Leila Ben Ali
L’épouse du président tunisien vient de céder à un groupe belge, l’ Ecole Internationale de Carthage , l’établissement privé qu’elle avait créé avec Souha Arafat . (…)
Tunisie – 14 personnes emprisonnées pour fabrication de bombe
Tunisie: 14 salafistes condamnés à de la prison pour avoir tenté de fabriquer une « bombe à hydrogène »
Tunisia jails 14 people for bomb-making – lawyer
Tunisians convicted for trying to build hydrogen bomb
Des centres de formation pour les migrants tunisiens vers la France
Un micro plan Marshall pour la région de Gafsa avant qu’il soit trop tard ?
Abdo Maalaoui,
Expert en coopération internationale
Montréal / Canada
elle est où la solidarité tunisienne ?
¨ Quel Tunisien qui ne veut pas être solidaire avec les gens du Redeyef ou de Gafsa ?
¨ Quel Tunisien qui accepte que ses frères et sœurs de Redeyef ou de Gafsa continuent de vivre dans la misère et la pauvreté ?
¨ Quel Tunisien trouve que c’est normal que des jeunes universitaires de Gafsa restent chômeurs sans espoir qu’un jour ils trouveront un emploi décent pour gagner dignement leurs vies ?
¨ Quel Tunisien peut garder les yeux fermés devant la souffrance d’un peuple honnête et fier qui a refusé de quémander son pain quotidien ?
Que veulent les gens de Gafsa ?
- Les gens de Gafsa veulent du travail pour gagner leur vie au prix de la sueur !
- Les gens de Gafsa veulent des usines comme les autres régions de la Tunisie !
- Les gens de Gafsa veulent entendre de temps à autre des projets industriels d’envergure, créateurs d’emplois durables et de richesse dans leur région !
- Les gens de Gafsa veulent qu’un pourcentage (%) de l’argent de leur richesse naturelle soit transféré dans un fonds régional de développement pour financer des projets dans la région !
- Les gens de Gafsa veulent des dirigeants compétents qui comprennent la problématique régionale et qui sont capables de mobiliser les gens afin qu’ils se prennent en main, planifient leur autodéveloppement et accéder à une autonomie économique et financière régionale !
- Les gens de Gafsa ne sont pas sourds, ils ne vivent pas dans une autre planète, ils voient à TV nationale et dans les autres médias des hommes d’affaires étrangers font le défilé et qui annoncent des projets au coup de milliards de $ dans le Sud, dans le Sahel, à Tunis ou dans le Nord, mais rien pour eux ! On dirait qu’ils sont frappés par une malédiction !
- Les gens de Gafsa doivent ouvrir des antennes à l’étranger pour promouvoir leur région et attirer les investisseurs étrangers !
- Les gens de Gafsa n’ont pas besoin d’être humiliés par les démagogues professionnels et les vendeurs d’espoir, ils veulent qu’on leur donne l’heure juste !
- Les gens de Gafsa méritent notre amour, notre soutien, notre tendresse et non la matraque et la répression !
Je suis au Canada et j’ai vu des vidéos réalisés par des amateurs … J’ai vu des vieilles mamans manifestant, elles sont essoufflées en marchant et criant dans la rue ! Jusqu’à quand doit-on cacher cette réalité ?
Dernièrement, on m’a demandé d’arrêter d’écrire à Tunisnews et autres médiums de communication si je veux retourner en Tunisie, encore du chantage ! Je ne suis pas un journaliste et je ne veux pas l’être, je suis un simple Tunisien que la pauvreté et le mépris un jour, au début des années 70 m’ont chassé de mon beau pays la Tunisie ! Je n’écris pas seulement, je lance un cri de coeur quand je vois une grosse bêtise !
Mais comment fermer mes yeux en voyant cette souffrance qui perdure, pourtant j’ai apporté des solutions, mais personne ne veut m’écouter au contraire on m’a interdit de les présenter, un grand dommage que l’entourage de Ben Ali a construit un mur de silence autour de lui, l’unique espoir que notre voix soit entendue en Tunisie est de devenir opposant ?
Oui Je Suis Un Opposant !
Ce qui me fait la peine : quand j’essaye de discuter avec nos «moutons d’universitaires, hauts fonctionnaires et hommes d’affaires tunisiens» pour se mobiliser afin d’apporter des solutions concrètes et durables, ils me répondent que ce n’est pas mon problème, que c’est le problème du gouvernement tunisien, il me taxe d’opposant professionnel qui amplifie, qui exagère, qui fait de la démagogie, etc. Ils me répondent que la Tunisie a besoin un peu plus de sacrifice !
