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TUNISNEWS
10 Úme année, N° 3753 du 01.09.2010
AISPP: ProcĂšs du 31 AoĂ»t LibertĂ© et EquitĂ©: la famille du prisonnier dâopinion Karim Ayari se voit interdire de lui rendre visite. LâĂ©tat de santĂ© de ce dernier sâest dĂ©gradĂ© Reporter Sans FrontiĂšres: 50e jour de dĂ©tention pour Fahem Boukadous Appel de la mĂšre du prisonnier du bassin minier Hassan Ben Abdallah Tunisie : dĂ©marrage d’un mĂ©ga-projet ferroviaire rapide Slim Bagga: Lettre dĂĄndalousie 8 Abdel Wahab Hani: ĂĂŻd / Retornado Lotfi Tounsi enfin LIBRE et chez lui en TUNISIE (verion corrigĂ©e et amendĂ©e) Jeuneafrique: Ahmed Kedidi, le retour Maghreb EmergentTunisie – La Banque centrale sâinquiĂšte des rĂ©percussions de la conjoncture mondiale LibertĂ© Algerie: Tout pour sĂ©duire la clientĂšle algĂ©rienne Tunivision: Un autre Facebook tunisien ? De la culture de la copie stĂ©rile RĂ©alitĂ©s: Islam â ChrĂ©tientĂ© : les pommes de la discorde RĂ©alitĂ©s: LâEurope est-elle finie?
 Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis Aispp.free@gmail.com Tunis, le 31 aoĂ»t 2010 Â
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Ils ont Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ©s dans la matinĂ©e du 31 aoĂ»t 2010 devant le doyen des juges dâinstruction du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis dans lâaffaire n°18733 : Mohammed Ben BĂ©chir Ben Ammar TaĂŻeb, nĂ© le 28 novembre 1984, Bassam Ben Ammar Ben SaĂŻd Jarray, nĂ© le 29 octobre 1984, Arafat Ben TaĂŻeb Ben Abdallah Ben Abdallah, nĂ© le 17 juillet 1989, Nabil Ben LaĂŻd Ben Eulmi Rtibi, nĂ© le14 fĂ©vrier 1981, Hassan Ben HĂ©di Ben Salem Ajili, nĂ© le 10 avril 1983, Ali Ben Mohammed Ben Sadok ChĂ©rif, nĂ© le 10 juin 1980, Sofiane Ben Mustapha Ben Salah Ouslati, nĂ© le 21 mars 1968,
Faouzi Ben Laïd ben Eulmi Rtibi, né le 3 décembre 1982,
Choukri Ben Houssine Ben Abbas Khedhri, né le 2 janvier 1981,
et Abderraouf Ben Tahar Ben Salah Chakhari, nĂ© le 29 aoĂ»t 1973, dĂ©fĂ©rĂ©s pour adhĂ©sion Ă une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de rĂ©aliser ses objectifs, dâincitation Ă la commission dâinfractions terroristes, dâadhĂ©sion Ă une organisation terroriste, dâaide Ă une personne quittant le territoire tunisien sans document de voyage, de franchise des frontiĂšres du territoire sans document de voyage. Les jeunes qui ont Ă©tĂ© interrogĂ©s ont niĂ© les charges retenues contre eux et ont affirmĂ© avoir Ă©tĂ© soumis Ă la torture par lâenquĂȘteur prĂ©liminaire. Certains dâentre eux ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s dans un Ă©tat lamentable, ne pouvant pas marcher Ă cause des tortures.
Les six premiers jeunes qui ont Ă©tĂ© citĂ©s plus haut avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ©s en vertu de la loi antiterroriste de sinistre rĂ©putation. Lâaffaire a commencĂ© avec lâarrestation du jeune Mohammed TaĂŻeb par une patrouille relevant du poste de la Garde nationale du Kef alors quâil se rendait en car Ă Tunis. Lors de la vĂ©rification de son identitĂ©, il sâest avĂ©rĂ© quâil Ă©tait recherchĂ© pour avoir enfreint les dispositions du contrĂŽle administratif et aprĂšs enquĂȘte, quâil revenait dâAlgĂ©rie oĂč il sâĂ©tait rendu pour fuir le harcĂšlement et les brimades policiĂšres qui lui Ă©taient imposĂ©es au nom de ce mĂȘme contrĂŽle. [âŠ.] Pour la commission de suivi des procĂšs politiques Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral MaĂźtre Samir Ben Amor (traduction dâextraits, ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 30 août 2010
[âŠ]
2) la famille du prisonnier dâopinion Karim Ayari se voit interdire de lui rendre visite. LâĂ©tat de santĂ© de ce dernier sâest dĂ©gradĂ©.
Le directeur de la prison de Messaadine, Imed Elajmi, a interdit lundi 23 aoĂ»t 2010 Ă la famille du prisonnier dâopinion Karim Ayari de rendre visite Ă ce dernier sans avancer de justification. Lâadministration a informĂ© la famille que leur fils Ă©tait sanctionnĂ© par une peine de mise au cachot. Ce prisonnier a Ă©tĂ© transportĂ© le 22 aoĂ»t 2010 aux urgences de lâhĂŽpital Sahloul mais sa famille ignore par quelle maladie il est affectĂ© et le degrĂ© de gravitĂ© de cette derniĂšre, dâoĂč son inquiĂ©tude qui ne fait que croĂźtre. Karim Ayari est condamnĂ© Ă une peine de sept ans dans le cadre de la campagne visant les jeunes pratiquants ; il en a effectuĂ© cinq. [âŠ] Pour le Bureau exĂ©cutif de lâOrganisation Le PrĂ©sident MaĂźtre Mohammed Nouri
(traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
REPORTERS SANS FRONTIERES
TUNISIE- 50e jour de détention pour Fahem Boukadous
Demain 2 septembre 2010, cela fera 50 jours que le journaliste Fahem Boukadous est détenu à la prison de Gafsa (sud-ouest du pays), et ce malgré une dégradation inquiétante de son état de santé.
IncarcĂ©rĂ© depuis le 15 juillet dernier alors que ses examens de santĂ© Ă©taient encore en cours, Fahem Boukadous a fait deux crises dâasthme aiguĂ«s depuis son arrivĂ©e Ă la prison de Gafsa. En outre, il souffre depuis deux semaines dâun abcĂšs dentaire. DĂ©tenu dans une cellule collective oĂč la plupart des dĂ©tenus fument, la santĂ© du journaliste ne cesse de se dĂ©grader. Le suivi mĂ©dical effectuĂ© par les mĂ©decins de la prison est rĂ©duit au strict minimum. Nous demandons sa libĂ©ration immĂ©diate pour des raisons humanitaires. Au regard des conventions internationales relatives aux droits des prisonniers, nous dĂ©nonçons la privation de soins dont est victime Fahem Boukadous. Selon le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la privation de soins mĂ©dicaux peut constituer une forme de torture ou de traitements cruels, inhumains et dĂ©gradants.
Le 23 juillet, Fahem Boukadous a Ă©tĂ© victime dâune violente crise dâasthme. Ce sont les autres prisonniers qui ont alertĂ© les gardiens devant la gravitĂ© de la situation. Le mĂ©decin de lâhĂŽpital rĂ©gional de Gafsa nâest arrivĂ© que quarante minutes plus tard, trouvant Fahem Boukadous dans un Ă©tat grave. Il a aussitĂŽt fait part Ă lâadministration de ses prĂ©occupations. PrĂ©venu trop tard, il aurait pu le trouver mort (lire http://fr.rsf.org/tunisie-la-vie-du-journaliste-fahem-28-07-2010,38041.html). Le 26 aoĂ»t dernier, le journaliste a Ă©tĂ© victime dâune seconde crise dâasthme, au lendemain de son transfert Ă lâhĂŽpital de Gafsa pour des examens du thorax.
