11 juin 2008

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TUNISNEWS
 8 Úme année, N°  2941 du 11.06.2008 archives : www.tunisnews.net


AFP:Tunisie: 21 personnes en procĂšs aprĂšs des manifestations sociales Ă  Feriana

ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA TORTURE :COMMUNIQUE DE PRESSE

Associated Press:Tunisie: limogeage du patron de la compagnie des phosphates

lefaso.net :Tunisie : Pour Ben Ali, la chasse est ouverte

Reuters:INTERVIEW-Tunisia must open up or risk unrest – opponent

ReutersÂŽ:INTERVIEW Chebbi-Sans ouverture, la Tunisie risque des troubles

D.J:Un régime lùche et assassin

Houcine Ghli:LES PARTIS DE L’ OPPOSITION SERVILE A LA RESCOUSSE DU POUVOIR TUNISIEN

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques:Info

 NZZ am Sonntag :Tunesien braucht dringend demokratische VerhÀltnisse

Sihem Bensedrine:La France, son despote et leur justice

AFP:Kadhafi se dĂ©clare contre l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e

Reuters:UPM – La France “maintient le dialogue” avec la Libye

Reuters:Maroc-AprĂšs les manifestations, la tension persiste Ă  Sidi Ifni

AFP:Famille et Ă©cole charpentent les rĂ©seaux islamistes d’IndonĂ©sie

AFP:Hongrie: le pays des mille et une combines

AFP:France: indemnisation rejetĂ©e pour avoir refusĂ© la prĂ©sence d’hommes lors d’un accouchement

 


AFP, le 10 juin 2008 Ă  20h31

Tunisie: 21 personnes en procĂšs aprĂšs des manifestations sociales Ă  Feriana

 

TUNIS, 10 juin 2008 (AFP) – Vingt-et-un Tunisiens arrĂȘtĂ©s aprĂšs des manifestations sociales survenues Ă  Feriana, dans la rĂ©gion de Kasserine (300 km au sud-ouest de Tunis) ont Ă©tĂ© traduits en justice, a-t-on appris mardi de sources locales et auprĂšs de leurs avocats. Dix manifestants ont comparu mardi, dans deux affaires sĂ©parĂ©es, devant un tribunal de Kasserine sous l’accusation “de dĂ©gradation de biens, agression contre un agent dans l’exercice de ses fonctions et jets de pierres”, a-t-on indiquĂ©. Onze autres comparaĂźtront le 14 juin pour rĂ©pondre des mĂȘmes dĂ©lits devant le tribunal de premiĂšre instance de Kasserine, tandis que huit seront jugĂ©s par dĂ©faut, selon les mĂȘmes sources. Ces prĂ©venus, des chĂŽmeurs ĂągĂ©s entre 18 et 32 ans ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s les 2 et 3 juin Ă  la suite de heurts avec les forces de l’ordre Ă  Feriana, ville situĂ©e Ă  70 km de la rĂ©gion de Gafsa, théùtre des manifestations ayant fait un mort et des blessĂ©s vendredi dernier Ă  Redeyef. Un rassemblement pour des revendications sociales devant le siĂšge de la sous-prĂ©fecture de Feriana a dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©, entraĂźnant des manifestations de colĂšre qui ont fait des blessĂ©s, dont un grave dans les rangs de la police. Les manifestants rĂ©clamaient du travail et protestaient contre la prĂ©caritĂ© dans cette ville de 24.000 habitants, proche de la frontiĂšre algĂ©rienne, a indiquĂ© Ă  l’AFP un dirigeant du “ComitĂ© de suivi des Ă©vĂšnements de Feriana”. Le Parti dĂ©mocratique progressiste (PDP, lĂ©gal), dont l’un des dirigeants locaux a Ă©tĂ© blessĂ©, a liĂ© ces manifestations Ă  une “vague de mĂ©contentement contre la marginalisation, le coĂ»t Ă©levĂ© de la vie et le chĂŽmage qui frappe les jeunes diplĂŽmĂ©s”. AFP


ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA TORTURE

COMMUNIQUE DE PRESSE Tunisie: DĂ©cĂšs d’un manifestant lors d’une marche contre la chertĂ© de la vie

 

GenĂšve, 11 juin 2008. Le SecrĂ©tariat international de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) est prĂ©occupĂ© par les allĂ©gations d’usage excessif de la force par la police au cours d’une marche contre la chertĂ© de la vie et pour le droit au travail, organisĂ©e Ă  Redeyef, dans la rĂ©gion de Gafsa, le 6 juin 2008, causant la mort d’un homme et blessant 21 personnes, dont une gravement. Selon les informations recueillies par le Conseil National pour les LibertĂ©s en Tunisie (CNLT), organisation membre du rĂ©seau SOS-Torture de l’OMCT, la police a ouvert le feu sur les manifestants sans sommation, aprĂšs avoir annoncĂ© par hauts parleurs l’établissement d’un couvre-feu. M. Hafnaoui Maghdhaoui, ĂągĂ© de 25 ans, est mort des suites des coups de feu reçus. L’OMCT appelle les autoritĂ©s Ă  mener une enquĂȘte indĂ©pendante, exhaustive et impartiale sur ces Ă©vĂ©nements afin de dĂ©terminer si l’utilisation de la force par la police Ă©tait conforme aux lois nationales et aux normes internationales, y compris le Code de conduite pour les responsables de l’application des lois et les Principes de base des Nations unies sur le recours Ă  la force et l’utilisation des armes Ă  feu par les responsables de l’application des lois. Les responsables devraient ĂȘtre identifiĂ©s, et ce afin de les traduire devant un tribunal civil indĂ©pendant, compĂ©tent et impartial et les sanctions pĂ©nales, civiles et/ou administratives prĂ©vues par la loi devraient ĂȘtre appliquĂ©es. Reconnaissant le droit des autoritĂ©s de maintenir l’ordre public, l’OMCT souhaite rappeler que les responsables de l’application des lois ne devraient avoir recours Ă  la force que lorsque cela est strictement nĂ©cessaire et seulement dans la mesure exigĂ©e par l’accomplissement de leurs fonctions. L’OMCT exprime sa crainte que ce genre d’évĂšnements se rĂ©pĂšte – autant en Tunisie qu’ailleurs – dans un climat oĂč l’insĂ©curitĂ© alimentaire est grandissante. RĂ©primer par la violence les troubles provoquĂ©es par des conditions de vie qui se dĂ©tĂ©riorent tend uniquement Ă  exacerber les tensions sociales et crĂ©er un contexte de nouvelle violence. Le droit de manifester pacifiquement, le droit au travail et le droit Ă  l’alimentation ainsi que le droit Ă  un niveau de vie suffisant sont garantis par les instruments internationaux et le climat Ă©conomique mondial actuel ne justifie pas l’érosion de ces droits. La rĂ©gion de Gafsa est en Ă©bullition depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. Depuis six mois, des manifestations sporadiques dĂ©noncent la paupĂ©risation croissante frappant la classe moyenne et la corruption, qui selon les manifestants, y contribue fortement. Pour plus d’informations, merci de contacter: Alexandra Kossin, +41 22 809 49 39
 


Associated Press, le 10 juin 2008 Ă  19h34 Tunisie: limogeage du patron de la compagnie des phosphates

 
TUNIS (AP) — Quelques jours aprĂšs les affrontements sanglants qui ont opposĂ© manifestants et forces de l’ordre Ă  Redeyef dans le bassin minier de Gafsa en Tunisie, le PDG du groupe chimique tunisien (GCT) et de la compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), Abdelhafidh Nsiri, a Ă©tĂ© dĂ©mis de ses fonctions, a-t-on appris mardi de source officielle.Le prĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali a dĂ©signĂ© Ă  sa place MohamedRidha Ben Mosbah qui Ă©tait auparavant secrĂ©taire d’Etat Ă l’Enseignement supĂ©rieur. Le mouvement de protestation qui couvait depuis des mois dans cette rĂ©gion sur fond de chĂŽmage s’est accentuĂ© aprĂšs la publication de rĂ©sultats contestĂ©s d’un concours de recrutement par la CPG, gros employeur dans ce bassin minier situĂ© dans le centre-ouest de la Tunisie. Selon des dirigeants de ce mouvement, des faveurs auraient Ă©tĂ© accordĂ©es Ă  des notables de la rĂ©gion. Depuis, les manifestations se sont multipliĂ©es, atteignant leur apogĂ©e vendredi dernier quand les forces de l’ordre ont chargĂ© Ă  balles rĂ©elles des manifestants qui, selon les autoritĂ©s, fabriquaient des cocktails molotov en prĂ©vision d'”actes de vandalisme menaçant l’ordre public”. Les affrontements ont fait un mort et huit blessĂ©s, dont trois policiers, selon les autoritĂ©s, un mort et 22 blessĂ©s, selon des sources syndicales. Un “calme relatif” est revenu aprĂšs le dĂ©ploiement de l’armĂ©e dans le centre de Redeyef, selon le prĂ©sident du comitĂ© de soutien du bassin minier de Gafsa, Messaoud Romdhani. Ce dernier voit un “signe positif” dans le changement introduit Ă  la tĂȘte de la CPG, pour peu qu’il conduise Ă  des solutions aux problĂšmes de chĂŽmage, de pauvretĂ© et de pollution dans la rĂ©gion. Pour le moment, “les nĂ©gociations sont gelĂ©es”, observe-t-il, notant que sept manifestants, “voire plus”, vont ĂȘtre traduits en justice et que d’autres sont recherchĂ©s. ParallĂšlement, le prĂ©sident tunisien a pressĂ© son Premier ministre Mohamed Ghannouchi de “dynamiser le rythme de dĂ©veloppement dans les dĂ©lĂ©gations prioritaires”, dont font partie celles de la rĂ©gion de Gafsa. Associated Press
 
