13 février 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2821 du 13.02.2008

 archives : www.tunisnews.net


La Tunisie dans le Rapport annuel 2008 de  REPORTERS SANS FRONTIERES

AP: Un dirigeant de l’opposition candidat à la présidentielle de 2009

Tunisie: un opposant candidat à la présidence réclame une réforme de la loi

Reuters: Un opposant tunisien veut se présenter à la présidence en 2009

Le Temps :Reprise des débats hier devant la cour d’appel de Tunis AP :Tunisie: des terroristes présumés clament leur innocence et dénoncent la torture AFP:Tunisie: 6 clandestins interceptés dans un conteneur, 3 passeurs interpellés (journal)

Imed Daimi :Mme Leila Ben Ali reçoit la haute distinction « Compagnon de Melvin Jones » de l’Association Lion’s Club Le Temps :Chronique:Humoristes et humoristes Le Temps :Détournement de plus de 290 millions de dinars dans une agence bancaire Jeune Afrique:Entre Tunis et Rabat, Latécoère balance Jeune Afrique:Le visa de Mohamed Lemonde.fr :Un dirigeant du Hezbollah tué dans un attentat à Damas

AFP:Dix-sept journaux danois publient une caricature controversée de Mahomet


 

Voilà pourquoi Oueld Baballah a été mis en prison:

http://www.zshare.net/audio/74365869e8a6db

 


 

La Tunisie dans le Rapport annuel 2008 de  REPORTERS SANS FRONTIERES

Superficie : 163 610 km2.

Population : 10 215 000.

Langue : arabe.

Chef de l’Etat : Zine el-Abidine Ben Ali.

 

Appelé par son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique, à assurer un cinquième mandat, le président Zine el-Abidine Ben Ali devrait se représenter avec succès en 2009. Le chef de l’Etat contrôle le pays depuis 20 ans d’une main de fer et rien ne laisse augurer une quelconque ouverture. En 2007, la censure de la presse n’a pas diminué.

 

Le 24 juillet 2007, l’avocat et cyberdissident Mohammed Abbou est sorti de la prison du Kef après avoir passé 875 jours en détention pour avoir dénoncé sur le Net la pratique de la torture en Tunisie. La libération de Me Abbou, seule bonne nouvelle de l’année, n’a pas eu de répercussions positives sur le déficit démocratique tunisien. Le président Zine el-Abidine Ben Ali, qui a fêté en novembre le vingtième anniversaire de son accession au pouvoir, a réitéré ses promesses d’ »ouvrir la voie à l’opinion et à l’opinion différente » et demandé à la presse de faire preuve de plus d’audace. En 2007, plusieurs journalistes ont été agressés par les forces de l’ordre pendant l’exercice de leur fonction ou traînés en justice pour des motifs fallacieux, payant cher cette « audace » souhaitée par le Président. La censure d’Internet est toujours aussi contraignante et de nombreux journaux étrangers, proposant des articles sur la Tunisie, ont été bloqués à la frontière.

 

Depuis sa libération, Mohammed Abbou n’a pas été autorisé à sortir du territoire. A deux reprises, l’avocat a été bloqué à l’aéroport de Tunis alors qu’il s’apprêtait à se rendre à l’étranger à l’invitation de médias ou d’organisations de défense des droits de l’homme. Le journaliste Abdallah Zouari est, quant à lui, soumis à des restrictions encore plus invraisemblables. Libéré en 2002, après avoir passé onze ans en prison, le collaborateur d’Al Fajr, organe officieux d’un mouvement islamiste, a été condamné à une peine administrative complémentaire pour une durée de cinq ans dans la ville de Zarzis, à 500 km de Tunis, où vit sa famille. Cette condamnation signifie que l’ex-détenu doit se présenter régulièrement au commissariat le plus proche de son domicile. L’exil administratif du journaliste a été prolongé en 2007 sans aucune explication.

 

Un journaliste emprisonné

 

Pas moins de dix journalistes ont été agressés par la police et trois médias censurés en 2007, sans compter les journaux indéfiniment bannis du pays à l’instar des publications françaises Le Canard enchaîné et Charlie Hebdo. Trois journalistes ont été poursuivis en justice. Deux d’entre eux ont été condamnés à des peines de prison. Parmi eux, Slim Boukhdir, correspondant du site d’informations Al-Arabiya.net, a écopé d’une peine d’un an pour « outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions », « atteinte aux bonnes moeurs » et « refus de présenter ses papiers d’identité ». En Tunisie, les journalistes sont souvent condamnés pour des motifs éloignés de leur profession pour éviter toute accusation de censure. C’est ainsi que Slim Boukhdir a été interpellé lors d’un contrôle d’identité des passagers d’un taxi collectif reliant Sfax à Tunis, après avoir été pris en filature par des policiers. Tout au long de la procédure judiciaire, le magistrat en charge du dossier a refusé de lui accorder la liberté provisoire. Le 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse, Slim Boukhdir a été agressé à Tunis lorsque des agents en civil ont barré sa route et l’ont frappé à coups de pied, tout en le traitant de « traître » et d’ »espion ». Quelques jours auparavant, le journaliste avait publié un article dans lequel il attribuait la responsabilité de la mort de plusieurs personnes lors d’un concert de musique dans la ville de Sfax à un proche du président Ben Ali.

