13 septembre 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3765 du 13.09.2010
 archives : www.tunisnews.net 


Liberté et Equité: L’administration de la prison de Mornaguia agresse le prisonnier d’opinion Ramzi Romdhani et le torture Afef Bennaceur: Carte de visite

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme publie son rapport annuel 2010

AFP: Eric Besson s’est marié dimanche avec une étudiante tunisienne

Tekiano: Audimat : Crise de confiance des médias en Tunisie

Alrabiya: Law to abolish gender inequality in Tunisia – Tunisia citizenship law to boost women’s rights

Résistance populaire non violente en Palestine intervention des verts français

Le Monde: Turquie : après le référendum, l’opposition kémaliste accuse le coup

The Guardian: Bahrain returns to the bad old days


 

Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation indépendante de droits humains 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 12 septembre 2010  

Nouvelles des libertés en Tunisie


1)   L’administration de la prison de Mornaguia agresse le prisonnier d’opinion Ramzi Romdhani et le torture Le prisonnier d’opinion Ramzi Romdhani, incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia, a été victime le 5 septembre 2010 d’une agression extrêmement violente perpétrée par des agents et des gradés de la prison précitée, dont le dénommé Adel (demeurant à la cité Mourouj) et le dénommé Ali Ouergli, lui occasionnant des lésions corporelles importantes (perforation du tympan de l’oreille droite, enflure et hématome). A la suite de l’agression, il a été mis au cachot individuel (peine de cachot) et enchaîné et il n’en a été extrait que la nuit de l’Aïd (dans la soirée du jeudi 9 septembre 2010). Depuis l’agression, il est en grève de la faim illimitée pour protester contre la torture et les mauvais traitements auxquels il est en butte. Sa famille a voulu lui rendre visite et être rassurée quant à sa santé le 27 du mois de Ramadhan, le mois de la tolérance et de la miséricorde, mais l’administration de la prison le lui a interdit et lui a retourné le couffin. Elle craint depuis lors pour le prisonnier qui a déjà été l’objet d’une politique de torture programmée par l’administration de la prison et elle s’apprête à porter plainte contre les agresseurs. […] Organisation liberté et Equité (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Carte de visite


Gafsa, le 11 septembre 2010   Chaque fois que je franchis les portes extérieures de la prison que j’appelle-depuis que j’en ai été l’hôte-, « le gros ogre », je sens mes pieds traîner et je ressens mon impuissance, Fahem, à te délivrer des griffes de l’ogre. Je suis toujours envahie par la question cuisante : « Que fait Fahem Boukaddous jusqu’à maintenant ici ? Pourquoi ne rentre-t-il pas avec moi à la maison ? » Ce qui retenait mes pieds, aujourd’hui, considéré comme le parloir de l’Aïd, c’était l’amertume de l’éventualité des larmes des sœurs et de la mère de Fahem qui s’accroche à moi comme à une petite fille passée pour rencontrer son fils. Fahem effectue une peine de « hors la loi » et l’outil de la répression arbitraire le broie, et les tyrans vont payer la facture des larmes des mères… La mère d’Hassen Ben Abdallah, la mère de Fahem Boukaddous, les mères des jeunes de Mdhilla, les mères des martyrs du bassin minier, ma mère qui a aimé Fahem comme le troisième de ses enfants, et mes larmes à moi peut-être aussi sous la couverture, toute seule je ressens le trop plein de maternité de celle qui a perdu son enfant envers tous ceux qui ont été broyés… et envers nous autres les mères qui ont mal pour le fruit de leurs entrailles. Je lui ai tendu l’interphone, elle s’est décontenancée, il a ri en la voyant et a plaisanté avec sa joie enfantine. Elle a souri et ses soucis se sont envolés, elle s’est rassérénée quelque peu, je l’ai laissé à leur conversation dont elle ne se rassasie pas. Lorsque ses larmes ont jailli de nouveau, je lui ai pris l’écouteur […] Je lui ai parlé de sa santé et de l’Aïd, comment l’avait-il passé ? Effectivement, comme je m’y attendais, son estomac avait pâti des quantités de médicaments qu’il avait consommés dans la dernière période conformément à ce que le médecin de la prison lui avait dit après qu’il eût ressenti des brûlures aiguës à l’estomac dans la nuit du 7 septembre. C’est la nouvelle méthode, inédite, de torture d’un prisonnier d’opinion dans l’histoire des prisons tunisiennes, on le bourre inconsidérément de quantités effrayantes de médicaments jusqu’à en crever, alors qu’ils disposent d’un traitement plus radical qui serait de de lui restituer sa liberté et il se remettrait de l’atmosphère carcérale confinée. Je lui parlé de l’Aïd et « j’ai été contaminée par la contagion des questions » Il ma répondu : il n’y a pas de fête dans les cachots Pas de fêtes sans le soleil de la liberté Liberté pour toi Et bientôt les larmes de ta mère se tariront Afef Bennaceur (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en arabe, LT)


L’obstination du témoignage

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme publie son rapport annuel 2010


 

Genève-Paris, le 13 septembre 2010. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), qui accompagne, suit, et protège tout au long de l’année les défenseurs, publie aujourd’hui son Rapport annuel 2010. Ce rapport est consacré à une année entière de combat pour les droits de l’Homme à travers le monde.