 

Tunisie : Pour Ben Ali, la chasse est ouverte

 

Redeyef, contrairement aux apparences, ce nom n’est pas slave, ni mĂȘme tchĂ©tchĂšne. Il dĂ©signe plutĂŽt une ville africaine, situĂ©e Ă  350 km au sud-ouest de Tunis. Cette bourgade au bassin minier de Gafsa, dans le Centre-Ouest de la Tunisie, est sortie de son anonymat le week-end dernier, et de bien triste maniĂšre. C’est lĂ , en effet, que les forces de l’ordre ont ouvert le feu, vendredi, sur les manifestants qui protestaient contre le chĂŽmage et la dĂ©gradation des conditions d’existence ; contre la vie chĂšre en somme. Un mouvement de colĂšre comme ceux qu’ont connu ces derniers temps de nombreux pays africains, sans la moindre effusion de sang. Mais voilĂ  ! Redeyef. La douloureuse, se trouve au pays de Zine el-Abidine Ben Ali. Un Etat policier oĂč la libertĂ© d’expression demeure Ă  l’état d’utopie. La preuve, ce vendredi, la police, redoutant des dĂ©rapages, a choisi de tirer sur la foule des manifestants, Ă  balles rĂ©elles, faisant 1 mort et de nombreux blessĂ©s. “Nous regrettons cet incident, d’autant que ces troubles sont exceptionnels en Tunisie”, a dĂ©clarĂ© le ministre de la Justice et des Droits de l’homme tandis que l’armĂ©e, appelĂ©e en renfort quadrillait les lieux. L’incident ainsi clos, la chape de plomb est retombĂ©e sur le pays. On est loin des dĂ©clarations du prĂ©sident Sarkozy qui affirmait lors de sa derniĂšre visite que “l’espace des libertĂ©s progresse” en Tunisie. Une avancĂ©e marquĂ©e, ces derniers jours, par la mort d’un protestataire Ă  Redeyef. La patrie du gĂ©nĂ©ral Ben Ali a encore beaucoup de chemin Ă  parcourir en matiĂšre de droits de l’homme et de libertĂ©s publiques. Ainsi que l’a reconnu lui-mĂȘme le successeur de Habib Bourguiba, dans ce domaine comme dans d’autres, “nous sommes conscients que beaucoup reste Ă  faire”. C’est le cas de le dire, lorsque la sociĂ©tĂ© civile, au lieu de dĂ©fendre les droits du citoyen, en est rĂ©duite Ă  se prĂ©occuper de son propre droit d’exister et des moyens d’échapper aux balles du chasseur dĂ©nommĂ© Ben Ali. L’Observateur (Source: lefaso.net le lundi 9 juin 2008) Lien: http://www.lefaso.net/spip.php?page=impression&id_article=27262

 


 
Reuters, le 10 juin 2008 Ă  17h59

INTERVIEW-Tunisia must open up or risk unrest – opponent

 
By Ingrid Melander BRUSSELS, June 10 (Reuters) – Tunisia must quickly take steps to open up its political system if it hopes to avoid spreading social unrest, opposition politician Nejib Chebbi said on Tuesday. Youth protests over joblessness and rising living costs have broken out in the past two months in the southwest of the usually stable north African state, which is due to hold a presidential election next year. “If the political system is not reformed, the country is exposed to risks,” Chebbi told Reuters, referring to the riots. “It’s a social explosion which risks expanding to other regions.” Chebbi, former general secretary of the main opposition Progressive Democratic Party, is the only top politician so far to announce his intention to run in the election. But a draft law would block him from standing in the polls. President Zine al Abidine Ben Ali came to power in 1987 and won 94.4 percent of the vote in the 2004 election against three opponents. He has come under local and foreign pressure for more political openness in the country of 10 million. Chebbi called for dialogue between authorities and civil society, more diversity of political forces in parliament and the opening up of Tunisian media. “Reform of the political system for the election is vital for Tunisia,” Chebbi said after a meeting with the President of the European Parliament Hans-Gert Poettering in Brussels. “Without liberalisation of political life and without a reform of the legal framework, Tunisia will remain stuck,” he said, adding that Tunisia would go “backwards” if it did not reform. Ben Ali announced a constitutional change in March to let more candidates contest the 2009 election, but the change would block Chebbi because it limits candidacy to party leaders in office for two consecutive years. “It’s a law which locks the country, which excludes free competition,” said the 60-year-old lawyer, who was prevented from running in the 2004 election because his party did not have a seat in parliament. “Even if we cannot get the system to open up, what we will have done until the elections will strengthen the democracy camp … to get the system to open shortly,” he said. President Ben Ali has yet to confirm he will stand for re-election. REUTERS


 

SOLIDARITE AVEC LES HABITANTS DU BASSIN MINIER

 
Cher(e)s ami(e)s, Vous ĂȘtes cordialement invitĂ©(e) Ă  la rĂ©union de solidaritĂ© avec les habitants du Bassin minier de Gafsa que le mouvement ETTAJDID organisa avec les partis et les associations de la sociĂ©tĂ© civile, et ce: VENDREDI 13 Juin 2008 Ă  17h au local du Mouvement 7, avenue de la LibertĂ© Tunis (2Ăšme Ă©tage)
 


 
Reuters, le 10 juin 2008 Ă  19h50

INTERVIEW Chebbi-Sans ouverture, la Tunisie risque des troubles

 

par Ingrid Melander BRUXELLES, 10 juin (Reuters) – La Tunisie doit libĂ©raliser sans tarder son systĂšme politique pour Ă©viter de voir s’Ă©tendre les troubles sociaux, a dĂ©clarĂ© mardi l’opposant Ahmed Nejib Chebbi dans une interview accordĂ©e Ă  Reuters. Ces deux derniers mois, le sud-ouest de la Tunisie, pays habituellement stable, a Ă©tĂ© le théùtre de violentes manifestations de jeunes contre le chĂŽmage et la hausse du coĂ»t de la vie. Une Ă©lection prĂ©sidentielle est prĂ©vue l’an prochain. “Si le systĂšme politique n’est pas rĂ©formĂ©, le pays s’expose Ă  des risques”, a dit Chebbi par allusion aux Ă©meutes. “C’est une explosion sociale qui risque de s’Ă©tendre Ă  d’autres rĂ©gions.” Ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti dĂ©mocrate progressiste (PDP), principale formation de l’opposition tunisienne, Chebbi est le seul responsable politique en vue Ă  avoir exprimĂ© l’intention de briguer la prĂ©sidence en 2009. Mais un projet de loi peut encore l’empĂȘcher d’ĂȘtre candidat. Le prĂ©sident Zine el Abidine ben Ali, au pouvoir depuis 1987, avait Ă©tĂ© réélu avec 94,4% des voix en 2004, alors qu’il faisait face Ă  trois adversaires politiques. Des pressions sont exercĂ©es sur lui pour qu’il favorise une ouverture politique. “PAYS BLOQUÉ” Chebbi a prĂ©conisĂ© un dialogue entre les autoritĂ©s et la sociĂ©tĂ© civile, une reprĂ©sentation parlementaire plus diverse et une plus large ouverture des mĂ©dias tunisiens. “La rĂ©forme du systĂšme politique Ă  l’occasion de ces Ă©lections est vitale pour la Tunisie”, a-t-il dit aprĂšs avoir rencontrĂ© Ă  Bruxelles le prĂ©sident du Parlement europĂ©en, Hans-Gert Pöttering. “Sans libĂ©ralisation de la vie politique et sans rĂ©forme du cadre lĂ©gal, la Tunisie restera un pays bloquĂ©.” Le prĂ©sident Ben Ali a annoncĂ© en mars que la Constitution serait amendĂ©e pour qu’un plus grand nombre de candidats puissent se prĂ©senter Ă  la prĂ©sidentielle de 2009. Mais cet amendement revient Ă  exclure Chebbi parce qu’il limite les candidatures aux chefs de parti en fonctions depuis deux annĂ©es consĂ©cutives. “C’est une loi qui verrouille le paysage politique, qui exclut la libre compĂ©tition”, a dĂ©clarĂ© Chebbi, juriste de 60 ans qui n’avait pas pu participer Ă  la prĂ©sidentielle de 2004 parce que son parti n’Ă©tait pas reprĂ©sentĂ© au Parlement. “MĂȘme si on n’arrivait pas Ă  obtenir l’ouverture du systĂšme, ce qu’on aurait fait d’ici les Ă©lections renforcera le camp de la dĂ©mocratie (…) pour faire ouvrir le systĂšme prochainement”, a-t-il ajoutĂ©. REUTERS
 


