TUNISNEWS
7 ème année, N° 2393 du 10.12.2006
Vérité-Action: Agir pour les libertés en Tunisie AVTT – FTSDL: Pr. Marzouki est convoque devant le juge de Ben Ali Tunisie Verte: Communiqé de presse suite à l’interdiction de la conférence de presse de « Tunisie Verte » UDB: Derrière la plage, la répression dans la Tunisie de Ben Ali Luiza Toscane: Monia Jelassi : « Tout est possible » UPI: Tunisia prisoner abuse alleged AFP: Un Canado-Tunisien interdit d’entrée aux Etats-Unis (presse) Paris Link: Inquiétante disparition d’un ouvrier tunisien à Nantes RFI: Le blog d’un avocat en Tunisie France 24: Les paradoxes tunisiens La Presse: La doyenne des éducatrices en Tunisie n’est plus – Zobeïda Amira, un itinéraire hors du commun
|
58ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme Agir pour les libertés en Tunisie
Pr. MARZOUKI EST CONVOQUE DEVANT LE JUGE DE BEN ALI
L’ Association des Victimes de la Torture en Tunisie et le Forum Tuniso Suisse des Libertés, viennent d’apprendre qu’un agent de la police du général Zine El Abidine Ben Ali s’est présenté au domicile du militant des Droits de l Homme et Président du Congrès Pour la République ( CPR ) le professeur Moncef Marzouki, pour lui remettre une convocation afin se rendre devant le juge d instruction du même général le mardi 12 décembre.
Le Professeur Moncef Marzouki a refusé catégoriquement de prendre cette charmante invitation ni de se présenter devant ce pseudo juge.
Ces méthodes pour nuire et faire taire le Professeur Marzouki, c est une preuve supplémentaire que le régime criminel, mafieux et dictatorial du Général Zine el Abidine Ben Ali est au bout de souffle et que la fin de ce régime stalinien est proche.
* L’AVTT et le FTSDL, appellent toutes les forces vives et les militants des Droits de l’ Homme à l intérieur et à l extérieur du pays de se mobiliser et d être prêt pour mener des actions énergiques pour qu’il n arrive aucun mal au professeur Moncef Marzouki.
* On rend responsable le général Ben Ali et toutes les personnes qui exécutent ses ordres pour toute atteinte à l intégrité physique du Professeur Marzouki.
* On demande au Général Ben Ali de cesser toutes les intimidations à l’ encontre du Professeur Marzouki et à l’encontre de tous les défenseurs des Droits de l’Homme.
VIVE LA TUNISIE LIBRE DÉBARRASSÉE A JAMAIS DE LA DICTATURE
Abdenasser Nait Liman pour l’ AVTT
Chokri YACOUB pour le FTSDL
(Source : le blog « Espace Tunisie », le 10 décembre 2006)
Lien : http://espace.tunisie.over-blog.com/article-4849878.html
« Tunisie Verte »
COMMUNIQUE DE PRESSE
Suite à l’interdiction de la conférence de presse de « Tunisie Verte »
Tunis le 10/12/2006
Le Samedi 9/12/2006, plus de 30 policiers ont investi tôt le matin l’immeuble où devait se tenir la conférence au 26 Avenue Habib Bourguiba Ariana, de même que les rues avoisinantes.
A 9H et à l’arrivée de la délégation du parti vert italien, le camarade Arnold Cassola (ancien secrétaire général du parti vert européen) et son assistante accompagnés par Monsieur Abdelkader Zitouni, coordinateur national du parti « Tunisie Verte », les policiers ont entouré le député et ont vérifié ses papiers. Après d’âpres discussions, les policiers ont libéré l’accès de l’immeuble pour ne laisser entrer que les verts italiens, le coordinateur national de « Tunisie Verte » et un seul membre du Bureau politique de « Tunisie Verte ». Tous les autres membres du Bureau se sont vus refuser l’accès de l’immeuble ainsi que plusieurs invités et journalistes.
Le parti « Tunisie Verte » ne peut que regretter encore une fois le refus du ministère de l’intérieur de son droit d’expression après avoir subi un « Hold up » politique sans précédent, le 3 Mars 2006.
A l’heure actuelle, où toutes les forces vives du pays, l’opposition démocratique et la société civile demandent pacifiquement l’exercice de leurs droits garantis par la Constitution, nous constatons un raidissement du pouvoir malgré les déclarations d’apaisement adressées à ses partenaires européens.
