10 mars 2009

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TUNISNEWS

8 Úme année, N° 3213 du 10.03.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Liberté et Equité:  Arrestation de monsieur Abdelmottaleb Ben Marzoug

Dr Moncef  Marzouki : Nouvelle méthode de répression crée par le régime tunisien  Contre Maßtre Abdel Waheb Maatar

Abdo Maalaoui : Tarek Mekki, un plaisantin ou un futur Président de la Tunisie : Qui est-il ?

African Manager: Tunisie : AprĂšs le rachat de Fortis, qui rendra les 20 MDT Ă  la BNA ?
CHOUIKHA Abd Raouf: Des forces de Gauche dont le PCF indésirables
Le Temps Suisse:StĂ©phane Hessel « IsraĂ«l ne doit pas bĂ©nĂ©ficier d’une totale impunité »

VoltaireNet: Plaidoyer pour la justice« Au nom de l’homme », un film d’Andrea Canetta


Liste actualisĂ©e des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invitĂ©s Ă  envoyer leur: Nom, Pays de rĂ©sidence et AnnĂ©e de sortie de la Tunisie sur le mĂ©l de l’initiative : manfiyoun@gmail.com


 
Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax: 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com
Tunis, le 27 fĂ©vrier 2009 1 […]

2) Arrestation de monsieur Abdelmottaleb Ben Marzoug

Jeudi 19 fĂ©vrier 2009, monsieur Abdelmotttaleb Ben Omar Ben Mohammed Ben Marzoug a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© au district de police de GabĂšs oĂč il avait Ă©tĂ© convoquĂ© par tĂ©lĂ©phone. Il a ensuite Ă©tĂ© conduit Ă  l’administration de la SĂ»retĂ© de l’Etat au ministĂšre de l’IntĂ©rieur Ă  Tunis. Son avocate, MaĂźtre Radhia Nasraoui, a dĂ©posĂ© plainte au Procureur de la RĂ©publique de Tunis, pour l’informer du dĂ©passement de la durĂ©e de garde Ă  vue. Abdelmottaleb Ben Marzoug est originaire de Douz dans le gouvernorat de Kebili ; il est mariĂ© et a une fille qui n’a pas trois mois. [
] Pour le bureau exĂ©cutif de l’Organisation Le PrĂ©sident MaĂźtre Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)


Nouvelle mĂ©thode de rĂ©pression crĂ©e par le rĂ©gime tunisien Contre MaĂźtre Abdel Waheb Maatar DĂ©fenseur De droit de l’homme

 

Me  Abdelwahab Matar est professeur de droit Ă  l’UniversitĂ© de Sfax en Tunisie. C’est un avocat engagĂ© dans la dĂ©fense de toutes les victimes de la dictature. Il milite   dans le mouvement des droits de l’homme en Tunisie  depuis les annĂ©es 80. Il est dirigeant de l’association Internationale de dĂ©fense des prisonniers politiques (aispp)– interdite-.  Il a Ă©tĂ© envoyĂ© en 2006 par la Commission Arabe des droits de l’Homme en Mauritanie comme observateur des Ă©lections. Il fait partie de son pool  d’avocats qu’elle mobilise pour  ĂȘtre observateurs dans les procĂšs politiques. C’est aussi un homme politique  et l’un des fondateurs et des dirigeants du ‘’ CongrĂšs pour la rĂ©publique ‘’ parti d’opposition interdit. Cet homme est actuellement  ciblĂ© par le pouvoir tunisien qui paraĂźt dĂ©cidĂ© Ă  le briser  par des techniques sophistiquĂ©es, visant Ă  le dĂ©possĂ©der de tous ses biens et Ă  le prĂ©cipiter lui et les siens dans la misĂšre, et de toutes les façons Ă  le dĂ©tourner de la dĂ©fense des causes justes pour se consacrer Ă  un combat pour la survie. Le redressement fiscal est l’une des techniques favorites du rĂ©gime tunisien pour affirmer  et maintenir sa domination. Elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e d’abord contre les hommes d’affaires pour les obliger Ă  se montrer gĂ©nĂ©reux envers le parti au pouvoir, ou d’accepter dans leur capital des individus louches souvent proches de la famille du prĂ©sident et de sa femme. L’arme est utilisĂ©e  souvent  contre les avocats dĂ©fenseurs des droits de l’Homme. Mais le cas de Me Matar est unique par son Ă©normitĂ© tant sur le plan juridique que sur le plan des sommes demandĂ©es. En septembre 2004 , Me Matar a Ă©tĂ© assujetti Ă  un contrĂŽle fiscal approfondi portant sur les annĂ©es 2000,2001,2002 et 2003, et l’obligeant Ă  payer 16.796. Dinars tunisiens (DT). MĂȘme contrĂŽle tatillon  en 2004, 2005 et 2006. Le 14 juillet 2007, l’administration  le somme  de payer la somme astronomique de 240.000 DT, se basant sur un revenu annuel supposĂ© d’un million et demi de dinars.  Pour justifier une taxation aussi  surrĂ©aliste, elle a compté  comme fonds propre de l’intĂ©ressĂ©, les avoirs qu’il a rĂ©cupĂ©ré  pour ses clients. Ces derniers ont eu beau tĂ©moigner que toutes les sommes taxĂ©es Ă©taient les leurs et qu’elles ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©es, l’administration persista dans ses demandes. Le 11 octobre, elle a commencĂ© Ă  saisir le compte bancaire de Me Matar, sa voiture et celle de son fils, ainsi que sa maison.  Tout cela couronnant des annĂ©es de filature, de surveillance des cours Ă  la facultĂ© et de traitements indignes Ă  l’aĂ©roport lors des dĂ©placement ou de retour de l’étranger.  Pourquoi cet acharnement spĂ©cial qui dĂ©passe de loin le lot commun de tous les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme en Tunisie ? La rĂ©ponse  est simple. Me Matar a intentĂ© en 2002 un procĂšs devant le tribunal administratif pour annuler pour vice de forme , le rĂ©ferundum organisĂ© par le rĂ©gime pour donner au prĂ©sident Ben Ali l’immunitĂ© et le droit de se prĂ©senter indĂ©finiment aux ‘’ Ă©lections prĂ©sidentielles’’  Pour un rĂ©gime cynique, comme la dictature tunisienne, soucieux d’habiller tous ses excĂšs et ses violations des libertĂ©s par un voile juridique, la dĂ©marche Ă©tait d’autant plus subversive  qu’elle mettait en cause la lĂ©galitĂ© des Ă©lections de 2004, celles en prĂ©paration de 2009, et donc la lĂ©gitimitĂ© du rĂ©gime et de son chef. Le cas Matar est symptomatique  Ă  plus d’un titre. Il montre la sophistication mise en place dans la rĂ©pression des militants des droits de l’homme. Il tĂ©moigne de la dĂ©gradation du droit et de la justice en Tunisie. Il est une attaque flagrante et une intimidation de plus contre  tout le barreau tunisien prĂ©venu de ce qui l’attend Ă©ventuellement.  Il est aussi le drame d’un homme et d’une famille qui se voient spoliĂ©s de tous leurs biens au nom d’une loi  taillĂ©e sur mesure et qui  payent au plus cher  leur engagement dans le combat pour le droit et la justice. Votre soutien, sous quelque forme  que vous voudrez bien lui donner, sera un soutien non seulement Ă  Me Matar  et Ă  sa famille, mais aussi aux causes pour la dĂ©fense desquelles, le rĂ©gime  tunisien veut les ruiner et les affamer, Dr Moncef  Marzouki  PrĂ©sident d’honneur de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme Ancien PrĂ©sident de la Commission Arabe des Droits de l’Homme
 
(Source: www.alhiwar.net le 10 mars 2009)


Tarek Mekki, un plaisantin ou un futur Président de la Tunisie : Qui est-il ?

 

Abdo Maalaoui

Montréal \ Canada

 

Encore et encore et encore !!! Les politiciens tunisiens (du pouvoir comme de l’opposition) savent que les tunisiens veulent de la dĂ©mocratie et de la dignitĂ©… Chacun veut nous promettre le voyage au  paradis… L’essoufflement et l’usure du RCD aprĂšs 21 ans de rĂšgne sans partage du  pouvoir et le vieillissement de ses cadres qui n’ont pas su former la jeunesse qui sera capable de continuer la construction du pays. Les dirigeants de l’opposition n’ont pas su non plus canaliser certaines couches de notre sociĂ©tĂ©. VoilĂ  une grande partie des tunisiens sont dĂ©sillusionnĂ©s, amers et fatiguĂ©s…

 

Hops.!!! Un autre Leader qui a jailli de nul part qui s’appelleTarek Mekki… J’ai fait mon enquĂȘte et j’ai dĂ©couvert en partie : Qui est M. Tarek Mekki, celui qui veut ĂȘtre PrĂ©sident de la Tunisie ?

 

Il vit Ă  MontrĂ©al / Canada, comme un grand seigneur ! Son pĂšre est un homme historique : El Haj Mekki, un Polytechnicien, ingĂ©nieur spĂ©cialiste des mines. Il a dirigé toutes les mines en Tunisie telles que la Mine de Tamera, Douahria (Sejnane) et toutes les autres mines Ă  travers le pays, avec le temps, il devenu Monsieur Mines du gouvernement de Bourguiba ! … Il a eu une carriĂšre fulgurante. Par la suite il s’est lancĂ© dans le domaine de la construction et du TBP… Un homme intĂšgre, gĂ©nĂ©reux et simple ! Il a fait beaucoup pour la Tunisie… Tous les mineurs de la Tunisie l’aimaient !

 

Il a bĂąti une fortune dans le domaine de la construction. Son pĂšre Haj Mekki est une grande personnalitĂ© historique tunisienne de 2Ăšme rang. Il est ami intime de Si HĂ©di Baccouche, HĂ©di Nouira, Mohemd Mzali, et les autres grosses vieilles pointures tunisiennes. C’est un Bourguibiste de la premiĂšre heure
 Haj El Mekki jouit de la confiance de Ben Ali et de son entourage jusqu’aujourd’hui ! C’est un grand homme qui mĂ©rite le grand respect
.

