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C.R.L.D.H. Tunisie: Pour dĂ©fendre ensemble le droit Ă la vie C.R.L.D.H. Tunisie: La persĂ©cution des dĂ©fenseurs tunisiens des droits humains sâamplifie C.R.L.D.H. Tunisie: SolidaritĂ© avec la population du Sud Ouest de la Tunisie dans sa lutte pour le droit Ă lâemploi et Ă la dignitĂ© LibertĂ© et EquitĂ©: LâĂ©tat des libertĂ©s en Tunisie AISPP: CommuniquĂ© AFP: AQMI revendique l’enlĂšvement de deux Autrichiens en Tunisie Nizar Bahloul: CompĂ©tences au frigo Le Temps Lundi: Elections du ComitĂ©-Directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) Les « RcĂ©distes » raflent la mise Le Temps Lundi: A propos du mĂ©contentement des mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux – VoilĂ pourquoi je ne me conventionne pas
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ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de lâHomme en Tunisie
Membre du RĂ©seau Euro mĂ©diterranĂ©en des Droits de lâHomme
21 ter rue Voltaire â FR-75011 PARISÂ – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34
contact@crldht.org / www.crldht.org
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Pour défendre ensemble le droit à la vie
La cour dâappel de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Manoubi Ben Hmidane vient de prononcer le 20 fĂ©vrier 2008, son jugement Ă lâencontre des 30 accusĂ©s de lâaffaire dite de Soliman. La peine de mort contre M. Saber Ragoubi, 24 ans a Ă©tĂ© confirmĂ©e, celle de M. Imed Ben Amer, 34 ans, a Ă©tĂ© commuĂ©e en peine de prison Ă perpĂ©tuitĂ©. Six autres dĂ©tenus sur les 28 restants ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune rĂ©duction peu significative des peines prononcĂ©es en premiĂšre instance (voir ci-dessous).
Le ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de lâHomme en Tunisie (CRLDHT) lance Ă cette occasion un appel Ă lâopinion publique nationale et internationale et notamment au mouvement international de lutte contre la peine de mort pour se mobiliser pour demander lâannulation de la condamnation Ă mort de Saber Ragoubi.
Le CRLDHT se mobilise Ă©galement pour exiger la rĂ©vision de ce procĂšs inique oĂč 8 dĂ©tenus ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă perpĂ©tuitĂ© 7 autres Ă une peine de 30 ans dâemprisonnement, et oĂč de nombreuses irrĂ©gularitĂ©s ont Ă©tĂ© observĂ©es comme le refus de la cour dâexaminer les requĂȘtes prĂ©alables des avocats de la dĂ©fense et notamment la demande dâexamen mĂ©dical et le constat des traces de torture montrĂ©s par les accusĂ©s Ă la cour.
Le CRLDHT signale la nullitĂ© de ce procĂšs en raison de la torture systĂ©matique subie par les accusĂ©s dans les diffĂ©rents lieux de dĂ©tention, y compris les prisons. Lors de son interrogatoire devant la cour, le condamnĂ© Ă mort, M. Saber Ragoubi a dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© torturĂ© par le commandant Salah Ouechtati Ă la prison civile de Mornaguia qui lui a fait perdre trois dents et lâa obligĂ© Ă se dĂ©nuder jusquâĂ ce quâil enlĂšve la barbe. Il a Ă©tĂ© contraint de sâalimenter pendant trois mois avec du lait. Ramzi El Ifi, 25 ans, a, quant Ă lui Ă©tĂ© sauvagement torturĂ© pendant 21 jours Ă la file au district de Sidi Bouzid et a subi des sĂ©vices sexuels en introduisant un tourne vis dans son anus et on lâobligeant Ă manger du savon. RĂ©sultat : il a passĂ© des mois Ă pisser du sang et il a perdu la facultĂ© de lâouie. Le dĂ©tenu Mehdi Bel Haj Ali, 27 ans, condamnĂ© Ă 8 ans de prison ferme a affirmĂ© de sa part avoir Ă©tĂ© torturĂ© dans le bureau du ministre de lâIntĂ©rieur…
Ce procĂšs est aussi inique en raison des jugements prononcĂ©s sur la base dâaveux extorquĂ©s sous la torture et des PV signĂ©s sans que personne ne puisse les lire. A cela sâajoute la violation du principe de la publicitĂ© du procĂšs.
Le CRLDHT exprime son refus quant Ă ce verdict injuste et particuliĂšrement la confirmation de la peine capitale, une forme extrĂȘme de traitement cruel, inhumain et dĂ©gradant ainsi quâune violation du droit Ă la vie tel que proclamĂ© dans la DĂ©claration Universelle des Droits de l’Homme et par d’autres instruments internationaux de protection des droits de l’homme.
 Il insiste sur la nĂ©cessitĂ© du rĂ©examen de cette affaire par une cour impartiale respectant les rĂšgles dâun procĂšs reconnues par le droit international.
