10 mars 2008

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TUNISNEWS
 8 Úme année, N°  2847 du 10.03.2008

 archives : www.tunisnews.net

 


C.R.L.D.H. Tunisie: Pour dĂ©fendre ensemble le droit Ă  la vie C.R.L.D.H. Tunisie: La persĂ©cution des dĂ©fenseurs tunisiens des droits humains s’amplifie C.R.L.D.H. Tunisie: SolidaritĂ© avec la population du Sud Ouest de la Tunisie dans sa lutte pour le droit Ă  l’emploi et Ă  la dignitĂ© LibertĂ© et EquitĂ©: L’état des libertĂ©s en Tunisie AISPP: CommuniquĂ© AFP: AQMI revendique l’enlĂšvement de deux Autrichiens en Tunisie Nizar Bahloul: CompĂ©tences au frigo Le Temps Lundi: Elections du ComitĂ©-Directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) Les « RcĂ©distes » raflent la mise Le Temps Lundi: A propos du mĂ©contentement des mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux – VoilĂ  pourquoi je ne me conventionne pas

 


 C.R.L.D.H. Tunisie

 

ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de l’Homme en Tunisie

Membre du RĂ©seau Euro mĂ©diterranĂ©en des Droits de l’Homme

21 ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34

contact@crldht.org / www.crldht.org

 

Pour défendre ensemble le droit à la vie

La cour d’appel de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Manoubi Ben Hmidane vient de prononcer le 20 fĂ©vrier 2008, son jugement Ă  l’encontre des 30 accusĂ©s de l’affaire dite de Soliman. La peine de mort contre M. Saber Ragoubi, 24 ans a Ă©tĂ© confirmĂ©e, celle de M. Imed Ben Amer, 34 ans, a Ă©tĂ© commuĂ©e en peine de prison Ă  perpĂ©tuitĂ©. Six autres dĂ©tenus sur les 28 restants ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une rĂ©duction peu significative des peines prononcĂ©es en premiĂšre instance (voir ci-dessous).

Le ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) lance Ă  cette occasion un appel Ă  l’opinion publique nationale et internationale et notamment au mouvement international de lutte contre la peine de mort pour se mobiliser pour demander l’annulation de la condamnation Ă  mort de Saber Ragoubi.

Le CRLDHT se mobilise Ă©galement pour exiger la rĂ©vision de ce procĂšs inique oĂč 8 dĂ©tenus ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ© 7 autres Ă  une peine de 30 ans d’emprisonnement, et oĂč de nombreuses irrĂ©gularitĂ©s ont Ă©tĂ© observĂ©es comme le refus de la cour d’examiner les requĂȘtes prĂ©alables des avocats de la dĂ©fense et notamment la demande d’examen mĂ©dical et le constat des traces de torture montrĂ©s par les accusĂ©s Ă  la cour.

Le CRLDHT signale la nullitĂ© de ce procĂšs en raison de la torture systĂ©matique subie par les accusĂ©s dans les diffĂ©rents lieux de dĂ©tention, y compris les prisons. Lors de son interrogatoire devant la cour, le condamnĂ© Ă  mort, M. Saber Ragoubi a dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© torturĂ© par le commandant Salah Ouechtati Ă  la prison civile de Mornaguia qui lui a fait perdre trois dents et l’a obligĂ© Ă  se dĂ©nuder jusqu’à ce qu’il enlĂšve la barbe. Il a Ă©tĂ© contraint de s’alimenter pendant trois mois avec du lait. Ramzi El Ifi, 25 ans, a, quant Ă  lui Ă©tĂ© sauvagement torturĂ© pendant 21 jours Ă  la file au district de Sidi Bouzid  et a subi des sĂ©vices sexuels en introduisant un tourne vis dans son anus et on l’obligeant Ă  manger du savon. RĂ©sultat : il a passĂ© des mois Ă  pisser du sang et il a perdu la facultĂ© de l’ouie. Le dĂ©tenu Mehdi Bel Haj Ali, 27 ans, condamnĂ© Ă  8 ans de prison ferme a affirmĂ© de sa part avoir Ă©tĂ© torturĂ© dans le bureau du ministre de l’IntĂ©rieur…

Ce procĂšs est aussi inique en raison des jugements prononcĂ©s sur la base d’aveux extorquĂ©s sous la torture et des PV signĂ©s sans que personne ne puisse les lire. A cela s’ajoute la violation du principe de la publicitĂ© du procĂšs.

Le CRLDHT exprime son refus quant Ă  ce verdict injuste et particuliĂšrement la confirmation de la peine capitale, une forme extrĂȘme de traitement cruel, inhumain et dĂ©gradant ainsi qu’une violation du droit Ă  la vie tel que proclamĂ© dans la DĂ©claration Universelle des Droits de l’Homme et par d’autres instruments internationaux de protection des droits de l’homme.

 Il insiste sur la nĂ©cessitĂ© du rĂ©examen de cette affaire par une cour impartiale respectant les rĂšgles d’un procĂšs reconnues par le droit international.

Il demande Ă  ses partenaires nationaux, rĂ©gionaux et internationaux ainsi que les diffĂ©rents mĂ©canismes onusiens et europĂ©ens compĂ©tents Ă  se joindre Ă  son appel pour exiger ensemble le droit Ă  la vie et ce par l’annulation de la condamnations Ă  mort de Saber Ragoubi.                                            

Ci-joint le jugement dĂ©finitif des 30 condamnĂ©s dans l’affaire du groupe de Soliman :