 

Le fiston Tarek Mekki est nĂ© dans cette ambiance, fils unique, il a dirigĂ© les plus grands chantiers, il a construit avec son pĂšre la majoritĂ© des grands hĂŽtels, MosquĂ©es, routes, etc
 C’est un personnage sans CV politique, mais il est trĂšs populiste auprĂšs des couches populaires, il est aussi connu Ă  la CitĂ© Ettadhamen, Ă  Ibn Khouldoun, qu’à Gafsa, ou dans les grands hĂŽtels de la Tunisie. Tous les membres de la famille Trabelsi, Belhassen, El Taief, El Matri 
 etc
 sont ses ex-clients et des anciens amis
 C’est l’entreprise de son pĂšre qui a construit les divers chĂąteaux et bĂątiments et c’est notre Robbins de Bois Tarek Mekki qui a supervisĂ© les chantiers


 

Tarek Mekki n’est pas un «AS de pique» !!! Il brassait des millions de dinars en Tunisie, il Ă©tait parmi le quatriĂšme cercle du pouvoir Ă©conomique de la Tunisie ! Il a vĂ©cu dans la richesse, mais il repugnait la misĂšre, la pauvretĂ© et le mĂ©pris “hogra” ? Il prennait l’argent de son riche pĂšre et il aidait les pauvres de ses chantiers !..

 

Alors que se passe-t-il ? Que veut-il ? Pourquoi il dĂ©laisse la vie de chĂąteau en Tunisie pour s’installe au Canada dans le secret et le froid ! Tarek Mekki a visitĂ© l’hĂŽpital juif de MontrĂ©al quand Madame Matri, la fille de Ben Ali a accouchĂ© avec la petite fille de Sakhr El Matri qui est nĂ©e canadienne me confirmait Mme Clarice travaillant dans le mĂȘme hĂŽpital depuis 20 ans  ?


 

D’aprĂšs les vidĂ©os sur You Tube ou Daily Motion et autres
 qui ont Ă©tĂ© regardĂ© par plus de 800,000 personnes, c’est Ă©norme, du jamais vu  en Tunisie !!!

 

Il rĂ©clame haut et fort qu’il veut devenir le PrĂ©sident de la Tunisie ? Est-ce que c’est une « Joke » ? Ou une rĂ©alitĂ© ?

 

Le samedi 8 mars 2009, il Ă©tait invitĂ© Ă  l’UniversitĂ© Concordia pour parler entre autres de la situation politique en Tunisie, j’étais invitĂ© par un ami canadien qui Ă©tait dans le comitĂ© organisateur. Ce dernier m’a demandĂ© si je connais un certain Tarek Mekki ? Je lui ai rĂ©pondu sincĂšrement que je le connais comme tout le monde par ses vidĂ©os. Mais je ne sais pas qui il est ? Ou de quel parti politique il est membre ?

 

J’ai dĂ©couvert qu’il n’est d’aucun parti.  Lui-mĂȘme est devenu un personnage Parti «Partyman »  Il m’a vu, il se renseignait vite sur moi, il pensait que je travaillais pour le Consulat de Tunisie Ă  MontrĂ©al ou je suis un agent du gouvernement tunisien, il Ă©tait extrĂȘmement nerveux et mĂ©fiant !

 

A certain moment, on a dĂ©cidĂ© de briser la glace de part et d’autre
 et de se saluer comme des gens civilisĂ©s. J’étais complĂštement Ă©tonnĂ© de l’absence de Tunisiens. Il m’avait posĂ© la question sur la raison de ma prĂ©sence Ă  cette rĂ©union,  je lui ai rĂ©pondu que je suis invitĂ© simplement par un ami ! Je lui demandais qu’il peut rester tranquille, je n’ai aucun ennemi tunisien mais j’ai des adversaires politiques, des gens avec qui je ne partage pas la mĂȘme vision, ni la mĂȘme mission. Parfois, je vois le dĂ©veloppement Ă©conomique et financier de la Tunisie autrement ! Je suis plus un opposant Ă  la bureaucratie, Ă  la magouille, et au mĂ©pris, mais j’ai toujours gardĂ© du respect pour mes adversaires politiques, chacun a ses convictions ! 


 

Il m’a demandĂ© mon nom de nouveau. Je lui ai rĂ©pondu Abdo Maalaoui
 Il s’est rappelĂ© de mon nom. Il a une mĂ©moire phĂ©nomĂ©nale ! Il Ă©tait Ă  la limite de l’insolence et de l’arrogance ! Il riait des articles que j’ai Ă©crits
 À certain moment, je ne l’ai pas ratĂ© 
 Je l’ai traitĂ© de tous les noms, il avait compris qu’il devrait arrĂȘter
  Il s’est approchĂ© de moi en m’embrassant (la chaleur tunisienne !) et en me disant qu’il dĂ©tient de grands dossiers. S’il les divulgue ca va Ă©clater
 !!! Je l’ai rĂ©pondu que ce sport national des tunisiens aprĂšs le foot ne m’intĂ©resse pas, chaque  tunisien(ne)  dĂ©tient des dossiers sur les autres 
 sauf sur eux-mĂȘmes
 Ce jeu malsain  ne m’intĂ©resse pas, je trouve que ca fait partie de la Culture des gens  arriĂ©rĂ©s !!!

 

AprĂšs quelques minutes «cul de sac» chacun de nous est partie rejoindre son cercle d’amis


 

Je l’ai vu accompagnĂ© avec des ONG amĂ©ricaines trĂšs actives dans la coopĂ©ration internationale, souvent ces ONG amĂ©ricaines ont trempĂ© dans des activitĂ©s non catholiques en AmĂ©rique Latine, en Afrique et en Asie
 Je l’ai vu sortir avec un attachĂ© de l’Ambassade amĂ©ricaine Ă  Ottawa, escortĂ© par trois autres personnes connues dans le milieu de la coopĂ©ration internationale (j’ai 30 ans d’expĂ©rience dans le milieu de la coopĂ©ration internationale), il y avait aussi notre police canadienne, des agents de la GRC qui Ă©taient prĂ©sents aussi !

 

Depuis cette rencontre, je me pose des tas de questions !

 

š      Tarek Mekki, est-il une carte de rechange que les américains et les canadiens sont entrain de préparer et jouer ?

š      Tarek Mekki, malgrĂ© qu’il fĂ»t millionnaire en Tunisie, pour rĂ©aliser toutes ses activitĂ©s, a-t-il accĂšs au financement magique et underground de bailleurs de fonds nord-amĂ©ricains parce que pour entretenir une Ă©quipe dynamique et professionnelle en Europe et en AmĂ©rique, ca prend de l’argent ?

š      Tarek Mekki travaille pour le compte de qui ?

¹      Tarek Mekki, une figure politique complùtement inconnue est devenue la nouvelle star politique de l’heure en deux ans seulement ? Qui sont les gens derriùre-lui et avec lui ?

š      Tarek Mekki, avec les 800,000 personnes qui ont visionné ces vidéos, pourquoi il ne crée pas légalement  un parti politique en Tunisie ?

š      S’il veut devenir PrĂ©sident de la Tunisie, il sait que c’est le droit de chaque citoyen tunisien garanti et protĂ©gĂ© par la Constitution tunisienne. Pourquoi il ne se prĂ©sente pas officiellement aux Ă©lections 2009 ?

š      Alex Davilmar, un ami de longue date et expert en tĂ©lĂ©communication par Satellite & IP m’avait informĂ© qu’il a eu une demande d’un groupe qui veut Ă©mettre des Ă©missions TV par satellite sur la Tunisie, honnĂȘtement j’ai pensĂ© la Chaine Zeitouna de Sakhr El Matri, mais maintenant, je commence de comprendre !!! Alex m’a confirmĂ© que c’est un groupe canado-amĂ©ricain ! Sakhr n’est pas amĂ©ricain, ni canadien malgrĂ© que sa petite fille adorĂ©e est canadienne mais elle est encre trop jeune ? 

š      Terek Mekki, est-ce qu’il est entrain de prĂ©parer une chaine TV satellitaire pour perpĂ©trer sa pĂ©nĂ©tration politique en Tunisie ?

š      Beaucoup de mystÚres  que Tarek Mekki le nouveau  Robbins de Bois  est entrain de broder !

 

Les proches de l’opposition tunisienne sont entrain de le courtiser en secret, il est devenu un personnage incontournable sur la scĂšne politique tunisienne. Est-il vrai que des gens de la famille prĂ©sidentielle est entrain de nĂ©gocier son retour ou acheter son silence d’aprĂšs ses dires, mais il n’est pas prĂȘt
 Il ne veut rien d’autre que devenir le PrĂ©sident de la Tunisie !!!

 

Historiquement : Erreur de le sous-estimĂ© !!!  Rappelons-nous, toute la classe politique tunisienne Ă  l’époque de Bourguiba a sous-estimĂ© Ben Ali, personne n’a pensĂ© qu’il sera au pouvoir, mais personne 
 !!! MĂȘme pas l’opposition !!!

 

Est-ce que la Tunisie est devenue le pays des mystĂšres ? Aucun mĂ©dia officiel tunisien n’a osĂ© enquĂȘter 
 Radio Rumeur proche du cercle diplomatique tunisien Ă  MontrĂ©al garde le silence le plus absolu !

 

Pourquoi tout ce silence ? C’est bizarre, est-ce que le peuple tunisien a le droit de savoir !!!

E.Mail : maalaoui@yahoo.com

 


Tunisie : AprĂšs le rachat de Fortis, qui rendra les 20 MDT Ă  la BNA ?

