TUNISNEWS 
 8 ème année, N°  2778   du 01.01.2008
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques: Nous sommes tous Ahmed Bouazizi ! Liberté et Equité :Arrestation d’un ingénieur principal à Nabeul Me kamel Chaabouni : Appel a tous les democrates tunisiens laiques Patriote 2005: Lettre ouverte aux journalistes tunisiens Chokri Yacoub: 2008 sera la dernière année de ZABA 1 er sur le trône Mizanoon: Pluies de mai (I) – Le transfert colossal des richesses
 Liberté pour tous les prisonniers politiques   Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays   Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques   43 rue   Eldjazira, Tunis   E-mail : aispptunisie@yahoo.fr   Tunis, le 31 décembre 2007 
Nous sommes tous Ahmed Bouazizi !
     L’ex-prisonnier politique Ahmed Bouazizi affronte sa destinée irrévocable avec   un courage et un sang froid rares. En dépit de la détérioration grave de son   état de santé après que son cancer ait métastasé sur le foie et l’intestin, il   a exprimé à la délégation de l’association qui lui a rendu visite aujourd’hui   lundi 31 décembre 2007 sa gratitude envers tous ceux qui l’avaient aidé et   soutenu pendant cette épreuve et a pris sur lui de transmettre, d’une voix   affaiblie par deux semaines sans nourriture, un message destinée à toutes les   consciences : « je souhaite d’être la dernière victime de l’injustice et de la   négligence! »   L’association […]   Pour l’association   Le comité directeur (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la   version en arabe, LT)
  Liberté pour Slim Boukhdir, la plume libre    Liberté   et Equité    URGENCE : Sauvez la vie de l’ex prisonnier politique Ahmed Bouazizi       33 rue Mokhtar Atya,   1001, Tunis   Email :   Liberté_équité@yahoo.fr    Tunis, le 31 décembre 2007       
Arrestation d’un ingénieur principal à Nabeul
  Jeudi 27 décembre 2007, Ouissal Ben Tarek Jazi, ingénieur principal originaire   de Nabeul, a été arrêté par la brigade spéciale d’Hammamet. Les agents ont   allégué qu’ils voulaient lui rendre son passeport. Au bout de deux heures, ils   sont revenus à son domicile sis à la Cité Niapolis pour fouiller sa chambre et   en ce matin du lundi du 31 /12/2007, ils ont informé sa mère que son fils   était en garde à vue au siège de la Sûreté de l’Etat à Tunis.   Liberté et Équité […]   Pour le bureau exécutif de l’organisation   Monsieur Zouhaïer Makhlouf (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les   auteurs de la version en arabe, LT)
APPEL A TOUS LES DEMOCRATES TUNISIENS LAIQUES
 Face au desespoir qui gagne de plus en plus de militants   démocrates tunisiens, je propose en cette nouvelle année 2008, à tous les   tunisiens laïques et démocrates qui ont encore un souffle pour combattre pour   le droit du peuple tunisien à la démocratie et contre l’injustice politique et   la dictature dans notre pays à me rejoindre dans le but suivant:         1° Céer une association loi 1901 en France, qui s’appellerait par exemple “MOUVEMENT   ( ou FRONT) POUR UNE TUNISIE DEMOCRATIQUE ET LAIQUE” (MTDL) ou bien UNION   TUNISIENNE POUR LA DEMOCRATIE ET LA LAICITE (UTDL) ou encore UNION POUR UNE   TUNISIE DEMOCRATIQUE ET LAIQUE, afin de cadrer juridiquement notre combat   politique.      2° Elaborer un plan raisonnable, acceptable et discutable par le régime   tunisien, c’est-à-dire par  son chef M. Zine Ben Ali, sa famille, en premier   lieu Madame, son épouse,  ses enfants anisi que le bureau politique du RCD. en   vue d’une démocratisation, pacifique, laique et sur le long terme de la   Tunisie, ex. sur 30 ou 50 ans voir sur UN SIECLE afin de rassurer tous ceux   que la démocratie fait peur et ne mettre aucun intêret de la classe dominante   en jeu.      3° En raison du mépris dans lequel nous confine le régime tunisien et son   refus de dialoguer avec l’opposition démocratique réelle, je propose de   contacter d’anciens chefs d’Etats étrangers et premiers ministres de pays   démocratiques, qui soient à la retraite politique, afin de ne pas indisposer   les intérêts de leurs pays respectifs en Tunisie, comme M. Toumanou Touré   ancien président démocrate du Mali, Ould Val ancien de Mauritanie, Aznar,   ancien premier ministre espagnol, Jospin, John Major de UK, etc…. Les   convaincre de notre plan de démocratisation de la Tunisie, et leurs demander   de jouer les messieurs bon office, d’être des intermédiaires, entre notre   mouvement et les autorités tunisiennes afin de les convaincre d’un plan de   démocratisation et les rassurer que nous n’avons pas d’autre but que la   démocratie sur le long terme de la Tunisie afin de donner une lueur d’espoir à   un peuple qui vit dans le desespoir politique qu’il endure dans un sombre   tunnel depuis des siecles.      4° Que toutes nos actions et nos contacts soient connus des autorités   tunisiennes et  du public, aucune action ne sera secrète ou dissimulée afin de   ne pas être accusé de conspiration et de nous allier à des forces étrangères   contre les intérêts de notre pays, (alibi classique du pouvoir tunisien).   C’est la condition sinquanon, pour tout militant qui désire rejoindre cette   initiative, et apriori à poser à toute personnalité qui souhaiterait soutenir   notre combat démocratique, et ce en rendant compte par écrit sur Tunisnews de   la teneur de nos contacts.      J’espère que cette initiative trouve un écho favorable auprès de tous les   militants pacifistes, démocrates sincères et laïques et qu’ils l’enrichiront   par leurs idées, leurs participations et leur dévouement à la cause de la   démocratie dans notre pays.      BONNE ANNEE A LA TUNISIE ET A TOUS.      Me kamel Chaabouni   kamelchaabouni@yahoo.fr   Paris le 1er janvier 2008 
Lettre ouverte aux journalistes tunisiens
  Chères consœurs,   Chers confrères      Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2008, vous allez, peut être, réaliser un rêve   que plusieurs parmi vous caressent depuis une trentaine d’années.    En apparence tout à fait ordinaire, ce rêve a été rendu inaccessible par la   volonté d’un pouvoir scélérat et perfide qui, depuis de longues années,    nourrit et entretient, astucieusement, la discorde et la désunion dans les   rangs de la profession, en manipulant de pseudo-journalistes qui ne sont en   réalité que des supplétifs, des mercenaires ou des marionnettes.   Dans une dizaine de jours, vous serez les derniers journalistes de la planète   à accéder à un droit des plus élémentaires : créer un syndicat professionnel   pour défendre vos intérêts.   Il vous appartiendra, à vous seuls, de faire en sorte que ce rêve, longtemps   caressé, ne se transforme en un affreux cauchemar.   Le 12 janvier 2008, vous serez appelés à entériner un projet sur lequel vous   n’avez pas été réellement consultés. Un projet improvisé, concocté à la hâte   et en catimini par une poignée d’opportunistes, de conspirateurs et de félons   qui, aveuglés par une ambition démesurée et une soif inextinguible de pouvoir   et de notoriété, ne cessent, depuis une vingtaine d’années, de traîner dans la   boue l’honneur de toute une profession, au service exclusif de leurs intérêts   personnels et de leurs privilèges.   Le pouvoir et ses affidés ont déjà tout organisé,  planifié et arrangé pour   que le congrès du futur Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT)   débouche sur l’élection d’un bureau qui soit « une copie conforme du comité   directeur de l’Association des Journalistes tunisiens » (AJT). Une association   au passé prestigieux qu’ils n’ont pourtant pas hésité à sacrifier à l’autel de   la cupidité et de l’ambition, après l’avoir, vingt années durant, souillée et   pervertie; dévorés qu’ils sont par cet appétit insatiable et morbide de tout   contrôler, régenter, asservir et dominer.       La question lancinante qui se pose est donc la suivante: que faire pour   déjouer cette conspiration scabreuse ? Que faire pour que notre rêve de créer,   enfin, un syndicat réellement autonome et indépendant ne tourne pas au   cauchemar ?     Sous d’autres cieux plus cléments, c’est le boycott, pur et simple, qui aurait   été préconisé Mais, connaissant bien la réalité de notre pays, il est   absolument évident que ce mode d’action est inopérant, voire impensable face à   la machine infernale et bien huilée qui sera actionnée le jour du scrutin.   Le seul mot d’ordre qui vaille et qui tienne vraiment serait donc « No pasaran   ! » : Ils ne passeront pas ! Autrement dit : votons utile ! Sur les 40   candidats en lice, il y a certainement 9 qui sont de vrais professionnels,   intègres et dignes de confiance.    Aucun membre du comité provisoire autoproclamé ne doit être élu, pour la   simple et unique raison qu’ils étaient tous et sans exception, jusqu’au 24   octobre 2007, des opposants farouches et acharnés au projet de création d’un   syndicat autonome. N’ayons donc pas la mémoire courte !   Aucune liste de diversion ne doit, non plus, passer. Car le pouvoir tentera,   certainement, par des moyens détournés, d’établir une liste de consensus. Ce   ne sera que subterfuge et supercherie.   Le pouvoir prétend que nous sommes 1000 journalistes. En réalité nous ne   sommes que 600 au grand maximum. Alors, de grâce, faites en sorte que ce ne   soient pas les 400 autres qui viendront voter !!!          A bon entendeur salut !!      Bonne et heureuse année 2008 et meilleurs vœux      Patriote 2005
2008 SERA LA DERNIÈRE ANNÉE DE ZABA 1 ER SUR LE TRÔNE
C’ EST LA DAGUEEZA QUI ME L’A PRÉDIT, PUISQUE L’OPPOSITION TUNISIENNE NE VONT JAMAIS SE METTRE D’ACCORD POUR COMBATTRE EFFICACEMENT LE DICTATEUR ZABA…
 l’insurrection populaire et la “révolution des JASMINS   ”  auront lieu en 2008, ce réveil brutal après 20 ans de sommeil balayera  le   régime autoritaire du dictateur le général  Zine el Abithine Ben Ali qui s’est   proclamé Roi de Tunisie en 1987…. Mais ce soulèvement pacifique  risque   rapidement de se radicaliser et de se transformer en un chaos révolutionnaire   opposant les héritiers légitimes de la société civile  aux redoutables chacals   du RCD et des  membres de la famille du dictateur,  qui seront  appuyés par   les forces de police qui vont rester fidèles au dictateur dans le seul but et   de  sauver leur peau,. mais le retour massif  de milliers  d’exilés   contribuera rapidement  à la chute vertigineuse du Roi Zine 1 er.       Alors le compte à rebours va commencer et on se donne 365 jours pour renverser   ce régime et qui sait peut être le peuple tunisien  aura un coup de pouce du    destin, c’est beau de rêver aller bonne année à toutes et à tous et que 2008   sera la fin de 52 ans de dictature dans notre pays.       Vive la Tunisie libre débarrassée à jamais de la dictature et surtout de la   dynastie des Ben Ali et des Trabelsi et tous les complices qui gravitent   autour.    Chokri YACOUB   http://espace.tunisie.over-blog.com/
Pluies de mai (I) (Le transfert colossal des richesses)
 Par Mizanoon « Quand nous avions découvert le pétrole dans les années   soixante dix, la Norvège était déjà une démocratie avec des institutions bien   solides. Il n’y avait pas de corruption, par contre si, qu’il avait  un   consensus politique sur la redistribution des bénéfices. Il était bien évident   que les ressources appartiennent au peuple et que le gouvernement était chargé   de la gestion de ces bénéfices dans l’intérêt commun de tous. C’était le   meilleur point de départ. Par conséquent aujourd’hui, il y a des gens riches,   mais aucune personne ne s’est faite millionnaire grâce au pétrole. » (Extrait   d’un entretien avec le premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere publié par   le quotidien espagnol El Pais[1] )
 I- Un déluge de milliards.
