute. Mais quand il s’agit de tout un pays, les effets sont éminemment plus dévastateurs. (À un certains moments, on a entendu des voix, toujours du même bord,  qui s’élèvent pour traduire les pertes en sacrifices inévitables sur l’autel de la construction du pays. Elle en est bien une construction, moins divine que fictive.)

Le tourisme est un produit occidental.

Le tourisme en Tunisie, comme c’est le cas dans tous les autres pays marginaux, est un produit fabriqué de A jusqu’à Z en Occident. Donc sur le plan économique, c’est un produit entièrement occidental. Même si le soleil, la mer et tout le folklore sont tunisiens ou égyptiens ou marocains – en quelque sorte la matière première –  tous ces éléments ayant cessé d’appartenir aux populations autochtones et sont passés entre les mains occidentales  c’est-à-dire entre les mains des pays du Centre de la même façon que sont passées et passent encore aujourd’hui toutes les autres matières premières et ce sont eux  qui fabriquent le produit fini. Donc par la force des choses, ce sont eux qui calculent son prix de revient, son prix de vente et son bénéfice. De toute manière dans aucun cas les pays recepteurs ou marginaux. Ce sont aussi les pays du Centre, ou si l’on veut, dans ce cas précis, leurs professionnels et leurs techniciens de voyages, qui décident de vendre un produit portant les caractéristiques du sud de la méditerrannée ou des Îles Caraïbes ou de n’importe quelle autre région du monde ayant succombé à la tentation fatale. Ce sont eux qui font le marketing de leur produit. À partir de là, ils  orientent leurs consommateurs aux destinations où les bénéfices sont plus importants, plus sûrs et plus rapides. Ils ne tiennent compte de rien d’autre que de ces aspects strictement financiers. En fin de compte le produit est le leur et ils s’en servent comme il leur convient le mieux. Il n’y a rien à dire là-dessus. Celui qui prétend le contraire est un menteur. Et connaissant aujourd’hui les dimensions de ce marché touristique, on peut bien imaginer les millions d’emplois, directs et indirects, que le secteur engendre, non pas dans les pays « marginaux » mais dans les pays du Centre, car les postes de travail dans les pays marginaux font partie de la « matière première » et à peine s’ils constituent un souci réel, au-delà de « la dose de corruption correspondante », ni pour les régimes ni pour les agences occidentales. Il n’y a aucun doute sur l’importance prépondérante de ce secteur pour les pays du Centre. Et delà il n’y a pas de mystère sur son poids politique devenu – avec le temps – énorme.

Les agences de voyages du Centre.

La compagnie touristique allemande, la TUI, (Turistik Union International), avec toutes les agences, anglaises, françaises, hollandaises, belges, polonaises, tchèques etc, qu’elle ne cesse d’absorber à coups de plusieurs centaines de millions d’euros, sans aucun signe d’indigestion jusqu’à présent, peut faire la pluie et le beau temps où elle veut et quand elle veut. D’ailleurs même avant toutes ces absorptions, elle avait eu toujours dans le domaine les mêmes prérogatives. Elle détient toutes les couleurs de l’arc iris entre les mains. Le président de cette compagnie est reçu dans les pays marginaux avec le rang de chef d’état et quelquefois, quand il lui arrive de visiter des dictateurs aux abois comme par exemple celui du Kazakistan ou d’Azerbidjan ou de la République de Saint Dominique ou de Seychelles, il est reçu comme un authentique empéreur. Et la TUI n’envoit pas des millions de touristes pour enrichir les pays marginaux, elle les envoie dans le cadre de l’énorme marché occidental, pour faire des affaires, de très grosses affaires et ainsi générer des dividendes extraordinaires. Des énormes capitaux qui vont tout droit vers les grandes industries de pointe, les centres de recherches et tout autre secteur économique des plus avancés, en Allemagne et en Europe en particulier et dans le monde occidental en général. En outre la TUI possède sa propre flotte aérienne, ses propres bateaux de frêts et de croisière, le tout connu sous la dénmination Happag Lloyd. Elle est aussi gros actionnaire dans plusieurs secteurs technologiques de haut niveau. Par conséquent le « produit » tourisme fait partie de l’ensemble du tissu économique allemand et européen en particulier et occidental en général, dans la mesure où les vacances du citoyen allemand, européen ou occidental soient devenues aussi importantes que n’importe quel autre élément essentiel de la vie, comme l’alimentation, la santé, le logement, l’éducation ou tout autre élément essentiel de la vie. Il y est parfaitement intégré, constitue en même temps un des moteurs économiques et un stimulant social. Indépendemment de toute appréciation sur le caractère sordide que peut prendre ce stimulant, surtout sa tendance, de plus en plus accentuée, qu’on appelle, de plus en plus ouvertement sans gêne et sans scrupule, tourisme de défoulement sexuel. Et ce pour ne pas employer des termes encore beaucoup plus forts et plus durs, qui caractérisent le côté pervers et le plus vicieux de ce côté-là du « stimulant social » qui a dépassé depuis très longtemps le rubicon de l’abominable pour verser aujourd’hui, purement et simplement, dans le criminel. En feuilletant n’importe quelle revue ou dépliant touristique de cette même compagnie allemande ou française, on se rend bien compte à quoi font allusion les images sur papier couché.    

Et par conséquent les pays marginaux, poussés par les « experts » occidentaux et aussi par les institutions dites internationales, telles que l’ONU, le FMI ou la Banque Mondiale, mais sans aucune emprise sur le « produit »,  acceptent néanmoins, en tant que gouvernements, autorités et « professionnels », de mettre tout le pays à la disposition ou à la solde. Tout le pays avec toutes ses potentialités matérielles et humaines, ses « infrastructures », son espace, sa mer, ses montagnes, sa nature, ses patrimoines et enfin toutes ses ressources, sans restriction aucune, sont mises à la disposition des agences de voyages occidentales. 