C’est vrai que :
¨ Je suis un opposant à la pauvreté ;
¨ Je suis un opposant à la misère,
¨ Je suis un opposant à l’injustice,
¨ Je suis un opposant à ceux qui nous font souffrir,
¨ Je suis un opposant à ceux qui volent le pays,
¨ Je suis un opposant à ceux qui cachent la réalité à Ben Ali,
¨ Je suis un opposant à ceux qui applaudissent par en avant et trahissent la Tunisie par en arrière,
¨ Je suis un opposant aux opportunistes qui veulent vider le pays,
¨ Je suis un opposant à ceux qui n’ont plus de cœur et qui voient notre peuple comme un objet ….
¨ Je suis un opposant à ceux qui harcèlent des jeunes filles honnêtes parce qu’elles portent le hidjeb où d’être en mini et qui ont décidé de se réunir ensemble chez une amie où lieu d’y aller dans un café…
¨ Je suis un opposant à ceux qui obligent un pauvre policier, pour gagner sa vie et celle de sa famille, il doit matraquer …
¨ Je suis un opposant ! Mais je suis un homme intégre qui a gardé sa dignité et son humanité !
¨ Je suis un opposant parce que vous n’avez rien compris à la politique !
E.Mail : maalaoui@yahoo.com
Le théâtre de Sarkozy
Vient de paraître à Tunis
Ouvrage : Algérie, la difficile démocratie
de Noura BORSALI
Préface de l’ouvrage
ALGER RETOUVEE
En ce début du mois d’avril 2004, j’eus un immense plaisir à retrouver « Alger, capitale Algérie », ville jadis appelée « Ikosim » (« L’île aux mouettes »). Abou-Mohamed-El-Abery l’a décrite, au XIIIème siècle, comme « assise au bord de la mer, sur le penchant d’une montagne » ayant pour elle les ressources du golfe et de la plaine ». Je n’ai pas revu Alger la blanche depuis 1993. Dix ans sont passés et que de changements a connus la capitale ! J’avais, en effet, visité Alger plusieurs fois dans le cadre de nombreux reportages journalistiques pour deux magazines « Le Maghreb » et « Réalités » et couvert ainsi les événements du pays de l’après octobre 1989, à l’occasion de la première commémoration des événements sanglants d’octobre 88.. C’était, en effet, à la suite de la reconnaissance inattendue du Front islamique du salut (FIS) par le gouvernement Chadli que je décidai de partir à la découverte d’une Algérie ouverte au pluralisme après trois décennies de ce que d’aucuns ont appelé une « tyrannie populiste ». J’avais alors décrit Alger dans sa situation extra-ordinaire qu’aucun autre pays arabe n’a connue: « Alger, avais-je écrit, vit aujourd’hui, sous un soleil éclatant, au rythme exigé par la soif de liberté. Dans les rues, les cafés, les universités et les mosquées, les discussions vont bon train en ce début d’octobre. Fini l’époque de la prudence qu’a connue l’Algérie sous Boumédienne. Fini le monopole du pouvoir sur la société. L’heure est à l’expression et au foisonnement des idées, et pour beaucoup d’Algériens, plus rien ne sera jamais comme avant de ce côté de la méditerranée ». Je décortiquai le discours virulent des islamistes en rencontrant Abassi Madani et en écoutant à la mosquée de Kouba le jeune Ali Belhaj dont je publiai un des prêches incendiaires sur la démocratie considérée comme « une hérésie », « une impie ». C’est à cette époque que j’ai rencontré des chefs de partis politiques et connus des féministes ainsi que des moudjahidates (résistantes) algériennes dont je peux témoigner aujourd’hui de la bravoure et du dynamisme. L’Algérie devait être fière de ses femmes dont les combats pour la libération nationale, pour la démocratie et contre le terrorisme sont légendaires.. Le FIS prenant de plus en plus d’ampleur faillit remporter les législatives de 1991 après avoir remporté bon nombre de communes lors des élections municipales de juin 1990 que j’avais couvertes pour « Le Maghreb » comme j’avais rapporté les marches du FIS du 20 avril 1990 et celles des démocrates du 10 mai 1990. Ce fut une Algérie mouvementée et en plein désarroi quant à la voie à suivre. C’est alors qu’on fit appel à l’armée pour arrêter le processus électoral le 12 janvier 1992. Le FIS dissous, l’Algérie entra dans une violence sans précédent depuis son indépendance et connut une « décennie noire » qui provoqua plus de 100 000 victimes assassinées et tuées sauvagement et des dizaines de milliers de disparus. Le terrorisme étouffa dans l’œuf une jeune démocratie qui chercha sa voie et l’Algérie connut alors une instabilité politique sans précédent comme le montre l’assassinat de Mohamed Boudiaf, que les Algériens avaient nommé « le président de l’espoir », six mois après son accession à la tête de l’Etat. En 1993, lors de mon reportage pour «Réalités », j’écrivais : « Après trois ans d’expérience démocratique, l’Algérie est secouée par une crise politique et institutionnelle. Le passage vers un nouvel âge politique