10 novembre 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4151 du 10.11.2011
archives : www.tunisnews.net


Liberté et Equité:Début du premier procès pour tortures après la révolution du 14 janvier F.T.C.R:LES JEUNES MIGRANTS TUNISIENS EXIGENT DE LA DIGNITÉ

IFEX-TMG congratulates judge Kalthoum Kennou on her election as President of the Association of Tunisian Judges

Liberation:Tunisie: la demande de libération de l’ex-Premier ministre libyen refusée

Business News:Tunisie – Hechmi Hamdi fête la restitution des sièges d’Al Aridha en chantant

Le Temps:Partis politiques – L’heure des bilans:PDP : La face cachée d’un semi-échec

Kapitalis:La révolution tunisienne au Forum des images à Paris

Business News:Les Tunisiens, premiers demandeurs d’asile en Suisse

Rached Mahbouli:Quel avenir pour le français en Tunisie ?

La Depeche:Ghalia Benali, la voix de la Tunisie

Samir AMIN:De l’audace, encore de l’audace !

Alter Info:Attentat de Charlie Hebdo : Commando de 5 hommes pro-israéliens


Début du premier procès pour tortures après la révolution du 14 janvier


Aujourd’hui, mardi 8 novembre, Abdallah Kallel, ex ministre de l’Intérieur, Mohammed Ali Ganzoui, Mohammed Gasmi, dit « Bokassa », Mohammed Naceur Alibi, Zouhaïer Redissi, Houssine Jellali, Béchir Saïdi, seront déférés en état d’arrestation devant la chambre correctionnelle du Tribunal Militaire de Tunis, et Azzedine Jenayeh ainsi que Zine El Abidine Ben Ali seront déférés en état de fuite, dans l’affaire connue sous le nom de Barakat Essahel dont les faits criminels remontent au mois de mai 1991. Date à laquelle a débuté la campagne menée par le président déchu et ses agents, des ex ministres comme l’ex ministre de l’Intérieur Abdallah Kallel, l’ex directeur de la Sûreté Mohammed Ali Ganzoui et le Directeur de la Sûreté de l’Etat Azzedine Jenayeh, à l’encontre de militaires accusés à tort de tentative de renversement du régime. Les arrestations et la torture ont concerné plusieurs officiers supérieurs, en coordination avec la Sûreté militaire et l’administration de la Sûreté de l’Etat dans une tentative flagrante de marginalisation de l’armée nationale (…) Puis leur calvaire s’est poursuivi par leur licenciement pour des raisons disciplinaires ou la mise à la retraite d’office en violation de la loi militaire. (…) Après la révolution du 14 janvier, la justice a été saisie d’une demande de traduction des criminels qui avaient violé leurs droits et les avaient torturé avec sauvagerie. Notons que l’instruction n’a pas englobé tous ceux contre lesquels des plaintes avaient été déposées en dépit des éléments de culpabilité (…) notamment les dirigeants de la Sûreté militaire qui ont livré les officiers au ministère de l’Intérieur alors que les arrestations et les agressions s’étaient déroulées à la caserne même de l’Aouina, comme le général Ferza, le général Ben Houssine, etc ;
Pour le bureau exécutif de l’Organisation Liberté et Equité Maître Najet Laabidi
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

