13 novembre 2009

Home – Accueil

TUNISNEWS

9 ème année, N° 3461 du 13.11.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Association Tunisienne de Lutte contre la Torture: Rapport succinct sur les arrestations d’étudiants Maghreb Confidentiel: Un poste à plein temps pour Nesrine AFP: L’avocat français de Ben Brik ira en Tunisie pour le procès du journaliste AFP: Ben Ali salue “la noble position” de Kadhafi rejetant “toute forme d’ingérence” Slim BAGGA : Jusqu´où la France tolerera-t-elle le roitelet de Tunis Le Soir: Les Affaires étrangères belges sacrifient la langue de bois au profit des droits de l’homme ! Omar Khayyam: Dernier SOS d’un journaliste en détresse Hend Harouni: Abdelkarim Harouni en Etat de Siège AFP: Mondial-2010 – Ambiance électrique au Caire avant le match Egypte-Algérie AFP: Algérie: peine capitale par contumace pour le chef de l’Aqmi et 48 accusés


Association Tunisienne de Lutte contre la Torture
Tunis, le 11. 11. 2009  

Rapport succinct sur les arrestations d’étudiants

 
Le 1.11.2009, vers quatre heures du matin, des forces de police ont investi le foyer des étudiantes de Mannouba […] des étudiants actifs au sein de l’UGET ont été arrêtés : Tarek Zahzah, , Dhamir Ben Alia, Nabil Balti, Abdelkader Hachmi, Abdelwahab Arfaoui, Sahbi Brahim, Nazih Kahri, Omar Ilahi, Ridha Ben Mansour, Mondher Toumi, Mohsen Bennani, Rafik Zghidi, ainsi que le lycéen Achraf M’barki et l’étudiant Anis Ben Frej, amené de Jbiniana. Lorsqu’ils ont été présentés au ministère public du Tribunal de Première Instance de Mannouba, quatre ont été remis en liberté : Ridha Ben Mansour, Mohsen Bennani, Achraf M’barki et Nazih Kahri. Des mandats de dépôt ont été délivrés en ce qui concerne les autres et cinq autre étudiants ont été déférés : Hamza larbi, Amel Aloui, Amani Razgallah, Hannane Dhahri, ainsi qu’Asma Ardhaoui en état de fuite. L’audience a été fixée au 30.11.2009 devant le tribunal de Première Instance de Mannouba, (affaires correctionnelles n°6921 et 6922), pour examiner les accusations d’atteinte aux biens d’autrui, d’entrave à la liberté du travail, de désordre et de troubles, et de vol. L’étudiant Omar Ilahi a été déféré devant le tribunal cantonal de Mannouba dans l’affaire n°50104. L’étudiant Zouhaïer Zouidi, arrêté depuis le 16.10.2009, a été déféré devant le Tribunal cantonal de Mannouba le 29.10.2009 dans l’affaire n°49957, il a été condamné à neuf mois d’emprisonnement fermes en dépit des plaidoiries des avocats qui ont affirmé le caractère préfabriqué de l’affaire.   Lors de la visite que leur ont rendue leurs avocats, les étudiants arrêtés ont affirmé qu’ils avaient été conduits dans les locaux sécuritaires, où ils avaient été obligés de rester  agenouillés et les mains liées de cinq heures du matin à trois heures de l’après midi. Abdelwahab Arfaoui a été violemment giflé, insulté grossièrement et menacé d’agression sexuelle. Abdelkader Hachmi a dit qu’il avait été frappé lors de son arrestation et atteint à l’oreille droite. Il a été conduit à l’hôpital de Douar Hichir pour arrêter l’hémorragie. Il s’est plaint de douleurs à la main gauche et au pouce. Il a dit que l’enquêteur lui avait présenté un procès verbal prêt à signer et qu’il avait apposé son pouce sans l’avoir lu.   Sahbi Brahim a dit qu’il a reçu des coups de pieds et de poings lors de son arrestation et qu’on l’a embarqué dans une voiture où les violences ont continué. Des traces étaient encore visibles lors de la visite au niveau du nez et du pied gauche. Omar Ilahi a dit qu’il avait été arrêté à son domicile à Mannouba et qu’il avait dû rester agenouillé et les mains liées à entendre des obscénités. Il a été menacé d’agression sexuelle et a dû apposer son pouce sur des procès verbaux dont-il n’a pas pris connaissance du contenu.   Nabil Balti a dit qu’il avait pris des gifles et avait dû rester des heures agenouillé.   Lors de leur visite, les avocats ont remarqué un bleu à l’œil gauche de Rafik Zghidi, ce dernier a indiqué qu’il avait été soumis aux coups et à la violence. […] Association Tunisienne de Lutte contre la Torture Le Secrétaire Général Mondher Cherni […] (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


 « Maghreb Confidentiel », N° 901 du 12 novembre 2009

 TUNISIE

Un poste à plein temps pour Nesrine

Le tycoon Sakher El Materi diversifie encore son empire médiatique. Déjà propriétaire de la radio islamique Zitouna et acquéreur en mars dernier de Dar Assabah (qui édite les titres Le Temps, Assabah, etc), il vient de créer une nouvelle entité. Eglantine Presse, dotée d’un capital de 50 000 €, aura pour objet les “activités de presse, d’impression, d’édition, de diffusion, de publicité et de télécommunication”. Il en a confié la direction à son épouse, la jeune Nesrine (née en 1986), fille du président Ben Ali, qui entre ainsi pour la première fois en son “prénom propre” dans le monde des affaires. De fait, Nesrine est le nom arabe de la fleur d’églantine. Galant ! Nesrine sera dûment briefée par le cogérant de la structure : Mustapha Jaber, nommé en avril DG de Dar Assabah, directeur de publication d’Assabah et du Temps et directeur des hebdomadaires Al Ousbouï et Sabah El Khaïr. Eglantine Presse est domiciliée au 1, rue Abdallah-Ibn-Zoubeir, dans le quartier de la Goulette : le bâtiment abrite déjà la société Cruise Tours de Sakher, qui gère des terminaux pour bateaux de croisières, à un jet de pierre de là.

