La police procède à des arrestations dans les rangs du comité de protection de la révolution de Fahs
Le PCF accompagne Mouhieddine Cherbib, de retour en Tunisie
Tunisie : Olivier Metzner va assurer la défense d’Imed Trabelsi
Le Nouvel Observateur: Visite a Tunis d’une organization Suisse spesialisee dans le controle democratique des forces armees
wmc:Bras de fer entre les permanents et la direction générale de Tunisie Télécom
Mouvement Ettajdid:Hommage du Mouvement Ettajdid au peuple égyptien frère
CHABBI.M:Les faussaires. Sahnoun Jelassi:Hakim El Karoui et sa bande: « La cinquième colonne » qu’il faut chasser tout de suite !
Ahmed BEN AMOR: LA TUNISIE ; UNE AUBERGE ESPAGNOLE
SLIM BAGGA:LES FORCES DU MAL SONT TOUJOURS AUX COMMANDES
Abdo Maalaoui:Trahison, falsification et désir d’avortement de la Révolution : Pourquoi ?
Tunisie: Où sont les facebookers qui ont bouleversé le régime de Ben Ali ?
Jeune Afrique:Révolution tunisienne : « Facebook m’a tuer »
Bernard Schmid:Tunisie : les facteurs économiques et sociaux de la révolution
Le JDDLa vague venue de Tunisie emporte Hosni Moubarak
Liberte-Algerie:Égypte, Tunisie et autres pays arabes La révolte des peuples, seule thérapie ?
La voix du nord:La Tunisie, l’Égypte et bientôt l’Algérie ? Tentant mais délicat d’établir ce raccourci, …
Tribune de Genev:Egypte, Tunisie: l’Homme est-il anéthique?
Romandie:Tunisie: la presse et des politiques critiquent l’obstination de Moubarak
Slate.fr:Egypte, Tunisie: la révolution des dessinateurs
Le Monde: »En Algérie, la protestation pourrait durer plus longtemps qu’ailleurs »
Rue89:Les leçons de l’Egypte : les despotes tremblent, partout
Left Foot Forward:Egypt and Tunisia will send a shiver down the spine of every dictator
La police procède à des arrestations dans les rangs du comité de protection de la révolution de Fahs
Assabilonline, Tunisie Des sources locales disent que « des forces de police procèdent à une série d’arrestations actuellement dans la ville de Fahs visant les membres du comité local de protection de la révolution. A l’heure actuelle plus de six éléments ont été arrêtés notamment Néjib Charrabi, Mejdi Maatallah, Mohammed Hafsi, Omrane Chaïeb » Une voiture de police se trouvait depuis minuit devant le domicile d’Houssem Boukrar, étudiant en troisième année de philosophie et membre du comité. La jeunesse du quartier l’a attaquée avec des pierres et elle s’est retirée. Et des deux voitures qui étaient devant le domicile d’Asma Belaïd, l’une s’est dirigée vers la route de Zaghouan, l’autre est restée à proximité du domicile. L’armée a dit que les arrestations avaient eu lieu « sur ordre du ministère de l’Intérieur ». Les personnes arrêtées ont été transférées à Tunis. 12-02-2011 (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Le PCF accompagne Mouhieddine Cherbib, de retour en Tunisie
Mouhieddine Cherbib, membre fondateur du Comité pour le Respect des libertés et des Droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) et ancien Président de la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) rentre en Tunisie ce dimanche 13 février 2011. Le PCF accompagnera son retour au sein d’une large délégation de dirigeants politiques, élu(e)s, militants des droits de l’homme et de la solidarité. Daniel Feurtet, ancien député-maire de Blanc-Mesnil, prendra la tête de cette délégation.
Parti communiste français, Paris, le 11 février 2011.
Solène Björnson-Langen Attachée de presse de Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF 01 40 40 12 22 06 74 45 15 92 sbl@pcf.fr
www.pcf.fr
Tunisie : Olivier Metzner va assurer la défense d’Imed Trabelsi
Par Isabelle Mandraud
Pour la deuxième fois depuis son arrestation, Imed Trabelsi est convoqué lundi 14 février dans le bureau d’un juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis. L’avocat français Olivier Metzner, en association avec un avocat d’affaires d’origine mauritanienne, Jemal Ould Mohamed, devrait arriver la veille pour assurer la défense de l’ancien maire du port de La Goulette, ainsi que celle du gestionnaire de ses affaires, Abdallah Harrabi
Me Metzner a été récemment le conseil de Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, de Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream et de Jérôme Kerviel, ancien trader de la Société générale.
Imed Trabelsi, le neveu « préféré » de Leïla Trabelsi, l’épouse de l’ancien chef de l’Etat tunisien renversé, Zine El-Abidine Ben Ali, doit répondre de plusieurs chefs d’accusations concernant l’acquisition de biens mobiliers et immobiliers, ainsi que la détention, le placement et le transfert de devises à l’étranger.
LE CLAN TRABELSI POURSUIVI
En détention provisoire, sur la base militaire de l’Aouina à Tunis, il est poursuivi par la justice tunisienne comme trente-six autres membres de l’ancien clan présidentiel, dont M. Ben Ali lui-même. Vingt-sept de ces personnes, selon une liste communiquée début février par le ministère de la justice tunisien, se trouvent aujourd’hui en détention provisoires à Tunis : la sœur aînée de Leïla Trabelsi, Jalila Trabelsi, son mari Mohamed Mahjoub, et leurs enfants, Islam et Amira Mahjoub, Moncef Trabelsi, le frère aîné de Leïla, mais aussi Sofiane Ben Ali, neveu de l’ancien président, font partie de ceux qui ont été arrêtés, la plupart à l’aéroport, alors qu’ils essayaient de quitter le pays.
ONZE MEMBRES DE « LA FAMILLE » TOUJOURS RECHERCHÉS
D’autres y sont parvenus. Onze membres de la famille Trabelsi-Ben Ali sont aujourd’hui recherchés et considérés en fuite. Figurent dans cette liste l’ancien chef de l’Etat lui-même et son épouse, qui se trouvent aujourd’hui en Arabie saoudite ; Belhassen Trabelsi et sa famille réfugiés au Canada ; Sakhr El-Materi, gendre du couple présidentiel, et sa famille ; Hayet Ben Ali et Tijani Ben Ali (respectivement sœur et frère du président) et d’autres parents encore… Interpol a par ailleurs émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président, sa femme et six membres de sa famille.
Il a été demandé « aux pays membres (…) de rechercher et de localiser M. Ben Ali et ses proches, et de procéder à leur arrestation provisoire en vue de leur extradition vers Tunis », a expliqué Interpol le 26 janvier. Un premier groupe de 25 personnes est recherché pour transfert de devises « sans préavis de la banque centrale » ; un autre groupe de huit — parfois ce sont les mêmes — est visé par l’accusation d' »acquisition de biens mobiliers et immobiliers et de placements financiers illicites à l’étranger, détention et transfert de devises de manière illégale » . Dans ce lot figure notamment l’ancien président et son épouse. Un troisième groupe de 9 personnes, enfin, est poursuivi pour « introduction, port, détention et commercialisation d’armes et de munitions sur le territoire tunisien », bref pour trafic d’armes.
« TRAFIC » ET ACQUISITIONS ILLICITES
Les charges les plus lourdes paraissent peser sur Belhassen Trabelsi, frère de Leïla Trabelsi. L’ex-PDG du groupe Karthago cumule à la fois les accusations du deuxième et du troisième groupes. Sahkr El-Materi, Mourad Trabelsi, Hayet Ben Ali, Mehdi Ben Ali, Tijani Ben Ali, Imed et Mhedi Eltaief, eux, sont spécialement visés par le trafic d’armes.
Il existe encore une autre catégorie de personnes poursuivies par la justice tunisienne, liée à la personne de M. Ben Ali mais sans liens familiaux. Il s’agit d’Ali Seriati, l’ancien chef de la garde présidentielle, arrêté le 14 janvier à Tunis juste après la fuite par avion de l’ancien président.
Avec cinq autres personnes qui appartiennent toutes à la sécurité présidentielle, M. Seriati est accusé de « conspiration contre la sûreté nationale », d’incitation au « désordre, au meurtre et au pillage ». Des chefs d’accusation passibles, en théorie, de la peine de mort.
Visite a Tunis d’une organization Suisse spesialisee dans le controle democratique des forces armees
Le responsable d’une organisation internationale spécialisée dans « la bonne gouvernance sécuritaire » basée en Suisse, Arnold Luethold, a rencontré samedi le premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi auquel il a « offert » son soutien dans ce domaine.
La visite du directeur des opérations Afrique et Moyen-Orient au centre de Genève pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF) a lieu alors que la Tunisie continue de faire face à des troubles sécuritaires, près d’un mois après la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali.
Selon l’agence officielle TAP, l’entretien a permis d’échanger les vues sur la situation actuelle en Tunisie et « l’importance majeure de réussir la transition ». « Je suis venu en ce moment de changement historique offrir le soutien de mon organisation à la Tunisie et au gouvernement transitoire, notamment en matière de bonne gouvernance sécuritaire », a-t-il déclaré. Le DCAF est une organisation internationale créée en 2000 par le gouvernement suisse. Il compte 53 Etats membres et fournit un soutien consultatif sur le terrain et des programmes d’assistance dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité et de sa bonne gouvernance.
Les troubles qui secouent par intermittence plusieurs régions du pays depuis la chute de Ben Ali sont attribués à « des bandes armées » complices de membres de la famille du président déchu, selon la TAP ou « des milices » qui tentent à l’instigation de proches de l’ex-parti au pouvoir, de semer la panique et de terroriser la population. Ils ont donné lieu ces dernières semaines à des actes de violence et des scènes de pillage notamment au Kef (nord-ouest) et à Kébili (sud) où des accrochages avec les forces de l’ordre ont fait plusieurs morts. Par ailleurs, dans la foulée, le ministre de l’intérieur Farhat Rajhi a opéré récemment une purge au sein de son département qui a touché pas moins de 42 hauts cadres de la sécurité
Bras de fer entre les permanents et la direction générale de Tunisie Télécom
Déception et colère des agents et cadres permanents de Tunisie Télécom qui ont organisé un sit-in ce matin devant le secrétariat d’Etat aux Technologies de la communication. Selon un responsable de Tunisie Télécom que nous avons pu contacter, ils étaient entre 600 et 700, dont environ 400 cadres et responsables venus protester contre les salaires “mirobolants“ accordés aux contractuels. Toujours selon notre source, la direction de Tunisie Télécom et le ministère ont convenu de maintenir l’application normale des clauses des contrats des 64 contractuels. En clair, ces derniers gardent intacts leurs salaires et tous les autres avantages. En réaction, le syndicat de Tunisie Télécom annonce le lancement d’un mot d’ordre de grève à compter de lundi 14 février.
Source: ”wmc” Le 12-02-2011 Lien:
http://www.webmanagercenter.com/management/article-101983-bras-de-fer-entre-les-permanents-et-la-direction-generale-de-tunisie-telecom
La revanche d’Al Jazeera sur les régimes arabes et Washington
Depuis le déclenchement des révoltes populaires en Tunisie et puis en Egypte, on s’est énormément interrogés sur le rôle joué par les médias dans ces processus révolutionnaires que personne n’avait anticipé. Si les nouveaux médias d’Internet, notamment les réseaux sociaux Facebook et Twitter, ont été mis en avant pour souligner, à juste titre, la jeunesse et l’autonomie des manifestants, la rareté des données empiriques permet difficilement de tirer des conclusions à propos de leur impact.
Mais au niveau des médias traditionnels, la centralité de la chaîne d’information en continu Al Jazeera dans la médiatisation et la mise en scène des deux événements est incontestable. C’est en effet la première fois que l’on prête autant d’influence à un média sur le déroulement des affaires internationales à tel point que, si l’on en croit le New York Times, la Maison Blanche suit les événements d’Egypte sur l’écran d’Al Jazeera.