Le rapport et le dossier de presse sont téléchargeables aux liens suivants : Rapport : http://www.omct.org/pdf/Observatory/2010/annual_report/OBS_a_report2010_fra.pdf ou http://www.fidh.org/IMG/pdf/2010/OBS2010FR-complet.pdf Dossier de presse : http://www.omct.org/pdf/Observatory/2010/annual_report/media_kit_obs_report2010_fra.pdf ou http://www.fidh.org/IMG/pdf/2010/DPOBSFR-defLD.pdf

Qui évoque la démocratie et l’Etat de droit dans nos sociétés contemporaines fait immédiatement référence au droit des peuples de choisir librement, par le vote, leurs dirigeants. Un droit explicitement garanti par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et qui suppose, pour sa réalisation, la conjugaison de différents éléments – respect des libertés d’association et d’expression, transparence, liberté d’information, liberté de réunion – sans lesquels aucun scrutin ne saurait être reconnu comme libre et équitable. Mais si de nombreuses élections ont effectivement eu lieu à travers le monde en 2009, beaucoup de ces scrutins n’ont pas répondu à ces exigences. Dressant un état des lieux précis de la situation des défenseurs des droits de l’Homme dans le monde en 2009, le rapport annuel de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, dénonce la répression qui s’est encore durcie à l’encontre des défenseurs sur tous les continents, à l’approche d’échéances électorales. Plus généralement, ce rapport illustre avec force la difficulté et le danger de promouvoir le débat d’idées, le pluralisme et l’idéal démocratique. Musellement de l’opposition, asservissement des médias, modifications constitutionnelles destinées à maintenir certains chefs d’Etats au pouvoir : lors des scrutins qui ont jalonné l’année 2009 force est de constater que bien peu de dirigeants en place ont accepté de jouer le jeu du pluralisme. « Dans ce contexte, les défenseurs des droits de l’Homme qui tentent au quotidien de faire en sorte que les droits et libertés fondamentaux soient garantis, ont été soumis à une pression importante quand ils n’ont pas payé de leur vie leur engagement». a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. « Le rôle  qu’ils ont joué dans les processus électoraux a encore accentué une répression dont ils faisaient déjà l’objet auparavant »,a-t-elle ajouté. « Ce rapport annuel démontre aussi que, même au sein des démocraties les plus accomplies – ou qui s’affirment comme telles – la vigilance doit rester de mise, et la défense des droits fondamentaux peut toujours être remise en cause pour les besoins de l’efficacité de politiques contestables, ou d’un plus grand contrôle des corps sociaux. Il montre en tout état de cause combien les défenseurs, où que ce soit, jouent un rôle primordial de rempart contre l’arbitraire et les abus, et demeurent plus que jamais la clef de voûte de l’Etat de droit », conclut Eric Sottas, Secrétaire général de l’OMCT.

Contacts presse :  
  • OMCT

Seynabou Benga + 41 22 809 49 39  

  • FIDH

Fabien Maitre / Karine Appy + 33-1 43 55 90 19 / 14 12      Ce rapport a été produit avec le soutien de l’Union européenne, de l’Organisation internationale de la Francophonie, de la République et Canton de Genève et de la Fondation OAK. Son contenu ne doit en aucun cas être interprété comme reflétant l’opinion de ces organisations  


Eric Besson s’est marié dimanche avec une étudiante tunisienne


AFP – le 13 septembre 2010 PARIS — Le ministre de l’Immigration Eric Besson s’est marié dimanche soir avec la jeune Tunisienne Yasmine Tordjman à Paris lors d’une cérémonie célébrée dans la plus grande discrétion par la maire du VIIe Rachida Dati, a-t-il annoncé lundi lors d’une conférence de presse. « Oui, je me suis marié ou plus exactement je me suis remarié », a répondu le ministre à qui l’on demandait s’il pouvait confirmer cette union initialement prévue le 16 septembre avant que M. Besson ne décide de la « déplacer », des groupes Facebook ayant décidé de la chahuter. « Je n’ai pas peur des chahuts ou des canulars mais je n’envisage pas d’utiliser les moyens publics de sécurité pour un mariage qui relève de la sphère privée », s’est-il justifié. L’union a finalement eu lieu dimanche au ministère de l’Immigration où M. Besson dispose d’un logement de fonction, le ministre voulant à tout prix éviter les paparazzi. M. Besson, 52 ans, a épousé Yasmine Tordjman, 24 ans, étudiante en école d’art et arrière-petite-fille de l’ancienne première dame de Tunisie, Wassila Bourguiba. Le ministre de l’Immigration a été marié lors d’une première union avec Sylvie Brunel, géographe et professeur d’université à Paris IV, avec qui il a eu trois enfants et dont il a divorcé en 2009.