Il demande Ă ses partenaires nationaux, rĂ©gionaux et internationaux ainsi que les diffĂ©rents mĂ©canismes onusiens et europĂ©ens compĂ©tents Ă se joindre Ă son appel pour exiger ensemble le droit Ă la vie et ce par lâannulation de la condamnations Ă mort de Saber Ragoubi.                                           Â
Ci-joint le jugement dĂ©finitif des 30 condamnĂ©s dans lâaffaire du groupe de Soliman :
1. Saber Ragoubi (24 ans) condamné à mort 2. Ali Arfaoui (43 ans) condamné à perpétuité
 3. Fethi Salhi (24 ans) condamné à perpétuité
 4. Imed Ben Amer (34 ans) condamné à perpétuité  5. Mohamed Ben Latifa (24 ans) condamné à perpétuité
 6. Mokhless Ammar (26 ans) condamné à perpétuité  7. Ramzi El Ifi (25 ans) condamné à perpétuité
 8. Sahbi Nasri (26 ans) condamné à perpétuité  9. Wael Ammami (22 ans) condamné à perpétuité
10. Ali Sassi (22 ans) condamné à 30 ans 11. Badreddine Ksouri (25 ans) condamné à 30 ans 12. Mejdi Latrach (24 ans) condamné à 30 ans 13. Mohamed Amine Jaziri (28 ans) condamné à 30 ans 14. Oussama Abadi (25 ans) condamné à 30 ans 15. Taoufik Houimdi (29 ans) condamné à 30 ans 16. Zied Essid (26 ans) condamné à 30 ans
17. Ahmed Mrabet (23 ans) condamné à 20 ans 18. Amine Dhiab (29 ans, handicapé mental) condamné à 20 ans
19. Jawhar Slama (29 ans) condamné à 20 ans
20. Jawhar Kassar (30 ans) condamné à 15 ans 21. Kamel Omhani (24 ans) condamné à 15 ans
22. Mohamed Bekhiti (22 ans, non voyant) condamnĂ© Ă 12 ans 23. Hatem Ryabi (29 ans) condamnĂ© Ă 10 ans 24. Jamal Mellakh (24 ans) condamnĂ© Ă 10 ans 25. Marouane Khelif (30 ans) condamnĂ© Ă 8 ans 26. Mehdi Haj Ali (27 ans) condamnĂ© Ă 8 ans 27. Khalifa Garraoui (26 ans) condamnĂ© Ă 7 ans 28. Nafti Bennani (31 ans) condamnĂ© Ă 4 ans 29. Khelil Zendah (22 ans) condamnĂ© Ă 3 ans 30. Zouhayr Jrid (27 ans) condamnĂ© Ă 3 ans                          Â
Paris, le : 10/03/2008
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La persĂ©cution des dĂ©fenseurs tunisiens des droits humains sâamplifie
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A leur retour dâEurope, le lundi 03 mars 2008, les deux dĂ©fenseurs tunisiens des droits humains, M. Omar Mestiri, directeur de rĂ©daction au journal en ligne Kalima et Mme Sihem Bensedrine, porte parole du CNLT ont Ă©tĂ© violemment pris Ă partie au port de La Goulette par les autoritĂ©s douaniĂšres tunisiennes, talonnĂ©es par la police politique et ce dĂšs leur descente du bateau vers 8h du matin.
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DĂšs leur arrivĂ©e, le couple a Ă©tĂ© conduit dans un lieu inconnu pour une fouille corporelle en rĂšgle. Leurs bagages ont Ă©tĂ© soigneusement examinĂ©s notamment leurs livres et documents personnels par un important groupe dâagents de la sĂ»retĂ© de lâEtat qui a exigĂ© de voir le contenu de leurs ordinateurs portables. Devant le refus de M. Omar Mestiri et de Mme Sihem Bensedrine de sây soumettre en lâabsence dâun mandat du procureur de la RĂ©publique, les douaniers leur ont demandĂ© de les suivre, prĂ©textant une formalitĂ© administrative Ă faire valider. Une fois Ă lâintĂ©rieur, ils ont Ă©tĂ© enfermĂ©s Ă clĂ©, en compagnie de policiers. Ces derniers les ont plaquĂ©s Ă terre, battus et dĂ©chirĂ©s sacs et vĂȘtements. Ils se sont emparĂ©s de leurs sacs Ă dos oĂč se trouvaient les ordinateurs.
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Lorsque Mme Bensedrine a tentĂ© dâappeler son avocat Ă lâaide de son tĂ©lĂ©phone portable, lâun des agents sâest jetĂ© sur elle et lui a tordu le bras afin de lui arracher le cellulaire.
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AprĂšs avoir Ă©tĂ© sĂ©questrĂ©s pendant six heures, les deux victimes ont Ă©tĂ© autorisĂ©es Ă quitter la zone de douane. Une soixantaine de documents leur ont Ă©tĂ© confisquĂ©s dont des supports numĂ©riques en exemplaires uniques (DVD- CD-ROM, cassettes de musique, etc.), les roughs du documentaire rĂ©alisĂ© par le CNLT, dĂ©nonçant la torture en TunisieâŠEt comble de lâarrogance, les autoritĂ©s douaniĂšres ont refusĂ©, comme câest toujours le cas, de remettre aux deux dĂ©fenseurs un document de saisie de leurs biens.
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Mme Sihem Bensedrine a eu plusieurs hématomes sur le corps et souffre de lésions des ligaments au niveau du poignet gauche et du coude. Tous les deux, ils ont décidé de porter plainte contre les autorités douaniÚres et policiÚres pour violences et séquestration.
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Le CRLDHT considĂšre que ces pratiques dĂ©linquantes qui sâexercent sur les dĂ©fenseurs tunisiens des droits humains et qui prennent diffĂ©rentes formes de harcĂšlement et dâhumiliation (Agressions rĂ©pĂ©tĂ©es, lynchages mĂ©diatiques et atteintes Ă lâhonneur, confiscations de biens et dâoutils de travailâŠ.), au su et au vu de tout le monde, dans lâimpunitĂ© la plus totale, tĂ©moignent dâune volontĂ© politique des autoritĂ©s de museler encore plus les diffĂ©rents acteurs politiques et associatifs, en butte Ă une persĂ©cution sans merci. Â
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Il exprime Ă M. Mestiri et Mme Bensedrine toute sa solidaritĂ© face Ă cette niĂšme agression dont ils ont fait lâobjet et condamne fermement les atteintes Ă la vie privĂ©e dont ils ont Ă©tĂ© victimes.