LES JEUNES MIGRANTS TUNISIENS EXIGENT DE LA DIGNITÉ


Paris le 31 octobre 2011, La situation des jeunes migrants tunisiens arrivés en France après la révolution continue à s’empirer et devient alarmante. Ceux qui avaient pu obtenir un hébergement par la mairie de Paris ont été évacués le 31 aout 2011. Une partie d’entre eux ont bénéficié de l’aide complémentaire de la Mairie de 700 euros et sont rentrés en Tunisie, les autres qui n’ont pas reçu cette aide se sont rajoutés aux autres centaines et sont à la rue dans des situations encore plus précaires. L’arrivée de la saison froide rend leur situation plus inquiétante. Le gouvernement français continue sa politique injuste et répressive contre les jeunes tunisiens sans papiers, il refuse de négocier avec les associations et les représentants des jeunes migrants pour fixer des conditions permettant un retour digne au pays pour ceux qui le souhaitent. Les demandes maintes fois répétées de formation professionnelle spécifique pour faciliter le retour et l’insertion sont ignorés avec mépris. Étranglée financièrement la F.T.C.R. continue à apporter un accueil aux jeunes migrants tunisiens et à leur faciliter l’accès à un minimum de droits qui reste fondamentalement insuffisant : ouverture d’un café social “Passage Migrants au 158 rue de Charenton Paris 12ème et accueil juridique et sanitaire au siège. Aussi pour éviter que la tragédie de Pantin ne se répète, et avant que la rigueur de l’hiver ne se répande, la F.T.C.R. répond à l’appel lancé par un certain nombre de jeunes migrants et demande à tous ses amis et partenaires : associations, syndicats et partis et organisations politiques françaises et tunisiennes de se mobiliser pour rompre la politique de mépris et de dénis du gouvernement français contre les jeunes migrants de la révolution tunisienne.
La F.T.C.R. appelle à un RASSEMBLEMENT Le mercredi 9 novembre 2011 à 18H30 à Paris Vers la Préfecture de Paris PLACE du CHÂTELET Pour : Aider les migrants qui le veulent à organiser leur retour vers la Tunisie dans la dignité. L’ouverture immédiate de lieux d’hébergement d’urgence pour les jeunes migrants. Octroi effectif à l’aide médicale d’urgence pour ceux qui ont font la demande La régularisation des jeunes migrants arrivés en France à l’issue de la révolution tunisienne.
Signataires : F.T.C.R. – U.T.I.T. Ile-de-France – Tunisie Verte – A.F.A.D. – F.A.S.E. – A.T.M.F. –Vérité et Justice Pour l’Algérie – UNIT*S – A.C.O.R.T. – P.G.- P.C.F. – Le Manifeste des libertés – MOPAD France – Les Alternatifs – Collectif d’Ailleurs Nous Sommes d’Ici – Secrétariat International C.N.T. – E.E.L.V. – L.D.H. – P.C.O.F. – A.T.T.A.C. – A.D.T.F. – P.D.P. France – N.P.A. – Sortir du Colonialisme – A.M.F. –M.R.A.P. – C.E.D.E.T.I.M. – PARTENIA 2000 – F.A.S.T.I. – Association Tunisienne des Femmes Progressistes – Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – L.T.D.H. – Les Amis de Bouazizi – C.R.I. – U.J.F.P. – Elamel Tunisie – P.T.T. France – L.O. – …  

IFEX-TMG congratulates judge Kalthoum Kennou on her election as President of the Association of Tunisian Judges


SOURCE: IFEX Tunisia Monitoring Group (IFEX-TMG) – IFEX-TMG has been documenting various forms of politically motivated persecution of independent judges since its second fact-finding mission to Tunisia in September 2005. A fact-finding mission in spring 2010 produced the report, “Behind the Façade: How a Politicised Judiciary and Administrative Sanctions Undermine Tunisian Human Rights”. The following is an open letter to Judge Kalthoum Kennou, congratulating her on her election as President of the Association of Tunisian Judges (AMT): 9 November 2011 The Honourable Judge Kalthoum Kennou, We, the members of the International Freedom of Expression Exchange Tunisia Monitoring Group (IFEX-TMG), a global coalition of 21 IFEX members, are writing to congratulate you on your election as president of the Association of Tunisian Judges (AMT). For many years, you and your brave colleagues at the AMT fought against a politicised judiciary, which was often used to silence dissent and quell opposition during the dark years of Ben Ali’s rule. It is a pleasure to see the AMT hold free and fair elections for the leadership of the AMT, after it was illegitimately taken over in 2005 by pro-government judges. We commend you for your tenacious struggle against a politicised judiciary, despite the professional and personal pressures you and your colleagues were subjected to. It is undoubtedly an inspiration for many and we are proud to have supported you in this battle against those who would silence you. We would also like to salute you for the work you have embarked upon since the revolution, alongside your colleagues Raoudha Karafi and Noura Hamdi, who were also elected to the board at the AMT General Meeting on 30 October. IFEX-TMG has not ceased to document violations against independent judges, including being moved far from your families, denied promotions and having your salaries cut in retaliation for insisting on serving justice without interference. Other judges who have been persecuted include Wassila Kaabi, Leila Bahria, Hamadi Rahmani, Mohktar Yahyaoui, Leila Abid and Ahmed Rahmouni, the former president of the democratically elected board of the AMT. We welcome this opportunity for the AMT to work to truly restore the independence of the Tunisian judiciary enshrined in the 1959 Tunisian Constitution and the 1999 Universal Charter of the Judge. You have a crucial role in supporting the new Constitution to be written by the Assembly elected in October. No matter what kind of regulatory environment is created for journalism and the new electronic media in Tunisia, the media can only remain relatively free within a framework protected by a strong and completely independent judiciary. There must be a strong and independent judiciary to uphold the articles within the Constitution that will be written to protect free speech. Your commitment to this cause and efforts to uphold a strong and independent judiciary, which is a cornerstone of good governance and a guarantee of human rights and free expression in particular, will be instrumental as Tunisia moves towards a democracy where freedoms are enshrined and the rule of law reigns. We hope that your success in the AMT elections would herald a new phase in Tunisia, where the Tunisian judiciary consolidates its strong and independent position and democracy triumphs. Sincerely yours, For more information: IFEX Tunisia Monitoring Group