Le 08 Décembre 2006 à la Chambre des conseillers, deux conseillers, dans leurs interventions, Messieurs Moncef Chebbi et Ezzedine Chamari ont soutenu la légalisation de notre parti, lors de la discussion du budget 2007 et ont appelé à l’apaisement politique, comme ils l’ont déjà fait l’année dernière lors de la discussion du budget 2006.
En répondant aux deux intervenants, Monsieur le Premier Ministre a appelé aussi au dialogue social et à l’ouverture politique.
Nous répondons que c’est notre souhait car nous n’avons cessé de réclamer ce dialogue et cette ouverture et notre seule demande c’est le respect de la Constitution, l’Etat de Droit et la protection des citoyens des agissements des barbouzes et nervis qui ne cessent de menacer les militants et dirigeants de l’opposition.
Le Coodinateur National de « Tunisie Verte »
Abdelkader Zitouni
Monia Jelassi : « Tout est possible »
Hier, samedi 9 décembre, Monia Jelassi, épouse du prisonnier politique Abdelhamid Jelassi, s’est rendue de Sousse à la prison de Messaadine pour rendre visite à son mari.
Pour la quatrième semaine d’affilée, la visite lui a été interdite, et malgré son insistance, aucune nouvelle de son époux n’a filtré.
Abdelhamid Jelassi avait commencé une grève de la faim le 5 novembre dernier à la prison à la prison de Mahdia, d’où il avait été promptement transféré et séparé de ses codétenus en grève de la faim eux aussi : Bouraoui Makhlouf, Mohammed Salah Gsouma et Hédi Ghali.
La dernière fois que Monia a vu son mari remonte au 11 novembre dernier, soit un mois (1). « Jusqu’à hier j’avais encore de l’espoir, je pensais que j’allais le voir, maintenant j’envisage tout, tout est possible », dit-elle.
Ces dernières semaines, Monia Jelassi avait multiplié les démarches et les appels (2) pour sauver son mari. La Croix-Rouge lui a répondu que la prison de Messaadine n’entrait pas dans son planning de visites et que pour rendre visite à un prisonnier il fallait faire au préalable une demande d’autorisation.
La police, elle, n’est pas restée inactive, qui a rendu visite à Monia Jelassi à son domicile dans un premier temps, et l’a convoquée pour un interrogatoire mardi 5 décembre.
Pour rappel, Abdelhamid Jelassi, arrêté en avril 1991, a été condamné en août 1992 par le tribunal militaire de Bouchoucha à l’emprisonnement à perpétuité, peine commuée en une peine de trente ans.
Tortures, mauvais traitements, transferts de prisons, isolement (3), rien n’aura été épargné à ce prisonnier qui a mené de longues grèves de la faim pour exiger l’amélioration de ses conditions de détention. Abdelhamid Jelassi est père d’une fille de quinze ans qu’il n’a vue que derrière les barreaux : Mariam (4). Il a commencé sa grève de la faim le 5 novembre dernier pour exiger sa libération.
Luiza Toscane, 10 décembre 2006
(1) Se reporter au communiqué de l’AISPP du 20 novembre 2006.
(2) Se reporter à : « L’inquiétude de Monia Jelassi vire au cauchemar », 5 décembre 2006, « Appel Urgent», 6 décembre 2006 et « Tunisia: End Harassment of Political Prisoners and Families », HRW (Brussels, December 8, 2006).
(3) Human Rights Watch, « Tunisia, Long-Term Solitary Confinement of Political Prisoners», Human Rights Watch VOL 16, NO. 3(E),
(4) Se reporter à « Rencontre avec Monia et Mariam Jelassi », 30 novembre 2006.
Saint-Malo/Sant Maclou le 10/12/06: Communique de UDB
Derrière la plage, la répression dans la Tunisie de Ben Ali
La journée des droits de l’homme en Tunisie a été marquée une nouvelle escalade de la répression en Tunisie.
Derrière la façade accueillante de la Tunisie touristique appréciée par un flux incessant de touristes, notamment français, il y a l’autre Tunisie, une prison à ciel ouvert.
Les opposants tunisiens subissent une répression féroce, en violation de tous les textes internationaux ratifiés par ce pays. La torture, les violences multiformes, l’emprisonnement, les intimidations, les menaces restent le quotidien de toutes celles et tous ceux qui veulent le respect des droits de l’homme en Tunisie qu’ils soient politiques ou sociaux.