 

Un régime lùche et assassin

 
La racaille, la flicaille de ben ali aspergent nos compatriotes (enfants, personnes ĂągĂ©s, etc
 de Redeyf) dĂ©sarmĂ©s dans leurs maison avec des du gaz lacrymogĂšne. Lequel gaz  est toxique comme s’est expliquĂ© dans ce qui suit : « Le gaz lacrymogĂšne, une toxicitĂ© mortelle : Plusieurs Ă©tudes dĂ©montrent la toxicitĂ© importante de ces gaz dans un espace confinĂ©. Plusieurs Ă©tudes ont rapportĂ© des dĂ©cĂšs dus Ă  ces gaz. Ainsi, lorsque une personne reçoit des bombes Ă  gaz lacrymogĂšnes Ă  l’intĂ©rieur de son domicile et qu’elle n’arrive pas Ă  sortir Ă  l’extĂ©rieur (cas des personnes ĂągĂ©es et des bĂ©bĂ©s), elle risque de perdre la vie assez rapidement. Cette issue fatale, lors d’expertise mĂ©dico-lĂ©gale, est due soit Ă  une atteinte pulmonaire et/ou une asphyxie. Les gaz toxiques sont de puissants irritants pour les muqueuses et des activateurs des glandes lacrymales. Les effets Ă  long terme sont de 3 types :  L’effet mutagĂšne et donc cancĂ©rigĂšne des produits.  L’effet tĂ©ratogĂšne : les femmes enceintes risquent donc d’avoir des enfants avec des malformations.  L’effet nĂ©crosant : une pneumo pathologie chronique peut malheureusement s’installer et devenir irrĂ©versible. Ces gaz toxiques sont rapidement absorbĂ©s par voie pulmonaire. Une grande partie est hydrolysĂ©e puis Ă©liminĂ©e par les reins dans les urines ». Imaginez que si ben ali est menacĂ© Ă  Carthage, je suis sĂ»r et certain  qu’il n’hĂ©siterait pas une seconde Ă  utiliser d’autres armes beaucoup plus mortelles Ainsi les Ă©vĂ©nements confirment jour aprĂšs jour et de plus en plus, que le rĂ©gime qui domine et dĂ©vaste la Tunisie est le rĂ©gime des grands bandits et des mafieux.. Les faits de chaque jour, sous n’importe quel point de vue, confirment qu’il est tout simplement un rĂ©gime de criminels et d’assassins ; que c’est le rĂ©gime des complots et de la lĂąchetĂ©, le rĂ©gime de la domination de l’argent et de la magouille Ă©levĂ©e Ă  l’art de la lutte politique. Non seulement ben ali et ses souteneurs sont des lĂąches de pire espĂšce; des valets du sionisme international, des prostituĂ©s attitrĂ©s auprĂšs de leurs protecteurs Ă©trangers. Tellement lĂąche pour reconnaĂźtre leurs responsabilitĂ©s.  DĂ©mentir, toujours dĂ©mentir et se laver les mains, ou demander Ă  des roquets (bessaiess, sghaier et d’autres valets) pour nier et camoufler les vĂ©ritĂ©s. Tellement lĂąches qu’ils opĂšrent tard dans la nuit, toujours dĂ©guisĂ©s en civil et groupĂ©s, jamais individuellement, ils ont la trouille, la peur dans le ventre comme leur grand manitou ben ali qui ne montre ses dents qu’Ă  l’intĂ©rieur de la Tunisie , jamais Ă  l’extĂ©rieur oĂč il fait toujours l’effacĂ©, le docile, l’aplati, la nain du jardin transTunisie sur la scĂšne internationale.    Tellement lĂąches qui n’excellent que dans les ruses et les machinations tĂ©nĂ©breuses ; dĂ©tourner, pirater, les courriers Ă©lectroniques, toujours en cachette, dans l’ombre. Non seulement il pille le pays, vide les caisses de l’Etat, dĂ©tourne Ă  son profit et au profit des trabelsi et compagnie, les dettes contractĂ©es Ă  l’Ă©tranger en notre nom, ben ali nous mate,nous emprisonne, nous affame, nous corrompt. Et maintenant, il tue et assassine. Au lieu d’ouvrir des instructions pour condamner les responsables mafieux (les trabelsi, les ben ali, les juges vĂ©reux, les ministres corrompus, etc
) les tortionnaires et leurs commanditaires, les voyous, les hors la loi, les bandits du rĂ©gime que confirme les derniers Ă©vĂšnements qu’ a relatĂ© la chaĂźne Alhiwar tunisien :un dĂ©nommĂ© faouzi chaabani membre du rcd, frĂšre de l’avocate zohra chaabani, Ă©pouse du failli professeur sassi ben hlima  a tabassĂ© et causĂ© des Ă©normes dĂ©gĂąts corporels Ă  un syndicaliste Ă  FERIANA   , ben ali et sa servile justice s’acharnent contre les braves et honnĂȘtes gens de ce pays. Non seulement il est dĂ©testĂ©, et n’inspire que le dĂ©goĂ»t de l’immense majoritĂ© des tunisiens, ben ali persiste et signe son Ɠuvre de pillage, de rĂ©pression et d’assassinat. Que cherche t-il avec son va t-en guerre contre les braves? Que veut-il faire de la Tunisie ? OĂč est ce qui va nous embarquer avec jusqu’auboutisme ? Il sera temps de mettre fin Ă  sa folie, il sera temps de l’interner. Aujourd’hui avant demain. Il est temps d’arrĂȘter de pleurnicher sur notre sort, Il est temps d’arrĂȘter de se satisfaire uniquement de dĂ©noncer et de condamner la rĂ©pression, l’injustice, le pillage, le banditisme, la corruption
 Il nous faut agir, nous unir pour nous dĂ©barrasser de ce ben ali . D.J Tunis le 11 juin 2008
 


