12 décembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2395 du 12.12.2006

 archives : www.tunisnews.net


Vérité-Action: Etat des droits de l’homme et des libertés en Tunisie :Prise de position
C.R.L.D.H. Tunisie:1996-2006 : dix ans de lutte pour les droits de l’homme et les libertés en Tunisie Message de M. Yves Steiner pour Ez-Zeitouna
AP: Disparition inquiétante à Nantes: un corps repêché, trois policiers en garde à vue
AFP: Disparition d’un Tunisien: Tunis demande des informations à Paris
AFP:Disparition du citoyen tunisien Taoufik el-Amri, ouvrier de 33 ans, le 22 novembre 2006 à Nantes
AFP: Des effets personnels de Taoufik Amri auraient été retrouvés
AFP:Disparition d’un Tunisien: Tunis demande des informations à Paris
Le Figaro: Disparition à Nantes: le mystère demeure

Le Figaro: Affaire Taoufik : Les policiers auraient menti

AFP: Italie: un Tunisien soupçonné du meurtre de sa famille italienne
AFP: Italie: quatre personnes retrouvées égorgées dans le nord
ATS: Quatre personnes, dont un enfant, massacrées à Erba (I)
AFP:Les “5+5” annoncent la création d’une école de cadres de la Défense
Larbi Guesmi: Insupportable

Vérité-Action 58ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme 

Etat des droits de l’homme et des libertés en Tunisie : Prise de position

 