1. Saber Ragoubi (24 ans) condamné à mort

 2. Ali Arfaoui (43 ans) condamné à perpétuité

 3. Fethi Salhi (24 ans) condamné à perpétuité

 4. Imed Ben Amer (34 ans) condamné à perpétuité  5. Mohamed Ben Latifa (24 ans) condamné à perpétuité

 6. Mokhless Ammar (26 ans) condamné à perpétuité  7. Ramzi El Ifi (25 ans) condamné à perpétuité

 8. Sahbi Nasri (26 ans) condamné à perpétuité  9. Wael Ammami (22 ans) condamné à perpétuité

10. Ali Sassi (22 ans) condamné à 30 ans 11. Badreddine Ksouri (25 ans) condamné à 30 ans 12. Mejdi Latrach (24 ans) condamné à 30 ans 13. Mohamed Amine Jaziri (28 ans) condamné à 30 ans 14. Oussama Abadi (25 ans) condamné à 30 ans 15. Taoufik Houimdi (29 ans) condamné à 30 ans 16. Zied Essid (26 ans) condamné à 30 ans

17. Ahmed Mrabet (23 ans) condamné à 20 ans 18. Amine Dhiab (29 ans, handicapé mental) condamné à 20 ans

19. Jawhar Slama (29 ans) condamné à 20 ans

20. Jawhar Kassar (30 ans) condamné à 15 ans 21. Kamel Omhani (24 ans) condamné à 15 ans

22. Mohamed Bekhiti (22 ans, non voyant) condamné à 12 ans 23. Hatem Ryabi (29 ans) condamné à 10 ans 24. Jamal Mellakh (24 ans) condamné à 10 ans 25. Marouane Khelif (30 ans) condamné à 8 ans 26. Mehdi Haj Ali (27 ans) condamné à 8 ans 27. Khalifa Garraoui (26 ans) condamné à 7 ans 28. Nafti Bennani (31 ans) condamné à 4 ans 29. Khelil Zendah (22 ans) condamné à 3 ans 30. Zouhayr Jrid (27 ans) condamné à 3 ans                           

Paris, le : 10/03/2008


 

C.R.L.D.H. Tunisie

 

ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de l’Homme en Tunisie

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La persĂ©cution des dĂ©fenseurs tunisiens des droits humains s’amplifie

 

A leur retour d’Europe, le lundi 03 mars 2008, les deux dĂ©fenseurs tunisiens des droits humains, M. Omar Mestiri, directeur de rĂ©daction au journal en ligne Kalima et Mme Sihem Bensedrine, porte parole du CNLT ont Ă©tĂ© violemment pris Ă  partie au port de La Goulette par les autoritĂ©s douaniĂšres tunisiennes, talonnĂ©es par la police politique et ce dĂšs leur descente du bateau vers 8h du matin.

 

DĂšs leur arrivĂ©e, le couple a Ă©tĂ© conduit dans un lieu inconnu pour une fouille corporelle en rĂšgle. Leurs bagages ont Ă©tĂ© soigneusement examinĂ©s notamment leurs livres et documents personnels par un important groupe d’agents de la sĂ»retĂ© de l’Etat qui a exigĂ© de voir le contenu de leurs ordinateurs portables. Devant le refus de M. Omar Mestiri et de Mme Sihem Bensedrine de s’y soumettre en l’absence d’un mandat du procureur de la RĂ©publique, les douaniers leur ont demandĂ© de les suivre, prĂ©textant une formalitĂ© administrative Ă  faire valider. Une fois Ă  l’intĂ©rieur, ils ont Ă©tĂ© enfermĂ©s Ă  clĂ©, en compagnie de policiers. Ces derniers les ont plaquĂ©s Ă  terre, battus et dĂ©chirĂ©s sacs et vĂȘtements. Ils se sont emparĂ©s de leurs sacs Ă  dos oĂč se trouvaient les ordinateurs.

 

Lorsque Mme Bensedrine a tentĂ© d’appeler son avocat Ă  l’aide de son tĂ©lĂ©phone portable, l’un des agents s’est jetĂ© sur elle et lui a tordu le bras afin de lui arracher le cellulaire.

 

AprĂšs avoir Ă©tĂ© sĂ©questrĂ©s pendant six heures, les deux victimes ont Ă©tĂ© autorisĂ©es Ă  quitter la zone de douane. Une soixantaine de documents leur ont Ă©tĂ© confisquĂ©s dont des supports numĂ©riques en exemplaires uniques (DVD- CD-ROM, cassettes de musique, etc.), les roughs du documentaire rĂ©alisĂ© par le CNLT, dĂ©nonçant la torture en Tunisie
Et comble de l’arrogance, les autoritĂ©s douaniĂšres ont refusĂ©, comme c’est toujours le cas, de remettre aux deux dĂ©fenseurs un document de saisie de leurs biens.

 

Mme Sihem Bensedrine a eu plusieurs hématomes sur le corps et souffre de lésions des ligaments au niveau du poignet gauche et du coude. Tous les deux, ils ont décidé de porter plainte contre les autorités douaniÚres et policiÚres pour violences et séquestration.

 

Le CRLDHT considĂšre que ces pratiques dĂ©linquantes qui s’exercent sur les dĂ©fenseurs tunisiens des droits humains et qui prennent diffĂ©rentes formes de harcĂšlement et d’humiliation (Agressions rĂ©pĂ©tĂ©es, lynchages mĂ©diatiques et atteintes Ă  l’honneur, confiscations de biens et d’outils de travail
.), au su et au vu de tout le monde, dans l’impunitĂ© la plus totale, tĂ©moignent d’une volontĂ© politique des autoritĂ©s de museler encore plus les diffĂ©rents acteurs politiques et associatifs, en butte Ă  une persĂ©cution sans merci.  

 

Il exprime Ă  M. Mestiri et Mme Bensedrine toute sa solidaritĂ© face Ă  cette niĂšme agression dont ils ont fait l’objet et condamne fermement les atteintes Ă  la vie privĂ©e dont ils ont Ă©tĂ© victimes.