 
Le cas de la banque belge Fortis, serait enfin en voie de rĂšglement. La banque française BNP Paribas et l’Etat belge ont en effet annoncĂ© samedi dernier, un nouvel accord pour la reprise d’une partie des activitĂ©s belges et luxembourgeoises de Fortis. «Sous rĂ©serve de l’approbation par les actionnaires de Fortis, BNP Paribas va ainsi prendre 75 % de Fortis Banque, aujourd’hui propriĂ©tĂ© de l’Etat belge Ă  100 %. Fortis Banque fera de son cĂŽtĂ© l’acquisition de 25 % des activitĂ©s d’assurance pour 1,375 milliard d’euros, financĂ©e par BNP Paribas. L’opĂ©ration coĂ»tera au final 10,4 milliards d’euros Ă  la banque française, dont 10 % en cash, au lieu des 14,7 milliards prĂ©vus initialement, qui comportaient un tiers de cash » rapporte le journal français Les Echos. En quoi cela intĂ©resserait-il la Tunisie ? On en a trĂšs peu parlĂ© et la Banque Nationale Agricole (BNA) encore moins, cette derniĂšre avait placĂ© l’équivalent de quelque 20 MDT auprĂšs de la banque belge Fortis, avant la crise financiĂšre internationale et dont Fortis Ă©tait l’une des victimes. Alors que cette  banque belge semble sur la voie d’ĂȘtre sauvĂ©e et de surcroit par une banque prĂ©sente en Tunisie, Ă  travers l’UBCI, n’est-il pas temps de se poser la question de savoir comment rĂ©clamer ces 20 MDT et auprĂšs de qui ? La prochaine AGE de la BNA qui se rĂ©unit pour renflouer ses caisses Ă  travers une augmentation de capital (certes programmĂ©e depuis longtemps et dĂ©jĂ  avant la crise), pourrait, peut-ĂȘtre y rĂ©pondre !
 
(Source: “African Manager” le 10 mars 2009)

 

Des forces de Gauche dont le PCF indésirables

 

 CHOUIKHA Abd Raouf

 

      Richard Prasquier prĂ©sident du Crif a dĂ©noncĂ© “une explosion de haine d’une virulence alarmante“, observĂ©e lors des manifestations organisĂ©es pour protester contre l’offensive israĂ©lienne dans la bande de Gaza. Il accuse pour cela les partis de gauche sauf le PS d’ĂȘtre directement responsables de dĂ©bordements antisĂ©mites et pratique certains amalgames douteux. 

 

Craignant une recrudescence des actes antisĂ©mites,Richard Prasquier prĂ©sident du Conseil reprĂ©sentatif des institutions juives de France (Crif) a dĂ©noncĂ© “une explosion de haine d’une virulence alarmante“, observĂ©e lors des manifestations organisĂ©es pour protester contre l’offensive israĂ©lienne dans la bande de Gaza.

En effet, en janvier, 352 incidents antisĂ©mites ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s, dont 50 actes de violences contre des personnes ou des biens symboliques, selon des prĂ©cisions du ministĂšre de l’intĂ©rieur. Ces chiffres reprĂ©sentent Ă  eux seuls 80 % du nombre d’actes antisĂ©mites relevĂ©s pour l’ensemble de l’annĂ©e 2008. Pourtant ce ministĂšre non avare en chiffres, ne prĂ©cise pas si ces violences sont le fait d’actes isolĂ©s Ă©manant de jeunes de « banlieues » ou d’actions mĂ»rement organisĂ©es de la part d’associations de malfaiteurs ainsi que sur leurs vĂ©ritables motivations.

Les enquĂȘtes ne semblent pas ĂȘtre trĂšs bavardes pour l’instant, il est pourtant  impĂ©ratif que l’opinion française soit rĂ©guliĂšrement informĂ©e sur ces dĂ©rives inquiĂ©tantes et dangereuses pour la cohĂ©sion nationale.

 

L’extrĂȘme gauche, les communistes et les Verts ont Ă©tĂ© vivement accusĂ©s Ă  l’occasion du dĂźner annuel du Crif d’avoir  “cautionnĂ© des dĂ©bordements antisĂ©mites lors de manifestations pro-palestiniennes“. Prasquier a dĂ©plorĂ© qu’ “on dĂ©file sous les drapeaux de ce mouvement architerroriste qu’est le Hamas“, aux “cris de morts aux juifs“.

DĂ©jĂ , dans une interview Ă  RFI le 15 fĂ©vrier dernier,Prasquier accusateur visait tout particuliĂšrement la secrĂ©taire nationale du PCF : “Je trouve tout Ă  fait normal que des gens manifestent pour dire qu’ils dĂ©sapprouvent ou sont hostiles Ă  l’opĂ©ration, Ă  la politique israĂ©lienne et qui la condamnent“. En fait ce qui lui pose beaucoup plus de problĂšme c’est qu’il “ne comprends pas que des hommes politiques qui font partie du consensus dĂ©mocratique de notre pays, et lĂ  je pense Ă  Marie-George Buffet – Besancenot et la LCR ça fait longtemps qu’ils sont sur le terrain -, puissent dĂ©fendre un mouvement qui est reconnu comme  un mouvement terroriste, qui est l’archĂ©type du mouvement terroriste, qui est un mouvement islamiste radical.

Il poursuit toujours véhément

Comment croire ces militants politiques aguerris de l’extrĂȘme gauche qui prĂ©tendent n’avoir rien vu et rien entendu de ces dĂ©bordements ? Sur les photos, on ne les voit pourtant pas fermer les yeux ou se boucher les oreilles !”, a-t-il lancĂ© en s’adressant Ă  la secrĂ©taire nationale Marie-George Buffet, Ă  Olivier Besancenot (NPA) et aux Verts, prĂ©sents aux dĂ©filĂ©s de janvier.

En consĂ©quence, en guise de sanctions, le PCF et les Verts n’ont pas Ă©tĂ© invitĂ©s au dĂźner du Crif du lundi 2 mars.

 

M. Fillon a lui aussi fait écho en enchérissant dans sondiscours :

” Nous n’acceptons pas que des manifestations prĂ©tendument pacifistes dĂ©gĂ©nĂšrent en dĂ©bordements de violence, cautionnĂ©s par la complaisance de certains responsables politiques.

 

Les luttes du PCF contre l’antisĂ©mitisme DĂšs lundi,Marie-George Buffet s’est profondĂ©ment “indignĂ©e” par sa mise en cause et a soulignĂ© que les communistes français avaient “toujours Ă©tĂ© aux cĂŽtĂ©s des juifs de France“, notamment “dans la rĂ©sistance contre l’occupant nazi“. Elle a notamment prĂ©cisĂ© “Monsieur le prĂ©sident (…) vous savez que vous trouverez toujours les communistes Ă  vos cĂŽtĂ©s dans ce combat contre l’antisĂ©mitisme, comme dans celui contre le racisme »   « c’est un amalgame inacceptable de dire ou de sous-entendre que des communistes auraient cautionnĂ© le moindre mot antisĂ©mite ou mĂȘme attentatoire Ă  l’existence de l’État d’IsraĂ«l” lors des manifestations.

 

Le PCF souhaite dĂ©sormais “fermer cette parenthĂšse qui n’aurait jamais dĂ» s’ouvrir” avec le Crif, a indiquĂ© son porte-parole Olivier Dartigolles. “Il y a sĂ»rement de l’incomprĂ©hension sur la derniĂšre pĂ©riode, il faut se parler.

 

Comme on s’en aperçoit, la charge la plus lourde du prĂ©sident du Crif Ă©tait destinĂ©e au PCF, devenu brutalement responsable des dĂ©bordements voire mĂȘme complice des slogans antisĂ©mites.

Pourquoi ne pas lui imputer aussi  la présence des excités et des casseurs et  le rendre responsable des dégùts causés au cours de ces manifestations !

Leur service d’ordre Ă©tait-il tenu de contrĂŽler tout le long du cortĂšge des manifestants ?  

De toute façon il ne le pourrait pas mĂȘme s’il en avait les moyens. 

Tous les mĂ©dias en sont tĂ©moins, le cortĂšge du PCF n’était pas du tout mĂȘlĂ© aux autres et les militants dont Marie-Georges Buffet dĂ©filaient derriĂšre leurs propres banderoles. Celles-ci dĂ©nonçaient simplement l’agression injustifiĂ©e et dĂ©mesurĂ©e contre une population de Gaza dĂ©munie et ne disposant d’aucune protection. Cette population a Ă©tĂ© prise entre les tirs des belligĂ©rants aprĂšs un long et pĂ©nible blocus.  

Il est profondĂ©ment injuste de traiter le PCF de la sorte, vu son passĂ© de rĂ©sistance et de lutte historiques.  Il a Ă©tĂ© notamment le fer de lance de la lutte contre l’antisĂ©mitisme et contre toutes formes de racisme, et l’a montrĂ© Ă  maintes reprises. Les manifestations de 2006 en faveur de Ilan Halimi sont lĂ  pour nous le rappeler.

Souvenons-nous la loi de juillet 1990, dite « loi Gayssot » qui  fut votĂ©e afin de  renforcer le dispositif contre le racisme aprĂšs la sortie d’une « thĂšse » nĂ©gationniste, de l’attentat meurtrier  rue Copernic et du meurtre du jeune AlgĂ©rien Habib Grinzi, jetĂ© par la fenĂȘtre du train Bordeaux-Vintimille.

Ce parti voulait quant à lui, faire des luttes contre les discriminations,  unegrande cause nationale dÚs octobre 2005.  

Le Crif reconnaissait dĂ©jĂ  par la bouche de son ancien prĂ©sident M. Cukierman  notre prĂ©sence auCongrĂšs du PCF tĂ©moigne des excellentes relations que nous entretenons avec ce parti. Marie-George Buffet rĂ©pond aussi Ă  notre invitation lors de notre dĂźner annuel, de mĂȘme que le PCF participe aux manifestations auxquelles nous appelons, comme cela a Ă©tĂ© le cas rĂ©cemment avec l’assassinat d’Ilan Halimi .

L’instrumentalisation de l’antisĂ©mitisme

Le Crif semble agir davantage en parti politique qu’en un conseil reprĂ©sentatif se permettant de donner des leçons de ” politiquement correct ” aux partis politiques français et d’indiquer l’attitude Ă  adopter afin de ne pas ĂȘtre suspectĂ© d’antisĂ©mitisme. Le Crif pratique un amalgame condamnable entre IsraĂ«l et les gens de culture ou de religion juive. Il renforce donc le communautarisme. En qualifiant d’antisĂ©mite tout opposant Ă  la politique d’IsraĂ«l, il dĂ©veloppe un vĂ©ritable terrorisme intellectuel et le dĂ©bat au sein de la communautĂ© française se trouve donc faussĂ©.