Décembre 2006 http://www.verite-action.org/pdf/prise_de_position_2006.pdf INTRODUCTION Le 10 décembre de chaque année est célébré la journée internationale pour la Déclaration des droits de l’homme. Une occasion pour chaque pays de faire ses comptes et pour la société mondiale de faire son bilan général dans la sauvegarde de ces droits et leur adaptation à la richesse démographique, historique et culturelle de la planète. Pourtant il y’a des pays, comme la Tunisie, où cette commémoration ne signifie rien d’autre que la recherche à perfectionner le système de la mise sous tutelle de la société. Signataire de nombreux instruments internationaux de protection des droits de l’Homme, dont la Déclaration universelle des droits de l’Homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Tunisie viole de manière délibérée et systématique les devoirs qui lui incombent en vertu de ces instruments.   Dans le cadre de sa commémoration annuelle de cet événement, et sous le thème « Agir pour la sauvegarde des libertés en Tunisie », Vérité-Action présente à l’opinion publique nationale et internationale le présent bilan sur la situation générale des droits de l’homme et des libertés en Tunisie. Le présent bilan suivra le cheminement suivant : 1.   L’impasse politique et institutionnelle. 2.   La violation systématique des droits de l’homme              2.1    La torture.              2.2    La situation dans les prisons.              2.3    La lutte contre le terrorisme comme meilleur alibi à la dictature. 3.   Les attaques aux libertés individuelles. 4.   Les entraves aux libertés publiques. 5.   Le Bilan économique et social. 6.   Perspectives. 7.   Recommandations. I.       L’impasse politique et institutionnelle. Un demi siècle après la promulgation de la Constitution tunisienne, les tunisiens vivent toujours dans l’espoir de voir émerger un jour une réelle démocratie et la société civile tunisienne, pourtant riche de sa longue expérience, lutte toujours pour son «seuil minimal d’existence» sous une dictature qui ne semble pas s’infléchir. Cette raison nous impose de traiter l’impasse politique et institutionnelle comme l’aspect le plus prédominant du paysage tunisien vu que c’est cette impasse qui conditionne, depuis des décennies, les autres aspects du bilan du système politique tunisien en matière des droits de l’homme et des libertés à la fois individuelles et publiques. Sur le plan institutionnel et juridique, les amendements à répétition de la Constitution depuis l’avènement de Ben Ali en 1987 n’ont rien changé aux piliers de l’Etat : le parti unique et la prédominance institutionnelle du tout sécuritaire avec l’impunité et de la corruption comme parties intégrantes. Un petit rappel historique n’est pas sans utilité. Poussé à mettre en œuvre ses promesses non tenues concernant l’annulation de la présidence à vie et la promotion d’un vrai système d’alternance, le président tunisien a longtemps promis de procéder à une « révolution » constitutionnelle. C’est ainsi que le peuple, interdit de tout débat contradictoire, a été invité à voter une réforme constitutionnelle de grande envergure en mai 2002. Loin du discours flatteur, cette pseudo-réforme constitutionnelle de mai 2002 n’a fait qu’instaurer une présidence à vie camouflée, et qu’aggraver les déséquilibres entre les institutions en défaveur du parlement qui s’est vu doubler par une chambre dite de Conseillers (dont la composition est largement contrôlée par le président et son parti), perdant ainsi largement son mot à dire en matière internationale et en matière financière. Lors de ce référendum du 26 mai 2002, et ne pouvant rompre avec ses méthodes habituelles, le régime tunisien n’a pu faire baisser le taux des votants pour le «oui » en dessous des 99,53%. Un résultat qui a semé énormément de doutes et de soupçons puisque selon les déclarations officielles uniquement 0,48% des électeurs ont voté pour le non, soit sur les 3.644.845 votants, 3.462.177 ont voté favorablement sur une réforme ambiguë et précipitée. Comment peut-on croire que le peuple tunisien a voté avec «une écrasante majorité » pour la présidence à vie et l’impunité à vie et que seulement 0.48%, soit 16642 citoyens seulement, ont trouvé cette réforme inadmissible ! Cela malgré un boycott et un absentéisme largement relaté par les médias et les observateurs. Le référendum du 26 mai qui a constitutionnalisé l’impunité au plus haut niveau (l’article 41) dans la hiérarchie du pouvoir laisse cette question la plus urgente et la plus grave.  Avec une présidence à vie, une concentration inédite des pouvoirs dans les mains du président et une impunité relevée au rang constitutionnel (du jamais vu), les événements qui ont suivi cette votation ont confirmé qu’elle n’était qu’un pas vers l’instauration d’une nouvelle présidence à vie prenant la forme d’une monarchie déguisée. Pire encore. Depuis un certain temps, les préparatifs pour une nouvelle candidature de Ben Ali pour les présidentielles de 2009 battent leur plein. Après les parlementaires, la puissante organisation patronale tunisienne a exhorté le président Zine El Abidine Ben Ali à se représenter aux élections de 2009 pour un cinquième mandat de cinq ans[1] . Le président tunisien lui-même ne semble pas cacher ses ambitions d’autant qu’il ne cesse de se référer à l’échéance de 2009 dans ses discours à répétition. Ce qui est amusant dans cette pré-campagne électorale, c’est qu’elle coïncide avec la recrudescence des rumeurs concernant l’état de santé du président et ses absences répétées de la scène médiatique, chose inhabituelle en Tunisie.  Dans une vraie démocratie, l’information sur la santé d’un président est un droit des citoyens. En Tunisie, l’état de santé du président est un tabou car celui-ci incarne «la perfection». Et malgré les nombreux appels de différentes personnalités opposantes pour plus de transparence à ce sujet, ni l’Etat ni son chef ne réagissent à ses appels qui restent sans réponse. Aucune information n’est donnée sur la réalité de sa maladie ni sa progression. Le peuple ignore tout sur les perspectives politiques du pays et vit dans l’attente et l’angoisse. Dans l’intervalle, on ne peut parler d’une vraie dynamique politique en Tunisie car le paysage est toujours statique : un seul parti au pouvoir qui monopolise tout notamment le pouvoir et les médias. De l’autre côté de l’échiquier, des partis d’oppositions « décor » ou marginalisés et quelques autres forces politiques non reconnus et toujours persécutées. II.      Bilan des droits de l’homme : 2.1    La torture On ne peut commenter le bilan des droits de l’homme en Tunisie sans commencer par le phénomène de la torture. Bien que le gouvernement tunisien était parmi les premiers signataires de la Convention des Nations Unies contre la Torture et les traitements inhumains et dégradants  (le 26 août 1987 avec entrée en vigueur le 23 septembre 1988), la torture était, et l’est toujours, une réalité présente et institutionnalisée en Tunisie. De sources concordantes, la torture reste une pratique systématique dans les différents corps de la sécurité intérieure notamment. Elle touche les citoyens de manière large de la simple arrestation pour contrôle d’identité aux interrogatoires musclés des opposants. Après la vague de répression sanglante, au début des années 90, contre les  membres et les sympathisants du mouvement « ENNAHDHA »  non reconnu causant des dizaines de cas de décès pendant la garde à vue ou en prison et quelques disparitions toujours non élucidées, la torture est restée monnaie courante dans le comportement quotidien des différents corps de sécurité. Les pratiques très diversifiées (arrestations illégales, détentions prolongées, torture physique systématique, pressions sans limites sur les familles et les proches atteignant l’atteinte à l’honneur et à l’intégrité sexuelle, l’isolement, etc.) convergent toutes vers le même but, à savoir de dissuader les citoyens de tout engagement politique ou associatif qui sert à déjouer la démagogie du « paradis » tunisien en matière des libertés et des droits de l’homme. Le prétexte de la lutte contre le terrorisme, marqué notamment par l’adoption en décembre 2003 d’une loi extrêmement répressive dite de lutte contre le terrorisme, a relancé les pratiques les plus abominables et a renforcé l’impunité des agents de l’Etat désormais chargés de protéger la souveraineté du pays contre un danger qu’on a tout intérêt à lui donner une ampleur extrême pour pérenniser « l’état de siège » informel qui règne dans le pays. Cette pratique systématique de la torture, clairement définie comme un moyen d’action privilégiée de l’Etat, est renforcée par l’ampleur que prend l’impunité dans la stratégie de l’Etat. L’impunité, qui peut être définie comme une exemption de poursuite, de punition ou de pénalité pour les fonctionnaires de l’Etat, a atteint, dès 1987, des sommets inédits.  