1 mars 2011

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TUNISTUNISNEWS NEWS 10ème année, N°3934 du 01.03.2011


 Amnesty International : Tunisie : les forcesde sécurité doivent rendre des comptes pour avoir tué des manifestants Amnesty International ;Security forces in Tunisia must be heldaccountable for killing protesters Conseilrégional de sauvegarde de la révolution de Nabeul: Arrestations à Nabeul à lasuite des événements de la révolution leparisien.fr : Tunisie: l’opposition quitte le gouvernement, lemouvement Ennahda légalisé La PresseCanadienne Tunisie: le mouvement islamiste Ennahdha légalisé Triki MohamedMoncef: Un revenant des ténèbres

SLIM BAGGA: L’HOMME DU PASSE ET LESHOMMES DU PASSIF

Slim DALI: Feu identique, conséquences différentes : un aperçu des inégalités régionales enTunisie Houcine Ghali:  TUNISIE : LESUICIDE POLITIQUE D’ AHMED NEJIB CHABBI ( PDP ) AymenBoughanmi :La Révolution tunisienne face au danger du populisme pressenza.com : Les dix stratégies demanipulation de masse Biju: HAROSUR LES BAUDETS

 


 AmnestyInternational Tunisie:les forces de sécurité doivent rendre des comptes pour avoir tué desmanifestants

1 mars 2011

Amnesty International demande, en ce mardi 1er mars,l’ouverture immédiate d’enquêtes indépendantes, alors qu’elle publie un rapportfaisant état d’exécutions illégales et d’actes de brutalité perpétrés par lesforces de sécurité tunisiennes lors des manifestations de décembre et janvierayant mené au départ de l’ancien président Zine el Abidine Ben Ali.

Intitulé Tunisie. La Tunisie en révolte. Les violences de l’État pendant lesmanifestations antigouvernementales, ce rapport révèle que les forces desécurité ont fait feu sur des passants et des manifestants prenant la fuite, ettiré à balles réelles sur des manifestants ne menaçant ni leur vie, ni celled’autrui.

« Les forces de sécurité ont agi avec mépris pour la viehumaine dans bien trop de cas », a déclaré Malcolm Smart, directeur duprogramme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Le nouveau gouvernement doit faireen sorte que les homicides imputés aux forces de sécurité et les gravesallégations de violations les incriminant donnent lieu sans délai à desenquêtes exhaustives et indépendantes, et que les responsables présumés rendentdes comptes. »

« C’est là une première étape indispensable afin de tourner la page des longuesannées de violations perpétrées sous l’égide de l’ancien président », a ajouté Malcolm Smart.

« Ces enquêtes doivent déboucher sur la vérité pour tous les Tunisiens, et surla justice et des réparations pour les victimes. »

Les personnes arrêtées par les forces de sécurité ont en outre étésystématiquement frappées ou soumises à d’autres formes de mauvais traitements,d’après les éléments recueillis pour le rapport par une équipe d’établissementdes faits envoyée par Amnesty International en Tunisie entre les 14 et 23janvier.

Ghassan Chniti, travailleur saisonnier de 19 ans, aété tué par balle alors qu’il s’éloignait de la police en courant, dans la petiteville de Thala (centre de la Tunisie), selon d’autres jeunes qui se trouvaientavec lui.

Un médecin a confirmé qu’il avait été abattu parderrière après avoir examiné son corps à l’hôpital de Kasserine.

Le jeune homme est l’une des cinq personnes mortesaprès avoir été atteintes par des balles réelles à Thala le 8 janvier, lorsquedes échauffourées ont éclaté entre manifestants et policiers.

Son père a déclaré à Amnesty International : « Monfils travaillait et gagnait environ 150 dinars par mois [70 euros] pour aidertoute la famille. Il est allé participer auxmanifestations […] Nous ne

gagnons pas assez pour nourrir la famille.»

Une seule balle a suffi à tuer Malek Habbachi, 24 ans, qui venait de se fiancer; il a été touché au cou le soir du 12 janvier dans la cité Tadhamoun, une desbanlieues les plus étendues et les plus pauvres de Tunis. Selon les témoins, il a été abattu par un tireur d’élite.

Des policiers antiémeutes brandissant des matraques ont frappé Youssri, lefrère de Malek Habbachi, à la tête, sur le dos et lesjambes, alors qu’il essayait de porter Malek jusqu’à son domicile.

Le père de Malek Habbachi a déclaré que celui-ci avait rejoint les manifestantsafin de demander de meilleures perspectives d’avenir. « Le peuple tunisien neveut pas accepter ses conditions de vie.

 

Malek sebattait contre la corruption ».

La sœur de Malek Habbachi, qui étudie le droit, a dit aux chercheurs d’Amnesty International : « Nous voulons la justice » ; la plupart desfamilles de victimes la rejoignent sur ce point.

De nouveaux faits de violence ont eu lieu le 5 février lorsque les forces desécurité de la ville de Kef ont ouvert le feu sur des manifestants demandant ladémission du chef de la police locale, qu’ils accusaient d’abus de pouvoir. Des policiers ont abattu deux des manifestants, qui essayaient d’après leursdires de pénétrer par effraction dans le poste de police.

Amnesty International a demandé aux autorités provisoires de permettre auxTunisiens d’exprimer leurs opinions et de participer à des manifestationspacifiques sans avoir à craindre d’être tués, blessés ou arrêtésarbitrairement.

« Après les longues années de répression qu’a connues le pays sous le présidentBen Ali, les autorités tunisiennes doivent désormais prendre des mesuresconcrètes pour brider les forces de sécurité et inculquer la culture des droitshumains aux forces de police, en particulier », a ajouté Malcolm Smart.

« Les autorités doivent clairement montrer, à la fois dans le droit et dans la pratique, que nul n’est au-dessus des lois. Ellesdoivent faire savoir que les responsables d’exécutions illégales, d’un recoursexcessif à la force, d’actes de torture et d’autresviolations devront rendre des comptes. »

Complément d’information

Une délégation d’Amnesty International s’est rendue en Tunisie du 14 au 23janvier, et a rencontré des familles de victimes des émeutes, des personnesblessées lors des manifestations, des témoins et d’anciens détenus, ainsi quedes avocats, des défenseurs des droits humains, des syndicalistes et desprofessionnels de la santé. Les chercheurs se sont rendus à Hammamet, Bizerte,Regueb, Thala et Kasserine.

Le gouvernement provisoire actuellement au pouvoir fait état de 78 morts et d’une centaine de blessés pendant les manifestations. Lesorganisations tunisiennes de défense des droits humains estiment

 

que lenombre de morts est bien plus élevé que cela, et les Nations unies évaluent cechiffre à 147, en plus des 72 personnes mortes en prison dans le cadred’affaires en lien avec les troubles. La plupart des homicides sontimputés à la Brigade de l’ordre public.


AmnestyInternational Security forces in Tunisia must be held accountable for killing protesters

1 March 2011

Amnesty International has today called for immediate independent investigationsas it released a report detailing unlawful killings and acts of brutality byTunisian security forces during the protests in December and January that ledto the departure of former President Ben Ali.

The 46-page report Tunisia in Revolt: State Violence during Anti GovernmentProtests reveals that security forces shot bystanders and fleeing protestersand fired live ammunition at protesters who did not pose a threat to theirlives, nor that of others.

« The security forces acted with reckless disregard for human life in alltoo many cases, » said Malcolm Smart, Director of Amnesty International’sMiddle East and North Africa programme.  

« The new government must ensure that killings and serious allegations ofabuse by the security forces are fully and independently investigated withoutdelay, and that those responsible are held to account. « This is an essential first step in turning the page on the long years ofabuses under the former president.

« Such investigations must provide Tunisians with the truth,and the victims with both justice and reparation. »

People detained by the security forces were also systematically beaten orsubjected to other ill-treatment, according to evidence gathered for the reportby an Amnesty International fact-finding team that visited Tunisia between 14and 23 January.

 Seasonal worker Ghassan Chniti, 19, was fatally shot as he ran away frompolice in the small city of Thala in central Tunisia, youths who were with himsaid.

A doctor confirmed he was shot from behind after examining his corpse atKasserine Hospital. Chniti was one of five people killed by live ammunition in Thala on 8 Januaryas skirmishes broke out between protesters and police.

His father told Amnesty International: « My son worked and got paid about150 dinars a month [70 euros] to help out the whole family. He went toparticipate in the protest…Our income is not enough to feed the family. »

Malek Habbachi, 24, who had recently become engaged, was killed by a singlebullet to his neck on the evening of 12 January in the Tadhamoun neighbourhood,one of the largest and poorest suburbs of Tunis. He was shot by a sniper,eyewitnesses said.

Riot police wielding batons hit Malek’s brother Youssri on his head, back andlegs as he tried to carry Malek home.

Malek Habbachi’s father said that he had joined the protests to call for betterlife opportunities: « All Tunisian people refuse to accept their livingconditions. Malek was fighting against corruption. » Malek Habbachi’s sister, who is studying law, told Amnesty Internationalresearchers, « We want justice, » a call echoed by most victims’families.