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 Paris, le : 10/03/2008
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SolidaritĂ© avec la population du Sud Ouest de la Tunisie dans sa lutte pour le droit Ă lâemploi et Ă la dignitĂ©
Le bassin minier de Gafsa Ă MĂ©tlaoui, Redeyef et Om Laaraysse est en Ă©bullition depuis plus de deux mois pour dĂ©noncer une politique Ă©conomique et sociale faite de sĂ©grĂ©gation rĂ©gionale et de discrimination sociale accrue, abandonnant des rĂ©gions entiĂšres au chĂŽmage massif et Ă la misĂšre. Des grĂšves, manifestations, occupation de lieux symboliques par les chĂŽmeurs jeunes et moins jeunes, diplĂŽmĂ©s et non diplĂŽmĂ©s, ont Ă©tĂ© organisĂ©es partout dans cette rĂ©gion avec la participation de toutes les catĂ©gories socioprofessionnelles, sans distinction dâĂąge, ni de sexe ni de rang social.
Ce grondement populaire a Ă©clatĂ© dans la rĂ©gion le 5 janvier 2008, jour de la publication de rĂ©sultats du concours de recrutements professionnels au sein de la fameuse Compagnie de « Phosphate Gafsa », le principal employeur de la rĂ©gion, des rĂ©sultats considĂ©rĂ©s par lâensemble de la population comme frauduleux, basĂ©s sur la fraude et le favoritisme (Voir CommuniquĂ© du CRLDHT du 22 janvier 2008).
Cette explosion de colĂšre qui sâest manifestĂ©e dans lâensemble de la rĂ©gion de Gafsa traduit un ras le bol gĂ©nĂ©ral, le refus de sacrifier encore plus ses travailleurs et sa jeunesse, laissĂ©s pour compte, en faveur dâune politique gouvernementale marquĂ©e par le nĂ©potisme et le vol des deniers publics depuis des dĂ©cennies.
Depuis le 5 janvier 2008, des hommes et des femmes libres, jeunes et moins jeunes, instruits et illettrĂ©s, unis dans la misĂšre et lâadversitĂ©, se sont trouvĂ©s dans la rue criant Ă lâinjustice et refusant le sort qui leur est rĂ©servĂ©âŠ. Les veuves de mineurs dont les maris sont dĂ©cĂ©dĂ©s suite Ă des accidents ou maladies professionnelles non indemnisĂ©s, ont entamĂ© des grĂšves de la faim sous des tentes dâinfortune, en plein froid âŠ. Plus rien nâarrĂȘte la dĂ©termination de ces centaines de familles de dĂ©shĂ©ritĂ©s, ne serait-ce lâimpressionnante prĂ©sence policiĂšre et militaire Ă proximitĂ©.
Par cette mobilisation exemplaire pour la dignitĂ© et les droits lĂ©gitimes au travail, au logement, Ă la santĂ© et Ă lâĂ©ducation, la population tunisienne du Sud Ouest du pays a offert Ă tous leurs compatriotes une formidable leçon de courage et de dĂ©termination qui vient mettre Ă nu le fameux « miracle Ă©conomique tunisien » et saper la propagande officielle de la bonne santĂ© de lâĂ©conomie tunisienne Ă la croissance, toujours au RDV !
En signe de solidaritĂ© avec le mouvement de protestation pacifique du sud tunisien, une rĂ©union dâinformation sâest tenue le 27 fĂ©vrier 2008 au siĂšge de la FTCR, regroupant des militants de diffĂ©rentes sensibilitĂ©s politiques, associatives et syndicales, qui se sont constituĂ©s en un comitĂ© de suivi et de soutien, dont le rĂŽle est dâorganiser des actions dâinformation, de soutien et de « lobbying » mĂ©diatique Ă lâĂ©chelle nationale et internationale afin de donner de la visibilitĂ© Ă ces luttes lĂ©gitimes qui nous interpellent toutes et tous.
Tout en réitérant son entiÚre et indéfectible solidarité avec les populations du Bassin minier dans leurs luttes légitimes pour la vie et la dignité, le CRLDHT exprime ses profondes inquiétudes quant à une éventuelle utilisation de la force qui entraßnerait des affrontements stériles !
Le CRLDHT appelle dâurgence les autoritĂ©s politiques Ă prendre au sĂ©rieux les revendications lĂ©gitimes de la population Ă commencer par lâannulation des rĂ©sultats frauduleux du concours de recrutement Ă la compagnie de Phosphate Gafsa et la mise en place dâun programme national dâembauche des personnes les plus dĂ©munies.
Paris, le : 10/03/2008
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Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi
Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre
Liberté et Equité
Organisation de droits de lâhomme indĂ©pendante
33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis
Tel/fax: 71 340 860
Email : Liberte_équite@yahoo.fr
Tunis, le 10 mars 2008
LâĂ©tat des libertĂ©s en Tunisie
1) lâex prisonnier politique Mohammed Gueloui nous a envoyĂ© la lettre qui suit :
Sept mois ont passĂ© depuis ma libĂ©ration en juillet 2007 ; jâai obtenu ma carte dâidentitĂ© nationale en aoĂ»t 2007, et jâai signĂ© un procĂšs verbal de fin de recherches Ă la fin de lâannĂ©e 2007 et pourtant, lundi 10 mars 2008 Ă huit heures et demie alors que je me rendais Ă mon travail, jâai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et conduit au poste de police Charles Nicolle et, de lĂ , au district de Bab Bahr de façon humiliante. Jây suis restĂ© presque une demie journĂ©e au motif quâil aurait un mandat de recherche Ă©mis Ă mon encontre par la Cour dâAppel de GabĂšs, cette affaire dont jâai pĂąti lorsque jâai voulu y faire opposition en novembre 2005 alors que jâĂ©tais en prison ; il y a eu jonction des affaires en avril 2006 et pourtant le mandat de recherche est toujours actif.
Ils mâont fait perdre une journĂ©e de travail comme ils mâavaient fait perdre 6666 jours passĂ©s en prison sans compter les pĂ©riodes de gardes Ă vue et les jours dâerrance.