Les autorités ne lésinent pas sur les moyens pour protéger les auteurs des atrocités même à l’étranger (Abdallah KALLAL, ancien ministre de l’intérieur des années 90 ou Khaled BEN SAID, ancien diplomate tunisien à Strasbourg). C’est d’ailleurs pour servir cette impunité que les autorités tunisiennes refusent toujours de signer le protocole additionnel à la Convention contre la torture car celui-ci instaure des mécanismes de contrôle et de poursuite qui permettront de mettre à nu le vrai bilan du régime dans ce domaine. Ce constat n’a rien d’étonnant si on  se rappelle que l’impunité est consacrée dans la Charte fondamentale de l’Etat. C’est ainsi que l’article 41 paragraphe 2 nouveau de la constitution tunisienne nous dit que ; « Le président de la république jouit d’une immunité de juridiction durant l’exercice de ses fonctions. Il en bénéficie de cette immunité à la fin de son mandat pour les faits accomplis à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ». La torture et l’impunité se répandent également en raison de l’absence de voies judiciaires effectives pour protester contre ce phénomène. Toutes les plaintes finissent par être classées, ignorées ou simplement rejetées. Les seuls cas où l’Etat tunisien prétend avoir agi portent sur des simples accusations d’abus de pouvoir et de violences et voies de faits et ne concernent aussi que des affaires de droit commun. Jusqu’à présent, aucune information n’a été rendue publique concernant les dizaines de cas de torture provoquant la mort ou ceux plus nombreux concernant des préjudices physiques et moraux causés aux victimes. C’est d’ailleurs, pour ces raisons, qu’en 2003 la Commission contre la torture des Nations Unies, a accepté de donner suite à trois plaintes déposés par des victimes de torture dans les prisons tunisiennes et parrainées par Vérité-Action. Dans la bataille juridique qui a mené à cette condamnation, les autorités tunisiennes se sont efforcées d’étouffer la procédure en prétendant avoir un arsenal légal et réglementaire qui empêcherait la torture et qui punit, le cas échéant, les fonctionnaires qui seront coupables. A chaque fois qu’il était question de détail et de réponse à un cas particulier, les autorités tunisiennes ont largement échoué dans l’exercice. Vérité-Action considère que la torture et l’impunité sont des pratiques indignes qui doivent être combattues, non par la parole flatteuse et l’arsenal législatif superficiel, mais par une politique courageuse qui reconnaît la dignité du citoyen et préserve sa liberté. 2.2    La situation dans les prisons L’année 2006 a connue, au moins à deux reprises, l’élargissement de quelques dizaines de prisonniers politiques. Toutefois, cet élargissement s’inscrit dans un contexte contradictoire de poursuite de la répression (arrestations massives en parallèle dans le cadre de l’application de la loi de décembre 2003 sur la lutte contre le terrorisme). D’une part, en bonne majorité, les prisonniers élargis étaient détenus depuis 15 ans dans des conditions insupportables et sous un régime soit d’isolement total soit de traitement plus répressif par rapport aux autres prisonniers de droit commun. Il est également à relever que pour plusieurs d’entre eux, cet élargissement survenait quelques mois seulement avant la fin de leur peine. Par le passé, plusieurs ex-prisonniers politiques n’ont pas longtemps survécus après leur élargissement décidé, pour un nombre d’entre eux, pour éviter à tout prix qu’ils meurent en prison (Monsieur Lotfi IDOUDI, ……). D’autre part, et comme le souligne avec raison Amnesty International dans sa déclaration publique du 13 novembre 2006, « au moins 100 prisonniers reconnus eux aussi coupables d’appartenance à Ennahda à l’issue de procès iniques au début des années 90 n’ont pas été libérés. Ils sont toujours détenus dans différentes prisons de Tunisie. Certains d’entre eux seraient en mauvaise santé ; torturés avant leur procès puis soumis pendant des années à des conditions carcérales extrêmement pénibles entrecoupées de longues périodes à l’isolement, ils auraient besoin de soins médicaux de toute urgence. Parmi eux se trouvent Ahmed BOUAZIZI, Ridha BOUKADI et Sahbi ATIG. En outre, les autorités tunisiennes détiennent toujours, en application de la loi antiterroriste de 2003, quelque 400 personnes qui seraient soupçonnées d’avoir voulu aller se battre en Irak »[2]. De manière générale, les nouvelles des prisonniers politiques et d’opinion ne sont pas rassurantes. Les grèves de la faim se succèdent et le régime ne fait rien pour améliorer le quotidien de quelques centaines de prisonniers politiques et d’opinion dans les prisons tunisiennes. Les prisonniers sortants nous rapportent des détails horribles de leur vécu carcéral. C’est ce vécu douloureux qui explique pourquoi les prisonniers politiques tunisiens doivent se livrer à l’exercice de la mort pour que le régime entende leurs revendications. Les dernières grèves menées par MM Bouraoui Makhlouf et Abdelhamid Jelassi depuis le 5 novembre 2006 en sont la preuve directe. Au lieu d’entendre leurs cris de souffrance, les autorités pénitentiaires ont choisis de les punir. Ils ont été ainsi transférés à une autre prison : M. Makhlouf transféré à la prison de Monastir et M. Jelassi à Messadine. Leur état de santé s’est nettement détérioré suite à cette grève de la faim. Les conditions d’incarcération inhumaines amènent souvent ces prisonniers politiques à faire entendre leur voix par ce biais. Parmi les conditions dont souffrent les prisonniers nous citons : l’encombrement des cellules, le mélange des fumeurs avec les non fumeurs ce qui a engendré l’atteinte de certains prisonniers de maladies graves telles que : l’asthme, le cancer des poumons et de la gorge, la migraine. D’autres maladies sont dues aux mauvaises conditions d’hygiène, d’alimentation et de traitement, à savoir : le rhumatisme, les maladies cardiaques, rénales et oculaires, les cancers, la diabète, les fractures, etc. Les informations qui ont circulé tout récemment sur l’état de santé critique de Monsieur Aissa AMRI prouvent que le chemin à parcourir pour atteindre le seuil minimum d’une détention légale et digne est loin d’être atteint en Tunisie. De même, le droit des prisonniers à recevoir les visites de leurs avocats et de leurs familles sont mises à néant par divers procédés dilatoires (transferts successifs d’une prison à l’autre pour rendre difficile leur localisation, communication de fausses informations aux familles sur le refus de la visite par le prisonnier lui-même, etc.) Sur un autre plan, la pratique de l’isolement, un traitement cruel, inhumain et dégradant, est toujours monnaie courante. L’isolement est un crime non déclaré, une mort lente, une violation extrême des Droits de l’Homme. Le prétexte sécuritaire des autorités est inacceptable, car rien ne légitime une telle pratique. Rien ne peut expliquer que l’on interdit à un condamné de communiquer avec les autres, de lire les journaux, d’utiliser la radio ou la télévision, bref de passer de longues années dans un petit tombeau sombre, inadapté et coupé presque totalement de la vie ordinaire des gens L’isolement dans les prisons tunisiennes prend l’allure d’une peine aggravée laissée à l’arbitraire des autorités administratives et pénitentiaires et façonnée selon des considérations d’ordre politique tout en n’étant en aucun cas protégée par l’autorité judiciaire à laquelle on a soustrait cette compétence. L’isolement n’est pas conçu pour être en soi une peine, de même qu’il ne saurait être une souffrance inhérente à quelconque peine que pour une durée strictement limitée dans le temps et en respect de tous les droits qui le priment au sens de l’article 5 de l’«ensemble des principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une quelconque détention ou emprisonnement », adopté par l’assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988[3]. Malgré les assurances données par les autorités tunisiennes à ce propos, l’isolement est une pratique toujours actuelle. On peut citer, à titre d’illustration, le cas de Monsieur Khaled LAYOUNI, détenu en vertu de la loi dite anti-terroriste, et qui est dans l’isolement total depuis plus de deux mois dans la prison de Gafsa. 2.3    La lutte contre le terrorisme comme meilleur alibi à la dictature. Le terrorisme sert, en Tunisie, comme alibi pour étrangler toute opposition et toute velléité d’insoumission, quelle soit collective ou individuelle. Tout passe au deuxième plan : la corruption, la torture et l’oppression. Bref, le régime tunisien est en train de bien profiter de l’actualité internationale pour asseoir son règne dictatorial.  