Dans la nuit du 18 au 19 aoĂ»t 2010, des inconnus ont tentĂ© de pĂ©nĂ©trer dans la boutique de la femme du journaliste, Afef Bennaceur, situĂ©e dans la citĂ© de Sidi Ahmed Zarrouk, Ă 400 mĂštres dâun commissariat de Gafsa. En juillet 2008, son commerce avait fait lâobjet dâune attaque similaire. Afef a portĂ© plainte. Elle soupçonne la police politique dâĂȘtre responsable de cette tentative dâeffraction.
Fahem Boukadous a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 15 juillet 2010 Ă lâhĂŽpital Farhat Hached de Sousse. Cette interpellation faisait suite Ă la confirmation en appel, le 6 juillet 2010, de la condamnation du journaliste Ă une peine de quatre ans de prison ferme pour avoir couvert, pour la chaĂźne El Hiwar Ettounsi, les manifestations populaires dans la rĂ©gion miniĂšre de Gafsa au printemps 2008. Lire lâhistorique de lâaffaire Ă http://fr.rsf.org/tunisie-quand-le-monde-tourne-a-l-envers-15-07-2010,37957.html
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Appel de la mĂšre du prisonnier du bassin minier Hassan Ben Abdallah Â
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Six mois s’Ă©coulent sans ton ombre qui m’ombrage.
Six mois et leurs nuits, oĂč seul l’Ă©cho de ta voix rĂ©sonne entre nous.
Je continue de t’attendre, dĂ©fiant la mort, car convaincue de t’avoir dans mes bras, avant que le dernier dĂ©part ne vienne m’enlever. Jour aprĂšs jour, je lutte contre la maladie et notre sĂ©paration, avec l’espoir de te retrouver. Alors, quand le cauchemar de ton absence prendra-t-il fin? Ainsi, six mois sont passĂ©s et mon fils continue Ă ĂȘtre incarcĂ©rĂ© Ă la prison de « Zerrouk » Ă Gafsa, pour une accusation fallacieuse, montĂ©e de toutes piĂšces, aprĂšs un procĂšs dĂ©pourvu des moindres conditions d’un jugement Ă©quitable.
Et voici la fĂȘte des joies qui vient, sera -t-elle triste et sombre?
Je suis la mÚre de Hassan Ben Abdallah, condamné injustement à quatre ans de prion ferme, pour son droit au travail Je demande aux autorités sa libération
J’exhorte les composantes de la sociĂ©tĂ© civile en Tunisie et toutes les personnes libres dans le monde de nous soutenir mon fils et moi dans cette Ă©preuve, sans faillir, surtout que Hassan et mon unique appui.
Khadija Ben Abdallah MĂšre du prisonnier Hassan Ben Abdallah Redeyef, le 24 aoĂ»t 2010 (Traduit de l’arabe Fouzia)
Tunisie : dĂ©marrage d’un mĂ©ga-projet ferroviaire rapide
[AFP Â 01/09/10Â – 17H42Â ]
La SociĂ©tĂ© tunisienne du rĂ©seau ferroviaire rapide (RFR) a signĂ© deux premiers contrats marquant le dĂ©marrage de la construction d’un RFR de 86 km dans le Grand Tunis, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Le premier contrat a Ă©tĂ© signĂ© avec un groupement de bureaux d’Ă©tude franco-tunisien pour la maĂźtrise d’ouvrage de ce projet et le deuxiĂšme, relatif Ă l’assistance technique, avec un groupement tuniso-espagnol.
Ces deux missions dont le coĂ»t est estimĂ© Ă 23 millions de dinars (15,5 millions d’euros) sont financĂ©es par la Commission europĂ©enne (CE) sous forme de don, dans le cadre de la FacilitĂ© d’investissement pour le voisinage (FIV). D’un coĂ»t global d’environ 2 milliards d’euros, ce FRF devrait desservir, dans trois ans, les quartiers Ă forte densitĂ© d’habitation dans le Grand Tunis, a-t-on prĂ©cisĂ©. Ce projet ferroviaire est composĂ© de cinq lignes d’une longueur globale de 86 kilomĂštres. Il prĂ©voit aussi le construction de trois stations de correspondance au centre de Tunis et seize autres secondaires.
La rĂ©alisation de ce projet, qui Ă©tĂ© confiĂ©e Ă “Technis Sotudef”, un groupement d’entreprises tuniso-italien, vise la promotion du transport commun afin de limiter l’encombrement, rĂ©duire les coĂ»ts et prĂ©server l’environement, selon la mĂȘme source. Outre la CE, la Banque europĂ©enne d’investissemnt (BEI), l’Agence française de dĂ©veloppement (AFD) et la Banque de dĂ©veloppement allemande (KFW) financeront les 60% du projet et le reste sera financĂ© (40%) par le gouvernement tunisien.
CARTE POSTALE:
LETTRE DU CIEL D’ANDALOUSIE 8
par Slim BAGGA
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KADHAFI A LA MANOEUVRE
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Le 1 septembre, c’est l’anniversaire du coup d’Etat, en Libye celui-lĂ , du colonel Kadhafi. 41 ans aprĂšs, l’agitĂ© de Tripoli est toujours aussi dangereux pour la Tunisie. Il a certes appris Ă manoeuvrer politiquement, contrairement Ă l’esprit obtus de Carthage. Lui a le pĂ©trole, le nĂŽtre n’a pas d’idĂ©es. Au fait, il en a une seule, fixe, obsessionnelle: rester au pouvoir en continuant d’humilier un peuple timide pour Ă©viter la prison et pour continuer d’accumuler des fortunes au profit de sa famille avec la complicitĂ© d’une escouade de nervis de la RĂ©publique et d’une police qui n’a rien de nationale.
Le berger libyen sait tout cela, qui souffle le chaud et le froid et mÚne notre tyran bien-aimé par le bout du nez.
A ce propos, l’on sait aujourd’hui que la fermeture du passage de Ras Jedir s’est faite Ă la demande des mafieux tunisiens. Il faut bien, en effet, Ă©couler les marchandises importĂ©es en contrebande par les Trabelsi et Ben Ali en cette pĂ©riode de consommations ramadanesques et de fĂȘtes de l’Aid.
Ne fait pas commerce, voire ne survit pas qui veut. Priorité à la liquidation des stocks et des entrepÎts des Naima, Hayet, Kais Ben Ali ou Moez, Naceur, Moncef et autres tartempions Trabelsi.
Kadhafi est conscient de tout cela: et plus ça grince des dents dans le sud tunisien, plus ça l’arrange et constitue pour son projet en Tunisie du pain bĂ©ni…
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LA VERITE SORT DE LA BOUCHE D’UN TRABELSI DROGUE
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Nous sommes le samedi 7 aoĂ»t, et le théùtre de cette incroyable scĂšne est l’Eden CafĂ© Ă Sidi Bou Said. Des familles sont attablĂ©es au cours de cette belle soirĂ©e d’Ă©tĂ©. Un client jusque-lĂ anonyme reproche Ă un autre d’expirer la fumĂ©e de sa cigarette sous son nez. Et puis…il se rue sur lui, lui assĂšne plusieurs coups au visage. Les garçons de ce cafĂ© accourent, mais ils ne maĂźtrisent pas le forcenĂ©: ils se jettent Ă leur tour sur le fumeur dĂ©jĂ Ă terre et le tabassent. Personne n’y comprend rien Ă cet acharnement. Jusqu’Ă ce que, devant les protestations des clients…Tarzan se prĂ©sente: “Je vous emmerde tous, j’emmerde la police, j’emmerde Ben Ali et son adjoint Ali Seriati (sic). Je suis Seifeddine Trabelsi, Ben Ali ne reprĂ©sente rien; c’est grĂące Ă nous que vous vivez, que vous travaillez. Vous pensez que c’est Ben Ali qui vous donne du travail? Vous vous trompez, ce sont les Trabelsi, les Materi, c’est Hedi Jilani, c’est moi et mes affaires en Italie. C’est nous qui commandons dans ce pays, demandez Ă qui vous voudrez, l’autre jour j’ai claquĂ© deux paires de gifles Ă des policiers galonnĂ©s; eux et les Ă©toiles qu’ils arborent ont baissĂ© la tĂȘte… Mon frĂšre Imed Ă©tait prĂ©sent lors des faits”.