Cette instrumentalisation est utilisĂ©e dans un objectif bien prĂ©cis : dĂ©fendre la politique de l’état d’IsraĂ«l en maintenant un autre amalgame qu’on ne cesse d’entretenir volontairement entre toute critique de la politique IsraĂ©lienne ou antisioniste et l’antisĂ©mitisme qui sont hĂ©las responsables de la montĂ©e de l’hostilitĂ© envers les juifs de France. Cette hostilitĂ© apparaitrait plus nettement comme l’expression de l’antisionisme et non  de l’antisĂ©mitisme. (Rappelons que le sionisme a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© assimilĂ© jadis Ă  une forme de racisme et de colonialisme par l’ONU et pas seulement par les jeunes des banlieues).

Cette instrumentalisation n’est-elle typique qu’à la France ?

Des organisationsjuives britanniques, allemandes et nordiques ont rĂ©agi de maniĂšre bien diffĂ©rente vis-Ă -vis des problĂšmes du Proche-Orient, moins aveuglement communautaristes, et moins alignĂ©es sur la politique israĂ©lienne et on observe ainsi moins d’expressions d’hostilitĂ© Ă  l’Ă©gard des juifs dans ces pays qu’en France. Le Prix Nobel Harold Pinter et l’historien Eric Hobsbawm membres du Independent Jewish Voices, dĂ©clarent que l’IJV est Ă©tabli comme contre-poids au soutien sans rĂ©serve pour la politique israĂ©lienne offert par les corps constituĂ©s tels que le Board of Deputies of British Jews [Le Conseil ReprĂ©sentatif des Juifs Britanniques].. FondĂ© en 1760, ce Conseil ReprĂ©sentatif  est considĂ©rĂ© depuis longtemps comme l’organe officiel des Juifs britanniques ; mais son soutien sans rĂ©serve Ă  IsraĂ«l lui a attirĂ© la censure de ceux qui critiquent la politique de ce pays dans les territoires occupĂ©s. La psychologue Susie Orbach, qui a aussi signĂ© la dĂ©claration de l’IJV, a dit : “En tant que Juive, je ressens une obligation particuliĂšre de m’opposer Ă  l’injustice qui est faite aux Palestiniens… Le gouvernement israĂ©lien ne s’exprime pas en mon nom”.

David Goldberg,  auteur et rabbin Ă©mĂ©rite de la Synagogue LibĂ©rale Juive, a dĂ©clarĂ© : “Lorsque les supporters juifs d’IsraĂ«l Ă  l’Ă©tranger ne s’Ă©lĂšvent pas contre sa politique dĂ©sastreuse, cela ne garantit ni la sĂ©curitĂ© pour ses citoyens ni ne produit le bon climat pour essayer d’atteindre une paix juste avec les Palestiniens… et puis ils… agissent contre les propres intĂ©rĂȘts Ă  long terme d’IsraĂ«l”.

Comme  l’a justement remarquĂ©Vincent Geisser « le sentiment pro-israĂ©lien, exprimĂ© par de nombreuses Ă©lites politiques, intellectuels ou Ă©ditorialistes français, est moins le signe d’une adhĂ©sion claire et consciente Ă  la politique de l’Etat d’IsraĂ«l que le produit d’une lecture ethnicisante et stigmatisante de la rĂ©alitĂ© sociale, dont certains traits convergent avec les prĂ©jugĂ©s antisĂ©mites
.Contrairement Ă  une idĂ©e reçue, le premier soutien d’IsraĂ«l en France procĂšde moins de l’action d’un quelconque « lobby » que d’une  lĂąchetĂ© et d’une hypocrisie de nombreux leaders d’opinion qui fantasment la puissance de la communautĂ© juive. Leur relation Ă  IsraĂ«l se greffe moins sur un amour sincĂšre pour l’Etat hĂ©breu que sur une reprĂ©sentation ethnicisante de la communautĂ© juive qui flirte parfois avec l’antisĂ©mitisme et dĂ©bouche sur une posture politique :  Je suis avec Eux pour ne pas avoir d’ennuis  . »

Cette instrumentalisation est une arme savamment utilisĂ©e par le Crif profitant d’un contexte français psychologiquement favorable aux  fins de dĂ©fendre de maniĂšre inconditionnelle la politique israĂ©lienne, quelle qu’elle soit.

Quelques modestes réactions politiques :

Certains hommes politiques de gauche ont essayé en vain de dénoncer cette grossiÚre manipulation, mais peu de médias en ont accordé  crédit.

 “C’est la politique permanente du Crif de criminaliser comme antisĂ©mites tous ceux qui sont contre la politique d’IsraĂ«l et solidaires des Palestiniens”, a affirmĂ© Alain Krivine (NPA), et a tenu Ă  souligner qu’il n’y avait “aucune banderole ni le moindre slogan antisĂ©mite” dans leurs rangs lors des dĂ©filĂ©s contre l’intervention israĂ©lienne Ă  Gaza.

DĂ©jĂ  montrĂ© du doigt en 2003, Olivier Besancenot avait poursuivi pour injure Roger Cukierman , l’ex-prĂ©sident du Crif, qui avait alors dĂ©noncĂ© lors du dĂźner de l’époque, “l’antisionisme” de partis rĂ©volutionnaires telle la LCR. “Cette alliance brun-vert-rouge donne le frisson”, avait-il confiĂ© .

 

Jean-Luc MĂ©lenchon (Parti de gauche) qui a participĂ© “Ă  titre personnel” au dĂźner du Crif quand il Ă©tait ministre, a dit justement craindre une relance du communautarisme,  “problĂšme de fond” derriĂšre ces

attaques, selon lui. “Le communautarisme n’a pas sa place dans la RĂ©publique”, a-t-il martelĂ©, voyant dans la venue de Nicolas Sarkozy Ă  ce dĂźner un danger et une “incitation Ă  la communautarisation du pays”.

 

LE PS ET LE PROCHE-ORIENT

 

De toute la gauche, seul le Parti socialiste  était reprĂ©sentĂ© Ă  ce « diner ». En effet, Martine Aubry s’était dĂ©solidarisĂ©e des manifestations contre l’offensive sauvage israĂ©lienne et, avait enfoncĂ© le clou vers la mi-janvier en soutenant que le PS ne participerait pas Ă  des manifestations “oĂč ceux qui voulaient porter la paix ont portĂ© des messages de haine, des messages de racisme ou d’antisĂ©mitisme“.

L’union de la gauche n’est donc pas pour demain.

 

Les massacres des Gazaouis (dont plus d’un quart des morts sont des enfants selon les rapports des organisations humanitaires) n’ont suscitĂ© qu’une condamnation de principe d’IsraĂ«l. La direction socialiste a estimĂ© qu’il s’agit d’une intervention “en rĂ©ponse aux tirs de roquettes du Hamas“, et s’est abstenue de qualifier les actions israĂ©liennes Ă  Gaza. Les dirigeants du PS Ă©tablissent une symĂ©trie entre les tirs de roquettes de Hamas et l’usage de l’arsenal militaire le plus sophistiquĂ© par l’une des armĂ©es les plus puissantes du monde. En renvoyant dos Ă  dos les deux parties, les dirigeants socialistes Ă©vitent de trancher la question. Dans le cadre des massacres de Gaza et devant l’indignation croissante dans le monde, le silence des socialistes n’en devient que plus choquant. En rĂ©alitĂ©, les dirigeants du PS occultent la question de la colonisation des territoires palestiniens par IsraĂ«l, la cause premiĂšre de ce long conflit. Cet aspect majeur de la lutte palestinienne n’est en effet mentionnĂ© dans aucun communiquĂ© socialiste. Les dirigeants du PS appellent Ă  faire cesser « l’engrenage de la violence ».

Le cas de Pascal Boniface

Il est important Ă  mon avis de rappeler la crise soulevĂ©e par l’éviction de Pascal Boniface du bureau politique du PS. Celle-ci a laissĂ©e des stigmates encore visibles aujourd’hui. D’aprĂšs l’article dePhilippe MarliĂšre, Pascal Boniface Ă©crivit en avril 2001 une note interne destinĂ©e Ă  François Hollande. Celle-ci se rĂ©fĂ©rait Ă  l’occupation des territoires par IsraĂ«l et Ă  la lutte de libĂ©ration nationale du peuple palestinien ; sa question de principe était la suivante : “Dans n’importe quelle situation de ce type, un humaniste, et plus encore un homme de gauche, condamnerait la puissance occupante “. Il poursuit : ” Imaginons un pays oĂč le premier ministre [Ariel Sharon] a Ă©tĂ© directement liĂ© [et condamnĂ© par la Cour suprĂȘme israĂ©lienne] Ă  des massacres de civils, principalement femmes et enfants, dans des camps de rĂ©fugiĂ©s dĂ©sarmĂ©s [les camps de Sabra et Chatila en 1982] (
) Ce serait une situation inacceptable. Elle est pourtant tolĂ©rĂ©e au Proche-Orient “. Boniface en pragmatique avertit qu’on ” ne combattra pas l’antisĂ©mitisme en lĂ©gitimant l’actuelle rĂ©pression des Palestiniens par IsraĂ«l ” et dĂ©nonce le ” terrorisme intellectuel qui consiste Ă  accuser d’antisĂ©mitisme ceux qui n’acceptent pas la politique des gouvernements d’IsraĂ«l (et non pas l’Etat d’IsraĂ«l) “. Nous connaissons la suite :  ses dĂ©tracteurs l’ont accusĂ© de prĂŽner un rééquilibrage en faveur de la communautĂ© d’origine arabo-musulmane en France. Boniface conseille aux dirigeants du PS de procĂ©der Ă  une relecture politique du conflit, basĂ©e sur le respect des ” principes universels et non pas du poids de chaque communauté “. Il conclut toujours aussi lucide: ” Il est grand temps que le PS quitte une position qui, se voulant Ă©quilibrĂ©e entre le gouvernement israĂ©lien et les Palestiniens, devient, du fait de la rĂ©alitĂ© de la situation sur place, de plus en plus anormale, de plus en plus perçue comme telle, et qui par ailleurs ne sert pas – mais au contraire dessert – les intĂ©rĂȘts Ă  long terme du peuple israĂ©lien et de la communautĂ© juive française “.