 

 

 Paris, le : 10/03/2008

 


C.R.L.D.H. Tunisie

 

ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de l’Homme en Tunisie

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SolidaritĂ© avec la population du Sud Ouest de la Tunisie dans sa lutte pour le droit Ă  l’emploi et Ă  la dignitĂ©

Le bassin minier de Gafsa Ă  MĂ©tlaoui, Redeyef et Om Laaraysse est en Ă©bullition depuis plus de deux mois pour dĂ©noncer une politique Ă©conomique et sociale faite de sĂ©grĂ©gation rĂ©gionale et de discrimination sociale accrue, abandonnant des rĂ©gions entiĂšres au chĂŽmage massif et Ă  la misĂšre. Des grĂšves, manifestations, occupation de lieux symboliques par les chĂŽmeurs jeunes et moins jeunes, diplĂŽmĂ©s et non diplĂŽmĂ©s, ont Ă©tĂ© organisĂ©es partout dans cette rĂ©gion avec la participation de toutes les catĂ©gories socioprofessionnelles, sans distinction d’ñge, ni de sexe ni de rang social.

Ce grondement populaire a Ă©clatĂ© dans la rĂ©gion le 5 janvier 2008, jour de la publication de rĂ©sultats du concours de recrutements professionnels au sein de la fameuse Compagnie de « Phosphate Gafsa », le principal employeur de la rĂ©gion, des rĂ©sultats considĂ©rĂ©s par l’ensemble de la population comme frauduleux, basĂ©s sur la fraude et le favoritisme (Voir CommuniquĂ© du CRLDHT du 22 janvier 2008).

Cette explosion de colĂšre qui s’est manifestĂ©e dans l’ensemble de la rĂ©gion de Gafsa traduit un ras le bol gĂ©nĂ©ral, le refus de sacrifier encore plus ses travailleurs et sa jeunesse, laissĂ©s pour compte, en faveur d’une politique gouvernementale marquĂ©e par le nĂ©potisme et le vol des deniers publics depuis des dĂ©cennies.

Depuis le 5 janvier 2008, des hommes et des femmes libres, jeunes et moins jeunes, instruits et illettrĂ©s, unis dans la misĂšre et l’adversitĂ©, se sont trouvĂ©s dans la rue criant Ă  l’injustice et refusant le sort qui leur est rĂ©servé . Les veuves de mineurs dont les maris sont dĂ©cĂ©dĂ©s suite Ă  des accidents ou maladies professionnelles non indemnisĂ©s, ont entamĂ© des grĂšves de la faim sous des tentes d’infortune, en plein froid 
. Plus rien n’arrĂȘte la dĂ©termination de ces centaines de familles de dĂ©shĂ©ritĂ©s, ne serait-ce l’impressionnante prĂ©sence policiĂšre et militaire Ă  proximitĂ©.

Par cette mobilisation exemplaire pour la dignitĂ© et les droits lĂ©gitimes au travail, au logement, Ă  la santĂ© et Ă  l’éducation, la population tunisienne du Sud Ouest du pays a offert Ă  tous leurs compatriotes une formidable leçon de courage et de dĂ©termination qui vient mettre Ă  nu le fameux « miracle Ă©conomique tunisien » et saper la propagande officielle de la bonne santĂ© de l’économie tunisienne Ă  la croissance, toujours au RDV !

En signe de solidaritĂ© avec le mouvement de protestation pacifique du sud tunisien, une rĂ©union d’information s’est tenue le 27 fĂ©vrier 2008 au siĂšge de la FTCR, regroupant des militants de diffĂ©rentes sensibilitĂ©s politiques, associatives et syndicales, qui se sont constituĂ©s en un comitĂ© de suivi et de soutien, dont le rĂŽle est d’organiser des actions d’information, de soutien et de « lobbying » mĂ©diatique Ă  l’échelle nationale et internationale afin de donner de la visibilitĂ© Ă  ces luttes lĂ©gitimes qui nous interpellent toutes et tous.

Tout en réitérant son entiÚre et indéfectible solidarité avec les populations du Bassin minier dans leurs luttes légitimes pour la vie et la dignité, le CRLDHT exprime ses profondes inquiétudes quant à une éventuelle utilisation de la force qui entraßnerait des affrontements stériles !

Le CRLDHT appelle d’urgence les autoritĂ©s politiques Ă  prendre au sĂ©rieux les revendications lĂ©gitimes de la population Ă  commencer par l’annulation des rĂ©sultats frauduleux du concours de recrutement Ă  la compagnie de Phosphate Gafsa et la mise en place d’un programme national d’embauche des personnes les plus dĂ©munies.

Paris, le : 10/03/2008

 


 

Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi

Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre

Liberté et Equité

Organisation de droits de l’homme indĂ©pendante

33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis

Tel/fax: 71 340 860

Email : Liberte_équite@yahoo.fr

Tunis, le 10 mars 2008

L’état des libertĂ©s en Tunisie

1) l’ex prisonnier politique Mohammed Gueloui nous a envoyĂ© la lettre qui suit :

Sept mois ont passĂ© depuis ma libĂ©ration en juillet 2007 ; j’ai obtenu ma carte d’identitĂ© nationale en aoĂ»t 2007, et j’ai signĂ© un procĂšs verbal de fin de recherches Ă  la fin de l’annĂ©e 2007 et pourtant, lundi 10 mars 2008 Ă  huit heures et demie alors que je me rendais Ă  mon travail, j’ai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et conduit au poste de police Charles Nicolle et, de lĂ , au district de Bab Bahr de façon humiliante. J’y suis restĂ© presque une demie journĂ©e au motif qu’il aurait un mandat de recherche Ă©mis Ă  mon encontre par la Cour d’Appel de GabĂšs, cette affaire dont j’ai pĂąti lorsque j’ai voulu y faire opposition en novembre 2005 alors que j’étais en prison ; il y a eu jonction des affaires en avril 2006 et pourtant le mandat de recherche est toujours actif.

Ils m’ont fait perdre une journĂ©e de travail comme ils m’avaient fait perdre 6666 jours passĂ©s en prison sans compter les pĂ©riodes de gardes Ă  vue et les jours d’errance.