Aujourdâhui je vis un harcĂšlement quotidien, cela commence par la fatigue qui confine Ă lâĂ©puisement quand je dois chercher Ă nourrir des enfants qui me voient comme le symbole de la privation : privation dâune enfance normale, privation aujourdâhui du droit Ă une citoyennetĂ© digne, privation de mon fils Hassem de son passeport depuis cinq mois. Il faudrait y ajouter le problĂšme sĂ©curitaire rĂ©current, car si la prison est une mort lente, ce que je vis aujourdâhui est une mort rapide, [âŠ]je vis en permanence avec le sentiment dâĂȘtre poursuivi, comme si la vie en prison acheminait vers une fin connue dâavance, [âŠ]et que la vie hors de la prison Ă©tait une course dâobstacle sans fin.
Mohammed Gueloui
Ex prisonnier politique
2) Vendredi 6 mars, la mĂšre de lâex prisonnier politique et rĂ©fugiĂ© en France, Abdallah Lassoued (Bou Bakri) est dĂ©cĂ©dĂ©e. Elle a Ă©tĂ© enterrĂ©e lundi 10 mars 2008 au cimetiĂšre de Bouchema Ă GabĂšs [âŠ]
Pour les condoléances contacter monsieur Abdallah Lassoued au 0033618245722
3) Arrestation de Sadri Kerout
Lundi 4 mars 2008, le jeune Sadri Kerout, originaire de la ville de Beni Khiar, dans le gouvernorat de Nabeul, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et emmenĂ© vers une destination inconnue. Sa famille a des inquiĂ©tudes quant Ă ce quâil est advenu de lui. Le jeune Sadri Kerout est Ă©tudiant en premiĂšre annĂ©e de mathĂ©matiques.
4) Maher Abdelhamid a disparu aprĂšs sa livraison Ă la Tunisie
Monsieur Mohammed Ben Salah Ben Ali Abdelhamid nous a informĂ©s que son frĂšre Maher, Ă©tudiant en Syrie depuis 2004, avait disparu et que ses camarades avaient contactĂ© sa famille pour les informer quâil avait Ă©tĂ© renvoyĂ© en Tunisie il y a six mois. La famille nâa rien pu savoir depuis lors et a chargĂ© un avocat qui a contactĂ© le procureur de la RĂ©publique auprĂšs du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis pour lui demander dâouvrir une enquĂȘte Ă ce sujet [âŠ] LibertĂ© et EquitĂ© demande aux autoritĂ©s concernĂ©es dâinformer la famille de Maher Abdelhamid, quâil soit en Syrie ou en Tunisie.
5) la recherche des personnes disparues
Monsieur ZouhaĂŻer Jabli nous a informĂ©s que son frĂšre est employĂ© sur le bateau « Rafraf », spĂ©cialisĂ© dans la pĂȘche au thon dans les eaux territoriales tunisiennes. Ce bateau a coulĂ© prĂšs des cĂŽtes de lâĂźle de Lampedusa il y a dix jours avec Ă bord une dizaine de personnes. Trois cadavres ont Ă©tĂ© repĂȘchĂ©s et quatre ont Ă©tĂ© sauvĂ©s et trois autres ont disparu. Les familles sinistrĂ©es exigent que soient repĂȘchĂ©s les cadavres (sâils sont morts) de leurs enfants et quâils leur soient restituĂ©s.
Pour le bureau exĂ©cutif de lâorganisation
Le président
MaĂźtre Mohammed Nouri
(traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version originale, LT)
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Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi
Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre
Liberté et Equité
Organisation de droits de lâhomme indĂ©pendante
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Tunis, le 10 mars 2008
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Lâorganisation LibertĂ© et ĂquitĂ© a reçu une lettre du pĂšre du prisonnier politique Ouahid Brahmi, lâun des jeunes du Parti DĂ©mocratique Progressiste, que nous publions telle quelle :
Information
Le prisonnier Ouahid Brahmi, incarcĂ©rĂ© Ă la prison Sidi Ali El Hattab de Mornaguia, a demandĂ© Ă pouvoir se laver comme les autres prisonniers. Il a Ă©tĂ© agressĂ© violemment sur tout son corps par des agents de la prison, ce qui lui a causĂ© des lĂ©sions importantes et a Ă©tĂ© puni par une mise en isolement (« siloun) pour dix jours dâaffilĂ©e.
Le comitĂ© rĂ©gional de dĂ©fense de Ouahid Brahmi [âŠ] appelle les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les organisations rĂ©gionales et internationales Ă faire front Ă ces mĂ©thodes et Ă Ćuvrer Ă la libĂ©ration immĂ©diate du frĂšre Ouahid Brahmi, injustement emprisonnĂ© puisquâil sâest avĂ©rĂ© que les accusations avaient Ă©tĂ© montĂ©es contre lui et nâĂ©taient pas fondĂ©es en droit. Il est seulement accusĂ© dâĂȘtre un militant du Parti DĂ©mocratique Progressiste.