Tunisie: la demande de libération de l’ex-Premier ministre libyen refusée


La Cour d’appel de Tunis a “refusé la libération” de l’ex-premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, mercredi, au lendemain d’un jugement autorisant l’extradition de l’ancien dirigeant vers la Libye, a-t-on appris auprès de la défense. La Cour “a refusé la libération (de M. Al-Mahmoudi) comme nous le demandions”, a déclaré Me Mabrouk Kourchid, l’un des avocats de l’ancien dirigeant libyen qui, a-t-il précisé, n’était pas présent à l’audience. Me Kourchid s’est insurgé contre le fait que le refus du juge de libérer son client avait été notifié à la défense “avant même qu’elle ne commence sa plaidoirie”. “Aucune explication ne nous a été fournie”, a-t-il en outre déploré. La défense avait introduit une demande en appel de libération de M. Al-Mahmoudi après une mesure d’acquittement prononcée en octobre par la justice tunisienne mais qui n’avait pas été suivie d’effet, l’ex-Premier ministre étant demeuré en détention. Pour justifier son maintien à la prison de la Mornaguia, près de Tunis, les autorités judiciaires tunisiennes avaient fait état d’une demande d’extradition émise par Tripoli, dont l’examen, initialement prévu le 22 novembre, avait été avancé au 8 novembre. La défense a indiqué qu’elle allait désormais multiplier les démarches, tant sur le plan intérieur qu’international, pour tenter d’empêcher la signature par le président de la république par intérim, Foued Mebazaa, du “décret-loi” auritorisant la remise effective de M. Al-Mahmoudi à la Libye. Elle a notammment demandé aux ONG de se mobiliser et a appelé les élus de l’Assemblée constituante issue des élections du 23 octobre “à tout faire” pour dissuader M.Mebazaa d’avaliser le jugement de la Cour d’appel. Amnesty International avait estimé, il y a quelques jours, que si M. Al-Mahmoudi “rentrait en Libye, il pourrait être exposé à de réels risques, de graves violations des droits de l’Homme, notamment la torture (…), une exécution extra-judiciaire et un procès injuste”.


Tunisie – Hechmi Hamdi fête la restitution des sièges d’Al Aridha en chantant


Hechmi Hamdi a fêté, hier soir (mardi 8 novembre 2011) sur sa chaîne El Mustakillah, la restitution des sièges d’Al Aridha en chantant des chants tunisiens notamment “Etta3lila” et “Allah maâna” (Dieu avec nous), sur demande d’une citoyenne tunisienne, selon lui. M. Hamdi a expliqué que le devoir patriotique lui impose de coopérer avec tous ceux qui ont été élus, et ce dans l’intérêt de la Tunisie. Il a indiqué, également, que si certains partis (en citant en particulier Ennahdha et le CPR) veulent travailler avec eux, Al Aridha est prête «à coopérer et à étudier leurs propositions sérieusement», sinon elle «conduira» l’opposition, une opposition constructive qui renforcera l’expérience de la démocratie et qui portera la voix du peuple.  
Concernant une hypothétique participation au gouvernement d’union nationale, Hechmi Hamdi n’a pas réfuté cette possibilité, bien sûr si Ennahdha le lui proposait. En outre, contacté, mardi, à Londres par l’agence TAP, M. Hamdi a déclaré : «je suis très heureux car le tribunal a rendu justice à “Al-Aridha” et à tous les Tunisiens qui lui ont accordé leur voix dans les circonscriptions de Tataouine, Kasserine, Sidi Bouzid, Sfax et Jendouba», ajoutant que la Pétition populaire représente actuellement la troisième force politique sur la scène nationale.
M. Hamdi a, d’autre part, nié toute relation entre “Al Aridha” et l’ancien parti au pouvoir, le RCD dissous, précisant que «son courant a élaboré un programme pratique qui vise à atteindre les objectifs de la révolution, programme fondé sur le référentiel islamique et l’expérience des pays occidentaux». Il a appelé les médias tunisiens à ne pas reproduire les accusations fomentées par certains partis rivaux et à garantir à son courant une couverture médiatique équitable.
(Source: “Business News”Le 09-11-2011)