LES PARTIS DE L’ OPPOSITION SERVILE A LA RESCOUSSE DU POUVOIR TUNISIEN

 
Houcine Ghli, GenĂšve Le journal “La Presse” du 9 juin 2008 nous a gratifiĂ© de la position de trois partis croupions de l’opposition servile ( PUP, MDS et PSL ) face aux Ă©vĂ©nements tragiques du bassin minier et notamment Ă  Redeyef. La population du bassin minier du Sud de la Tunisie a commencĂ© Ă  manifester son raz le bol et son mĂ©contentement depuis le 5 janvier dernier. Jusqu’Ă  dĂ©but juin donc, il y a eu des manifestations, des rĂ©pressions, des revendications et des demandes de la part des travailleurs de la compagnie miniĂšre pour un recrutement honnĂȘte et sans favoritisme. Par hasard, les partis de l’opposition docile n’ont jamais pris position sur ce qui se passe dans le bassin minier. Mais aujourd’hui, sans aucun doĂ»te sur injonction du pouvoir destourien, ils se rĂ©veillent et viennent Ă  la rescousse du gouvernement.  Ainsi donc, le PUP ( parti de l’unitĂ© populaire ), dĂ©nomination pompeuse qui n’a rien de populaire et dont les membres ne dĂ©passent guĂšre 300 personnes rĂ©sidant Ă  Tunis et servant de pari croupiant au service du pouvoir , “exprime sa prĂ©occupation du recours de certains perturbateurs Ă  la fabrication de cocktails Molotov en vue de porter prĂ©judice aux citoyens, Ă  leurs biens et Ă  leur sĂ©curitĂ© “. Ainsi donc, le PUP a Ă©pousĂ©, sans vĂ©rification ni preuves tangibles, ni prĂ©sence sur le terrain, ni arguments plausibles, la position du gouvernement, sans sourciller et sans aucune gĂȘne. Il ajoute plus loin de son texte de soumission, que le ” PUP considĂšre que ces agissements sont Ă©trangers aux citoyens de Redeyef, localitĂ© rĂ©putĂ©e pour son patriotisme”. Extraordinaire dĂ©formation de l’histoire de la sensibilitĂ© politique de la population du Sud tunisien et magnifique hypochisie de la direction du PUP qui a dĂ©cidĂ© que les citoyens de Redeyef sont patriotes et que toute leur rĂ©volte qui dure maintenant depuis cinq mois leur est Ă©trangĂšre. Le PUP fait semblant d’ignorer que le Sud tunisien a toujours Ă©tĂ© contre Bourguiba et ceux qui l’ont remplacĂ© par fidĂ©litĂ© Ă  Salah Ben Youssef et pour leur sensibiltĂ© au patriotisme arabe. Mais lorsqu’il s’agit de plaire au pouvoir pour continuer Ă  bĂ©nĂ©ficier de sa manne et Ă  la prĂ©sence de ses pseudo-dĂ©putĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e nationale, les dirigeants du PUP ne reculent devant aucune ignominie et sont prĂȘts Ă  vendre leur Ăąme. De son cotĂ©, le MDS ( Mouvement des dĂ©mocrates socialistes ) a exprimĂ© une position plus souple qui essaie de mĂ©nager le gouvernement et les habitants de Redeyef en “regrettant les Ă©venements survenus au bassin minier” , en appelant tout le monde “Ă  faire preuve de sagesse et Ă  bannir toute forme de violence pour faire prĂ©valoir l’intĂ©rĂȘt national”. Il ne dit mot du jeune abattu par la police et des nombreux blessĂ©s. Il ne condamne par consĂ©quent nullement la rĂ©pression du pouvoir Ă  l’encontre des habitants du bassin minier comme il a fait la sourde oreille le long du combat de cette population du Sud qui dure depuis dĂ©but janvier dernier. Et puis parler de sagesse, c’est vraiment se moquer du monde lorsque tout le monde constate depuis des annĂ©es le rĂšgne de la rĂ©pression et le banissement de toute forme de libertĂ© par le pouvoir en place. Quant au PSL ( Parti social libĂ©ral ), il s’Ă©lĂšve contre ceux qui “violent la loi, sĂšment l’anarchie et menacent la paix sociale”, en leur accordant, magnanimement, le droit Ă  la critique et Ă  la protestation. Il dĂ©signent donc les habitants de Redeyef comme des fauteurs de trouble et les rend responsables des Ă©vĂ©nements sanglants qui se sont produits dans la rĂ©gion. La responsabilitĂ© de la mort du jeune et des blessĂ©s graves ne l’Ă©meuvent pas et comptent pour beurre. Mais oser parler du droit Ă  la critique et Ă  la protestation sous l’Ăšre Ben Ali, c’est tout simplement de la pure hypocrisie puisque les dirigeants du PSL savent trĂšs bien que les droits civiques ne sont nullement respectĂ©s dans le pays. Ainsi donc, face Ă  des Ă©vĂ©nements graves et sanglants qui se sont dĂ©roulĂ©s Ă  Redeyef, les trois partis reconnus de l’opposition , ayant strapontins au Parlement mais aucune base populaire et jouissant des largesses du pouvoir, ont fait, comme d’habitude, leur devoir de marionnettes et de soumis sans la moindre gĂȘne ni scrupule. L’Histoire les jugera. Houcine.ghali@bluewin.ch  


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr   Tunis, le 10 juin 2008  

* la vingt septiĂšme chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Mannoubi Hamidane, a examinĂ© aujourd’hui mardi 10 juin 2008 :

 
– l’affaire n°11095 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Mabrouk Khamassi, Ghazi Soula, Rached Ben Jaafar, Abdelmajid Bouslimi, Hichem Marsani, HĂ©di Maraouni, Ramzi Ouchtati, Elyes Hedhili, HaĂŻkel Touati [
] la commission de la dĂ©fense Ă©tait composĂ©e de maĂźtres HĂ©di Abbassi, Mohammed Ali Klibi, Kelthoum Zaoui et Samir Ben Amor. Le juge a dĂ©cidĂ© de repousser l’examen de l’affaire au 13 juin 2008 Ă  la demande des avocats.   – l’affaire n°11307 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Taoufik Chendoul, Ali Amara, Khaled Raggad, Tarek Fathallah, Frej Mansouri, Ramzi Romdhani, Noureddine Dhifallah [
] la commission de la dĂ©fense Ă©tait composĂ©e de MaĂźtres BĂ©chir Sid (le bĂątonnier), Jamel Mares, Noureddine Bhiri et Samir Ben Amor. Le juge a dĂ©cidĂ© d’examiner les demandes de mise en libertĂ© et de fixer la date de la prochaine audience Ă  l’issue de la sĂ©ance. Pour la commission de suivi des procĂšs Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Association MaĂźtre Samir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  


 

Tunesien braucht dringend demokratische VerhÀltnisse

 
SaĂŻda Keller-Messahli (*) Tunesien gehört zum Maghreb – das heisst: zum Westen. Doch der herrschende Regierungs-Clan verwandelt das Land in einen islamischen Polizeistaat, schreibt SaĂŻda Keller-Messahli Tunesien ist ein Land des Maghreb (arabisch: Westen). Man könnte meinen, jenseits des Mittelmeers, einer anderen Kultur zugehörig. Doch gerade als eines der maghrebinischen LĂ€nder gehört es auch zu jenem gemeinsamen Raum, den Bourdieu beschrieben hat: zum Mittelmeerraum. Dieser war schon immer ein Teil der europĂ€ischen Geschichte. Von der Antike bis heute. Tunesien hat sich in den letzten Jahrzehnten verĂ€ndert, und diese VerĂ€nderungen mĂŒssen wir zur Kenntnis nehmen. Sie erschrecken. Als gebĂŒrtige Tunesierin reise ich oft dorthin, um meine Verwandten zu besuchen, und ich kenne das Land von innen her. Ein Besuch dieser Tage erweckte den Eindruck, das Land rĂŒcke von den eigenen Grundwerten ab, die es in den sechziger und siebziger Jahren geprĂ€gt hatten. Ich habe es als ein islamisch-pragmatisches, tolerantes Land gekannt. Heute scheint mir, eine entwĂŒrdigende Gier sei an die Stelle alter Werte getreten und widerspiegle die Gepflogenheiten des regierenden Clans im Umgang mit seinen BĂŒrgern. Dies schafft ein Klima von gegenseitigem Misstrauen und Ressentiments, weit entfernt von den Lebenswelten des alten, bĂ€uerlichen Landes und seiner Kultur, seinen Werten, die nur noch beschworen, aber nicht mehr geachtet werden. Noch heute gilt die Regierung fĂŒr westliche Besucher als gemĂ€ssigt; und diese gibt sich nach aussen auch tatsĂ€chlich liberal. Doch erschreckend viele Stimmen Ă€ussern im Land anderes. «Wo sind unsere Intellektuellen?», fragt mich ein einfacher Mann und antwortet gleich selbst: «Sie sind gekauft und somit zum Schweigen gezwungen.» Und er doppelt aufgeregt nach: «Hast du Verbindungen mit dem Ben-Ali-Clan, lebst du wie ein König: ausserhalb des Gesetzes, mit allem, was du dir wĂŒnschst. Bist du mit dem Clan nicht verbunden, kannst du dich zu Tode schuften, ohne je normal leben zu können.» Grosse Unruhe und Unzufriedenheit prĂ€gen die Stimmung im Land, nach aussen dringt nichts davon. Zwischen dem Dorf Metlaoui und der Stadt Gafsa werden wir von einer Gruppe Polizisten angehalten, kontrolliert und an der Weiterfahrt gehindert. Seit Monaten herrscht hier Unruhe, Arbeiter streiken, es gibt gewaltbereite Jugendliche. Der Polizist kann seine Sympathie mit den Streikenden nicht verbergen. Er habe die Anweisung, keine Touristen durchzulassen. Von den Unruhen soll niemand draussen erfahren. In Tunis[100] höre ich dazu den Kommentar einer jungen Frau aus betuchten VerhĂ€ltnissen: «Die von Gafsa stiften immer wieder Unruhe.» FrĂŒher nahmen Regimevertreter gerne ein Bad in der Menge. Heute ist das nicht mehr denkbar: Beim Besuch des StaatsprĂ€sidenten Frankreichs – zeitgleich mit unserem Besuch – wurden in der Altstadt von Tunis[100] der Souk geleert und alle wichtigen Verbindungsstrassen zur Hauptstadt gesperrt. Der illegitime PrĂ€sident entfernt seine BĂŒrger, wenn er einen Gast empfĂ€ngt. Am Fernsehen sieht man Bilder vom gespenstisch entleerten Markt, und in jedem Laden steht anstatt des ĂŒblichen Durcheinanders je ein einsamer bewaffneter Polizist, der nach aussen ein GefĂŒhl der Sicherheit vermitteln soll. Im persönlichen GesprĂ€ch distanzieren sich die BĂŒrger ganz offen vom PrĂ€sidenten. Zwei Studentinnen in einem Vorort von Tunis[100] beklagen sich, sie könnten «sein» Bild an GebĂ€uden und Fernsehen nicht mehr ertragen. Ihre Reaktion ist typisch. Die Jugend trĂ€umt davon, ab ins Ausland zu fahren und frei leben zu können. Jene, die im Land bleiben, wĂ€hlen eine andere Form von Exil. Nie sah ich in den Strassen von Tunis[100] so viele verschleierte Frauen. Es geht nicht um das Kopftuch, solches sah man auch frĂŒher oft, sondern um die abweisende, schwarze, integrale KörperverhĂŒllung, wie man sie von Saudiarabien her kennt. Ich werde das GefĂŒhl nicht los, dass Tunesien und vielleicht der Maghreb insgesamt abdriftet. Weltoffenheit ist nur in Form von Kleidung und Konsumismus simuliert, die NĂ€he zu Europa ist oberflĂ€chlich, das Wissen ĂŒber Europa erschreckend abwesend. Ein gegen die Bevölkerung politisierender Polizeistaat begĂŒnstigt die Hinwendung zu rĂŒckwĂ€rtsgewandten islamistischen Werten. Im Innern der Menschen macht sich BedrĂ€ngnis und BedrĂŒckung breit. Sie fĂŒhlen sich eingeklemmt zwischen einerseits den islamischen Erwartungen der Gesellschaft und deren Vorstellungen von Tradition, anderseits dem politischen Klima eines Polizeistaates, das keinen Raum fĂŒr individuelle Artikulierung zulĂ€sst. Es wundert kaum, dass in dieser AtmosphĂ€re der Angst, der schamlosen Bereicherung einiger weniger und der dafĂŒr notwendigen brutalen Repression das innere Exil als einzige Perspektive bleibt. Tunesien braucht dringend demokratische VerhĂ€ltnisse – die Menschen rufen danach. Europa braucht einen demokratischen Maghreb. Es wĂ€re ein Zeichen der SolidaritĂ€t, wenn hier in Europa offen ĂŒber die dortige politische Situation berichtet wĂŒrde. Dort am schönen Strand liegen und sich vom orientalischen Phantasma leiten lassen, ist leider nicht genug. (*) SaĂŻda Keller-Messahli, 50, ist PrĂ€sidentin des «Forums fĂŒr einen fortschrittlichen Islam», der sich als Reformkraftin der Islamdebatte versteht. Sie war u. a. als internationale Beobachterin in Hebron, als Journalistin und als Gymnasiallehrerin tĂ€tig. Die gebĂŒrtige Tunesierin kam mit 8 Jahren in die Schweiz, wo sie seither lebt und deren StaatsbĂŒrgerschaft sie besitzt. Der Text entstand nach ihrer letzten Tunesien-Reise im Mai. (Source: « NZZ am Sonntag » (Hebdomadaire – Suisse), le 8 juin 2008)