     Émirats Airlines, une de ces compagnies aériennes aux couleurs de l’un de ces   États du Golfe constitué par sept émirats ou sept tribus,qu’on connait sous   les noms  d’Abou Dhabi, Ajman, Charjah, Dubaï, Fujaïrah, Ras el Khaïmah et   Oumm al Qaïwaïn, vient d’injecter la « modique » somme de 20,200 milliards de   dollars (14,155 milliards d’euros) dans les caisses de l’EADS, la compagnie   européenne qui construit, entre autres, l’avion Airbus et l’avion militaire   Eurofighter. Elle l’a fait en signant à Paris un contrat ferme pour l’achat de   11 avions A-380 et 70 appareils du type A-350 XWB, un avion de long courrier.   Le plus important contrat de toute l’histoire de la compagnie européenne[2], y   compris celui qui sera signé par la Chine lors de la dernière visite du   président français, Nicolas Sarkozy, au mois de novembre 2007. De son côté   l’autre compagnie aérienne, toujours du même état, mais de l’autre émirat, la   DAE, Dubaï Aérospatial Enterprise, a signé un autre contrat portant sur   l’achat d’un nombre aussi important d’avions du même type dont le montant   dépasse les 7,918 milliards d’euros. Quelques mois plutôt, c’était le tour du   Qatar de signer un autre contrat similaire qui a renfloué les mêmes caisses de   l’EADS d’une somme non moins gigantesque, plus de 14 milliards d’euros.    Quant aux Saoudiens qui sont toujours les premiers à « s’intéresser » de près   aux nouveautés non seulement dans le secteur de l’aéroport spatial militaire   et civil, mais dans tous les secteurs de pointe de la technologie, ils n’ont   pratiquement jamais cessé de signer des contrats successifs, aussi monumentaux   que singuliers,  les uns que les autres, suivis inévitablement des pots de   vins milliardaires destinés aux émirs en actif. Avec l’Angleterre seulement   ils ont, depuis l’époque de Thatcher, en 1985, établi un calendrier d’achats   permanent. Deux intermédiaires qui avaient joué le rôle déterminant dans la   conclusion de ce contrat du siècle et par la suite dans  l’acheminement à bon   port les commissions aux différents princes sont[3] : Wafic Saïd un   multimillionnaire d’origine syrienne, mais avec résidence fiscale à Monaco,   différents compte bancaire en Suisse et vit dans un palais à Oxford. L’autre   est Mohammed Safadi aussi un multimillionnaire. Il est un  homme politique   libanais qui dirigeait le ministère des travaux public et en même temps le PDG   de Safadi Group. De ce contrat qui était un genre de troc bien péculier et qui   consiste à échanger des avions militaires de toute dernière génération contre   du pétrole à raison de 600.000 barils par jour, le prince Bandar Bin Sultan,   qui était ambassadeur à Washington, va recevoir à lui seul sur une dizaine   d’années 1,800 milliard de dollars[4]. Sultan son père qui exerçait à l’époque   de ministre de la défense de la dynastie Saoud, recevra des quantités non   spécifiées, mais à plusieurs reprises et sous différentes formes dont, par   exemple, le frais de mariage de l’une des ses filles, demi-sœur de Bandar, qui   ont été réglés par les soins de EADS System y compris des cadeaux   millionnaires et les factures du voyage de noce. Et depuis les générations   d’avions se sont succédées et le robinet du pétrole coule à flot en Angleterre   pour la prospérité des sujets de sa majesté et celle de la reine elle-même   qu’on considère comme l’une des plus grosses fortunes du monde. Quant aux   avions militaires livrés aux saoudiens, Dieu seul sait où ils se trouvent. Cet   accord historique avec les anglais et qui porte nom Al Yamamah est toujours en   vigueur. Avec les autres européens, comme la France, l’Allemagne ou l’Italie,   il y a des engagements du même genre dans le domaine militaire ou civil bien   qu’on en parle beaucoup moins. Mais le gros, la part du lion, dans toutes «   ces transactions commerciales milliardaires» revient évidemment aux États-Unis.   Le tout dernier contrat de fourniture d’armements signé avec les américains   s’élève à 20,000.000.000 milliards  de dollars. D’autre part et dans la seule   période de janvier à octobre 2007, les saoudiens ont injecté dans les caisses   des différentes compagnies américaines 12,560.000.000 milliards de dollars.   Les Émirats, leur emboitant le pas, ont à leur tour et pour la même période   apporté 8,277.900.000 milliards de dollars.[5]   À part les retombées financières immenses qui ouvrent tous les horizons aux   industries de toute sorte, chaque contrat consolide des dizaines de milliers   de postes de travail et génère en même temps des milliers d’autres. Selon le   Centre de l’Économie et de la Défense de l’Université de York en Angleterre,   le dernier contrat des 72  Eurofighter achetés par les saoudiens et qui était   menacé de suspension, à la suite des révélations faites autour des pots de vin   versés aux émirs, par le journal de Londres, The Guardian et la BBC, aurait   supprimé, si les menaces des saoudiens avaient été mises à exécution,  d’un   seul coup 50.000 emplois. Par contre en le scellant, les saoudiens assurent   les 50.000[6] postes en question et en ajoutent 11.000 supplémentaires.   D’ailleurs Lord Goldsmith, l’équivalent de procureur du Royaume Uni, sous   l’instance du premier ministre Tony Blair, s’est appuyé particulièrement sur   cette question pour ordonner l’arrêt de l’enquête sur ces pots de vin qui   était en cours. Et ainsi entre l’honneur et les barques, Lord Goldsmith a   choisi les barques. Mieux dit, dans ce cas, les avions[7].     À part les milliers de postes de travail en question, des milliers d’autres,   dans le cadre du service après-vente avec ses « monteurs » et ses «   techniciens » occidentaux qui se déplacent en Arabie, pour un séjour plus que   confortable et hautement lucratif qui dure quelques années, pour veiller à la   maintenance et au montage des produits fournis qui arrivent généralement en   pièces détachées dans des milliers de containers. Le séjour des uns se termine   quand celui de milliers d’autres commencent à la suite d’un nouveau contrat   signé pour renouveler le « matériel périmé ». Qu’il s’agisse d’avions   militaires ou des chars ou de tout autre produit. Depuis plus d’un demi siècle   les saoudiens ont été  régulièrement au rendez-vous, ont renouvelé sans faille   et chronologiquement toutes ces opérations milliardaires. Faut-il encore   souligner que tout ce gigantesque matériel de guerre  n’a jamais été utilisé   dans une guerre en défense du territoire et n’a été ni même exhibé dans les   simples défilés de circonstance. La sécurité du territoire « saoudien » relève   depuis l’époque du président américain Roosevelt des prérogatives du   Département de la Défense US, le  Pentagone. Et  d’ailleurs depuis plus d’un   demi-siècle, la sécurité des tous les autres territoires du Golfe, à exception   de l’Irak jusqu’à 2003, et, de l’Iran jusqu’à nouvel ordre, se trouve aussi   confiée aux mêmes américains et subsidiairement aux anglais et à tous les   autres européens dont la France. En effet, selon les propos tenus à plusieurs   reprises par l’ancien président français Jacques Chirac et repris   littéralement par le nouveau président Sarkozy, la région du Golfe fait   indiscutablement partie des intérêts vitaux de la France. Peu avant la relève   présidentielle, Chirac qui était en visite aux sous-marins nucléaires de toute   nouvelle génération en Bretagne française, avait laissé entendre que la France   n’hésiterait pas un seul instant à défendre ses intérêts où qu’ils se trouvent,   utilisant tous les moyens y compris le nucléaire. Il n’y a pas de doute   là-dessus !  