se fait dans la douleur. Mais si le paysage quotidien est tendu et que les Algériens demeurent préoccupés par «el Ktila » (l’assassinat), le spectre d’une guerre civile semble de plus en plus éloigné. Car, malgré la tension et le couvre-feu, on semble décidé à relever le défi démocratique. Le dialogue national se poursuit, la presse connaît une relative liberté et il est encore permis en Algérie de dénoncer les violations des Droits de l’Homme, comme le témoigne le récent passage du S.G d’Amnesty International, à Alger. Sur fond de crise économique et d’actes terroristes, on semble préoccupé encore par la transition démocratique et le retour au processus électoral … ». Depuis cette année 1993, j’ai suivi, à distance, les événements dans ce pays meurtri par tant de violence et admiré ce peuple debout, bravant le danger, en ayant de tendres pensées pour tous les visages que j’ai connus et aimés durant mes précédents séjours. A l’occasion des présidentielles du 8 avril 2004, je décidai de m’envoler à Alger pour suivre cette consultation électorale qui promettait une grande avancée démocratique : un scrutin que se disputent six candidats de mouvances différentes dans une Algérie qui a tant donné pour que naisse enfin sa démocratie. Avant mon départ, sur le formulaire de l’ambassade algérienne que je devais remplir pour ma mission journalistique, une question m’était proposée: « Voulez-vous une protection rapprochée ?» J’y répondis négativement et à mon arrivée à l’aéroport d’Alger, on me reposa gentiment la question. Alors, je répondis que j’étais venue à la rencontre d’un pays que j’aime et d’un peuple généreux et brave. A aucun moment, je n’avais pensé que l’Algérie était un pays de terroristes. Je prendrai mes risques pour l’Algérie, ce pays que j’ai une immense envie de retrouver et dont l’image, ternie par des années de violence, devra changer. Femme seule, je traversai les rues à toutes les heures (pas trop tardives bien sûr comme dans n’importe quel pays), discutais avec des inconnu(e)s, prenais des taxis sans connaître mes itinéraires et à chaque moment, je faisais confiance aux Algériens sans que le sentiment d’une quelconque peur ne m’ait effleurée un moment. J’ai entamé mon séjour par une visite à la librairie des Beaux-Arts de la rue Didouche Mourad où j’ai connu Vincent Grau, le gérant d’une de ces belles librairies d’Alger qui m’a donné, lors de mes précédents séjours, la passion des livres sur l’Algérie. Il fut assassiné un beau jour dans sa librairie, pour seuls témoins ses ouvrages qu’il aimait tant montrer et présenter à ses visiteurs. Je voulais ainsi rendre un vibrant hommage à Vincent dont le portrait était accroché à la librairie -et à travers lui- à tous les Algériens et à toutes les Algériennes assassiné(e)s par les terroristes durant cette décennie noire. J’ai retrouvé un pays qui renaît, se reconstruit difficilement certes après des souffrances dues à de longues années de terrorisme qui perdure même s’il a reculé, au séisme et aux inondations qui ont aggravé la détresse des populations. Et je fus frappée par cette détresse visible dans un phénomène nouveau, celui de la clochardisation d’une frange de la société : des femmes, vieilles, déambulant leurs silhouettes solitaires, des hommes et des femmes parlant à eux-mêmes sans comprendre ce qui se passe autour d’eux, le jour levant et la nuit tombante dans les rues d’Alger. Et que de quartiers pauvres, insalubres et presque tombant en ruines (à Belcourt, Bab el Oued, El Harrach…) dans Alger la blanche ! Que de jeunes vivant de petits métiers journaliers précaires! Que de problèmes de transport qui épuisent ! Que dire encore du coût de la vie qui galope! Autant de choses que je refusais d’accepter de voir dans un pays comme l’Algérie, riche de ses potentialités humaines et de ses ressources naturelles… Les défis à relever demeurent la réconciliation de l’Algérien avec son pays pour que s’estompe le désir toujours ardent de partir, une valorisation de l’image d’une Algérie qui vit, renaît et se construit en dehors de la violence et une amélioration des conditions de vie des Algériens dont 12 millions vivent -hélas- au-dessous du seuil de pauvreté. Pour que « Alger imperturbable, puisse continuer à enserrer avec ses deux bras une baie langoureusement prélassée… ».
N.B.
Alger, 02-09 avril 2004
N.B. Le titre reprend celui du tout récent ouvrage de Maurice Tarik Maschino, « L’Algérie retrouvée », (Editions Fayard, 2004).
Les reportages de 1989 à 1991 ont été publiés dans « Le Maghreb » aujourd’hui disparu du paysage médiatique, et ceux de 1993 et 2004 dans « Réalités ».
Bernard Kouchner lundi en Algérie pour parler Union pour la Méditerranée