 

La France, son despote et leur justice

Sihem Bensedrine

11 juin 2008 Beaucoup d’encre a coulĂ© sur la visite d’Etat effectuĂ©e le 28 avril dernier en Tunisie par Sarkozy qui a suscitĂ© bien des interrogations. Cependant l’énigme de la mise en examen du neveu de Leila Ben Ali par la justice tunisienne pour «complicitĂ© de vol en bande organisĂ©e»* , Ă  la demande de la justice française, quelques jours seulement aprĂšs cette visite, est restĂ©e entiĂšre ; Depuis, une grande question taraude les Tunisiens: notre « justice » serait-elle devenue une « vraie Justice » ? Va-t-elle dĂ©sormais Ă©tablir son pouvoir sur tous les citoyens sans discrimination ? Est-ce –que l’heure est arrivĂ©e oĂč tous ceux qui ont violĂ© la loi en toute impunitĂ©, vont rendre des comptes ? Cela arrivera bien un jour, mais aucun indice ne permet d’affirmer que c’est le cas aujourd’hui ; et le rĂ©gime de Ben Ali a encore de beaux jours devant lui. L’institution judiciaire, assujettie au rĂŽle de serviteur des intĂ©rĂȘts privĂ©s du clan au pouvoir, continue pour l’instant de couvrir d’un voile de lĂ©galitĂ© l’abus de pouvoir. Comment alors expliquer que la justice ait pu exercer son mandat sur un membre aussi puissant et visible du clan, qui s’est particuliĂšrement illustrĂ© par de nombreux faits d’armes dans le domaine des abus de droit et des violences ; combien sont-ils ceux qui ont fait les frais de sa vengeance personnelle et ont Ă©tĂ© jetĂ©s en prison pour lui avoir rĂ©sistĂ© ? Quelques semaines plus tĂŽt, Ă  l’occasion de la campagne de condolĂ©ances prĂ©sentĂ©es Ă  la famille Trabelsi pour le dĂ©cĂšs de la mĂšre de Leila, les biens nouvellement acquis par ce jeune ĂągĂ© de 34 ans et qui ne possĂ©dait rien le jour de l’accĂšs au pouvoir de sa tante, il y a 20 ans, sont remontĂ©s Ă  la surface ; on y apprend qu’il est Ă  la tĂȘte d’une holding, la « Med Business Holding » http://www.medbusiness-holding.com/societe/ , qui contrĂŽle pas moins de 10 sociĂ©tĂ©s dans la promotion immobiliĂšre, la distribution des matĂ©riaux de construction, jusqu’au secteur agricole, oĂč il vient d’acquĂ©rir dans des conditions controversĂ©es une propriĂ©tĂ© Ă  Mornag de 100 hectares pour une bouchĂ©e de pain ( 200 mille dinars, soit 108 000 euros ). Cette campagne d’allĂ©geance qui a couvert des pages entiĂšres des quotidiens tunisiens une semaine durant, a Ă©tĂ© une mine d’information et une source d’inquiĂ©tude pour les Tunisiens; Outre son caractĂšre outrageusement servile et humiliant pour les citoyens, elle a permis de rĂ©vĂ©ler l’ampleur de l’asservissement des institutions de l’Etat, des organisations nationales et des entreprises publiques; comme elle a donnĂ© une visibilitĂ© Ă  l’étendue des domaines Ă©conomiques contrĂŽlĂ©s par le clan : services, construction, banques, agriculture, agroalimentaire, transport, hĂŽtellerie (dont le plus influent est le groupe Karthago qui comprend entre autres Karthago Airlines, Koral Blue Airlines, Karthago Private Jet, Karthago Hotels, Karthago Travel Services et qui vient de prendre le contrĂŽle de Nouvelair)…etc. Cette insolente dĂ©monstration de force fut stoppĂ©e aprĂšs quelques jours, Ă  l’initiative d’amicales recommandations sur le danger de potentielles rĂ©actions nĂ©fastes et aussi par crainte du mauvais Ɠil ; et l’Ɠil des Tunisiens Ă©tait, il faut reconnaĂźtre, plutĂŽt malveillant face Ă  cette dĂ©monstration. Nul besoin d’ĂȘtre prophĂšte pour deviner qu’on ne peut pas dĂ©tenir un tel pouvoir, jouir d’un tel appui au sommet de l’Etat et ĂȘtre comptable de ses actes devant la justice. Un mandat international avait Ă©tĂ© lancĂ© en janvier 2008 contre Imed et Moez Trabelsi (son frĂšre) par le parquet d’Ajaccio pour leur implication dans le vol d’un bateau (http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=713 ) appartenant Ă  un puissant banquier proche de l’ElysĂ©e ; L’affaire aurait Ă©tĂ© probablement classĂ©e n’eut Ă©tĂ© la qualitĂ© de la personne lĂ©sĂ©e par ce vol ; Il semblerait que Ben Ali ait cĂ©dĂ© Ă  une demande de Sarkozy de voir la justice tunisienne « donner suite » Ă  la commission rogatoire lancĂ©e par la justice française. Ce que l’on a pu constater, en tous cas, c’est qu’à peine l’avion prĂ©sidentiel français avait-il dĂ©collĂ© de Tunis Carthage que deux magistrats français (Risson et Thorel) arrivaient Ă  Tunis pour interroger les personnes impliquĂ©es dans ce vol, et essentiellement Imed et Moez Trabelsi; Tout semble indiquer que la coopĂ©ration du parquet tunisien faisait partie du deal conclu Ă  Tunis : appui inconditionnel Ă  Ben Ali contre collaboration judiciaire et sĂ©curitaire ! On n’insistera jamais assez sur le fait que cette visite d’Etat du prĂ©sident de la France constituait un appui salvateur d’un poids significatif et sans prĂ©cĂ©dent, au rĂ©gime de Ben Ali, depuis son accession au pouvoir ; Sarkozy n’a pas Ă©tĂ© avare en compliments, dĂ©clarant, contre toute Ă©vidence, lors du dĂźner offert par son homologue tunisien : “Aujourd’hui, l’espace des libertĂ©s progresse. Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer.”; il prĂ©cisera, nĂ©anmoins aux journalistes en off « « bien sĂ»r qu’il n’y a pas de dĂ©mocratie en Tunisie. Mais on n’y a pas les mĂȘmes critĂšres qu’en France » . Pas plus qu’il n’a mĂ©nagĂ© son engagement politique et Ă©conomique aux cĂŽtĂ©s d’un rĂ©gime qui s’essoufflait et qui ne savait comment faire face Ă  une crise Ă©conomique et sociale qui pointait son nez Ă  la faveur d’un contexte mondial rĂ©cessif ; Les derniers Ă©vĂ©nements de Gafsa et de Feriana en sont un rĂ©vĂ©lateur et forment la partie Ă©mergĂ©e de l’iceberg. Bien sĂ»r, la controversĂ©e « Union pour la MĂ©diterranĂ©e », la lutte contre l’immigration illĂ©gale et le terrorisme Ă©taient au coeur de cet Ă©change de bons procĂ©dĂ©s, mais l’affaire de yacht volĂ© faisait, sans nul doute, partie du package ; Ainsi Ben Ali s’est-il trouvĂ© dans la fĂącheuse position de mettre un membre du clan en posture de rendre des comptes ; raison d’Etat oblige ! Quitte Ă  lui dresser les filets qui freineront sa chute ; et les filet Ă©taient bien lĂ  : Imed Trabelsi est jugĂ© par la justice de son oncle par alliance, bien moins regardante que la justice française ; et qui saura donner un aspect purement formel Ă  cette poursuite. L’absence de Leila des cĂ©rĂ©monies d’accueil de l’illustre hĂŽte, officiellement excusĂ©e pour le deuil de sa mĂšre, (en rĂ©alitĂ© elle se trouvait Ă  Dubai) prends une tout autre Ă©clairage ; celui de son opposition Ă  la dĂ©marche de la justice française contre son neveu, en soi iconoclaste et dĂ©gradante; Gageons qu’on trouvera un bouc Ă©missaire qui s’auto chargera du dĂ©lit et innocentera l’impudent neveu ; ainsi tout le monde sortira gagnant dans cette affaire, illustration de ce que Sarkozy aime Ă  nommer « contrat gagnant-gagnant » ; Justice aura Ă©tĂ© rendue au banquier privilĂ©giĂ© et le neveu sortira blanc comme neige de cette affaire qui lui aura appris que, mĂȘme dans le monde de la mafia, il y a des rĂšgles Ă  respecter et des prĂ©cautions Ă  prendre. Le vrai perdant dans cette affaire, ce sont les Tunisiens qui se sont sentis, eux, doublement humiliĂ©s ; – Par la France et son prĂ©sident qui a envoyĂ© un message Ă  peine voilĂ© de racisme politique, dont la substance serait « les Tunisiens doivent se satisfaire de leur « despote Ă©clairĂ© », parce qu’il est un bon serviteur des intĂ©rĂȘts français et europĂ©ens et ils doivent enterrer leurs aspiration Ă  la libertĂ© et mettre une croix sur un quelconque soutien Ă  une Ă©ventuelle dĂ©mocratisation de leur rĂ©gime ». – Par Ben Ali, qui leur a encore une fois dĂ©niĂ© tout droit Ă  l’information, entourant cette affaire d’une opacitĂ© totale – seule l’AFP a rendu compte, laconiquement, de l’arrivĂ©e des 2 magistrats français- et dĂ©montrĂ© un haut degrĂ© de soumission Ă  l’ancienne puissance coloniale, pourvu qu’elle l’aide Ă  maintenir son pouvoir absolu sur ses « sujets ». Rappelons Ă  ce propos, que plusieurs citoyens avaient fait une requĂȘte en Mai 2007, invoquant l’article 26 du code de procĂ©dure pĂ©nale – qui prĂ©voit que des particuliers saisissent le procureur de la rĂ©publique de dĂ©lits dont ils ont connaissance – demandant au parquet tunisien d’ouvrir une information judiciaire sur cette affaire qui Ă©clabousse l’image de la Tunisie, ce qui ordinairement prĂ©occupe la propaganda ; mais le greffe a refusĂ© de l’enrĂŽler. La France, qui prĂ©side le mois prochain l’Union europĂ©enne, devrait rĂ©flĂ©chir Ă  deux fois Ă  cette version française de la politique nĂ©o-conservatrice, promue par l’administration Bush et qui a dĂ©montrĂ© sa contre productivitĂ©, outre le fait qu’elle commence Ă  passer de mode. Le mĂ©pris et l’humiliation, loin de prĂ©venir le terrorisme, alimentent la haine et la violence. Et c’est la stabilitĂ© et la sĂ©curitĂ©, tant recherchĂ©es, qui sont mises en danger et fragilisĂ©es. ___________________ * Un mandat de dĂ©pĂŽt a bien Ă©tĂ© Ă©mis contre Imed Trabelsi le 19 mai 2008, suite Ă  son interrogatoire au Palais de justice Ă  Tunis, menĂ© par le doyen des juges d’instruction et en prĂ©sence des 2 juges français, mais il n’a pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© et Imed Trabelsi n’a pas Ă©tĂ© conduit en prison, comme nous l’avions rapportĂ© dans Kalima.
 