Ce texte confidentiel attira les foudres de l’ambassadeur israĂ©lien Ă  Paris. Ce dernier mena, avec plusieurs institutions juives, une violente campagne contre l’auteur de la note, toujours d’aprĂšsPhilippe MarliĂšre. Laurent Azoulai, responsable socialiste en rĂ©gion parisienne et prĂ©sident du Cercle LĂ©on Blum, diffusa une lettre au lendemain du 22 avril 2002 intitulĂ©e « Le Pen doit remercier Boniface ». Il y expliquait que la dĂ©faite de Lionel Jospin Ă©tait en partie due Ă  la fuite de l’électorat juif aprĂšs la publication de la note de Pascal Boniface. Aux « Douze heures pour l’amitiĂ© France-IsraĂ«l », le 22 juin 2003, Dominique Strauss-Kahn fit rĂ©fĂ©rence Ă  une « note non autorisĂ©e et misĂ©rable » sous les huĂ©es du public; Laurent Fabius dĂ©missionna du Conseil d’administration de l’IRIS; Pierre Moscovici, retira Ă  Boniface son poste de dĂ©lĂ©guĂ© national et, de toutes parts, on accusa Pascal Boniface d’antisĂ©mitisme. Boniface dĂ©missionna en 2003 d’un parti dont il Ă©tait membre depuis 1980 [P. Boniface, Est-il permis de critiquer Israel ? Paris, Robert Laffont]

La rĂ©action au « cas Boniface » ne se fit pas attendre. A la fin 2003, un « Appel pour une paix juste et durable au Proche-Orient », rĂ©digĂ© par Pierre Joxe et Paul QuilĂšs (signĂ© par StĂ©phane Hessel, Michel Rocard, Hubert VĂ©drine, Martine Aubry, Jean-Luc MĂ©lenchon, Henri Nallet, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et de nombreux militants), vint saluer l’initiative de GenĂšve.  Cet appel socialiste Ă©voque le « droit au retour des rĂ©fugiĂ©s palestiniens de 1947 et de 1967 » et revendique une « citoyennetĂ© pleine et entiĂšre des Arabes palestiniens de nationalitĂ© israĂ©lienne (20% des IsraĂ©liens) ». – Notons que la question du droit au retour faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la dĂ©cision 194 du Conseil de SĂ©curitĂ© de l’ONU a Ă©tĂ© remise en cause par Nicolas Sarkozy lors de son voyage retentissant en IsraĂ«l le 22 juin 2008 -. Ce texte insiste aussi sur les discriminations dont sont victimes les Arabes-IsraĂ©liens du fait de leur origine ethnique et religieuse. Le texte appelle IsraĂ«l « à respecter les droits de l’homme, le droit international et les Conventions de GenĂšve, Ă  l’instar des dĂ©mocraties dont l’Etat israĂ©lien se rĂ©clame ».

En 2008, un texte intitulĂ© « Palestine : l’exigence du courage politique » proposĂ© par Monique Cerisier-Ben Guiga (sĂ©natrice des Français de l’étranger qui revient d’un voyage en IsraĂ«l et dans les territoires) pour le congrĂšs de Reims a Ă©tĂ© signĂ© par des militants. Les signataires remarquent que 61 ans aprĂšs le plan de partage de l’ONU, il n’y a ni Etat palestinien, ni vĂ©ritables nĂ©gociations. Pour ces militants socialistes, bien en phase avec une grande partie de l’opinion internationale, le conflit israĂ©lo-palestinien est clairement de nature coloniale. Le texte n’appelle pas Ă  des sanctions contre IsraĂ«l, mais demande simplement la suspension de l’accord de rehaussement des relations IsraĂ«l-UE. Les dirigeants socialistes pour leur part, se cantonnent dans une position trop alignĂ©e sur IsraĂ«l et les Etats-Unis.

Les grands principes universels (droit Ă  l’auto-dĂ©termination des peuples, droits de l’homme, respect des rĂ©solutions de l’ONU et de la Convention de GenĂšve) dont fait rĂ©fĂ©rence rĂ©guliĂšrement le PCF semblent ĂȘtre omis dans la ligne adoptĂ©e par le PS. D’ailleurs, le communiquĂ© socialiste relatif Ă  Gaza exprimant la crainte que ce conflit ait des « rĂ©percussions jusque dans notre pays » montre peut-ĂȘtre une prudence prĂ©venant le risque de passions communautaires;  il dĂ©note surtout un dĂ©faut de stratĂ©gie devant les dĂ©bats internes qui risquent d’engendrer d’autres clivages plus douloureux et d’autres “cas Boniface” pourraient se reproduire dans l’avenir.

A la lumiĂšre des derniĂšres Ă©lections israĂ©liennes, du virage Ă  droite de la Knesset et du durcissement trĂšs probable de la politique de colonisation, le PCF semble avoir dĂ©jĂ  une longueur d’avance aux yeux des militants de gauche et de l’opinion gĂ©nĂ©rale de notre pays.  

 

 
 

 « IsraĂ«l ne doit pas bĂ©nĂ©ficier d’une totale impunité »

 

 

Par Frédéric Koller

Ancien rĂ©sistant et dĂ©portĂ©, StĂ©phane Hessel a lancĂ© l’idĂ©e d’un «Tribunal Russel» pour la Palestine comme il y en eu un pour le Vietnam avec l’espoir de faire pression sur IsraĂ«l et la communautĂ© internationale

NĂ© en 1917 Ă  Berlin, StĂ©phane Hessel a Ă©migrĂ© en France avec sa mĂšre en 1924, luttĂ© aux cĂŽtĂ©s de la RĂ©sistance, Ă©tĂ© dĂ©portĂ© Ă  Buchenwald, puis il fut corĂ©dacteur de la DĂ©claration universelle des droits de l’homme en 1948. MĂ©moire vivante du XXe siĂšcle, ilparticipait dimanche Ă  un dĂ©bat sur la libertĂ© d’expression dans le cadre du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) Ă  GenĂšve. En marge du festival, il s’est exprimĂ© sur le conflit israĂ©lo-palestinien, un sujet qui lui tientparticuliĂšrement Ă  cƓur. D’origine Ă  moitiĂ© juive et Ă  moitiĂ© protestante, il se place sur le plan moral pour dĂ©noncer les violences israĂ©liennes Ă  l’égard des Palestiniens.

Le Temps: Vous avez Ă©tĂ© trĂšs critique face Ă  l’intervention israĂ©lienne Ă  Gaza, n’hĂ©sitant pas Ă  parler de crime de guerre et de crime contre l’humanitĂ©. La semaine derniĂšre, avec d’autres personnalitĂ©s, vous avez lancĂ© l’idĂ©e d’un «Tribunal Russell» pour la Palestine. De quoi s’agit-il?

StĂ©phane Hessel: C’est la suite de ce qu’avait fait Jean-Paul Sartre sur le Vietnam. C’est une instance Ă©thique. Parmi les initiateurs, il y a Ken Coates, le prĂ©sident de la Fondation Bertrand Russell pour la paix, Ken Loach, Mary Robinson ou Boutros-Ghali.IsraĂ«l ne doit pas bĂ©nĂ©ficier d’une totale impunitĂ©. Si des gens ayant autoritĂ© morale se mettaient ensemble pour faire la liste de toutes les violations du droit international dont les gouvernements israĂ©liens successifs se sont rendus coupables, cela pourrait inciter les grandes puissances, les Nations unies et Luis Moreno-Ocampo Ă  mettre devant la Cour pĂ©nale internationale des dirigeants israĂ©liens parmi les plus criminels comme les gĂ©nĂ©raux qui ont frappĂ© sur Gaza. C’est encore embryonnaire. On dĂ©pend de l’écho des mĂ©dias. Mais Ă  l’époque du Vietnam, cela avait eu un certain rayonnement. Ce qui me choque le plus dans l’histoire d’IsraĂ«l, c’est l’absence totale de sanctions. L’Europe, par exemple, au lieu de mettre au moins un terme Ă  ses relations Ă©conomiques en disant que les droits de l’homme sont violĂ©s, se rapproche au contraire encore plus d’IsraĂ«l. Les instances internationales sont presque plus responsables que le gouvernement israĂ©lien. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU, Ban Ki-moon, a Ă©tĂ© trĂšs bien, mais le Conseil de sĂ©curitĂ© est bloquĂ© par le veto amĂ©ricain.

– A propos de Gaza, vous avez Ă©galement parlĂ© de dĂ©sastre pour la morale juive. Pouvez-vous prĂ©ciser?