L’actualité nous apporte chaque jour le récit des violations systématiques des droits des citoyens, des associations et des partis d’opposition. A chaque critique provenant de l’étranger, les autorités tunisiennes brandissent une « menace terroriste » potentielle pour justifier sa répression. Il faut souligner que cet alibi ne sert pas seulement à violer l’arsenal légal contre la détention arbitraire et la torture, mais à assurer une mainmise totale de l’Etat sur ses citoyens. C’est ainsi que l’Etat tunisien, dans diverses bases légales, s’est octroyé de larges prérogatives de contrôle et d’ingérence dans la vie des individus et des institutions, par la mise en place de diverses mesures de contrôle à travers :       Loi sur la protection des données       La loi anti-terroriste       Et l’incrimination de l’activité opposante à l’étranger par le biais d’un amendement trop controversé du Code de procédure pénale tunisien. Les deux nouvelles lois adoptées respectivement, le 20 juillet 2004 pour la première, et le 10 décembre 2003 pour la deuxième, visent à surveiller et à quadriller les activités opposantes et réprimer toute voix dissidente au nom de la loi. 2.3.1   Loi sur la protection des données[4] Derrière les préambules trompeuses, les dispositions de la loi sur la protection des données ne protègent en aucune façon le citoyen face à l’administration, qui est explicitement non concernée (art 54) par la série d’interdits qui s’étalent sur 105 articles. «Les autorités publiques, collectivités locales et entreprises publiques…» ont toute latitude de disposer selon leur gré de la vie privée du citoyen»[5] Deux ans après la mise en application de cette loi, la protection des données ne semble pas « protéger » le citoyen mais menace sa vie privée. Plusieurs exemples illustrent le caractère contradictoire de ces lois avec la réalité et la pratique courante. Ainsi, aux termes de l’article 14 de la loi sur la protection des données, il est stipulé qu’il : « est interdit le traitement des données à caractère personnel qui concernent, directement ou indirectement, l’origine raciale ou génétique, les convictions religieuses, les opinions politiques, philosophiques ou syndicales, ou la santé. » . La pratique est tout à fait autre. Le Ministère de l’intérieur centralise tous les données concernant tout citoyen tunisien par l’intermédiaire des fameuses fiches appelées B2, tenus secrètement par les divers services et unités de la sécurité intérieure. Ces fiches contiennent toutes les données personnelles y compris celles interdites dans la dite loi, c’est-à-dire les convictions religieuses, les opinions politiques, philosophiques ou syndicales. La couverture s’étend à la famille et aux proches dans le cadre d’une politique de punition collective des familles des opposants. Le scandale à répétition des épreuves de la CAPES peut servir d’exemple de l’usage arbitraire des données personnelles pour des fins d’exclusion et de discrimination. C’est ainsi que le 17 juin 2006, cinq candidats au CAPES (Concours d’aptitude à la profession d’enseignant du secondaire) ont dénoncé la manipulation des résultats de ce concours national. Dans le communiqué qu’ils ont publié le 17 juin 2006, ces candidats déclarent : « Nous, anciens membres et militants de l’UGET et du mouvement étudiant, nous avons réussi les épreuves écrites du CAPES 2005/2006 ; nous avons suivi le stage de formation et passé brillamment les épreuves orales selon le témoignage des commissions qui ont supervisé ces épreuves. Nous avons été surpris de voir que nous avons été délibérément exclus des listes des admis, alors que nous devions y figurer parmi les premiers. Une fois de plus, le pouvoir a procédé à des éliminations de candidats sur des critères politiques, bafouant ainsi les principes élémentaires de citoyenneté». Un lien, à la fois direct et étroit, est ainsi établi entre les activités syndicales auxquelles se sont données ces personnes et leur élimination du concours. Le traitement des données à caractère personnel concernant des activités syndicales est bien apparent dans ce cas, ce qui viole l’article 14 de la loi sur la protection des données. Les ex-prisonniers politiques et les familles souffrent toujours de ces fiches B2 qui les suivent là où ils cherchent à suivre une formation, exercer une activité ou monter un projet économique indépendant. Cette pratique existe depuis les années 90 et reste en vigueur malgré l’entrée en vigueur de la nouvelle loi. A.S, licenciée de l’université tunisienne voulant garder l’anonymat, ayant présentée une demande de travail dans l’enseignement secondaire s’est vue refusée à deux reprises la demande sans motif valable.  En 1998, lors d’un interrogatoire au ministère de l’intérieur, l’enquêteur lui révèle que son dossier de candidature à l’enseignement a été bloqué par le Ministère de l’intérieur en raison de ses anciennes activités politiques. Les opposants qui ont été interrogés et sont encore arrêtés et interrogés jusqu’à ce jour par le Ministère de l’intérieur sont soumis à ce type de vérifications se basant sur des informations et des données personnelles  relevant souvent de leurs appartenances politiques, pratiques religieuses et leurs activités syndicales. Tous les services étatiques sont obligés de contribuer à cette violation systématique de la sphère privée. Quant aux particuliers, y compris les employeurs, ils y contribuent indirectement afin d’éviter les représailles. Les femmes d’opposants politiques exilées qui demandent à récupérer leurs passeports nationaux subissent de longs mois d’attente et les appartenances ainsi que les activités politiques de leurs époux sont mis en avant comme des éléments de « chantage». ********* L’autre exemple touche cette fois à la liberté d’expression. Il s’agit du problème du transfert de données à l’étranger. A teneur de l’article 86 de la loi sur la protection des données, « est interdit, dans tous les cas, de communiquer ou de transférer des données à caractère personnel vers un pays étranger lorsque ceci est susceptible de porter atteinte à la sécurité publique ou aux intérêts vitaux de la Tunisie. » Quiconque viole cet article « est puni d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de cinq mille dinars à cinquante mille dinars.» (art.50) La notion d’atteinte à la sécurité publique et les intérêts vitaux reste toujours ambiguë comme c’est le cas dans le code de la presse. Aucune définition n’est donnée à ces termes ce qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations. Qu’est-ce qui est considéré comme préjudiciable à l’intérêt du pays ? Un regard sur la pratique confirme que c’est les journalistes, les militants de droits de l’homme et les opposants en général qui sont visés par ces termes en raison de leurs activités dissidentes ou de libre expression. Tous leurs efforts pour sensibiliser l’opinion internationale sur le bilan très négatif des droits de l’homme en Tunisie, tombent sous le champ d’application de cette loi. 2.3.2   La loi anti-terrorisme Beaucoup de choses ont été dites à propos de cette loi controversée, adoptée en décembre 2003. La définition ambiguë et vague du terme terrorisme dans le droit tunisien permet au pouvoir de faire usage arbitraire de cette loi. A la lecture de ses articles, l’on constate le caractère généraliste et abstrait de ces mesures. La pratique qui a suivi la mise en application de cette loi a prouvé que l’objectif visé était et demeure le quadrillage de la société et l’exercice d’une mainmise totale de l’Etat sur ses citoyens et la promotion de l’impunité en un « privilège »  sous couvert de la loi. Aujourd’hui on compte près de 400 personnes détenues en vertu des dispositions de la loi antiterroriste qui a donné lieu à une nouvelle vague de procès sommaires et inéquitables dans lesquelles prévaut le secret de l’instruction sur les droits de la défense. Il n’y a pas une semaine qui passe sans que de nouvelles condamnations soient prononcées à l’encontre de jeunes tunisiens. Les chefs d’inculpations sont souvent dépourvus de preuves matérielles concrètes. Des sources concordantes, il apparaît que les motifs réels des arrestations relèvent souvent de la pratique religieuse chez les jeunes, la navigation sur des sites interdits de caractère politique et l’appartenance à une organisation terroriste (qui peut être une simple association à but social ou de solidarité), etc. L’exercice des droits de la défense, initialement restreints, se trouve davantage entravé. La pratique de la torture dont font l’objet ces détenus dits « spéciaux », semble gagner et non perdre du terrain. Quanta aux avocats, ils éprouvent toutes les peines du monde pour pouvoir  leur rendre visite en raison de leurs lieux d’incarcération lointains et la difficulté d’obtenir des autorisations de visites. Vérité-Action a pu recenser les différents types de traitements réservés à cette catégorie de détenus et qui ont été enregistrés durant l’année en cours : –          La détention arbitraire dépassant les délais et les garanties prévues par la loi –          La détention dans des lieux secrets et durant des semaines et des mois sans que leurs proches aient le droit de s’informer sur leur lieu de détention –          Les procès inéquitables. –          Les conditions d’incarcération inhumaines et précaires –          La torture et les mauvais traitements laissant des séquelles graves (cas de Naoufel Sassi, Hichem Ben Said, Tarek Hammami, etc.). –          Les lieux d’emprisonnements lointains et difficiles d’accès pour les proches

