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   TUNISNEWS                  7 ème année, N° 2173 du 04.05.2006      
 
           
  
  
   
Visite du Premier                             Ministre Tunisien en France –  Lettre ouverte à                             Dominique de Villepin    
A qui                             profite la crise actuelle de la LTDH ? Lettre                             ouverte à l’opinion publique    
AP: Sons de cloche                             contradictoires en Tunisie pour la Journée de la                             liberté de la presse                             AFP: Tunisie: Jacques Chirac                             soutient les réformes économiques                             AFP: Le Premier ministre tunisien appelle l’Europe à                             regarder aussi vers le Sud   
                            AP: La France renforce son aide à la Tunisie 
 Moalla, Taïeb:                             Du vin « colonial » à la SAQDer Bund: Wein, Töpferei und eine Bedingung       | 
 
 
     
 4/05/2006
     Tunisie / Lettre ouverte à Dominique de Villepin
  
     Visite du Premier Ministre Tunisien M Mohammed Ghannouchi en France
  
 Monsieur le     Premier Ministre,
  
 Le 3 mai, vous     recevrez M. Mohammed Ghannouchi. Nous avons l’honneur de vous saisir     formellement dans l’espoir que la question des droits de l’Homme puisse être     un sujet central dans le cadre de vos échanges.
  
 La Fédération     internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue française     des droits de l’Homme (LDH), Amnesty international France (AI), le Réseau     euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et le Comité pour le     respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) demeurent     en effet, vivement préoccupées par les violations récurrentes des droits     humains et les atteintes graves aux libertés fondamentales enregistrées ces     derniers mois encore, en Tunisie. Nos organisations s’inquiètent en     particulier des entraves répétées aux activités menées par les défenseurs     des droits de l’Homme, à la liberté d’association ainsi qu’à la liberté     d’expression.
  
 L’interdiction     qui a été faite à la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme     (LTDH) par décision de justice, de tenir son Congrès au mois de septembre     2005, décision réitérée par un nouveau jugement rendu le 18 avril 2006,     32ème jugement en 5 ans, est la dernière illustration du manque     d’indépendance du système judiciaire tunisien et ce, afin d’empêcher cette     organisation légalement reconnue de mener ses activités de manière     indépendante. Le procès en est, à ce jour, à son sixième report et les     sections de la LTDH dans le pays ont vu leurs activités bloquées depuis le     mois de septembre dernier. L’interférence des autorités dans les procès     contre les ONG indépendantes de droits de l’Homme en général et de la LTDH     en particulier a été dénoncée par Mme Hina Jilani, Représentante spéciale du     Secrétaire général des Nations unies sur les défenseurs des droits de     l’Homme depuis 2002 [1].
  
 Le Rapporteur     Spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des magistrats a     lui-même également dénoncé la main mise des autorités exécutives sur     l’institution judiciaire dans les affaires concernant des violations des     droits de l’Homme à de nombreuses reprises.
  
 Afin que ses     activités puissent à nouveau suivre normalement leur cours, la LTDH a décidé     d’organiser son 6ème Congrès à Tunis, les 27 et 28 mai prochains. Nos     organisations vous demandent d’intervenir auprès du Premier Ministre     tunisien afin que la LTDH soit en mesure de tenir son congrès à la date     fixée, que ses sections puissent disposer de leurs locaux pour y mener     librement leurs activités et que les procédures pendantes contre la Ligue     soient levées unilatéralement.
  
 Plusieurs     organisations de défense des droits de l’Homme, et notamment le Conseil     national pour les libertés en Tunisie (CNLT), se voient refuser depuis     plusieurs années, leur enregistrement légal. Les répressions à l’encontre     des défenseurs prennent aussi à l’occasion, des formes plus sournoises. On     notera par exemple, que plusieurs défenseurs ont été la cible de menaces     voire d’agressions. Des propos injurieux et attentatoires à l’image de la     femme ont été proférés à l’encontre de femmes défenseurs des droits de     l’Homme. Des établissements privés ont subi des pressions afin de les     inciter à ne pas louer leurs salles à des organisations indépendantes. Les     autorités ont également à diverses reprises procédé sous couvert de lutte     anti-terroriste, au blocage de subventions accordées par des institutions     étrangères au profit d’ ONG indépendantes, notamment à la LTDH.
  
 L’interdiction     du fonctionnement de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), comme les     actes de harcèlement à l’encontre de ses membres, témoignent de la volonté     délibérée des autorités de maintenir leur influence sur les juges et     magistrats tunisiens. En effet, depuis l’élection de son nouveau bureau     exécutif lors du congrès de décembre 2004, l’AMT doit faire face à diverses     entraves à ses activités et mesures de représailles contre ses membres :     mutation forcée de plusieurs magistrats, empêchement de la tenue de réunions     et confiscation du local de l’association.
  