 II-Des frontières électroniques  impénétrables
     Tout cela n’empêche pas les proches conseillers, américains et surtout anglais   du « royaume saoudien » de recommander, à titre de mesures de sécurité   supplémentaires, la construction d’une muraille d’une longueur de 885   kilomètres, tout au long de la frontière avec l’Irak[8], tel comme l’a    déclaré, le ministre de l’intérieur de la Maison Saoud, Mansour Al Turki au   journal Al Hayat édité à Londres tout en affirmant que les travaux seront   complètement achevés en 2009. Cette «œuvre grandiose » est déjà adjugée, sans   nécessité de passer par un appel d’offre international à une compagnie   américaine, comme il se doit, une filiale de la plus que fameuse Haliburton,   la compagnie qui était dirigée par le vice président américain Dick Cheney et   pour laquelle ce dernier garde toujours une nostalgie particulière. On parle   d’un coût de 8,5 milliards de dollars. Leurs cousins, la Maison Assabbah du   Koweït avaient déjà dans les années 90 élevé le même genre de muraille, aussi   tout au long de la frontière avec l’Irak. C’est une barrière de 210 kilomètres.   Les autorités responsables de cette principauté qui a été, de tous les temps   et surtout depuis sa création officielle par les anglais, en 1963, la source   des principaux malheurs pour les irakiens, de l’époque du président Abdel   Karim Kassem, et  de beaucoup de malheurs pour une grande partie des peuples   arabes, des plus proches aux plus lointains, ne chercheraient pas, dit-on,   essentiellement à éviter une quelconque invasion, car ils considéraient que   Saddam Hussein ne renoncerait jamais à son projet, mais surtout à atténuer le   sentiment d’insécurité qui s’était répandu au sein de la population. Bien à   présent, Saddam n’est plus, l’Irak est totalement détruit et occupé par plus   d’un demi-million de entre mercenaires de tous les pays du monde et militaires   et paramilitaires américains avec leurs gigantesques bases qui poussent comme   des champignons non seulement en Irak, mais aussi au Koweït où se trouve l’une   des plus importantes et ensuite dans toutes les autres principautés sans   exception aucune. Avec une présence américaine et occidentale directe qui   existait bien avant 1990 dans toute la région et renforcée à présent d’une   manière massive avec l’occupation de l’Irak, la question que tout observateur   logiquement se pose est la suivante : À quoi servent tous ces achats   milliardaires de matériels de guerre? – À moins que ça ne soit pour renforcer   d’une manière constante l’industrie militaire occidentale, il n’y a aucune   autre logique qui justifie un déboursement de quantités aussi astronomiques et   d’une manière continue. Pour certains experts, c’est le domaine le plus   approprié pour la corruption à sa plus grande échelle à laquelle se sont   habitués les uns et les autres.    Au moment où les frontières intérieures en Europe viennent d’être supprimées   les unes après les autres, créant ainsi le vaste et uni espace Schengen où   plus de 400 millions d’européens circulent déjà librement, de Malte jusqu’à la   mer baltique, les constructions des murs et murailles au sein du monde arabe   vont bon train. Encore une fois les grandes compagnies occidentales   spécialistes en la matière, comme on va le voir un peu  plus loin, ont   beaucoup d’avenir devant elles. Effectivement les émirs et les rois du Golfe   ou leurs protecteurs ont donné des idées aux autorités algériennes. « Pour en   finir avec la porosité des  frontières, l’Algérie a pris finalement la   décision de les blinder[9] avec un système de toute dernière génération. Il   s’agit d’un projet qui constitue, sans aucun doute, le plus grand verrouillage   électronique du monde. Les 6.500 kilomètres de frontières terrestres que   l’Algérie a l’intention de verrouiller doublent  ou presque les 3.326   kilomètres de la ligne de démarcation entre les E.U et le Mexique. L’Algérie   partage des frontières avec six pays en plus du Sahara Occidentale. Le coût de   ce blindage, à base de technologie militaire, s’élève à plusieurs milliards   d’euros, ce qui pour Alger ne représente aucun problème, car les réserves en   devises disponibles dans les caisses de la banque centrale à Alger dépassent   les 68,000.000.000 milliards d’euros.» Écrit le journal El Pais et ajoute : «   Cinq grandes entreprises et consortiums ont déjà déposé leurs cahiers des   charges au mois d’octobre dernier (…) Parmi les entreprises qui se sont   présentées au concours figurent la compagnie espagnole Indra, une des   compagnies promotrices du Système Intégré de Vigilance Électronique (SIVE)   associée à la française Alcatel. C’est grâce au système SIVE que fonctionne   actuellement un contrôle étanche des côtes andalouses et des Iles Canaries.   Les autres quatre aspirants sont le consortium français Thales-Communications   & Systèmes, l’italien Selex, l’allemand EADS et l’américain Raytheon.» Dans   l’article cité, il n’y a pas de précisions sur le coût de ce verrouillage,   mais si pour les 885 kilomètres les saoudiens vont payer 8,500 milliards[10]   d’euros, on peut aisément multiplier ce chiffre à presque dix fois plus pour   l’Algérie, vu la longueur de ses frontières. Donc ce sont entre 70 et 80   milliards d’euros qui sont l’objet de l’enjeu qui opposent les différentes   compagnies. Selon le même journal, lors de sa dernière visite au début du mois   de novembre dernier, le président français Sarkozy a fait le lobbyng en faveur   des compagnies françaises. Son argument auprès des autorités algériennes se   basait sur le fait que les dernières années, les entreprises françaises   avaient décroché très peu des gros contrats publics en Algérie.               Le tout dernier épisode concernant les achats multiples des saoudiens et   indépendamment de l’affaire de corruption qui l’a éclaté au grand jour, que   Blair a pu avant son départ étouffer et qui a porté, comme on l’a vu plus haut   sur l’achat des 72 avions militaires du type « Typhoon », le nom que les   anglais donnent eux, à l’Eurofighter, pour une somme de plus de 15 milliards   d’euros[11], c’est celui d’une autre compagnie Saoudienne dite NAS (National   Air Service) qui vient à son tour de signer, dans la même foulée de cette «   boulimie » d’achats à laquelle s’adonnent les princes du Golfe, un contrat   pour l’achat de 20 avions du type A-320 et une option d’achat pour 15 autres.   Alors que l’autre compagnie aérienne saoudienne, la Saudia Arabian Airlines,   s’est engagée, de son côté, pour l’achat de 22 A-320. Sachant que le prix sur   catalogue d’un appareil, s’élève pour l’A-320 à 44,7 millions d’euros et pour   l’A-350 à 161 millions d’euros. Tous ces contrats ont été « travaillés » par   les experts occidentaux au cours de la foire de l’aérospatial qui s’est tenue   dernièrement à Dubaï. Le président de l’Airbus, Thomas Enders, a qualifié ces   achats de pluies de mai. Il ne se trompe point. Ce sont des authentiques   pluies torrentielles qui ont rendu la confiance et le sourire à la gigantesque   compagnie européenne qui  se trouvait dans des grandes difficultés financières   au point d’avoir pensé à des licenciements massifs dans plusieurs de ses    succursales dans les différentes régions européennes. À présent se sont les   dirigeants syndicaux qui se sentent préoccupés quant à la livraison de tous   ces appareils dans les délais prévus.
 III-D’autres « investissements » milliardaires
     Les mêmes Émirats ou les hommes d’affaires catalogués comme tels, viennent de   renflouer à raison de plus de 10 milliards de dollars le consortium financier   américain « Citigroup » en prenant possession des presque  5%[12] des actions   de cette compagnie. La veille Dubaï a renfloué les caisses de la compagnie   japonaise Sony en achetant aussi, entre 3,5% et 5%, des actions. Dans le même   article sous le titre « Les Fonds Souverains » publié dans le journal déjà   cité, l’expert en la matière, Joaquim Estefania écrit : « En septembre [dernier   2007 NDR] l’Émirat de Abou Dhabi avait déjà acheté une partie de Carlyle, un   holding financier américain. Ainsi la nouveauté dans ces acquisitions dans la   compagnie Citigroup, dans celle de Sony, dans celle de la compagnie fabricante   des microprocesseurs AMD, celle du groupe aéronautique EADS ou dans celle du   groupe des casinos MGM Mirage, indiquent bien qu’on est passé de l’exception   à  la règle. » Avant ces les hommes de Dubaï ou d’Abou Dhabi, le prince El   Walid Ibn Tallal Ibn Saoud avait versé à lui seul et au même titre d’achat   d’actions,  presque la même quantité, ce qui équivaut  à 3,5%[13]. De toute   manière ces achats ou ces actions ne sont que les toutes dernières «   acquisitions » milliardaires. L’auteur de l’article insiste sur la nationalité   de ces capitaux souverains en les qualifiant des « capitaux publics arabes ».   La duplicité diplomatique ou journalistique  dans cette qualification est de   taille. Car les capitaux ne sont ni publics ni arabes. Et l’auteur le sait   parfaitement. Ce sont des capitaux, obéissant à la règle du jeu de l’économie   mondialisée ne font, par l’obligation qu’exige le fonctionnement du sytème,   que transiter par les mains de ces émirs pour se retrouver, en toute légalité,   de nouveau dans le circuit financier mondial, qui au fond n’est autre que   celui occidental. Que se passage dans le circuit rapporte des dividendes aux   émirs c’est évident, mais les dividendes aussi repartent Parce que si ces   capitaux étaient réellement souverains, publics et arabes comme l’écrit   M.Estefania, ils ne  se trouveraient ni entre les mains de ces individus ni   s’investir ailleurs que dans le développement urgent et général dans le monde   arabe pour le bien être de ses peuples et leur progrès. Mais évidemment ce   n’est pas le cas sinon tout à  fait son contraire et par conséquent le retard   sidéral de la société arabe par rapport à la société occidentale ne fait que   prendre de plus en plus de l’extension.   
 IV-La doctrine Carter.