 

Un contrôle compulsif de l’information

 

Le régime tunisien n’autorise aucun espace de contestation sociale ou politique. Les journaux des partis d’opposition légaux sont étroitement surveillés et saisis au moindre écart. Le contrôle de l’information par le pouvoir tunisien revêt un caractère obsessionnel. Tous les cybercafés sont contrôlés par l’Etat et le site de partage de vidéos Dailymotion connaît régulièrement des blocages. Au mois de mars, un numéro de l’hebdomadaire français Courrier International n’a pas été distribué en Tunisie. Il comportait un article du journaliste tunisien Taoufik Ben Brik intitulé “Hay El-Akrad, l’autre visage de Tunis”, description amère d’un quartier pauvre de la capitale tunisienne. De même, si les journalistes étrangers ne rencontrent pas de grandes difficultés pour se rendre dans le pays, leur travail sur place est surveillé de près. En novembre 2007, une équipe de journalistes suisses, venue couvrir les festivités marquant le vingtième anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Ben Ali, n’a pas été autorisée à interroger la population et a dû être accompagnée en permanence d’un fonctionnaire de l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE).

 

(Source : le rapport annuel de RSF, le 13 février 2008)

Lien : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25310

 


 

 

Un dirigeant de l’opposition candidat à la présidentielle de 2009

Associated Press – L’avocat Ahmed Néjib Chebbi, membre du bureau politique du Parti démocratique progressiste (PDP), une formation de l’opposition légale en Tunisie, a annoncé aujourd’hui sa candidature à l’élection présidentielle de 2009. De nombreux diplomates occidentaux accrédités à Tunis étaient présents à sa conférence de presse, aux côtés de militants d’autres partis tel le mouvement islamiste «Ennahdha» (interdit). Figure emblématique du PDP qu’il a fondé en 1983, le juriste de 60 ans a déclaré avoir pris cette décision «en réponse à l’appel du devoir». Adoptée à la majorité du conseil national de son parti, le week-end dernier, la candidature de Me Chebbi est soutenue par un collectif de personnalités indépendantes, dont l’ancien bâtonnier Abdessattar Ben Moussa, l’avocat et opposant Ayachi Hammami et le militant des droits de l’Homme KhémaJis Chammari, qui ont signé un appel «pour une alternative démocratique». Le dirigeant du PDP espère une révision du code électoral qui lèverait les obstacles légaux auxquels se heurte sa candidature et qui l’avaient contraint à se retirer lors du scrutin de 2004. Les dispositions actuelles exigent qu’il soit parrainé par au moins 30 élus, une condition qu’il ne peut remplir, sa formation n’étant pas représentée au Parlement. «Aujourd’hui, nous mettons à l’épreuve le gouvernement. Nous testons sa disposition effective à jouer le jeu d’une élection libre et démocratique», a-t-il expliqué, admettant ne pas se faire «beaucoup d’illusions à ce propos». Son parti, qui a à sa tête une femme, Maya Jribi, depuis fin 2006, projette par ailleurs de participer aux élections législatives qui auront lieu en même temps que la présidentielle. Me Chebbi est la première personnalité à se porter candidat au scrutin prévu à l’automne 2009. Outre l’actuel président Zine El Abidine Ben Ali, que les structures du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), appellent depuis plus d’un an à briguer un cinquième mandat de cinq ans, la loi électorale autorise les cinq formations de l’opposition parlementaire à désigner des candidats. En 2004, trois dirigeants de l’opposition étaient entrés en lice face à M. Ben Ali, qui a été réélu à 94,4% des voix.