Partis politiques – L’heure des bilans PDP : La face cachée d’un semi-échec


Par Hassine BOUAZRA
Les résultats des élections de la Constituante ont laissé perplexes nombreux sympathisants et électeurs qui avaient choisi de voter pour les candidats du Parti Démocrate Progressiste (PDP) ou ceux du Pôle Démocratique Moderniste (PDM) et autres partis se réclamant de gauche. Des scores imprévus, et qui donnent à réfléchir pour de nombreux candidats. Des réunions pour dresser les bilans et tirer les leçons nécessaires sont organisées, un peu partout, sans tomber dans l’auto flagellation.
Pour de nombreux observateurs le score du PDP a été surprenant.
Comment l’expliquent-ils ? Il est vrai qu’après coup l’analyse est facile.
Certains considèrent que l’entrée d’Ahmed Néjib Chebbi, au premier gouvernement de Mohamed Ghannouchi a desservi l’image de marque du parti et de son président. Mais pouvait-il faire autrement, au moment où il fallait assurer la continuité de l’Etat tout en procédant à certaines réformes urgentes, comme l’amnistie générale ?
La campagne de communication au travers d’affiches géantes était une première en Tunisie. Toutefois, elle n’a pas été appréciée par certaines franges de la classe politique qui n’avaient pas hésité à faire des comparaisons avec un passé non lointain. La deuxième campagne d’affichage où le slogan eu le privilège sur les personnalités dirigeantes du parti semble plus apaisée. De toute façon, c’était une première expérience. Et toute nouveauté est sujette à des erreurs. Son évaluation est nécessaire. Certains évoquent un excès constaté lors des apparitions des cadres du parti sur les chaînes de télévision. A force d’être présents sur l’écran une certaine banalisation et lassitude peuvent se produire. Il faut dire que ce genre de critiques est à relativiser, car c’est Ennahdha qui a accaparé le plus de temps d’antenne. Ça l’a bien servi. Pour certains, la bipolarisation Ennahdha-PDP, a desservi ce dernier. Il ne fallait pas montrer que le PDP était le seul opposé à Ennahdha, car dans les mosquées les imams jouaient la carte Ennahdha et ses alliés. Est-ce qu’il fallait pour autant taire ses divergences avec ce parti ? Ce n’est pas sûr. Une certaine fixation pouvait être évitée. Un autre reproche est fait : une certaine personnalisation du PDP en axant sur son leader.
L’image de la Secrétaire générale Maya Jeribi, femme militante portée sur les épaules le 14 janvier à l’avenue Habib Bourguiba, n’a pas été bien exploitée. Son nom aurait pu focaliser beaucoup de voix féminines qui avaient peur, pour leurs acquis et craint, Ennahdha et tout autre parti qui remettrait en cause leurs droits contenus dans le Code de Statut Personnel (CSP). La moitié des électeurs est constituée de femmes qui ne s’alignent pas forcément et automatiquement sur le vote de leurs maris.
Les démissions successives et leur sur- médiatisation ont causé du tort au parti. Chaque fois que des listes de candidats se constituent, il y a des mécontents. Mais est-ce une raison pour travailler contre son propre parti ? Le financement du parti et les apports de certains hommes d’affaires ne passaient pas bien dans l’opinion. Il fallait parler des comptes du parti et montrer leur caractère clean. Par comparaison Ettakatol en présentant ses comptes même, s’il n’est pas rentré dans les détails, a pu écarter certains soupçons. Ennahdha non plus n’a pas présenté ses comptes. Mais ce parti se targue d’un million d’adhérents. Et les médias étaient assez complaisants à son égard.
A Sfax, certains hommes d’affaires qui n’avaient pas une très bonne réputation, en s’affichant à côté des dirigeants du PDP, les ont mal servi. Une certaine distance et discrétion n’auraient pas fait de mal. La position de principe du PDP, concernant l’ex- RCD n’a pas été bien comprise par l’opinion publique. Les responsables de ce parti n’avaient pas voulu jouer au populisme opportuniste. Il en était de même pour les positions adoptées lors des sit-in Kasba 1 et Kasba 2. Là encore, il y a eu un certain déphasage avec certaines franges de l’opinion publique.
La poursuite, même pour quelques jours seulement, de la publicité politique en dépit de l’interdiction décrétée par l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) a été mal appréciée par certains, comme si le parti était réfractaire à l’ordre et la « loi ».
La question de l’identité, de la religion et de la morale a été gauchement cédée à Ennahdha, alors qu’elle intéresse tous les Tunisiens.
La projection du film Persepolis par la chaîne Nessma a beaucoup servi Ennahdha. Il a déplacé le curseur de la campagne électorale. Au lieu de discuter le contenu de la prochaine Constitution ou les programmes économiques et sociaux proposés par les différents partis, le débat s’est concentré sur la place du sacré et son nécessaire respect. A quelques jours du scrutin, beaucoup d’indécis ont pris leurs distances des partis modernistes et progressistes et par repli identitaire se sont trouvés du côté d’Ennahdha. L’image de la chaîne Nessma, passant chez beaucoup de Tunisiens, pour une chaîne opposée à la religion, a causé du tort à tous ceux qui passaient fréquemment sur ses plateaux en cette période précise.
Au moment où les élites modernistes, tombaient dans le piège du débat sur l’identité, les autres faisaient du social, contactaient le bon peuple et faisaient des promesses concrètes. Il faut attendre longtemps pour que les choses se décantent.
Les partis modernistes peuvent ne pas vendre leurs âmes, tirer les leçons de leurs échecs relatifs, constituer un contre-pouvoir de propositions. Pour cela, il faudra qu’ils apprennent à ne pas jouer solitaires et être collés au bon peuple, en quittant leur tour d’ivoire.
(Source: “Le Temps” Le 09-11-2011)