– J’ai eu le privilĂšge, en 1948, d’assister Ă  la crĂ©ation de l’Etat d’IsraĂ«l. Je considĂ©rais que c’était une rĂ©ponse nĂ©cessaire aux horreurs de la Shoah et que les juifs qui avaient combattu avec vĂ©hĂ©mence pour un Etat devaient ĂȘtre soutenus dans cette lutte parce que, conformĂ©ment aux grands principes du judaĂŻsme, ils devaient crĂ©er un Etat moderne, un Etat social, avec une vraie dĂ©mocratie mĂȘme si une difficultĂ© centrale subsistait: qu’est-ce qu’un Etat juif? Mais Ben Gourion avait clairement indiquĂ© que les Arabes qui resteraient Ă  l’intĂ©rieur de cet Etat jouiraient des mĂȘmes droits civiques. Ce sont ces valeurs-lĂ , que j’assimile aux valeurs sur lesquelles la diaspora juive a vĂ©cu tout au long des derniers siĂšcles, la volontĂ© de rĂ©aliser le DĂ©calogue, de rĂ©aliser la tolĂ©rance, de rĂ©aliser les messages de Spinoza, de Freud ou de Marx. Il y a une judaĂŻtĂ© qui a fait Ă©normĂ©ment pour le progrĂšs des valeurs morales dans le monde moderne. C’est Ă  un Etat de ce genre que j’accordais mon plein soutien. La rupture s’est faite avec deux Ă©vĂ©nements: l’un, peu connu quand il s’est produit, que les Palestiniens appellent la nakba [ndlr: la «catastrophe»], c’est-Ă -dire la façon dont les juifs en s’implantant ont Ă©tĂ© amenĂ©s Ă  chasser les Palestiniens. La brutalitĂ© de cette expulsion n’a Ă©tĂ© connue que peu Ă  peu. Plus tard, aprĂšs la guerre des Six-Jours, l’occupation et la colonisation des terres attribuĂ©es par les Nations unies aux Palestiniens ont Ă©tĂ© la grande erreur qu’un homme comme [Yitzhak] Rabin a reconnue puisqu’il a prĂ©cisĂ© qu’il fallait revenir aux frontiĂšres de 1967. Je considĂšre que les juifs ont une place Ă  occuper dans le monde, comme toutes les grandes religions, et que cette place peut ĂȘtre amicale avec les autres religions. Le contraire, c’est un Etat qui joue le rĂŽle d’une force militaire extrĂȘmement puissante, et cela est la nĂ©gation de ce que devrait ĂȘtre le rĂŽle d’un Etat d’IsraĂ«l trouvant sa place amicale Ă  l’intĂ©rieur du Proche-Orient. Si on continue Ă  rester une puissance d’occupation, viendra un jour oĂč la rĂ©gion se rĂ©voltera contre cet Etat. Quelle que soit sa puissance militaire, la dĂ©mographie lui est dĂ©favorable. Un jour peut venir oĂč les autres vous diront qu’ils en ont assez et qu’ils vous fichent Ă  la mer.

– A part quelques rares voix, comme la vĂŽtre, on a le sentiment d’un grand silence de la communautĂ© juive en Europe face aux exactions d’IsraĂ«l Ă  Gaza ou plutĂŽt un soutien massif Ă  la politique du gouvernement actuel d’IsraĂ«l. Comment l’expliquez-vous?

– Ce n’est pas si radical. Il y a le CRIF (Conseil reprĂ©sentatif des institutions juives de France) qui est complĂštement infĂ©odĂ© Ă  l’Etat d’IsraĂ«l et qui regroupe en effet une bonne partie de la diaspora en France, le pays qui a la plus grande communautĂ© juive d’Europe avec Ă  peu prĂšs 500 000 individus. Mais l’UJFP (Union juive française pour la paix), dont je fais partie, est quand mĂȘme rĂ©pandue dans tout le pays. Des groupes comme Palestine 33 comportent aussi beaucoup de juifs. LĂ  oĂč vous avez tout Ă  fait raison, malheureusement, c’est que les mĂ©dias sont trĂšs influencĂ©s par des juifs trĂšs pro-IsraĂ«l et qui dĂ©fendent la thĂšse qui m’exaspĂšre: «Attention, nous avons affaire Ă  des gens qui nous envoient des roquettes, alors nous sommes obligĂ©s de nous dĂ©fendre, donc c’est la sĂ©curitĂ© de ce petit pays au milieu d’une foule arabe que nous dĂ©fendons.» Cela aboutit Ă  ce silence que nous essayons de briser. Il y a heureusement des IsraĂ©liens qui partagent ma façon de voir.

– Que pensez-vous du glissement vers une droite dure au pouvoir en IsraĂ«l avec, pour prochain ministre des Affaires Ă©trangĂšres, l’extrĂ©miste Avigdor Lieberman?

– Cela signifie que l’opinion publique en IsraĂ«l a Ă©tĂ© manipulĂ©e par la capacitĂ© brillante de communication des dirigeants, qui ont fait naĂźtre un sentiment d’angoisse, de peur et de besoin de sĂ©curitĂ©. Chaque fois qu’il y a un incident, on joue lĂ -dessus pour faire croĂźtre le besoin d’une armĂ©e forte. Comme dans beaucoup de pays, quand il y a la guerre, l’opinion dĂ©fend ceux qui la font.

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 10 mars 2009)

Lien :http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9469a014-0cf2-11de-a551-abcb098496d6/Israël_ne_doit_pas_bénéficier_dune_totale_impunité

 


Plaidoyer pour la justice

« Au nom de l’homme », un film d’Andrea Canetta

 

par Silvia Cattori*

Andrea Canetta vient de consacrer un documentaire, Ă  la fois Ă©mouvant et instructif, sur le cas du milliardaire italo-Ă©gyptien Youssef Nada, que le RĂ©seau Voltaire a dĂ©jĂ  prĂ©sentĂ© Ă  ses lecteurs : Au nom de l’homme. L’Ɠuvre souligne la situation kafkaĂŻenne d’une personnalitĂ© accusĂ©e arbitrairement de soutenir le terrorisme, privĂ©e par l’administration suisse de son droit de circuler et de travailler, bien qu’innocentĂ© Ă  la fois par la justice italienne et la justice suisse. Silvia Cattori a interrogĂ© ce rĂ©alisateur Ă  propos de l’effondrement de l’état de droit dans le contexte de la guerre globale au terrorisme.

Lors de la premiĂšre projection publique du film « Au nom de l’homme » [1], le rĂ©alisateur Andrea Canetta, a relevĂ© que, malheureusement, « des histoires, comme celle de Youssef Nada, dont les mĂ©dias ne veulent pas parler, il y en a des milliers. Elles dĂ©montrent qu’un processus trĂšs subtil d’érosion de l’État de droit est en train de se dĂ©rouler en Occident ».

Silvia Cattori : Votre film parle de l’histoire bouleversante d’un banquier italo-Ă©gyptien de renom, dont la vie a basculĂ© quand, en 1997, des journalistes peu scrupuleux, probablement liĂ©s Ă  des services de renseignement, ont voulu associer son nom au terrorisme. Il s’agissait, pour des forces alliĂ©es aux États-Unis, d’exagĂ©rer le phĂ©nomĂšne du « terrorisme », de lui donner un visage, en peignant des croyants musulmans sous les traits du diable, pour rĂ©pandre la peur et prĂ©parer l’opinion publique aux prochaines guerres. Le sort de Youssef Nada est devenu plus angoissant quand, aprĂšs les attentats du 11 septembre 2001, son nom a Ă©tĂ© inscrit par l’administration Bush sur la « liste noire » de l’ONU [2]. Le grand mĂ©rite de votre film est de dĂ©montrer que cet homme si cruellement piĂ©tinĂ© est en rĂ©alitĂ© un homme de paix, un homme exceptionnel. Comme le rĂ©vĂšle la mĂ©diation que Youssef Nada a tentĂ©e en 1989 en Afghanistan. Cet aspect paradoxal n’est-il pas la clĂ© du film ?

Andrea Canetta : En effet, la tragĂ©die de l’Afghanistan, lui, il Ă©tait prĂȘt Ă  l’arrĂȘter. Sa mĂ©diation pour Ă©pargner une nouvelle guerre au peuple afghan, Ă©tait en passe d’aboutir ! Si on songe que M. Nada avait notamment prĂ©vu la remise par les SoviĂ©tiques des cartes indiquant les zones afghanes qu’ils avaient minĂ©es. Et puis, quand on voit ce qui se passe, j’éprouve un sentiment dĂ©vastateur. Car, les souffrances gĂ©nĂ©rĂ©es par les mutilations que ces mines ont causĂ©es Ă  de nombreux Afghans auraient pu ĂȘtre Ă©vitĂ©es ou au moins contenues.

En lieu et place, l’action conjointe des services secrets saoudiens et Ă©tats-uniens a mis des entraves Ă  la mĂ©diation de M. Nada, en empĂȘchant le reprĂ©sentant afghan, qui devait conclure un accord avec les SoviĂ©tiques, de prendre l’avion juste une heure avant qu’il ne s’envole.

Tout cela permet de comprendre pourquoi cet homme est là, cloué. Youssef Nada est un homme de paix. Pour cette raison, il dérangeait.

Malheureusement cela renforce l’idĂ©e qu’il y a des forces qui rĂ©ussissent Ă  prospĂ©rer, Ă©conomiquement et politiquement, seulement dans la guerre. Beaucoup de gens sont complices de cette maniĂšre d’agir, par intĂ©rĂȘt ou par peur.

C’est une impression, je ne pourrais le dire autrement. Mais je suis trĂšs prĂ©occupĂ© par l’attitude peu claire, sinon obtuse, de la classe politique suisse sur toute une sĂ©rie de faits extrĂȘmement graves, touchant la libertĂ©, la souverainetĂ©. Ce sont les symptĂŽmes gravissimes de quelque chose qui est en train de se passer de façon subtile et, c’est terrible Ă  dire, quasi inĂ©luctable.

Si l’on met en perspective les autorisations tacites accordĂ©es Ă  la CIA, Ă  l’insu de la population, pour le passage de certains transports. Si l’on y ajoute l’affaire Tinner [3],et le cas de Youssef Nada, j’ai l’impression que, dans notre pays, il y a quelqu’un qui fait ce qu’il veut. Quand je dis « quelqu’un », j’entends par lĂ  des nations trĂšs puissantes. Je me demande si notre pays n’est pas soumis Ă  un chantage et s’il n’est pas, de ce fait, obligĂ© de laisser faire.

Dans l’affaire des frĂšres Tinner, par exemple, le Conseil fĂ©dĂ©ral a dĂ©truit les documents ; il s’est agi lĂ  d’un acte anticonstitutionnel inacceptable. Il ne fallait pas dĂ©truire ces documents ! Ce sont lĂ  des preuves qui ont Ă©tĂ© soustraites Ă  la justice. Le Conseil fĂ©dĂ©ral a ensuite dĂ©clarĂ© : « Nous avons dĂ©truit ces documents pour Ă©viter qu’ils ne tombent dans les mains des terroristes ».