Or, la croyance dans le pouvoir d’influence de cette chaîne s’est installée progressivement au Moyen-Orient et ailleurs depuis sa création en 1996 sous l’impulsion de l’émir du Qatar. Aujourd’hui, durant les situations de crise, impliquant le Moyen-Orient notamment, on lui attribue la capacité de formuler une lecture propre des événements et de l’imposer.
Cette puissance supposée est le fruit d’une formule qui combine trois idées très simples : pluralisme, représentativité et fonctionnalité.
Une scène politique de substitution en voie de légitimation
Tout d’abord, ce qui explique l’audience exceptionnelle dont bénéficie cette chaîne dans le monde arabe, au-delà du professionnalisme, c’est d’avoir eu l’audace de donner la parole aux oppositions arabes alors qu’elles sont exclues des médias nationaux contrôlés par les gouvernements ou par leurs alliés.
Ensuite, le caractère panarabe du recrutement des journalistes qui inclut différentes nationalités et sensibilités dans la région lui confère une représentativité et partant une légitimité populaire dont les autres chaînes d’information ne bénéficient pas.
Enfin, en raison des dysfonctionnements des institutions politiques ou de l’absence d’instances parlementaires, de structures partisanes et syndicales susceptibles d’organiser le débat public, Al Jazeera fonctionne comme une scène politique de substitution.
Ainsi, depuis une dizaine d’années, c’est sur ses écrans que sont débattues, dans le pluralisme, les grandes questions qui intéressent les peuples de la région dans le cadre d’un espace public transnational. Forte de son audience et de sa centralité, Al Jazeera est devenue un acteur majeur au Moyen-Orient, redouté par les uns, détesté ou jalousé par les autres. Mais en érigeant, d’une manière habile, dans une région dominée par l’autoritarisme et la corruption, la transparence et la liberté d’expression en valeur suprême et la cause démocratique comme combat légitime, elle a su désarmer ses détracteurs, marginaliser ses concurrents et même vaincre ses ennemis.
Si Al Jazeera a été stigmatisée par ses détracteurs comme la « chaîne de Ben Laden » en 2001, ou le véhicule de l’anti-américanisme en 2003, ou encore le porte-parle du Hezbollah ou du Hamas en lutte contre Israël, en 2011, elle est essentiellement perçue dans le monde comme la voix des peuples voire de la révolution dans le monde arabe. Ainsi, après la phase de la reconnaissance régionale et internationale, Al Jazeera est en voie de légitimation
. Hégémonie médiatique sur le monde arabe
La révolution égyptienne a été l’occasion de constater que les autres chaînes d’information en continu en langue arabe sont largement éclipsées par Al Jazeera. Ni la chaîne saoudienne Al Arabiya, ni la télévision satellitaire américaine Al Hurra ne semblent trouver grâce aux yeux des téléspectateurs enthousiasmés par les performances des manifestants tunisiens et égyptiens.
Al Jazeera a imposé des nouvelles règles de fonctionnement sur le champ médiatique arabe qui lui assurent, d’une manière certes provisoire, une véritable hégémonie médiatique. Sur le plan politique, la chaîne n’a pas le triomphe modeste.
Attaques contre-productives de Ben Ali et Moubarak
Le caractère presque simultané de la chute du régime de Ben Ali et de l’installation d’Al Jazeera en Tunisie est le signe de l’âpreté de la lutte entre les gouvernements arabes et la chaîne. Ben Ali n’a jamais permis à Al Jazeera de travailler d’une manière continue en Tunisie, ainsi la revanche de la chaîne est célébrée comme une véritable victoire contre un ennemi.
L’Egypte sous le président Moubarak s’est montrée plus libérale avec les médias, la présence de la « Cité des médias » exige qu’on les attire, ainsi que les investissements étrangers dans ce domaine. Après l’interdiction et la fermeture des bureaux d’Al Jazeera qui a durée onze jours, les autorités égyptiennes sont revenues sur ces mesures disciplinaires : elles ont compris que la lutte contre Al Jazeera est contre productive et qu’elle renforce même son impact sur le public égyptien.
La Maison Blanche, spectatrice de la chaîne qatarie
Les implications politiques de l’échec de l’autoritarisme tunisien et égyptien à museler Al Jazeera sont multiples. Tout indique qu’après avoir préparé les esprits depuis plus d’une décennie, cette chaîne s’est installée durablement au cœur des processus révolutionnaires dans le monde arabe pesant d’une manière décisive sur les rapports de force entre les acteurs.
Ainsi, la médiatisation en direct de la révolution égyptienne par Al Jazeera a réduit considérablement les marges de manœuvre du gouvernement égyptien mais également des autorités américaines. En effet, chaque mot ou fait émanant d’eux est déconstruit, disséqué et interprété par les invités chevronnés mais pas toujours nuancés de la chaîne.
Et en l’absence des représentants officiels du gouvernement en raison de l’interdiction de la chaîne en Egypte, ce sont essentiellement les sympathisants égyptiens ou arabes de la révolution qui s’expriment transformant ainsi Al Jazeera en voix de la révolution.
Le récit médiatique à la gloire de la révolution et la mise en scène dramatisant les craquements du régime de Moubarak finiront par convaincre ses soutiens les plus fermes de Washington d’accompagner la révolution.
L’émergence d’un nouveau Moyen-Orient
Une fois le processus révolutionnaire achevé, il est presque certain, comme on le voit en Tunisie, qu’Al Jazeera restera au cœur de la recomposition du champ politique post-révolutionnaire en raison essentiellement de la faiblesse des médias nationaux comme en Tunisie ou de leur delégitimation en Egypte.
Au travers de la distribution de la parole aux acteurs politiques ou la promotion d’un projet au détriment des autres, les partis-pris d’Al Jazeera, qui ne sont pas toujours contestables, participeront à l’émergence d’un Moyen-Orient tout à fait nouveau.
‘‘I Love Tunisia’’: une campagne pour ramener les touristes en Tunisie
Le ministère du Tourisme et du Commerce lance, à partir de lundi, la campagne ‘‘I love Tunisia’’ pour inciter les touristes européens à visiter la nouvelle Tunisie démocratique. Les initiateurs de cette campagne affirment: «Tunisie, admirez-la de près. Le lundi 14 février, la révolution tunisienne, qui a permis l’avènement de la démocratie dans le pays, fêtera ses un mois. Le ministère tunisien du Tourisme lance à cette occasion une grande campagne sur internet de soutien à la Tunisie. C’est une occasion unique, simple et rapide de manifester sa sympathie envers le peuple tunisien, le jour de la Saint-Valentin!» La campagne va utiliser les réseaux sociaux sur Internet, comme Twitter ou Facebook, pour créer un buzz massif autour de son logo ‘‘I love Tunisia’’.
Mouvement Ettajdid
Hommage du Mouvement Ettajdid au peuple égyptien frère
Tunis le 11 février 2011-02-12
Nos félicitations au peuple égyptien frère : ses femmes, ses hommes, sa jeunesse vaillante, leur et leur éclatante victoire concrétisée par la déposition, ce 11 février 2011, du despote Hosni Moubarak Hommage et reconnaissance aux martyrs de la révolution, cette élite de la jeunesse égyptienne qui a fait face aux balles pour l’avènement d’une république démocratique dans laquelle le peuple pourra enfin jouir de la liberté, de la dignité et de la justice sociale ! Hommage, recueillement et gratitude aux martyrs de la révolution tunisienne, à Mohamed Bouazizi qui, en s’immolant par le feu, a allumé la première étincelle de cette révolution grandiose qui s’est propagée vers l’Egypte et s’étendra dans l’avenir à tous les pays arabes jusqu’à ce que leurs peuples aient une vie libre et digne dans un régime démocratique.
Nous sommes en effet convaincus que cette révolution des peuples va toucher la totalité du monde arabe, abolir le spectre de l’oppression, réaliser la démocratie et la citoyenneté effective. Elle sera le pas décisif dans le processus de réalisation des espoirs de libération sociale et politique des peuples arabes, d’abolition du despotisme et de la corruption de leurs régimes politiques. Elle leur permettra de constituer un front commun qui fera face à l’occupation et libérera les territoires arabes de l’occupation, lèvera le siège scélérat sur le peuple palestinien et établira un Etat palestinien indépendant et démocratique avec Jérusalem pour capitale.
Le Mouvement Ettajdid Jounaidi Abdejaoued
Les faussaires.
CHABBI.M D’après certains, le ridicule ne tue pas, et je suis sidéré par le manque de profondeur et de l’analyse, les salafites sont au pouvoir en TUNISIE???? Qui sont-ils ces salafites, ces wahabites, le couteau entre les dents? Il faut nommer les choses par leur nom, hors de l’hystérie de l’affect des apprentis sorciers, et des groupuscules de l’échec et de la honte .
Pour l’instant les médias et les ministères sont occupés par des vieilles lunes, des repentis qui ne représentent absolument rien, ou si peu, cette dictature du paraître est de la même essence que celle de toutes les dictatures, hier les tunisiens subissaient le matraquage mauve, aujourd’hui, c’est pire, c’est le conditionnement caméléon, sans couleur et sans odeur, versatile et arrogant DES FAUSSAIRES.
A ce niveau plus que d’autres, les choses perdurent depuis plus de 50 ans, et toute raison gardée, il est temps pour les faussaires d’être un peu plus prudes et un peu plus fins, la société tunisienne était malade de la dictature et de cette peste mauve, elle vient de chasser ses vieux démons, autrement plus duraille que les faussaires et les négationnistes de l’histoire, alors du balai.
La paranoïa de certains les disqualifie de parler par la harangue et de dénigrer la société tunisienne multiple, arabe et musulmane, où il existe sûrement des staliniens, des léninistes, des salafites, des bourguibistes, des gauchistes, de vrais et de faux démocrates, et c’est tant mieux , c’est la preuve que cette société tunisienne est NORMALE, majeure et vaccinée, et qu’elle n’a pas besoin de ces maîtres penseurs petits bras qui jouaient au monopoly politique enfermés dans leurs tours d’ivoire, et leurs cénacles, depuis toujours, quand ils n’étaient pas en cure abyssale, aux abonnés absent ou attentistes et constant dans le cérémonial de BEN ALI.
Il faut que ces faussaires comprennent que les valeurs de cette révolution, au delà du verbiage des usurpateurs, sont de l’ordre de la culture politique de la TUNISIE profonde, quoiqu’en dise les vieilles lunes, les tunisiens ont une culture politique affirmée dans l’acte, faut-il rappeler aux ahuries tunisoises, habituées des déroutes et qui paradent aujourd’hui dans les salles de rédaction leur délires aliénés, que les ouvriers du sud tunisiens, que les révoltés des mines et des villes sont plus diplômés et plus au fait de leur conditions sociales, qui sont celles de la majorité des tunisiens, que la grande majorité d’entre eux, oui dans la pratique et l’acte, la majorités des tunisiens n’ont rien à apprendre d’eux, Aujourd’hui, en TUNISIE, les alarmistes sont les vrais réactionnaires et un danger pour la révolution, car il la veulent sélective, cette démocratie, et leur minable sélection se fera toujours aux dépend du peuple tunisien qu’ils méprisent, en méprisant ses fondements historiques , culturel, cultuel, linguistique et sa pensée philosophique et son libre arbitre.
Je pense que le vrai travail politique pour faire barrage à tous les extrémismes, dont le leur, est à faire en amont, c’est à dire bâtir une constitution basée sur les valeurs universelles sans renier notre héritage culturel, renforcer les institutions, et laisser le peuple vivre en paix et choisir son destin selon sa conscience.
Hakim El Karoui et sa bande: « La cinquième colonne » qu’il faut chasser tout de suite !