Aujourd’hui je vis un harcĂšlement quotidien, cela commence par la fatigue qui confine Ă  l’épuisement quand je dois chercher Ă  nourrir des enfants qui me voient comme le symbole de la privation : privation d’une enfance normale, privation aujourd’hui du droit Ă  une citoyennetĂ© digne, privation de mon fils Hassem de son passeport depuis cinq mois. Il faudrait y ajouter le problĂšme sĂ©curitaire rĂ©current, car si la prison est une mort lente, ce que je vis aujourd’hui est une mort rapide, [
]je vis en permanence avec le sentiment d’ĂȘtre poursuivi, comme si la vie en prison acheminait vers une fin connue d’avance, [
]et que la vie hors de la prison Ă©tait une course d’obstacle sans fin.

Mohammed Gueloui

Ex prisonnier politique

2) Vendredi 6 mars, la mĂšre de l’ex prisonnier politique et rĂ©fugiĂ© en France, Abdallah Lassoued (Bou Bakri) est dĂ©cĂ©dĂ©e. Elle a Ă©tĂ© enterrĂ©e lundi 10 mars 2008 au cimetiĂšre de Bouchema Ă  GabĂšs [
]

Pour les condoléances contacter monsieur Abdallah Lassoued au 0033618245722

3) Arrestation de Sadri Kerout

Lundi 4 mars 2008, le jeune Sadri Kerout, originaire de la ville de Beni Khiar, dans le gouvernorat de Nabeul, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et emmenĂ© vers une destination inconnue. Sa famille a des inquiĂ©tudes quant Ă  ce qu’il est advenu de lui. Le jeune Sadri Kerout est Ă©tudiant en premiĂšre annĂ©e de mathĂ©matiques.

4) Maher Abdelhamid a disparu aprĂšs sa livraison Ă  la Tunisie

Monsieur Mohammed Ben Salah Ben Ali Abdelhamid nous a informĂ©s que son frĂšre Maher, Ă©tudiant en Syrie depuis 2004, avait disparu et que ses camarades avaient contactĂ© sa famille pour les informer qu’il avait Ă©tĂ© renvoyĂ© en Tunisie il y a six mois. La famille n’a rien pu savoir depuis lors et a chargĂ© un avocat qui a contactĂ© le procureur de la RĂ©publique auprĂšs du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis pour lui demander d’ouvrir une enquĂȘte Ă  ce sujet [
] LibertĂ© et EquitĂ© demande aux autoritĂ©s concernĂ©es d’informer la famille de Maher Abdelhamid, qu’il soit en Syrie ou en Tunisie.

5) la recherche des personnes disparues

Monsieur ZouhaĂŻer Jabli nous a informĂ©s que son frĂšre est employĂ© sur le bateau « Rafraf », spĂ©cialisĂ© dans la pĂȘche au thon dans les eaux territoriales tunisiennes. Ce bateau a coulĂ© prĂšs des cĂŽtes de l’üle de Lampedusa il y a dix jours avec Ă  bord une dizaine de personnes. Trois cadavres ont Ă©tĂ© repĂȘchĂ©s et quatre ont Ă©tĂ© sauvĂ©s et trois autres ont disparu. Les familles sinistrĂ©es exigent que soient repĂȘchĂ©s les cadavres (s’ils sont morts) de leurs enfants et qu’ils leur soient restituĂ©s.

Pour le bureau exĂ©cutif de l’organisation

Le président

MaĂźtre Mohammed Nouri

(traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version originale, LT)


 

Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi

Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre

Liberté et Equité

Organisation de droits de l’homme indĂ©pendante

33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis

Tel/fax: 71 340 860

Email : Liberte_équite@yahoo.fr

Tunis, le 10 mars 2008

 

L’organisation LibertĂ© et ÉquitĂ© a reçu une lettre du pĂšre du prisonnier politique Ouahid Brahmi, l’un des jeunes du Parti DĂ©mocratique Progressiste, que nous publions telle quelle :

Information

Le prisonnier Ouahid Brahmi, incarcĂ©rĂ© Ă  la prison Sidi Ali El Hattab de Mornaguia, a demandĂ© Ă  pouvoir se laver comme les autres prisonniers. Il a Ă©tĂ© agressĂ© violemment sur tout son corps par des agents de la prison, ce qui lui a causĂ© des lĂ©sions importantes et a Ă©tĂ© puni par une mise en isolement (« siloun) pour dix jours d’affilĂ©e.

Le comitĂ© rĂ©gional de dĂ©fense de Ouahid Brahmi [
] appelle les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les organisations rĂ©gionales et internationales Ă  faire front Ă  ces mĂ©thodes et Ă  Ɠuvrer Ă  la libĂ©ration immĂ©diate du frĂšre Ouahid Brahmi, injustement emprisonnĂ© puisqu’il s’est avĂ©rĂ© que les accusations avaient Ă©tĂ© montĂ©es contre lui et n’étaient pas fondĂ©es en droit. Il est seulement accusĂ© d’ĂȘtre un militant du Parti DĂ©mocratique Progressiste.