Le système répressif mis en place par Ben Ali rend difficile l’engagement quotidien de tous ces militants. Avec l’interdiction des associations et des partis politiques, avec le contrôle et la censure de la presse, d’internet, du fisc, du téléphone (fixe et cellulaire) et du courrier, la police maintient une chape de plomb sur leurs activités.
L’avocat Mohamed Abbou est en prison pour 2 ans pour un article contre le président Ben Ali paru sur internet. Sa femme subit un harcèlement incessant. Moncef Marzouki, ancien président de la Ligue des droits de l’homme en Tunisie, rentré après 5ans d’exil et qui appelle à la résistance pacifique, vient d’être de nouveau inquiété….
L’Union Démocratique bretonne dénonce cette répression et exprime sa solidarité avec tous les militants engagés, au risque de leur liberté et de leur vie, pour la construction d’une Tunisie démocratique et solidaire.
Pour l’UDB Nicole Logeais, chargée des relations internationales 02 99 89 10 83
UNION DEMOCRATIQUE BRETONNE – UNVANIEZH DEMOKRATEL BREIZH BP 80 722- 44007 NANTES / NAONED Cedex 01
(Source : Agence Bretagne Presse, le 10 décembre 2006 à 17h44)
Lien : http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=5667
Un Canado-Tunisien interdit d’entrée aux Etats-Unis (presse)
Tunisia prisoner abuse alleged
BRUSSELS, Belgium, Dec. 8 (UPI) — Human Rights Watch called on Tunisia to end retaliation against political prisoners on hunger strikes.
Sarah Whitson, Middle East and North African director of Human Rights Watch, said Monia Brahim, who is married to hunger-striking prisoner Abdelhamid Jelassi, was questioned by police about her contacts with human rights organizations and activists outside of the country. The organization said the questioning was an attempt to intimidate Jelassi through his wife.
Human Rights Watch said Jelassi, Bouraoui Makhlouf, Hédi Ghali, and Mohammed Salah Gsouma are among more than 100 men who remain in prison after being convicted unfairly of plotting to overthrow the state in 1992.
“Abdelhamid Jelassi and all other political prisoners in Tunisia, should be freed, plain and simple,” said Whitson. “Until then, Tunisian authorities must not compound the injustice by punishing prisoners who exercise one of the few rights available to them — the right to go on hunger strike.”
(Source: l’agence UPI, le 8 décembre 2006)
Lien: http://www.upi.com/NewsTrack/view.php?StoryID=20061208-081000-3216r
Inquiétante disparition d’un ouvrier tunisien à Nantes
Taoufik el-Amri, un ouvrier tunisien de 33 ans a disparu depuis le 22 novembre. Ses collègues l’ont vu monté pour la dernière fois dans un véhicule de police, ivre.
Les faits remontent fin novembre, Taoufik el-Amri et deux de ses compères, passent une journée arrosée, alors que le chantier où ils travaillent est fermé pour cause de pluie. Vers 23 heures (note du journaliste : les jours et heures divergent selon les déclarations), les amis sortent du bar et se séparent. Visiblement totalement ivre, le jeune ouvrier est arrêté par une voiture, portant le cigle « police ». D’après le témoignage des collègues du Tunisien et d’un commerçant, la voiture de police avait une porte coulissante sur le côté et quatre agents s’y trouvaient. 2 des policiers sont descendus de voiture, l’ont fait monté, sans résistance, ni violences et menottes. C’est ce détail qui pose problème, les « menottes » sont de rigueur dans ce type d’interpellation « même sans danger » pour les personnes en état d’ébriété. Mercredi, les policiers nient avoir arrêté le jeune homme, pour déclarer finalement l’avoir interpellé et embarqué. Pensant avoir arrêté un cambrioleur dont il correspondait au signalement, ils déclarent l’avoir fait descendre du véhicule quelques centaines de mètres plus loin, après avoir vérifié son identité. L’heure de l’arrestation ne correspond pas non plus avec les témoignages des amis de El-Amri. La police certifie l’avoir interpellé vers minuit, les témoins estiment le moment vers 23h, 23h30. La voiture de police étant rentré au commissariat vers 00h30, si la version des ouvriers se révèlent être vrai, une heure manque dans l’emploi du temps des officiers de police. Aucune trace de cette arrestation n’est trouvée au commissariat de police, ni de « main courante ». Les échanges des conversations radio de cette nuit ont été épluchés, sans résultat. La femme de Taoufik el-Amri rejette l’idée d’un suicide ou de déprime de son époux, celui-ci semblait heureux parce que nouveau papa d’une fille de 3 mois. Le parquet de Nantes a ouvert une information judiciaire sur cette mystérieuse disparition, les policiers vont être entendus et expliquer leur version qui est en total contradiction avec les témoins de la scène.