La révolution tunisienne au Forum des images à Paris


Au menu : débats, projections, exposition de dessins de presse et de caricatures avec une carte blanche au cinéaste tunisien Zouheir Mahjoub, fondateur de l’Association de promotion du cinéma d’animation et des arts connexes (Apcaac) à la Marsa.
Une sélection de courts métrages sera présentée dont ‘‘Le guerbaji/le porteur d’eau’’ (1985), ‘‘Les deux souris blanches’’ (1992), ‘‘La Goutte miraculeuse’’ (2009) et ‘‘Ruse pour ruse’’(2006) de Sancho Mongi, pionnier de l’animation tunisienne.
Une carte blanche est également réservée à l’Association tunisienne de cinéma d’animation (Atca) créée en vue de promouvoir ce genre en Tunisie, d’encadrer des ateliers de formation pour les enfants et les jeunes amateurs de cinéma, de créer un réseau entre les professionnels du métier et d’organiser des projections de films d’animation.
Au programme, également, des courts-métrages produits ces deux dernières années en Tunisie dont ‘‘Le château de sable’’ de Mustapha Taieb, ‘‘La poule de Sabaa’’ de Rafik Omrani, ‘‘Coma’’de Alaeddine Boutaleb, ‘‘L’enfant roi’’ de Hassine Grayaa et ‘’L’ambouba’’ de Nadia Rayes.
La révolution en Tunisie sera au coeur d’une table ronde intitulée «La révolution s’anime». Elle sera dédiée à l’animation comme moyen de communication complémentaire au dessin de presse et comme déclencheur de créations artistiques animées et libres sur Youtube et dans les films d’étudiants. Y interviendront, notamment Wassim Ben Rhouma, président de l’Atca, Zouheir Mahjoub, cinéaste tunisien, Lucas Menget, grand reporter France 2, et Plantu de Cartooning for Peace.  
Cette 9e édition du Carrefour de l’animation constitue chaque année un moment fort de l’animation au Forum des images, créé il y a 20 ans par le poète Pierre Emmanuel.
(Source: “Kapitalis” Le 09-11-2011)