 La presse et les     journalistes indépendants sont également la cible de mesures répressives, le     droit à la liberté d’expression est quasi systématiquement bafoué sur le     territoire tunisien. Outre les affaires de violence survenues à la veille de     la tenue du SMSI avec pour cibles des journalistes occidentaux, les     journalistes tunisiens et particulièrement, des membres du syndicat des     journalistes sont quotidiennement confrontés à la censure et à la pression.     Deux journalistes tunisiens sont actuellement en grève de la faim pour     protester contre les mesures arbitraires prises à leur encontre     (licenciement pour refus de se faire dicter un article, confiscation de     passeport, harcèlement quotidien par les forces de police). Depuis le 1er     mars 2005, l’avocat Mohammed Abbou est en détention, il a été condamné en     première instance puis en appel à une peine de 3 ans et demi de prison dont     18 mois pour un article publié sur un site internet dans lequel il dénonçait     les conditions de détention dans les prisons tunisiennes. Le 28 novembre     2005, le groupe de travail sur les détentions arbitraires des Nations unies     a reconnu que la détention de M. Abbou était arbitraire, en violation de     l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et     l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
  
 Nos     organisations ont réitéré à de nombreuses reprises leur appel aux autorités     tunisiennes de respecter toutes leurs obligations contenues dans les     conventions internationales de protection des droits de l’Homme ratifiées     par la Tunisie.
  
 Nos     organisations vous invitent à renouveler à l’occasion de cette rencontre,     cet appel au respect de l’état de droit auprès des plus hautes autorités     tunisiennes. Nous nous tenons par ailleurs, à votre disposition dans la     perspective de cette visite du Premier Ministre tunisien.
  
 Nous vous prions     d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre haute     considération.
  
  
  Sidiki Kaba, Président FIDH
 
  Geneviève Sevrin, Présidente AI-France
 
  Jean-Pierre Dubois, Président LDH
 
  Kamel Jendoubi, Président REMDH – CRLDHT
  
 (1)Voir à cet     effet E/CN.4/2002/106, para 362
  
     (Source : le site de la FIDH, le 4 mai 2006) 
     URL:     http://www.fidh.org/article.php3?id_article=3291
 
 Lettre ouverte à l’opinion publique        
A qui profite la crise actuelle de       la LTDH ?
      