C.R.L.D.H. Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 crldht@aol.com / www.crldht.org

1996-2006 : dix ans de lutte pour les droits de l’homme et les libertés en Tunisie

 
Réception le vendredi 15 décembre 2006 à 18h30 [1] Et Ateliers-débats samedi 16 décembre 2006 de 14h à 19h1 Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) fête ses dix ans d’existence en cette fin d’année 2006. Une soirée réception sera organisée, le vendredi 15 décembre 2006, de 18h30 à 23h,  à la  Péniche de la Paix (quai Saint-Bernard – Jardin Tino Rossi) ; Cette soirée, comme d’ailleurs toute notre action, sera dédiée à Me Abbou et à  tous les prisonniers politiques en Tunisie en présence de Mme Samia ABBOU. Un hommage sera rendu à nos amis militants disparus notamment Ahmed Othmani, Manuel Brédier, Adel Arfaoui… Deux ateliers se tiendront le samedi 16 décembre 2006, de 14h à 19h, après-midi. Au FIAP, 30 rue Cabanis 75014 Paris avec, notamment, la participation de : Aziz Krichène, sociologue. Bernard Ravenel, président de l’association France- Palestine –Solidarité, auteur de l’ouvrage «La Tunisie de Ben Ali : la société contre le régime» ; Edition l’Harmattan. Driss El Yazami, secrétaire général de la FIDH (Fédération internationale des ligues de droits de l’homme) Francis WURTZ, député européen, président du groupe Gauche unitaire européenne au Parlement Européen.  Hichem ABDESSAMAD, historien. Houcine Bardi, avocat au Barreau de Paris, membre du CRLDHT Khedija CHERIF présidente de l’ATFD (association tunisienne des femmes démocrates). Khémaies Chammari, consultant international ; membre du conseil d’administration de la Fondation euro méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’homme. Me Samir BEN AMOR  membre du bureau de l’AISPP (association internationale de soutien aux prisonniers politiques). Mohamed Cherif Ferjani, professeur à l’Université Lyon II. Mokhtar TRIFI président de la LTDH (Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme). Omar MESTIRI, membre du CNLT (conseil national pour les libertés en Tunisie. Radhia NASRAOUI présidente de l’ATCT (association tunisienne de lutte contre la torture).

Message de M. Yves Steiner pour Ez-Zeitouna

 

 

Suite à une invitation de la part de l’Association Ez-Zeitouna pour participer à ses activités du 10 décembre M. Yves Steiner, Membre du comité exécutif de la Section suisse d’Amnesty International, s’est excusé à cause de son agenda très chargé vu que le 10 décembre est une journée phare pour les Droits de l’Homme. Il a donc envoyé le message suivant:

 

Message de soutien de la Part de Yves Steiner

 

Aux membres et sympathisants de l’association Ez-Zeitouna Chers amis, chères amies, Malheureusement, je ne peux être des vôtres en ce dimanche 10 décembre 2006, Journée internationale des Droits de l’Homme. Je vous prie de m’en excuser, d’autres engagements me retenant. Cependant, je tenais à vous écrire ces quelques lignes pour vous apporter mon soutien et ma solidarité pour le combat que vous menez en faveur de la défense des droits humains en Tunisie. Vous le savez mieux que moi, la situation en Tunisie ne va pas en s’améliorant. Certes, il y a parfois des lueurs d’espoir comme ce fut le cas récemment lors de la libération de plusieurs dizaines de prisonniers d’opinion. Il n’empêche. Ceci reste bien peu face aux centaines d’êtres humains qui croupissent dans les geôles du gouvernement du Président Ben Ali. Sans compter sur la répression permanente de la liberté d’expression et d’association dans ce pays. Les exemples ne manquent pas. Il y a quelques jours, la famille et les proches de Maître Abbou ont été agressés. La Ligue tunisienne des droits de l’Homme a aussi vu un comité de soutien à ses activités être empêché de se réunir par la police. Hier, les locaux du PDP ont été encerclés par la police et une réunion de ce parti a été empêchée. On pourrait multiplier ces exemples à l’infini et ainsi montrer comment le gouvernement du Président Ben Ali brise petit à petit les énergies et bafoue la dignité humaine. Mais cela ne doit pas nous décourager, bien au contraire.

Votre travail, comme celui d’autres organisations de défense des libertés, est donc indispensable. Je ne peux que vous encourager à poursuivre celui-ci et à prendre, en cette journée de commémoration, le temps de recharger vos batteries pour repartir au combat. Très amicalement, Yves Steiner, Membre du comité exécutif de la Section suisse d’Amnesty International.

 

(Source : Message reçu le 12 décembre 2006 de la part de M. Larbi Guesmi)

 


 

Disparition du citoyen tunisien Taoufik el-Amri, ouvrier de 33 ans, le 22 novembre 2006 à Nantes

 
AFP, le 12 décembre 2006 à 17h06 Nantes : des policiers en garde à vue Des policiers qui avaient procédé au contrôle de Taoufik Amri, le Tunisien qui avait disparu dans la nuit du 22 au 23 novembre, vont être placé en garde à vue en vue de leur audition par l’IGPN (la police des polices). ِAFP, le 12 décembre 2006 à 16h39 Un corps découvert à Nantes près du lieu où avait disparu un ouvrier tunisien  Le corps d’un inconnu a été découvert mardi après-midi dans le canal Saint-Félix à Nantes, près de l’endroit où avait disparu Taoufik El-Amri, le 22 novembre, après un contrôle de police, a-t-on appris de source policière. (AFP) AFP, le 12 décembre 2006 à 16h06               Affaire Taoufik : l’IGPN saisie Le procureur de la République de Nantes a demandé la saisie de l’Inspection générale de la police nationale après avoir relevé l’existence de « contradictions » dans les déclarations des policiers qui ont procédé au contrôle de Taoufik el-Amri. Notant des « contradictions importantes entre les déclarations des témoins et celles des policiers » dans l’affaire du disparu de Nantes, le procureur de la République de Nantes a demandé à l’Inspection générale de la police nationale de se saisir de l’enquête. Ces contradictions portent sur trois points: « le lieu exact du contrôle et l’endroit précis où la personne a été relâchée, le degré d’imprégnation alcoolique et la nature des opérations conduites par les personnes qui ont procédé au contrôle ».   D’autre part, le procureur a confirmé qu’un témoin avait ramassé dans l’eau du canal Saint-Félix un portefeuille avec la carte d’identité et la carte bancaire du disparu. Ce portefeuille a été rapporté aux enquêteurs lundi. « On n’a pas de certitude ni à l’égard de la culpabilité éventuelle des policiers, de quelqu’un d’autre ni à l’égard de l’hypothèse d’un accident », a commenté pour sa part Me Gilbert Collard, avocat de la famille du disparu qui entendait se constituer partie civile dans l’après-midi. « On sait simplement que la version qui nous est fournie est tout à fait discutable et qu’elle ne semble pas correspondre à la réalité », a-t-il dit sur France-Inter. AFP


 

Disparition inquiétante à Nantes: un corps repêché, trois policiers en garde à vue