New incidents of violence took place on 5 February when security forces in thecity of Kef opened fire on protesters calling for the resignation of the localpolice chief whom they accused of abusing power. Police shot dead two people among protesters who they said were trying to breakinto the police station.

Amnesty International called on the caretaker authorities to allow Tunisians toexpress their opinions and participate in peaceful protests without fear ofinjury or arbitrary arrest.

« After the long years of repression under President Ben Ali, the Tunisianauthorities must now take concrete steps to rein in the security forces andinstill a culture of human rights within the police force, in particular, »said Malcolm Smart.

« The authorities must make it clear in both law and in practice thatnobody is above the law. They must show that those responsible for unlawfulkillings, excessive force, torture or other abuses are held fully toaccount. »

An Amnesty International delegation visited Tunisia from 14 to 23 January,meeting with families of those killed in the unrest, individuals injured duringprotests, other witnesses, and former detainees, as well as lawyers, HumanRights Defenders, trade unionists and medical professionals. Researcherstravelled to Hammamat, Bizerte, Regueb, Thala and Kasserine.

The current caretaker government says that 78 people died during the protests,with a further 100 injured. Tunisian human rights organizations say the realdeath toll was greater and the UN has put it at 147 in addition to the 72people who died in prison in incidents linked to the unrest. Most of thekillings are believed to have been committed by the Public Order Brigade(Brigade de l’Ordre

Publique, BOP).


Conseil régional de sauvegarde de la révolution de Nabeul

Arrestations à Nabeul à la suite des événements de la révolution

Nabeul, le 27 février 2011

Jeudi 17 février 2011 vers minuit et souscouvert de traquer les criminels évadés de prison, la ville de Tazerka a étéinvestie sauvagement par plus de 50 individus de la police […] il y a eu desdescentes aux domiciles des jeunes Nabil Ben Salah Nachi et Tarek Ben MokhtarGhalleb. Tous ceux qui ont croisé leur route ont été agressés, insultés, réprimésphysiquement et moralement et conduits au poste de la Sûreté de Korba où lesdeux jeunes ont été torturés et détenus à la suite des événements de larévolution du 14 janvier 2011 et de l’incendie du poste de la Sûreté deTazerka. De la même manière le Docteur Abdelbasset Nachi a été convoqué par labrigade judiciaire de Menzel Temime et il a été procédé à une enquête à sonsujet. Il a été averti que s’il n’était pas en mesure de faire venir sixtémoins à même de l’innocenter de toute participation à l’incendie, il seraitdéféré pour les mêmes accusations. Le jeune Walid Kadri, de Korba, avait été arrêté pour les mêmes accusations etle conseil a su qu’une liste de dix-sept personnes recherchées avait étédressée.

Conseil régional de sauvegarde de la Révolution

Commission des droits et des libertés

(traductiond’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Tunisie: le mouvement islamiste Ennahdha légalisé

Par The Associated Press | La Presse Canadienne – mar. 1 mars 2011 11:48 HNE

TUNIS, Tunisie – Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha a été légalisé mardiaprès 30 ans d’interdiction sous le régime de l’ex-président Zine el Abidineben Ali, a-t-on appris auprès de son responsable de la communication, AbdallahZouari.

Joint au téléphone par l’Associated Press, M. Zouari, ancien rédacteur en chefde l’organe d’Ennahdha «Al Fajr» (L’Aurore), a précisé que le récépissé de lareconnaissance légale avait été remis dans la matinée à un membre du bureauexécutif, Me Noureddine Bhiri, au ministère del’Intérieur.

M. Zouari s’est félicité de ce «pas franchi à la faveur de la révolutiontunisienne, après 30 ans de privation sous le régime du président déchu Zine elAbidine ben Ali» et un mois jour pour jour après le dépôt de la demande delégalisation. «Désormais,nous allons pouvoir oeuvrer publiquement et de manière légale au service denotre pays, dans une saine émulation avec les autres partis», a-t-il ajouté.

Le mouvement islamiste va s’atteler dès à présent àpréparer son congrès national, qui devrait se tenir dans les trois ou quatremois à venir, a-t-il précisé.

Il s’agira d’élire un nouveau président, Cheikh RachedGhannouchi ayant déclaré qu’il n’envisageait pas de briguer un nouveau mandat,et de renouveler les instances du mouvement, dont le bureau exécutif l’actuelet le conseil national.

Ces assises constitueront une étape préparatoire aux prochaines électionsprévues en Tunisie afin de mettre en place une Assemblée constituante chargéed’élaborer une nouvelle Loi fondamentale, a précisé M. Zouari.

En ce qui concerne une éventuelle candidatured’Ennahdha à la présidentielle qui suivra, le mouvement «définira sa positionen fonction du paysage politique qui sera tracé par l’Assemblée constituante etla Constitution attendue», a-t-il dit.

Baptisé initialement «Mouvement de la tendance islamique» (MTI), Ennahdha avaitdû changer de nom par la suite, le régime Ben Ali arguant qu’aucun parti nepouvait s’arroger le droit de parler au nom de l’islam qui, selon laConstitution, est la religion de tous les Tunisiens.

Une sévère répression s’est abattue sur le mouvement après les électionslégislatives de 1989 qui ont vu ses candidatsremporter environ 17 pour cent des suffrages. En 1990, Ennahdha a été dissout et des milliers des dirigeants et militants ont étécondamnés à de lourdes peines pour avoir «tenté de changer la nature du régimepar la force», selon l’acte d’accusation.

La plupart de ses dirigeants ont été poussés à l’exilet ne sont rentrés au pays qu’après la chute du régime Ben Ali le 14 janvierdernier. Lors de son retour à Tunis après un exil de 23 ans en Angleterre, le présidentd’Ennahdha, Cheikh Rached Ghannouchi, a reçu un accueil triomphal de plus de 20000 de ses partisans à l’aéroport de Tunis-Carthage.

http://fr-ca.actualites.yahoo.com/tunisie-l%C3%A9galisation-du-mouvement-islamiste-ennahdha-20110301-084327-993.html


Tunisie: l’opposition quitte le gouvernement, lemouvement Ennahda légalisé

 

Publié le 01.03.2011, 14h06   annoncé mardi à l’AFP son porte-parole officiel Ali El-Aryadh. | FethiBelaid  1/3 Deux chefs de l’opposition tunisienne se sont retirés mardi du gouvernement detransition, contribuant à son affaiblissement, alors que le mouvement islamisteEnnahda a obtenu sa légalisation.

Sur le terrain, la situation s’est relativement calmée à Tunis: des magasinsont rouvert, d’autres tentaient de réparer leurs devantures endommagées par lesviolences du weekend ayant fait cinq tués.

La circulation s’est animée sur l’avenue centrale Habib Bourguiba, épicentre dela contestation, même si les renforts militaires etpoliciers ont été maintenus autour du ministère de l’Intérieur.

Les ministres tunisiens de l’Enseignement supérieur etde la recherche scientifique, Ahmed Ibrahim, et du Développement régional etlocal Ahmed Néjib Chebbi, ont tour à tour annoncé leur démission dugouvernement de transition.

Ils étaient les seuls représentants de l’oppositiondans ce cabinet.

M. Ahmed Ibrahim, chef du parti Ettajdid (ex-parti communiste), a indiqué àl’AFP avoir « la conviction qu’il pourrait mieux servir la révolution enétant en dehors du gouvernement ».

« J’annonce ma démission en raison de l’hésitation etdu flou qui ont marqué l’action du gouvernement de (Mohammed) Ghannouchi »,a déclaré M. Chebbi, dirigeant du Parti démocratique progressiste (PDP), lorsd’une conférence de presse.

Le ministre auprès du Premier ministre tunisien chargé des réformes économiqueset sociales, Elyes Jouini, a aussi démissionné mardidu gouvernement de transition, a annoncé l’agence officielle TAP.

M.Jouini est le troisième ministre à quitter legouvernement mardi, portant à cinq le nombre des ministres démissionnaires endeux jours.

Deux ministres ont déjà démissionné lundi, au lendemain de la démission duPremier ministre Mohammed Ghannouchi, aussitôt remplacé par Béji Caïd Essebsi,84 ans, un libéral qui avait servi sous Habib Bourguiba (président de 1957 à1987).

Il s’agissait de Mohamed Nouri Jouini qui avait leportefeuille de la Planification et de la coopération internationale, et deMohamed Afif Chelbi à l’Industrie et la technologie, qui avaient fait partie dudernier gouvernement Ben Ali.

Cette valse des démissions témoigne du cafouillage politique dans lequel sedébat le gouvernement de transition qui, affaibli, aurait accepté l’idée de lamise en place d’une Assemblée constituante, prônée par uncollectif de partis et d’ONG, et de renoncer à l’organisation d’une électionprésidentielle.