H. El Karoui est un pur produit de la globalisation, dans ses dimensions sociale et économique. Né de deux parents universitaires brillants : un père Tunisien qui enseigne l’anthropolgie juridique sur l’Islam et une mère Française, née Schvartz, qui est une ‘guru’ des mathématiques financières (elle a participé à l’application de nouveaux outils financiers, chers à Wall Street, que sont les « derivatives », une cause principale de la crise financière mondiale actuelle). Ce Monsieur, reconnaissant lui-même qu’il est nul en Mathématiques (il a eu 4/20 au Bac, au grand dam de sa maman, la boss des Math), s’est spécialisé dans la géopolitique ou sa plume excelle dans la confection de rapports au plus offrant (Raffarin l’avait choisi pour écrire ses discours). Monsieur El Karoui a très bien su faire valoir ces liens de parenté avec deux anciens et grands ministres Tunisiens, maitriser le langage qui plaît aux politiciens, user des médias pour se faire un nom parmi le gratin parisien, et notamment bien exceller dans le « networking ». Avec deux autres maghrébins bien pressés d’acquérir une notoriété, Rachida Dati et Béchir Mana (ce dernier, originaire de Tunisie, qui s’est débarrassé du dernier « a » de son nom de famille pour se faire prendre pour un Libanais et non un Tunisien, a été cautionné par Seguin, le plus Tunisien des Français), il a formé en 2004 le Club du 21ème siècle, pour être les interlocuteurs ‘bonne gueule’ de la classe politique Française, dont notamment sa droite méprise ses ‘beurs ‘ de la banlieue. C’est ainsi que la banque d’affaires Rothschild, un acteur principal dans la privatisation de pas mal de fleurons Tunisiens et leur acquisition jugée louche par plusieurs observateurs, s’est offert ses services, sachant que son carnet d’adresses en Tunisie est bien rempli ! Mais le plus grave, c’est que Monsieur El Karoui, un adepte de la « stratégie du choc » de Milton Friedman (1) qui, en soutenant la dominance totale du ‘free market’, « conseillait aux hommes politiques [comme Pinochet] d’imposer immédiatement après une crise des réformes économiques douloureuses avant que les gens n’aient eu le temps de se ressaisir » (2). C’est en application de cette thérapie de choc, aussi prônée par le FMI, que Monsieur El Karoui vient de lâcher son escadron de la deuxième rive(les E. Jouini, Houas, Y. Brahim, Zaoui), qui en plus de leur mépris ou méconnaissance de la langue du peuple Tunisien, ils font allégeance aux Multinationales et à leur pays d’adoption. Francophiles, jusqu’à la moelle, ils sont plus royalistes que le roi ! Jugez par vous-mêmes : Monsieur E. Jouini, un brillant mathématicien, mais tellement ‘humble’ que l’arrogance pâlit en face de lui, est, parait-il, un chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur !; quant à Monsieur El Karoui, il a écrit un livre sur « L’avenir d’une exception, pourquoi le monde a encore besoin des Français ». Un appel aux jeunes Tunisiens qui ont mené la révolution de la dignité : chassez toute suite cette cinquième colonne ! Il faut leur dire en face, pacifiquement mais fermement (pour paraphraser Diogène): Ôtez-vous de notre soleil Tunisien ! Par Sahnoun Jelassi ———————————————————————————— (1) Milton Friedman est le parrain des ‘Chicago Boys ‘, et serviteur des dynasties financières et leurs alliés, les néo-conservateurs américains qui lui ont offert en retour de ses services le prix Nobel d’économie en 1976. (2) Naomi Klein, journaliste et activiste canadienne très célèbre, auteure du best-seller, la « Doctrine du choc ».
LA TUNISIE ; UNE AUBERGE ESPAGNOLE
Un président par intérim effacé, un premier ministre qui a oublié la rigueur économique laisse paraitre son émotion. Le gouvernement provisoire est une composition mosaïque ; des anciens du pouvoir déchu réformés, des technocrates importés, des ex-opposants motivés par l’appel du devoir, d’autres personnalités rappelées de leur traversée de désert. Un débat survolté et irréaliste dans les deux chambres du parlement.
Les fonctionnaires et les ouvriers règlent des comptes avec leurs supérieurs. Partout et sans passer par les structures syndicales ils revendiquent la sécurité de l’emploi et l’augmentation des salaires. Le peuple fait et défait les gouverneurs (les préfets) et les responsables locaux.
Profitant de l’absence de l’état, certains citoyens s’octroient le droit de fait accompli en investissant des terrains pour construire, d’autres plus violents pillent et volent. Les élèves dans un élan révolutionnaire fustigent l’école et les enseignants.
Chaque jour des formations et des partis sortent de nulle part. La constitution, les commissions, la presse, le facebook et le twitter, les manifestations, enfin un langage nouveau envahit l’espace publique. Les réunions de discussion se forment au gré des sujets sociaux et politiques.
On ne sait plus où se donner la tête. Qui manipule qui ? les responsables nous jurent qu’ils découvrent comme le plus simple des citoyens les méfaits de l’ancien pouvoir. Les journalistes et les députés tournent « leurs vestes ».
La Tunisie ressemble à une auberge espagnole. On circule dans toutes les directions. Et tout le monde rend hommage aux chahids « martyrs » et vante le courage de cette jeunesse récupérée des gradins des stades et des bancs des cafés. Une jeunesse qui découvre une capacité de mobilisation et une force pour la création de la Tunisie moderne. Sa maturité est la garante contre l’immobilisme et l’ancien ordre. C’est dans ce sens qu’il faut travailler afin de secouer les esprits et motiver les énergies.
Ahmed BEN AMOR Paris le 12/02/2011
LES FORCES DU MAL SONT TOUJOURS AUX COMMANDES
PAR SLIM BAGGA On le savait depuis des années: Si Ben Ali fut durant 23 ans le premier responsable de la sanglante tyrannie qui s’est abattue sur la Tunisie, et si les membres du clan de sa dulcinée ont été les premiers pilleurs du pays, avec sa propre bénédiction et son feu vert pour toutes les opérations illicites voire crapuleuses, il n’a pu en aucun cas asseoir un tel système tout seul.
Un tel ignorant de la politique et des montages financiers ne peut êtrre capable de tant de « prouesses » dans le pillage du pays et dans la domestication de la société durant autant d’années. Il était donc forcément appuyé par des complices au plus haut sommet de l’Etat, de l’Administration, de l’appareil sécuritaire et de la Finance.
Ce sont ces gens-là qui, aujourd’hui, tiennent encore les commandes et qui doivent déguerpir et être jugés autant que Ben Ali et son clan le plus proche. Ce qui est en train de se passer est doublement grave: Avec la complicité de Mohamed Ghannouchi et Foued Mebazaa, deux illustres serviteurs de la dictature, l’on est en train de prendre les mêmes et recommencer au grand mépris du peuple et de son sursaut national salué par toute la planète, hormis l’agité et l’insignifiant Mouammar Kadhafi.
Dans l’appareil sécuritaire, l’on a même vu un criminel tel Hamed ZID grimper dans les échelons puisqu’il trône sur la puissante Direction générale des Services techniques (DGST, regroupant les écoutes, les opérations, les coups les plus vils et les plus bas etc.).
A la Garde nationale, Mourad Seriati, rejeton d’un criminel qui avait carrément ordonné des assassinats contre des Tunisiens…revient là où il n’aurait jamais dû être. Au sein de l’appareil judiciaire, idem. Le retour des zélateurs et des mains sales n’augure rien de bon. Et partout, la reprise en main par l’appareil RCD est en marche.
Qu’est ce que cela veut dire?
En faisant diversion par les fuites concernant les frasques de Ben Ali et de sa famille (yacht, photos, vidéos, documents compromettants), l’on veut nous occuper et faire perdre notre vigilance sur ce qui se prépare en douceur à savoir la réinstauration de la dictature POLICE/RCD.
Or, l’armée comme la majorité du corps policier sont acquis à la population. Celle-ci ne doit avoir aujourd’hui qu’un seul objectif: déraciner cette gangrène et ces vermines jusqu’à la dernière d’entre elles en poursuivant la Révolution et en obtenant que ce gouvernement s’en aille.
Il est hors de question que notre pays soit gouverné par les bébés Ben Ali, ses disciples et ses acolytes dans tous les crimes commis contre la Nation et qui continuent de se perpétrer, de jour comme de nuit, au milieu de cette terreur qui sévit dans les rues tunisiennes.
Terreur, réglements de compte, chaos: pendant ce temps, l’on libère et l’on laisse fuir des criminels imprescriptibles tels certains membres du clan Trabelsi-Ben Ali ou encore Abdelwaheb Abdallah…. Il faut faire barrage et dire encore et encore: NON!!! Slim BAGGA
Trahison, falsification et désir d’avortement de la Révolution : Pourquoi ?
Abdo Maalaoui, Montréal, Canada
Première partie
Le mot peuple tunisien cache les quatre millions de pourris, de corrupteurs, de collabos, d’exploiteurs, de voleurs, etc… dont trois millions qui ont sont encore au service du RCD et de la mafia de Ben Ali. Je préfère utiliser le mot «Le petit peuple», c’est lui qui a fait tomber le dictateur Ben Ali qui a plongé le«petit peuple» dans la précarité et qui a érigé un État répressif pour servir les intérêts de la bourgeoise tunisienne de Cap Blanc à Ras Jedir. Aujourd’hui, le «petit peuple» est épuisé, il ne sait plus comment continuer à lutter contre ses hommes à la tête du gouvernement de transition. Le «petit peuple» a atteint son but : Faire la révolution, c’est au révolutionnaires tunisiens qui comprennent les enjeux de la révolution tunisienne et ses causes profondes ?
Pour qu’il y ait une révolution, il faut que la population refuse de vivre comme avant et que la classe dirigeante, à tout les niveaux, ne soit plus en mesure de gouverner comme avant. Il ne faut pas oublier que le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un jeune marchand de fruits et légumes, s’est immolé par désespoir après que des policiers lui aient confisqué sa marchandise et que les autorités locales l’aient empêcher de travailler. Mais des millions de pauvres vivent la même situation que Mohamed Bouazizi, c’est eux qui sont sortis pour brader la mort parce qu’ils ont compris que Ben Ali et ses sbires sont entrain de les condamner à une mort lente dans la misère et la pauvreté. Ca fait longtemps que les conditions étaient réunies pour qu’une révolution éclate en Tunisie, et le suicide de Bouazizi a été l’élément déclencheur. Elle était le MOMUNTUM ou les pauvres ont vomi la PEUR, ils ont accepté de mourir pour la DIGNITÉ ! Les pauvres sont rentrés en TRANSE, ils ne voulaient que trois choses non négociables :
1) la récupération de sa DIGNITÉ entant qu’être humain, 2) la fin d’el Hogra imposé en système durant la dictature et 3) le départ de Ben Ali et sa mafia ?
En effet, le «petit peuple» ne voulait plus vivre comme avant ! Il refusait catégoriquement le système de corruption, il a dit halte à la répression policière, il voulait respirer et crier sa liberté, refuser le chômage qui a perduré chez les jeunes diplômés enfants des pauvres.
Malheureusement, l’élite au pouvoir comme d’habitude était complètement déconnectée du «petit peuple», voilà que maintenant, elle veut montrer qu’elle a participé à cette révolution ! Leur militantisme se résume à parader devant des médias (TV, Radios, Journaux, Facebook, Blog, etc…) et faire des beaux discours pour montrer qu’ils sont l’avant garde de la Révolution « bénie / moubaraka », mais mes amis cette Révolution était moubaraka pour qui ? La misère est toujours présente, la répression des pauvres n’est pas disparue parce que nous avons toujours les mêmes policiers à la même place, on a renvoyé les centaines de directeurs qui sont déjà aisés, ils ont déjà remplis leur poche à l’époque de Ben Ali. L’élite politique qui est RCDienne de culture n’a pas changé. Ils sont les nouveaux ministres, nouveaux gouverneurs, nouveaux délégués, nouveaux membres de diverses commissions et nouveaux cadres qui ont remplacé les boucs émissaires que le nouveau gouvernement est entrain de nous entuber ! Le nouveau gouvernement veulent voiler notre cervelle pour montrer sa « révolutionnalité de saloon ».