Le coordonnateur
Lassaad Bouazizi
Pour le bureau exĂ©cutif de lâorganisation
Le président
MaĂźtre Mohammed Nouri
(traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version originale, LT)
Liberté pour tous les prisonniers politiques
Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays
Association Internationale de Soutien aux prisonniers politiques
43 rue Eldjazira, tunis
e-mail : aispptunisie@yahoo.fr
Tunis, le 10 mars 2008
La premiĂšre chambre criminelle du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge HĂ©di Ayari, a examinĂ© vendredi 29 fĂ©vrier 2008 lâaffaire n°10600 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Khatib Boukhari (nĂ© le 30/08/1955), LaĂŻd Jouadi (nĂ© le 14/11/1975), Hafedh Samoudi (nĂ© le 17/05/1983), Hassib Chebbi (nĂ© le 06/06/1984),Ramzi Brini (nĂ© le 30/01/1985), Sami Guediri (nĂ© le 02/03/1976), Abdeljelil Aliaoui (nĂ© le 27/06/1984), Abdessalam Bali (nĂ© le 09/06/1984), Ali Laafi (nĂ© le 03/06/1977), Ghassan Siliane (nĂ© le 17/07/1987), Gamoudi Hamed (nĂ© le 16/08/1981), Mokhtar Akouri (nĂ© le 23/10/1985),, Mourad Saadi (nĂ© le 15/07/1986), Nejmeddine Barkouki (nĂ© le 06/03/1979), Noureddine Harich (nĂ© le 16/12/1985), Mohammed Ali Horchani (nĂ© le 04/05/1971), Habib Hafsi (nĂ© le 12/01/1984), Ramzi Romdhani (nĂ© le 18/04/1977), Ali Omri (nĂ© le 09/02/1983) en vertu de la loi du 10 dĂ©cembre 2003 « de lutte contre le terrorisme ». Lâacte dâaccusation comporte les accusations dâappel Ă commettre des infractions terroristes, dâadhĂ©sion Ă une organisation en rapport avec les infractions terroristes, dâutilisation dâun nom, dâun mot et dâun symbole pour identifier une organisation terroriste, ses membres et son activitĂ©, dâadhĂ©sion sur le territoire de la RĂ©publique et en dehors Ă une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de rĂ©aliser es objectifs, dâentraĂźnements militaires en Tunisie et hors de Tunisie en vue de commettre des infractions terroristes sur le territoire de la RĂ©publique, dâutilisation du territoire de la RĂ©publique pour recruter et entraĂźner des personnes en vue de commettre un acte terroriste sur le territoire de la RĂ©publique, de fourniture dâarmes, dâexplosifs, de munitions et autres matiĂšres et Ă©quipements similaires Ă une organisation en rapport avec les infractions terroristes, de fournitures dâinformations Ă la disposition dâune organisations en rapport avec les infractions terroristes pour lâaider Ă commettre des infractions terroristes, de mise Ă disposition dâun local de rĂ©union aux membres dâune organisation en rapport avec les infractions terroristes, dâaide Ă leur hĂ©bergement clandestin et Ă leur fuite, de cotisation et de collecte de fonds destinĂ©s Ă financer des personnes, une organisation, et des activitĂ©s en rapport avec les infractions terroristes. MaĂźtres Ibada Kefi, Abdelfattah Mourou, Abderraouf Ayadi, Mokhtar Jallali, Kamel Hamdi, Boubaker Ben Ali, Samir Ben Amor et Ayachi Hammami se sont prĂ©sentĂ©s pour les dĂ©fendre. AprĂšs avoir reçu les demandes formulĂ©es par les avocats de remise en libertĂ© des accusĂ©s arrĂȘtĂ©s, notamment Khatib Boukhari, qui souffre de cĂ©citĂ©, le juge a dĂ©cidĂ© de repousser lâexamen de lâaffaire au 24 mars 2008. [âŠ]
Pour la commission de suivi des procĂšs
Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâAssociation
MaĂźtre Samir Dilou
(traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
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AQMI revendique l’enlĂšvement de deux Autrichiens en Tunisie
Associated Press, le 10 mars 2008 Ă 17h53
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L’enlĂšvement de deux touristes autrichiens portĂ©s disparus en Tunisie depuis la mi-fĂ©vrier a Ă©tĂ© revendiquĂ© dans un enregistrement sonore attribuĂ© Ă Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI) et diffusĂ© lundi par la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision qatarie Al Jazira.
Le gouvernement autrichien a annoncĂ© le 3 mars qu’on Ă©tait sans nouvelles d’un couple de Salzbourg composĂ© d’un homme de 51 ans et d’une femme de 40, 45 ans, depuis qu’ils avaient tĂ©lĂ©phonĂ© de la rĂ©gion de Matmata, dans le sud de la Tunisie. Ils se dĂ©plaçaient Ă bord d’une Jeep immatriculĂ©e en Autriche.
Dans la bande diffusĂ©e lundi, un homme se prĂ©sentant sous le nom de Salah Abou Mohammed dit qu’AQMI, anciennement GSPC (Groupe salafiste pour la prĂ©dication et le combat), avait capturĂ© les deux touristes le 22 fĂ©vrier pour punir l’Occident de sa coopĂ©ration avec IsraĂ«l mais que les otages se portaient bien.
“Nous disons aux touristes occidentaux qu’alors mĂȘme qu’ils affluent sur les terres de Tunisie pour rechercher la joie, nos frĂšres se font massacrer dans la Bande de Gaza par des juifs, avec la collaboration des Etats d’Occident”, lance Salah Abou Mohammed. “Les moudjaĂŻdines (combattants islamistes, NDLR) les ont dĂ©jĂ prĂ©venus de ce que l’Etat tunisien apostat ne peut pas et ne vous protĂ©gera pas, et que les mains des moudjaĂŻdines peuvent vous atteindre oĂč que vous vous trouviez sur le sol tunisien”, ajoute-t-il.
L’ambassadeur autrichien en Tunisie, Johann Frölich, a dĂ©clarĂ© en direct sur la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision autrichienne ORF qu’il venait de rencontrer des responsables du ministĂšre tunisien de l’IntĂ©rieur au sujet du couple et qu’une telle revendication n’avait pas Ă©tĂ© mentionnĂ©e. Il a ajoutĂ© qu’il n’avait pas connaissance de la disparition d’autres de ses concitoyens.
Associated Press
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L’EXIGENCE AISPP
Le travail que font nos amis de la nouvelle direction de l’AISPP (e-mail: aispptunisie@yahoo.fr ) est magnifique, il doit inspirer, dans une logique de rĂ©sistance et de cohĂ©rence politique et sociale, tous les partis et ONG de l’opposition dĂ©mocratique Ă la dictature qui ruine la Tunisie, et opprime les tunisiens.