Le nouveau Premier ministre tunisien Béji « Caïd Essebsim’a informé que le gouvernement a décidé de se plier au Conseil de laprotection de la révolution. Il n’y aura pasd’élection présidentielle, mais celle d’une Assemblée constituante », adéclaré aux journalistes M. Chebbi, en annonçant sa démission.

L’Assemblée constituante est une idée phare du Conseil de la protection de larévolution, un collectif en cours de formation et regroupant quelque 14 partispolitiques, la puissante Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) etdes organisations de la société civile.

En outre, le président de la République par intérim « Foued Mbazaa neprolongera pas son mandat », qui expire à la mi-mars selon la Constitution,a ajouté M. Chebbi en citant M. Caïd Essebsi, tout en mettant en garde contrele risque d' »un vide constitutionnel » dans le pays.

« Le gouvernement de transition doit démissionner en bloc. C’est un cabinetfantoche, incapable et qui a échoué », a déclaré à l’AFP Hamma Hammami,chef du Parti ouvrier communiste tunisien (POCT).

Le mouvement Ennahda, largement réprimé sous le régime de Ben Ali, a étélégalisé, trente ans après sa fondation, a annoncé mardi à l’AFP sonporte-parole officiel Ali El-Aryadh, affirmant la volonté de son groupe de »contribuer à l’édification d’un régime démocratique ».

Ennahda (Renaissance) a été fondé en 1981 par Rached Ghannouchi avec desintellectuels inspirés par les Frères musulmans égyptiens.

Rached Ghannouchi est rentré fin janvier en Tunisie après un exil de vingt ansà Londres. http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/tunisie-l-opposition-quitte-le-gouvernement-le-mouvement-ennahda-legalise-01-03-2011-1338080.php


APPELURGENT AUX ORGANISATIONS HUMANITAIRES

Face à l’aggravement dramatique de la situation desréfugiés à la frontière tuniso-libyenne qui affluent par dizaines de milliersquotidiennement. Malgré l’extraordinaire élan de solidarité du peuple tunisien et de ses associations les conditions des réfugiés sedégradent faute de moyens suffisants.

La F.T.C.R. lance un appel solennel aux grandes associationshumanitaires habitués à gérer ce genre de catastrophe humanitaire pourintervenir immédiatement à la frontière tuniso-libyenne et sauver ces travailleursmigrants et leur familles victimes des folies sanguinaires de Kadhafi et de sesbandes armées.

Les révolutions arabes de Tunisie, Libye et Égypte ont besoin de cette aide urgente, c’est laresponsabilité des démocrates du monde entier

Pour la F.T.C.R. le président TarekBEN HIBA


COMMUNIQUE DE SOUTIEN DE LAF.T.C.R.

Parisle 1er mars 2011

LaF.T.C.R. soutien les revendications des  grévistes de la faim du CentreAdministratif de rétention de Vincennes 

LaF.T.C.R. demande le rétablissement immédiat des visites ainsi que tous lesdroits des retenus surtout en matière de santé et de soins.

LaF.T.C.R. demande que les retenu ne fassent pas l’objet de violence ou debrimades.

LaF.T.C.R. demande le respect des conventions internationales et européennes enmatière de droits humains dans tous les centres de rétention en France.

LaF.T.C.R. rappelle que les délits liés aux séjours ne doivent plus êtreprivatifs de libertés.

Elledemande l’arrêt des expulsions, la fermeture des centres de rétention etl’arrêt de la délivrance des visas dans l’attente de la renégociation desaccords de reconduites et de réadmissions avec les gouvernements issus desrévolutions arabes.

Pour la F.T.C.R. le président TarekBEN HIBA


 

Communiqué ATNF

 HALTE AUX MASSACRES DESPOPULATIONS EN LIBYE

 

Les informations qui proviennent de Libye fontdésormais état de plusieurs milliers de morts et d’unnombre tout aussi important de blessés. Les manifestations à Tripoli sontl’objet d’une répression féroce, les autorités utilisant des armes lourdes contre le peuple en lutte. Le colonel Kadhafi apromis lui-même dans son intervention télévisée qu’il n’hésiterait pas à mettreen œuvre un véritable bain de sang.

 

Pendant des années le régime Libyen etson dictateur ont été soutenus par l’Europe et les USA. Lesarmes qui tirent aujourd’hui sur le peuple lui ont été vendu par les mêmes quidevant la révolte populaire critiquent aujourd’hui Kadhafi. Jusqu’aubout l’Europe et la France ont tenté d’aider les deuxdictateurs tunisien et égyptien à rester au pouvoir. Les USA pour leur parttentent de récupérer les différents processus révolutionnaires populaires pourplacer des hommes correspondant à leurs intérêts.

 

La Libye revêt une importance stratégique pourl’Europe et les critiques forcées par les événements nenous font pas oublier le rôle que la communauté européenne a fait jouer àKadhafi depuis de nombreuses années. Par le biais d’accords bilatéraux, ellesouhaite étendre à tous les pays africains, le rôle répressif contre lescandidats à l’émigration qui a été confié à Kadhafi. Ainsien 2009 l’accord signé avec Berlusconi confie à la Libye le rôle de gardefrontière de l’Europe pour les migrations. Les sans-papiers arrêtés en Italiesont expulsés non pas vers leur pays d’origine mais vers la Libye où ils s’entassentdans des camps dans des situations dramatiques. En échange, Kadhafi a reçu 5milliards de dollars sur une période de 25 ans.

 

Le peuple Libyen ne doit pas être lavictime de ces intérêts mesquins des grandes puissances qui bafouent depuistoujours les intérêts légitimes des peuples. Nous devons être à ses côtésdans cette épreuve dramatique.

 

Manifestationde solidarité avec le peuple libyen

 

Mercredi2 mars 2011 à 18 h 30

PlaceRihour à Lille

 

Unejonction se fera au démarrage avec la manifestation des sans-papiers

 

Nous demandons à chacun d’apporterdes bougies que nous allumerons en hommage aux morts de Libye.

 

HALTEAUX MASSACRES EN LIBYE

 

Solidaritésans ingérence avec la lutte du peuple libyen

 

Collectif de solidarité avec lespeuples en lutte, Algériens du Nord pour la Démocratie et le changement (ANDC),Association des Tunisiens du Nord de la France (ATNF), la Voie démocratique duMaroc, le Comité des Sans-papiers (CSP 59), le Nouveau parti anticapitaliste(NPA), LE Parti de Gauche (PG).

 


Un revenant des ténèbres

 

 

Parceque GHANOUCHI ne pouvait pas valoir plus que toute autre figure du Benalisme,les masses ont exigé son départ !

Cesmasses contrairement aux allégations de Ghanouchi n’ont pas constitué unemajorité silencieuse par la poursuite de leurs protestations véhémentes contreà la fois sa nomination et sa formationgouvernementale.

MrGhanouchi p…ar cette assertion grave de conséquence cherche à réveillerl’instinct exécrable de l’émotion collective etcombien dangereux en ces instants de l’histoire de notre pays.

Lestunisiens en été floués par le président intérimaire qui vous a reconduit a latête d’un gouvernement reflétant d’une façon flagrante la volonté de continuitéd’un régime décrié par tous et non la rupture avec celui-ci :sinon que signifie que des ministres d’obédience essentiellement RCD – en sommedes récidivistes travestis – siègent dans un gouvernement formé à la suited’une révolution .

Ainsimême le pseudo remaniement a accouché d’une équipe inféodée etbâtarde; ceci bien sûr a provoqué la majorité non silencieuse puisque le vraichangement et la rupture totale avec le passé et ses personnalités a été avorté.

Doncla majorité non silencieuse considère que tous les attributs de l’ancien régimeـ source des tous les maux et déboiresde la société ـ ont été maintenus.

Lesuccesseur annoncé ـ même au passé immaculé ـ n’est pas l’objet dudébat; l’écueil que la révolution veut éviter c’est de renouer avec unepolitique de personnalisation et de déification des hommes du nouveau régime souhaité .

Cequi est aujourd’hui en question et depuis toujoursc’est cette manière dédaigneuse de désignation d’un responsable politique.

Lepeuple tunisien a acquis sa majorité politique et nepeut plus admettre l’imposition d’un quelconque personnage sans le respect deson droit à la citoyenneté: en un mot jamais plus de tutelle et non plus demarginalisation politique comme type de gouvernance.

Tous au long de son histoire ـ et dés l’aubede l’indépendance ـqui devait voir surgirles structures de représentativité et de diligence de la voix du peuple pourcréer les conditions de l’émancipation sociale et politique et de participationeffective à la chose publique les tunisiens en ont toujours été brutalementécartés et en cas de protestation la répression sauvage faisait le reste.

Aucuneliberté n’était permise même les droits fondamentaux – la libre expression et la liberté de pensée – étaient censurées.

Les mercenaires du destour Bourguibien et lesbarbouzes de Ben Ali faisaient œuvre de représentant du peuple.

Tenez-vous bien : Rien ne change c’est aujourd’huil’illusoire liberté qui domine la scène.

Lesacquis à ce stade sont insignifiants et sontprésentéscomme une donne de la bonne la grâce des voleurs de la révolution «c’est ce qu’on veut faire croire » plutôt que le fait des insurgés.