Seif Trabelsi ne supporte pas la fumĂ©e des autres: il sniffe de la blanche. Et si on sniffe , alors In blanca veritas…!
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L’AFFAIRE LOTFI TOUNSI ETÂ LE PIEGE DU RETOUR EN TUNISIE
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L’interpellation du rĂ©fugiĂ© tunisien et nĂ©anmoins ami Lotfi Tounsi Ă Amman, en Jordanie, devrait ĂȘtre l’occasion de poser dĂ©finitivement le problĂšme de la liste de la honte dressĂ©e par Ben Ali auprĂšs d’Interpol pour se venger de ceux qui lui rĂ©sistent et qui bĂ©nĂ©ficient pour la plus grande majoritĂ© de l’asile politique dans leurs pays d’accueil.
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Au moment oĂč une bande de voyoux voyage impunĂ©ment pour mettre Ă l’abri des fortunes acquises frauduleusement, au moment oĂč des brigands de la trempe de Imed Ben Leila Pompagaddour commet des crimes tant en Tunisie qu’en dehors du pays, et doivent par consĂ©quent ĂȘtre les premiers Ă ĂȘtre incarcĂ©rĂ©s, ce sont des militants politiques qui sont malmenĂ©s par un rĂ©gime vindicatif.
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Saisir des avocats et mettre un terme final Ă cette imposture devient de plus en plus une urgence; il ne faut plus se taire et laisser ces criminels-usurpateurs Ă la tĂȘte de la Tunisie jouer de nos vies.
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Je voudrais, dans ce contexte, profiter de l’occasion pour alerter les Tunisiens encore une fois sur l’imposture dite “Retornado” au service de laquelle Abdelwaheb Hani s’agite.
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Aucun retour en Tunisie ne doit ĂȘtre conçu hors d’un rĂ©glement global du retour des rĂ©fugiĂ©s, tous les rĂ©fugiĂ©s sans condition.
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Car, que s’est-il passĂ©? Abdelwaheb Hani a voulu jouer un jeu hyper dangereux, mettant en pĂ©ril des familles et des rĂ©fugiĂ©s brisĂ©s par des annĂ©es d’exil. Le retour de tous les nahdhaouis, et ex-nahdhaouis, et leur “insertion” en Tunisie se sont faits sous des contraintes humiliantes. Cela a Ă©tĂ© une vĂ©ritable dĂ©culottĂ©e, mĂȘme si rares la reconnaissent. Tous ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă un sursis en rĂ©vision de leurs jugements iniques, d’autres ont acceptĂ© de collaborer avec ce rĂ©gime policier indigne. Il n’y en a pas un seul qui vive en paix, dignement aprĂšs son retour de la maniĂšre vendue par Lazhar Abaab, Noureddine Ben Ticha ou Abdelwaheb Hani.
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J’en suis d’autant plus persuadĂ© que je ne m’attribue aucun droit d’interdire Ă quiconque de rentrer en Tunisie en ses Ăąme et conscience. Je tiens juste Ă tirer la sonnette d’alarme sur l’imposture d’une dĂ©marche dont la derniĂšre mĂ©saventure de Lotfi Tounsi suffit Ă elle seule de dĂ©montrer qu’elle fait “FLOP”!
Abdelwaheb Hani, lui-mĂȘme n’a pas obtenu son passeport pour des raisons inavouables: le consulat tunisien lui a fermement demandĂ© de signer un document spĂ©cifiant qu’il a dĂ©missionnĂ© d’Ennahdha et qu’il a aussi dĂ©missionnĂ© du CPR auquel il a appartenu Ă ses dĂ©buts.
Or, cette appartenance Ă l’un comme Ă l’autre mouvement politique est vieille. Cette signature le ridiculiserait d’autant plus qu’Ennahdha ne l’avait jamais reconnu comme des siens, Abdelwaheb Hani ayant plutĂŽt appartenu dans sa vie estudiantine Ă l’aile Habib Lassoued. Pour ce qui est du CPR, il a Ă©tĂ© Ă peine de passage.
Ainsi, pas de signature, pas de passeport. VoilĂ ce que tout le monde doit savoir et que l’intĂ©ressĂ© occulte parmi d’autres dĂ©tails. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’il fait le siĂšge de Mezri Haddad pour intercĂ©der en sa faveur.
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Et ce n’est pas gagnĂ©! Le passif est relativement lourd du fait que A. Hani s’est surpassĂ© du temps de son vrai militantisme dans l’affaire de l’arrestation de l’ex-ministre de l’IntĂ©rieur Abdallah Kallel Ă GenĂšve pour faits de torture. Il s’est outre trop vite attaquĂ© Ă Abdelwaheb Abdallah lors du remaniement de janvier 2010, croyant stupidement que Mazarin Ă©tait dĂ©finitivement out. Ce qui en dit long sur son flair politique…
Quelques lueurs tout de mĂȘme: son frangin Mohamed a Ă©tĂ© rĂ©cemment nommĂ© directeur du site officiel de la propagande Tunisie-Info. Il ne tient pas Ă en parler car la tĂąche est grosse pour celui qui veut cĂŽtoyer Khemais Chammari tout en correspondant avec le flic Sahbi Amri. Dur exercice de funambuliste.
Il est Ă espĂ©rer que beaucoup ne chutent pas dans le vide Ă sa place…
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Slim BAGGAÂ
ĂĂŻd / Retornado Lotfi Tounsi (ۧÙŰčۧۊۯ ÙŰ·ÙÙ Ű§ÙŰȘÙÙŰłÙ) enfin LIBRE et chez lui en TUNISIE
 (verion corrigée et amendée)
Par Abdel Wahab Hani
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Notre ami ĂĂŻd / Retonado Lotfi Tounsi (ÙŰ·ÙÙ Ű§ÙŰȘÙÙŰłÙ ۧÙŰčۧۊۯ) est enfinLIBRE et chez lui en TUNISIE, moins de 24 heures aprĂšs son retour volontaire de Amman en Jordanie, oĂč il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© jeudi dernier 26 aoĂ»t, en exĂ©cution dâun vieux mandat d’Interpol en date de 1992, tombĂ© en dĂ©suĂ©tude, alors quâil se dirigeait vers les lieux saints de lâIslam, Ă Makkah Al-Moukarramah et Ă Al-Quds Al-Charif pour y effectuer le petit pĂšlerinage de Ramadan.
Les Tounsi et leurs proches et amis fĂȘtent, dans la joie, ces retrouvailles exceptionnelles, longtemps attendues deux dĂ©cennies durant.
Joint au tĂ©lĂ©phone depuis Paris, notre ami ĂĂŻd / Retornado Lotfi nâa pas cachĂ© sa joie :« Câest le plus beau jour de ma vie que dâavoir retrouver ma mĂšre. Jâai prĂ©vu dâaccomplir la Omra des dix derniers jours du mois bĂ©ni de Ramadan, mais Allah mâa rĂ©servĂ© ces derniers jours du mois bĂ©ni auprĂšs de ma chĂšre maman bien aimĂ©e et de ma famille, dans mon cher pays de la Zeitouna ».
Contrairement aux sirĂšnes de la haine qui ont sifflĂ© tout au long du week end, ĂĂŻd / Retornado Lotfi Ă©tait confient dans un dĂ©nouement rapide et digne de son Ă©preuve. Il avait, dans ce sens, dĂ©cidĂ© dâaccepter le RETOUR VOLONTAIRE en TUNISIE, pour Ă©courter les dĂ©lais dâattente inutiles en dĂ©tention Ă Amman, du terme de la trĂšs longue procĂ©dure judiciaire dâextradition engagĂ©e Ă son encontre en vertu dâun vieux mandat international dâarrestation Interpol ; dĂ©livrĂ© par les autoritĂ©s tunisiennes en 1992.
