Liberté et Equité: Arrestation de monsieur Abdelmottaleb Ben Marzoug
Dr Moncef Marzouki : Nouvelle méthode de répression crée par le régime tunisien Contre Maître Abdel Waheb Maatar
Abdo Maalaoui : Tarek Mekki, un plaisantin ou un futur Président de la Tunisie : Qui est-il ?
VoltaireNet: Plaidoyer pour la justice« Au nom de l’homme », un film d’Andrea Canetta
2) Arrestation de monsieur Abdelmottaleb Ben Marzoug
Jeudi 19 février 2009, monsieur Abdelmotttaleb Ben Omar Ben Mohammed Ben Marzoug a été arrêté au district de police de Gabès où il avait été convoqué par téléphone. Il a ensuite été conduit à l’administration de la Sûreté de l’Etat au ministère de l’Intérieur à Tunis. Son avocate, Maître Radhia Nasraoui, a déposé plainte au Procureur de la République de Tunis, pour l’informer du dépassement de la durée de garde à vue. Abdelmottaleb Ben Marzoug est originaire de Douz dans le gouvernorat de Kebili ; il est marié et a une fille qui n’a pas trois mois. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)Nouvelle méthode de répression crée par le régime tunisien Contre Maître Abdel Waheb Maatar Défenseur De droit de l’homme
Tarek Mekki, un plaisantin ou un futur Président de la Tunisie : Qui est-il ?
Abdo Maalaoui
Montréal \ Canada
Encore et encore et encore !!! Les politiciens tunisiens (du pouvoir comme de l’opposition) savent que les tunisiens veulent de la démocratie et de la dignité… Chacun veut nous promettre le voyage au paradis… L’essoufflement et l’usure du RCD après 21 ans de règne sans partage du pouvoir et le vieillissement de ses cadres qui n’ont pas su former la jeunesse qui sera capable de continuer la construction du pays. Les dirigeants de l’opposition n’ont pas su non plus canaliser certaines couches de notre société. Voilà une grande partie des tunisiens sont désillusionnés, amers et fatigués…
Hops.!!! Un autre Leader qui a jailli de nul part qui s’appelleTarek Mekki… J’ai fait mon enquête et j’ai découvert en partie : Qui est M. Tarek Mekki, celui qui veut être Président de la Tunisie ?
Il vit à Montréal / Canada, comme un grand seigneur ! Son père est un homme historique : El Haj Mekki, un Polytechnicien, ingénieur spécialiste des mines. Il a dirigé toutes les mines en Tunisie telles que la Mine de Tamera, Douahria (Sejnane) et toutes les autres mines à travers le pays, avec le temps, il devenu Monsieur Mines du gouvernement de Bourguiba ! … Il a eu une carrière fulgurante. Par la suite il s’est lancé dans le domaine de la construction et du TBP… Un homme intègre, généreux et simple ! Il a fait beaucoup pour la Tunisie… Tous les mineurs de la Tunisie l’aimaient !
Il a bâti une fortune dans le domaine de la construction. Son père Haj Mekki est une grande personnalité historique tunisienne de 2ème rang. Il est ami intime de Si Hédi Baccouche, Hédi Nouira, Mohemd Mzali, et les autres grosses vieilles pointures tunisiennes. C’est un Bourguibiste de la première heure… Haj El Mekki jouit de la confiance de Ben Ali et de son entourage jusqu’aujourd’hui ! C’est un grand homme qui mérite le grand respect….
Le fiston Tarek Mekki est né dans cette ambiance, fils unique, il a dirigé les plus grands chantiers, il a construit avec son père la majorité des grands hôtels, Mosquées, routes, etc… C’est un personnage sans CV politique, mais il est très populiste auprès des couches populaires, il est aussi connu à la Cité Ettadhamen, à Ibn Khouldoun, qu’à Gafsa, ou dans les grands hôtels de la Tunisie. Tous les membres de la famille Trabelsi, Belhassen, El Taief, El Matri … etc… sont ses ex-clients et des anciens amis… C’est l’entreprise de son père qui a construit les divers châteaux et bâtiments et c’est notre Robbins de Bois Tarek Mekki qui a supervisé les chantiers…
Tarek Mekki n’est pas un «AS de pique» !!! Il brassait des millions de dinars en Tunisie, il était parmi le quatrième cercle du pouvoir économique de la Tunisie ! Il a vécu dans la richesse, mais il repugnait la misère, la pauvreté et le mépris “hogra” ? Il prennait l’argent de son riche père et il aidait les pauvres de ses chantiers !..
Alors que se passe-t-il ? Que veut-il ? Pourquoi il délaisse la vie de château en Tunisie pour s’installe au Canada dans le secret et le froid ! Tarek Mekki a visité l’hôpital juif de Montréal quand Madame Matri, la fille de Ben Ali a accouché avec la petite fille de Sakhr El Matri qui est née canadienne me confirmait Mme Clarice travaillant dans le même hôpital depuis 20 ans ?…
D’après les vidéos sur You Tube ou Daily Motion et autres… qui ont été regardé par plus de 800,000 personnes, c’est énorme, du jamais vu en Tunisie !!!
Il réclame haut et fort qu’il veut devenir le Président de la Tunisie ? Est-ce que c’est une « Joke » ? Ou une réalité ?
Le samedi 8 mars 2009, il était invité à l’Université Concordia pour parler entre autres de la situation politique en Tunisie, j’étais invité par un ami canadien qui était dans le comité organisateur. Ce dernier m’a demandé si je connais un certain Tarek Mekki ? Je lui ai répondu sincèrement que je le connais comme tout le monde par ses vidéos. Mais je ne sais pas qui il est ? Ou de quel parti politique il est membre ?
J’ai découvert qu’il n’est d’aucun parti. Lui-même est devenu un personnage Parti «Partyman »… Il m’a vu, il se renseignait vite sur moi, il pensait que je travaillais pour le Consulat de Tunisie à Montréal ou je suis un agent du gouvernement tunisien, il était extrêmement nerveux et méfiant !
A certain moment, on a décidé de briser la glace de part et d’autre… et de se saluer comme des gens civilisés. J’étais complètement étonné de l’absence de Tunisiens. Il m’avait posé la question sur la raison de ma présence à cette réunion, je lui ai répondu que je suis invité simplement par un ami ! Je lui demandais qu’il peut rester tranquille, je n’ai aucun ennemi tunisien mais j’ai des adversaires politiques, des gens avec qui je ne partage pas la même vision, ni la même mission. Parfois, je vois le développement économique et financier de la Tunisie autrement ! Je suis plus un opposant à la bureaucratie, à la magouille, et au mépris, mais j’ai toujours gardé du respect pour mes adversaires politiques, chacun a ses convictions ! …
Il m’a demandé mon nom de nouveau. Je lui ai répondu Abdo Maalaoui… Il s’est rappelé de mon nom. Il a une mémoire phénoménale ! Il était à la limite de l’insolence et de l’arrogance ! Il riait des articles que j’ai écrits… À certain moment, je ne l’ai pas raté … Je l’ai traité de tous les noms, il avait compris qu’il devrait arrêter… Il s’est approché de moi en m’embrassant (la chaleur tunisienne !) et en me disant qu’il détient de grands dossiers. S’il les divulgue ca va éclater… !!! Je l’ai répondu que ce sport national des tunisiens après le foot ne m’intéresse pas, chaque tunisien(ne) détient des dossiers sur les autres … sauf sur eux-mêmes… Ce jeu malsain ne m’intéresse pas, je trouve que ca fait partie de la Culture des gens arriérés !!!