             Tout au long de son histoire, la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de       l’Homme (LTDH) s’est imposée comme un acteur de poids de la vie tunisienne.       Cette position, la Ligue la doit, en grande partie, à sa ligne de conduite       originelle axée sur la neutralité, impulsée par les grandes figures       nationales qui se sont succédé à sa direction, jusqu’à une période récente.       Créée à une époque où la pensée unique dans plusieurs parties du monde       défiait les valeurs universelles pour lesquelles l’humanité s’était tant       sacrifiée auparavant, la LTDH s’est pendant longtemps distinguée comme un       bastion de la liberté de penser, de la diversité des opinions, et de la       démocratie citoyenne.              Première association du genre à l’échelle arabe et continentale, la LTDH       avait pour vocation originelle l’éducation en matière de droits de l’homme,       la diffusion de leur culture et la dénonciation de leur violation. Cette       noble mission a été accomplie et menée contre vents et marées, ce qui a       procuré à la Ligue le rayonnement qu’on sait, et fait d’elle un acquis       majeur du processus de réformes en Tunisie.                     Les idéaux défendus par la Ligue, gérée à l’époque par des personnalités       dévouées aux causes de la liberté, de la justice et de la dignité humaine,       ont été élevés aujourd’hui en Tunisie au rang de principes       constitutionnels.              Ces personnalités ont accompli leur devoir avec engagement et volontarisme.       Bien qu’elles aient été souvent en délicatesse avec le pouvoir, elles       n’avaient jamais rompu le dialogue ni avec les autorités ni avec la       société. Ce qui a permis à l’association de réaliser, parfois, de grandes       avancées.                     La LTDH tirait sa force morale du dévouement de ses dirigeants, de ses       adhérents, hommes et femmes. Elle a pu se maintenir en dehors de tous les       clivages, de toutes les tentations et de tous les courants politiques.              A l’instar du peuple tunisien, elle était opposée à l’extrémisme et au       jusqu’auboutisme, et prônait le dialogue et l’ouverture.              C’est de cette identité propre, épanouie et épanouissante, que la Ligue       tirait toute sa crédibilité et toute son autonomie tant à l’échelle       nationale qu’internationale.              Malheureusement, le patrimoine, autant que l’image de ce grand acquis       national, ne sont plus, aujourd’hui, aussi reluisants. Ils suscitent       désormais des inquiétudes sérieuses ; la LTDH étant confrontée,       actuellement, à l’érosion de sa crédibilité et de sa capacité à pouvoir       aider et servir tous ceux qui en ont besoin.              Dramatique est la situation de crise endémique sans cesse grandissante que       vit depuis plus de dix ans la LTDH, qui n’a jamais été autant hypothéquée       par les agissements de sa propre direction.              Enfreignant le règlement intérieur, l’actuelle direction de la Ligue a       substitué sa volonté propre à la volonté collective de l’ensemble des       militants exprimée à travers les textes fondateurs de l’association. Les       statuts et les règles élémentaires de consultation, de participation et de       respect de la volonté de la majorité –concepts essentiels d’une vie       associative saine- ont été ainsi bafoués et foulés aux pieds, comme jamais       ils ne l’ont été.              Des sections légalement élues mais arbitrairement supprimées ou fusionnées       ont servi d’alibis bon marché pour éliminer tous ceux qui ne s’alignent       pas sur les agissements et les points de vue d’un comité directeur qui ne       s’est jamais autant isolé et qui n’a jamais été autant manipulé par les       extrémistes de tous bords qui sont,        aujourd’hui, les véritables maîtres de la Ligue.              La direction actuelle de la LTDH continue en fait à défier la justice, que       des militants et des responsables de sections excédés par le sectarisme       ambiant avaient du saisir pour obtenir le respect de leurs droits. La       justice avait alors décidé de suspendre la tenue du congrès de la Ligue et       de toutes activités préparatoires de ce congrès, et ce jusqu’à l’examen de       l’affaire quant au fond. La LTDH, qui est censée être la gardienne du       temple de l’Etat de droit, affirme par la voix de sa direction actuelle       qu’elle n’est plus tenue par les décisions de justice et s’obstine à       vouloir organiser le prochain congrès et les activités préparatoires y       afférentes, selon ses propres critères sectaires et arbitraires et en       dehors de toute légalité.               Aussi, peut-on légitimement se poser la question de savoir : qui est le       véritable bénéficiaire de la léthargie actuelle de la LTDH et de l’absence       de tenue de congrès depuis 1994 ?               Comment expliquer qu’une association de l’envergure de la LTDH ne soit       plus en mesure de répondre aux attentes se ses adhérents ?        Pourquoi la laisse-t-on se désintégrer sans se poser des interrogations       légitimes. A qui profite, en fin de compte, la crise actuelle de la Ligue       ?              La réponse n’est, somme toute, pas difficile à trouver. Manoeuvrer pour       reporter indéfiniment la tenue d’un congrès ouvert à tous et avec la       participation de tous dans le respect des règlements, n’est-ce pas, d’une       certaine manière, prolonger un mandat usurpé ?               Refuser le dialogue avec ses propres adhérents n’est-il pas un indicateur       éloquent sur l’indigence d’un bilan qui ne compte, en fait qu’allégeance       aux extrémistes, connivence avec des parties douteuses et absence de       rayonnement international évident ?              Que pourrait-on lire dans un problématique rapport moral ? Des rituels de       réunions sans objet crédible ? Des communiqués pleins de contrevérités et       dont le nombre dépasserait les adhérents de LTDH ?        Des pseudo-activités qui, à chaque fois, donnent un coup d’accélérateur à       la fracture entre le bureau actuel et sa base, entre la LTDH et ses       vis-à-vis naturels d’Afrique et du Monde Arabe ? Que peut-on lire dans un       énigmatique rapport financier du bureau actuel ? Mystère !              Ce repli n’est-il pas la conséquence d’une recherche vaine de légitimité       auprès d’instances extérieures à un moment où les Tunisiens célèbrent le       cinquantenaire de l’indépendance de leur pays ?              Comment expliquer encore que les membres de l’actuel bureau de la Ligue se       contentent de diffuser des communiqués sur la base d’informations peu       vérifiées et invérifiables évitant toute investigation sérieuse nécessaire       à la manifestation de la vérité ?              Pourquoi l’actuel comité directeur, dont l’absence de rayonnement à       l’échelle nationale n’est plus à démontrer, n’a-t-il avancé aucune       initiative sérieuse pour débloquer une impasse qu’il a, du reste, lui-même       créée et à laquelle il ne trouve d’autre réponse que le rejet de       l’initiative de l’autre et l’opposition systématique à toutes les offres       faites par des personnes de bonne volonté ?               N’est-ce pas là la négation de tous les acquis accumulés par les Tunisiens       en matière de droits de l’homme et reconnus par la communauté       internationale comme de réelles avancées ?              Acquis national, la Ligue a toujours bénéficie d’une grande marge de       liberté pour pouvoir développer son action, élargir son rayonnement et       renforcer son indépendance. A qui profite la crise actuelle de la LTDH si       ce n’est à ceux qui la tiennent en otage et tentent désespérément d’en       faire un fonds de commerce et de porter atteinte à un acquis national       auquel tous les Tunisiens sont attachés ?              A qui, enfin, profite l’impasse actuelle si ce n’est à un bureau de plus       en plus réduit, qui s’obstine à fermer toutes les issues d’un dialogue       franc et constructif avec la base et les cadres de la Ligue qui aspirent à       mieux défendre et à mieux promouvoir les droits de l’homme ?  Comment       peut-on, au nom de la Ligue, rejeter toutes les institutions républicaines       et tout l’acquis de militants sincères et honnêtes qui ne cherchent rien       d’autre que de pouvoir exprimer leurs idées et points de vue en toute       liberté ?              Ce n’est que lorsqu’on est réellement convaincu de militer pour les droits       de l’homme que l’on est capable de faire acte de tolérance, de       volontarisme et de sacrifice. Seuls les sectaires et les extrémistes ont       peur de telles échéances et de telles espérances. Ceux-là sont, hélas,       légion au sein et autour de la Ligue.              Signé . Dr Abderraouf Jemel, président de la       section de Tunis Séjoumi       . Fathi Attia, président de la section de Hammamet       . Mohamed Zine Dhouilaa, président de la section de Tataouine       . El Kamel Laabidi, président de la section du Kef       . Dr Salah Kachbouri, président de la section de Kasserine  
       