Le coordonnateur

Lassaad Bouazizi

Pour le bureau exĂ©cutif de l’organisation

Le président

MaĂźtre Mohammed Nouri

(traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version originale, LT)


Liberté pour tous les prisonniers politiques

Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays

Association Internationale de Soutien aux prisonniers politiques

43 rue Eldjazira, tunis

e-mail : aispptunisie@yahoo.fr

Tunis, le 10 mars 2008

La premiĂšre chambre criminelle du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge HĂ©di Ayari, a examinĂ© vendredi 29 fĂ©vrier 2008 l’affaire n°10600 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Khatib Boukhari (nĂ© le 30/08/1955), LaĂŻd Jouadi (nĂ© le 14/11/1975), Hafedh Samoudi (nĂ© le 17/05/1983), Hassib Chebbi (nĂ© le 06/06/1984),Ramzi Brini (nĂ© le 30/01/1985), Sami Guediri (nĂ© le 02/03/1976), Abdeljelil Aliaoui (nĂ© le 27/06/1984), Abdessalam Bali (nĂ© le 09/06/1984), Ali Laafi (nĂ© le 03/06/1977), Ghassan Siliane (nĂ© le 17/07/1987), Gamoudi Hamed (nĂ© le 16/08/1981), Mokhtar Akouri (nĂ© le 23/10/1985),, Mourad Saadi (nĂ© le 15/07/1986), Nejmeddine Barkouki (nĂ© le 06/03/1979), Noureddine Harich (nĂ© le 16/12/1985), Mohammed Ali Horchani (nĂ© le 04/05/1971), Habib Hafsi (nĂ© le 12/01/1984), Ramzi Romdhani (nĂ© le 18/04/1977), Ali Omri (nĂ© le 09/02/1983) en vertu de la loi du 10 dĂ©cembre 2003 «  de lutte contre le terrorisme ». L’acte d’accusation comporte les accusations d’appel Ă  commettre des infractions terroristes, d’adhĂ©sion Ă  une organisation en rapport avec les infractions terroristes, d’utilisation d’un nom, d’un mot et d’un symbole pour identifier une organisation terroriste, ses membres et son activitĂ©, d’adhĂ©sion sur le territoire de la RĂ©publique et en dehors Ă  une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de rĂ©aliser es objectifs, d’entraĂźnements militaires en Tunisie et hors de Tunisie en vue de commettre des infractions terroristes sur le territoire de la RĂ©publique, d’utilisation du territoire de la RĂ©publique pour recruter et entraĂźner des personnes en vue de commettre un acte terroriste sur le territoire de la RĂ©publique, de fourniture d’armes, d’explosifs, de munitions et autres matiĂšres et Ă©quipements similaires Ă  une organisation en rapport avec les infractions terroristes, de fournitures d’informations Ă  la disposition d’une organisations en rapport avec les infractions terroristes pour l’aider Ă  commettre des infractions terroristes, de mise Ă  disposition d’un local de rĂ©union aux membres d’une organisation en rapport avec les infractions terroristes, d’aide Ă  leur hĂ©bergement clandestin et Ă  leur fuite, de cotisation et de collecte de fonds destinĂ©s Ă  financer des personnes, une organisation, et des activitĂ©s en rapport avec les infractions terroristes. MaĂźtres Ibada Kefi, Abdelfattah Mourou, Abderraouf Ayadi, Mokhtar Jallali, Kamel Hamdi, Boubaker Ben Ali, Samir Ben Amor et Ayachi Hammami se sont prĂ©sentĂ©s pour les dĂ©fendre. AprĂšs avoir reçu les demandes formulĂ©es par les avocats de remise en libertĂ© des accusĂ©s arrĂȘtĂ©s, notamment Khatib Boukhari, qui souffre de cĂ©citĂ©, le juge a dĂ©cidĂ© de repousser l’examen de l’affaire au 24 mars 2008. [
]

Pour la commission de suivi des procĂšs

Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Association

MaĂźtre Samir Dilou

(traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


AQMI revendique l’enlĂšvement de deux Autrichiens en Tunisie

Associated Press, le 10 mars 2008 Ă  17h53

 

L’enlĂšvement de deux touristes autrichiens portĂ©s disparus en Tunisie depuis la mi-fĂ©vrier a Ă©tĂ© revendiquĂ© dans un enregistrement sonore attribuĂ© Ă  Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI) et diffusĂ© lundi par la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision qatarie Al Jazira.

Le gouvernement autrichien a annoncĂ© le 3 mars qu’on Ă©tait sans nouvelles d’un couple de Salzbourg composĂ© d’un homme de 51 ans et d’une femme de 40, 45 ans, depuis qu’ils avaient tĂ©lĂ©phonĂ© de la rĂ©gion de Matmata, dans le sud de la Tunisie. Ils se dĂ©plaçaient Ă  bord d’une Jeep immatriculĂ©e en Autriche.

Dans la bande diffusĂ©e lundi, un homme se prĂ©sentant sous le nom de Salah Abou Mohammed dit qu’AQMI, anciennement GSPC (Groupe salafiste pour la prĂ©dication et le combat), avait capturĂ© les deux touristes le 22 fĂ©vrier pour punir l’Occident de sa coopĂ©ration avec IsraĂ«l mais que les otages se portaient bien.

“Nous disons aux touristes occidentaux qu’alors mĂȘme qu’ils affluent sur les terres de Tunisie pour rechercher la joie, nos frĂšres se font massacrer dans la Bande de Gaza par des juifs, avec la collaboration des Etats d’Occident”, lance Salah Abou Mohammed. “Les moudjaĂŻdines (combattants islamistes, NDLR) les ont dĂ©jĂ  prĂ©venus de ce que l’Etat tunisien apostat ne peut pas et ne vous protĂ©gera pas, et que les mains des moudjaĂŻdines peuvent vous atteindre oĂč que vous vous trouviez sur le sol tunisien”, ajoute-t-il.

L’ambassadeur autrichien en Tunisie, Johann Frölich, a dĂ©clarĂ© en direct sur la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision autrichienne ORF qu’il venait de rencontrer des responsables du ministĂšre tunisien de l’IntĂ©rieur au sujet du couple et qu’une telle revendication n’avait pas Ă©tĂ© mentionnĂ©e. Il a ajoutĂ© qu’il n’avait pas connaissance de la disparition d’autres de ses concitoyens.

Associated Press


 

L’EXIGENCE AISPP

Le  travail que font nos amis  de la nouvelle direction de l’AISPP (e-mail: aispptunisie@yahoo.fr ) est magnifique, il doit inspirer, dans une logique de rĂ©sistance et de cohĂ©rence politique et sociale, tous les partis et ONG de l’opposition dĂ©mocratique Ă  la dictature qui ruine la Tunisie, et opprime les tunisiens.