Après quelques minutes «cul de sac» chacun de nous est partie rejoindre son cercle d’amis…
Je l’ai vu accompagné avec des ONG américaines très actives dans la coopération internationale, souvent ces ONG américaines ont trempé dans des activités non catholiques en Amérique Latine, en Afrique et en Asie… Je l’ai vu sortir avec un attaché de l’Ambassade américaine à Ottawa, escorté par trois autres personnes connues dans le milieu de la coopération internationale (j’ai 30 ans d’expérience dans le milieu de la coopération internationale), il y avait aussi notre police canadienne, des agents de la GRC qui étaient présents aussi !
Depuis cette rencontre, je me pose des tas de questions !
¨ Tarek Mekki, est-il une carte de rechange que les américains et les canadiens sont entrain de préparer et jouer ?
¨ Tarek Mekki, malgré qu’il fût millionnaire en Tunisie, pour réaliser toutes ses activités, a-t-il accès au financement magique et underground de bailleurs de fonds nord-américains parce que pour entretenir une équipe dynamique et professionnelle en Europe et en Amérique, ca prend de l’argent ?
¨ Tarek Mekki travaille pour le compte de qui ?
¨ Tarek Mekki, une figure politique complètement inconnue est devenue la nouvelle star politique de l’heure en deux ans seulement ? Qui sont les gens derrière-lui et avec lui ?
¨ Tarek Mekki, avec les 800,000 personnes qui ont visionné ces vidéos, pourquoi il ne crée pas légalement un parti politique en Tunisie ?
¨ S’il veut devenir Président de la Tunisie, il sait que c’est le droit de chaque citoyen tunisien garanti et protégé par la Constitution tunisienne. Pourquoi il ne se présente pas officiellement aux élections 2009 ?
¨ Alex Davilmar, un ami de longue date et expert en télécommunication par Satellite & IP m’avait informé qu’il a eu une demande d’un groupe qui veut émettre des émissions TV par satellite sur la Tunisie, honnêtement j’ai pensé la Chaine Zeitouna de Sakhr El Matri, mais maintenant, je commence de comprendre !!! Alex m’a confirmé que c’est un groupe canado-américain ! Sakhr n’est pas américain, ni canadien malgré que sa petite fille adorée est canadienne mais elle est encre trop jeune ?
¨ Terek Mekki, est-ce qu’il est entrain de préparer une chaine TV satellitaire pour perpétrer sa pénétration politique en Tunisie ?
¨ Beaucoup de mystères que Tarek Mekki le nouveau Robbins de Bois est entrain de broder !
Les proches de l’opposition tunisienne sont entrain de le courtiser en secret, il est devenu un personnage incontournable sur la scène politique tunisienne. Est-il vrai que des gens de la famille présidentielle est entrain de négocier son retour ou acheter son silence d’après ses dires, mais il n’est pas prêt… Il ne veut rien d’autre que devenir le Président de la Tunisie !!!
Historiquement : Erreur de le sous-estimé !!! Rappelons-nous, toute la classe politique tunisienne à l’époque de Bourguiba a sous-estimé Ben Ali, personne n’a pensé qu’il sera au pouvoir, mais personne … !!! Même pas l’opposition !!!
Est-ce que la Tunisie est devenue le pays des mystères ? Aucun média officiel tunisien n’a osé enquêter … Radio Rumeur proche du cercle diplomatique tunisien à Montréal garde le silence le plus absolu !
Pourquoi tout ce silence ? C’est bizarre, est-ce que le peuple tunisien a le droit de savoir !!!
E.Mail : maalaoui@yahoo.com
Tunisie : Après le rachat de Fortis, qui rendra les 20 MDT à la BNA ?
Des forces de Gauche dont le PCF indésirables
CHOUIKHA Abd Raouf
Richard Prasquier président du Crif a dénoncé “une explosion de haine d’une virulence alarmante“, observée lors des manifestations organisées pour protester contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Il accuse pour cela les partis de gauche sauf le PS d’être directement responsables de débordements antisémites et pratique certains amalgames douteux.
Craignant une recrudescence des actes antisémites,Richard Prasquier président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dénoncé “une explosion de haine d’une virulence alarmante“, observée lors des manifestations organisées pour protester contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza.
En effet, en janvier, 352 incidents antisémites ont été enregistrés, dont 50 actes de violences contre des personnes ou des biens symboliques, selon des précisions du ministère de l’intérieur. Ces chiffres représentent à eux seuls 80 % du nombre d’actes antisémites relevés pour l’ensemble de l’année 2008. Pourtant ce ministère non avare en chiffres, ne précise pas si ces violences sont le fait d’actes isolés émanant de jeunes de « banlieues » ou d’actions mûrement organisées de la part d’associations de malfaiteurs ainsi que sur leurs véritables motivations.
Les enquêtes ne semblent pas être très bavardes pour l’instant, il est pourtant impératif que l’opinion française soit régulièrement informée sur ces dérives inquiétantes et dangereuses pour la cohésion nationale.
L’extrême gauche, les communistes et les Verts ont été vivement accusés à l’occasion du dîner annuel du Crif d’avoir “cautionné des débordements antisémites lors de manifestations pro-palestiniennes“. Prasquier a déploré qu’ “on défile sous les drapeaux de ce mouvement architerroriste qu’est le Hamas“, aux “cris de morts aux juifs“.
Déjà, dans une interview à RFI le 15 février dernier,Prasquier accusateur visait tout particulièrement la secrétaire nationale du PCF : “Je trouve tout à fait normal que des gens manifestent pour dire qu’ils désapprouvent ou sont hostiles à l’opération, à la politique israélienne et qui la condamnent“. En fait ce qui lui pose beaucoup plus de problème c’est qu’il “ne comprends pas que des hommes politiques qui font partie du consensus démocratique de notre pays, et là je pense à Marie-George Buffet – Besancenot et la LCR ça fait longtemps qu’ils sont sur le terrain -, puissent défendre un mouvement qui est reconnu comme un mouvement terroriste, qui est l’archétype du mouvement terroriste, qui est un mouvement islamiste radical. “
Il poursuit toujours véhément
“Comment croire ces militants politiques aguerris de l’extrême gauche qui prétendent n’avoir rien vu et rien entendu de ces débordements ? Sur les photos, on ne les voit pourtant pas fermer les yeux ou se boucher les oreilles !”, a-t-il lancé en s’adressant à la secrétaire nationale Marie-George Buffet, à Olivier Besancenot (NPA) et aux Verts, présents aux défilés de janvier.
En conséquence, en guise de sanctions, le PCF et les Verts n’ont pas été invités au dîner du Crif du lundi 2 mars.
M. Fillon a lui aussi fait écho en enchérissant dans sondiscours :
” Nous n’acceptons pas que des manifestations prétendument pacifistes dégénèrent en débordements de violence, cautionnés par la complaisance de certains responsables politiques. “
Les luttes du PCF contre l’antisémitisme Dès lundi,Marie-George Buffet s’est profondément “indignée” par sa mise en cause et a souligné que les communistes français avaient “toujours été aux côtés des juifs de France“, notamment “dans la résistance contre l’occupant nazi“. Elle a notamment précisé “Monsieur le président (…) vous savez que vous trouverez toujours les communistes à vos côtés dans ce combat contre l’antisémitisme, comme dans celui contre le racisme »… « c’est un amalgame inacceptable de dire ou de sous-entendre que des communistes auraient cautionné le moindre mot antisémite ou même attentatoire à l’existence de l’État d’Israël” lors des manifestations.