Dernièrement, dans le cadre du sujet, il s’est passé un drame au Yemen et au cours d’un acte terroriste – comme il est qualifié par la presse – sept touristes espagnols ont perdu la vie et plusieurs autres ont été plus ou moins gravement blessés (Voir El Pais du 5-6 et 7 juillet 2007). Mais ce qui est révélateur sur l’état d’esprit dans ces pays dirigés avec poignée de fer par des dictatures de tout calibre, selon les différents récits rapportés par le même journal et les médias particulièrement espagnols, les deux manifestations qui avaient eu lieu par la suite à Sanaa pour condamner l’action terroriste, l’une qui avait rassemblé quelques centaines de personnes était convoquée, dirigée  et encadrée par le parti d’Ali Abdallah Salah, le chef, avec la présence entre autres de son ministre du tourisme, Nabil al Faqih et de son ministre des « Affaires religieuses » Hamoud Hitar. La deuxième était dirigée par l’Association des Agences de Voyages présidée par le neveu d’Ali abdallah Salah ! Mieux encore – pour avoir une autre dimension –  de l’indécence, du cynisme et de la lâcheté qui caractérisent tous ces tyrans, car  à part les espagnols, il y a eu aussi, des chauffeurs, au volant ces voitures tout terrain, qu’on appelle aussi les 4X4, ainsi que des guides yéménites qui sont  morts ou qui ont été blessés. Eh bien au moment où les avions espagnols sillonnaient l’espace entre Sanaa et Madrid, avec tous les équipements sanitaires et autres exigés par les circonstances, soit pour ramener les corps des personnes mortes, soit pour ramener les blessés transportables, les morts yéménites – d’ailleurs de certains d’entre eux ou  de leur cadavre, il ne restait que très peu de chose, une tête arrachée par là, des membres et des morceaux de chair  humaine  par ici, le tout éparpillé sur le vaste rayon causé par l’énorme déflagration  – n’ont pas eu la moindre attention des autorités yéménites qui ont daigné leur accorder la moindre importance et ne vont être ramassés et ramenés, pour être enterrés ou recevoir les soins de fortune, dans leur lieu natal, situé à plus de trois cents kilomètres de l’endroit du drame, que sur le compte de leurs proches. Trois cents kilomètres, dans tous les pays marginaux représentent la fin du monde. L’une des blessées espagnoles, rapatriée a déclaré que le convoi des ambulances escorté par les militaires et la police yéménites, avait mis cinq heures pour arriver à Sanaa. On peut bien imaginer combien ont tardé les proches des yéménites pour faire le va-et-vient: Deux jours. Et on peut dire qu’ils ont réalisé des performances.

La cerise du gâteau, dans cette affaire, c’est que l’hôpital Al Thaoura, relativement le mieux équipé de Sanaa, aurait été exclusivement réquisitionné  pour soigner les touristes ! Cet exemple illustre de la manière la plus éloquente la valeur réelle des deux catégories de d’êtres humains, celui du Centre et celui des pays marginaux. Dans les avions-hôpitaux qui ont volé vers le Yemen avaient voyagé, un corps médical au complet, le ministre du tourisme espagnol et surtout beaucoup de policiers ou ce qu’on appelle par euphémisme, des experts de sécurité, un ensemble constitué de policiers et de militaires de haut rang, avec tous les gadgets les plus sophistiqués pour faire leur propre enquête sur place. Il n’est pas exclu d’assister que dans le futur, à la suite d’une action pareille, à un débarquement en bonne et due forme des forces armées étrangères. Quant au rapatriement des morts espagnols et leurs funérailles par la suite, on restera à court de termes pour faire la description des cérémonies de deuil auxquelles ont participé les plus hautes autorités du pays et la couverture médiatique. Une couverture qui a duré plusieurs jours et qui va sans aucun doute rebondir à chaque  fois que les circonstances l’exigent.  On reviendra sur ce chapitre de la valeur des différents êtres humains un peu plus loin.

En France la plupart des agences de voyages qui ne sont pas encore avalées par la TUI et il en reste quand même beaucoup. La plupart de celles qui justement canalisent une grande quantité des consommateurs du produit vers la Tunisie, sont fondées par des anciens militaires de l’époque coloniale directe, des colonels et des généraux. Elles seraint aujourd’hui dirigées par leurs descendances respectives. A titre d’exemple l’agence de voyages FRAM, très célèbre en Tunisie, a été fondée par ce genre de généraux et de colonels, qui tous été actifs et très actifs en Algérie, en Tunisie et au Maroc. (Personne n’a enquêté sur le nombre de musulmans arabes, tunisiens, algériens ou marocains assassinés par ces mêmes colonels et généraux français ou par les subordonnés qui étaient sous leur commandement.) Et ce n’est pas un hasard, car l’esprit occidental contemporain reste celui séculaire qui a conduit à feu et à sang à la colonisation et avec lequel nous sommes arrivés aujourd’hui à la « belle mondialisation » toujours à feu et à sang aussi et avec des engins encore beaucoup plus mortifères et plus dévastateurs. Ou comme l’écrit J.Connolly du « vieux vin dans des bouteilles neuves » contrairement à tous les discours et toutes les dissertations que tiennent ces sinistres mystificateurs de chez nous sur les « valeurs culturelles ou civilisationnelles universelles ». Comme cinquante ans  en arrière ou dans certains cas un siècle ou plus, il y a eu, dans les pays  colonisés ou marginaux, les tenants acharnés du colonialisme bienfaisant, aujourd’hui, il y a aussi des défenseurs  aussi obstinés de la mondialisation. À part les contextes qui diffèrent, ce qui embrouille peut être un peu les choses  aux yeux des moins renseignés dans les classes populaires, les arguments sont pratiquement les mêmes et le résultat pire que jamais. Le nouveau président français – au cours de sa conférence de presse aux côtés de son « homologue »  algérien – s’est bien ratifié dans sa position : il n’est pas question de s’excuser ou de demander pardon pour les crimes contre l’humanité commis par les français en Algérie durant le presque un siècle et demi. Il a dit que le moment n’est pas pour regarder vers le passé, mais vers le futur ! Ces propos ont au moins le mérite de confirmer que l’esprit démoniaque qui régit le comportement, non seulement,  de la société « civilisée » française avec sa gauche et sa droite, mais de toute la société du Centre, reste non seulement en pleine posséssion de toutes facultés et sa vigueur mais s’est doté encore d’instruments plus perfectionnés pour la même finalité.

Des chiffres sans aucune portée réelle.