AP | 12.12.2006 | 18:39 L’enquête s’accélère dans l’affaire de l’ouvrier tunisien porté disparu depuis la nuit du 22 au 23 novembre dernier. Un cadavre, qui n’a pas encore été identifié, a été repêché mardi après-midi dans le canal Saint-Félix à Nantes, alors que trois policiers étaient par ailleurs placés en garde à vue par l’IGPN. Dans le cadre des recherches entreprises pour retrouver Taoufik el-Amri, un corps a été retrouvé mardi dans le canal, a-t-on appris auprès du vice-procureur de la République de Nantes François Touron. Une autopsie est en cours pour déterminer s’il s’agit de l’ouvrier de 33 ans, disparu depuis une vingtaine de jours. Le cadavre a été repêché à 50 mètres du lieu où son portefeuille avait été retrouvé par un témoin qui l’avait apporté lundi aux enquêteurs. Les fouilles ont été menées par les plongeurs des sapeurs-pompiers qui agissaient sur demande du juge d’instruction. Le 24 novembre, “un témoin a ramassé dans l’eau du canal Saint-Félix un portefeuille avec la carte d’identité et la carte bancaire de M. El-Amri”, a déclaré lors d’une conférence de presse le procureur de la République de Nantes, Stéphan Autin. Il a en outre annoncé avoir demandé la saisine de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) en raison de “contradictions dans les déclarations des fonctionnaires qui ont procédé au contrôle de la personne recherchée”. Des témoins confirment notamment que Taoufik el-Amri a bien été relâché à un endroit différent du lieu où il a été interpellé. Trois policiers ont été placés en garde à vue mardi après-midi par des enquêteurs de l’IGPN, a-t-on appris de source policière. Selon M. Autin, ces contradictions portent sur trois points: “le lieu exact du contrôle et l’endroit précis où la personne a été relâchée”, “le degré d’imprégnation alcoolique” et “la nature des opérations conduites par les personnes qui ont procédé au contrôle”. Le magistrat a expliqué que les déclarations des fonctionnaires de police ne paraissaient “pas spontanées” mais “préparés”. En réponse à la question d’un journaliste qui demandait si les états de service des policiers ne faisaient pas mention de violence, il a répondu qu’il ne connaissait pas d’antécédents sur ces fonctionnaires. C’est le témoignage de deux étudiantes qui ont indiqué avoir vu Taoufik el-Amri descendre du fourgon de police, le soir de sa disparition, qui a conduit le procureur de la République à demander des investigations à l’IGPN. “Selon ces témoignages, la personne est descendue seule du fourgon de manière calme et sans agressivité. Sur ce point, il n’y a pas de déclaration laissant à penser qu’elle aurait été maltraitée”, a précisé M. Autin. “On n’a pas de certitude ni à l’égard de la culpabilité éventuelle des policiers, de quelqu’un d’autre ni à l’égard de l’hypothèse d’un accident”, a commenté pour sa part Me Gilbert Collard, avocat de la famille du disparu. “On sait simplement que la version qui nous est fournie est tout à fait discutable et qu’elle ne semble pas correspondre à la réalité”, a-t-il dit sur France-Inter. AP


Disparition d’un Tunisien: Tunis demande des informations à Paris

 
AFP,  le 12 décembre 2006 à 11h49 PARIS, 12 déc 2006 (AFP) – La France a été saisie d’une “demande d’information” par la Tunisie sur la disparition à Nantes (ouest) d’un ouvrier tunisien après un contrôle de police, a indiqué mardi une source diplomatique française. “Notre ambassade à Tunis a fait l’objet d’une demande d’information de la part des autorités tunisiennes”, a déclaré à l’AFP ce diplomate, confirmant une information du quotidien Le Figaro. “Le ministère a relayé cette demande auprès des autorités policières et judiciaires concernées en France”, a-t-il ajouté. Les enquêteurs ont recueilli lundi un témoignage contredisant partiellement la version des policiers sur la libération de ce ressortissant tunisien, Taoufik Amri, selon Le Figaro. Deux étudiantes ayant répondu à l’appel à témoin lancé par les enquêteurs ont affirmé avoir vu descendre M. Amri du fourgon de police à plusieurs  centaines de mètres de l’endroit indiqué par les policiers, à proximité d’un canal, selon le quotidien. M. Taoufik Amri a disparu dans la nuit du 22 au 23 novembre après avoir été embarqué dans le centre de Nantes par une patrouille de police pour un contrôle d’identité, alors qu’il se promenait en état d’ébriété avec deux collègues de travail. Les policiers ont affirmé l’avoir libéré quelques instants plus tard un peu plus loin, avant de rentrer au commissariat de Nantes. Plusieurs témoins ont assisté à l’interpellation de M. Amri, mais aucun, jusqu’à présent, n’avait pu confirmer sa libération ni l’endroit où elle était intervenue. AFP

Disparition à Nantes: le mystère demeure

 
ANGÉLIQUE NÉGRONI. L’enquête confirme pour partie la version des policiers qui ont contrôlé Taoufik el-Amri, le jour de sa disparition. DÉJÀ longuement entendus par la police judiciaire sur la disparition de Taoufik el-Amri, les deux amis de cet ouvrier de 33 ans, volatilisé le 22 novembre à Nantes, ont été à nouveau auditionnés hier. Cette fois, le témoignage des deux hommes qui accompagnaient Taoufik el-Amri le soir où l’on a perdu sa trace après un contrôle de police, a été recueilli par l’Inspection générale de la police (IGPN). Les fonctionnaires de la CDI (compagnie départementale d’intervention) qui avaient procédé à ce contrôle dans le centre de Nantes ont également été convoqués samedi par ce même service en charge d’une enquête administrative. Un voleur au bras plâtré Les investigations judiciaires qui se sont poursuivies tout au long du week-end confirment en partie la version livrée par les policiers sur le déroulement de la soirée. L’étude du trafic radio permet notamment d’établir qu’à minuit passé, le centre d’information et de commandement diffuse ce soir-là, le signalement d’un individu de type nord-africain, portant un plâtre qui vient de commettre un vol. C’est immédiatement après l’audition de ce message que les policiers de la CDI décident de contrôler Taoufik el-Amri qui ressemble a priori à la description faite du voleur. Selon eux, ils le font monter à 0 h 15 dans leur fourgon et s’aperçoivent très vite que la personne qu’ils viennent d’interpeller ne porte pas le moindre plâtre. Autre certitude : à 0 h 24 précise, la patrouille regagne le commissariat. Ces horaires contredisent ceux livrés par les amis de Taoufik el-Amri qui, eux, situent l’intervention policière aux alentours de 22 h 30. Mais ils indiquent surtout qu’entre le contrôle de l’homme aujourd’hui disparu et le retour au commissariat de l’équipage, il s’est écoulé bien peu de temps. Est-ce suffisant pour mettre hors de cause les fonctionnaires de Nantes qui assurent avoir relâché quelques centaines de mètres plus loin que le lieu du contrôle Taoufik, totalement étranger au vol ? Pour l’heure, l’enquête ne dispose d’aucun témoignage affirmant l’avoir vu quitter le fourgon. Autres zones d’ombres : les circonstances du contrôle. Selon Jhaider, l’un des amis de Taoufik, ce dernier a sorti son passeport et tout s’est déroulé dans le plus grand calme. « Les policiers ont été courtois et il n’y avait personne autour de leur voiture auprès de laquelle je m’étais rapproché tandis que Mansour, qui était avec nous, était plus loin », dit-il. Version différente de celle des policiers. Pour eux, Taoufik el-Amri qui n’a pas présenté de pièce d’identité a été prié de monter dans leur voiture car un attroupement s’était formé alentour. Enfin, l’ouvrier était-il « particulièrement ivre » comme le certifie Jhaider qui, ne voyant pas revenir son ami ce soir-là, avait été conduit en cellule de dégrisement ? Pas sûr. Les fonctionnaires affirment que l’état de cet homme ne justifiait pas une conduite au poste. En parallèle de ces investigations, les enquêteurs ont déployé ce week-end des moyens importants pour retrouver la trace de Taoufik el-Amri. Après des recherches infructueuses dans les hôpitaux et des foyers d’accueil de la région, des pompiers ont été mis à contribution samedi pour passer au peigne fin les rives de la Loire. En vain. La famille de Taoufik el-Amri doit aujourd’hui se constituer partie civile. (Source : « Le Figaro », le 11 décembre 2006) Lien : http://www.lefigaro.fr/france/20061211.FIG000000143_disparition_a_nantes_le_mystere_demeure.html