Le PCF souhaite désormais “fermer cette parenthèse qui n’aurait jamais dû s’ouvrir” avec le Crif, a indiqué son porte-parole Olivier Dartigolles. “Il y a sûrement de l’incompréhension sur la dernière période, il faut se parler.”
Comme on s’en aperçoit, la charge la plus lourde du président du Crif était destinée au PCF, devenu brutalement responsable des débordements voire même complice des slogans antisémites.
Pourquoi ne pas lui imputer aussi la présence des excités et des casseurs et le rendre responsable des dégâts causés au cours de ces manifestations !
Leur service d’ordre était-il tenu de contrôler tout le long du cortège des manifestants ?
De toute façon il ne le pourrait pas même s’il en avait les moyens.
Tous les médias en sont témoins, le cortège du PCF n’était pas du tout mêlé aux autres et les militants dont Marie-Georges Buffet défilaient derrière leurs propres banderoles. Celles-ci dénonçaient simplement l’agression injustifiée et démesurée contre une population de Gaza démunie et ne disposant d’aucune protection. Cette population a été prise entre les tirs des belligérants après un long et pénible blocus.
Il est profondément injuste de traiter le PCF de la sorte, vu son passé de résistance et de lutte historiques. Il a été notamment le fer de lance de la lutte contre l’antisémitisme et contre toutes formes de racisme, et l’a montré à maintes reprises. Les manifestations de 2006 en faveur de Ilan Halimi sont là pour nous le rappeler.
Souvenons-nous la loi de juillet 1990, dite « loi Gayssot » qui fut votée afin de renforcer le dispositif contre le racisme après la sortie d’une « thèse » négationniste, de l’attentat meurtrier rue Copernic et du meurtre du jeune Algérien Habib Grinzi, jeté par la fenêtre du train Bordeaux-Vintimille.
Ce parti voulait quant à lui, faire des luttes contre les discriminations, unegrande cause nationale dès octobre 2005.
Le Crif reconnaissait déjà par la bouche de son ancien président M. Cukierman “ notre présence auCongrès du PCF témoigne des excellentes relations que nous entretenons avec ce parti. Marie-George Buffet répond aussi à notre invitation lors de notre dîner annuel, de même que le PCF participe aux manifestations auxquelles nous appelons, comme cela a été le cas récemment avec l’assassinat d’Ilan Halimi “.
L’instrumentalisation de l’antisémitisme
Le Crif semble agir davantage en parti politique qu’en un conseil représentatif se permettant de donner des leçons de ” politiquement correct ” aux partis politiques français et d’indiquer l’attitude à adopter afin de ne pas être suspecté d’antisémitisme. Le Crif pratique un amalgame condamnable entre Israël et les gens de culture ou de religion juive. Il renforce donc le communautarisme. En qualifiant d’antisémite tout opposant à la politique d’Israël, il développe un véritable terrorisme intellectuel et le débat au sein de la communauté française se trouve donc faussé.
Cette instrumentalisation est utilisée dans un objectif bien précis : défendre la politique de l’état d’Israël en maintenant un autre amalgame qu’on ne cesse d’entretenir volontairement entre toute critique de la politique Israélienne ou antisioniste et l’antisémitisme qui sont hélas responsables de la montée de l’hostilité envers les juifs de France. Cette hostilité apparaitrait plus nettement comme l’expression de l’antisionisme et non de l’antisémitisme. (Rappelons que le sionisme a déjà été assimilé jadis à une forme de racisme et de colonialisme par l’ONU et pas seulement par les jeunes des banlieues).
Cette instrumentalisation n’est-elle typique qu’à la France ?
Des organisationsjuives britanniques, allemandes et nordiques ont réagi de manière bien différente vis-à-vis des problèmes du Proche-Orient, moins aveuglement communautaristes, et moins alignées sur la politique israélienne et on observe ainsi moins d’expressions d’hostilité à l’égard des juifs dans ces pays qu’en France. Le Prix Nobel Harold Pinter et l’historien Eric Hobsbawm membres du Independent Jewish Voices, déclarent que l’IJV est établi comme contre-poids au soutien sans réserve pour la politique israélienne offert par les corps constitués tels que le Board of Deputies of British Jews [Le Conseil Représentatif des Juifs Britanniques].. Fondé en 1760, ce Conseil Représentatif est considéré depuis longtemps comme l’organe officiel des Juifs britanniques ; mais son soutien sans réserve à Israël lui a attiré la censure de ceux qui critiquent la politique de ce pays dans les territoires occupés. La psychologue Susie Orbach, qui a aussi signé la déclaration de l’IJV, a dit : “En tant que Juive, je ressens une obligation particulière de m’opposer à l’injustice qui est faite aux Palestiniens… Le gouvernement israélien ne s’exprime pas en mon nom”.
David Goldberg, auteur et rabbin émérite de la Synagogue Libérale Juive, a déclaré : “Lorsque les supporters juifs d’Israël à l’étranger ne s’élèvent pas contre sa politique désastreuse, cela ne garantit ni la sécurité pour ses citoyens ni ne produit le bon climat pour essayer d’atteindre une paix juste avec les Palestiniens… et puis ils… agissent contre les propres intérêts à long terme d’Israël”.
Comme l’a justement remarquéVincent Geisser « le sentiment pro-israélien, exprimé par de nombreuses élites politiques, intellectuels ou éditorialistes français, est moins le signe d’une adhésion claire et consciente à la politique de l’Etat d’Israël que le produit d’une lecture ethnicisante et stigmatisante de la réalité sociale, dont certains traits convergent avec les préjugés antisémites….Contrairement à une idée reçue, le premier soutien d’Israël en France procède moins de l’action d’un quelconque « lobby » que d’une lâcheté et d’une hypocrisie de nombreux leaders d’opinion qui fantasment la puissance de la communauté juive. Leur relation à Israël se greffe moins sur un amour sincère pour l’Etat hébreu que sur une représentation ethnicisante de la communauté juive qui flirte parfois avec l’antisémitisme et débouche sur une posture politique : “ Je suis avec Eux pour ne pas avoir d’ennuis “. »
Cette instrumentalisation est une arme savamment utilisée par le Crif profitant d’un contexte français psychologiquement favorable aux fins de défendre de manière inconditionnelle la politique israélienne, quelle qu’elle soit.
Quelques modestes réactions politiques :
Certains hommes politiques de gauche ont essayé en vain de dénoncer cette grossière manipulation, mais peu de médias en ont accordé crédit.
“C’est la politique permanente du Crif de criminaliser comme antisémites tous ceux qui sont contre la politique d’Israël et solidaires des Palestiniens”, a affirmé Alain Krivine (NPA), et a tenu à souligner qu’il n’y avait “aucune banderole ni le moindre slogan antisémite” dans leurs rangs lors des défilés contre l’intervention israélienne à Gaza.