 

Tunis/Paris

Bertrand Delanoë

 

Bertrand Delanoë a été répudié par la Tunisie ! Le natif de Bizerte avait signé, le 3 novembre, un prudent communiqué appelant au “respect strict des droits de l’homme en Tunisie“. Carthage a sommé les cinq villes tunisiennes membres de l’Association des maires francophones, présidée par Delanoë, de se retirer. Le ton est plus cordial à Nice, la ville de Christian Estrosi. Saïda Agrebi, présidente de l’Organisation tunisienne des mères y animait le 31 octobre, un meeting pour fêter la réélection de Ben Ali.


L’avocat français de Ben Brik ira en Tunisie pour le procès du journaliste

(AFP) –  le 13 novembre 2009 PARIS — L’avocat français Me William Bourdon se rendra en Tunisie pour assister le jeudi 19 novembre au procès de son client Taoufik Ben Brik, à la demande de la famille et des conseils tunisiens du journaliste, a annoncé vendredi son cabinet dans un communiqué. M. Ben Brik, qui est écroué, est accusé d’avoir agressé une automobiliste, alors que pour Reporters sans frontières (RSF) et ses avocats son incarcération serait liée à des articles virulents dans la presse française contre le régime tunisien. Me Bourdon “s’efforcera de rencontrer son client en relation avec ses confrères tunisiens et rappelle que l’état de santé de M. Taoufik Ben Brik est préoccupant”, selon le communiqué. Le journaliste tunisien doit recevoir des traitements spécifiques et réguliers, souligne l’avocat, rappelant que sa capacité immunitaire se trouve aujourd’hui sérieusement réduite. L’avocat précise qu’il a informé les autorités françaises de son déplacement. La semaine dernière, la France a fait savoir que les capitales européennes discutaient de la situation du journaliste, avant de se déclarer “préoccupée par les difficultés rencontrées par des journalistes et défenseurs de droits de l’Homme en Tunisie”.

Ben Ali salue “la noble position” de Kadhafi rejetant “toute forme d’ingérence”

AP | 13.11.2009 | 19:28 Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a salué vendredi “la noble position” du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi qui a proclamé la veille son “rejet de toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures des Etats africains”, a-t-on appris de source officielle à Tunis. L’allusion concernait les prises de position enregistrées en France dénonçant “les atteintes aux libertés et aux droits de l’Homme” en Tunisie, en particulier l’incarcération du journaliste dissident Taoufik Ben Brik, accusé d’avoir “agressé” une femme sur la voie publique. Selon l’agence libyenne JANA, citée par son homologue tunisienne TAP, le colonel Kadhafi réagissait au nom du conseil de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), de l’Union Africaine (UA) et de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), dont il assure la présidence tournante. Ces groupements régionaux ont fait part de leur “solidarité avec la Tunisie dans sa lutte contre la campagne médiatique menée à son encontre par des parties étrangères” et de leur “condamnation de ces ingérences dans les affaires intérieures d’un pays africain souverain”. Ils se sont dits “préoccupés face à l’ampleur attribuée par des parties étrangères à une affaire banale concernant une altercation entre deux personnes en Tunisie, comme si ces parties étaient responsables des citoyens dans les Etats africains et arabes”. L’agence libyenne a fait état de “concertations en cours entre l’UA, la CEN-SAD, l’UMA et la Ligue des Etats arabes”, en notant que “l’Afrique dispose de moyens de réaction à ces interférences injustifiées”. AP