Audimat : Crise de confiance des médias en Tunisie

13/09/2010

La table ronde, organisée par webmanagercenter.com le 7 Septembre 2010 sur le thème « les mesures d’audience en Tunisie », a été l’occasion pour les intervenants, de proposer des solutions concrètes face à un problème lié à un manque de confiance et de crédibilité, qui secoue la sphère des médias tunisiens.

Malgré des chiffres qui parlent d’eux mêmes : un budget publicitaire général attribué aux différents annonceurs équivalant à 140 millions de dinars, 40 millions de dinars de chiffres d’affaires en termes de publicité liée à l’affichage urbain, contre un chiffre estimé à 4 millions de dinars il y a de cela 8 ans… Il existe pourtant actuellement un problème majeur : une remise en cause de l’audimat et autres mesures d’audiences effectuées par les entreprises spécialisées de la place.

Ce malaise face à cette situation ne semble guère perturber l’opérateur téléphonique privé Tunisiana : « Aujourd’hui, nous assumons pleinement cette inexactitude de chiffres, car la Médiamétrie* n’est pas une science exacte. Il faut surtout qu’il y ait un terrain d’entente entre les bureaux d’étude et les médias (télévision, radios, sites web…). C’est pour cela que nous optons plutôt pour une vision empirique de la situation ! ».

Mr Ridha Najjar ancien président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) et du Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes et des Communicateurs (CAPJC), traite ce dilemme avec une objectivité et un pragmatisme qui en disent long sur ses longues années d’expérience sur la scène audiovisuelle tunisienne:  » Le paysage médiatique tunisien a bien changé, notamment grâce à la convergence des médias, d’internet et de la téléphonie mobile. Cependant, on fait face à un vide sidéral. Rendez-vous compte : il n’existe aucun OJD jusqu’à présent en Tunisie, ni d’outils capables de mesurer réellement l’affimétrie**, encore moins». L’OJD étant un organisme apte à fournir des chiffres d’audience certifiés et reconnus par la profession.

L’homme ajoute avec conviction « On fait face à une situation de crise de confiance, par rapport aux tarifs et à une absence totale de déontologie. Ce qui manque le plus, c’est un cahier des charges autoproclamé par le milieu professionnel ».

Comme conclusion à ce débat, et de l’avis de tous les participants présents à cette conférence, Mr Najjar estime «qu’il serait tout à fait judicieux de penser à une solution unie, en l’occurrence : des associations interprofessionnels pour vérifier et réguler le marcher actuel, (constitué en majorité de publicité et de sondages). Comme il serait temps que l’Etat mette en place un cadre juridique commun au secteur audiovisuel (comme c’est le cas actuellement au Maroc), et qui demeure absent dans notre pays».

*médiamétrie : dérivé de médiamat, il s’agit nouvelle technologie de mesure prenant en compte, l’audience des programmes regardés en différé par le public. Cette évolution est réalisée conjointement à l’augmentation de la taille de l’échantillonnage. (Wikipedia) **Affimétrie : outil de consultation permettent de mesurer les contributions en couverture de chacun de ces réseaux au sein d’un dispositif plurimedia et d’estimer les duplications entre des supports de différents media.

(Source : Tekiano.com le 13 septembre 2010)


Law to abolish gender inequality in Tunisia
Tunisia citizenship law to boost women’s rights


As part of its plan to abolish all aspects of gender inequality, the Tunisian government is working on a draft law that allows women to give the citizenship to their children. The new citizenship law, discussed in a cabinet meeting on Wednesday, is the culmination of a series of laws that treat Tunisian men and women equally and fight all aspects of gender-based discrimination. According to the law, all children born to Tunisian mothers are to be given the Tunisian citizenship whether born inside or outside Tunisia and regardless of the father’s nationality and even if the father’s identity is unknown.

The law will be applied immediately to all children who will not have reached the legal adulthood age on the date the law is issued. It also looks into several pending cases in which children have not been given the Tunisian citizenship and proposes ways of dealing with them. The Tunisian citizenship law was amended twice in order to guarantee equality between men and women. The first amendment came in 1993 and gave children born to Tunisian mothers and foreign fathers the right to obtain the Tunisian nationality after the parents submit a joint written approval provided that the child is under the age of 19. In the 2002 amendment, the child would be given the nationality based on a written request from the mother alone. This amendment aimed at solving problems arising from the death or disappearance of the father as well as cases when the father is unknown or legally incompetent. However, the two amendments failed at achieving the desired equality between men and women since there are several cases that were not tackled. One of the most common cases is when the parents are divorced and the father refuses that his child obtains the Tunisian nationality.  