On soutient souvent que le tourisme a rapporté tant, que le nombre de nuités a été de tant, que le nombre de touristes  a été de tant etc. Dans son bulletin économique, le journal télévisé de la chaîne satellitaire Al Jazeera (Dimanche 08/07/2007) sur la base d’informations diffusées par les milieux officiels de Tunis, on a affirmé  que jusqu’à la date, le tourisme aurait fait entrer dans les caisses de la Banque Centrale de Tunis 930 millions de dollars  et que le nombre de touristes serait aussi  de 2.100.000 jusqu’à là. Ce qui veut dire que chaque touriste aurait rapporté 442,8 dollars l’équivalent de 308 euros. Bien que le chiffre de 308 euros soit dérisoire, quand on sait ce qu’a coûté réellement le séjour de chaque touriste, il reste néanmoins douteux. Non seulement, mais les  insignifiants millions dont parle la Banque Centrale locale, sont souvent des chiffres, seulement des chiffres, car les devises sont retenues dans les banques centrales du Centre et servent à financer les importations destinées à satisfaire, surtout, les nécessités de l’élite corrompue. Et plus cette élite a de l’appétit mieux est pour le Centre.

D’autre part, tout en admettant ces chiffres, on ne serait même pas au prix de revient en termes réels, comme on va le voir plus loin. Pourtant l’agence de voyages espagnole, Banoa, qui a vendu le « produit » portant étiquette du Yémen, l’a vendu  au prix de 2100 euros. Tout au plus le Yémen ou les agents locaux, en recevront, tous ensemble, moins de 300 euros, à titre de « commissions » comme il va être expliqué plus bas, car le plus important reste en Espagne, au Centre.

Donc cette comptabilité au vu des autorités concernées serait correcte et en plus, elle est  approuvée par la Banque Centrale locale et à partir  de là enterinée par la Banque Mondiale ou le FMI ou n’importe quel autre organisme international du genre. En tout cas ce sont des chiffres et des statistiques  dont personne, en dehors du cercle ésotérique  ou des « initiés », n’a été en mesure de contester, d’infirmer ou de confirmer. Seules sont ces multiples organes de la dictature qui l’affirment et le réaffirment. Au sein de ces organes viennent en premier lieu, comme il se doit, les hommes d’affaires du secteur. Et quand les pauvres voient le train de vie de ces hommes d’affaires et leur opulence, ils ne doutent pas un seul instant de la « rentabilité » d’un tel secteur. Les simples personnes sont impressionnées par la « prospérité » qu’engendrerait le tourisme. Tellement de prospérité que procure le tourisme, au point que les tyrans Saoudiens ou ceux des Émirats et d’autres despotes, de la même abjecte nature de la même région, ont fini par l’inclure dans leurs projets actuels ou futurs pour – disent-ils – diversifier les sources de leur «prospérité » articulée jusque là sur le seul pétrole, une matière première sur laquelle ils n’ont d’ailleurs aucune emprise et qui par leurs soins méphistophéliques se trouve aussi canalisée, de la même manière et dans les mêmes conditions que la « sous-traitance » du tourisme, vers le Centre.     

Naissance et expansion du tourisme.

Prenons ici le cas de la Tunisie. D’ailleurs de la même manière  se reproduit  le même cas dans tous les autres pays cités plus haut. Les zones touristiques qui au départ, vers les années soixante, à peine se différenciaient dans leur physionomie  générale des zones, disons, des classes un peu au-dessus de la moyenne de l’époque, petit à petit sont devenues aujourd’hui des authentiques zones de grand luxe, physiquement et psychologiquement totalement détachées du reste de la ville même qui leur prête la dénomination et ce  pour ne pas parler du peu de rapport qu’elles gardent avec le reste du pays.  Elles sont en mesure de faire la concurrence à la Suisse par exemple ou à n’importe quelle autre zone touristique des pays du Centre et les battre par KO. Ces zones touristiques avec des infrastructures des voies de communications propres, des centres commerciaux exclusifs parfaitement approvisionnés, des centres de loisirs, des ports de plaisance, des cliniques privées avec tout l’équipement médical le plus sophistiqué (Alors que les hôpitaux publics, si jamais ils en existent, sont totalement délabrés, se sont transformés en sources de maladies et d’infections et sans aucun équipement digne du nom), des immenses terrains de golf parfaitement gazonnés et arrosés sans faille (Soit dit en passant, apothéose de l’ironie, dans des pays où l’eau constitue une denrée rare), des immenses jardins entretenus souvent par des ex-paysans qui travaillaient dans le passé la terre et que les nouvelles conditions de vie dans leurs zones rurales d’origine ont fini par les expulser vers le secteur tourisitque. Sans oublier les priorités innombrables, qui comprennent des avions, des aéroports, des autocars etc, toujours de luxe et selon les paramètres du Centre.

Justement à propos d’avions, le gouvernement tunisien vient d’annoncer l’achat de huit avions Airbus. Emboîtant ainsi le pas aux autres pourvoyeurs de fonds du Golfe qui viennent de faire des commandes par dizaines d’avions de la même compagnie. Et en plus la « Dubai Investment Coorporation» – la sœur de la KIO, la Grande Caisse de la famille Assabah originaire de la ville de Koweït –  qui fait fonctionner, entre autres, plus d’une quarantaine de ports, parmi les plus importants du monde, tous situés, bien entendu, au Centre, vient d’injecter une considérable somme  qui se chiffre en plusieurs milliards de dollars dans l’achat des 3,12% des actions de l’EADS. L’EADS est le consortium de l’aéronautique et de l’industrie de l’armement franco-allemand[1], la maison motrice de l’Airbus. Ensemble les dirigeants tunisiens et surtout ceux du Golfe, ont fourni des « efforts louables » et ont fini par faire sortir la compagnie EADS et par conséquent Airbus de toutes leurs difficultés financières. Ainsi ils garantissent les postes de travail des milliers, sinon des dizaines de milliers d’occidentaux pour longtemps très longtemps encore. Evidemment c’est de cela qu’il s’agit. Oui il s’agit, du généreux approvisionnement,  du raffermissement et de la consolidation de l’économie occidentale, celle qui est l’unique économie réelle et de laquelle dépend le bien être moral et matériel de toute cette classe particulière et uniquement d’elle, celle des hommes d’affaires tunisiens ou arabes dans tous ces pays marginaux. Le reste de la population fait partie de l’ensemble de la matière première. Plus celle-ci est dévalorisée, plus son prix est rabaissé, mieux est pour la consolidation, la croissance exponentielle de l’économie du Centre et de sa prospérité avec les horizons futurs les plus larges et les plus roses. L’ogre, qu’est le Centre, n’a jamais conçu, le progrès, son progrès à lui, autrement que dans les mêmes termes et les mêmes rapports qui tendent à baisser la valeur humaine des autres peuples au plus bas. Et quand il a fallu leur anéantissement pur et simple.