Rappelons-nous que le lendemain de la chute du chef de la mafia ـ diffuse dansl’appareil de l’Etat ـ avec ses deux constituants : les milices du RCD et la policepolitique active jusqu’à nos jours, l’apparition de Ghanouchi encadré parKallel et Mbazaa est un rappel à l’ordre à l’adresse des masses .

Pardonce n’est pas un simple rappel à l’ordre c’est unemenace et un bras de fer engages avec la révolution pour ravir le pouvoir.

N’oublionspas que l’argument majeur avancé à tout bout de champ c’est la crainte d’undanger de vacance du pouvoir.

Lepassage de l’article 56 à l’article 57 a était unemanœuvre insidieuse pour laisser croire à l’émergence légitime de l’équipesuccédante.

Laveille garde déstourienne non légaliste et ne croyantni à la démocratie ni à la nécessité de respecter la volonté populaire nedémissionnera pas de si tôt.

Lavigilance est de rigueur: il s’y joint au politique machiavéliste descomploteurs qui tirent les ficelles derrière le rideau: l’orchestrationinsidieuse d’une campagne médiatique pour saper le moral du peuple et de sonavant-garde : le levier de la nation que représenteles jeunes.

Lapresse écrite, radio diffusée et, télévisée s’élève encœur contre des agissements inconsidérés de quelques jeunes et font del’amalgame – arme insipide – pour maculer les jeunes révolutionnaires.

Il a été propagé quecertains casseurs arrêtés faisaient la sale besogne des commanditaires derrièrele rideau.

Parceque l’enjeu est fondamentale et parce que l’avenir dela révolution est au point de mire de ses ennemis ces derniers n’abdiqueronspas.

MonsieurBéji, ce n’est pas le discours que vous promettez quinous convaincra.

Leseul crédit que nous pouvons vous accorder dépend de la réalisation sans délaisdes revendications suivantes comme plan d’urgence:

La dissolution du gouvernement actuelle

La dissolution du Parlement

La dissolution du Conseil Consultatif

L’assainissement immédiat du ministère del’intérieur et le renvoi ipso facto de la police politique.

En règle majeure de gouvernance nousn’accepterons plus jamais de décision nous engageant sans une largeconsultation des représentants de la société civile (partie ,organisation et , association).

Au sein du prochain gouvernement, lesdescendants de Ben Ali n’ont pas le droit de cité .

Lesjeunes sont l’espoir de la nation ; faisant leurconfiance ; ils ne manquent pas de compétence et ont le cœur plein d’amour pourleur patris , les mains propres et l’esprit lucide.

 

Abon entendeur Salut

TrikiMohamed Moncef

 


 

 

LE RETOUR DE L’AUDACE

 

A partir de ce mercredi 2mars 2011, « L’AUDACE » reparait dans les kiosques. Ilest imprimé en format tabloïd en Tunisie et est disponible chez les 700dépositaires de Tunisie (kiosques, librairies, hotels etc).

Pour l’instant, sa périodicité estbi mensuelle. Une version arabe indépendante de la française est en coursd’élaboration.

Enfin, le mensuel reprendra bientôtdans sa format Magazine.

 

Slim BAGGA


L’HOMME DU PASSE ET LES HOMMES DU PASSIF

 

 

J’ai cru rêver lorsque j’ai entendudire dimanche soir et avec plus d’insistance lundi que l’UGTT, par la voix ducorrompu Abdessalem Jerad, s’opposait à la désignation de Beji CaÏd Essebsi entant que Premier ministre du gouvernement provisoire.

 

Pour dire vrai, ce n’est pas tant lacontestation de M. Essebsi qui m’a indisposée et choqué de nombreux autres.C’est surtout qu’un traître de la cause et des intérêts de la classe ouvrièreait encore droit au chapitre et ose s’exprimer et donner son avis après s’êtreservi pendant une décennie de la dictature pour consolider son patrimoine etcelui de sa descendance et de son épouse…

 

Mais dans quel monde vivons-nousdonc? Voilà unhomme qui est plus proche de la liste des 110 apparentés à Ben Ali, et quidevrait être traduit devant la justice, mais qui a encore l’outrecuidance de semontrer à la télévision et demande qu’on lui rende des comptes pour telle outelle désignation dans l’intérêt du pays.

 

Les Tunisiens qui tiennent mordicus, et à raison, qu’on ne leur confisque ni leur vole leurrévolution devraient aussi et surtout regarder du côté de ceux qui, sansdignité mais aussi sans vergogne, veulent se l’approprier et font comme s’ilsen étaient dignes ou les dignes représentants.

 

Abdessalem Jerad a été de toutes les courbettes, detous les services rendus à la dictature au mépris des intérêts des travailleurset de celui de l’histoire illustre de la Centralesyndicale qu’il représentait. Plus criminel: la liste des terrains d’une superficiede 900 m2 chacun  dans les Jardins de Carthageattribués grâcieusement en contrepartie de sa complicité criminelle avec BenAli parle d’elle-même: fils, filles, épouse et lui-même, si j’en crois lesdocuments de l’AFH en ma possession, sont traduisibles devant les tribunaux, etle larbin Jerad du Parrain Ben Ali à leur tête.

 

D’autant plus que ces terrains ont été attribuésnominativement suite à une déclaration sur l’honneur stipulant qu’ils  ne possèdent rien.

 

A défaut d’être parti la tête bassepar lui-même, comment la Révolution permet-elle qu’il s’exprime en son nom?

 

Si Béji Caid Essebsi peut à sesyeux apparaître comme un homme du passé par allusion à l’ère Bourguiba, on nelui connait pas encore de malversations ni d’affaires douteuses.

 

Mais il est des hommes dupassif qui tel Jerad, à divers niveaux de la société civile, ont tout intérêt àse retirer, à se taire. En attendant d’être jugés et condamnéset au moins à rétrocéder ces milliers d’hectares acquis en familles pourquelques dinars et surtout en récompense de leur félonie et de leur complotcontre le peuple.

 

SLIMBAGGA

 

PS: Tout sera publié sur ces corrompus, serviteurs dela tyrannie sans la moindre pitié…C’est une promesse!


Feu identique,conséquences différentes : un aperçu desinégalités régionales en Tunisie

 

 

Unmodeste vendeur ambulant de bricks s’est immolé par le feu à Monastir. Leshabitants manifestent lors de ses funérailles. Même scénario à Sidi Bouzid avecl’immolation par le feu d’un vendeur ambulant de fruits et légumes. C’estl’étincelle qui met le feu à la plaine : laRévolution a lieu. Un aperçu des inégalités régionalesen Tunisie peut expliquer les conséquences différentes de ces actes désespérés.

 

 

Une mêmecause à entraîné deux drames identiques, qui ont engendré des conséquencesdifférentes.  A Monastir, un modeste vendeurambulant de bricks à l’œuf décide un jour de rallonger de quelques centimètresson étal bleu et blanc aux couleurs de sa ville, afin de pouvoir préparer etvendre des sandwichs. Pour ce faire, une autorisation officielle est nécessaire maislui est systématiquement refusée par les agents municipaux, qui lui promettentde la lui accorder une fois prochaine. Rien ne se passe exceptés leshumiliations et les brimades qui se poursuivent.Ainsi, pour protester face à l’incompréhensible obstination des agentsmunicipaux à ne pas lui accorder ce permis et les multiples humiliations dontil a fait l’objet, Abdesslam Trimech 30 ans et père de 2 petites filles,s’immole par le feu dans l’enceinte de la municipalité de Monastir, le 3 mars2010. Consternation générale des habitants, dont plusieurs centaines ontmanifesté lors des funérailles de cet honorable pèrede famille, devant la municipalité et le siège du gouvernorat de Monastir.

A SidiBouzid, un chômeur est contraint, malgré son diplôme,de vendre des fruits et légumes dans un étal de fortune. Sans autorisationofficielle, il voit sa marchandise confisquée àplusieurs reprises par des employés municipaux. Les humiliations et les altercations continuent. Jusqu’au jour où au combledu désespoir, Mohamed Bouazizi 26 ans, s’asperge d’essence ets’immole par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, le 17décembre 2010. La consternation des habitants après cedrame a alors provoqué un soulèvement populaire qui s’est transformé enRévolution.

 

Régions différentes, conséquences différentes

Ce qui aprovoqué la profonde désespérance de ces deux jeunes hommes peut être expliquépar l’attitude méprisante des autorités pour leur situation précaire. Ladifférence de l’aboutissement de ces actes courageux tient lieu au contexteéconomique et social distinct entre la région deMonastir, assez prospère, et celle de Sidi Bouzid, plutôt pauvre. Avantd’illustrer les disparités régionales en Tunisie par quelques indicateurs, il convient de rappeler l’impérieux réflexe de l’ancienrégime de falsifier certains chiffres, en particulier ceux concernant lechômage. Précisément, le directeur général de l’Office National de la Jeunesse,Brahim Oueslati, a récemment confié que quelques chiffres de l’enquêtenationale sur la jeunesse étaient faux, en premier lieu desquels ceux sur letaux de chômage des jeunes. Ainsi en 2009, le réel taux de chômage des jeunesde 18-29 ans a été de 29,8% et celui des jeunes diplômés de l’enseignementsupérieur a atteint 44,9% contre 22,1% selon les données officielles de l’èreBen Ali. Les chiffres rectifiés et annoncés par l’ONJconvergent désormais vers une estimation faite par la Banque Mondiale dans lecadre d’une enquête réalisée fin 2005 et selon laquelle le taux de chômage destechniciens supérieurs et des maîtrisards avoisinait les 50%.