Women rights in Tunisia

Tunisian women rank first amongst their Arab counterparts as far as civil rights are concerned. In addition to the fact that polygamy is illegal in Tunisia, the minimum age of marriage for girls is 17 provided that the consent of both the girl and her mother is obtained. To ensure fair verdicts when women are involved in lawsuits, judges dealing with personal status cases like divorce, alimony, and custody have to receive training in the field of women rights. Tunisian women have the right to give their family names to her children if fathers were unknown. Women in Tunisia are also privileged as far as education and medical services are concerned. For example, 99% of Tunisian girls under the age of six are enrolled in schools and females make up 59% of university students. In addition, more than 90% of deliveries are done with medical assistance. Tunisian women also make up 27% of judges, 42% of physicians, 72% of pharmacists and more than 10,000 women are business owners. However, feminists and rights activists in Tunisia still complain of unequal treatment especially regarding political parties and decision-making positions and which are basically regulated through the quota system.

(Source: Alrabiya.net le 13 septembre 2010)

Lien: http://www.alarabiya.net/articles/2010/09/13/119172.html


Résistance populaire non violente en Palestine intervention des verts français

Intervention colloque sur la résistance populaire non violente en Palestine

 


 

Bonjour Mesdames, Messieurs,

 

C’est un grand honneur pour moi et pour les Verts d’intervenir à ce colloque sur la résistance populaire non violente en Palestine. J’ai appris beaucoup de choses aujourd’hui de nos amis …

 

Ce débat est très important et les prises de positions lues du député proche de Monsieur de Villepin et de Jean-Louis Bianco peuvent marquer une rupture importante si les socialistes et la droite républicaine confirment ces positions.

 

Au delà du fait que les Verts et les écologistes comptent parmi leurs valeurs, celle de la non-violence, c’est aussi la légitimité de la résistance palestinienne et l’aspect universel de celle-ci, au delà de l’article 51 de la Charte des Nations Unies qui rappelle le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas d’une agression armée.

 

Dans cette intervention, je commencerai par expliquer en quoi cette résistance a un aspect universel qui transcende les différences culturelles, ethniques ou religieuses. Ensuite, je montrerai l’importance d’une pensée écologiste de la résistance non violente. Et pour terminer, je proposerai des pistes pour soutenir efficacement cette résistance non-violente palestinienne.

 

La commission transnationale des Verts dont je suis le responsable aborde de nombreuses questions internationales, sur différents continents. Mais pourquoi consacrons nous autant de notre temps au conflit israélo-palestinien ? La naissance de l’État israélien est liée en partie aux monstruosités qu’a connu l’Europe lors de la seconde guerre mondiale et à l’ignominie de la Shoah qui a été l’expression de la barbarie la plus abjecte, de l’inhumanité la plus totale, conduisant l’ONU à reconnaître Israël en 1948. Mais les palestiniens ne doivent pas être responsables pour les européens.

 

Par la suite l’ONU a critiqué Israël. La résolution 242 du Conseil de sécurité du 22 novembre 1967, qui souligne l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre et exige le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés, a marqué une rupture. Depuis l’ONU a renouvelé plusieurs fois ses critiques envers la politique de l’État d’Israël.

 

Mais, aujourd’hui, la critique est plus large. Elle concerne tous les démocrates de la planète, même celles et ceux qui n’ont aucune attache avec cette région du monde. C’est la dérive d’un État doté d’un système démocratique qui petit à petit s’affranchit de toutes les règles élémentaires du droit international. Israël est une démocratie au sens où c’est un peuple qui élit souverainement et démocratiquement un gouvernement, qui lui est coupable de violation du droit international et ce depuis des décennies (Sabrah et Chatila, Jenine, Cana…), sans être sanctionné, ce qui est crée une situation d’impunité.

 

Ces violations du droit se multiplient et s’amplifient. Le récent rapport rendu par la mission des Nations unies sur les faits commis lors du conflit de Gaza, menée par le juge Richard Goldstone a accusé Israël de crimes de guerres et de violations graves du droit humanitaire et international. Souvent certains soutiens indéfectibles au gouvernement israélien excusent ce pays au nom du fait que c’est une démocratie dans une région où existent de nombreux régimes autoritaires. C’est un argument douteux et peu recevable dans le sens où une démocratie doit montrer l’exemple, être exemplaire en matière du respect du droit, notamment des droits humains. Mais nous ne sommes pas là pour discuter de la déliquescence de la démocratie israélienne, notamment au détriment de sa population arabe ou ou de sa population bédouine. Le plus grave est autre. À partir du moment où une démocratie, où qu’elle se situe, s’affranchit de ses devoirs, elle ouvre une brèche dans le droit international et permet toutes les dérives, justifiant a posteriori celles des régimes autoritaires. Un crime de guerre commis par une démocratie, en l’occurrence Israël affaiblit toutes les actions menées contre les dictatures à travers le monde.