Dans les conditions qu’on connaît sur le plan de la sécurité, le secteur touristique jouit aussi d’un appareil de sécurité sans égal dans aucun autre secteur et dans aucune autre époque de l’histoire. Même si le gouvernement ne dit rien sur la question, tout le monde le sait et le voit ; À part le corps policier destiné discrètement à assurer la sécurité des « hôtes distingués » du pays. À ce corps qui se compte –  d’aéroport à aéroport, c’est-à-dire de l’arrivée au départ – par milliers, s’ajoutent aussi tous ces policiers qui sont stationnés jour et nuit à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements hôteliers et ceux patrouillant en voitures les vingt quatre heures du jour aux alentours et dans les zones touristiques. L’ensemble se compte par dizaines de milliers. A tout ce monde, avec ou sans uniforme, s’ajoutent à présent des renforts. Les renforts, non pas de la milice du parti au pouvoir qui est très nombreuse et qui est aussi bien infiltrée dans le secteur, mais ceux que fournissent des entreprises, de la même abjecte nature, c’est-à-dire ces entreprises, à la recherche des grands bénéfices ensanglantés et qui sont nées dans l’épicentre, aux États-Unis, pour se  développer et se reproduire par la suite partout dans le monde entier; Ces entreprises dites de gardes de sécurité, celles qui fournissent des mercenaires à tout celui qui, individus ou compagnies ou pays, paie cash et à profusion. Nulle part il est question de parler du fardeau supplémentaire que représentent ces services de sécurité, toutes les couleurs confondues, mais ce sont des sommes considérables – qui dans d’autres circonstances – le seul fait d’y penser aurait été suffisamment dissuasif pour renoncer à la conception d’un tel ruineux secteur. Les millions de dollars, presque fictifs, dont on a parlé plus haut, ne suffiraient même pas à régler les factures de ces corps de sécurité. Mais comme on l’a vu, dans les pays marginaux, on ne calcule pas de la même manière qu’au Centre…   

De ces établissements hôteliers en Tunisie, d’une certaine modestie, aux années soixante, mais payée quand même, comme on le voit, par la sueur et le sang des citoyens, on est passé à un monde de luxe qui en même temps où il constitue une gigantesque insulte au visage des classes populaires et à la dignité humaine tout court, il dépasse et de loin, comme on il a été signalé plus haut, en extravagance et en ostentation, toute folie de luxe dans  n’importe quel pays du Centre. Et sans avoir à comparer l’incomparable, ni les suisses, avec tous les moyens financiers dont ils disposent, n’oseraient jamais offrir un tel luxe. Même pas aux prix suisses qu’on connaît et qui n’ont rien à voir avec les prix que dictent les agences de voyages à la Tunisie et à tous ces pays marginaux. Si le luxe coûte cher dans les pays du Centre et par conséquent exige une rentabilité sûre, dans les pays marginaux ça ne coûte rien ou presque rien, à partir du moment où tout est facturé sur le dos, ou mieux encore sur le sang, des classes populaires sans défense. Ces classes populaires constituent un capital inépuisable, mais pourvu qu’elles soient enchaînées, bien enchaînées et toujours sans défense. Et c’est bien là où réside l’énigme  de la prospérité que procure le tourisme: Les hommes d’affaires ne se font aucun souci sur la rentabilité, tant qu’ils détiennent les rênes du pouvoir. Et par conséquent ils ne risquent aucune perte, les classes populaires sont condamnées à se succéder génération après autre avec la seule « mission sacro-sainte », celle de donner leur sang et leur sueur, non pas pour la patrie, mais afin que les hommes d’affaires qui constituent la « glorieuse » élite du pays ne se fassent aucun souci comptable.

Officiellement les banques et surtout la banque centale, confirment l’arrivée de millions d’euros ou de devises occidentales dans les caisses de l’état. Et comme on l’a déjà signalé plus haut, personne n’est en mesure de demander des éclaircissements comptables aux banques ni leur demander à quoi consistent ces millions. Au moins pour faire la part des choses et prouver quels sont, les millions comptabilisés strictement  sur le compte du tourisme de ceux qui proviennent des virements  bancaires  de ces centaines de milliers d’émigrés tunisiens de par le monde, ou de ceux qui proviennent des exportations des produits agricoles et autres. Faut-il encore préciser que là on ne parle pas des bénéfices, on parle tout simplement d’entrée de devises. Les devises qui sont effectivement entrées, vont aussitôt ressortir pour régler partiellement les avalanches de factures et certainement les intérêts et les remboursements des dettes contractées auprès des créanciers de l’état et qui sont de toutes les couleurs et de tous les signes. Il n’est point besoin d’être expert en économie pour savoir que tous les pays marginaux ont des dettes vis-à-vis du Centre qui s’échelonnent pratiquement sur la longueur de l’éternité si d’ici là rien ne change.

Mais restons, dans la mesure du possible, toujours dans le domaine du tourisme, car il est souvend difficile d’isoler, même au niveau de la pensée, une quetion d’une autrre. Donc en plus du coût matériel de ce  secteur pour l’ensemble de la population et à son insu, il y a le coût moral qui est éminément beaucoup plus élevé. Ces hommes d’affaires qu’on présente malicieusement comme les «  grands entrepreneurs », chose qui n’est pas vraie du tout, comme on l’a vu. D’ailleurs même s’ils sont par hasard disposés intellectuellement à le faire, ça les dépasse matériellement parlant et de très loin.

Sur le plan moral justement se sont les agences de voyages, les professionnels occidentaux  qui dictent ce qui est « moralement » conforme avec leur « produit » et ce qui ne l’est pas. La seule morale compatible avec leur « produit » c’est la morale du bénéfice. Quand les agences jugent qu’elles peuvent faire plus de bénéfices elles haussent leurs «valeurs morales» au maximum. Aucun aspect réellement moral de la société dans les pays marginaux n’a la moindre importance et si jamais l’un ou l’autre arrive à constituer un obstacle quelconque, il est purement et simplement éliminé. La guerre que mènent les tenants de l’aplanissement de tout obstacle dans ce domaine précis a pris les terrifiantes dimensions qu’on connaît. Les « experts » en la matière qui ne manquent pas d’arguments s’en chargent à cœur joie. On parlera plus loin de cette question, mais on peut dire d’ores et déjà que les horizons qu’exige la « morale » particulière du tourisme sont pratiquement infinis.   