Tunisie: un opposant candidat à la présidence réclame une réforme de la loi

TUNIS (AFP) — L’opposant tunisien Ahmed Néjib Chebbi, candidat du Parti démocratique progressiste (PDP, légal) à l’élection présidentielle en 2009 a réclamé mercredi l’amendement du système électoral qu’il juge « contraire à l’alternance pacifique au pouvoir ». « Nous réclamons l’amendement du code électoral contraire à l’alternance pacifique au pouvoir et à une saine concurrence », a déclaré M. Chebbi lors d’une conférence de presse au siège de son parti. Selon lui, le système électoral en vigueur « limite le droit de postuler » et n’autorise que les candidats du parti au pouvoir et les « concurrents qu’il se choisit ». « La loi est taillée sur mesure pour fermer la voie à toute candidature libre », a-t-il encore estimé accusant les autorités de « poursuivre une politique de verrouillage, et de nier le besoin de réformes politiques ». M. Chebbi, dont le parti a annoncé lundi sa candidature à la présidence, a estimé que « toute tentative d’exclusion de sa formation (des élections) sera considérée comme une preuve d’un scrutin malhonnête ». « Nous voulons tester la volonté du pouvoir de jouer le jeu des élections libres et mettre la pression pour obtenir une réforme de la loi électorale », a-t-il ajouté. Le PDP avait annoncé lundi la candidature de M. Chebbi, chef historique de cette petite formation de centre gauche et actuel membre du bureau politique, et annoncé son intention de participer aux législatives qui se dérouleront en même temps que l’élection présidentielle en 2009. Avocat charismatique âgé de 60 ans, Ahmed Néjib Chebbi a cédé fin 2006 la direction de son parti à Mme Maya Jribi, première femme à diriger un parti légalement reconnu en Tunisie. Créé en 1983 et devenu légal en 1988, le PDP a intégré en 2005 le « Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés », une coordination regroupant des opposants de diverses tendances, y compris des militants du parti islamiste Ennahdha (interdit). M. Chebbi, dont la candidature est la première dans les rangs des huit partis légalement reconnus, avait postulé à la présidentielle de 2004, avant d’y renoncer à défaut de pouvoir contourner une contrainte juridique. La loi en vigueur exige que le candidat à la présidentielle soit parrainé par trente élus au moins, une condition que M. Chebbi ne peut toujours pas remplir, sa formation n’ayant jamais siégé au parlement. En 2004, trois candidats d’opposition s’étaient présentés face au président Zine El Abidine Ben Ali, qui avait été réélu avec 94,4% des voix, tandis que son parti remportait 80% des 189 sièges à la Chambres des députés, cinq formations d’opposition se partageant le reste. Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) multiplie depuis plus d’un an ses appels à M. Ben Ali l’exhortant à être son candidat à la prochaine présidentielle.  

Un opposant tunisien veut se présenter à la présidence en 2009

Reuters – Mercredi 13 février, 18h52 TUNIS (Reuters) – Ahmed Nejib Chebbi, ancien leader du Parti démocrate progressiste (PDP), principale formation de l’opposition tunisienne, a annoncé mercredi son intention de briguer l’an prochain la présidence de la République. Le président Zine el Abidine ben Ali, au pouvoir depuis 22 ans, n’a pas dit s’il entendait se représenter pour un nouveau quinquennat, ce que lui permet une réforme constitutionnelle datant de 2002, mais ses partisans le pressent de le faire. « Le gouvernement a commencé il y a plus d’un an sa campagne et l’opposition n’a pas encore pris d’initiative », a relevé Chebbi, premier homme politique a annoncer ses intentions pour la présidentielle de 2009. Agé de 60 ans, Chebbi, qui a laissé les rênes du PDP à Maya Djibri, première femme à diriger un parti politique en Tunisie, avait été empêché de se présenter en 2004 faute d’avoir un représentant au Parlement. « Je pense que l’acceptation de ma candidature permettra de mesurer la volonté du gouvernement de procéder à des élections honnêtes et pluralistes », a-t-il déclaré à la presse. Il a précisé qu’il avait l’intention de mettre l’emploi, le pouvoir d’achat et les réformes politiques au centre de sa campagne électorale. Ben Ali avait été réélu en 2004 avec 94,4% des suffrages. Tarek Amara, version française Marc Delteil


Affaire de la bande armée dite de Soliman

 

Reprise des débats hier devant la cour d’appel de Tunis

 

 Tunis-le Temps : les débats ont repris hier, devant La vingt septième chambre criminelle de la cour d’appel de Tunis, dans l’affaire de la bande armée dite de Soliman, pour la poursuite de l’interrogatoire des accusés.

 

Le premier appelé à la barre, s’est rétracté, niant tout en bloc, après avoir déclaré lors de l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction que son frère qui était accompagné d’un groupe de personnes venant de Sousse, à Aïn Tébournouk, afin d’avoir une idée sur les lieux,  lui demanda  de les aider.

 

L’accusé soutint qu’il ignorait que ces personnes possédaient des armes à feu et des explosifs.

 

Ce fut également le cas de tous les autres accusés,  qui nièrent également avoir été contacté par ces membres qui le mirent au courant de leur activité terroriste, de quelque manière que ce soit.

 

A une heure tardive, la cour a suspendu l’audience, qui sera ultérieurement reprise, afin de terminer l’interrogatoire de tous les accusés avant de donner la parole à la défense.

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 13 février 2008)


 

 

Associated Press, le 12 février 2008 à 22h31

Tunisie: des terroristes présumés clament leur innocence et dénoncent la torture

 

TUNIS (AP) — Condamnés en première instance à de lourdes peines, dont deux à la peine capitale et huit à la prison à perpétuité, des salafistes djihadistes tunisiens ont clamé leur innocence mardi

devant la cour d’appel de Tunis, réfutant les accusations « sans fondement » retenues contre eux.

 

Après les interventions des avocats de la partie civile et le réquisitoire du représentant du parquet qui a requis « les sanctions les plus sévères » contre les accusés, le président de la cour a

reporté le procès au 19 février pour l’audition des avocats de la défense.