 

Le deuxième élément de mon intervention concerne les stratégies de résistance. Lors d’une audition de Cécile Duflot et de moi-même dans le cadre de l’élaboration du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationalei, nous récusions le vieil adage justifiant les stratégies militaires dans les démocraties, « si tu veux la paix, prépare la guerre » (« si vis pacem, para bellum »). Nous préférons un autre adage « si tu ne veux pas la guerre, prépare la paix » (« si nolis bellum, para pacem »). Le premier adage relève d’un syllogisme, d’une ruse de la pensée pour justifier la préparation de la guerre. Il suffit d’en prendre la contraposée pour en voir le caractère fallacieux et insidieux mais je ne suis pas là pour faire un discours savant.

 

Si la situation est différente entre la France et un peuple occupé, en lutte pour la reconnaissance de ces droits et de sa souveraineté, nous pouvons tirer de ces deux adages, deux points importants : le premier est la critique du syllogisme derrière lequel se cache Israël et le second « préparer la paix » nécessite une politique exigeante. Comme la dit Gandhi, penseur et acteur de la non violence, la fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la semence.

 

Revenons sur le syllogisme qui permet aux gouvernants israéliens de justifier auprès de sa population et de l’opinion mondiale sa politique d’occupation et de militarisation du conflit, ce que Roy Wagner a nommé ce matin le mythe de la gauche sioniste. Partant de deux propositions justes, « Israël est (formellement) une démocratie. » et « les pays arabes voisins ne sont pas des démocraties » (même si la situation libanaise est plus complexe), les gouvernants en tirent de faux constats, « les arabes dont les palestiniens ne sont pas des démocrates » et les « ennemis d’Israël sont des ennemis de la démocratie » donc au nom de la défense de la démocratie, Israël pourrait se permettre des gestes inacceptables, une violence « légitime », au sens de Max Weber. C’est la position théorique des néo-conservateurs américains. Nous nous sommes toujours opposé à cette politique.

 

Les écologistes n’ont jamais été des tenants de la realpolitik qui pratique souvent le cynisme en sacrifiant les valeurs à court terme pour générer des situations catastrophiques demain. Aujourd’hui, Israël doit être condamné pour ses crimes au regard du droit international. Une démocratie ne peut pas tout se permettre. L’État d’Israël ne se contente plus aujourd’hui d’assurer sa sécurité quand il se dote de l’arme nucléaire, quand il pratique une politique de colonisation, quand il enferme des populations avec un mur sécurisé comme à Bil’in, quand il empêche la circulation des populations de Gaza et de Cisjordanie, quand il morcelle la Palestine, la transformant en un immense archipel. C’est la volonté manifeste d’une politique d’empêcher la création d’un État palestinien.

 

La fin est dans les moyens. Et la non-violence est un des moyens que les écologistes mettent en pratique. Ce n’est pas une posture tactique, c’est le fondement de notre pensée politique qui a fait ses preuves dans le passé, Gandhi contre l’occupation anglaise en Inde mais aussi contre l’apartheid en Afrique du Sud, Martin Luther King contre la ségrégation au États-Unis, Rugova au Kosovo mais aussi partiellement dans la chute des dictatures en Espagne, au Portugal, en Grèce, ainsi que dans la chute du mur en Europe, et dans le retour de la démocratie en Amérique latine…

 

Cela étant dit, la politique de non-violence est une politique difficile, exigeante qu’il est facile de critiquer pour défendre des politiques violentes et de magnificence des héros martyrs de la résistance. La violence amène la violence. Comme l’a montré admirablement René Girard dans « la violence et le sacré », la violence mimétique suscite la victime émissaire. C’est une réalité malheureusement anthropologique à laquelle le Politique doit s’opposer. Toute politique basée sur la sécurité a besoin d’un bouc émissaire. Les actes violents des uns alimentent les actes violents des autres, entraînant une escalade de la violence ou un retournement de la violence sur soi comme à Gaza lorsqu’il y a eu des affrontements entre groupes palestiniens. Et lorsqu’il y a une asymétrie du rapport de force, cela provoque ce que ce matin Bernard Ravenel appelait un mécanisme de sur-violence. Comme l’État est détenteur de la « violence légitime », la violence s’alimente d’elle-même, et s’auto-justifiant, elle augmente en intensité. Ce sont ces cercles vicieux qu’il faut rompre, la violence se retournant sur elle et la sur-violence des dominants.

 

Mais même si je prenais un point de vue realpolitik qui n’est pas le mien, la politique non violente reste la plus pertinente. En effet, il y a une telle asymétrie dans le rapport de force militaire que l’opposition militaire est une impasse stratégique et même le Hamas semble d’ailleurs l’avoir compris. Si ce n’est le cas, il commettrait une erreur stratégique.

 

J’en viens à la troisième partie de mon intervention. Comment soutenir efficacement la résistance populaire non violente en Palestine ?