Donc afin que les agences fassent le maximum de bénéfice, il faut que le prix de revient soit le plus bas possible. Le prix matériel ainsi que le prix moral. Dans ces établissements hôteliers de luxe, comme en Tunisie, les prix ne sont pas seulement bas, ils sont au plancher, ils sont  bradés même en prend en considération dans ces prix – à part l’hébergement dans ces palais des mille et une nuits – le peu ou prou que pourrait dépenser un touriste. Pour ne pas entrer dans les détails qui nécessiteraient encore beaucoup plus d’espace que dans ce texte, d’autant plus que  la banque centrale ne donnera jamais les chiffres réels et que les autorités concernées ne dévoileront pas non plus les statisques véridiques, on va essayer de résumer le plus clairement possible les choses pour mieux comprendre les réalités dans ce secteur.

1. Ceux qui font réellement des bénéfices sont – sans le moindre doute – les agences, les banques et les entreprises occidentales les plus diverses. Les agences qui ont créé et qui contrôlent le « produit » encaissent en premier lieu « le beurre et l’argent du beurre ». Ce sont elles qui encaissent directement du client tout l’argent du paquet. Par la suite elles vont payer les intermédiaires, comme les compagnies aériennes ou de navigations, les transports routiers et autres mais toujours au Centre. Avant de partir en voyage et souvent des mois à l’avance le consommateur a déjà versé soit dans la totalité, soit en partie le prix du paquet. Donc les agences de voyages productrices ont déjà commencé à faire des bénéfices avant même que le consommateur ne voyage. Dans l’ensemble cet argent payé d’avance n’est pas une petite bagatelle déposée dans les tiroires des agences de voyages, ce sont des  sommes colossales qui sont injectées immédiatement dans le circuit économique général du Centre.  

 

2. Par la suite vient le tour des  acteurs locaux dans les pays recepteurs ou marginaux, c’est-à-dire les hôteliers, les compagnies de transports et dans une moindre mesure tous ceux, qui à un titre ou  à un autre s’agitent dans le secteur. Il n’est pas question de parler de bénéfices au niveau des classes populaires. En aucun cas. C’est plutôt l’inverse qui va se produire par rapport à elles.

Bien qu’il soit théoriquement question de contrats, de clauses, de différents tarifs selon l’époque de l’année, du type de chambre, d’appartement, des étoiles de chaque établissement etc, en réalité tout ce que gagnent ces agents locaux leur parvient à titre de « commissions » que leur versent les  décideurs occidentaux. Des commissions proportionnelles à chacun de ces agents locaux selon son importance et le rôle qu’il joue dans tout le processus.

En Tunisie, du départ dans les années soixante et jusqu’à nos jours le secteur touristique a expérimenté l’effet de boule de neige au point où il est devenu un monstre qui dévore toutes ressources du pays. Celui des hôteliers qui aux années soixante n’avait qu’un petit hôtel avec une petite plage, le tout donné pratiquement par un état qui expropriait à tour de bras dans la foulée des discours et des promesses mirifiques du premier prestidigitateur, mais surtout dictateur, les banques qui agissaient et continuent à agir en syntonie avec les instructions de la dictature en service, eh bien aujourd’hui on est passé à des hôteliers, qui tout en continuant de profiter largement de ces mêmes « privilèges » et « faveurs », devenus des obligations de l’État ou ce que celui-ci est supposé représenter, se font des courses entre eux et se lancent des défis « d’honneur », à qui d’entre eux arrive à construir le plus grand, le plus luxueux hôtel ou la plus fastueuse, la plus extravagante ou la plus insolite chaîne d’hôtels. Insolite, car à quelques dizaines de kilomètres, ou même moins que ça, de ces zones d’étranges opulences tous azimuts, la population vit dans des conditions aussi incroyables qu’effroyables. Il n’y a aucune exagération de parler des conditions presque  préhistoriques dans lesquelles vivent les populations.  Ça ne peut être autrement !

Tous ces hommes d’affaires, qui vivent dans une autre galaxie par rapport à la population, disposant de multiples palais et manoirs équipés de toutes les sophistications  mobilières et technologiques des plus recherchées, se déplaçant, eux et  progénitures leurs dans des innombrables voitures de grand luxe et de toutes dimensions, certains d’entre eux ont fini par atteindre l’échelon le plus élevé  et se déplacent dans leur Jet particulier tout en se lançant dans la création de leur propre compagnie aérienne.

 

3. D’autre part  ceux qui ne font partie de la nomenclature des grands «dignitaires »  du secteur, comme les employés dans les établissements hôteliers ou les agences de sous-traitance locales, les marchands des  tapis ou des produits dits d’artisanat, les guides, les clowns, les charmeurs de serpent etc. tout cet ensemble dont le rôle est direct avec le consommateur, tous reçoivent aussi des « commissions ». La partie officielle et la moins consistante de ces commissions, leur parvient à titre de salaire et le reste et donc le plus important dépend de l’habilité de chacun à « charmer » ou vendre au touriste le produit de ses désirs ou de ses fantasmes. Le salaire officiel, le déduit le patron de ses grosses commissions, selon ce qu’on considère les accords ou les conventions du travail en vigueur. Par la force des choses, le secteur touristique qui génère, comme on l’a vu des grands dividendes à la gloire de l’économie du Centre, engendre dans les pays marginaux des filières inextricables de corruption couvrant tous les secteurs de la vie. La corruption va de pair avec tout ce qui est immoral. Jamais, dans aucun autre moment de l’histoire, ni dans aucune autre activité de la société, on n’a assisté dans le comportement et le langage employé dans ce secteur, à travers l’ensemble de son personnel, à un étalage public d’obscénité à tant d’impudeur, de vulgarité, d’indécence et à tant d’abjecte jusqu’à l’inceste. Dans ce domaine là on peut affirmer – sans risque d’erreur aucun – que le tourisme constitue en effet l’école par excellence, la source de la dépravation, de la perversion, de la dégradation et finalement de la dégénérescence  de toute la société. Dans ce domaine-là, si, qu’on dépasse les performances des agences de voyages et des experts occidentaux dans l’immoralité. Eux-mêmes et leurs institutions, les plus diverses, reconnaissent qu’ils sont à l’origine de la corruption, toute sorte de corruption, sur toute l’étendu de la planète. Mais ce qui se passe ici, c’est que la différence entre être riche et immoral et pauvre et immoral, c’est que dans le premier cas l’amère récolte est plus ou moins à moyen ou long terme et dans le deuxième cas, elle est immédiate et dévastatrice.   