 

Chômage des jeunes inégalitaire selon les régions

Afind’évaluer le taux de chômage par région à partir des écarts du taux de chômagedes jeunes au niveau national, une estimation économétrique a été effectuée et a été préférée à un simple calage linéaire[1]. Il apparaît donc que plus de 35% des jeunes de 18-29 ans seraient chômeurs en 2009 dansla région du Centre-Ouest (Sidi Bouzid, Kasserine, Kairouan) alors qu’ilsreprésenteraient près de 26% dans la région de Centre-Est (Monastir, Sousse,Mahdia, Sfax). Les régions du Nord Ouest (Béja, Jendouba, Le Kef, Siliana) etdu Sud Ouest (Gafsa, Tozeur, Kebili) sont particulièrement touchées par lechômage des jeunes avec des taux respectivement de 45%et de plus de 50%, alors qu’il ne serait que de près de 30% pour le GrandTunis. Aussi, les jeunes à la recherche d’un emploi en 2009 seraient proches de60% à Kasserine, contre 20% à Nabeul. Constat déjàconnu, les jeunes de 18 à 29 ans résidant dans les régions de l’Ouest de laTunisie connaissent donc une situation de chômage particulièrement difficilepar rapport à ceux résidant dans les régions proches du littoral. Ce qui apparaît grâce à cettenouvelle estimation, c’est l’ampleur énorme de ces différences régionalesconcernant le niveau d’emploi des jeunes. Quant aux jeunes diplômés del’enseignement supérieur, le même type d’estimation pourchaque région n’a pu être effectué en raison d’un déficit de données.Néanmoins, compte tenu du nouveau taux officiel annoncé de 44% au niveaunational, on peut raisonnablement penser qu’il est encore plus important dansles régions de l’Ouest de la Tunisie.

 

Disparitéde la pauvreté des régions

Autre indicateur pour mesurer ces disparités régionales,celui du taux de pauvreté par région[2]. Cetindicateur, issu de l’enquête quinquennale de consommation et du niveau de viedes ménages de l’Institut National de la Statistique (INS), illustre bien cesdisparités, malgré un fort probable « ajustement » de la part del’ancien pouvoir. Et comme pour le taux de chômage, ce sont les régions del’Ouest de la Tunisie qui présentent la proportion de pauvres la plus élevée.Les résultats de cette enquête pour l’année 2005[3]aboutissent à classer les régions du Centre-Ouest et du Sud-Ouest comme lesplus pauvres du pays avec un taux de pauvreté respectivement égal à 12,8% et 5,5% pour une moyenne au niveau national de 3,8%. Alors que letaux de pauvreté a diminué entre 2000 et 2005 pour l’ensemble de la Tunisie, lenombre de pauvres rapporté à la population locale a presque doublé pour larégion Centre-Ouest (7,1% en 2000 à 12,8%). Unecomparaison sans appel est celle de la région de Monastir(Centre-Est) avec cette même région de Sidi Bouzid (Centre-Ouest) et pourlaquelle la proportion de pauvres y est plus de dix fois et demi supérieure àla première (respectivement 1,2% et 12,8%).

 

L’onde de choc régionale d’un sacrifice

Le difficilecontexte économique et social de ceux qui représententun tiers de la population en Tunisie[4] est bien commun à tout le pays maisil est exacerbé dans certaines régions plus que dans d’autres. C’est bien celaqui peut expliquer la raison pour laquelle l’immolation par le feu de AbdesslemTrimech à Monastir n’a pu être l’étincelle de laRévolution. Les habitants de Monastir ont certes été émus, éprouvés, révoltéspar cet acte dur et inédit. Une partie importante dela jeunesse a partagé le désarroi de la famille mais son identification avec lamodeste situation de Trimeche est restée limitée. Le choc psychologique n’a pas eu lieu. En revanche à SidiBouzid, parce que le contexte économique et social estéprouvé, un grand nombre de jeunes a pu se reconnaître en Mohamed Bouazizi. Lacompassion a cédé à la revendication. D’un acte radical pour une revendicationindividuelle, on est passé à un soulèvement populairepour des revendications collectives. Et l’onde de choc d’un sacrifice s’estdonc propagée d’abord aux villes les plus pauvres de tout l’Ouest de laTunisie, avant de gagner la côte Est en même temps que les classes moyennes,puis la capitale.

 

Des disparités à réduire prioritairement

Les actesprofondément désespérés de Abdesslem Trimech etMohamed Bouazizi frappent par leur violence, leur similitude et leuraboutissement est le reflet des disparités régionales en Tunisie. Depuis desdécennies, le développement du littoral a été préféré à celui de l’Ouest dupays. Les infrastructures routières étaient construites prioritairement pourrelier la capitale avec les régions de l’Est, en particulier le Centre-Est.Aussi, le Grand Tunis et l’Est de la Tunisie, du Nord au Sud, concentrent lesindustries à haute valeur ajoutée (tourisme, textile…), génératrices d’emplois.L’activité de l’Ouest de la Tunisie étant principalement tournée versl’agriculture, les créations d’emplois dans ceterritoire sont donc très réduites, ce qui favorise un exode d’une partie de lapopulation, vers l’Est ou la capitale. Penser que l’Ouest de la Tunisie a étéignoré durant des décennies serait une erreur, maisaffirmer que ce territoire a été négligé serait plus juste. Certes, dèsl’Indépendance, l’Etat a été présent dans ces régionsavec la création d’écoles, d’hôpitaux, de commissariats. Maisles incitations à attirer les industries (en dehors de l’industrieagro-alimentaire) sont insuffisantes, voire inexistantes. Une plusgrande accessibilité de ces régions est une prioritéévidente pour le développement de ces régions, mais elle prendra du temps et nerésoudra pas à court terme la situation compliquée de ses jeunes ou moinsjeunes chômeurs.

 

 

Durantplusieurs années, le président déchu et son régime ont falsifié des données comme pour mieuxocculter le malaise de la jeunesse et certaines caractéristiques des écartsinterrégionaux. Un diagnostic plus approfondi est doncnécessaire pour apporter le remède qui pourra combler ces disparités. Pour cela,l’ensemble du système d’information statistique doit être revu pour ne pas êtresoumis à des pressions, quelles qu’elles soient etl’indépendance totale de l’INS doit être assurée par la loi définissant sonstatut. D’autre part, l’information statistique élaboréeprincipalement par les ingénieurs compétents de l’INS, devra être plus riche,avec une publication plus régulière, malgré le coût inhérent aux différentesformes de produits statistiques.

La genèse dusoulèvement a bien été le fait des jeunes de Sidi Bouzid, de la région del’Ouest mais la Révolution qui s’en est suivie a été menée par l’ensemble desTunisiens, unis pour mettre un terme aux inégalités sociales, à la corruption,au népotisme, à la répression. La Révolution appartient donc à tous lesTunisiens, comme les problèmes sociaux et économiquesde chaque région du pays. Tous les Tunisiens doivent donc se sentir concernés et se mobiliser pour la créationen commun du destin collectif[5].

 

[1] Pourpouvoir appliquer cet écart national entre le taux de chômage des jeunes réelet déclaré (officiellement, sous Ben Ali) à chaque région, il convient dedéterminer ce qui pourrait l’expliquer. En fonction des données disponibles del’INS (Institut National de la Statistique), nationales et régionales depuis1984 que j’ai pu collecter et selon la qualité de la variable retenue, ilressort que cet écart peut être expliqué par le niveau de la population, letaux de chômage déclaré et la proportion de la population diplômée del’enseignement supérieur (68% de la variance de cet écart sont expliqués parces variables exogènes) : Yréel– Ydéclaré = 0,11 – 2,57*10-5POP + 1,06 Ydéclaré +0,017EDUSUP (estimation par laméthode des moindres carrés ordinaires). Ensuite,j’applique les coefficients estimés au niveau national aux données depopulation, de chômage et d’éducation pour chaque région pour obtenir cet écartrégional. J’en déduis ensuite une estimation du taux de chômage des jeunes de18 à 29 ans pour chaque région. Cependant, la faible temporalité de ces donnéesainsi que les hypothèses de j’ai été amené à faire pour rétropoler certainesannées manquantes, rendent fragile cette estimation.