 

Les prévenus étaient jugés notamment pour « complot contre la sûreté intérieure de l’Etat, tentative de renverser le régime, appartenance à une organisation terroriste, assassinats et incitation de la population à s’entretuer ».

 

Lors de cette quatrième audience du procès en appel, à laquelle assistaient deux diplomates, un Américain et un Européen, ainsi que des observateurs d’organisations internationales, la cour

poursuivait l’interrogatoire des 30 inculpés impliqués dans les affrontements armés qui ont ébranlé la Tunisie fin décembre 2006 et début janvier 2007.

 

Le bilan officiel de ces accrochages s’était établi à 14 morts, dont un officier de l’armée, un agent de police et 12 salafistes. Selon les autorités, le noyau dur du groupe, cinq Tunisiens et un

Mauritanien, s’était infiltré, muni d’armes et d’explosifs, par la frontière algérienne après avoir séjourné dans les maquis de l’ex-groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu la branche d’Al Qaïda au Maghreb islamique.

 

Son émir, Lassaâd Sassi, un ancien d’Afghanistan et de Bosnie qui avait ensuite gagné l’Algérie, avait péri dans les affrontements. Interrogés par le juge Manoubi Hamidane, la plupart des accusés

ont déclaré qu’ils s’étaient retrouvés contre leur gré, voire à leur insu, dans la montagne parmi les éléments armés.Selon eux, ils fuyaient la police qui les harcelait parce qu’ils portaient la barbe et fréquentaient les mosquées.

 

« J’ai été jugé à cause de ma barbe. Je suis innocent. Je suis non pas à 100%, mais à 1000%, victime d’une injustice », a lancé Saber Ragoubi, 24 ans, condamné à mort en première instance.

 

Selon lui, ses problèmes ont commencé quand il avait quitté son travail dans les hôtels, influencé par des « fatwas » (ordres religieux) de cheikhs intervenant sur les chaînes satellitaires arabes, qui interdisent de travailler dans de tels établissements, notamment parce qu’on y sert de l’alcool.

 

Tout comme d’autres accusés, il a fait état de « tortures insupportables » subies dans les locaux de la sûreté de l’Etat. Il a également nié avoir contribué au financement de l’organisation « soldats d’Assad Ibn Fourat », du nom d’un chef de guerre arabe, telle que baptisée par Lassaâd Sassi.

 

« Comment voulez-vous que je donne de l’argent alors que je n’ai pas de quoi manger? », a-t-il rétorqué au président de la cour.

 

Mis en confiance par le juge qui les pressait de « dire la vérité dans leur intérêt », les accusés ont tantôt sollicité « la clémence » de la cour, tantôt réclamé leur acquittement.

 

Associated Press


 

AFP, le 12 février 2008 à 12h47

Tunisie: 6 clandestins interceptés dans un conteneur, 3 passeurs interpellés (journal)

 

TUNIS, 12 fév 2008 (AFP) – Six clandestins tunisiens qui tentaient de rejoindre l’Europe dans un conteneur et leurs trois passeurs ont été interpellés au port commercial de Radès, près de Tunis, a rapporté mardi le quotidien Assabah.

 

Ces clandestins ont été découverts cachés dans des cartons lors du contrôle par scanner d’un conteneur chargé d’agrumes destinés à un pays européen, a ajouté le journal privé sans précision de date. Placés en garde à vue, les migrants ont reconnu avoir versé à leurs passeurs entre 1.200 et 2.200 euros par passager pour rallier clandestinement l’Europe.

 

Ils doivent comparaître en justice pour « tentative de franchissement illégal des frontières » tandis que leurs passeurs seront jugés pour « constitution d’un réseau pour transporter des personnes cherchant à quitter illégalement le territoire tunisien ».

 

En Tunisie, où le taux de chômage est estimé officiellement à 13,9%, 41% des jeunes âgés de 15 à 19 ans désirent émigrer et 15% sont prêts à le faire clandestinement, selon un rapport de l’ONU

publié fin 2007 à Tunis.

 

Les garde-côtes de ce pays disposant de plus de 1.300 km de frontières maritimes interceptent souvent des embarcations de clandestins qui tentent de rallier le sud de l’Italie.

 

AFP

 


 

Mme Leila Ben Ali reçoit la haute distinction « Compagnon de Melvin Jones »

de l’Association Lion’s Club

 

http://www.tap.info.tn/fr/index.php?option=com_content&task=view&id=43811 http://fr.allafrica.com/stories/200802110629.html  

CARTHAGE, 09 Fév 2008 (TAP) – Mme Leila Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l’Association « Besma » pour la promotion de l’emploi des handicapés a reçu la haute distinction « Compagnon de Melvin Jones » de l’Association internationale Lion’s Club en signe de reconnaissance à ses efforts en matière de prestations sociales et de considération pour son action humanitaire en faveur des catégories à besoins spécifiques.

 

Au cours de l’audience que lui a accordée, samedi matin, l’épouse du Chef de l’Etat, M. Mahendra Amara Sourya, président de l’Association Internationale des Lions clubs, a remis cette décoration à Mme Leila Ben Ali.