J’ai l’impression que, dans certains cas, la classe politique suisse prend les citoyens pour des imbĂ©ciles. Ici aussi, il s’agit d’un cas assez dĂ©licat. J’ai le fort soupçon que les frĂšres Tinner ont Ă©tĂ© manipulĂ©s par la CIA pour fabriquer un faux dossier sur l’Iran, de la mĂȘme façon que cela a Ă©tĂ© fait par la CIA sur l’Irak ; et que cette vĂ©ritĂ© devait rester secrĂšte.

Silvia Cattori : Quel lien y a-t-il entre le calvaire de M. Nada, le passage des vols de la CIA et le cas des frĂšres Tinner ?

Andrea Canetta : Ces trois Ă©lĂ©ments ne sont pas liĂ©es entre eux, mais je les mets ensemble parce que, dans tous ces cas, notre pays finit par violer ses propres principes constitutionnels et, comme par hasard, cela se produit sous la pression d’une nation qui a montrĂ© au monde une certaine maniĂšre d’agir.

Je trouve dĂ©concertant le fait que, sous les yeux de tous, un pays fabrique des mensonges pour envahir un autre pays, ment Ă  ses alliĂ©s, les entraĂźnant dans un dĂ©sastre par pur intĂ©rĂȘt. Et qu’en dĂ©pit du fait que tout cela soit connu, le Conseil fĂ©dĂ©ral dĂ©truise des documents qui, probablement, sont la preuve d’un autre cas en prĂ©paration, qui semble pareil Ă  ce que l’on a mis en pratique en Irak.

Silvia Cattori : Comment expliquez-vous cette soumission du gouvernement suisse ?

Andrea Canetta : J’ai une forte propension Ă  croire que les gouvernements ont des Ă©changes ambigus sur beaucoup de sujets. Un des dossiers chauds pour la Suisse concerne les questions liĂ©es aux activitĂ©s de banques, comme l’UBS, aux États-Unis. Ces dossiers font l’objet de marchandages en dehors de toute transparence ; si tu me donnes ceci, je te laisse faire cela.

Nous savons ce qu’est le monde politique, que ces choses se produisent. Mais tout de mĂȘme, si l’on doit aller jusqu’à renoncer Ă  la souverainetĂ© de son propre pays, c’est un fait extrĂȘmement grave. Il n’est pas tolĂ©rable de se jouer des citoyens pour sauvegarder certains intĂ©rĂȘts.

Le plus prĂ©occupant est que nous sommes entrĂ©s dans un contexte de paranoĂŻa liĂ©e Ă  l’économie et Ă  la peur du terrorisme. Je sais Ă  quoi je m’expose par cette affirmation ; le terrorisme est un phĂ©nomĂšne exagĂ©rĂ©, manipulĂ© et, je le soupçonne fortement, aussi infiltrĂ©.

Silvia Cattori : Les journalistes ne se sont pas montrés trÚs intéressés à éclairer ces affaires inquiétantes. Ni à parler de la sortie de votre film ?

Andrea Canetta : Ils sont idĂ©ologiquement conditionnĂ©s par un systĂšme mĂ©diatique qui les utilise. La chose qui me dĂ©concerte est que, en rĂ©alitĂ©, les faits sur lesquels nous sommes en train de rĂ©flĂ©chir se dĂ©roulent sous les yeux de tous. Quand sort un film qui traite d’un thĂšme dĂ©licat, comme celui-lĂ , on fait comme s’il n’existait pas. Le silence est leur force.

Silvia Cattori : Vous avez, vous, une vision claire mais, en pratique, ces rĂ©alitĂ©s ne sont pas si faciles Ă  expliquer. Tandis que les livres et les articles de journalistes qui servent l’histoire officielle obtiennent un large Ă©cho. Cela n’est-il pas dĂ©courageant ?

Andrea Canetta : En fin de compte, la force d’attraction du pouvoir et le martĂšlement de la propagande, cachĂ©e sous le nom d’un certain journalisme, crĂ©ent ces situations.

Je ne comprends pas s’ils disent ce qu’ils disent et mentent parce qu’ils reçoivent un salaire ou s’il s’agit d’échanges de faveurs. Ceux qui, par exemple, affirment que l’Iran est une grande menace nuclĂ©aire rapportent ce que veut le Mossad. Ainsi, des pays et des peuples doivent ĂȘtre attaquĂ©s, dĂ©truits, pour garantir l’hĂ©gĂ©monie de certaines puissances sur une rĂ©gion donnĂ©e.

Je fais partie des mĂ©dias, mais j’essaye d’ĂȘtre trĂšs vigilant en ce qui concerne les principes dĂ©ontologiques. Je suis un rĂ©alisateur. Je regarde les choses sous un angle humain.

Je n’arrive pas Ă  comprendre comment on peut rester sans s’interroger sur la version officielle des attentats de 2001, alors que 66 % des habitants de New York, qui n’ont pas de voix, n’y croient pas [4]. Pour nombre de gens, c’est tellement Ă©vident ! C’est mĂȘme perçu comme la plus criminelle et gĂ©niale opĂ©ration « Faux drapeau » de l’histoire contemporaine. Le pourquoi et le comment de ces Ă©vĂšnements reste Ă  Ă©claircir mais, comme le disait le juge anti-mafia Giovanni Falcone [5], il faut suivre les flux d’argent car les mandants laissent des traces derriĂšre eux, comme les limaces. Qui a beaucoup gagnĂ© d’argent et de pouvoir depuis le 11 septembre 2001 ?

Silvia Cattori : Hier, toutes les portes du pouvoir s’ouvraient Ă  Monsieur Nada. Il traitait avec les plus importants dirigeants en Occident. Aujourd’hui, oĂč sont-ils passĂ©s ?

Andrea Canetta : C’est vraiment dĂ©plaisant de constater que des personnes de pouvoir, qui faisaient partie de son cercle d’amis et de relations, ont pris leurs distances dĂšs que Youssef Nada a Ă©tĂ© calomniĂ©. C’est l’autre aspect dĂ©sagrĂ©able de ces accusations. Dans le monde arabe, le terme terroriste est dĂ©vastateur. Pour Youssef Nada, dans sa culture, l’accusation de terrorisme est vraiment infamante. Je voulais intituler le film « Nous sommes tous des terroristes », selon le postulat que, si lui est un terroriste, alors nous le sommes tous. Mais je n’ai pas osĂ©. Je sentais que ce mot est la cause de trop de souffrance. Je le dis sincĂšrement. Tout cela me brise le cƓur.

Le film documentaire est une forme d’expression qui permet, dans une certaine mesure, de saisir les nuances importantes sur les vicissitudes de la vie humaine. Dans la narration, j’ai entremĂȘlĂ© passĂ© et prĂ©sent selon une architecture qui, petit Ă  petit, dĂ©voile le rĂŽle international de Youssef Nada en Orient et au Moyen Orient. Je serais heureux si, aprĂšs avoir vu ce film, les gens rĂ©alisent que Youssef Nada est un homme de paix.

Silvia Cattori : Quand les lumiùres se rallument, on se sent un peu orphelins. Et on se demande ce que chacun d’entre nous peut faire pour briser ce cycle terrifiant ?

Andrea Canetta : Il est important que les spectateurs du film dĂ©couvrent la vraie personnalitĂ© de Youssef Nada, et puissent percevoir son honnĂȘtetĂ© fondamentale. Et comprendre que cet homme, si injustement puni, tient un discours civique. C’est important de reconnaĂźtre cet aspect noble et gĂ©nĂ©reux du personnage.

Je sais que Youssef Nada souffre beaucoup des injustices que subissent des peuples qu’il connaĂźt bien. La privation de ses biens, ce n’est pas ce qui compte pour lui. Pas mĂȘme la perte de son prestige. Il souffre Ă©normĂ©ment de ne plus pouvoir poursuivre ce qu’il considĂ©rait comme sa mission : aider ses frĂšres en difficultĂ© au travers d’Ɠuvres de bienfaisance.

Silvia Cattori : Comment expliquer ce refus du gouvernement suisse de redonner Ă  M. Nada sa libertĂ© et l’usage de ses biens ?

Andrea Canetta : Le problĂšme est de lui restituer son droit d’entrer en Suisse et d’en sortir, comme n’importe quel citoyen. En rĂ©alitĂ© il vit en Italie, mais dans une enclave Ă  l’intĂ©rieur de la Suisse. Il pourrait aller en Italie en empruntant le couloir international sur le lac, en prenant un bateau. Il demande simplement le droit de passage en Suisse. Il leur demande : « Qu’ai-je fait de mal ? » Il a raison de faire valoir le droit de passage. C’est une demande parfaitement lĂ©gitime. Ce refus de la part de la Suisse est emblĂ©matique d’un enjeu Ă©norme.

Vous comprenez sur quoi spĂ©culent ces gens innommables, en le maintenant dans cette situation et en gelant ses avoirs ? Ils veulent l’amener Ă  la banqueroute. Et alors c’en est fini. S’il fait banqueroute il ne pourra plus jamais payer les avocats engagĂ©s Ă  assurer sa dĂ©fense dans cet imbroglio juridique et toutes les actions en cours s’arrĂȘtent. Ces autoritĂ©s qui le maintiennent clouĂ©, sans moyens de subsistance, savent pourquoi ils maintiennent ses biens gelĂ©s. Tout cela est calculĂ©.

Pourquoi ses avoirs sont gelĂ©s ? Ces avoirs sont siens. Mais il ne peut rien en faire. Pendant ce temps ils se dĂ©valuent. M. Nada sait parfaitement que tout ce qu’il possĂšde effectivement, perd de sa valeur. Ses maisons sont en train de partir en ruine prĂ©cisĂ©ment parce qu’on ne lui permet pas de s’en occuper.

Silvia Cattori : Alors quand Micheline Calmy-Rey, conseillĂšre fĂ©dĂ©rale chargĂ©e des Affaires Ă©trangĂšres, se rĂ©fĂšre au droit ce ne sont que des paroles en l’air ?