Affaire Taoufik : Les policiers auraient menti

 
JEAN-MARC LECLERC ET ANGÉLIQUE NÉGRONI Les papiers de l’ouvrier tunisien ont été retrouvés hier en deux endroits, distants de 5 kilomètres.  «UNE SALE AFFAIRE. » C’est en ces termes sibyllins que la disparition de Taoufik el-Amri à Nantes est aujourd’hui commentée dans les milieux policiers. Plusieurs indices recueillis au cours des dernières heures fragilisent en effet considérablement la version présentée par les trois policiers qui l’ont interpellé dans le centre de Nantes dans la nuit du 22 au 23 novembre dernier. Hier, des documents appartenant à cet ouvrier tunisien de 33 ans ont ainsi été découverts, flottant dans un court d’eau, à près de 500 mètres du lieu où les trois fonctionnaires affirment l’avoir relâché. D’autres effets personnels de Taoufik el-Amri auraient en outre été retrouvés quelques kilomètres plus loin. Enfin, deux étudiantes entendues hier par la PJ de Nantes affirment que le jeune homme, décrit comme souffrant de problèmes cardiaques, a été relâché aux abords du canal Saint-Félix – c’est-à-dire à plusieurs centaines de mètres du lieu évoqué par les policiers.  S’appuyant sur ces éléments nouveaux, la police judiciaire et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie par le ministre de l’Intérieur de ce dossier, s’intéressent désormais aux incohérences et aux contradictions qui semblent émailler le récit des policiers nantais. Leur version paraît en effet d’autant plus fragile que les trois fonctionnaires n’ont, le soir du 22 novembre, pas pris la peine de consigner la moindre ligne de procédure sur leur intervention.  Selon le procureur de Nantes, Stéphane Autin, l’enquête de la PJ, menée sous le contrôle d’un juge d’instruction, confirme l’extrême brièveté du contrôle de Taoufik, peu après minuit – et non vers 22h30, comme les amis de l’ouvrier l’ont d’abord indiqué. Intervenant sur une alerte signalant une tentative de vol à l’arraché, les trois policiers de la Compagnie départementale d’intervention (CDI) de Nantes auraient un temps soupçonné l’ouvrier, dont le signalement pouvait correspondre à celui fourni par la victime. Lorsqu’il est monté dans le camion, les policiers l’ont conduit à 500 mètres du lieu de l’interpellation, en raison, disent-ils, d’un attroupement qui venait de se former. Puis ils affirment l’avoir mis rapidement hors de cause avant de le relâcher car il ne correspondait finalement pas au signalement. Pour l’heure, les recherches se poursuivent. Les pompiers, qui ont sondé la Loire, n’avaient encore rien trouvé hier en fin de journée.  Au même moment, la Tunisie, par la voie diplomatique, aurait réclamé à Paris de plus amples explications sur ce fait divers concernant l’un de ses ressortissants.  L’affaire, suivie de près par la hiérarchie policière, apparaît d’autant plus embarrassante qu’elle met en scène plusieurs fonctionnaires de la CDI de Nantes, endeuillée par un drame il y a deux ans à peine. Le 16 octobre 2004, après une mission de sécurisation sur un match de football opposant le FC Nantes au Paris- Saint-Germain, suivi d’un repas trop arrosé, un brigadier-chef de 46 ans avait ouvert le feu avec son arme de service et touché au visage un gardien de la paix de 34 ans, père d’un enfant alors âgé de 7 ans. Par ailleurs, la disparition de Taoufik el-Amri intervient alors qu’à Corbeil-Essonnes (91) la police est accusée de ne pas avoir pris assez de précautions à la suite de l’arrestation d’un dépressif violent qui s’est noyé dans la Seine. La police des polices vient d’être saisie. (Source : « Le Figaro », le 12 décembre 2006) Lien : http://www.lefigaro.fr/france/20061212.WWW000000267_affaire_taoufik_les_policiers_auraient_menti.html

Italie: un Tunisien soupçonné du meurtre de sa famille italienne

 
AFP, le 12 décembre 2006 à 11h04 ROME, 12 déc 2006 (AFP) – Un Tunisien est soupçonné d’avoir tué 4 personnes à coups de couteau, dont sa compagne et son fils, et d’en avoir blessé grièvement une cinquième lundi soir à Erba près de Côme (nord de l’Italie), selon l’agence Ansa. Ce fait divers risque de relancer la polémique sur les remises de peine, l’homme étant sorti de prison en août. Azouz Marzouk (25 ans) est soupçonné d’avoir égorgé son épouse italienne âgée de 30 ans, son fils de 2 ans, sa belle-mère et une voisine. Il aurait en outre grièvement blessé le mari de la voisine, hospitalisé dans un état grave, selon la même source. Le suspect a mis le feu à l’appartement avant de s’enfuir et n’avait toujours pas été retrouvé mardi matin par la police. Les raisons de son geste restent pour l’instant inconnues. Il était sorti de prison en août après avoir bénéficié de la mesure de remise de peine générale votée en juillet après la victoire de l’Union de la gauche de Romano Prodi. Cette mesure, votée avec les voix de l’opposition de Silvio Berlusconi, a permis de réduire la surpopulation carcérale mais a été très critiqué par les magistrats du parquet qui y voient une cause de l’augmentation de la criminalité. Elle réduit les peines de trois ans pour les délits commis avant mai 2006 à l’exception notamment des actes liés au terrorisme, à la mafia ou aux violences sexuelles.  

Italie: quatre personnes retrouvées égorgées dans le nord

 
AFP, le 12 décembre 2006 à 16h22 ROME, 12 déc 2006 (AFP) – Quatre personnes, dont une mère et son fils, ont été égorgées lundi soir dans un appartement à Erba près de Côme (nord de l’Italie) mais l’époux de la mère, un Tunisien, désigné au départ comme le principal suspect, pourrait ne pas être mêlé au massacre, selon l’agence Ansa. Une femme de 30 ans, son fils de deux ans, sa belle-mère et une voisine ont été découverts tués à coups de couteau dans l’appartement incendié. Le mari de la voisine, grièvement blessé, a été hospitalisée dans un état grave. La police avait indiqué mardi matin rechercher activement l’époux de la jeune femme, un Tunisien, qui faisait figure de principal suspect mais son beau-père a affirmé avoir parlé avec son gendre mardi matin et que ce dernier se trouvait en Tunisie. Il serait attendu dans la soirée en Italie. “Mon gendre se trouve actuellement en Tunisie. Il a appelé et je suis convaincu qu’il n’y est pour rien”, a déclaré Carlo Castagna, ajoutant que son gendre n’avait jamais levé la main sur son fils. Le parquet de Côme a pour sa part indiqué n’exclure aucune hypothèse, y compris celle de plusieurs meurtriers.  