 

Il a fait part, à cette occasion, de l’honneur qui lui est échu d’avoir décerné cette haute distinction qui traduit l’hommage rendu par les membres de l’Association internationale aux initiatives humanitaires de l’épouse du Président de la République dans le domaine de l’activité associative et de l’action humanitaire.

 

L’audience à laquelle ont assisté notamment MMES Najeh Belkhiria Karoui, secrétaire d’Etat auprès du ministre des affaires sociales, de la solidarité et des Tunisiens à l’étranger chargée de la promotion sociale et Jeyna Manoj, épouse du président de la 13ème conférence africaine organisée par l’Association internationale des Lions Club à Tunis, a été une occasion au cours de laquelle l’épouse du Chef de l’Etat s’est intéressée aux travaux de cette conférence soulignant son soutien et son encouragement à tous les efforts visant à promouvoir la noble action humanitaire.

 

Mme Leila Ben Ali a donné un aperçu des activités de l’association Besma pour la promotion de l’emploi des handicapés et des programmes accomplis en leur faveur dans les domaines de la santé, de l’adaptation, de la formation professionnelle et de l’emploi.

 

M. Mahendra s’est déclaré heureux de cette rencontre qui lui a offert l’occasion d’informer l’épouse du Chef de l’Etat des activités des Lions Club dans le monde et de réaffirmer l’attachement de l’Association internationale à renforcer sa coopération avec la Tunisie notamment en matière de services fournies au profit des handicapés.

 

     COMMENTAIRES : 1- La distinction « Compagnon de Melvin Jones »n’a rien d’exceptionnel et  n’est pas du tout un prix international accordé à une « personnalité extraordinaire » comme on a voulu le présenter dans les médias officiels. Il s’agit d’une simple plaque (avec un insigne et une lettre de félicitations) envoyée à TOUTE personne qui envoie un don de 1000$ à la Fondation du Lions Club International (LCIF). La plus haute distinction de la LCIF, celle de Compagnon de Melvin Jones (MJF), honore l’engagement d’une personne envers le service humanitaire. Un MJF est décerné à ceux qui font à la LCIF un don (ou au nom desquels un nom est fait) de 1 000 dollars. Les Compagnons de Melvin Jones reçoivent un pin’s et une plaque. Leur nom est aussi ajouté à une base de données informatique accessible aux visiteurs du siège international. http://www.lionsclubs.org/FR/content/lcif_awards_recognitions.shtml Le formulaire du don (et donc du « prix ») est même téléchargeable sur internet   pour ceux qui veulent partager ce grand honneur avec Madame la présidente… Ce prix « exceptionnel », qui a été créé en 1973, a déjà été discerné à plus de259000 personnes dans le monde!!!

  • Ce programme a été créé en 1973 et le programme de catégorie « progressive » (PMJF) a débuté en 1986 suite à la demande de Lions qui souhaitaient renforcer leur engagement envers la LCIF
  • ….
  • On compte 259 600 Compagnons de Melvin Jones (MJF) dans le monde entier et 43 900 membres du PMJF.
  • Le déjeuner MJF a été lancé en 1984 et a eu lieu à chaque convention depuis cette date.
  • Tous les Compagnons de Melvin Jones sont invités au déjeuner annuel et leur nom figure dans une liste informatique de donateurs qui défile dans la salle MJF, au siège international.
  • http://www.lionsclubs.org/FR/content/lcif_don_melvin.shtml

2-  Cependant, le fait que le président de l’Association Internationale des Lions clubs s’était déplacé en personne pour discerner ce prix qui n’a rien d’exceptionnel comme on l’a déjà constaté, peut nous aider à deviner  l’importance des dons généreusement attribués par Madame Ben Ali à l’obscure fondation des Lions !!

Le programme Compagnons de Melvin Jones de catégorie  » progressive «  (PMJF) comporte 100 niveaux. Ces niveaux sont organisés en 10 ensembles de 10 pin’s chacun. Les pin’s supérieurs à la Série Diamant sur or jaune sont ornés de pierres précieuses et sertis de diamants (chaque pin’s comporte 10 pierres).

Les coûts de remplacement de ces pin’s sont variables

        La Série Diamant sur or jaune

· Pour des dons Compagnon d’un montant compris entre 2 000 et 11 000 dollars US, le donateur reçoit un insigne de boutonnière (pin’s) MJF en or jaune orné de 1 à 10 diamants.

(……..)