(Source : le site Paris Link, le vendredi 8 Décembre 2006 à 10:06:00)
Lien : http://www.paris-link-home.com/news/131/ARTICLE/1533/2006-12-08.html
RFI: Le blog d’un avocat en Tunisie
Pour se faire une idée plus précise de son blog, on se connectera donc sur cette adresse : «http://yahyaoui.rsfblog.org/ ».
Chronique Alexandre Boussageon
(Source: le site de Radio France Internationale, le 7 novembre 2006)
Lien: http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/blogapart/index.php?id=49039
TUNISIE
Les paradoxes tunisiens
Les Tunisiennes ont une condition privilégiée dans la région, et la classe moyenne est puissante mais le pays a besoin de démocratie. Les droits de l’Homme ne sont pas respectés, ni la liberté.
Depuis 1957, la Tunisie est une république présidentielle, actuellement dirigée par Zine El-Abidine Ben Ali. Le président actuel, du Rassemblement constitutionnel démocratique, a évincé son prédécesseur en 1987, le « père fondateur » Habib Bourguiba. Au début de sa prise de pouvoir, il a entrepris des réformes démocratiques mais sa grippe sur le pays s’est ensuite resserrée.
Selon Amnesty International, le régime a relâché de nombreux prisonniers politiques ces dernières années, un pas « dans la bonne direction ». Mais l’organisation de défense des droits de l’Homme continue à dénoncer l’utilisation de la torture et des mauvais traitements contre les prisonniers d’opinion. Les opposants politiques comme le dirigeant communiste Hamma Hammami ont accusé les gouvernements occidentaux, en particulier la France et les Etats-Unis, de soutenir le régime de Ben Ali pour défendre leurs intérêts. Amnesty rapporte des jugements injustes sur des accusations de terrorisme. Selon le département d’Etat américain, les Etats-Unis et la Tunisie mènent des exercices militaires conjoints.
De nombreux tunisiens n’ont pas pardonné à Ben Ali ce rapprochement outre-atlantique, synonyme de trahison envers le monde arabe. Plusieurs groupes religieux intégristes ont gagné en popularité dans la classe moyenne tunisienne. Asphyxiée par les créances depuis la libéralisation du crédit à la consommation, la classe moyenne, précarisée, reproche à Ben Ali d’avoir introduit l’économie de marché de façon inadaptée.
La Tunisie de Ben Ali a plusieurs défis à surmonter aujourd’hui. Ne disposant ni de la richesse pétrolière libyenne ni des réserves de gaz algérien, elle doit renouer avec sa première ressource : le tourisme, en chute vertigineuse depuis quelques années.
Les touristes ne sont pas les seuls à bouder ce pays. La Tunisie n’arrive pas à retenir ses élites. Sans parler des opposants politiques souvent forcés à l’exil, les jeunes cadres partis se former dans les grandes écoles européennes ou américaines retournent rarement dans leur pays d’origine. Cette fuite des cerveaux handicape le pays dans ses tentatives de réformes juridiques, économiques et de son système bancaire.
Enfin, le pays sclérosé entre une importante classe moyenne et une nouvelle bourgeoisie aux fortunes considérables se radicalise religieusement. Alors que la Tunisie est un des pays du Maghreb où la liberté sexuelle est la plus grande, le nombre de femmes voilées ne cesse d’y augmenter.
Pourtant, si Ben Ali, malade, venait à disparaître, beaucoup s’accordent à dire que les islamistes gagneraient les prochaines élections. Une transition démocratique semble délicate et beaucoup redoutent que le pays tombe alors dans une guerre civile.