AFP, le 10 juin 2008 Ă  18h26

Kadhafi se dĂ©clare contre l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e

 
Par Imed LAMLOUM TRIPOLI, 10 juin 2008 (AFP) – Le numĂ©ro un libyen Mouammar Kadhafi s’est dĂ©clarĂ© contre le projet de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e, lors d’un mini-sommet arabe qui s’est achevĂ© mardi Ă  Tripoli sans l’annonce d’une position commune sur cette initiative lancĂ©e par la France. “Nous sommes des pays membres de la Ligue arabe et aussi de l’Union africaine et nous ne prendrons en aucun cas le risque de dĂ©chirer l’unitĂ© arabe ou africaine. Il faut que nos partenaires (europĂ©ens) comprennent bien cela”, a dit le dirigeant libyen lors des travaux. “Si l’Europe veut coopĂ©rer avec nous, qu’elle le fasse avec la Ligue arabe ou l’Union africaine (…) nous n’acceptons pas que l’Europe traite avec un seul groupe” de pays, a-t-il ajoutĂ©. VĂȘtu d’une abaya traditionnelle et coiffĂ© d’une chĂ©chia rouge, Mouammar Kadhafi a monopolisĂ© la parole Ă  l’ouverture du sommet auquel ont participĂ© les prĂ©sidents syrien Bachar al-Assad, mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, tunisien Zine El Abidine Ben Ali, algĂ©rien Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre marocain Abbas El Fassi. Plus virulent, le colonel Kadhafi a estimĂ© que les projets Ă©conomiques promis aux pays du sud de la MĂ©diterranĂ©e Ă©taient un “appĂąt” et reprĂ©sentaient “une sorte d’humiliation” pour ces pays. “Nous ne sommes ni des affamĂ©s ni des chiens pour qu’ils nous jettent des os”, a-t-il lancĂ©. “L’UE veille sur son unitĂ© et refuse sa division et l’initiative de notre cher ami (le prĂ©sident français Nicolas) Sarkozy a Ă©tĂ© rejetĂ©e fermement par l’Europe. La Ligue arabe n’accepte pas Ă©galement de disperser ses rangs et de dĂ©truire son unitĂ©”, a encore dit le dirigeant libyen. Pour lui, l’UPM est un “projet passager” vouĂ© Ă  l’Ă©chec comme ceux du processus de Barcelone ou de la politique de voisinage de l’UE avec ses partenaires de la rive sud de la MĂ©diterranĂ©e. Au sommet europĂ©en de mars, la France avait dĂ» accepter que son projet se contente essentiellement de redynamiser un processus de Barcelone amorphe, et soit ainsi rebaptisĂ© “Processus de Barcelone: Union pour la MĂ©diterranĂ©e”. Le concept initial de Nicolas Sarkozy faisait participer uniquement, cĂŽtĂ© europĂ©en, les pays riverains de la MĂ©diterranĂ©e. Le dialogue euro-mĂ©diterranĂ©en de Barcelone a Ă©tĂ© lancĂ© en 1995 par l’UE en direction des pays de la rive Sud. Outre les Palestiniens, il concerne neuf pays arabes. A l’issue de son discours, le numĂ©ro un libyen a invitĂ© ses pairs Ă  une rĂ©union Ă  huis clos qui s’est prolongĂ©e ensuite autour d’un dĂ©jeuner. Les dirigeants arabes et leurs dĂ©lĂ©gations ont pris les portes de sortie sans faire de dĂ©clarations. “C’est fini. Il n’y a plus rien”, a lancĂ© un responsable libyen Ă  l’adresse des journalistes. Le sommet qui n’aura durĂ© en tout qu’environ trois heures devait examiner l’adhĂ©sion des pays arabes au projet d’UPM, lancĂ© par le prĂ©sident français et dont la proclamation est prĂ©vue le 13 juillet Ă  Paris. “Il s’agit d’un sommet de concertations et il est peu probable que ses rĂ©sultats soient annoncĂ©s”, avait prĂ©venu un diplomate arabe avant le dĂ©but du sommet. Le 6 juin, lors d’un Forum des pays de la MĂ©diterranĂ©e (Formed) Ă  Alger, les pays arabes avaient demandĂ© des “clarifications” sur la participation d’IsraĂ«l Ă  l’UPM. Le mĂȘme jour, M. Sarkozy a affirmĂ© que la prĂ©sence d’IsraĂ«l ne posait “pas de problĂšme” Ă  des pays comme l’Egypte, la Tunisie et le Maroc. AFP