Déjà montré du doigt en 2003, Olivier Besancenot avait poursuivi pour injure Roger Cukierman , l’ex-président du Crif, qui avait alors dénoncé lors du dîner de l’époque, “l’antisionisme” de partis révolutionnaires telle la LCR. “Cette alliance brun-vert-rouge donne le frisson”, avait-il confié .
Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) qui a participé “à titre personnel” au dîner du Crif quand il était ministre, a dit justement craindre une relance du communautarisme, “problème de fond” derrière ces
attaques, selon lui. “Le communautarisme n’a pas sa place dans la République”, a-t-il martelé, voyant dans la venue de Nicolas Sarkozy à ce dîner un danger et une “incitation à la communautarisation du pays”.
LE PS ET LE PROCHE-ORIENT
De toute la gauche, seul le Parti socialiste était représenté à ce « diner ». En effet, Martine Aubry s’était désolidarisée des manifestations contre l’offensive sauvage israélienne et, avait enfoncé le clou vers la mi-janvier en soutenant que le PS ne participerait pas à des manifestations “où ceux qui voulaient porter la paix ont porté des messages de haine, des messages de racisme ou d’antisémitisme“.
L’union de la gauche n’est donc pas pour demain.
Les massacres des Gazaouis (dont plus d’un quart des morts sont des enfants selon les rapports des organisations humanitaires) n’ont suscité qu’une condamnation de principe d’Israël. La direction socialiste a estimé qu’il s’agit d’une intervention “en réponse aux tirs de roquettes du Hamas“, et s’est abstenue de qualifier les actions israéliennes à Gaza. Les dirigeants du PS établissent une symétrie entre les tirs de roquettes de Hamas et l’usage de l’arsenal militaire le plus sophistiqué par l’une des armées les plus puissantes du monde. En renvoyant dos à dos les deux parties, les dirigeants socialistes évitent de trancher la question. Dans le cadre des massacres de Gaza et devant l’indignation croissante dans le monde, le silence des socialistes n’en devient que plus choquant. En réalité, les dirigeants du PS occultent la question de la colonisation des territoires palestiniens par Israël, la cause première de ce long conflit. Cet aspect majeur de la lutte palestinienne n’est en effet mentionné dans aucun communiqué socialiste. Les dirigeants du PS appellent à faire cesser « l’engrenage de la violence ».
Le cas de Pascal Boniface
Il est important à mon avis de rappeler la crise soulevée par l’éviction de Pascal Boniface du bureau politique du PS. Celle-ci a laissée des stigmates encore visibles aujourd’hui. D’après l’article dePhilippe Marlière, Pascal Boniface écrivit en avril 2001 une note interne destinée à François Hollande. Celle-ci se référait à l’occupation des territoires par Israël et à la lutte de libération nationale du peuple palestinien ; sa question de principe était la suivante : “Dans n’importe quelle situation de ce type, un humaniste, et plus encore un homme de gauche, condamnerait la puissance occupante “. Il poursuit : ” Imaginons un pays où le premier ministre [Ariel Sharon] a été directement lié [et condamné par la Cour suprême israélienne] à des massacres de civils, principalement femmes et enfants, dans des camps de réfugiés désarmés [les camps de Sabra et Chatila en 1982] (…) Ce serait une situation inacceptable. Elle est pourtant tolérée au Proche-Orient “. Boniface en pragmatique avertit qu’on ” ne combattra pas l’antisémitisme en légitimant l’actuelle répression des Palestiniens par Israël ” et dénonce le ” terrorisme intellectuel qui consiste à accuser d’antisémitisme ceux qui n’acceptent pas la politique des gouvernements d’Israël (et non pas l’Etat d’Israël) “. Nous connaissons la suite : ses détracteurs l’ont accusé de prôner un rééquilibrage en faveur de la communauté d’origine arabo-musulmane en France. Boniface conseille aux dirigeants du PS de procéder à une relecture politique du conflit, basée sur le respect des ” principes universels et non pas du poids de chaque communauté “. Il conclut toujours aussi lucide: ” Il est grand temps que le PS quitte une position qui, se voulant équilibrée entre le gouvernement israélien et les Palestiniens, devient, du fait de la réalité de la situation sur place, de plus en plus anormale, de plus en plus perçue comme telle, et qui par ailleurs ne sert pas – mais au contraire dessert – les intérêts à long terme du peuple israélien et de la communauté juive française “.
Ce texte confidentiel attira les foudres de l’ambassadeur israélien à Paris. Ce dernier mena, avec plusieurs institutions juives, une violente campagne contre l’auteur de la note, toujours d’aprèsPhilippe Marlière. Laurent Azoulai, responsable socialiste en région parisienne et président du Cercle Léon Blum, diffusa une lettre au lendemain du 22 avril 2002 intitulée « Le Pen doit remercier Boniface ». Il y expliquait que la défaite de Lionel Jospin était en partie due à la fuite de l’électorat juif après la publication de la note de Pascal Boniface. Aux « Douze heures pour l’amitié France-Israël », le 22 juin 2003, Dominique Strauss-Kahn fit référence à une « note non autorisée et misérable » sous les huées du public; Laurent Fabius démissionna du Conseil d’administration de l’IRIS; Pierre Moscovici, retira à Boniface son poste de délégué national et, de toutes parts, on accusa Pascal Boniface d’antisémitisme. Boniface démissionna en 2003 d’un parti dont il était membre depuis 1980 [P. Boniface, Est-il permis de critiquer Israel ? Paris, Robert Laffont]
La réaction au « cas Boniface » ne se fit pas attendre. A la fin 2003, un « Appel pour une paix juste et durable au Proche-Orient », rédigé par Pierre Joxe et Paul Quilès (signé par Stéphane Hessel, Michel Rocard, Hubert Védrine, Martine Aubry, Jean-Luc Mélenchon, Henri Nallet, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et de nombreux militants), vint saluer l’initiative de Genève. Cet appel socialiste évoque le « droit au retour des réfugiés palestiniens de 1947 et de 1967 » et revendique une « citoyenneté pleine et entière des Arabes palestiniens de nationalité israélienne (20% des Israéliens) ». – Notons que la question du droit au retour faisant référence à la décision 194 du Conseil de Sécurité de l’ONU a été remise en cause par Nicolas Sarkozy lors de son voyage retentissant en Israël le 22 juin 2008 -. Ce texte insiste aussi sur les discriminations dont sont victimes les Arabes-Israéliens du fait de leur origine ethnique et religieuse. Le texte appelle Israël « à respecter les droits de l’homme, le droit international et les Conventions de Genève, à l’instar des démocraties dont l’Etat israélien se réclame ».
En 2008, un texte intitulé « Palestine : l’exigence du courage politique » proposé par Monique Cerisier-Ben Guiga (sénatrice des Français de l’étranger qui revient d’un voyage en Israël et dans les territoires) pour le congrès de Reims a été signé par des militants. Les signataires remarquent que 61 ans après le plan de partage de l’ONU, il n’y a ni Etat palestinien, ni véritables négociations. Pour ces militants socialistes, bien en phase avec une grande partie de l’opinion internationale, le conflit israélo-palestinien est clairement de nature coloniale. Le texte n’appelle pas à des sanctions contre Israël, mais demande simplement la suspension de l’accord de rehaussement des relations Israël-UE. Les dirigeants socialistes pour leur part, se cantonnent dans une position trop alignée sur Israël et les Etats-Unis.