(Source : site web de la nouvelle chaîne satellitaire française « France 24», le 1er décembre 2006)
Lien : http://www.france24.com/france24Public/fr/dossiers/Monde-arabe/Tunisie-pays-061201.html
Cet article a suscité les commentaires de quelques blogueurs tunisiens :
La Tunisie sur le site de France24
Zizou from Djerba, le 9 décembre 2006
« … Je n’arrive pas a reconnaître mon pays dans cette description que je trouve très très partiale et qui ne reflète pas la vrai situation. Cherchons a créer du sensationnel? Quelle image donnent ils du pays ? Sont ils jamais partis en Tunisie? Lisent ils trop Internet ? Sont ils en train de nous faire payer un rapprochement avec les USA? Voila un autre media qui peint la Tunisie comme une vaste prison et qui peint un pays au bord du gouffre. Et le rôle de la France dans tout ça ?… »
Lien : http://zizoufromdjerba.blogspot.com/2006/12/la-tunisie-sur-le-site-de-france24.html
Mais oui bien sûr …
Nadia de Tunis:
Le samedi 9 décembre 2006 à 01h22 PM
Je viens de lire l’article consacré à la Tunisie sur France24, et je ne peux m’empêcher de réagir. Ce texte est censé être élaboré avec professionalisme par un journaliste tentant d’apporter un regard pertinent sur les “paradoxes tunisiens”. Je suis désolée de dire qu’il a raté son but, et en beauté.
Alors mettons-nous d’accord sur une chose pour commencer. Du fait de notre attachement à notre pays, nous sommes enclins à un petit peu de susceptibilité, et nos avis ne seront jamais tout à fait objectifs. C’est une réalité. Mais ma réaction ou celle d’autres bloggers que je viens de voir n’est pas uniquement liée à un besoin de se défendre et de défendre son pays, encore moins de défendre un régime, mais à un réel malaise face à une analyse sommaire, simpliste, scénario catastrophe où aucun d’entre nous ne se reconnaît vraiment.
On aura beau accorder à son auteur que certains des points qu’il a relevé sont véridiques, nous ne pouvons accepter ce contenu en silence.
Certes nous avons des problèmes sur la scène politique tunisienne, au niveau de la liberté d’expression, au niveau de la propagation progressive de certaines idéologies. Mais ces vérités sont présentées sans aucune forme d’analyse, comme si c’était une maladie dont le diagnostic serait évident et les causes tout à fait secondaires et inintéressantes. On ne présente ici qu’une facette d’un problème complexe à chaque fois. On ne fait qu’émettre un jugement global et simplificateur sur une situation délicate et difficile à analyser en quelques paragraphes. Comment peut-on présenter l’ensemble des défis auxquels fait face la Tunisie en une ou deux pages de jugements creux?
Il est clair que ce genre d’analyses est tout à fait inintéressant, pour une raison simple, c’est que cette présentation part d’un ensemble de préjugés sur le monde arabe qui ont servi de modèle à cet article, préjugés qui se résumeraient en quelques mots: “le monde arabe fait face à la dictature, à l’islamisme et les régimes en place sont accusés de traîtrise et de liens douteux avec l’Occident. Par conséquent le monde arabe est au bord du gouffre et risque de basculer dans la guerre civile.”
On aurait presque des doutes sur notre capacité à regarder la vérité en face quand on lit des propos aussi simplistes. Je ne savais pas qu’on était au bord de la guerre civile en Tunisie ! tiens donc?! serais-je si aveugle ? Nous nous plaignons du fait que les tunisiens ne se sentent pas impliqués dans la vie socio-politique, et on nous dit que ces mêmes tunisiens vont s’entre-tuer demain pour avoir le pouvoir ?
Oui nous n’avons pas de pétrole, mais depuis quand mourons-nous de faim et depuis quand le tourisme en Tunisie est-il “en chute vertigineuse” ? Certes le tourisme chez nous n’est pas véritablement le trésor inépuisable qu’on voudrait avoir, mais de là à dire qu’on est en train de sombrer dans la misère parce que le tourisme est en baisse, j’ai presque envie de rire. Et que faisons-nous au juste ? Nous travaillons tous dans le tourisme maintenant? Tous les tunisiens sont-ils nourris par le tourisme ? depuis quand est-ce la seule et unique source ?
Oui nous avons un problème de fuite des cerveaux. Aurait-on pensé à glisser quelques mots pour tenter de l’expliquer ? On a l’impression que les raisons sont tellement évidentes qu’elles ne méritent pas d’être analysées, pense-t-on que nous fuyons la famine et la guerre peut-être ? et dans quelles proportions se fait cette fuite des cerveaux ? en a-t-on simplement une idée ? Et ces départs sont-ils forcément une hémorragie ou peuvent-ils à long terme générer un autre type de richesses ? Mais que dis-je, cela n’intéresse personne ici ! Surtout pas celui ou celle qui a écrit l’article !