Oui la question des prisonniers politiques tunisiens , de la libertĂ© d’expression, de voyager, de penser, de crĂ©er , de la libertĂ© tout court en Tunisie, tient de l’effort collectif des dĂ©fenseurs des droits humains, qu’ils soient politiques ou de la sociĂ©tĂ© civile, de leur capacitĂ© Ă  s’organiser  sans se renier dans une stratĂ©gie collective, crĂ©dible, pragmatique et rĂ©aliste, une stratĂ©gie qui rĂ©veillera les consciences tunisiennes, sans aucun Ă  priori, cette conscience  de la nation tunisienne, sans aucun calcul ou forfaiture.

Le combat de messieurs DILOU, MAATAR et leurs compagnons, un combat difficile, et ayant peu de moyens,  qui dĂ©passe par sa crĂ©dibilitĂ© les postures d’ego avilissants et puĂ©rils, claniqueS, d’antan, celui qui depuis toujours  appauvrissent toute rĂ©sistance tunisienne, doit ĂȘtre soutenu, et mĂȘme servir  de signe de ralliement pour les dĂ©mocrates tunisiens, un signe, qui ne souffre d’aucun calcul partisan.

(Source : le numĂ©ro 96 d’ELKHADRA, http://elkhadra.over-blog.com )

Lien : http://membres.lycos.fr/elkhadra1/textetun.doc

 


 

Compétences au frigo

 

Par Nizar Bahloul C’est la terreur de tous les employĂ©s. Elle est pire que le chĂŽmage et atteint l’individu dans ce qu’il a de plus cher : sa dignitĂ©. Etre mis au frigo, comme on dit chez nous (au placard sous d’autres cieux), c’est avoir un salaire, parfois un bon salaire, pour ne rien faire. On retrouve ces cas dans plus d’une administration et dans plus d’une banque ou d’une grosse compagnie. Le salariĂ© n’est pas licenciĂ©, mais il n’a plus de fonction rĂ©elle. Cela revient, parait-il, moins cher que de le mettre Ă  la porte. On peut avoir Ă©tĂ© pilote, cadre bancaire, chef d’agence, rĂ©dacteur en chef d’un journal, animateur d’une grande ou intĂ©ressante Ă©mission, directeur d’un important organisme, nul n’y Ă©chappe quand on est dans une grande entreprise. Il n’est pas nĂ©cessaire d’avoir commis une grande gaffe pour ĂȘtre invitĂ© Ă  rejoindre le frigo, il suffit que la hiĂ©rarchie vous prenne en grippe. De lĂ  Ă  nous interroger sur ces centaines de compĂ©tences, leur avenir et la valeur ajoutĂ©e qu’ils auraient pu insuffler au pays s’ils remplissaient leur fonction normalement. Un manque Ă  gagner difficile, voire impossible Ă  chiffrer, mais qu’on peut estimer Ă  des centaines de milliers de dinars. Le phĂ©nomĂšne n’est pas spĂ©cifique Ă  la Tunisie, on le retrouve partout, y compris dans les pays les plus dĂ©veloppĂ©s. Seulement voilĂ , dans les pays dĂ©veloppĂ©s, les compĂ©tences se comptent par centaines de milliers, voire par millions. Mais chez nous ? Les compĂ©tences se font rares et se feront de plus en plus rares au vu du niveau moyen gĂ©nĂ©ral de nos maĂźtrisards et diplĂŽmĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur, de la concurrence et la mondialisation. Cette raretĂ© touche tous les domaines et lĂ  oĂč on a un bon nombre de vraies compĂ©tences (pilotes, ingĂ©nieurs, journalistes), on essaie de nous les dĂ©baucher que ce soit en Occident ou en Orient. Les meilleurs ne sont pas partis, certes (ou peut-ĂȘtre), mais ceux qui restent ne sont pas tous « exploitĂ©s » comme il se doit. Combien y a-t-il aujourd’hui d’animateur ou de journaliste de haut niveau Ă  l’ERTT ou dans je ne sais quel autre ministĂšre ou banque, qui n’en peuvent plus de ne rien faire ? Entre ceux titulaires invitĂ©s Ă  rester chez eux ou Ă  ne pas franchir la porte de leur minuscule bureau ou encore les « chĂŽmeurs » (l’utilisation mĂȘme de ce terme pour dĂ©signer une compĂ©tence est choquante) dont le contrat n’est pas renouvelĂ©, on ne compte plus. OĂč est untel ? Il est au frigo ! OĂč est untel ? Son Ă©mission n’a pas Ă©tĂ© reconduite cette annĂ©e. OĂč est untel ? On lui a retirĂ© la direction de l’agence, parce qu’il a refusĂ© un prĂȘt Ă  un gros client. OĂč est untel ? On ne veut plus entendre parler de lui, il s’est permis de critiquer la stratĂ©gie de son chef devant le PDG. Une seule alternative demeure devant tous ces « frigorifiĂ©s » : soit de rester tranquillement dans le bureau ou chez eux pendant quelques annĂ©es le temps que celui qui les a placardĂ©s aille ailleurs (et il ira !), soit d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs et elle n’est pas plus verte ailleurs ! Dans un cas comme dans l’autre, nul ne sort gagnant dans l’affaire. Pour eux, la situation est insoutenable. L’individu se sent humiliĂ©, touché dans sa dignitĂ©. Il a un boulot, un mĂ©tier ou savoir-faire, mais il ne peut rien exercer Ă  cause d’un supĂ©rieur qui n’est pas forcĂ©ment plus compĂ©tent que lui. Cet individu s’appauvrit (intellectuellement et financiĂšrement) de jour en jour. Sa vitalitĂ©, son dynamisme disparaissent et son savoir-faire s’estompe. Il sombre peu Ă  peu dans la dĂ©prime et risque de ne plus jamais retrouver sa fougue d’antan. Ces compĂ©tences ont coĂ»tĂ© cher au pays en Ă©ducation et en formation. Quand la communautĂ© s’apprĂȘtait Ă  rĂ©colter les fruits de son investissement, voilĂ  qu’un petit chef en dĂ©cide autrement ! Un petit chef qui pense, peut-ĂȘtre, que le frigo du boulot doit toujours ĂȘtre rempli, comme celui qu’il a chez lui ! Et pourtant ! Ces compĂ©tences ont encore beaucoup Ă  nous donner. Beaucoup ! C’est triste. TrĂšs triste ! Chronique en hommage Ă  un certain KhemaĂŻs qui se reconnaitra et bien d’autres compĂ©tences.