Les grands principes universels (droit à l’auto-détermination des peuples, droits de l’homme, respect des résolutions de l’ONU et de la Convention de Genève) dont fait référence régulièrement le PCF semblent être omis dans la ligne adoptée par le PS. D’ailleurs, le communiqué socialiste relatif à Gaza exprimant la crainte que ce conflit ait des « répercussions jusque dans notre pays » montre peut-être une prudence prévenant le risque de passions communautaires; il dénote surtout un défaut de stratégie devant les débats internes qui risquent d’engendrer d’autres clivages plus douloureux et d’autres “cas Boniface” pourraient se reproduire dans l’avenir.
A la lumière des dernières élections israéliennes, du virage à droite de la Knesset et du durcissement très probable de la politique de colonisation, le PCF semble avoir déjà une longueur d’avance aux yeux des militants de gauche et de l’opinion générale de notre pays.
« Israël ne doit pas bénéficier d’une totale impunité »
Par Frédéric Koller
Ancien résistant et déporté, Stéphane Hessel a lancé l’idée d’un «Tribunal Russel» pour la Palestine comme il y en eu un pour le Vietnam avec l’espoir de faire pression sur Israël et la communauté internationale
Né en 1917 à Berlin, Stéphane Hessel a émigré en France avec sa mère en 1924, lutté aux côtés de la Résistance, été déporté à Buchenwald, puis il fut corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948. Mémoire vivante du XXe siècle, ilparticipait dimanche à un débat sur la liberté d’expression dans le cadre du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) à Genève. En marge du festival, il s’est exprimé sur le conflit israélo-palestinien, un sujet qui lui tientparticulièrement à cœur. D’origine à moitié juive et à moitié protestante, il se place sur le plan moral pour dénoncer les violences israéliennes à l’égard des Palestiniens.
Le Temps: Vous avez été très critique face à l’intervention israélienne à Gaza, n’hésitant pas à parler de crime de guerre et de crime contre l’humanité. La semaine dernière, avec d’autres personnalités, vous avez lancé l’idée d’un «Tribunal Russell» pour la Palestine. De quoi s’agit-il?
Stéphane Hessel: C’est la suite de ce qu’avait fait Jean-Paul Sartre sur le Vietnam. C’est une instance éthique. Parmi les initiateurs, il y a Ken Coates, le président de la Fondation Bertrand Russell pour la paix, Ken Loach, Mary Robinson ou Boutros-Ghali.Israël ne doit pas bénéficier d’une totale impunité. Si des gens ayant autorité morale se mettaient ensemble pour faire la liste de toutes les violations du droit international dont les gouvernements israéliens successifs se sont rendus coupables, cela pourrait inciter les grandes puissances, les Nations unies et Luis Moreno-Ocampo à mettre devant la Cour pénale internationale des dirigeants israéliens parmi les plus criminels comme les généraux qui ont frappé sur Gaza. C’est encore embryonnaire. On dépend de l’écho des médias. Mais à l’époque du Vietnam, cela avait eu un certain rayonnement. Ce qui me choque le plus dans l’histoire d’Israël, c’est l’absence totale de sanctions. L’Europe, par exemple, au lieu de mettre au moins un terme à ses relations économiques en disant que les droits de l’homme sont violés, se rapproche au contraire encore plus d’Israël. Les instances internationales sont presque plus responsables que le gouvernement israélien. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a été très bien, mais le Conseil de sécurité est bloqué par le veto américain.
– A propos de Gaza, vous avez également parlé de désastre pour la morale juive. Pouvez-vous préciser?
– J’ai eu le privilège, en 1948, d’assister à la création de l’Etat d’Israël. Je considérais que c’était une réponse nécessaire aux horreurs de la Shoah et que les juifs qui avaient combattu avec véhémence pour un Etat devaient être soutenus dans cette lutte parce que, conformément aux grands principes du judaïsme, ils devaient créer un Etat moderne, un Etat social, avec une vraie démocratie même si une difficulté centrale subsistait: qu’est-ce qu’un Etat juif? Mais Ben Gourion avait clairement indiqué que les Arabes qui resteraient à l’intérieur de cet Etat jouiraient des mêmes droits civiques. Ce sont ces valeurs-là, que j’assimile aux valeurs sur lesquelles la diaspora juive a vécu tout au long des derniers siècles, la volonté de réaliser le Décalogue, de réaliser la tolérance, de réaliser les messages de Spinoza, de Freud ou de Marx. Il y a une judaïté qui a fait énormément pour le progrès des valeurs morales dans le monde moderne. C’est à un Etat de ce genre que j’accordais mon plein soutien. La rupture s’est faite avec deux événements: l’un, peu connu quand il s’est produit, que les Palestiniens appellent la nakba [ndlr: la «catastrophe»], c’est-à-dire la façon dont les juifs en s’implantant ont été amenés à chasser les Palestiniens. La brutalité de cette expulsion n’a été connue que peu à peu. Plus tard, après la guerre des Six-Jours, l’occupation et la colonisation des terres attribuées par les Nations unies aux Palestiniens ont été la grande erreur qu’un homme comme [Yitzhak] Rabin a reconnue puisqu’il a précisé qu’il fallait revenir aux frontières de 1967. Je considère que les juifs ont une place à occuper dans le monde, comme toutes les grandes religions, et que cette place peut être amicale avec les autres religions. Le contraire, c’est un Etat qui joue le rôle d’une force militaire extrêmement puissante, et cela est la négation de ce que devrait être le rôle d’un Etat d’Israël trouvant sa place amicale à l’intérieur du Proche-Orient. Si on continue à rester une puissance d’occupation, viendra un jour où la région se révoltera contre cet Etat. Quelle que soit sa puissance militaire, la démographie lui est défavorable. Un jour peut venir où les autres vous diront qu’ils en ont assez et qu’ils vous fichent à la mer.
– A part quelques rares voix, comme la vôtre, on a le sentiment d’un grand silence de la communauté juive en Europe face aux exactions d’Israël à Gaza ou plutôt un soutien massif à la politique du gouvernement actuel d’Israël. Comment l’expliquez-vous?
– Ce n’est pas si radical. Il y a le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui est complètement inféodé à l’Etat d’Israël et qui regroupe en effet une bonne partie de la diaspora en France, le pays qui a la plus grande communauté juive d’Europe avec à peu près 500 000 individus. Mais l’UJFP (Union juive française pour la paix), dont je fais partie, est quand même répandue dans tout le pays. Des groupes comme Palestine 33 comportent aussi beaucoup de juifs. Là où vous avez tout à fait raison, malheureusement, c’est que les médias sont très influencés par des juifs très pro-Israël et qui défendent la thèse qui m’exaspère: «Attention, nous avons affaire à des gens qui nous envoient des roquettes, alors nous sommes obligés de nous défendre, donc c’est la sécurité de ce petit pays au milieu d’une foule arabe que nous défendons.» Cela aboutit à ce silence que nous essayons de briser. Il y a heureusement des Israéliens qui partagent ma façon de voir.
– Que pensez-vous du glissement vers une droite dure au pouvoir en Israël avec, pour prochain ministre des Affaires étrangères, l’extrémiste Avigdor Lieberman?