Jusqu´où la France tolerera-t-elle le roitelet de Tunis

 
Alors que des critiques françaises se font entendre contre la dictature du président Ben Ali, le roitelet de Tunis demande réparation pour la colonisation française… En politique intérieure, comme en politique étrangère, la courte vue est de mise au sein du régime tyrannique de Tunis. Avec ses partenaires étrangers, et plus encore avec ses amis traditionnels, la Tunisie de Ben Ali n’adopte qu’une seule conduite : l’abus de pressions et des réflexes “réactifs” pour se venger de quiconque rappelle à l’ordre un régime sourd, aveugle et voyou. Ce fut le cas au printemps dernier lorsque Bernard Kouchner commit le crime de lèse-majesté de déplorer dans « Jeune Afrique » les atteintes aux droits de l’homme, la mise au pas de la presse, avant d’appeler à des élections transparentes. On sait la foudre téléguidée par le ministre tunisien des Affaires étrangères, Abdelwaheb Abdallah, ce mazarin mal inspiré, pour attaquer avec les propos les plus lâches et les plus mesquins le patron du Quai d’Orsay. Même Delanoé y va de sa critique Rebelotte en milieu de semaine dernière lorsque le maire de Paris, Bertrand Delanoé, s’est dit préoccupé par la campagne d’arrestations de journalistes au lendemain de la parodie électorale du 25 octobre. Très vite, la machine tunisienne s’est mise en branle pour dénigrer le maire, qui est aussi Tunisien. Et pour annoncer en fanfare la démission de cinq maires tunisiens de l’Association internationale des maires francophones qu’il préside. La grosse perte pour l’AIMF ! Comme si cette structure allait pâtir du retrait de cinq larbins zélés ou soumis mais, en tout cas, peu patriotes. Ce n’est pas à l’orée de l’absurde que se mesure le patriotisme d’un dirigeant ou d’un élu. Ce qui n’est d’ailleurs pas leur cas. Car, en Tunisie, il n’y a ni dirigeants ni élus ; juste une caste mafieuse à laquelle sont soumis des exécutants qu’ils soient notables ou Monsieur-tout-le monde… Le Quai d’Orsay accouche d’un méchant communiqué Re-rebelotte le 6 novembre. Le Quai d’Orsay accouche d’un communiqué étayant sa préoccupation quant à la situation politique au lendemain de la mascarade du 25 octobre, le Parti socialiste français fait de même et, aussitôt, les grands moyens sont déployés : cabale dans la presse officielle et officieuse, accusations d’hégémonie et de réflexes néo-colonialistes, ingérence, bref toute la panoplie du discours accusateur et sans vergogne de Ben Ali. A ceci près que cette fois, on innove puisque par la voix d’un chef de parti fantôche, Mohamed Inoubli (3,80 % des voix lors du hold up électoral du 25 machin) et représentant de l’Union démocratique unioniste (UDU), l’on demande à la France excuses, réparation et dédommagement des victimes de la période coloniale (1881-1956). Rien que ça ! Personne n’est dupe : la main de Ben Ali et de se son cabinet de l’ombre ne font pas l’ombre d’un doute. La diversion et le chantage sont un métier chez Zinochet… Questions cruciales Pour les peuples français et tunisiens amis, des questions cruciales se posent comme une évidence : Jusqu’où et jusqu’à quand les caprices d’un tyranneau non représentatif en Tunisie trouveront-ils en France écho et compréhension ? Un juste rappel de quelques faits au cours de ces dix dernières années laisse en effet perplexe. 1999 : La parution de “Notre ami Ben Ali”, ouvrage des deux journalistes Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi, jette un froid sur les relations entre les deux pays à la veille du troisième plébiscite de Zinochet. Toute la presse française est de surcroît interdite en Tunisie. Dix jours après le scrutin, quelle ne fut la surprise des dockers marseillais d’avoir à décharger par centaines de kilos les journaux français renvoyés à leurs expéditeurs ! « Bac moins trois » se déchaîne contre la France Dans la foulée, une campagne anti-française est amorcée (ordre d’arabiser les enseignes commerciales des entreprises et des commerces ; arabisation de l’informatique etc). Antenne 2 est même sur le point d’être stoppée dix ans après son lancement, sous François Mitterrand, en 1989. La francophonie est en danger du fait d’un Président “Bac moins trois” ne maîtrisant des langues que le langage voyou de la rue… Que fit alors Hubert Vedrine, patron du Quai d’Orsay sous Lionel Jospin, lui qui avouera que Ben Ali « est un flic, et c’est un flic con » ? Il se déplaça à Tunis, signa de nouveaux contrats et accorda un nouveau crédit de 560 millions… Surtout ne pas froisser Zinochet… Ben Ali cherche l’absolution à ses crimes. Si les jeux étaient fixés et les codes respectés, le premier à rendre des comptes à son peuple et à ses partenaires européens serait Ben Ali. Il ne peut bénéficier de crédits liant sur des années le pays sans que l’Europe, et en particulier la France, n’aient le moindre droit de regard. Quand il paye grâce au racket des Tunisiens comme des mercenaires de toutes nationalités pour encenser son régime, tout va bien. Point d’ingérence, de mensonges, de leçons à avoir en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme. Mais dès lors qu’une voix — qui plus est une voix amie — manifeste sa différence, qu’un journal franc-tireur éclaire l’opinion sur le drame de la Tunisie ou sur la corruption qui y sévit à grande échelle, les coûteaux tunisiens s’aiguisent et l’on crie au complot contre la souveraineté. Odieux chantage à la pédophilie Il en est de même lorsque la justice française essaie de suivre son cours pour juger de délits et crimes commis en France par les proches du couple présidentiel tunisien : Moncef Ben Ali, en 1989, interpellé à Orly dans le cadre d’un trafic international de drogue et Imed et Moez Trabelsi, impliqués en 2006 dans le vol d’un yacht appartenant à un banquier français, Bruno Roger, deux affaires qui ont crispé au plus haut lieu les relations, Tunis exigeant que la justice française accorde un traitemet de faveur à ses protégés criminels. D’ailleurs, durant cet été, la police tunisienne a eu pour ordre de faire signer de faux procès verbaux à de jeunes Tunisiens de la côte pour tenter d’impliquer un responsable français, ami de la Tunisie, dans des affaires de pédophilie. Procès-verbaux soigneusement gardés à Carthage pour le cas où Imed Trabelsi est jugé en France envers et malgré tout… Cela porte un nom : CHANTAGE ! Ben Ali se comporte avec la France en tyranneau et en France en terrain conquis. Il agresse ses opposants disposant du droit d’asile et de la protection de Genève ; il insulte les hommes et les institutions ; il essaye de corrompre le plus souvent les plus intransigeants ; et gare à celui qui ne se plie pas à la norme. Car chez Ben Ali, chaque homme, chaque journaliste, chaque commission indépendante a un prix. Variant entre un séjour en club de vacances et un salaire de la honte et du mépris allouée par l’ATCE, l’office en charge de la propagande benalienne à l’étranger. Dans ces conditions, Ben Ali et ses clans mafieux n’ont pas pour priorité de protéger la souveraineté de la Tunisie qui n’est en rien menacée, de refuser l’ingérence étrangère ou de se prémunir contre « les traîtres » comme le véhicule le langage en vogue depuis quelques années. Que nenni ! Ben Ali veut être juste absous de ces crimes, de ses méfaits, du pillage systématique des richesses de la Tunisie par le clan de sa femme et ceux de ses filles. La fortune personnelle de Ben Ali évaluée à 5 milliards de dollars Le très sérieux magazine « Forbes » a lui-même évalué la fortune personnelle de Ben Ali à 5 milliards de dollars. Pas mal, et en tout cas beaucoup sur la commission pour l’achat de cravaches pour mater les citoyens. Ni la coopération sécuritaire, ni la prétendue et chimérique menace islamiste, ni la stabilité politique qui n’a rien à envier à celle prévalant à Santiago du Chili, à Rangoun, en Birmanie, ne justifient tant de mansuétude. Il faudra bien que l’on nous explique un jour ou l’autre la démarche logique de la France. Les peuples veulent savoir. Les peuples veulent comprendre… Slim BAGGA (Source : le blog « CHAKCHOUKA TUNISIENNE, UN BLOG PARFUMÉ AU JASMIN » hébergé par « Bakchich » (Hebdomadaire satirique – France), le 13 novembre 2009) Lien: http://www.bakchich.info/Jusqu-ou-la-France-tolerera-t-elle,09274.html  


 

Tunisie

Les Affaires étrangères belges sacrifient la langue de bois au profit des droits de l’homme !