 

2 Selon la Banque Mondiale, les seuils de pauvreté indiquent les niveauxde ressources matérielles dont un individu a besoinpour acheter un panier de biens élémentaires. Le seuil de pauvreté (absolue ourelative) est assimilé à un revenu minimum (ou niveaude consommation minimum) en dessous duquel la personne ne pourra pas assurerses besoins les plus élémentaires en produits alimentaires et non alimentaires.L’indicateur de pauvreté rapporte le nombre de personnessituées au-dessous du seuil de pauvreté à la population totale.

 

3Ladernière enquête de consommation et niveau de vie des ménages de l’INS date de2005. On peut ytrouver les chiffres de la pauvreté par région, mais sans la distinction selonle milieu (rural ou urbain). Seule l’édition de 2000 dispose de données sur lapauvreté par région et selon le milieu, rural ouurbain. Ainsi, c’est dans la région du Centre-Ouest, que le nombre de pauvresvivant en milieu urbain rapporté à la population locale est le plus élevé, à 12,6% soit plus de quatre fois supérieur à celui de la régionde Centre-Est, pour l’année 2000.

4 Selon l’INS, les jeunes de 15 à 29 ansreprésentent 29% de la population totale en 2009. Le détail sur la part des18-29 ans dans la population totale n’est pas disponible.

5 Alain Badiou, philosophe.

 

                                                                                      

                                                                                                                                                                                                                                               Slim DALI

 

                                                                                                                                                                              


 

La Révolution tunisienneface au danger du populisme.

 

La Tunisie a donné le la à une dynamique de révolte qui adéjà contaminé de larges parties du monde arabe et risque de s’étendre àd’autres régions. Le succès du mouvement a surpris par sa rapidité et a pris de court toutes les élites politiques,économiques et académiques de tout bord. L’opposition politique, toute tendanceincluse, n’a pas eu la possibilité de surfer sur la vague de contestation pourredorer une image fortement entachée par son éloignement géographique et socioéconomique du peuple. La politique répressive de BenAli avait, en effet, réduit l’opposition tunisienne à une multitude de courantssans cohérence et sans direction. L’exil de nombreuxde ses figures emblématiques l’a parfois déconnecté deses bases. La fracture idéologique qui divise des différentes ailes,islamiques, laïques, libérales, de gauche, l’ont poussé à des débatsintellectualisant aussi inutiles que contreproductifs. Ces controverses ont,par exemple, nourrit le sentiment que les opposants constituaient unebourgeoisie intellectuelle, hautaine et convaincue desa supériorité sur une populace qualifiée de soumise et d’immature. De sa part la population, la jeunesse en particulier, méprisaitde larges parties de cette opposition accusée parfois de compromission avec lepouvoir et souvent d’incapacité à constituer une alternative crédible.

Or cetteopposition s’est réveillée sur le bouleversement du 14 janvier qu’elle avaitencore moins prévu que les partisans du président déchu. Du jour au lendemain,l’espace politique qu’encombraient Ben Ali, son image, safamille et son parti est devenu un chantier vide, un terrain vierge avec despossibilités illimitées. Les partis politiques, légaux ou non,se sont rendu compte qu’ils n’étaient pas forcément l’alternative incontestablede Ben Ali. Ce qu’ils croyaient être un vide politiques’est révélé une multiplication infinie de débats, d’initiatives et deproposition. Ceux qui onttenté de récupérer le mouvement à leur compte ont dû rentrer bredouille. Lesdix millions d’anciens sélectionneurs en puissance d’une équipe nationale defootball dirigée en réalité par un unique entraîneur, généralement étranger, sesont découvert des talents politiques et ont refusé d’être mis à l’écart dudébat. Chacun avait son point de vue, sa position, son opposition, sa priorité,sa solution… C’était certes la cacophonie, mais une cacophonie quiaurait pu être salutaire. Au fond, quoi de plus normal après plusieursdécennies de silence et de peur. Detoute façon, la population était consciente que la chute de l’ancien régimen’était que le début d’une transition diplomatique réelle.

Cependant, comme l’affamé risque de mourir en mangeantavidement, une révolution peut se perdre en s’exaltant violemment. Carle populisme, et donc une menace de dictature, est ledanger qui guette toute liberté chèrement acquise. Rappelons d’abord que lepopulisme est les discours et les activités politiquesqui prétendent représenter les besoins et les ambitions harmonieuses de lapopulation dans sa globalité. Il se caractérise parune hostilité systématique aux élites et par une demande constante duchangement.

L’histoire dupopulisme, en Amérique latine par exemple, prouve que cette méthode pour fairela politique tend à se transformer en un autoritarisme dictatorial qui s’explique,justement, par l’absence d’harmonie entre les besoins et les ambitions d’unmême peuple. Ces besoins et ses ambitions deviennentdonc le moyen rhétorique qui permettent au dictateur de rester au pouvoir, touten s’adressant, directement et sans les intermédiaires institutionnelstraditionnels, au sentiments des masses. Dans lesprochains paragraphes, nous allons tenter d’analyser les raisons pourlesquelles la Tunisie offre aujourd’hui un terrain fertile pour une déviationpopuliste.

 

1.   La ferveur révolutionnaire

 

La Révolutiondes jasmins a renversé l’une des dictatures les plus répressives de l’époquecontemporaine, dictature qui avait su aliéner la classe politique, la sociétécivile, l’élite intellectuelle et le capital. Le renversement du symbole historique du régime, le président BenAli, a provoqué une ivresse de victoire. Une jeunesse sans expériencepolitique, – peut-être justement parce qu’elle était sans expérience politique-a inventé et a mis en application la recette qu’il fallait pour renverser lerégime, recette que l’opposition traditionnelle n’avait même pas théorisée.

Enivrée par cet exploit, la jeunesse se croit dépositaire d’unepuissance irrésistible. Un sentiment hostile auxélites de toute nature risque de se propager au sein de la population. Commenous l’avons vu, il s’agit de l’un des ingrédientsnécessaires pour le populisme.

Le paradoxedans cette histoire est le suivant : la classepolitique officielle a l’air de mieux accepter ce sentiment que l’opposition.L’ancien gouvernement provisoire, qui vient de démissionner, a su, au moins,donner l’impression qu’il comprend que ses liens avecle régime de Ben Ali lui attiraient la colère des masses. Des gestes de bonne volonté, commel’amnistie générale et la promesse de se retirer du paysage politique après latransition, ont été annoncés.

L’opposition,en revanche, ne supporte pas d’avoir manqué l’occasion du 14 janvier pourécrire l’histoire. Pour se rattraper, elle adopte des postures parfaitementpopulistes. Elle proclame, par exemple, que la révolte doitêtre poursuivie. Elle espère se présenter comme unacteur majeur de la révolution et faire, ainsi, oublier son arrivée tardivepuisqu’il lui appartient de déraciner l’ancien régime.

 

À ce niveau del’analyse, il faut, d’abord, préciser que cette position constitue, enréalité, une manifestation du mépris, conscient ou non, vis-à-vis de l’exploithistorique du 14 janvier. End’autres termes, la Révolution des jasmins n’aurait rien réalisé. Des phrasessimplistes du genre (le dictateur et parti, mais reste la dictature) démontrentque cette opposition est déterminée à s’attribuer la part du lion d’un exploiauquel elle n’a pas participé et auquel elle ne pourra pas participer. Le peuple tunisien comprend que l’ancien régime n’étaitpas structurellement totalitaire. Les ministresn’avaient pas forcément subi un lavage idéologique descerveaux, comme ce fut le cas, par exemple, sous l’Allemagne hitlérienne. Ladictature méprisait même les ministres qui, pour la plupart, n’étaient que dessalariés, des compétences qui assuraient le bon fonctionnement de l’État et quivéhiculaient une bonne image à l’étranger. Ainsi, ceux qui ont combattuGhanouchi et son gouvernement provisoire se sonttrompés de cible.

En réalité, ledictateur est parti et avec lui sa dictature. C’est ledanger d’une nouvelle dictature, qui peut profiter bien évidemment del’appareil répressif de l’ancienne, qui est toujoursprésent. Le problème est que la ferveurrévolutionnaire, elle-même, constitue la terre fertile que recherche lespopulistes pour orienter le mouvement vers ce sens.

La chute,aujourd’hui, du gouvernement signifie que le peuple donnedes occasions en or à ses ennemis. Les arrivistesreconstituent leur image politique au détriment du peuple. Ilsentraînent une fragilité des institutions qui ne peut profiter qu’aux ancienspartisans de Ben Ali dont l’intérêt objectif est d’affaiblir les autorités pouréviter l’ouverture de dossiers épineux. 

                                                                                

2.   La symbolique du cri (dégage)

 

Aucri dégage, le dictateur a pris la fuite. Pour quelle raison ? Parce qu’il se savait tropfragile. Il ne se maintenait au pouvoir queparce que personne n’avait osé clairement lui dire dégage. Or, cette barrièreétant brisée, sa chute était inéluctable.