 
Sons de       cloche contradictoires en Tunisie pour la Journée de la liberté de la       presse
 
       –par Bouazza ben Bouazza–               AP | 03.05.06 | 19:14       TUNIS (AP) — En Tunisie, pays figurant tout en haut de la ‘liste noire’       de Reporters Sans Frontières, la 16ème journée internationale de la       liberté de la presse a été célébrée mercredi à coups de sons de cloche       contradictoires, satisfaction côté officiel contre dénonciation côté       opposition.        Décriée par l’opposition radicale et autres ONG et associations dites « indépendantes »       qui dénoncent « le verrouillage » des médias et « le harcèlement » dont font       l’objet nombre de journalistes, la situation de la presse tunisienne est       en revanche présentée sous un jour meilleur côté officiel.        Dans un article à l’occasion de cette journée, l’agence officielle TAP       évoque « l’évolution remarquable » sur la scène médiatique tunisienne: elle       compte désormais 245 titres nationaux, dont « la plupart sont privés et       indépendants » et 865 journaux et périodiques étrangers y sont distribués.             L’agence égrène « les acquis et réalisations accomplis par la Tunisie »,       dont « les avantages et incitations » décidées par le président Zine El       Abidine Ben Ali afin de « promouvoir et enrichir le paysage médiatique ».             Elle rappelle les quatre amendements introduits dans le Code de la presse       de 1988 à 2005, qui ont notamment supprimé les peines privatives de       liberté et abrogé la procédure du dépôt légal, considérée comme une forme       de censure à laquelle étaient astreints les journaux. Et cite la       majoration décidée récemment de la subvention accordée par l’Etat à la       presse des partis politiques représentés au parlement, ainsi que la       création de deux radios et d’une chaîne de télévision privées.        Le président tunisien a adressé à l’occasion de cette Journée un message à       « la famille médiatique », soutenant que « la liberté d’expression est un       droit fondamental de l’individu et de la collectivité » et s’engageant à « veiller       à (la) consolider » encore plus. Pour lui, la Tunisie est « un pays où la       liberté de la presse s’enracine chaque jour davantage ».        La situation est appréciée sous un angle différent dans les milieux de       l’opposition.        Dans un communiqué, le syndicat des journalistes tunisiens (SJT, non       reconnu), fait état d’atteintes par plusieurs institutions médiatiques aux       règles de la profession en privant les journalistes de nombre de leurs       droits.        Le SJT illustre ces atteintes par la grève de la faim observée par deux       journalistes licenciés « abusivement » par le quotidien privé « Achourouk »:       Slim Boukhdhir en est à son 28ème jour de jeûne pour réclamer son droit à       réintégrer son travail et à recevoir sa carte professionnelle et un       passeport. Ce journaliste est également correspondant du site Internet de       la chaîne satellitaire « Al-Arabiya », sur lequel il a publié des articles       particulièrement virulents contre le pouvoir et des personnalités       officielles.        Shehrazade Akacha, en grève de la faim depuis 15 jours, fait valoir quant       à elle avoir été licenciée pour avoir refusé d’écrire un « article       propagandiste ».        Le syndicat dénonce par ailleurs le fait de s’être vu interdire son       congrès constitutif prévu septembre dernier. Il exhorte les autorités à « respecter       les engagements internationaux contractés en matière de liberté de       l’action syndicale de manière à permettre aux journalistes de défendre       leurs droits matériels et moraux ».        En outre, une manifestation d’opposants prévue mercredi devant les locaux       de l’établissement de la radio-télévision tunisienne (ERTT) a été avortée.       Ses promoteurs devaient appeler à « la liberté de la presse écrite », « la       libération de la presse audiovisuelle » et « la levée du verrouillage des       sites Internet ». Selon un des organisateurs, les participants ont été       empêchés par la police de se rendre sur les lieux du rassemblement.        Dans son rapport annuel, l’ONG de défense de la liberté de la presse       Reporters sans frontières classe la Tunisie dans la catégorie des pays où       « les gouvernements exercent un contrôle absolu sur l’information ». AP   
 