Oui la Tunisie a des accords avec des pays occidentaux, et c’est clair qu’il y a des choses qui nous dépassent et qui sont décidées en haut lieu pour maintenir un “équilibre” qui arrangent certains, et dont nous ne sommes pas forcément très contents des fois. Mais depuis quand voit-on des hordes de tunisiens accuser le pouvoir en place de traîtrise ? Le journaliste aurait-il confondu les propos de certains médias arabes avec les nôtres? aurait-il pris exemple sur les réactions populaires au Moyen Orient pour imaginer la notre ? depuis quand les tunisiens ressemblent-ils aux autres arabes pour ce qui est de leurs réactions au niveau politique? Et qui vous dit que le ressentiment anti-occidental prend cette forme en Tunisie ?
Oui en Tunisie il y a des gens pas contents, des opposants qui défendent certaines idées et qui ne jouissent pas d’une liberté à laquelle ils auraient droit. Mais depuis quand choisir l’avis d’un seul opposant permet-il de déterminer l’état d’esprit du tunisien moyen ? Depuis quand les opposants sont-ils représentatifs de l’ensemble de la population. C’est bien cela le problème monsieur le journaliste extrêmement intelligent et bien renseigné! l’opposition tunisienne est réduite, éclatée et n’a pas de base populaire ! et vous venez nous raconter que parce qu’un opposant a dit telle ou telle chose, cela nous renseignerait sur ce que les tunisiens pensent ?
Un conseil, venez faire un tour par ici. Vous voulez écrire un bon papier, vous avez du retard à rattraper!
Lien : http://metallicnaddou.blogspot.com/2006/12/mais-oui-bien-sur.html
Ma réaction à l’article de France24 sur la Tunisie
Mouwaten Tounsi
J’approuve la réaction de Zizou et celle de Naddou à l’article de France24 sur la Tunisie, et je me sens obligé de ne pas rester indifférent face à un article si peu objectif :
“Selon le département d’Etat américain, les Etats-Unis et la Tunisie mènent des exercices militaires conjoints.”
Pourriez vous nous en dire un peu plus et nous indiquer vos sources si possible? Je suis curieux.
“Plusieurs groupes religieux intégristes ont gagné en popularité dans la classe moyenne tunisienne.”
La formule est très mal choisie. Des groupes intégristes en Tunisie? On confond peut être le port du voile, que je n’approuve pas personnellement, avec l’intégrisme. Mois je n’attriburerai pas le port du voile en Tunisie à un mouvement intégriste, mais plutôt à une crise d’identité ou un mouvement réactionnaire en réponse à l’injustice et la dégradation des moeurs dans le pays. Il faut savoir que le peuple Tunisien a été en majorité content qu’aux années 80 l’état policier ait éradiqué les mouvements religieux extrémistes même s’il y eu beaucoup d’injustice et pleins de droits bafoués.
“Asphyxiée par les créances depuis la libéralisation du crédit à la consommation, la classe moyenne, précarisée, reproche à Ben Ali d’avoir introduit l’économie de marché de façon inadaptée. “
La classe moyenne ne représente plus le même pourcentage qu’une quinzaine d’années auparavant et que la rupture entre les classes extrêmes est de plus en plus importante.
“Ne disposant ni de la richesse pétrolière libyenne ni des réserves de gaz algérien”
La Tunisie n’a pas de richesses naturelles, mais on ne peut pas nier sa richesse humaine. Il faut reconnaître que le gouvernement a donné l’importance qu’il faut à l’éducation depuis l’indépendance et le résultat est assez satisfaisant. Mais le système éducatif est, ces dernières années, entrain de régresser.
“le tourisme, en chute vertigineuse depuis quelques années.”
Je suis très étonné. Même s’il y a une baisse des revenus du tourisme, je ne crois pas que c’est plus que les autres pays de la région ou même du monde.
“Fuite des cerveaux”
Tout à fait d’accord. Il est important que le pays forme de bonnes têtes et de les encourager à s’expatrier mais il faut absolument savoir les faire revenir et en faire un bon usage. Je peux témoigner de la forte volonté d’une bonne partie des jeunes expatriés, ayant un bon niveau intellectuel, de revenir au pays. Mais le gouvernement est complètement indifférent et n’entreprend aucune action pour les encourager.
“une nouvelle bourgeoisie aux fortunes considérables se radicalise religieusement”
d’où est-ce que vous sortez cette informations?
“Alors que la Tunisie est un des pays du Maghreb où la liberté sexuelle est la plus grande, le nombre de femmes voilées ne cesse d’y augmenter.”