Oui la question des prisonniers politiques tunisiens , de la libertĂ© d’expression, de voyager, de penser, de crĂ©er , de la libertĂ© tout court en Tunisie, tient de l’effort collectif des dĂ©fenseurs des droits humains, qu’ils soient politiques ou de la sociĂ©tĂ© civile, de leur capacitĂ© Ă s’organiser sans se renier dans une stratĂ©gie collective, crĂ©dible, pragmatique et rĂ©aliste, une stratĂ©gie qui rĂ©veillera les consciences tunisiennes, sans aucun Ă priori, cette conscience de la nation tunisienne, sans aucun calcul ou forfaiture.
Le combat de messieurs DILOU, MAATAR et leurs compagnons, un combat difficile, et ayant peu de moyens, qui dĂ©passe par sa crĂ©dibilitĂ© les postures d’ego avilissants et puĂ©rils, claniqueS, d’antan, celui qui depuis toujours appauvrissent toute rĂ©sistance tunisienne, doit ĂȘtre soutenu, et mĂȘme servir de signe de ralliement pour les dĂ©mocrates tunisiens, un signe, qui ne souffre d’aucun calcul partisan.
(Source : le numĂ©ro 96 d’ELKHADRA, http://elkhadra.over-blog.com )
Lien : http://membres.lycos.fr/elkhadra1/textetun.doc
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Compétences au frigo
Par Nizar Bahloul Câest la terreur de tous les employĂ©s. Elle est pire que le chĂŽmage et atteint lâindividu dans ce quâil a de plus cher : sa dignitĂ©. Etre mis au frigo, comme on dit chez nous (au placard sous dâautres cieux), câest avoir un salaire, parfois un bon salaire, pour ne rien faire. On retrouve ces cas dans plus dâune administration et dans plus dâune banque ou dâune grosse compagnie. Le salariĂ© nâest pas licenciĂ©, mais il nâa plus de fonction rĂ©elle. Cela revient, parait-il, moins cher que de le mettre Ă la porte. On peut avoir Ă©tĂ© pilote, cadre bancaire, chef dâagence, rĂ©dacteur en chef dâun journal, animateur dâune grande ou intĂ©ressante Ă©mission, directeur dâun important organisme, nul nây Ă©chappe quand on est dans une grande entreprise. Il nâest pas nĂ©cessaire dâavoir commis une grande gaffe pour ĂȘtre invitĂ© Ă rejoindre le frigo, il suffit que la hiĂ©rarchie vous prenne en grippe. De lĂ Ă nous interroger sur ces centaines de compĂ©tences, leur avenir et la valeur ajoutĂ©e quâils auraient pu insuffler au pays sâils remplissaient leur fonction normalement. Un manque Ă gagner difficile, voire impossible Ă chiffrer, mais quâon peut estimer Ă des centaines de milliers de dinars. Le phĂ©nomĂšne nâest pas spĂ©cifique Ă la Tunisie, on le retrouve partout, y compris dans les pays les plus dĂ©veloppĂ©s. Seulement voilĂ , dans les pays dĂ©veloppĂ©s, les compĂ©tences se comptent par centaines de milliers, voire par millions. Mais chez nous ? Les compĂ©tences se font rares et se feront de plus en plus rares au vu du niveau moyen gĂ©nĂ©ral de nos maĂźtrisards et diplĂŽmĂ©s de lâenseignement supĂ©rieur, de la concurrence et la mondialisation. Cette raretĂ© touche tous les domaines et lĂ oĂč on a un bon nombre de vraies compĂ©tences (pilotes, ingĂ©nieurs, journalistes), on essaie de nous les dĂ©baucher que ce soit en Occident ou en Orient. Les meilleurs ne sont pas partis, certes (ou peut-ĂȘtre), mais ceux qui restent ne sont pas tous « exploitĂ©s » comme il se doit. Combien y a-t-il aujourdâhui dâanimateur ou de journaliste de haut niveau Ă lâERTT ou dans je ne sais quel autre ministĂšre ou banque, qui nâen peuvent plus de ne rien faire ? Entre ceux titulaires invitĂ©s Ă rester chez eux ou Ă ne pas franchir la porte de leur minuscule bureau ou encore les « chĂŽmeurs » (lâutilisation mĂȘme de ce terme pour dĂ©signer une compĂ©tence est choquante) dont le contrat nâest pas renouvelĂ©, on ne compte plus. OĂč est untel ? Il est au frigo ! OĂč est untel ? Son Ă©mission nâa pas Ă©tĂ© reconduite cette annĂ©e. OĂč est untel ? On lui a retirĂ© la direction de lâagence, parce quâil a refusĂ© un prĂȘt Ă un gros client. OĂč est untel ? On ne veut plus entendre parler de lui, il sâest permis de critiquer la stratĂ©gie de son chef devant le PDG. Une seule alternative demeure devant tous ces « frigorifiĂ©s » : soit de rester tranquillement dans le bureau ou chez eux pendant quelques annĂ©es le temps que celui qui les a placardĂ©s aille ailleurs (et il ira !), soit dâaller voir si lâherbe est plus verte ailleurs et elle nâest pas plus verte ailleurs ! Dans un cas comme dans lâautre, nul ne sort gagnant dans lâaffaire. Pour eux, la situation est insoutenable. Lâindividu se sent humiliĂ©, touché dans sa dignitĂ©. Il a un boulot, un mĂ©tier ou savoir-faire, mais il ne peut rien exercer Ă cause dâun supĂ©rieur qui nâest pas forcĂ©ment plus compĂ©tent que lui. Cet individu sâappauvrit (intellectuellement et financiĂšrement) de jour en jour. Sa vitalitĂ©, son dynamisme disparaissent et son savoir-faire sâestompe. Il sombre peu Ă peu dans la dĂ©prime et risque de ne plus jamais retrouver sa fougue dâantan. Ces compĂ©tences ont coĂ»tĂ© cher au pays en Ă©ducation et en formation. Quand la communautĂ© sâapprĂȘtait Ă rĂ©colter les fruits de son investissement, voilĂ quâun petit chef en dĂ©cide autrement ! Un petit chef qui pense, peut-ĂȘtre, que le frigo du boulot doit toujours ĂȘtre rempli, comme celui quâil a chez lui ! Et pourtant ! Ces compĂ©tences ont encore beaucoup Ă nous donner. Beaucoup ! Câest triste. TrĂšs triste ! Chronique en hommage Ă un certain KhemaĂŻs qui se reconnaitra et bien dâautres compĂ©tences.