BAUDOUIN LOOS

Tout arrive. Voilà que, sous la nouvelle ère d’Yvers Leterme, les Affaires étrangères belges se lancent dans une opération « sus à la langue de bois » dont le régime tunisien du président Ben Ali fait les frais !

Les faits. Une sénatrice PS, Caroline Désir, avait adressé au ministre des Affaires étrangères une demande d’explications à propos des élections en Tunisie qui ont eu lieu le 25 octobre dernier. Le texte signé par l’élue était clair et sans ambages, qui évoquait les atteintes aux droits de l’homme (dont cette phrase : « la quasi absence de visibilité laissée à l’opposition lors de la période électorale, ni la manière dont l’opposition a été empêchée de faire son travail »).

La réponse du ministre Leterme, lue par son collègue Etienne Schouppe jeudi au Sénat, vaut son pesant d’or en matière de franchise bien peu diplomatique. Qu’on en juge…

Après avoir rappelé les points estimés positifs de la Tunisie (condition de la femme, lutte contre l’immigration clandestine et lutte contre le terrorisme, etc.), le texte souligne que « la Tunisie accuse un retard certain en matière de libertés politiques ». Jusque-là, tout va bien. Mais il continue : « Bien qu’elle se targue de placer les valeurs démocratiques au plus haut et d’avoir ratifié la grande majorité des conventions défendant les droits humains, force est de constater qu’il existe un fossé réel entre les pétitions de principe et la pratique ».

Mais le « pire » est à venir. « Le déroulement des élections a une nouvelle fois mis en lumière certains manquements démocratiques dans le système politique tunisien, comme me l’a rapporté notre ambassade à Tunis : omniprésence du Président Ben Ali et de son parti, le RCD, musellement de l’opposition, accentuation de la répression des voix indépendantes, allégeance des institutions supposées garantir le caractère neutre des élections. Notre ambassade ne s’est pas contentée uniquement d’un travail d’analyse : nos diplomates ont, entre autres, entretenu des contacts avec tous les acteurs de l’opposition, autant vassale que réelle; ils ont soutenu par leur présence des actions de représentants de la société civile et de défenseurs des droits de l’homme. Après les élections, notre ambassade à Tunis a activement participé à une initiative européenne faisant état des différents manquements démocratiques constatés pendant la période. Nos diplomates ont également rendu visite à Radhia Nasraoui, avocate défendant les droits de l’homme, victime de la pression policière pendant ces élections, et ils suivent actuellement de près le cas des personnes malmenées par le pouvoir à cause de leurs prises de position pendant la même période. Notre souci du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dépasse le cadre des élections qui furent, il est vrai, un condensé de mauvaises pratiques. »

Disons-le crûment : ce texte est un étonnant modèle de parler vrai, qui met au rancart la langue de bois et même la realpolitik au bénéfice d’une cause, les droits de l’homme, qui honore notre diplomatie.

(Source : « Le Soir » (Quotidien – Bruxelles), le 13 novembre 2009)

Lien : http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2009-11-13/les-affaires-etrangeres-belges-bannissent-la-langue-de-bois-737818.shtml  


Journalistes en Tunisie: Détresse sans frontières

Dernier SOS d’un journaliste en détresse

Omar Khayyam

Tunis – ( TNA ) – C’est inouï, c’est inédit, c’est du jamais vu ! C’est la première fois que ça arrive en Tunisie: un journaliste demande la protection de.. l’armée ! Bien que ce journaliste préfère garder l’anonymat pour l’instant, la lettre recommandée qu’il a envoyée au chef d’état-major  général des armées  était non seulement signée mais aussi accompagnée des copies conformes de sa carte d’identité nationale et de sa carte de presse.

   Le journaliste, persécuté depuis des années, a écrit au chef des armées: ” Mon Général, vous savez pertinemment que si un citoyen est agressé, il demande immédiatement secours à la police. Mais si c’est la police elle-même qui agresse le citoyen, alors à qui doit-il adresser son SOS ?

Mon Général, j’ai été tabassé et insulté plusieurs fois par des policiers en civil. Des voyous des Services Spéciaux terrorisent en permanence mes enfants et ma femme. Ma maison est encerclée 24 heures sur 24 heures par des agents de la police politique. Je ne reçois plus de visiteurs car ces policiers en civil insultent et menacent tous ceux qui se rendent chez moi.

Mon Général, je demande la protection de notre armée nationale. Nos vaillants soldats ont déjà protégé l’année dernière les citoyens de Redeyef des violences et des pillages policiers. Tout ce que je vous demande est une patrouille militaire qui protège ma maison et qui m’accompagne dans mes déplacements professionnels. C’est à vous de décider du nombre de soldats de cette patrouille. Même un seul soldat armé me suffit pour retrouver le sentiment de sécurité que j’ai perdu depuis des années. Mon Général, vous êtes mon dernier secours.”

Le journaliste, qui a reçu un récépissé postal prouvant que sa missive avait été bien délivrée au vaguemestre de l’armée, est optimiste mais il avoue qu’il a peur des conséquences de son acte. ” Si l’armée accepte de me protéger, il y aura certainement des centaines – peut-être même des milliers – de Tunisiens persécutés qui solliciteront la protection de l’armée. Mais si l’armée se met a protéger les citoyens de la police, restera-t-il encore assez de soldats pour protéger les frontières de notre pays? “


Communiqué Urgent-Urgent-Urgent Abdelkarim Harouni en Etat de Siège

Hend Harouni Tél (dom.) : 216.71971180 Cellulaire  : 216.93439770 (Traduit de l’arabe par Hend Harouni le 12 Novembre, 2009)

Au nom d’Allah Le Clément , Le Miséricordieux et Prière et  Paix soient  sur notre Prophète Loyal et Sincère Mohamed Pas de mise à terme au «siège à vie » par la police politique et la surveillance étroite infligée à mon frère Abdelkarim et à notre famille et sa privation de ses droits civils fondamentaux.