 

4. Ainsi donc on voit comment chacun est retribué et le maître reste bien entendu toujours celui qui fabrique le produit et le commercialise. Donc si tout ce monde gagne y compris le consommateur, c’est-à-dire le touriste, il faut bien que quelqu’un paye tous les frais et toutes ces prospérités réservées à une classe déterminée. Il n’y a pas de doute là-dessus : ce sont les classes populaires. Ce sont elles qui enrichissent les hommes de l’agence FRAM en France ou de la TUI en Allemagne ou toute autre agence du Centre. Enfin l’esprit « entrepreneur » occidental n’est jamais à court d’idées pour s’enrichir toujours aux dépends des mêmes peuples. La colonisation est devenue mondialisation. A part ce fait évident, on peut aussi conclure que le seul objectif de la dictature soit de garantir, coûte que coûte, le train de vie de luxe de l’élite. Un luxe qui va dans toutes les dimensions occidentales.  

Les accumulations de tous ces dégâts économiques et sociaux se répercutent inexorablement sur toute la population. C’est la tâche à laquelle s’attèlent les « autorités » à tous les niveaux de l’état. Tous ces responsables s’évertuent  dans les différentes formes d’intimidations et de terreurs afin de maintenir les classes populaires totalement et continuellement terrorisées, et, en même temps où ils assurent le grand train de vie de l’élite, ils ne s’offusquent point à répartir les dégâts  sur tous les membres de la société, y compris, les enfants nés et ceux à naître, les vieux vivants et ceux qui ne le sont plus. Seule la caste des « élus » en est exempte de supporter le poids de ces dégâts. Des dégâts qui se traduisent inéluctablement dans la  chèreté de la vie. Les prix de l’aliment, les prix du logement, les prix de la santé, les prix de l’éducation des enfants enfin de tout ce qui est essentiel dans la vie. Tout devient coûteux et tout ce qui reste visiblement à la portée, n’a aucune valeur. Les prix sont indexés sur la prospérité du Centre et dans une moindre mesure sur le train de vie de l’élite. Et comme les variations du Centre sont toujours à la hausse, la précarité dans les pays marginaux est en chute libre. 

S’il n’y avait pas eu le tourisme, certainement on se serait servi de toute autre ressource, comme c’est bien le cas des oligarchies du Golfe, qui se servent du pétrole pour le même objectif,  avec la même insouciance et en toute impunité.  

Ainsi donc – sans le savoir et contrairement à ce qu’on lui raconte – c’est le pauvre peuple qui finance le secteur touristique  à son détriment et à son désespoir. Il y a des naïfs ou des pauvres d’esprit, surtout dans le secteur proprement dit, qui pense avoir fait « fortune » sur le dos de l’Allemagne ou de la France, ou de l’Angleterre, alors qu’en réalité le tourisme n’a été que l’instrument qui leur a permis de déplumer leurs propres compatriotes ligotés et maintenus en silence par les méthodes expéditives de la dictature comme on le sait.

Dans le cadre de la fameuse mondialisation, un phénomène nouveau prend de plus en plus de l’extension. Tous ces ensembles touristiques, cette matière première mise à la disposition du Centre ainsi que d’autres secteurs de services ou autres  sont entrés dans les bourses et commencent à changer de patrons au rythme des conjonctures. Parmi les nouveaux patrons on y trouve ces spéculateurs du Golfe, des allemands, des espagnols, des italiens et bien sûr des français. Beaucoup de nos hommes d’affaires tunisiens découvrent des horizons meilleurs et surtout plus sûrs pour mettre à l’abri leurs fortunes et émigrent directement vers les pays du Centre. Ils vendent et encaissent des sommes considérables pour des capitaux qu’ils n’avaient même pas investis. De toute manière les nouveaux acheteurs ne perdent rien non plus. Il y a beaucoup d’argent qui entrent dans le pays à travers les privatisations de tout, d’absolument tout. Ce processus de privatisations ne fait que commencer et tant que la dictature est en place, il y a des longs jours encore devant lui. Et en plus ils ont la garantie de tous les organismes occidentaux qui contrôlent tout : La FMI, la Banque Mondiale, l’OMC etc. tous ces organismes ne cessent de distribuer des satisfecits successifs au régime. Sur tous les tableaux financiers la dictature obtient les meilleures notes. De toute manières ces organismes se sont déchargés du côté moral de la question aux profits des ONGs et ne se préoccupent pas  de la situtation de la population ni de la manière tyrannique dont est gouverné le pays. Tout à fait le contraire, ces organismes ont le devoir et l’obligation de soutenir la dictature pour garantir l’argent des investisseurs. C’est leur rôle. Ce qui garantit en dernier lieu la prospérité du Centre.

Ainsi le tourisme en Tunisie s’est transformé en ce moteur principal  de toutes les activités dans le pays. Un moteur qui  ingurgite une quantité considérable de « carburants » sans pour autant faire tourner aucune économie à part celle réelle qui se trouve loin du pays, celle de l’Occident. Le tourisme a avalé la grande partie de la sueur et le sang des travailleurs, il a avalé la santé de la plus grande partie de la population, il a avalé la grande partie de l’argent des exportations, il a avalé tous les crédits concédés au nom du peuple à travers ces accords qui s’étendent sur des décennies et enfin il a avalé tout l’argent viré par les émigrés. Le tourisme a détruit l’environnement dans son sens le plus vaste y compris l’environnement moral et a consolidé la tyrannie.

Il y a, sans doute, encore beaucoup à dire sur cette question. On aura l’occasion d’y revenir.