10 mars 2008
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Elections du ComitĂ©-Directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA)
Les « Rcédistes » raflent la mise
-  Me Rafik Baccar, au « Temps » : « Ćuvrer Ă promouvoir la profession »: « Je suis pour l’avocat qui porte le drapeau de la profession dans son parti et non le drapeau du parti dans sa profession »
L’adage qui dit « jamais deux sans trois », a Ă©tĂ© amplement confirmĂ© par les Jeunes Avocats qui portent les couleurs du Rassemblement Constitutionnel DĂ©mocratique (RCD). Ils viennent pour la troisiĂšme fois consĂ©cutive, de remporter haut la main les Ă©lections du ComitĂ© Directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA).
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Sur les neuf siĂšges que compte le ComitĂ©, les candidats « RcĂ©distes » en ont gagnĂ© sept, ne laissant qu’un siĂšge Ă un candidat de sensibilitĂ© proche des nationalistes arabes, Me Khaled Krichi et un autre candidat proche de celle du courant religieux Me Dhiaeddine Mourou. Les six candidats, membres du ComitĂ© Directeur sortant, plus un nouveau candidat Me Karim Jouanhia ont Ă©tĂ© Ă©lus. Ces Ă©lections rappellent celles du 2004 oĂč le ComitĂ© Directeur Ă©lu Ă©tait composĂ© de 7 membres qui portent les couleurs du RCD et deux autres de gauche. Ces derniers, se sentant minoritaires, ont dĂ©missionnĂ©. Mais, aujourd’hui, selon une source proche du ComitĂ© Directeur Ă©lu, « les deux membres comptent travailler et collaborer au sein du ComitĂ© ».
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Opération
Les Ă©lections se sont dĂ©roulĂ©es toute la journĂ©e Ă l’hĂŽtel « Le Diplomate » de Tunis. Sur les 2100 jeunes avocats de moins de 45 ans, inscrits au Barreau, 1540 ont participĂ© Ă ces Ă©lections. Un taux de participation Ă©levĂ© qui s’est rĂ©percutĂ© sur l’opĂ©ration de dĂ©pouillement des bulletins de vote laquelle a durĂ© de samedi Ă 19 heures au dimanche Ă 11 heures. Entre-temps, elle a Ă©tĂ© refaite une deuxiĂšme fois suite Ă un dĂ©saccord sur le nombre de bulletins de l’une des urnes.
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Voici la liste des membres élus :
1- Me Mounir Ben Smida : 669 voix
2- Me Rafik Baccar : 663 voix
3- Me Oualid CheĂŻkh Arbi : 645 voix
4- Me Khaled Ben SaĂąd : 644 voix
5- Me Khaled Krichi : 632 voix
6- Me Dhiaeddine Mourou : 630 voix
7- Me Karim Jouanhia : 626 voix
8- Me Heythem KoudheĂŻr : 554 voix
9- Me Akram Marzouk : 525 voix
La rĂ©partition des responsabilitĂ©s au sein du ComitĂ© Directeur de l’ATJA se fera lors d’une rĂ©union qui se tiendra, aujourd’hui ou demain. Me Heythem KoudheĂŻr et Me Akram Marzouk reprĂ©sentent, respectivement, les rĂ©gions de Sousse et de Sfax au sein du ComitĂ©.
Néjib SASSI
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Me Rafik Baccar, au « Temps » : « Ćuvrer Ă promouvoir la profession »
⹠« Je suis pour l’avocat qui porte le drapeau de la profession dans son parti et non le drapeau du parti dans sa profession »
 ⹠Le Temps : Quelles sont vos impressions ?
-Me Rafik Baccar : Je suis trĂšs heureux du climat dĂ©mocratique avec lequel se sont dĂ©roulĂ©es ces Ă©lections. Je suis trĂšs heureux de la confiance Ă©norme que m’ont accordĂ©e mes collĂšgues. Je suis trĂšs Ă©mu du nombre des voix que j’ai obtenu. C’est une lourde responsabilitĂ©, jâespĂšre qu’on travaillera ensemble comme une Ă©quipe soudĂ©e et homogĂšne.
⹠Mais, il y a deux élus qui ne portent pas vos couleurs ?
-Je les respecte et je pense qu’on peut travailler ensemble pour le bien de la profession. Je suis pour l’avocat qui porte le drapeau de la profession dans son parti et non pour l’avocat qui porte le drapeau de son parti dans la profession.
âą Donc, vous allez travailler de concert…
-Absolument, et je fĂ©licite tous les membres Ă©lus et j’espĂšre qu’on Ćuvrera ensemble pour promouvoir la profession et pour renforcer les liens de solidaritĂ© et de fraternitĂ© entre tous les avocats. J’espĂšre qu’on mettra en action un programme pour rĂ©pondre aux attentes des jeunes avocats et pour les aider moralement et matĂ©riellement, notamment, les stagiaires.