Dans ce nouveau gouvernement, pouvez vous me citer un seul nom qui représente le «petit peuple», qui parlent au nom des Bouaziz et les millions de sa catégories ? Ne perdez pas votre temps : Personne? Mes amis m’écrivent pour me dire que la Révolution est entrain d’avorter et qu’est-ce qu’on doit faire ?
La première étape est de comprendre que nous avons fait une erreur majeure, nous avons offert en plateau d’or la Révolution à des non révolutionnaires ? De cette liste pouvez vous me dire qui est RÉVOLUTIONNAIRE capable de comprendre les tenant et les aboutissants de cette Révolution, comprendre son origine qui date du début de 1990 ? les vrais causes de cette Révolution populaire et surtout leur ASPIRATION (leur mission), leurs BUTS ! Ca prend des Révolutionnaires qui sont capables d’élaborer des objectifs et de mettre les mécanismes pour atteindre le BUT de la Révolution. Voilà la liste de la honte de ceux qu’on a voulu qu’ils nous gouvernent et on a oublié le BUT n’est pas de gouverner mais de RÉUSSIR LA RÉVOLUTION ! De cette liste qui est RÉVOLUTIONNAIRE ?
Liste du gouvernement transitoire actuelOuiNon 1Premier ministre : Mohamed Ghannouchi (dernier Premier ministre de Ben Ali)X 2Ministre de la Défense nationale : Abdelkarim ZebidiX 3Ministre des Affaires étrangères : Ahmed OuneiesX 4Ministre de l’Intérieur : Farhat RajhiX 5Ministre de la Justice : Lazhar Karoui Chebbi (indépendant, reconduit)X 6Ministre des Affaires religieuses : Laroussi Mizouri (indépendant)X 7Ministre du Développement régional et local : Ahmed Néjib Chebbi (dirigeant du Parti démocratique progressiste, ex-opposition à Ben Ali)? 8Ministre de l’Education : Taieb Baccouch (syndicaliste indépendant)? 9Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Ahmed Brahim (dirigeant du parti Ettajdid, ex-opposition à Ben Ali, reconduit)? 10Ministre de la Santé publique : Mme Habiba ZéhiX 11Ministre du Commerce et du Tourisme : Mehdi HouasX 12Ministre des Affaires sociales : Mohamed NaceurX 13Ministre de l’Agriculture et de l’Environnement : Mokhtar JalleliX 14Ministre de la Planification et de la Coopération internationale : Mohamed Nouri Jouini (membre du dernier gouvernement Ben Ali)X 15Ministre de l’Industrie et de la Technologie : Mohamed Afif Chelbi (membre du dernier gouvernement Ben Ali)X 16Ministre des Finances : Jelloul AyedX 17Ministre de la Culture : Ezzedine Bach ChaouechX 18Ministre des Affaires de la Femme : Mme Lilia Laabidi (responsable associative)X 19Ministre de la Formation et de l’Emploi : Said AydiX 20Ministre de la Jeunesse et des Sports : Mohamed Aloulou (indépendant)X 21Ministre auprès du Premier ministre, chargé des réformes économiques et sociales : Elyes JouiniX 22Ministre du Transport et de l’Équipement : Yacine IbrahimX Nous avons accepté des membres d’un gouvernement transitoire qui font partie du RCD ou de la « technocratie tunisienne » qui a toujours était plus proche de l’idéologie de Ben Ali. On observe, le même phénomène auprès du 2ème pouvoir qui est les médias de communication(TV, Radios, Journaux), est-ce qu’on a nommé des dirigeants RÉVOLUTIONNAIRES, encore la réponse est négative ! Comment voulez vous que la RÉVOLUTION n’avortera pas, ne s’éteint pas à peu feu et le peuple tombera dans sa dépression collective ?
Tunisie: Où sont les facebookers qui ont bouleversé le régime de Ben Ali ?
Où sont les facebookers tunisiens qui ont bouleversé le régime de Ben Ali ? Semblent-ils abandonner leurs devoirs en ligne ! Un rassemblement d’un million et demi de tunisiens utilisateurs de Facebook a détruit déjà tout le système de Ben Ali et peut mieux faire encore. Et c’est pour la première fois de son histoire que Facebook a débattu telle situation. C’est la loi de se soumettre aux grands nombres ! Certes on a fait beaucoup… mais le reste est le plus sérieux. L’essentiel ne réside pas à ce qui s’est passé déjà mais plutôt à ce qui va venir. Nous sommes aujourd’hui en déséquilibre permanent où personne ne peut prétendre son avenir. La situation en soi appelle tous les facebookers à intervenir et poursuivre leur falloir. Des simples messages et communications peuvent aujourd’hui jouer un rôle crucial pour calmer la situation et pousser notre économie vers l’avant. C’est le temps en effet de fournir davantage de soutien et d’informations afin d’aider notre chère Tunisie à rétablir sa confiance, c’est vital pour le pays ! Oui c’est le temps da faire régner la confiance entre les différentes parties de la société et rien ne peut être retardé encore. Gouvernement, entreprises, banques et étudiants, tous ensemble pour retourner la confiance à notre pays. La sécurité s’abstient de tous le pays et c’est à nous de la faire réintégrer. Aujourd’hui, les travailleurs ne souhaitent pas reprendre leurs travaux à cause des actes de viol et de braquages commis par certaines personnes qui ne veulent pas que la Tunisie reprenne sa sécurité. Les industriels de l’aéronautique réunis récemment avec M.Afif Chelbi, ministre du commerce et de l’industrie ont recommandé la sécurité et rien que la sécurité pour poursuivre leurs activités.
D’ailleurs, aujourd’hui personne ne peut nier le rôle qu’a joué « facebook » pour renverser le régime de Ben Ali et bouleverser tout un régime dictatorial qui a duré 23 ans. Des milliers et des milliers de pages se créent et se multiplient dans chaque jour et chaque heure. Il suffit de taper « Tunisie » ou « sidi bouzid » pour se rendre compte de la dense information qui circule en temps réel et sans inquiétude ou désarroi envers « Ammar 404 ». Des publieurs, observateurs, journalistes, témoins et tiers se sont armés de mots, de termes et de vidéos pour défendre tout un système devenu un lourd fardeau. Ces jours là, les internautes ont pris de l’ampleur jamais prévu et le « facebook » à cet instant est devenu source principale pour les médias étrangers tels que les grandes chaînes de télévision comme Al Jazeera ou France24. La télévision nationale a même de sa part procédé à la publication de quelques vidéos prises du « facebook ».
Attendons à ce que peuvent faire les facebookers tunisiens pour la reprise de la confiance en notre pays, reprise de notre croissance, reprise de notre économie… On ne veut pas voir les chiffres de la Tunisie tombent de nouveau vers le bas !
Révolution tunisienne : « Facebook m’a tuer »
Fermé en août 2008, le réseau social Facebook avait été rapidement rouvert sur intervention de l’ex-président Ben Ali en personne. Heureuse décision ! « Manifestation avenue Bourguiba à 8 heures » ; « Ben Ali, dégage ! » ; « Je suis dans le quartier de La Manouba, il y a de la fumée noire, la foule a été dispersée ». Tous les jeunes Tunisiens vous le diront : une partie de l’histoire de la « révolution du jasmin » s’est écrite sur le mur virtuel de Facebook. Appels à la mobilisation, vidéos des exactions policières, surveillance des milices se livrant à des actes de vandalisme, les « statuts » (messages) des internautes ont nourri et en partie organisé la contestation. « Bien sûr, il y aurait eu les émeutes même sans internet, et c’est d’abord la rue qui a fait la révolution. Mais les réseaux ont permis d’accélérer les choses et ont empêché le pouvoir d’étouffer la révolte », s’enthousiasme Moncef, 31 ans. « Avec Facebook et Twitter, ajoute Zohra, on a pu contourner la propagande et les médias officiels. On donnait de l’information brute, en direct, pour alerter le monde. »
Dès l’immolation de Mohamed Bouazizi et les premières émeutes à Sidi Bouzid et Kasserine, Facebook a permis de relayer l’information jusqu’aux beaux quartiers de la capitale. « Quand les premières vidéos, montrant des exactions policières, ou carrément des morts baignant dans leur sang, ont été mises en ligne, se souvient Emna, ça a alimenté la colère et galvanisé les foules. » Après le discours du 13 janvier de Ben Ali, des dizaines de milliers d’appels au maintien de la mobilisation ont été diffusés en quelques heures seulement.
Face à 3,6 millions d’internautes tunisiens et à 850 000 utilisateurs actifs de Facebook, le pouvoir s’est vite trouvé dépassé. Rapide, gratuit, interactif et simple d’utilisation, Facebook est une arme de destruction massive de régimes vieillissants. Joe Sullivan, chef de la sécurité de Facebook, a d’ailleurs expliqué au journal américain The Atlantic que le régime avait tenté, dès la fin de décembre, de pirater le réseau social. En vain.
Facebook a toujours été un espace à part sur une Toile tunisienne très largement censurée. Alors que Dailymotion, YouTube et la plupart des blogs contestataires étaient interdits, le réseau social est demeuré un espace de discussion assez libre. Une exception que les Tunisiens doivent à Ben Ali lui-même. En effet, quand, en août 2008, Facebook est fermé par crainte qu’il ne devienne une tribune militante, c’est l’ex-président qui intervient pour permettre sa réouverture. Féru de nouvelles technologies, Ben Ali a voulu que la Tunisie soit le premier pays arabe et africain à se connecter au réseau des réseaux, en 1991. Bien lui en a pris…
Tunisie : les facteurs économiques et sociaux de la révolution
Par Bernard Schmid
Le renversement politique, qui vient d’avoir lieu en Tunisie, est d’abord une révolution démocratique. Cependant, elle enferme aussi, en son sein, un soulèvement à caractère social qui a déclenché l’ensemble du processus.
Ceci est vrai du début jusqu’au terme (provisoire) du processus. Le mouvement a été lancé, rappelons-le, par le geste désespéré d’un jeune chômeur diplômé – Mohamed Bouazizi, âgé de 26 ans – qui s’est immolé par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010.
Cette ville d’environ 40 000 habitants, située au centre de la Tunisie, fait partie de ces zones systématiquement délaissées par le pouvoir au profit du développement des villes côtières ; le taux de chômage de la ville est chiffré à 46 %, celui des jeunes générations à 60 %. Sidi Bouzid est loin d’être situé dans une zone désertique (à la différence de régions dans l’extrême sud de la Tunisie), et possède au contraire une agriculture qui pourrait être prospère. Cependant, 80 % des terres de la région étaient accaparées par le clan qui entourait Ben Ali.
Des chômeurs diplômés par milliers
Mais le désespoir des jeunes, souvent bardés de diplômes et néanmoins chômeurs sans véritable perspective (à défaut d’appartenir à une « bonne famille » ou d’avoir du « piston » qui marche), va bien au-delà de Sidi Bouzid ou d’autres régions de l’intérieur enclavé de la Tunisie.
L’étincelle, provoquée par l’immolation du jeune Mohammed Bouazizi, qui entendait protester contre son harcèlement par les policiers locaux (alors qu’il gagnait sa vie péniblement en tant que vendeur « à la sauvette » du secteur informel), a pu embraser l’ensemble du pays.
Si cela a été possible, c’est parce que des centaines de milliers de Tunisiens – jeunes et moins jeunes – se sont immédiatement reconnus dans la situation du jeune précaire, mort deux semaines et demie après s’être aspergé de térébenthine. Le terme de « chômeurs diplômés » est connu dans l’ensemble des pays du Maghreb ; au Maroc, il existe depuis une dizaine d’années un « mouvement des chômeurs diplômés » structuré.
En Tunisie, la situation a fini par devenir plus explosive parce qu’aucune activité de protestation légale n’était possible avant la chute du régime de Ben Ali – aucune « soupape » n’était laissée à la contestation. Cependant, il existe des traits communs entre les différents pays : Maroc, Tunisie, ou encore (avec quelques différences) Égypte.