        La Série Améthyste sur or blanc

· Pour des dons Compagnon d’un montant compris entre 92 000 et 101 000 dollars US, le donateur reçoit un insigne de boutonnière (pin’s) MJF en or blanc orné de 1 à 10 améthystes.

http://www.lionsclubs.org/FR/content/lcif_pmjf.shtml

( Question pour un champion : devinez combien de diamants ou d’améthystes ornent le somptueux insigne « offert » à notre reine pour « ses efforts en matière de prestations sociales » ! ). 3-  Qui est MELVIN JONES dont Madame Ben Ali est devenue « Campagnon »? Il s’agit du fondateur du Lions Clubs International. Le site de ce club publie une biographie officielle de ce monsieur:  http://www.lionsclubs.org/FR/content/lions_history_jones.shtml . Sauf que  cette biographie  a omis un « tout petit détail » qui consiste au fait qu’il « Il était aussi franc-maçon. Il a été initié en 1906, à la loge 141 de Garden City, Illinois » (WIKIPEDIA : http://fr.wikipedia.org/wiki/Melvin_Jones) Ce Monsieur est considéré par le « prestigieux » Grand Lodge of British Columbia and Yukon  comme l’une des figures de la Franc_maçonnerie : http://freemasonry.bcy.ca/biography/jones_m/jones_m.html Rappelons-le, le Lions Club (au même titre que le Rotary Club) sont considérés par plusieurs comme étant « .. à la fois des pépinières de maçons et la manifestation publique de leurs préoccupations caritatives.  » (http://esaie.free.fr/niveau1/fm.htm ) . Sans vouloir rentrer dans le débat animé sur les vrais objectifs de ces Clubs, leurs éventuelles relations avec des lobbies puissants disposant d’une influence planétaire et leur possible rôle de protection et soutien de plusieurs dictateurs et despotes surtout en Afrique (?), je voudrais finir par m’interroger sur le secret de la réussite de ces clubs et leur présence massive dans notre région et particulièrement en Tunisie(*) au moment où aucun cadre associatif, culturel et encore moins politique n’est capable de rassembler autour de lui quelques dizaines de bénévoles ??? quelqu’un a une réponse? (*) sur le site du Lions, il y a les coordonnées d’une vingtaine de clubs dans plusieurs villes de la Tunisie: http://www.lionsclubs.org/FR/content/resources_club.shtml un seul club ne parait pas dans cette liste : Celui de la Présidence à Carthage!! Imed Daimi


 

Chronique

Humoristes et humoristes

 

« Je ris de tout, de rien et de moi-même ». Le mythique « Al Jahedh » les épinglait tous. Les historiens disent qu’il riait à pleines dents, au moment où il rendait l’âme, enseveli sous ses livres.

 

Coluche, Thierry Le Luron, Fernand Reynaud, Guy Bedos et tous les autres s’interrogeaient sur un siècle tumultueux, strié par deux guerres et par la revanche des politiques sur les militaires.

 

 Et, chez nous, cet art, presque de la satire voltairienne, était mise en forme par « Jamaâet Taht Essour », sorte de confrérie intellectuelle, inspirant l’humour décapant d’un Salah Khemissi, parodiant un procès où il est inculpé pour avoir « consommé et bu », dans un restaurant et de n’avoir pas payé.

 

Où en sommes-nous du rire, aujourd’hui ?

 

La semaine dernière, le Théâtre Municipal de Tunis nous offrait un plateau de rire à pleines dents. Une semaine de rire, un peu comme une bouffée d’oxygène, en ces temps de sinistrose.

 

Mais nous riions intelligent. Le rire est la conséquence d’un message que véhicule l’humour. Il suppose, bien sûr, une imagination sans limites, sans tabous, mais une mise en forme – les mots et les choses diraient, Foucault – respectant les règles premières de la pudeur, de la bienséance, du respect des valeurs et des gens. Sauf que, actuellement, la tendance est, quelque part, aux « singes savants », sur fond de populisme agressif et bluffeur.

 

Est-ce de l’humour, est-ce du « one man show » que de caricaturer les gens, que de les comparer à des animaux ? Ne sont-ce pas là des singeries, sinon n’est-ce pas aussi une mimique sans relief et de bas étage ?

 

Et puis, ce « faux-courage », faisant de l’humoriste le héros des esprits se disant « frustrés sous les pesanteurs socio-politiques » ; ou ceux qui fantasment, à moindre frais, croyant retrouver chez l’humoriste, cette « liberté d’expression », dont ils se croient « privés »… Mais une « liberté », à bien y réfléchir, assez souvent, fallacieuse.

 

Une bricole faite de mots, de gestes, de la résurgence d’une certaine bédouinité, d’un langage tribal, ou alors de ce nouveau langage parallèle, « culture » dégradante d’une jeunesse sans repères… Non, il n’est pas normal que nos arènes et nos plateaux de télévision se transforment en hauts lieux du lynchage médiatique au nom de la liberté d’expression et de la liberté « du rire ».

 

La force de Charlot, c’est qu’il nous fait pleurer en même temps qu’il nous fait rire : Il nous donne, ainsi, à réfléchir.

 

Un humour qui n’en est pas un, un assemblage de mots frisant l’obscénité peuvent-ils nous faire réfléchir?

 

Autant zapper. Regarder « Friends », remonter jusqu’à Bill Cosby, sinon réécouter Salah Khemissi, relire Al Jahedh, Pierre Daninos et, même, Voltaire et Douagi.

 

Des « humoristes » de chez-nous, en ont-ils entendu parler ?