Les Tunisiens, premiers demandeurs d’asile en Suisse


276 Tunisiens sur 2.142 requérants ont demandé asile à la Suisse au cours du mois d’octobre 2011, soit 4,9% de plus qu’en septembre, selon l’agence ats. Les principaux pays de provenance sont la Tunisie, l’Erythrée (248) et le Nigéria (216). Suivent l’Afghanistan (112), la Serbie (107) et la Syrie (101). Ainsi, jusqu’à fin octobre, la Suisse a déjà reçu 12% de plus de demandes que durant toute l’année dernière (17.450 demandes en dix mois, contre 15.567 en 2010), selon les chiffres publiés mardi 8 novembre 2011 par l’Office fédéral des migrations. Après plusieurs mois relativement calmes, les demandes ont connu un bond de 18% en septembre, avec 2042 requérants. Le mois d’octobre a marqué un nouveau pic avec 2142 nouvelles procédures entamées.
(Source: “Business News”Le 09-11-2011)

Quel avenir pour le français en Tunisie ?


Par Rached Mahbouli
Voilà une question, le choix de la première langue étrangère, qui refait surface et qui se pose aujourd’hui avec acuité, plus encore qu’auparavant. Parce que nous entrons dans une phase de bilan et de remise en cause de nos orientations. Il est visible que nous n’arrivons pas à nous défaire de la belle et combien difficile langue française. Nos relations avec la France étant anciennes, complexes et très profondes, ce choix s’avère évidemment difficile. Nos amis Français voudront bien nous excuser de remettre en question une situation qui semble résolue depuis longtemps mais les nécessités du monde qui change nous obligent au bilan. Le français langue du passé ? Certes, le français a eu son ère de gloire le temps jadis, du temps où la France était une puissance impériale avec un immense territoire et des millions d’hommes sous sa domination. Elle avait un rayonnement culturel inégalé et jouissait d’une très grande influence scientifique et diplomatique. Bien connaître le français était, avant les années soixante, un grand atout pour évoluer, sinon une certaine fierté. Aujourd’hui, il n’y a plus rien de tout cela. Proportionnellement à l’évolution de la population mondiale, les locuteurs du français dans le monde se réduisent comme peau de chagrin. Par suite une bonne connaissance du français aux dépens de l’anglais pose déjà problème aux Tunisiens et en posera encore davantage à l’avenir. D’ailleurs les Français eux-mêmes pourraient-ils apprendre en première langue autre chose que l’anglais, la langue de communication la plus courante dans le monde depuis déjà des décennies ? Pour amorcer le débat relevons quelques faits actuels négatifs, de nature à rendre difficile l’apprentissage du français, difficiles encore les échanges de populations et aléatoires les bénéfices. Concernant la mauvaise volonté de réformer la langue : aux innombrables sollicitations depuis des décennies concernant la réforme du français, l’Académie française est restée sourde, infligeant à des générations de Français et d’étrangers l’apprentissage d’une langue que tout le monde reconnaît comme propice à l’expression mais nécessitant un effort continu d’apprentissage et de mémorisation. Preuve en est qu’en Tunisie, depuis 1956 et malgré des investissements colossaux dans l’enseignement du français, celui-ci ne semble guère avoir donné satisfaction. Aujourd’hui, on le voit à travers des reportages, le Tunisien moyen baragouine le français, les lycéens le parlent moins bien qu’avant et l’élite se débrouille tant bien que mal malgré le nombre croissant des chaines satellitaires francophones. Concernant la promotion de la langue par la France : les écoles françaises sont accessibles uniquement aux élites et les ouvrages français sont financièrement inaccessibles au Tunisien moyen. Par ailleurs, les efforts de la Mission culturelle française, quoique louables, ont été insuffisants. Ils n’ont pu répondre à la demande croissante depuis des décennies. Ils n’ont pu contrecarrer les nouvelles offres arabophones ou celles des autres centres culturels étrangers qui se disputent l’attention des élèves, des étudiants ou des autres apprenants adultes. Concernant les échanges de populations et notamment la difficulté d’obtention des visas français et l’accueil mitigé qu’on réserve généralement au Tunisien résident ou de passage en France sont de nature à décourager le voyage. De même le devenir des étudiants et chercheurs tunisiens après leurs études en France n’est pas particulièrement attrayant. Quant à l’évolution des naturalisés dans la société française, elle n’est pas brillante non plus. Tous ces facteurs cumulés handicapent ainsi la mobilité des Tunisiens et leur épanouissement en dehors de leur pays. Un impérieux besoin d’anglais Par ailleurs, tout francophone, Français compris, ne maîtrisant pas l’anglais vous dira qu’il se sent perdu sitôt en dehors de la zone francophone, et même en danger s’il est en butte à des problèmes. Si l’on se rappelle enfin qu’à l’est de nos frontières, nos frères arabes, y compris les Libyens, sont autant anglophones que nous sommes francophones, vous comprendrez pourquoi il est avantageux pour la jeunesse et les travailleurs de bien maîtriser l’anglais en priorité, et qu’une moins bonne connaissance de celui-ci nous éloigne davantage de notre projet panarabe. Ainsi, la prééminence de la connaissance approfondie du français, telle qu’on l’exige d’une seconde langue, ne correspond pas à nos besoins parce que cela se fait toujours aux dépens de l’anglais qui est devenu primordial à notre décaissement, à notre relation avec les pays autres que ceux du monde arabe, bref à notre évolution en tant que nation libre et ambitieuse. Aujourd’hui hélas, ceux qui ambitionnent d’apprendre convenablement le français, qui reste une belle langue de culture chère à nos coeurs, je le répète, prennent le risque de retarder leur formation en anglais et leur ouverture précoce sur le monde qui court rapidement et qui change si vite. Ce qui est relativement grave pour une nation comme nous qui sommes déjà en retard sur notre calendrier. C’est pour cela que cette question de langue seconde est particulièrement épineuse et ne doit pas être laissée aux mains des seuls politiques. J’imagine qu’un tel projet soulève de grandes difficultés vus les intérêts géopolitiques et économiques en jeu, mais notre progrès en dépend ! En conclusion, il me semble que malgré notre proximité sentimentale avec la France et nos liens intimes avec nos amis français, ceux-ci comprendront qu’il est de notre intérêt de nous habituer à regarder le français d’un autre œil. S’ils nous facilitent cette difficile transition, nous leur en seront reconnaissants. Ils ne seront que plus proches de nous. (Source: “Kapitalis” Le 09-11-2011) Lien:http://www.kapitalis.com/kultur/39-livres/6753-quel-avenir-pour-le-francais-en-tunisie.html  