Le mot »dégage » devient ainsi un héros national; etcomme tout héros il mérite d’être célébré. Le cri dégageretenti, aujourd’hui, partout en Tunisie. Doivent dégager les ministres,le parti, la police, les dirigeants locaux, tous ceux qui ont eu la moindreautorité sous l’ancien régime. Des écoliers appellent, parexemple, au départ de leurs directeurs. Ces activités sont trèsproche du populisme qui se caractérise par une facilité à s’opposer et une difficulté, voire une incapacité, à proposer.

Cette activiténe s’estompe parfois que pour redémarrer encore plus virulente et, sans tomber dans la théorie de la conspiration, nousallons exposer ses conséquences. Une confusion institutionnelle gagne duterrain et pénalisent des intérêts particuliers.Aujourd’hui, on commence doucement à regretter la dictature.

Ben Ali nereviendra pas, mais ce sentiment, qu’on n’ose pasencore afficher, peut régénérer l’autoritarisme. Ceux qui participent à faire durer l’instabilité, avec des intentions souvent louables,sont l’instrument d’un populisme rampant. Lejour où ils se rendront compte de cette réalité, il sera trop tard.

Y a-t-il unestratégie derrière tout cela? Peut-être. Les rumeurs se multiplient; la théorie du complot gagne du terrain;les accusations contre des groupes organisés qui infiltrent les rangs desmanifestants pacifiques se concordent. Pendant la conférence de pressede sa démission, l’ancien premier ministre a donné unedimension officielle à cette théorie. Mais cela n’est pas l’essentiel, car il est indéniable que ceux qui avaient profité del’ancien régime ne sont pas prêts à abandonner la partie. Néanmoins, leuraction n’est possible qu’à cause de l’incapacité d’une grande partie de notrejeunesse à maîtriser ses pulsions; en témoigne la hâte avec laquelles’organisent les manifestations et les sit-in. La cause de cette tendancepermanente à la contestation réside, certes, dans la frustration politiqueaccumulée pendant les décennies de répression, mais la responsabilité n’en estpas moins cruciale. Si nous voulons écrire l’histoire, ilest nécessaire d’agir avec maturité.

La sagesseimpose la prudence car la volonté de faire table rase du passé signifie que lepays risque d’entrer dans une logique contreproductive de règlement de compte. Même la réclamation de la dissolution du RassemblementConstitutionnel Démocratique, quoique compréhensible, doit être traitée parbeaucoup de précautions. Il ne faut, d’abord,pas oublié que l’histoire du Parti constitutionnel n’avait pas commencé avecBen Ali. Sa contribution incontestable dans la luttepour l’indépendance prouve qu’il s’agit d’une composante fortement ancrée dansl’histoire de la Tunisie. Ensuite, concernant la demande dudépart de tous les membres du RCD, l’histoire nous apprend que tous les partisuniques disposent d’important moyens qui permettent de capter l’essentiel descompétences dirigeantes. Toute exclusion massive estdonc un danger structurel pour les institutions du pays. En 1991, Eltsine avoulu écarter les membres du Parti communiste après la chutede l’URSS. Il s’est rapidement rendu compte quec’étaient les institutions de l’États qui avaient été exclues. Les Américains ont connu la même mésaventure lorsqu’ils ont tentéd’éliminer les membres du Parti Baath en Iraq. 

 

3.   Le risque de l’institutionnalisation de la Révolution

 

Le populisme est multiforme et il peut se réclamer dulibéralisme, du socialisme, du nationalisme, du fascisme. Caril ne s’agit pas d’une conviction idéologiqued’appartenance, mais plutôt d’une logique de contestation. Dansune révolution, cette logique se sent souvent comme un poisson dans l’eau. En manipulant les sentiments, elle sedéfini comme la défense de la révolution et elle finit par éterniser lasituation révolutionnaire.

En Tunisie, l’opposition, qui sait ce qu’elle rejette etignore ce qu’elle projette, n’a pas trouvé mieux que de constituer un conseilpour la sauvegarde de la Révolution. Ils’agit d’un premier pas sur une pente très dangereuse pourl’institutionnalisation de la révolution. C’est un oxymore dont l’histoire nous enseigne les risques. Au Mexique, le Parti révolutionnaire institutionnel a gouverné,avec des méthodes autoritaires, pendant plus de quatre décennies. Il s’agit d’un exemple où une minorité politiques’autoproclame la protectrice d’une révolte populaire. Cestratagème, s’il réussit, permet souvent d’instaurer une dictature au nom dupeuple. Tout opposant politique devient l’ennemi de la révolution et doit donc être traité comme l’ennemi de la nation.

Ceux qui ontconstitué le conseil pour la sauvegarde de la révolution ont très probablement lesmeilleurs intentions du monde. Mais la naïveté politique estun danger autrement plus grave que le raisonnement politicien. Car, comme ledit si bien Lafontaine, mieux vaux un sage ennemi qu’uninnocent ami.

Pour jugerobjectivement cette initiative, il est nécessaire derevenir à l’histoire. Elle nous enseigne que les Révolutions, qui ne seressemblent jamais, peuvent, toutefois, être classées en deux grandescatégories: la révolution en tant que moyen et larévolution en tant qu’objectif.

Plusexplicitement, il faut dire que la révolution estthéoriquement le moyen d’atteindre un objectif populaire. Elle doit doncconstituer une rupture circonstancielle qui ouvre la voie à une nouvelle époque.L’espoir qu’elle suscite émane de sa capacité àtourner une page et à ouvrir une autre.

Mais lapratique prouve que la politique, avec ses moyensmachiavéliques, peut transformer la révolution en un objectif. Elle devient elle-même l’espoir qui doit perdurer. Cet espoir est naturellement présenté comme celui du peuplequi se soulève pour prendre durablement son destin en main. En réalité, cet espoir n’est que l’ambition de dirigeants populistes quisavent que l’ouverture d’une nouvelle page post-révolutionnaires leur porteraitpréjudice. La Révolution bolchevik et la révolution deCuba constituent des cas d’école pour une dérive révolutionnaire qui mène à unedictature implacable au nom de la révolution. Par ailleurs,les dictatures qui atteignent les pouvoirs grâce à des coups d’État se plaisentsouvent à s’attribuer le prestige de la révolte. Ce fut, par exemple, le cas pour lesrégimes nationalistes arabes pendant les années 1950 et 1960, notamment enIraq, en Syrie et en Égypte. L’exemple libyen n’est que plus visible depuis  le début de larévolte contre Ghadafi.

Tous ces cas, et nous pouvons citer tant d’autres, prouvent que l’institutionnalisationde toute révolution est le moyen le plus assuré de manquer le rendez-vous del’histoire et de perdre le tribu du sang que paient les martyrs. Lachasse aux contre-révolutionnaires est, d’ailleurs, lemoyen le plus facile de se débarrasser des opposants encombrants.

La révolutiondoit donc demeurer le moyen par lequel le peuple réalise d’autres objectifs.  En Afrique du sud, après la fin del’apartheid, Mandela, conscient de l’absurdité de la logique du règlement ducompte, a accepté de travailler avec ses propresbourreaux pour assurer la fraternisation de son peuple. Le fruit de sa politique était le succès d’une révolution qui a rompuavec un régime autrement plus répressif et plus discriminatoire que celui deBen Ali. La Révolution des oeillets peut être également citée comme un autre exemple d’un changement révolutionnaire qui donnela priorité au regard vers l’avenir. Les coupables doivent naturellement êtrejugés, mais le pays doit se réconcilier rapidement avec lui-même.

Aujourd’hui,avec la démission de Ghanouchi, le populisme aincontestablement réalisé une victoire importante. Mais nousespérons encore que notre peuple va avoirl’intelligence de limiter les dégâts. De toute façon, nous allons voir que,quoiqu’il arrive, les contestations et les appels à lamobilisation ne vont pas s’arrêter. Cela prouvera peut-être,la nature démagogique du discours politique ambiant. C’est l’un desprincipaux dangers auxquels la Révolution des Jasmins devra faire face pour quele train que la jeunesse tunisienne a lancé vers la démocratie atteigne sadestination et ne déraille pas vers les sombres horizons du populisme.

 

ParAymen Boughanmi, doctorant en géopolitique et géoéconomie.

Le27/02/2011.


TUNISIE : LE SUICIDE POLITIQUE D’AHMED NEJIB CHABBI ( PDP )

 

Le 17 janvier 2011, juste trois jours après ladébandade de Ben Ali et la victoire de la révolutiuon populaire, Ahmed NéjibChabbi, leader du Parti démocrate progressiste ( PDP )et directeur de son hebdomadaire El Mawquif, a accepté spontanément,sans consultation des autres formations de l’ opposition radicale et desorganisations de la société civile, de faire partie du gouvernement provisoireen tant que ministre du Développement régional et local.

Ainsi donc, tel un chacal affamé qui se jette sur unos délaissé par un fauve dévorant sa proie, Ahmed Najib Chabbi a répondufavorablement aux sirènes des plus grands notables de l’ ancien pouvoir et desplus fidèles serviteurs de Ben Ali et des Trabelsi, à savoir MohamedGhannouchi, Premier ministre, Fouad Mbazzaa, président du Parlelement etquelques ministres destouriens de l’ ex-maître de Carthage.