     Durant les deux tiers du vingtième siècle, l’énergie fossile, pétrole et gaz,   a constitué la colonne vertébrale de l’industrie occidentale. Ce   qui, sans   nul doute, a permis l’avancement vertigineux qu’on connaît aujourd’hui. Et ça   va continuer à l’être encore, au moins durant tout le vingt et unième siècle.   La plus grande partie de cette énergie est extraite du monde arabe et   particulièrement de la région du Golfe. Une région considérée, à juste titre,   comme la principale source de l’énergie dans monde. En effet les réserves   confirmées sont dans cet ordre[14] : « Arabie Saoudite » 264,2 milliards de   barils, l’Iran 137,5 milliards de barils, l’Irak 115 milliards (Plusieurs   sources et experts en la matière, irakiens et autres, situent le chiffre des   réserves de l’Irak au dessus de celui de l’Arabie.) le Koweït 101,5 milliards   de barils, les Émirats 97,8 milliards. Ce ne sont là que les chiffres les plus   importants, car il reste encore des réserves dans plusieurs autres pays arabes   dans la même région d’abord, comme le Qatar, Oman, Bahreïn et même le Yémen   bien qu’assez modestes, pour le moment, et dans le Maghreb arabe comme la   Libye avec 39,1milliards de barils, l’Algérie presque autant ou plus, et, ça   sans compter les réserves de gaz qui sont immenses dans tous ces pays cités.   Déjà en 1980 l’ex président américain Jimmy Carter avait promulgué ce qu’on   appelle la Doctrine Carter déclarant les « États-Unis disposés à utiliser tous   les moyens nécessaires y compris les forces militaires pour garantir l’accès   au pétrole du Moyen Orient afin de fournir les quantités nécessaires pour le   fonctionnement sans problème de l’économie globale. » Et depuis tous les   présidents américains qui se succèdent  ont maintenu cette doctrine en vigueur   et agissent en conséquence. Georges Bush I et Georges Bush II, ne sont pas   réellement l’exception, mais ils sont arrivés au « mauvais » moment, puisque   la région se trouve pratiquement depuis 1980 en flammes. Et comme le soutient   Carter l’affaire ne se limite pas au mandat d’un président américain ou deux.   C’est une question d’intérêts vitaux sans lesquels l’économie globale cesse de   fonctionner. Au moins comme elle fonctionne en ce moment. En remplissant les   poches des puissants au détriment des peuples en général et des peuples arabes   dans ce cas précis.      Entre saoudiens et consorts du Golfe se sont plus de vingt millions de barils   de pétrole qui sont acheminés quotidiennement vers le monde occidental qui se   répartissent ainsi : Arabie : 11.035 millions de barils, les Émirats : 2.751   millions de barils, le Koweït 2.643 millions de barils, l’Iran 4.049 millions   de barils et ce, sans compter ce qui se fait au Qatar ni dans les autres   sultanats du Golfe. Et à ces millions de barils de pétrole s’ajoutent les   milliards de m3 de gaz. La traduction en argent, selon le prix en cours, donne   des sommes colossales qui vont, comme on l’a vu à travers toutes ces   transactions militaires ou civiles, retourner dans le circuit de l’économie   occidental sans délai. Les émirs et leurs hommes d’affaires qui à peine   représentent une infime minorité, non seulement au niveau du monde arabe en   général, mais même au niveau de la seule région du Golfe. Dans la plupart de   ces émirats ou principautés, la population autochtone représente avec les   conseillers occidentaux qui sont, par la force des choses, bien chez-eux, à   peine les 10% de la population. Les 90% sont dans leur majorité des émigrés de   différents pays asiatiques comme l’Inde, le Pakistan le Bengladesh ou des   Philippines. Quand les anglais au début du 20ième siècle avaient commencé à   découper la région en émirats attribuant à telle tribu, telle territoire et ou   telle autre, les intentions politiques avaient d’autres objectifs que   l’exploitation du pétrole ou du gaz qui ne va apparaître, d’une forme très   modeste vers la fin des années trente. Il se trouve qu’aujourd’hui, dans   toutes ces principautés ou émirats créées artificiellement, dans la plupart,   il n’y a pas la population suffisante au point de créer le même phénomène que   celui qui se trouve dans les autres régions arabes ou musulmanes, l’élite dans   l’opulence et le reste de la population dans la misère. Ici, comme on l’a vu   avec le mur de démarcation entre le Kowëit et l’Irak pour donner un certain   sentiment de sécurité, il s’agit de donner un certain sentiment de   satisfaction à tout ce monde très réduit dans son nombre, mais très puissant   dans ses moyens financiers. Donc on va importer du monde pour créer des   misérables. Non seulement on résout la question psychique, mais en même temps   on leur fournit de la main d’œuvre nécessaire. On a fait venir des gens de   l’Inde (3,5 millions répartis sur tous les états du Golfe), du Pakistan, du   Bengladesh, des Phillipines, de Malaisie, de Sri Lanka (600.000) mais pour des   raisons bien évidente, le moins que possible d’arabes. Et comme partout, au   bout d’un certain temps, ces gens qui passent des années dans des situations   d’esclavage finissent par se rebeller. Ils touchent moins de 100€ par mois   pour des longues journées de travail et vivent entassés dans des baraquements   insalubres. Les saoudiens détiennent le plus grand nombre de ces nouveaux   esclaves. En 2004, leur nombre atteignait 8,8millions. (Le 1/3 de la   population dans ce royaume de la Maison Saoud considéré le plus peuplé de tous   les autres états du Golfe)    Human Rights Watch, une parmi plusieurs autres organisations humanitaires a   relevé des cas de privation de droit à peine croyables. On leur  interdisait   de s’arrêter de travailler, pour boire ou pour manger. Tout dernièrement, en   octobre dernier, 40.000 ouvriers ont refusé durant plusieurs jours d’aller au   travail à Dubai[15]. De toute manière cette question nécessiterait, sans le   moindre doute, un autre espace que celui-ci. De toute manière les   organisations internationales de droits humains qualifient la situation de ces   employés de « Servitude par contrat.». De son côté, HRW, dans un récent   rapport sur les domestiques srilankaises, dénonce les abus physiques, verbaux,   sexuels et les violations pures et simples. Ce qui dit bien long sur le sujet   et sur la nature de cette élite du Golfe. Mais le plus curieux, c’est surtout   l’attitude des gouvernements démocratiques occidentaux, car parler de   l’attitude des gouvernements des pays d’où sont originaires ces emigrés ça   relève de la naïveté, car ces gouvernements s’intéressent uniquement aux   transferts des devises que ces pauvres êtres humains réussissent à faire à   leurs familles. Dans certains cas ils constituent jusqu’à 10% du PIB de ces   pays.           
 V- L’économie de guerre.
     Par ailleurs il est évident que ces investissements gigantesques dans les   différentes industries de pointe occidentales rapportent des dividendes   considérables, mais ils sont aussi à l’origine, inévitablement, des dégâts   éminemment plus  considérables dans le reste du monde arabe. Car non seulement   les pays arabes se voient privés de moyens financiers extraordinaires qui   auraient pu leur permettre de poser les jalons et les infrastructures   colossales pour construire une grande et réelle économie et ainsi réduire leur   retard, mais le fait que tous ces capitaux sont réinvestis dans l’économie   occidentale fait élargir le fossé immense qui sépare le monde arabe du progrès   et l’enfonce chaque jour un plus dans la misère et la précarité. En toute   logique objective ces émirs, avec les moyens considérables mis à leur   disposition, oeuvrent inévitablement contre le développement du monde arabe et   musulman. C’est vrai un tel développement ne va pas dans leurs intérêts. Ni   dans les leurs ni dans ceux de leurs créateurs et protecteurs occidentaux. Si   le pétrole et le gaz étaient gérés de la même manière qu’en Norvège, on   n’aurait pas eu des rois, des émirs et des satrapes, qui au fond et même avec   leurs extravagances milliardaires  stupéfiantes, ne  servent que d’hommes de   paille derrière lesquels s’organise le pillage systématique auxquels   s’adonnent, à cœur joie, les occidentaux et que l’ex-président Cartar appelle   « l’économie globale ». Joseph Stiglitz, l’ancien chef économiste à la Banque   mondiale, entre 1997 et 2000 et prix le Nobel de l’économie en 2001 et très   connu pour ses critiques acerbes des institutions financières et   particulièrement le Fond Monétaire International, décrit mieux quiconque la   globalisation. Au cours d’une conférence organisée le 18 décembre 2007 entre   la Faculté Latinoaméricaine des Sciences Sociales et le Secrétariat de   Planification de la république de l’Équateur, il a dit entre autres : « La   Globalisation a été conçue pour créer plus de dividendes au système financier   et pour un plus grand transfert d’argent des pays en voie de développement   vers les pays industrialisés.» Quant à l’ex Directeur Général de l’Unesco,   Federico Mayor Zaragoza, dans un de ses innombrables articles et écrits très   critiques avec la mondialisation écrit[16] : « La FAO publie des chiffres   bouleversants : Aux environs de 60.000 personnes meurent chaque jour par   inanition…Au lieu de se rétrécir les brèches, entre les riches et les pauvres   n’ont fait que s’élargir… Qu’on veuille ou non le reconnaître, depuis le   milieu de l’année 2007, nous sommes voués, avec plus ou moins de résistances,   vers une véritable économie de guerre qui concentre tout le pouvoir économique   entre très peu de mains. Un pouvoir qui recourt à toute sorte de d’excuses et   d’alibis pour atteindre des proportions colossales. La guerre d’Irak, déclarée   à partir de faux arguments et prétextes a donné un élan extraordinaire à   l’appareil belliqueux-industriel…À présent aux installations des boucliers   anti-missiles, qui signifient la rupture des accords de Reykjavik entre les   deux grandes superpuissances, s’ajoute le réarmement massif non seulement   d’Israël, mais de tous les états du Golfe : 46,000.000.000 milliards d’euros…   La menace de guerre contre l’Iran, ancien allié, coûtera des milliers de vies   humaines, victimes du cercle vicieux de l’économie du marché qui perpétue la   pauvreté et l’économie de guerre qui, une fois de plus, veut trouver des   solutions aux grands problèmes auxquels s’affronte l’humanité en utilisant la   force. Les États-Unis, en tant que leader, vont de l’avant et les autres pays   riches observent et laissent faire…La globalisation ne s’arrête pas aux   conditions de travail, aux mécanismes de pouvoir ou au respect des droits   humains. À travers des OPA et des mégafusions, le panorama du monde prend des   aspects insolites, les inégalités ne font qu’augmenter, mais ce qui est encore   pire, c’est l’absence des responsabilités qui correspondent à ceux qui   remplissent la fonction de gouvernement au nom des citoyens. Non seulement les   aspects économiques et sociaux, sinon l’impact négatif sur environnement,   l’uniformité culturelle, la disparition des références morales, le tout   émanant d’un pouvoir sans visage, alors que les grandes compagnies   multinationales abusent et désabusent à leur guise, en toute tranquillité et   en toute impunité…Il est impératif que l’Espagne au sein de l’Europe et   l’Europe dans le monde, se rendent compte que « se sentir bien chez soi » ne   peut se faire au détriment du plus grand nombre des habitants de la terre.»   Pourtant les chefs d’état occidentaux persistent et signent. À la veille de la   Noël le président français a fait son voyage éclair, Paris-Kaboul, pour élever   le moral des troupes françaises qui combattent au nom de la « communauté   internationale » le terrorisme dit-il.! Alors que selon toutes les analyses et   les informations recueillies sur ce pays envahi depuis octobre 2001, indiquent   que l’année 2007 a été la plus violente et malgré toutes les forces de l’OTAN   sur le terrain, la résistance des talibans gagne du terrain et réduit  le   pouvoir de M.Karzai à la seule « zone verte » de la capitale. Le même voyage   de M.Sarkozy a été aussi réalisé par le chef du gouvernement italien et les   chefs des autres pays occidentaux ayant des troupes déployées dans ce pays   entre autres. De son côté le chef du gouvernement espagnol qui a conversé, à   travers le système de vidéo conférence, avec les troupes espagnoles, en   mission dans le monde en général, pour  féliciter les soldats et leurs   familles pour le « sacrifice » qu’ils consentent avec enthousiasme et «   abnégation » dans l’accomplissement de la mission dictée  par la « communauté   internationale  et qualifie leur présence en Afghanistan, d’humanitaire et de   reconstruction !  Et ainsi on apprend que les troupes espagnoles en « missions   humanitaires » se trouvent aujourd’hui réparties sur les trois continents…     
  VI- Le Père Noël Khadafi.