La liberté sexuelle et le port du voile peuvent coexister dans le même pays. C’est le cas de plusieurs démocraties et d’autres pays arabes (la distinction s’impose). En revanche le problème est l’absence d’un vrai dialogue. Tous les tunisiens sont unanimes sur la mauvaise réaction du gouvernement à l’augmentation du nombre des femmes voilées. Il a choisi la répression et une compagne médiatique très peu convaincante.
“Pourtant, si Ben Ali, malade, venait à disparaître, beaucoup s’accordent à dire que les islamistes gagneraient les prochaines élections”
Je ne peux pas y croire une seconde. D’une part si Ben Ali disparaît, ça sera toujours le RCD qui va désigner par une pseudo-démocratie un nouveau président. Pour cela la mécanique constitutionnelle est déjà votée. D’autre part, supposons qu’après une disparition subite de Ben Ali, un miracle se produit et une vraie démocratie se met en place, il est très peu probable que les Tunisiens choisissent un gouvernement islamiste. Les Tunisiens sont marqués par leur expérience de l’islamisme des années 80 et celle beaucoup plus douloureuse des algériens.
“une guerre civile.”
on ne trouvera pas mieux pour finir un article d’une qualité pareille. La chaine France24 est un excellent projet et j’espère qu’elle produira une information de meilleure qualité.
(Source : le blog de Mouwaten Tounsi (Citoyen Tunisien), le 9 Décembre 2006 à 03h17 PM CST)
Lien : http://mouwatentounsi.blogspot.com/index.html
Hommage
La doyenne des éducatrices en Tunisie n’est plus
• Zobeïda Amira, un itinéraire hors du commun
L’itinéraire de Zobeïda Amira illustre à lui seul tout le chemin parcouru par la jeune Tunisienne du début du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui, pour atteindre les hautes sphères du savoir et de la maturité.
Elle est née le 26 avril 1917 dans la Médina de Tunis, à Souk El Blat, (rue Boussen), d’un père commerçant originaire de Béni-Khiar, Mouldi Amira, venu à Tunis pour poursuivre ses études à la Mosquée Ezzitouna, et d’une mère illettrée, Habiba Trabelsi, issue de la bourgeoisie tunisoise. Elle est la troisième d’une famille de quatre filles : Khira, Maherzia et Mongia. Grâce à la perspicacité et à la volonté de leur mère qui a tenu tête à la ferme opposition de son entourage, elles ont été scolarisées dès 1920.
Zobeïda Amira est une des premières à avoir poursuivi ses études contre vents et marées. Elle entame sa formation en 1923 à l’Ecole primaire de filles musulmanes de la rue du Riche de Bent El Fakhri. Trois années plus tard, elle est acceptée à l’école de filles européennes de l’avenue Bab-Djedid où elle achèvera ses études primaires.
Dès 1929, elle poursuit ses études secondaires au lycée Armand Fallières de la rue de Russie et obtient en 1933 le brevet élémentaire. Elle entre alors à l’Ecole normale d’institutrices qui se situait à la rue du Docteur Braquehaye à Montfleury supérieur (actuellement lycée Mohsen Ayari) et obtient en 1936 le brevet supérieur (équivalent du baccalauréat).
Elle est alors affectée comme institutrice de langue française à l’Ecole primaire de filles musulmane de la rue Larbi Zarrouk à Sousse. Avec courage, elle accepte son poste malgré les problèmes inhérents à sa condition de jeune fille musulmane. En 1939, elle est nommée institutrice de langue française à l’école primaire de garçons de La Goulette. L’année suivante, elle est institutrice de langue française à l’école primaire de filles de l’avenue Bab-Djedid, tout en étant la seule fille à suivre des cours du soir de l’Ecole supérieure de langue et de littérature arabes à Souk El Attarine à Tunis. Elle obtient en 1942 le brevet d’arabe puis en 1945 le diplôme supérieur de langue et de littérature arabes.
Ce cheminement est couronné en 1947 par la licence de langue et de littérature arabes de la faculté d’Alger et en 1948 par le certificat d’aptitude à l’enseignement de l’arabe dans les lycées et collèges, décerné par l’Ecole des langues orientales de Paris.
Dès 1945 et jusqu’à 1952, elle est tour à tour nommée professeur d’arabe au collège Louise-Renée Millet, à la section sadikienne qu’elle crée en octobre 1945, puis directrice du collège Louise-Renée Millet dont elle propose le changement de l’appellation en 1956 en collège de jeunes filles de la rue du Pacha et demande en 1957 à ce qu’il soit définitivement baptisé Lycée de jeunes filles de la rue du Pacha. Elle l’a dirigé de main de maître pendant un quart de siècle jusqu’à l’âge de la retraite à 62 ans.