– Cela signifie que l’opinion publique en Israël a été manipulée par la capacité brillante de communication des dirigeants, qui ont fait naître un sentiment d’angoisse, de peur et de besoin de sécurité. Chaque fois qu’il y a un incident, on joue là-dessus pour faire croître le besoin d’une armée forte. Comme dans beaucoup de pays, quand il y a la guerre, l’opinion défend ceux qui la font.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 10 mars 2009)
Plaidoyer pour la justice
« Au nom de l’homme », un film d’Andrea Canetta
par Silvia Cattori*
Andrea Canetta vient de consacrer un documentaire, à la fois émouvant et instructif, sur le cas du milliardaire italo-égyptien Youssef Nada, que le Réseau Voltaire a déjà présenté à ses lecteurs : Au nom de l’homme. L’œuvre souligne la situation kafkaïenne d’une personnalité accusée arbitrairement de soutenir le terrorisme, privée par l’administration suisse de son droit de circuler et de travailler, bien qu’innocenté à la fois par la justice italienne et la justice suisse. Silvia Cattori a interrogé ce réalisateur à propos de l’effondrement de l’état de droit dans le contexte de la guerre globale au terrorisme.
Lors de la première projection publique du film « Au nom de l’homme » [1], le réalisateur Andrea Canetta, a relevé que, malheureusement, « des histoires, comme celle de Youssef Nada, dont les médias ne veulent pas parler, il y en a des milliers. Elles démontrent qu’un processus très subtil d’érosion de l’État de droit est en train de se dérouler en Occident ».
Silvia Cattori : Votre film parle de l’histoire bouleversante d’un banquier italo-égyptien de renom, dont la vie a basculé quand, en 1997, des journalistes peu scrupuleux, probablement liés à des services de renseignement, ont voulu associer son nom au terrorisme. Il s’agissait, pour des forces alliées aux États-Unis, d’exagérer le phénomène du « terrorisme », de lui donner un visage, en peignant des croyants musulmans sous les traits du diable, pour répandre la peur et préparer l’opinion publique aux prochaines guerres. Le sort de Youssef Nada est devenu plus angoissant quand, après les attentats du 11 septembre 2001, son nom a été inscrit par l’administration Bush sur la « liste noire » de l’ONU [2]. Le grand mérite de votre film est de démontrer que cet homme si cruellement piétiné est en réalité un homme de paix, un homme exceptionnel. Comme le révèle la médiation que Youssef Nada a tentée en 1989 en Afghanistan. Cet aspect paradoxal n’est-il pas la clé du film ?
Andrea Canetta : En effet, la tragédie de l’Afghanistan, lui, il était prêt à l’arrêter. Sa médiation pour épargner une nouvelle guerre au peuple afghan, était en passe d’aboutir ! Si on songe que M. Nada avait notamment prévu la remise par les Soviétiques des cartes indiquant les zones afghanes qu’ils avaient minées. Et puis, quand on voit ce qui se passe, j’éprouve un sentiment dévastateur. Car, les souffrances générées par les mutilations que ces mines ont causées à de nombreux Afghans auraient pu être évitées ou au moins contenues.
En lieu et place, l’action conjointe des services secrets saoudiens et états-uniens a mis des entraves à la médiation de M. Nada, en empêchant le représentant afghan, qui devait conclure un accord avec les Soviétiques, de prendre l’avion juste une heure avant qu’il ne s’envole.
Tout cela permet de comprendre pourquoi cet homme est là, cloué. Youssef Nada est un homme de paix. Pour cette raison, il dérangeait.
Malheureusement cela renforce l’idée qu’il y a des forces qui réussissent à prospérer, économiquement et politiquement, seulement dans la guerre. Beaucoup de gens sont complices de cette manière d’agir, par intérêt ou par peur.
C’est une impression, je ne pourrais le dire autrement. Mais je suis très préoccupé par l’attitude peu claire, sinon obtuse, de la classe politique suisse sur toute une série de faits extrêmement graves, touchant la liberté, la souveraineté. Ce sont les symptômes gravissimes de quelque chose qui est en train de se passer de façon subtile et, c’est terrible à dire, quasi inéluctable.
Si l’on met en perspective les autorisations tacites accordées à la CIA, à l’insu de la population, pour le passage de certains transports. Si l’on y ajoute l’affaire Tinner [3],et le cas de Youssef Nada, j’ai l’impression que, dans notre pays, il y a quelqu’un qui fait ce qu’il veut. Quand je dis « quelqu’un », j’entends par là des nations très puissantes. Je me demande si notre pays n’est pas soumis à un chantage et s’il n’est pas, de ce fait, obligé de laisser faire.
Dans l’affaire des frères Tinner, par exemple, le Conseil fédéral a détruit les documents ; il s’est agi là d’un acte anticonstitutionnel inacceptable. Il ne fallait pas détruire ces documents ! Ce sont là des preuves qui ont été soustraites à la justice. Le Conseil fédéral a ensuite déclaré : « Nous avons détruit ces documents pour éviter qu’ils ne tombent dans les mains des terroristes ».
J’ai l’impression que, dans certains cas, la classe politique suisse prend les citoyens pour des imbéciles. Ici aussi, il s’agit d’un cas assez délicat. J’ai le fort soupçon que les frères Tinner ont été manipulés par la CIA pour fabriquer un faux dossier sur l’Iran, de la même façon que cela a été fait par la CIA sur l’Irak ; et que cette vérité devait rester secrète.
Silvia Cattori : Quel lien y a-t-il entre le calvaire de M. Nada, le passage des vols de la CIA et le cas des frères Tinner ?
Andrea Canetta : Ces trois éléments ne sont pas liées entre eux, mais je les mets ensemble parce que, dans tous ces cas, notre pays finit par violer ses propres principes constitutionnels et, comme par hasard, cela se produit sous la pression d’une nation qui a montré au monde une certaine manière d’agir.
Je trouve déconcertant le fait que, sous les yeux de tous, un pays fabrique des mensonges pour envahir un autre pays, ment à ses alliés, les entraînant dans un désastre par pur intérêt. Et qu’en dépit du fait que tout cela soit connu, le Conseil fédéral détruise des documents qui, probablement, sont la preuve d’un autre cas en préparation, qui semble pareil à ce que l’on a mis en pratique en Irak.
Silvia Cattori : Comment expliquez-vous cette soumission du gouvernement suisse ?
Andrea Canetta : J’ai une forte propension à croire que les gouvernements ont des échanges ambigus sur beaucoup de sujets. Un des dossiers chauds pour la Suisse concerne les questions liées aux activités de banques, comme l’UBS, aux États-Unis. Ces dossiers font l’objet de marchandages en dehors de toute transparence ; si tu me donnes ceci, je te laisse faire cela.
Nous savons ce qu’est le monde politique, que ces choses se produisent. Mais tout de même, si l’on doit aller jusqu’à renoncer à la souveraineté de son propre pays, c’est un fait extrêmement grave. Il n’est pas tolérable de se jouer des citoyens pour sauvegarder certains intérêts.
Le plus préoccupant est que nous sommes entrés dans un contexte de paranoïa liée à l’économie et à la peur du terrorisme. Je sais à quoi je m’expose par cette affirmation ; le terrorisme est un phénomène exagéré, manipulé et, je le soupçonne fortement, aussi infiltré.
Silvia Cattori : Les journalistes ne se sont pas montrés très intéressés à éclairer ces affaires inquiétantes. Ni à parler de la sortie de votre film ?