Tunisie, Maroc, des économies pour de la main d’œuvre peu qualifiée
Plus on monte en niveau de formation et de diplômes, plus on court de risques de finir son périple comme chômeur. Ce constat, qui ressort même des statistiques officielles – particulièrement nettes dans le cas du Maroc –, tient à la structure profonde de l’économie. Celle-ci est, d’un côté, marquée par une prépondérance des emplois « de basse qualification », délocalisés depuis l’Europe où le patronat ne trouve plus (en nombre) la main-d’œuvre suffisamment peu chère et malléable qu’il recherche.
Dans le cas de la Tunisie, une bonne partie de l’économie se caractérise par la sous-traitance, et une étroite dépendance vis-à-vis de certaines « niches » des marchés européens ; par exemple dans le secteur de l’industrie automobile, qui fait fabriquer en Tunisie les tapis de voiture, alors que les véhicules eux-mêmes sont construits ailleurs. Avec la crise financière et économique qui a atteint l’Europe (en particulier le secteur automobile) en 2008, la situation des sous-traitants en Tunisie s’est d’ailleurs elle-même assombrie. Le même constat est valable pour le secteur textile, deuxième plus gros employeur en Tunisie avec 200 000 emplois (contre 230 000 dans le secteur du tourisme « pas cher »), depuis la fin de l’Accord multi-fibres en 2005 et l’exacerbation de la concurrence mondiale depuis cette période.
De l’autre côté, la monopolisation des « morceaux de choix » de l’économie, des meilleurs emplois et des rentes se situation (le monopole pour l’importation de voitures) par des clans mafieux – au cœur desquels se trouvaient les familles de Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi – a contribué à fermer tous les débouchés.
Si les facteurs sociaux ont été présents lors du déclenchement de la révolte, ils l’ont également été lors de son aboutissement provisoire. Le changement de régime politique (même si certains hommes, à commencer par Mohamed Ghannouchi, Premier ministre depuis le 17 novembre 1999, sont restés) est allé de pair, dans de nombreuses entreprises, avec l’éviction de dirigeants – imposée par les travailleurs de la base – dès lors que ceux-ci étaient impliqués dans l’ancien régime et les réseaux de la corruption généralisée.
Le PDG de TunisAir, compagnie extrêmement phagocytée par les pratiques de corruption – à l’instar d’autres compagnies aériennes du continent – a ainsi cru devoir s’enfermer dans un bureau du cinquième étage, les salariés lui demandant des comptes…
Des parasites au pouvoir
Une partie de la bourgeoisie locale tunisienne peut elle-même trouver, en ce moment, son compte dans les changements en cours. En effet, les entreprises (surtout PME) détenues par des nationaux ne profitaient souvent pas vraiment de la situation, mais se faisaient ponctionner par des membres de la mafia régnante, qui exigeaient des prises de participation pour encaisser des dividendes sans rien apporter.
En revanche, le grand capital international – surtout français et européen – arrivait très bien à s’arranger avec la mafia du pouvoir : il concluait ses affaires directement avec ses membres les plus éminents. Prenons l’exemple de France Télécom-Orange, dont la filiale Orange Tunisie était à 49 % la propriété de l’entreprise française, mais à 51 % la propriété d’un gendre de Ben Ali, Marwan Mabrouk. Aujourd’hui, Mabrouk a fui le pays, et la multinationale française fait face à un léger problème…
Le capital international, surtout européen, est aussi attristé que ses centres d’appel délocalisés en Tunisie – 8 % à 12 % des appels des opérateurs téléphoniques français passaient jusqu’ici par ce pays – marchent actuellement au ralenti, du fait des grèves et bouleversements en cours.
La vague venue de Tunisie emporte Hosni Moubarak
Le raïs égyptien a fini par céder à la pression de la rue. L’armée, dont les intentions restent floues, prend les commandes du pays. L’onde de choc est en passe de secouer le monde arabe. Et de deux! C’est ce qu’on s’est dit dans le monde entier, et en particulier dans le monde arabe, vendredi en fin d’après-midi, à l’annonce de la démission d’Hosni Moubarak, chassé de son fauteuil sous la pression de la rue. Le départ du raïs égyptien, qui a tenté jusqu’au bout de se ménager une « sortie digne » et de sauver les meubles de son régime, intervient vingt-huit jours après celui, plus précipité et très peu glorieux, du président tunisien Ben Ali. Si le raïs n’a pas fui son pays en catimini, il est parti sous un impressionnant concert de huées mêlées de cris de joie. « L’Egypte ne sera plus jamais la même », a lancé le président américain Barack Obama, qui a appelé à l’instauration d’ »une démocratie véritable » dans le pays. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s’est félicitée qu’Hosni Moubarak ait « écouté la voix du peuple égyptien ». Même réaction pour le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, tandis que le secrétaire général de la Ligue arabe, l’Egyptien Amr Moussa, saluait un « changement historique ».
Signe de l’opprobre qui frappe désormais Moubarak, la Suisse a instantanément annoncé le gel des avoirs que pourraient détenir dans la Confédération l’ancien président et son entourage, afin d’ »éviter tout risque de détournement de biens appartenant à l’Etat égyptien ». « Félicitations à l’Egypte, le criminel a quitté le palais », a lancé sur Twitter Wael Ghoneim, cybermilitant devenu l’icône du soulèvement. Mohamed ElBaradei, figure la plus en vue de l’opposition, a lui aussi réagi via le site de microblogging: « L’Egypte d’aujourd’hui est une nation libre et fière », a-t-il résumé. Les Frères musulmans, tout en rendant hommage au « combat » des Egyptiens, ont salué « l’armée qui a tenu ses promesses ».
Mais les tiendra-t-elle jusqu’au bout? Elle a assuré vendredi soir ne pas souhaiter se substituer à « la légitimité du peuple ». Le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui, nouvel homme fort du pays en tant que chef du Conseil suprême des forces armées, s’est offert un bref bain de foule vendredi soir devant le palais présidentiel. Réputé rétif au changement, il incarne pourtant l’aile conservatrice d’une institution intimement liée au régime d’Hosni Moubarak, et que certains soupçonnent de vouloir préserver un système davantage que le réformer. Avant le départ du raïs, les manifestants n’étaient d’ailleurs pas loin d’exiger le départ d’un autre représentant de cette tendance, le vice-président Omar Souleiman. Certains seront-ils tentés de poursuivre le mouvement? La question ne se posait pas vraiment vendredi soir, tant l’heure était à la liesse.
« J’ai pleuré après le discours de Moubarak, c’était une telle déception »
L’Egypte s’était pourtant réveillée avec le moral dans les chaussettes. La veille au soir, la place Tahrir résonnait d’un immense cri de colère: le président Moubarak venait d’annoncer qu’il transférait ses pouvoirs au vice-président, alors que tout au long de la journée les déclarations du Premier ministre, du chef du parti au pouvoir, de l’armée et même de la CIA avaient très fortement laissé entendre que le raïs quitterait le pouvoir le soir même. Nermine, une activiste de 36 ans, présente vendredi matin sur la place Tahrir, avait une petite mine. « J’ai pleuré après le discours de Moubarak, j’étais effondrée, c’était une telle déception… » raconte-t-elle. Autour d’elle, des visages graves avaient remplacé l’ambiance joyeuse de la veille. Mais la détermination semblait aussi plus forte que jamais: une foule particulièrement compacte affluait sur la place Tahrir. Lors de la grande prière de midi, les fidèles couvraient chaque centimètre de la place, certains ne pouvant même pas se prosterner tant les rangs étaient serrés.
Lorsque les drapeaux se sont élevés au-dessus de la foule, les manifestants ont entonné avec force: « Irhal! Irhal! » (dégage! dégage!). A la tribune, les orateurs se sont succédé, haranguant la foule. « Moubarak veut tester notre patience. Il essaie de nous provoquer, pour qu’il y ait des violences. Mais ça ne marchera pas, nous resterons là, tranquillement, autant de temps qu’il le faut », jurait Ibrahim, un employé de banque de 38 ans, venu manifester pour le douzième jour consécutif avec sa femme Mariam.
Deux heures plus tard, on annonçait que Moubarak avait quitté Le Caire. « Il est parti? Où ça? en Allemagne? à Dubaï? » L’excitation commence à monter parmi les manifestants qui campent devant l’Assemblée du Peuple depuis trois jours. Mais prudence: personne n’a envie de revivre la douche froide de la veille. « De toute façon, il ne s’agit pas seulement d’une personne, c’est tout un système qu’on veut changer », rappelle Nour, une étudiante de 24 ans, la tête couverte d’un voile bleu et noir, avant de reprendre avec la foule l’un des slogans emblématiques du soulèvement: « Illégitime! Illégitime! » crié à l’attention du régime.
En milieu d’après-midi, le Parti national démocratique (PND), le parti au pouvoir, confirme que Moubarak a quitté Le Caire. Mais le président n’a pas quitté le pays, il s’est simplement envolé pour la station balnéaire de Charm El Cheikh. Chacun essaie de comprendre le sens de ce « voyage » soudain. Puis Hossam Badrawi, le nouveau chef du PND, annonce qu’il démissionne. Dans la foulée, les médias officiels font savoir que la présidence de la République va bientôt faire une annonce importante. Nouvelle attente, sans trop d’espoirs, après l’immense déception de la veille.
Un peu après 17 heures, Omar Souleiman apparaît sur les écrans de télévision. Son allocution est très brève. « Au nom de Dieu le miséricordieux, citoyens, dans les circonstances très difficiles que traverse l’Egypte, le président Hosni Moubarak a décidé de quitter son poste de président de la République et a chargé le Conseil suprême des forces armées d’administrer les affaires du pays », déclare le vice-président d’un seul souffle. Cris de plaisir, concerts de Klaxons et youyous envahissent les rues du Caire. Sur la place Tahrir, Mohamed, 20 ans, affiche un immense sourire et des yeux pleins de larmes: « C’est une nouvelle vie qui commence aujourd’hui », assure-t-il.
Égypte, Tunisie et autres pays arabes La révolte des peuples, seule thérapie ?
Ce qui se déroule en Égypte et en Tunisie est bien l’aboutissement des contradictions sociales que génèrent les régimes oppressifs. Cela fait peur aux Occidentaux, car ils sont complices des turpitudes de Moubarak et de Ben Ali. La révolte populaire reste la seule thérapie.