Tunisie, le 10 Novembre 2009-23 Dhul Ki’da 1430

Mettez-fin .- laissez-le habiter une maison sans œuvrer à le faire chasser et donnez-lui le droit à l’intégrité physique et morale, et arrêter de tourner  sa  vie  en un enfer à n’importe qu’el endroit : sa maison, son lieu de travail ou notre domicile familial; laissez-le  travailler et gagner un revenu « halal » lui et sa famille. En effet, Allah nous a tous crée avec une seule ombre et non pas avec plusieurs silhouettes qui nous poursuivent, accordez à  mon frère Abdelkarim Harouni  tous ses droits et lever le siège exercé par la police politique et protégez son droit en tant que citoyen Tunisien, voire distingué par ses capacités  et  compétences scientifiques et morales.

Mise à jour : En dépit de nos  multiples communiqués, la surveillance policière  se poursuit  toujours en face de :  la maison de mon frère Abdelkarim louée à El-Menzah V et son lieu de travail aux « Berges du Lac » et notre maison au Kram-Ouest à côté de la foire Internationale du Kram comme au niveau de tous ses mouvements .

Depuis hier, la surveillance de mon frère Abdelkarim par la police ne s’arrête pas. Aujourd’hui, Mardi 10 Novembre  2009 tôt le matin dès que mon frère Abdelkarim est  sortit de notre maison pour se rendre à son travail, une voiture civile noire de la police politique civile – marque «Volkswagen Polo» immatriculée sous le No. 634 TU 130 conduite par un responsable portant l’uniforme de  la police  se trouvait  en face de notre maison l’a directement poursuivi , et se joint à elle une autre  voiture civile blanche du District de la police civile de Carthage avec 2 agents civils marque  «CITROEN ZX» No. 7535 TU 70 , celle-ci apparait fréquemment.

 Au moment où mon  frère d’Abdelkarim a pris le bus numéro “28” pour se rendre au lieu de son travail, les 2 agents civils quittent leur voiture et montent avec lui dans le même bus et la voiture civile noire conduite par le responsable en uniforme a suivi ce bus  jusqu’à l’arrivée de Abdelkarim à son travail, soit la surveillance  étroite  par la police politique. Les deux autres voitures civiles qui relèvent du district de la police des « Berges du Lac » sont arrivées pour demeurer  en face de son lieu  de travail : « Ford grise » No. 2960 TU 56 et «Citroën C 15 blanche» sous système  T.N. * Ces 2  voitures n’ont pas quitté le lieu  jusqu’à mon écriture du présent communiqué : 12h 30’ ? !. Toutes ces voitures appartiennent à des districts de la police que ce soit au travail, au lieu de résidence ou au domicile  de sa famille et ainsi de suite … en fait mon frère  Abdelkarim  ne se déplace pas dans des délégations de la République mais il est assiégé dans des districts de police. Qui peut vivre une vie aussi amère comme celle vécue par mon frère Abdelkarim ? Vivre avec dignité est le droit à nous tous et personnellement mois  je crois fermement en Allah Le Tout-Puissant et je dis : “Allah nous suffit; Il est notre Meilleur Garant et quel Excellent Maître! Et quel Excellent Soutien!

P.S. : Additif : Les 2 voitures en question y sont restées jusqu’à 17 heures, heure à laquelle Abdelkarim a terminé sa journée de travail cependant, il a été strictement poursuivi par une autre voiture blanche sous la police du District de Carthage « Peugeot-Partner» No. 339 TU 137 jusqu’à son retour à notre domicile au Kram-Ouest où elle s’est garée./.


Fadhel Jaïbi: je refuse de mourir mon père…

Jamel Heni

 

Ce papier fut refusé par une excellente rédaction de la place, une amie féministe s’esclaffa à l’unique intention de méditer le «dogme » théâtral : Fadhel Jaïbi ; même ma femme me fit la gueule en sanglotant : le nouveau théâtre, tu vas tout de même pas trouver à redire !!! Honnêtement, je ne reproche rien à mes amis. Le syndrome de l’artiste justifié, du contestataire incontesté s’explique et pas seulement par la publicité rédactionnelle d’une presse « instinctivement » et exclusivement élogieuse. Voici mon hypothèse.

Fadhel Jaïbi plaide de nouveau « lumière» et s’affirme être une « exception » dans l’histoire de la Tunisie sur Hannibal TV. Ce sont ses mots, sans la moindre paraphrase ! Une fois à l’occasion de Hadha Ana, du temps de Alaa Chabbi[1]. Une deuxième fois en commentaire à son « refuge » (aime-t-il à répéter) à la salle le Mondial, qui accueillera pour une durée de 09 mois Familia Production.

« Que le ministère mette à notre disposition le Mondial, est bon à prendre, commente-t-il. Nous ne cracherons pas dans la soupe. Mais j’ose encore croire que les autorités culturelles ont le devoir de soutenir des artistes de notre cran…Oui nous sommes les titans de la place théâtrale…Paradoxalement nous ne sommes pas toujours à la télé…Le mérite vous en revient (hannibal tv)…Non, nous n’avons pas arrêté la contestation. Et comment ?! Un artiste libre n’arrête pas de contester… ».

La petite personne de l’excellent réalisateur et fierté nationale, ne nous occupe pas ici. Nous ne traiterons pas non plus de sa production théâtrale. Sa prose suffisante nous impose, cependant, une réflexion. Pas seulement psychologique de l’ordre du « comment peut-on parler de soi ainsi ?!! ». Non, pas seulement.

Par-delà, une partie de notre sociologie y est jetée, un affect collectif qui investit de toutes les compétences terrestres, de toutes les qualités révolutionnaires nos artistes les plus brillants !!! Comme si nous en avions peur. Peur de s’attirer leurs foudres contestataires à tous crins, une divination a contrario, divination plus cléricale que soufie (tant elle s’applique physiquement à un homme ici-bas, à un artiste, à un concitoyen!!!)….Cela tient aussi à la sociologie de nos artistes eux-mêmes qui s’en tirent à bon compte en s’affublant de compétences sociales (politiques, syndicales, voire scientifiques !) bien au-delà de leurs compétences techniques avérées et généralement appréciées !!!