 

Tout d’abord, aujourd’hui, l’universalisme est majoritairement du côté du peuple palestinien et non du côté de l’État d’Israël. La violente attaque de Tsahal contre Gaza en janvier 2009, l’acte de « piraterie », au sens du droit international, contre la flottille de la paix pour Gaza ont interpellé l’opinion mondiale. Le vote de la résolution récente du Parlement européen condamnant l’attaque de la flottille par 470 votes pour, 56 votes contre et 56 abstentions est très symptomatique de la désapprobation de l’opinion. Le texte n’est pas parfait mais il est un acte politique important. Pour les écologistes, quelle que soit l’attache qu’ils aient à cette région du monde, il y a unanimité sur la condamnation de l’attaque, que cela soir au niveau des partis nationaux à l’échelle internationale (le parti vert turc, le parti vert américain, les partis verts européens), du parti vert européen, des députés. La négociation de cette résolution a été menée par Dany Cohn Bendit comme vice-président du groupe Vert au Parlement européen et Nicole Kiil-Nielsen, membre de la délégation UE/Palestine. En 2002, le Groupe Vert du Parlement Européen mené avec Alima Boumediene-Théry comme rapporteuse, avait voté la résolution sur la suspension de l’accord UE/Israël qui n’a pas été suivi d’effet par le Conseil européen et les États nations.

 

Une politique non-violente, est une politique exigeante qui demande à être précis dans ses analyses et actes. Elle est difficile à mener. Elle nécessite de la patience et de la persévérance, de juger la proportionnalité des actes au résultat attendu et réalisé, et le plus difficile, être capable d’une analyse critique et de réviser en permanence ses actions en cas d’échec. Elle n’est pas sans risque comme l’a montré l’attaque de la flottille et les morts. La non-violence n’est pas le pacifisme qui est le refus absolu de toute violence comme l’a montré et écrit Gandhi en Inde. Dans des cas extrêmes, à titre défensif, il peut y avoir usage de la violence.

 

La lutte des palestiniens n’est pas une lutte locale. C’est une lutte internationale. Nous devons, nous parti européen, assurer cette internationalisation de la lutte en restant constant, s’opposer aux accusations d’antisémitisme. Ce n’est pas toujours facile mais la persévérance est cruciale dans la réussite de cette lutte qui doit encore gagner en soutien populaire. Le CRIF nous a souvent mis au pilori en critiquant notre soi-disant discours ambigu, en « jouant » sur le vert de l’Islam et le vert de l’écologie. Je dois souligner par ailleurs que l’ancien responsable de la commission transnationale, Patrick Farbiaz, a gagné un procès pour diffamation contre le site Internet Proche Orient.Info.

 

La bataille de la communication est cruciale. L’État d’Israël est très actif dans ce domaine, utilisant de tous les médias (papier, radio, télévision, internet…), de tous les méthodes de désinformation dans une logique très orwellienne, visant à délégitimer la résistance non violente comme de nombreux témoignages l’ont montré aujourd’hui.

 

L’autre élément important est la coordination de la résistance non violente entre palestiniens, avec les israéliens, à l’échelle internationale. L’unité populaire est une condition de la réussite de la lutte non-violente. Une politique sérieuse nécessite une pluralité de mode d’action. Le centre palestinien pour l’étude de la non-violence a rapporté 26 types d’actions non violentes lors de la première Intifada. La diversité est aussi une condition de réussite. Coordination et communication sont intrinsèquement liées car la lutte non violente est une lutte positive et active. Elle vise pour nous, non palestinien et non israélien, à assurer la légitimité des palestiniens non violents par rapport à celle de l’État d’Israël. C’est une bataille médiatique de tous les instants.

 

L’autre front important de la lutte non-violente est la question économique. C’est en cela que nous nous engageons pleinement dans la campagne Boycott – Désinvestissements – Sanctions. Sur ce point, notre position n’est pas le boycott des produits israéliens mais le boycott des produits issus des colonies ou ceux dont on ne peut pas assurer la traçabilité. Notre position actuelle n’est pas une campagne contre Israël comme cela avait pu être le cas contre l’Afrique du Sud. Cette position peut évoluer mais aujourd’hui, l’affaiblissement économique d’Israël est incertain du fait du soutien financier des États-Unis, de l’accord d’association Israël-Union européenne, des exportations incontrôlables de technologie d’armements et de sécurité.

 

Cette campagne doit viser à montrer du doigt la politique de colonisation des territoires palestiniens du gouvernement israéliens, ainsi que toutes les entreprises occidentales qui contre toute morale, ne visent qu’à faire des profits. Cela ne peut être que dans un deuxième temps, une fois avoir réussi à sensibiliser l’opinion mondiale qu’une action efficace pourrait être d’élargir le boycott et de mettre au ban des nations, l’État d’Israël comme ce fût le cas pour l’Afrique du Sud.