Reuters, le 11 juin 2008 Ă  13h42 UPM – La France “maintient le dialogue” avec la Libye

 
PARIS, 11 juin (Reuters) – La France “maintient le dialogue” avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en dĂ©pit de son hostilitĂ© au projet d’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM), a dĂ©clarĂ© mercredi Luc Chatel. “Nous maintenons le dialogue avec la Libye parce que nous pensons que ce projet est important et qu’il faut que l’ensemble des acteurs concernĂ©s y soient prĂ©sents”, a dit le porte-parole du gouvernement lors du compte rendu du conseil des ministres. “Nous souhaitons qu’il y ait autour de la table l’ensemble des acteurs concernĂ©s par ce projet, qui est un projet majeur. La France a convaincu pas Ă  pas ses partenaires en insistant sur le fait que c’Ă©tait une avancĂ©e par rapport au processus de Barcelone”, a-t-il ajoutĂ©. Le colonel Mouammar Kadhafi a dĂ©noncĂ© mardi le projet d’Union pour la MĂ©diterranĂ©e, inspirĂ© par la France, comme un “affront” pour les pays de la rive Sud. Le chef de l’Etat libyen s’adressait Ă  ses homologues d’AlgĂ©rie, de Tunisie, de Syrie et de Mauritanie rĂ©unis en mini-sommet Ă  Tripoli pour mettre au point une position commune avant le lancement officiel de l’UPM le 13 juillet Ă  Paris. L’UPM se propose d’amĂ©liorer la coopĂ©ration entre les pays du nord et du sud de la MĂ©diterranĂ©e dans les domaines du commerce, de la sĂ©curitĂ© et de l’immigration, mais son mode de fonctionnement et son financement suscitent encore des points d’interrogation. REUTERS


Reuters, le 11 juin 2008 Ă  15h39

Maroc-AprĂšs les manifestations, la tension persiste Ă  Sidi Ifni

 
par Rafael Marchante SIDI IFNI, Maroc, 11 juin (Reuters) – La tension restait vive mercredi Ă  Sidi Ifni, quatre jours aprĂšs la dispersion brutale par la police de jeunes manifestants qui bloquaient le port de pĂȘche pour protester contre leur marginalisation Ă©conomique et sociale dans cette petite ville du Sud marocain. Le gouvernement a dĂ©menti Ă  plusieurs reprises que des manifestants aient Ă©tĂ© tuĂ©s et des dizaines d’autres blessĂ©s lorsque les forces de l’ordre sont intervenues samedi pour mettre fin aux manifestations, qui duraient depuis une semaine. Tout au long du mouvement de protestation, suscitĂ© par le chĂŽmage et les difficiles conditions de vie dans la rĂ©gion, le port a Ă©tĂ© totalement paralysĂ© et le poisson pĂȘchĂ© a pourri sur place. De telles manifestations populaires se produisent de temps en temps au Maroc mais il est rare qu’on fasse Ă©tat de morts au cours des affrontements. Plusieurs familles qui n’avaient plus de nouvelles de certains des leurs ont appris plus tard qu’ils avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s. Selon plusieurs tĂ©moins, les policiers, armĂ©s de matraques et appuyĂ©s par des chiens, sont intervenus tĂŽt samedi matin pour disperser les manifestants, avant de mener des perquisitions dans la petite ville, situĂ©e Ă  700 km au sud-ouest de la capitale, Rabat. L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a affirmĂ© que les forces de sĂ©curitĂ© avaient pris Ă  partie des habitants de Sidi Ifni dans la rue et mĂȘme Ă  domicile, faisant Ă©tat de violences, de viols, de vols et d’insultes. RÉFUGIÉS DANS LES COLLINES Sur place, un photographe Reuters a dĂ©clarĂ© que 200 manifestants environ s’Ă©taient rĂ©fugiĂ©s dans les collines entourant la ville, dĂ©sormais contrĂŽlĂ©e par des centaines de membres des forces de l’ordre. “La colĂšre gronde, surtout la nuit”, a dĂ©clarĂ© par tĂ©lĂ©phone Ă  Reuters Aziz El Ouahdani, un moniteur d’auto-Ă©cole de la ville. “Lundi soir, des manifestants sont descendus des collines pour lancer des pierres pendant une heure sur les forces de sĂ©curitĂ©”, a-t-il prĂ©cisĂ©. Les policiers ont lancĂ© une contre-attaque en utilisant des gaz lacrymogĂšnes et ont interpellĂ© plusieurs jeunes, a-t-il poursuivi. Les forces de l’ordre ont ensuite menĂ© des opĂ©rations dans les montagnes pour chasser les manifestants, qui se sont retirĂ©s plus loin, a dĂ©clarĂ© Mohamed Essam, membre d’une association de dĂ©fense des droits de l’homme. Pour le gouvernement marocain, il ne s’agissait pas de nier le droit Ă  manifester mais il Ă©tait nĂ©cessaire de dĂ©gager le port pour mettre fin Ă  l’asphyxie Ă©conomique de la localitĂ© et rĂ©tablir l’ordre. “A Ifni, les Ă©vĂ©nements ont pris un tour plus dramatique qu’ailleurs parce que certaines personnes, des extrĂ©mistes, ont voulu politiser la crise”, a dĂ©clarĂ© Ă  Reuters le ministre marocain des Communications, Khalid Naciri. Il a prĂ©cisĂ© que le calme Ă©tait revenu dans la ville et que, si des excĂšs avaient Ă©tĂ© commis par les forces de l’ordre, ils seraient sĂ©vĂšrement sanctionnĂ©s. REUTERS

AFP, le 11 juin 2008 Ă  06h14 Famille et Ă©cole charpentent les rĂ©seaux islamistes d’IndonĂ©sie

 
Par Aubrey BELFORD NGRUKI (IndonĂ©sie), 11 juin 2008 (AFP) – L’Ă©cole coranique Al-Mukmin compte parmi les plus radicales d’IndonĂ©sie: elle a formĂ© des islamistes responsables d’attentats sanglants et pourtant elle n’a jamais Ă©tĂ© fermĂ©e par les autoritĂ©s. SituĂ© dans le village de Ngruki Ă  Java, prĂšs de l’ancienne citĂ© royale de Solo, ce pesantren (pensionnat islamique) a Ă©tĂ© co-fondĂ© par le chef religieux intĂ©griste Abou Bakar Bachir. L’Ă©cole accueille 1.500 pensionnaires. Ses salles de classe sont ornĂ©es de posters glorifiant les martyrs islamiques ou de fusils d’assaut Kalachnikov dĂ©coupĂ©s dans du carton. Le principal de l’Ă©cole, Wahyudin, dĂ©ment tout lien entre son Ă©tablissement et la Jemaah Islamiyah (JI), rĂ©seau islamiste qui tente d’imposer un califat sur une partie de l’Asie du Sud-Est. Il a cependant envie d’aller rendre visite dans leur prison aux auteurs des attentats de Bali, qui avaient fait 202 morts au soir du 12 octobre 2002, dont une majoritĂ© de touristes Ă©trangers. “Pourquoi les attentats de Bali sont-ils arrivĂ©s? C’Ă©tait une rĂ©action et non une action. (Leurs auteurs) ont Ă©prouvĂ© le besoin de dĂ©fendre leurs frĂšres et soeurs en Afghanistan, les pauvres, lesfemmes”, dit-il. Bachir avait Ă©tĂ© reconnu coupable d’avoir pris part Ă  la “conspiration” qui a conduit aux attaques de Bali, avant d’obtenir en dĂ©cembre 2006 l’annulation de cette condamnation. La Jemaah Islamiyah a subi de nombreux coups sĂ©vĂšres depuis 2002, avec des centaines d’arrestations, sans toutefois jamais apparaĂźtre dĂ©mantelĂ©e. Selon Sidney Jones, une experte de l’islam radical en Asie du Sud-Est, la JI tente actuellement de remonter en puissance grĂące Ă  ses liens familiaux et le rĂ©seau de madrasas (Ă©coles coraniques). “Contrairement Ă  d’autres groupes djihadistes dans d’autres pays, les Ă©coles sont un Ă©lĂ©ment fondamental de l’appartenance Ă  la JI”, explique-t-elle. “Cela veut dire que mĂȘme si vous dĂ©capitez totalement la direction, il reste une organisation structurĂ©e par des liens forts entre ses membres”. “Les Ă©coles de la Jemaah Islamiyah et les familles sont les principales sources de soutien, cela ne peut ĂȘtre niĂ©”, confirme Taufik Andrie, un expert de l’activisme islamiste en IndonĂ©sie. Sans ce rĂ©seau, “la JI serait extrĂȘmement faible comparĂ© Ă  son niveau actuel”. L’Ă©cole coranique Al-Mukmin de Ngruki a Ă©tĂ© accusĂ©e par le gouvernement australien d’avoir formĂ© une gĂ©nĂ©ration de terroristes. “Vous pouvez remonter chaque promotion de Ngruki depuis sa fondation et vous trouverez des personnes qui ont rejoint la JI”, indique Sidney Jones. La promotion 1995 a une particuliĂšre mauvaise rĂ©putation. On y trouve Muhammad Rais, impliquĂ© dans un attentat meurtrier ayant visĂ© en 2003 l’hĂŽtel Marriott de Jakarta. Sa soeur, Rahmah Rusdi, est la premiĂšre femme de Noordin Muhammad Top, un chef islamiste malaisien activement recherchĂ©. On y trouve aussi Asmar Latin Sani, qui s’est lui fait exploser dans l’attaque contre le palace. Egalement pensionnaire en 1995, Salahuddin al-Ayubi purge une peine de prison pour avoir Ă©tĂ© le complice de Noordin Top. Sa femme Sarah a Ă©tudiĂ© Ă  la madrasa Al-Mutaqin Al-Mutaqin de la ville de Jepara, une autre Ă©cole radicale. Pour les fondamentalistes musulmans, “c’est l’Ă©cole classique pour se trouver des Ă©pouses”, souligne Mme Jones. Selon l’experte, les femmes contribuent Ă  consolider et protĂ©ger les rĂ©seaux islamistes. “L’idĂ©e est de chercher une partenaire qui couvre la nature clandestine de l’organisation”. “Le mariage procure un bĂ©nĂ©fice extrĂȘmement stratĂ©gique pour Ă©tendre le djihad (guerre sainte islamique)”, a Ă©crit Ă  l’AFP depuis sa prison Enceng Kurnia, condamnĂ© pour l’attentat contre l’ambassade d’Australie en 2004 Ă  Jakarta. AFP