Andrea Canetta : Ils sont idéologiquement conditionnés par un système médiatique qui les utilise. La chose qui me déconcerte est que, en réalité, les faits sur lesquels nous sommes en train de réfléchir se déroulent sous les yeux de tous. Quand sort un film qui traite d’un thème délicat, comme celui-là, on fait comme s’il n’existait pas. Le silence est leur force.
Silvia Cattori : Vous avez, vous, une vision claire mais, en pratique, ces réalités ne sont pas si faciles à expliquer. Tandis que les livres et les articles de journalistes qui servent l’histoire officielle obtiennent un large écho. Cela n’est-il pas décourageant ?
Andrea Canetta : En fin de compte, la force d’attraction du pouvoir et le martèlement de la propagande, cachée sous le nom d’un certain journalisme, créent ces situations.
Je ne comprends pas s’ils disent ce qu’ils disent et mentent parce qu’ils reçoivent un salaire ou s’il s’agit d’échanges de faveurs. Ceux qui, par exemple, affirment que l’Iran est une grande menace nucléaire rapportent ce que veut le Mossad. Ainsi, des pays et des peuples doivent être attaqués, détruits, pour garantir l’hégémonie de certaines puissances sur une région donnée.
Je fais partie des médias, mais j’essaye d’être très vigilant en ce qui concerne les principes déontologiques. Je suis un réalisateur. Je regarde les choses sous un angle humain.
Je n’arrive pas à comprendre comment on peut rester sans s’interroger sur la version officielle des attentats de 2001, alors que 66 % des habitants de New York, qui n’ont pas de voix, n’y croient pas [4]. Pour nombre de gens, c’est tellement évident ! C’est même perçu comme la plus criminelle et géniale opération « Faux drapeau » de l’histoire contemporaine. Le pourquoi et le comment de ces évènements reste à éclaircir mais, comme le disait le juge anti-mafia Giovanni Falcone [5], il faut suivre les flux d’argent car les mandants laissent des traces derrière eux, comme les limaces. Qui a beaucoup gagné d’argent et de pouvoir depuis le 11 septembre 2001 ?
Silvia Cattori : Hier, toutes les portes du pouvoir s’ouvraient à Monsieur Nada. Il traitait avec les plus importants dirigeants en Occident. Aujourd’hui, où sont-ils passés ?
Andrea Canetta : C’est vraiment déplaisant de constater que des personnes de pouvoir, qui faisaient partie de son cercle d’amis et de relations, ont pris leurs distances dès que Youssef Nada a été calomnié. C’est l’autre aspect désagréable de ces accusations. Dans le monde arabe, le terme terroriste est dévastateur. Pour Youssef Nada, dans sa culture, l’accusation de terrorisme est vraiment infamante. Je voulais intituler le film « Nous sommes tous des terroristes », selon le postulat que, si lui est un terroriste, alors nous le sommes tous. Mais je n’ai pas osé. Je sentais que ce mot est la cause de trop de souffrance. Je le dis sincèrement. Tout cela me brise le cœur.
Le film documentaire est une forme d’expression qui permet, dans une certaine mesure, de saisir les nuances importantes sur les vicissitudes de la vie humaine. Dans la narration, j’ai entremêlé passé et présent selon une architecture qui, petit à petit, dévoile le rôle international de Youssef Nada en Orient et au Moyen Orient. Je serais heureux si, après avoir vu ce film, les gens réalisent que Youssef Nada est un homme de paix.
Silvia Cattori : Quand les lumières se rallument, on se sent un peu orphelins. Et on se demande ce que chacun d’entre nous peut faire pour briser ce cycle terrifiant ?
Andrea Canetta : Il est important que les spectateurs du film découvrent la vraie personnalité de Youssef Nada, et puissent percevoir son honnêteté fondamentale. Et comprendre que cet homme, si injustement puni, tient un discours civique. C’est important de reconnaître cet aspect noble et généreux du personnage.
Je sais que Youssef Nada souffre beaucoup des injustices que subissent des peuples qu’il connaît bien. La privation de ses biens, ce n’est pas ce qui compte pour lui. Pas même la perte de son prestige. Il souffre énormément de ne plus pouvoir poursuivre ce qu’il considérait comme sa mission : aider ses frères en difficulté au travers d’œuvres de bienfaisance.
Silvia Cattori : Comment expliquer ce refus du gouvernement suisse de redonner à M. Nada sa liberté et l’usage de ses biens ?
Andrea Canetta : Le problème est de lui restituer son droit d’entrer en Suisse et d’en sortir, comme n’importe quel citoyen. En réalité il vit en Italie, mais dans une enclave à l’intérieur de la Suisse. Il pourrait aller en Italie en empruntant le couloir international sur le lac, en prenant un bateau. Il demande simplement le droit de passage en Suisse. Il leur demande : « Qu’ai-je fait de mal ? » Il a raison de faire valoir le droit de passage. C’est une demande parfaitement légitime. Ce refus de la part de la Suisse est emblématique d’un enjeu énorme.
Vous comprenez sur quoi spéculent ces gens innommables, en le maintenant dans cette situation et en gelant ses avoirs ? Ils veulent l’amener à la banqueroute. Et alors c’en est fini. S’il fait banqueroute il ne pourra plus jamais payer les avocats engagés à assurer sa défense dans cet imbroglio juridique et toutes les actions en cours s’arrêtent. Ces autorités qui le maintiennent cloué, sans moyens de subsistance, savent pourquoi ils maintiennent ses biens gelés. Tout cela est calculé.
Pourquoi ses avoirs sont gelés ? Ces avoirs sont siens. Mais il ne peut rien en faire. Pendant ce temps ils se dévaluent. M. Nada sait parfaitement que tout ce qu’il possède effectivement, perd de sa valeur. Ses maisons sont en train de partir en ruine précisément parce qu’on ne lui permet pas de s’en occuper.
Silvia Cattori : Alors quand Micheline Calmy-Rey, conseillère fédérale chargée des Affaires étrangères, se réfère au droit ce ne sont que des paroles en l’air ?
Andrea Canetta : Mais vous pensez encore que ce sont des erreurs judiciaires ? Des erreurs d’analyse ? Non, non. Ceux qui ont mis sur pied cette guerre au terrorisme ont tout calculé. La Suisse agit en conséquence. Les consultants politiques sont conditionnés et limités. C’est ce que j’ai dit tout à l’heure : la chose déconcertante est qu’il y a des pays qui font ici ce qu’ils veulent. Ce n’est pas une perversion de la Suisse. On comprend que ce pays est soumis à un chantage.
Silvia Cattori : Des puissances exercent un chantage sur la Suisse ?
Andrea Canetta : Je ne pense pas qu’il y ait des « squelettes dans le placard » ; ils n’en ont même pas besoin. C’est de l’arrogance pure et simple. Quand Youssef Nada m’a demandé : « Désormais, qui peut les arrêter ? » j’ai répondu : « Ils peuvent seulement s’autodétruire ».
Silvia Cattori : Donc, Madame Calmy-Rey ment quand elle dit que la Suisse doit appliquer les sanctions de l’ONU ?
Andrea Canetta : La grande habileté de tout politicien est de faire croire qu’il travaille pour le bien de la communauté alors que, au lieu de cela, il se soucie de sa propre carrière. Même en admettant que Madame Calmy-Rey soit de bonne foi, en substance la Suisse est face à un Conseil de Sécurité qui a un pouvoir unilatéral sur les États membres et peut anéantir les citoyens des nations sujettes ; comme cela s’est vu avec les listes noires.