Il avait signifiĂ© au consulaire français lâayant rencontrĂ©, dimanche 29, sa volontĂ© de RENTRER dans SON PAYS, la TUNISIE et non la FRANCE, et a lui mĂȘme payĂ© son billet dâavion Amman > Tunis, alors que des âAvocatsâ autoproclamĂ©s, contrairement Ă lâĂ©thique de la profession, Ă Paris et Ă Tunis, criaient leur refus de sa volontĂ©, profitant de son incarcĂ©ration Ă Amman, pour faire croire Ă une prĂ©tendue constitution de conseil de dĂ©fense en leur faveur. La manipulation nâa durĂ© que le temps Ă©phĂ©mĂšre des mensonges et la LibĂ©ration de Lotfi a Ă©courtĂ© sa durĂ©e de vie.
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Affranchi de toute obĂ©dience politicienne et de toute haine envers son pays, prenant son destin entre ses mains et nâayant mandatĂ© aucun prĂ©tendu avocat, ni avocate, ni Ă Paris, ni Ă Amman, ni Ă Tunis, ĂĂŻd / Retornado Lotfi a affrontĂ© son destin avec le courage de tout exilĂ© qui dĂ©cide de rompre l’asile et de rentrer au pays. Le temps de la nationalisation de lâĂtre est rĂ©volu.
Certes, les associations de dĂ©fense des Droits humains sont dans leur droit de sâinquiĂ©ter, dâalerter les autoritĂ©s et lâopinion, mais elles ont lâobligation de le faire, primo : dans le respect de la victime et avec son accord et non contre sa volonté ; secondo : dans la juste qualification des faits et sans exagĂ©ration ;tertio : dans la volontĂ© de soulager la souffrance de la victime et du recouvrement de ses droits et loin de toute surenchĂšre politicienne.
Ces principes nâont pas toujours Ă©tĂ© respectĂ©es et lâon a vu des propos vexatoires Ă lâendroit de notre Nation, des termes totalement infondĂ©s, des propos dâune exagĂ©ration maladive qui ne correspond nullement Ă la rĂ©alitĂ© et une confusion des rĂŽles et un mĂ©lange des genres dâavocats auto-proclamĂ©s dâune prĂ©tendue dĂ©fense signant eux mĂȘmes les communiquĂ©s de leurs propres organisations qui fait lâĂ©loge de leurs propres actions (!!!) destinĂ©es Ă la consommation mĂ©diatique Ă©phĂ©mĂšre, amorale et inutile, voire encombrante et contre-productive, pour la victime.
Ainsi, sous la signature dâun avocat respectable et respectĂ© duBarreau de Tunis et lâun de ses tĂ©nors, nous avons pu lire la formule insensĂ© Ă©voquant sa« dĂ©portation » (ŰȘÙŰŹÙ۱), que les traducteurs volontaires traduisent par âExilâ, prenant ainsi le lecteur arabe pour un dĂ©bile et rĂ©servant la formule consacrĂ©e au lecteur français, jugĂ© dĂšs lors, incosciemment, plus rationnel et plus digne dâune information juste.. Et ainsi le florilĂšge des non-sens nous apprend, mensongĂšrement, que « sa famille a engagĂ© une demande pour son rapatriement en France » (ŰčÙÙ
ۧ ŰšŰŁÙ ŰčۧۊÙŰ© ۧÙŰłÙŰŻ ÙŰ·ÙÙ Ű§ÙŰȘÙÙŰłÙ ÙÙ Ű§ÙŰąÙ ŰšŰ”ŰŻŰŻ ۧÙۧŰȘŰ”Ű§Ù ŰšÙŰČۧ۱۩ ۧÙ۟ۧ۱ۏÙŰ© ۧÙÙ۱ÙŰłÙŰ© ÙÙÙ
۷ۧÙۚ۩ ۚۄ۱ۏۧŰčÙ Ű„ÙÙ Ù۱Ù۳ۧ.),comme si il nâĂ©tait pas tunisien, en plus du mensonge caractĂ©risĂ© dâavoir attribuĂ© Ă la famille une dĂ©marche fantasmagorique qui nâexiste que dans lâimaginaire maladif et malintentionĂ© de son auteur ‘avocat’ auto-proclamĂ© dans la diasporaâŠ
Tout en saluant lâeffervescence de la scĂšne associative et la multiplication des initiatives citoyennes de dĂ©fense des Droits humains, nous ne pouvons que regretter les Ă©carts de langage et condamner les dĂ©rapages politiciens, qui ne servent aucunement la cause des victimes, ni celle du combat universel pour la consĂ©cration de Tous les Droits pour Tous.
Les militants-du-dernier-quart-dâheure et les Moudjahidin-de-1961 qui pullulent, le virtuel aidant, notamment dans la disapora, aprĂšs avoir construit villas et situation, rĂ©elle, de rĂȘve matĂ©riel et immoral sur le dos des victimes et de la cause, doivent respecter les Victimes et ne pas sâen servir de leurs souffrances pour rattraper un retard de preuves de militance ou soigner un curriculum vitae vaguement militant et profondĂ©ment mercantile et affairiste.
Quant aux grands procĂšs des annĂ©es 1990 et les procĂ©dures d’Interpolqui les ont suivies Ă partir de 1992, nous rĂ©pĂ©tons quâil faut les regarder sous lâangle de la prescription, de la caducitĂ© et de la dĂ©suĂ©tude, accĂ©dant ainsi qu Droit de la SociĂ©tĂ© Ă lâOubli, pour pouvoir tourner la page et regarder lâavenir. Les Historiens feront lâHistoire. La Justice doit protĂ©ger la SociĂ©tĂ© des dangers qui la guettent, mais elle doit aussi lâaider Ă retrouver la SĂ©rĂ©nitĂ© et surmonter le passĂ© douloureux des individus et des groupes.
Avons nous, Pouvoir, Oppositions et IndĂ©pendants, le courage de quitter la prison intellectuelle de 1992⊠Nous continuons Ă le souhaiter et Ă oeuvrer pour notre libĂ©ration collective, en tant que Nation, des dĂ©mons du passĂ©… Que Allah le Tout puissant nous y aide en ce dĂ©but des dix derniĂšres nuits du mois bĂ©ni de Ramadhan Al-Moubarak.
Pour rendre visite Ă ĂĂŻd / Retornado Lotfi Tounsi à Tunis:
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-6, Rue de la VĂ©ritĂ© (ÙÙŰŹ ۧÙŰÙÙÙŰ©), Impasse Ben Massauda (ŰČÙÙŰ© ŰšÙ Ù
ŰłŰčÙŰŻŰ©),  Maaqal Al ZaĂŻm (Ù
ŰčÙÙ Ű§ÙŰČŰčÙÙ
), à Tunis-Médina,
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-TĂ©l : +216 20 191 185 begin_of_the_skype_highlighting              +216 20 191 185      end_of_the_skype_highlighting (et non 195 comme Ă©crit prĂ©cĂ©dement, nos sincĂšres excuses Ă notre compatriote porteure / euse du numĂ©ro inscrit par erreur, sous l’emprise de la joie)
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Paris, le 31 aoĂ»t 2010 Â
ĂĂŻd / Retonado Bi Idhni Allah, Ahabba Al Mouhibboun Wa Kariha Al Karihoun
Abdel Wahab Hani
7142 jours : soit 19 ans, 6 mois et 21 jours,dâExil et de Privation du Pays ;
408 jours : soit 1 an, 1 mois et 12 jours,dâAttente du Passeport national tunisien;
3649 jours : soit 9 ans, 11 mois et 28 jours, de Privation des voix du pays via lâopĂ©rateur Ă©tatiqueTunisie Telecom ;
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L’ancien dĂ©putĂ© tunisien devrait ĂȘtre nommĂ© ambassadeur de Tunisie au Qatar. Un pays qu’il connait bien. Le mouvement diplomatique annuel, dont lâannonce est imminente, comportera au moins une surprise en Tunisieâ: la nomination dâAhmed Kedidi comme ambassadeur au Qatar. Ancien dĂ©putĂ© proche de Mohamed Mzali â Premier ministre de 1980 Ă 1986, dĂ©cĂ©dĂ© en juin dernier â, Kedidi sâĂ©tait exilĂ© dans les pays du Golfe Ă la suite du limogeage de Mzali. Historien, il a enseignĂ© la littĂ©rature arabe Ă Doha oĂč il a observĂ© de prĂšs la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision satellitaire Al-ÂJazira, dont le traitement de lâinformation nâest pas toujours apprĂ©ciĂ© Ă Tunis.