AFP, le 11 juin 2008 Ă  06h14 Hongrie: le pays des mille et une combines

 
Par GĂ©za MOLNAR BUDAPEST, 11 juin 2008 (AFP) – Avec environ un millier de cas dĂ©tectĂ©s officiellement par an, la corruption envenime encore la sociĂ©tĂ© hongroise, selon un rapport de l’ONG Transparency International (TI), alors que le gouvernement socialiste a promis une politique de “tolĂ©rance zĂ©ro”. Jusque rĂ©cemment, billets glissĂ©s aux gendarmes permettaient de sauver son permis de conduire et d’Ă©chapper aux contraventions en cas d’infraction. Face Ă  l’hĂ©catombe sur les routes et la clĂ©mence des forces de l’ordre, des mesures draconiennes ont Ă©tĂ© introduites pour punir l’alcool au volant avec le retrait immĂ©diat du permis et l’installation de camĂ©ras et radars le long des autoroutes. “Le nombre des accidents mortels a baissĂ© de 37,8% lors des quatre premiers mois de l’annĂ©e par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2007”, a soulignĂ© le professeur de Droit Ferenc Kondorosi, reprĂ©sentant du gouvernement et responsable de ce programme de sĂ©curitĂ© routiĂšre. “Mais le plus difficile est de changer la mentalitĂ© des gens”, dĂ©plore-t-il. Selon les historiens les racines de la corruption remonteraient Ă  la perte de la souverainetĂ© territoriale de la Hongrie au milieu du 16e siĂšcle. DominĂ©s par la suite par les Turcs, la dynastie des Habsbourg ou encore les SoviĂ©tiques, les Hongrois ont appris comment dĂ©jouer le pouvoir central. Aujourd’hui indĂ©pendants et pleinement acquis Ă  l’Ă©conomie de marchĂ© les Hongrois connaissent toujours la corruption, note Transparency International dans son rapport publiĂ© lundi. “Une mauvaise rĂ©partition des ressources, une administration publique bureaucratisĂ©e Ă  outrance et des rĂ©seaux de contacts basĂ©s sur des faveurs accordĂ©es mutuellement constituent toujours les raisons structurelles de la corruption” en Hongrie, selon TI. Ainsi il n’est pas rare de voir les mĂ©decins des hĂŽpitaux publics se servir des infrastructures pour des interventions privĂ©es. Plus de trois Hongrois sur quatre (77%) trouvent normal, selon TI, de verser un pot-de-vin aux mĂ©decins du public pour des services qui leurs sont pourtant dus. Ailleurs, prĂšs de 40% des Hongrois estiment “normal de glisser quelques billets Ă  des policiers, douaniers, employĂ©s du fisc ou fonctionnaires du cadastre pour s’Ă©viter une amende”. Outre les “arrangements” avec les contrĂŽleurs de parkings avec horodateurs pour qu’ils ferment les yeux, un autre phĂ©nomĂšne apparaĂźt couramment en Hongrie: les abus des cartes d’invaliditĂ© pour le stationnement gratuit. Vedettes de la tĂ©lĂ©vision, Miss Hongrie, et autres jeunes gens bien portants se procurent ces prĂ©cieuses cartes pour 40.000 forints (160 euros) par an auprĂšs de la prĂ©fecture. Les “faux handicapĂ©s” utilisent les cachets de mĂ©decins dĂ©cĂ©dĂ©s. Pour Andras Simor, prĂ©sident de la banque centrale MNB, la corruption Ă  grande Ă©chelle vient du systĂšme “immoral” de financement des partis politiques. La Cour des compte n’examine que les rentrĂ©es dĂ©clarĂ©es par les partis et n’est pas tenue de consulter une source indĂ©pendante sur les dĂ©penses rĂ©ellementeffectuĂ©es. Cela induit la corruption et rend les appels d’offres pour les marchĂ©s publics onĂ©reux, conclut M. Simor. TI chiffre le pourcentage des pots-de-vins lors des appels d’offres entre 3% et 25% du montant des contrats en jeu ce qui peut monter Ă  800 millions d’euros par an. Dans le cas de marchĂ©s publics, partis au pouvoir et opposition se partagent Ă  70% et 30% respectivement les sommes ainsi rĂ©coltĂ©es, selon TI. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale constate l’ONG, le phĂ©nomĂšne de la corruption est notamment “accentuĂ© par les problĂšmes financiers des autoritĂ©s locales, les bas salaires des hommes politiques et fonctionnaires locaux, les mauvaises habitudes culturelles et le manque de volontĂ© politique”. AFP

AFP, le 11 juin 2008 Ă  09h33 France: indemnisation rejetĂ©e pour avoir refusĂ© la prĂ©sence d’hommes lors d’un accouchement

 
 LYON (France), 10 juin 2008 (AFP) – Un couple musulman, qui rĂ©clamait des indemnitĂ©s Ă  un hĂŽpital français pour la naissance d’un enfant handicapĂ©, a vu sa demande rejetĂ©e et devra payer 1.000  euros de frais de justice, le pĂšre ayant refusĂ© pour des motifs  religieux la prĂ©sence de mĂ©decins hommes Ă  l’accouchement. Dans un arrĂȘt rendu mardi, la cour administrative d’appel de Lyon (centre-est) estime que “l’Ă©tat de l’enfant est totalement imputable Ă  l’attitude de M. Radouane Ijjou” et que le couple ne peut “rechercher la responsabilitĂ© (…) du centre hospitalier de  Bourg-en-Bresse” qu’il incriminait. NĂ© le 8 novembre 1998, le petit Mohammed est handicapĂ© Ă  100% à  la suite de complications neurologiques Ă  sa naissance. Selon la cour, l’opposition du pĂšre de famille Ă  toute prĂ©sence  masculine a causĂ© le handicap de l’enfant, en empĂȘchant de faire les examens qui “auraient permis d’empĂȘcher les graves complications  neurologiques dont a Ă©tĂ© victime le jeune Mohammed”. “DĂšs 9H40, la sage femme a appelĂ© l’interne de garde et  invoquant ses convictions religieuses, M. Ijjou s’est, jusqu’à  10H10, physiquement opposĂ© Ă  toute prĂ©sence masculine dans la salle  d’accouchement”, relate l’arrĂȘt. “Lorsque vers 10H10, aprĂšs nĂ©gociation, M. Ijjou ne s’est plus  opposĂ© Ă  l’intervention des mĂ©decins masculins, il Ă©tait trop tard  pour commencer une cĂ©sarienne et l’extraction de l’enfant a dĂ» ĂȘtre  effectuĂ©e par application de forceps”, poursuit la cour. La demande du couple avait Ă©tĂ© rejetĂ©e en premiĂšre instance en  mai 2006 par le tribunal administratif de Lyon. Les Ă©poux avaient  ensuite saisi la cour administrative d’appel en demandant que le  centre hospitalier de Bourg-en-Bresse leur verse “une indemnité  provisionnelle de 100.000 euros et, Ă  titre personnel, une somme de  10.000 euros”. AFP

 

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