 

Raouf KHALSI

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 13 février 2008)


 

Le visa de Mohamed

par FAWZIA ZOUARI

 

Vingt ans que Mohamed Tlili n’est pas sorti de sa ville natale. « Que celui qui veut me voir vienne à moi ! », a l’habitude de clamer cet anthropologue de 60 ans, originaire du Kef, dans le nord-ouest de la Tunisie. Ce n’est pas que Mohamed se prenne pour le Christ, qu’à Dieu ne plaise ! Mais le bonhomme a quelques raisons de rechigner à quitter une cité qui le considère comme le gardien de sa mémoire et où il a fini par devenir une curiosité aussi visitée que la casbah, dont il fut, lui-même, le restaurateur.

Au Kef, il suffit de prononcer le nom de Tlili pour que l’on vous désigne la petite librairie qui sert de lieu de rêve pour des jeunes, étudiants ou chômeurs, reliés au monde par la magie de la connexion Internet qu’il a installée sur ses propres deniers. Celle-là même grâce à laquelle il a communiqué durant sept ans avec son directeur de thèse pour un travail dédié à la France, en quelque sorte, puisque le chercheur était inscrit dans une université française, sous le patronage de professeurs français, et venait de rédiger quelque trois mille pages en français. Le jour J, voilà que Mohamed quitte les collines qui l’ont vu naître pour se rendre à Tunis et de Tunis à Paris, afin de présenter ses travaux.

Sauf que, dans sa retraite, Mohamed a oublié que la France avait changé. Qu’un certain Hortefeux faisait rempart contre l’arrivée de nouveaux émigrés, fussent-ils brillants chercheurs. « Au consulat, ils m’ont demandé tellement de papiers ! s’étonne-t-il. Il ne manquait plus que l’acte de décès ! » Une fois le dossier réuni, il espère avoir son visa rapidement. Nous sommes le 7 janvier. « Ce sera dans trois semaines, au moins. » « Ma soutenance est fixée pour le 12 janvier ! » tente Tlili. « C’est la loi », s’entend-il répondre.

Le Tout-Tunis pro-keffois se mobilise. « Revenez le 14 », dit le préposé aux visas. « Je ne vais pas faire du shopping, Monsieur, je vais soutenir une thèse dont la date a été fixée depuis des mois. » On croit qu’il va enfin obtenir le sésame. Il lui manque des justificatifs de salaire. Nous sommes le 9 janvier. Il lui faut repartir d’urgence au Kef, 400 km aller et retour. À 17 heures tapantes, Mohamed est devant le consulat. Trop tard. Demain matin ? Fermé. « Pourquoi, Monsieur ? » « C’est l’Aïd. » « Ils pratiquent des horaires français, chôment les fêtes musulmanes », constate Mohamed, avant de conclure, serein : « Si c’est cela, l’échange civilisationnel, je ne suis pas contre. »

Nouveau suspens, nouvelle attente. Épuisé, Tlili tombe dans les pommes. Secours et émotion. Un responsable compréhensif. Le visa est accordé. Quelqu’un reprend en sourdine la devise locale : « Toi, France chérie, tu peux changer de couleur, rougir ou bleuir, mais ton cœur restera toujours blanc à notre égard ! » N’empêche. Tlili aurait pu rater le fruit d’un travail auquel il a consacré quelque dix années.

Détail : le sujet de la thèse de Mohamed concerne l’histoire ancienne du Kef, une quête d’enracinement, en quelque sorte. Quant à sa devise, il l’emprunte à l’anachorète Basile : « Seuls sont immortels ceux qui ne changent pas de place ! »

 

(Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N°  2457 du 10 au 16 février 2008)


 

Un dirigeant du Hezbollah tué dans un attentat à Damas

LEMONDE.FR avec AFP, Reuters et AP | 13.02.08 | 11h08  •  Mis à jour le 13.02.08 | 13h23

 

Le Hezbollah libanais a annoncé, mercredi 13 février, la mort de l’un de ses dirigeants militaires, Imad Moughnieh, assassiné, selon lui, par Israël. Selon un responsable du parti chiite, le dirigeant a été tué dans l’explosion d’une voiture piégée à Damas mardi soir, mais la télévision officielle du parti, Al-Manar, n’était pas en mesure de préciser le lieu de l’assassinat, indiquant seulement dans un communiqué que « le leader Imad Moughnieh est mort en martyr assassiné par les Israéliens sionistes ».

 

Israël a officiellement démenti, mercredi, ces accusations. « Israël rejette les tentatives d’organisations terroristes de lui attribuer une quelconque implication dans cette affaire. Nous n’avons rien d’autre à ajouter », a déclaré le bureau du premier ministre, Ehoud Olmert, dans un communiqué.

 

A Damas, la télévision d’Etat syrienne a indiqué, citant une source au ministère de l’intérieur, qu’une voiture avait explosé mardi soir dans le quartier résidentiel de Kafar Soussé, faisant un mort, sans préciser la nature de l’explosion ou l’identité de la victime. Les autres médias officiels syriens n’ont pas fait état de l’explosion.