(Source: Jeuneafrique.com le 1er septembre 2010)
Tunisie – La Banque centrale sâinquiĂšte des rĂ©percussions de la conjoncture mondiale
01/09/2010 Par Yassin Temlali  Le conseil dâadministration de la Banque centrale tunisienne a maintenu inchangĂ© le taux directeur et a appelĂ© Ă suivre de maniĂšre rigoureuse lâĂ©volution de la conjoncture Ă©conomique mondiale. (SynthĂšse)  Lors de sa rĂ©union tenue le 30 aoĂ»t, le conseil dâadministration de la Banque centrale de Tunisie a pris la dĂ©cision de maintenir inchangĂ© le taux dâintĂ©rĂȘt directeur (TID) de la Banque. Dans un communiquĂ© sanctionnant cette rencontre publiĂ© sur le site internet de la BCT, il a particuliĂšrement insistĂ© sur ” la nĂ©cessitĂ© dâun suivi rigoureux de la conjoncture internationale [âŠ] afin de continuer Ă se prĂ©munir contre ses rĂ©percussions Ă©ventuelles sur lâĂ©conomie nationale et en particulier le secteur extĂ©rieur “.
Dans lâanalyse de la conjoncture tunisienne sur laquelle il a basĂ© sa dĂ©cision de ne pas modifier le TID, le conseil a notĂ© que ” la reprise des industries manufacturiĂšres sâest poursuivie alors que le secteur agricole a enregistrĂ© une forte baisse de la production cĂ©rĂ©aliĂšre “(1,3 million de tonnes cette annĂ©e, contre 2,5 millions en 2009). Les Ă©changes commerciaux extĂ©rieurs continuent eux aussi de progresser, a-t-il fait remarquer, mais “avec un rythme des importations (31,3% pendant les sept premiers moins de lâannĂ©e 2010 plus rapide que celui des exportations (20,1%, pour la mĂȘme pĂ©riode)”.
Le dĂ©calage entre la croissance des importations et celle des exportations a entraĂźnĂ©, selon les dirigeants de la BCT, une augmentation du dĂ©ficit courant en comparaison avec lâannĂ©e 2009. Ce dĂ©ficit, ont-ils prĂ©cisĂ©, est bien coĂ»teux : son financement a nĂ©cessitĂ© une ponction sur les avoirs en devises du pays (estimĂ©s au 26 aoĂ»t 2010 dernier Ă 12,737 milliards de dinars tunisiens). DĂ©prĂ©ciation du dinar tunisien
La croissance des importations et la chute de la production cĂ©rĂ©aliĂšre de quelque 50% ne sont pas les seuls sujets dâinquiĂ©tude pour la BCT. Depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, et jusquâau 27 aoĂ»t dernier, le taux de change du dinar tunisien a enregistrĂ© une dĂ©prĂ©ciation de 11,5% vis-Ă -vis dollar amĂ©ricain ; son apprĂ©ciation par rapport Ă lâeuro est loin dâĂȘtre substantielle : elle nâa pas dĂ©passĂ© 0,5%. Lâinflation a Ă©galement progressĂ© : Ă la fin du mois de juillet 2010, son niveau a atteint une moyenne de 4,7%, contre 4,8% Ă la fin du mois de juin et 3,2% pendant en juillet 2009. Au plan monĂ©taire, a encore constatĂ© le Conseil dâadministration de la BCT, pendant les sept premiers mois de lâannĂ©e 2010, la masse monĂ©taire M3 sâest accrue de 8% par rapport Ă dĂ©cembre 2009 et les concours Ă lâĂ©conomie de 12,2%. La liquiditĂ© bancaire, a-t-il prĂ©cisĂ© dans son communiquĂ©, a continuĂ© Ă se contracter en aoĂ»t 2010 et le taux dâintĂ©rĂȘt moyen sâest Ă©levĂ© Ă 4,60% contre une moyenne de 4,52% en juillet dernier. (Source: “Maghreb Emergent” le 1er septembre 2010)
Tout pour séduire la clientÚle algérienne
01/09/2010 Par : Faouzi SENOUSSAOUI Les responsables tunisiens ont prĂ©vu une panoplie dâoffres, proposĂ©es en Ă©troite concertation avec les agences de voyages algĂ©riennes, afin de convaincre les AlgĂ©riens de faire un sĂ©jour durant ce mois bĂ©ni. Tout est pris en considĂ©ration, Ă commencer par la restauration, Ă savoir les repas du fâtour et du sâhour, en passant par lâanimation des veillĂ©es de Ramadhan. MĂȘme la priĂšre des tarawih est prĂ©vue dans le programme dâanimation des veillĂ©es.
Depuis quelques annĂ©es, le mois de Ramadhan coĂŻncide avec la saison estivale. Cette donne, liĂ©e au hasard du calendrier, nâa pas laissĂ© les responsables du secteur du tourisme en Tunisie indiffĂ©rents. Il fallait concilier mois sacrĂ© et vacances. Tel est le souci majeur de tous les professionnels tunisiens qui mettent les bouchĂ©es doubles pour trouver la meilleure formule qui intĂ©ressera les touristes algĂ©riens qui sont, nous dit-on, de plus en plus exigeants.Â
Câest ainsi que lâOffice national du tourisme tunisien (ONTT) Ćuvre, depuis quelques annĂ©es, Ă instaurer un plan de marketing allĂ©chant qui fera drainer sans aucun doute un nombre important de vacanciers algĂ©riens durant le mois de Ramadhan.
Les offres sont intĂ©ressantes et concurrentielles au point oĂč le nombre dâAlgĂ©riens ayant passĂ© au moins une nuitĂ©e en Tunisie durant la premiĂšre ou la deuxiĂšme quinzaine du mois de Ramadhan de cette annĂ©e est beaucoup plus important que durant la mĂȘme pĂ©riode de lâannĂ©e Ă©coulĂ©e, a-t-on appris de sources bien informĂ©es.
Les propositions sont variĂ©es dâun Ă©tablissement hĂŽtelier Ă lâautre et dâune rĂ©gion Ă lâautre. Depuis quelques annĂ©es, la satisfaction du 1,2 million de touristes algĂ©riens par an est le souci de tout un chacun chez nos voisins. Cependant, depuis lâan dernier, le mois sacrĂ© sâinstalle de plain-pied au beau milieu de la saison estivale. Les vacanciers musulmans, notamment les pratiquants, sont sommĂ©s dâĂ©courter leurs congĂ©s pour se consacrer Ă ce mois sacrĂ© en famille dans leur pays.    Ramadhan et saison estivale sans les AlgĂ©riens : impossible !