     Tout dernièrement, last but not the last, le 10/12/07, Kadhafi jouant, à la   vue de la date, de Père Noël, a débarqué à Paris chargé de cadeaux évalués à   plusieurs milliards d’euros, destinés, entre autres,  aussi à la compagnie   EADS avec un contrat portant sur l’achat de quatre long-courriers A-350,   quatre autres long-courriers A-330, sept monocouloirs A-320 et six Airbus   A-350. Le montant total s’élèverait à 2,2 milliards d’euros[17]. Le reste,   plus de 7 milliards sont partagés entre la compagnie Dassault, pour l’achat   d’avions militaires « Rafale », la compagnie AREVA du nucléaire, pour la   construction de centrales nucléaires à usage civil, comme celle à dessaler   l’eau de mer, et autres compagnies comme VIVENDI. AREVA c’est cette même   compagnie qui exploite en « exclusivité  mondiale » les mines d’uranium du   Niger et qui le paye au gouvernement en place à raison de 12€ le kilogramme   pour le facturer par la suite sur le marché international à plus de 170€. Bien   que son ancien directeur ait été expulsé du Niger pour avoir refusé de   soumettre à l’état, les cartes de prospection des mines, la compagnie continue   sa présence et il est probable qu’elle soit expulsée, vu les relations ou   l’influence considérable de la France sur les dirigeants des anciennes   colonies qui sont passées de la colonisation historique à la colonisation   économique. C’est-à-dire de pire en pire.    Précisément, cette compagnie française AREVA, comme toutes les compagnies   occidentales qui ne se trouveraient pas à l’aise, à un moment ou un autre,   avec le gouvernement en place, font généralement tout le possible pour le   remplacer par un autre plus « flexible ». Effectivement le 17 décembre dernier,   les deux journalistes français, Thomas Dandois et Pierre Creisson sont arrêtés   au Niger, où ils effectuaient, selon le journal Le Monde[18] un reportage pour   le compte de la chaîne de télévision franco-allemande ARTE. Ils sont inculpés   depuis vendredi 21 décembre « d’atteinte à la sûreté de l’État », crime   passible de la peine de mort. Le chef d’inculpation a été jugé « extrêmement   lourd » et « disproportionné au regard de ce qui leur est reproché » par   l’association Reporters sans frontières (RSF). »   « Les autorités nigériennes, ajoute Le Monde, reprochent aux journalistes   d’avoir enfreint l’interdiction de se rendre dans le nord du pays, pour   réaliser un reportage sur la rébellion touareg du Mouvement des Nigériens pour   la Justice (MNJ). Elles affirment par ailleurs être en possession   d’enregistrements réalisés par les deux français avec les rebelles touareg.   Depuis le début de la rébellion en février, 49 membres des forces de l’order   ont été tués dans le nord du pays. L’état d’alerte en vigueur dans la région a   été prorogé de trois mois fin novembre par le président nigérien, Mamadou   Tandja.    Thomas Dandois et Pierre Creisson, respectivement journaliste et cameraman de   l’agence Camicas Production, étaient détenteurs d’un visa et d’une   autorisation de tournage pour un reportage sur la grippe aviaire.   Placés sous mandat de dépôt, ils ont été incarcérés au camp pénal de Kollo, à   25 kilomètres aus sud-est de la capitale, Niamey. Leur chauffeur, Al-Hassan   Abdourahman, également placé en détention, a été inculpé de « complicité   d’atteinte à la sûreté de l’État. »   Ces arrestations se sont produites dans un contexte de fortes tensions entre   Paris et Niamey, qui accuse le groupe AREVA de payer des déserteurs de l’armée   pour rejoindre la rébellion. Le principal représentant de cette société a été   déclaré persona non grata dans le pays.    Deux journalistes nigériens, Moussa Kaka, correspondant de Radio France   Internationale (RFI), et Ibrahim Manzo Diallo, directeur du bimensuel Air-Info,   sont aussi détenus, respectivement depuis le 26 septembre et le 9 octobre, et   accusés par les autorités de complicité avec les rebelles touareg du MNJ. » Et   comme on le voit, les deux journalistes ne tournaient pas un film pour la   chaîne ARTE sur la grippe aviaire, mais tournaient bien un film sur le MNJ qui   semble jouir, non seulement de l’approbation d’AREVA, mais surtout du   gouvernement français. Que ça soit le gouvernement français ou n’importe quel   autre gouvernement occidental, là où leurs grandes compagnies sont des   intérêts, à côté d’un gouvernement en place, il y a toujours un mouvement,   armé ou non, prêt à être activé au moment opportun.   
 VII-Le roi mage en Espagne.
     Après Paris, le roi mage d’Orient, la version Papa Noël en Espagne, Kadhafi, a   attéri à Madrid avec ses lourdes caisses remplies aussi de cadeaux. Pas moins   de 11,5 milliards d’euros.   Au-delà des commentaires acerbes qui ont ridiculisé le personnage pendant les   trois jours de son passage par l’Espagne, chose qui est d’ailleurs   parfaitement justifiable pour ce que représente un tyran-pitre du genre, tout   le monde s’est bien frotté quand même les mains pour recevoir une pluie de   milliards d’euros. Il a été  reçu par le chef du gouvernement M. Zapatero et   aussi par le roi d’Espagne en tant que représentant la plus haute instance du   pays. Le journal El Pais du 18 décembre, dans son éditorial du jour, se pose   la question, sur un ton moralisateur et peut être même provocateur, sur les   raisons qui ont poussé l’Union européenne à réserver un traitement au « leader   » libyen qui contraste avec celui réservé au dictateur Robert Magabe.     Pourtant écrit le journal « chacune des réprobations dirigées contre Mugabe   s’applique parfaitement à Kadhafi ainsi qu’à la plupart des dirigeants   présents [Au Sommet qui s’est tenu à Lisbonne, au Portugal, le 8 et le 9   décembre 2007 et dans la file des chefs d’état africains, se trouvaient Ben   Ali de Tunisie, Moubarak d’Égypte, le chef du gouvernement du Maroc etc.]   L’idée, écrit le journal, qui fait qu’un pragmatisme élémentaire, malgré les   chiffres astronomiques, se soit imposée au sein des gouvernements européens,   ne sert aucune cause y incluse, celle du réalisme avéré en politique   extérieure.» Et ajoute plus loin  sur le même ton moralisateur « la politique   de parler claire et d’agir en conséquence ne devrait pas se détenir aux   frontières de l’Europe. Dans le propre intérêt de la France et de tous les   européens, il conviendrait de l’étendre aux pays qui supportent depuis des   décennies des interminables dictatures comme la Libye sous Kadhafi. » Quant   aux extravagances et pitreries habituelles du personnage avec sa fameuse tente   dans laquelle il ne fait que recevoir, dit-on, faisant croire à son   attachement à ses origines de fierté bédouine, alors qu’en réalité, le tyran   dort dans les suites des plus luxueux hôtels. Et avec le  désordre inhérent,   une autre caractéristique du dictateur, a fait que beaucoup de rendez-vous   concertés d’avance avec des groupes et des chefs de syndicats ou d’autres   personnalités de la société civile ont été annulés. Et pourtant écrit le   journal, Khadafi a eu le temps, à Séville où il a atterri samedi 15 décembre   2007, de rencontrer et d’inviter à dîner, du méchoui « halal », José Maria   Aznar et sa femme Anna Botella. Pour monsieur Aznar qui n’a jamais caché son   mépris pour l’Islam qu’il considére, tout comme le Vatican et l’ensemble des   chrétiens, non pas comme une religion, mais tout juste une secte, il importe   peu si le méchoui était halal ou non. Les affaires sont les affaires. D’autre   part le journal estime que le coût du séjour seulement en Espagne du satrape   et ses 300 accompagnateurs, transportés dans trois avions, s’élèverait, au   moins à un demi-million d’euros.  
 VI-    Les multiples perversions de la   démocratie.