Le nom de Zobéida Amira est indissociable de cette institution qui a formé les futurs cadres de la Tunisie indépendante. Attentive, pédagogue, prévenante, généreuse, elle a su instaurer des relations franches avec professeurs, élèves et parents, le dialogue n’ayant jamais été interrompu entre eux.
Célibataire, elle a élevé une petite fille de quatre ans, devenue institutrice à l’âge adulte.
Sa piété, sage et éclairée, lui a fait accomplir les rites du pèlerinage de la Mecque et ne l’a pas empêchée pour autant de militer au Vestiaire national de l’Unft et à la cellule destourienne de Bir Lahjar. C’est ainsi qu’elle a représenté l’éducation nationale au Caire en 1957 (Ligue arabe), puis à Tlemcen en 1964 (Unesco) et l’Unft à Washington en 1962.
Cet itinéraire exemplaire a été ponctué par de nombreuses décorations tout au long de sa carrière : du Nichan El Iftikhar (1954), des Palmes académiques (1956), de l’Ordre de la République Tunisienne (1964) et de la Médaille du travail (1978).
Cette grande dame de l’éducation dans notre pays s’est éteinte le vendredi 1er décembre 2006 dans sa villa de Radès, entourée par l’affection des siens et de ses anciennes élèves qui n’ont jamais cessé de lui manifester leur émouvante fidélité. Les multiples générations de lycéennes qu’elle a formées et éduquées conserveront et vénéreront son souvenir.
Alia BACCAR BOURNAZ
(Source : « La Presse » (Tunisie) du 10 décembre 2006)
Foie gras ou méchoui ?
Par Hatem Belhaj
A vous de choisir ! Foie gras, bûche et dinde farcie ou méchoui, merguez et Kaddid ?
Chacun selon ses bourses car la foi ne se partage pas. On lui trouve toujours un compromis intelligent. Ce sont juste les hôteliers qui ne savent plus tenir le mouton par les cornes.
Un pote hôtelier s’amuse à inventer des promos. Que dit-il d’une Saint Sylvestre trois jours et deux nuits, mouton offert pour les dix premières réservations, brunch avec couscous au “Osbane” comme dirait le prix Goncourt tunisien Omok Sannafa (ou le prix Femina, je ne me souviens plus).
Dieu merci. Cette année, on n’ira plus aux urgences pour indigestion que pour alcoolémie au volant…
(Source : « Le Temps » (Tunisie) du 10 décembre 2006)
Moncefbay.com: Le Ebay tunisien !
Selon son créateur, moncefbay.com est le support en ligne d’une société de ventes aux enchères. Le site a pour objet de permettre à n’importe qui, n’importe où et n’importe quand, de vendre ou d’acheter pratiquement tout ce qu’il ou elle souhaite, selon différentes modalités, notamment selon un système d’achat immédiat et un système d’enchères en ligne.
Moncefbay héberge le contenu des annonces mises en ligne par les vendeurs (texte, photos, etc.). sans intervention contrôle dans la transaction entre acheteurs et vendeurs.
La mise en place d’une enchère sur MoncefBay.com est gratuite, Il suffit de s’inscrire et d’activer le compte à partir de l’Email reçu.
Toutefois le site met en garde les membres en leur rappelant que l’authentification des utilisateurs sur Internet étant difficile, et ne peuvent confirmer l’identité de chaque membre.
Moncefbay.com a donc mis en ligne un système dit d’ “Evaluations” pour permettre aux utilisateurs d’évaluer le sérieux des personnes suite à une transaction. Les acheteurs et/ou vendeurs ont ainsi la possibilité de mettre en ligne leurs commentaires sur les membres avec lesquels ils ont effectué leurs transactions.
Parmi les catégories constatées sur le site : Auto & Moto & Bateau, Téléphonie & GSM, Informatique , Vêtements & Accessoires, TV, Hi-Fi & Vidéo, Cosmétiques, Electroménager, Photos & compagnie, Jeux Jouets et Jeux Vidéo, Bijoux & Montres, Musique, Propriétés Immobilier, Billets & Voyages , Livres, Poterie & Verrerie, Maison&Jardins, …
A découvrir : www.moncefbay.com
(Source : le portail Babnet (Tunisie), le 8 décembre 2006)