Ghalia Benali, la voix de la Tunisie


La Tunisie a trouvé son emblème après les événements du printemps dernier. Avec sa voix d’exception, Ghalia Benali incarne la passion des femmes de ce pays, leur combat et une tradition vocale qui renvoie à Oum Kalsoum.
Aujourd’hui la voix de la Tunisie s’appelle Ghalia Benali. C’est une chanteuse exceptionnelle aux multiples influences que vous allez découvrir.
La chanteuse tunisienne Ghalia Benali rend un hommage vibrant à la diva Oum Kalsoum, la bien nommée « Constellation de l’Orient », qui fait toujours l’objet d’un véritable culte, trente-cinq ans après sa disparition. Ghalia Benali interprète son répertoire d’une voix chaude et veloutée dans un épurement splendide.
Sans chercher à rivaliser, la voix de Ghalia Benali s’approprie librement le répertoire de l’immense chanteuse égyptienne, repris dans son dernier album « Ghalia sings Oum Kalsoum ». Une voix mate aux envolées cuivrées, parfois rauques, le chant de Ghalia Benali submerge par sa profondeur, son authenticité et sa sincérité.
Pour Ghalia Benali, tout a commencé par sa rencontre artistique avec Moufadhel Adhoum, musicien, à Bruxelles. Fascinée dès son plus jeune âge par la chanteuse égyptienne, elle a considérablement diversifié ses inspirations en se nourrissant de flamenco, de jazz, de classique.
« Je ne suis ni une chanteuse traditionnelle ni classique, je n’ai pas de carcan », dit-elle.
Le concert de Foix explore donc différentes orientations musicales, soutenues par la voix extraordinaire de Ghalia. Ne ratez pas cette occasion de découvrir une chanteuse exceptionnelle dont la notoriété va grandissant.
Assurément, une nouvelle étoile est née.
Samedi, à 20 h 45, au Courbet (sous chapiteau chauffé). Avec la complicité des habitants du Courbet, vendredi, à partir de 19 heures, cocktail de bienvenue aux couleurs des différentes cultures de la cité et vendredi et samedi, petite restauration avec Côté café et le collectif sportif des jeunes de la cité Pierre-Faur.  
(Source:“La Depeche” Le 09-11-2011)

De l’audace, encore de l’audace !