     Quelques jours avant, le 13 décembre, Abdel Bari Atwan,rédacteur en chef du   quotidien AlQuds Al Arabi édité à Londres, analysant ces mêmes voyages des   deux « leaders » arabes, le tyran saoudien, Abdallah Ibn Abdelaziz Saoud et le   « guide de la révolution» libyen, dans un commentaire dans lequel il   s’emprenait à son tour contre les responsables occidentaux a écrit, sous le   titre discutable « L’Occident se met à genoux devant les barils de pétrole »   le suivant : « À notre avis, les vrais perdants [dans cette affaire]ce sont   les chefs, d’état ou de gouvernement, européens et en premier lieu M.Gordon   Brown, le premier ministre britannique et Nicolas Sarkozy, le président   français. Les visites officielles des deux leaders arabes sont venues   confirmer que le baril de pétrole est assez puissant pour faire courber   l’échine du plus haut responsable occidental et le trainer dans la boue de la   corruption, de la dictature et de la répression. Tous les leaders occidentaux   sans exception, se mettent à genoux devant les barils du pétrole arabe,   sacrifiant tous les principes de la démocratie, de la justice, des droits   humains et toutes les valeurs qu’ils ne cessent de prôner, pourvu que les   rentes de ces barils se traduisent en transactions militaires, en avions   Airbus, en contrats de prospections pour les compagnies pétrolières   européennes et enfin en vastes marchés capables d’absorber les différents   produits des industries occidentales.» Ces critiques aussi corrosives    soient-elles et les termes employés par M.Atwan pour décrire la position des   leaders occidentaux dans le sens propre comme dans le figuré, ne reflètent   qu’une partie de la vérité, celle concernant ceux à qui profitent réellement   le pétrole et l’argent du pétrole. Quant aux valeurs morales, les principes de   la démocratie occidentale, les droits humains, les libertés et la justice, ce   sont des instruments aptes à faire fonctionner l’appareil de l’état à   l’intérieur de la maison occidentale et non pas, comme le soutiennent   hypocritement les mêmes leaders occidentaux, des valeurs universelles. Loin de   là. Les mêmes conclusions auxquelles sont arrivés le quotidien El Pais,   l’ancien Directeur Général de l’UNESCO, plus loin, comme on le verra, le   professeur José Vidal-Beyneto et beaucoup d’autres qui ne sont pas cités ici.     D’ailleurs qui a dit que dans la pensée de M.Sarkozy ou de M. Golden Brown ou   de Bush ou de quiconque d’autres y compris les dictateurs arabes, il y a   quelque chose qui s’appelle le peuple, et, dans ce cas précis, peuple arabe ?   – C’est pour cela que monsieur Atwan et d’autres âmes innocentes, s’emportent   furieusement à l’égard de l’attitude des responsables occidentaux devant ces   tyrans. S’attendraient-ils par hasard à ce que les dirigeants occidentaux   renoncent réellement à leur objectif central de domination par compassion   envers les peuples, surtout non occidentaux? Eh bien en supprimant l’existence   de la notion peuple ou en faisant abstraction de celui-ci tout devient clair   et largement compréhensible. Ni dans l’esprit des leaders occidentaux, et,   encore moins dans celui des tyrans arabes, il n’y a quelque chose qui   s’appelle le peuple. Par ailleurs les fissures à l’intérieur même de la maison   de la démocratie commencent à se faire jour de plus en plus.  Par ailleurs la   démocratie occidentale est aux prises avec ses propres règles  qu’elle avait,   elle-même, créées et ce qui a été écrit dernièrement par M. José   Vidal-Beneyto, l’éminent professeur, philosphe et intellectuel est largement   éloquent à cet égard : « Les multiples perversions actuelles de la démocratie,   ont fini par conduire à une telle dégénérescence du système qui l’incarne,   qu’on peut affirmer, sans provocation gratuite, que son avilissement a détruit   toutes les vertus publiques qu’elle pouvait renfermer. Le mensonge, la   duplicité et la corruption sont devenus ses inséparables compagnons de route   et se sont installés en son plein cœur pour la transformer en son antithèse   faisant ainsi de la démoralisation du citoyen l’antonyme de l’exercice   démocratique.[19]»     
 VII- Les effets dévastateurs. 
     Quelques exemples illustrent parfaitement le comportement   pervers de tous émirs avec la complicité flagrante de tous les dirigeants   occidentaux déjà cités, et, sans aller très loin dans les annales de   l’histoire des cinquante dernières années, le Yémen qui se trouve dans la même   zone, qui n’a pas été autant gratifié  par la démembrement de la région au   début du 20ième siècle, compte aujourd’hui plus de vingt millions d’habitants   dont 40% vivent dans la pauvreté absolue à raison de 497 Rials par mois,   c’est-à-dire à peine 2,5 dollars, alors que selon, le dernier rapport   conjoint, international-yéménite de 2007, le minimum exigé pour survivre   serait 1431 Rials, c’est-à-dire 7,5 dollars[20]. Et pourtant les incongruités   milliardaires des émirs ne semblent avoir aucune limite que celles de leur   propre imagination morbide. Par-dessus tous ces milliards injectés dans   l’économie occidentale à travers des achats d’armes, d’avions civils ou   militaires et autres, on retrouve des milliards dans un secteur qui semble à   la mode dans la région du Golfe, celui de la culture. Voici à titre d’exemple   ce qu’écrivait le journal Le Monde du 07 mars 2007 : « Le Louvre d’Abou Dhabi   rapportera à la France pas moins de 1 milliard d’euros, selon les termes de   l’accord signé mardi 6 mars [2007] par la France et l’émirat. Des   indiscrétions citées par Le Monde ces dernières semaines annonçaient un   chiffre inférieur, autour de 700 millions d’euros. Le contrat signé dans la   capitale des Émirats porte sur la création en 2012 d’un musée “universel”,   portant le nom de “Louvre Abou Dhabi”, pour lequel la France apportera son   expertise et les œuvres de ses musées. La seule concession à l’émirat d’Abou   Dhabi du nom du Louvre, prévu pour une durée de trente ans, rapportera au   musée 400 millions d’euros, dont 150 millions payés dans un délai d’un mois.   La France et ses musées prêteront pendant dix ans à partir de la date de   l’ouverture du musée, sur la base du volontariat, des œuvres dont la durée de   prêt n’excédera pas deux ans.   Ce projet a suscité ces derniers mois les critiques d’acteurs du monde de   l’art, qui s’inquiètent de ce qu’ils jugent être une “dérive commerciale” des   musées nationaux et des risques de censure dans cet émirat très conservateur.   A Abou Dhabi, le ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres,   accompagné d’une délégation des patrons des grands musées français, a voulu   calmer ces inquiétudes, se félicitant du “rayonnement” de la culture française   et réaffirmant que les œuvres des collections nationales étaient inaliénables.   Conçu par Jean Nouvel, le bâtiment du “Louvre Abou Dhabi”, d’un coût de 83   millions d’euros payés par l’émirat, doit être mis en chantier cette année. Il   n’est qu’une composante d’un énorme projet portant sur la construction de   quatre musées et d’un centre de spectacles qui formeront un “district   culturel” sur l’île de Saadiyat. »   Toujours dans cette atmosphère des gaspillages milliardaires d’une   extravagance inconcevable et les gâchis gigantesques que ça entraîne, lors de   sa dernière visite en Angleterre et dans certains autres pays d’Europe, le roi   Abdallah Ibn Abdelaziz Ibn Saoud était accompagné lui d’un cortège royal   composé de 800 personnes et six avions, des tonnes de bagages, une   demi-douzaine de médecins entre autres. Pas moins de trois heures a duré le   déchargement des bagages à l’aéroport londonien de Heathrow.[21] Son   prédécesseur et demi-frère Fahd était très célèbre pour ces déplacements en   Europe. Ses arrivées en Suisse ou en Espagne étaient attendues avec une   impatience inouïe par tous les bijoutiers et commerçants d’articles et   produits de grand luxe de toute sorte et avec en chacun de ces commerçant la   conviction de faire les affaires de l’année, sinon de la vie entière. Jamais   ils n’ont été déçus. Même les agences de location de voitures de luxe et   celles de location de services sexuels font aussi des affaires plus que   juteuses. Les séjours du roi Fahd à Marbella, sur  la « Costa del Sol », au   sud de l’Espagne où il possédait un palais, copie conforme, dit-on, de la   Maison Blanche à Washington, s’élevaient à 6 millions de dollars par jour. Il   y passait généralement les trois mois d’été. Inutile de faire une description   de la ruée sur « el Oro del Moro », une expression espagnole qui remonte au   passé évoquée par M.Aznar et qui veut dire non seulement on a eu l’arabe mais   aussi son or, et la fièvre  qui s’empare de la station balnéaire et de toute   la région avoisinante. Et pour donner un accent supplémentaire à cette « fête   » de millions de dollars, le roi d’Espagne ne peut rester à l’écart et se   déplace expressément de Madrid à Marbella pour saluer son illustre hôte.   Pourtant le PIB de l’Espagne aujourd’hui dépasse le billion d’euros, pour un   peu plus de quarante millions d’habitants, alors que celui de l’Arabie «   Saoudite », avec la  production  de  plus de 11 millions de barils de pétrole   par jour se situe aux environs de 350 milliards d’euros pour moins de trente   millions d’habitants. De toute manière le total des PIB de tous les pays   arabes ensemble, avec dix fois plus d’habitants, reste en dessous de celui de   la seule Espagne. Mais le mystère de la générosité du roi Fahd, de son frère   l’actuel roi Abdallah ou de tous ces princes, émirs et tyrans réside dans le   fait qu’ils considèrent ces richesses, par des droits divins, comme leurs   fortunes personnelles et par conséquent se comportent comme souverains pour   les dépenser selon leur convenance et se passent de toute comptabilité,   calcul, statistique, dans la mesure où ils n’ont de compte à ne rendre à   personne. Il ne leur passe jamais par l’esprit que les ressources naturelles   qui sont à l’origine de leur « opulence » démesurée et de leurs « immenses   privilèges », n’appartiennent ni à eux, ni aux compagnies occidentales qui les   exploitent, mais bien aux peuples, à tous les peuples de la région, et, dans   ce cas à tous les peuples arabes tant que nous restons dans la même   géographie, dans la même histoire, la même culture, la même langue et dans les   mêmes valeurs communes à tous. Et comme les choses ne se passent ainsi, il est   facile de déduire que ce qui se passe, a toutes les caractéristiques d’un   féroce et gigantesque pillage. À la vue des dimensions incalculables du butin,   il s’agit d’un vol sans équivalent dans l’histoire.    Et c’est bien en tant que voleurs que se conduisent ces individus.D’où leur   inconcevable « générosité ». Le fait qu’ils soient protégés dans leur infâme   action, par les puissances occidentales n’enlève rien  à leur nature   criminelle mais fait bien de leurs protecteurs des complices.  