L’Algérie y est déjà passée en octobre 1988. Elle a permis le passage du parti unique au pluralisme ; en tout cas vers un système plus libre et plus démocratique, qu’il ne l’a été, malgré les insuffisances dues aux récupérations et aux ingérences. Sa démocratie reste inachevée. Les Tunisiens et les Égyptiens viennent d’entrer, par ce moyen, dans un processus irréversible de changement de système politique qui se veut aussi démocratique. Le régime Moubarak, qui donnait l’impression qu’il est la seule alternative, est confronté à une révolte qui couve depuis les dernières législatives entachées de fraudes qui ont poussé l’opposition à se retirer, mais aussi depuis le projet de faire hériter la présidence au fils Gamal. La coupe était donc pleine après 30 ans de gouvernance sans partage et négative en tout point de vue, surtout social et politique — avec son alliance aveugle à Israël — malgré l’aide des Américains qui trouvent en lui un fort allié au Moyen-Orient et un rempart à l’islamisme. Mais face à l’ampleur des événements, l’Amérique a vite viré dans le sens des aspirations des Égyptiens en appelant les autorités à s’abstenir de toute violence devant des droits qu’elle juge universels ; tout en confirmant son alliance à l’Égypte et la nécessité de procéder aux réformes. Il est suivi, comme à l’accoutumée, par l’Europe. Israël a demandé d’aider au maintien du régime, pour ne pas perdre son dernier allié. La partie n’est pas encore jouée à cause du pouvoir de l’armée et des rapports de force. Des analystes avancent que la clé est entre les mains des militaires ; comme depuis Nasser. La révolte des Tunisiens, en balayant un régime qui a duré 23 ans, visait à sortir du népotisme des injustices et des humiliations de la part de celui que l’Occident affectionnait. Ils ont entrepris d’éliminer les moindres aspects de ce régime, y compris dans ses symboles. Les tentatives de diversion de l’Occident, qui s’efforce de faire croire à une révolte contre la pauvreté et non contre un système politique, semblent avoir échoué. Les brouilleries pour le choix des membres du “gouvernement de transition” et les réactions de refus pour exiger des ministres non issus de l’ex-régime, avec l’élimination de tout ce qui l’évoque, en sont les preuves. Les Tunisiens, constatant que le “bénalisme” persiste,
prennent en charge la situation en passant à la vitesse supérieure, en chassant eux-mêmes tous ceux qu’ils jugent collaborateurs, proches ou symbolisant le régime déchu. Ce n’est pas encore terminé, mais ce qui est sûr, c’est que les Tunisiens sont dans une nouvelle ère ; on ne les bernera plus jamais ! La transition restera difficile à cause des ingérences qu’ils devront affronter. L’expérience de l’Algérie peut leur faire éviter beaucoup d’écueils. Ils entendront parler de spécificités, de principes, de constantes et biens d’autres balivernes qui viseront à dévier la volonté populaire d’instaurer une vraie démocratie. Aussi bien les ex-colonisateurs que les régimes arabes vassaux ne leur voudront cette démocratie réelle génératrice d’élites toujours avant-gardistes et facteurs de progrès ! Dès lors, ils useront de tous les moyens pour contenir ces révoltes et empêcher qu’elles n’aboutissent à cette démocratie pour disposer de l’alibi des droits de l’homme afin de l’utiliser comme moyen de pression s’ils manifesteraient des résistances à leurs desiderata. Ils essayeront de s’engager avec la volonté populaire en s’employant à la suivre tout en guidant sournoisement le processus qui leur échappe et qu’ils craignent tendre à contrarier leur dessein hégémonique et leurs intérêts en relation avec Israël. C’est bien ces remises en cause qu’ils redoutent et non le sort des dirigeants qu’ils ont soutenus ou la nature du pouvoir qui les remplacera. L’heure est à plus de vigilance car les prédateurs ne lâcheront pas prise de sitôt, pour laisser se défaire leurs intérêts mal acquis, leurs privilèges et leur pouvoir. Ils doivent surtout compter sur eux-mêmes. Ils sont les seuls à voir mieux ce qui les arrange sans se laisser guider par des milieux dont les travers à se mêler des affaires des autres mènent au désordre ou, au mieux, à une démocratie “conditionnelle”.
La Tunisie, l’Égypte et bientôt l’Algérie ? Tentant mais délicat d’établir ce raccourci, …
le jour où la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), un agrégat de partis d’opposition, de syndicats et de personnalités de la société civile, appelle les Algériens à défiler massivement. Me Aissa Rahmoune, avocat et membre du bureau directeur de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), définit rageusement la spécificité algérienne : « En Tunisie et en Égypte, l’armée s’est montrée la garante de la sécurité de la population et de l’intégrité de la nation. Le problème en Algérie, c’est que l’armée exerce le pouvoir. Sans être tout à fait apparente, mais dans l’opacité. » « Transition démocratique urgente »
La crainte est bien là. Hier, Alger était déjà bouclé par des centaines de policiers, de soldats et de véhicules blindés. L’avertissement plane au-dessus de la ville : la marche est interdite dans la capitale « pour raisons de sécurité ». « C’est le paradoxe de trop. On interdit le mouvement dans la capitale tandis que dans des wilayas (provinces) qui souffrent de kidnappings et du terrorisme, la marche est autorisée », s’emporte Aissa Rahmoune.
On défilera quand même en fin de matinée dans le centre-ville d’Alger, entre la place du 1er-Mai et la place des Martyrs, en longeant le port et en remontant vers la casbah : « Nous lançons un appel : ils sont responsables et doivent garantir la sécurité des citoyens et des biens. Ils sont mis en demeure par les marcheurs algériens. » Première revendication absolue pour ce peuple qui s’élance après des nuits de troubles sans lendemains en janvier : la levée de l’état d’urgence qui étouffe le pays depuis 1992. Elle a été promise par le président Bouteflika mais une loi spéciale pour lutter contre le terrorisme pourrait voir le jour et donc restreindre de la même façon les libertés.
Au-delà de la faim de droits individuels et collectifs, les Algériens s’élèvent contre le marasme généralisé. Constat amer d’Aissa Rahmoune : « Nous avons un slogan : l’Algérie est un peuple très riche mais une population très pauvre. » Les ingrédients d’un mouvement supplémentaire de contestation semblent donc réunis en Algérie. De là à créer une nouvelle sensation arabe, la marche à franchir reste immense pour le militant des droits de l’homme : « La révolution ? Je ne sais pas. Tout va dépendre de ce jour de départ.
Le peuple doit adhérer. Nous n’aurons probablement pas une révolution à la tunisienne ou à l’égyptienne mais une transition démocratique est souhaitable, urgente. Des acteurs de la société civile commencent à s’engager. Le chef d’État et le clan au pouvoir savent que leur pouvoir est illégitime et que le peuple vit dans la misère. Mais le chemin est long… » •
OL. B.
Un chômeur de 36 ans qui s’était immolé par le feu dans la la ville d’El Oued, non loin de la frontière tunisienne, a succombé hier à ses brûlures. C’est le quatrième décès par immolation depuis la mi-janvier en Algérie.
Egypte, Tunisie: l’Homme est-il anéthique?
Le parti unique c’est le mal. Tout le démontre. Des dictatures sanglantes européennes du 20e siècle aux autocraties ou clanocraties des pays arabes, tous les régimes de parti unique ont dérivé vers la terreur et/ou la spoliation totale du pays et de ses habitants. Sans parler de l’absence de liberté. Anémique? Non: anéthique! Pourtant Nasser avait pris le pouvoir sur des valeurs d’indépendance du pays et de plus grand partage des richesses. Le résultat est effarant. Une cinquantaine d’années plus tard on voit un président multimilliardaire, ayant placé sa famille à des postes clé, pendant que la majorité de la population vit avec en moyenne 2 dollars par jour. Et cela dans un pays qui se disait socialiste. Dommage. Le socialisme, qui était le libéralisme du 19e siècle, avait pourtant contribué à plus de liberté et à de grands bonds vers la démocratie et le multipartisme. Les régimes autocratiques arabes se croyaient détenteurs d’une vérité qu’eux seuls pouvaient appliquer. Le résultat, on le connaît: ces pouvoirs sont devenus des clans de voleurs et des bandes anti-démocratiques. Mais pourquoi donc les humains, animés souvent des meilleures intentions et parfois de nobles idéaux, deviennent-ils un jour des bandidos? Voire des bêtes sauvages pour leurs compatriotes? L’Homme est-il anéthique? Je veux dire: an-éthique? Sans réelle éthique? Est-il à ce point faible, pétri d’opportunisme, anxieux de la mort et de manquer, qu’il ait tôt ou tard cette propension à prendre, prendre le maximum pour lui-même et de dominer les autres? Le problème des sociétés humaines n’est pas la lutte des classes ni l’abus de pouvoir. Ce ne sont que des symptômes. Le problème est la peur de ne plus exister, ou de mourir, et de manquer. Le manque a été endémique dans les sociétés humaines avant la société industrielle. La mémoire en est récente. La peur du manque, de disparaître, de mourir, rend incapable de partager. Quand cette peur s’incarne puissamment dans un caractère dominant, le pire est à craindre. Si l’on palabrait plus, si l’on partageait davantage d’être à être, il y aurait peut-être moins besoin d’avoir plus que son voisin. Il y a des humains avec de l’éthique. Ils tiennent toute leur vie des principes de justice et d’équité, de respect, d’indépendance d’esprit, d’insoumission à l’oppression. Mais si l’on regarde les regroupements qui donnent du pouvoir, comme les gouvernements ou assemblées politiques, l’éthique fiche le camp comme des moineaux quand éclate l’orage. Le parti unique ou la sauvagerie du désordre J’ai appris qu’il ne faut pas attendre la perfection dans l’humain. Ce serait déraisonnable. La plus élémentaire lucidité m’oblige déjà à reconnaître ma propre imperfection, ce qui, dans mon besoin de cohérence personnelle, m’interdit de l’exiger ailleurs. Mais enfin, même sans perfection, n’y a-t-il pas globalement ce minimum d’éthique susceptible de compenser la sauvagerie du désordre des Hommes? L’humain est-il définitivement moulé dans l’ordre du plus fort? Faut-il admettre de vivre entre sauvages? (J’utilise ce terme non dans le sens d’énergie primordiale, car la sauvagerie fait intimement partie de l’audace d’exister, mais dans le sens de désordre culturel et social). Et si oui comment gérer cette sauvagerie du désordre, ou de l’ordre du plus fort? Ou bien l’humain est-il doté de cette magie de l’intelligence, de cette capacité à trouver un équilibre entre son cerveau primitif, agressif, hiérarchique, et son cortex, créatif, novateur, libérateur? Le constat politique ancien et toujours actuel est que le parti unique, qu’il soit monarchique, clanique, idéologique, religieux, favorise toujours, je dis bien toujours, la sauvagerie du désordre parce qu’il n’a aucune frontière. Rien ne l’arrête. On pourrait rêver d’un gouvernement des sages. Des êtres au-delà de l’égo. Des hommes et des femmes qui ont déjà assez fait leur ego trip ailleurs et qui, arrivés au pouvoir, savent relativiser les ambitions personnelles. Mais est-ce réaliste? Ne seraient-ils pas trop statiques à force de sagesse? La frustration d’un Sarkozy, l’entêtement d’une Calmy-Rey, le narcissisme d’un Strauss-Kahn, le besoin de revanche d’un Bayrou, le mysticisme paranoïde d’une Royal, ne sont-ils pas des moteurs utiles à l’exercice du pouvoir? Je n’ai pas de réponse à cette question. Mais il me semble qu’il faut toujours un contrepouvoir au pouvoir. Même avec des sages. On a vu la le gouvernement théocratique des lamas du Tibet s’accaparer des biens des paysans avant que la Chine ne les mette dehors. Ils n’avaient pas de contre-pouvoir. La liberté est une Tout pouvoir étant susceptible de favoriser l’expression du pire, et comme le jour où l’humain ne fonctionnera plus au pouvoir n’est pas encore arrivé, il faut des contre-pouvoirs. Ceux-ci existent dans les démocraties telles que nous les connaissons en Europe. Il s’appellent: multipartisme, liberté d’expression et d’association, liberté de la presse, entre autres. Ces piliers sont les bases de la liberté de l’individu et, partant, de l’enrichissement qu’il peut amener à la collectivité. Sur la question de la liberté, j’entends beaucoup dire qu’elle est relative à la culture. Pour ma part je crois de plus en plus qu’elle est une et universelle. Pouvoir dire ce que l’on pense sans risquer la mort, l’enfermement ou le mépris, c’est une liberté universelle. L’expression des différences de points de vue dans un groupe est naturelle et universelle, et le multipartisme en est le volet politique. Bon. En fait je prévoyais un autre billet que celui-ci. Cette réflexion nocturne suit les scènes de fêtes retransmises depuis l’Egypte. Qu’elle est belle la liberté. Regardons bien ce qu’elle est: la même que chez nous. Pouvoir dire stop à un gouvernement, dire ce que l’on pense, parler de tout, respirer. Il n’y a pas deux libertés, une en Europe et une en pays d’Arabie, il n’y en a qu’une et c’est la même. Cette fierté et cette joie des Egyptiens est bonne à voir. Je m’y suis attardé. Je voulais donner une suite plus large à mon billet d’hier sur le drame des enfants lors de séparations mais la fête égyptienne m’a happée. Je reviendrai à la suite prévue plus tard. La dernière chose qui me vient à l’esprit à propos de cette joie des rues du Caire est: jusqu’à quand le souffle de la liberté fera-t-il chanter les femmes et les hommes du Nil? Quand le désordre sauvage du pouvoir reprendra-t-il le dessus sur la pulsion libératrice? Ou bien l’Egypte et la Tunisie vont-elles vraiment vers la démocratie libérale? Leurs habitants ont-ils vraiment ce besoin de liberté, avec un chemin pas toujours facile, nous le savons, mais en fin du compte si précieux? Nos sociétés ne sont pas des modèles de sagesse, mais pourtant la démocratie y fait son chemin grâce aux contre-pouvoirs qui pallient au manque de sagesse. Nous verrons comment les citoyens arabes se représentent la liberté. Aujourd’hui, leur façon d’être libres ressemble à la nôtre. Demain est un autre jour. Evolution à suivre.