 


Auteur : par Samir AMIN Samir Amin théorise la crise actuelle et les alternatives que devrait porter la gauche radicale. Il appelle cette dernière, au Nord comme au Sud, à faire preuve d’audace pour être à la hauteur de la conjoncture historique produite par l’implosion du capitalisme contemporain. Celui-ci est un capitalisme de monopoles généralisés qui constituent désormais un système intégré et contrôlent étroitement l’ensemble de tous les systèmes productifs. C’est le produit d’une étape nouvelle de la centralisation du capital dans les pays de la triade (les États-Unis, l’Europe occidentale et centrale, le Japon) qui s’est déployée au cours des années 1980 et 1990. La « mondialisation » est le nom qu’ils ont eux-mêmes donné à l’ensemble des exigences par lesquelles ils exercent leur contrôle sur les systèmes productifs. Il ne s’agit de rien d’autre que d’une étape nouvelle de l’impérialisme. Le capitalisme des monopoles généralisés et mondialisés constitue un système qui assure à ces monopoles la ponction d’une rente de monopole prélevée sur la masse de la plus-value (transformée en profits) que le capital extrait de l’exploitation du travail. Ce déséquilibre en croissance continue est lui-même, à son tour, à l’origine de la financiarisation du système économique. Le capital des monopoles a ouvertement déclaré la guerre aux travailleurs et aux peuples. Nous ne sommes pas dans un moment historique où la recherche d’un « compromis social » constitue une alternative possible. Il y a eu de tels moments dans l’histoire, comme par exemple dans l’après-guerre, avec les compromis social capital/travail propres à l’État social-démocrate en Occident, au socialisme réellement existant de l’Est, aux projets nationaux populaires du Sud. Le conflit oppose donc le capital des monopoles aux travailleurs et aux peuples invités à une capitulation sans condition. Les stratégies défensives de résistance sont, dans ces conditions, inefficaces, appelées à être toujours finalement vaincues. Face à la guerre déclarée par le capital des monopoles, les travailleurs et les peuples doivent développer des stratégies qui leur permettent de passer à l’offensive. Le moment nous offre l’occasion historique d’aller bien plus loin ; il impose comme seule réponse efficace une radicalisation audacieuse dans la formulation d’alternatives capables de faire passer les travailleurs et les peuples à l’offensive, de mettre en déroute la stratégie de guerre de l’adversaire. la gauche radicale doit se doter de programmes audacieux. Samir Amin propose trois « propositions générales » : socialiser la propriété de monopoles ; dé-financiariser la gestion de l’économie ; dé-mondialiser les rapports internationaux. Il entend donc par « audace », pour les gauches radicales dans les sociétés de la triade impérialiste, l’engagement dans la construction d’un bloc social alternatif anti-monopoles. Et pour les gauches radicales dans les sociétés des périphéries l’engament dans la construction d’un bloc social alternatif anti-compradore.

Attentat de Charlie Hebdo : Commando de 5 hommes pro-israéliens


De source policière confidentielle, un des suspects de l’incendie actuellement en garde à vue, serait membre de la LDJ, la Ligue de Défense Juive! Il semblerait que nous soyons en présence d’une machination au détriment de la communauté musulmane. Le commando de 5 hommes aurait avoué. 1/ La démarche palestinienne d’adhésion à l’ONU aurait motivé l’action du “commando” composé de 5 personnes toutes en garde à vue! 2/ Les membres du “commando ” seraient âgés de 21 à 26 ans dont l’un a l’habitude de mettre des vidéos “anti-Palestiniens” en ligne! 3/ La question est: quel rapport entre le conflit israélo-palestinien et l’édito de Charlie Hebdo représentant le Prophète Muhammad? (Source :« Alter Info » Le 08-11-2011) Lien :http://www.alterinfo.net/notes/Attentat-de-Charlie-Hebdo-Commando-de-5-hommes-pro-israeliens_b3417377.html

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