 


LES OULEMAS MUSULMANS EN TUNISIE… UNE RACE EN VOIE DE DISPARITION

 
Un site tunisien relate la vie d’un illustre érudit et savant kairouannais totalement inconnu des nouvelles générations. Cheikh Mohamed JOUDI Par : Mohamed Rebai Cheikh Mohamed Joudi est l’oncle maternel de mon père. il n’était pas l’un des oulémas seulement, mais Cadi et Bach Mufti et écrivain. il a écrit deux livres : “Histoire des cadis de Kairouan” édité par Beit el hikma en 2004, présenté par Anas Allani. le second livre : “mawred adhamaan fi dhikr al mutaakhirine min foudhalei kairouan” qui n’a pas été édité. Mohamed Joudi pensait que la femme une fois battue ne sera plus légitime pour son mari. Mohamed ibn Mohamed Salah ibn Kassem ibn Ali ibn Mohamed ibn Taieb ibn Mohamed ibn Souleiman ibn Ahmed Joudi Temimi est né le 29 avril 1862. Il a appris le Coran à Salah Rezgui Ooufi ensuite Mohamed Zouabi Chérif Husseini. Il était le disciple du Cadi et Mufti Mohamed Allani qu’il a considéré comme son père, le Cadi Mohamed Hamda Bouras et le Bach mufti Mohamed Saddam à Kairouan. A Tunis, il était le disciple de Salem Bouhajeb et Taieb Ennaifer. Mohamed Joudi a fait le pèlerinage à la Mecque trois fois. Il a visité Jérusalem, la Syrie et le Maroc où il a eu des contacts avec leurs oulémas. Mohamed Joudi a exercé le métier de notaire à kairouan. Il a donné des cours gratuits à la mosquée Okba ibn Nafaa. Ses cours ont drainé beaucoup de monde. En 1893, il a été nommé par les hautes autorités pour enseigner à la grande mosquée. En 1912, il fut présenté par Mohamed Hamda Laouani pour enseigner à l’école Laouani. En 1910 il est devenu mufti. En 1938 il est devenu Bach mufti. Mohamed Joudi a fait un don à la bibliothèque de la grande mosquée de plus de trois mille livres. Mohamed Joudi est décédé en 1943. Dans son livre susmentionné Mohamed Joudi a cité la biographie de son père comme suit : « Né la nuit du vendredi 9 rajab 1234 qui correspond au 4 mai 1819. Il a appris le Coran à Kassem Blaiech. Ses enseignants à Kairouan étaient : Omar Achour, Ali Hlioui, bach mufti Mohamed Saddam et le mufti Mohamed Bouhaha. Nommé notaire en 1840 et le second imam de la Jomoa à la mosquée Zitouna de Kairouan en 1866. Nommé cadi  le 23 ramadhan 1287 ce qui correspond au 6 décembre 1870. (Ma mère m’a raconté qu’avant d’être nommé cadi, il a rêvé que quelqu’un lui donnait trois choses : une chaise, une canne et une tasse de zbad. quand il s’est réveillé, il a dit à sa femme qu’il va avoir trois choses pour lesquelles deux il est très content et une il ne l’est pas. la chaise c’est le cadha et il n’a pas aimé ce métier. la canne c’est l’imamat de la grande mosquée et la tasse de zbad c’est un fils vu que jusqu’à ce temps la il n’avait que 6 filles). Mohamed Salah Joudi travaillait jour et nuit. il ne dormait qu’après la prière de l’aube  un tout petit peu le temps de prier 4 rakaa. Il enseignait à la mosquée et chez lui. Mohamed Salah Joudi a rêvé du prophète Mohamed. il a été décédé le vendredi avant midi 13 joumada II en 1295 ce qui correspond au 14 juin 1878. il a été inhumé au Janah akhdhar près de la tombe de la petite fille de Omar ibn al khattab. (Source : le site tunisien www.kairouan.org , consulté le 13 juillet 2007) Lien : http://www.kairouan.org/fr/decouverte/celebrites/religieux.htm

Mémoire collective Juillet 1924 : La mort d’un réformiste avant-gardiste, Salem Bouhajeb

 
Nous ne manquerons pas à chaque fois d’évoquer ce grand érudit et uléma, d’une trempe particulière que fut le Cheïkh Salem Bouhajeb. Venu tout jeune de Bembla, au Sahel, dont il était originaire, il n’avait d’autre but en arrivant à la capitale que de puiser au maximum les connaissances enseignées à l’université zeïtounienne qui était à l’époque d’un rayonnement à l’échelle maghrébine, au même titre que la mosquée Al Azhar, au Caire. D’autant plus qu’il y avait à cette époque, une certaine mentalité régionaliste favorisant les Tunisois, censés monopoliser le savoir et considérés comme représentant l’élite intellectuelle. Ils bénéficiaient, d’ailleurs, de l’estime tant de la Sublime Porte que de la cour du Bey et pouvaient de ce fait accéder aux hautes fonctions, et compter parmi les notables. Or, le dix-neuvième siècle ainsi que le début du 20e furent marqués par la constitution d’un mouvement réformiste dont les précurseurs étaient pour la plupart originaires de plusieurs régions éloignées de la capitale dont notamment le Sahel et le Sud tunisiens. Certains venant de ces régions éloignées, dans le but d’étudier à la mosquée Ezzeïtouna, avaient pu percer malgré toutes les difficultés, et finissaient par réussir brillamment et se distinguer par leur intelligence, dépassant leur maître et faisant autorité. On a raconté à ce propos qu’un certain « Sidi Khaled », devenu grand maître de la Zitouna, dont les cours de syntaxe avaient fini par figurer parmi les matières principales passées à l’examen du diplôme « Attahcil » (équivalent du baccalauréat), avait vu des vertes et des pas mûres durant ses études. Il fut plusieurs fois recalés à cause du seul fait qu’il n’était pas tunisois. Les mandarins étaient des notables tunisois, appartenant aux familles bourgeoises aisées, généralement d’origine mamelouk ou turque telles que les Belkhodja, Bayram, Lasram etc… Parmi les non-tunisois qui firent autorité, il y avait notamment le Cheikh Lakhhdar El Houssein, originaire de Nafta au Djerid, et disciple de Salem Bouhajeb, et qui après avoir longtemps enseigné au collège Sadiki et la mosquée Ezzeïtouna, fut nommé en se rendant en Egypte à la tête de la mosquée Al Azhar. Cheïkh Salem Bouhajeb, appartenait à une région affectée par les affres du colonialisme. Les agriculteurs cultivant notamment les oliviers, étaient chassés de leurs terres par les colons. En outre, ils avaient souffert des multiples impôts collectés par le Bey et ses représentants à tout bout de champ et de manière abusive, tel que l’avait relaté l’historiographe tunisien : Cheïkh Ahmed Ibn Abi Dhiaf, dans son ouvrage « Al Ithaf ». Salem Bouhajeb était tout à fait conscient de cette situation. C’était fut pour lui, le ferment qui l’incita à redoubler d’effort et percer pour acquérir le savoir lui permettant d’émerger et de développer ses connaissances afin de les utiliser à bon escient. Devenu parmi les grands enseignants de la mosquée Ezzeïtouna, il se distingua par son esprit clair et cartésien, se basant sur la raison, et la pensée scientifique et s’érigeant contre tous les esprits figés et rétrogrades. C’était un réformiste qui ne cessait d’appeler à l’évolution de tous les musulmans par le savoir et l’esprit critique afin d’éviter de sombrer dans l’obscurantisme et de pouvoir combattre le colonisateur et libérer le pays. Cela ressortait nettement tant à travers ses multiples écrits que ses prêches du vendredi. Ceux-ci étaient bien originaux en ce sens qu’ils étaient en plus de l’aspect religieux, a caractère réformiste. Parlant, en effet, des qualités du Prophète Mohamed, dans l’un de ces prêches, il démontrait comment celui-ci s’intéressait notamment à l’évolution des fidèles tant sur le plan matériel qu’intellectuel. Pour le Prophète Mohamed l’Islam était non seulement une religion, mais un mode de vie incitant à l’évolution des musulmans, leur permettant de sortir du carcan de l’illettrisme et de l’injustice dans lesquels vivaient les Arabes à l’époque de la « Jahilia » (anté-islamique). Salem Bouhajeb fit plusieurs fois dans ses prêches allusion aux méfaits de l’injustice affectant les sociétés arriérées. L’injustice dit-il est le corollaire de l’obscurantisme et de l’intolérance. L’Islam incite à travers le Coran à la tolérance permettant d’instaurer la paix et la justice parmi les hommes. Toutes ces idées se retrouvent dans l’ouvrage de Kheïreddine (Aqwam Al Massalik) « les meilleurs voies pour la connaissance des royaumes ». Ce qui prête à croire que le Cheikh Salem Bouhajeb en était sinon le rédacteur, en tout cas l’initiateur. Mort en juillet 1925, il marqua tant par ses œuvres que par son action réformatrice et militante tout le début du 20e siècle. Ahmed YOUNES (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 juillet 2007)