 

Durant des années, Ahmed Néjib Chabbi n’ a cessé decritiquer avec virulence l’ ensemble du pouvoir destourien ainsi que le régimede Ben Ali durant ces vignt trois dernières années. A ce moment là, il ne faisait pas de discti

 

Faut-il rappeler à Chabbi, que 24 juillet 2008, FouadMbazzaa, a adopté un amendement constituionnel qui restreint la candidature àl’ élection présidentille au seul premier responsable de chaque parti, et quecet amendement le visait en premier lieu, lui quji n’ était plus secrétairegénéral du PDP depuis 2006?

 

HoucineGhali, Genève 


Les dix stratégies demanipulation de masse

1/ Lastratégie de la distraction

Élémentprimordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste àdétourner l’attention du public des problèmes importants etdes mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à undéluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégiede la diversion est également indispensable pour empêcher le public des’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science,de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritablesproblèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle.Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer desproblèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On créed’abord un problème, une « situation » prévue poursusciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-mêmedemandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentatssanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détrimentde la liberté. Ou encore : créer une crise économiquepour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et ledémantèlement des services publics.

3/ Lastratégie de la dégradation

Pour faireaccepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en« dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditionssocio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposéesdurant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité,délocalisations, salaires n’assurant plus un revenudécent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ilsavaient été appliqués brutalement.

4/ Lastratégie du différé

Une autrefaçon de faire accepter une décision impopulaire estde la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord dupublic dans le présent pour une application dans le futur. Ilest toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrificeimmédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuiteparce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout iramieux demain » et que le sacrifice demandé pourra êtreévité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changementet l’accepter avec résignation lorsque le moment seravenu.

5/ S’adresserau public comme à des enfants en bas-âge

La plupart despublicités destinées au grand public utilisent undiscours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrementinfantilisants, souvent proches du débilitant, comme si le spectateur était unenfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper lespectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elleétait âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avecune certaine probabilité, une réponse ou une réactionaussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de« Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appelà l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel àl’émotionnel est une technique classique pourcourt-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus.De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées,des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenirle public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorteque le public soit incapable de comprendre les technologies etles méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité del’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de tellesorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classessupérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures.Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encouragerle public à se complaire dans la médiocrité

Encourager lepublic à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, etinculte…

9/Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire àl’individu qu’il est seul responsable de son malheur,à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de sesefforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individus’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un étatdépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Etsans action, pas de révolution…!

10/ Connaîtreles individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public etcelles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie,la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le «système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la foisphysiquement et psychologiquement. Le système en estarrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même.Cela signifie que dans la majorité des cas, le systèmedétient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus queles individus eux-mêmes.

 

paru sur pressenza.com le 21septembre 2010

 


HARO SUR LES BAUDETS

BRAHIMest un malhonnêteté cumulard, il parle de démocratie sans aucun adjectifcivilisé et opportun, pour lui, la démocratie doit être « populaire »,c’est à dire  l‘archaïquedictature du prolétariat, or une dictature est une dictature, qu’elle soit duprolétariat ou autre.

Ilest malhonnête quand il fait du PCT le parti tunisien de la résistance parexcellence,  quand on sait que ce derniera été sous les dictatures de BOURGUIBA et BEN ALI, le parti de la collaborationpar excellence, récompensé par le fait du prince plus souvent qu’à son tour,HARMEL , BRAHIM des   résistants ? Lepire c’est qu’ un petit groupe de groupies résignée et sectaires croit durecomme fer, à cette comédie .

Il estmalhonnête, le BRAHIM, quand il se présente lui-même  en résistant hors norme, contrairement  à certains autre  opposants qui d’après lui avaient toujoursrampé, alors qu’en ce domaine de l’opposition démocratique et du sacrifice, luiet son parti qui ont toujours siégé dans le parlement légitime illégitime etfélon de ben ALI; ces gens là ont toujours été des caricatures opportuniste detoute opposition patriotique et claire, ces rouges-brun ont été de parfaitssupplétifs de s dictatures tunisiennes, comme JRAD  le voleur, la classe ouvriére, ils s’enbranlent, ce qui les intéresse , c’est le festin à la table des deux rois descons qui avaient prostitué l’ÊTRE tunisien .

CE brahim etSON GROUPUSCULE ne sont pas à la hauteur des sacrifices des milliersd’opposants tunisien à la dictature, l’opposition tunisienne  de touté obédiance, que ce soit par rapportsaux emmurés d’ENNAHDA, de ceux du CPR, du PCOT , des indépendants, ou mêmecertaines personnes du PDP, BRAHIM n’est qu’un grotesque stalinien  comme son mentor HERMAL la courtisane parexcellence  de  tous les pouvoirs oppresseurs des tuniqienset de la tunisie, ETTAJDID n’est pas l’ ANC ou BRAHIM n’est pas  MENDELA qui veut, ces communistes tunisienstendance ETTAJDID sont des opposants de pacotille qui furent,  qu’ils le veuillent ou pas, dans lesubconscient collectif des tunisiens, les alliés objectifs de BEN ALI, ensemant la FITNA et la terreur par le chantage et la délation au sein del’opposition démocratique , eux qui furent des alibis constant et consternant àBEN ALI et ses cirques sanguinaires.

BRAHIMI est malhonnéteidéologiquement , culturellement et socialement, stalinien sans aucuneenvergure, il emploie les méthodes  de laSTASI, il collabore de fait , aujouerd’hui à un gouvernement fantoche et sesert de sa position de « ministre » illégitime,  de tous les moyens de l’état pour faire sapropre promotion et la promotion de son parti, à l’exclusion de toutes lesautres singularités de l’opposition tunisienne censurée et mise de côté par cegouvernement et ce président RCD.Les tunisiens ne sont pas dupes de leursmagouilles, que ce soit lui, ou son ami ANCHABBI, et ils sont à jamais grillédans nos chaumiéres, ces mesquins emploient les mêmes méthodes que le partiunique le RCD, il n’y’a qu’eux qui parlent et s’expriment, des squatteursnuisibles et indésiréble  de la parolepublique qu’ils dénigrent; et ces misérables pleurnichent et font dans la victimisation, quand la ruetunisienne, bien plus intelligente qu’eux, rejette leur imposture et  leur magouille,il suffit de ces minables quisalissent  nos principes patriotiques etles valeurs révolutionnaires et civilisés des tunisiens, dans leur immensemajorité.

 

Par Biju

 

 

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[1] Pour pouvoirappliquer cet écart national entre le taux de chômage des jeunes réel etdéclaré (officiellement, sous Ben Ali) à chaque région, il convient dedéterminer ce qui pourrait l’expliquer. En fonction des données disponibles del’INS (Institut National de la Statistique), nationales et régionales depuis1984 que j’ai pu collecter et selon la qualité de la variable retenue, ilressort que cet écart peut être expliqué par le niveau de la population, letaux de chômage déclaré et la proportion de la population diplômée del’enseignement supérieur (68% de la variance de cet écart sont expliqués parces variables exogènes) : Yréel– Ydéclaré = 0,11 – 2,57*10-5POP + 1,06 Ydéclaré +0,017EDUSUP (estimation par laméthode des moindres carrés ordinaires). Ensuite,j’applique les coefficients estimés au niveau national aux données depopulation, de chômage et d’éducation pour chaque région pour obtenir cet écartrégional. J’en déduis ensuite une estimation du taux de chômage des jeunes de18 à 29 ans pour chaque région. Cependant, la faible temporalité de ces donnéesainsi que les hypothèses de j’ai été amené à faire pour rétropoler certainesannées manquantes, rendent fragile cette estimation.

 

[2] Selon la Banque Mondiale, les seuils de pauvretéindiquent les niveaux de ressources matérielles dont un individu a besoin pouracheter un panier de biens élémentaires. Le seuil de pauvreté (absolue ourelative) est assimilé à un revenu minimum (ou niveau de consommation minimum)en dessous duquel la personne ne pourra pas assurer ses besoins les plusélémentaires en produits alimentaires et non alimentaires. L’indicateurde pauvreté rapporte le nombre de personnes situées au-dessous du seuil depauvreté à la population totale.

 

[3]La dernièreenquête de consommation et niveau de vie des ménages de l’INS date de 2005. On peut y trouver les chiffres de la pauvreté parrégion, mais sans la distinction selon le milieu (rural ou urbain). Seulel’édition de 2000 dispose de données sur la pauvreté par région et selon lemilieu, rural ou urbain. Ainsi, c’est dans la région du Centre-Ouest, que lenombre de pauvres vivant en milieu urbain rapporté à la population locale estle plus élevé, à 12,6% soit plus de quatre fois supérieur à celui de la régionde Centre-Est, pour l’année 2000.

[4] Selon l’INS, les jeunes de 15 à 29 ansreprésentent 29% de la population totale en 2009. Le détail sur la part des18-29 ans dans la population totale n’est pas disponible.

[5] Alain Badiou, philosophe.

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