Cet Ă©tat de fait engendre un manque Ă gagner important, voire une baisse significative des recettes du secteur du tourisme, appelĂ© aussi le pĂ©trole tunisien. Pour faire face Ă cette situation et pour ne pas compromettre la saison estivale, les responsables ont prĂ©vu une panoplie de mesures et dâoffres prises en Ă©troite concertation avec les agences de voyage algĂ©riennes afin de garder, plus longtemps, les AlgĂ©riens sur le sol tunisien et mĂȘme durant le mois sacrĂ©. Tout est pris en considĂ©ration, Ă commencer par la restauration, Ă savoir le repas du fâtour, celui du sâhour en passant par lâanimation des veillĂ©es ramadhanesques et mĂȘme la priĂšre des tarawih est prĂ©vue dans le programme dâanimation. Â
Ramadhan ne doit, en aucun cas, ĂȘtre synonyme dâune saison estivale sans AlgĂ©riens ou contrainte pour ces derniers qui gĂ©nĂ©ralement interrompent leurs vacances plusieurs jours avant le mois sacrĂ©. MĂȘme si les habitudes des AlgĂ©riens ne sont pas loin de celles de nos voisins tunisiens, le menu est minutieusement Ă©tudiĂ© entre les partenaires des hĂŽteliers tunisiens et les voyagistes algĂ©riens pour satisfaire tous les goĂ»ts et ne rien laisser au hasard. Ce travail de coordination avec les agences de voyage vise Ă rĂ©ussir la saison. âPlusieurs hĂŽteliers nous ont contactĂ©s au dĂ©but du mois dâavril pour connaĂźtre les habitudes des AlgĂ©riens durant le mois sacrĂ©. Rien ne doit ĂȘtre laissĂ© au hasard et lâĂ©chec de la prise en charge des touristes algĂ©riens est synonyme de ratage de plusieurs saisons de Ramadhanâ, nous dira Hatem, gĂ©rant dâune agence de voyage, qui nous a accompagnĂ© dans notre voyage. Ă Hasdrubal Thalassa et SPA, un hĂŽtel cinq Ă©toiles Ă port El Kantaoui Ă Sousse, les horaires du dĂźner sont adaptĂ©s pour les musulmans. Nous avons Ă©tĂ© invitĂ©s par la reprĂ©sentation de lâOffice national du tourisme tunisien en AlgĂ©rie pour connaĂźtre les prĂ©paratifs qui feront une saison estivale rĂ©ussie en plein Ramadhan. Une table copieusement garnie quelques minutes avant lâappel du muezzin est prĂȘte pour accueillir les clients jeĂ»neurs. Du lait, des dattes, de la chorba frik et du bourek, servi chaud, Ă la demande du client.
Dans le cadre de la prise en charge des estivants qui choisissent la Tunisie, connue pour ses belles stations balnĂ©aires, les hĂŽteliers nâont pas omis de programmer  des bus pour le dĂ©placement vers les mosquĂ©es. En effet, pour la priĂšre des tarawih, un bus assure la navette vers les mosquĂ©es de la ville. Au cas oĂč les clients ne sont pas regroupĂ©s dans le mĂȘme hĂŽtel, il sera procĂ©dĂ© au ramassage des fidĂšles. Il faut noter que Kairouan, Ă 57 kilomĂštres de Sousse et 157 kilomĂštres de la capitale Tunis, compte une des plus anciennes mosquĂ©es du monde et un monument comptant parmi les plus impressionnants du Maghreb. La Grande-MosquĂ©e, fondĂ©e en 670 par le gĂ©nĂ©ral arabe Oqba Ibn Nafea, est la premiĂšre du Maghreb. Chaque jour, ce haut lieu de culte est la Mecque de centaines de fidĂšles qui sây rendent de plusieurs villes de Tunisie, notamment Sousse, Monastir, Hammamet et Mehdia. Sousse, une ville qui ne dort pasÂ
Une ambiance bon enfant rĂšgne aux quatre coins de la ville de Sousse, appelĂ©e la perle du Sahel, et au niveau du port El Kantaoui. Une ville qui ne dort pas. Animation culturelle, artistique et des programmes de veillĂ©es de Ramadhan concoctĂ©s par les responsables du secteur de la culture en Ă©troite collaboration avec leurs collĂšgues du tourisme. Au niveau du plus important centre dâintĂ©rĂȘt quâoffre la ville de Sousse, fondĂ©e avant Carthage, la mĂ©dina qui, il faut le souligner, est parfaitement conservĂ©e.
Elle compte des monuments de premiĂšre importance dont le Ribat, une forteresse destinĂ©e Ă lâorigine Ă abriter une communautĂ© dâascĂštes musulmans chargĂ©s de garder la cĂŽte, la Grande-MosquĂ©e, construite en 850 par lâĂ©mir aghlabide Abou El AbbĂšs Mohamed, et dont les murs de pierre de taille couronnĂ©s de merlons et cantonnĂ©s, aux angles, de grosses tours rondes, la font ressembler Ă une forteresse, la Casbah, le musĂ©e, la koubba surmontĂ©e dâune coupole, le musĂ©e dâart ainsi que les souks, en partie couverts, traversent la mĂ©dina, les Ă©choppes dâartisanat y alternent avec les cafĂ©s maures, oĂč chaque soir des centaines de personnes se rendent pour veiller jusquâau bout de la nuit. Au niveau du souk, vers minuit, nous avons rencontré Azzedine et Hassina K. et leurs filles Sabrina et Djihane. Ils nous ont affirmĂ© quâils sont Ă Hammamet depuis le dĂ©but du mois dâaoĂ»t, lâarrivĂ©e du mois sacrĂ© nâa pas perturbĂ© leurs vacances et ils ont dĂ©cidĂ© de passer, pour la premiĂšre fois, leurs vacances en Tunisie. âNous nâavons pas regrettĂ©. La preuve, on a passĂ© plus de dix jours ici et tout va bien. Lâambiance est lĂ et nous profitons pleinement des journĂ©es et des soirĂ©esâ, nous ont-ils affirmĂ©. Hassina K. ajoute que âpour cette annĂ©e, câest moi qui prĂ©pare le fâtour. LâannĂ©e prochaine, on optera peut-ĂȘtre pour un sĂ©jour dans un hĂŽtel quatre ou cinq Ă©toilesâ, prĂ©cise-t-elle. Le sâhour servi dans les chambres   Â
De retour Ă lâhĂŽtel, et dĂšs que vous franchissez la porte de la chambre, un plateau est dĂ©posĂ© sur la table : du lait, du mesfouf, des fruits et des fromages pour le repas du sâhour. Du service dans les chambres car le nombre dâestivants algĂ©riens nâa pas encore atteint sa vitesse de croisiĂšre. âSi nous avons un grand nombre de touristes musulmans en plein Ramadhan, nous pourrons recourir au buffetâ, nous dira le responsable de la restauration de lâhĂŽtel Radisson Blu Ă Monastir. âNous sommes obligĂ©s de travailler afin de rentabiliser la structure et en mĂȘme temps faire plaisir Ă nos clients algĂ©riens. Nous serons ainsi tous les deux gagnantsâ, renchĂ©rit notre interlocuteur qui trouve un grand plaisir Ă servir le repas du sâhour dans les chambres en prenant en considĂ©ration la demande de chaque client. âLe nombre de touristes algĂ©riens pendant le Ramadhan est en hausse, cela nous encourage beaucoupâ, nous confiera Sofiane, un voyagiste tunisien installĂ© en AlgĂ©rie.
En effet, selon notre interlocuteur, le nombre dâAlgĂ©riens ayant choisi la destination Tunisie est beaucoup plus important que lâannĂ©e derniĂšre. âLâannĂ©e derniĂšre le nombre de touristes algĂ©riens ayant passĂ© au moins une nuitĂ©e durant le Ramadhan en Tunisie Ă©tait de 40 000. Pour cette annĂ©e, les responsables de lâONTT estiment que ce chiffre aura doublĂ©â, nous a dĂ©clarĂ© M. Basly, directeur de la reprĂ©sentation de lâONTT en AlgĂ©rie. Par ailleurs, nous avons appris que pas moins de 80 000 AlgĂ©riens ont visitĂ© la Tunisie en juin, 240 000 durant le mois de juillet et 60 000 durant la premiĂšre dĂ©cade du mois dâaoĂ»t.