 

10 mars 2008

 


Elections du ComitĂ©-Directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA)

Les « Rcédistes » raflent la mise

  •  Me Rafik Baccar, au « Temps » : « ƒuvrer Ă  promouvoir la profession »: « Je suis pour l’avocat qui porte le drapeau de la profession dans son parti et non le drapeau du parti dans sa profession »

L’adage qui dit « jamais deux sans trois », a Ă©tĂ© amplement confirmĂ© par les Jeunes Avocats qui portent les couleurs du Rassemblement Constitutionnel DĂ©mocratique (RCD). Ils viennent pour la troisiĂšme fois consĂ©cutive, de remporter haut la main les Ă©lections du ComitĂ© Directeur de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA).

 

Sur les neuf siĂšges que compte le ComitĂ©, les candidats « RcĂ©distes » en ont gagnĂ© sept, ne laissant qu’un siĂšge Ă  un candidat de sensibilitĂ© proche des nationalistes arabes, Me Khaled Krichi et un autre candidat proche de celle du courant religieux Me Dhiaeddine Mourou. Les six candidats, membres du ComitĂ© Directeur sortant, plus un nouveau candidat Me Karim Jouanhia ont Ă©tĂ© Ă©lus. Ces Ă©lections rappellent celles du 2004 oĂč le ComitĂ© Directeur Ă©lu Ă©tait composĂ© de 7 membres qui portent les couleurs du RCD et deux autres de gauche. Ces derniers, se sentant minoritaires, ont dĂ©missionnĂ©. Mais, aujourd’hui, selon une source proche du ComitĂ© Directeur Ă©lu, « les deux membres comptent travailler et collaborer au sein du ComitĂ© ».

 

Opération

Les Ă©lections se sont dĂ©roulĂ©es toute la journĂ©e Ă  l’hĂŽtel « Le Diplomate » de Tunis. Sur les 2100 jeunes avocats de moins de 45 ans, inscrits au Barreau, 1540 ont participĂ© Ă  ces Ă©lections. Un taux de participation Ă©levĂ© qui s’est rĂ©percutĂ© sur l’opĂ©ration de dĂ©pouillement des bulletins de vote laquelle a durĂ© de samedi Ă  19 heures au dimanche Ă  11 heures. Entre-temps, elle a Ă©tĂ© refaite une deuxiĂšme fois suite Ă  un dĂ©saccord sur le nombre de bulletins de l’une des urnes.

 

Voici la liste des membres élus :

1- Me Mounir Ben Smida : 669 voix

2- Me Rafik Baccar : 663 voix

3- Me Oualid CheĂŻkh Arbi : 645 voix

4- Me Khaled Ben SaĂąd : 644 voix

5- Me Khaled Krichi : 632 voix

6- Me Dhiaeddine Mourou : 630 voix

7- Me Karim Jouanhia : 626 voix

8- Me Heythem KoudheĂŻr : 554 voix

9- Me Akram Marzouk : 525 voix

La rĂ©partition des responsabilitĂ©s au sein du ComitĂ© Directeur de l’ATJA se fera lors d’une rĂ©union qui se tiendra, aujourd’hui ou demain. Me Heythem KoudheĂŻr et Me Akram Marzouk reprĂ©sentent, respectivement, les rĂ©gions de Sousse et de Sfax au sein du ComitĂ©.

Néjib SASSI

 

  

Me Rafik Baccar, au « Temps » : « ƒuvrer Ă  promouvoir la profession »

‱ « Je suis pour l’avocat qui porte le drapeau de la profession dans son parti et non le drapeau du parti dans sa profession »

 ‱ Le Temps : Quelles sont vos impressions ?

-Me Rafik Baccar : Je suis trĂšs heureux du climat dĂ©mocratique avec lequel se sont dĂ©roulĂ©es ces Ă©lections. Je suis trĂšs heureux de la confiance Ă©norme que m’ont accordĂ©e mes collĂšgues. Je suis trĂšs Ă©mu du nombre des voix que j’ai obtenu. C’est une lourde responsabilitĂ©, j’espĂšre qu’on travaillera ensemble comme une Ă©quipe soudĂ©e et homogĂšne.

‱ Mais, il y a deux Ă©lus qui ne portent pas vos couleurs ?

-Je les respecte et je pense qu’on peut travailler ensemble pour le bien de la profession. Je suis pour l’avocat qui porte le drapeau de la profession dans son parti et non pour l’avocat qui porte le drapeau de son parti dans la profession.

‱ Donc, vous allez travailler de concert…

-Absolument, et je fĂ©licite tous les membres Ă©lus et j’espĂšre qu’on Ɠuvrera ensemble pour promouvoir la profession et pour renforcer les liens de solidaritĂ© et de fraternitĂ© entre tous les avocats. J’espĂšre qu’on mettra en action un programme pour rĂ©pondre aux attentes des jeunes avocats et pour les aider moralement et matĂ©riellement, notamment, les stagiaires.