Sous d’autres cieux, cette folie des grandeurs, parce que c’en est une, aurait au moins été commentée, discutée, retournée dans tous les sens, excusée à la fin peut-être mais jamais tue, passée sous silence, comme cela est arrivé et arrivera probablement encore chez nous !

Nous n’avons pas d’hypothèse franche sur notre part de responsabilité dans cette cruelle absence de critique vis-à-vis des intellectuels!! L’intuition d’une structure tribalo-confrérique nous séduit à ce sujet, mais passons…

Nous avançons toutefois l’hypothèse chère au sociologue français Pierre Bourdieu en ce qui concerne la sociologie de l’intellectuel, en l’occurrence et par glissement conscient l’intellectuel tunisien. Le choix de Bourdieu, s’en trouve doublement indiqué par le mépris que nos intellectuels opposent à toute opinion compatriote d’une part et en vertu d’une « docilité » délibérée au syndrome du colonisé dont souffrent beaucoup d’entre eux d’autre part !!!!

Le mépris, oui c’en est bien un, que nos artistes tunisiens manifestent à l‘égard de la presse nationale et des contributions de certains de nos chercheurs, me rappellent la figure du contestataire incontesté, par simple disqualification de toute instance critique et par absolution de tout compte à rendre de leur contestation originelle, définitive et invariablement supérieure!!!

Figure du contestataire incontesté

Fadhel Jaïbi, homme de théâtre, mais aussi patron d’une maison de production, revendique le beurre de son statut : le devoir logistique et financier de l’Etat à l’égard des titans de la culture ! Il n’en revendique pas moins la figure du contestataire absolu « l’artiste est par définition contestataire » affirme-t-il… Le Pouvoir lui accorde des subventions, une « dé-censure » de son œuvre Khamsoun). Le pouvoir met à sa disposition une salle de théâtre (ce qu’il ne fait pas aux autres et ce que Fadhel Jaïbi justifie par l’unique excellence et précellence de sa production !!). Le pouvoir lui pardonne tout et le traite bien au regard de ce qui pourrait arriver à d’autres contestataires… !!!

Pourquoi. Eh bien, nous supposons que l’exécutif ne trouve aucune subversion réelle dans l’œuvre jaïbienne : son théâtre reprend les fondements explicites (désormais classiques) de la modernité : liberté, république, primauté du droit, figure de l’individu souverain, rationalisme, société civile, égalité, mixité, émancipation féminine, corps libre, liberté de conscience, un homme une voix, démocratie, justice sociale….Il n’y a rien de moins que l’idéologie officielle dans sa phase discursive ou simplement déclaratoire. Même la brillantissme khamsoun (au sens spectaculaire) ne remet pas en cause cela. Elle montre l’écart entre la législation et l’exécutif, elle le montre comme cela se fait chez Tawfik Jbali dans « klem ellil », voire dans certains bravissimes sketchs de Nahdi…Elle le montre crûment mais prise dans sa globalité, l’œuvre (brillantissime on y insiste) ne démontre rien, ni les limites morales et politiques de ce fossé (entre les textes de loi et le réel) ni son bien-fondé historique.

Nous ne pouvons nous empêcher ici de souligner la conception « actualiste »[2] de l’histoire tunisienne comme produit fini, une conception, qui traverse khamsoun de bout en bout. Où le processus d’évolution ne montre que son stade final : sans nœuds factuels ou symboliques, sans antécédents ni paternité. Où les gauchos n’évoluent pas du perspectivisme au parlementarisme (comme cela leur est réellement arrivé avec tajdid[3]) et où l’islamisme ressemble à une boîte de conserve sans date de mise au marché ni péremption. L’histoire de khamsoun se déploie d’emblée sur deux blocs idéologiques figés, comme deux rocs, sans la généalogie et sans les fissures des eaux, en un mot sans l’évolution des idées dans le temps !! ( remarquons au passage que le courant nationaliste est purement et simplement exclu de la fable !)…

Cependant, nos Khamsoun ne sont rien d’autre que le cumul des ichroun, thalathoun, arbaoun avant de devenir une cinquantaine d’année…Avant de se résumer, le texte était une histoire sans les vicissitudes de laquelle rien ne transparaît du dilemme définitif, rien ne se s’impose au spectateur de l’insoutenable « match » final de doctrines aussi barbue l’une que l’autre (la détestable régression islamiste et le stalinisme qui n’a pas le courage de dire son nom, le vrai) !!!

Or la première des attentes de plusieurs ne fut rien d’autre que cela : comment en est-on arrivé là. Comment et pourquoi !!!

Alors, alors ?! Alors, rien !!! Khamsoun montre, elle ne fait pas autre chose : de l’embrigadement islamiste à la torture en garde à vue. Or, montrer n’est toujours pas contester, montrer c’est bien montrer et ça n’est démontrer quoi que ce soit. Montrer est voyeur et cathartique. Ça permet de se jouer et de la victime et du bourreau à la fois, d’être sur deux chaises, l’un et l’autre, omnipotent, sans engagement et sans inclination. Sans pour ni contre. Le pied absolu, une conscience intemporelle, les délices d’une existence exempte de jugement à subir ou à tenir. Une position d’ange, sous prétexte d’objectivité. Lors même que contester c’est bien contester une partie ou l’autre ou les deux à la fois, mais c’est contester pour de bon en se salissant les mains, en disant ce que l’on pense, sinon avec ses tripes, du moins comme hypothèse subtile et au minimum équiprobable avec d’autres!