 
Le Premier ministre tunisien appelle     l’Europe à regarder aussi vers le Sud
  
    AFP, le 4 mai 2006 à 14h55     PARIS, 4 mai 2006 (AFP) – Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a     appelé jeudi l’Europe à ne pas se tourner exclusivement vers l’Est mais     aussi vers le Sud, en promouvant l’espace euro-méditerranéen.           Devant une cinquantaine de patrons réunis à Paris par le patronat français,     M. Ghannouchi a souhaité que « l’Europe ne voie pas seulement côté est mais     aussi côté sud ».           Soulignant que « l’environnement international devient de plus en plus     difficile » avec notamment l’émergence « d’espaces économiques très dynamiques »     en Asie, le Premier ministre a plaidé pour que l’Europe et les pays du     pourtour méditerranéen « travaillent davantage ensemble pour relancer la     croissance » de la zone.           M. Ghannouchi a reconnu que des « problèmes » entre pays du Maghreb « entravent     la création d’un grand espace » de libre-échange dans cette région, estimant     que l’absence d’union économique se traduit par « 1% de croissance en moins     pour tous ces pays ».           Le Premier ministre a vanté « le dynamisme vertueux » de l’économie tunisienne,     qui affiche un taux de croissance moyen de 5% par an depuis 1962 et « des     fondamentaux globalement conformes aux critères de Maastricht », notamment en     matière de déficit budgétaire (en dessous de 3% du PIB) et d’inflation.           « La Tunisie s’est totalement transformée durant les dernières années », a     assuré M. Ghannouchi, citant notamment l’envolée du nombre de diplômés de     l’enseignement supérieur: 50.000 par an contre 6.000 en 1987.
 
Tunisie: Jacques Chirac soutient les     réformes économiques
       
    AFP, le 3 mai 2006 à 21h41     PARIS, 3 mai 2006 (AFP) – Le président français Jacques Chirac a apporté     mercredi son soutien aux réformes économiques en Tunisie, tout en évoquant     devant le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi le domaine des droits     de l’Homme.           Lors d’un entretien avec M. Ghannouchi, en visite officielle à Paris, le     chef de l’Etat « lui a confirmé l’appui de la France à la politique de     réformes économiques que conduit la Tunisie et ses nécessaires prolongements     dans les domaines des droits de l’homme et de l’Etat de droit », a dit le     porte-parole de l’Elysée Jérôme Bonnafont.           Le régime du président Ben Ali est régulièrement critiqué par les ONG pour     ses atteintes aux droits de l’Homme et à la liberté de la presse.           M. Chirac « a indiqué que cet appui continuerait à se manifester par la     mobilisation de l’aide bilatérale et par l’action auprès de l’Union     européenne pour que la nouvelle politique de voisinage donne toute sa part     aux pays du sud de la Méditerranée », a ajouté M. Bonnafont.           Premier pays méditerranéen à signer un accord de partenariat avec l’UE, en     1995, la Tunisie s’est engagée dans un programme de modernisation de son     économie avec pour objectif le libre-échange total en 2008.           L’Europe a remplacé son programme MEDA, principal instrument de financement     du partenariat euro-méditerranéen, par une « Politique européenne de     voisinage ». Les pays qui y adhèrent peuvent recevoir de l’UE des aides     ciblées notamment en matière d’énergie, de transport et de renforcement de     la démocratie.           La France souhaite que l’équilibre des fonds versés aux pays de l’est et du     sud soit maintenu.           Par ailleurs, MM. Chirac et Ghannouchi ont « constaté leur convergence de     vues » sur les questions régionales (Irak, Liban, dossier nucléaire iranien,     question israélo-palestinienne), selon le porte-parole. « J’ai relevé avec     beaucoup de plaisir la convergence des analyses et la similitude des     approches entre la France et la Tunisie », a dit de son côté à la presse le     Premier ministre tunisien.
 