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(Source: “LibertĂ© Algerie” (Quotidien Algerie) le 1er septembre 2010) Lien: http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=141834
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Un autre Facebook tunisien ? De la culture de la copie stĂ©rile Â
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01/09/2010 FaceTounes.com, ainsi sâintitule ce site rĂ©cemment mis en ligne, par des tunisiens qui ont avaient pour objectif de crĂ©er leur propre version de Facebook, rĂ©servĂ©e aux tunisiens. Il faut noter quâil ne sâagit pas de la premiĂšre tentative de crĂ©er une dĂ©clinaison exclusivement tunisienne du rĂ©seau social mondial n° 1, puisquâon a dĂ©jĂ dĂ©couvert Tweensa.com, il y a plus dâune annĂ©e, et Faceommek.com, bien avant.  Les interfaces sont âdans leur majoritĂ©- quasiment identiques Ă celles de Facebook, si ce ne sont que quelques lĂ©gĂšres modifications effectuĂ©es pour mettre en Ă©vidence lâidentitĂ© tunisienne. Il sâavĂšre toutefois que les fonctionnalitĂ©s sont largement moins dĂ©veloppĂ©es dans la copie que dans lâoriginal, ce qui est tout Ă fait normal, vu la diffĂ©rence de moyens humains et financiers investis, et la notoriĂ©tĂ© occasionnĂ©e. En effet, le dĂ©veloppement de Facebook repose en grande partie sur les applications dĂ©veloppĂ©es par des tiers, afin de tirer profit de son succĂšs. Ceci ne risque pas dâĂȘtre le cas pour ses « homologues » nationaux, vu que la rentabilitĂ© dâune plateforme qui vise 6 milliards de personnes et qui en a dĂ©jĂ fĂ©dĂ©rĂ© 500 millions nâaccepte aucune comparaison avec une autre qui en viserait uniquement 10 millions, dont 1 million et demi ont dĂ©jĂ adhĂ©rĂ©.  A quoi pourraient donc servir ces « Facebook made in Tunisia » ? Parler de concurrence serait bien Ă©videmment absurde, mĂȘme sur le plan national, mais pourquoi donc voudrait-on avoir un semblant de Facebook qui garde la Tunisie, et qui rejette le reste du monde ?  La rĂ©ponse est simple : aucune raison nâest valable. A lâĂ©poque oĂč Facebook avait supprimĂ© les « rĂ©seaux », c’est-Ă -dire le classement des utilisateurs selon le pays, la rĂ©gion, lâuniversitĂ© ou lâorganisme auquel ils appartiennent, cela aurait pu-ĂȘtre utile. Sauf quâaujourdâhui, les affiliations des inscrits sont regroupĂ©es dans des pages de communautĂ©s, qui se crĂ©ent automatiquement et auxquelles votre adhĂ©sion sâeffectue tout aussi naturellement, au fur et Ă mesure que vous remplissez les informations de votre profil. A titre dâexemple, voici la page de Tunis. Toutefois, si telle Ă©tait la volontĂ© des crĂ©ateurs, un agrĂ©gateur de comptes Facebook tunisiens (Ă lâimage de TnLabs.org pour Twitter) ne serait pas plus utile dans ce cas ?  Quitte Ă copier (ou faire une adaptation, cela dĂ©pend de comment on voit les choses) une idĂ©e qui marche, il serait plus judicieux de le faire dâune façon intelligente, en allant beaucoup plus loin dans la personnalisation. Si le Facebook tunisien parlait en dialecte tunisien, sâil regroupait les applications typiquement tunisiennes (Chkobba, Gatta3 Raffle, âŠ), ou sâil proposait une esthĂ©tique aux couleurs et aux rĂ©fĂ©rences tunisiennes, cela aurait certainement un intĂ©rĂȘt relatif. Par contre, si on garde les ingrĂ©dients de base de la recette originale, tout en lui enlevant les principales qualitĂ©s qui ont fait son succĂšs⊠Lâutilisateur ne tardera pas Ă constater quâil perd au change. EspĂ©rons que la prochaine tentative sera la bonne⊠(Source: Tunivision le 1er septembre 2010) Lien: http://www.tunivisions.net/un-autre-facebook-tunisien,10112.html
Islam â ChrĂ©tientĂ© : les pommes de la discorde Â
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Par Zyed Krichen    Il y a de plus en plus de frictions entre les Mondes de lâIslam et celui de la ChrĂ©tientĂ©. Les derniers en date concernent la construction dâun complexe islamique avec une mosquĂ©e aux abords du Ground ZĂ©ro, lieu des attaques terroristes du 11 Septembre 2001 et la diffusion du feuilleton iranien sur la vie de JĂ©sus. * * * LâidĂ©e de construire un complexe culturel islamique aux abords du Ground ZĂ©ro part dâun bon sentiment : montrer que lâIslam (sa religion, sa culture et ses adeptes) nâa rien Ă voir avec le terrorisme. Les initiateurs du projet ont voulu faire de ce centre un lieu de rencontre et dâĂ©change entre les diffĂ©rentes communautĂ©s spirituelles des Etats-Unis. Mais la polĂ©mique est venue immĂ©diatement brouiller cette image. Certains parmi les parents des victimes du 11 Septembre y ont vu une provocation. Et de surenchĂšres en surenchĂšres on est arrivĂ© mĂȘme Ă penser que les terroristes qui ont causĂ© la mort de 3.000 victimes innocentes viennent narguer les AmĂ©ricains Ă quelques centaines de mĂštres du lieu du drame.
Le PrĂ©sident Barack Obama a soutenu publiquement le droit des Musulmans dâavoir leur lieu de culte lĂ oĂč ils lâentendent, Ă condition que ce soit dans le cadre de la loi. Mal lui en prit. Des sondages dâopinions suite Ă cette prise de position ont montrĂ© que le sixiĂšme des AmĂ©ricains pensent que leur PrĂ©sident est Musulman, contre seulement le tiers qui croit quâil est ChrĂ©tien et prĂšs de la moitiĂ© ne savent pas quelle est la confession de leur prĂ©sident. Obama a essayĂ© de rectifier le tir sans se dĂ©juger, mais son image, sur ce plan-lĂ , est totalement brouillĂ©e dans son propre pays. Une fois la polĂ©mique Ă©clatĂ©e au grand jour, fallait-il quand mĂȘme vouloir bĂątir ce centre culturel, Ă cet endroit prĂ©cis si chargĂ© dâĂ©motions et de blessures ? Certains AmĂ©ricains musulmans ne le pensent pas, dâautres veulent faire valoir leur droit dâavoir cet espace culturel et cultuel en vertu de lâArticle 1er de la Constitution amĂ©ricaine.
Dans le monde tel quâil est aujourdâhui, il nây a pas de problĂšme purement local surtout sâil touche, de prĂšs ou de loin, Ă des symboliques spirituelles et religieuses de milliards dâindividus.
Pour dialoguer avec lâautre, il faut pouvoir se mettre, intellectuellement, Ă sa place, sinon câest Ă un dialogue de sourds quâon aura droit et non plus un Ă©change qui enrichit et
enrichit de lâautre.
Une fois la polĂ©mique dĂ©clarĂ©e, lâattitude positive serait de dire que les Musulmans dâAmĂ©rique et dâailleurs la comprennent et quâils compatissent Ă la douleur des parents des victimes sans mettre en parallĂšle les victimes des politiques amĂ©ricaines au Moyen-Orient et ailleurs. Car ce parallĂšle nuit Ă la compassion et nous fait entrer dans une comptabilitĂ© macabre dont certains arabo-musulmans se sont fait une spĂ©cialitĂ©. Un lieu culturel et cultuel est censĂ© rassembler et rĂ©unir. Lâobjectif prime sur les moyens, et si ce mĂȘme lieu devient objet de discorde et de malentendus il vaut mieux en changer. * * * La polĂ©mique suscitĂ©e par la diffusion des feuilletons iraniens qui racontent la vie de JĂ©sus, de Joseph et prochainement de la Vierge Marie, cette polĂ©mique continue dâenfler (voir notre dossier). Mais au-delĂ des polĂ©miques islamo-musulmanes, il y en a une autre, islamo-chrĂ©tienne qui, heureusement a Ă©tĂ© contenue au Liban par le retrait du feuilleton sur JĂ©sus des deux chaines chiites qui le diffusaient.