  VIII-Le cas exceptionnel d’El Walid Ibn Tallal   Ibn Saoud.
     Ce prince Saoudien, qui possède ou plus exactement qui dispose, pour ses   déplacements aériens particuliers et pour le moment encore, d’un Boeing   747-400 l’avion, considéré jusqu’à là, le plus grand avion commercial du   monde, vient à lui seul, pour satisfaire ses caprices invraisemblables de   commander à la même compagnie européenne, EADS, non pas un avion sinon, comme   l’écrit le quotidien El Pais[22], un palais volant. « Il est très difficile,   ajoute le journal, d’imaginer ce qu’on peut faire avec l’espace intérieur que   procure le superjumbojet Airbus à double étage avec une envergure de presque   80 mètres et une longitude de 73 mètres. Cet appareil sera propulsé par des   moteurs Trent 900 de Rolls-Royce. Des sources d’informations de la chaîne de   télévision française « France 24 » estiment le prix de ce « palais volant » à   plus de 325 millions d’euros. Cet individu qui n’est qu’un parmi les milliers   de petits fils du « roi » Saoud 1er est certainement le paradigme par   excellence de la spéculation et du gaspillage. Il est sans le moindre doute,   tel comme le qualifient les médias de New York et les milieux du business de   Washington, le « plus important homme d’affaires arabe ». On utilise les   termes  homme d’affaires pour éviter d’employer les termes qui qualifient   réellement ce genre de trafiquants. Les considérables quantités d’argent qui   tombent dans les caisses de la dynastie des saouds et de leurs semblables, les   émirs du Golfe, non pas à travers la dynamique d’une économie réelle, avec ses   secteurs industriels, agricoles et commerciaux, une économie avec toutes ses   institutions, ses bases, ses infrastructures les plus diverses et sa   consolidation séculaire. Non rien de tout ce qui aurait pu légitimer et   expliquer un degré de richesse quelconque. Des quantités colossales d’argent   qui leur parviennent de la même manière que celles qu’un joueur gagne au   casino ou aux jeux de hasard. Avec la seule différence qu’au casino, les   perdants sont consentants, alors que les saoudiens et les émirs du Golfe   emploient la terreur pour s’emparer du gros lot aidés dans leur besogne par   leurs commanditaires et créateurs. La déclaration du ministre norvégien des   affaires étrangères, lors de l’interview donnée au journal El Pais du 06 mai   2006, est éclairante sur la question du droit sur le patrimoine d’un peuple   quelconque : À la question du journaliste, « la Norvège est un des peu pays au   monde où abondent le pétrole et le gaz qui ont constitué un grand avantage   économique et non une malédiction, [Comme c’est le cas du monde arabe en   particulier NDR] comment avez vous fait pour arriver à un tel résultat ? .» La   question du journaliste est en tout cas bien drôle. Ou il fait l’innocent pour   inciter le ministre norvégien à dire les vérités sur le comportement immonde   des émirs du Golfe, mais parfaitement soutenus et encadrés et par la «   légalité internationale » qui ne voit rien, n’entend rien et ne dit rien, par   les responsables occidentaux à qui profitent  réellement ces richesses   détournées. Et voilà comment le ministre répond à la question: « Bon ça dépend   d’abord de plusieurs caractéristiques de chaque pays. Quand nous avions   découvert le pétrole dans les années soixante dix, la Norvège était déjà une   démocratie avec des institutions bien solides. Il n’y avait pas de corruption   mais un consensus politique sur la redistribution des bénéfices. Il était bien   évident que les ressources appartiennent au peuple et que le gouvernement   était chargé de la gestion de ces bénéfices dans l’intérêt commun de tous.   C’était le meilleur point de départ. Par conséquent aujourd’hui, il y a des   gens riches, mais aucune personne ne s’est faite millionnaire grâce au   pétrole. La propriété du pétrole et du gaz est de l’état, même si dans   l’exploitation il y a des compagnies étrangères. C’est sûr, elles versent à   l’état, à titre d’impôts les 80% des bénéfices. » À première vue, les   saoudiens et les émirs du Golfe se trouvent tous aux antipodes d’une telle   conception politique des droits et des intérêts des peuples. Mais quand le   ministre norvégien parle de caractéristiques propres à chaque pays, voulait-il   dire par là que les droits des peuples soient légitimes dans une région du   monde et non pas dans une autre ? Voulait-il dire que ce que font ces   émirs-satrapes, ces rois-tyrans et ces généraux-dictateurs arabes soit tout à   fait justifié parce qu’il est conforme aux caractéristiques propres de cette   région du monde ? – Alors où sommes-nous des valeurs universelles si chères à   la démocratie et aux principes de la civilisation occidentale ?–Les soupçons   quant aux véritables intentions des dirigeants et responsables occidentaux à   l’égard des peuples ne peuvent être plus justifiés pour conclure que   finalement ces tous ces tyrans ne sont que des hommes de paille placés dans   des colonies d’un nouveau type.   Tous ceux qu’on considère, à tort, des hommes d’affaires dans le monde arabe   en général et dans cette partie de la région du Golfe en particulier, ne sont   en réalité que des trafiquants financiers n’ayant rien comme objectif que   celui de faire le maximum de bénéfices possibles et dans le plus court délai   dans le cadre des mêmes normes tracées par les puissances dominantes ou   occidentales. Un ensemble de normes qui, tout au long de l’histoire et jusque   là, n’a fait que changer de logotype ou d’enseigne. Le projet mondial de   démocratisation en cours véhiculé par les idéologues installés dans les   centres du pouvoir et des décisions, occidentaux en général et américain en   particulier ainsi que sa mise en exécution par leurs adeptes de par le monde   et surtout dans les milieux intellectuels arabes et musulmans, s’est converti   en un programme d’ingénierie social du même genre que celui qui a servi à   l’évangélisation au XVI siècle et la colonisation au début du XIX siècle. Donc   les bénéfices de tous ces « investissements » massifs  de ces émirs profitent,   comme il est évident, uniquement à leur propre individualisme et leur cynisme   le plus total.   Les milliards du prince et ceux  de ses acolytes et consorts,   sont canalisés inévitablement vers les industries et les bourses occidentales.     Ces torrents de milliards de dollars ou d’euros qui fluent vers l’économie   occidentale n’obéissent, contrairement à ce que veulent faire croire les «   intellectuels » arabes  à aucune stratégie de construction réelle, ni dans ces   mêmes régions, théoriquement considérées arabes, bien que dans les faits,   elles sont des colonies occidentales nouvelle version 21ième siècle, ni raison   de plus dans aucune autre région arabe et enfin de compte ne bénéficient en   rien à tous les peuples arabes ou musulmans. Par contre si, que ces dépenses   milliardaires s’inscrivent parfaitement dans la stratégie de l’hégémonie   occidentale sur le reste du monde et particulièrement sur le monde arabe et   musulman. Une stratégie qui consiste à drainer d’une manière permanente tous   les capitaux, tous les moyens de progrès et toutes les ressources vers le   Centre, c’est-à-dire vers l’Occident. D’une manière bien permanente et non pas   provisoire, ce qui maintient d’un côté, l’appétit féroce occidental dans toute   sa vigueur alors que de l’autre côté, la vie des peuples dans le tiers monde   en général et dans les pays arabes et musulmans en particulier dans toute sa   précarité. Cette stratégie bien machiavélique n’a rien de conjoncturel, elle   est parfaitement structurelle. Monsieur Federico Mayor Zaragoza situe la date   de l’entrée effective du monde dans l’économie de guerre vers le milieu de   2007, mais en réalité il ne s’agit que de la pointe de l’Iceberg, car   l’économie de guerre ne s’est jamais arrêtée depuis l’époque de «   l’évangélisation » des indiens.  
 IX-Du néolibéralisme au réal politique.  