Propos recueillis par Néjib SASSI

(Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire – Tunis), le 10 mars 2008)


 

Tribune

A propos du mécontentement des médecins spécialistes libéraux

  • VoilĂ  pourquoi je ne me conventionne pas

  Le Bureau ExĂ©cutif du Syndicat Tunisien des MĂ©decins SpĂ©cialistes LibĂ©raux « STMSL » a dĂ©cidĂ© de reporter les rassemblements de mĂ©decins spĂ©cialistes prĂ©vus, mardi dernier, Ă  Tunis, Sousse et Sfax, pour protester contre l’indiffĂ©rence de la CNAM face Ă  leurs revendications.

Ce report intervient Ă  la demande du ministre de la SantĂ© publique, M. Mondher ZenaĂŻdi, qui a toujours fait preuve de comprĂ©hension, modĂ©ration et sens du dialogue, lĂ  oĂč il est passĂ©, tout le monde lui voue du respect. D’ailleurs, cette demande reflĂšte bien les Ă©chos favorables suscitĂ©s par l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale du dimanche, 2 mars, au sein des autoritĂ©s de tutelle. Ce report, je dis bien report, des rassemblements, est un geste intelligent et mature de la direction du STMSL. Le corps des mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux est responsable. Il est ouvert au dialogue objectif et responsable pour le bien de la corporation et la rĂ©ussite du projet de rĂ©forme de l’assurance-maladie. Ainsi, il n’y a pas eu de rassemblement mais, la lettre destinĂ©e au ministre des Affaires sociales contenant les dĂ©cisions de l’AG, lui a Ă©tĂ© remise. Cette lettre  exprime le  mĂ©contentement des mĂ©decins spĂ©cialistes et leur protestation quant Ă  la lenteur des nĂ©gociations avec la CNAM. Les mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux demandent fermement Ă  ce que les prochaines rĂ©unions se fassent dorĂ©navant directement avec le ministĂšre des Affaires sociales. Ils insistent Ă  ce que les rĂ©ponses soient Ă©crites et enregistrĂ©es dans des ProcĂšs Verbaux. Ils ne veulent pas voir se reproduire l’expĂ©rience malencontreuse du STML, notamment en ce qui concerne le choix des filiĂšres. En effet, la CNAM lui a promis de reporter la dĂ©cision du choix des filiĂšres du 31/3/2008 au 1/7/2008. Mais, elle a failli Ă  sa promesse auprĂšs du BE du STML parce qu’il n’y a pas d’Ă©crit scellant cet accord. Donc, il serait souhaitable d’obtenir des ProcĂšs Verbaux Ă©crits de tous les accords passĂ©s avec la CNAM.

En plus, je sollicite nos nĂ©gociateurs du STMSL Ă  demander Ă  monsieur  le  ministre des Affaires sociales de respecter les termes de la loi n°3154 de dĂ©cembre 2005 qui stipule que la CNAM est appelĂ©e Ă  nĂ©gocier avec l’organisation syndicale la plus reprĂ©sentative. Or, pour nous autres, mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux, c’est le STMSL qui est, et de trĂšs loin, l’organisation la plus reprĂ©sentative de la corporation. Donc, c’est le STMSL qui est notre porte-parole auprĂšs de la CNAM et du ministĂšre des Affaires sociales. La signature du STMSL avec la CNAM de la convention-cadre et sa prĂ©sence au sein du Conseil supĂ©rieur de l’Assurance-Maladie est une preuve de sa reconnaissance par l’autoritĂ© de tutelle. Donc, c’est au STMSL que la CNAM et le ministĂšre des Affaires sociales, doivent s’adresser pour tout ce qui a trait aux mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux. C’est le STMSL qui est notre porte-drapeau pour les nĂ©gociations sur la 2Ăšme phase de la rĂ©forme de l’assurance-maladie.

Je finis par rĂ©affirmer notre attachement Ă  la rĂ©ussite de la rĂ©forme de l’assurance-maladie qui ne saurait qu’amĂ©liorer l’accĂšs des Tunisiens aux soins mĂ©dicaux par une ouverture de la couverture mĂ©dicale au secteur mĂ©dical privĂ©. Vous trouverez dans l’annexe les raisons de notre appel au non-conventionnement. Les mĂ©decins spĂ©cialistes libĂ©raux comptent afficher ce mĂ©morandum dans leurs cabinets Ă  l’intention de leurs patients. 

 Dr Gharbi, ORL, El Mourouj.

 

VoilĂ  pourquoi je ne me conventionne pas

1 – La CNAM ne vous donne pas un accĂšs libre au mĂ©decin de votre choix (gĂ©nĂ©raliste ou spĂ©cialiste), elle vous oblige Ă  passer par le mĂ©decin de famille  dans la filiĂšre privĂ©e  (Parcours de soin coordonnĂ© ).

 2 – La CNAM oblige le mĂ©decin Ă  ĂȘtre conventionnĂ© puisqu’elle ne rembourse pas le malade qui se fait traiter par un spĂ©cialiste non conventionnĂ© .

 3 – La CNAM refuse la fourchette d’honoraires ordino -syndicale lĂ©gale et dĂ©ontologique .

 4 – La CNAM refuse d’inclure toutes les maladies chroniques (APCI ) dans la liste  des maladies prises en charge intĂ©gralement ( exemple l’allergie ….)

 5 – La CNAM  vous prend en charge Ă  40 % en moyenne du coĂ»t des interventions chirurgicales Ă  la clinique et nous voulons pour vous que ce taux atteigne 70 %.

 6 – Nous exigeons un plafond pour les soins ambulatoires de pas moins de 250 dinars par personne et par famille.

7 – Nous demandons le respect total par la CNAM des prescriptions  des spĂ©cialistes : (ordonnances, analyses, radio…..)

8 – En un mot, nous demandons le respect du code de dĂ©ontologie par la CNAM .

NB : Si vous voulez choisir une filiÚre privée de soins, je vous recommande la filiÚre de remboursement : la carte verte *

* Bien entendu, il s’agit d’une opinion qui n’engage que son auteur

(Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire – Tunis), le 10 mars 2008)

 

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