Tunisie: la presse et des politiques critiquent l’obstination de Moubarak
La presse et des responsables politiques en Tunisie ont critiqué vendredi l’obstination du président égyptien Hosni Moubarak à s’accrocher à son poste, estimant que l’onde de choc déclenché par la révolte qui a chassé le régime de Ben Ali en Tunisie ne s’arrêtera plus.
« Cela s’appelle gagner du temps, le temps justement de partir, oui partir ce n’est pas le fort des dictatures arabes où le pouvoir absolu finit par se travestir en incantation messianique », écrit le quotidien Le Temps (privé). M. Moubarak, sous la pression d’une contestation populaire sans précédent, a délégué jeudi soir ses prérogatives à son vice-président Omar Souleimane tout en s’accrochant à son poste, déclenchant la fureur des manifestants qui exigent son départ depuis plus de deux semaines.
Pour Le Temps, « Moubarak ne savait vraiment quoi dire hier (jeudi). Pour autant, il croit pouvoir réussir, l’espace d’un discours décousu et haché, le passage d’une dictature à un régime parlementaire de type turc ». « Encore, il était déphasé » , ajoute le journal pour qui « l’onde de choc déclenché par la révolution en Tunisie ne s’arrêtera plus ».
« Il est dans le coma », « il n’a rien compris », titre en une le quotidien arabophone Assabah, montrant une photo du président Moubarak, le visage hagard. « Moubarak, j’y suis, j’y reste », titre de son côté le Quotidien, un journal privé ajoutant que le Rais s’attache à son fauteuil et laisse la rue aux manifestants. Cette obstination est aussi dénoncée par des groupes politiques tunisiens.
Pour Meya Jéribi, secrétaire général Parti démocratique progressiste (PDP, opposition) « la détermination du peuple égyptien à vouloir chasser Moubarak doit se concrétiser. Les peuples arabes ne veulent plus de demi mesures ».
« Il faut qu’il parte, le peuple égyptien en a marre d’un régime corrompu », estime Jouneidi Abdeljawed, dirigeant du mouvement Ettajdid (ex-communiste). « S’il n’a rien à se reprocher et veut rester dans son pays il doit accepter les appels du peuple », ajoute M. Abdeljawed, exprimant l’espoir que l’armée égyptienne défendra la transition vers une démocratie véritable et pacifique.
Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), interdit sous le régime Ben Ali qualifie l’attitude de Moubarak de « danse d’un un coq égorgé ». « C’est une dernière tentative de Moubarak de s’accrocher au pouvoir contre la volonté de son peuple », estime le chef du PCOT Hamma Hammami, affirmant toutefois que le sort du Raïs égyptien sera « le même » que celui de Zine EL Abidine Ben Ali, chassé du pays le 14 janvier après 23 ans de pouvoir par une révolte populaire. Vendredi matin, des dizaines de milliers de manifestants ont commencé d’affluer par milliers place Tahrir au Caire pour une journée de mobilisation massive contre le président Moubarak, qui a provoqué leur colère en s’accrochant à son poste malgré la forte pression.
Egypte, Tunisie: la révolution des dessinateurs
Par Laureline Karaboudjan
Les dessins jouent un rôle essentiel dans les mouvements tunisiens et égyptiens. Comme dans toute révolution. Ca y est. Grâce à un mouvement de protestation sans précédent, le président égyptien Hosni Moubarak a démissionné au moment où je publie cet article. Les manifestations pourraient toutefois se poursuivre, dans les prochains jours, sur la place Tarhir du Caire, devenue le symbole de la révolution en Egypte. Après tout, les Tunisiens continuent de manifester, un mois et demi après le début de leur propre révolution, malgré la fuite du despote Ben Ali. Quelles que soient les issues de ces deux soulèvements, ils auront rassemblé autour de mêmes frustrations jeunes et vieux, professeurs ou artisans, chômeurs et ingénieurs et… quelques dessinateurs, qui ont pris part à la contestation.
En Tunisie, -z- est l’un des plus actifs, notamment sur la Toile. Sur son blog Debatunisie, qu’il a lancé il y a plus de trois ans, il livre depuis le début du mouvement de contestation ses humeurs par des dessins qu’il accompagne généralement d’un court texte. De la violence de la répression aux promesses tardives de Ben Ali, rien n’a échappé à son coup de crayon aguerri. Depuis le départ de l’ancien dictateur, il continue à croquer l’actualité de son pays, avec ses multiples remaniement ministériels, ses doutes et ses espoirs. Des dessins parfois drôles, souvent amers, toujours percutants.
Malgré l’évolution de la situation dans le pays, -z- a décidé de rester anonyme, en attendant de voir la suite des événements. S’il a conscience du rôle éminemment politique de ses dessins, qui circulent à vitesse grand V sur les réseaux sociaux depuis le début de la contestation, il refuse de prendre parti estimant que ce n’est pas là son rôle. “Je n’ai pas la prétention de proposer quoi que ce soit de politique à part défendre la liberté d’expression et de m’inscrire pleinement dans les contre-pouvoirs et la critique en continuant à exercer l’art de la caricature“ écrivait-il ainsi il y a trois semaines sur son blog.
Comme de nombreux caricaturistes, -z- a su créer tout un univers, un folklore récurrent à travers ses dessins, qu’il a eu l’occasion de détailler dans une interview téléphonique accordée au Monde.fr. Il explique par exemple que le tigre qu’il dessine régulièrement est un clin-d’oeil a une des révélations de Wikileaks, qui a publié un câble diplomatique où l’on apprenait que Ben Ali avait un tigre de compagnie.
Si -z- est l’exemple typique d’un dessinateur aguerri, la Tunisie et l’Egypte ont aussi vu fleurir nombre de graphistes amateurs à l’occasion de leurs révolutions. Car avec les outils informatiques, il est à présent aisé de créer facilement un photomontage ou une caricature, que l’on diffuse sur les réseaux sociaux ou que l’on exhibe lors de manifestations. C’est par exemple le cas de ces deux Cairotes qui conjuguent soulèvement populaire et arts plastiques:
Et puis, bien sûr, il y a tous les dessinateurs de presse étrangers qui s’en donnent à coeur joie depuis le début des mouvements, comme Denis Pessin, sur Slate.fr. C’est d’ailleurs assez amusant de comparer leur point de vue, forcément plus lointain, avec celui de dessinateurs locaux. Les enjeux ne sont pas les mêmes, les étrangers se focalisant plus, par exemple, sur les possibilités de contagion des mouvements à d’autres pays. Courrier International a ainsi répertorié quelques exemples de dessins de presse sur la Tunisie, ici. Ou alors, une galerie de dessins sur l’Egypte.
Le mouvement est tel qu’il n’est d’ailleurs pas seulement réservé aux dessinateurs de presse. Evoquons par exemple le beau dessin de Boulet, qu’il a diffusé sur sa page fan Facebook alors que l’issue des manifestations étaient encore incertaine. Illustration notable car l’auteur du blog Bouletcorp n’est pas coutumier des dessins politiques (à moins qu’imaginer une planète envahie par des extraterrestes ou ravagée par des zombies soit un scénario politique).
Révolutions et dessins, une histoire d’amour
Il n’y a rien d’étonnant à voir les dessinateurs prendre part aux soulèvements dans le monde arabe. Il en a toujours été ainsi. Avec la liberté de la presse s’est développée la liberté de caricaturer, dès la révolution française en France, puis tout le long du XIXème siècle. Le dessin a une première fonction, celle de suivre l’air du temps de la révolte et de transmettre une information. Comme un slogan, il est facilement diffusable, et il peut être reproduit. C’est pour l’instant ce que l’on voit dans les révolutions arabes, ou dans cette couverture du Rire rouge de 1917, lors de la révolution Russe.
Il a ensuite une deuxième étape. Figer dans la mémoire collective les symboles de la révolution, par des oeuvres souvent de plus grandes qualités. Les nouveaux régimes qui vont être mis en place, démocratique ou pas, devront se créer une nouvelle image, pour remplacer la précédente. Les communistes Russes ou Chinois ont été très forts pour ça. En France, le Serment du Jeu de Paume de David ou la Liberté guidant le peuple de Delacroix sont devenus en quelque sorte des piliers de notre démocratie.
Le tableau de Delacroix est impressionnant dans le sens où il a largement dépassé sa fonction première qui été de représenter la révolution de juillet 1830. Il est aujourd’hui un symbole de la liberté et de la démocratie en générale, en France et dans le monde. Souhaitons à un des dessins produits lors des révolutions arabes d’avoir le même destin.
« En Algérie, la protestation pourrait durer plus longtemps qu’ailleurs » Des émeutes ont fait cinq morts en Algérie au mois de janvier. AFP/STR
Luis Martinez est chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences Po Paris, spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient. Hosni Moubarak vient d’annoncer son départ du pouvoir en Egypte. Quelles peuvent être les conséquences de cette décision sur les pays voisins ?
En ce moment, nous réfléchissons minute par minute. Mais d’ores et déjà, on ne pourra plus dire que le départ d’un président dans cette région est un fait exceptionnel. On a pu le dire après la Tunisie, mais plus maintenant. La pression égyptienne a permis non pas la fuite de Moubarak, mais sa sortie par le haut, avec un départ protégé par l’armée : cela va donner des idées à tous ceux qui pensaient que c’était inimaginable. C’est comme si un nouveau mur de Berlin se fissurait : il y aura probablement des résistances plus ou moins fortes selon les endroits, car le « béton » n’est pas le même partout, mais cette fois, nous sommes passés à un stade supérieur, c’est un événement considérable.
Quelles suites peut-on envisager à la chute de Moubarak ?
Le fait que l’armée égyptienne soit solidaire jusqu’au bout avec le pouvoir lui permet d’apparaître comme un intermédiaire crédible face à la population. En substance, l’armée dit au peuple : « vous avez fait tomber Moubarak, certes, mais vous ne pouvez pas vous en prendre au système », ce qui risque de limiter la diffusion du processus de démocratisation. C’est une victoire importante, mais les Egyptiens vont devoir affronter politiquement une armée qui, elle, reste solide. Ce n’est pas la même situation qu’en Tunisie, où les manifestants n’ont aucune limite et veulent tout, y compris le démantèlement des institutions.
Une telle contagion est-elle possible à l’Algérie ?
L’Algérie pourrait tout à fait gérer un siège sur Alger de deux, trois mois. Le pays a malheureusement une grande expérience en la matière et saura le faire, il en a les moyens. Le mouvement de protestation pourrait durer plus longtemps en Algérie qu’ailleurs car elle ne dépend pas de l’industrie touristique comme l’Egypte, son système politique n’est pas bâti sur la rente du canal de Suez ni sur les aides de l’armée américaine à l’armée égyptienne. De plus, elle peut s’appuyer sur les 50 milliards de dollars de pétrole et de gaz qu’elle vend chaque année à l’étranger. Elle n’a donc aucun problème en terme de résistance à la pression extérieure.
D’ailleurs, on voit mal l’Union européenne exercer la moindre pression : l’Algérie l’approvisionne pour 10 % en gaz et en pétrole. Quant à l’intervention de la CIA, elle est peu probable : l’Algérie n’est pas un pays stratégique et ne connaît pas spécialement de problème avec Israël. On voit donc mal les Etats-Unis jouer en Algérie un rôle aussi considérable qu’en Egypte.