Il est vrai que JĂ©sus est aussi un personnage coranique. Mais le JĂ©sus du Coran diffĂšre radicalement de celui des Evangiles. Cela tout le monde le sait. Comment parler des prophĂštes bibliques en terre dâIslam ? VoilĂ un sujet hautement dĂ©licat et qui pose des problĂšmes thĂ©ologiques quasi-insurmontables. Si les Musulmans se permettent de traiter JĂ©sus selon lâangle coranique, accepteraient-ils que le ProphĂšte Muhammad soit traitĂ© selon une lecture chrĂ©tienne, câest-Ă -dire comme au mieux un inspirĂ© et au pire un imposteur ?
Il ne sâagit pas de toucher, en quoi que ce soit, aux dogmes des uns et des autres, mais de voir que sur certains points nos dogmes sont contradictoires car ils prĂ©tendent avoir les mĂȘmes racines mais nâont ni les mĂȘmes branches, ni les mĂȘmes fruits. Ne serait-il pas souhaitable de laisser ces sujets de discordes aux thĂ©ologiens ? Leur affichage public ne peut nullement contribuer Ă une meilleure comprĂ©hension entre les peuples. Mais lĂ on est loin de nos polĂ©miques islamo-islamiques souvent stĂ©riles oĂč aucune des parties ne consent Ă se mettre Ă la place de lâautre. Câest connu, lâAutre câest lâEnfer et parfois lâEnfer est beaucoup plus proche quâon ne le croit. (Source: “RĂ©alitĂ©s” (Hebdomadaire -Tunisie) le 30 aout 2010)
Lien : http://41.226.15.227/realites/home/lire_article.asp?id=1142875&t=166 Â
LâEurope est-elle finie?
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30/08/2010 Par Hakim Ben Hammouda  Les pronostics sur lâavenir de lâEurope sont des plus sombres depuis quelques mois et les experts nâhĂ©sitent pas Ă Ă©voquer le crĂ©puscule voire mĂȘme la fin de lâEurope. Le magazine amĂ©ricain Time a consacrĂ© une Ă©dition spĂ©ciale au titre plus quâĂ©vocateur de son Ă©dition du 12 juillet 2010, intitulĂ© le âContinent perduâ. Par ailleurs, cette question a suscitĂ©, ces derniĂšres semaines, contributions, Ă©ditoriaux et essais pour discuter de lâavenir de lâEurope que beaucoup avaient donnĂ© pour perdu!
Il faut dire que les arguments nâont pas manquĂ© ces derniers mois. De nombreuses voix se sont Ă©levĂ©es pour annoncer le chant du cygne du continent qui a offert lâexpĂ©rience la plus avancĂ©e en matiĂšre de coopĂ©ration et dâintĂ©gration rĂ©gionale. En effet, depuis la crise financiĂšre de lâautomne 2008, qui a touchĂ© lâEurope de plein fouet, le Vieux Continent a dĂ» mal Ă sortir de son atonie et Ă reprendre les chemins dâune croissance vigoureuse. Certains experts nâhĂ©sitent pas Ă comparer la situation des Ă©conomies europĂ©ennes Ă celle de la dĂ©flation japonaise des annĂ©es 1990, avec une croissance faible et une montĂ©e sans prĂ©cĂ©dent du chĂŽmage. Ces perspectives Ă©conomiques nâincitent pas Ă lâoptimisme et ont Ă©tĂ© renforcĂ©es par les tergiversations de lâEurope pour porter secours au soldat grec. Elles ont fini par renforcer cette image dâun continent Ă la dĂ©rive. En effet, lâEurope a offert un spectacle de dĂ©sunion, de doute et dâincapacitĂ© Ă venir en aide Ă lâun de ses membres. Entre effets dâannonces, dĂ©cisions et contre-dĂ©cisions, lâEurope a suscitĂ© lâinquiĂ©tude des grands pays dans un contexte Ă©conomique global dâune grand fragilitĂ©. Ces atermoiements et ces hĂ©sitations ont non seulement pu coĂ»ter cher aux pays membres qui avaient des difficultĂ©s avec leurs dĂ©ficits budgĂ©taires comme la GrĂšce, lâEspagne et le Portugal mais auraient pu emporter le projet europĂ©en dans son ensemble et enfoncer lâĂ©conomie mondiale dans une crise sans prĂ©cĂ©dent. Ces inquiĂ©tudes ont amenĂ© le PrĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama Ă contacter ses collĂšgues amĂ©ricains et Ă les inviter, faute de construction dâun Fonds MonĂ©taire EuropĂ©en, Ă mettre en place un plan de sauvetage pour les Ă©conomies europĂ©ennes en difficultĂ©. Plus tard, la dĂ©cision des gouvernements europĂ©ens de faire de la lutte contre les dĂ©ficits et de donner la prioritĂ© Ă la consolidation budgĂ©taire au dĂ©triment de la croissance et de la lutte contre le chĂŽmage a Ă©tĂ© Ă©galement perçue comme un signe de timiditĂ© de Europe et de son incapacitĂ© Ă inventer un nouveau projet ambitieux par ces temps troubles!
Donc Ă partir de lĂ , chacun y est allĂ© de son commentaire et son analyse sur la crise de lâEurope et la fin probable du plus ambitieux projet de coopĂ©ration rĂ©gionale dans le monde. Le grand historien amĂ©ricain dâorigine allemande, Walter Laqueur, nâa pas hĂ©sitĂ© Ă publier un brĂ»lot au titre provocateur, âLes derniers jours de lâEuropeâ! Plus personne ne misait sur lâEurope et son avenir et pour beaucoup le Continent sera rapidement marginalisĂ© avec la montĂ©e des pays Ă©mergents auxquels seule lâAmĂ©rique est en train de rĂ©sister en ce moment! Ainsi, lâEurope pour beaucoup Ă©tait finie et plus personne ne misait sur un continent dont le crĂ©puscule avait dĂ©jĂ commencĂ© depuis de longues annĂ©es!
Mais ces analystes semblent ĂȘtre allĂ©s vite en besogne. Certes, le projet europĂ©en semble plutĂŽt en panne depuis quelques mois mais ceci ne signifie pas la fin de lâEurope et encore moins de son influence dans le monde. Quelques chiffres permettent de rappeler le rĂŽle encore prééminent du Vieux Continent sur la scĂšne internationale. Dans le domaine militaire, lâEurope est la deuxiĂšme force militaire au monde aprĂšs la puissance de lâempire amĂ©ricain. En effet, elle totalise prĂšs de 21% du total des dĂ©penses militaires globales et se situe loin devant les nouvelles puissances montantes comme la Chine avec seulement 5%, la Russie avec 3%, lâInde avec 2% et le BrĂ©sil avec 1,5%. Ce poids militaire de lâEurope lui a permis de jouer un rĂŽle important sur la scĂšne internationale et de maintenir des troupes un peu partout dans le monde. Le poids de lâEurope dans le monde nâest pas seulement militaire, il est Ă©galement Ă©conomique et son marchĂ© reprĂ©sente 17% des Ă©changes mondiaux et est loin devant les Etats-Unis qui ne reprĂ©sentent que 12%. Enfin, lâEurope est un grand acteur dans le domaine de la coopĂ©ration internationale et les pays europĂ©ens reprĂ©sentent aujourdâhui prĂšs de la moitiĂ© de lâassistance alors que les Etats-Unis nâen reprĂ©sentent que 20%.
Lâensemble de ces donnĂ©es font dire Ă certains experts que lâEurope est loin dâĂȘtre finie! Au contraire, lâEurope dispose encore dâun potentiel de puissance et dâinfluence sur les affaires du monde, comme le souligne par exemple Joseph Nye, le pĂšre de la thĂ©orie du soft-power. Mais ce potentiel ne saurait sâexercer et se dĂ©ployer que si lâEurope est en mesure dâinventer un nouveau projet capable de la sortir de la panne actuelle! (Source: “RĂ©alitĂ©s” (Hebdomadaire -Tunisie) le 30 aout 2010)
Lien : http://41.226.15.227/realites/home/lire_article.asp?id=1142874&t=166