Propos recueillis par Néjib SASSI
(Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire â Tunis), le 10 mars 2008)
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Tribune
A propos du mécontentement des médecins spécialistes libéraux
- VoilĂ pourquoi je ne me conventionne pas
  Le Bureau ExĂ©cutif du Syndicat Tunisien des MĂ©decins SpĂ©cialistes LibĂ©raux « STMSL » a dĂ©cidĂ© de reporter les rassemblements de mĂ©decins spĂ©cialistes prĂ©vus, mardi dernier, Ă Tunis, Sousse et Sfax, pour protester contre l’indiffĂ©rence de la CNAM face Ă leurs revendications.
Ce report intervient Ă la demande du ministre de la SantĂ© publique, M. Mondher ZenaĂŻdi, qui a toujours fait preuve de comprĂ©hension, modĂ©ration et sens du dialogue, lĂ oĂč il est passĂ©, tout le monde lui voue du respect. D’ailleurs, cette demande reflĂšte bien les Ă©chos favorables suscitĂ©s par l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale du dimanche, 2 mars, au sein des autoritĂ©s de tutelle. Ce report, je dis bien report, des rassemblements, est un geste intelligent et mature de la direction du STMSL. Le corps des mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux est responsable. Il est ouvert au dialogue objectif et responsable pour le bien de la corporation et la rĂ©ussite du projet de rĂ©forme de l’assurance-maladie. Ainsi, il n’y a pas eu de rassemblement mais, la lettre destinĂ©e au ministre des Affaires sociales contenant les dĂ©cisions de l’AG, lui a Ă©tĂ© remise. Cette lettre exprime le mĂ©contentement des mĂ©decins spĂ©cialistes et leur protestation quant Ă la lenteur des nĂ©gociations avec la CNAM. Les mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux demandent fermement Ă ce que les prochaines rĂ©unions se fassent dorĂ©navant directement avec le ministĂšre des Affaires sociales. Ils insistent Ă ce que les rĂ©ponses soient Ă©crites et enregistrĂ©es dans des ProcĂšs Verbaux. Ils ne veulent pas voir se reproduire l’expĂ©rience malencontreuse du STML, notamment en ce qui concerne le choix des filiĂšres. En effet, la CNAM lui a promis de reporter la dĂ©cision du choix des filiĂšres du 31/3/2008 au 1/7/2008. Mais, elle a failli Ă sa promesse auprĂšs du BE du STML parce qu’il n’y a pas d’Ă©crit scellant cet accord. Donc, il serait souhaitable d’obtenir des ProcĂšs Verbaux Ă©crits de tous les accords passĂ©s avec la CNAM.
En plus, je sollicite nos nĂ©gociateurs du STMSL Ă demander Ă monsieur le ministre des Affaires sociales de respecter les termes de la loi n°3154 de dĂ©cembre 2005 qui stipule que la CNAM est appelĂ©e Ă nĂ©gocier avec l’organisation syndicale la plus reprĂ©sentative. Or, pour nous autres, mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux, c’est le STMSL qui est, et de trĂšs loin, l’organisation la plus reprĂ©sentative de la corporation. Donc, c’est le STMSL qui est notre porte-parole auprĂšs de la CNAM et du ministĂšre des Affaires sociales. La signature du STMSL avec la CNAM de la convention-cadre et sa prĂ©sence au sein du Conseil supĂ©rieur de l’Assurance-Maladie est une preuve de sa reconnaissance par l’autoritĂ© de tutelle. Donc, c’est au STMSL que la CNAM et le ministĂšre des Affaires sociales, doivent s’adresser pour tout ce qui a trait aux mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux. C’est le STMSL qui est notre porte-drapeau pour les nĂ©gociations sur la 2Ăšme phase de la rĂ©forme de l’assurance-maladie.
Je finis par rĂ©affirmer notre attachement Ă la rĂ©ussite de la rĂ©forme de l’assurance-maladie qui ne saurait qu’amĂ©liorer l’accĂšs des Tunisiens aux soins mĂ©dicaux par une ouverture de la couverture mĂ©dicale au secteur mĂ©dical privĂ©. Vous trouverez dans l’annexe les raisons de notre appel au non-conventionnement. Les mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux comptent afficher ce mĂ©morandum dans leurs cabinets Ă l’intention de leurs patients.Â
 Dr Gharbi, ORL, El Mourouj.
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VoilĂ pourquoi je ne me conventionne pas
1 – La CNAM ne vous donne pas un accĂšs libre au mĂ©decin de votre choix (gĂ©nĂ©raliste ou spĂ©cialiste), elle vous oblige Ă passer par le mĂ©decin de famille dans la filiĂšre privĂ©e (Parcours de soin coordonnĂ© ).
 2 – La CNAM oblige le mĂ©decin Ă ĂȘtre conventionnĂ© puisqu’elle ne rembourse pas le malade qui se fait traiter par un spĂ©cialiste non conventionnĂ© .
 3 – La CNAM refuse la fourchette d’honoraires ordino -syndicale lĂ©gale et dĂ©ontologique .
 4 – La CNAM refuse d’inclure toutes les maladies chroniques (APCI ) dans la liste des maladies prises en charge intĂ©gralement ( exemple l’allergie ….)
 5 – La CNAM vous prend en charge Ă 40 % en moyenne du coĂ»t des interventions chirurgicales Ă la clinique et nous voulons pour vous que ce taux atteigne 70 %.
 6 – Nous exigeons un plafond pour les soins ambulatoires de pas moins de 250 dinars par personne et par famille.
7 – Nous demandons le respect total par la CNAM des prescriptions des spĂ©cialistes : (ordonnances, analyses, radio…..)
8 – En un mot, nous demandons le respect du code de dĂ©ontologie par la CNAM .
NB : Si vous voulez choisir une filiÚre privée de soins, je vous recommande la filiÚre de remboursement : la carte verte *
* Bien entendu, il s’agit d’une opinion qui n’engage que son auteur
(Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire â Tunis), le 10 mars 2008)
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