Voilà le grand problème de la classe politique aujourd’hui : il s’agit d’une caste au service des pouvoirs de l’économie et de la finance. La guerre au terrorisme est une affaire économique inimaginable, parfaite. Et le terrorisme c’est une chose vague ; il suffit d’écrire des articles et de diffuser des informations manipulées par les services secrets, pour justifier des guerres et combattre des peuples sans fin.
On fournit aux gens une information qu’ils ne peuvent pas vérifier. Puis, quand l’opinion publique commence à se rendre compte que la menace du terrorisme est exagérée et qu’elle a pour résultat l’érosion des libertés, il est facile à certains services secrets de fabriquer un climat de tension et de manipuler un attentat avec une opération du genre « Faux drapeau ». Cela permet de relancer la guerre et, sous prétexte de sécurité, de justifier toutes les dépenses astronomiques qu’elle entraîne. À chaque fois on donne un tour de vis supplémentaire aux libertés ; et ainsi à l’infini, jusqu’au tour de vis qui conduira au pouvoir autoritaire absolu. Qui sont les hommes qui administrent tout cela ? Encore une fois : souvenons-nous de ce que disait le juge Falcone.
Pour paraphraser le titre célèbre de Fenimore Cooper « Le dernier des Mohicans, c’est très préoccupant de penser que M. Dick Marty [6] apparaît comme « le dernier des politiciens » intègres. C’est le paradoxe. Nos représentants politiques devraient être tous comme lui honnêtes, mus par les mêmes motivations. Au lieu de cela, il fait figure de mouche blanche.
Silvia Cattori : Des personnes comme vous, qui savent que M. Nada est injustement « cloué », ne peuvent que souffrir ?
Andrea Canetta : La mélancolie, le poids sur le cœur, sont des émotions personnelles. Ma mélancolie est tempérée par le fait que, en réalité, je suis heureux d’avoir rencontré cet homme profond qui m’a ouvert les yeux sur les rapports humains, sur le monde arabe et aussi sur l’Orient.
Youssef Nada m’a permis de comprendre quelque chose d’important ; que l’on peut être milliardaire et tout à la fois compatissant et humain. L’on peut être milliardaire sans être nécessairement conditionné par les facilités qui en découlent. Je ne le savais pas ; j’avais cette image selon laquelle, celui qui appartient à un niveau social très élevé est quelqu’un qui exploite les autres. J’ai compris qu’il est possible de rester profondément simple et humain, proche des humbles et des plus déshérités, tout en étant très fortuné.
Silvia Cattori : Partant de cette atroce et douloureuse expérience, votre film permet de comprendre que la prétendue guerre au terrorisme est en même temps une guerre contre nos libertés. En somme, les gouvernements n’ont jamais autant invoqué les droits de l’Homme que depuis que, dans le cadre de cette hystérie antiterroriste, ils les foulent aux pieds ?
Andrea Canetta : Les droits de l’Homme peuvent être utilisés comme une arme. Quand on pratique le deux poids deux mesures avec les droits de l’Homme, ceux-ci deviennent un instrument de l’Occident pour soumettre certains pays. Aller déverser nos discours sur les droits dans les pays musulmans, désigner certains pays comme non respectueux des droits de l’Homme et en oublier d’autres, c’est se servir d’une arme.
L’exploitation des droits de l’Homme est la grande habileté du totalitarisme qui est en train de se mettre en place. Faire usage d’un certain langage progressiste, humanitaire, qui invoque le droit, sert à camoufler les vraies raisons qui se cachent souvent derrière ces mots. Je n’ai pas confiance en l’ONU telle qu’elle se présente. L’ONU ne sera-t-elle pas demain l’instrument qui permettra au totalitarisme mondial de serrer la vis ?
Silvia Cattori : Comment contraindre dès lors les gouvernements à réparer l’injustice et à rendre la liberté à des gens comme Monsieur Nada ?
Andrea Canetta : Monsieur Nada, ainsi que tant d’autres personnes inscrites sur la liste noire, sont innocentes et méritent des excuses officielles et des indemnisations pour les dommages qu’elles ont subis. L’Italie et la Suisse devraient intervenir tout de suite pour exiger que leurs noms soient retirées de cette liste noire, afin qu’elles puissent retrouver immédiatement leurs libertés et l’accès à leurs biens.
Leur histoire est exemplaire de la façon dont le concept de « Choc des civilisations » se révèle pour ce qu’il est vraiment : non pas une analyse, mais une stratégie politico-militaire à l’œuvre. Je pense qu’il est important de la faire connaître car elle concerne chacun de nous, notre démocratie et les valeurs que nous prétendons défendre.
(*) Silvia Cattori
Journaliste suisse.
Traduit de l’Italien par JPH.
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[1] « In the name of Man », d’Andrea Canetta, 50 ans, réalisateur suisse italien, a été projeté au 44eme film festival « Journées cinématographiques », de Soleure, le 20.01.09, où cet entretien a été réalisé. Le film original, en italien, est disponible également en versions anglaise et française. Toute personne intéressée à projeter « Nel nome dell’uomo » lors de conférences ou de festivals, peut s’adresser à: Andrea.Canetta
[2] Voir : « L’incroyable histoire de Youssef Nada » et « Pour nous, le mal est déjà fait », par Silvia Cattori, Réseau Voltaire, 15 juin et 26 octobre 2008.
[3] Voir : « Affaire Tinner : tir de barrage contre le gouvernement », Swissinfo.ch, 23 janvier 2009.
[4] Information recueillie par Andrea Canetta, à « Ground Zero », auprès du comité des habitants de New York.
[5] Giovanni Falcone, né en1939 à Palerme, était un juge très connu engagé dans la lutte anti-mafia. Il a été assassiné en mai 1992.
[6] M. Dick Marty se montre très rigoureux sur tous ces dossiers. _ Sur la question des listes noires, il écrivait, en conclusion de son rapport de mars 2007 au Conseil de l’Europe : « La pratique actuelle des « listes noires » de l’ONU ne bafoue pas seulement les droits fondamentaux, en causant de flagrantes injustices à de nombreuses personnes à l’encontre desquelles rien n’a pu être démontré, mais décrédibilise toute la lutte internationale contre le terrorisme, (…) » (Voir : « Listes noires du Conseil de sécurité des Nations Unies – Note introductive », par Dick Marty, rapporteur, Commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, 19 mars 2007. (cf. titre IV, paragraphe 13, alinéa 2).) Et, dans ses déclarations à la presse, il dénonçait : « la dangereuse érosion des droits et des libertés fondamentales qui est en cours, même dans les enceintes mandatées pour les protéger et les promouvoir. » (Voir : « Dick Marty dénonce la “liste noire” du terrorisme »,Swissinfo.ch, 25 avril 2007.) En ce qui concerne cette destruction de documents par le Conseil fédéral, il a déclaré : « Ce qui s’est passé est gravissime : des pièces ont été soustraites à la justice et détruites à tout jamais, alors qu’il y avait d’autres solutions. On n’a jamais rien vu de tel dans notre pays. » (Voir : « Dick Marty : « Le Conseil fédéral s’est prostitué pour Les États-Unis » »,L’Hebdo, 29.01.2009)
(Source : « VoltaireNet » (France), le 2 mars 2009)