Je ne suis pas sûr que la police, l’armée, les politiques aient envie de revivre une épreuve de force qui pourrait durer des semaines et des semaines : ils savent d’expérience que cela pourrait déboucher sur une guerre civile. Les Algériens se sont entretués lors de la guerre d’indépendance, puis dans les années 90. La crainte de la guerre est très forte, car même si la guerre civile est terminée, justice n’a pas été rendue aux victimes. Le contexte est donc explosif.
Qui retrouve-t-on au sein de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie ?
Je la découvre en même temps que tout le monde. Il me semble que cette coordination tente de faire deux choses. D’une part, associer les forces démocratiques traditionnelles en Algérie, présentes sur le terrain dans les années 1980 et 1990 et qui avaient un peu disparu dans les années 2000, et des éléments virtuels qui, sur les modes tunisien et égyptien, tentent de structurer une action collective dans l’espoir qu’elle débouche sur une vraie manifestation. Dans ce deuxième groupe, on trouve un peu de tout : essentiellement des gens qui ont pris des initiatives sur la Toile. D’autre part, la coordination doit trouver de vrais supports politiques, comme en Tunisie et en Egypte, pour passer du virtuel au réel et transformer les aspirations en négociations.
Ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte montre que c’est possible : si l’armée égyptienne est prête à laisser partir le raïs la tête haute, pourquoi pas en Algérie ? J’attends de voir si les Algériens vont reprendre les mêmes slogans qu’en Egypte. Si c’est le cas, cela veut dire que le mode opératoire est comparable. Et si la pression populaire était suffisamment forte demain pour faire partir Bouteflika, je pense que l’armée n’aurait pas de mal à le pousser vers la sortie. Mais pour l’armée algérienne, revenir dans la rue affronter la population est difficile à concevoir. Je ne pense donc pas que ça se passerait de cette façon, je crois plutôt que les slogans porteront davantage sur le système algérien que sur son chef.
Quels obstacles les forces révolutionnaires algériennes pourraient-elles rencontrer ?
En Algérie se pose la question de la solidarité du pays avec sa capitale. Je suis curieux de voir si la dynamique va prendre, car Alger a pendant longtemps été considérée comme une ville frondeuse, emplie de révoltés et de manifestants, et dans laquelle le reste du pays ne se retrouve pas forcément. En Egypte, le Caire a été soutenu très rapidement par le reste du pays. Idem en Tunisie, où la révolution est partie d’une petite ville de province pour arriver jusqu’à Tunis, preuve que l’ensemble du pays s’est reconnu dans le mouvement. En Algérie, en revanche, cette question reste la grande inconnue.
Les leçons de l’Egypte : les despotes tremblent, partout
Comment ne pas être transporté par les images en provenance du Caire ? Comment ne pas partager la joie de ces millions d’Egyptiens de toutes catégories sociales et de toutes croyances qui ont abattu en dix-huit jours, à mains nues, un dictateur qui semblait inamovible, si sûr de lui qu’il se préparait même à une succession dynastique ?
Comment, aussi, ne pas être impressionné par cette deuxième révolution pacifique en l’espace d’un mois, renversant des présidents au pouvoir depuis trois décennies, autoritaires et corrompus, protégés et cajolés par les puissances occidentales pour leur rôle de rempart contre l’islamisme radical ?
La Tunisie avait pris tout le monde par surprise, mais les experts avaient mis en garde contre la théorie des dominos en soulignant que ce pays ne pesait pas lourd géopolitiquement, que l’Egypte c’était autre chose… Rien n’y a fait, les mêmes causes ont produit les mêmes effets, et le plus grand pays arabe, celui qui a toujours donné le « la », a basculé plus vite encore que la petite Tunisie. Ces révolutions ne ressemblent à aucune autre. Pas de leader charismatique, pas d’organisation secrète, pas d’armée clandestine…
Mais plutôt des groupes sur Facebook, des tweets, des vidéos sur YouTube, et beaucoup d’idéalisme d’une jeunesse qui aspire à vivre autrement. Les réseaux sociaux n’ont pas « fait » la révolution, ils ont permis à une génération de s’inventer un espace de liberté virtuelle qu’elle n’a eu de cesse de vouloir faire passer dans le monde réel. Et de faire la liaison avec les exclus du système, comme Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur de légumes qui s’est immolé le 17 décembre à Sidi Bouzid, déclenchant involontairement un mouvement d’ampleur historique.
Deux questions après l’exploit des Egyptiens. Que se passe-t-il une fois le tyran parti ? Et que se passera-t-il dans les autres pays arabes dont aucun, absolument aucun, ne peut être à l’abri de l’onde de choc des événements de Tunis et surtout du Caire ?
Egypte et Tunisie : difficile transition
En Tunisie comme en Egypte, la difficile transition est lancée. Dans un cas comme dans l’autre, les manifestants ne veulent pas voir survivre des pans entiers du régime du dictateur sans le dictateur. Et ils ne veulent pas voir « leur » révolution confisquée par ceux qui ont les moyens de la leur voler : l’armée ou les islamistes, les seuls à être structurés et relativement cohérents en l’absence de grande force d’opposition démocratique.
Mais la première, vraie question brûlante est : à qui le tour ? C’est celle que se posent les peuples arabes, c’est celle que se posent les autocrates qui les gouvernent. Le calendrier des protestations s’échafaude au rythme des groupes Facebook : l’Algérie dès samedi, Bahrein le 14, le Maroc le 20 février… Et au-delà du monde arabe, l’Iran, le Pakistan bougent au rythme de l’Egypte.
Chaque manifestation ne provoquera pas une révolution : Bahrein n’est pas l’Egypte, le Maroc n’est pas la Syrie ou la Libye. Mais aucun pays n’échappe au cocktail qui a provoqué les révolutions de Tunisie et d’Egypte : une soif de liberté d’une jeunesse ouverte sur le monde, un rejet du népotisme, de la corruption, de la censure, de l’abêtissement érigés en système.
Et des pouvoirs tétanisés, qui se croyaient à l’abri en raison de la peur des « barbus » au couteau entre les dents, et découvrent que ceux-ci ne font plus aussi peur. Un message universel
Reste enfin l’impact géopolitique, immense, de cet événement. Qui prend l’Occident par surprise, tétanise Israël qui redoute rien de moins que la rupture du statu quo qui pourrait favoriser ses ennemis, fait trembler toutes les dictatures, tous les pays autoritaires, quelles que soient leur latitude et leur culture, au-delà du monde arabe et de l’islam.
J’en veux pour preuve ce magnifique message lu sur Twitter, par dessus les continents, les langues et les cultures. C’est un dissident chinois, dont l’avatar est orné d’un ruban jaune en l’honneur du prix Nobel de la paix emprisonné Liu Xiaobo, qui retweete (retransmet) un message de Wael Ghonim, le « héros » de la jeunesse égyptienne, l’homme qui a fait basculer la situation avec son intervention télévisée à sa libération de détention. Son message (sur la capture d’écran ci-dessous) est limpide :
« Les vrais héros sont les jeunes Egyptiens de la place Tahrir et du reste de l’Egypte. »
Egypt and Tunisia will send a shiver down the spine of every dictator
As a new dawn breaks over the Nile, and Egyptians wake up to their first morning of freedom, Luke Bozier looks back 22 years to the wave of liberty that swept through Eastern Europe – and sees troubled times for the Middle East’s remaining dictators
In 1989, in an attempt to diffuse growing unrest in the Polish city Gdansk, members of the then Soviet Polish government entered into talks with the leader of the ‘Solidarity’ movement, who sought to bring about radical social and economic change in Poland. The Polish Round Table agreement resulted not only in Solidarity movement members joining the existing government, but it led to wide-sweeping changes and the ultimate downfall of the Communist bloc. Protests in Gdansk had made history not only in their city and country but to the wider region.
We have seen with the ultimate success of the mass movement for change in Cairo that the January 14th revolution in Tunisia was not a stand-alone event. The knock-on effect is set to be more historic than a single revolution, and will reverberate for years to come.
The potential is there for this to be a similar moment to 1989; the Mubarak regime was brought down directly because of the way the Ben Ali regime in Tunisia was brought down – Egyptian people were inspired and motivated by events in Tunisia and the wall of fear was destroyed. In a dictatorship, fear is everything, and when the fear has gone, the balance of power tips in favour of the people.
As of today, roughly 90 million people live in post-revolution Arab countries – that’s the combined population of Egypt and Tunisia; the only other democracies in the region are Iraq, Lebanon and Palestine. Lebanese democracy seems permanently paralysed by religious divides, the democracy in Iraq is nothing more than fledgling and the democratic choice of the people in Palestine in 2006 wasn’t recognised by the world.
There are 22 member states of the Arab league, and at the start of the millennium not one of those countries was a democracy. Now there are three almost democratic countries, and Egypt and Tunisia. That leaves 17 countries, around 250 million people living with varying levels of repression and lack of opportunity and freedom.
We’ll now inevitable look around the region to see which dictator might be next to be deposed. Each country is different, and the risk of revolution isn’t as high in some places, particularly the richer gulf countries, whose populations enjoy very high standards of living and have very little to protest about. Economics was the main trigger of the Gdansk movement, and economics is one of the main factors in the current round of revolutions we’re seeing in the Middle East.
Yemen has the lowest GDP per head in the Middle East/North Africa region. We’ve already seen a growing protest movement there, and President Saleh has guaranteed that neither he nor his son will be on the ballot in the 2013 president election. Nobody can tell if that guarantee is enough to quell growing frustration with the lack of economic opportunity in Yemen.
Yemen poses a particular security worry for the region and the West. there’s a strong separatist movement in the south of the country, and Yemen is known as a haven for Al-Qaeda and other terrorists due to its lax security and difficulty in building strong security apparatus. A number of high-profile terror plots were designed there, including the Christmas Day attempted bombing of an airliner over Detroit, and the attempt to blow up planes carrying freight into other US cities last year.
As is the norm in any dictatorship, there’s almost nothing of an alternative political class to the existing ruling elite; a revolution in Yemen will no doubt raise hairs in London and Washington. The other countries that come to mind now are Libya and Algeria. They are both run by very repressive governments, have no freedom of speech or press, no pluralism in their politics, and both have large populations of young people who are yearning for a better future.
Colonel Ghaddafi has led Libya since a coup in 1969, and is widely expected to attempt to hand over the presidency to his son at some point in the next few years; having seen what Tunisians and Egyptians have been capable of, I doubt that handover will go smoothly if at all. Algeria is suffering under food price rises, widespread corruption and a disaffected youth.
So there are some countries who are more at risk of immediate deep political change. There will be different factors at play, and different triggers in each of the countries. I’m sure that in 20 years there will still be dictatorships in the Middle East, but fewer of them. All across the region from now on, politicians will be careful when making decisions, when considering rigging an election or plundering their nation’s wealth for themselves and their families.
Remembering events on the streets of Cairo and Tunis will no doubt regularly send a shiver down the spine of a dictator.
When Mohamed Bouazizi, a young man struggling with economic conditions in his small town in the middle of Tunisia, having been humiliated when his fruit stall was trashed by the local police, sat down in front of the mayor’s office with a can of lighter fluid and set himself alight, he could not have imagined the historic, long-lasting and wide-sweeping changes which he was about to put into action.
He not only led to the downfall of a wicked regime in his own country, but it looks like he has sparked a similar moment to Gdansk in 1989; hundreds of millions of people are likely to be much freer in the near future directly because of his actions and the protests he inspired.
The best democracy in the world is that which comes from below, from the people, rather than from bombs and war. There’s some concern in the West that democracy in the hands of Arabs is somehow unsafe; I don’t think those concerns will be confirmed, and at this moment we should all be congratulating and celebrating with the people of Egypt for the amazing achievement they took for themselves.