D’où ça vient alors l’illusion contestataire dans cette savoureuse monstration désengagée !! De quel engagement nous parle Si Fadhel, en l’absence assumée (dans toutes leurs interviews, et l’auteur et le réalisateur insistent sur la neutralité de khamsoun) du moindre engagement. Nous ne disons pas qu’il faille contester ou que l’exercice artistique soit un acte de contestation, ce « surmoi » réaliste, cette obligation d’engagement, ça n’est surtout pas notre idée, loin s’en faut. Ce sont les idées de Jaïbi, confrontées à elles-mêmes. C’est sa théorie de l’intellectuel, c’est aussi ce qu’il dit depuis toujours de sa pratique théâtrale « un artiste libre n’arrête jamais de contester » et pas seulement en dehors de son théâtre dans une démarche citoyenne, mais aussi et surtout sur les planches conçues par notre homme de théâtre comme une tribune : « La contestation est inhérente à l’acte artistique de la même façon que l’acte artistique est indissociable à l’acte de citoyenneté, et nous sommes citoyens avant d’être artistes. Contester c’est remettre en question un corps saint et en sursis de maladie, c’est aussi relever des anomalies. Un corps social, c’est pareil; une cité, un pays, des Institutions, des lois, …tout cela doit être passé au crible tous les jours…Contester, n’est pas détruire, c’est interroger !

Nous sommes conscients et fiers de la responsabilité qui est la nôtre. Il n’est pas donné à tout le monde de monter sur une tribune et de s’adresser à son prochain. Le théâtre est un art extrêmement redoutable parce qu’il implique une prise de parole et une audience et on ne peut pas se permettre de prendre une parole sans en mesurer les conséquences »[4].

Tout est dit, nous n’inventons rien. Tout Jaïbi est là. Mais face à khamsoun, contester ne nous a pas sauté aux yeux, ni ne s’imposait comme intuition, encore moins comme aboutissement. A la décharge des auteurs, le récit fut neutre, et pour tout dire nous l’aimons plutôt ainsi! Sans contestes et sans contestation.

L’incontesté contestaire

Pourquoi alors parler de contestation à tout bout de champ, à l’occasion de tout et de rien, en « contestologue » !!! Peut-être s’agit-il de mécanique, de rite linguistique, à défaut de contestation réelle.

Oui c’est probablement un rite bobo, un simple « tic » d’intellos ?!. Un argument de classe. Une « idéologie professionnelle » afin de justifier sa posture à cheval : à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du système !!!Oui c’est plutôt ce que l’on pense. C’est littéralement notre hypothèse (je dis bien hypothèse) La voici livrée par Bourdieu[5] : « Contre l’illusion d’un « intellectuel sans attaches ni racines » je rappelle que les intellectuels sont, en tant que détenteurs du capital culturel, une fraction (dominée) de la classe dominante. Et que nombre de leur prises de position en matière de politique par exemple, tiennent à l’ambiguïté de leur position de dominés parmi les dominants. Je rappelle aussi que l’appartenance au champ intellectuel implique des intérêts spécifiques…La critique des intellectuels, si critique il y a, est l’envers d’une exigence, d’une attente. Il me semble que c’est à condition qu’il connaisse et domine ce qui le détermine, que l’intellectuel peut remplir la fonction libératrice qu’il s’attribue, souvent de manière purement usurpée. Les intellectuels que scandalise l’intention même de classer cet inclassable montrent par là même combien ils sont éloignés de la conscience de leur vérité et de la liberté qu’elle pourrait leur procurer. Le privilège du sociologue (ici de l’intellectuel) est de se savoir classé et de savoir à peu prés où il se situe dans le classement !!! ».

Bourdieu redonne à la multitude son droit moderne de tenir la liberté d’expression des deux bouts. De remettre l’intellectuel dans le jeu des classements et le soumettre à la réfutation de la structure sociale et au classement politique. Sur le plan esthétique il permet de compléter un cycle tronqué : celui de la contestation à sens unique. Contestée et contestable, la figure contestataire usurpée par pure mauvaise foi narcissique, redevient ainsi liberté à double sens, liberté tout court. Et l’art et sa réception en sortent revigorés !!!

Enfin sur un plan plus psychologique : la réaffectation par Bourdieu de l’intellectuel dans sa structure sociale, laisse entrevoir une nouvelle hypothèse. On la reformulera ainsi : la figure du contestataire incontesté est littéralement une scandaleuse pirouette du moi. Après avoir tué le père, notre artiste refuse de subir le même sort par le fils !!! Depuis des années, l’unique contestataire toléré, s’arrange bien pour ne pas être contesté. Il se maintient comme intellectuel pur, comme progressiste absolu, en renvoyant perpétuellement toute critique soit à l’ignorance de son auteur soit à sa conscience de classe réactionnaire, sous prétexte d’avoir créé définitivement le nouveau théâtre (une répétition éternelle et incontestée du théâtre nouveau « absorbant toutes les nouvelles expériences qui lui succèderont ». C’est ainsi que Si Fadhel, n’en finit pas de tuer le père et le fils en même temps. Et bien je refuse de mourir papa !!!!

Jamel HENI

——————————————————————————–

[1] L’animateur qui officie actuellement sur canal 7 a invité Fadhel Jaïbi et s’est montré très complaisant à notre humble avis envers l’artiste.

[2] Sans évoquer les différentes étapes de l’évolution d’un phénomène, donnant l’impression qu’il est donné d’emblée, sans racines ni attaches

[3] Héritier du parti communiste tunisien

[4] Entretien accordé au journal Le Temps, le 19 octobre 2009

[5] Entretien avec François Hincker, La nouvelle critique, n°111/112, février-mars 1978.