     Tout indique une  persévérance acharnée dans la même ligne,   dans la même pensée hégémonique qui, de la profondeur des siècles, ne fait que   changer d’enseigne. Aujourd’hui il semble qu’on est passé, dans la même époque   celle de la colonisation économique, du néolibéralisme au réal politique. Ce   qui explique parfaitement le comportement des dirigeants occidentaux à   l’intérieur de la Maison et surtout à l’extérieur.   Et parmi les acteurs les plus agissants dans cette forme de mise à sac du   monde on y trouve ces «princes » ou émirs du Golfe. À travers ces individus «   couronnés », par la volonté de la même pensée politique occidentale, se   déroule un transfert colossal de richesses sans lequel le monde aurait eu une   tout autre physionomie. Certainement avec un Occident beaucoup moins arrogant   et surtout moins vorace. De telle manière la misère dans le monde n’aurait   jamais atteint ces degrés insupportables qui ne cessent d’augmenter.     X-       L’exclusion, dernière étape avant la disparition pure et simple.   Depuis le début du vingtième siècle, tout le monde arabe,  a été réduit à la   vie stérile, celle qui consiste à consommer, sans à peine produire. Et plus de   ressources naturelles sont découvertes ou exploitées, plus la consommation   s’accélère. Pour qu’un émir se permette l’insolence meurtrière de commander un   « palais volant », il faut bien que le terrain y soit suffisamment fertile et   propice à ce genre d’extravagances d’odieuse nature. Là on n’a plus affaire,   comme le prétendent la « légalité internationale » et ses instruments les plus   divers, à des états et des gouvernants, mais bien à des authentiques tyrans   des plus sanguinaires de l’histoire. Des despotes situés au même niveau   criminel que ces princes du Golfe, qui massacrent les populations, dans le but   de faciliter le pillage des ressources pour le compte des maîtres du monde   auxquels, ils se sentent, eux et seulement eux, organiquement liés dans «   l’œuvre grandiose » qui consiste aujourd’hui, entre autres, à affamer jusqu’à   la mort la moitié de la population mondiale, maintenir les 4/5  de cette   population dans une précarité continue et enfin permettre l’enrichissement   illimité de l’infime minorité.    L’absurdité serait majuscule de parler d’états et de gouvernements dans le   monde arabe en général et dans cette région du Golfe en particulier. Ce qu’il   y a, comme en témoignent les évidences évoquées tout au long des chapitres   précédents, ce sont les intérêts « vitaux » des puissances occidentales et les   privilèges de l’élite installée au pouvoir. Ce sont les deux lignes   directrices qui déterminent tout le reste.   La nature perverse des saoudiens et de tous les émirs du Golfe en particulier   ne laisse pas la moindre ombre de doute sur l’absence totale de tout projet de   construction. Car tout projet de construction doit nécessairement impliquer   une vision quelconque qui prend en considération les éléments fondamentaux   qu’exige une réelle construction. Ces éléments fondamentaux ne sont et ne   peuvent être la satisfaction des besoins de l’Occident comme il est bien et   exclusivement le cas. Dans une région du monde qui est exclue totalement du   schéma de construction occidental, pour les raisons dues à l’essence même de   la pensée possessive et dominatrice de l’homme blanc, tout projet de   construction et de développement humain ne peut se concevoir avec les mêmes   instruments occidentaux ou avec sa même vision de la vie. Mais comme on le   voit dans la nature vicieuse de ces émirs et de tous les autres « gouvernants   » arabes ou musulmans, il n’y a pas de projet de construction dans leur   pensée. Aucun projet de construction réel ne peut se faire en dehors de   l’ensemble de la population arabe. De toute la population arabe. Les raisons   sont multiples et de tout ordre : la géographie commune, l’histoire commune,   la langue commune, les valeurs morales communes etc. Tous ces éléments de   homogénéité, on ne les retrouve dans aucune des nations européennes et encore   moins dans l’ensemble de la communauté européenne qui ne cherche qu’à   perpétuer sa domination à travers des moyens de plus en plus sophistiqués.   Dans le monde arabe, toutes les forces machiavéliques sont déployées pour   trouver sinon fabriquer à partir de rien tout facteur de division. Eh bien oui   la guerre c’est bien la guerre.    Dans aucune autre région du monde on n’y trouve tant de ressources naturelles.   Alors que la situation dans laquelle se trouvent toutes les populations arabes   ne peut être pire. Le mal qui peut atteindre une société humaine au point de   la reléguer au plus bas niveau dans son développement humain général, telle   qu’elle est la situation de la société arabe aujourd’hui, et, ce malgré ses   potentialités gigantesques est sans équivalent dans l’histoire. Au-delà des   tenants du statu quo et en première ligne, les princes, émirs, despotes,   tyrans et leurs élites respectives, il va de soi que les puissants tenants   soient les puissances occidentales.    Donc comme on le voit, d’un côté, les pays occidentaux maintiennent leur   stratégie de domination effroyable, condamnant du coup les 85% de la   population de la planète entière à subsister à moins de 1,5 euro par jour[23]   en protégeant des délinquants de haute volée du genre de ces princes, émirs et   satrapes de tout gabarit, dans le monde arabe, qui leur prêtent main forte   pour dévaliser toutes les ressources situées en cette terre et de l’autre   côté, ils utilisent tous les moyens pour bloquer toute construction, qu’elle   soit au niveau d’un seul état, de deux états voisins et encore beaucoup moins   dans l’ensemble des états arabes ou musulmans.   Alors que de l’autre côté,   des populations qui ne voient aucune lumière à la fin du tunnel de toutes les   misères générées par un sous-développement endémique qui les placent à des   années lumières de tout progrès. Dans ces conditions parler de droit, de   justice, de légalité internationale ou de relations entre des peuples   souverains, ça relève tout simplement de la fantaisie de mauvais goût et de la   plus monstrueuse imposture.     En effet l’existence en elle même de ces émirs et de ces tyrans arabes de la   pire espèce constitue l’absence de tout projet de construction quelconque. Et   comme dans toute société où la construction et le développement sont   inexistants, la destruction et le sous-développement prennent irrémédiablement   la relève.    Dans un article publié dernièrement par le quotidien « Alquds Al Arabi » déjà   cité[24], commentant le dernier sommet de ces princes Golfe qui s’est tenu à   Doha au Qatar, le rédacteur en chef écrit entre autres : « Comme en décembre   1990, la réunion des membres du Conseil des principautés du Golfe, avait   consisté à préparer le terrain pour une guerre américano-arabe, financée par   eux-mêmes, pour libérer le Koweït, détruire l’Irak et l’assiéger d’un blocus   qui a duré plus de 13 ans.» Cette affirmation et beaucoup d’autres sont   rapportées par plusieurs médias et livres parmi lesquels  « Contre tous les   ennemis » écrit par l’ancien conseiller de Sécurité de l’ex président   américain Bill Clinton, Richard Clarke.    « Le rôle de ces pays du Golfe, écrit plus loin le journaliste, dans cette   première guerre contre l’Irak avait consisté à se faire les amphitryons d’un   demi-million de militaires américains avec armes et bagages. Tous leurs   armements, leurs chars, leurs avions de guerre et leurs flottes de   porte-avions. Ils ont pris en charge intégralement tous les frais… Ainsi, on   avait expulsé les troupes irakiennes du Koweït et on a désarmé l’Irak. ».    A présent leurs craintes d’un voisin puissant se sont déplacées vers l’Iran.   Le même Iran anti-américain et antioccidental, à l’époque de l’Imam Khomeiny,   contre lequel ils ont lancé le même Irak, ou du moins, Saddam Hussein, dans   une guerre qui va durer huit ans pour se terminer avec plus d’un million de   morts et des dégâts et destructions considérables. La nature de ces émirs ne   peut, en aucun cas, tolérer qu’une région arabe ou musulmane, proche ou   lointaine, n’arrive à constituer une quelconque menace pour eux, ni sur le   plan économique ni sur le plan idéologique ni, raison de plus, sur le plan   militaire. Et sur ce point ils coïncident objectivement et subjectivement avec   les israéliens et bien entendu surtout avec leurs protecteurs occidentaux.    Abdel Bari Atwan, le rédacteur en chef, dans son même éditorial ajoute encore   : « L’objectif à la base de la constitution de ce Conseil du Golfe, était   l’Union de ces principautés entre elles. Vingt cinq ans plus tard, aucune de   ces aspirations populaires dans la région n’a pu voir le jour et restent un   rêve lointain. Il n’y a pas de passeport commun, ni de monnaie commune ni de   forces armées communes et même la question de se démarquer du dollar   américain, qui se trouve dans une situation de plus en plus délicate, est   devenu objet de conflit aigu au sein des membres du Conseil. Par contre les   rivalités et les surenchères entre eux ont dépassé le cadre régional pour   atteindre l’intérieur de chaque principauté. La compagnie aérienne, Golfe Air,   qui était le prototype d’une identité commune à tous est passé aux annales de   l’histoire et a disparu. À présent  chaque entité et même chaque «Émirat »   possède sa propre compagnie aérienne, son propre aéroport international, bien   que souvent à peine quelques kilomètres séparent un aéroport de l’autre. Ce   qui témoigne de l’absence de toute intention de coordination ou d’union bien   que les conjonctures incitent au rassemblement entre les compagnies aériennes   et à la suppression des frontières. Hélas, les choses ne s’arrêtent pas   seulement au niveau des compagnies aériennes et des aéroports. Chaque émirat   dispose de son propre festival du cinéma, alors qu’aucun n’a la moindre idée   ou expérience dans le domaine. Chacun organise aussi sa propre foire du livre,   une propre exposition d’armements et une autre pour l’aviation sans se priver   d’organiser une zone de presse libre, alors qu’en réalité, la liberté dans ce   domaine s’arrête à la simple enseigne de l’espace. » Les réunions de la «   Ligue Arabe » sont de la même néfaste nature. Quand ces dirigeants se mettent   d’accord à l’unanimité sur un point quelconque, c’est sûr qu’il va à   l’encontre de l’intérêt du monde arabe.    Entre l’abondance des moyens, l’égoïsme sans frein, alimenté par des facteurs   innombrables, les gaspillages auxquels s’adonnent ces émirs et qui s’étalent   devant les yeux du monde, non seulement sont sans équivalent dans l’histoire   humaine, car ça relève d’un surréalisme hallucinant, mais le plus grave c’est   qu’ils hypothèquent de la manière la plus dramatique, la plus farouche et   finalement la plus criminelle, le présent et le futur de l’ensemble du monde   arabe et musulman, en attendant sa disparition totale tout en contribuant   d’une manière directe ou par répercussion à hypothéquer le présent et l’avenir   de la plus grande partie des peuples dans le monde.     (À suivre)               [1] Voir El Pais du 09 mai 2006 page 10.   [2] Voir El Pais du 13 novembre 2007   [3] Voir El Pais du 13 décembre 2006 page 12   [4] Voir El Pais du 08 juin 2007 page 6   [5] Voir El Pais du 11 novembre 2007 Section Affaires.   [6] Voir El Pais du 19 décembre 2006 page 66.   [7] Voir El Pais du 15 décembre 2006 page 3.   [8] Voir El Pais du 14 septembre 2007 page 10 et du 21 décembre 2007 page 08   [9] Voir El Pais du 21 décembre 2007 page 8.   [10] Voir El Pais du 21 décembre 2007 page 8.   [11] Voir El Pais du 13 décembre 2006 page 12   [12] Voir El Pais Domingo du 02 décembre 2007 page 13    [13] Voir El Pais du 28 novembre 2007.   [14] Voir El Pais du 12 décembre 2006 page70   [15] Voir El Pais du 13 décembre 2007 page 31.   [16] Voir El Pais du 02 octobre 2007 page 17.   [17] Voir Le Monde du 11 décembre 2007   [18] Voir Le Monde du 25 décembre 2007.   [19] Voir El Pais du 9 juin 2007 page 8   [20] Voir Alquds Al Arabi du 04 décembre 2007.   [21] Voir El Pais du 1er. Novembre 2007 page 6   [22] Voir El Pais du 13 novembre 2007 page 29   [23] Voir El Pais du 28 novembre 2007.   [24] Voir Alquds Al Arabi du 03 décembre 2007.