La France renforce son aide à la     Tunisie
  
         AP | 03.05.06 | 19:03          PARIS (AP) — La France renforce son aide à la Tunisie malgré les     accusations de violations des droits de l’homme. Quatre accords de     coopération pour l’investissement et le développement d’un montant de 90     millions d’euros ont été signés mercredi à l’occasion de la visite à Paris     du Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi.      Le chef du gouvernement de Zine el Abidine ben Ali a rencontré     successivement Dominique de Villepin et Jacques Chirac. Ce dernier lui a « confirmé     l’appui de la France à la politique de réformes économiques que conduit la     Tunisie », selon son porte-parole Jérôme Bonnafont. Mais il a aussi insisté     sur les « nécessaires prolongements » de cette aide « dans le domaine des     droits de l’homme et de l’Etat de droit ».      « Il lui a indiqué que cet appui continuerait à se manifester par la     mobilisation de l’aide bilatérale et par une action auprès de l’Union     européenne pour que la nouvelle politique de voisinage donne toute sa part     aux pays du sud de la Méditerranée », a ajouté le porte-parole de l’Elysée.     La France souhaite que l’UE aide autant les pays méditerranéens que les pays     de l’Est.      Mohamed Ghannouchi avait eu auparavant une rencontre « amicale, conviviale »     avec son homologue Dominique de Villepin à Matignon. Cette visite « donne une     nouvelle impulsion » aux relations bilatérales, a renchéri le Premier     ministre français, rappelant la présence de 20.000 Français en Tunisie, et     300.000 Tunisiens en France.      Plus de mille entreprises françaises sont implantées dans le pays, soit près     de la moitié des entreprises étrangères, la France étant en Tunisie le     premier investisseur étranger, avec 40% de l’investissement direct.      Les échanges commerciaux se sont élevées à 5,3 milliards d’euros en 2005. La     France est le premier exportateur en Tunisie, avec 25% de parts de marché et     accueille 33% des exportations tunisiennes.      Cette visite intervient alors que le gouvernement français présente au     Parlement un projet de loi durcissant l’immigration, et à l’heure où, à     l’occasion de la Journée internationale de la Liberté de la presse,     Reporters sans Frontières (RSF) allume une nouvelle fois le régime tunisien,     classé parmi « les gouvernements (qui) exercent un contrôle absolu sur     l’information ».      Deux sujets qui n’ont pas été abordés devant les journalistes par les deux     chefs de gouvernement lors de leur bref point de presse commun.      A la veille de l’arrivée de M. Ghannouchi, plusieurs organisations de     défense des droits de l’homme, dont la Fédération internationale des ligues     des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue française des droits de l’Homme (LDH)     ou encore Amnesty international France, ont adressé une lettre ouverte à M.     de Villepin, rappelant « les violations récurrentes des droits humains et les     atteintes graves aux libertés fondamentales enregistrées ces derniers mois     encore, en Tunisie ». Elles énumèrent notamment les atteintes à la liberté     d’association et d’expression, ainsi que contre les militants des droits de     l’Homme.      Les organisations réclament notamment à M. de Villepin d »‘intervenir » pour     que la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) puisse tenir     normalement son Congrès, prévu les 27 et 28 mai, et que « les procédures     pendantes contre la Ligue soient levées unilatéralement ».      « Nos organisations vous invitent à renouveler à l’occasion de cette     rencontre, cet appel au respect de l’état de droit auprès des plus hautes     autorités tunisiennes », conclut la lettre ouverte.      Accompagné d’une importante délégation pour cette visite, la première du     genre d’un Premier ministre tunisien en France, Mohamed Ghannouchi doit     également rencontrer le ministre des Finances Thierry Breton et la patronne     des patrons français Laurence Parisot. Il se rend jeudi à Marseille pour y     visiter le pôle de compétitivité « Solutions communicantes sécurisées ». AP
     
 
 