(Source : « Calir », le blog de Jamel Heni, le 6 novembre 2009)

Lien : http://jamelheni.unblog.fr/2009/11/06/fadhel-jaibi-je-refuse-de-mourir-mon-pere/


 

Mondial-2010 – Ambiance électrique au Caire avant le match Egypte-Algérie

AFP, le 13 novembre 2009 à 15h14 Par Inès BEL AïBA   LE CAIRE, 13 nov 2009 (AFP) Le match décisif entre l’Egypte et l’Algérie pour la qualification au Mondial-2010 de football aura bien lieu samedi au Caire malgré les incidents ayant visé les joueurs algériens, a annoncé vendredi la Fifa. Le match “est prévu le samedi 14 novembre 2009 à 19h30 locales (17H30 GMT) au stade international du Caire”, indique dans un communiqué la Fifa, une manière d’indiquer que la rencontre était maintenue. L’instance mondiale du footbal a également demandé à la Fédération égyptienne de prendre “toutes les mesures de sécurité” afin que la rencontre ait lieu. La tension était montée d’un cran jeudi soir entre les deux camps, qu’oppose une vieille rivalité, après le caillassage du bus de la sélection algérienne peu après son arrivée au Caire. Un représentant de la Fifa présent au Caire a confirmé vendredi à l’AFP que trois joueurs algériens avaient été blessés. Il a également signalé que les présidents égyptien Hosni Moubarak et algérien Abdelaziz Bouteflika s’étaient entretenus de la situation. “Nous avons constaté que trois joueurs avaient été blessés: Kaled Lemmouchia au cuir chevelu, Rafik Halliche au-dessus de l’oeil, à l’arcade sourcilière, et Rafik Saïfi au bras. L’entraîneur des gardiens a été commotionné”, a détaillé Walter Gagg, chargé de rédiger le rapport officiel sur les incidents. “Les joueurs (…) étaient terrorisés”, a ajouté M. Gagg, qui a constaté que le bus de l’équipe algérienne était “en très mauvais état, avec des vitres cassées, sur le plancher des bris de verre et des taches de sang”. “On ne peut pas parler de blessés superficiels”, a-t-il encore estimé. “Avec les points du suture, il faut voir si ces (trois) joueurs peuvent jouer de la tête. Le médecin de l’équipe nationale doit encore se prononcer”. “La Fédération algérienne nous a demandé qu’à chaque déplacement de son équipe, il y ait une délégation de la Fifa, ce que nous lui avons accordé, a précisé M. Gagg. Signe de la méfiance ambiante, les journaux égyptiens ont accusé les Algériens d’avoir mis l’attaque en scène. “Certains joueurs (algériens) ont commencé à détruire les vitres du véhicule en prétendant avoir été la cible de jets de pierres”, a affirmé Al-Ahram (gouvernemental). Al-Chourouq (indépendant) a parlé d’une “crise montée de toutes pièces”. A Alger, le quotidien El-Watan a qualifié l’incident “de guet-apens”, tout en ajoutant que, “malgré l’hostilité égyptienne”, “les Verts ne cèderont pas”. Plusieurs milliers de policiers anti-émeutes seront déployés aux abords du stade et des policiers en civil parmi le public, a affirmé à l’AFP un responsable des services de sécurité. Quelque 70.000 spectateurs sont attendus, dont 2.000 supporteurs algériens. L’Algérie n’a plus participé à un Mondial depuis 1986, l’Egypte depuis 1990. La rivalité souvent houleuse entre ces deux pays phares du football africain et arabe n’est pas nouvelle. En 1989, un autre match de qualification avait dégénéré en émeutes. Ces dernières semaines, les supporteurs se sont invectivés par médias interposés et sur internet, au point que les autorités des deux pays ont multiplié les appels au calme. Jeudi soir, le “roi du raï”, l’Algérien Cheb Khaled, et la star de la chanson égyptienne Mohammed Mounir se sont produits devant des dizaines de milliers de personnes près du Caire lors d’un concert symbolique. La tâche s’annonce très difficile pour les Egyptiens, qui doivent gagner par trois buts d’écart pour se qualifier. S’ils l’emportent par deux buts d’écart, un match d’appui aura lieu mercredi au Soudan. L’Algérie sera qualifiée en cas de succès, de nul ou de défaite par un but d’écart.  


Algérie: peine capitale par contumace pour le chef de l’Aqmi et 48 accusés

AFP, le 13 novembre 2009 à 13h47     ALGER, 13 nov 2009 (AFP) – ALGER, 13 nov 2009 (AFP) –  Le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) Abdelmalek Droukdel a été condamné vendredi par contumace à la peine capitale ainsi que 48 co-accusés pour leur implication dans un attentat qui a fait onze morts et plus de 100 blessés en avril 2007 à Alger, rapporte l’agence APS. Outre Droukdel (déjà condamné dans le passé à la peine capitale), le tribunal criminel d’Alger a prononcé ces peines de mort à l’encontre notamment du chef de la “cellule de communication d’Al-Qaïda en Algérie” Salah Gacemi Salah et de Rabah Ghiatou, “émir” de la section El Arkam ayant exécuté l’opération qui avait visé des locaux de la police judiciaire à Dar El Beida, un quartier d’Alger, ajoute l’agence. Quatre accusés, présents à l’audience, ont été condamnés pour leur part à la réclusion criminelle à perpétuité, un autre à 4 ans de prison ferme et deux ont été acquittés. Les 56 accusés étaient poursuivis pour constitution d’un groupe terroriste, appartenance et adhésion à groupe terroriste armé, homicide volontaire avec préméditation et usage d’explosifs. Tous ceux qui ont comparu ont nié les faits en revenant sur les aveux qu’ils avaient exprimés devant les forces de sécurité et le juge d’instruction. Ils avaient alors également reconnu appartenir à une section basée dans la région de Thénia près de Boumerdes (50 km à l’est d’Alger) du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui s’est transformé fin 2007 en Aqmi et a fait allégeance à l’organisation d’Oussama Ben Laden. Abdelmalek Droukdel alias Abou Moussaab Abdelouadoud, 38 ans, est toujours en fuite après avoir pris le maquis dans les années 90. Il a échappé à plusieurs arrestations et a déjà été condamné à plusieurs reprises par contumace à la peine capitale pour des attentats meurtriers revendiqués par Aqmi. La peine de mort n’est plus appliquée en Algérie en vertu d’un moratoire adopté en 1993.    

 

Home – Accueil الرئيسية

Lire aussi ces articles

30 mai 2006

Home – Accueil – الرئيسية TUNISNEWS 7 ème année, N° 2199 du 30.05.2006  archives : www.tunisnews.net A PROPOS DE LA SANTE

En savoir plus +

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.