Andrea Canetta : Mais vous pensez encore que ce sont des erreurs judiciaires ? Des erreurs d’analyse ? Non, non. Ceux qui ont mis sur pied cette guerre au terrorisme ont tout calculĂ©. La Suisse agit en consĂ©quence. Les consultants politiques sont conditionnĂ©s et limitĂ©s. C’est ce que j’ai dit tout Ă  l’heure : la chose dĂ©concertante est qu’il y a des pays qui font ici ce qu’ils veulent. Ce n’est pas une perversion de la Suisse. On comprend que ce pays est soumis Ă  un chantage.

Silvia Cattori : Des puissances exercent un chantage sur la Suisse ?

Andrea Canetta : Je ne pense pas qu’il y ait des « squelettes dans le placard » ; ils n’en ont mĂȘme pas besoin. C’est de l’arrogance pure et simple. Quand Youssef Nada m’a demandĂ© : « DĂ©sormais, qui peut les arrĂȘter ? » j’ai rĂ©pondu : « Ils peuvent seulement s’autodĂ©truire ».

Silvia Cattori : Donc, Madame Calmy-Rey ment quand elle dit que la Suisse doit appliquer les sanctions de l’ONU ?

Andrea Canetta : La grande habiletĂ© de tout politicien est de faire croire qu’il travaille pour le bien de la communautĂ© alors que, au lieu de cela, il se soucie de sa propre carriĂšre. MĂȘme en admettant que Madame Calmy-Rey soit de bonne foi, en substance la Suisse est face Ă  un Conseil de SĂ©curitĂ© qui a un pouvoir unilatĂ©ral sur les États membres et peut anĂ©antir les citoyens des nations sujettes ; comme cela s’est vu avec les listes noires.

VoilĂ  le grand problĂšme de la classe politique aujourd’hui : il s’agit d’une caste au service des pouvoirs de l’économie et de la finance. La guerre au terrorisme est une affaire Ă©conomique inimaginable, parfaite. Et le terrorisme c’est une chose vague ; il suffit d’écrire des articles et de diffuser des informations manipulĂ©es par les services secrets, pour justifier des guerres et combattre des peuples sans fin.

On fournit aux gens une information qu’ils ne peuvent pas vĂ©rifier. Puis, quand l’opinion publique commence Ă  se rendre compte que la menace du terrorisme est exagĂ©rĂ©e et qu’elle a pour rĂ©sultat l’érosion des libertĂ©s, il est facile Ă  certains services secrets de fabriquer un climat de tension et de manipuler un attentat avec une opĂ©ration du genre « Faux drapeau ». Cela permet de relancer la guerre et, sous prĂ©texte de sĂ©curitĂ©, de justifier toutes les dĂ©penses astronomiques qu’elle entraĂźne. À chaque fois on donne un tour de vis supplĂ©mentaire aux libertĂ©s ; et ainsi Ă  l’infini, jusqu’au tour de vis qui conduira au pouvoir autoritaire absolu. Qui sont les hommes qui administrent tout cela ? Encore une fois : souvenons-nous de ce que disait le juge Falcone.

Pour paraphraser le titre cĂ©lĂšbre de Fenimore Cooper « Le dernier des Mohicans, c’est trĂšs prĂ©occupant de penser que M. Dick Marty [6] apparaĂźt comme « le dernier des politiciens » intĂšgres. C’est le paradoxe. Nos reprĂ©sentants politiques devraient ĂȘtre tous comme lui honnĂȘtes, mus par les mĂȘmes motivations. Au lieu de cela, il fait figure de mouche blanche.

Silvia Cattori : Des personnes comme vous, qui savent que M. Nada est injustement « cloué », ne peuvent que souffrir ?

Andrea Canetta : La mĂ©lancolie, le poids sur le cƓur, sont des Ă©motions personnelles. Ma mĂ©lancolie est tempĂ©rĂ©e par le fait que, en rĂ©alitĂ©, je suis heureux d’avoir rencontrĂ© cet homme profond qui m’a ouvert les yeux sur les rapports humains, sur le monde arabe et aussi sur l’Orient.

Youssef Nada m’a permis de comprendre quelque chose d’important ; que l’on peut ĂȘtre milliardaire et tout Ă  la fois compatissant et humain. L’on peut ĂȘtre milliardaire sans ĂȘtre nĂ©cessairement conditionnĂ© par les facilitĂ©s qui en dĂ©coulent. Je ne le savais pas ; j’avais cette image selon laquelle, celui qui appartient Ă  un niveau social trĂšs Ă©levĂ© est quelqu’un qui exploite les autres. J’ai compris qu’il est possible de rester profondĂ©ment simple et humain, proche des humbles et des plus dĂ©shĂ©ritĂ©s, tout en Ă©tant trĂšs fortunĂ©.

Silvia Cattori : Partant de cette atroce et douloureuse expĂ©rience, votre film permet de comprendre que la prĂ©tendue guerre au terrorisme est en mĂȘme temps une guerre contre nos libertĂ©s. En somme, les gouvernements n’ont jamais autant invoquĂ© les droits de l’Homme que depuis que, dans le cadre de cette hystĂ©rie antiterroriste, ils les foulent aux pieds ?

Andrea Canetta : Les droits de l’Homme peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme une arme. Quand on pratique le deux poids deux mesures avec les droits de l’Homme, ceux-ci deviennent un instrument de l’Occident pour soumettre certains pays. Aller dĂ©verser nos discours sur les droits dans les pays musulmans, dĂ©signer certains pays comme non respectueux des droits de l’Homme et en oublier d’autres, c’est se servir d’une arme.

L’exploitation des droits de l’Homme est la grande habiletĂ© du totalitarisme qui est en train de se mettre en place. Faire usage d’un certain langage progressiste, humanitaire, qui invoque le droit, sert Ă  camoufler les vraies raisons qui se cachent souvent derriĂšre ces mots. Je n’ai pas confiance en l’ONU telle qu’elle se prĂ©sente. L’ONU ne sera-t-elle pas demain l’instrument qui permettra au totalitarisme mondial de serrer la vis ?

Silvia Cattori : Comment contraindre dĂšs lors les gouvernements Ă  rĂ©parer l’injustice et Ă  rendre la libertĂ© Ă  des gens comme Monsieur Nada ?

Andrea Canetta : Monsieur Nada, ainsi que tant d’autres personnes inscrites sur la liste noire, sont innocentes et mĂ©ritent des excuses officielles et des indemnisations pour les dommages qu’elles ont subis. L’Italie et la Suisse devraient intervenir tout de suite pour exiger que leurs noms soient retirĂ©es de cette liste noire, afin qu’elles puissent retrouver immĂ©diatement leurs libertĂ©s et l’accĂšs Ă  leurs biens.

Leur histoire est exemplaire de la façon dont le concept de « Choc des civilisations » se rĂ©vĂšle pour ce qu’il est vraiment : non pas une analyse, mais une stratĂ©gie politico-militaire Ă  l’Ɠuvre. Je pense qu’il est important de la faire connaĂźtre car elle concerne chacun de nous, notre dĂ©mocratie et les valeurs que nous prĂ©tendons dĂ©fendre.

(*) Silvia Cattori

Journaliste suisse.

Traduit de l’Italien par JPH.

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[1] « In the name of Man », d’Andrea Canetta, 50 ans, rĂ©alisateur suisse italien, a Ă©tĂ© projetĂ© au 44eme film festival « JournĂ©es cinĂ©matographiques », de Soleure, le 20.01.09, oĂč cet entretien a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Le film original, en italien, est disponible Ă©galement en versions anglaise et française. Toute personne intĂ©ressĂ©e Ă  projeter « Nel nome dell’uomo » lors de confĂ©rences ou de festivals, peut s’adresser Ă : Andrea.Canetta

[2] Voir : « L’incroyable histoire de Youssef Nada » et « Pour nous, le mal est dĂ©jĂ  fait », par Silvia Cattori, RĂ©seau Voltaire, 15 juin et 26 octobre 2008.

[3] Voir : « Affaire Tinner : tir de barrage contre le gouvernement », Swissinfo.ch, 23 janvier 2009.

[4] Information recueillie par Andrea Canetta, à « Ground Zero », auprÚs du comité des habitants de New York.

[5] Giovanni Falcone, né en1939 à Palerme, était un juge trÚs connu engagé dans la lutte anti-mafia. Il a été assassiné en mai 1992.

[6] M. Dick Marty se montre trĂšs rigoureux sur tous ces dossiers. _ Sur la question des listes noires, il Ă©crivait, en conclusion de son rapport de mars 2007 au Conseil de l’Europe : « La pratique actuelle des « listes noires » de l’ONU ne bafoue pas seulement les droits fondamentaux, en causant de flagrantes injustices Ă  de nombreuses personnes Ă  l’encontre desquelles rien n’a pu ĂȘtre dĂ©montrĂ©, mais dĂ©crĂ©dibilise toute la lutte internationale contre le terrorisme, (
) » (Voir : « Listes noires du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies – Note introductive », par Dick Marty, rapporteur, Commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’AssemblĂ©e parlementaire du Conseil de l’Europe, 19 mars 2007. (cf. titre IV, paragraphe 13, alinĂ©a 2).) Et, dans ses dĂ©clarations Ă  la presse, il dĂ©nonçait : « la dangereuse Ă©rosion des droits et des libertĂ©s fondamentales qui est en cours, mĂȘme dans les enceintes mandatĂ©es pour les protĂ©ger et les promouvoir. » (Voir : « Dick Marty dĂ©nonce la “liste noire” du terrorisme »,Swissinfo.ch, 25 avril 2007.) En ce qui concerne cette destruction de documents par le Conseil fĂ©dĂ©ral, il a dĂ©claré : « Ce qui s’est passĂ© est gravissime : des piĂšces ont Ă©tĂ© soustraites Ă  la justice et dĂ©truites Ă  tout jamais, alors qu’il y avait d’autres solutions. On n’a jamais rien vu de tel dans notre pays. » (Voir : « Dick Marty : « Le Conseil fĂ©dĂ©ral s’est prostituĂ© pour Les États-Unis » »,L’Hebdo, 29.01.2009)

(Source : « VoltaireNet » (France), le 2 mars 2009)

Lien :http://www.voltairenet.org/article159183.html

 

 

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