         La Société des alcools du Québec (SAQ) est au centre d’une nouvelle     polémique. Un regroupement d’organismes lui reproche de vendre des vins     israéliens provenant de territoires syriens occupés. La réponse de la SAQ     tient en une seule phrase : nous faisons du commerce, pas de la politique.  
         Trois des 16 articles israéliens vendus par la SAQ émanent du Golan syrien.     Il s’agit du cabernet sauvignon, du merlot Yarden et du chardonnay Golan.     Tous sont produits par la Golan Heights Winery (GHW), une entreprise basée à     Katzrin, la principale colonie juive du Golan. Fondée en 1983, la GHW     participe à hauteur de 38 % du total des exportations israéliennes de vin.  
         Dans une lettre envoyée le 13 mars à la SAQ, la Coalition pour la justice et     la paix en Palestine (CJPP) réclame le retrait immédiat des vins du Golan.     Cette coalition rassemble une vingtaine d’organisations dont la CSN, la CSQ,     l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)     et la Fédération des femmes du Québec.  
         La réponse de la SAQ, datée du 3 avril, est signée par Alain Brunet,     vice-président par intérim (achats et mise en marché), qui réplique que « la     mission de la SAQ est purement commerciale. [La société d’État] ne peut     intervenir dans des situations politiques ». Tout en spécifiant que « l’autorité     concernée dans ce dossier est le gouvernement du Canada », M. Brunet insiste     sur le fait que la SAQ n’offre que quelques vins du Golan « parmi les 7000     produits disponibles et ils ne se trouvent que dans une douzaine de     succursales ».  
         Linda Bouchard, de la SAQ, ajoute que « si le Canada devait imposer un     embargo sur ces vins, nous nous y plierons ».  
         Michel Rochette, l’attaché de presse du ministre des Finances du Québec,     Michel Audet, précise que le gouvernement « n’est pas impliqué dans     l’élaboration des politiques commerciales de la SAQ ». À Ottawa, on explique     que les relations commerciales canado-israéliennes sont régies par un accord     de libre-échange, en vigueur depuis le 1er janvier 1997.  
         Selon François Jubinville, porte-parole du ministère du Commerce     international, cette entente offre « un traitement préférentiel à tous les     biens qui proviennent d’Israël et de tous les territoires où la politique     douanière israélienne s’applique », ce qui inclut les colonies juives de     Cisjordanie et du Golan. « Le Canada entend respecter ses obligations en     donnant un accès privilégié aux produits israéliens », dit-il.  
         Ces réponses ne convainquent pas le porte-parole de la CJPP, Raymond Legault.     Selon lui, « il est inadmissible que des institutions publiques permettent la     viabilité économique d’établissements illégaux comme les colonies.     Devrait-on faire du commerce avec des malfaiteurs juste parce que c’est     payant ? » s’interroge-t-il.
         Pour Georges Lebel, avocat et professeur de droit international à l’UQAM, il     s’agit d’une « question morale que le droit international n’a pas réglée     encore ». Cela dit, l’universitaire déplore que « la SAQ [soit] complice d’un     État qui viole la légalité internationale, ne respecte pas les résolutions     du Conseil de sécurité de l’ONU ni les engagements de la Cour internationale     de justice ».  
         M. Lebel ne mâche pas non plus ses mots quand il s’agit d’évoquer le     comportement des deux paliers de gouvernement. « On ne peut qu’appeler à la     cohérence politique. Si le Canada ne reconnaît pas la légalité de     l’occupation du Golan et des territoires palestiniens, il devrait agir en     conséquence. [Quant au Québec], il se trouve complice d’une violation du     droit humanitaire, en contribuant à l’écoulement des produits agricoles     résultant de la confiscation », s’insurge-t-il.  
         Informé par Le Soleil, le consul général d’Israël pour le Québec et les     Maritimes, Marc Attali, ne décolère pas. « Toute tentative de boycott est     honteuse. Ce groupe tente de délégitimer l’État d’Israël. Leur but serait-il     de défendre le régime syrien, alors même que les Syriens soutiennent le     terrorisme du Hezbollah et de l’Iran ? » demande-t-il.      Interrogé sur la valeur de l’argument du droit international invoqué par la     CJPP, le diplomate mentionne que « l’annexion du Golan faisait suite à une     agression syrienne. Depuis, nous avons transformé un terrain rempli de mines     et de canons en une région agricole qui produit, entre autres, du bon vin »,     tranche-t-il.  
         La CJPP appelle à un rassemblement de protestation, samedi, devant le     magasin de la SAQ du 395, Jean-Talon Ouest, à Montréal.
  