 

PRÈS DE VINGT ANS DE CLANDESTINITÉ

 

Selon des témoins interrogés par l’AFP, l’arrière de la voiture, une Mitsubishi Pajero stationnée dans un parking, a été entièrement soufflée par l’explosion qui s’est produite vers 23 heures, heure locale (22 heures, heure de Paris) dans ce quartier résidentiel nouvellement construit.

 

Imad Moughnieh est considéré comme le cerveau d’une vague de prises d’otages occidentaux au Liban dans les années 1980. Il est notamment soupçonné d’avoir été l’auteur de l’enlèvement de William Buckley, chef de l’antenne de la CIA à Beyrouth, en 1984, et d’être l’instigateur du détournement d’un avion de la TWA. Inscrit sur la liste « des terroristes les plus dangereux » recherchés par les Etats-Unis, il vivait dans la clandestinité depuis la fin des années 1980.

 

Moughnieh était aussi recherché par Interpol pour sa participation présumée à un attentat contre l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA), qui avait fait 85 morts et près de 300 blessés en juillet 1994 à Buenos Aires.

 

(Source : « Lemonde.fr » (France), le 13 février 2008)


 

 

AFP, le 13 février 2008 à 14h28

Dix-sept journaux danois publient une caricature controversée de Mahomet

Par Slim ALLAGUI

 

COPENHAGUE, 13 fév 2008 (AFP) – Dix-sept journaux danois, dont les trois plus grands quotidiens nationaux, ont publié mercredi, au nom de la liberté d’expression, une caricature du prophète Mahomet réalisée par un auteur qui était la cible d’un attentat, déjoué mardi par la police.

Le dessin en question – la tête du prophète coiffée d’un turban en forme de bombe à la mèche allumée – est l’une des douze caricatures de Mahomet qui avaient été publiées en 2005 par le

journal Jyllands-Posten, provoquant le courroux du monde musulman. Mardi, la police a arrêté un Danois d’origine marocaine et deux Tunisiens qui projetaient d’assassiner Kurt Westergaard, l’auteur du dessin satirique reproduit mercredi.

Parmi les 17 journaux figure le grand quotidien conservateur Berlingske Tidende qui a décidé pour la première fois de publier ce dessin très controversé afin de montrer, à l’instar des autres

journaux, son refus de l’autocensure après les menaces de mort contre M. Westergaard, un dessinateur de la presse. « La liberté d’expression donne le droit de penser, de parler et

de dessiner ce qu’on veut (…) et tous les plans terroristes n’y changeront rien », écrit le quotidien dans un éditorial, appelant « les médias danois à être unis contre le fanatisme ». Le tabloïd Ekstra Bladet a lui reproduit les 12 dessins de Jyllands-Posten.

La communauté musulmane, tout en prenant ses distances par rapport au projet d’attentat dont M. Westergaard était la cible, est contre la publication de son dessin satirique. L’imam Walid Abdoul Pedersen, un protestant converti à l’islam,

pense que que « ce n’est pas une bonne idée de le reproduire et les journaux auraient pu soutenir le dessinateur d’une autre manière sans recourir à la provocation », a-t-il déclaré à l’AFP. « C’est bien d’engager un dialogue sur la liberté d’expression, mais sans chercher la confrontation dès le début », a-t-il estimé, n’excluant pas « des réactions négatives à l’étranger ». Le ministère des Affaires étrangères a de son côté indiqué « suivre de très près l’évolution de la situation dans le monde », selon Uffe Wolffhechel du service consulaire, mais n’a pas changé ses conseils aux voyageurs à destination des pays musulmans.

En janvier et février 2006, au plus fort de la crise des caricatures, de nombreux musulmans en colère s’en étaient pris aux intérêts danois, attaquant des ambassades, brûlant des drapeaux du

royaume scandinave et proférant des menaces de mort. La presse danoise était unanmine mercredi à condamner le projet d’attentat, considéré comme une attaque contre la démocratie.

Même le journal de référence Politiken (centre gauche), le plus critique envers « les dessins provocateurs », selon lui, de Jyllands-Posten, s’est rallié à ces condamnations. Les arrestations de mardi « sont profondément choquantes et inquiétantes. Cela montre qu’il existe des islamistes fanatiques prêts à mettre les menaces à exécution, et qu’il y a des gens dans ce pays qui ne respectent ni la liberté d’expression, ni la loi », note son éditorialiste.

« Indépendamment du fait que Jyllands-Posten, en son temps, a utilisé la liberté d’expression à la fois de manière déraisonnable et avec des conséquences néfastes, le journal doit bénéficier d’une

solidarité sans conditions lorsqu’il est menacé de terrorisme », souligne-t-il.

Cependant Politiken, tout comme plusieurs partis de centre gauche et Amnesty International, a vivement critiqué la décision d’expulser sans jugement les deux ressortissants tunisiens, annoncée

mardi.

 

AFP

 

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