 

Mais aujourd’hui, il faut approfondir le lien entre résistance non-violente et obligation de l’Union européenne et de ses États membres à faire respecter le droit international, et à lutter en particulier contre l’impunité pour renforcer cette résistance non-violente. Ainsi, dans l’attente, il faut suivre l’application de la dernière résolution du Parlement européen. Le Conseil d’association UE-Israël, l’organe bipartite chargé de superviser l’accord d’association, doit se réunir et l’application de l’article 2 de cet accord sur le respect des droits humains provoquerait la suspension de l’accord. En attendant, les coordinateurs de la Commission du Commerce International du parlement européen viennent de décider hier de geler le calendrier pour le rapport sur l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels (ACAA).

 

En France, il faut continuer la campagne contre l’implantation de l’entreprise AGREXCO dans le port de Sète. La société AGREXCO, contrôlée à 50% par l’État israélien, commercialise surtout des fruits, des légumes et des fleurs provenant des colonies de la vallée du Jourdain. Un ancien conseiller régional Vert, Sylvain Pastor, passe en procès jeudi prochain, suite à l’accusation d’antisémitisme par Georges Frêche lors d’une séance du conseil régional du Languedoc, débattant de l’installation d’Agrexco dans la région. Par ailleurs, Alima Boumediene-Thiery est aussi jugé avec d’autres militants pour une action de la campagne BDS en septembre.

 

Pour conclure, ce qui se joue aujourd’hui dans cette région du monde, c’est notre capacité collective à trouver une solution démocratique et non violente à un conflit qui porte en lui des éléments universels. Pour nous, c’est un devoir et c’est notre responsabilité d’agir. De ce résultat peut dépendre l’avenir de la paix, de toutes les démocraties, voir de la survie de l’humanité si on ne dénucléarise pas la région.

 

Je vous remercie de votre attention.

Jérôme Gleizes, le 25 juin 2010


Turquie : après le référendum, l’opposition kémaliste accuse le coup


 La défaite est double pour Kemal Kiliçdaroglu, le président du Parti républicain du peuple (CHP), la principale force d’opposition en Turquie. Les électeurs turcs ont ratifié à 58%, dimanche, les réformes de la Constitution présentées par le gouvernement islamo-conservateur. Le « non », pour lequel M. Kiliçdaroglu avait fait campagne, multipliant les meetings à travers le pays, n’a recueilli que 42% des suffrages. Insuffisant pour déstabiliser le parti au pouvoir.

Le mouvement kémaliste et la droite nationaliste, qui dénonçaient une atteinte à la séparation des pouvoirs, ont eu du mal à convaincre. De plus, le leader du CHP lui-même n’a pas pu prendre part au vote, pour une sombre affaire de procédure. « Mon nom a été rayé des listes et je n’en ai  pas été informé.(…) Il était de ma responsabilité de vérifier le registre mais mon intense campagne pour le référendum m’en a empêché. Je tiens à m’excuser auprès des membres de mon parti », a déclaré dimanche soir M. Kiliçdaroglu, penaud.

La Turquie se gausse et le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), le parti kurde qui avait appelé au boycott du scrutin, ironise en remerciant le chef de file kémaliste d’avoir lui aussi ignoré le référendum… Pour l’opposition, la déception est à la hauteur de l’espoir qu’avait suscité Kemal Kiliçdaroglu dès son accession à la tête du CHP, au printemps. Attaquant le parti au pouvoir sur la corruption et le clientélisme, il avait laissé espérer un nouveau souffle. CONVAINCRE LES EUROPÉENS Mais cet homme de gauche, ancien fonctionnaire, a subi une défaite cuisante, dimanche. « On voit mal comment l’opposition pourra se poser en concurrent crédible de l’AKP, l’année prochaine, analyse Jean Marcou, directeur de l’Observatoire de la vie politique turque. (…) Force est de constater que Kemal Kiliçdaroglu et son parti, en particulier, n’ont pas réussi à se poser en alternative démocratique au gouvernement actuel, et qu’ils continuent à apparaître, pour une majorité d’électeurs turcs, comme les tenants d’un système politico-militaire révolu. » Le chef du CHP a parfois tenté d’avancer des propositions courageuses et de rompre avec l’idéologie nationaliste et très « laïcarde » de son prédécesseur Deniz Baykal. M. Kiliçdaroglu a soutenu l’idée d’une amnistie générale pour les rebelles du PKK emprisonnés et déclare vouloir ouvrir le dialogue sur la question du foulard islamique. Des positions qui ne font pas l’unanimité au sein de son parti. Mercredi, un autre test important l’attend : il entamera une visite de deux jours à Bruxelles pour tenter de convaincre les Européens de son engagement dans les négociations d’adhésion à l’UE. Il reste à peine dix mois aux kémalistes pour se remettre en ordre de bataille avant les élections législatives. Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, tentera de se faire élire une troisième fois consécutive. (Source: Lemonde.fr le 13.09.10 | 19h03)  


Bahrain returns to the bad old days


A crackdown on Shia opposition figures ahead of elections threatens the long-term stability of this western ally in the Gulf

Talk of conspiracies by Shia opposition politicians, civil society activists and businessmen to overthrow the Sunni-dominated constitutional monarchy in Bahrain seems far-fetched, despite the vehemence of the authorities’ claims. But awave of arrests in the runup to parliamentary elections has exacerbated protests in the surprisingly poor villages where Shia communities live in this supposedly wealthy Gulf state, and provoked more demonstrations in the capital, Manama.