 
 DAS GASTLAND TUNESIEN AN DER BEA
 
 
Wein, Töpferei und eine Bedingung
 
             Stefan Bühler               An der BEA präsentiert sich dieses Jahr Tunesien als Gastland. In       der Halle erschallt tunesische Musik mit dem dudelsackartigen Mezoued,       Trommel und Synthesizer. Worüber gesprochen wird, bestimmen die Aussteller.       Und auch, worüber nicht gesprochen werden darf.               Nabil Gafsi ist der Chef. Laut Visitenkarte ist er «Directeur» der «Direction       des Manifestations Commerciales» von Tunesien. An der BEA in Bern ist er       der Herr über die Sonderschau des diesjährigen Gastlandes, eine       Sonderschau von 700 Quadratmetern Fläche «im landestypischen Stil» und       eine «Hauptattraktion der Messe». So steht es im Prospekt, den Gafsi zu       Beginn des Gesprächs zur Lektüre empfiehlt respektive verordnet. Der Mann       ist sich gewohnt zu befehlen – und auch Bedingungen zu stellen: «Keine       Frage über Terrorismus», war Voraussetzung dafür, dass das Gespräch       überhaupt zustande kommt. Gafsi ist im Auftrag der Regierung Tunesiens da;       jener Regierung, deren Staatsfernsehen Bundesrat Samuel Schmid das       Mikrofon zudrehte, als er 2005 in Tunesien am Weltinformationsgipfel auf       die Menschenrechtslage im Maghreb-Staat zu reden kam.               Der Directeur setzt sich auf eine Art Sofa am Rande der Ausstellung, oben       auf der Galerie, von wo man über die verschiedenen Stände sieht, die       Olivenöl, Patisserien, Duftwässerchen und allerlei andere Spezialitäten       des Landes feilbieten. Effektiv etwas nordafrikanische Atmosphäre zaubert       das Restaurant-Zelt mit den niedrigen Stühlchen und Tischlein in die       nüchterne Ausstellungshalle; zwei Shishas, reich verzierte Wasserpfeifen,       laden zum gemütlichen Schmauchen – vom Schweizer Stand jenseits des Gangs       starrt eine Familie ausgestopfter Murmeltiere auf die exotische Kulisse.               Das Gespräch mit Gafsi kommt schleppend in Gang: Nein, die Ausstellung sei       keinem Basar nachempfunden; das gebe es ohnehin nicht in Tunesien – bloss       Märkte «so wie hier in Bern». Er werde an der BEA[100] vor allem von       Schweizern angesprochen, die bereits in Tunesien gewesen seien, «treue       Kunden, die wiederkommen». Über 100 000 Gäste reisten jährlich aus der       Schweiz nach Tunesien, diktiert er die Zahlen – offenbar nicht zum ersten       Mal. Dann zählt er die Spezialitäten auf, «das Olivenöl, die Datteln, die       Patisserien, den Wein». Wer macht den Wein in Tunesien, Christen, wie etwa       in Ägypten oder in Libanon? Gafsi reagiert ungeduldig: «Tunesien ist ein       Land der Toleranz, wir akzeptieren alle.» Der Wein werde nicht von       Christen oder Muslimen gemacht, «sondern von Tunesiern». Gerade noch von       der Frage genervt, wechselt der Directeur dann umgehend die Tonart: «Sie       mögen Wein?», fragt er freundlich. Am Ende des Gesprächs verschwindet er       hinter den Ausstellungskulissen, kommt mit einer Flasche «Jour et Nuit»,       Appellation Sidi Salem Contrôlée 2002, wieder hervor. «Sie werden ihn       mögen», verspricht er.               Etwas weiter spielt eine Gruppe mit Trommel, Synthesizer und dem Mezoued       genannten Dudelsack traditionelle tunesische Musik; dazu tanzt eine Frau       in Tracht und mit einer Vase auf dem Kopf. Die Gruppe wird die tunesische       Fussballnationalmannschaft an die WM in Deutschland begleiten. Daneben       sitzt Lotfi Ben Hafsa an einer Töpferdrehscheibe, die er mit dem Bein       antreibt. «Maoune de saki» heisse das Gerät, erzählt der junge Mann gut       gelaunt, wobei Saki übersetzt Bein heisse. Er sei jüngst sechs Monate in       Japan gewesen, dann in Berlin, ebenfalls mehrere Wochen an einer Messe.       Hier an der BEA in Bern aber gefalle es ihm «besser als überall»,       berichtet er begeistert: «Es ist warm, die Sonne scheint, viele Leute       reden Französisch mit mir – ich arbeite gern hier.» Bloss der Lehm, den er       in der Region gekauft habe, sei nichts wert, «zu viele kleine Steinchen       sind darin – er ist viel schlechter als tunesischer Lehm». So formt denn       Lotfi keine kunstvollen Gefässe, sondern bloss kleine Schalen, in die er       mit einer Nadel die Namen der Besucher einritzt. Nebenbei schwärmt er       weiter von Bern: «Hier möchte ich nach der Messe bleiben, arbeiten, eine       Wohnung finden und heiraten», sagt er überschwänglich und lacht dazu.               Weniger glücklich wirkt Mounir Zouid, der gelangweilt an seinem Stand       sitzt. Er bietet Reproduktionen archäologischer Fundstücke aus Tunesien       an. So steht denn da etwa ein Bacchus mit halbnackter, kopfloser       Begleiterin, «das Original steht im Museum». Die Kopie kostet 700 Franken.       Er nehme Bestellungen entgegen, verschicke später die Skulpturen in die       Schweiz. Allerdings ist die Nachfrage gering, «ich bin nicht zufrieden».       Er habe von der tunesischen Delegation keinen passenden Stand erhalten,       beklagt er sich: Die Fundstücke müssten im Rahmen ihrer Geschichte       präsentiert werden – das sei hier nicht möglich. Zwar hörten die       Verantwortlichen solche Kritik nicht gern, doch dürfe er als Unternehmer       das sagen. Im Übrigen sei Tunesien «ein Land der Toleranz, das alle       Religionen akzeptiert», wie er im Gespräch ungefragt beteuert.               «Sie sind Journalist?», fragt kurz darauf ein Herr in Anzug und mit       Krawatte und fügt ohne die Antwort abzuwarten an: «Ich habe interessante       Informationen für Sie.» Es gehe um die Freihandelszone Zarzis – «setzen       Sie sich» -, im Prospekt sei alles zu sehen: «Deutsch oder Französisch?»       Zarzis biete Zugang zur EU, zum afrikanischen Markt, zu den Staaten des       Maghreb; zehn Jahre existiere die Zone ungefähr, der Quadratmeter koste       vier bis sechs Dollar im Jahr. «In drei bis vier Tagen haben Sie alle       Papiere beisammen, dann können Sie anfangen.» Weitere tunesische       Geschäftsherren haben sich hinzugesellt, verlangen nach Visitenkarten,       bekräftigen die Aussagen ihres Sprechers. Zum Schluss fragt einer: «Und       wie lautet der Titel Ihres Artikels?»               (Source: « Der Bund » (Suisse), le       03.05.2006; page 23)