Quatre personnes, dont un enfant, massacrées à Erba (I)

ats 12 décembre 2006 – 16:21  |   Texte    Trois femmes et un enfant de deux ans ont été tués à coups de couteau lundi soir à Erba, ville italienne sise à proximité de la frontière tessinoise, dans la province de Côme. Les corps ont été retrouvés dans un appartement auquel le feu avait été bouté. Par ailleurs, un homme de 60 ans, blessé à coups de couteau et grièvement brûlé dans l’incendie, a été hospitalisé dans des conditions désespérées. Il s’agit du voisin de la jeune femme de 30 ans retrouvée égorgée aux côtés de son garçonnet de deux ans et de sa mère âgée de 60 ans. La quatrième victime, agée de 50 ans, est l’épouse du rescapé du massacre. Elle était accourue sur les lieux avec son mari en entendant les cris. Lundi soir, la police italienne a lancé un avis de recherche contre l’époux de l’Italienne de 30 ans, un Tunisien âgé de 25 ans, père de la petite victime. Ce dernier avait eu des démêlés avec la justice pour un trafic de drogue et venait de sortir de prison à la suite de la récente amnistie dans la péninsule. Mais l’enquête a pris une autre direction mardi. Le beau-père du ressortissant tunisien, soit le mari, père et grand-père de trois des victimes, a en effet affirmé que son gendre se trouvait en Tunisie, dans sa famille, depuis une dizaine de jours. Il a ajouté que malgré des problèmes au sein du couple, l’homme n’aurait jamais fait de mal à son fils qu’il adorait. La police enquête désormais dans les milieux des trafiquants de drogue qui pourraient avoir agi par vengeance contre le jeune Tunisien.


Les “5+5” annoncent la création d’une école de cadres de la Défense

 
AFP: Mardi 12 décembre 2006 Les ministres de la Défense des “5+5” (10 pays d’Europe du Sud et du Maghreb) ont annoncé lundi la création en 2007 d’une école ouverte aux cadres militaires et civils de la Défense de ces pays des deux rives de la Méditerranée occidentale. “Nous avons eu un accord de principe sur ce point”, a déclaré la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, lors d’un point de presse à l’hôtel de Brienne, tenu en présence de ses homologues des “5+5”. Cette initiative informelle lancée en 2004 par Paris réunit l’Espagne, la France, l’Italie, Malte et le Portugal, pour l’Europe du sud, et la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye, pour le Maghreb. Selon Mme Alliot-Marie, l’école “va commencer à fonctionner l’année prochaine” avec un premier séminaire qui pourrait se réunir à Paris. Evoquant une coopération en matière de déminage suggérée par la Libye, elle a indiqué que “la France est prête à participer à la réflexion sur ce projet et pourra, le moment venu, mettre à disposition de ses partenaires son savoir-faire”. Le projet tunisien d’un “centre de réflexion stratégique” et un dispositif spécifique de suivi du trafic maritime en Méditerranée est également à l’agenda 2007 des “5+5”, a encore indiqué la ministre. Selon Mme Alliot-Marie, l’attentat anti-américain qui a fait dimanche un mort et neuf blessés en Algérie a “figuré” dans les discussions entre ministres et hauts fonctionnaires des “5+5”. Ceux-ci, a-t-elle dit, ont “échangé leurs analyses sur ce sujet” et sur “l’origine et les causes du terrorisme, en particulier un certain nombre de conflits en Irak ou les conflits entre Israël et la Palestine qui alimentent le terrorisme”. De nouveaux exercices militaires sont par ailleurs prévus selon elle en 2007 dans le cadre du forum après les six consacrés cette année à la surveillance maritime, la protection civile, la sûreté aérienne, la lutte contre les pollutions maritimes accidentelles, le déminage et la lutte anti-acridienne.

On écrit à TUNISNEWS

Insupportable Salam, Je conteste haut et fort le fait que vous publier un article comme celui de Balha Boujadi “Ils mentent” (ce maudit qui n’a aucune objectivité et qui ne fait qu’insulter les musulmans). Est-ce au nom de la liberté d’expression que vous laisser le site se transformer en poubelle et en un “Speaker Corner” pour insulter les gens??? Laisser vomir un illettré, un analphabète un ignorant là où les patriotes s’échangent des idées et développent un dialogue n’est pas tolérable. Je vous en veux Messieurs les responsables de Tunisnews. Quelles “news” a apporté cet imbécile dans son article si ce n’est que de la merde (je m’excuse du terme pour les lecteurs) qu’il nous a étalée sur le site??? Quelle nouvelle pensée ou quel plus a-t-il apporté pour lui offrir les pages de Tunisnews et lui permettre ainsi d’arriver jusqu’à chez nous? Pour répondre à son sale article il faut insulter et insulter et rien d’autre et je ne veux pas le faire. Les quelques adjectifs que je mets dans le présent courrier ne sont que de l’éloge à son égard car il mérite pire que ça. Je vous demande Messieurs de veiller à maintenir un certain niveau de ce que vous publiez sur le site afin que celui-ci garde son prestige et sa valeur. Je ne vous invite pas à “censurer” mais à bien contrôler. Beaucoup d’autres articles sont très critiques à l’égard de X ou Y mais ils sont faits dans les règles de l’art et du respect et restent donc les bienvenus. Désolé pour certains termes que j’ai utilisés. Larbi Guesmi 12 décembre 2006

REPONSE DE TUNISNEWS

M. Guesmi Vous avez le droit de contester les choix de la rédaction. Nous ne sommes pas d’accord avec les termes que vous utilisez. Nous ne sommes pas d’accord avec les idées défendues par M. Balha Boujadi mais nous estimons qu’il a le droit de s’exprimer. Nous profitons de l’occasion pour rappeler pour la énième fois notre démarche : Nous estimons que tous les tunisiens ont vécu trop longtemps sous le joug d’une dictature qui a tout étouffé et qu’il est aujourd’hui vital, nécessaire et urgent de bâtir un AUTRE avenir pour notre pays et les générations futures basé sur la LIBERTE, LA COMPREHENSION, LA TOLERANCE, et qui bannit une fois pour toutes L’EXCLUSION, LA DISCRIMINATION et LA MARGINALISATION. C’est pourquoi nous avons dés nos débuts fait le choix (Ò combien difficile, pénible et inconfortable, il faut l’avouer), de permettre aux tunisiens – TOUS LES TUNISIENS – de s’exprimer, d’apprendre à vivre ensemble, à faire connaissance de leur diversité, à mieux se connaitre et à reprendre le chemin de la discussion, du débat d’idées et de la confrontation pacifique des idées et des projets. C’est peut être un projet « utopique », c’est peut être un projet « VIRTUEL » mais pour un pays comme le nôtre nous estimons qu’il n’y en a pas d’autre possible ! Merci pour votre attention. L’équipe de TUNISNEWS 12 décembre 2006

 
 

 

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