 

This has thrown into question the long-term stability of a small but significant country flanked by the Gulf giants Saudi Arabia and Iran. In jeopardy is one of the tentative experiments at introducing meaningful political reform in the Gulf monarchies, where kingdoms and emirates remain under the control of family dynasties – Bahrain under the rulingal-Khalifa family.

 

As the political mood has soured, clashes between Shia youths and the security forces have spread across Bahrain – with first violence reported last month on the second largest island, Muharraq.

 

Responsible voices have been calling for a revival of dialogue between the ruling establishment, headed byKing Hamad bin Isa al-Khalifa, and the opposition and civil society leaders he courted earlier in his reign. But ahead of parliamentary elections scheduled for 23 October, the authorities have shown no sign of relenting from the security crackdown of recent months. Several hundred people, including prominent opposition and civil society figures, have now been arrested following claims by the state’s National Security Agency (NSA) that a « network » of local militants has « external links » with « outlaws » who advocated terror and sabotage.

 

These charges are treated with scepticism by many observers – who fear a return to the notoriously intolerant, security-driven approach to handling the majority Shia population, its political leaders and also Sunni dissidents that marked the little-lamented reign of King Hamad’s father, Sheikh Isa bin Salman al-Khalifa, who died in 1999.

 

The government has clearly taken a less tolerant turn after the initial phase of King Hamad’s reign, when parliamentary representation was revived, bringing in the largest Shia opposition group,al-Wefaq National Islamic Society into the National Assembly (Bahrain still shies away from formally describing political parties as parties). The authorities have proven unwilling to concede ground over fundamental grievances expressed by the Shia majority, such as the practice of recruiting Sunni immigrants from Syria and other Arab countries to join the security forces and granting them nationality – a policy, critics claim, that is intended to re-engineer the islands’ religious mix.

 

King Hamad has many supporters, including some former opponents. At a meeting at Chatham House in London earlier this year, Dr Salah Ali, the head of a Sunni party with Muslim Brotherhood affiliations, said that the decade since King Hamad’s undoubtedly popular National Action Charter was promulgated had consolidated democracy to an extent not apparent elsewhere in the region. Hamad had created « a modern constitutional monarchy based on a bicameral parliament ». Diaa Yehia Ali al-Mosaw – a prominent Shia politician who had spent more than a decade in exile – concurred with this view.

 

This legacy is in jeopardy, undermining opposition groups such as al-Wefaq – which holds 17 of the 40 seats in the lower house of parliament – and the secular leftistWaad, which have been willing to participate in King Hamad’s constitutional structures. According to al-Wefaq’s political leader, Sheikh Ali Salman, « the way the ongoing security campaign has been handled, and the rights violations that accompanied it, have in one week destroyed 10 years of progress in this country ».

 

This is not a turn that Bahrain’s many friends predicted in the first half of this decade, as King Hamad and his son, Crown Prince Sheikh Salman, worked so hard to reverse the political ills that marked Sheikh Isa’s rule, creating a more modern polity that would underpin the islands’ drive to remain the Gulf’s leading financial centre and attract investment that would create jobs and raise living standards for the Shia majority and Sunni job-seekers.

 

Hamad’s new constitutional monarchy brought exiled opponents back to the island state to create more consensual politics where the minority Sunni population traditionally dominates in a sometimes uneasy social compact with the majority Shia communities.

 

Bahrain had developed itself as a well-regarded offshore financial centre, which employs thousands in Manama, including some of the Gulf region’s most respected regulators – helping to avoid the sort offinancial meltdown that recently blighted its main regional rival, Dubai. By promoting a diversity of employment opportunities, Shia frustrations were expected to diminish. For the west, Sandhurst-trained King Hamad’s Bahrain is a significant ally; his kingdom hosts the US fifth fleet.

 

Compare this positive impression with recent news aboutthe crackdown. While human rights activists and many regional specialists doubt that Bahrain has been threatened by a concerted plot, the government is sticking to its claims, backed by otherGCC governments, who in early September called for the UK governmentto hand over two alleged conspirators,Haq Movement leaderHassan Mushaima – a leading opposition figure who has been staying in Britain – and long-term exile Said al-Shihabi, leader of theBahrain Freedom Movement, an Islamic thinker with a long commitment to nonviolent activity.

 

Dialogue with politicians like Mushaima and Shihabi holds the key to reducing tensions and rebuilding the consensus that so inspired Bahrainis after King Hamad unveiled his constitution. A continued hard line will threaten to institutionalise communal instability rather than building the more consensual politics that King Hamad has promised his diverse population.

(Source: guardian.co.uk, Monday 13 September 2010 13.30 )

 

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