Jugeant le procès et la condamnation du fondateur de l’ex-FIS d’illégaux : L’ONU exige que l’Etat algérien indemnise Abassi Madani

 
par Youcef Brahimi Quatre ans après en avoir été saisi, le Comité des droits de l’homme des Nations unies a jugé illégaux, au regard du droit international, le procès et la condamnation par le tribunal militaire de Blida du fondateur du Front islamique du salut (FIS), Abassi Madani, en 1992, selon une décision rendue publique hier à Genève. Le Comité, qui avait été saisi par le fils de M. Madani, a estimé que le gouvernement algérien n’avait pas «démontré que le recours à un tribunal militaire était nécessaire» pour juger l’accusé, condamné en juillet 1992 à 12 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’Etat». «Le procès et la condamnation d’Abassi Madani par un tribunal militaire révèlent une violation» du Pacte international sur les droits civils et politiques, que l’Algérie a ratifié le 12 décembre 1989 dans le sillage de la Constitution de février de la même année, selon les «constatations» du Comité adoptées le 28 mars dernier. Le Comité des droits de l’homme, qui réunit 18 experts indépendants, examine comment les Etats signataires respectent le Pacte international. Il peut être saisi par des particuliers ayant épuisé les autres voies de recours juridiques dans leur pays. Salim Madani avait saisi le Comité en 2003 pour faire reconnaître que la détention de son père, qui vit actuellement au Qatar après s’être libéré de la résidence surveillé la même année, était arbitraire. Dans sa défense, le gouvernement algérien avait fait valoir que le dirigeant islamiste avait été condamné dans les formes pour avoir lancé un appel à la violence généralisée contre le pouvoir en place. (Source : « Le Jeune Indépendant » (Quotidien – Algérie), le 14 juillet 2007) Lien : http://www.jeune-independant.com/article.php?articleId=32144

Egyptiens et Marocains lisent plus de journaux, les Libanais plus de livres

AFP, le 14/07/07 à 13h27
Les Egyptiens et les Marocains consacrent plus de temps à la lecture des journaux et les Libanais à celle des livres, selon une étude d’une société multinationale de recherche marketing rendue publique samedi à Rabat. Les deux premiers consacrent quotidiennement 40 minutes à éplucher les journaux et magazines, contre 35 minutes pour les Tunisiens, 34 pour les Saoudiens et 31 pour les Libanais, selon la société Synovat. En revanche, pour les livres, les Libanais arrivent en tête avec 588 minutes par mois, contre 540 pour les Egyptiens, 506 pour les Marocains, 378 pour les Saoudiens et 306 pour les Tunisiens. Cette étude, commandée par Next Page, fondation internationale qui aide les éditeurs indépendants dans les pays en développement, a été menée auprès de 1.000 hommes et femmes lettrés dans chacun des cinq pays. La marge d’erreur est de 3%. Selon Synovat, une nouvelle étude est en cours pour la Jordanie, la Syrie, la Palestine et l’Algérie. Elle devrait être publiée à la fin de l’année. Le Coran est le recueil le plus lu, à l’exception du Liban où les romans contemporains lui sont préférés. Ces derniers arrivent aussi en tête dans les autres pays si l’on met de côté le livre saint des musulmans. Viennent ensuite les livres de cuisine au Maroc et en Arabie Saoudite. Dans les autres pays, la poésie et les livres d’histoire sont préférés. La langue arabe arrive très largement en tête en Egypte (99,6%) et l’Arabie saoudite (99,5%) contre 82,8% en Tunisie, 81% au Maroc et 76,5% au Liban. Les livres en anglais sont plus lus au Liban et en Tunisie par rapport aux trois autres pays. Le Maroc arrive en tête pour le français. La grande majorité des personnes interrogées affirme “avoir cessé ou diminué la lecture” entre 19 et 25 ans. Moins de 25% des personnes déclarent s’être remis à lire par la suite. Les Marocains (55,6%) et les Tunisiens (51,6%) pensent en majorité que le livre est plus important que la télévision. AFP

 

 


 

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